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ENA

COURS DE FINANCES PUBLIQUES

ANNEE 2020

Enseignant : BAMBA Namory

Administrateur Principal des Services Financiers

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SIGLES ET ABREVIATIONS

BNETD : Bureau National d’Etude Technique et de Développement


CAEF : Commission des Affaires Economiques et Financières
CDMT : Cadre de Dépense à Moyen Terme
DAF : Directeur des Affaires Financières
DNO : Dépense Non Ordonnancée
DGTCP : Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
DOB : Débat d’Orientation Budgétaire
DPBEP : Document de Programmation Budgétaire Economique Pluriannuel
DPPD : Document de Programmation Pluriannuel de Dépense
EPN : Etablissement Public National
GAR : Gestion Axée sur le Résultat
LFA : Loi de Finances de l’Année
LFR : Loi de Finances Rectificatives
LR : Loi de Règlement
MEF : Ministère de l’Economie et des Finances
PAP : Projet Annuel de Performance
PIB : Produit Intérieur Brut
PIP : Programme d’Investissement Public
RGCP : Règlement Général Sur la Comptabilité Publique
RAP : Rapport Annuel de Performance
SIGFIP : Système Intégré de Gestion des Finances Publiques
SIB : Système d’Information Budgétaire
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS ET PRINCIPES BUDGETAIRES

CHAPITRE I : LES CONCEPTS

CHAPITRE II : LES PRINCIPES DE L’ORTHODOXIE FINANCIERE

DEUXIEME PARTIE : LA PREPARATION – L’ADOPTION ET L’EXECUTION DU BUDGET


DE L’ETAT

CHAPITRE I : LA PREPARATION DU BUDGET DE L’ETAT

CHAPITRE II : L’ADOPTION DU PROJET DE LOI DE FINANCES DE L’ANNEE

CHAPITRE III : LES REGLES DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE RELATIVE A L’EXECUTION


DU BUDGET DE L’ETAT

CHAPITRE IV : LES MODALITES D’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT

TROIXIEME PARTIE : LE CONTROLE DE L’EXCUTION DU BUDGET DE L’ETAT

CHAPITRE I : LE CONTROLE ADMINISTRATIF

CHAPITRE II : L’ACCROISSEMENT DU ROLE DE LA COUR DES COMPTES

CHAPITRE III : L’ACCROISSEMENT DU ROLE DU PARLEMENT

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AVANT PROPOS

Depuis juin 2009, les pays membres de l’UEMOA conscients des enjeux de la
Mondialisation, ont adopté de nouvelles Directives en vue de la gestion transparente des
Administrations de l’espace communautaire. Ces réformes qui touchent principalement à
l’élaboration, l’exécution et le suivi du budget visent, outre la transparence dans la gestion
des finances publiques, une plus grande efficacité de l’action publique et la pérennité des
politiques mises en œuvre.

Le projet de loi de de l’année qui doit être présenté au parlement, est élaboré désormais
par référence à un document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle
couvrant une période minimale de trois ans qui évalue le niveau global des recettes
attendues de l’Etat et des dépenses, l’évolution de l’ensemble des ressources, les charges
et de la dette du secteur public. Il prévoit également la situation financière des
entreprises publiques et fixe enfin les objectifs d’équilibre budgétaire et financier sur le
moyen terme. Sur la base du DPBEP sont élaborés les documents de programmation
pluriannuelle qui prévoient, pour une période de trois ans à titre indicatif, l’évolution des
crédits et des résultats attendus sur chaque programme en fonction des objectifs
poursuivis et le projet annuel de performance (PAP) qui décline la stratégie annuelle, les
coûts associés, les objectifs poursuivis et les indicateurs de performances de chaque
programme identifié dans le DPPD.

A l’instar des autres pays de la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire soucieuse de son
développement économique et social, a entrepris la mise en œuvre progressive de cette
réforme. L’implémentation s’est faite graduellement depuis 2012. La mise en œuvre de
cette nouvelle réforme de gestion des finances publiques initiée par l’UEMOA associe(i)
une formulation précise des politiques publiques, (ii) une orientation de la dépense
publique vers des résultats prédéfinis à travers la méthode de Gestion Axée sur les
Résultats (GAR), (iii) une programmation des dépenses sur la base de ressources
mobilisables à court et moyen termes et (iv) un cadre de référence pour l’évaluation de
l’action publique. Ce nouvel dispositif favorise par ailleurs, une allocation efficiente des
ressources en fonction des priorités sectorielles définies par le Gouvernement et constitue

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une approche transparente de planification, de programmation, de budgétisation, de suivi
et d’évaluation.

Le Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses-Projet Annuel de


Performance (DPPD-PAP) est un outil de programmation budgétaire qui décline la
stratégie ministérielle sous la forme de « programme » qui devient l’unité de vote du
budget par le parlement. Il importe de rappeler que pendant de longues années, nos
administrations ont été gérées selon des méthodes plus ou moins transparentes, avec des
résultats mitigés. Nous avons bon espoir que l’élaboration des DPPD-PAP sur la période
2020-2022 contribuera à rendre les Administrations plus transparentes, rigoureuses et
performantes face aux défis de la mondialisation et aux besoins sans cesse croissants des
populations. Car, Ils offrent, à travers la programmation budgétaire pluriannuelle
glissante, une meilleure cohérence entre les budgets alloués et les objectifs à atteindre et
permettent de faire des choix judicieux par l’allocation efficiente des ressources. Ils
participent également à une plus grande responsabilisation des acteurs des Finances
publiques et à l’évaluation de la performance des services publics.

Ainsi, la Côte d’Ivoire travaille activement au renforcement des capacités des différents
acteurs pour une mise en œuvre effective et réussie de cette réforme budgétaire à partir
du 02 janvier 2020. A cet effet, tous les Ministères et les Institutions sont tenus de
présenter leurs budgets sous le format du DPPD-PAP (Document de Programmation
Pluriannuelle des Dépenses-Projets Annuels de Performance) ou Budget-Programme.
Cette présentation de la programmation budgétaire des dépenses du Ministère sur une
période minimale de trois ans comporte des avantages certains :

- une meilleure compréhension de la structuration des stratégies sectorielles de


chaque Ministère en programmes ;
- leur déclinaison en actions et en activités auxquelles sont affectées des
ressources ;
- une présentation explicite des stratégies, objectifs et indicateurs ou cibles
permettant une évaluation pertinente de chaque programme.
Ces réformes doivent emporter l’adhésion de tous afin de faire de la Côte d’Ivoire un pays
émergent et rayonnant pour le bonheur des populations.

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INTRODUCTION GENERALE

Les fonctions assignées aux finances publiques ont évolué au gré des mutations
subies par l’Etat. Sous un angle historique, deux grandes époques caractérisent l’histoire
des Finances Publiques :
- Période classique des finances publiques
- Période moderne des finances publiques
La première période qualifiée de « classique » commence au 19e siècle et se
caractérise par une grande cohésion et une stabilité des règles budgétaires et financières
généralement acceptées par les Etats. Cette période marque l’Etat- gendarme en raison
de sa vocation essentiellement sécuritaire. En effet, l’Etat était confiné dans ses fonctions
régaliennes, à savoir la défense nationale, la diplomatie et la justice. L’idéologie qui
prévalait à cette époque était le libéralisme. Elle avait pour slogan « laissez- faire, laissez
passer » qui « laissez passer les hommes, laissez passer les marchandises ». Cette
doctrine prônait la confiance en l’initiative individuelle, le libre jeu de l’offre et de la
demande, la libre concurrence et la liberté des prix qui impliquent que l’activité
économique ne doit reposer que sur le profit des agents économiques : dès lors, toute
intervention de l’Etat constituerait par principe une atteinte à leur liberté. Autrement dit,
l’idéologie libérale de l’Etat-gendarme implique la non-intervention de la puissance
publique dans la vie économique, donc la neutralité des finances publiques. Ainsi,
l’étude des Finances Publiques fut-elle limitée aux règles concernant l’établissement du
budget, l’exécution des dépenses et recettes publiques et la procédure relative au droit de
la Comptabilité Publique. Les conséquences de cette conception classique de l’Etat sont
bien évidemment la limitation du volume des dépenses publiques, et l’équilibre
budgétaire. La survenance de certains évènements notamment les deux guerres
mondiales et la crise économique de 1929, a précipité le passage de la conception
moderne des finances publiques. En effet, le premier conflit mondial suivi par la
grande dépression économique donne naissance à la 2ème étape de l’évolution des

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Finances Publiques avec la montée en puissance de l’interventionnisme étatique. Selon
John Maynard KEYNES (la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie,
1936), les anticipations négatives des entrepreneurs (leur pessimisme) peuvent
durablement paralyser l’économie. Seul l’Etat peut rompre le cercle vicieux de la
dépression. C’est le passage à l’Etat-providence. Pour faire face aux conséquences
d’évènements cités plus haut, l’Etat est devenu interventionniste. L’Etat doit prendre en
charge le redressement économique et la reconstruction. L’intervention de l’Etat dans
le secteur économique prend plusieurs formes : aides aux entreprises en difficultés
afin de stimuler la croissance, lutte contre le chômage, lutte contre l’inflation en exerçant
un contrôle sur les prix ou en agissant sur le pouvoir d’achat des ménages et des
individus, financement direct des infrastructures économiques, des subventions de
certaines activités économiques. Au titre de l’action fiscale, l’Etat peut stimuler la
croissance, puisque les charges d’exploitation des firmes diminuent. L’intervention de
l’Etat dans le secteur social se fait au travers des transferts de revenus qui ont pour
but d’égaler les conditions sociales des membres composant la communauté nationale.
Les aides attribuées aux économiquement faibles entrent dans ce cadre. Exemple : la
prise en charge des élèves et étudiants, les allocations sociales diverses, les dépenses de
santé publique, les dépenses d’équipements collectifs. De nos jours, le budget cherche à
influencer l’économie et c’est à juste titre considéré comme un outil d’interventionnisme
étatique. C’est donc la fin de la neutralité budgétaire avec une procédure budgétaire
pilotée par le pouvoir exécutif. Les Finances Publiques ainsi présentées obéissent à des
règles économiques tout en se conformant aux normes juridiques, le budget étant mis en
place par une loi. L’édiction de règles juridiques tient compte également du contexte
sociologique qui conditionne l’applicabilité des règles ou favorise certaines résistances
sociales. Au total, l’on peut déduire le caractère pluridisciplinaire des Finances Publiques
qui sont une science à cheval sur la science économique, le Droit Public, la Comptabilité,
la Sociologie…Le juriste pur ne sera jamais un véritable financier, pas plus que l’économiste
ou le politique. En ce qui concerne le cas particulier du droit financier et budgétaire
ivoirien, il importe de noter qu’il s’est à l’origine essentiellement inspiré du droit français.
En effet, les textes régissant les Finances Publiques des deux Etats ont été adoptés la
même année mais surtout il pose les mêmes règles théoriques en ce qui concerne la
réglementation budgétaire et financière. Il s’agit de l’ordonnance française du 2 janvier
1959 et de la loi organique ivoirienne du 31 décembre 1959.La pratique ivoirienne s’est

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progressivement désolidarisée avec l’adoption du décret n° 98-716 du 16 décembre 98
portant réforme des circuits et des procédures d’exécution des dépenses et des recettes
du Budget Général de l’Etat, des Comptes Spéciaux du Trésor et mise en œuvre du
Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP).

De nos jours, il est de plus en plus question d’une pratique budgétaire et financière
Communautaire (UEMOA). Le nouveau cadre régissant les Finances Publiques au sein de
l’UEMOA a introduit des réformes majeures dans la gestion des deniers publics. Ces
réformes qui touchent principalement à l’élaboration, l’exécution et le suivi du budget
visent, outre la transparence dans la gestion des finances publiques, une plus grande
efficacité de l’action publique et la pérennité des politiques mises en œuvre. Les Cadres
de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) sont un instrument fondamental de ce dispositif
régional. Ainsi, la Côte d’Ivoire a progressivement transposé dans son dispositif national
les Directives du Nouveau Cadre Harmonisé des Finances Publiques de l’UEMOA et
travaille activement au renforcement des capacités des différents acteurs pour que le
budget de l’Etat pour l’année 2020 soit préparé et exécuté en mode Budget-programme à
travers le Système d’Information Budgétaire (SIB). C’est dans ce contexte que s’inscrit ce
cours de Finances Publiques actualisé au mois de juillet 2019 qui tient compte des
exigences communautaires. Ce travail a été fait à partir des recommandations du
Ministère de la Fonction Publique notamment la Direction des Concours qui dispose un
calendrier de formation chaque année avant l’organisation des dits concours. Cette
réflexion s’inscrit dans cette ligne droite afin de faire des apprenants, des acteurs outillés
à la gestion efficace et efficiente des ressources de l’Etat. Ainsi, l’Unité Pédagogique en
charge de cette discipline apporte sa modeste contribution à travers ce document.
Toutefois, les observations des lecteurs ainsi que les professionnels du monde des
finances publiques permettront de parfaire ledit document pour l’année à venir. Le plan
du cours s’articule autour de trois axes majeurs :

 Les Concepts et Principes Budgétaires.


 L’Elaboration- Adoption et Exécution du Budget de l’Etat.
 Le Contrôle de l’Exécution du Budget de l’Etat.

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PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS ET PRINCIPES BUDGETAIRES

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Cette première partie du cours sera consacrée à la présentation des concepts et aux
principes de l’orthodoxie budgétaire.

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CHAPITRE1 : LES CONCEPTS
La définition des notions concerne les finances publiques, le budget et la loi de finances

SECTION1 : DEFINITION DES FINANCES PUBLIQUES


Les finances publiques doivent être appréhendées comme la science qui étudie les
moyens d’actions financiers permettant aux personnes publiques (Etat, collectivité, EPN)
d’intervenir dans la vie économique et sociale. Autrement dit, la science qui s’intéresse à
la manière dont ces personnes publiques se procurent leurs recettes et déterminent leurs
dépenses. Les Administration Publiques sont en général des organismes dont l’activité
économique renferme principalement des opérations de redistribution ou de production
de services non marchands et dont les ressources proviennent majoritairement des
prélèvements obligatoires.

SECTION2 : DEFINITION DU BUDGET


Le budget est un document récapitulatif des recettes et des dépenses prévisionnelles
déterminées et chiffrées pour un exercice comptable à la conduite de la politique
nationale pour l’année suivante. C’est le descriptif des comptes annuels, c'est-à-dire un
document comptable qui récapitule les moyens d’actions financiers de l’Etat. Le budget
est donc un acte politique, un acte de prévision et un acte d’autorisation.

1. Le budget est un acte politique

Comme l’affirmait Gaston Jèse, le budget de l’Etat est un acte politique. C’est en effet
avant tout un instrument financier au service de la politique gouvernementale permettant
la réalisation de projets. C’est la raison pour laquelle, il susceptible d’évoluer avec le
temps, en fonction des objectifs fixés par le Gouvernement et déclinés ensuite auprès de
chaque ministère. De la même façon, il n’est pas surprenant de constater, notamment en
cas d’alternance politique, de profondes inflexions dans le contenu des budgets des
majorités successives.

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2. Le budget est un acte de prévision

Le budget permet de d’assurer la prévision des dépenses et des recettes pour l’année
budgétaire à venir et devant faire l’objet d’autorisation budgétaire antérieurement. C’est
pourquoi le budget est un acte d’autorisation.

3. Le budget est un acte d’autorisation

En adoptant le budget le Parlement autorise la réalisation des opérations contenues dans


le budget. Le Parlement autorise l’exécution des dépenses et le recouvrement des
recettes par l’exécutif.

SECTION3 : DEFINITION DE LA LOI DE FINANCES


Les lois de finances déterminent, pour un exercice, la nature, le montant et l’affectation
des ressources et des charges de l’Etat. Elles tiennent compte d’un équilibre économique
et financier qu’elles déterminent, sur la base des objectifs et des résultats des
programmes définis dans le cadre des missions de l’Etat.
Il existe plusieurs types de loi de finances qui font l’objet d’un vote du parlement.
Selon l’article 5 de la LOLF de 2014 « ont caractère de loi de finances, les lois de
finances de l’année, les lois de finances rectificatives, les lois de règlement ».

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-La loi de finances de l’année (LFA) : La loi de finances de l’année ou loi de
finances initiale est celle qui « prévoit et autorise pour chaque année civile, l’ensemble
des ressources et des charges de l’Etat ».
-La loi de finances rectificative (LFR) ou collectifs budgétaires : Elle sert à
modifier en cours d’année le contenu de l’autorisation budgétaire initiale.
-La loi de règlement (LR) : Elle constate les résultats financiers de chaque
année civile et approuve les différences entre les réalisations et les prévisions de la loi de
finances initiale, complétée dans le cas échéant par la loi de finances rectificative.

Des définitions qui précèdent, il apparaît que le budget et la loi de finances traduisent la
même réalité financière. C’est pourquoi dans le langage usuel, ces deux termes sont
employés indifféremment .En effet, le même document financier est appelé tantôt budget,
tantôt loi de finances. Cependant, budget et loi de finances présentent deux aspects
distincts de cette réalité financière : l’aspect matériel (ou comptable) pour le budget et
l’aspect juridique pour la loi de finances. Lorsque le budget est voté, il devient loi de
finances qui autorise le gouvernement à prélever les recettes au moyen de l’impôt ainsi
que l’exécution des dépenses publiques. Elle devient donc exécutoire et assortie de force
contraignante comme toute loi. Elle doit être votée impérativement chaque année. Si elle
ne l’était pas, le prélèvement de l’impôt, dans l’absolu, serait impossible.

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CHAPITRE 2: LES PRINCIPES DE L’ORTHODOXIE FINANCIERE
Ces principes sont un ensemble de règles, inspirées par les économistes classiques du XIXe
siècle et qui étaient destinées à encadrer et à surveiller l’activité financière de l’Etat d’alors.
Mais ces règles se justifient encore de nos jours car leur valeur technique constitue des
méthodes claires de présentation et d’exécution du budget, facilitant ainsi le contrôle de
l’autorité budgétaire sur l’exécutif. Ces principes sont au nombre de six. Le sixième
concerne le principe de sincérité.

SECTION1 : LE PRINCIPE DE L’ANNUALITE BUDGETAIRE


PARAGRAPHE 1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE

A-FONDEMENTS

Le principe de l’annualité budgétaire est posé par les articles 5 de la loi organique n°
2014 du 5 juin relative aux finances publiques ivoiriennes. Ce texte précis que « la loi
de finances de l’année prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat ». Ce texte s’appuie sur la directive
N°05/97/CM/UEMOA du 16 décembre 1997, relative aux lois des finances, en son
article 4, qui stipule que « la loi de finances de l’année prévoit et autorise pour chaque
année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat ».
L’article 6 de cette directive confirme bien que « l’autorisation de percevoir les impôts est
annuelle ».
B-SIGNIFICATION
Le principe de l’annualité signifie les prévisions et les autorisations budgétaires ne sont
valables que pour un an. L’Etat limite son horizon budgétaire à une (01) année. En Côte
d’Ivoire, le budget est voté pour un (01) an et exécuté en une (01) année ; la période
d’exécution débutant le 1er janvier et s’achevant le 31 décembre de l’année à laquelle le
budget s’applique. Ainsi, le principe interdit d’inscrire dans la loi de finances des crédits

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portant sur plusieurs années ; le Gouvernement devant en conséquence utiliser toutes les
autorisations qui lui sont accordées dans l’année pour laquelle elles le sont.
Politiquement, ce principe permet un contrôle régulier des Finances Publiques ;
Techniquement, il oblige l’administration à produire ses comptes à des périodes assez
rapprochées en se calquant économiquement sur le rythme de la vie socioéconomique.
Dans certains Etats, l’année budgétaire ne coïncide pas avec l’année civile. C’est le cas de
la Grande-Bretagne et de la Suède, où l’année budgétaire court du 1er avril au 31 mars, ou
encore des USA et du Sénégal où elle démarre le 1er octobre pour s’achever le 30
septembre.

PARAGRAPHE1 LES DEROGATIONS AU PRINCIPE


En vertu de raisons politiques ou techniques, des aménagements ont été apportés au
principe du vote annuel et de l’exécution annuelle du budget.
A- DEROGATION A L’AUTORISATION ANNUELLE

La pratique et les textes budgétaires autorisent deux dérogations au vote annuel de la loi
de finances.
1- Les opérations infra annuelles
Les prévisions budgétaires se faisant sur une période inférieure à un an renvoient au cas des
douzièmes provisoires et des lois de finances rectificatives.
 Les douzièmes provisoires : en cas d’impossibilité d’adoption du budget avant
le 31 décembre, le budget de l’année antérieure est reconduit dans les limites du
douzième des dotations. Dès lors, les administrations reçoivent chaque mois, le
douzième de leur dotation de l’année précédente pour leur fonctionnement.
 Les lois de finances rectificatives : intervenant au cours de l’année, elles
modifient les dispositions de la loi des finances initiale pour pallier les
déséquilibres. Elles sont soumises obligatoirement à la ratification du Parlement.
Toutes les ouvertures de crédits opérées par les décrets d’avance (ouvrant des
crédits supplémentaires), peuvent ouvrir par elles-mêmes des crédits
supplémentaires et peuvent modifier le produit fiscal.

2- Les opérations supra annuelles


Ici, il est question surtout des dépenses d’investissement. Cette disposition fait appel aux
autorisations de programme des lois de finances des prévisions d’emploi. Les autorisations de

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programme constituent la limite supérieure des dépenses que le ministre des finances est autorisé
à engager pour l’exécution des investissements prévus par la loi. Financièrement, cette prévision
est pluriannuelle (6 ans) et juridiquement, elle permet d’engager des dépenses dans la limite du
chiffre fixé. Les prévisions d’emploi ou de crédits de paiement constituent la limite supérieure des
dépenses liquidables pendant l’année de la couverture des engagements contractés au titre des
autorisations de programme. Avec la réforme budgétaire, il question de l’introduction de la
pluri annualité dans la loi de finances (trois ans minimum).
 L’introduction de la pluri annualité
Elle constitue une innovation significative dans la gestion publique à travers la prise en
compte, à moyen terme, de l’impact des décisions publiques. Si l’annualité reste le cadre
d’exécution des recettes et des dépenses de l’État, la programmation budgétaire doit
désormais anticiper les exercices ultérieurs. Cette innovation revêt un intérêt particulier
dans le cadre de la gestion des finances publiques. Elle offre une réponse technique aux
problèmes d’articulation entre les stratégies nationales de développement et les budgets.
La pluri annualité budgétaire permet d’être plus en phase avec les stratégies nationales,
elles-mêmes pluriannuelles, et d’améliorer leur prise en compte dans la loi de finances et
leur mise en œuvre effective. La pluri annualité du cadre harmonisé des finances
publiques est affirmée à l’article 40 de la Loi organique n°2014-337 du 5 juin 2014
portant code de transparence : « le budget de l’Etat s’insère dans un cadre global de
politique macroéconomique, financière et budgétaire à moyen terme couvrant l’année à
venir et les deux années suivantes. Les hypothèses économiques retenues sont explicitées
et justifiées. Ce cadre global est cohérent avec les engagements pris en application du
Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité au sein de l’UEMOA et
comporte toutes les informations nécessaires à l’application des dispositifs de surveillance
associés à ce Pacte». La pluri annualité du cadre des finances publiques est fixée aussi
dans l’article 1er de la LOLF qui stipule: «La présente loi… détermine les conditions
dans lesquelles est arrêtée la politique budgétaire à moyen terme pour l’ensemble des
finances publiques ».

L’article 53 de la LOLF énonce que « Le projet de loi de finances de l’année est élaboré
par référence à un document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle
(DPBEP) couvrant une période minimale de trois ans ». L’article 54 précise que
«… Les documents de programmation pluriannuelle des dépenses prévoient, pour une
période minimale de trois ans, à titre indicatif, l’évolution des crédits et des résultats

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attendus sur chaque programme en fonction des objectifs poursuivis ». Enfin, l’article 55
prévoit que le DPBEP, accompagné des DPPD, sont publiés et soumis à un Débat
d’Orientation Budgétaire (DOB) au Parlement au plus tard à la fin du deuxième trimestre
de l’année ».

 Les outils de la pluri-annualité


L’approche pluri annuelle pour la présentation des recettes et des dépenses des
organismes publics constitue un élément fondamental de la réforme. Sans remettre en
cause le principe d’annualité de la loi de finances, cette démarche vise à intégrer l’action
de l’Etat dans un cadre à moyen terme et à prendre en compte, dès la formulation du
budget, les impacts financiers des décisions publiques annuelles sur les exercices
suivants. Cette approche se concrétise en phase de programmation budgétaire et en
phase d’exécution. Concernant la phase de programmation budgétaire, loi organique
n°336-2014 portant lois de finances impose l’élaboration de documents de cadrage
pluriannuels pour justifier des choix budgétaires de la loi de finances de l’année. Ces
documents présentent l’évolution à moyen terme (trois ans) des dotations de la loi de
finances et leurs impacts sur l’équilibre général des finances publiques. Ils sont visés aux
articles 53 et 54 de la loi organique n°336-2014 portant lois de finances et sont
désignés respectivement comme : le Document de programmation budgétaire et
économique pluriannuel (DPBEP) et le Document de programmation
pluriannuelle des dépenses (DPPD). Ils s’intègrent dans le processus de formulation
de la loi de finances dont ils sont des annexes obligatoires.

 Les caractéristiques de ces nouveaux outils :


- ce sont des éléments obligatoires, constitutifs de la loi de finances, et une
cohérence est imposée entre eux et le contenu de la loi de finances ;
- ils sont exhaustifs et intègrent la mesure de la performance ;
- ils impactent la procédure budgétaire, avec l’introduction d’un Débat d’Orientation
Budgétaire (DOB) autour du DPBEP fin juin.

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En Côte d’Ivoire, tous les ministères et institutions sont tenus de présenter leurs budgets sous
le format du DPPD qui correspond à l’appellation CDMT (Cadres de Dépenses à Moyen Terme)
à partir de l’année 2020.

B-DEROGATION A L’EXECUTION ANNUELLE


Les dérogations à l’exécution annuelle concernent l’imputation comptable d’une dépense et le
report de crédits.
1-Le problème de l’imputation comptable d’une dépense publique
L’exécution d’une dépense peut excéder un an dans la pratique. L’année d’engagement
d’une dépense peut être différente de celle de son paiement effectif. Se pose alors la
question de l’année de rattachement de cette opération (année d’engagement ou de
paiement). La réponse à cette interrogation propose deux systèmes d’imputation
comptable de la dépense : système d’exercice et système de gestion.
 Le système de gestion
Ce système prend en compte l’exécution matérielle des opérations sans que nul ne
s’inquiète de leur date d’engagement. Autrement dit, l’on rattache les opérations de
dépense à l’année du décaissement effectif, c’est-à-dire à l’année du paiement. Le
système de gestion a l’avantage de faciliter le rapprochement entre les prévisions et les
réalisations, mais il provoque un arrêt tardif des comptes.
Avant la réforme, c’est le système de gestion qui était en vigueur, avec une période
complémentaire qui va de la fin du cycle budgétaire annuelle au 28 février pour les
dépenses de fonctionnement et au 31 mars pour les dépenses d’investissement. Mais
avec la réforme, le système de gestion a été abandonné au profit du système d’exercice
avec lequel, il s’oppose.
 Les systèmes d’exercice
Plus rigoureux, il prend en considération le rattachement juridique des opérations.
Suivant cette approche, toutes les recettes et toutes les dépenses sont rattachés au
budget de l’année de leur engagement. C’est dire qu’une dépense sera imputée au
budget de l’année de son engagement quel que soit la date à laquelle elle sera payée.
C’est le système actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire (art 74 LOLF, art 77 RGCP).

2-le report de crédits


Cette disposition s’analyse comme une autorisation donnée aux services administratifs
d’utiliser l’année suivante, le solde des crédits inutilisés de l’année en cours. Elle est une

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prérogative du Ministre en charge des Finances et porte sur les opérations en capital, les
crédits de subventions économiques et sociales, les crédits d’entretien d’immeubles et de
matériels dans la limite du dixième des crédits de la destination budgétaire visée,
correspondant aux dépenses engagées, liquidées et non ordonnancées.
De même, le solde de chaque compte spécial du trésor se reporte d’année en année
(article 25 de la loi organique).

SECTION 2 : LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITE BUDGETAIRE


PARAGRAPHE 1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU
PRINCIPE
A-FONDEMENTS

Le principe de l’universalité budgétaire est prévu par l’article 31 de la loi organique n°


2014 – 336 du 5 juin 2014 relatif aux lois de finances publiques ivoiriennes et réaffirmé
par l’article 19, alinéa 1 de la directive n°05 de l’UEMOA qui l’énonce comme suit :
« Il est fait recette du montant intégral des produits, sans contraction entre les recettes
et les dépenses. L’ensemble des recettes assurant l’exécution de l’ensemble des
dépenses, toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées à un compte unique,
intitulé Budget Général ».
B- SIGNIFICATION DU PRINCIPE
Deux règles découlent de l’énoncé du principe de l’universalité : la règle dite du
« Produit brut ou de la non contraction » et celle de la « non affectation ».
1-La règle du produit brut ou règle de la non contraction ou de la non

compensation.

Cette règle indique que les recettes et les dépenses de l’Etat doivent figurer au Budget
pour leur montant intégral, leur montant brut. Cela signifie qu’il est interdit de compenser
ou de contracter les recettes et les dépenses de façon à ne retenir dans le budget que le
solde, c'est-à-dire un chiffre net. En clair, le budget doit récapituler toutes les recettes et
les dépenses dans leur intégralité. Cette règle interdit de faire figurer le solde au budget.
2-La règle de la non affectation des recettes

La règle veut que l’ensemble des recettes assurent l’exécution de l’ensemble des dépenses. La
règle de la non affectation des recettes aux dépenses indique que les recettes de l’Etat
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se

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fondent en une masse unique, sans distinction de provenance, pour couvrir l’ensemble
des dépenses. Il est donc interdit d’affecter une recette particulière à la couverture d’une
dépense particulière dans la mesure où toute recette perçue perd sa particularité en
tombant dans les caisses du trésor public (l’ensemble des recettes assurant l’exécution de
l’ensemble des dépenses). Ainsi, au plan des principes, il n’y a pas de lien juridique entre
recettes et dépenses. Il en découle qu’en cours d’exécution du budget, les engagements
dépendent uniquement des autorisations de dépenses et non des avoirs en caisse des
comptables à un moment donné.

C- LES ATTEINTES AU PRINCIPE DE L’UNIVERSALITE BUDGETAIRE

1-les atteintes à la règle ou dérogations à la règle du produit brut

 Les comptes spéciaux du trésor


Les comptes spéciaux du trésor constituent l’exception majeure à cette règle dans la
mesure où ce sont les soldes de ces comptes qui sont transférés au Budget Général.
 les budgets annexes
Les services de l’Etat dotés d’un budget annexe en raison de leurs activités industrielles
ou commerciales conservent le produit de leur prestation pour faire face à leur dépense.
En cela, les budgets annexes constituent des atteintes à la règle du produit brut.
2-Les atteintes à la règle de la non affectation des recettes

Malgré les nombreux avantages sus mentionnés en faveur de la règle de la non


affectation, la loi organique des finances publiques autorise l’affectation de certaines
recettes. Selon les dispositions de cet article, certaines recettes peuvent être affectées à
certaines dépenses sous la forme de :
Budget annexe ;
Comptes spéciaux du trésor ;

Fonds de concours pour dépenses d’intérêt public.

Les fonds de concours sont des fonds versés par des personnes morales ou physiques ayant
pour objet de concourir avec ceux de l’Etat à des dépenses d’intérêt public. Ils doivent être utilisés
conformément au souhait d’usage formulé par la partie versante (article 5 de la loi organique).
Sont classés dans cette rubrique, les dons et les legs.

SECTION 3 : LE PRINCIPE DE L’EQUILIBRE BUDGETAIRE


PARAGRAPHE1 : SIGNIFICATION DU PRINCIPE

21
Le principe classique de l’équilibre budgétaire commande que les prévisions de recettes
correspondent aux autorisations de dépenses. Cela signifie que l’on prévoit pour une même
année budgétaire des ressources et des charges d’un égal montant. Il en résulte qu’un
excédent, c'est-à-dire plus de recettes que de dépenses, implique qu’un trop grand sacrifice a
été demandé aux citoyens ; et qu’un déficit, c'est-à-dire plus de dépenses que de recettes,
conduit l’Etat à recourir à l’emprunt ou à presser encore plus les citoyens. L’équilibre
budgétaire peut être apprécié à deux moments : au moment de l’élaboration du budget
(Equilibre prévisionnel) ou après l’exécution de celui-ci (Equilibre réel). Dans le dernier cas
c’est à l’arrêté des comptes qu’on peut véritablement mesurer la valeur de l’équilibre
parce qu’on dispose de tous les résultats de la gestion budgétaire. En Côte d’Ivoire, le
principe de l’équilibre budgétaire est consacré par l’article 112 de la constitution de
la III République qui dispose que : « le projet de loi de finances doit prévoir les
recettes nécessaires à la couverture intégrale des dépenses. Le parlement vote le budget
en équilibre ». Cela est également affirmé à l’article 60 de la loi organique n° 2014-
336 du 5 juin 2014 relative aux lois de finances.

PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DE LA NOTION D’EQUILIBRE


BUDGETAIRE
La conception de l’équilibre a évolué avec la complexité croissante des activités
financières de l’Etat, de sorte qu’aujourd’hui, l’équilibre strictement comptable est
rarement réalisé. En effet, depuis Keynes, l’équilibre budgétaire a déjà perdu son mythe.
Keynes part du constat du mouvement cyclique de l’économie qui alterne les périodes de
prospérité et de dépression. Il démontre qu’en période de dépression, l’équilibre budgétaire
peut être néfaste parce qu’il accentue la crise. A contrario le déficit budgétaire, par les
moyens qu’il procure, peut contribuer à la relance grâce à la politique de grands travaux.
Keynes en déduit par exemple que le déséquilibre peut être bénéfique. Tout équilibrage du
budget en période de récession impose une aggravation de la pression fiscale afin de
compenser le rétrécissement de l’assiette. Cette pratique aura pour conséquence la
réduction du revenu des ménages qui induira une baisse de la consommation et
accentuera la crise économique. Au total, la recherche tous azimuts de l’équilibre
financier de l’Etat dans un contexte de récession a un effet accélérateur de celle-ci.
Le déficit étant provisoire de par sa liaison à la difficulté de la conjoncture, il prendra fin
aussitôt que l’économie reprendra son envol. La conclusion de Keynes est que l’équilibre

22
est une « Fausse norme ». Cependant, avec les doutes suscités par les limites observées
dans l’application des thèses de Keynes, on assiste depuis les années 1980 à une volonté
de retour vers un équilibre financier classique. L’équilibre budgétaire s’impose de nos
jours car entre autres raisons, accepter un déficit élevé conduit à reporter sur les
générations futures le fardeau de son financement, à rigidifier les dépenses ultérieures et
à sacrifier les priorités nationales. En définitive, le principe de l’équilibre budgétaire est
bien présent dans l’esprit des décideurs même si sa réalisation reste aléatoire. Ainsi avec
la réforme budgétaire, d’importants pouvoirs sont reconnus au Ministre de l’Economie et
des Finances pour veiller sur l’équilibre budgétaire.

PARAGRAPHE 3 : LE POUVOIR DE REGULATION DU MINISTRE EN


CHARGE DES FINANCES

A- LA REGULATION BUDGETAIRE

La régulation vise le respect de l’équilibre de la loi de finances telle qu’elle a été votée par
le Parlement. La régulation constitue l’unique moyen de respecter le vote initial du
Parlement en ce qui concerne le plafond du déficit budgétaire.
La régulation permet l’identification prévisible au cours de l’exercice des poches
d’économies potentielles, qui ne feront pas l’objet de consommation de crédits
budgétaires. L’article 71 de la LOLF énonce que :
« Le ministre chargé des finances est responsable de l’exécution de la loi de finances et
du respect des équilibres budgétaire et financier définis par celle-ci. A ce titre, il dispose
d’un pouvoir de régulation budgétaire qui lui permet, au cours de l’exécution du budget :
- d’annuler un crédit devenu sans objet au cours de l’exercice ;
- d’annuler un crédit pour prévenir une détérioration des équilibres
budgétaire et financier de la loi de finances.

Le ministre chargé des finances peut subordonner l’utilisation des crédits par les
ordonnateurs aux disponibilités de trésorerie de l’Etat ».
B-LES MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DE LA REGULATION BUDGETAIRE

La régulation consiste à mettre en réserve une part minime de crédits ouverts en loi de
finances initiale pour faire face à d’éventuelles difficultés d’exécution (moins-values sur
recettes, dépassements sur dépenses obligatoires). Les crédits « gelés » en début de

23
gestion ne peuvent pas faire l’objet d’engagement de la part des ministères, dès lors qu’ils
sont bloqués dans le système d’information budgétaire ou sont surveillés par les
Contrôleurs financiers commis auprès des ordonnateurs. Ces crédits peuvent être
« dégelés » en tout ou partie si la situation budgétaire le permet, ou être annulés,
notamment pour contribuer à l’équilibre de décrets d’avances ou de lois de finances
rectificatives. Une grande marge de manœuvre est laissée au ministre chargé des
finances, puisque la seule obligation dans l’exercice du pouvoir de régulation réside dans
l’information préalable du ministre en charge du secteur concerné par la régulation.
Concrètement, ce pouvoir de régulation du ministre chargé des finances s’exerce à travers
les contrôleurs financiers placés auprès des ministres sectoriels et l’administration de la
base informatique centralisant la gestion des crédits budgétaires. Les contrôleurs
financiers sont notamment chargés de suivre les montants de crédits disponibles et
d’effectuer les opérations de mise en réserve des crédits, le cas échéant.

C-LES LIMITES DE LA REGULATION BUDGETAIRE

Les limites de la régulation budgétaire portent sur les aspects suivants :


- la restriction qu’elle apporte aux autorisations parlementaires; mais le Parlement
vote des autorisations de dépenses, qui constituent des plafonds maximaux, et non
une obligation de dépenses ;
- la perturbation qu’elle occasionne à la gestion des ordonnateurs; mais tous les
ministres doivent être conscients de l’incertitude qui affecte par construction
l’exactitude de la prévision budgétaire ;
- la base très étroite de son assiette. En effet, l’essentiel du budget est par nature
exclu du gel : les rémunérations des personnels, les charges de la dette.

SECTION 4 : LE PRINCIPE DE L’UNITE BUDGETAIRE

PARAGRAPHE1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION


Le principe est prévu par l’article 31 de la loi organique n° 2014- 336 du 5 juin
2014 relative aux lois des finances publiques. Il énonce que : les recettes et les dépenses
de tous les services dépendant d’une même collectivité publique (l’Etat) doivent être
groupées sans exception dans un même document et présentées simultanément au vote
du parlement. Ce principe permet au parlement d’avoir une vue synthétique du montant et
de la composition du Budget de l’Etat afin d’émettre des jugements éclairés sur des

24
opérations engagées par le gouvernement. Il favorise aussi une présentation claire et
commode du budget, en facilitant le contrôle.

PARAGRAPHE2 : DE LA NEGATION A LA REHABILITATION DU PRINCIPE


EN COTE D’IVOIRE
Cette négation est intervenue par la création du Budget Spécial d’Investissement et
d’Equipement en 1962, à côté du Budget Général de Fonctionnement et des Budgets
annexes. Sa réhabilitation est intervenue en 1999. La réforme budgétaire a également
maintenu le BGF et le BSIE dans un document unique.

PARAGRAPHE 3 : LES DEROGATIONS AU PRINCIPE


Ce principe admet des aménagements ou des exceptions : les budgets annexes, les
comptes spéciaux du trésor, les lois de finances rectificatives.

SECTION 5 : LE PRINCIPE DE LA SPECIALITE BUDGETAIRE


PARAGRAPHE1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU
PRINCIPE

Le principe de la spécialité veut que chaque crédit ait une destination précise. Il se justifie
par le fait qu’on estime que plus l’autorisation budgétaire sera détaillée plus les crédits
recevront une application précise, plus limitée sera la marge de manœuvre
gouvernementale. En clair, les crédits budgétaires sont désormais spécialisés en
programmes et dotations.
UNE MISSION comprend un ensemble de programmes concourant à une politique publique
définie. Seul le gouvernement peut créer, par décret, une mission.

UN PROGRAMME regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble
cohérent d’action relevant d’une politique publique clairement définie dans une perspective à
moyen terme.

Les crédits de chaque programme sont décomposés selon leur nature en crédits de
personnel, biens et services, investissements, et transferts. Un programme peut
regrouper tout ou partie des crédits d’une direction, d’un service, d’un ensemble de
directions ou de services d’un même ministère. A ces programmes sont associés des
objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités d’intérêt général, et des résultats
attendus. Ces résultats, mesurés notamment par des indicateurs de performance font

25
l’objet d’évaluations régulières et donnent lieu à un rapport de performance élaboré en fin
d’exercice par les ministères et par les institutions constitutionnelles concernés. »

A-LE RESPONSABLE DE PROGRAMME


L’article 16 de la LOLF met en place un nouvel acteur dans le pilotage des crédits
budgétaires et de l’action de l’Etat : le responsable de programme.
« Les responsables de programme sont nommés par décret sur proposition du ministre
sectoriel dont ils relèvent. L’acte de nomination précise, le cas échéant, les conditions
dans lesquelles les compétences d’ordonnateur leur sont déléguées, ainsi que les
modalités de gestion du programme ».
1-Le statut du responsable de programme

Les programmes votés en loi de finances sont sous la responsabilité des ministres, à qui
les crédits sont mis à disposition. Pour l’exécution des programmes, les ministres
désignent des responsables de programme qui sont sous leur autorité.
Tous les programmes ont à leur tête un responsable clairement identifié.
Les responsables de programme sont des cadres supérieurs, le plus souvent directeurs
d’administration centrale ou directrice de cabinet.
2-Les missions du responsable de programme

Les missions du responsable de programme sont essentiellement :


 l’élaboration de la stratégie et du budget du programme (objectifs, résultats
attendus, répartition des crédits et des emplois);
 le pilotage du programme (déclinaison des objectifs stratégiques en objectifs
opérationnels adaptés aux compétences de chacun des services : il assure ainsi
une démarche de performance à tous les niveaux d’exécution du programme);
 la mise en œuvre du programme (gestion des crédits et des emplois, mise en
place du contrôle interne et du contrôle de gestion, préparation du rapport
annuel de performance).

PARAGRAPHE 2- LES DEROGATIONS OU MODIFICATION DES


CREDITS BUDGETAIRES
-Transferts de crédits
Les transferts de crédits modifient la répartition des crédits budgétaires entre
programmes de ministères distincts ou entre dotations d’institutions distinctes. Ils sont

26
autorisés par décret pris en conseil des ministres sur rapport conjoint du ministre en
charge des finances et des ministres ou présidents d’institutions concernés (art 22 LOLF)
-Virements de crédits
Les virements de crédits modifient la répartition des crédits budgétaires entre
programmes d’un même ministère. S’ils ne changent pas la nature de la dépense, ils sont
pris par arrêté interministériel du ministre intéressé et du ministre chargé des finances.
Dans le cas contraire, ils sont autorisés par décret sur rapport conjoint du ministre chargé
des finances et du ministre concerné (art 22 LOLF).
-Fonds spéciaux ou fonds secrets
Les fonds spéciaux sont sans affectation officielle. Ils sont relatifs aux crédits ouverts en
bloc qui n’ont pas d’affectation spéciale et qui peuvent servir à financer le contre-
espionnage, de même que les subventions politiques tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de
l’Etat. Ces crédits ainsi soustraits à toutes les règles de la procédure budgétaire et de la
comptabilité publique, apparaissent comme la manifestation, sous l’angle financier de la
raison d’Etat. Comme quoi, même dans un Etat de droit il subsiste toujours une certaine
marge discrétionnaire impartie aux pouvoirs publics.
-Crédits provisionnels
Les crédits provisionnels correspondent à des besoins dont la survenance ne dépend que
partiellement de la volonté de l’administration et qui de ce fait ne peuvent être connus
avec exactitude au moment du vote du budget. Sont classés dans cette rubrique, les frais
de réceptions de personnalités étrangères, les charges d’organisation d’élections, le coût
d’entretien des services pénitentiaires...)

- Les dotations
La dotation est instituée par l’article 17 de la LOLF :
«Les crédits budgétaires non répartis en programmes sont répartis en
dotations. Chaque dotation regroupe un ensemble de crédits globalisés
destinés à couvrir des dépenses spécifiques auxquelles ne peuvent être
directement associés des objectifs de politiques publiques ou des critères de
performance ».
Font ainsi l’objet de dotations :
- les crédits destinés aux pouvoirs publics ;
- les crédits globaux pour dépenses accidentelles et imprévisibles ;

27
- les crédits destinés à couvrir les défauts de remboursement ou appels en garantie
intervenus sur les comptes d’avances, de prêts, d’aval et de garanties ;
- les charges financières de la dette de l’Etat (dotées de crédits évaluatifs et non
limitatifs).
-la Fongibilité des crédits budgétaires

La fongibilité est la liberté offerte à chaque gestionnaire de modifier la répartition des


crédits dans le processus de pilotage de la mise en œuvre du programme, dans l’optique
de la recherche de la performance. La fongibilité permet la modification des affectations
prévisionnelles initiales des crédits afin de les adapter à l’évolution des besoins. Le
montant autorisé des crédits de personnel ne peut pas être augmenté et les crédits
d’investissement ne peuvent pas abonder les autres catégories de crédits. On parle ainsi
de la fongibilité asymétrique. La notion de fongibilité est introduite par l’article 23 de la
LOLF : « Les crédits répartis en programme ou en dotation et décomposés par nature …
constituent des plafonds de dépense qui s’imposent dans l’exécution de la loi de finances
aux ordonnateurs de crédits ainsi qu’aux comptables. Toutefois, à l’intérieur d’un même
programme, les ordonnateurs peuvent, en cours d’exécution, modifier la nature des
crédits pour les utiliser, s’ils sont libres d’emploi dans les cas ci-après :
- des crédits de personnel pour majorer les crédits de biens et services, de
transfert ou d’investissement ;
- des crédits de biens et services et de transfert, pour majorer les crédits
d’investissement.
Ces modifications sont décidées par arrêté du ministre concerné. Il en informe le ministre
chargé des finances ».

28
29
SECTION 6- LE PRINCIPE DE SINCERITE BUDGETAIRE

Le principe de sincérité budgétaire est un nouveau principe des finances publiques qui
s’ajoute aux anciens principes de l’orthodoxie budgétaire.

PARAGRAPHE1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE


Le Code de transparence pose comme principe que les budgets annuels sont réalistes et
sincères tant dans leurs prévisions de dépenses que de recettes.
L’article 57 de la LOLF stipule : « Les prévisions de ressources et de charges de l’Etat
doivent être sincères. Elles doivent être effectuées avec réalisme et prudence compte
tenu des informations disponibles au moment où le projet de loi de finances est établi ».
L’article 74 alinéa 3 de la LOLF précise aussi que :
« La comptabilité générale de l’Etat a pour objet de décrire le patrimoine de l’Etat et son
évolution. Elle doit être sincère et refléter une image fidèle de la situation financière de
l’Etat ».

PARAGRAPHE2 : LES LIMITES DU PRINCIPE DE SINCERITE


Le principe de sincérité est limité par la nature prévisionnelle de la loi de finances.
On peut considérer que le principe de sincérité, qui s’apprécie compte tenu des
informations disponibles et des prévisions pouvant raisonnablement en découler, n’a pas
la même portée s’agissant des lois de règlement et des autres lois de finances :
 Dans le cas de la loi de finances de l’année et des lois de finances
rectificatives, la sincérité se caractérise par l’absence d’intention de
fausser les grandes lignes de l’équilibre déterminé par la loi de finances.
 L’insincérité ne pourrait donc résulter que d’une erreur manifeste,
intentionnelle (pas une simple erreur matérielle) et d’ampleur
conséquente (de nature à remettre en cause les équilibres).

30
SECTION 7 : La recherche de la performance dans l’élaboration du budget de l’Etat

Partout dans le monde, les Etats se forcent de reformer leurs systèmes financiers, de les
moderniser afin que l’instrument budgétaire produise des résultats concrets, visibles et palpables.
En effet, le système de budgétisation traditionnel a montré ses limites. Ansi, les budgets de moyens
devenant caduques ils seront abandonnés au profit du budget par objectif.

PARAGRAPHE 1 : LES BUDGETS DE MOYENS

Par le budget de moyen, l’Etat dote les administrations de moyens financiers en fonction de leur
besoin sans viser les résultats. C’est pour cette raison que ces budgets sont qualifiés de moyens. Le
bénéficiaire de ce budget et son gestionnaire seront jugés sur la régularité de la dépense qu’elle ait
permis de résoudre et non le besoin. Cette pratique a conduit pendant longtemps à des
gaspillages, à des détournements de de deniers publics. Vu ces limites, ce système a été remplacé
par le budget par objectif.

PARAGRAPHE 2 : LES BUDGETS PAR OBJECTIF

Le budget par objectif, le budget programme, le budget de résultat, tous ces vocables sont
similaires.
On privilégie la gestion par programmation pluriannuelle au lieu de la limitation annuelle. Le terme
de départ choisi est 3 ans. C’est au bout des 3 ans qu’on apprécie si oui ou non les objectifs
assignés au départ ont été atteints.

31
DEUXIEME PARTIE : LA PREPARATION –L’ADOPTION ET L’EXECUTION DU
BUDGET DE L’ETAT

32
CHAPITRE 1 : LA PREPARATION OU L’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT

SECTION1 : LES PRINCIPAUX ACTEURS


Le processus d’élaboration du budget de l’Etat est une compétence exclusive du
Gouvernement. Le budget de l’Etat est élaboré par la Direction Générale du Budget
et des Finances, aidée dans ses taches par d’autres structures spécialisées
telles que :
-la Direction Générale de l’Economie (Direction de la Conjoncture et de la
Prévision Economique);
- la Direction Générale du Plan;
- le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement;
- l’Institut National de la Statistique;
- la Société Nationale de Développement Informatique;
-les Directions des Affaires et Financières des Ministères techniques et des
Institutions.
Ces différents acteurs interviennent dans diverses étapes dont certaines revêtent un
caractère technique et procédural.

SECTION 2 : LA PROCEDURE D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT OU

PROJET DE LOI DE FINANCE DE L’ANNEE.

Le projet de loi de finances de l’année est désormais élaboré par référence au document
de programmation budgétaire économique pluriannuel (DPBEP).

PARAGRAPHE1 : L’ASPECT TECHNIQUE DE L’ELABORATION DU BUDGET


DE L’ETAT
A-L ’ASPECT TECHNIQUE PORTE SUR :
- l’élaboration du cadrage macroéconomique;
- l’élaboration du cadrage budgétaire;
- la détermination des enveloppes budgétaires;
- la lettre de cadrage du Premier Ministre;
- la tenue des conférences budgétaires avec les DAF;
- les arbitrages budgétaires par la Direction Générale du Budget et des Finances;
- l’édition de l’avant-projet de budget.

33
1- L’elaboration du cadrage macroéconomique

La Direction Générale de l’Economie élabore les estimations macro-économiques (les


agrégats économique : PIB, investissement, consommation, inflation, chômage
etc.) pour l’année en cours, en relation avec l’Institut National de la Statistique. Elle
effectue ensuite les projections pour les prochaines années (sur au moins trois ans),
esquissant les grandes tendances en matière de croissance économique. Ces projections
sont basées sur les estimations de l’année en cours et les grandes orientations du
Gouvernement en matière de politique économique et sociale. Le taux de croissance
économique prévisionnel déterminé dans le cadrage macro-économique permet
d’effectuer les prévisions de recettes fiscales qui sont ensuite examinées avec les Régies
Financières.
Le gouvernement peut apporter des ajustements ou donner de nouvelles orientations en
fonction de l’évolution de la situation sociopolitique et économique.
2- L’elaboration du cadrage budgétaire

Elaboré par la Direction Générale du Budget et des Finances, le Cadrage Budgétaire est
un tableau d’équilibre qui met en cohérence les engagements de l’Etat et les ressources
mobilisables qui se composent des recettes intérieures (fiscales et non fiscales) et des
concours extérieurs (prêts et dons projets, appuis budgétaires…).Le cadrage budgétaire
est donc la représentation synthétique du budget qui se compose des grandes masses de
ressources d’une part et des grandes masses de dépenses (tenant compte des priorités
économiques et sociales du Gouvernement, ainsi que les engagements extérieurs) d’autre
part. Le gouvernement approuve les choix de dépenses et le niveau de ressources
mobilisables. Cette validation ouvre ainsi la voie à la répartition des enveloppes entre les
ministères, Institutions.
- L’estimation des ressources publiques
Les recettes publiques sont composées de ressources intérieures et de ressources
extérieures
 Les ressources intérieures
 Les recettes fiscales : leur niveau découle des projections macro-économiques, du
renforcement des capacités de recouvrement des régies financières ;
 Les recettes de privatisation : elles reposent sur les opérations de privatisation ou de
cession d’actifs en vue de la réduction du portefeuille de l’Etat dans certains secteurs;

34
 Les revenus du pétrole et du gaz : ils correspondent à la part de l’Etat dans la
production pétrolière ;
 Les redevances des sociétés concessionnaires de service public : le niveau de ces
redevances est arrêté conformément à la convention signée entre l’Etat et les sociétés
concessionnaires de service public (SODECI-CIE, Opérateurs de Téléphonie Mobile, etc.);
 Les emprunts sur le marché financier : ils correspondent aux ressources collectées sur
le marché financier régional par l’Etat ;
 Les ressources des comptes spéciaux du Trésor : les ressources des comptes
spéciaux du Trésor concernent des ressources affectées à l’exécution de charges
particulières. Il s’agit des remboursements de prêts rétrocédés à des entreprises et des
remboursements des garanties actionnées ou des dettes avalisées.
 Les ressources extérieures
Les ressources extérieures se composent des appuis budgétaires, les prêt- projets et les dons.
Elles se présentent comme suit :
 Les appuis budgétaires : ils sont déterminés dans le cadre d’un programme
économique et financier conclu avec les institutions de Brettons Woods. Les niveaux
définitifs des appuis sont fixés en accord avec le FMI, la Banque Mondiale et l'Union
Européenne ;
 Les prêts et dons projets : Le niveau des ressources de prêts et dons projets
correspond au montant des dépenses de prêts et dons projets retenu sur la base du
Programme d’Investissements Publics (PIP) et du programme économique et financier ;
-L’Estimation des Dépenses Publiques

Les dépenses publiques sont constituées des éléments suivants :


 Le service de la dette publique : Le service de la dette est budgétisé
conformément à l’échéancier signé avec les créanciers. Il est composé des
intérêts et du capital dû. Au titre de la gestion budgétaire 2007 par exemple,
les dépenses de la dette publique se sont chiffrées à 545,7 milliards FCFA.
 Les dépenses ordinaires : elles comprennent les dépenses de personnel,
d’abonnement (eau, électricité, gaz, téléphone, poste) et les autres dépenses
de fonctionnement. Leur détermination tient compte des actions et opérations
structurelles, des mesures et actions nouvelles et des engagements antérieurs
non dénoués.
 Les dépenses d’investissement : le niveau des dépenses d’investissement
est fonction des projets retenus dans le Programme d’Investissement Public
(PIP) et des accords de financement en ce qui concerne les emprunts et dons
projets ;

35
 Les dépenses des comptes spéciaux du trésor : elles concernent les
opérations dont l’exécution requiert un suivi particulier. Il s’agit notamment
des comptes de prêts qui programment les remboursements de prêts
rétrocédés à des entreprises et des comptes de garanties et d’avals qui
prévoient le remboursement des garanties actionnées ou des dettes
avalisées .
Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) est obtenu à la
suite des cadrages macro-économiques et budgétaires. Ce document est adopté en Conseil des
Ministres et soumis à un débat d’orientation budgétaire dans le mois de juin.
3- La détermination des enveloppes budgétaires

La détermination des enveloppes budgétaires consiste à traduire les objectifs globaux définis dans
le cadrage budgétaire en objectifs sectoriels.
Les crédits budgétaires sont alloués aux ministères, Institutions et Collectivités Décentralisées en
tenant compte :
 du niveau des crédits mis à leur disposition au cours de la gestion précédente ;
 du niveau de consommation des crédits alloués au cours de la gestion
précédente ;
 des opérations ponctuelles inscrites au budget de l’année en cours ;
 des opérations nouvelles mises à leur charge par décisions du Conseil des
Ministres, ou des engagements pris avec les partenaires au développement.
A la suite de la détermination des enveloppes budgétaires, chaque ministère et institution rédige
son budget programme qui décline les objectifs globaux en objectifs sectoriels dans un document
appelé document de programmation pluriannuel de dépense (DPPD) .ce document décline la
stratégie ministérielle sur une période minimale de trois ans.
4- La lettre de cadrage du premier ministre

La lettre de cadrage du Premier Ministre communique aux Ministères, Institutions et aux


Collectivités Décentralisées les enveloppes budgétaires qui leur sont allouées. Ces e nveloppes
budgétaires sont ensuite reparties par ces acteurs selon leurs propres besoins qui
tiennent compte elles-mêmes des orientations données par le Gouvernement. Ces
priorités doivent être contenues dans les enveloppes communiquées. La ventilation des
crédits par les DAF est contenue dans le document programmation pluriannuel-projet
annuel de performance DPPD-PAP qui est transmis à la Direction Générale du Budget et
des Finances par voie électronique grâce au nouveau système d’informatique budgétaire

36
(SIB). Notons que désormais avec les budgets programmes, ce sont les activités de
chaque programme qui sont crédités et non les services.

5- La tenue des conférences budgétaires avec les DAF

Les conférences budgétaires, élargies au BNETD et à la Direction Générale du Plan et à la


Société Nationale de Développement Informatique, permettent d’examiner les
propositions de répartition des enveloppes réalisées par les ministères, Institutions et
Collectivités Décentralisées.
Elles ont pour objet :
 de vérifier le respect des orientations données dans la lettre de cadrage
du Premier Ministre.
 de s’assurer que toutes les unités administratives sont dotées (y compris
les structures nouvellement crées) ;
 de s’assurer de la prise en compte des engagements antérieurs non
encore dénoués (exemple : reliquat marché, DENO) ;
 de s’assurer que les opérations ponctuelles (achats d’ordinateurs, de
meubles…) de la gestion précédente ne sont pas systématiquement
reconduites ;
 d’analyser les justifications des demandes éventuelles de crédits
complémentaires.
6- L’arbitrage et l’édition du projet de budget

Au terme des conférences budgétaires, la Direction Générale du Budget et des Finances


fait une synthèse des demandes complémentaires et effectue des modifications
appropriées lors des arbitrages. Ceci permet d’arrêter les montants des crédits alloués à
l’ensemble des structures. Un avant-projet de budget de l’année est alors édité et
présenté au Ministre en charge du Budget. Celui-ci, après un arbitrage, arrête le niveau
global du projet de budget l’année qui est ensuite soumis à l’approbation du Conseil
des Ministres.

B-L’ADOPTION DU PROJET DE BUDGET EN CONSEIL DES MINISTRES


Une fois que le projet de budget est adopté en Conseil des Ministres, il devient projet
de loi finances de l’année qui est déposé au Parlement. En effet, il est fait obligation
de lui conférer la valeur juridique donnant valeur d’autorisation aux prévisions effectuées.

37
C’est le Parlement qui est habilité à donner cette autorisation de dépenses et de recettes.
S’il est vrai que cette compétence ne fait aucun doute au plan formel, il est aussi plausible
que l’Exécutif joue un rôle si capital que l’on est tenté d’affirmer que le pouvoir financier
du parlement est d’autant réduit. Aussi, étant donné que la procédure suivant laquelle
cette autorisation est donnée diffère de celle qui encadre les lois ordinaires, convient-il
d’examiner la procédure de vote de la loi de finances l’année et le pouvoir financier du
parlement.

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39
40
41
CHAPITRE2 : LE VOTE OU L’ADOPTION DU PROJET DE LOI DE FINANCES DE
L’ANNEE PAR LE PARLEMENT

SECTION 1 : LES DISPOSITIONS RELATIVES AU VOTE DU PROJET DE LOI


DE FINANCES DE L’ANNEE.

Le projet de loi de finances de l’année y compris les documents pluriannuels (DPBEP,


DPPD-PAP etc.) sont déposés à la fois sur le bureau de l’Assemblée Nationale et le
Sénat (article 109 de la constitution). Tout projet ou proposition de loi est examiné
successivement par les deux chambres du parlement en vue de l’adoption d’un texte
identique (article 110 de la constitution). Le projet de loi de finances est soumis en
premier lieu à l’Assemblée Nationale (article 110 de la constitution).
PARAGRAPHE 1 : EXAMEN DU PROJET DE LOI DE FINANCES PAR L’ASSEMBLEE
NATIONALE

L’examen se fait au préalable par la commission des affaires économiques et financières avant sa
présentation en séance plénière pour adoption par l’ensemble des députés.

A- EXAMEN EN COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES ET


FINANCIERES DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

Dès son dépôt à l’Assemblée Nationale, le projet de Loi de finances est soumis à la
Commission des Affaires Economiques et Financières (CAEF) pour un premier examen.
Dans cette Commission, un rôle essentiel est dévolu aux rapporteurs qui procèdent à
l’examen technique et approfondi du projet de Loi de finances. Outre le Rapporteur
général, s’attèlent à cette tâche des Rapporteurs spéciaux, qui étudient le projet de loi de
finances de l’année et les documents annexes qui l’accompagnent. Le Rapporteur général
fait la synthèse de l’étude dans un rapport avant de l’exposer devant les députés en
séance publique ou plénière.

B-VOTE EN SEANCE PLENIERE OU PUBLIQUE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

42
L’examen en séance plénière à lieu généralement entre novembre et décembre. Elle
débute par un discours du Rapporteur général de la CAEF. Le Ministre en charge du
Budget, lui succédant, rappelle le contexte économique dans lequel s’insère le projet de
Loi de finances, la politique économique et financière du Gouvernement et expose les
objectifs et le contenu des principales dispositions du projet de Loi de finances. Le
processus débouche sur un débat général. Après cela, les députés passent au vote. Avec
la réforme, le vote se fait par des étapes :
- les évaluations de recettes font l’objet d’un vote d’ensemble pour le budget général
défendu par le Ministre en charge du budget.
-Les crédits du budget général font l’objet d’un vote par programme et d’un vote par
dotation défendus par les Ministères techniques et les Présidents des institutions pour
leurs budgets programmes et leurs dotations.
-Les votes portent à la fois sur les autorisations d’engagement et les crédits de paiement.
-Les plafonds des autorisations d’emplois rémunérés par l’Etat font l’objet d’un vote
unique.
- Les évaluations de recettes font l’objet d’un vote d’ensemble par budget annexe et par
compte spécial du trésor.
-Les crédits des budgets annexes et des comptes spéciaux font l’objet d’un vote par
budget annexe et par compte spécial du trésor.
-Les évaluations de ressources et de charges de trésorerie font l’objet d’un vote unique.
Le texte adopté par l’Assemblée Nationale revient devant le Sénat.

PARAGRAPHE2 : LE MEME LE TEXTE REVIENT DEVANT LE SENAT POUR EXAMEN


ET ADOPTION.

Cela suit la même procédure que l’Assemblée Nationale : commission des affaires économiques et
financière et vote en séance plénière.

CONCLUSION :

Le texte unique ou identique doit être examiné et adopté par les deux chambres. C’est ce
qui ressort de l’article 111 de la nouvelle constitution : « le parlement vote le projet
de loi de finances dans les conditions déterminées par la loi organique ». En clair, lorsque
les deux chambres du parlement ont adopté le même texte, on parle de vote de la loi
de finances de l’année. Cette loi est promulguée par le Président de la République pour
être exécutée à partir du 2 janvier au 31 décembre 2020.

43
SECTION2: LIMITATION DU POUVOIR FINANCIER DU PARLEMENT
La limitation du pouvoir financier du Parlement en matière de procédure de vote de la Loi
de finances loin d’être une exception, obéit plutôt à la tendance générale du pouvoir du
Parlement. Cette limitation du pouvoir financier voulue par les constituants est une
marque du Régime Présidentiel. Elle affirme toute sa prééminence surtout lorsqu’il s’agit
de protéger le projet de loi de finances de l’année contre une adoption tardive et de
respecter son l’équilibre financier.
PARAGRAPHE 1 : PROCEDURE CONTRE L’ADOPTION TARDIVE

La procédure budgétaire relative au dépôt du projet de Loi de finances de l’année, à son


examen et à son vote est marquée par un strict encadrement. L’Assemblée Nationale
dispose de quarante jours (40), après le dépôt du projet de Loi de finances pour se
prononcer. Si le vote n’intervient pas dans ce délai, le Président de la République saisit le
Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze (15) jours. Si le parlement ne s’est pas
prononcé dans un délai de soixante- dix (70) jours, le projet de loi peut être mis en
vigueur par ordonnance. Le Président de la République saisit pour ratification le
parlement convoqué en session extraordinaire dans un délai de quinze (15) jours. Si
le Parlement n’a pas voté le budget à la fin de cette session extraordinaire, le budget est
établi définitivement par ordonnance. Mais si le projet de Loi de finances n’a pas pu
être déposé à temps utile par le Gouvernement pour être promulgué avant le 1 er janvier
de l’année à laquelle il s’applique, alors le Président de la République demande d’urgence
le parlement l’autorisation de reprendre le Budget antérieur par douzièmes provisoires
(article 112 de la nouvelle constitution). Au total, toutes ces mesures sont prises
pour surmonter la lenteur, voire l’hostilité du Parlement au projet de loi de finances de
l’année.
PARAGRAPHE 2 : PROTECTION DE L’EQUILIBRE FINANCIER

L’importance des prérogatives du Gouvernement dans la discussion budgétaire se


manifeste par les limites exceptionnelles qui sont apportées au pouvoir d’amendement
des parlementaires. Cette stricte limitation du droit d’amendement du Parlement découle
de la Constitution et de la Loi Organique. En effet, selon l’Article 107 de la nouvelle
de la Constitution : « les propositions et amendements déposés par les
membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait
pour conséquence, soit une diminution des ressources publiques, soit la
création ou l’aggravation d’une charge publique, à moins qu’ils ne soient

44
accompagnés d’une proposition d’augmentation de recettes ou d’économies
équivalentes ».

A VOUS MAINTENANT

1- La préparation du budget : procédures et contraintes

2- Les pouvoirs du parlement en matière budgétaire.

3- Dans quelles hypothèses peut-on recourir aux ordonnances pour


établir le budget de l’Etat ?

4- La loi de finances vous apparait-elle réellement une œuvre


législative ?

5- La typologie des ordonnances prises en matière budgétaire.

45
La Loi de finances votée va s’exécuter en vue de la réalisation des recettes pour couvrir
les dépenses. L’exécution du budget est soumise aux règles de la comptabilité publiques.
Elles sont mises en œuvre par l’exécutif par le biais de certains agents de l’Administration
selon des modalités bien déterminées.

46
CHAPITRE 3 : LES REGLES DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Il s’agit des règles qui s’appliquent à la gestion des deniers publics. Ce sont le principe de
légalité budgétaire, le principe de l’unité de trésorerie, le principe de l’unité des caisses et
le principe de la séparation de l’ordonnateur et du comptable.

SECTION 1 : LE PRINCIPE DE LEGALITE BUDGETAIRE


Il est énoncé à l’art 4 de la loi organique n°2014-336 du 5 juin 2014 relative aux lois de
finances, en ces termes : « aucune recette ne peut être liquidée ou encaissée, aucune
dépense publique ne peut être engagée ou payée si elle n’a été au préalable autorisée par
une loi de finance »
PARAGRAPHE 1 : SIGNIFICATION DU PRINCIPE
Le principe fondamental des régimes démocratiques de la légalité veut que le budget soit
approuvé par les représentants du peuple. Les dépenses de l’Etat ne peuvent donc être
engagées, ordonnancées et payées que si elles ont fait l’objet d’une ouverture de crédit. Or les
crédits sont ouverts par la loi de finances, et il est interdit de dépasser les limites des autorisations
budgétaires sous peine de sanctions. C’est donc le vote qui confère au budget sa qualité de loi
s’imposant à la fois au gouvernant qui l’a élaboré et aux citoyens pour qui il est fait. Le budget de
l’Etat est donc une loi ; c’est la loi de finance.

PARAGRAPHE 2 : LES ATTEINTES AU PRINCIPE


-Les lois de finances rectificatives ;
-Les ordonnances budgétaires
SECTION 2 : LE PRINCIPE DE L’UNITE DE TRESORERIE
PARAGRAPHE1 : LE CONTENU DU PRINCIPE
Le principe de l’unité de trésorerie oblige les organismes publics à déposer gratuitement leurs
fonds à un compte ouvert au trésor. Cette obligation de dépôt fait d’eux des correspondants du
trésor. En d’autre terme, le principe permet la centralisation auprès du trésor des fonds de
l’ensemble de la puissance publique.

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PARAGRAPHE2 : LES AMENAGEMENTS AU PRINCIPE
Le premier type d’aménagement réside dans les placements que les collectivités territoriales sont
autorisées à faire. Il s’agit d’abord des placements budgétaires portant sur des excédents
budgétaires, il s’agit ensuite des placements de trésoreries portant sur les fonds d’emprunt
momentanément utilisés.
Le deuxième type d’aménagement réside dans le dépôt auprès de certains organismes qui
peuvent produire des intérêts. C’est le cas notamment des caisses d’épargne.

SECTION 3 : LE PRINCIPE DE L’UNITE DES CAISSES


PARAGRAPHE 1 : LE CONTENU DU PRINCIPE
Ce principe est l’une des applications du principe de la non affectation des fonds. Il indique que
tout poste comptable ne peut disposer que d’une seule caisse et d’un seul compte bancaire. En
conséquence, tous les fonds (numéraire ou bancaire) dont dispose chaque comptable public,
forment une masse indifférenciée pouvant servir s’acquitter de n’importe quel type de dépense.
PARAGRAPHE2 : LES AMENAGEMENTS AU PRINCIPE
-Les budgets annexes
-Les fonds de concours
-Les comptes spéciaux du trésor.

SECTION 4 : LE PRINCIPE DE LA SEPARATION RIGIDE DES FONCTIONS DES


ORDONNATEURS ET DES COMPTABLES PUBLICS
Les opérations d’exécution du budget sont divisées en deux phases confiées à deux catégories
d’agents publics que sont les Ordonnateurs et les Comptables publics.

PARAGRAPHE 1 : LES ORDONNATEURS


Ce sont des agents ayant qualité au nom de l’Etat, des EPN, des Collectivités locales, de préparer
l’exécution des opérateurs budgétaires, tant en recettes qu’en dépenses et d’établir le titre qui
juridiquement permettra au comptable d’exercer ses missions. Les Ordonnateurs ont pour
missions :
 d’émettre des titres de recette ;
 d’émettre des ordres de paiement.
Les compétences des ordonnateurs sont définies selon que les crédits de l’Etat sont
déconcentrés ou non.
A-LES DIFFERENTES CATEGORIES D’ORDONNATEURS
Il existe trois catégories d’ordonnateurs qui sont les ordonnateurs principaux, les
ordonnateurs délégués, les ordonnateurs secondaires.

48
1- les ordonnateurs principaux
Ce sont les autorités placées au sommet de la hiérarchie administrative qui exercent ces fonctions.
Il s’agit :
- le Ministre en charge de l’Economie et des Finances pour les opérations de recettes
du budget général, des comptes spéciaux du Trésor et de l’ensemble des opérations de
trésoreries.
- les Ministres et les Présidents des Institutions constitutionnelles sont
ordonnateurs pour les dépenses de leurs programmes ou dotations et leurs budgets
annexes.
- du Maire et du président du Conseil Régional pour les opérations de recettes et de
dépenses de leurs localités;
- du Directeur pour les mêmes opérations au niveau des Etablissements Publics
nationaux.
2 - les ordonnateurs délégués
Ce sont les collaborateurs des ordonnateurs principaux, dans les administrations centrales, qui
ont reçu délégation de tout ou partie des pouvoirs.
Ce sont :
- les Directeurs des Affaires et Financières (DAF) au niveau de chaque ministère, sauf
en matière de dépenses de personnel, de remboursement de la dette, d’acquisitions de
véhicules administratifs et d’abonnements (eau, électricité, téléphone) ;
- le Directeur de la Solde est l’ordonnateur délégué en matière de dépenses de
personnel ;
- le Directeur de la Dette Publique est l’ordonnateur délégué en matière de
remboursement de la dette et des pertes de change ;
- le Directeur du Patrimoine de l’Etat est l’ordonnateur délégué en matière de
dépenses d’abonnements et d’acquisitions de véhicules administratifs.
Les ordonnateurs délégués sont nommés par arrêté du Ministre en charge des Finances pour
ce qui est des comptes spéciaux du Trésor.
3- Les ordonnateurs secondaires

Les ordonnateurs secondaires sont les autorités représentant l’Etat dans les services déconcentrés
(régions, départements et les ambassades). Il est indispensable que le pouvoir
d’ordonnateur soit déconcentré car la dépense publique opérée au plus près du lieu où elle
s’exécute est mieux réalisée et contrôlée.
A-COMPETENCES DES ORDONNATEURS

49
 En matière de recettes, les ordonnateurs constatent les droits des organismes,
liquident les recettes, émettent les ordres de recettes qu’ils notifient aux
comptables chargés du recouvrement.
 En matière de dépenses, ils engagent, liquident et émettent des ordres de
dépenses et les adressent, accompagnés des justificatifs nécessaires aux
comptables chargés du règlement.
B- RESPONSABILITES DES ORDONNATEURS ET DES ADMINISTRATEURS
DE CREDITS
Les Ordonnateurs encourent une responsabilité personnelle des opérations de gestion et des
contrôles dont ils ont la charge (article 91 de la LOLF).Cette responsabilité peut être aussi
disciplinaire (sanction de 1er degré et second degré conformément au statut général de la
Fonction Publique), pénale(les peines d’emprisonnement, conformément au Code pénal) ou
civile (paiement des dommages et intérêts, conformément au Code civil).En plus de ces
sanctions, le juge des comptes peut leur être infliger d’autres sanctions en raison de leurs
fautes de gestion (article 93 LOLF).Les responsabilités des membres du Gouvernement et des
Présidents des institutions constitutionnelles sont prévues par la Constitution des Etats membres.
Dans la pratique, ces responsabilités sont difficilement applicables aux ordonnateurs, en raison
des hautes fonctions politiques qu’ils occupent, ce qui n’est pas le cas chez le comptable public.

PARAGRAPHE 2 : LES COMPTABLES PUBLICS


Est comptable public, tout fonctionnaire ou agent régulièrement nommé par le MEF ayant
pour qualité le recouvrement des ordres de recettes, le paiement des dépenses au moyen
des fonds et valeurs dont il assure la garde et la conservation et ce, au nom de l’Etat, de
la Commune et des EPN.

A- LES DIFFERENTES CATEGORIES DE COMPTABLES PUBLICS


1- Comptables Principaux et Comptables Secondaire
Le critère de différenciation est celui de la responsabilité ces agents devant la Cour des
Comptes. Ainsi, les comptables principaux sont-ils justiciables devant la Cour des Comptes
devant laquelle, ils doivent à chaque clôture d’exercice, rendre compte. Les rapports sur
l’exercice sont connus sous le nom de “ Compte financier’’ pour les agents comptables
et ‘’Compte de gestion’’ pour les autres comptables. Les comptables secondaires,
quant à eux, ne rendent pas compte directement à la Cour des Comptes. Cependant, ils

50
centralisent et justifient leurs opérations auprès des comptables principaux auxquels ils
rendent compte de leur gestion de clerc à maître.
2- Comptables Supérieurs et Comptables Subordonnés
Le critère de démarcation est basé sur la hiérarchie et la nomination. En effet, les
comptables subordonnés sont sous l’autorité et le contrôle des comptables supérieurs.
Ces derniers sont nommés par décret du Président de la République tandis que les
premiers le sont par arrêté du MEF.
3- Comptables Patents et Comptables de Fait
Le critère retenu est la nomination. Tandis que les comptables patents sont ceux qui ont
été régulièrement nommés es qualité pour exercer les fonctions de comptables publics,
les comptables de fait sont des agents qui s’immiscent dans la gestion des comptables
patents.
3- COMPTABLES DIRECTS DU TRESOR ET COMPTABLES SPECIAUX

Les comptables directs relèvent directement de la Direction Générale du Trésor et de la


Comptabilité Publique (DGTCP). Les autres sont des comptables spéciaux tels que les
receveurs d’impôts et les receveurs de douanes.

B- la RESPONSABILITE DES COMPTABLES PUBLICS

Les Comptables publics encourent une responsabilité personnelle et pécuniaire des


opérations de gestion et des contrôles dont ils ont la charge. Cette responsabilité qui leur
incombe dans l’exercice de leur fonction en matière de contrôle de recettes et de dépenses porte
sur l’autorisation de percevoir la recette, la qualité de l’ordonnateur et de l’assignation de la
dépense, la validité de la créance, la disponibilité des crédits, le caractère libératoire du
règlement (article 26 du RGCP).
La responsabilité pécuniaire se trouve engager en cas de déficit de caisse ou manquant en
deniers ou valeurs ; une recette non recouvrée ; une dépense irrégulièrement payée ; faute du
comptable ayant conduit à l’indemnisation d’un tiers (article 97 de la LOLF).La responsabilité
pécuniaire d’un comptable public est mise en jeu par une décision de débet de nature
administrative ou juridictionnelle.

Dans ce cas, il a l’obligation de verser de ses derniers personnels, une somme égale soit au
montant du déficit ou manquant constaté, de la perte de recette subie, de la dépense payée à tort
ou de l’indemnité mise de son fait à la charge de l’Etat ou de tout autre organisme public. Sa
responsabilité peut être également engagée en raison de la gestion de son prédécesseur à

51
travers les opérations qu’il a prises en charge lors d’une passation de service et pour lesquels il n’a
pas fait de réserves pendant une période de six mois. Cette responsabilité s’étend également aux
opérations des comptables publics et celles des régisseurs placés sous l’autorité du comptables
ainsi qu’aux actes des comptables de fait s’il a connaissance de ces actes et ne les a pas signalés
au supérieur hiérarchique. Pour la couverture de la responsabilité pécuniaire, des garanties sont
exigées du comptable public. Il s’agit de la constitution d’un cautionnement (garantie pécuniaire)
et de la prestation de serment auprès de la juridiction de son lieu d’affectation (garantie morale).
Cette responsabilité du comptable public peut être aussi civile, pénale et disciplinaire.

CHAPITRE 4: LES MODALITES D’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT

SECTION 1 : LA PROCEDURE D’EXECUTION DES OPERATIONS DE RECETTES

Il convient ici d’envisager dans un premier moment le cadre général suivi dans un second
moment de la présentation des particularités d’exécution des recettes selon la nature des
ressources concernées.
PARAGRAPHE 1 : CADRE GENERAL DES OPERATIONS DE RECETTES

A- OPERATIONS EFFECTUEES PAR L’ORDONNATEUR

En matière de recettes, l’ordonnateur est chargé d’effectuer trois (03) opérations qui
sont : la constatation des droits au profit de l’Etat, la liquidation des recettes et
l’ordonnancement qui permettront au comptable de procéder au recouvrement.
1- Constatation des droits

Cette opération consiste à vérifier l’existence de droits de créance au profit de l’Etat. Ce


constat résulte d’un acte-condition qui est la loi fiscale et la loi de finances. Cet acte-
condition en lui seul n’est pas suffisant, bien plus il faut un fait générateur de la créance
qui varie en fonction de la diversité des créances de l’Etat. Par exemple, en matière
fiscale, ce fait générateur peut être le constat des revenus imposables sur la base des
déclarations des revenus des contribuables.
2- Liquidation de la créance
C’est l’opération qui consiste à déterminer le montant de la dette des redevables.
3- Ordonnancement
Il consiste à émettre un ordre de recettes en vertu duquel, le comptable public pourra
recouvrer la créance.
B- OPERATIONS EFFECTUEES PAR LE COMPTABLE

52
Les comptables publics sont chargés de la prise en charge et du recouvrement des
ordres qui leur sont soumis par les ordonnateurs des créances constatées par contrat, un
titre de propriété ou autre titre dont ils assurent la conservation. Ils sont également
chargés de l’encaissement des droits au comptant et des recettes de toute nature que
l’Etat reçoit. Il faut noter que tout ordre de recettes fait l’objet de recouvrement amiable
ou forcé. Toutefois, sauf exception tenant à la nature ou au caractère contentieux de la
créance, ou encore à la nécessité de prendre sans délai des mesures conservatoires
(interruption de la prescription), le recouvrement forcé est toujours précédé d’une
tentative de recouvrement à l’amiable. Dans les cas de recours forcé, les poursuites sont
exercées à la diligence du comptable.

SECTION 2 : LA PROCEDURE D’EXECUTION DES DEPENSES

Les dépenses publiques s’exécutent selon deux procédures qui sont:


- la procédure normale ;
- la procédure simplifiée.
PARAGRAPHE 1 : LA PROCEDURE NORMALE

Elle déroule de manière séquentielle les phases budgétaires et comptables de l’exécution


de la dépense publique.
A- Phase budgétaire ou phase administrative
Cette phase est constituée de l’engagement, liquidation et de l’ordonnancement de
la dépense.

1- L’engagement de la dépense publique

L’engagement est l’acte par lequel l’Etat ou un organisme public crée ou


constate à son encontre, une obligation de laquelle résultera une charge.
C’est l’acte fondamental qui engage l’Etat et le premier posé par
l’ordonnateur délégué.

L’administrateur de crédits ayant l’initiative de la dépense exprime ses besoins à


un prestataire de service ou fournisseur qui lui établit soit une facture pro forma, soit un
devis en au moins quatre exemplaires. Muni de la facture pro forma ou du devis,
l’administrateur de crédit remplit manuellement une demande d’engagement qu’il

53
transmet accompagnée des pro-forma aux services de l’ordonnateur délégué. L’agent
DAF ou l’opérateur de saisie, saisit les données de la demande d’engagement dans SIB
qui remplace désormais le SIGFIP et en éditer l’image. Electroniquement le dossier
passe chez l’ordonnateur délégué et l’opérateur de saisie lui transmet le dossier physique
constitué des éléments transmis par l’administrateur de crédits délégués et de l’image de
la demande d’engagement. L’ordonnateur délégué, apprécie l’opportunité de la
dépense, vérifie l’exactitude de l’imputation et s’assure de la conformité de l’image de la
demande d’engagement d’avec les données de celle-ci. Si le contrôle est concluant, il
valide électroniquement le document à l’écran, édite l’original du bon de commande, le
double n° 1 et un bordereau de transmission. Electroniquement, le dossier est transmis
au Contrôleur Financier dès la validation. Le dossier physique composé de la demande
d’engagement, des factures, des bons de commande et du bordereau de transmission est
également transmis au Contrôleur Financier. Le Contrôleur Financier a désormais le
dossier électronique et le dossier physique et dispose de huit jours pour contrôler les
éléments ci-après :
- la qualité de l’administrateur de crédits;
- la disponibilité des crédits;
- le rythme de consommation des crédits;
- l’imputation budgétaire;
- l’utilité de la dépense;
- la réalité du coût de la dépense;
- la conformité du projet de dépense avec la réglementation en vigueur. A
l’issue de ce contrôle, le Contrôleur Financier peut adopter les trois attitudes suivantes :
- si le dossier comporte des irrégularités, il le rejette et édite les motifs du
rejet;
- si le Contrôleur Financier a besoin d’un complément d’information pour mieux
apprécier le projet de dépense, il diffère son visa et en édite les motifs;
- si le contrôle est concluant, le Contrôleur Financier vise le dossier physique et
électronique, il édite un bordereau de transmission et retourne le dossier
physique à l’ordonnateur délégué.
Le dossier électronique quant à lui retourne chez l’ordonnateur délégué dès le
rejet, le différé ou le visa.

54
La procédure est suspendue pour le différé jusqu’à satisfaction des motifs, elle est
interrompue et est à reprendre pour le rejet.
L’ordonnateur délégué en recevant le dossier visé du Contrôleur Financier, effectue la
revalidation de l’engagement, édite les copies n°2 et 3 du bon de commande et un
bordereau d’envoi au fournisseur. Il édite par ailleurs une étiquette de validation qu’il
appose à l’endroit prévu à cet effet sur le bon de commande original. L’étiquette de
validation comporte les mentions ci-après :

o N° d’engagement,
o Nom du fournisseur,
o N° compte contribuable du fournisseur,
o la date de notification au fournisseur,
o le nom du DAF,
o la signature du DAF,
o le cachet du DAF,
o un numéro de contrôle de l’étiquette.
L’ordonnateur délégué notifie le bon de commande original étiqueté accompagné du
bordereau d’envoi soit directement au prestataire de service, soit par le biais de
l’administrateur de crédit délégué.
Le bon de commande est l’élément juridique qui garantit au prestataire ou au fournisseur
de l’Etat l’assurance d’un paiement à l’issue de sa prestation.
La notification du bon de commande étiqueté marque la fin de l’étape de l’engagement.

2- L’Ordonnancement de la Dépense Publique

L’ordonnancement est l’acte administratif par lequel conformément aux résultats de la


liquidation, l’ordre est donné au comptable assignataire de payer la dette de l’Etat ou celle des
autres organismes publics.
La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d’arrêter le montant de la dépense.

Muni du bon de commande étiqueté, le prestataire de service ou le fournisseur exécute la


commande. Il délivre des factures définitives en au moins quatre exemplaires, un bon de

55
livraison ou un procès-verbal de réception et renseigne le bordereau d’envoi de son mode
de règlement choisi et ses références bancaires. Il transmet l’ensemble à l’administrateur
de crédits délégué L’administrateur de crédits délégué réceptionne la livraison, signe le
bon de livraison et certifie le service fait au dos des factures définitives. L’administrateur
de crédits délégué transmet l’ensemble des documents reçus aux services de
l’ordonnateur délégué. L’opérateur de saisie rentre les données de la facture définitive et
édite l’image du projet de mandat qu’il transmet à l’ordonnateur délégué accompagné
des factures définitives, du bordereau d’envoi et du bon de livraison. L’ordonnateur
délégué vérifie l’exactitude des données saisies et valide le projet de mandat. Il édite
alors le mandat de paiement original et les copies n°1 et 2 ainsi qu’un bordereau de
transmission et l’ensemble des documents est transmis au Contrôleur Financier. Le
dossier électronique lui est transmis dès la validation du projet de mandat par
l’ordonnateur délégué. Le Contrôleur Financier dispose d’un délai de huit jours pour
effectuer un contrôle sur pièces et un contrôle sur place. Le premier consiste pour le
Contrôleur Financier à vérifier les éléments suivants :
- qualité de l’ordonnateur délégué;
- conformité du mandat avec l’engagement;
- validité de la certification du ‘’service fait’’;
- montant de la liquidation.
Le second consiste à vérifier la réalité du service fait. A cet effet, le Contrôleur Financier
ou un de ses collaborateurs se rend sur place pour se rendre compte de l’effectivité de la
livraison conformément à la commande. Ce contrôle effectué après la livraison est appelé
contrôle après coup. Si le Contrôleur Financier participe à la livraison, il s’agit d’un
contrôle concomitant. Le contrôle de la réalité du service fait après coup (après livraison)
n’est pas à confondre avec le contrôle a posteriori qui intervient après le paiement de la
dépense et qui est exercé par les inspections. Le contrôle financier est un contrôle a priori
quel que soit les modalités. Si la livraison n’a pas été faite ou si elle est partielle, ou si le
contrôle sur pièces révèle des irrégularités dans le dossier, le Contrôleur Financier rejette
le dossier, s’il a besoin d’un complément d’information, il diffère son visa. Si le dossier
satisfait au contrôle, le Contrôleur Financier vise le dossier physiquement et
électroniquement, édite un bordereau de transmission, signe les mandats physiques et
transmet le dossier à l’ordonnateur délégué après avoir archivé un exemplaire de chaque
pièce constitutive du dossier. A la réception du dossier du Contrôleur Financier, deux

56
possibilités s’offrent à l’ordonnateur délégué : il peut annuler le mandat ou le revalider. En
cas de revalidation, il signe le mandat papier, édite le bordereau de transmission et
envoie le dossier électronique et physique au Trésor pour paiement après avoir conservé
un exemplaire de chaque élément constitutif du dossier. C’est la fin de la phase
administrative ou budgétaire de l’exécution de la dépense publique. L’étape
suivante concerne la phase comptable.

B- Phase Comptable de la Dépense Publique


La phase comptable comprend la prise en charge des mandats et la mise en règlement.

1-prise en charge comptable des mandats

A la réception du dossier, le comptable dispose de cinq jours pour effectuer les contrôles
qui relèvent de sa compétence à savoir:

- l’imputation budgétaire de la dépense ;


- la disponibilité de crédits;
- la qualité de l’ordonnateur;
- la validité de la créance;
- la certification du « service fait »;
- le visa du contrôleur financier et de l’ordonnateur ;
- l’opposition ou non au paiement;
- le caractère libératoire du règlement.
Si le Comptable relève des irrégularités, il rejette le dossier et en notifie les motifs à
l’ordonnateur délégué. La procédure est interrompue et l’ordonnancement est à
reprendre. Si le Comptable a besoin d’un complément d’informations pour la prise en
charge, il diffère son visa et en notifie les motifs à l’ordonnateur délégué. Si le contrôle
est concluant, le Comptable vise électroniquement le mandat, signe le mandat papier,
édite une fiche d’écriture des mandats pris en charge.

2-mise en règlement

Il s’assure qu’il n’y a pas de suspension ou d’opposition au paiement du mandat.

La suspension ou l’opposition peut provenir de :

- l’Etat;
- le Receveur Général des Finances ou les autres comptables;

57
- les impôts;
- le payeur d’un autre pays;
- la justice;
- l’ordonnateur en cas d’un double mandatement.
S’il n’y a pas de suspension ou d’opposition, le comptable procède à l’édition des
documents de paiement selon le mode de paiement demandé par le bénéficiaire. Ces
documents sont :

- Avis de crédit,
- Ordre de virement,
- Bon de caisse,
- Ordonnance délégation,
- Avis de règlement,
- Bordereau de règlement.
L’avis de règlement est envoyé directement au bénéficiaire pour son information. L’avis
de crédit, l’ordre de virement et bordereau dérèglement correspondant sont envoyés à
l’établissement bancaire. Le bon de caisse est envoyé au bénéficiaire et le bordereau
correspondant au comptable assignataire. L’ordonnance de délégation (à l’étranger) et
le bordereau de règlement correspondant sont envoyés au comptable assignataire à
l’étranger. Le Comptable après le paiement garde les éléments suivants :

- 1 original du mandat;
- 3 exemplaires de la facture certifiés « service fait »;
- 1 bordereau d’envoi du fournisseur;
- les pièces justificatives;
- 1 copie de la délégation de crédits.
Tel est le circuit de la dépense publique exécutée en procédure normale. Certaines
natures de dépenses limitativement citées à l’article 68 du décret n° 98-716 du 16
décembre 98 sont éligibles à la procédure simplifiée.

PARAGRAPHE 2- LA PROCEDURE SIMPLIFIEE


Dans cette procédure, l’engagement et l’ordonnancement se font de façon concomitante
réduisant la phase budgétaire en une seule étape (engagement ordonnancement) suivie
de la phase comptable.
A-PHASE BUDGETAIRE DANS LA PROCEDURE SIMPLIFIEE

58
 La phase d’engagement-ordonnancement de la dépense publique.
Le fournisseur après voir exécuté la prestation ou la commande, établit une facture
définitive en quatre (04) exemplaires au moins qu’il adresse à l’administrateur de
crédits délégué. Après avoir certifié le « service fait » au dos des factures,
l’administrateur de crédits délégué procède à la liquidation de la dépense. Ensuite, il
remplit une demande d’engagement et transmet l’ensemble aux services de l’ordonnateur
délégué. L’opérateur de saisie saisit les différentes mentions à l’écran et édite l’image du
projet de mandat de paiement qu’il transmet ensuite avec les factures définitives et la
demande d’engagement à l’ordonnateur délégué. L’ordonnateur délégué vérifie la
conformité des données saisies d’avec la demande d’engagement. Si le contrôle est
probant, il valide le projet de mandat et édite le mandat original et le double n°1. Un
engagement correspondant est créé automatiquement par le système. A la fin de la
session, il édite le bordereau de transmission. Il garde une copie du mandat de paiement,
une copie de la demande d’engagement, et transmet le dossier (trois (03) exemplaires de
la facture certifiée ‘’service fait’’, deux (02) exemplaires du mandat de paiement, les
pièces justificatives et le bordereau de transmission au contrôleur financier. Le
contrôleur financier reçoit le dossier tel que transmis par le DAAF et procède aux
contrôles de son ressort à savoir :
- l’éligibilité de la dépense à la procédure simplifiée ;
-la qualité de l’administrateur de crédits ;
-la disponibilité des crédits ;
-le rythme de consommation des crédits ;
-l’imputation budgétaire ;
-la réalité du service fait, le cas échéant ;
-la validité de la certification du “service fait’’.
A l’issue de ces contrôles, le Contrôleur Financier rejette le dossier, diffère son visa ou
vise le dossier selon qu’il a relevé des irrégularités, constaté un besoin d’information
complémentaires ou constaté que le contrôle est concluant. Dans ce dernier cas, il édite le
bordereau de transmission, vise le dossier physique et le dossier retourne chez
l’ordonnateur délégué. Ce dernier, s’il n’a aucun motif d’annuler le mandat, le revalide,
édite le bordereau de transmission signe le mandat visé du Contrôleur Financier et
transmet le dossier électroniquement et physiquement au Comptable assignataire de la

59
dépense pour la phase comptable qui va se décliner en prise en charge et en mise en
règlement.

B-LES DEPENSES ELIGIBLES A LA PROCEDURE

SIMPLIFIEE (ARTICLE 68 DU DECRET 716-98 DU 16 DECEMBRE


1998)

-le versement des traitements, primes et indemnités du personnel, les cotisations


sociales, les prestations familiales, les frais de scolarité du personnel des ambassades,
-les indemnités de formation du personnel, les frais et indemnités de mission du
personnel et des autorités politiques, la participation aux abonnements payés aux
transporteurs pour le personnel, ainsi que les frais d’hospitalisation d’urgence et les
frais d’évacuation sanitaire à l’étranger,
-les frais d’actes et de contentieux et les frais de justice ;
-les assurances, sauf le contrat initial et les avenants ;
-les dépenses d’eau, d’électricité, gaz et autres sources d’énergie, à l’exception des
branchement et raccordements ;
- les dépenses de communication ;
- les abonnements de presse ;
- les frais de transport et de mission ;
- l’achat de carburant et de lubrifiants centralisé par la Direction des Marchés
Publics ;
- les impôts, taxes et versements assimilés ;
- les dépenses sur fonds spéciaux, et les actions et interventions urgentes engagées
par les organes de souveraineté ;
- les subventions d’exploitation et les autres transferts courants, dont les bourses et
les pécules des stagiaires ;
- l’amortissement et la charge de la dette publique ;
-les charges exceptionnelles énumérées dans la nomenclature budgétaire de l’Etat à
l’exception des redevances SGS ;
- les prises de participation, placements, cautionnement, souscriptions ;
-les transferts en capital ;
- les prêts et avances ;
-le renouvellement des avances aux régisseurs ;
60
-les ordonnances de délégation au profit des ambassades et services techniques à
l’étranger ;
-les décisions express du ministère chargé des finances autorisant le recours à la
procédure simplifiée ;
-la régularisation des dépenses payées sans ordonnancement préalable ;

-l’enregistrement de dépenses réalisées directement par des bailleurs de fonds lorsque


l’Etat leur en a confié la maîtrise d’ouvrage, dans les conditions fixées à l’article 81 du
présent décret.

Les différentes décisions sanctionnant les actions de l’ordonnateur délégué, du contrôleur


financier et du comptable assignataire sont :

La Validation (ordonnateur délégué) ou le visa (Contrôleur Financier et


Comptable : c’est l’action qui consiste à approuver un dossier régulier dans le circuit de
la dépense publique au niveau du contrôle financier et de la prise en charge comptable
par apposition d’un visa.
Le Visa différé : c’est l’action qui consiste à retarder pour une période de temps donné
l’apposition du visa.
Le Rejet : Si le dossier est irrégulier, le contrôleur financier ou le comptable assignataire
le rejette. Ce résultat implique une reprise de l’engagement ou de l’ordonnancement.

61
62
TROISIEME PARTIE

63
LE CONTROLE DE L’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT

Le contrôle de l’exécution du budget est effectué à des moments précis, par des organes
qui en sont habilités. Ce contrôle est nécessaire, car il permet de veiller à la bonne à la
bonne utilisation des deniers publics, mais aussi à la transparence du système de gestion
des finances publics

64
CHAPITRE 1: LE CONTROLE ADMINISTRATIF

Le contrôle administratif est le contrôle interne de l’administration sur ses agents. Il se


fait à priori et à posteriori. Plusieurs organes exercent le contrôle interne à
l’administration. Citons entre autres : le Contrôleur Financier, le Contrôleur Budgétaire,
l’Inspection Générale d’Etat ; l’Inspection Générale des Finances ; l’Inspection Générale
des services fiscaux, l’Inspection Générale de la Douane, l’Inspection Générale du Trésor,
la Haute autorité pour la bonne gouvernance. Il s’exerce sur les ordonnateurs et sur les
comptables.

SECTION 1 : LE CONTROLE SUR LES ORDONNATEURS


PARAGRAPHE 1: PAR UNE RENOVATION DU CONTROLE
FINANCIER

Le contrôleur financier relève du Ministre de l’Economie et des Finances et est nommé à


l’initiative de celui-ci. Il est placé auprès des Institutions et des Ministères. Il est investi de
trois missions, à savoir : le contrôle, le conseil et l’information.

65
A- La Mission de Contrôle du Contrôleur Financier

66
 Le contrôle a priori
Avant l'engagement de la dépense, le contrôleur financier dispose de huit jours pour
contrôler la régularité des engagements du point de vue de :
— La qualité de celui qui va engager la dépense ;
— La disponibilité des crédits ;
— L'exactitude de l'imputation budgétaire (respect de la spécialité des
crédits)
— L'utilité et l'évaluation des coûts de la dépense ;
— Le respect de la législation et de la réglementation en vigueur.

A l'issue de ce contrôle, le contrôleur financier peut adopter trois attitudes :


* si le dossier comporte des irrégularités, il le rejette et édicte les motifs du rejet ;
* si le contrôleur financier a besoin d'un complément d'information pour mieux
apprécier le projet de dépense, il diffère son visa cl en édicte les motifs ;
* si le contrôle est concluant, le contrôleur financier vise le dosser physique et
électronique, il édite un bordereau de transmission et retourne le dossier physique à
l'ordonnateur délégué. C'est donc à la fois un contrôle de la régularité budgétait, un
contrôle de légalité mais aussi un contrôle d'opportunité bien que cette possibilité ne
soit pas expressément reconnue par li textes.
Après l’engagement ou avant l’ordonnancement, le contrôle porte d'une part
sur la réalité du service fait et d'autre part sur l'ordonnancement ; à ce titre, le
contrôleur financier s'assure que l'ordonnancement se maintient dans les limites de
l'engagement. Le contrôle financier est avant tout préventif. Il vise à guider la
décision plutôt que de la gêner. Malgré tout, il n’est pas exempt de critiques. En
effet, il lui est reproché d’empiéter sur le domaine réservé à l’ordonnateur par le
développement du contrôle d’opportunité. En outre, il serait source de retards dans le
règlement des dépenses publiques en conférant un caractère tatillon et vexatoire à
ses inquisitions et en multipliant les procès d’intention. Il comporterait également un
caractère inopérant, superficiel, voire superfétatoire, car les contrôleurs n'ont pas le
temps suffisant pour effectuer une étude approfondie des dossiers, d'engagement
compte tenu de leur volume. A cela s’ajoute à la modicité de leurs moyens
d'investigation, qui est un véritable obstacle à une vérification efficace de toutes les
prestations réalisées.

67
 A posteriori
Le contrôleur financier évalue à posteriori les résultats et les performances des
programmes au regard des objectifs fixés, des moyens utilisés et l’organisation des
services des ordonnateurs (art 91 RGCP)

B - La Mission de Conseil du Contrôleur Financier


Le contrôleur financier étant chargé de contrôler l'utilité de la dépense et son coût, peut
donner au ministre son avis sur l’opportunité de la dépense et proposer des mesures
susceptibles d’améliorer la gestion du service. Il donne également son avis sur le projet
de budget du ministère. De ce point de vue, il apparaît comme le « consultant » ou «
l'avocat », et non le «censeur » du ministre dépensier devant le Ministre des Finances.
C - la Mission d'Information du Contrôleur Financier
Le contrôleur financier informe le Ministre des conditions dans lesquelles s'effectue la
gestion financière de son département. Il lui suggère des mesures utiles afin d'améliorer
cette gestion. La mission du contrôleur financier est renforcée par le contrôle du
comptable public qui intervient au moment du paiement de la dépense.
D- la Responsabilité des Contrôleurs Financiers

Les Contrôleurs financiers ou budgétaires encourent une responsabilité personnelle des


opérations de gestion et des contrôles dont ils ont la charge. Cette responsabilité
personnelle des contrôles qui leur incombent dans l’exercice de leur fonction porte sur la
disponibilité des crédits, la vérification des prix par rapport à la mercuriale en vigueur, la validité
de la créance, exactitude des calculs de liquidation de la dépense et réalité du service fait (article
93 du RGCP).
La responsabilité du contrôleur peut être aussi disciplinaire, pénale ou civile, sans préjudice des
sanctions qui peuvent leur être infligées par le juge des comptes à raison de leurs fautes de
gestion. La juridiction financière peut leur infliger des sanctions lorsque des fautes de
gestion leur sont imputées.

B : PAR LE COMPTABLE PUBLIC

Le contrôle du comptable public ne saurait comporter une appréciation de l'opportunité


des décisions de l'ordonnateur. Son contrôle se limite à la stricte régularité budgétaire et
comptable de la dépense. De ce point de vue, il doit, simplement s’assurer que les pièces
justificatives que l'ordonnateur est tenu de produire à l'appui des ordres des dépenses

68
sont complètes, cohérentes entre elles et régulières en la forme. Si, en effet, le comptable
public devrait examiner la régularité au fond des pièces produites, il se substituerait en
fait à l'ordonnateur et entraverait par des exigences excessives le bon fonctionnement des
services. Le but recherché dans les vérifications opérées par le comptable est la
suspension de paiement d'une somme ordonnancée irrégulièrement. Si de telles
irrégularités sont constatées, à charge pour lui d'en informer l'ordonnateur. En clair, la
règle de la séparation des ordonnateurs et des comptables permet aux comptables publics
de contrôler la régularité des opérations de recettes et des dépenses décidées par les
ordonnateurs. Elle leur permet notamment, sous réserve du droit de réquisition, de
s’opposer au paiement des dépenses irrégulières.

PARAGRAPHE 2 : LE CONTROLE DES COMPTABLES PUBLICS


Les activités des comptables font l’objet d’un contrôle hiérarchique (chefs des
circonscriptions financières) et sont soumis aux vérifications de l’Inspection Générale du
Trésor et de l’Inspection Générale des Finances.
A : LE CONTROLE HIERARCHIQUE
Il est effectué par les chefs des circonscriptions financières sur leurs postes rattachés et
se manifeste par des arrêtés de caisse, un contrôle sur pièces permanent, et par des
contrôles sur place inopinés.
1- Le contrôle sur pièces

Le contrôle sur pièces s’effectue lors de la transmission hiérarchique des situations


décadaires, mensuelles ou annuelles. Le Trésorier Général, qui est, responsable de
certaines opérations effectuées par les comptables secondaires de son département,
centralise ainsi l’ensemble des résultats constatés par les comptables du Trésor et par
ceux de la Direction générale des Impôts.
2- Le contrôle sur place

69
Le contrôle sur place résulte des visites d’assistance effectuées par les comptables. A
cette occasion, le comptable supérieur procède à la vérification de la régularité des
opérations et de la bonne tenue des livres et documents comptables.

B : LE CONTROLE DE L’INSPECTION GENERALE DU TRESOR


Conformément à l’arrêté n°1058/MEF/DGCPT du 26 décembre 1997, l’Inspection générale
du Trésor est notamment chargée :
- Du contrôle de l’application par les comptables publics des textes législatifs et
réglementaires ;
- Du contrôle des opérations des comptables publics et des services ;
- D’une mission générale d’audit auprès de l’ensemble des services du Trésor public.
C : LE CONTROLE DE L’INSPECTION GENERALE DES FINANCES
L’Inspection générale des finances est chargée de :
- de contrôler et d’auditer les structures du ministère et les établissements sous
tutelle ;
- de vérifier l’emploi des ressources publiques ;
- de veiller à l’efficacité de la lutte contre la fraude sous toutes ses formes dans les
services ;
- d’effectuer sur instruction du ministre, toutes opérations d’inspections jugées
nécessaires.
Par opposition au contrôle interne à l’administration, il existe un contrôle qui, lui,
est externe

70
CHAPITRE2 : ACCROISSEMENT DU ROLE DE LA COUR DES COMPTES

Le contrôle juridictionnel est l’œuvre de la Cour des Comptes.

SECTION1 : LE CONTROLE JURIDICTIONNEL DE LA COUR DES COMPTES


Dans l’exercice de ses attributions juridictionnelles, la cour des comptes juge les comptes
des comptables publics, les gestions de fait et les fautes de gestion.
PARAGRAPHE 1-LA COUR DES COMPTES JUGE LES COMPTES DES
COMPTABLES PUBLICS

A- LA PRODUCTION DES COMPTES PAR LES COMPTABLES PUBLICS

Les comptes affirmés sincères et véritables, sous les peines de droit, datés et signés par
les comptables et revêtus du visa de contrôle de leur supérieur hiérarchique, sont
présentés à la Chambre des Comptes dans les formes et délais prescrits par les
règlements. Ces comptes doivent être en état d’examen et appuyés des pièces
justificatives classées dans l’ordre méthodique des opérations. En cas de décès du
comptable, l’obligation de rendre compte passe à ses héritiers. A défaut de comptable, le

71
compte ne peut être signé et présenté que par ses héritiers, par un fondé de pouvoirs
habilité par procuration ou, lorsque les circonstances l’exigent, par un commis d’office
nommé par le ministre compétent au lieu et place du comptable ou de ses héritiers. Le
compte est préparé et mis en état d’examen par le comptable en fonction au 31
décembre. Il fait apparaître distinctement les opérations propres à chacun des comptables
qui se sont succédé dans le poste pendant l’année et qui demeurent responsables de leur
gestion personnelle.

B- LE JUGEMENT DES COMPTES


La Cour des Comptes juge les comptes et non les comptables. Cela signifie qu'elle
apprécie objectivement la régularité des paiements, l'accord entre les documents produits
et les écritures générales, le respect des prescriptions légales ; autrement dit, elle n'est
pas autorisée à prendre en considération le comportement personnel du comptable public
qui peut ainsi être mis en débet, même s'il n'a pas connu ou pu empêcher l’irrégularité.
Le contrôle effectué par la Cour des comptes porte sur trois éléments :
* La forme du compte de gestion : A ce titre, le conseiller vérificateur procède
essentiellement à un examen de la régularité formelle du compte de gestion produit
(balance d'entrée, développement des recettes et des dépenses des comptes hors
budget, déclaration d'affirmation de sincérité du compte signe pour le comptable et
l'ordonnateur...)
*La régularité sur chiffre du compte : Ici, le contrôle porte sur l’équilibre de la
balance d'entrée, de la régularité des opérations de prise en charge, des opérations de
résultat, de l'état des restes à payer et des restes à recouvrer.
*La régularité budgétaire du compte : Le conseiller vérifie ici, l’application effective
des règles budgétaires relatives à l'élaboration et à l'exécution du budget notamment, la
disponibilité des crédits et le bon établissement des ordres de recettes.

C- LES DECISIONS DE LA COUR DES COMPTES


Lorsque la Cour constate des irrégularités, elle enjoint au comptable par le prononcé
d’une injonction d'apporter la preuve de la rectification desdites irrégularités ou de
produire des justifications complémentaires. Cette injonction constitue un arrêt
provisoire qui assure la contradiction des débats. Le comptable public dispose d'un délai
de deux mois, pour y répondre. Deux hypothèses sont envisageables.

72
Si le comptable public a satisfait aux injonctions formulées ou produit toutes justifications
reconnues valables, la Cour des Comptes rend un arrêt de décharge.
Si par contre les réponses produites ne sont pas jugées satisfaisantes, la Cour confirme sa
décision par un arrêt définitif, qui peut être soit un arrêt de débet soit un arrêt d'avance.
L'arrêt de débet ou de mise en débet est pris lorsque le compte de gestion comporte un excès
de dépense (injustifiée) ou une insuffisance de recette (due par exemple à la négligence du
comptable) et condamne le comptable public au paiement des sommes manquantes.
L'arrêt d'avance est établi exceptionnellement lorsque le compte retrace à tort des recettes
(excès de recette) ou ne mentionne pas des dépenses (insuffisance de dépenses). Par ailleurs, si
le comptable quitte ses fonctions, avec à l’appui une gestion jugée correcte, la Cour des comptes
rend un arrêt de quitus. Celui-ci autorise le remboursement de la caution du comptable,
ordonne mainlevée et radiation des oppositions et inscriptions hypothécaires mises sur ses biens à
raison de sa gestion.
PARAGRAPGHE 2 : LA GESTION DE FAIT
Il y a gestion de fait lorsqu'une personne sans autorisation légale s’ingère dans le
maniement des deniers publics ou privés alors que ceux-ci auraient dû être encaissés ou
conservés par des comptables patents. La gestion de fait peut être aussi constituée au
seul fait de la détention sans utilisation des deniers publics. La jurisprudence considère
même qu'on peut être déclaré coupable de gestion de fait sans qu'on ait soi-même
disposé de deniers. Il en est ainsi de ceux qui n'ont fait qu'aider la gestion illicite en
accomplissant des actes propres à leur assurer une commission (c'est le cas du
bénéficiaire d'un mandat fictif ou de prestations imaginaires). Le comptable de fait
encourt, en principe, la même responsabilité que le comptable public. De même, sa
responsabilité pénale peut être engagée. Une amende pour gestion de fait dont le
montant équivaut au montant des sommes indûment maniées peut lui être infligée.
PARAGRAPHE 3 : LES FAUTES DE GESTION
Seuls les ordonnateurs peuvent commettre des fautes de gestion. La sanction pour faute
de gestion est une amende dont le montant varie selon la nature et la gravité de la faute.
Le montant minimum de l’amende ne peut être inférieur à 20.000 FCFA. Le montant
maximum pourrait atteindre le montant du traitement ou salaire brut annuel à la date de
l’irrégularité ou de l’infraction.

73
SECTION 2 : LE CONTROLE ADMINISTRATIF DE LA COUR DES COMPTES

74
Le contrôle administratif apparaît comme un contrôle de la qualité de la gestion s'exerçant
sur les ordonnateurs des collectivités publiques, des entreprises publiques et des organismes
de prévoyance sociale et une assistance aux pouvoirs publics. Il s’exerce à travers le contrôle
de la gestion des fonds publics et de l’assistance aux pouvoirs publics.

PARAGRAPHE 1 : LE CONTROLE DE GESTION DES FONDS PUBLICS


Il consiste à vérifier la régularité des opérations financières et le bon emploi des crédits,
fonds et valeurs ; c'est-à-dire que la Cour doit s'assurer de l'utilisation rationnelle et
efficiente des moyens humains, matériels et financiers par rapport aux objectifs
économiques que l'entité contrôlée s'était fixée d'atteindre. De même, elle contrôle la
qualité de la gestion des ordonnateurs ainsi que les résultats des programmes et
évalue leur efficacité. En cas d'irrégularité constatée, la Cour peut établir des référés,
c'est-à-dire des actes par lesquels elle demande des explications à l'auteur de
l’irrégularité. Ce dernier est tenu d’y répondre dans un délai de trois mois. Faute de
réponse satisfaisante, le Président de la Cour peut avertir le Président de la République et
demander qu'une action disciplinaire soit engagée contre les auteurs de fautes ou
négligences ayant compromis les intérêts financiers de l’Etat ou des organismes contrôlés.

PARAGRAPHE 2 :L’ASSISTANCE AUX POUVOIRS PUBLICS


Elle se manifeste par l’établissement d'un rapport sur l'exécution des lois de finances que
la Cour des Comptes doit présenter au chef de l'Etat, au parlement et faire publier au
journal officiel. Elle émet un avis sur le RAP et sur le système de contrôle
interne.

PARAGRAPHE 3- LA CERTIFICATION DES COMPTES


La certification est un nouveau type de contrôle dévolu à la Cour des Comptes par la loi
organique n° 2014-336 du 5 juin 2014 relative aux lois de finances. Aux termes
de l’article 84 alinéa 6 de ladite loi, il est indiqué que « dans un délai à fixer par une
loi, la juridiction financière procède à la certification des comptes en lieu et place de la
déclaration générale de conformité ». La certification vise un double objectif. Il s’agit dans
un premier temps d’attester l’exactitude des écritures comptables. Cette assurance
donnée par la Cour des comptes s’adresse directement au Parlement, qui a autorisé les
75
engagements financiers de l’Etat, et plus particulièrement aux citoyens-contribuables.
Dans un second temps, il peut également permettre de fonder la démarche de
performance instaurée par la loi organique n°2014-336 du 5 juin 2014 relative aux lois
de finances sur des résultats comptables dont la régularité juridique est attestée, il faut
néanmoins préciser que la certification ne porte que sur la régularité des opérations
comptables, et non sut l’opportunité des décisions qui ont engendré ces opérations. De
même que le contrôle de la Cour des Comptes, celui du Parlement est un contrôle externe
à l’administration.

CHAPITRE 3 : ACCROISSEMENT DU RÔLE DU PARLEMENT

Le contrôle du Parlement (encore appelé contrôle politique) intervient avant, pendant et


après l’exécution du budget.

SECTION1 : LE CONTROLE AVANT LA MISE EN PLACE DU BUDGET OU LE DEBAT


D’ORIENTATION BUDGETAIRE
Le débat d’orientation budgétaire (DOB) est institué par l’article 55 de la LOLF
de 2014.L’objectif qui lui est assigné est de consulter le parlement sur le choix budgétaire
du gouvernement. Il a l’avantage d’éviter une forte opposition des parlementaires à
certains choix budgétaires du gouvernement lors du vote du projet de loi de finance. Le
débat porte sur le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle
(DPBEP) préparé par le gouvernement. Il a lieu au parlement au plus tard à la fin du
deuxième trimestre de l’année. Désormais, cette étape précède l’examen du projet de loi

76
de finances de l’année par la Commission des Affaires Economiques et Financières du
parlement.

SECTION 2 : LE CONTROLE EN COURS D’EXECUTION DU BUDGET


Le contrôle en cours d'exécution (ou contrôle concomitant) consiste pour le Ministre des
Finances à transmet trimestriellement à la Commission des Affaires Economiques et
Financières du parlement, à titre d’information, des rapports sur l’exécution du budget et
l’application du texte de la loi de finances. Il ne s’agit pas de rapports confidentiels,
puisque la loi organique n°2014-336 du 5 juin 2014 relative aux lois de finances
précise qu’ils soient mis à disposition du public. L’intérêt de la diffusion de ces rapports
est la recherche de la transparence dans la gestion des deniers publics. Dans le souci
d’être davantage informé, les parlementaires peuvent procéder à des
investigations sur place ou à l'audition des Ministres. Cela ne saurait leur être
refusé. Ils peuvent même demander à la Cour des comptes d’entreprendre des enquêtes
nécessaires à leur information. La Cour des Comptes porte assistance au Parlement
dans le contrôle de l’exécution des lois de Finances, non seulement à l’occasion du dépôt
du projet de loi de règlement, mais encore en procédant aux enquêtes qui lui sont
demandées par les commissions du Parlement. Le contrôle exercé pendant l’exécution du
budget est tout aussi important que celui qui a lieu après son exécution.

SECTION 3 : LE CONTROLE APRES L’EXECUTION DU BUDGET


Conformément à l’article 118 de la constitution, le Parlement doit exercer un contrôle
après l’exécution du budget (contrôle a posteriori). Il est écrit à cet article que « le
projet de loi de règlement doit être déposé au parlement un an au plus tard
après l'exécution du budget ».En plus du projet de loi de règlement établi par le
Ministre des Finances qui récapitule l’ensemble des recettes et des dépenses
effectivement réalisées, les parlementaires doivent disposer de la certification des
comptes émanant de la Cour des Comptes, accompagnée d'un rapport sur les
résultats généraux de l'exécution du budget et des opérations du Trésor.
L'analyse de ces documents s'achève par le vote de la loi de règlement qui constate le
montant définitif des encaissements de recettes et des règlements de dépenses.

77
BIBIOGRAPHIE

- THEOPHILE AHOUA NDOLI, Manuel de Finances Publiques


- SEKA SEKA PAUL, Finances Publiques
- CHRISTOPHE SINNASSAMY, Finances Publiques

78
ANNEXES

79
ANNEXE1

80
81
82
83
84
85
86
87
88
ANNEXE 2

89
90
BIBLIOGRAPHIE

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS ET PRINCIPES BUDGETAIRES
CHAPITRE1 : LES CONCEPTS
SECTION1 : DEFINITION DES FINANCES PUBLIQUE
SECTION2 : DEFINITION DU BUDGET
SECTION3 : DEFINITION DE LA LOI DE FINANCES
CHAPITRE 2: LES PRINCIPES DE L’ORTHODOXIE FINANCIERE
SECTION1 : LE PRINCIPE DE L’ANNUALITE BUDGETAIRE
PARAGRAPHE 1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE

A-FONDEMENTS

B-SIGNIFICATION

PARAGRAPHE1 LES DEROGATIONS AU PRINCIPE

A- DEROGATION A L’AUTORISATION ANNUELLE

1- Les opérations infra annuelles

2- Les opérations supra annuelles

B-DEROGATION A L’EXECUTION ANNUELLE


1-Le problème de l’imputation comptable d’une dépense publique
2-le report de crédits
SECTION 2 : LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITE BUDGETAIRE
PARAGRAPHE 1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE
A-FONDEMENTS
B- SIGNIFICATION DU PRINCIPE
1- La règle du produit brut ou règle de la non contraction ou de la non compensation.

2- La règle de la non affectation des recettes

C- LES ATTEINTES AU PRINCIPE DE L’UNIVERSALITE BUDGETAIRE


SECTION 3 : LE PRINCIPE DE L’EQUILIBRE BUDGETAIRE
PARAGRAPHE1 : SIGNIFICATION DU PRINCIPE
PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DE LA NOTION D’EQUILIBRE BUDGETAIRE PARAGRAPHE
91
3 : LE POUVOIR DE REGULATION DU MINISTRE EN CHARGE

92
DES FINANCES

A- LA REGULATION BUDGETAIRE

B-LES MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DE LA REGULATION

BUDGETAIRE C-LES LIMITES DE LA REGULATION BUDGETAIRE

SECTION 4 : LE PRINCIPE DE L’UNITE BUDGETAIRE


PARAGRAPHE1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION
PARAGRAPHE2 : DE LA NEGATION A LA REHABILITATION DU PRINCIPE EN COTE
D’IVOIRE
PARAGRAPHE 3 : LES DEROGATIONS AU PRINCIPE
SECTION 5 : LE PRINCIPE DE LA SPECIALITE BUDGETAIRE
PARAGRAPHE1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE

A-LE RESPONSABLE DE PROGRAMME


1- Le statut du responsable de programme

2- Les missions du responsable de programme

PARAGRAPHE 2- LES DEROGATIONS OU MODIFICATION DES


CREDITS BUDGETAIRES
SECTION 6- LE PRINCIPE DE SINCERITE BUDGETAIRE
PARAGRAPHE1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE
PARAGRAPHE2 : LES LIMITES DU PRINCIPE DE SINCERITE
DEUXIEME PARTIE : LA PREPARATION –L’ADOPTION ET L’EXECUTION DU BUDGET DE
L’ETAT
CHAPITRE 1 : LA PREPARATION OU L’ELABORATION DU BUDGET DE
L’ETAT SECTION1 : LES PRINCIPAUX ACTEURS
SECTION 2 : LA PROCEDURE D’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT OU

PROJET DE LOI DE FINANCE DE L’ANNEE.

PARAGRAPHE1 : L’ASPECT TECHNIQUE DE L’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT


A-L ’ASPECT TECHNIQUE PORTE SUR :
1-L’elaboration du cadrage macroéconomique
2-L’elaboration du cadrage budgétaire

3- La détermination des enveloppes budgétaires

93
4- La lettre de cadrage du premier ministre

5- La tenue des conférences budgétaires avec les DAF

6-L’arbitrage et l’édition du projet de budget

B-L’ADOPTION DU PROJET DE BUDGET EN CONSEIL DES MINISTRES


CHAPITRE2 : LE VOTE OU L’ADOPTION DU PROJET DE LOI DE FINANCES DE L’ANNEE
PAR LE PARLEMENT
SECTION 1 : LES DISPOSITIONS RELATIVES AU VOTE DU PROJET DE LOI DE FINANCES
DE L’ANNEE.
PARAGRAPHE 1 : EXAMEN DU PROJET DE LOI DE FINANCES PAR L’ASSEMBLEE NATIONALE

A-EXAMEN EN COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES ET FINANCIERES DE L’ASSEMBLEE


NATIONALE

B-VOTE EN SEANCE PLENIERE OU PUBLIQUE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

PARAGRAPHE2 : LE MEME LE TEXTE REVIENT DEVANT LE SENAT POUR EXAMEN ET ADOPTION.

SECTION2: LIMITATION DU POUVOIR FINANCIER DU PARLEMENT


PARAGRAPHE 1 : PROCEDURE CONTRE L’ADOPTION TARDIVE

PARAGRAPHE 2 : PROTECTION DE L’EQUILIBRE FINANCIER

CHAPITRE 3 : LES REGLES DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE

SECTION 1 : LE PRINCIPE DE LEGALITE BUDGETAIRE

PARAGRAPHE 1 : SIGNIFICATION DU PRINCIPE


PARAGRAPHE 2 : LES ATTEINTES AU PRINCIPE
SECTION 2 : LE PRINCIPE DE L’UNITE DE TRESORERIE
PARAGRAPHE1 : LE CONTENU DU PRINCIPE
PARAGRAPHE2 : LES AMENAGEMENTS AU PRINCIPE
SECTION 3 : LE PRINCIPE DE L’UNITE DES CAISSES
PARAGRAPHE 1 : LE CONTENU DU PRINCIPE
PARAGRAPHE2 : LES AMENAGEMENTS AU PRINCIPE
SECTION 4 : LE PRINCIPE DE LA SEPARATION RIGIDE DES FONCTIONS DES ORDONNATEURS
ET DES COMPTABLES PUBLICS
PARAGRAPHE 1 : LES ORDONNATEURS
A-LES DIFFERENTES CATEGORIES D’ORDONNATEURS
1- Les ordonnateurs principaux

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2 - Les ordonnateurs délégués
3- Les ordonnateurs secondaires

B-COMPETENCES DES ORDONNATEURS

C-RESPONSABILITES DES ORDONNATEURS ET DES ADMINISTRATEURS DE CREDITS

PARAGRAPHE 2 : LES COMPTABLES PUBLICS


A-LES DIFFERENTES CATEGORIES DE COMPTABLES PUBLICS

1- Comptables Principaux et Comptables Secondai

2-Comptables Supérieurs et Comptables


Subordonnés 3-Comptables Patents et Comptables de
Fait
4-COMPTABLES DIRECTS DU TRESOR ET COMPTABLES SPECIAUX

B-La RESPONSABILITE DES COMPTABLES PUBLICS

CHAPITRE 4: LES MODALITES D’EXECUTION DU BUDGET


SECTION 1 : LA PROCEDURE D’EXECUTION DES OPERATIONS DE RECETTES

PARAGRAPHE 1 : CADRE GENERAL DES OPERATIONS DE RECETTES


A- OPERATIONS EFFECTUEES PAR L’ORDONNATEUR
1- Constatation des droits

2- Liquidation de la
créance 3-
Ordonnancement
B- OPERATIONS EFFECTUEES PAR LE COMPTABLE

SECTION 2 : LA PROCEDURE D’EXECUTION DES DEPENSES

PARAGRAPHE 1 : LA PROCEDURE NORMALE

A-PHASE BUDGETAIRE OU PHASE ADMINISTRATIVE

1- L’engagement de la dépense publique

2- L’Ordonnancement de la Dépense Publique


B-PHASE COMPTABLE DE LA DEPENSE PUBLIQUE
1-Prise en charge comptable des

mandats 2-Mise en règlement

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PARAGRAPHE 2- LA PROCEDURE SIMPLIFIEE
A-PHASE BUDGETAIRE DANS LA PROCEDURE SIMPLIFIEE

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B-LES DEPENSES ELIGIBLES A LA PROCEDURE

TROISIEME PARTIE : LE CONTROLE DE L’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT

CHAPITRE 1: LE CONTROLE ADMINISTRATIF

SECTION 1 : LE CONTROLE SUR LES ORDONNATEURS

PARAGRAPHE 1 : PAR UNE RENOVATION DU CONTROLE FINANCIER

A-LA MISSION DE CONTROLE DU CONTROLEUR FINANCIER


B -LA MISSION DE CONSEIL DU CONTROLEUR FINANCIER
C -LA MISSION D'INFORMATION DU CONTROLEUR FINANCIER
D-LA RESPONSABILITE DES CONTROLEURS FINANCIERS

PARAGRAPHE2 : PAR LE COMPTABLE PUBLIC

PARAGRAPHE 3: LE CONTROLE DES COMPTABLES


A : LE CONTROLE HIERARCHIQUE
1-Le contrôle sur pièces

2-Le contrôle sur place

B : LE CONTROLE DE L’INSPECTION GENERALE DU TRESOR


C : LE CONTROLE DE L’INSPECTION GENERALE DES FINANCES
CHAPITRE2 : L’ACCROISSEMENT DU ROLE DE LA COUR DES COMPTES
SECTION1 : LE CONTROLE JURIDICTIONNEL DE LA COUR DES COMPTES
PARAGRAPHE 1-LA COUR DES COMPTES JUGE LES COMPTES DES COMPTABLES PUBLICS
A-LA PRODUCTION DES COMPTES PAR LES COMPTABLES PUBLICS

B-LE JUGEMENT DES COMPTES

C-LES DECISIONS DE LA COUR DES COMPTES

PARAGRAPGHE 2 : LA GESTION DE FAIT


PARAGRAPHE 3 : LES FAUTES DE GESTION
SECTION 2 : LE CONTROLE ADMINISTRATIF DE LA COUR DES COMPTES
PARAGRAPHE 1 : LE CONTROLE DE GESTION DES FONDS PUBLICS
PARAGRAPHE 2 :L’ASSISTANCE AUX POUVOIRS PUBLICS
PARAGRAPHE 3- LA CERTIFICATION DES COMPTES

CHAPITRE 3 : L’ACCROISSEMENT DU RÔLE DU PARLEMENT

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SECTION1 : LE CONTROLE AVANT LA MISE EN PLACE DU BUDGET OU LE DEBAT
D’ORIENTATION BUDGETAIRE

SECTION 2 : LE CONTROLE EN COURS D’EXECUTION DU BUDGET

SECTION 3 : LE CONTROLE APRES L’EXECUTION DU BUDGET

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