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978-2-226-38642-7
« Rien n’est plus illuminant
que la belle mort d’un être
cher. »
Michka
Introduction
Science et médiumnité
Notes
1. Gary E. Schwartz, The Afterlife Experiments,
Atria Books, 2002.
2. Julie Beischel, Among Mediums. A Scientist’s
Quest for Answers, Windbridge Institute, LLC,
2013.
3. Stéphane Allix, La mort n’est pas une terre
étrangère, Albin Michel, 2011, J’ai Lu, 2014 ;
Enquêtes extraordinaires, saisons 1 et 2, Les
Signes de l’au-delà et Ils communiquent avec les
morts, documentaires réalisés par Natacha
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– Oui...
– Il montre un objet que tu lui as offert.
Comme un minéral tranché. Je le vois posé sur
son bureau.
Sur son bureau, papa avait posé un gros fossile
d’arbre que je lui avais rapporté de Madagascar.
Bloc que j’ai récupéré aujourd’hui. Mais pour-
quoi, maintenant que la connexion semble ét-
ablie, mon père ne dit-il pas ce que j’attends, et
me parle plutôt de son musée des objets ou du
fossile sur son bureau ? J’interviens :
– A-t-il d’autres choses à nous dire ?
– Attends... ça peut te paraître bizarre mais il
m’envoie des pensées affectives vers quelqu’un
de sa jeunesse. Une nourrice, ou une dame qu’il
considérait un peu comme sa deuxième maman ?
Tu ne sais pas qui c’est ?
– Je l’ignore.
À ce stade de notre entretien, en effet, je l’ig-
nore. Ma mère confirmera toutefois plusieurs se-
maines après que durant la seconde guerre
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– Oui.
– Il m’envoie cette pensée très forte, celle d’un
enfant qui a recherché son approbation, sa re-
connaissance, son amour. Tu comprends ?
– Oui.
– C’est très fort. J’entends : « Maintenant j’ai
compris. »
Mes frères et moi avons toujours recherché
l’approbation de notre père. Mais autant moi,
sans doute parce que j’étais l’aîné, je n’ai pas
souffert de son absence relative de démonstra-
tion affective, autant mes deux frères, eux, en ont
été beaucoup plus affectés. Thomas notamment,
avant sa mort, lui avait vigoureusement mani-
festé la blessure que représentait à ses yeux le
sentiment de ne pas avoir reçu de sa part de
signes d’amour et d’attention.
Cette information – sur le manque de démon-
stration affective dont fit preuve mon père à
notre égard – va être donnée par tous les médi-
ums participant au test. Cette récurrence,
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– Oui.
Mon père pouvait effectivement s’emporter
rapidement, mais c’était aussi un homme bien-
veillant, à l’écoute, et souriant. Quant aux mal-
aises, il en eut, c’est certain. Et cela ne fut pas
agréable.
– J’ai l’impression d’être saisi brutalement par
une douleur violente et je me crispe. Tu
comprends ?
– Oui.
– Mon corps se raidit d’un seul coup comme si
j’allais partir. Il me fait comprendre qu’il est
mort suite à cette douleur, tu vois, ça te parle ?
– Oui.
– Je sens cette douleur, il me la restitue... c’est
marrant parce qu’au début il m’a fait entendre
une sorte de boîte de métal que l’on ouvre, dans
laquelle on fouille, et maintenant j’entends :
« Mes boîtes » ou : « Ma boîte ». Ça te dit
quelque chose ?
– Non.
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– Oui.
– Il me montre des papillons. Il devait aimer
regarder le jardin et les papillons... Observer. Je
sens que c’est l’observation qui compte dans les
images qu’il me montre.
– Oui.
– Observer depuis une fenêtre de cette mais-
onnette. Je le vois très pensif. Il pense à sa vie,
aux siens, à sa famille. Ces dernières années ça
tournait beaucoup, me dit-il. Par rapport à sa fa-
mille, j’entends : « Je suis toujours là. » Il me
chuchote dans un souffle : « J’avais peur. »
Mon père adorait sa maison. L’idée de devoir
quitter la douce quiétude de sa campagne, le
chant des oiseaux, la vue plongeante sur la crête
de la forêt, le ballet des milans était un énorme
déchirement. La mort signifiait laisser ce para-
dis. Lors d’un échange que nous eûmes dans la
cuisine, alors qu’il regardait la forêt à travers la
fenêtre, il me demanda soudain avec une ex-
trême émotion : « Est-ce que dans la mort il y
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Notes
1. Stéphane Allix, La mort n’est pas une terre
étrangère, op. cit.
2. Voir à ce sujet l’entretien avec le Dr Chris-
tophe Fauré, p. 257.
Dominique
Notes
1. Voir Stéphane Allix et Paul Bernstein (dir.),
Expériences extraordinaires. Le manuel cli-
nique, Dunod/InterEditions, 2013.
2. Institut de recherche sur les expériences ex-
traordinaires, www.inrees.com.
Christelle
Notes
1. Inexploré, no 18, printemps 2013.
2. Jean-Jacques Charbonier, Les Sept Bonnes
Raisons de croire à l’au-delà, J’ai Lu, 2014 ; La
Médecine face à l’au-delà, Trédaniel, 2010.
3. Stéphane Allix et Paul Bernstein (dir.), Ex-
périences extraordinaires. Le manuel clinique,
op. cit.
4. Pim van Lommel, Mort ou pas ? Les dernières
découvertes médicales sur les EMI, Dunod/In-
terEditions, 2012.
Pierre
– Oui.
Je l’ai souligné précédemment, l’état de santé
de mon père se dégradant, ses jambes le faisaient
souffrir. Les derniers temps, mon frère ou moi
devions l’aider quand il voulait marcher.
– Comme s’il se penchait, voûté... une grande
fatigue.
– Oui.
– Il me parle d’une histoire avec des trains. De
lignes de chemin de fer, de trains, de
mouvements...
– C’est vague.
– Oui, mais il y a beaucoup de gens qui ren-
trent dans les trains. Il est spectateur... ça l’a
marqué, il est petit. C’est comme s’il avait vécu la
guerre.
– C’est le cas, oui.
– Il a vu des tas de choses terribles... il a gardé
le silence là-dessus. Il ne vous en a pas parlé.
« Ça servait à rien », me dit-il.
– Il te dit ça ?
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– Oui...
– Il n’a pas eu un problème à un doigt ?
– Je ne sais pas...
Parmi les révélations que va me faire ma mère
lorsque nous décortiquerons ensemble la retran-
scription de cette séance avec Pierre, il y a cet
épisode où dans un accès de colère mon père
avait donné un coup de poing dans un mur... et
s’était cassé le doigt. Que Pierre évoque les « im-
pulsivités explosives, un peu violentes » de mon
père et enchaîne en évoquant un « problème à
un doigt » est tout de même assez frappant. Car
malgré tout mon père était loin d’être coutumier
de ce genre d’éclat. Ce n’était pas un homme vi-
olent. Des coups de gueule, oui, mais un tel accès
de colère, c’est arrivé une seule fois.
Toujours sans plus d’indications de ma part, le
passé semble resurgir en la personne de cet
oncle, déjà évoqué par Henry Vignaud.
– Il a un oncle, un cousin qui a disparu ?
– Disparu, c’est-à-dire ?
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Notes
1. Enquêtes extraordinaires, saisons 1 et 2,
op. cit.
2. Rupert Sheldrake, Réenchanter la science, Al-
bin Michel, 2013 ; L’Âme de la nature, Albin
Michel, 2001.
Loan
– Oui.
– Du cœur ? J’ai tout de suite une oppression
au niveau du cœur. Et je sens beaucoup de
tristesse en lui. C’est quelqu’un qui a dû perdre
un être cher... c’est comme s’il y avait une forme
de deuil dont il n’arrivait pas à se remettre...
Maintenant par contre, de l’autre côté, il t’ac-
compagne. Il a réussi à intégrer les leçons de sa
vie terrestre pour se transcender et être apaisé. Il
est plus en phase avec son esprit, sa propre lu-
mière intérieure. Je le sens apaisé et souriant...
du coup je sens vraiment un décalage entre
l’homme sur cette photo et celui que je capte. Sur
la photo, il a cette peine, cette souffrance. Il est
triste et ne parle pas. Je sens quelqu’un de refer-
mé sur lui-même, de pudique et qui vit avec sa
souffrance sans déranger les autres. Ça le trav-
aille à l’intérieur, ça a du mal à s’exprimer. On
me montre qu’il tousse beaucoup cet homme.
Est-ce qu’il avait des problèmes au niveau des
poumons ? Je sens une sorte d’oppression dans
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– Oui.
– Là, ça y est. C’est le stress... c’est terrible
mais je bloque.
Pensant aider Loan à se focaliser sur un objec-
tif plus précis, je ne fais en réalité que la gêner.
Et elle commence à perdre la fluidité de la con-
nexion que mon père et elle avaient établie.
– J’ai mis plusieurs choses dans son cercueil et
je lui demande de dire de quoi il s’agit aux
médiums.
– D’accord...
– J’ai bien conscience que ce n’est pas facile.
Mais il va y arriver à un moment où tu seras
peut-être moins tendue... Aussi, n’hésite pas à
me dire même les choses les plus inattendues qui
te viennent. Dans l’immédiat, je te propose d’al-
ler sur un autre sujet : est-ce que tu peux lui de-
mander de décrire les personnes qu’il aurait ret-
rouvées après sa mort ?
– Je vois qu’il a vraiment réussi à passer les
étapes pour arriver à ce plan lumineux où il est
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– Oui.
– Je te propose un exercice : essaye de te
détendre, de faire le vide et je vais demander
quelque chose au monsieur sur la photo. Penses-
tu, dans la spontanéité, être plus à même de
capter ce qu’il va dire ?
– On peut essayer, oui.
Schizophrène.
Elle rejoint ici Pierre Yonas lorsqu’il évoquait
les influences parfois délétères qui peuvent ex-
ister entre vivants et défunts. Loan suspecte que
de nombreuses personnes qualifiées de « dé-
pressives » sont influencées sans s’en rendre
compte par des personnes décédées et en souf-
france. Ces personnes n’en ont pas conscience,
souvent d’ailleurs parce qu’elles n’y croient pas
elles-mêmes. Les médicaments permettent de
couper leurs ressentis, aussi ont-elles l’impres-
sion d’aller mieux mais le problème n’est pas
réglé. La dépendance émotionnelle et éner-
gétique est toujours là.
Cette méconnaissance de l’influence des liens
énergétiques entre le monde des vivants et celui
des esprits vient du fait qu’en Occident, le monde
de l’invisible n’est pas reconnu comme étant une
réalité. Pourtant, dans de nombreuses cultures,
la relation aux ancêtres fait partie de la vie. On
vit avec les fantômes au quotidien.
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Notes
1. Voir www.inrees.com.
2. Stéphane Allix et Paul Bernstein (dir.), Ex-
périences extraordinaires. Le manuel clinique,
op. cit., chap. II.
3. Voir à ce sujet le chapitre III de Stéphane Allix
et Paul Bernstein (dir.), Expériences extraordin-
aires. Le manuel clinique, op. cit.
Florence
Note
1. Voir Stéphane Allix, La mort n’est pas une
terre étrangère, op. cit.
Conclusion
Entretien pratique
avec le Dr Christophe Fauré
Sur des études qui ont été faites avec des gens
sortis d’un coma profond. Ils témoignent de
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Notes
1. Inexploré, no 14, printemps 2012.
2. Christophe Fauré, Vivre le deuil au jour le
jour, Albin Michel, 2012.
ANNEXE