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De la gouvernance des banques islamiques au Maroc Razane CHROQUI LAMSAD, Ecole Supérieure de Technologie de Berrechid Université Hassan 1“ - Ser Maroc La finance islamique apparait de jour en jour comme une alternative intéressante & la finance conventionnelle. Les Etats, qu’ils soient d’Orient ou d’Occident, sont de plus en plus nombreux a s’y intéresser. Face a ce développement, il est devient primordial de s'interroger sur les dispositifS en termes de fonctionnement, de produits et de mode de gouvernance, & mettre en place pour que les bangues islamiques puissent atteindre leurs objectifs en termes de performance. Le mode de fonetionnement et de gouvernance est bien évidement présentera des particularités et des caractéristiques dans la mesure oi elle doit respecter d’autres principes (charidatiques). Dans le présent travail, nous présentons les spécificités de: banques islamiques en termes de principes et mode de gouvernance, Nous relatons lexpérience marocaine dans ce domaine, I - Fonctionnement et mode de gouvernance des banques lamiques Le fonctionnement des banques islamiques repose sur les principes dictés par le Coran, la loi islamique (chariaa), sa jurisprudence (figh) et sa tradition (sunna). Ces principes se basent sur «un droit de propriété » fondé sur le travail, ’héritage ev/ou Véchange, sur une utilisation juste du capital, sur un rapport équitable des cocontractants face a Tincertitude et aux risques (spéculation hasardeuse et dangereuse), sur la conformité des projets finaneés aux préceptes de I'Islam et sur Fadossement des financements & un actif ré La banque islamique intervient directement dans les différentes opérations dans lesquelles elle « participe » ou elle « finance », La rémunération 4 percevoir dépend de Ja nature de son intervention dans lopération : copropriétaire, locataire, commergant, etc. Ce mode de fonctionnement est justifié par le réle attribué 4 la monnaie dans Vislam ; la monnaie n’est qu’un moyen d’échange et non objet de transaction. Les régles auxquelles obéissent les bangues islamiques se résument en I- interdiction du riba,de gharar et du maysir, des investissements illicites et 2- le partage des pertes et des profits 3- ainsi que l’adossement de toute opération financiére a un actif tangible. Les banques islamiques doivent offrir ses produits et ses services tout en respectant 4 la fois les contraintes imposées par la gouvernance des banques conventionnelles et les principes édictés par la chariaa, Les principaux produits bancaires islamiques se (Moudaraba et la Moucharaka, présentent selon qu'il s‘agit d’un contrat de soci d'un contrat de vente (Mourabaha, le salam, \'jar, \'Istisnaa) ou d’une opération sans contrepartie (Algard-hassan). Ces produits ne sont que le fruit de la mise en place d’un ensemble des principes de ‘gouvernance imposés par la chariaa. Ces principes reposent sur un droit de propriété uniquement fondé sur le travail, I’héritage et/ou I’échange, sur une utilisation juste du capital et sur un rapport équitable des cocontractants face a l’incertitude et au risque. Ils ont pour objectif d’assurer la viabilité opérationnelle des institutions et d’accroitre Ja valeur & long terme pour les actionnaires. Ainsi, il nous parait judicieux d’analyser les contraintes aux quelles feront face les banques islamiques a la lumigre des régles de gouvernances additionnelles, 4 savoir: 'asymétrie informationnelle et la réglementation bancaire 1. La mise en place et application des régles édictées par la chariaa, particuliérement interdiction du riba, affecteront I'ampleur de cette asymétrie informationnelle. Par exemple, dans le cadre de la Moucharaka et la Moudaraba (des ar contrats_participatifs dre informationnel intensif et a forte exigence de surveillance), Ben Daoud (2013) affirme que I’intermédiation participative offre une solution aux problémes d’asymétrie d'information ex ante (probléme de sélection adverse). Les engagements de la banque islamique lors des contrats de partenariat (Moucharaka et Moudaraba), constituent d’importants signaux. et indicateurs informationnels de la réalité de ’entreprise. Le choix des projets affecte non seulement la rentabilité de la banque mais aussi les rémunérations de ses déposants-investisseurs. Quant aux problémes d’aléa moral, il se pose plus dans le cadre de la Moudaraba (relativement & la Moucharaka ou les partenaires interviennent dans la gestion du projet’). La banque serait amenée 4 imposer des contraintes supplémentaires et & engager plus de cofits de contréle. L’agent n’est pas complitement supervisé et le niveau de son effort ne peut pas faire objet du contrat. En effet, les motivations de entrepreneur 4 des agissements frauduleux sont plus fortes dans la mesure oi il ne citatives » subit pas de pertes. Ahmed (2002) affirme que des clauses contractuelles « i imposant des pénalités en cas de mauvais comportement peuvent résoudre ce probléme asymétric informationnelle ex-post. Toutefois, les financements basés sur les principes des 3 P s’inscrivant dans la durée peuvent bénéficier de la réputat mn, et par conséquent la surveillance peut devenir auto-réalisée. Plusieurs auteurs considérent que les régles de fonctionnement des banques islamiques instaurent un niveau de confiance plus élevé et qui est en mesures de réduire les problémes d’asymétrie informationnelle (Khalil, Rickwood et Murinde, 2002). [Cstcur ffime qu la surveillance constiue une parti intgrante de Vinteméiationpatipative. Fle permet de surmon er ler problemes

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