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REMERCIEMENTS Que soient remerciés ici tous ceux qui, A un titre ou 4 un autre, m'ont guidé sur Ia voie do la Logique, et tout particuliérement : Mme le professeur Anne Fagot-Largeault qui, avec indulgence et clarté, m'apprit les premiers pas ; M. Philippe de Rouilhan qui, géné reusement, en de multiples occasions, me fit don de son temps pour apaiser mes questions sur Ie mystire des variables et 1a nature exacte de la quantification M. le professour Jacques Bouveresse, qui me fit Vhonneur immérité d'accorder une préface a ce livre ‘Toute ma gratitude va a M. Jean Mosconi qui, avec Aévoriement, accopta la tiche ingrate de relire la totalité du manuscrit, et me suggé améliorations ; cet ouvrage lui doit doublement : parce qu'il fut jadis mon maitre, parce qu'il a bien voulu en tre le premier lecteur ; sans Vassurance de sa colla: oration, je n'cus jamais osé relever le défi qu représeniait ce travail Enfin, je remercie les Editions Payot, et en particulier M, Dominique Colas, qui ont décidé de existence de ce manuel ra de nombreuses PREFACE & Russell, du 15 décembre 1913, Dans une lettre Wittgenstein pose la question suivante: « Neat:il pas extrémement remarquable de voir a quel point la Togique est une science grande et infiniment spécifique ? Je crois que mi toi ni moi n'avons su cela il y a un fan et domi. » Dans une lettre antérieure, datée du 6 janvier de la méme année, il avait déja constaté plus sobrement : « La logique est une trés bonne invention. » Test cortainement difficile aujourd’hui de se faire une idée exacte de lenthousiasme qu’a pu susciter, a cette époque, Ia découverte des possibilités extraordinaires ‘que la nouvelle logique semblait receler, non seulement pour la philosophie des mathématiques qu'elle était en train de révolutionner complétement, mais également pour la philosophie en général. Ruseell et Wittgenstein ‘ont évoqué l'un et Pautre par la suite, avee nostalgic, les discussions interminables et épuisantes qu’ils favaient eves avant la guerre sur les questions de logique et de philosophie de la logique les plus abstruses, Le souvenir quiils ont gardé 'un et Yautre de cette époque grandiose contraste, de fagon frappante, Avec Yopinion peu flattouse que chacun des deux a fue plus tard de co que l'autre a fait par la suite en Philosophie. Russell, raconte Wittgenstein, s'écriait fréquemment ‘au cours de leurs conversations ° « Logie’s hell !». « EL cela, remarque-til, exprime tout @ fait ce que nous ressentions lorsque nous réfléchissions sur les pro: Dlémes logiques, a savoir leur difficulté énorme, leur caractére dur et lisse. » Mais il est clair qu'en dépit, do sa difficulté proprement diabolique, la logique faisait 6galemient figure, aux yeux de certains, a cette époque que Ton peut qualifier rétrospectivement d’héroique, de terre promise ou de paradis pour la philosophie, uune discipline dont Russell constatait en 1914 (apres beaucoup.d'aytres) qu'elle est, de toutes les branches du savoir, celle qui « a eu le plus d'ambition et atteint le moins de résultats » Dans Notre connaissance du monde extérieur, Russell nihésite pas & afffirmer que « tout probléme philoso: phique, soumis A une analyse et & une élucidation indispensable, se trouve, ou bien n’étre pas philoso, phique du tout, ou bien étre logique, dans le sens oi nous employons ce terme ». La logique est encore aactuellement synonyme, aux yeux de beaucoup de philosophes, de contraintes et de restrictions intolé rables et arbitraires imposées & la liberté de T'imagi nation philosophique. Russell y voyait au contraire un moyen 4’étendre celleei dans des proportions dont la logique traditionnelle ne pouvait donner aucune idée «La logique moderne [..] a pour effet d'élargir notre imagination abstraite, et de fournir un nombre infini @hypothéses éventuellement applicables & 'analyse de nfimporte quel fait complexe. [..] V’ancienne logique réduisait Ia pensée en esclavage. La logique nouvelle lui donne des ailes. A mon avis, elle a fait accomplir le méme progrés a la philosophie que Galilée & la physique, montrant du moins le genre de problémes ssusceptibies de recevoir une solution et ceux dont Ix solution doit étre abandonnée parce qu'elle dépasse les forces humaines, » 2 Tl ne subsiste sans doute aujourd'hui, méme chez ccoux qui restent persuadés que la logique peut étre un excellent instrument pour le traitement des problames philosophiques et que son intervention a fait progresser de facon décisive Ia discussion de certains d'entre eux, rien qui puisse se comparer aux espérances, aux naivetés et aux illusions qui ont été, comme dans toutes les périodes révolutionnaires, la caractéristique de la phase initiale. Mais, quoi que l'on pense, de fagon générale, de la transformation radicale que utilisation du nouvel instrament mis au point par Frege et ses successeurs a fait subir au contenu et au style de la recherche philosophique traditionnelle, on ne peut raisonnablement contester qu'une révolution du genre de celle qu’évoque Russell a bel et bien eu Tiew & un moment donné et qu'elle a non seulement permis d'introduire dans Ia discussion d'une quantité considérable de problémes philosophiques un degré de clarté et de précision tout a fait inhabituel (auquel ne ouvaient évidemment pas rester insensibles tous les gens qui considérent Ia clarté et la précision comme des vertus éminemment philosophiques, et non pas essentigllement comme In preuve d'un manque de eréativité et d'élévation tout A fait contraire & la nature de la réflexion philosophique), mais également ouvert a Vimagination philosophique des perspectives et des horizons tout a fait nouveaux. Wittgenstein n'était apparemment plus convaincy, dis le début des années trente, que la nouvelle logique soit une aussi bonne invention qu'il T'avait d'abord festimé, Dans les Remarques sur lee fondements des ‘mathématiques, il constate que : « La “logique mathé ‘matique” a complétement déformé la pensée de mathé ‘aticiens et de philosophes en conférant & une inter. Piétation superficielle des formes de notre langue Uusuelle le statut d'analyse des structures des fnits, Elle Wa fait, il est vrai, en cela, que continuer & batir sur 8 Ja logique aristotélicienne. » Il n'est pas particulidre ment rassurant de constater que le véritable suecés de mode dont Wittgenstein commence & bénéficier en France est probablement lié en grande partie a la raverte récente de choses pourtant connwes depuis longtemps ailleurs, & savoir qu'il avait une opinion plutét négative sur les améliorations supposées que la nouvelle logique a apportées en philosophie et ne considérait en tout cas certainement pas que la Philosophie souffert jusqu‘ici essentiellement d'un manque d'exactitude et de scientificité pour lequel on ‘a enfin trouvé, avec invention de la méthode logique, le reméde adéquat Lattitude de Wittgenstein a certainement de quoi séduire, & premidre vue, tous les gens qui considrent Te simple fait de s'opposer A une prétendue « tyrannie » de la logique et de Ia science sur le monde et I'intellect ‘contemporain comme la référence philosophique par excellence et le signe distinctif auquel on reconnait ‘aujourd'hui le vrai philosophe, Il n'en reste pas moins ‘qu'il n'y a aucune confusion possible entre la réaction do rejet (probablement excessive) d'un philosophe qui fest resté jusqu'au bout un admirateur inconditionnel de Frege et qui avait été Iuiméme associé de la facon Jn plus directe qui soit aux entreprises et aux ambitions dont il a dénoneé apres coup Ie caractére chimérique, et Mattitude de philosophes qui continuent simplement A chercher des raisons susceptibles de justifier leur ignorance pure et simple de la logique contemporaine, de ce qu’elle est et de ce qu'elle fait. Parlant de Wittgenstein et de Carnap, en 1972, Godel ‘a dit que Veeuvre de Ia deuxiéme période de Wittgens tein, comparée a ce qu'il avait fait au début, constituait une régression caractéristique. C’est également de cette facon, comme je l'ai dit, que Russell voyait les choses. ‘Méme si l'on ne partage pas du tout cette opinion, on peut In comprendre assez aisément. Russell et Godel “4 ne sont certainement pas les seule A préférer nettement fau deuxitme Wittgenstein celui du Tractatue, disciple direct de Froge ct exploitant & sa fagon, sinon convain- ante, du moins tout A fait ori ppotentiel philosophique révolutionnaire de Ia nouvelle ogique. D'aprés Hao Wang, « Godel a continué tout ‘au long des années a croire que la logique mathématique tait utile pour la philosophie parce qu'elle rend la philosophic plus précise et plus facile pour ceux qui ‘ne sont pas spécialement douds ». C'est peut-étre parce {que les Francais sont si convaineus d’tre particulié rement doués pour Ia philosophie qu'ils ne croient srénéralement pas nécessaire d'utiliser les services de Ia logique et considérent celle-ci comme bonne exclu sivement pour les AngloSaxons, auxquels elle tient liew de talent et qui ont remplacé, & ce qu‘on dit, Ia (raie) philosophie par la logique. Pour ce qui est de Carnap, Godel le soupgonne avoir discrédité la logique mathématique en en faisant lun mauvais usage, en la mettant notamment au service de ce quiil considére comme une entreprise de des truction de la philosophic. Une des raisons pour lesquelles Gédel est resté convaineu de limportance de la togique mathématique est le réle essentiel qu'elle joue dans utilisation de la méthode axiomatique, qui f toujours é6 sa méthode favorite pour la caracté sation des concepts, non seulement dans les sciences, zalement en philosophic. Mais Gédel entend par waxiomatisation » quelque chose de comparable & ce ‘que Newton a fait a un moment donné pour la physique et distingue rigoureusement le recours & la méthode axiomatique des tendances formalistes et convention. nalistes qui lui sont généralement associées dans Vesprit des philosophes. Il voit dans l'axiomatisation lun moyen d'appréhender de fagon de plus en plus Drécise des concepts qui sont déja 1a (ea position est ‘Sur ce point identique a celle de Frege) ; et il envisage 15 méme comme une possibilité & long terme la construe tion, pour la philosophie elleméme, d'une théorie axiomatique exacte du méme genre que celle que Newton avait réussi a donner a la physique. Il n'y a probablement pas de pays ot la logique mathématique ait souffert autant et aussi longtemps quien France de la culpabilité par association qui résulte de Vusage discutable (et, bien entendu, de surcroit systématiquement simplifié et caricaturé dans la plupart des présentations courantes) qu’en ont fait {1 un montent donné les néopositivistes logiques. Trop de philosophes, ont encore aujourd'hui tendance considérer le néopositivisme logique (ou, en tout cas, ce qu'il en reste) comme étant en quelque sorte In philosophie officielle des logiciens, ce qui est tout implement absurde. Entre le moment ol elle a été rattachée de facon un peu trop étroite a des programmes philosophiques pour lesquels les Francais n’éprouvaient 4 priori aucune espéce de sympathie et colui oi elle fini par ressembler extérieurement & une simple branche ddes mathématiques dont on ne voit pas trés bien en ‘quoi elle devrait intéresser plus que les autres le philosophe, on peut dire que la logique mathématique nla jamais eu réellement sa chance dans Je milieu philosophique francais. Si jai cité l'exemple — il eat vrai, trés particulier de Godel, c'est parce quill démontre de fagon éclatante la possibilité d'une tout autre conception et d'un tout autre usage de la logique que ceux auxquels on a Phabitude de songer en priorité et qui suscitent (co qui, du reste, ne signifie pas nécessairement, justifient) la méfiance et hostilité des philosophes. Selon Godel, la logique mathématique « n’ex* rien autre quune formulation précise et compléte de la logique formelle ». La logique mathématique comporte, @ ses yeux, deux aspects : « D'un cté, elle est une sectiou des mathé 16 iatiques qui trite de classes, relations, combinaisons de symboles, etc, au lieu que ce eoit de nombres, fonctions fieures géométriques, ete. De Tautre, elle ext tine science antérieure A toutes les autres, qui contient les iées et les principes sousjacents a toutes. les sciences. C'est dans ce deuxiéme sens que la logique mathématique « été pour In premiére fois congue par Teibnis dans sa Characteristen universal, dant elle aurait formé une parte centrale.» Diapré ce que fon sait de ss écrita philosophiques inédits, co que Geel propose dans certains d'entre four n'est en fait ni plus ni moins que le retour, par- dela Kant, & un programme rationalise d'nspiration fuvertement leibnisienne. Wang nous apprend qu'il fouhaitait utiliser In méthode philosophique. dont il avait trouvé exemple chee Husserl (an des rares Dlllosophes de notre époque auxquele il s'est intéressd de facon approfondie) « pour parvenir & un systeme de métaphysique qui aursit une portée comparable a celle de la monadologie de Leibniz, mais plus solidement fondé sur une intuition partageable et disciplinée». Slagisant de tout autre que Godel, une telle ambition pourrait faire figure aujourd'hui de simple curisité philosophique, Mais peut-étre faut-il réapprendre jus- tement qu‘en dépit de Kant ot de Wittgenstein (que Gadel n’simaitvisiblement pas beaucoup) et de cea a décidé dignorer comme relevant. sniquement. de Tereprit de Tépoque ». il est possible, meme aujour Abul, de considérer et d'évaluer Ia logique mathéma tique en fonction de ce que Ton peut appeler sa scgrande » tradition philosophique, celle de Leibniz, Bolaano, Frege et Godel Crest un fait bien connu que la France n'a apporté fsucune contribution notable & la. revolution « gal léenne » dont parle Rusell eta méme réusei a Pignorer presque complotement jusqu'a une date relativement éeonte, Tout ce qui pouvait étre dit sur les raisons historiques et philosophiques de cette anomalie I'a été & différentes reprises ; et il n'est pas nécessaire de revenir une fois de plus sur ce point. Pendant des années, la logique et la philosophie analytico-logique cont évoqué essentiellement pour les philosophes fran gaia Vidée d'une guerre de liquidation entreprise contre In métaphysique, et plus généralement contre Ia « vraie » philotophie, sans que les changements consi dérables qui sont interventis entre-temps, et qui sont rrestés pour'l'essentiel ignorée, contribuent en quoi que cosoit & ébranler ce préjugé aussi tenace que grotesque, Aujourt’hui, on surprend beaucoup certains philo- sophes frangais lorsqu’on leur explique quil existe une métaphysique analytique lorissante, dans laquelle I'ins- trument logique continue plus que jamais & faire In preuve de son utilité pour la philosophie. Il est vrai que les théoriciens de la fin de la métaphysique occidentale sont généralement si ignorants de T'état réel de In philosophie dans le monde et si persuadés ddu caractére inattaquable et définitif de leur diagnostic quill ne leur viendrait pas Vesprit d'essayer de le vérifier et quills en oublient parfois tout simplement Vaxiome modal élémentaire en vertu duquel tout ce qui est réel doit étre également possible. Comme I'a dit une fois Hintikka, ce qui est critiquable cher les philosophes est sans doute moins leur ignorance de la logique que leur ignorance fort peu soeratique de cette ignorance. Ce que Yon continue a lire, sous la plume de philosophes francais réputés, sur des résultats comme le théoréme de Godel est, de iagon ‘générale, tout bonnement affigeant. Wittgenstein dirait que, si 'on veut comprendre ce qu'une démonstration émontre, il faut regarder la démonstration. Mais les philosophes se contentent généralement de tirer des conclusions philosophiques parfaitement contestables une formulation approximative ou erronée du résultat. Liattitude des philosophes envers la logique mathé 18 matique est Ie plus souvent un mélange typiquement ambivalent de répulsion instinctive et de vénération ‘superstiticuse. D'un c8té, on refuse complatement la technique austire et rébarbative, qui n'a rien de ‘spécialement philosophique ; de V'autre, on considére ‘comme possible et méme probable que ceux qui ont réussi a In maitriser correctement et & acquérir une distance suffisante par rapport a elle aient accés A un monde philosophique mystérieux et redoutable dont Ventrée reste, en principe, interdite au profane, mais dans lequel on aimerait cependant pouvoir pénétrer de temps 4 autre (par exemple, lorsqu'il est question, justement, de résultats aussi prestigioux et révolution ‘naires que ceux de Gédel) sans avoir a payer lo prix ‘anposé pour cela Tl est Gvident — méme si cotte vérité élémentaire fest encore trop souvent ignorée — que le seul moyen de guérir les philosophes de leur complexe d'infériorité (ou de supériorité) et des réactions dagressivité qu'il fengendre est de les persuader d’acquérir un minimum de familiarité avec Ia technique logique elle-méme, dlapprendre a connaitre instrument avant de prétendre le juger philosophiquement. C’était la conviction pro: fonde de Roger Martin, a a mémoire duquel ce livre est fort justement dédié et dont on ne dira jamais assez ‘que, si 'enseignement de la logique a pu tre maintenu et développé en France et si Ia logique est aujourd'hui fenseignée en principe, sous la forme précise sous laquelle elle se présente actuellement, dans tous les départements de philosophie, c'est en grande partie & ses efforts que nous le devons, je veux dire a T'action quill a menée pendant des années avec une patience, lune humilité et une abnégation admirables en faveur de la logique et d'une véritable pédagogie de Ia logique ‘adaptée & un public philosophique mal préparé, souvent indifferent et quelquefois ouvertement hostile. Avant 6 moiméme un de ses collaborateurs directs depuis 19 le milieu des années soixante jusqu’a sa mort, je peux témoigner personnellement du fait qu'il a fallu partir presque littéralement de rien et se débrouiller, comme ‘on dit, tant bien que mal avec les instruments du bord Aujourd’hui encore, bien que le chemin parcouru depuis ait été considérable et que Ia situation soit, de toute Evidence, infiniment meilleure, Venseignement de la logique et de la philosophie de Ia logique en France continue a soulfrir cruellement d'un manque désastreux instruments’ pédagogiques appropriés. Le retard en matiére de traductions reste énorme, les bon ouvrages initiation, les, manuels et les recueils dexercices en frangais sont encore beaucoup trop rares; et ce qui existe est souvent mal adapté aux attentes et aux besoins réels, Je ne peux, dans ces conditions, que saluer avec ‘admiration et reconnaissance l'excellente Introduction & la logique que vient de rédiger Frangois Rivenc Dire que je recommande chaloureusement cet ouvrage serait rester nettement en dessous de Ia vérité. Je suis, convaineu qu'il deviendra rapidement un instrument de travail indispensable. Tl est lauvre d'un jeune enseignant de logique qui a 6t6 formé a 1a meiileure Geole et posséde les meilleures références, dont les connaissances techniques sont irréprochables et le jugement tout & fait sir ot que des années d’expérience de Tenseignement de la logique a des étudiants de philosophie rendaient particuliérement compétent pour cette tche difficile entre toutes : rendre Ia logique contemporaine accessible dans toute la mesure du possible & un public de non-spécialistes, Pour autant que puisse en juger d'aprés sa propre expérience de Vapprentissage et de Venseignement de la discipline le non-spécialiste que je suis (malheureusement) resté moi-méme, le résultat est d'une qualité exceptionnelle et constitue une réussite tout & fait remarquable. Puisque Frangois Rivene a mis en épigraphe de son livre une citation de Valéry, qui ne laisse aux hommes aque le choix entre Ia logique (au sens large) et la guerre, je ne peux que souhaiter en terminant que Ia parution d'un ouvrage comme le sien contribue, au moins indirectement, & réintroduire au sein d'une communauté philosophique qui, dans I période pré eédente, a préféré un peu trop systématiquement. Ia guerre & Ia logique et le terrorisme intellectuel a Fargumentation cet amour de la logique et ce gout de Ja preuve qui constituent effectivement une des formes de la politesse que se doivent les uns aux autres des fesprite supposés rationnels. Jacques Bouvent INTRODUCTION Ce livre s'adresse & un public de non-spéeialistes, particulidrement a des étudiante en philosophie et sciences humaines, qui ne sont pas censés posséder un Dagage mathématique important, mais sont désireux de maitriser les notions de base et les techniques ppropres a Ia logique mathématique. De la totalité de Ja logique, seul un champ fort étroit est traité, et ‘encore, bien stir, de maniére non exhaustive : ce qu'on appelle Ia logique élémentaire, en un sens précis du terme, c'est-i-dire cette partie de Ia logique ot les notions de « tous les » et « quelque » s'appliquent a des objets, baptisés « individus », plutdt quia des propriétés de ces objets ou a des classes contenant ces objets. Lrobjectif principal poursuivi par ce livre eorrespond un constat tiré d'une expérience d'enseignement de Ja logique a des étudiants en philosophie. Les difficultés susceptibles d'arréter un étudiant philosophe, quand il aborde Ia logique, ne sont pas essentiellement d'ordre technique ; attente qui est souvent la sienne tourne autour de lidée que s'il est un liew ot le maximum exactitude et de clarté doit prévaloir, Ia logique est cette discipline. Mais, d’autre part, les notions mises en jeu dés le commencement sont complexes, et phi osophiquement profondes. La déception, et les dif cultés qui s‘ensuivent, peuvent venir du caractére vague et approximatif du traitement qu'on leur a donné ; si bien qu'un relatif savoir faire technique peut reposer sur un flou conceptuel complet, un manque de ccompréhension des démarches intellectuelles accom. plies. Sans avoir naturellement Ia prétention d'avoir réussi & aplanir toutes les difficultés théoriques, j'ai tenté de clarifier les fondements (et les problémes) % philosophiques qui sous-tendent la construction de la Lj logique. Les traits caractéristiques de ce livre pro- viennent de ce souci : un développement assez long a réservé aux questions purement formelles concer: nant le langage introduit, afin d'accéder & une vue nette concernant les rapports entre langage ordinaire (dans lequel sont conduits les raisonnements usuels) et langage artificiel (formalisé), La question de la nature des variables, des traits distinctife de la « théorie de la quantification » en tant que maniéze de repré senter la généralité a été abordée dans le premier chapitre ‘de 1a1I" partie ; des problémes comme ceux du statut des lettres d’énoneé » (I” partie), ow des «symboles de prédicat » (II° partie) ont fait Pobjet de remarques aussi étendues qu'il était possible dans le cadre d'un manuel de ce format. Le lien avec d'autres points de vue accessibles au lectour frangais, en raison de Vexistence de traductions, a été précisé, et, partout ‘4 occasion so présentait, des références historiques et philosophiques ont été données. Bref, bien que ce livre soit une introduction a Ia logique mathématique, fon peut espérer que le lecteur sentira la présence Permanente, en arriére-fond, de cet ensemble d’analyses et de démarches qui constitue Ia philosophie de la logique. I! ne s'agit pas d’opposer une logique « mathé matique » & une logique « philosophique », mais de donner a la promiére In rigueur et la signification philosophiques qu'elle exige. Les choix opérés i 'intérieur méme du développement résultent d'un compromis (insatisfaisant sans coute, comme tout compromis) entre le souci de couvrir un champ relativement important et celui de ne pas ‘multiplier les dificultés techniques, entre le souci de Rénéralité et colui de simplicité ; ainsi, bien que le chapitre V considére des langages avec identité (et Gventuellement des symboles de fonction), ce point de vue général est progressivement abandonné, Lidentité 2% next pas trite : i n'a seblé que Ia complexité de In demonstration di Théoréme de complétude, cep. table i ome litait au premier ordre sana identi, devenait redhibitoire, relativement au niveau de onstruction mathématique adiisible dan ce Hire, ti Ton clargioat le point de vue a dee Inngages avec ‘donuts, Copendant, etude de procédures formelte de rouve fait Yobjt dan double teitement : en termes Ue syrtime dasiomen, et en termes de tableaux ana Iytiquee (Pune der rhisons de ce choix a até qui onlte pen amon connaiaece, do préeetation de la ‘méthode des arbres” diponible en fangs). Poor equi cat doa imitation prinipale du champ couver, file tient & la nature meme de Touvrage, @étre un fanuel introduction st los bases @w ealeul du premier ordre sont données dane wn capri « model Treoretic m,n Théorie des, Modelee ellesméme reste notre terre promise. Lenoir qui juste ce livre ext fue le lecteur, parvenn au terme de Forage et ayant fequis in maitrice des rudiment poureuive Par i tmame dane quelque manuel de théorie des modéles. Tes paseagen introduits par Te mot REMARGI peuvent sre sautée lors dune lecture rapide. Pus Fincrilement, plsieurs mois Gemmploi de ce irre ne porblen, sclon. dee tinéraiver plus ow moins Courts; le echéma cidessous ilontre cox différents trajets la vowe longue tant hus & droite que Ia vote sous 2 vill vii viz Les preuves des théorémes sont indiquées par Preuve. Des exercices simples (d’application immédiate des notions introduites) sont de temps en temps proposés au fil du texte, et présentés sous la rubrique Exercice. Le symbolisme adopté est le symbolisme usuel (@ cceci prés qu'il y a des variantes) et se conforme la plupart du temps Chang & Keisler, 1973, F. Rivenc, Premiére partie Calcul des énoncés ‘La togiatque et la premieeJogiaue forme onstrate de-fagon ‘srctementsymthetngue ‘Voile quill faut entre par a alo ext la promire logigue gui monte mathodiquement dt Simple au complese. © 1. Schole, Abrie der Geschichte der Logi, 9h nd fe" Baguase dune hitrre dele logigue, Aebier Mentsgne) CHAPIRE PREMIER Le langage pour le calcul des énoncés 1.1 REMARQUES INTRODUCTIVES A propos de sa premiére tentative pour dériver Varithmétique a partir de notions et vérités purement ogiques, Frege écrit « Pour éviter que rien dintuitif ne vienne s'introduire 1a a mon insu, tous les efforts devaient étre faits pour ‘que la chaine des inférences ne comporte aucune lacune. Tandis que jlessayais d'obeir a cette exigence de lamaniére la plus rigoureuse possible, je rencontrai un obstacle dans Tinadéquation du langage ; quelle {que fit Ia lourdeur des expressions que j’6tais disposé A accepter, au fur et & mesure que les relations: devenaient plus complexes, j'étais de moins en moins capable d’obtenir la précision requise. De ce défaut provient l'idée de In présente idéographie (Begriff ‘schrif. » Préface a la Begrifsschrift, 1879. Il est généralement admis qu'on doit a Froge la remiére entreprise de construction d'un langage for. ‘malisé. La logique symbolique, ou logique mathéma- at tique, n'est rien dautre que étude de In logique procédant par la construction d'un tel langage : on parle parfois a ce propos de méthode Jogistique (Church, 1956) : on ne confondra pas cet usage du terme “logistique » avec la doctrine suivant laquelle les mathématiques sont « réduetibles » a la logique. On. insiste souvent, pour justifier Ia construction un langage artificiel pour l'étude de 1a logique, sur Vambiguité, dans les langues naturelles, de certains mots essentiels destinds & représenter les connexions logiques : de 1a Tintroduetion de symboles spéciaux, au sens"défini sans équivoque, pour remplacer des locutions et des tournures dont les réles sont difficiles 4 cemner avec exactitude. Cette ambiguité proprement sémantique n’est cependant pas le seul motif qui conduit la construction d'un langage artficiel : pensons aux «ambiguités de groupement » que peut présenter un énoncé complexe, comme Si Dieu n’existe pas, tout est permis, mais l'homme fest ln mesure de toute chose, Plus généralement, V'intérét de Ia formalisation pourra étre éclairé par les remarques suivantes : D'une part, toute recherche logique introduit une certaine « stylisation » des formes grammaticales variées du langage ordinaire, sous peine de devoir multiplier & exces les formes de raisonnement admises ‘comme valides. On dira par exemple que les énoncés Il pleut ou il ne pleut pas. Un livre contient toujours une erreur ou certains livres ne contiennent pas d'erreur, Ou Intelligence divine pense, ou elle ne pense rien sont des instances de Ia forme d'énoneé P ow non P 32 cae bien que ce ne soit exactement le cas d’aucun des trois. Une telle réduction un patron commun de formes vvariées est aussi vieille que Ia logique elleméme ; ainsi dans lmuvre dAristote, des énoncés comme Si tous les hommes sont mortels, et si tous les Grecs sont hommes, alors tous les Grecs sont mortels. Si tout (objet) blane est inanimé et si tout cygne ‘et blane, alors tout cygne est inanimé. sont réduits la forme canonique du syllogisme (ici de la premiére figure) : Si A ost affirmé de tout B ot B de tout 1, A cet aifirmé de tout I (Premiers Analytiques, 1, 4.) D'autre part, il y a des cas of Von peut estimer a bbon droit que la ressemblance grammaticale est logi quement trompeuse : doit Vintérét de disposer d'un langage artificiel ob des constructions différentes mani festeront explicitement Ia difference logique. Considé- rons les deux exemples = Q) J'ai vu un portrait de Charlotte Corday ; Charlotte Corday est I'assassin de Marat ; done fai vu un portrait do assassin de Marat, (2) J'ai vu un portrait de quelqu’un ; quelqu’un, cst l'inventeur de la bieyclette ; done j'ai vu un portrait de l'inventour de Ia bieyclette. ‘Malgré la grande ressemblance de forme, Vargument (1) est correct (logiquement valide), alors que (2) bien ‘sir ne lest pas, Certes, un instant de réflexion dissipera Yerreur éventuelle dans ce cas simple, mais il est desirable de disposer de constructions telles qu'elles nous dispensent de faire appel & chaque instant & intuition (qui au reste ne nous serait d’aucun secours 38 dans des situations plus complexes). Pour déduire une conclusion de prémisses (ou pour vérificr qu'une conclusion présentée comme telle est bien déductible de prémisses données), nous n'aurons pas A réfléchir fu sens des énoncés, mais seulement & appliquer des regles de transformation explicitement formulées, et fen nombre relativement restreint, a des expressions constfuites selon des procédés uniformes et réguliers, In pauvreté des constructions admises selon les régles de formation rendant possible la restriction du nombre de regles de transformation. La construction d'un langage’ formglisé n'est rien d'autre que le développe: ment de cette idée simple Lientreprise de formalisation commence ordinaire- ment par la description et l'étude de la composante urement formelle du langage, abstraction faite de toute considération de sens, Tout d'abord, l'alphabet (parfois : le voeabulaire) du langage est spécifié par une liste des symboles qui seront ultériourement les seuls a étre utilisés (du moins comme symboles du langage). Ces aymboles, dite sym: ‘oles primitifs, peuvent étre en nombre fini ow infin: Siils sont en’ nombre infini, ils seront copendant présentés d'une maniére telle qu'on puisse toujours décider, devant un symbole donné, s'il s'agit ou non d'un symbole primitif du langage considéré. Une suite quelconque finie de symboles primitifs est appelée une expression (ce qui ne veut pas dire qu'une telle suite « exprime » un sens ! Le mot « expression » fest peut-étre malheureux ici : nous l'adopterons cepen- dant, tant son usage est bien attesté). Lorsqu'un symbole primitif figure dana une expression, on parle une occurrence de ce symbole dans l'expression, et sil y figure a plusieurs reprises, de 1a premiére, douxiéme, ... nidme occurrence de ce symbole. Le nombre d’oceurrences de symboles dans une expression 34 ¥ fest appelé la longueur de Vexprossion ; des exemples tirés du frangais peuvent aider a saisir ces notions simples : ainsi le mot francais « achat » comporte+il deux occurrences de Ia lettre « a », ot est de longueur 6. En second lieu, des régles dites régles de formation sont données, par lesquelles certaines expressions sont mises & part ot considérées comme bien formées (on pourra les concevoir, en gros, comme l’équivalent des expressions reconnties comme grammaticales d'une Iangue naturelle). Ces expressions sont parfois dites expressions bien-formées (ebi), ou formaules ; nous adop- terons ici ce demier terme par souci de brieveté. La éfinition des formules par les régles de formation sera telle que 1A encore, devant une expression donnée, on disposera d'une méthode effective pour décider si oui ‘ow non cette expression est une formule. La spécification d'un langage par sa base primitive comporte toujours la donnée d'un alphabet et de régles de formation. Selon les cas, et selon les auteurs, on considére qu’appartient également & la base primi Ja donnée d'un certain nombre de formules & titre de formules primitives ou axiomes ; et finalement celle de regles de transformation ou regles d'inférence, confor mément uxquelles, a partir de certaines formules considérées comme prémisses, une formule peut étre inférée a titre de conclusion (les mots « prémisses », ‘conclusion », « inférence », & cette étape purement formelle, n’ont que le sens que leur conférent Jes régles ellee-mémes : 1a notion de « conclusion », par exemple, peut étre dite purement ayntaxique, dans la mesure ot ‘ étre une conclusion » désigne seulement la propriété tre objenu a partir d'une formule ayant telle forme par une transformation conforme aux ragles). Bien que la construction d'un langage formel procide ‘sans que T'on attache de sens aux aymboles primitifs ni aux formules, on @ ordinairement en vue une interprétation (parfois dite : interprétation prineipale, 35 ou attendue),telle que, par exemple, certaines formules puissent étre tenues, sous cette interprétation, pour lune paraphrase convenable d'expressions du langage ordinaire, ou d'un langage « semi-ordinaire » (par exemple, des énoneés mathématiques). En général, la terminologie utilisée dans la description et Ia cl fication des symboles et expressions : « symboles d'énoneés », « connecteurs », etc., comme on le verra cidessous, préfigure dés ’étape formelle la signification fu la fonction qui leur sera attachée ultérieurement, Finalement, un langage formel auquel est associé une interprétation. par des régles sémantiques devient un langage formalisé au sens plein. EMARUE 1) Bn ce qui concerme les usages du terme « langage » dant co type do contexte, la terminologie n'est pas sbsolumentfixée, Certains auteurs décrivent comme un ‘langage » ce que Church (1956) appelle Te systéme logistique ou un ealeul non interprété (@'aprés Carnap, 1954), Le. le aystdme formé par Ia donnée des symboles primitih et des reglea deformation et de transformation, ‘abstraction faite de toute considération sémantique. Cot usage du terme « langage » s'écarte notablement de Yusage courant du mot ; on peut considérer qu'il fest plus naturel de concovoir wun langage comme un ‘ensemble de symboles avec lee rogles de formation dex formules, auquel est d'emblée attachse une interpré tation; los axiomes et régles d'inférence seront consi- érés ultériourement comme définissant la « logique » pour ce langage : dans In terminologie de Chang & Keisler (1973) par exemple, on définit, elativement & ‘un langage, un systéme forme, en stipulant dex axiomes et des ragles primitives dinféronce, Le lecteur s'apor- ‘ceva quen passant de la I" & la I" partie, nous avons ‘quelque peu profité de cette fexibilité du terme. 6 2) Bn wn sons ou un autre, un langage formalisé prétend exhiber, manifester, ov reproduire la structure ‘ou la forme logique micux que ne le fait le langage fordinaire. Il y a cependant différentes maniéres, de ‘concevoir la portée de analyse logique solidaire d'un ‘choix déterminé de formes de constructions, qui ne sont pas philosophiquement équivalentes. idéal au moins régulateur de la formalisation peut tre celui dun «langage logiquement parfait», qui rofletorat « comme un miroir » la structure logique ds ‘monde. C’était cortainoment le point de vue de Russell (et dans une certaine mesure celui de Frege) ; an le trouve exprimé ainsi sous le plume de Russell “Un langage logiquement parfait [..] serait comple tament analytique et révilerait comme un miroir la structure logique des fits affirmés ou nids. Le langage Construit dans Principia Mathematica est conga comme evant étre un langage de ce type. Il est. constitué une syntaxe et ne contient pas de vocabulaire; [mais] i'n la prétention détre un langage tel que, si vous lu sjouter un voeabulaire, vous aurer un langage logi fquement parfait.» (The Philosophy of Logical Atomism, 1918) En relative opposition avec ce point de vue, lee + motifs pragmatiques do simplification et de régularité peuvent tre mis au premier plan: le but de Pe enrégimentement » des formes linguistiques ordi- ‘naires dans une « notation canonique est essentiel- lement de permettre d'élaborer une théorie relativement simple de la déduction. Ce point de vue est ainsi ‘exprimé par Quine ‘La simplification de la théorie est un des moti principaux de la ténéralisation des artifices de notation ans Ia Togique moderne (J. Cest une question de stratégie que de conserver une théorie simple la od rnous le pouvons, et, quand nous voulons appliquer Ia théori & des énoneés particuliers du langage ordinaire, de transformer ces énoncés en une “forme canonique”™ ladaptée a la théorie. » (Word and Object, 1960, chap. v) a 1.2 LE LANGAGE ¥, Les symboles primitifs du langage sont if GAA fou symboles logiques, les deux premiers étant appelés respectivement : parenthése ouvrante et parenthése fermante, les autres connecteurs ; cet une liste infinie (plus précisement : infinie dénom. Drable) de symboles dénoncés ou atomes PATSP.A TS, Pd (ordre indiqué ici étant dit V'ordre alphabétique des tomes). Lee virgules de la premiare liste et les points de suspension de la teconde ne sont pas des symboles formels, mais des signes de ponctuation utilisés en éerivant ces symboles. Bien que le point de vue de T'interprétation soit absent des considérations de ce chapitre, la compré- hhension du lecteur sera facilitée par les indications données cidessous concernant la maniére dont il ‘convient de lire oralement les conneeteurs = a:mon Aree Viou +:6i «alors ++: ai et soulement si (Nous discuterons dans un chapitre ultérieur de la légitimité de cotte lecture des connecteurs envisagée comme authentique « traduetion ») Une expression de ¥, est une suite finie de symboles primitifs ; par exemple’ Po ha sont des expressions. Pour poursuivre étude de notre langage formel, nous avons besoin d'utiliser un langage dans lequel nous pourrons parler de notre langageobjet et établir 38 certaines de ses propriétés. Ce langage sera ici une partie du francais usuel, éventuellement enrichie de notations et de termes mathématiques dont T'usage se révélera utile : un tel langage sera dit un méta-langage, fou langage de Vobservateur (les termes « syntaxe », ‘langage syntaxique » (« syntaxlanguage ») sont éga- Jement utilisés, mais ordinairement lorsqu’on a en vue le traitement formalisé de Ia syntaxe elleméme). ‘Nous devons disposer dans le méta-langage : premié- rement de noms des symboles, expressions, et formules du langage objet ; et douxigmement de variables qui nous permettront de parler de maniére générale de symboles ou d'expressions d'une certaine forme (des variables dont les valeurs possibles sont les symboles ou expressions du langage-objet, ou dont le « domaine de valeurs » est constitué des symboles et expressions du langageobjet) ; bref, de constantes et variables syntariques. emanque Il est possible d'utiliser la convention familiére «suivant laquelle on obtient un nom d'un mot ou d'un symbole en insérant des quillemets de part et d'autre de ce mot ou symbole, ce qui revient a mentionner (blutot qu’a utiliser comme dans les contextos habituels) Te mot ou le symbole mis entre guillemets. Selon cette ‘convention, nous pourrons dire par exemple & propos de l'un des connecteurs du langage objet 0 «7 est un symbole Togique 1 est également possible @introduire dans le méta- langage des nom particulier: pour certains symboles, par exemple : «le signe de négation », ou en abrége «ng ». L’énoneé (1) pourra dee lors étre rééerit ainsi @ ng est un symbole logique En combinant éventuellement ces deux procédé, i ‘est possible de disposor d'un nom de touto expression 9 ee particulidre du langage objet, qui indique les eymboles ui constituent expression ainsi que Tordre dane Tequel ils se suivent (nom ou description structurale @une expression, selon Tarski, 1996). Par exemple, TVexpression du métaclangnge (6) expression qui commence par « (», suividu premier symbole d'énoneé, suivi de « A, suivi de ng, sulvi du troisime symbole dénoneé, suivi de « )» fest un nom (du type description structurale) de Tex pressjon du langage objet Aw On feat“enfin abrigor « Texprestion qui commence par x auivi de yo en: «(x — ybo, ce qui permet eerie (8) sous la forme © liipar0~« po] eonj) ng) ~« x») parF) fi le lecteur aura saisi que « par0» désigne « (» ‘parP » désigne «)», « conj » désigne «A», «4 pom Aasigne « p>, ete Exercice Verifier que dans les trois lignes idessus, Tusage des guillemets eat conforme la convention annon cée plus haut ! Quel que soit Fintérét théorique de Tuailisation de ‘ce procédé de construction de noms dans le cadre de ‘certaines recherches, il sboutit rapidement, comme le Tecteur peut le constater en (4), & des deritures diffi. lementlisibes La convention usuelle qui régit la formation de noms de symboles et dexpressions, et que nous adopterons ici, est la suivante 40 [ms SYMBOLES PRIMITIFS DU LANGAGE.OBIET SERONT UMILISES CONME NOMS D'EUXMEMES DANS LE META. LANGAGE ; ET LA JUXTAPOSITION DES NOMS SERA UTILISEE (COMME NOM POUR LA JUXTAPOSITION. (en d'autres termes : les symboles seront utilisés de fagon autonyme ; et pour désigner une suite de symboles, nous écrivons leur nom l'un aprés Y'autre ; sous cotte double convention, I"énoncé (1) de la page 39 pout étre réécrit simplement + est un symbole logique fet nous pourrons parler dans le métalangage de expression (p A "r) sans devoir la disposer de manidre isolée en milieu de page, typographie tacitement utilisée ‘comme équivalent a la'mise entre guillemets.) ‘Nous utiliserons comme variables ayntaxiques les lettres suivantes : F, A, «. pour des expressions quelcongues ©. ¥.%, ~ pour des formules queleonques a, éventuellement avec des indices souscrits, pour des atomes (dans Técriture avec indices, on ne doit ‘pas penser que «a, », «a,» (par exemple) renvoient nécestairement & des atomes © pour un connecteur binaire queleonque (c'est: dire n’importe quel connecteur & Vexception de ~). La convention qui préside a Tusage des variables ayntaxiques est du méme ordre que celle qui gouverne Tusage des noms : la juxtaposition de variables d’ex. pressions représente Ia suite constituée des symboles eo la premidre expression (ici indiquée de maniére ‘ind6terminée) suivis das symboles de la seconde expres: sion, ot ainsi de suite Enfin, les deux conventions peuvent étre combinées quand nous avons a représenter une forme d'expression, C'est-A-dire un contexte déterminé pour des expressions: zon spécifiées: par exemple, quand nous voulons parler de la suite constituée de (, suivie des symboles de @ a dans leur ordre, suivis de A, suivi des symboles de y dans leur ordre, suivis de ) ; sous cette convention, la suite mentionnée l'instant vera représentée par la notation, (aw cod les parenthises et le connecteur sont utilisés de maniére autonyme comme stipulé. (Cette convention fest structure}iement analogue au procédé de la quasi Citation [quasi-quotation] de Quine 1940, en ceei que Ia quasisitation revient constituer un nom du contexte déterminé, nom comportant des blancs oi sont insérés les variables. Mis & part la différence de notation — Quine 1940 utilise des demi-crochets ou « corner » pour signaler la quasi-itation, de sorte que In formule écrite plus haut devient Feaw la principale différence réside dans le fait que Quine n'opére pas avec un langage-objet artificiel et spécifié, mais que les variables g, Y, sont comprises comme indiquant de manire indéterminée des énoneés du langage ordinaire ou d'un langage semi-ordinaire). Exercice Expliquer pourquoi ni la notation «(ony ‘i mime, a défaut de la convention sur 'autonymi Ta notation toa) ne seraient utilisables (pour Ia seconde question, fon se souviendra de le rogle fondamentale qui préside 4 Tusage dee variables : peuvent étre de fagon sense substitués a des variables des noms des valeurs possibles de ces variables). 2 Nous allons utiliser ces conventions pour formuler les régles de formation de /, REGLES DE FORMATION (un atome est une formule (W) si, A, sont des formules, alors (xP), (F ¢ A) sont des formules ; (in) une expression est une formule seulement si elle est en vertu de (1) ou de (1). Exemples de formules Ww OF > 9), VP, PD, OP) Les rigles (0 a (11) peuvent étre considérées comme constituant une définition inductive de ensemble F des formules de ,, eM AnQue 1 y a deux maniéres équivalentes de transformer sette défnition en une dinition explicite de Fla premiére revient & considérer F de fagon « globale », par en haut»; 1) Soit A Yensemble des tomes, S Tentemble des symboles logiques, et B* lentemble des euitesfinies & liments dans AU 8; ‘Un sous-ensemble X de Et est dit dans ce contexte inductif si et seulement si (on abrégé : ss) il posatde les deux propriétés suivanter WAcx (i) si T, Ae X, alors (a0), (Pe A) eX La condition (a) signifie que X est cloe pour lex ‘opérations de construction expressions définies par 5.0 = ory (A= A Mh ete a LEMME LL Il existe un unique sous-ensemble de B* ayant les propriétés : 1) d'étre inductif ; 2) @tre conten: dans tout sous-ensemble inductif de Be, Preuve Considérons Tensemble I des sousensembles inductife de E* ; pulaque B* lubméme appartient BL, T meat pas vide, €t on peut considérer Frm 7) (Xs BS; X ost induct = (Pe BY; pour tout Kel, Pe X} Exercice Le lectour vérifiera Ini induetif, et que pour tout Xe I, On dit que F* ost le plus petit ensemble inductif, au song od il est inclus dans tout sourensemble induct do E* 2) La seconde definition procide de bas en haut Soit F< A et pour chaque entier n > 0 R= FUiGDsPeP) Ueda sack) Posone -UF, neN nese 12 r=F Prewve (On montre que : 41) F, est induetif, et done FSF: si [, A.¢ UR, il exite un entier k et un entier W tole que TeF, et AcF,; soit p~ max Ik, Kis alors (7 et (Fe A) eR, et done GN, Cedyer, 2) on montre par récurrence ordinaire que pour tout me N, FL © FY; finaloment Fy =F En vortu de cotte identté, on parlora simplement de ensemble F des formules du langage ‘Notons qu’en vertude la definition de F, tout ensemble inductif de formules est Tensemble de toutes lee formules. Ce fait peut étre utilisé pour prouver que toutes les formilles ont une certaine propriété : il walBt ‘en effet de montrer que Fensemble des formules ayant cette propriété ext inductif; doit le ‘HEoREME 3 Toute formule a un nombre égal de parentheses ouvrantes et de parentheses fer- antes. Preuve Leensemble des formules ayant ladite propriété contient les atomes (qui ont 0 parenthdses Duvrantes ot 0 parenthises formantes) et est clos pour les opérations do constructions de formules {qui rajoutent chague fois une ouvrante et une formants): cfest done un ensemble induetif = via la minimalité de F, est done Vensomble de toutes les formules, 13 LE THEOREME DE NON-AMBIGUITE, Le lecteur a sans doute déji T'intuition que toute formule complexe (i.e. : qui nest pas un atome) eat formée par application d’un connecteur, dit connecteur principal de la formule, & une ou deux (suivant les eas) sous formules ; et que, corrélativement, toute for. mule complexe est décomposable en sous-formules plus simples,; par exemple, In formule X@ Ag) > (CH) V (8 + py) ‘est formée par application du connecteur a “Pte @Ar@ (V6 op) et chacune de cos sousformules est formée respecti vement par application de et: ee v Oe ae oh eH py) Pour achever Varbre généalogique de Ia formule Initiale, notons enfin que les deux dernigres formules de droite sont formées respectivement par application de 4 et o™~ P (arbre s'achéve quand on est parvenu aux atomes) Il sagit & présent de donner un sens précis a cette intuition, de la généraliser, et de s'assurer que toute formule n'est décomposable que d'une unique fagon en sous-formules : en d'autres termes, qu'il n'y a pas dans Ie langage d’ambiguité de groupement (importance de ce fait apparaitra au chapitre suivant). 6 = DEFINITIONS 1) ¥ eat dite sousformule immédiate de @ ssi ou 9 = 64 (tl existe une formule x et un connectour binaire tals que © = (Ye 1) ov @ = ew. (Sie = 8, 9 n'a pas de sous formule immédiate) 2) W eat sousformule de ¢ soi: out) @ =v ‘ou (it) ¥ est sous formule immédiate de @ (04 (au) iLexiste une formule 7 qui est sous formule de @ et telle que ¥ est sousformule de x. (On notera gue la définition de « sous-formule imaé diate » ne présuppose pas celle de « sousformule » : Cest_au contraire cette demnitre qui. présuppose a promitre.) REMARQUE ‘Le lecteur qui serait inquiet de 'apparente cireularité do Ia clause (in) peut remarquer qu'il est possible de transformer cette défnition en definition explicite de la notion de eoueformule via la notion de chaine de formation, ‘Une chaine de formation de 9 est une suite finie de formules (9, — @) telle que'y, = 9 et telle que ‘chaque @,, pour 1 ate) 4) Soit le nombre d’occurrenees de connecteurs Dinaires dans une formule , et a le nombre occurrences dntomes ; montrer que pour Lut Nous pouvons @ présent revenir au Théoréme de non-ambiguité 49 ht LEMME [4 Tout segment initial propre d'une formule Lemme I.5 Aucun segment initial propre d'une for. comporte plus de parenthéses ouvrantes que de fer ‘mule n'est une formule, mantes, Preuve Preuve Par Th. 1.3 ot Lemme 14 1) Regardons le cas oi d{g) = 0: 9 est un atcine, et la proprité est (trivialement) vraie dane Ia mesure of @ 1's pas de segment initial ‘propre ; il n'en a done pas auquel la proprité THEOREME I.6 (de non-ambiguité, ou de lecture fasse defeut unique) : une formule ne peut étre décomposée que 2) Rogardons le cas oi d(e) > 0: @ eat alors d'une unique maniére en sous-formules immédiates, de la forme (ou (Wer) ‘Sig = (09) les segments initiaux propres de 9 sont 1¢ Preuve 20 . 3) Cv, 08 Y, est un segment initial propre Remarquons tout d'abord que Te cas of = dev Ow) = wen Oy est impossible, car alors y commencerait par 7, par hypothise de récurrence, ¥, contient un excbs Ge que les eles de formation excluent. de parenthises ouvrantes, dons il en est de méme Bn revanche, il nest pas immédiat que si pour le segment (np; par Th. 1.8, ¥ contient 28) = (100) sutant d'ouvrantes que de fermanter, sien que nae = guild oe ia ote femsile da to le segment (1 eontient une ouvrante en excts: gee — nity — ale asin done tous les segments initiaux propres de @ ont eis (69) est consttende dtmunigas couple tun excts douvrantes (il sufit de le constater a tinier pour lee lignes 1 ot 2) jupposons dans qua (ee¥) = (x0) et que néanmoins @ ¢ x; lors @ doit are segment initial propre de y, ou Ninverse, ce qui Exercice ccontredit le Lamme 15; done enn ‘Achever la démonstration (analogue) pour le cas restant, ie. @ = (Wen. — 5 51 ReMARgue ‘La méme formule pout bien sir étre considérée comme formée & partir de deux paires diférentos d'expressions si T= pe A = a) + Q), et si H= (pq), et © = g), alors Toa = Hoe pommément 9-9 mais Ie théorime concerne Ia décomposition en sous. formules, qui sont des formules. 1 résilte imimédiatement du Th, 6 que toute formule qui n'est pas un atome contient un unigue connecteur principal, qui est le connectour qui s‘applique & la sousformule ou qui relie les deux sous-formules de la paire dont 'unicité vient 4’tre montrée, Ainsi la preuve du Th. 16 peut étre convertie en tune procédure mécanique (un algorithme), qui permette de décider, une expression étant donnée, si oui ou non il wagit dune formule (cf. Vexigence formulée en 1.1 que ensemble des formules d'un langage soit 46 dable). Si,V'expression est une formule, la procédure reviendra a construire son arbre généalogique. La procédure s'appuie sur la propriété du connecteur principal : elle consiste done a chercher systéms ‘ment le conneeteur principal, et une fois celui-i trouvé (Ci n'y en a pas, la procédure peut s'arréter tout de suite sur une réponse: non), & itérer la_méme recherche sur les deux expressions ainsi isolées ;'arbre sgénéalogique est done construit du haut « vers le bas », (On suppose que le lecteur a une compréhension intuitive des termes « chemin » et « branchements » ; pour des définitions plus formelles concernant les arbres, ef. chap. Vill) Soit une expression donnée (a ce stade, il n'y a qu'un seul chemin sur Tarbre, et un seul branchement, constitué par expression elle-méme) 52 1) Si tous Jes chemins de V'arbre se terminent par ‘un atome, In procédure est achevée : réponse OUI! ‘Sinon, choisir le premier branchement & partir de la gouche ob figure une expression qui n'est pas un ‘atome. 2) Le premier symbole doit étre ( ; sinon, aller en 5. i le second symbole est “, aller en 4 8) Lire Tespresion de gruche & dota juay’a picked (ok Tt ue ees gant emcee S"Towninee odo fomuntes’o Fenpreion eo feeien cal eeat quo T nat canine an 87 Meche dee Sinn aller en 5. Le sete ot ie Bien alr on k Ouves an reverent, scrsa Breas roo 4 Yourction 4) Si7 est le second symbole, 7 est le connecteur incipal ; le reste doit étre T), sinon aller en 5; éerire T, retour Vinstruction 1 5), Réponse : NON ! On remarquera que Ia procédure ost effective, au sens i elle ne comporte qu'un nombre fini d'instructions, chacune de longueur finie; au sens également ot! Veffectuation de la procédure n'exige qu'un nombre fini de pas : en effet, chaque expression écrite sur une branche est plus courte que Ia précédente, si bien que la profondeur de I'arbre est bornée par la longueur de expression initiale. De plus la procédure décrite est unique, au sens oii on n'a pas Ie choix, a une étape donnée, des rigles a appliquer, ni des constituants auxquels les appliquer. 53 4 QUELQUES COMPLEMENTS SYNTAXIQUES, Les régles de formation du paragraphe précédent déterminent une fois pour toutes quelles expressions sont des formules, et il n'est nullement question de les modifier, Cependant, les écritures deviennent rapide ment difciles a lire, comme c'est le eas, par exemple, avec Ia formule : GB) «> @) ++ GA VP) A Ga) + OH) A titre’ de“« concession la britveté de la vie hbumaine et a la patience » du lecteur (Church, 1966), illest d'usage d'introduire des conventions permettant d'abréger la notation pour les formules, Ces abrévia: tions ne doivent évidemment pas étre comprises comme de nouvelles formules, mais comme des noms abrégés (da ragle générale d'autonymie étant maintenue) pour des formules. DEFINITION 1) La portée de“ dana (>) est ¥; 2) La portée de © dans (Wey) est la paire de sous- Formules ¥, 1. Conventions domission des parentheses 1) Les parenthdses extéricures seront systématique- ‘ment omises, si bien que nous éerirons : P>@>p) pour (a>) 2) Le connecteur + sera Gerit sans parenthise, la ‘définition de sa portée restant inchangée, i. opAq 54 abrége cp) Aa (Attention : 7p A q ne saurait dtre compris comme ‘une abréviation pour : ~(p Aq)! On dit parfois que 7 f la plus petite portée possible.) 3) On utilisera parfois un ordre de dominance entre connectours, qui, par rang déeroissant, est eo VM le connectour de rang le plus élevé ayant une portée plus grande, i. pAgVr—pes abrige : (@AQV H+ IAs (Attention : dans I'exemple donné & Tinatant, toutes les parenthéses pouvaient finalement étre omises, parce que In construction de la formule « coincidait » avec ordre conventionnel de dominance entre connecteurs le connecteur principal de la formule était le connecteur dominant, et il en était de méme dans chaque sous- formule relativement aux autres connecteurs ayant lune occurrenee dans Ia sous formule en question. Mais ce n’est naturellement pas toujours le cas, et certaines parenthéses ne peuvent pas étre supprimées ; regardons Ia formule (>aV9AD toute omission de parenthéses autres que les paren- théses extérioures reviendrait a former une abréviation qui ne serait pas l'abréviation de cette formule !) 55 Bxercice entifier la poriée de chaque connecteur en restaurant les parenthises dans les formes st vantes (rites en abrégé) FAESE WOON TE 4) Dans certains contextes (ef. chap. 11), il sera utile domettre les parenthdses en cas d'occurrences répétées de A ot V; Vériture pAgAr abrégera (Aq An Ja convention étant « de groupement gauche » ; en fait il se révélera sans inconvénient d’adopter la meme Geriture sans parenthése pour un « groupement & droite », ie. comme abréviation de Ia formule @AG@AD) Exercice Le logicien polonais Jan Lukasiewicz a introduit tune notation sans parenthise, qui consiste Introduire un connectevr devant la ou les formules sur Inquelle ou lesquelles il porte (notation dite ‘polonaise »); en outre il utilise les lettres N, K, A.C. E pour“, A, V, +, +», respectivement, de sorte que (par exemple) la formule (aq An + Op) +) dovient ECKaeNep 56 Rééerite les formules des pages 54 a 56 en oaton poloaie vo : CI. par exemple Lukasiowice 1984, oi ne sont cependant ‘introduits que Net CA titre do ‘connecteurs primitifs.) Il se révélera utile par la suite de disposer de la notion de substitution d'une formule & un atome dans tune formule ; In notation : a syal (qui, bien sir, n'appartient pas au langage-objet, mais ‘au métaJangage) sera utilisée pour désigner la formule qui résulte de @ par remplacement de toutes les occurrences de a par la formule y (qui peut étre ou ne pas étre un atome) Lopération de substitution est définie de maniére inductive 1) @ est un atome Siem asyal-¥ sig aS yol- + ttsigeaSyaime (Gi a n'a pas occurrence dans , le résultat de la substitution est 9 elle:méme). ve ow Exemple Sy PG = V8 + @ eV a) a Exerc - | Démontrer (par récurronce aur le degeé deg) que 8 4 @| est bien une formule, | Cette notation est élargie a la notion de substitution simultanée, de sorte que aaa, x wy ésignera In formule qui résulte de la substitution simultangedes formules,¥,.. (non nécessaiement distinetes) aux atomes'a,, a,, "., a,, dans la for mule @ ; (les atomes a, étant tous distincts), Le résultat de Ia substitution simultane sux atomes My By ay peut toujours étre obtont par ones A subttations successive de a masiges cece Soient by By... by les n premiers atomes dane Tense alphabétique nayant pas doceurrence dase la te amulles Vy, Yao» Vedi sont &intredutre dans la formes initiale; on substitue alors successivement be en fay yb, day puis ab, Yea b, i s Esercice Soit ts formule : (p + 4) 1D Berive expticitement : $ P% (y . I store 2 Montror qu'on sfotient pas le rtitat de a substitution simultane de qape deh tote £21 par des sustetonesuccesies ara Qi pps der Ag ni Torna ees Fréeaution mentionnée dans Taliake wees introduire des atomes sans occurrence dane es, formules a introduire, anangues ‘Une comparaison du point de vue adopté ici d'autres approches familidres au lecteur frangai (notamment : Quine, Logique lémentaire, Methodes de Tgique, et Kleene, Logique mathématigue) en raison, justement de Terstence de cen traductions peut contr bbuer & une meilleure compréhension Mest caractéristique de Ia méthode de Quine de ne pes se donner un langageobjet au sens strict, ie. un langage artficel spécifé, mais de gander en vue le langage ordinaire; plus précisément, des énoncés du langage ordinaire qu’on peut considrer comme simples fu sens oi ils ne sont pas euxmémes Composés 'énoneés, mais qui peuvent xe combiner pour former des énoncés composés suivant une certaine structure ite structure de fonction de vérté). A vrai dite i'ne agit pas exactement des énoncés tels qu'on leo rem contre dans Iusage habituel du langage, mai d’Enoneés apprétés par ces « opérations préparatoires » (cf «Mr Strawson, On Logical Theory », 1953) que sont Ia paraphrase, V'élimination des ambiguités et des lacunes do valeur de vérité, la réduction & une forme eanonique, bref les adaptations nécoseaires & Tapplication de la logique, En conséquence, les lettres «p »,« q», et les composé formés & partir d'elles ("equivalent de nos formules) ne sont pas des symboles du langage-objet, mais des abréviations d’énoneés queleonquen, ou mieux, « des ‘énoncés abrigés de manibre ambigué » (cf. Ontological Remarks on the Propositional Calculus, 1934); de méme Te aymbole «1» (ou un symbole fonctionnellement quivalent) est une notation breve pour le mot « non», le symbole « V » une nouvelle manitre d'épeler le mot ou», ete. Les schémas ainsi formés nont pas vérita: blement de sens, non pas comme les formules d'un langage formel en attente dune interpretation, ms plutot dans Ia mesure oi aucun moment les symboles rhe sont compris comme renvoyant (nommant dans le ‘eas des connecteurs, ou indiquant de manitre indéter- 59 rminge dans le cas des lettres «p », «q, ete.) A des tentités fonctions de vérit, « propositions» ou valeurs e vérité), Ce sont de simples instruments auxilisires, fet wa théorie de Ia déduection est ainsi reconstruite ‘comme un simple organon pour les énoneés » (Ontolo sical Remarks). Ueérieurement, les mots + valide », « équivalent », appliquent aux schémas ; et une vérité logique Ge. tun énoneé logiquement vrai) ext un énancé qui est une instance d'un schéma valide. Quand Quine parle en termes de « tautologies » (Mathematical Logic, 1840) ce terme s'applique aux énoncés euxmémes, et quand il Slagle des Schémas, Quine parle de « formes de tauto- Toes» ci au contraire, (f. chap. u)« tautologique » se dira des formules. Encore différente est la présentation par Kleene du calcul propositionnel ; A titre provieoire au moins (comparer Logique mathimatique § 1 et § 39 ol est Introduit un langage formel comportant dee variables e propositions), sa méthode d'exposition est la sul vante: les lettres éerites eur Ie page (qui sont chez Kleene dee capitales romaines de la fin de Valphabet aa ley des minuscules romaines utilisées ici) ne sont ppas les ymboles du langageobjet, mais des noms éléments du Tangageobjet, les noms des formules simples ou atomes du langage-objet, Le langageobjet luiméme n'est pas spécifié, au sens oi: nous ne savons pas quols sont sos symboles ni ses formules simples. ‘Tout ce que nous savons, c'est que ce langage contient des énoneés déclaratfe, désignés justement par les lettres « P », « Q», ete, Geant donné que deux lettres différentes désignent deux énoncés différents; quvaueun de ces énonets n'est composé autres énoncés du langage, coci afin d'assurer Tunieité de décomposition de toute suite fine de symboles ; que bien que nous ignorions leur structure interne, ils sont. construts une maniéve telle quis sont susceptibles @avoir une valour de vérité déterminée, ie, détre vrais ou faux Le langageobjet n'étant. pas spécifié, il nous est Toisible de penser quill s'agit d'un langage « symbo 60 sie» ot gui content Ios connecteur #1», «V2, a at es noms peuvent slors fie lntoduie entre fiers romaine aie nous ot aul eile de Jeter que le langageshje ext une pate conven Eithcnc mice ot roglce due langue naturelle» (ou Pareconattn Tent dela methode de Quine, ct TS connecteus peuvent tre alor congue comme ee oma dans Te meta langage, des tourmures correspon antes de a langue naturel En relation ave les consiérations sémantiques du choptre sulvant, of Ton consiére dient distri Steins de valeurs de wri asignant tani la valeur Yat tant la valeur Faux su mime éaoncé ou ame, IC ectour peut vinguiter dela eohérence de ce point evr et re rears gino tre reprenetent tfomment) des énoncis dtorminés, cw enoncts ont Sre'valou de vento fixe une fit pour toute: ie Se ot wei, soit faux ani ne sauraint re tant Ssterce comme vaie etait comme fk 1A cette objection, on pet eependantrépondre ave cette aration » deur valourde veri et purement GGincnigue: au. seas ob lle eet relative & note ‘Brorance du contenu de con énoncén En raison de Eiecgerance nous sommes libres do ls teduire de toute en manibvee yomibls pa de Enon fangais (gut cur sont vis ou faux de mnie Bx) que now ‘Serves janice contdérer comme simple dans Te dre dune recherche ddterminge; In notion de dst fon de velour de vr sur Ten atomes peut alors st comprise comme Fequvalent« mathénatigue» de cette cede traduction |A propos des atomes (qui soient compris comme les lettres mémes de notre langage formel Z,, ou comme les énoneés désignés par ces Tetres) on parle parfois de paramétres, plutot que do variables; plutdt que de le concevoir comme « prenant dee valeurs», of « in quant de maniére indéterminégo » des objets qui sont {Hts leurs valeurs, on let congoit alors comme suscep- tiblesd'uneinterprétation, queleonque mais déterminée, 6 Crest ainsi que nous allons les considérer au chapitee ' > prochain. Un morale a tier de examen de ces diveriee Possibilités ext que nous pouvons choisir selon nos Préfirence,& condition cependant dy wor clair dane Cuapimee ‘Tautologies, la relation de conséquence (tauto)logique IL1_ UNE SEMANTIQUE POUR LE LANGAGE On considére un ensemble {V, F) A deux éléments its valeurs de vérité, respectivement le Vrai (V) et le Faux (F). Il importe peu, d'un point de vue opératoire (du point de vue du calcul), de savoir co que sont au juste ces éléments, et 'on pourrait aussi bien considérer ensemble (0, 1} ; cependant, si Yon veut que le caleul mérite le nom de calcul logigue, il est plus naturel de penser que les atomes sont susceptibles de prendre la valeur Vrai ou Ia valeur Faux. REMARQuE 1 est également indiférent, dans ce contexte, de considérer les deux valeurs de vérité comme des objets Togiques, ow comme des propriétés qui peuvent étre fattachées aux atomes. Le premior point de vue est cohérent avec T'idée que les lettres « p%, «4, ote font des variables susceptibles de. prendre V ou F ‘comme valeurs ; mais il nous engage A tenir les énoncés ‘qui peuvent tre substitués aux variables lors d'une application de la logique @ un argument donné, comme des noms dune valeur de vérité:c'était Ia position de 6 Frege que les énoncés sont des noms du Vraii ou du Pau. ‘A défaut de cette hypothése, on peut dire simplement que nos atomes peuvent étre affectés de la propriété tre vrais, ou Weétre faux, ce qui rend bien compte de la possiblité de les traduire en énoncés dun langage, énoncés dont seule la valeur de vérité nous intéreses “important est qu'en ne considérant que deux valeurs de vérité, nous falsons nétre le Principe de bivalence, selon Ieguel tout énoncé est sit vrai soit faux (il n'y 8 pas de troisieme valeur de vérité, qui pourrait étre, par'exomple, Vindéeerming), Libkasiewice (cf. Lukasiewics, 1990, Appendice) a afirmé que Ie principe de ivalence, comm principe Togique fondamental, remontait plutét aux Stoiciens qua Aristote ‘Omnis enuntitio aut vera aut falea est » (Chrysippe, cit6 par Cieéron), Une distribution de valeurs de vérité sur les atomes une fonetion BLA > IV,E) associant done V, ou F, & tous les éléments de A (.. tous les atomes). Une distribution de valeurs de vérité est évidemment queleonque : Ie logicien, en tant que tel, n'a pas & connaitre de la vérité ou de la fausseté factuelle de tel ou tol énonet ‘A chaque connecteur est associé de plus une appli cation définie de la fagon suivante (nous Inisserons de ‘c6t6 pour ‘instant Ia question de savoir dans quelle mesure cette definition du «sens » des connecteurs refléte usage ordinaire des locutions qui leur ont été associées par anticipation), ‘Au connecteur (unaire) 7 est associée application TVR) 1, FE définie par : WY) = Ret eH =v 64 ne confonsdra pas 7, qui est un symbole de 2, et Ae, qui est applies ‘> par interpret ~ tion) “A chaque connecteur binaire est associée une appli cation : eV, FY + V, F) ‘ces applications sont définies par la table a ve = |e W) v v v v 5 F v F F ,V) F v v F ®P F F v v (Checune des colonnes de cette table est souvent ite «table de vérité » du connecteur auquel Pappli: tation définie par Ia colonne est associée) Considérons a présent une formule, par exemple ( — @), et une distribution 8, dont nous savons que Bip) ~ V et 8(a) = F (nous verrons tout & Vheure Gui est sans inconvénient dignorer les valeurs des futree atomes pour cette distribution). A Ia. paire ordonnée (V, F) Vapplication associée au connecteur = coordonne Ia valeur F (cf. 2 ligne, 3 colonne de Ta table): nous dirons que cette valeur est la valeur, pour lo distribution 8, de In formule (p +9). En Généralicant a partir de cet exemple, nous simerions Pouvoir parler, & propos de nlimporte quelle formule, fe la valour de cette formule pour une distribution de valeurs de vérité donnée. Autrement dit, il nous faut définir une application BF WV,F tisfasse les conditions suivantes = qui 1) quelle soit une extension de 3, ie. pour chaque tome Ba) = 6(a, 6 2) quielle «respecte les tables de vérité » des connec. tours, Le, Blow) = “wl Blived] = e*TBW), Bod) 8) que Ia valeur d'une formule pour une distribution donnée ne dépende que de la valeur pour cetie tribution des atomes ayant une occurrence dans la formule, Parvenu A ce stade, le lecteur est peutétre déji convaincu. qu'une telle application existe, qu'elle est unique, ef que de plus elle est calculable, at sens od, ‘en appliquant de fagon itérée les tables des connecteurs, fon peut éveluer de proche en proche les sous formules une formule a partir des atomes jusgu’a obtenir Ia valeur de la formule pour une distribution donnée (ou pour une restriction d'une distribution donnée aux tomes ayant une occurrence dans Ia formule). Et intuition ne Ie trompe pas Ezemple d'évaluation dune formule pour une dist bution de valeurs de vérité (connue sur ses atomes) par caleul « de proche en proche » en remontant dans arbre généalogique de la formule : ©. ® |e LAL © ©® ® ® . valeurs de yérité des atomes pour Ia distribution suaidénée sont inscrites en Tetren cerclées sous les {en remontant nous calculons Ia valeur de wart) et de“ pour cette distribution, et ainsi de jusqu’a obtenir la valeur de la formule initial Ta pratique des caleuls, on convient inserire Waleurs sous le connecteur principal des sous les, si bien que le calcul peut étre présenté sur ‘ane seule ligne @Vas+0A 79 VVFVEFVFFV Ezercice fvaluer Ia méme formule pour la distribution qui donne a p, @, #5, respectivement les valeurs F, . RV. Le théordme suivant semble done extrémement plau- ble fil s'agit d'une version sp6eialisée d'un théoréme {général concernant les définitions de fonctions par Féeurrence) ‘TugoreMe II.1 Pour toute distribution 5 de valeurs de vérité, il existe une unique fonction 5 : F ~» (V, F) Satisfaisant les conditions 1) et 2) mentionnées p. 65-6. Preuve On construit « par morceaux », pour chaque centier n> 0, une extension 8, de 6 a F, (ch section 12) : a = your n= 0,5, = 85 < tne. formule "e_apparenant Fe, (as appurtenant A aucun F, pout k <1) st salt “ayroit (ep ol Wet xe Fs on dit done 8204 partir de 8, de Ta ante suivante = dine Te premier cas 5. dane te secon © by Wed) = 6.0.8.0) (cemarque :Tunicité de déomposition do tet ‘Thaoume 18) enrantt que 8, (@) eat detnie Ane maitre unique par de 8) On considere alors 5 = 84, 5 satsut eidemment fs conditions 1) et 2): reste 4 montrer quelle est unique Soit B= F — (V,¥) aatsanant es conditions 1) e)ssupposone’ #8 som peat plore considrer Te ‘plus pote enter p ot Bet w divergent» ter le plus petit entior p el que ge Fr at Fe) 4 Bee); comme B ot B sont toutes deur dee rtenains dep > 07 il exete done un eter tal que p= a4 et tl que y= We ° rials: 30) = 54) By) gh done aus? BW) = 6) =) = Sow ct de mime pour te cas ot @ contradiction ot fnalemet = 6,0) od aot une LEMME IL2 (ou Lemme d’évaluation Te lemme montre que la condition 3) p. 66 est également satisfaite) Soit une formule @ comportant les atomes 4, ot doux distributions de valeurs de v telles que 8(a) = 8(a),1 < i < ne. Set coincident sur les atomes de @) 5 alors : Be) = Kio) cy (Wey), 00 Yet Le Fs i Bxercice Démontrer IL2 per récurrence sur Ia longueur ae 9. - Caleuler Ia table de vérité d'une formule, cest évaluer Ja formule dans les différents « cas possibles », ie. ‘pour toutes les distributions de valeurs de vérité. Le Lemme 11.2, aussi évident qu'il paraisse, a pour consé- {quence cruciale qu'il n'est besoin de considérer qu'un nombre fini de cas, et qu'il s‘agit done d'un calcul au sens strict. Une formule ne comporte en effet qu'un nombre fini d’atomes, chacun d’eux étant susceptible ide prendre 2 valeurs ; en « identifiant » les distributions ui coincident sur les atomes de la formule (plus ‘précisémont : on les regroupant en classes d’équivalence ft en confondant & dessein chaque classe avec une distribution, il y aura, pour une formule & n atomes, ® distributions (classes) différentes & considérer. Exemple : pour une formule comportant 3 atoms, il ¥y aura 2 = 8 « cas & considérer, done & lignes dans In table de vérité de la formule (par exemple) : p> @V0) pla[rvlaVr] p> @vn vivivjel v Vv vivir|F| v v vielvjPF| v v virlFlF| F v Fly|v|v| v v F\v|Fiv] v v FlFlv{v| v v Flrlriv| F F z Exercice Calculer les tables de wérité des formules Ap) = + Oa Vp) p>@>p) @eaArG@>P Que remarquez-vous ? IL2_TAUTOLOGIES ET SCHEMAS DE TAUTOLOGIES: Difinitions « 1) une distribution & de valours de vérté satisait une formule @ ssi 5(p) = V; 2) une formule @ est satisfiable ssi il es tine distribution 6 telle que Bi) {une formule @ est une tautologie (ou : est tautolo- giquement valide) ssi pour toute distribution 6, Keg) = Vila demibre colonne de sa table n'exhiborn donc que V sur toutes les lignes 4) une formule @ est une antitoge (0% contradictoire) ssi pour toute distribution 8, (p) = F ; 5) une formule est neutre asi elle n'est ni une tautologie, ni une antilogie. te (au moi ) Liexpression : «@ est tautologique» sera abrégée ke On peut done classer les formules suivant le schéma suivant 70 Non-valides Tautologies Neutres Antilogies Satisfiables Le terme « tautologie», pris en co sens, remonte Wittgenstein 1921 ‘Die Satze der Logie sind Teutologien » (Tractatus, 6,1). Wittgenstein feiaait copendant un usage plus large ie ce mot qui recouvrait au moine également la notion 4e formule valid au sens de I” parte : les tautologies sont dites par Wittgenstein « vides de sens » («sinn- Tos»), au sens oi elles « ne disent rien », ne contiennent pas information sur T'état du monde. ‘Las tautologies correspondent dans notre langage certaines « lois» ou vérités logiques : par exemple, la formule (pp) peut étre compriae comme exhibant I forte logique de Ténoncé Sil fait jour, alors il fait jour (principe didentité stoicien, cité par Cieéron, Premiers Académiques). Selon le Lomme IL2 et les remarques qui le suivent, Ja question de savoir si telle ou tale formule donnée ‘est une tautologie admet une réponse par oui ou par rnon au terme du calcul de la table de vérité de la formule : un tel calcul seffectuera en un nombre fai de pas, et la procédure suivie peut étze explicitement ‘écrte de sorte qu'on puisee exécuter ls instructions ‘de maniére entidrement mécanique (en ce sens, nous 'avons pas complétement décrit ici la procédure de calcul @'une table : par exemple, certains choix concer- n nant Fordre dans lequel évaluer les sous-formules ont été laissés & initiative du lectour). Quand on dispose ‘une procédure de décision (du type calcul d'une table, par exemple) pour une claste infinie dénombrable de ‘questions appelant une réponse par oui oa par non, on 1, eb @ = 7: Bq) = FEO) = 316) Hyp. de récurrence = Box) | = 5(@) ——_Dét. do substitution |) Exercice ‘Achever la démonstration pour le cas ot (10). * RENARQUE, Bien évidemment, la réciproque du Théoréme 113 fest pas vraie! La formule (p ~> @) n'est pas tautolo- e ue, alors que S + @) est une tau i /a4e 8 , 4p ( ~ a est une tautologie. Exercice \Vérider Ia dernidre affrmation ! Montrer sans calculer sa table de vérité, mais fn utilisant la Théoréme IL3 que hk 49) + @V) + +9) (Guggestion : utiliser Vexercice p. 70) m eprésente usuellement 1a liste infnie des ta es obtenues (en vertu du théoréme) par substi des formules 9, ¥, 7, ete. aux atomes d'une fe par un schéma de tautoiogie, 'esvavdire par ‘expression contenant des variables ayntaxiques ; ‘exemple, Ie schéma ove te toutes les tautologies qu'on peut dériver substitution a partir de pap Test bon que le lecteur soit familier avec les achémas odiquée ci-dessous ; lee noms donnés & ces achémas T gent inspirée der noms dea tautclogies correspondantes “dans Principia. Mathematica, et des suggestions. de (1858). (Aucune signification particuliére n'est attachée & ordre dans lequel ils sont numérotés) De-W-9 Principe de simplification De-e P. didentite Devo P. du tions excl dre 70 Loi de double négation e710 Loi converse de double négation Ore +0 oi complite de double nég. DoW W> 0 => 2 Bde transitivité de Pimplication B+ WD) + (+> @ > 2) Loi d'auto-distributivité de implication 9 (p+ ¥) + GY) Loi de transposition (ou de contraposition) _ 10) 79 + (@ >) 6 11) (@ +70) +70 P. de reductio ad absur. dum 1) @ += DHWAW> 0 Bxportation-Importation Bene “« Réflexivité » de «+ 1) @ Woo) «Symétrie» deo (ou ccommutativits) WeErWeno Gono D « Associ » dew Diautres schémas seront introduits ultériourement. ‘Tuforeme ILA (Modus Ponens) Sik 9, ct (@ + W),alors ty Exercices # Démontrer IL4 (suggestion : Supposer que ie Ly a done une diibtion @ all gue (Y) =; examiner lew consequences de cette hypothe... ' Soit g une formule neutre : prouver que par deg substitutions appropriges de formes aux atomes de 9, on peut abtonir soit une tautologie, ‘exemple simplo une distribution qui. satisfait la ormule, puis une distribution qui la fasif ; pour la promitre distribution, que fautil substituer aux tomes qui ont Ia valeur vrai [respectivement : la valeur faux} pour faire en sorte que la formule ainsi obtenue ait toujours la valeur Vrai ? méme ‘question pour le second cas ; généraliser) 4 Sans faire de table de vérité, mais en utilisant 6 Je fait quiune formule de la forme (@ + W) est fausee dans un seul ets, prowver que K@ = (P=9 40-9) Gariante de « Vattaque sélective remontante » de Quine, 1860, chap. vi). En utilisant le méme fait, montrer que : F WpVa>prg ee. ¥@+a>G>P) | Gate: la notation « H @ » exprime : «@ n'est pas jem seen) PARIS f is =| Ntédiatheque .8_LA NOTION DE CONSEQUENGE: (TAUTO)LOGIQUE epSeEneine Dans un passage célébre du Ménon, Platon fait parler Socrate en ces termes “Voici ce que j'entends par “en partant d'une hhypothése” : c'est un procédé analogue & celui qu’em ploient naintes fois les géométres pour envisager une question comme colleci, quand, & propos d'un espace, fon leur demande par exemple si, dans le cercle que voici, il est possible d’inserire lespace triangulaire que voila. A cette question un géométre répondrait : "Je ne sais pas encore si cet espace est dans les conditions voulues ; mais il est @ propos, je pense, en vue du pprobléme posé, de faire une sorte d’hypathése, du genre de celle-ci : supposé que ledit espace soit (tel ot tel). {elle conséquence en résulte.” » (Le Ménon, 864 - 81a, trad. L. Robin) Bt de son cdté, Aristote défint le syllogisme (dialec fique) comme «un discours dans lequel, certaines “Phoses tant posées, quelque chose dautre que ces 7” zz données en résulte nécessairement par le eeul ‘ees données », (Premiers Analytiques, 1,1, trad. Tricot) it de ues jusifient la définition que nous allons donner de expression « telle formule est conséquence (tautodlogique d'un ensemble de formules » : la restric. tion « tautologique » insiste sur le fait que la définition n’épuise certainement pas le contenu de la notion intuitive de «conséquence »: nous en _verrons. un exemplp au début de la II* partie, Conformément a cette restriction, quand nous aurons montré au chap. 1v ‘qu'un énoneé en langage ordinaire est conséquence logique d'un autre énoncé en appliquant simplement In définition donnée ici, nous dirons plus explicitement| ‘que cet énoneé est conséquence (tautojlogique, ou cconséquence au sens du calcul des énoneés de autre énoncé ; ou (ce qui revient au méme) que ce dernier {implique tautologiquement le premier énoncé (dans les termes de Quine = « implique vérifonctionnellement »), En dépit de cette restriction, la justification de la définition réside bien dans Ia remarque de Platon (pour reprendre l'exemple du Ménon) que si les deux hypo théses : ~ La vertu est un savoir = Tout savoir est objet denseignement sont veaies, alors s'ensuit la conséquence ~ La vertu est objet d’enseignement ou, en d'autres termes, quill n'est pas possible que les deux premiers énoneés soient vrais et le troisiéme faux. Deenstriox Soit un ensemble de formules ; une distributio de valeurs de vérité 8 est un modile de ¥ ssi satisfa simultanément toutes les formules de 2. 78 ¥ un ensemble de formules ; est consequence Mlogique de E ssi tout modele de ¥ satisfait ¢. ZRe "Je fait que © est conséquence (tauto)logique de © (ou, une autre expression, le fait que ¥ implique flautoflogiquement 9). suas IL§ (Adjonction de prémisses) SIE @,alom 2; yk @ (ote : 1a notation «5.5 Yo» abrige : « Ut») Tia preuve, évidente, eat Inissée en exercice ; remar quer que Ia réciproque west pas vraic! (Contre exemple ?) Lumar IL6 + 9 ssi OF @ Preave | 2) Soit F : suppocons que O ¥ ; alors il ‘existe une distribution qui est modole de O et ‘Qui ne satisfit pas 9, ce qui contredit hypothise. 2) Inversement, il sift de remarquer que toute distribution est modéle de 0 (quelle formule de © n'est pas satisfuite ); donc si OF @, toute distribution satisfait REM ARQUE: Le Lemme IL6 rend justice de Vapparente ambiguité de usage de la notation « »; nous pouvons méme, 79 rétrospectivement, comprendre les occurrences de “o> comme des eritures abrégées pour «OF om. Cortains auteurs (Enderton, 1972) préftrent @éfinir le notion de tautologie & partir de celle de conséquence (tauto)logique: sont des tautologies (par défintion) les formules conséquences de 0. LEMMETILT @ ssi pour tout ensemble 3 de formules Ere Preve 1) Soit kg: supposons que pour un ensem ble E, Ef g f alors il existe une distribution qui fest modtle de E et ne satisfait pas @, ce qui contredit hypothe. 2) Inversement, il sufft de remarquer que st @ fest conséquence de tout ensemble, @ Test en particulier de ((p V 7p) (par exemple). LEMME IL8 (« Bx falso quodlibet sequitur») E n'admet pas de modéle ssi pour toute formule @ : Eke (note : d'un ensemble qui n’admet pas de modéle, on it parfois qu'il est « contradictoire » ow « inconsis- tant »: il serait préférable alors de préciser « séman. tiquement inconsistant », pour ne pas confondre cette notion avee celle, syntaxique, d'inconsistance : cf IF partie, chap. vu). La prouve, évidente, est laissée en exercice, 0 TL Eb @ ssi E; 7 n’admet pas de modile. Aécoule directement de la définition de la ide conséquence (tauto)logiqu “Si est un ensemble fini de formules (ceul oe na prendre en compte du point de vue de lapplication, a logique a des raisonnements conduits en langage ire), Ct $1 Os ys om Gye sont les éléments de E, notera 95 Geom BY fe fait que EF Yi E ~ (gh, on éerira simplement oFY tre wt ion pet toujours se ramener a Hiravect statue de consdirr le foraulea da Z, fu Tunique formule qui est la conjonction de ces formules.) ‘tutortme 11.10 (Théoréme (sémantique] de la dédue tion) YD. gk Ya @ +H Dy Gy on By OEY $54 0, Bp oor Qh > W (note : 1) n'est évidemment qu'un cas particulier de tmis en valeur pour faciliter Ia compréhension.) |, Monde des petimisacswintervenant ps done la définition de « >, on peut se contenter de considérer des ensembles de prémisses OIL E = 1 eon Gy Gy) LE’ = EVO, 1) Soit © H ; suppotons que 3’ (9, + W) a alors i existe une distribution 8 qui est modile || de Tot ne satisfit pas (o, -+ V), ie. telle que || B(o,) = V, et 5 (y) = F; cette distribution est done un medéle de Z qui ne satisfait pas ce ‘qui contredit "hypothése. | 2) Réciproquement, si E (9, + y), tout rmodéle de ©’ qui satisfait 9, satisfait Y; done tout mode de E satisfit Ye. EE COROLLAIRE, Pour n > 2, Py Py om Dyan oY 81 FO, > Co (yy >, > Who) Prewve Par n applications de Th. 1.10 En vertu du Corollaire IL11, le problime de Géterminer quelles formules sont conséquences (tauto)logiques d'un ensemble fini de formules revient tau problime de déterminer quelles formules sont des tautologies. (C'est en vue du corollaire que nous nous commes limités, dans la démonstration du théoréme de la déduction, a des ensembles finis, bien que le théoréme soit également vrai pour des ensembles infinis de formules,) Done, eu égard a Ia remarque de la p. 71, pour un ensemble fini de formules, le probléme : Ero? est décidable. B a En vertu du mime ehéordme (et de son coroltaire), fi evient au méme de considérer Ia logique des énoncés fomme une recherche systématique des tautologies 0% Comme une investigation portant sur Ta relation do feonséquence (tautovlogique. Selon les auteurs, tre de ces pointa de vue est privilégié quand il agit de caractériser la logique ; on trouve par exemple fous la plume de Quine dea remarques comme celleci "eComme toute science, 1a logique a pour but la ‘poursuite de In vérit, Ce qui est vrai, ce sont certains Enoneés et la poursuite de la vérité,cest Veffort pour ‘séparer les énoneés vrais des autres, ceux qui sont fur. » (Quine, 1950, trad, fr M. Clavelin.) ‘Comme préalable & la caractérisation des vérités Togiques, nous avons considéré comme donnée Ia notion générale de véritg, Nous avons simploment distingus Tee vérités logiques des autres...» (Quine, 1940, Introduction) Représentatives de T'autre point de vue sont les ‘caractérisations suivantes de 1a logique “La logique étudie Ia relation de conséquence entre Jes prémisses et la conclusion d'un argument correct. » (Mates, 1965) Ou encore “ ‘La logique symbotique est un modéle mathématique dele pensée déductive [..]». Les questions qui la foncerent sont: «1. Que sigaifie pour un. énoneé Jensuivre logiquement™ de certains autres ? 2. Si un énoneé #ensuit logiquement de certains autres, quelles rmothodes de preave sont nécessaires pour établir ce ait (Bnderton, 1972) (On peut penser que la préférence pour ce dernier type de caraetérisation est lige & Vattention prétée au fait que Ia logique intervient essentiellement dans ta rise h jour des connexions entre axiomes et théorémes 83 Wo dans les théoriesdéductivesfrmalisées ou en voie de farmalisation, comme logue aousyacente» tung lying logic» de ces théoriee + ett ea place tone ‘rile parm ls theories déctive Le premier point de vue (éinglé plus hast per les citations de Quine) peut ttre motive par le deat Se | "éduire les notions « Hoigues v analyte inconie tance, conséquence (« entasment ») ala notion fd mentale et supposée plus claire do-vérté logiques un tel progzamme ext expliite chor Quine, par exemple dans article « Me Strawson on Local Theory Si plaid, rit Quine, pour que ia caractennation de ‘la partée (wscope ») de in Tovigue, celle ae Mr Strawson, en termes d'anaiticit wot dbendonne au profit ume caraterisation en termes de vente et de vocabulaire togique»-On reir aa dan cot cedse , Philosophie de la logique, chap (p75 de Te tzad.fnngaie) Plus généralemert. le ir de woulier Jn parenté dela logique avec Te thdories au sens uel Bit 6tre matvé par le «graduaisme», comme there ( de Tesentolle parenté épiatémologiqie dee scene syias ppheiues emprigs, comme ne drat ine) et dee sciences plus proches une: postion centrle& Vnuéieu de notre = orgniation Soncep —— 1) (dapté de Kleene, 1967: pour ta notation sabrégée « @* », ef, Théareme IL.3) Prouver que'si: 9 F alors @* yt 2) Montrer a partir de la défnition de «# » ue st Mohr p30) | Fr Poe EY a Fa eee alors: 9. (Gransitivité de) { (Adapté de Church, 1958) Sous te nom de sc iloginney hypothe logis Bie fpetins, «dlecines In lgigoe tmiicanalle Feomnsisant cone eles certain noire ds {amas inlérence, par exemple Modus Ponens Si, alors By A ; done B Modus Tollens: A, alors By non B, done non A. ‘Modus tollondoponens A ou B non A done B Modes ponendo tollens: A ou" Bs A; done non B" ‘ilemme simple construct: si A, alors Csi B, lore ©; A ou Bi; done C ‘Dilemme simple destruct: wi A, alors B lors C non B, ox on €; done non A. Tx letres A,B, GD indiquent des places of des énoncés peuvent étre ntrodute; en relation avec (), on se demandera si « ou» doit ere pris futons «inclusf» quel cas il pout Bt rendu par « Vo, ou au acne exchanif («un ou Tautre, “Ionia pas lo dou A la foe», auquel eat on dott Te rendre par ‘une formule plus complexe aquelle®) om admettra de plus que. ws lores. est 8 prendre au sens de. Timplcation Iaatérielle, fe. quil pout tre rendu par «~» et (que «done »inlat In signification de » (0 Bertola schémasdinfrence correspondants pour le langege 1, (ur le todole dee geritures fe ce§ 13) (a) erze le tautologiescorrespondantes (a0 Vier par tous lee moyene dlponibes que tea schémas d'inference sont valides (Corrects). L2 wen effet lee prémisses impliquent. (auto) Togiguement In conelsion. A (Cuarrree L'équivalence (tauto)logique 11 LE THEOREME DE REMPLACEMENT Les deux formules : 3(p A 79) et : (1p V a), bien que différentes, ont un point commun : pour toute distri- bution de valour do vérité, valuation de l'une donne Ie méme résultat que Tévaluation de Tautre ; cette propriété est a ln fois théoriquement importante, et d'un grand intérét d'un point de vue pratique. DaFINITION @ est (tauto)logiquement équivalente & Y ssi, pour toute distribution 8, 3(@) = HW). ive, aymétrique, et transitive, ie. qu'il s'agit d'une relation d'équivalence (a sens centre formules. Si l'on regarde & présent la table de Vérité du connecteur +», il est clair que : og vos (+ W) (note : on ne confondra pas copendant I'affirmation [dans le méta-langage] que ¢ eq ¥, et la formule (qui rest 6videmment pas une affirmation !]:(g ++ 9); pour Séviter ce gonre de confusion, certains auteurs (Quine, 87 Carnap, 1958) ont introduit Y'usage de parler du « bi conditionnel », plutét que de « Méquivalence mats rielle» & propos de +2). Nous donnons ici une liste (non exhaustive) de schémas de tautologies qui peuvent Stre eompris comme autant affirmations concemant l'équivalence de cer taines formules Lois dansociativité 16) PAWAY A OAWMAD M@VWVrsceVWVaD Lois d'idempotence 18) (@AQo@ WO VOog Lois de disteibutivite DeAWVD + @AWV@AD (de A par V) BW OVYAD =@VYAWVD (eV par A Lois d'absorption (ou de développement DWOEAG@VHso BDeV@AWre Lois de De Morgan : 24) Xp AW O@ VW) 25) 0 V Wes O@ AW) Expressions de connecturs en tenmes autres connec 2) @ = WH CoV W 29 (@ + Wee AW 8) (9 WO WA +0) 29) (9 = W) (9A WV Ge AW) Lois de négation 30) U9 + Ws (= Y) 3) 0 + WO AW formules équivalentes on peut penser qu’elles ingeables (Carnap, 1958), au sens ot si @ formule d'une formule quelconque, et si ¥ est lente & 9, le remplacement de @ par Yn'affectera Pévaluation de la formule initiale, et ce pour quelle distribution de valeure de vérité Esercice 4 \Vérifer V'afirmation précédente en considérant | te formule * PAr (p> a@V (rq) puis on calculant la table de vérité de la formule ebtenue en y remplagant (p -+ q) par (7p V a) Crest cette intuition que confirme le autonéwe 111.1 (ox Théordme de romplacement): Soit @ une formule contenant comme sous-formules ‘une ou plusieurs occurrences de (ce que nous noterons: ‘9ly>) et soit gly une formule obtenue & partir de Gly par emplacement d'une ou plusieurs occurrences de y par W’ (noter que la notation « @/,» est ambigué, Puisgu'l n'est pas précisé quelle, ou” quelles, occu ence(s) de ¥ dans @ sont remplacées); 5i Veg V, alors oy 9 Oly. Prewve AIntuitivement, on pout dire : puisque Weg ¥, le calcul de la table de g|, & partir du caleul de 80 Ysera identique au calcul de la table de gy & |) partir du calcul de ¥) La démonstration rigow- |) rouse, par recurrence sur le degré de, et laisse fen exercice au lecteur (qui notera que la sous |) Tormule ¥ peut étre @ elleméme). | COROLLAIRE TIL2 Si @/y et Veg W', alors F ely Le Conoisame IIL2 peut dtre utilisé pour montrer qu'une formule est une tautologie en la dérivant d'une tautologie déja connue par remplacements successifs de formules intorchangeables. Dans ce cas, il ost usuel de disposer les différentes formules obtenues & chaque ape les unes en dessous des autres, cette disposition illustrant 1a transitivité de la relation eq ; éventuel lement, on mentionnera a droite de chaque ligne de la dérivation la « Loi » (ef. tautologies 16 a 31) qui justfie V'écriture de la formule figurant sur la ligne. (« Méthode de la chaine » de Kleene, 1967.) ‘Exomple : On veut prouver : F peg + @V@ AGP Va) Si Ton ne voit pas demblée de quelle tautologie cconnue on peut dériver cette formule, le mieux est de we livrer a une démarche « tétonnante » (heuristique) fessayant tous les remplacements possibles jusqu'a tomber sur une tautologie connue (en général, Vintui tion met sur la voie des bonnes transformations!) Dans co cas, la dérivation proprement dite correspond tune lecture «de bas en haut» de Ia suite des formules (P+ DAG p) Va) A OPV a) ar 28 ; PVA ACAY D) + V7) A OPV deux foi — @V WA CPV 9) + (VW ACV a) i de commutativité de A et de V (82 et 33) deux dernigre ligne est une tautologie connue : ‘sehéma 15, - | Bxercice |, Berire 22 et 88, Le. les Lois de commutativité © | ae det dev. © | Sur le motte de Vexemple ci-dessus, montrer a) pga ICP Vw) | 8) pV eo A) esanaue Le Théordme de remplacement illustre (ou souligne) un fait qui r’a pas manqué de frapper Ie lectour : dans toutes les constructions admises dans notre langage, Ia valeur de vérité d'une formule complexe ne dépend que de la valour de vérité des formules qui la composent. ‘Autrement dit: Jes modes de composition admis dans notre langage cont wéifonctionnels au sens oli «une fagon de former des énoncés composés a partir dénoneés composants est dite vérifonctionnelle si les composés ainsi formés ont toujours des valeurs de vérité corres: pondanter aussi longtemps que leurs composants ont des valeurs do vérités correspondantes » (Quine, 195), ‘On dit aussi que les contextes of figurent des énoneés sont (ou désignent) dans ce cas des fonctions de verité plus précisément dans le Langage construit ici, & chaque 4. connectour eat associde une fonction de vérité (ane fonction boolgenne, ef. ci-deasous § 2) a Le. vont! ey nat nl et at am sition est explicite chez Froge, cf. exemy em heats Epc ity BE tere sere te rao (Sin ts rhc tts Seca + fervient ‘dans leurs compositions de Pensées asec, monn ra lt dere 7 elete “Si dans une composition de Ponsies ‘ip méme valeur de vérité, In composition te Feet arrive souvent que le terme « extensionnel» 0 tls en relation avec des contexts 0b hoeeent objets, (dane Texel Animal rsionnable nak fect pas In valeur de vi We Terenen emplacement, de méme on ‘coder, fe 2 aux intensions (attribute, propositions, signi: . ie confonira pas, enfin, le fait que les modes de ition considérés ei, sont extensionels au eens sé plus haut, avec ce qu'on appelle.parfois le cipe Wextensionalité (ou Ia Those d'extensionalits) tal quil est formulé par Wittgenstein, Tractatu, 5.4, ‘qui consiste,semble--i,& alfirmer que les contextos | apparemment intensionnels comme «A eroit que p» “doivent étre analysés de maniére A dssiper ce qui n'est “ gulune illusion (cf. Russell, Introduction aus Tractatus, et Ramsay, The Foundations of Mathematics), i nous faisons & présent un retour en arriére vers ;schémas 26, 27, 28, nous pouvons les eoncevoir, via ‘Théoréme de remplacement, comme des régles fimination : par exemple, a partir d'une formule tenant n occurrences de -, n applications de 26 et ‘Théoréme de remplacement permettront de dériver “une formule équivalente A Is formule initiale mais d’oi > aura été 6liminé. "Pour la méme raison, les Lois 24, 25, 0 et 31 peuvent ‘tre comprises comme des régles de limitation de la portée de ~): chaque fois que dans une formule nous | encontrons une occurrence de devant une paren. ‘thise, nous « rentrons » 7a T'intérieur de la parenthése ‘au cours d'une application de l'une de ces Lois (et duu ‘Théoréme de remplacement). Finalement, des applica | tions itérées des Lois 24 a 31, ainsi que de la Loi 6 {p. 75) réinterprétée comme regle d'élimination de>, doivent nous permettre de trouver, pour toute for- mule 9, une formule équivalente & 9, mais qui présente la propriété remarquable de ne comporter que les connecteurs binaires A et V; de n'avoir que des 7 dont Ia portée est limitée aux atomes. 4,01 peut ramasser ces réflexions dans les deux Fésultats suivants rosacea 8 THEORENE LILA (ou : Loi de De Morgan généralisée { it une formule quelconaue dont los seuls conse teurs sont A, V, et 7 ; et soit @* la formule obtomn partir de @ en interchangeant A avec V, V aves A ot i chaque atome avec sa négation ; “ e 9 eg ote au yu de Ia Lilet ph simple enten Malas «chau atomeeohangeavee seen en un sens large, i.e. : chaque a remplacé par 7a, of haaue a remplacé para (en toutes tes secrete conoLiatni IIL4 Pour toute formule 9, il existe ule Gauivalente &, ob ne figuren us la eae connecteurs A, V, et et ot" et limitémay sie? ees hehe «7 limité aux atomes » est une Abréviation utile de : « seuls des atomes . 1a porte de toute Ten accurencos denne a Prouve de U1L3 (Par sieve srt ongueur de 1 Pothive de ILI est que g ne content ai DM) = ety =a lors 9 = a = 6, done “ep 9" ne 699 | 2g) > 1,9 = 0s odnervons es dana v= ar hypothise de récurrence wer v oa yea 0" 94 * Faq) > eto ns | preuve est ls mime pour le cas of @ ‘bservons que dans ce cas. v0 ne = AD a0 ea OY VW par 24 Aw ea WV 2) par hypothe de récurrence et Th {ae remplacement nego Soit done une formule @ ; par les régles 'élimination 2% et 28 (ou 2), nous obtenons une formule 9 qui satisfait,"hypothése de TIL : (nous pouvons convenir @éliminér a cette étape toutes les occurrences de par application de la régle 6); finalement. chaque fois que nous rencontrons, en partant conventionnellement de la gauche, une occurrence de devant une paren- thise, nous éliminons cette occurrence en appliquant TIL3 (Cest-Acire en faisant subir & la formule dans la ortée de cette occurrence de > Ia. transformation Aéerite dans Ie passage de @ Ag" dans l'énoncé éu théoréme). La procédure s'achéve quand 7 est limité aux atomes. Exomple : soit la formule +9 V 8) AG +e As) éux applications de 26 donnent la formule (équiva Tente): %

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