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MNT/MNA

I. Définition 4
II. Représentation........................................................................................................... 6
1. Lignes caractéristiques de la surface ou les courbes de niveau ...Erreur !
Signet non défini.
2. Courbes de niveau ...................................................................................... 7
3. TIN (Triangulated Irregular Network, Réseau triangulé irrégulier) ....... 8
4. Représentation maillée (grille, matrice, raster) .....................................10
III. Formats 10
1. Mode Raster ...............................................................................................11
2. Mode vecteur .............................................................................................14
IV. Acquisition des données ...........................................................................................15
1. Acquisition directe par des méthodes de topométrie : Levés sur le
terrain de topométrie, Levé par théodolite : ...........................................15
2. Numérisation (vectorisation) de courbes de niveau provenant de cartes
15
3. Restitution photogrammétrique de photographies aériennes ...............16
4. Radargrammétrie ......................................................................................18
5. Laser grammétrie ou altimétrie par «laser à balayage» ........................20
6. La photogrammétrie .................................................................................22
7. LES ERREURS DU MNT ..............................................................................24
8. PROPAGATION DES ERREURS DU MNT ...................................................26
V. Comparatif de validité ..............................................................................................27
VI. Quelques sources de MNT/MNA ..............................................................................28
VII. Variables du relief dérivées ......................................................................29
1. Pente, .........................................................................................................29
2. Concavité, convexité .................................................................................30
VIII. Variables thématiques dérivées ...............................................................31
1. Visibilité .....................................................................................................31
2. Ombre portée et ombre projetée .............................................................31
3. Taux d’ensoleillement ...............................................................................33
4. Ligne de drainage ......................................................................................34
5. Limites de bassin versant hydrologique ..................................................34
IX. Usages du MNT..........................................................................................................35
1. Topographie ...............................................................................................35
2. Hydrologie .................................................................................................35
3. Géologie .....................................................................................................35
4. Archéologie ................................................................................................36

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Systèmes d’information 1
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Introduction
Les origines de la cartographie assistée par ordinateur tendent à l’année 1959
où Waldo Tobler, un étudiant gradué de l’Université de Washington, publie un
article intitulé : « Automation and Cartography ». Durant les années qui ont suivis,
des algorithmes ont été développés pour automatiser ce qui était établi à la main
au paravent. Avec la croissance des différents usages des données numériques, la
naissance de plusieurs modèles numériques parait naturelle, on distingue alors :
Modèles Numériques de Terrain (MNT) et Modèles Numériques d’Altitude,
d’Elévation, de Surface (MNA/MNE/MNS).

Le SIG décrit un système d’information qui intègre, stocke, analyse et affiche


l’information géographique. Les applications liées aux SIG sont des outils qui
permettent aux utilisateurs de créer des requêtes interactives, d’analyser
l’information spatiale, de modifier et d’éditer des données par l'entremise de cartes
et d’y répondre cartographiquement. De plus en plus, ces applications intègrent la
troisième dimension sous forme d'un MNT, bien que les coûts liés à l'acquisition de
l'information d'altitude soient relativement élevés. Cela permet d'utiliser ces SIG
pour des applications comme le calcul d'implantation d'infrastructures de transport
(conduites souterraines, voies terrestres, lignes électriques aériennes, antennes
GSM...). En dehors des SIG les modèles numériques trouvent également leur
application dans plusieurs domaines de vie comme la télécommunication, la
biologie et bien d’autres. D’où l’importance de porter une grande importance dans
ce domaine et l’objet de notre étude. C document st une étude sur les MNT/MNA
ainsi leurs applications.

I. Définition

a) Définition des concepts

Géographie : Science qui a pour objet la description de l'aspect actuel du globe


terrestre, au point de vue naturel et humain.
Cartographie : désigne la réalisation et l'étude des cartes géographiques
Topographie : est la science qui permet la mesure puis la représentation sur un plan
ou une carte des formes et détails visibles sur le terrain, qu'ils soient naturels ou
artificiels.
Géodésie : Science qui a pour objet l'étude de la forme et la mesure des dimensions
de la terre.
Altimétrie : 'altimétrie est la détermination et la mesure des altitudes d'un lieu ou
d'une région donnée
Bathymétrie : est la science de la mesure des profondeurs et du relief de l'océan
pour déterminer la topographie du sol de la mer

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Photogrammétrie : est une technique qui consiste à effectuer des mesures dans une
scène, en utilisant la parallaxe obtenue entre des images acquises selon des points de
vue différent.

a) Modèle numérique de terrain/ Modèle numérique d’altitude

 Un Modèle numérique de terrain (MNT) ou Digital Terrain Model(DTM) en


Anglais correspond à une représentation sous forme numérique du relief d'une
zone géographique .Il se défini également comme étant la représentation de la
topographie (altimétrie et/ou bathymétrie) d’une zone terrestre (ou d'une planète
tellurique) sous une forme adaptée à son utilisation par un calculateur numérique
(ordinateur) .Une représentation numérique des variations continues du relief d'un
territoire exprimé en coordonnées altimétriques (altitude) et planimétriques
(rectangulaires ou géographiques). Les MNTs permettent de fournir deux types
d’attributs : primaires et secondaires.
 Attributs primaires : le gradient de pente (inclinaison), l’orientation de la pente,
la visibilité, l’illumination, la délimitation des bassins-versants, et leur longueur
de la trajectoire d’écoulement (distance maximale).
 Attributs secondaires, résultant de combinaisons des attributs primaires, on
trouve : le potentiel d’érosion, l’indice de ruissellement, le bilan d’énergie
solaire, etc.
Le défricheur de la modélisation de terrain est Alexandre von Humbolt, un
géographe allemand. Ses travaux ont débuté au 19ième siècle et ont été poursuivis
par plusieurs de ses confrères géographes. Le terme Modèle Numérique de Terrain
(MNT) est attribué à deux ingénieurs américains, Miller et La Flamme en 1958 qui ont
énoncé ce qui suit : « Le modèle numérique de terrain (MNT) est simplement une
représentation statistique de la surface continue du sol, par un grand nombre de points
choisis, connus en X, Y et Z, dans un système de coordonnées arbitraire ». Ce travail
de Miller et La Flamme, était plus spécifiquement dédié à l'usage de sections pour
définir le terrain. Depuis ce temps, plusieurs autres définitions ont été utilisées pour
décrire les Modèles Numérique d'Élévations ou les Modèles Numériques de Terrain. Il
permet ainsi de :
 Reconstituer une vue en images de synthèse du terrain,
 Déterminer une trajectoire de survol du terrain ;
 Calculer des surfaces ou des volumes ;
 Tracer des profils topographiques ;
 Et d’une manière générale : manipuler de façon quantitative le terrain étudié.
 Le Modèle Numériques d’altitude dit aussi de Surface (MNS) ou d’Elévation (MNE)
(ou modèle altimétrique de terrain. Modèle tridimensionnel numérique fourni sous
une forme brute (semis de points vectoriels [x, y, z] d’une certaine densité, ex : un
point pour 2 m2), ou alors sous forme GRID ou grille régulière qui possède en

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chaque point une élévation. Ce modèle affiche les altitudes du relief d'une portion
de territoire (terrain naturel) si aucun objet ne s’y trouve, sinon il inclue les
structures artificielles : bâtiments, végétation (forêts, haies, arbres isolés), lignes
électriques, ponts, barrages, murs. Il s’agit d’une représentation numérique d’une
zone donnée qui prend en compte les hauteurs de tous les objets sur celui-ci
comme les bâtiments t la végétation, ce qu’on appelé encore sursol.

b) Nuance entre MNT et MNA


Le modèle numérique d'altitude se distingue du modèle numérique de terrain MNT
par le fait que ce dernier ne tient pas compte du sursol (bâtiments et végétation), le
MNS intègre des éléments permanents et visibles. L’altitude dans un MNT représente
le terrain naturel qui peut être mesurée au pied de la végétation grâce à des techniques
pénétrant le feuillage, et peut aussi être interpolée sous les bâtiments à partir des
altitudes au pied des constructions.
En soustrayant le Modèle numérique de terrain (MNT) du MNS, on peut en déduire la
hauteur de ces obstacles.

Figure 1: Vue 3D de modèles de terrain et de surface (GE)

II. Représentation

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La représentation des modèles a beaucoup évolué au cours de l’histoire. Le relief


a d’abord été représenté par des hachures sur les anciennes cartes puis au travers
d’ombrages et de courbes de niveaux pour les cartes actuelles ; L’altitude peut aussi
être modélisée sous forme de semis de points irréguliers en mesurant ponctuellement
et aléatoirement (ou le long des lignes de structures du relief) les valeurs d’altitude.
Ce modèle peut être représenté sous forme de TIN (triangulated irregular network) lui
donnant l’avantage de représenter des points spécifiques du relief ; elle peut
également être représentée par une grille régulière de points dont la résolution du
modèle est définie par le côté des maille, L’altitude peut également être représentée
par une grille régulière de points dont la résolution du modèle est définie par le côté
des maille ? Nous détaillerons chacune de ces représentation ci-dessous.

1. Courbes de niveau

Les courbes de niveau sont des lignes imaginaires placées sur une carte de géographie,
qui joignent tous les points situés à la même altitude. C'est aussi la ligne d'intersection
d'un plan horizontal avec le relief du terrain (voir figure 1.7). Plus les courbes de niveau
sont rapprochées, plus la pente est forte. Entre deux courbes de niveau successives,
on admet que la pente est régulière. La distance verticale qui sépare deux courbes de
niveau successives s'appelle l'équidistance.
Sur une carte, on peut distinguer 3 types de courbes de niveau :
 les courbes directrices, principales ou maitresses dessinées avec un trait épais
continu et repérées par une indication d'altitude ;
 les courbes "traditionnelles" dessinées en trait _n continu ;
 les courbes intermédiaires, dessinées en traitillées ou en pointillés sur la carte
et qui se situent à la demi-équidistance. On les représente sur la carte
uniquement lorsque la pente n'est pas régulière entre deux courbes de niveau
"traditionnelles" ou entre une courbe directrice et une courbe "traditionnelle".

Figure 2: : courbes de niveau intervalle 100 metres

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Figure 3: Courbes de niveau avec une équidistance de 5 mètres (https://www.3dreshaper.com).

2. TIN (Triangulated Irregular Network, Réseau triangulé irrégulier)

Un réseau irrégulier triangulé (TIN) est une représentation d'une surface


continue composée entièrement de facettes triangulaires (un maillage triangulaire),
utilisée principalement comme grille globale discrète dans la modélisation d'élévation
primaire. Les sommets de ces triangles sont créés à partir d'élévations ponctuelles
enregistrées sur le terrain par divers moyens, y compris l'arpentage par la cinématique
en temps réel du système de positionnement global (GPS RTK), la photogrammétrie
ou d'autres moyens. Associés aux données tridimensionnelles ( x , y et z ) et à la
topographie, les TIN sont utiles pour la description et l'analyse des distributions et
relations horizontales générales ( x et y ).

Les structures de données TIN numériques sont utilisées dans diverses


applications, notamment les systèmes d'information géographique (SIG) et le dessin
assisté par ordinateur (CAO) pour la représentation visuelle d'une surface
topographique. Un TIN est une représentation vectorielle de la surface terrestre
physique ou du fond marin, composée de nœuds et de lignes irrégulièrement distribués
avec des coordonnées tridimensionnelles ( x , y et z ) qui sont disposés dans un réseau
de triangles non superposés.

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Un TIN comprend un réseau triangulaire de sommets, appelés points de masse,


avec des coordonnées associées en trois dimensions reliées par des arêtes pour former
un pavage triangulaire. Des visualisations tridimensionnelles sont facilement créées
par le rendu des facettes triangulaires. Dans les régions où il y a peu de variation de
hauteur de surface, les points peuvent être largement espacés alors que dans les zones
de variation de hauteur plus intense, la densité de points est augmentée.

Un TIN utilisé pour représenter le terrain est souvent appelé modèle numérique
d'élévation (DEM), qui peut également être utilisé pour produire des modèles
numériques de surface (DSM) ou des modèles numériques de terrain (DTM). L'un des
avantages de l'utilisation d'un TIN par rapport à un modèle numérique d'élévation
(MNT) rastérisé dans la cartographie et l'analyse est que les points d'un TIN sont
distribués de manière variable en fonction d'un algorithme qui détermine quels points
sont les plus nécessaires pour créer une représentation précise du terrain. La saisie
des données est donc flexible et moins de points doivent être stockés que dans un
MNT raster, avec des points régulièrement répartis. Alors qu'un TIN peut être
considéré comme moins adapté qu'un MNT raster pour certains types d'applications
SIG, telles que l'analyse de la surfacepente et aspect, il est souvent utilisé en CAO pour
créer des courbes de niveau. Un DTM et un DSM peuvent être formés à partir d'un
DEM. Un DEM peut être interpolé à partir d'un TIN.

Les TIN sont basés sur une triangulation de Delaunay ou sur un Delaunay
contraint. Les triangulations conformes à Delaunay sont recommandées par rapport
aux triangulations contraintes. En effet, les TIN résultants contiendront probablement
moins de triangles longs et fins, qui ne sont pas souhaitables pour l'analyse de surface.
De plus, l'interpolation de voisinage naturel et la génération de polygones de Thiessen
(Voronoi) ne peuvent être effectuées que sur des triangulations conformes à Delaunay.
Une triangulation de Delaunay contrainte peut être envisagée lorsque vous devez
définir explicitement certaines arêtes qui sont garanties de ne pas être modifiées (c'est-
à-dire scindées en plusieurs arêtes) par le triangulateur. Les triangulations de Delaunay
contraintes sont également utiles pour minimiser la taille d'un TIN, car elles ont moins
de nœuds et de triangles où les lignes de fracture ne sont pas densifiées.

Le modèle TIN a été développé au début des années 1970 comme un moyen
simple de construire une surface à partir d'un ensemble de points espacés de manière
irrégulière. Le premier programme de réseau irrégulier triangulé pour SIG a été écrit
par W. Randolph Franklin, sous la direction de David Douglas et Thomas Peucker
(Poiker), à l'Université Simon Fraser en 1973. Un semis irrégulier de points (Figure
VI.3) apparait lorsque l’altitude est mesurée ponctuellement soit de manière aléatoire,
soit en suivant les lignes de structure du relief ou des points particuliers. Le cas le plus
fréquent est celui d’un levé à grande échelle cartographique pour l’implantation d’une
route ou d’un ouvrage. Il est exceptionnel qu’un tel modèle soit formé de points
mesurés. C’est le résultat d’interpolation d’un semis de points irréguliers, sa la précision
déponde du mode d’obtention et de la méthode d’interpolation de données (Caloz et
Collet, 2011).

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Figure 4: Modèle numérique d’altitude sous forme (a) d’un semis de points

3. Représentation maillée (grille, matrice, raster)

Dans ce modèle, les points sont disposés selon une structure régulière de
manière à former une grille. La résolution devient la cote de la maille. Les
coordonnées de chaque point localisent, soit les noeuds de la grille, soit le plus
fréquemment, le centre de la maille (voir Figure VI.4).

Figure 5:Representation maillée

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III. Formats

Le MNT et le MNS peuvent se décliner en plusieurs formats :

 Vectoriel : .xyz, .dwg, .dxf, .shp, .las…


 Raster : ASCII Grid, Mapinfo Grid, .tif, .kmz, .png…

La résolution du MNT ou du MNS peut varier selon les projets (50 cm, 1m, 5m…).
Cette résolution dépend du besoin du client. La fréquence des points laser émis par le
système Lidar et l’altitude de vol sont adaptées de manière à obtenir une densité de
points suffisante (souvent plusieurs points par m²) et donc une résolution conforme
au cahier des charges

1. Mode Raster
Un MNT sous forme Raster, appelé aussi matrice d’altitudes, est l’ensemble de
valeurs numériques représentant des altitudes, régulièrement espacées et
ordonnées selon un balayage du terrain. Cette notion de balayage régulier explique
l’emploi du terme Raster. Chaque valeur d’altitude représente « la moyenne d’un
élément de surface de terrain ». Le maillage de la surface sera donc défini par cette
distribution de points et les dimensions de la maille (rectangulaire ou carrée)
définissent à leur tour la résolution spatiale planimétrique du MNT.
Le point, étant au centre de la maille, permet de connaître la résolution du MNT :
autant que la distance entre deux points est réduite autant la résolution est grande,
et autant le MNT est considéré fin et riche en détails topographiques.

Figure 6: À gauche une matrice d’altitude, à droite son image au niveau de gris

Figure 7: Exemple d’MNT de la ville de Pau en France, à gauche au niveau de gris et à droite en couleurs
hypsométriques.

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Figure 8: Á gauche sous forme de bloc diagramme (Raster en perspective), à droite sous forme de maillage fil de
fer

Un MNT Raster peut être représenté graphiquement selon plusieurs méthodes :


• Image numérique (voir Fig. 3.a.) au niveau de gris (même chose que les
heightmap) ou en couleurs hypsométriques (les teintes variant en fonction de
l’altitude des points du MNT) le principe consiste à assigner une couleur à
chaque tranche d’altitude, par exemple : bleu pour une altitude proche de zéro,
vert pour des altitude faible telles les prairies, marron pour des altitudes plus
élevées tels les cols montagneux, et en blanc les altitudes très élevées telles les
crêtes de montagnes enneigées.
• Bloc de diagramme : Raster en perspective. (Fig.3.b à gauche).
• Maillage fil de fer rectangulaire : chaque point est relié aux quatre plus proches
points voisins. (Fig.3.b. à droite).
La matrice d’élévation, ou ce qu’on appelle la grille d’élévation peut être carrée
ou rectangulaire, elle est amplement employée pour la simple raison d’être précise,
facile à utiliser et plus rapide en terme de calcules, sans négliger la disponibilité d’un
amas de données considérable sous ce format. Cependant, l’inconvénient qui
persiste se concrétise en l’impossibilité de l’adaptation aux variations du terrain
quand il est très accidenté.

La Heightmap :
La représentation graphique la plus utilisée et la plus populaire, appelée carte
d’élévation ou d’altitude (heightmap), ou même champ de hauteur (height field).
Une représentation sous forme d’images aux niveaux de gris où la valeur du dégradé
de chaque pixel reflète la hauteur de la position cartésienne correspondante. Cette
structure est la plus communément utilisée pour modéliser les reliefs du fait qu’elle
est simple à produire et à manier. Un pixel blanc représente bien entendu l’élévation
maximale, et inversement est le cas du pixel noir, une élévation minimale, le dégradé
est calculé évidemment de manière relative par une simple règle de trois.

Pour chaque couple (x; y) de coordonnées dans le plan, la carte d'élévation définit
une altitude z(x; y) présentée par la couleur : c(x, y) ayant une valeur c ∈ [0,256[.
La valeur de couleur courante « c » sera calculée comme suit :

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Hmax → 256 ⎫ H courante • 255


⎬ c= H max
Hcourante →c ⎭

L’implémentation familière d’une heightmap est un tableau à deux dimensions, la


cellule d’indices i et j (correspondants respectivement à la ligne i et la colonne j dans
le tableau) renferme la valeur de la hauteur de l’emplacement (x,y) dans le plan des
coordonnées réelles, sachant que les différentes valeurs prises des x et y sont à un
intervalle fixe. De manière formelle, il s’agit d’une fonction scalaire de deux variables
discrètes homologues aux coordonnées horizontales (x,y), pouvant être représentée
mathématiquement sous forme de matrice d’ordre 2, et modélisée par un treillis
régulier comme le montre la figure Fig.4.

Figure 9:. Un trellis régulier

Cette méthode de représentation utilisée par les MNT en mode Raster et aussi
par d’autres méthodes de génération de terrains artificiels possède plusieurs
avantages par rapport aux autres dont sa disponibilité, sachant qu’une énorme
quantité de MNT sous cette forme est présente gratuitement sur Internet.

La possibilité de stocker la heightmap sous forme d’images aux niveaux de


gris est un second avantage qui permet l’utilisation des techniques de traitement
d’image pour la créer et/ou la manipuler, on peut dessiner un terrain avec de simples
outils de dessin, une brosse ou un pinceau suffit. On peut aussi le lisser en utilisant
des filtres ou augmenter sa rugosité en lui appliquant un bruitage. On peut découper
un terrain en plusieurs petits morceaux ou au contraire assembler plusieurs patchs
pour en créer qu’un seul, comme on peut aussi bénéficier des techniques de
compression d’image en cas de génération d’un grand terrain.

Un autre avantage est dû à la structure régulière, un pas prédéfinit entre les


coordonnées offre une simplification considérable lors du rendu du terrain ou la
détection de collision. L’optimisation apportée par les algorithmes tels les CLOD

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(Continuous Level Of Details) procurant la possibilité de cohabiter plusieurs niveaux


de détail dans une même scène en utilisant le maillage progressif.

Cependant l’inconvénient majeur de cette représentation est son incapacité


de modéliser les grottes ou cavités souterraines puisque une heightmap n'autorise
qu'une seule valeur d'altitude à n'importe quelle coordonnée (x,y). Un autre
problème se pose autour de la résolution de la heightmap, si on utilise une faible
résolution le terrain qui en résulte souffrira de graduations assez laides connues
comme « artfacts de quantification », et si par opposition on utilise des
heightmap de haute résolution cela sera inutile lorsque les variations du terrains sont
faibles. Le troisième inconvénient se manifeste aussitôt qu’on voudra modéliser une
planète, étant que la heightmap est formalisée comme matrice de hauteur, on ne
peut représenter une sphère. L’utilisation d’une projection bipolaire engendre une
plus haute résolution aux pôles qu’à l’équateur.

2. Mode vecteur

La seconde option pour représenter le MNT est la structure en vecteur par


une couverture polygonale. Sous la forme de Réseau de triangles irréguliers TIN 1,
les points sont irrégulièrement espacés et sont connectés pour former un réseau de
triangles en utilisant le critère de triangulation de Delaunay (les points sont reliés de
manière à minimiser la dimension du cercle inscrit entre les points du triangle). Dès
l'apparition des premiers systèmes d’information géographique vectoriels aux années
70s, cette méthode de triangulation était utilisée pour des MNT. Pour répondre aux
besoins devant lesquels la grille régulière aurait visiblement marquée ses limites, le
TIN s’adapte au mieux à la variabilité du terrain (accidenté2), du fait qu’il s’appuie
sur un semis de points de mesure étant le plus souvent de densité irrégulière. Cette
densité (masse des échantillons) augmente en fonction de deux facteurs essentiels
: la complexité du relief et la précision sollicitée, et elle diffère selon la nature de la
zone : haute si le relief est accidenté et basse s’il s’agit de zones où le terrain est
uniforme.

Le pavage de la surface du terrain est établi à l’aide de triangles formés à


partir de cette masse de points. Le réseau de triangle est bâti de sorte que chaque
point soit relié à deux de ses voisins qui sont eux aussi reliés entre eux, ne laissant
apparaître aucun trou, et aucun des triangles n’en superpose ou recouvre un autre.

2
Ombres portées, parties du relief cachées par d’autres, etc

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Figure 10: Représentation TIN d’un MNT.

IV. Acquisition des données

Il existe plusieurs mode d’acquisition des données que nous détaillons ci-dessous

1. Acquisition directe par des méthodes de topométrie : Levés sur le


terrain de topométrie, Levé par théodolite :

Le levé permet d’échantillonner quelques endroits (semis de points) sur le


terrain pour leur transposition, à l'échelle, sur carte. Pour pouvoir situer un point sur
les axes x, y (plan) et z (altitudes), deux levés sont nécessaires : un levé planimétrique
et un autre altimétrique. Mesures par GPS : Le principe de fonctionnement de GPS est
le suivant : Un ensemble d’une vingtaine de satellites (Navstar, lancés par l’armée
américaine) orbite vers 20 000 km d’altitude. Ceux-ci émettent en permanence des
signaux radioélectriques, à des fréquences de l’ordre de 1,2 et 1,5 GHz pour lesquels
chaque bit d’information est émis à une date bien connue. Au niveau du sol, un appareil
observe avec exactitude la date de réception de ces mêmes bits, et à décoder ceux-ci.
Les satellites sont tous recalés sur la même échelle de temps, par contre le récepteur
ne dispose pas au départ d’une heure précise. Il y a donc quatre paramètres inconnus
au niveau du récepteur : ses coordonnées x, y et z, ainsi que son décalage temporel
avec l’échelle de temps « t » des satellites. On observe donc simultanément au moins
quatre satellites, ce qui permet de calculer sa position, connaissant celle des satellites.
Ce type de fonctionnement, compte tenu des différentes limites physiques du système,
peut donner en temps réel une précision de l’ordre de la dizaine de mètres en absolu.

2. Numérisation (vectorisation) de courbes de niveau provenant de


cartes

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La création de MNT à partir de cartes topographiques papier (Figure VI.5)


numérisées est une technique à moindre cout. Le principe repose sur un traitement de
l’image numérique. Il s’agit d’en extraire les informations nécessaires et
particulièrement les courbes de niveaux. Une courbe de niveau est une courbe
décrivant une coupe du terrain à une certaine altitude. Les courbes de niveaux sont
séparées de leurs voisines par une dénivellation constante (équidistance).

3. Restitution photogrammétrique de photographies aériennes

La photogrammétrie englobe les outils utilisés pour restituer la géométrie d’un objet
à partir d’un couple de clichés, pris dans des positions différentes, de cet objet. La
photogrammétrie dispose de deux images aériennes d’un même endroit mais prise
sous deux angles différents. Ces images constituent le couple stéréoscopique duquel,
grâce à des repères identifiables au sol, on calcule l’altimétrie et la planimétrie, c’est-
à-dire le positionnement de tout objet au sol dans les trois dimensions x, y, z. Sur les
mêmes relations géométriques entre clichés et réalité, on crée également un
orthoimage, c’est-à-dire une image sur laquelle les distances horizontales sont
représentées comme sur une carte topographique.

Figure 11:Une carte topographique américaine en courbes de niveau.

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La Figure 11 illustre l’usage d’un couple de topographies couvrant partiellement


la même zone géographique. Pour une restitution photogrammétrie d’une zone
territoriale, on dispose au sol de repères géoréférencés sous forme de plaques
réfléchissantes de manière à les rendre facilement identifiables sur les clichés. Ce
procédé est dénommé aérotringulation exige de connaitre parfaitement la position
relative des clichés lors de la prise du vue.

La photogrammétrie utilise ce que n’appelle le restituteur photogrammétrique


(voir Figure VI.7), avant cet appareil était analogique. Mais, la puissance des
ordinateurs a permis la mise au point de restituteurs dits analytiques.

Figure VI.7 : Restituteur photogrammétrique (a) analogique, (b) numérique

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Actuellement, grâce au développement technologique on assiste à l’utilisation des


outils très avancés tel que :
 Moniteurs 3D (Type Planar ou ACL) et lunettes (polarisées ou ACL)
(Figure VI.8).
 Logiciels 3D (ex. DVP) et extensions 3D qui s’intègrent à ArcGIS (ex.
Purview, Stereo Analyst, Inpho, etc.) (Figure VI.9)

Figure VI.8 : Exemples des moniteurs 3D et lunettes, utilisés dans la photo-interprétation.

4. Radargrammétrie

Dans son principe, la radargrammétrie est similaire à la photogrammétrie, elle est


également basée sur l’existence d’un couple stéréoscopique et de l’appariement
stéréoscopique par l’identification de paires de point homologues. La nature des
images radar produites par des radiomètres à ouverture synthétique (ROS ou en
anglais SAR ; Figure VI.10) est cependant très différente, de sorte que la procédure
de restitution altimétrique et les équations associées sont propres à ce système (Caloz
et Collet, 2011). Pour deux trajectoires de même altitude, ce qui est généralement le
cas pour un radar embarqué sur un satellite, le paramètre principal est le rapport B/H
où B est l’écartement entre les deux trajectoires et H la hauteur sur sol. Le radar
imageur est un système dit actif. Le relief est « éclairé » par une impulsion d’un
rayonnement électromagnétique du domaine des hyperfréquences de fréquences
comprises entre 5 et 20 GHz et d’une durée de l’ordre de quelques dizaines de
microsecondes (37.5 us pour le radar ERSI) (Caloz et Collet, 2011).
L’éclairement étant latéral, les zones situées dans l’ombre projetée ne renvoient aucun
signal. Pour une restitution altimétrique complète, il est donc nécessaire de disposer
souvent de plusieurs images (Caloz et Collet, 2011). D’autres artefacts dus à la nature
très particulière des images radar surviennent également et exigent des corrections.
Depuis 2009, on dispose d’une couverture mondiale gratuite d’un MNT dénommé
GDEM (Global Digital Elevation Model) de résolution 30m. Il a été réalisé en exploitant
les couples d’images stéréoscopiques acquises par le satellite ASTER dépendant de la
NASA et du ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie (Caloz et
Collet, 2011). Les données sont téléchargeables sur site de la NASA.

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Figure VI.10 : Principe de fonctionnement du RSO. Le point P est illuminé plusieurs fois par
le radar en mouvement (Caloz et Collet, 2011).

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5. Laser grammétrie ou Le LIDAR ou laser-scanning

Le principe. Le LiDAR (Light Detection And Ranging) est une technique utilisée en
télédétection qui exploite les propriétés du laser (Light Amplification by Stimulated
Emission of Radiation) pour déterminer les caractéristiques d’un objet distant. Un
instrument de mesure utilisant le LiDAR comprend un émetteur, un récepteur de rayon
laser et un mécanisme permettant de modifier la trajectoire du rayon laser. Par rapport
à un rayon lumineux quelconque, un rayon laser présente un niveau d’énergie, une
fréquence et une longueur d’onde bien définis. Dès lors, la comparaison des rayons
laser émis et reçus permet d’identifier les caractéristiques d’un objet.
L’acquisition de l’altimétrie par « laser de balayage » est une technique de mesure
de la position d’un point de la surface du territoire dans les trois dimensions (x, y, z).
Le système électronique mesure le temps d’aller-retour et l’intensité d’un faisceau laser
émis de la plateforme -généralement aéroportée. La position des points est calculée
grâce à la connaissance de la position de l’avion et la mesure des temps d’aller-retour
des impulsions laser (Caloz et Collet, 2011). L’altitude sur sol de l’avion et son attitude
sont repérées avec une très haute précision par un système de GPS différentiel (Figure
VI.11). Plusieurs échos du signal émis peuvent être mesurés, par exemple dans le cas
d’une forêt une 1ere réflexion est produite par des parties hautes des arbres. Si la
Figure VI.11 : Principe de l’acquisition de l’altimétrie par balayage laser (Caloz et
Collet, 2011). Fermeture végétale n’est pas complète, une partie du signale atteint des
couches plus basses, voire le sol, et est à son tour réfléchie (Caloz et Collet, 2011).
Certains radiomètres enregistrent jusqu’à quatre échos pour un même rayon (Figure
VI.12).

Figure VI.11 : Principe de l’acquisition de l’altimétrie par balayage laser (Caloz et Collet,
2011).

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Figure VI.12 : Schéma d’une réflexion à plusieurs échos (a) profil d’un balayage laser ; (b)
multiples possibles en couverture végétale (Caloz et Collet, 2011).

La longueur d’onde du faisceau est généralement comprise entre 0.8 et 1 um,


c’est-à-dire dans le proche infrarouge, l’intensité du signale de retour est porteuse
d’information sur les propriétés du couvert végétale car celui-ci réfléchit bien ces
longueurs d’onde (Caloz et Collet, 2011). L’enveloppe supérieure des réflexions prend
la dénomination de modèle numérique d’altitude (MNA), alors que l’enveloppe
inferieure, qui correspond en grande majorité aux échos provenant du sol, conserve le
nom de MNT. Ces deux modèles sont bien illustrés par leur état de surface (Figure
VI.13).

Figure VI.13 : portion de (a) modèle numérique d’altitude (MNA), (b) modèle numérique de
terrain (MNT) (Caloz et Collet, 2011).

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Dans le but d’obtenir une acquisition rapide et une couverture maximale du territoire,
le faisceau laser est le plus souvent orienté par un miroir rotatif, mais d’autres
dispositifs existent. Cette technique permet de garantir un balayage de part et d’autre
de la ligne de vol et de couvrir une tranche de sol appelée la fauchée (Caloz et Collet,
2011). L’homogénéité de la distribution des points sur le territoire est garantie par un
recouvrement partiel des lignes de vol et par des lignes de vol perpendiculaires entre
elle. La densité de points au sol est fonction de l’altitude de vol adoptée et de la
technologie laser utilisée (Caloz et Collet, 2011). L’acquisition sur de vastes zones est
réalisée par des équipements aéroportés. L’altitude de vol est d’environ 1000 m sur
sol et la fauchée de l’ordre de 600 m. La précision altitudinale dépend de divers
paramètres, notamment de la rugosité du sol (Caloz et Collet, 2011).

Figure : equipement du LIDAR

6. La photogrammétrie

Le principe. La photogrammétrie est une technique qui permet d’extraire un MNT à


partir de couples d’images stéréoscopiques (obtenus, par exemple, à partir des
satellites, d’avions, d’hélicoptères ou de véhicules non pilotés, VNP) d’une zone
d’étude (Hirano et al., 2003). Le principe est basé sur la reconstruction en trois
dimensions d’un objet à partir de la superposition de deux images planes du même
objet, perçu sous des angles différents à l’instar de la vision humaine (Aber et al.,
2010). L’extraction se fait de manière automatique en utilisant des algorithmes, ce qui
nécessite des images numérisées. Ces dernières sont obtenues soit directement en
utilisant un appareil photographique numérique ou via une numérisation d’images
analogiques. Dans ce dernier cas, l’utilisation de scanners est essentielle. Cependant,
pour obtenir des MNT de bonne exactitude, il est nécessaire de réaliser une bonne

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calibration de l’appareil numérique ou d’utiliser des scanners de haute performance


afin de minimiser la distorsion des images (Lane et al., 2000). Selon Fabris et al.
(2005), l’extraction d’un MNT par photogrammétrie peut être résumée en trois étapes
: l’orientation interne, l’orientation externe et l’extraction des points. L’orientation
interne consiste à déterminer le référentiel lié à l’image produite par l’appareil
photographique. Par conséquent, certains paramètres importants sont calculés. Il
s’agit de la distance focale, des paramètres permettant de modéliser la distorsion de
la lentille et de la position du point principal (Aber et al., 2010). Le point principal est
l’intersection entre l’axe optique et le plan d’impression de l’image.
L’orientation externe consiste à déterminer les coordonnées (e.g. X, Y, Z dans un
système de référence local), ainsi que les angles de rotation w, f, k de l’appareil
photographique par rapport respectivement aux axes du système de référence local
au moment de la prise de vue. Ces paramètres peuvent être déterminés en utilisant
un GPS et une centrale inertielle embarqués. Cependant, un tel système peut être
lourd pour les VNP dont l’utilisation comme méthode d’acquisition de couples
stéréoscopiques est de plus en plus répandue (Aber et al., 2010). En plus, l’exactitude
du GPS embarqué à bord des VNP est souvent insatisfaisante (Küng et al., 2011).
C’est principalement pour ces raisons que la méthode la plus utilisée pour réaliser
l’orientation externe consiste à utiliser des points de contrôle levés dans le système de
référence local (Aber et al., 2010). Les points de contrôle doivent être matérialisés sur
le sol avant l’opération d’acquisition des images car ils doivent être visibles sur celles-
ci. L’exactitude des points de contrôle est cruciale pour obtenir un MNT de bonne
exactitude. Pour des images de quelques centimètres de résolution (taille des pixels),
il est essentiel d’utiliser des points de contrôle très précis, levés par exemple en
utilisant une station totale (Aber et al., 2010). En théorie, un nombre minimum de trois
points de contrôle sont nécessaires pour déterminer les paramètres de l’orientation
externe d’une image. Cependant, en pratique, l’orientation externe est réalisée
simultanément pour l’ensemble des couples d’images stéréoscopiques. Cet ensemble
d’images est qualifié de bloc d’images et ne nécessite en théorie que quelques points
de contrôle pour être orienté. La méthode la plus utilisée pour l’orientation externe est
l’ajustement de faisceaux2 (Aber et al., 2010). Le faisceau désigne le segment de
droite reliant un point d’attache (points identifiables sur deux ou plusieurs images) ou
un point de contrôle sur le sol et son image. L’ajustement de faisceaux consiste à
réaliser une orientation des images les unes par rapport aux autres grâce aux points
d’attache et ensuite à déterminer les paramètres de l’orientation externe (coordonnées
X, Y, Z et orientations w, f, k de chaque image) et les coordonnées des points d’attache
et de contrôle, de telle sorte à minimiser la somme des écarts des faisceaux par rapport
aux points d’attache et aux points de contrôle. Il existe différentes méthodes
d’identification des points d’attaches. Une énumération détaillée se trouve dans Fabris
et al. (2005).
Génération de MNT en photogrammétrie. Après l’acquisition des photographies
aériennes, l’étape suivante consiste à déterminer l’altitude de chaque pixel. Pour un
pixel donné sur une image, il s’agit de déterminer le pixel homologue sur l’image avec
laquelle un couple stéréoscopique est définissable. Les algorithmes de mise en
correspondance peuvent être classés en deux principaux groupes : les algorithmes de
type « area-based » et les algorithmes de type « feature-based » (Fabris et al., 2005 ;
Aber et al., 2010 ; Gruen, 2012). Les algorithmes qualifiés de « area-based » utilisent

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une fenêtre centrée sur chaque pixel et réalisent la mise en correspondance par
comparaison de l’information (e.g. niveau de gris) disponible au niveau des pixels de
la fenêtre (Gruen, 2012). Les algorithmes de type « feature-based » réalisent la mise
en correspondance en deux étapes. Une première étape permet de déterminer les
formes caractéristiques présentes dans la première image. Ces formes sont
principalement dues à la variation d’intensité dans l’image. Ensuite, une deuxième
étape consiste à réaliser la comparaison des formes caractéristiques avec celles de la
deuxième image. Cette approche considère que les caractéristiques de l’image sont
moins variables d’une image à l’autre (Gruen, 2012). Cependant, certaines
informations peuvent être perdues après la première étape ; toute l’information n’est
donc pas exploitée, ce qui est un désavantage. La qualité du MNT extrait à partir d’un
modèle stéréoscopique dépend principalement de la nature de la surface modélisée,
des caractéristiques propres aux images utilisées, telles que le contraste et le niveau
de bruit, et des paramètres propres aux algorithmes (Aber et al., 2010 ; Gruen, 2012).
Les algorithmes de type « area based » sont les plus utilisés en photogrammétrie
(Gruen, 2012). Ils considèrent l’hypothèse que la distance séparant chaque pixel
localisé dans la fenêtre et l’appareil photographique est constante, ce qui n’est pas
vérifié sur des terrains inclinés ou avec des variabilités topographiques importantes.
Certains auteurs ont proposé différentes améliorations (e.g. Zabih et al., 1994 ;
Hirschmüller et al., 2002 ; Scharstein et al., 2002) tout en gardant l’approche « fenêtre
». D’autres auteurs, tels que Hirschmuller (2008), considèrent qu’il faut abandonner
l’approche « fenêtre » et utiliser une comparaison pixel par pixel. L’algorithme « semi-
global matching » proposé par Hirschmuller (2008) tient compte également de l’écart
radiométrique (dû par exemple à l’effet de vignette, au temps d’exposition, etc.)
pouvant exister entre deux images stéréoscopiques. Ses performances ont été
évaluées de manière satisfaisante (précision altimétrique de 15 cm et une résolution
spatiale de 5 cm) par Gehrke et al. (2010) qui ont comparé un MNT généré en utilisant
le « semi-global matching » et un MNT généré à partir de données LiDAR. Le
désavantage de l’algorithme « semi-global matching » est son temps de calcul élevé
lorsque le nombre de photographies aériennes est important (e.g. en photogrammétrie
utilisant un VNP). Cette contrainte devient inexistante lorsque le calcul est implémenté
sur un GPU (Graphical Processing Unit).

7. LES ERREURS DU MNT

Les sources d’erreurs du MNT sont variées et incluent principalement l’exactitude des
points de contrôle, la densité et la distribution des données sources, la situation
géographique de la zone d’étude, les méthodes utilisées pour générer le MNT et la
microtopographie de la zone d’étude (Li, 1991 ; Heritage et al., 2009b). Pike (2002)
identifie trois types d’erreurs (différence entre la valeur altimétrique d’une maille et la
valeur réelle observable sur le terrain) dans les MNT : les erreurs systématiques, les
erreurs aléatoires et les fautes. Les erreurs systématiques résulteraient du processus
de génération du MNT et peuvent être éliminées ou réduites si leurs sources sont
identifiées. Les fautes résulteraient des erreurs commises lors de la collecte des
données. Elles sont identifiables et éliminées normalement pendant les phases de
traitement des données avant leur utilisation. Les erreurs aléatoires du MNT sont
cependant inévitables. Selon Aguilar et al. (2010), en condition de zones dégagées,
l’erreur sur un MNT peut se calculer via la variance donnée par l’équation 2 :
σtotal2=σSDE2+σgridding2+σfiltering2 Éq. 2

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σtotal2 exprime l’erreur verticale dans le MNT, σSDE2 exprime l’erreur aléatoire due
à l’acquisition des données, σgridding2 exprime l’erreur due à l’interpolation et
σfiltering2 exprime l’erreur due au processus de traitement des données. Cependant,
sur une zone dégagée, ils considèrent que σfiltering2 peut être négligée, en raison de
l’absence d’objets endogènes. σgridding2 peut également être négligée si la densité
des points acquis est suffisamment élevée, ce qui est le cas si l’on utilise le LiDAR ou
un VNP. Dans ce cas, la variance totale est calculée en utilisant un nombre suffisant
de points de contrôle levés sur le terrain avec une précision meilleure que celle des
données utilisées pour générer le MNT.
Cependant, le RMSE4 (équation 3) reste le paramètre utilisé pour quantifier les erreurs
d’un MNT.
RMSE=1nΔhi21nΣ Éq. 3

avec Dh, la différence d’altitude entre un point de contrôle dont l’altitude est mesurée
avec un récepteur GNSS et la maille correspondante sur le MNT. En plus de ce
dernier, il est intéressant parfois d’estimer également l’erreur moyenne et l’écart-type
des erreurs.Les MNT produits à partir des données altimétriques contiennent toujours
des erreurs aberrantes, même si elles ont fait l’objet de traitement. Une manière de
supprimer les erreurs aberrantes est d’appliquer un filtre sur les données. L’un des
filtres les plus utilisés se base sur le calcul initial du RMSE (Höhle et al., 2006). Alors,
toutes les erreurs supérieures à trois fois le RMSE sont considérées comme
aberrantes et sont remplacées par une valeur estimée à partir des altitudes des mailles
voisines. Une autre approche pour éliminer les erreurs aberrantes, définie par Daniel
et al. (2001), considère à la place du RMSE, l’écart-type des données altimétriques
initiales. Cette dernière méthode sera surtout utilisée lorsqu’il n’existe pas de points
de contrôle ou lorsque leur acquisition est rendue difficile par l’inaccessibilité de la
zone d’étude. C’est principalement le cas lorsque la zone d’étude se retrouve en zone
forestière. Les erreurs sont d’autant plus importantes que la zone d’étude se situe en
milieu non-ouvert, comme dans des forêts ou des zones endogènes. Leur normalité
n’est donc pas toujours acceptée.
Pour identifier les erreurs aberrantes, Felicisimo (1994) propose de comparer la
valeur altimétrique de la maille avec celle estimée à partir de ses voisines. Il définit
ainsi pour la maille i une valeur δi=ziMNT−ˆzioù ziMNT est l’altitude de la maille i après
création du MNT et ˆzi est l’altitude de la maille i, estimée à partir de l’altitude de ses
voisines. En considérant d comme une variable aléatoire, il est possible de déterminer
δet sδ qui sont respectivement la moyenne et l’écart-type. En faisant l’hypothèse que
d a une distribution normale, Felicisimo (1994) réalise un test qui permet d’accepter
ou de rejeter l’appartenance de di à la distribution normale Nδ,sδ().
Le test proposé est un test de Student puisqu’il est appliqué individuellement à
chaque valeur di (Dagnelie, 2006).
L’hypothèse nulle est H0:δi=δ (hypothèse alternativeH1:δi=δ). La valeur :
ti=δi−δsδ est calculée et comparée à la valeur critique tα,∞ . Selon Felicisimo
(1994), la valeur de a doit être choisie la plus faible possible pour détecter uniquement
les valeurs élevées de di. Cependant, une valeur élevée n’indique pas nécessairement
une erreur, mais cela peut être considéré comme une alarme. ˆzi peut être estimé tout
simplement comme la moyenne des altitudes des mailles voisines (Felicisimo, 1994)
ou en utilisant un estimateur plus complexe comme le krigeage, ce qui permet de tenir
compte de la variabilité spatiale du terrain (Hengl et al., 2004). La valeur deˆzi est
influencée par le nombre de mailles voisines considérées. En général, des fenêtres de

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3 x 3 ou 5 x 5 centrées sur la maille i sont utilisées (Hengl et al., 2004), ce qui implique
un nombre de mailles voisines valant respectivement 8 ou 24. Cependant, plus le
nombre de mailles voisines augmente, plus le temps de calcul est élevé,
spécifiquement dans le cas du krigeage. Lorsque l’hypothèse nulle est rejetée (ziMNT
considérée comme une erreur), ziMNT est remplacée par ˆzi (Felicisimo, 1994).

8. PROPAGATION DES ERREURS DU MNT

Le MNT a plusieurs sources d’erreurs (Li, 1991 ; Heritage et al., 2009b). Huang et al.
(2005) ainsi que Oksanen et al. (2005) ont montré que ces erreurs peuvent se
propager et influencer considérablement les résultats finaux d’une application. Pour
analyser l’impact des erreurs du MNT sur les résultats d’une application (e.g. extraction
des axes de ruissellement, calculs de pentes, etc.), il est impératif de les propager à
travers les différentes opérations de l’application. Deux principales approches existent
pour analyser la propagation des erreurs dans une application, il s’agit de la méthode
du développement en série de Taylor et de la méthode de Monte Carlo (Burrough et
al., 1998). Cependant, la méthode de Monte Carlo reste la plus utilisée à ce jour en
raison de sa simplicité et de sa rigueur (Burrough et al., 1998 ; Wechsler, 2007). De
plus, lorsque l’application est le résultat d’une succession d’opérations complexes
n’utilisant pas les opérateurs « +, -, ×, ÷ », la méthode du développement en série de
Taylor devient presque impossible à programmer (Hengl et al., 2010).
La méthode de Monte Carlo considère le MNT comme une réalisation parmi d’autres
(Wechsler, 2007). Par un processus stochastique, elle simule une valeur d’altitude
probable pour chaque maille du MNT. Lorsque le processus est répété plusieurs fois
pour toutes les mailles, on observe alors des réalisations probables du MNT (Burrough
et al., 1998).
D’une part, une valeur d’altitude attribuée à une maille du MNT peut être
représentée par la somme d’une constante et d’une variable aléatoire d’erreurs
altimétriques dont la fonction de distribution est déterminable (Temme et al., 2009).
Cette approche est altimétriques nécessite l’utilisation de plusieurs points de contrôle
d’une grande précision, positionnés par exemple en utilisant un récepteur GNSS
topographique (Wechsler, 2007). D’autre part, en l’absence de points de contrôle
(l’acquisition des points de contrôle peut être couteux, voire impossible dans certaines
conditions), comme c’est souvent le cas, on utilise l’approche heuristique qui consiste
à faire une hypothèse sur la distribution des erreurs altimétriques (Oksanen et al.,
2005; Wechsler, 2007). La distribution la plus utilisée est la distribution gaussienne de
moyenne nulle et d’écart-type valant l’écart quadratique moyen (EQM) du MNT, car
c’est le paramètre le plus souvent disponible pour estimer la qualité d’un MNT.
La méthode de Monte Carlo tient compte de l’autocorrélation des erreurs
altimétriques. Elle peut être simulée par au moins quatre différentes techniques qui
sont :
– le recuit simulé (Fisher, 1991) ;
– le modèle spatial autorégressif (Goodchild et al., 1992b) ;
– le modèle moyennes mobiles spatial (Oksanen et al., 2005) ;
– la simulation séquentielle gaussienne (Goovaerts, 1997).
La méthode de simulation, qui reste de loin la plus utilisée, est la méthode séquentielle
gaussienne de par sa simplicité (Temme et al., 2009).
La méthode séquentielle gaussienne est une méthode géostatistique qui considère
que la distribution des erreurs du MNT est normale (Aerts et al., 2003). Elle consiste à
visiter chaque maille du MNT et à simuler, pour chacune, une valeur de la variable

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aléatoire caractérisant les erreurs du MNT en utilisant une distribution de probabilité


conditionnelle. Pour la première maille, il s’agit de générer une valeur de l’erreur
altimétrique à partir de la distribution normale N (μe, σε2). Pour la seconde maille, le
krigeage simple est utilisé pour générer l’erreur altimétrique, connaissant la valeur de
l’erreur altimétrique de la première. Le processus est ainsi répété jusqu’à ce que toutes
les mailles soient visitées. L’utilisation du krigeage simple nécessite de connaitre
l’autocorrélation des erreurs altimétriques. Dans le cas de l’approche empirique,
l’autocorrélation, i.e. le variogramme ou le corrélogramme, est estimée directement à
partir des écarts altimétriques entre les points de contrôle et le MNT (Temme et al.,
2009). Dans l’approche heuristique, le manque d’information sur les erreurs
altimétriques nécessite de faire des hypothèses sur le modèle d’autocorrélation (e.g.
exponentiel, gaussien, sphérique, etc.).
L’un des désavantages de la méthode de Monte Carlo, signalé par Burrough et al.
(1998), est le temps de calculs car la méthode qualifiée de « force brute » nécessite
un temps important puisque le processus est répété plusieurs fois. De nos jours, avec
le développement de la technologie informatique, la puissance des CPU (Central
Processing Unit) a beaucoup augmenté d’une part et, d’autre part, des techniques de
calculs telles que le calcul distribué sur grille ou le GPU (Graphical Power Unit) sont
disponibles et ont été expérimentés par plusieurs auteurs (Niewinski, 2004 ; Ukkonen
et al., 2008 ; Wallis et al., 2009). Plusieurs études ont utilisé la méthode de Monte
Carlo pour analyser l’impact des erreurs du MNT sur différentes applications
(Goodchild et al., 1992a ; Heuvelink, 1998 ; Oksanen et al., 2005; Lindsay, 2006 ;
Delbari et al., 2009 ; Hengl et al., 2010 ; Achour et al., 2012). Même si des techniques
permettent de limiter le temps de calculs, l’utilisation de la méthode de Monte Carlo se
base sur le choix d’un nombre minimal N de réalisations du MNT. N doit être
suffisamment grand pour permettre d’atteindre des résultats stables des paramètres
calculés sans augmenter inutilement le temps de calcul. Plus N est grand, plus les
résultats sont précis. Cependant, cette précision est proportionnelle à la racine carrée
de N, i.e. pour doubler la précision, il faut quadrupler N (Temme et al., 2009). Le
nombre de réalisations N nécessaires pour obtenir des résultats stables diffère selon
le type d’applications (Heuvelink, 1998 ; Lindsay et al., 2005 ; Oksanen et al., 2005 ;
Hengl et al., 2010). Toutefois, Heuvelink (1998) ainsi que Burrough et al. (1998)
signalent que N doit être au moins égal à 100. De nos jours, nous sommes à un point
où la méthode de développement de Monte Carlo sera intégrée comme outil standard
dans les logiciels de SIG (Système d’Information Géographique) (Wechsler, 2007).
Brown et al. (2007) ont récemment mis en place une librairie appelée DUE (Data
Uncertainty Engine) pour analyser la propagation des erreurs dans une application.
Aussi, une équipe à l’université d’Aston en Angleterre a-t-elle mis en place un langage
informatique spécifique pour développer des programmes permettant d’évaluer
l’impact des erreurs affectant les données sur les résultats d’une application (Hengl et
al., 2010).

V. Comparatif de validité

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MNT/MNA

Trois caractéristiques principales permettent d’avoir un aperçu rapide d’un modèle


numérique de terrain et de juger de son adéquation à un besoin particulier :

 Sa résolution, c’est-à-dire la distance entre deux points adjacents du MNT ;


 Sa couverture géographique : les zones géographiques pour lesquelles des
données sont disponibles ;
 La qualité des données : elle dépend de l’application ou non de traitements
de correction des données après leur récupération. En effet, certaines méthodes
d’acquisition laissent des artefacts dans les données (des zones brouillées sur
des lignes côtières du fait de l’écume des vagues qui fausse les échos radar,
des « trous » lorsque des nuages étaient présents lors d’un relevé satellitaire…).

VI. Quelques sources de MNT/MNA

Ces sources sont des agences qui fournissent des fichiers matriciels et vectoriels
topographiques permittant d'établir des modèles numériques de terrain et qui sont mis
au grand public. Le tableau Tab.1 exhibe quelques caractéristiques de certains formats
disponibles sur le Web.

Nom Résolution Couverture Éditeur Post-


géographique traitements
DEM 30 m La Terre entière (sur NASA non
ASTER (en) demande)
DEM 1 degré 90 m États-Unis USGS oui
DEM 7,5 10 et 30 m États-Unis USGS oui
minutes
DEM CDED 23 m et 90 m Canada CCOG oui
GTOPO30 (en) 30" d’arc (~ La Terre entière USGS/NASA oui
1 km)
DEM SDTS 10 et 30 m États-Unis USGS oui
NED 10 et 30 m États-Unis USGS oui
Visual DEM 75 m France IGN ? oui
France*
MNT BD Alti* 50 à 1 000 m France IGN oui
Litto3D** 1m Zones littorales IGN/SHOM oui
françaises entre -10m
et +10m
SRTM-3 90 m 80 % des terres NASA/NIMA non
émergées
SRTM-1 30 m Mars (hors zones NASA IGN, oui
polaires) Spot Image
SRTM-1 30 m États-Unis NASA/NIMA non
Reference3D 30 m 54 millions de km², IGN, Spot oui
80 millions en 2014 Image
Alos World 5m La Terre entière (sur ALOS JAXA oui
DEM demande)

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VII. Variables du relief dérivées

Les modèles d’altitude permettent de produire des variables globales et locales de


géomorphométrie caractérisant le relief. Dans cette partie, les principaux indicateurs
globaux et locaux du relief seront présentés et vous serez en mesure de les calculer.
 Géomorphométrie
La géomorphométrie est une discipline qui a pour objectif la détermination de
variables capables de caractériser les formes du relief. Elle est d’approche globale
lorsque les indicateurs statistiques caractérisant le relief sont calculés sur la zone
d’étude dans son ensemble. Elle est d’approche locale lorsque ces indicateurs sont
calculés en différents points du territoire. L’approche globale permet rapidement la
comparaison entre les reliefs de différentes régions.
 Indicateurs Globaux
Il existe plusieurs indicateurs géomorphométriques globaux. Une partie de ceux-ci
sont présentés ci-dessous.
 L’altitude maximale et minimale permet de résumer les propriétés d’un
modèle numérique de terrain.
 La courbe hypsométrique exprime la répartition de la surface d’un bassin-
versant en fonction de l’altitude entre les valeurs minimales et maximales.
Elle permet d’estimer le comportement hydrologique et hydraulique d’un
bassin-versant et de son système de drainage.
 Les classes moyennes d’altitude, de pente et les distances entre les sommets
de même classe permettent de caractériser globalement la rugosité du relief.
 Indicateurs Locaux
L’approche locale de la géomorphométrie est semblable à une procédure de filtrage
du modèle numérique de terrain par une fenêtre mobile dont le résultat est une
variable capable de décrire une propriété locale. La fenêtre mobile est centrée sur le
pixel d’intérêt dont la nouvelle valeur est calculée à partir de son voisinage.
L’approche locale dépend donc de la taille et de la forme de la fenêtre mobile. L’effet
de bord décrit le problème rencontré par la fenêtre mobile dans les bords de la zone
d’étude (figure 1). En effet, si l’information en dehors de la zone d’étude est
manquante, il n’est pas possible de calculer de manière correcte la valeur des pixels
en bordure interne de la zone étudiée. Ce problème est facilement résolu en
prévoyant un modèle numérique d’altitude plus grand que la zone d’étude. La taille
de la fenêtre mobile introduit également un effet contextuel.

1. Pente,
L’orientation La pente se définit comme l’« inclinaison d’une surface par rapport au
plan horizontal» (Petit Robert) et l’orientation est une «direction déterminée par
rapport aux points cardinaux».

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2. Concavité, convexité

Une surface est dite convexe ou concave (Figures VI.13 et VI.14) lorsqu’elle est
située toute entière du même cote d’un plan tangent. Dans le premier cas, la courbure
est positive, dans l’autre négative (Caloz et Collet, 2011). La courbure permet de
caractériser les phénomènes d’érosion. Une pente convexe subit une érosion plus forte
qu’une pente concave. Lors de glissement de terrain, la convexité et la concavité
permettent de décrire le relief du glissement dans sa configuration horizontale et
verticale à l’aide d’indicateurs de courbure verticale et horizontale.
Le modèle de Zevenbergen et Thorne est également utilisé pour mesurer la courbure.
Les paramètres G, H, D, E et F décrits plus haut sont utilisés pour calculer la courbure
verticale (en direction de la pente) et horizontale (direction transversale à la pente)
(voir figure 6).
La taille de la fenêtre mobile influence la cartographie de la pente, de l’orientation
et de la courbure. Une fenêtre plus grande produit un lissage de la pente et de
l’orientation et a un effet structurant sur la concavité et la convexité.

Figure VI.14 : Concavité et convexité horizontales- Concavité et convexité verticales (Caloz et


Collet, 2011).

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VIII. Variables thématiques dérivées

L’altitude constitue également la variable primaire pour déterminer des zones qui du
fait de leur situation, de leur orientation et de leur pente sont recherchées où, au
contraire, évitées. Plusieurs thèmes sont ainsi dérivés de la variable altitude dont les
principaux sont la visibilité, l’ombre portée, l’ombre projetée, le taux d’ensoleillement,
les lignes de drainage et les limite de bassin versant.
1. Visibilité
L’analyse de visibilité s’attache à déterminer les zones visibles de point de vue données.
La technique se base sur l’analyse des lignes de vue par rapport au relief (Figure
VI.15). Cette fonction intervient fréquemment dans l’analyse du paysage (Caloz et
Collet, 2011). Du quelles zones une nouvelle construction sera-t-elle visible ? Qu’est-
cequi apparait dans le champ visuel à partir d’un lieu donné ?

Figure 12:Détermination de zones visibles d’un point de vue (Caloz et Collet, 2011).

2. Ombre portée et ombre projetée


Ombre portée : L’ombrage des modèles numériques de terraine (Figure :
VI.16) permet de représenter l’information d’altitude sous une forme offrant la
perception du relief. La technique mise en oeuvre est le calcul de ligne de vue
dans une direction donnée à partir de la position de la source lumineuse (Caloz
et Collet, 2011).

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Figure 13:Exemple d’un MNT ombré (http://desktop.arcgis.com).

Cependant, on se contente souvent de griser, selon l’intensité de la pente, les


zones d’orientations opposées à celle de la source lumineuse, par exemple le soleil
présentant une inclinaison supérieure à celle des rayons solaires (Caloz et Collet,
2011). L’ombre est dit portée (Figure VI.17).
Ombre projetée : Si l’on détermine l’ombre réelle produite par le relief écran à
l’éclairement solaire, l’ombre est dite projetée (Figure VI.18).

Figure 14:Représentation schématique de l’ombre portée (Caloz et Collet, 2011).

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Figure 15:Représentation schématique de l’ombre projetée (Caloz et Collet, 2011).

3. Taux d’ensoleillement

L’analyse de rayonnement potentiel, c’est-à-dire de l’ensoleillement reçu sans tenir


compte d’une éventuelle couverture nuageuse, repose sur une approche similaire à
celle utilisée pour le calcul des ombrages, elle prend en considération les ombres
projetées. Chaque maille, correspondant à un point du MNT, reçoit un ensoleillement
qui dépend de la hauteur du soleil, de la transparence de l’atmosphère, de la pente et
de l’orientation ainsi que la ligne d’horizon. Le résultat est donné en kWh/m2, il ne tient
pas compte de la nébulosité, celle-ci ne peuvent être connue pour chaque pixel durant
la période examinée. Il s’agit donc de l’énergie potentielle reçue du soleil (Caloz et
Collet, 2011).
La Figure VI.19 reproduit l’énergie radiative potentielle de soleil reçue sur le relief. Les
zones orientées sud reçoivent naturellement davantage de rayonnement solaire.

Figure 16:: Ensoleillement calculée à l’aide de MNT (a) MNT ; (b) énergie solaire cumulée durant une journée
(Caloz et Collet, 2011).

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4. Ligne de drainage

Une ligne de drainage est le chemin théorique qu’une goutte d’eau tombant sur le
relief est censée parcourir jusqu’à l’exutoire du bassin versant. On suppose évidement
que la surface est lisse et imperméable (Caloz et Collet, 2011). On calcule la pente en
chaque point du MNT (Figure VI.20). On part ensuite de chaque point haut du bassin
versant (point appartenant à la ligne de crête). Les lignes d’écoulement sont
déterminées de proche en proche selon la ligne de plus forte pente. De l’ensemble des
lignes ainsi tracées on déduit la densité de drainage.

Figure 17: Ligne découlement selon la plus forte

5. Limites de bassin versant hydrologique

La détermination automatique de bassin versant à l’aide de MNT (voir Figure


VI.21) se divise en deux catégories. La première détermine les lignes de crête a partie
d’un exutoire en suivant de proche en proche les points de l’altitude plus élevée. La
deuxième construit le bassin versant, également à partie de l’exutoire, en agrégeant
les points voisins élevés (Caloz et Collet, 2011).

Figure 18:: Des bassins versants délimités a partie d’un MNT

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IX. Usages du MNT et du MNA

A. Usages du MNT

1. Topographie

Le MNT sert principalement à représenter les formes topographiques d’un site


(Figure VI.22). La schématisation 3D de la surface du sol, sans construction ni
végétation, aboutit à la création d’un référentiel topographique très précis.

Figure 19:MNT représente les formes topographiques de site

2. Hydrologie
Le MNT permet l’identification des rivières, des lacs, des talwegs (Figure VI.23). Il
permet aussi de délimiter les bassins versants et la direction des écoulements, de
réaliser une modélisation hydraulique et de créer une simulation des inondations.

Figure 20:: MNT permet la compréhension des formes et mouvements

3. Géologie

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Le MNT sert également à la caractérisation des zones géologiques à ciel ouvert


telles que les carrières, les zones minières (Figure VI.24) et aurifères, etc. L’utilisation
du MNT permet de calculer les volumes d’extraction et de prévoir l’aménagement futur
de ces zones (réhabilitation des sites après exploitation).

Figure 21:: MNT caractérise une zone minière ce qui permet de calculer les volumes d’extraction de sol
(http://www.altoa.org).

4. Archéologie

L’une des utilisations de l’MNT est d’identifier les microreliefs liés aux
anciennes civilisations (anciens chemins, murailles, restes des villes, etc.)
(Figure VI.25).

Figure 22:MNT représente les microreliefs liés aux activités humaines anciennes (http://www.altoa.org).

B. Usages du MNA

1. Gestion forestière

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MNA permet de caractériser exactement la forme de canopée (Figure VI.26), de


tel manière qu’on peut déduire un modèle numérique de la canopée
(MNC=MNA -MNT). En utilisant le MNT, on peut aussi calculer le volume de
biomasse d’un peuplement forestier ; aujourd’hui cet outil est indispensable pour
la gestion forestière et agroforestière.

2. Urbanisme

Le MNA sert également à repérer distinctement les formes anthropiques d’une


zone urbaine. Le couplage des MNS avec le cadastre urbain permet d’estimer,
avec précision, la hauteur des bâtiments (Figure VI.27). Les urbanistes utilisent
les MNA pour des travaux de représentation 3D du tissu urbain. Cette
représentation est nécessaire pour analyser le tissu existant et prévoir les
évolutions en termes d’aménagement tel que la création des zones
d'aménagement concerté.

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Figure VI.27 : Vue 3D de la reconstitution du bâti par MNA laser et cadastre


(Caloz et Collet, 2011).

3. Télécommunications

Le MNA est utilisé pour repérer les obstacles physiques ou de visibilité lors de
création des réseaux aériens, tel que les pylônes électriques et antennes (Figure
VI.28). Le MNA peut être utilisé aussi pour envisage les aménagements
nécessaires pour la création de nouveaux réseaux.

Figure VI.28 : MNA utilise pour la gestion des réseaux de pylônes électriques
(http://www.altoa.org).

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