Cours de Route À l'ENSTP6

Cours de Route à l’ENSTP
Objectif: concevoir et dimensionner les chaussées revêtues
Prof: Youdjari Djonkamla
Mars 2017
Plan du cours
• Généralités
• Analyse du trafic
• Calcul des contraintes et déformations
• Caractéristiques des matériaux de chaussée
• Méthodes de dimensionnement
• Éléments du tracé longitudinal/transversal
Généralités
• Historique
• Terminologie/Éléments constitutifs d’une
chaussée
• Dégradation de chaussée
Historique
• Le regroupement des populations en nombre
croissant dans des espaces donnés et
l’organisation sociale qui en a résulté au cours
des siècles ont obligé les communautés à des
échanges permanents.
• Évolution de la notion de chaussée
– Point de départ : la découverte de la roue (entre
2000 et 500 Av. J.C); chariots et wagons légers;
besoin d’avoir la surface de chaussée plus lisse et
moins poinçonnant.
Historique
• Chaussée Romaine (400 Av. J.C et 400 Ap. J.C) :
Machines militaires lourdes
Historique
• Découverte du bitume (19ème Siècle):
• L’invention de Warren est connue sous le nom de

« bitulithic ». Le bitulithic est un mélange à chaud
composé principalement de bitume et de granulats dont
les proportions sont variables. Toutefois, typiquement, la
proportion du bitume est d’environ 6%, celle de granulats
est proportionnée au vide d’air.
• Offre un aspect agréable à l’œil, empêche l’expansion de
la poussière, offre une surface facile au roulement et est
résistant à l’usure du trafic
• Invention de l’automobile motorisée (20ème Siècle)
• La friction entre le pneu et la chaussée a été accentuée à
cause de l’augmentation de nombre de trafic, mais aussi
de l’amplitude de charges, de pression et de la vitesse.
Dégradations due au trafic ont motivé la mise en œuvre des plusieurs ambitieux
programmes de recherche à travers le monde, mais surtout aux États-Unis
Historique
• Programmes de recherche contemporaine et
naissance des méthodes de conception et de
gestion formelles:
– AASHTO;
– L’Expérience Internationale sur l’Uni de Chaussée :
Banque Mondiale;
– La méthode mécaniste-empirique: NCHRP;
– Le Système de Gestion de Chaussée (SGC);
Terminologie/Éléments constitutifs d’une chaussée
Revêtement/Couche de roulement:
Nature
» Béton bitumineux
» Béton ciment
» traitement de surface
Rôle structural
» Distribution de la charge
» Étanchéité
Rôle fonctionnel
» Confort au roulement
» Adhérence
Autres
» Apparence
» Support au marquage
Couche de base:
Nature:
» gravier naturel ou concassé
» Granularité étalée (matériau dense)
ou calibrée (matériau poreux)
» peut être stabilisé
Rôles
» distribution des charges
» drainage (rare )
» surface de travail pour mise en place
du revêtement
Couche de fondation:
Nature
» Sable et/ou gravier (ou matériau
équivalent)
Rôles
» drainer la couche de base
» empêcher la contamination
» distribuer les charges
» protection de la couche de forme lors de
la construction et plate-forme pour la
mise en place de la couche de base
Couche de forme
Nature
» sol naturel ou d’emprunt(sable, argile, till,
etc.)
Rôles
» plate-forme pour la
construction et le support de
la chaussée
» drainage (pente de la
surface)
» Complique la vie au concepteur!
À retenir!
- Structure en apparence simple
- Système multicouche où chacun des éléments joue un rôle
important
- Ouvrage linéaire de grande envergure
- Interaction très complexe avec son environnement et plus
spécifiquement avec:
- trafic
- climat
Dégradation des chaussées
La conception des chaussées passe par une bonne connaissance

des modes de dégradation des chaussées
Les facteurs de dégradation sont:

- La charge
- Le climat
» Température
» L’eau
Le facteur trafic lourd

Le facteur trafic lourd
Le facteur climat
La température
Températures élevées et basses mais surtout l’écart entre les deux
L’eau
Facteur aggravant de l’action du trafic
Le facteur climat
La température
L’eau
Le facteur climat
La température
L’eau
Plan du cours
• Généralités
Analyse du trafic
Analyse du trafic
Analyse du trafic
Analyse du trafic
Analyse du trafic
Plan du cours
• Généralités
Calcul des contraintes et déformations
•L’une des fonctions principales de la chaussée est de distribuer la

charge induite par le trafic.
•L’ingénieur doit donc pouvoir vérifier que les contraintes et

déformations engendrées à l’intérieur de la chaussée et
transmises à l’infrastructure sont en deçà des valeurs tolérables
par les matériaux
•À l’instar des matériaux qui la composent, les chaussées

subissent des déformations qui sont principalement élastiques,
mais aussi plastiques et visqueuses.
•Par souci de simplicité (et en l’absence des puissants calculateurs

moderne), la plupart des méthodes de calcul de la réponse mécanique
de la chaussée sont basées sur des hypothèses simplificatrices:
» Charge idéalisée
» Comportement linéaire élastique des matériaux
» Couches constituées de matériaux homogènes et isotropes
Modèle de Boussinesq
Calcul de la distribution des contraintes et déformations dans un massif

uniforme sous une charge ponctuelle ou distribuée sur une plaque souple.
1. Cas des contraintes verticale et radiale (sous le centre de la plaque) à la

profondeur « z » résultant de la charge σ0 appliquée uniformément sur
une plaque de rayon « a »
Contrainte verticale en fonction de la profondeur

2. Cas des déformations verticale et radiale à la profondeur « z » résultant de la

charge σ0 appliquée uniformément sur une plaque de rayon « a »
Déformation verticale en fonction de la profondeur

Déformation radiale en fonction de la profondeur

3. Cas de la déflexion verticale (sous le centre de la plaque) à la profondeur « z
» (dz) et en surface (d0) résultant de la charge σ0 appliquée uniformément sur
une plaque de rayon « a »
Déflexion verticale en fonction de la profondeur

4. Cas du calcul de la contrainte verticale en tout point sous une plaque circulaire
5. Cas du calcul de la contrainte horizontale (radiale) en tout point sous une plaque
circulaire
6. Cas du calcul de la contrainte tangentielle en tout point sous une plaque
circulaire
7. Calcul des déformations en tout point sous uneplaque circulaire
Modèle d’Odemark
Méthode basée sur le principe des épaisseurs équivalentes
Hypothèses simplificatrices permettant de transformer un système

bicouche ou multicouche en un massif de Boussinesq
Les modules doivent être décroissants avec la profondeur (au moins

par un facteur 2 pour 2 couches adjacentes)
L’épaisseur des couches doit être au moins égale au rayon de la plaque

de chargement
Modèle d’Odemark
Principe des hauteurs équivalentes

Modèle d’Odemark
Approche générale:
1) Lorsque l’on calcule les contraintes et/ou les déformations au dessus de
l’interface, le système est traité comme un demi-espace de module E1
2) Lorsque l’on calcule les contraintes et déformations à ou sous l’interface, la

couche supérieure est transformée en une couche équivalente de module E2 et
de coefficient μ2
Pour que la rigidité demeure la même, l’expression suivante doit demeurer

constante (I étant le moment d’inertie):
Modèle d’Odemark
Modèle d’Odemark
3) Application d’un facteur de correction
pour μ2 = μ1
f = 0,9 pour système bicouche
0,8 pour système multicouche
1,0 pour le premier interface d ’un multicouche
1,1 pour le premier interface si r > h
4) Application des équations de Boussinesq

Modèle d’Odemark
Exemple de calcul avec méthode des hauteurs équivalentes

Modèle de Westergaard (chaussées rigides)
Problème particulier des chaussées rigides: joints

⇒ Théorie élastique applicable au centre de la dalle mais non au
joint.
Approche de Westergaard fondée sur une simplification
importante: le sol d’infrastructure ne peut transmettre les
contraintes en cisaillement.
» Fondation de Winkler ou fondation liquide(figure )
» la contrainte verticale à la base de la dalle est constante
σv = Cte = kd
k: module de réaction du sol
d: déflexion
La théorie de Westergaard utilise la notion de rayon de rigidité relative (L ) qui
est fonction de la rigidité de la dalle et du module de réaction du sol:
où: E est le module élastique du béton

h est l’épaisseur de la dalle
μ est le coefficient de poisson du béton (0,15)
k est le module de réaction du sol
Position de l’essieu pour les contraintes critiques en flexion (fatigue)

Déflexion en tout point du sol

Modèle multicouche de Burmister
Chaussée typique généralement bien représentée par un modèle tricouche
(sol-fondation-revêtement)
Burminster: solution généralisée pour les structures à “n” couches
Toutes les couches sont traitées comme des solides élastiques
Les charges multiples peuvent être traitées par calcul de l’influence de chaque
point de charge
Hypothèses du modèle: couches élastiques, homogènes, isotropes et infinies
en plan (ne peut tenir compte des effets de bord mais facilite le calcul en
coordonnées cylindriques)
Solution mathématique complexe du modèle multicouche de Burminster
Solution par abaques ou tables de calcul
Solution par programmes de calcul
» Alizé 3 et 4 (LCPC)
» Chevron (VESYS, DAMA)
» ELSYM5
» WinJULEA
Contrainte verticale à l’interface d’un système de deux couches

Exemple
Déflexion verticale de surface d’un système de 2 couches

Exemple
Déformation de tension critique (cas d’un pneu simple)

Exemple
Plan du cours
• Généralités
Caractéristiques des matériaux de chaussée: Sol support et couche de forme
 Pour le dimensionnement structural d’une chaussée, la seule propriété

considérée est la rigidité du matériau (relation contrainte-déformation)
La résistance du matériau à la déformation permanente et à la fissuration ne sont

généralement considérés qu’au niveau de la formulation et au niveau de la
performance de la chaussée
On doit également s’assurer que les propriétés mécaniques du matériau sont
stables et durables
En France
Le module des sols et granulats

Le module réversible des sols et granulats
Le module réversible est largement accepté comme étant la meilleure mesure des
propriétés mécaniques des sols et matériaux routiers
 La méthode permet de représenter très fidèlement l’état de contrainte et les
conditions de sollicitation des matériaux routiers.
 L ’essai est réalisé dans une cellule triaxiale à chargement cyclique
Méthodes pratiques pour la détermination du Mr
Niveau 3
Valeurs par défaut à partir de la
classification unifiée
Suite de classification: voir le guide technique du terrassement

DIFFERENTS CAS POSSIBLES DE P.S.T.
DIFFERENTS CAS POSSIBLES DE P.S.T.
Couche de forme
Cette épaisseur préconisée dépend :

- du cas de PST et de la portance à long terme au niveau de l’arase des terrassements,
- des caractéristiques du matériau constituant la couche de forme.
Selon les cas de chantier (nature des sols, climat, environnement hydrogéologique,
trafic de chantier...) la couche de forme se présentera sous des formes différentes.
Elle peut être :
- inexistante car inutile lorsque les matériaux constituant le remblai ou le sol en

place ont eux-mêmes les qualités requises,
- limitée à l’apport d’une seule couche d’un matériau ayant les caractéristiques
nécessaires ; c’est le concept traditionnel de la couche de forme,
- constituée d’une superposition de couches de matériaux différents répondant

à des fonctions distinctes, incluant par exemple un géotextile, des matériaux
grossiers, une couche de fin réglage, un enduit gravillonné... Cette association
conçue rationnellement permet de former une structure d’adaptation dont la
surface présente les caractéristiques requises pour une plate-forme support de
chaussée.
Conditions d’utilisation des remblais
Techniques de préparation et de protection des matériaux pour emploi en couche de forme

- L’élimination des éléments > 800 mm. Cette valeur constitue en effet une limite
maximum des blocs admissibles dans le corps d’un remblai compte tenu des
performances des compacteurs les plus puissants actuellement
-L’élimination des éléments > 250 mm. Cette valeur constitue la dimension maximale des
blocs permettant encore un malaxage du sol avec un agent de traitement
Les moyens utilisables pour agir sur la granularité sont variés : pétardage, concassage,
utilisation d’engins spéciaux tels que rouleaux à pieds “dameurs”, chenillage avec de
gros bouteurs, fragmentation à l’aide de marteaux ou burins hydrauliques, etc.
Il s’agit des différentes mesures pouvant être prescrites pour modifier l’état hydrique
des matériaux et notamment : l’aération par conditions météorologiques favorables
oul’humidification.
Cette rubrique concerne les actions de traitement des matériaux avec de la chaux ou
d’autres réactifs (ciments, cendres volantes, laitiers ou autres sous-produits industriels
éventuellement). Avec des sols fins moyennement ou très argileux, le traitement à la
chaux occupe une place privilégiée au point qu’il soit justifié dans de nombreux cas
de le recommander exclusivement.
Sous cette rubrique est donnée une indication sur l’épaisseur des couches élémentaires à
mettre en œuvre. Il ne s’agit que d’une indication approximative compte tenu des
méthodes de régalage utilisées en terrassement.
Cette notion d’épaisseur de régalage est cependant très importante pour la qualité de
la mise en œuvre. On peut être amené à imposer pour une classe de matériau donnée
un régalage en couche mince indépendamment des considérations liées au compactage,
par exemple pour :
- garantir l’obtention de la fragmentation complémentaire de certains matériaux
rocheux évolutifs,
- rechercher une mise à profit maximum de la situation météorologique (aération
ou humidification des matériaux).
Trois
niveaux
d’énergie
sont
distingués :
faible,
moyen,
intense.
Comme
pour les
épaisseurs
de régalage,
il s’agit
d’une
indication
qualitative
sur le
niveau
d’énergie de
compactage
requis par
les
différents
matériaux.
L’existence de cette rubrique tient au fait que les possibilités d’utilisation des matériaux
sont fonction de la hauteur du remblai. Il est donc précisé sous cette rubrique que
certaines conditions de mise en œuvre, qui sont acceptables pour des remblais de faible
hauteur, ne doivent pas être employées pour des remblais plus élevés car elles
introduiraient des risques excessifs du point de vue du tassement ou de la stabilité. Il est
à rappeler qu’il ne s’agit ici que de la stabilité et du tassement propres du corps de
remblai. La question du comportement du sol de fondation doit être prise en
considération
Caractéristiques des matériaux de chaussée: Module complexe
Sollicitation en traction et en compression des enrobés lors du passage des véhicules
Le module complexe (E*) est l’expression de la rigidité d’un matériau viscoélastique sous
chargement cyclique, tel qu’un enrobé. La déformation d’un matériau viscoélastique
dépend du temps de chargement et est différée dans le temps, contrairement à un
matériau élastique dont la déformation est instantanée. De plus, l’enrobé est un matériau
thermosensible, ce qui signifie que le E* varie également en fonction de la température
Sollicitation sinusoïdale en traction-compression alternée sur un enrobé

Module complexe d’un enrobé dans le plan de Cole et Cole

Courbe maîtresse de module dynamique à 10 °C d’un enrobé

Plan du cours
• Généralités
Méthodes de dimensionnement
Rappel des différents types de chaussée
Deux méthodes seront abordées:
-La méthode empirique (AASHTO)
- La méthode semi-empirique ou mécaniste empirique (SETRA-LCPC)

Méthode AASHTO
Méthode AASHTO
Méthode AASHTO
Méthode AASHTO
Méthode AASHTO
Méthode AASHTO
Méthode AASHTO
Répartition des épaisseurs

Méthode AASHTO
Méthode LCPC
Méthode LCPC
Méthode LCPC
Méthode LCPC
Méthode LCPC

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Objectif: concevoir et dimensionner les chaussées revêtues

Prof: Youdjari Djonkamla

• L’invention de Warren est connue sous le nom de

La conception des chaussées passe par une bonne connaissance

Les facteurs de dégradation sont:

Le facteur trafic lourd

•L’une des fonctions principales de la chaussée est de distribuer la

•L’ingénieur doit donc pouvoir vérifier que les contraintes et

•À l’instar des matériaux qui la composent, les chaussées

•Par souci de simplicité (et en l’absence des puissants calculateurs

Calcul de la distribution des contraintes et déformations dans un massif

1. Cas des contraintes verticale et radiale (sous le centre de la plaque) à la

Contrainte verticale en fonction de la profondeur

2. Cas des déformations verticale et radiale à la profondeur « z » résultant de la

Déformation verticale en fonction de la profondeur

Déformation radiale en fonction de la profondeur

Déflexion verticale en fonction de la profondeur

Méthode basée sur le principe des épaisseurs équivalentes

Hypothèses simplificatrices permettant de transformer un système

Les modules doivent être décroissants avec la profondeur (au moins

L’épaisseur des couches doit être au moins égale au rayon de la plaque

Principe des hauteurs équivalentes

2) Lorsque l’on calcule les contraintes et déformations à ou sous l’interface, la

Pour que la rigidité demeure la même, l’expression suivante doit demeurer

3) Application d’un facteur de correction

4) Application des équations de Boussinesq

Exemple de calcul avec méthode des hauteurs équivalentes

Problème particulier des chaussées rigides: joints

où: E est le module élastique du béton

Position de l’essieu pour les contraintes critiques en flexion (fatigue)

Déflexion en tout point du sol

Contrainte verticale à l’interface d’un système de deux couches

Déflexion verticale de surface d’un système de 2 couches

Déformation de tension critique (cas d’un pneu simple)

 Pour le dimensionnement structural d’une chaussée, la seule propriété

La résistance du matériau à la déformation permanente et à la fissuration ne sont

Le module des sols et granulats

Le module réversible des sols et granulats

Suite de classification: voir le guide technique du terrassement

Cette épaisseur préconisée dépend :

- inexistante car inutile lorsque les matériaux constituant le remblai ou le sol en

- constituée d’une superposition de couches de matériaux différents répondant

Techniques de préparation et de protection des matériaux pour emploi en couche de forme

Sollicitation en traction et en compression des enrobés lors du passage des véhicules

Sollicitation sinusoïdale en traction-compression alternée sur un enrobé

Module complexe d’un enrobé dans le plan de Cole et Cole

Courbe maîtresse de module dynamique à 10 °C d’un enrobé

Deux méthodes seront abordées:

-La méthode empirique (AASHTO)

- La méthode semi-empirique ou mécaniste empirique (SETRA-LCPC)

Répartition des épaisseurs

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