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Impact de la législation fiscale sur

l’évaluation des entreprises


marocaines

Mohamed AL MAACHE
Professeur à la faculté des sciences juridiques
économiques et sociales d’Oujda, Maroc
Mail : maache8@hotmail.com

Bouchra EL KHAMLICHI
Doctorante
Laboratoire Universitaire de Recherches en
Instrumentation et Gestion des organisations
FSJES-Oujda ; Maroc
Mail : b.elkhamlichi@hotmail.com
Tél : 0641073473
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 150

Résumé
Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines
L’évaluation de l’entreprise regroupe un ensemble de concepts et de
méthodes, dont la finalité principale est de donner une valeur aux actifs d’une
société et à ses titres, Il existe plusieurs méthodes, dont les principales sont les
modèles actuariels, les approches comparatives et les méthodes patrimoniales.
L’évaluation de l’entreprise est influencée à plusieurs égards par la fiscalité, en
effet les dispositions de la législation fiscale marocaine qui concernent
l’évaluation de l’entreprise ont des impacts sur la valeur de l’entreprise, certaines
de ses mesures sont mineures et engendrent uniquement des écarts de
trésorerie, d’autres peuvent avoir un effet plus important. De ce fait l’évaluation
d’entreprise dans notre pays reste fortement conditionnée par l’aspect fiscal des
choses. Par ailleurs, l’objectif de notre recherche est de présenter
théoriquement et empiriquement, l’impact de la législation fiscale sur
l’évaluation des entreprises marocaines.
Mots clés : Evaluation d’entreprise, méthode patrimoniale, méthode
comparatives, méthode DCF, goodwill, législation fiscale, contrôle fiscale

Abstract
Impact of tax legislation on the assessment of Moroccan companies
The Business valuation is a set of concepts and methods, whose main
purpose is to give value to the assets of a company and its securities. The main
methods are the actuarial ones, the comparative approaches and patrimonial
methods. The evaluation of the company is influenced in many ways by taxation,
In fact the provisions of the Moroccan tax legislation that affect the company's
evaluation have impacts on the company's value, some of these measures are
minor and only generate cash differences, others may have a greater effect.
Therefore the company valuation in our country remains heavily dependent on
the tax aspect. Furthermore, the objective of our research is to present
theoretically and empirically, the impact of the tax on the evaluation of Moroccan
companies.
Keywords: Company Valuation , patrimonial method, comparative method,
DCF method , goodwill , tax legislation, tax control.

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 151

Introduction
L’évaluation de l’entreprise est un exercice très complexe, auquel sont
confrontés les professionnelles des banques d’affaires, de l’ingénierie financière
et ses principales composantes (Capital-investissement ; Capital-risque ; LBO ;
Fusions/acquisitions et introduction en bourse) ainsi que les analystes financiers
et les trésoriers d’entreprise (Cherif M, 2007, p : 7). Elle est considérée comme
une activité très délicate, dans la mesure où elle fait appelle à de nombreuses
disciplines : la finance, la comptabilité, la stratégie d’entreprise, le droit et la
fiscalité.
L’évaluation de l’entreprise regroupe un ensemble de concepts et de
méthodes, dont la finalité principale et de donner une valeur aux actifs d’une
société et à ses titres, elle s’effectue selon un processus qui s’inscrit dans un
environnement économique donnée plus ou moins complexe et plus ou moins
formalisé (Palard J-E, Imbert F, 2013, p:15). Il existe plusieurs méthodes, dont les
principales sont les modèles actuariels, les approches comparatives et les
méthodes patrimoniales. La valeur d’une entreprise dépend non seulement de sa
capacité à générer des bénéfices, mais également, de ses caractéristiques
financières et opérationnelles (Cherif M, 2007, p: 7). Elle. Selon l’activité de
l’entreprise et les objectifs recherchés par son propriétaire, la ou les méthodes à
mettre en œuvre seront différentes d’une entreprise à l’autre.
L’évaluation de l’entreprise est influencée à plusieurs égards par la fiscalité.
En effet dans notre pays la valeur de l’entreprise sert de base d’imposition au titre
de plusieurs impôts à savoir, les droits de mutation, et les impôts sur plus values
dans le cadre d’une transmission d’entreprise ou encore d’autre régimes
particuliers (Fusion, scission, apport partiel d’actif…Etc). Dans ces situations
différentes, l’administration fiscale collecte des impôts calculés en pourcentage
de la valeur déclarée ou cédée, Son objectif est de vérifier que la base taxable n’a
pas été sous-évaluée ni les droits correspondants indûment éludés. Par ailleurs
l’administration fiscale procède à des évaluations d’entreprises, ou est susceptible
de vérifier des évaluations d’entreprises effectuées par les contribuables ou leurs
conseillers (Pierrat C, 1990, p : 241).
Les dispositions de la législation fiscale marocaine qui concernent
l’évaluation de l’entreprise ont des impacts sur la valeur de l’entreprise, certaines
de ses mesures sont mineures et engendrent uniquement des écarts de
trésorerie, d’autres peuvent avoir un effet plus important. de ce fait l’évaluation
d’entreprise dans notre pays reste fortement conditionnée par l’aspect fiscal des
choses. Par ailleurs, la problématique de notre recherche est la suivante : Dans
quelle mesure la législation fiscale influence-elle le choix des méthodes
d’évaluation pour déterminer la valeur de l’entreprise ?
Dans cet article on va tout d’abord traiter les différentes méthodes
d’évaluation de l’entreprise ensuite on va étudier les différentes mesures de la
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législation fiscale marocaine en comparaison avec la législation fiscale Française,


qui peuvent influencer l’évaluation de l’entreprise que se soit à travers des
opérations ordinaires ou extraordinaires.
1. Approches de l’évaluation de l’entreprise
Au cours des trente dernières années, l’évaluation de l’entreprise a connu
de profondes évolutions, dans un environnement économique et financier en
constante évolution, et sous l’influence de la structuration de la théorie
financière (Palard J-E et al, 2013, p:19).
La tradition dans le domaine de l’évaluation de l’entreprise était plutôt
comptable. Celle-ci est restée pour longtemps l’apanage des experts comptables
confrontés des problèmes de transmission d’entreprise, de succession, etc.
Progressivement, le domaine de l’évaluation de l’entreprise a quitté le champ
exclusivement comptable, pour intégrer explicitement des concepts venus du
champ de la finance. Ainsi, il existe plusieurs approches d’évaluation de
l’entreprise à savoir : Approches comptables, approches financières, approche
comparatives, et les Approches économiques.
1.1. Approche patrimoniale ou comptable
L’approche patrimoniale considère l’entreprise comme une juxtaposition
d’actifs et de dettes, qu’il convient de valoriser indépendamment les uns des
autres (Thauveron A, 2002, p:175), la méthode patrimoniale est présentée comme
consistant à additionner la valeur des différents biens composant le patrimoine de
l’entreprise et à en retrancher les dettes ou sommes dues à des tiers (Pierre F,
2004, p :68). Par ailleurs, l’information de base sur le patrimoine d’une entreprise
est fournie par la comptabilité. Le bilan propose un inventaire complet des biens
possédés et du passif accumulé.
Cette méthode statique fondée sur les actifs ne constitue pas la méthode la
plus appropriée pour valoriser les entreprises. Elle est souvent utilisée pour les
entreprises en phase de maturité, achetées pour leurs actifs et leur savoir-faire et
non pour le potentiel de croissance de leur rentabilité. Les techniques employées
peuvent conduire au calcul de : l’actif net comptable, l’actif net comptable
corrigée.
1.1.1. Actif net comptable (ANC)
Le point de départ de l’approche patrimoniale est le bilan de la société à
évaluer, un arrêté des comptes doit alors être réalisé afin d’établir un bilan
intermédiaire à la date de réalisation de l’évaluation (Thauveron A, 2002,
p:175).L’actif net comptable est calculé après divers retraitements et
reclassement des postes du bilan, selon la formule suivante suivant:

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Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 153

Actif net comptable = Actif réel  Passif réel


1.1.2. Actif net comptable corrigé (ANCC)
Selon cette méthode, L’évaluation de l’entreprise n’est plus réalisée à partir
des valeurs comptables mais à partir des valeurs réelles. Il s’agit donc d’apporter
un certain nombre de corrections au bilan pour se rapprocher de la réalité (Cherif
M, 2007, p: 129).
L’actif net comptable corrigé est déterminé selon la formule suivante:
Actif net comptable corrigé = Actif réel corrigé - Passif réel corrigé
L’actif net comptable corrigé s’obtient par la différence entre les éléments
de l’actif et du passif préalablement ajustés pour remédier aux insuffisances des
valeurs comptables (Coûts historique, amortissement fiscaux…). Les corrections
des postes du bilan résultent de vérifications physiques et d’expertise externes, et
consiste essentiellement à remplacer les valeurs comptables des actifs par leur
valeur de marché, afin de faire ressortir les plus ou moins-values latentes sur les
actifs immobilisées, les actifs fictifs sans valeur, les décotes sur stock et créances
et enfin les autres passifs non comptabilisés tel que l’impôt latent sur certaines
provisions réglementées non encore libérées d’impôt ou sur les subventions
d’investissement (Rollando G, 1993, p :374).
1.1.3. Goodwill
La méthode d’évaluation goodwill, est apparue officiellement aux Etats Unis
dans les années 20, cette méthode est dite combinée dans la mesure où elle fait
appel à la fois aux méthodes statiques d’évaluation d’entreprises (Approche
patrimoniale), et aux approches dynamiques (basées sur le rendement). Les
experts internationaux se sont mis d’accord pour définir le goodwill comme,
« l’excédent de la valeur globale d’une entreprise à une datte donnée, sur la juste
valeur attribuée aux éléments identifiables de son actif à cette date. Cet excédent
est un élément d’actif incorporel qui tire sa source, des bonnes relations de
l’entreprise avec ses clients, de ses ressources humaines, d’un emplacement
favorable, de sa réputation et de nombreux autres facteurs qui permettent à
l’entreprise de réaliser des bénéfices supérieurs à la normale »1.
Selon cette définition, la valeur patrimoniale constitue la base du calcul de
la valeur de l’entreprise, qui peut bénéficier d’une rente économique (la valeur
dynamique) donnée par le calcul du goodwill.
La valeur de l’entreprise s’écrit donc :

1
Définition du dictionnaire de la comptabilité et des disciplines connexes établi conjointement par
l’ordre des experts comptables français, l’institut des comptables agréés canadiens et l’institut des
réviseurs d’entreprises belges sous la direction de F. Sylvain citée par Hirigoyen G, Dego J-G, (1988),
« Evaluation des sociétés et de leurs titres », Edition Vuibert gestion, p :77.
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Valeur de l’entreprise = Valeur patrimoniale + Valeur dynamique


Ou encore : VE = valeur patrimoniale + goodwill
L’évaluateur est amené donc, à déterminer et analyser la différence entre la
rentabilité et la rémunération des actifs. Si la différence est positive, il apparait un
superprofit à la valeur patrimoniale, qui traduit l’existence d’un autre actif
incorporel, on détermine dans ce cas la valeur d’un Goodwill. Dans le cas
contraire, Si la différence est négatif, une dépréciation de la valeur patrimoniale
doit être opéré, le modèle appel cette dépréciation un Badwill (Raffegeau J et al,
1988, p:75).
Il existe plusieurs méthodes de calcul du Goodwill, on peut les classer en
deux grandes catégories : les méthodes indirectes appelées également, méthode
des praticiens ou méthode allemande, et les méthodes directes avec deux
approches différentes, celles des experts comptables européens et celle des
Anglo-Saxons.
Généralement la méthode du goodwill apparait en première analyse
comme une méthode d’évaluation pertinente dans la mesure où elle repose sur
l’idée du surprofit. En revanche, elle est peu opérationnelle parce qu’elle présente
certaines limites.
1.2. Approche financière
Cette approche regroupe l’ensemble des méthodes d’évaluation basées sur
les flux, elle conduit à actualiser les flux futurs à un taux qui reflète l’aléa lié à ces
flux. les flux retenus pour valoriser une société peuvent varier selon les acteurs.
Celles-ci peuvent être soit des bénéfices futurs de la société, des cashsflows
futurs, des dividendes versés ou encore le profit économique. L’analyste financier
chargé de l’évaluation de l’entreprise choisira les flux qui semblent représenter la
richesse dégagée par une entreprise (Cherif M, 2007, p: 9).
1.2.1. Valeur de rendement
Selon cette méthode de valorisation, la valeur de l’entreprise représente le
capital qui, placé à un certain taux appelé taux de capitalisation, produit des
revenus égaux aux résultats de l’entreprise dans le passé ou aux résultats futurs
espérés (Grandguillot B-F, 2011, p:141).

Ainsi on calcul la valeur de rendement selon la formule suivante : VR 


Avec :
- VR : Valeur de rendement
- B : Montant du bénéfice net

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Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 155

- I : Taux de capitalisation
Selon cette formule, on capitalise la part de bénéfice (B) de l’actionnaire en
considérant que le montant du bénéfice est constant. Le bénéfice retenu pour le
calcul de B ou le résultat net, doit être retraité pour éliminer les éléments
exceptionnels ou relatifs à des biens hors exploitation ( Barreau J et al, 2003,
p:317).
1.2.2. Valeur de rentabilité
L’application de cette méthode, suppose d’établir des hypothèses sur
l’évolution future des dividendes qui seront distribués aux actionnaires et sur le
prix de revente du titre à terme. Les différents modèles qui seront présentés sont
des déclinaisons du modèle générale.
- Modèle général : La formule fondamentale d’IRVING FISHER
Selon ce modèle, Irving Fisher définit « La valeur de tout capital comme la
valeur actuelle de son rendement futur ». d’où la formule suivante :
   
 
V 
+
  +…+
 +


 
Ou encore : V =∑

 
 


Avec :
- D : Dividende par action en période t.
- V : Valeur de l’entreprise à l’instant 0.
- VR  : Valeur résiduelle à l’instant n.
- i : Taux d’actualisation reflétant le taux de rentabilité requis par
l’actionnaire.
Selon cette formule, plus n est grand, plus le second terme de la formule
devient négligeable, la simplification suivante est possible (Rollando G, 1993,

p:387): V =∑


La difficulté d’emploi de cette formule de base, revient dans l’estimation


des dividendes futures pour chaque année, c’est pour cela il a donné lieu à
plusieurs simplification.
- Modèle de base à dividende constant
Lorsque les dividendes sont constants, la formule de base de l’évaluation
par la rentabilité, peut se simplifier de la façon suivante :
  
V =
+
+…+

Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 156



V = D

Cette formule suppose que le dividende reste constant, et ceci pendant une

période illimitée. Or, si n→ ∞ , ce ci implique que
#$ → 0. Dans ces

conditions la valeur de l’entreprise est égale à : V =

- Modèle de base à taux de croissance constant ou modèle de GORDON


et SHAPIRO
Gordon et Shapiro (1956) ont élaboré un modèle, pour palier les difficultés
de mise en œuvre du modèle général. A partir du modèle général, ils ont ajouté
une hypothèse fondamentale : La croissance constante et à l’infini du dividende.


& 
&
Ainsi, on obtient : V 
 


'
⋯

&
V =D ∑)



Avec :
- D1: Dividende anticipé pour l’année à venir.
- g : Taux de croissance anticipé du dividende.
&
Si on développe la suite géométrique infinie de raison, on obtient avec

*
&
i>g : V  &
, et puisque le prochain dividende étant D1= D
1  g, donc la

valeur de l’action sera égale à : V  & .

Cette méthode pose aussi des problèmes au niveau pratique, à cause de


l’irréalisme des hypothèses, relatives à la constance à l’infini du dividende et du
taux de croissance. La mise en œuvre de cette méthode est simple, elle est
particulièrement adaptée à la situation de l’actionnaire minoritaire, qui est
incapable d’influencer la politique d’autofinancement de l’entreprise (Belkahia R,
Oudad H, 1997, p :471).
1.2.3. Méthodes basées sur l'actualisation des cash-flows (DCF)
L’application de la méthode d’actualisation des flux de trésorerie (DCF),
nécessite l’utilisation des flux qui proviennent de l’actif économique, c’est à dire
ses Free Cash Flows (FCF) ou flux de trésorerie disponibles (FTD). Ces flux qui
servent à rémunérer l’ensemble des apporteurs de fonds (actionnaires ou
créanciers) (Thauvron A, 2002, p :102) doivent être actualisés, à un taux
représentatif du risque encouru par les investisseurs. Généralement, le taux
d’actualisation retenu, est le coût moyen pondéré du capital du (CMPC), qui

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Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 157

correspond à la rentabilité pondérée par les deux types d’apporteurs de fonds.


Par ailleurs, La valeur d’entreprise (VE), correspond donc à la somme de ses cash-
flows disponibles prévisionnels actualisés au coût moyen pondéré du capital
engagé (CMPC).
La valeur de l’entreprise peut être calculée selon la formule suivante :
-. .
VE=∑
/01/  
/01/

Avec :
- VE : Valeur de l’entreprise
- FDT : Free Cash Flow prévisionnels
- CMPC : Coût moyen pondéré du capital
- VT : La valeur terminale
En effet, pour le calcul de la valeur de l’entreprise selon cette méthode, le
futur de l’entreprise doit être en deux périodes : une période de prévision
explicite et une période de prévision implicite (période de post-prévision : période
de calcul de la valeur résiduelle). La période de prévision explicite, comprend le
nombre d’années pour lesquelles, il est possible de prévoir les cash flows avec une
précision raisonnable, Les FCF sont calculés chaque année pour être ensuite
actualisés. Pour la période post prévision, il est difficile de prévoir les FCF sur une
période lointaine. A la place on calcul une valeur résiduelle qui est équivalente à
tous les FCF actualisés depuis la première année après la période explicite jusqu’à
l’infini (Cherif M, 2007,p :24).
La valeur ainsi obtenue est la valeur de l’entreprise, la mise en ouvre cette
méthode est problématique : la durée et la fiabilité des flux de l’horizon explicite,
la détermination de la valeur finale et du taux d’actualisation constituent les
principales difficultés auxquelles l’évaluateur est confronté.
1.3. Approche comparative
L’approche analogique appelé aussi approche comparative, permet
d’évaluer une entreprise par comparaison avec d’autres société (Thauvron A,
2002, p :149). Cette approche repose tout d’abord sur la constitution d’un
échantillon d’entreprises comparables, qui ont les mêmes caractéristiques
sectorielles, géographiques, mais surtout d’exploitation à savoir : la croissance, le
niveau de rentabilité économique …, pour extraire des multiples de chiffres-clés
de l’échantillon d’entreprises comparables et les appliqués à la société analysée.
Ces multiples peuvent être calculées à partir d’un échantillon d’entreprises
cotées comparables ou d’un échantillon d’entreprises ayant été cédées
récemment, dont la valeur de capitaux propres a été extériorisée. On peut donc
distinguer deux grandes familles de multiples, les multiples boursiers et les
multiples de transactions.
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1.3.1. Méthode des multiples boursiers


Cette méthode consiste à appliquer des critères de capitalisation dis des
multiples, observés sur un échantillon d’entreprises jugées comparables, sur des
agrégats issues du compte de résultat de la société à évaluer.
Les principaux multiples retenus pour l’application de cette méthode sont :
- Multiple du chiffre d’affaires VE/CA
Le multiple du chiffre d’affaire (appelé également Price sales ratio (PSR)),
permet déterminer la valeur de l’entreprise indépendamment de son niveau de
rentabilité et sa structure financière, elle permet d’approcher la valorisation d’une
société par sa part de marché. Ce ratio est utilisé notamment pour valoriser des
sociétés de croissance dont on ne peut utiliser des ratios à partir des résultats à
cause de leurs pertes élevées (Raimbourg P et al, 2009, p: 37).
Ce multiple n’est vraiment pertinent, que si les sociétés de l’échantillon et
celle qui est évaluée à évaluer ont des taux de marges homogènes (Thauvron A,
2002, p: 167). En fait, il est peu pertinent lorsque les sociétés de l’échantillon ont
des niveaux de rentabilité très différents ou utilisent des méthodes comparables
très hétérogènes.
- Multiple du résultat d’exploitation (multiple d’EBIT)
Le multiple du résultat d’exploitation rapporte la valeur de l’actif
économique au résultat d’exploitation. Il permet de prendre en compte la
capacité bénéficiaire d’exploitation des différentes entreprises (Vernimmen P,
2013, p : 746). En tenant en compte, de la politique d’amortissement et
d’investissement d’une entreprise. L’utilisation du résultat d’exploitation (REX),
après impôt sur les bénéfices permet d’évaluer l’entreprise dans sa globalité
(VGE).
- Multiple de l’excédent brut d’exploitation (multiple d’EBITDA)
Le multiple de l’excédent brut d’exploitation suit la même logique que le
multiple du résultat d’exploitation, il permet d’évaluer l’entreprise dans sa
globalité (VGE). En fait, il se définit comme étant le résultat avant amortissement
des actifs corporels et incorporels, intérêts financiers éléments exceptionnels et
impôts. L’EBITDA permet de rémunérer l’ensemble des apporteurs de fonds
(actionnaires et créanciers financiers).
- Multiple du résultat net (PER)
Le PER (Price Earnings Ratio) est le multiple le plus utilisé et le plus connu
du grand public en raison de sa simplicité d’utilisation et de compréhension. Il

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Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 159

reflète la valorisation que le marché offre à la capacité bénéficiaire d’


uneentreprise . Il s’agit de multiplier le bénéfice de l’entreprise par un PER. Pour,
utiliser ce multiple de façon plus pertinente, il est nécessaire d’effectuer de
nombreux retraitements. Ainsi, par exemple des éléments non directement issus
de l’exploitation (exceptionnels, financiers) doivent être retraité, ils peuvent en
effet significativement influencer la capacité bénéficiaire de référence (Cherif M,
2007, p: 44).
1.3.2. Méthode des transactions comparables
La méthode des transaction comparable est une méthode analogique qui
permet de déterminer la valeur de l’entreprise en utilisant des multiples
déterminés sur la base d’autres multiples pratiqués lors de transactions récentes
dans un secteur similaire de l’entreprise à évaluer. Il est nécessaire pour
l’évaluateur d’entreprise de choisir des transactions récentes dans le même
secteur de l’entreprise à évaluer, ainsi à partir de ces données, il établira les
multiples, ces multiples appelés les multiples de transaction (calculés à partir de
EBIT, EBITDA, Chiffre d’affaire,…), constatés à partir des tractions de référence
doivent être appliqués à l’entreprise cible pou en déterminer la valeur (Tournier J
B, et al , 2007, p: 203).
Les multiples de transaction sont appliqués dans la majorité des cas,
lorsqu’il y a un changement de contrôle contrairement aux multiples boursiers, il
s’agit ici d’une méthode majoritaire, qui permet de déduire une référence de
valorisation d’après les prix déjà payés, pour une transaction dans le même
secteur (Ceddaha, F, 2007, p :111).
L’application de cette méthode est complexe, dans la mesure où l’accès aux
bases de données qui permettent d’obtenir des données fiables, pour la
réalisation de l’opération est très difficile, aussi le coût de cette opération est
très important, qu’il est impossible d’amortir sur un petit nombre de missions.
Seules les banques d’affaires et cabinets spécialisés peuvent avoir accès à cette
opération.
2. Législation fiscale et évaluation de l’entreprise
L’évaluation de l’entreprise est influencée à plusieurs égards par les impôts.
En effet dans notre pays la valeur de l’entreprise sert de base d’imposition au titre
de plusieurs impôts à savoir, les droits de mutation, et les impôts sur plus values
dans le cadre d’une transmission d’entreprise ou encore d’autre régimes
particuliers (Fusion, scission, apport partiel d’actif…Etc). Par ailleurs
l’administration fiscale procède à des évaluations d’entreprises, ou est susceptible
de vérifier des évaluations d’entreprises effectuées par les contribuables ou leurs
conseillers ( Pierrat C, 1990, p :241). De ce fait, dans ce chapitre on va étudier les
différentes mesures de la législation fiscale qui peuvent influencer l’évaluation de
l’entreprise que se soit à travers des opérations ordinaires ou extraordinaires.
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2.1. Impact de la fiscalité des opérations à caractère ordinaire


Avant d’entamer la problématique des aspects fiscaux, lors des opérations
de restructurations nous devons tout d’abord, analyser l’impact de la fiscalité sur
l’évaluation de l’entreprise suite aux opérations ordinaires à savoir : l’impact de
l’impôt de société sur la valeur de l’entreprise à travers l’actualisation des flux de
trésorerie, l’impact de l’imposition des dividendes sur la valeur de l’entreprise,
l’impact la fiscalité sur la réévaluation des actifs.
2.1.1. Impact de la fiscalité sur l’évaluation par les flux
L’évaluation de l’entreprise à travers l’utilisation des méthodes
d’évaluation fondées sur les bénéfices futurs ou encore à travers celles qui se
basent sur les cash-flows futurs, nécessite la prise en compte de la fiscalité, En
effet les impôts qui concernent l’évaluation par les flux, doivent être déterminés
sur la base des données prévisionnelles et être déduits du bénéfice ou du cash-
flow avant impôts, ce qui influence la valeur de l’entreprise (Meier-Mazzucato G
et al, 2013). En effet l’évolution de la valeur de l’entreprise sous l’effet du cash-
flow, apparait lors de l’estimation des flux futurs de trésorerie et peut être
égalisée par la prise en compte de l’impôt dans le calcul du coût moyen du capital.
Les effets des impôts sur le bénéfice de l’entreprise dans le cadre de
l’évaluation par actualisation des flux de trésorerie sont étudiés, en fonction de la
forme juridique de l’entreprise, à savoir les sociétés de personnes et les sociétés
de capitaux. En effet, l’évolution de l’impôt sur les société (IS), peut entrainer un
besoin de trésorerie, ce besoin de trésorerie peut diminuer la marge de
manœuvre de l’entreprise et par conséquent peut augmenter le risque,
représenté par le coefficient beta désendetté. Par ailleurs, Le risque des fonds
propres représenté par beta endetté, sera aussi impacté par le changement de la
beta désendettée ainsi que par les évolutions du taux d’imposition. Pour les
sociétés de personnes, les impôts sur le revenu sont certes des charges ayant un
effet sur le cash-flow, mais elles ne peuvent pas être déduites du revenu
imposable.
Lors de l’évaluation d’une société de capitaux fondée sur les bénéfices et
cash-flows futurs avec des coûts moyens du capital avant impôts, l’imposition
dépendante de la forme juridique influence la valeur de l’entreprise, aboutissant à
une valeur de la société de capitaux inférieure à celle d’une société de personnes.
Cette problématique, de la société de capitaux ne peut pas être généralement
compensée par ses avantages spécifiques par rapport à la société de personnes.
Par ailleurs, l’imposition différente, dépendante de la forme juridique,
déboucherait sur des valeurs d’entreprise dépendantes de la forme juridique
différentes (Meier-Mazzucato G et al, 2013).

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Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 161

2.1.2. Impact de l’imposition des dividendes


Les systèmes d’imposition sont très divers et en évolution. Dans le cadre de
la fiscalité d’un groupe de sociétés, de nombreux pays disposent de systèmes
d’impositions intégrés des entreprises et des personnes, qui permettent
d’éliminer totalement ou partiellement la double imposition, ce régime permet en
fait de compenser les bénéfices et les déficits des différentes sociétés membres
du groupe, pour acquitter l’impôt sur le résultat de cette compensation
annuelle(Grosclaude J et al, 2009, p: 302). L’existence de ces systèmes influence
l’évaluation des entreprises. En revanche au Maroc ce système n’existe pas, il y a
en fait un cloisonnement étanche entre les sociétés d’un même groupe. L’absence
de la fiscalité de groupes constitue une lacune du système fiscal marocain, du fait
que l’économie mondiale tend de plus en plus vers la concentration d’entreprises
(Lazrak R, 2007).
Grâce à ce système, qui veut que les résultats déficitaires d’une société
d’un groupe soient compensés par les résultats bénéficiaires des sociétés du
même groupe. Certains pays comme la France disposent d’un système
d’imputation du dividende, c'est-à-dire, tout ou partie des impôts payés par la
société donne droit à un crédit d’impôt pour l’actionnaire en diminuant les
recettes d’impôts perçues par l’Etat. Il peut être soit, une réduction de l’impôt à
payer ou encore un remboursement, en fonction de l’impôt global dû par
l’actionnaire (Copeland,T. et al. 2002, p :424). Le tableau suivant analyse
l’approche de l’imposition des dividendes au Maroc et en France ainsi que
d’autres pays.
Tableau 1. La taxation des dividendes
Pays Imposition des En cas d’imputation, quel taux de crédit
dividendes d’impôt sur le dividende net
Maroc Imposition classique
(double imposition)
France Imputation du dividende Crédit d’impôt de 50 % du dividende net (Pleine
imputation du taux de base de l’impôt sur les
sociétés de 33%, mais l’impôt supplémentaire
de 10% sur les sociétés est exclu).
Belgique Imposition classique
(double imposition)
Espagne Imputation du dividende Imputation partielle : les résidents personnes
physiques bénéficient d’un crédit d’impôt sur le
dividende net de 40% ; les sociétés résidentes
bénéficient de 27% (remboursement de 50% de
l’impôt sur les bénéfices de 35%.
Source : Copeland,T. et al (2002), « La stratégie de la valeur : l’évaluation de
l’entreprise en pratique », Edition McKinsey &Company, P: 426.
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 162

L’imputation du dividende a une double incidence sur la valeur. D’abord,


une société implantée dans un pays qui utilise un système d’imputation du
dividende, a une valeur supérieure à celle qu’elle aurait dans un pays utilisant un
système de double taxation du dividende. Dans le premier cas, le cash flow
revenant à l’actionnaire, avant impôt sur le revenu, est plus élevé. Par
conséquent, dans un système d’imputation du dividende, la politique de
distribution du dividende que choisit la société a un impact sur la valeur globale
de la société (Copeland,T. et al. 2002, p :427) . le tableau suivant permet de
montrer un exemple sur l’influence de la politique de distribution sur l’évaluation
de l’entreprise.
Tableau2 .Incidence d’une variation du ratio de distribution sur
l’évaluation
A partir d’un impôt sur les Ratio de distribution
sociétés de 37%
Crédit d’impôt sur le dividende 0% 20% 40% 70% 100%
net
Double imposition 0% 5474 5474 5474 5474 5474
Imputation du 56,25% 5474 6507 7443 8683 9747
dividende
Source : Copeland,T. et al (2002) ), « La stratégie de la valeur : l’évaluation de
l’entreprise en pratique », Edition McKinsey &Company, p :429
En conclusion, lorsque le modèle d’évaluation de l’entreprise tient compte
de l’imputation du dividende, le ratio de dividende impact significativement la
valeur de l’entreprise, ainsi plus le ratio de distribution est élevé, plus la valeur de
l’entreprise n’est aussi élevée. Contrairement, lorsqu’il n y’a pas d’imputation du
dividende, la politique de versement de dividende n’a pas d’incidence sur la
valeur de l’entreprise.
2.1.3. Impact de la fiscalité sur actifs réévalués
L’évaluateur de l’entreprise devra tenir compte de l’impact fiscal des
corrections apportées aux éléments de l’actif. En effet, la plupart des
réévaluations prises en considération pour l’évaluation de l’entreprise ont pour
effet d’augmenter ou de diminuer potentiellement la base imposable de la société
;Cela revient à dire que l’évaluateur devra considérer le fait que si certains
élémentsde l’actif de la société évaluée devaient être aliènes à leur valeur vénale,
ilen résultera une imposition fiscale différente que si l’aliénation s’effectuait sur
labase des seules valeurs comptables (Tytgat P, 2010).
La valeur des biens peut être réévaluée en fonction de trois approches
donnant trois valeurs distinctes : Leurs valeurs probables de négociation ; Leur

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 163

valeur d’usage ou intrinsèque ; Leur valeur de liquidation (M.Cherif, 2007, p :


130). les plus-values qui apparaissent du fait des opérations de réévaluation des
actifs, induisent une fiscalité latente à prendre en compte. De la même façon, les
économies fiscales consécutives à la constatation de moins-values potentielles sur
les éléments de l’actif, devront être prises en considération ( Belkahia R et
al,1997, p :113).
2.2. Impact de la Fiscalité des opérations à caractère extraordinaire
L’évaluation de l’entreprise est un processus important et obligatoire selon
la législation fiscale marocaine dans le cadre des opérations à caractère
extraordinaire, à savoir, les opérations de transmissions et de restructuration de
l’entreprise, qui se traduisent soit par la modification de l’activité de l’entreprise ,
soit par la modification de son capital , soit encore à la fois par la modification
conjointe de son activité et de son capital (Lefebvre F, 2008, p:507).
2.2.1. Impact de la fiscalité de transmission d’entreprise
La transmission de l’entreprise se traduit par des transferts de biens ou de
titres. Ces opérations de transfert, permettent, d’une part, de dégager des plus-
values, qui sont soumises à l’impôt, et d’autre part donnent lieu au paiement des
droits d’enregistrement ou encore des droits de mutation. A ce titre, l’évaluation
de l’entreprise comporte des conséquences importantes sur le plan fiscal, D’une
part, c’est une opération importante pour le calcul de la plus-value
éventuellement réalisée lors de la transmission de l’entreprise d’autre part, elle
constitue une étape essentiel pour la détermination de l’assiette des droits
d’enregistrements (Paillusseau J et al, 1993, p:52).
Au Maroc, les droits d’enregistrement suite aux opérations de transmission
d’entreprise, représentent les droits de mutation à titre gratuit et à titre onéreux.
L’évaluation de l’entreprise est plutôt nécessaire pour le calcul des droits de
mutation à titre gratuit, les droits de mutation à titre onéreux sont calculés sur la
base du prix de cession.
La loi fiscale marocaine oblige les bénéficiaires de la transmission
d’entreprise, de souscrire une déclaration indiquant à l’administration les biens
de l’entreprise. Cette déclaration doit contenir une évaluation des biens qui
servira à la détermination de l’assiette fiscale. Lorsque l’administration de
l’enregistrement constate une insuffisance des évaluations fournis par les partie,
elle fournit au redevable, la nouvelle base devant servir d’assiette à la liquidation
de droits.
2.2.2. Impact de la fiscalité des régimes particuliers
Les cessions d’entreprises peuvent être effectuées selon d’autres modalités
particulières, le choix de la modalité de cession a une influence sur la valeur de
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 164

l’entreprise et sur la façon de déterminer cette valeur. De ce fait, l’évaluation de


l’entreprise est une étape nécessaire dans le processus de restructuration
d’entreprise. En fait elle sert à déterminer la base d’imposition au titre de
plusieurs impôts dans le cadre de ces régimes particuliers, les principaux régimes
de cessions qui nécessitent une évaluation de l’entreprise dans le cadre fiscal
sont (Raimbourg Pet al, 2009, p : 1500):
- Fusion : l’opération de fusion comporte, deux étape : tout d’abord il s’agit
d’une dissolution sans liquidation ni partage d’une ou plusieurs sociétés, et aussi
une transmission de son ou de leur patrimoine dans l’état ou il se trouve à la date
de la réalisation définitive de l’opération à une société afin de ne plus former
qu’une société, il peut s’agir soit d’une fusion absorption, soit d’une fusion d’une
société nouvelle, avec dissolution sans liquidation. L’évaluation de l’entreprise est
nécessaire dans le cadre de la fusion pour déterminer la parité d’échange ou
encore les droits d’enregistrements et les impôts sur les plus values relatifs à ce
régime.
- Scission : la scission est l’opération par laquelle une société transmet par
suite et au moment de sa dissolution sans liquidation, l’ensemble de son
patrimoine à deux ou plusieurs sociétés préexistantes ou nouvelles.
- Apport partiel d’actif : il s’agit de l’opération par laquelle une société
apporte, sans disparaitre, à une autre société à une autre société (nouvelle ou
préexistante) une partie de ses éléments d’actif, et reçoit en échange, des titres
émis par la société bénéficiaire de l’apport. La rémunération d’un apport partiel
d’actif est déterminée par la parité d’échange calculée sur la base de la valeur
réelle des apports et de la société qui les reçoit.
Dans ces différentes situations, l’évaluation de l’entreprise pèse sur le
contribuable qui doit déterminer la valeur de son entreprise, il est tenu ensuite de
déclarer à l’administration fiscale la valeur des biens transmis, En règle générale
l’administration fiscale ne procède pas elle-même à ces évaluations, mais se
réserve le droit de les contrôler. Lorsque elle constate une insuffisance du prix ou
de la valeur exprimée, elle notifie au redevable concerné, la nouvelle base devant
servir d’assiette à la liquidation des droits. En fait, pour qu’il y ait contrôle, il faut
qu’il y ait critères d’appréciation. En d’autre terme, pour contrôler les évaluations
qui lui sont déclarées, l’administration est elle-même conduite à procéder à ses
propres évaluations.
3. Cadre empirique de l’étude
Dans cette approche nous allons essayer de montrer empiriquement à
travers une étude sur un ensemble d’entreprises marocaines, l’influence de la
législation fiscale sur l’évaluation de ces entreprises.

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 165

3.1. Méthodologie
Pour ce cadre empirique, nous avons mené une étude de terrain, pour
examiner l’influence de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises
marocaines. Les données de cette étude ont été colletées sur la base d’un
questionnaire envoyé à une dizaine d’entreprises marocaines.
Du fait que, généralement les entreprises marocaines ne procèdent à une
évaluation que dans un contexte spécifique, à savoir une introduction en bourse,
une augmentation de capital, une fusion, une transmission d’entreprise, Etc. rares
sont les questionnaires qui ont pu être exploités.Au final notre échantillon
comprend trente entreprises, Toutes ces entreprises ont fait l’objet d’une
évaluation dans un contexte spécifique, selon le tableau suivant :
Tableau 3. Contexte de l’évaluation
Contexte de l’évaluation de Nombre Pourcenta
l’entreprise d’entreprises ge en %
Augmentation de capital 4 13,3
cession de tous ou partie des actions 11 36,7
Introduction en bourse 10 33,3
Fusion Absorption d'une autre société 5 16,7
Total 30 100,0
Source: Tableau confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
A travers cette étude, et selon l’apport de la partie théorique, deux
principales hypothèses doivent être vérifiés :
- H1 : l’application des dispositions de la législation fiscale influence le choix
des méthodes d’évaluation pour évaluer la valeur de l’entreprise.
- H2 : le contrôle de l’administration fiscale dans le cadre de l’évaluation de
l’entreprise influence le choix des méthodes d’évaluation.
La démarche méthodologique employée dans le cadre de notre analyse
consiste à présenter, tout d’abord le degré d’influence des mesures de la
législation fiscale que nous avons étudié dans le cadre théorique, sur la
valorisation des entreprises marocaines à savoir les incitations fiscales,
l’imposition des dividendes, la fiscalité sur actifs réévalués, les impôts et taxes
relatives à la transmission et la restructuration d’entreprise..Etc.
Ensuite nous allons essayer de démontrer, l’impact du contrôle de
l’administration fiscale sur l’évaluation des entreprises, en faisant une
comparaison entre les entreprises qui nécessitent une intervention de
l’administration fiscale dans le cadre de leur évaluation et des entreprises qui sont
libre dans le choix des méthodes pour leur valorisation. Les résultats obtenus à
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 166

travers cette étude sont donnés à titre illustratif, et ne peuvent en aucun cas
refléter une réalité statistique du phénomène.
3.2. Analyse et interprétation des résultats
Les résultats de la présente recherche seront liés au contexte de
l’évaluation des entreprises enquêtés. Ces résultats permettent de vérifier ou
infirmer les hypothèses de cette recherche.
3.2.1. Mesures fiscales et méthodes d’évaluation : H1
Le choix des méthodes d’évaluation de l’entreprise, peut être influencé par
plusieurs facteurs à savoir : la taille de l’entreprise, le risque, la rentabilité future,
le contexte de l’évaluation…etc. selon les résultats de notre échantillon, nous
allons essayer de mesurer le degré d’influence de la législation fiscale par rapport
ces différents facteurs, d’où le graphique suivant :

Figure 1. Le degré d’influence de la législation fiscale sur le choix des


méthodes d’évaluation par rapport à d’autres facteurs
90
80
70
60
50
40 76,7
30 56,7 60
20 36,7 43,3
26,7 33,3
10
0 %

Source: Schéma confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
D’après ce graphique, on remarque que la législation fiscale a une influence
significative sur le choix des méthodes d’évaluation qui s’élève à 43,3 %, contre
une valeur la plus élevée du contexte de l’évaluation qui atteint 76,7%, et une
valeur minimale du risque qui s’élève à 26,7 %.
Selon notre analyse théorique, il existe plusieurs mesures de la législation
fiscale qui peuvent influencer le choix des méthodes d’évaluation, à savoir les

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 167

incitations fiscales, le calcul des impôts et taxes relatives à la transmission et à la


restructuration de l’entreprise, la fiscalité sur les actifs réévalués, imposition des
dividendes…etc. ainsi le tableau suivant nous montre le degré d’influence de
chaque mesure fiscale sur l’évaluation de l’entreprise selon les résultats de notre
étude.

Tableau 4. Degré d’influence des mesures fiscales sur l’évaluation des


entreprises
Incitations Fiscalité sur Impositions Fiscalité de Fiscalité de
fiscales actifs des transmission restructuration
réévalués dividendes d’entreprise d’entreprise
Effectifs % Effec % Effec % effec % Effec %
( Effec)
oui 25 83,3 25 83,3 10 33,3 6 20 7 23,3
non 5 16,7 5 16,7 20 66,7 24 80 23 76,7
total 30 100 30 100 30 100 30 10 30 100
0
Source : Tableau confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
D’après ce tableau, on remarque que les meures de la législation fiscale qui
concernent l’évaluation des entreprises ont un impact significatif sur le choix des
méthodes d’évaluation. Les incitations fiscales et la fiscalité sur les actifs réévalués
sont les mesures fiscales les plus prises en compte dans le cadre de l’évaluation de
l’entreprise, avec un degré d’influence de 83,3%. Par contre la fiscalité de la
transmission de l’entreprise et la fiscalité de la restructuration de l’entreprise ont
des valeurs faibles, ce ci est due au contexte de l’évaluation de l’entreprise, ainsi
le nombre d’entreprise de l’échantillon qui ont procédé à une évaluation de leur
entreprise dans un contexte de transmission ou de restructuration d’entreprise
sont au nombre de seize par rapport à trente entreprises qui représentent
l’échantillon. Ainsi le tableau suivant montre le degré de l’influence des mesures
de la législation fiscale sur les entreprises qui ont procédé à l’évaluation dans un
contexte de transmission et de restructuration (fusion et cession d’actions).
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 168

Tableau 5. Degré d’influence des mesures fiscales sur l’évaluation des


entreprises opérant dans un contexte de transmission ou de restructuration
d’entreprise
Incitations Fiscalité sur Impositions Fiscalité de Fiscalité de
fiscales actifs des transmission restructuration
réévalués dividendes d’entreprise d’entreprise
Effectifs % Effec % Effec % Effec % Effec %
(Effec)
oui 14 87,5 13 81,3 7 43,8 6 37,5 6 37,5
non 2 12,5 3 13,8 9 56,3 10 62,5 10 62,5
total 16 100 16 100 16 100 16 100 16 100

Source : Tableau confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
Selon ce tableau, on remarque une évolution de l’influence de la fiscalité
de transmission et de restructuration, plus importante par rapport aux autres
mesures fiscales, de ce fait on peut dire que le degré d’influence de la fiscalité de
transmission et de restructuration d’entreprise est dépendant du contexte de
l’évaluation de l’entreprise.
On conclusion, il existe un certain impact des mesures de la législation
fiscale sur le choix des méthodes d’évaluation et donc la valeur de l’entreprise, et
l’importance de cet impact peut être dépendant du contexte de l’évaluation de
l’entreprise.
3.2.2. Contrôle fiscal et méthodes d’évaluation : H2
La valeur de l’entreprise peut servir de base d’imposition au titre de
plusieurs impôts, à savoir les droits de mutation et les impôts sur les plus-values
de transmission et de restructuration d’entreprise. De ce fait le rôle
l’administration fiscale dans le cadre de l’évaluation de l’entreprise est de
contrôler la fiabilité de la valeur de l’entreprise déclarée par le contribuable.
Selon les résultats de notre étude nous allons essayer de présenter impact du
contrôle fiscal sur le choix des méthodes d’évaluation.
Le tableau suivant présente le nombre d’entreprises de notre échantillon
sur lesquelles l’administration fiscale exerce un contrôle dans le cadre de
l’évaluation de l’entreprise.
Tableau6. L’administration fiscale exerce un contrôle pour vérifier
l’évaluation de l’entreprise
Effectifs Pourcentage
oui 17 56,7
non 13 43,3
Total 30 100,0

Source : Tableau confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 169

Selon un entretien au sein de l’administration fiscale, celle-ci intervient


pour le contrôle de l’évaluation de l’entreprise en fonction du contexte de
l’évaluation, En effet l’administration fiscale contrôle l’évaluation de l’entreprise
dans le cadre d’une cession d’entreprise, d’une fusion, d’une absorption, d’une
scission ou encore d’un apport partiel d’actif, ceci rejoint les résultat de notre
étude, selon les données de notre étude.
Tableau5. Contrôle de l’administration fiscale de l’évaluation de
l’entreprise en fonction du contexte de l’évaluation
Augmentation de Cession de tous ou Introduction en Fusion ou
capital partie des actions bourse absorption

Effectifs % Effectifs % Effectifs % effectifs %


oui 0 0 11 100 0 0 5 100
non 4 100 0 0 10 100 0 0
total 4 100 11 100 10 100 5 100
Source : Tableau confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
Selon ces résultats, nous faisons une comparaison entre les méthodes
d’évaluation utilisées par des entreprises soumises au contrôle de l’administration
fiscale et les autres qui évaluent leurs entreprises librement sans contrôle de
l’administration fiscale.
En fait selon les statistiques de notre étude, 46,67 % des entreprises de
l’échantillon évaluent leur entreprise librement sans intervention de
l’administration fiscale, et 53,33% des entreprises évaluent leur entreprise sous
contrôle de l’administration fiscale.
Le graphique suivant présente les méthodes d’évaluation de l’entreprise les
plus utilisées par les entreprises soumises au contrôle fiscal.
Graphique 2 : Méthodes d’évaluation utilisées par des entreprises
soumises au contrôle de l’administration fiscale

60,00% 56,30% 56,30% 56,30%


50,00% 43,80%
37,50%
40,00% 31,30%
30,00%
20,00% 6,30%
10,00%
0,00%

Source : Tableau confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 170

Selon ce graphique, on remarque que la méthode patrimoniale, la méthode


de rendement, la méthode de productivité et la méthode la méthode du goodwill
sont les plus utilisées par les entreprises soumises au contrôle de l’administration
fiscale.
Le graphique suivant présente la fréquence d’utilisation des méthodes
d’évaluation par les entreprises qui évaluent leur entreprise librement sans
contrôle de l’administration fiscal.

Graphique3. Méthodes d’évaluation utilisées par des entreprises non


soumises au contrôle de l’administration fiscale
100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00% 92,90%
40,00% 78,60%
30,00% 64,30%
20,00% 35,70%
10,00% 21,64% 14,30%
0,00% 0%

Source : confectionné par nous-mêmes sur la base des résultats de l'étude


Selon les résultats de ce graphique, on remarque que la méthode
patrimoniale, la méthode des comparables boursiers et la méthode DCF sont les
méthodes d’évaluation les plus utilisées par les entreprises, qui procèdent à
l’évaluation librement sans contrôle ou intervention de l’administration fiscale.
Selon un entretien effectué au sein de la direction générale des impôts, les
méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale sont la méthode
patrimoniale, de rendement, de productivité et du goodwill. Ces méthodes sont
plus utilisées par les entreprises dont la valeur déclarée est soumise au contrôle
fiscal. De ce fait on constate que le contrôle de l’administration fiscale a un impact
significatif sur le choix des méthodes d’évaluation pour évaluer la valeur de
l’entreprise.
Généralement le recours aux méthodes d’évaluation privilégiées par
l’administration fiscale permet aux entreprises de minimiser les désaccords avec
elle. En revanche ces méthodes présentent des inconvénients, elles ignorent
généralement, le risque, l’incertitude et la rentabilité de l’entreprise.

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 171

Conclusion
L’évaluation de l’entreprise est un sujet complexe, mouvant, que
l’administration fiscale et la législation fiscale doivent appréhender avec un
certain pragmatisme. En effet, dans cet article, nous venons de décrire les
différentes méthodes d’évaluation, la quasi-totalité des impôts pour lesquels la
valeur d’une entreprise peut servir de base d’imposition, ainsi que les différentes
mesures fiscales qui peuvent influencer l’évaluation de l’entreprise. L’évaluation
de l’entreprise donne lieu à de fréquentes négociations entre le contribuable et
l’administration fiscale, ce ci est due à la diversité des situations qu’il s’agisse de
la société ou des actionnaires, et la diversité des méthodes d’évaluation. De ce fait
notre objectif est de déterminer l’influence des dispositions fiscales sur
l’évaluation de l’entreprise en deux volets, tout d’abord l’impact des mesures
fiscales dans différentes situations, que se soit ordinaires à savoir : l’imposition
des dividendes, la fiscalité sur les actifs réévalués, la fiscalité sur les flux de
trésorerie. Ou encore sur opération extraordinaires, comme la fiscalité de
transmission et de restructuration d’entreprise. Ensuite l’impact du contrôle fiscal
sur le choix des méthodes d’évaluation.
Sur le plan pratique, une étude a été faite sur un échantillon de 30
entreprises, celles-ci procèdent à une évaluation de leur valeur dans des
contextes différents, à savoir : l’introduction en bourse, l’augmentation de capital,
la fusion, l’absorption, et la cession des actions. Selon les résultats de notre étude,
les mesures de la législation fiscale ont un impact significatif sur l’évaluation des
entreprises par rapport à d’autres facteurs qui peuvent influencer la valeur de
l’entreprise et donc le choix des méthodes d’évaluation. Concernant l’influence du
contrôle fiscal, les résultats obtenus déterminent une influence significative du
contrôle de l’administration fiscale sur le choix des méthodes d’évaluation,
dépendant du contexte de l’évaluation. En effet l’administration fiscale intervient
dans le cadre d’une évaluation de l’entreprise, dans des contextes spécifiques,
comme la cession d’entreprise, la fusion, l’absorption, la scission et l’apport
partiel d’actifs. De ce fait, dans le cadre de notre étude, une comparaison a été
faite entre les entreprises de l’échantillon, qui opèrent dans un contexte (cession
et fusion absorption) dont la valorisation nécessite le contrôle de l’administration
fiscale, et les autres entreprises qui évaluent leur valeur librement dans un
contexte (introduction en bourse, augmentation du capital) qui ne nécessite pas
l’intervention de l’administration fiscale.
Les résultats obtenus montrent la réaction des entreprises dans le choix des
méthodes d’évaluation, en effet les entreprises qui évaluent leur valeur librement
sans pression du contrôle fiscale, utilisent surtout les méthodes dynamiques et
comparatives, avec des niveaux d’atteinte très élevé du pourcentage d’utilisation
de la méthode DCF de la méthode des multiples boursiers. Contrairement aux
entreprises dont l’évaluation est soumise au contrôle fiscal, celles-ci utilisent
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 172

surtout les méthodes privilégiées par l’administration fiscale, avec des niveaux
d’atteinte moyennement élevés de la méthode patrimoniale, de rendement, de
productivité, et du goodwill.
Généralement le recours aux méthodes d’évaluation privilégiées par
l’administration fiscale permet à ces entreprises de minimiser les désaccords avec
celle-ci. En revanche, ces méthodes présentent quelques limites pour les
entreprises, généralement ces méthodes présentent un caractère statique et
arbitraire, elles ignorent le niveau de rentabilité des entreprises actuelle et future
ainsi que leur capacité de croissance, elles ne prennent pas en compte les risques
encourus par l’entreprise. De ce fait, l’utilisation de ces méthodes demeurent
inadaptées pour certaines entreprises et dans certains contextes, et aboutissent
généralement à des valeurs peu satisfaisantes pour les entreprises.

Dossiers de Recherches en Economie et Gestion Dossier N° 5 : juin 2016


Impact de la législation fiscale sur l’évaluation des entreprises marocaines 173

Références bibliographiques

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Tournier J B, Tournier J C, (2007) « Evaluation d’entreprise : que vaut une
entreprise ? », Edition Eyrolles.
Vernimmen P, (2013) « Finance d’entreprise », Edition Dalloz.

Articles publiés dans les actes de congrès :


Tytgat P, (2010), « Evaluation des entreprises », Séminaire IEC , BST
Réviseurs d’Entreprises.
Mohamed AL MAACHE & Bouchra EL KHAMLICHI 174

Articles de presse :
Rachid Lazrak, (2007), « Le système fiscal Marocain : moteur ou frein au
développement de l’entreprise », Journal Economiste, Édition N° 2538 du
31/05/2007.

Référence Internet :
Meier-Mazzucato G, Montandon M A, (2013), « Aspects la succession
d’entreprise et de l’évaluation d’entreprise», TREX L’expert fiduciaire 6/2013,
disponible sur le site : www.iteracf.ch

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