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K I M B E R LY W A G N E R

DIEU A PLACÉ
UNE FORCE ADMIRABLE
EN CHAQUE FEMME.

Vous êtes une femme pensée et créée sur mesure par

femme de CARACTÈRE
Dieu lui-même. Et s’il vous a donnée la force de caractère
que vous avez, ce n’est pas pour rien !

Femme de caractère, c’est avant tout l’histoire d’une


femme. Une femme qui s’est laissée transformée par
Dieu, alors que son mariage sombrait. Sa plus grande
force, son caractère bien trempé, était devenue son
plus grand ennemi.

L’auteure est consciente que son cas n’est pas isolé.


Elle donne aux femmes les clés nécessaires pour
apprendre à vivre la grâce au sein de leur couple.

Tout est possible avec Dieu : vous pouvez être la combat-


tante au cœur tendre que l’Esprit veut façonner en vous.
Laissez-vous encourager par ce message bouleversant !

Kimberly Wagner est blogueuse et chroniqueuse. Mais elle veut


avant tout encourager les femmes à vivre passionnément pour la
gloire de Dieu. Kimberly et son mari LeRoy ont deux enfants, Rachel
et Caleb. Leur petite tribu s’agrandit avec l’arrivée de petits-enfants ! LA FORCE
D’UNE COMBATTANTE
18,90 €
ISBN 978-2-36249-348-5 AU CŒUR TENDRE

9 782362 493485
K I M B E R LY WA G N E R

LA FORCE
D ’ U N E CO M B AT TA N T E
AU CŒUR TENDRE
Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :
Fierce women : The power of a soft warrior • Kimberly Wagner
© 2012 • Kimberly Wagner
Publié par Moody Publishers
820 N. LaSalle Boulevard • Chicago 60610 • USA
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.

Édition en langue française :


Femme de caractère : La force d’une combattante au cœur tendre
Kimberly Wagner
© 2016 • BLF Éditions • www.blfeditions.com
Rue de Maubeuge • 59164 Marpent • France.
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.

Traduction : Anne Worms


Couverture : Visu’elle création • www.visuellecreation.fr
Mise en page : BLF Éditions
Impression n° XXXXX • IMEAF • 26160 La Bégude de Mazenc

Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible


version Segond 21 Copyright © 2007 Société biblique de Genève.
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés. Les carac-
tères italiques sont ajoutés par l’auteur du présent ouvrage. Les autres
versions sont indiquées en toutes lettres sauf la Traduction œcumé-
nique de la Bible (TOB). Reproduit avec aimable autorisation. Tous
droits réservés.

ISBN 978-2-36249-348-5 broché


ISBN 978-2-36249-349-2 numérique

Dépôt légal 2e trimestre 2016


Index Dewey : 248.8’435 (cdd23)
Mots-clés : 1. Mariage. Aspects religieux. Christianisme.
2. Homme et femme. Aspects religieux. Christianisme.
3. Femmes. Aspects religieux. Christianisme.
TABLE DES
MATIÈRES
Introduction
ENTRE FOUGUE ET DOUCEUR ..........................................................9
chapitre un
LA BEAUTÉ DE LA FOUGUE ..............................................................13
chapitre deux
EN CE QUI CONCERNE LE CÔTÉ OBSCUR ...............................37
chapitre trois
OÙ DONC EST PASSÉ L’HOMME QUE J’AI ÉPOUSÉ ? ...........59
chapitre quatre
LE TRIO MORTEL ...................................................................................81
chapitre cinq
LES TROIS SOURCES DE VIE .........................................................105
chapitre six
UN AMOUR QUI JAILLIT DE L’INTÉRIEUR ...............................129
chapitre sept
SAVOIR LÂCHER, SAVOIR S’ACCROCHER .............................151
chapitre huit
PERSONNE N’ARRIVE À LA CHEVILLE ....................................
DE MON HOMME ! .............................................................................177
chapitre neuf
LES INCONTOURNABLES ..............................................................203
chapitre dix
ET S’IL N’ÉCOUTE PAS ? ..................................................................229
chapitre onze
APRÈS TOUT, LE MARIAGE EST-IL SI IMPORTANT .......
QUE ÇA ? ................................................................................................255
chapitre douze
RÊVONS ENSEMBLE ........................................................................279

Annexe 1
CONSEILS À SUIVRE QUAND LA CONFRONTATION
DEVIENT NÉCESSAIRE ...................................................................297
Annexe 2
ENCOURAGEZ VOTRE ÉPOUX VERS
UNE SPIRITUALITÉ SOLIDE ..........................................................299
Annexe 3
POUR LES FEMMES DE CARACTÈRE CÉLIBATAIRES ......303
Annexe 4
L’ART DE BIEN EMPLOYER SON CARACTÈRE .....................305

RESSOURCES RECOMMANDÉES ..............................................307


NOTES DE CHAPITRES...................................................................311
À mon compagnon de combat,
mon ami loyal, mon fidèle amant.

Ton humour décalé me fait rire et ta profonde


compréhension de la Parole m’émeut aux larmes.
Merci Leroy, d’avoir parcouru ce chemin avec moi,
même dans les moments sombres,
quand l’espoir nous avait quittés.

Quelle grande bénédiction d’être aimée par toi !


Entre fougue et douceur

Introduction
ENTRE FOUGUE
ET DOUCEUR
Toute petite, j’ai toujours été fascinée par les histoires
de héros. Surtout celles qui mettaient en scène de jeunes
héroïnes. Souvenez-vous de la petite Lucy dans Narnia : elle
n’hésite pas un instant à suivre le roi Aslan dans la bataille !
Je m’identifiais à son empressement à servir vaillamment
son roi. Son courage fougueux m’inspirait d’autant plus que
C.S. Lewis la décrivait comme une combattante douce, une
guerrière au cœur tendre et « au visage très rieur1 ». Qui sait
si chaque femme ne porte pas en elle un tel rêve d’enfant ?
Le rêve de combattre vaillamment pour la vérité, l’amour
et la justice. Un rêve qui n’est en fait que le pâle reflet de la
grande histoire que Dieu l’appellera à vivre.
La plupart des jeunes femmes aspirent à rencontrer un
jour l’homme qui saura gagner leur cœur. Elles imaginent
avec fébrilité les moindres détails de leur mariage. Et quand
le jour J arrive enfin, aucune d’entre elles ne pense un instant
que son bel époux pourrait, un jour, lui briser le cœur ou
rompre les engagements échangés devant l’autel. La plupart
d’entre elles comprennent tout de même assez vite que leur
vie de femme mariée n’est pas à la hauteur de toutes leurs
espérances. Deux êtres pécheurs qui tentent de fusionner
en une unité glorieuse… cela présage sans aucun doute des
conflits, du stress et même des attaques spirituelles. L’épouse
avisée saura reconnaître que prononcer ses vœux, c’est entrer
sur le champ d’une bataille spirituelle.

9
FEMME DE CARACTÈRE

Il arrive souvent que les couples mariés s’enferment dans


une dynamique relationnelle destructrice. Je l’appellerai
« le cycle femme fougueuse et homme craintif ». Dans ce
schéma, les qualités de la femme fougueuse peuvent vite
intimider son mari. Une femme de caractère peut certes être
une source d’inspiration, mais son tempérament de feu peut
aussi devenir le pire cauchemar de son époux.
Il peut réagir à cette fougue de bien des manières : le
repli sur soi, la fuite, les accès de colère, etc. Il arrive aussi
qu’il se réfugie dans un monde de silence. Les couples
prisonniers de ce cycle infernal ne vivent plus la joie de
cheminer ensemble. Ils se perçoivent plutôt comme des
étrangers vivant sous le même toit que comme des amis et
des amants passionnés.
Leroy et moi avons vécu ces deux extrêmes relationnels
dans notre mariage. Et j’ai à cœur de vous partager cer-
taines des choses que j’ai apprises au cours de ces années.
La bonne nouvelle, c’est que ce cycle destructeur peut être
inversé. Et une femme fougueuse n’a pas à se transformer en
mauviette ou à subir une greffe de personnalité pour devenir
l’épouse idéale. En tant que femme de caractère, vous pouvez
connaître un nouveau souffle, une nouvelle intimité avec
votre mari. En fait, pour Dieu, votre tempérament fougueux
a toute sa place dans son projet pour votre mariage.
Que vous en ayez conscience ou pas, vous êtes au cœur
d’une bataille. Dieu vous a dotée de précieuses capacités
pour qu’elles soient puissamment utilisées. Quand vous
vous engagez dans le mariage, homme et femme, vous
pénétrez au sein de la métaphore sacrée conçue par Dieu
afin qu’elle soit révélée aux yeux du monde. Le mariage
est un profond mystère : c’est la glorieuse image créée par
Dieu pour refléter la relation d’amour qui l’unit à son
épouse, l’Église. Cela explique que les couples soient par-
ticulièrement ciblés par Satan ; il ne cherche qu’à détruire

10
Entre fougue et douceur

ce merveilleux et puissant modèle divin. Sachant cela, nous


devons à tout prix permettre à la grande histoire de Dieu
de se manifester au sein de nos mariages.
J’espère qu’en lisant ce livre, vous prendrez le temps de
vous arrêter pour réfléchir, et prier. Pour ma part, je prie
qu’au fil de ces pages vous puissiez rencontrer le Seigneur
des armées et que vous receviez de lui compréhension et
instruction vous permettant de devenir, à son service, une
combattante au cœur tendre. Une femme de caractère for-
tifiée par l’Esprit et attendrie par sa grâce.
Alors, en route !

11
La beauté de la fougue

chapitre un
LA BEAUTÉ
DE LA FOUGUE
« Ces bottes sont faites pour marcher
et c’est bien ce qu’elles vont faire !
Et un de ces jours, c’est sûr,
elles te marcheront dessus1 ! »
— Lee Hazlewood

Vous ne connaissez peut-être pas cette chanson, mais elle


était très populaire au temps de mon enfance. Les fillettes
de CP portaient toutes des bottes en cuir verni blanc qui
leur remontaient jusqu’aux genoux (eh oui, en CP !). Nous
exhibions nos jolies bottes en nous pavanant dans la cour de
récré. Et nous entonnions ce petit refrain.
Quand j’y repense, comme c’est comique d’imaginer
ces petites filles de six ans qui gesticulaient agressivement
en braillant ces paroles un peu bêtes. En chantant, nous
lancions des regards noirs aux garçons tout en enfonçant
nos talons dans le sol. Cela nous donnait l’impression de
les réduire en poudre ! Comprenions-nous vraiment ce que
nous chantions ? Je ne crois pas. Notre petit jeu était peut-
être innocent, mais il est évident que nous nous délections
du sentiment de pouvoir que nous donnaient à chaque fois
ces mots : « elles te marcheront dessus ! ».
Quand je suis entrée au collège, des paroles plus subtiles
sont venues alimenter notre ardeur. Nous joignions nos voix

13
FEMME DE CARACTÈRE

à celle d’Helen Reddy* qui chantait : « I am woman [Je suis


femme] ». Chaque phrase renforçait notre passion : « Je suis
forte… Je suis invincible… Je suis femme ! ». Nous étions
fières d’être femmes et décidées à affirmer au monde entier :
« Prête à tout, rien ne me fait peur2 ! ».
Ces chansons nous fascinaient particulièrement, car elles
nous donnaient un sentiment de pouvoir et de force. Je n’ai
jamais eu envie de devenir une femme faible. J’ai toujours été
attirée par les femmes au caractère bien trempé… pas vous ?
Une force raffinée a quelque chose de fascinant. J’aime voir
une femme de caractère à l’œuvre. Rien ne la désarçonne.
Elle est indomptable, déterminée, elle possède une force
intérieure inébranlable. Lancez-lui un défi et elle se lance
avec aplomb. Rien ni personne ne peut se mettre en travers
de sa route.
C’est une vraie femme de caractère.
Mais je ne parle pas d’une fougue mal placée, qui ne
serait que pure agressivité. Il peut y avoir de la beauté dans
une certaine forme de fougue. Certes, pas la fougue qui tend
à écraser les gens pour des motifs purement égocentriques.
Ni celle qui produit des personnes froides et manipulatrices.
Non. Mais l’esprit combatif que j’admire, c’est celui de celle
qui s’agrippe au vêtement de Dieu et ne lâche pas. Une
détermination sans faille face aux vents contraires. Ce genre
de personne qui regarde la peur droit dans les yeux, sans
ciller, et qui va de l’avant.
Vous pouvez ne pas être d’accord avec cela. Le fait « d’avoir
du caractère » a parfois une connotation très négative, mais
de nos jours, beaucoup de femmes dans nos cultures reven-
diquent ce statut. En faisant des recherches pour ce livre,
j’ai trouvé plusieurs approches bien différentes pour définir
la personne de caractère. De « brutale et sauvage, cruelle de
nature » à des mots beaucoup plus positifs tels que : « pro-
*
Chanteuse australienne féministe des années soixante-dix (NDT).

14
La beauté de la fougue

fondément passionnée, intense, bouillante, etc. ». Quels que


soient les termes utilisés, je crois que nous pouvons toutes
reconnaître en nous quelque chose de la femme de caractère.
J’ai demandé à un groupe de femmes de me faire part de
leur avis sur la question et leurs réponses ont été très variées :
Avoir du caractère c’est une bonne chose ! Je suis bien contente
que ma mère se soit battue avec fougue pour défendre la vérité
quand elle m’élevait. Dans un monde où tout est mélangé, ça fait
du bien d’avoir une personne qui connaît la parole de Dieu et qui
s’oppose avec force aux assauts de la culture ambiante.

Une autre a commenté :


Quand j’entends l’expression « femme de caractère », je vois
tout de suite une femme bruyante, autoritaire et détestable. Une
personne arrogante et exigeante.

Cette autre réponse m’a surprise :


C’est une femme qui s’habille avec classe. Elle met en avant
ses atouts !

Il y a une femme de caractère en


chacune de nous
Je crois vraiment qu’il existe un cœur plein de fougue en
chaque femme. Il peut traverser toutes les nuances, du beau
au très laid. J’ai malheureusement vu (et parfois même été)
cette femme de caractère centrée sur elle-même, acariâtre,
qui s’agite bruyamment pour que tout aille dans son sens.
D’un autre côté, une femme de caractère peut aussi être une
personne au courage discret, prête à mourir pour sa foi.
Que vous soyez du genre extraverti ou plutôt réservé,
sachez que les femmes sont une force incontournable. Vous
ne vous percevez peut-être pas comme une personne au
caractère bien trempé ou même comme ayant un tant soit
peu de force. Mais pensez-y. Et si Dieu avait placé une pro-
fonde force de caractère en vous ? En chaque femme ? Et si

15
FEMME DE CARACTÈRE

cette force intérieure avait pour but d’être utilisée de manière


puissante… je veux dire, vraiment puissante, d’une puissance
qui dépasse l’imagination ?
Et si la femme avait été créée pour être une vraie source
d’inspiration ? À l’image d’un chant de ralliement pour des
hommes qui se préparent au combat ? Une vision qui les
pousse à se lancer dans les conquêtes les plus périlleuses ?
C’est cette force intérieure et cette volonté qui permettent
à la femme de persévérer, même face aux épreuves les plus
rudes. Cela lui donne le courage et la détermination néces-
saires pour avancer coûte que coûte, face à n’importe quelle
forme d’opposition. J’aime le verset dans Daniel qui évoque
cette réalité : « Le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu
agira avec courage » (Daniel 11 : 32 – Semeur).
Quand on vous dit que l’obstacle est insurmontable, votre
force de caractère devient l’adrénaline qui vous donne des
ailes pour franchir le mur. C’est cette fougue qui vous pousse
à quitter votre petit confort pour affronter les aventures les
plus risquées. C’est cette profonde détermination qui vous
porte face au danger alors que les plus faibles ont déjà fait
demi-tour. C’est être loyale, et faire les bons choix. Tout faire
à fond. Persévérer jusqu’au bout. Cette force de caractère fait
naître une foi ardente et un courage à toute épreuve. Une
hardiesse qui vous fait dire : « Allez ! j’y retourne encore une
fois ! ».
J’aime lire des histoires de femmes qui se sont coura-
geusement engagées pour des causes justes au risque de
leur vie. Peut-être pensez-vous que leur audace dépasse de
loin ce que vous et moi vivrons jamais ? Peut-être, mais ne
sous-estimez pas le pouvoir et le potentiel qui résident dans
la beauté de votre force de caractère. Votre courage s’exprime
peut-être très différemment de celui d’une martyre ou d’une
leader d’un grand mouvement, mais il n’en est pas moins
important. La beauté de votre caractère fougueux peut se

16
La beauté de la fougue

révéler alors que vous soutenez votre époux au milieu de ses


pires difficultés, lui donnant le courage de se relever et de
continuer à se battre. Elle peut se manifester au travers de
votre parole de vérité, encourageant votre mari dans sa foi
quand le diable lui souffle qu’il ne changera jamais.

Les hommes sont attirés par les


femmes de caractère
Les hommes semblent être attirés par les femmes de
caractère. En général, ils ont plutôt tendance à fuir celles
qui sont du type collant, pleurnichard et faible. Peut-être
qu’ils ont de l’admiration pour la force de caractère que
dégagent les femmes passionnées par la vie. Ou alors c’est
leur inébranlable loyauté et leur dévouement sans faille qui
les séduisent. La courageuse énergie dont font preuve les
femmes de caractère a inspiré de nombreux grands leaders.
Le nom de Rebecca Motte ne vous dit sans doute rien,
mais c’est une personne pour qui j’ai un immense respect.
Son profond attachement à son pays a été une inspiration
pour l’armée des Patriotes au cours de la guerre d’indépen-
dance des États-Unis. C’était une riche veuve qui possédait
une vaste propriété en Caroline du Sud. En 1781, les soldats
britanniques s’installèrent dans la région, et 175 d’entre eux
prirent possession de sa maison, l’entourant de tranchées
et de barricades. Rebecca s’était enfuie ; elle avait rejoint les
Patriotes qui assiégeaient le camp anglais.
Après plusieurs jours de combat, les indépendantistes
comprirent que le seul moyen d’obliger l’ennemi à fuir sa
nouvelle « forteresse » était de mettre le feu à la maison de
Rebecca. Quand leur commandant annonça la nouvelle à la
propriétaire, elle répliqua que c’était pour elle « un honneur
de pouvoir ainsi contribuer à la victoire de son pays ». Elle
trouva un arc et des flèches et demanda au commandant de
s’en servir. Les flèches de feu embrasèrent le toit de la maison

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FEMME DE CARACTÈRE

et forcèrent les Britanniques à se rendre. Les Patriotes réus-


sirent à éteindre les flammes et à sauver la maison. Après la
victoire, fidèle à la beauté de sa force de caractère, Rebecca
Motte servit le repas aussi bien aux officiers britanniques
qu’aux officiers américains, dans sa grande salle à manger.
Mon mari dit souvent que c’est mon tempérament de feu
qui a d’abord attiré son attention. C’est ce qui l’a poussé à
venir faire ma connaissance. Mais à cette époque, il n’avait
pas la moindre idée de ce que produirait l’entrée d’une telle
femme dans sa vie. La fougue qu’il trouvait si attirante ? Eh
bien, il a vite compris qu’elle pouvait être à double tran-
chant ! Certes, c’est ce qui l’a attiré au premier abord… Mais
c’est aussi ce qui m’a donné le cran de l’envoyer balader lors
de notre première conversation !
C’était le premier jour de l’année universitaire. Rien ne
m’avait préparée au choc que j’allais ressentir en entrant
dans cette immense salle de classe bondée de garçons. Tout
au fond de la salle, j’ai repéré la seule autre fille présente.
Elle portait un treillis militaire et une casquette, ce qui lui
permettait de se fondre dans ce décor masculin. Nous étions
les deux seules filles dans ce cours de grec pour débutants.
En fait, je ne m’étais jamais posé la question de savoir si cette
matière plaisait aux filles, j’avais juste envie de l’étudier, c’est
tout.
J’ai très vite découvert que cette classe était le repaire de
ceux que j’appelais les « prédicateurs fils-à-papa ». Une belle
bande de prétentieux ! Tous les lundis matin, je les voyais
essayer de s’impressionner les uns les autres en ressortant leur
prédication de la veille. De grandes gesticulations, de longs
discours pompeux… S’ils cherchaient à épater les deux seules
filles de la classe, c’était raté !
Un jour, après le cours, nous sommes tous allés à la café-
téria pour le repas. Alors que je faisais la queue pour prendre
mon plateau, sans rien demander à personne, l’un de ces

18
La beauté de la fougue

fils-à-papa prétentieux m’a fait sursauter en me demandant


sans préambule :
— Est-ce que je peux te poser une question personnelle ?
On ne s’était jamais adressé la parole auparavant. Je ne
connaissais même pas son nom, mais j’avais la vague impres-
sion qu’il était dans ma classe de grec. Je me souviens avoir
pensé : C’est ce que tu as de mieux comme entrée en matière ?
Très fin. On ne se connaît même pas et c’est comme ça que tu
te présentes ?
Comment répondre à une telle présentation ? Moi je
n’avais rien à cacher. J’ai toujours dit ce que je pensais, parfois
d’ailleurs à mon propre détriment. J’ai marmonné :
— Euh… ouais, pourquoi pas ?
Je sentais mes sourcils se relever légèrement. (J’ai honte de
l’avouer, mais si jamais vous me parlez un jour et que vous
voyez mes sourcils se relever… désolée, mais ça peut vouloir
dire que je suis un peu énervée.)
— Pourquoi toi, tu prends les cours de grec ?
La question peut paraître anodine, mais avez-vous noté
son accentuation sur le mot tu ? Avec ce tout petit mot bien
tourné, il en a dit bien plus qu’il ne le laissait entendre. Mes
poings se sont serrés sur mon plateau en plastique : Ce gars
pense qu’une fille n’a rien à faire en cours de grec… Pour qui se
prend-il pour oser me poser ce genre de question ? Les sourcils
relevés, je lui ai lancé un regard atterré ; je sentais remonter
en moi toute la force de la chanson d’Helen Reddy, Je suis
femme, écoute-moi rugir ! Ma réponse fut glaciale.
— J’ai choisi ce cours pour étudier les textes originaux du
Nouveau Testament par moi-même. Je me prépare à devenir
pasteure, à conduire mon troupeau.
Puis je me suis retournée brusquement pour prendre ma
salade. Stupéfait, il a murmuré un « Oh ! » discret.

19
FEMME DE CARACTÈRE

Je l’ai planté sur place et suis allée chercher la vinaigrette.


Mais le Saint-Esprit m’a rattrapée. Je ne pouvais pas mentir
à ce garçon en lui laissant croire le bobard que je venais
d’inventer sur ma vocation de « pasteure » – même si son côté
macho m’exaspérait. J’ai donc pris une grande inspiration et
je suis retournée vers lui pour lui lâcher :
— Non, en fait si j’étudie le grec, c’est parce que j’ai
grandi en entendant les pasteurs parler du texte original en
grec, et je veux pouvoir l’étudier par moi-même, pour ma
croissance personnelle.
Son « Oh ! », cette fois-ci, a été très différent. Il semblait
ravi de ma réponse. C’est comme ça que s’est terminée ma
première conversation avec celui qui allait devenir mon mari.
On en rit tous les deux aujourd’hui. Cela l’amuse
beaucoup de raconter à quel point ma vive répartie a
éveillé son intérêt pour moi. J’ai entendu de nombreux
hommes raconter tout leur attrait quand ils ont rencontré
leur fougueuse épouse. C’est un peu le sentiment qu’on
doit éprouver quand on s’attaque à
POURQUOI UNE TELLE l’ascension du mont Everest. C’est
ATTIRANCE DES HOMMES beau, mais c’est aussi très dange-
POUR LES FEMMES DE reux. On est rempli d’excitation et
CARACTÈRE ? JE PENSE d’impatience à la vue du défi qui
QU’ILS AIMENT LES DÉFIS. nous attend, mais malheur à celui
j qui s’y attaque à la légère !*
Pourquoi une telle attirance des hommes pour les femmes
de caractère ? Je pense qu’ils aiment les défis. Ils admirent
la force, le courage, la loyauté et la détermination de ces
femmes de caractère. Ils apprécient leur ténacité, leur pas-
sion. Elles ne quémandent pas leur attention et ne leur
demandent pas de combler tous leurs besoins. Un homme
admire une femme qui ne s’appuie pas que sur lui pour
définir son identité et trouver son bonheur.

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La beauté de la fougue

Pour qu’une femme de caractère soit réellement belle, il


faut qu’elle ait en elle une force surnaturelle dont la source
est extérieure à elle-même. Une belle femme de caractère
est immergée dans l’amour et la grâce du Christ. Il a pris
possession de son cœur à tel point qu’elle vit avec un profond
sentiment de contentement. Son identité se construit en
demeurant en Jésus, et son courage se manifeste dans son
engagement pour Jésus et son royaume. Jésus est le vent dans
ses voiles et celui qui la porte par le souffle de son Esprit
saint. Sa passion est animée par le feu de Dieu. Son cœur
n’est pas partagé. Elle s’abreuve chaque jour à la source, y
puisant une joie éternelle.
Elle a une âme de guerrière, sans violence ni agressivité,
une âme forgée dans l’humilité. C’est une guerrière au cœur
tendre. Elle incarne la beauté de sa fougue à chaque instant.
Elle aime Dieu et les autres avec un dévouement total. Voilà
le genre de fougue dont je parle quand je dis que j’aime voir
une femme de caractère à l’œuvre. C’est cet idéal que je
cherche à atteindre. Vous pouvez retrouver tous les attributs
d’une telle femme dans la liste qui suit.

Attributs d’une belle femme de caractère


cc Son identité et sa valeur sont ancrées dans sa relation
à Jésus et non avec un homme.
cc Elle est remplie de reconnaissance envers Dieu pour
tous ses dons. Son cœur est rempli de la paix que
procure un profond contentement.
cc Elle fait face à ses peurs avec courage, plutôt que de
les fuir.
cc Elle se passionne pour les choses qui ont réellement de
la valeur, pas pour celles qui n’ont pas d’importance.
cc Elle aime Dieu et les autres. Elle cherche plus à donner
de l’amour qu’à en recevoir.
cc Elle est prête à se battre jusqu’au bout pour une cause
qui en vaut la peine, plutôt que de baisser les bras.

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FEMME DE CARACTÈRE

cc Elle s’agrippe à la volonté de Dieu et ne lâche jamais.


cc Elle s’emploie à protéger les plus faibles plutôt qu’à
utiliser sa force pour opprimer les gens qui l’en-
tourent. Elle a la réputation d’être une véritable source
d’encouragement.
cc Elle dit les choses franchement, mais avec bonté.
cc Les gens sont à l’aise à ses côtés et recherchent ses
conseils.
cc La parole de Dieu est l’autorité suprême dans sa vie,
pas la culture ambiante.
cc Elle confronte toujours son prochain à la vérité dans
l’amour, plutôt que de le laisser s’installer dans son
péché en demeurant silencieuse.
cc Elle marche avec confiance et humilité, reconnaissant
l’œuvre de la grâce de Jésus dans sa vie.
cc Elle est une source d’inspiration et d’influence parce
qu’elle vit sous l’autorité du Saint-Esprit.
cc Sa vie est consacrée à exalter la gloire de Dieu plutôt
que la sienne.
Dieu veut utiliser ces traits de caractère pour accomplir
son appel pour votre vie. J’aime tellement lire la vie des
femmes de caractère de la Bible. Elles illustrent parfaitement
cela. Esther a courageusement mis sa vie en jeu pour sauver
celle de son peuple. Déborah a mené les armées d’Israël à
la victoire malgré les craintes de Barak. Prisca et son mari
Aquilas ont, quant à eux, littéralement « risqué leur tête »
pour sauver la vie de Paul (Romains 16 : 4). Prisca est décrite
comme brave, courageuse et versée dans la Parole.

Emparez-vous du royaume !
L’appel à suivre Dieu demande du caractère. D’ail-
leurs, Jésus lui-même recommande une certaine forme de
fougue : « Depuis l’époque de Jean-Baptiste jusqu’à présent,

22
La beauté de la fougue

le royaume des cieux est assailli avec force, et des violents


s’en emparent » (Matthieu 11 : 12).
Ce curieux verset utilise des mots plutôt clairs : « assailli
avec force » et « des violents s’en emparent ». Le terme grec
utilisé pour « assailli avec force » n’apparaît que deux fois dans
le Nouveau Testament, toujours dans un contexte favorable.
Cela laisse apparaître l’idée d’une fougue positive, d’une
bonne agressivité. Pensez à cette expression : « Saisis l’instant !
Carpe diem ! » : Rassemble tous tes efforts pour profiter à
fond de l’instant présent. Saisis, empare-toi du royaume de
la vie. Que rien ne t’empêche de vivre entièrement pour la
gloire de Dieu.
Jésus ne parle pas ici d’agression physique ; il ne se fait
pas le défenseur de ceux qui justifient la violence pour faire
avancer les choses. Même s’il évoque la nécessité d’une forme
de violence, il ne s’agit pas d’agresser les autres. Il s’agit de
saisir fermement notre ego orgueilleux et paresseux pour le
mettre à mort !
Ce verset offre un aperçu de l’intensité des efforts requis
pour vivre au quotidien notre attachement à Christ. Cette
approche de la vie va à l’encontre de nos tendances naturelles.
C’est le principe que Jésus a exposé à ses disciples quand il
leur a rappelé combien son appel à le suivre devait être pris
au sérieux : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit
pas n’est pas digne de moi » (Matthieu 10 : 38).
C’est là tout le défi de vivre une vie extraordinaire, en
commençant par mourir à soi-même : « Si quelqu’un veut
être mon disciple, qu’il renonce à lui-
VIVRE UNE VIE
même, qu’il se charge de sa croix et qu’il
EXTRAORDINAIRE PEUT
me suive ! » (Matthieu 16 : 24).
VOUS ÉPUISER !
Il est facile de lire des versets fami-
liers sans y prêter attention et de passer
j
à côté de ce qu’ils signifient concrètement. On aime tant
se réfugier dans le confort et la facilité ! Mais ce verset est

23
FEMME DE CARACTÈRE

un coup de pied dans la fourmilière de ceux qui n’ont de


chrétien que le nom.*
Vivre une vie extraordinaire peut vous épuiser ! La plupart
des gens ne veulent pas entendre parler de tout ce qui serait
trop difficile à réaliser, ou trop exigeant. Si cela requiert de la
maîtrise de soi, ou une quelconque forme de renoncement,
les timorés font vite demi-tour.
« Je peux bien attendre encore un peu avant de commen-
cer à réviser pour cet examen… Je commencerai mon régime
demain, ce dessert a l’air trop bon… Laisse-moi dormir
encore quelques minutes… Je sais bien que je ne devrais pas
m’énerver, mais je ne supporte pas une telle incompétence ! »
Ça vous rappelle quelque chose ?
Une femme de caractère fait face aux défis de Jésus avec
la détermination nécessaire pour le suivre jusqu’au bout.
Son amour passionné pour le Christ prend le dessus quand
la chair fait des siennes. Son profond désir de mieux le
connaître la pousse en avant, même quand les choses ne
vont pas comme elle le souhaiterait. Refusant de céder à la
peur des hommes, ou à ses angoisses intérieures, la femme de
caractère avance par la foi et s’empare du royaume de Dieu
avec détermination. Elle s’accroche à Jésus pour vivre avec
lui une aventure à couper le souffle !

Jésus aime les femmes de caractère


Ce genre de ténacité et de foi bouillante me rappelle une
femme qui n’a pas baissé les bras face aux défis accablants de
la vie. Imaginez : vous rassemblez tout votre courage pour
faire à quelqu’un une demande pressante… et cette personne
réagit en vous comparant à un chien ! Celui qui vous parle
n’est pas un ennemi… mais Jésus lui-même ! Voilà un texte
de la Bible dans lequel Jésus me surprend franchement. Il
ne répond vraiment pas ici comme il le fait normalement,
avec la tendresse de celui qui prend tous les petits enfants

24
La beauté de la fougue

dans ses bras pour les bénir… Non, cette fois-ci il place un
obstacle supplémentaire sur la route de cette pauvre femme.
Elle doit affronter un vrai problème : sa fille est possédée
par un démon. Il n’y a pas de détresse plus grande pour une
mère que de regarder souffrir son enfant. Elle ne peut rien
faire pour soulager la douleur de sa fille. Impuissante face à
la souffrance de son enfant, cette mère va chercher de l’aide
à l’extérieur.
Je m’identifie facilement à cette femme. Elle est déses-
pérée et elle n’appartient à aucune élite religieuse : c’est une
païenne. Pour les religieux juifs, une telle femme n’avait
aucune valeur. Mais ce qui va faire la différence pour elle,
c’est qu’elle reconnaît la vraie nature de Jésus et qu’elle met
en lui sa confiance.
Son histoire nous est rapportée en Matthieu 15 : 22-28 :
Une femme cananéenne qui venait de cette région lui cria :
— Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruelle-
ment tourmentée par un démon.
Il ne lui répondit pas un mot ; ses disciples s’approchèrent et lui
demandèrent :
— Renvoie-la, car elle crie derrière nous.
Il répondit :
— Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la communauté
d’Israël.

Jésus semble l’ignorer alors que ses disciples cherchent à


se débarrasser d’elle. Et quand il finit par prendre la parole,
on ne remarque aucune trace de l’empathie qu’il a manifestée
aux autres personnes qui lui ont demandé de l’aide. On dirait
plutôt qu’il exprime un rejet clair. Mais tout ça n’arrête pas
cette femme. Son besoin est trop profond, rien n’étouffera
sa quête de réponse :

25
FEMME DE CARACTÈRE

Mais elle vint se prosterner devant lui et dit :


— Seigneur, secours-moi !

Une humble prière s’échappant d’un cœur qui adore.


Voilà le cri d’une vraie femme. Voilà le genre de dépendance
profonde qui réjouit le cœur de Dieu. Voilà la foi persévé-
rante d’une femme de caractère.
Il répondit :
— Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter
aux petits chiens.

Si terribles que soient ces mots à vos yeux, il n’était pas


en train de se montrer méchant, je vous assure ! Il la mettait
en face d’un défi à surmonter. Il n’utilise pas le terme qui
désigne un vulgaire bâtard errant. Il parle d’un chien qui
serait un animal de compagnie3. Même si sa réponse paraît
froide et sans empathie, il lui donnait la possibilité de puiser
au plus profond de sa confiance en lui et d’aller au bout de
sa foi en posant lui-même des obstacles :
— Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les
miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.
Alors, Jésus lui dit :
— Femme, ta foi est grande. Sois traitée conformément à ton
désir.
À partir de ce moment, sa fille fut guérie.

Extraordinaire ! Jésus a placé un obstacle sur sa route,


mais elle a su le surmonter ; et Jésus aime ce qu’il voit là !
Elle ne cherche pas à se défendre. Oui, un petit chien sans
mérite. Elle ne dément pas cette appréciation peu flatteuse
de Jésus, mais elle ne s’enfuit pas non plus en pleurnichant.
Elle insiste, fait appel à sa miséricorde. Elle passe par-dessus
le rejet, l’humiliation, et elle vise le cœur de Jésus.
Voilà une fougue pleine de beauté qui m’inspire une
grande admiration. Une femme dans tout ce qu’elle a de

26
La beauté de la fougue

meilleur. Sa force ne lui sert pas à profiter des autres. Elle ne


recourt pas à la manipulation pour obtenir ce qu’elle veut.
Son approche n’est pas arrogante, mais elle ne tombe pas non
plus dans l’apitoiement de soi. Elle s’attaque aux obstacles de
sa route avec humilité et détermination. Elle est créative et
pleine de ressources. Elle avance par la foi et non par la vue.
Et Jésus l’honore pour une telle attitude.

Les femmes de caractère, c’est son idée


J’espère que vous n’êtes pas de celles qui pensent à tort
que Dieu aurait créé les femmes pour être des citoyennes
de seconde zone dans son royaume. Il aime les femmes de
caractère comme nous. C’est comme cela qu’il nous a créées.
Avant la chute et la malédiction, Dieu avait créé une
femme de caractère. Elle a été formée pour être un vis-à-vis
d’Adam, pour compléter le premier homme. Ève a été créée
pour diriger la création de Dieu aux côtés d’Adam. Dieu avait
placé sa marque divine sur elle. Elle était à son image et à
sa ressemblance. Parfaite en tout point. Toutes les femmes
qui l’ont suivie ont été inférieures à cette mère de tous les
vivants. Avant que les effets de la chute ne se fassent sentir,
sa force physique et son énergie étaient incomparables. Son
intelligence était vive, et sa créativité foisonnante pas encore
entachée par le péché. Sa beauté était intacte.
J’aurais aimé en savoir plus sur cette Ève d’avant la
chute. On fait sa connaissance si peu de temps avant qu’elle
ne se mette dans une situation délicate. Mais il est évident
qu’elle a dû être un spécimen exceptionnel. Dieu a confié
la création tout entière aux bons soins d’Adam et Ève. Il a
donné à ce couple la mission divine de gouverner cette jeune
terre. Ensemble, ils devaient la remplir et la diriger. Tout être
vivant leur était soumis.
Ève était prête à tenir son rôle de vis-à-vis auprès d’Adam,
avec courage et détermination. Main dans la main, regardant

27
FEMME DE CARACTÈRE

dans la même direction, connectés l’un à l’autre par un lien


indissoluble, ils gouvernaient ce monde ensemble, comme
un seul être. La force de caractère d’Ève servait d’appui à
Adam. Elle était le fer qui aiguise le fer. Elle avait un rôle
considérable dans la vie de son époux.
Je me rappelle très bien avoir entendu, quand j’étais
enfant, une conversation qui m’a énormément marquée. Un
homme expliquait à quel point les femmes ont un pouvoir
d’influence qu’elles peuvent utiliser aussi bien pour soutenir
les hommes que pour les détruire. (Je suppose que de savoir
cela était plutôt dangereux pour une jeune fille comme moi.
Et j’avoue avoir souvent pris du plaisir à faire mauvais usage
de ce pouvoir.) Toutes les femmes n’en font pas forcément
l’expérience, mais beaucoup admettront qu’elles ont une
troublante capacité à influencer les hommes. Et la plupart
des hommes le pensent aussi.

Le rôle exaltant de la femme


En Genèse 2, la femme se voit confier la responsabilité
cruciale d’utiliser ce pouvoir en tant qu’« aide » de l’homme.
Quand j’ai entendu pour la première fois que le rôle de la
femme était d’être une « aide », je me suis dit : Eh bien ! Nous
ne sommes pas assez bonnes pour qu’on nous confie de vraies res-
ponsabilités. Non. On est juste là pour donner un coup de main !
Ce terme, « aide », m’avait toujours paru un peu minable. (Ce
serait tellement utile de recevoir, le jour de notre nouvelle
naissance, en même temps que notre salut, une connaissance
approfondie du grec et de l’hébreu. Connaître le sens premier
de certains mots peut vraiment tout changer.)
Je me suis sentie soulagée quand j’ai découvert que le
mot hébreu qui est traduit dans nos Bibles par « aide » n’est
pas connoté « mauviette ». Il s’agit du mot ezer, qui signifie :
assister ou apporter une aide nécessaire. En fait, dans plusieurs
textes de la Bible (Exode 18 : 4, Deutéronome 33 : 7, 29),

28
La beauté de la fougue

ce même mot est utilisé pour parler de Dieu comme d’un


« secours » pour son peuple. C’est là que j’ai compris qu’être
une « aide » pour mon mari n’était pas du tout une tâche
insignifiante. Bien au contraire, c’est une mission aux retom-
bées éternelles.*
Dieu n’a pas créé la femme pour jouer un rôle secondaire.
Hommes et femmes ont été créés avec la même valeur
et la même importance. Tous
deux sont connectés à Dieu, IL FAUT L’ACHARNEMENT
de manière identique. Tous D’UNE FEMME PASSIONNÉE
deux vivent dans le but de glo- POUR ENCOURAGER ET SOUTENIR
rifier Dieu. Aucun ne tient une UN HOMME QUAND IL EST AU
place inférieure ou supérieure FOND DU TROU DE LA HONTE
à l’autre. Chacun a ses propres ET DU DÉSESPOIR.
défis à relever et pour qu’une j
femme remplisse son rôle au
mieux, elle doit être une femme de caractère. Pas une femme
au caractère destructeur. Non. Une merveilleusement belle
femme de caractère.
Je parle de cette fougue dont fait preuve la Cananéenne
quand elle supplie Jésus de guérir sa fille. Voilà ce qu’il nous
faut pour jouer notre rôle de femme. Il faut du caractère pour
se consacrer à sa tâche d’aide sans se laisser détourner par ses
propres désirs égoïstes. Il faut une bonne dose de créativité
pour trouver comment motiver nos hommes à vivre à fond
l’appel de Dieu pour leur vie. Oui, il faut l’acharnement
d’une femme passionnée pour encourager et soutenir un
homme quand il est au fond du trou de la honte et du
désespoir. Il faut la ténacité d’une femme de caractère pour
résister aux côtés de son mari quand tout va mal.
Il faut une femme comme mon amie Jeanne, dont le
mari l’a déposée un jour au travail en lui disant : « Je t’aime,
mais je ne veux plus être ton mari. Le mariage, c’est trop
dur ». Mais Jeanne n’a pas renoncé à son mariage ou oublié

29
FEMME DE CARACTÈRE

les vœux qu’elle avait prononcés. Elle n’a pas couru dans les
bras d’un autre. Elle n’a pas non plus cherché à menacer ou
à manipuler son mari, mais elle s’est accrochée à sa relation à
Christ. Elle a continué à croire en son mariage. Elle a attendu
patiemment, prié et fait confiance à Dieu.
Après quatre longues années de séparation, alors qu’ils
étaient tous les deux suivis par des responsables spirituels
pour les aider dans leurs choix de vie, Jeanne et Pierre ont
commencé à s’écrire. Ils ont lentement reconstruit une ami-
tié, puis ont fini par se remarier. Leur mariage dure depuis
plus de trente ans maintenant. Si Jeanne ne s’était pas battue
par la foi, si elle avait laissé tomber pour se tourner vers
quelqu’un d’autre, ils auraient juste été un chiffre de plus
dans les statistiques sur le divorce.
Il faut une femme comme Lucie. Sa fougue est devenue
visible lorsqu’elle a dû faire face à sa plus grande peur, et
qu’elle a tenu bon là où bien d’autres femmes auraient
abandonné. Elle n’avait pas encore six ans quand ses parents
ont divorcé. Elle s’est retrouvée perdue entre le nouveau mari
de sa mère et la nouvelle épouse de son père. Devenue une
jeune femme, son seul vrai soutien lui venait de sa relation
avec Jésus. À cause de son histoire, elle avait développé une
terrible peur de l’abandon. Mais Christ ne l’avait jamais laissé
tomber, il était son rocher inébranlable.
Lucie n’a pas suivi le schéma moderne typique de la vie
amoureuse. Elle a attendu. Elle envisageait l’amour comme
tout le reste de ses choix de vie : d’abord en cherchant Dieu,
en obéissant et en croyant qu’il allait agir. Et il l’a fait.
Kévin, son meilleur ami à l’Église, est devenu son mari.
C’était un homme selon le cœur de Dieu. Ils sont entrés
dans le mariage en étant tous les deux purs. Ils s’étaient
préservés pour ce moment.
Quatre ans après leur mariage, la douleur du rejet et de la
trahison a de nouveau brisé le cœur de Lucie. Je n’oublierai

30
La beauté de la fougue

jamais la terreur qui se lisait dans son regard alors que j’étais
face à elle juste après qu’elle avait découvert l’infidélité de
Kévin. La seule personne sur laquelle elle avait accepté de
s’appuyer avait fait voler en éclat sa confiance et sa sécurité.
Ses frayeurs de petite fille l’ont à nouveau submergée.
J’ai vu Lucie traverser un véritable cauchemar tandis que
les détails de la liaison de Kévin étaient révélés. L’affaire est
devenue publique, la plongeant dans la honte et l’humilia-
tion du péché de son mari. Détruite et confuse, elle a essayé
de comprendre : « J’ai été fidèle et je me suis préservée, et
pourtant je dois maintenant faire face au rejet, à la perte de
ma relation avec Kévin, et à toutes les conséquences de son
immoralité ». L’injustice était criante et la trahison terrible.
Si vous avez vous-même vécu une telle expérience, vous
comprenez combien la tentation est grande de se cacher
des autres, de se laisser écraser par un sentiment de défaite
et de se renfermer sur soi-même pour ne plus jamais faire
confiance à qui que ce soit. Vous comprenez le combat inté-
rieur face au rejet. Les voix dans votre tête vous persuadent
que vous ne valez rien et vous poussent au désespoir. Mais
Lucie s’est battue pour son mariage quand tout en elle lui
criait : « Sauve-toi ! ». Elle s’est baignée dans la parole de Dieu.
Elle s’est appuyée sur ses vérités pour combattre les men-
songes qui la tourmentaient. Elle a fait face aux regards des
autres. Lucie a suivi les conseils de gens qui étaient attachés
à Dieu. Elle a refusé les raccourcis du monde.
Avant que son mari n’en arrive à être honnête et repen-
tant face à son péché, Lucie a cautionné la décision des
anciens de le soumettre à une discipline d’Église, même si
cela signifiait pour elle humiliation et honte face à toute
l’assemblée. Et quand Kévin s’est véritablement repenti,
Lucie a dû encore se battre pour surmonter la douleur et
l’amertume et pour arriver à lui pardonner. Elle s’est accro-
chée à Christ et s’est préparée à reconstruire son mariage

31
FEMME DE CARACTÈRE

avec l’homme qui avait trahi sa confiance et qui l’avait


profondément blessée. Elle a fait plus que simplement
pardonner à Kévin : elle s’est engagée à l’aider à reprendre
son chemin avec Dieu. Lucie est un bel exemple de femme
de caractère soutenue par son courage et sa foi dans son rôle
d’« aide » auprès de son mari. Elle est sans aucun doute une
guerrière au cœur tendre.
La fougue de Lucie aurait pu la pousser dans l’amer-
tume et la vengeance. Elle aurait pu choisir de manipuler
la situation en sa faveur et faire de la vie de Kévin un enfer.
Même aujourd’hui, elle pourrait se servir de la situation pour
contrôler son mari. Mais au contraire, sa loyauté sans faille à
Jésus l’a amenée à accorder à Kévin le même pardon qu’elle
a elle-même reçu (Éphésiens 4 : 32). Elle est un témoignage
de la grâce de Dieu. Plutôt que de lui rappeler constamment
sa faillite morale, elle use de son pouvoir d’influence pour
encourager Kévin à vivre sa vocation de mari et de père en
Dieu.
Plus de dix ans plus tard, Lucie et Kévin se servent de ce
qu’ils ont appris à travers cette épreuve pour accompagner
des couples qui font face aux mêmes défis qu’eux. Ce qui
aurait dû signer la fin de leur mariage est devenu la base
de leur ministère. Dans un monde où le divorce devient la
norme, leur histoire est exceptionnelle. Mais elle ne devrait
pas l’être ! Le courage et la détermination d’une femme de
caractère qui se bat pour son homme et pour son mariage
pourraient faire toute la différence.

Le fer aiguise le fer


Votre rôle en tant qu’aide est d’épauler votre époux dans
son chemin vers ce que Dieu veut qu’il soit, être le fer qui
aiguise le fer (Proverbes 27 : 17). Au fond de lui, tout homme
de Dieu a ce désir de faire ce qui est bien : être un conducteur
spirituel, vivre à fond pour la gloire de Dieu, ne pas gaspiller

32
La beauté de la fougue

sa vie. À la fin de son chemin, il veut un jour entendre ces


mots : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ». Il veut que vous
puissiez croire en lui. Il veut pouvoir dire en toute honnêteté
que vous avez confiance en ses talents de leader parce que
vous savez qu’il marche avec Dieu.
Mais vous êtes peut-être en train de penser : Oh ! Pas mon
mari ! Son plus profond désir c’est de pouvoir regarder le match
du dimanche sans être dérangé ! C’est peut-être tout ce que
vous pouvez voir de l’extérieur, mais ne sous-estimez pas
votre influence de femme soumise à l’Esprit. Vous avez le
pouvoir de réveiller sa passion pour le Christ.
Ce n’est pas un travail pour femmes faibles. Cela demande
de se rendre volontairement dépendante de l’Esprit. De
faire preuve d’une grande maîtrise de soi. De s’immerger
dans la parole de Dieu afin d’y
CETTE FOUGUE
trouver la sagesse qui vous permet-
PEUT DEVENIR UN ATOUT
tra de développer l’art délicat de
COMME UN DÉSAVANTAGE
pousser votre mari vers Dieu sans
DANS UN MARIAGE.
jamais l’humilier. De l’encourager
à repousser les limites dans sa vie
j
spirituelle sans constamment le critiquer, le rabaisser ou lui
faire la morale (cf. l’annexe : « Encouragez votre époux vers
une spiritualité solide »).*
Tout notre entourage est certes affecté par notre force
de caractère, mais celui qui peut le plus en bénéficier ou
en souffrir, c’est notre mari. Cette fougue peut devenir un
atout comme un désavantage dans un mariage. J’ai eu le
privilège d’écouter de nombreuses femmes s’ouvrir à moi
et me dévoiler leurs pensées les plus intimes. Elles m’ont
révélé leurs blessures cachées, leurs peurs les plus profondes
et leurs luttes au sein de leur mariage. Et même si les femmes
ont la réputation d’être des créatures un peu compliquées,
même si chaque situation est évidemment différente, il existe
toujours une base commune à tous ces récits. Les femmes se

33
FEMME DE CARACTÈRE

débattent contre leur fougue et ce qu’elle provoque autour


d’elles. Pour certains hommes, ce caractère fort qui les a
d’abord attirés peut devenir avec le temps une source de peur
et d’intimidation.
Souvent, quand une femme exploite cette force que Dieu
a lui-même placée en elle, son mari cède à la passivité ou
répond par l’agressivité. J’ai vu ce schéma se répéter bien trop
souvent. Il tue des relations qui étaient pourtant pétillantes
de vie. J’en ai fait l’expérience dans mon propre mariage.
Des qualités que mon mari admirait chez moi au début de
notre relation sont devenues avec le temps des facteurs de
division qui nous ont éloignés l’un de l’autre. Pendant des
années, nous sommes ainsi restés coincés dans un cycle de
relation destructrice.
Quand je reviens sur cette période de ma vie, alors qu’au-
jourd’hui je suis très heureuse dans mon couple, cela me
remplit de gratitude. Mais cela me donne aussi une immense
compassion pour les femmes qui souffrent, isolées et sans
espoir. C’est ce qui m’a poussée à écrire ce livre.
Au fil des chapitres, nous ferons le tour des aspects
destructeurs d’un caractère fort. Nous verrons aussi com-
ment développer les caractéristiques d’une belle femme de
caractère. Nous examinerons les obstacles les plus fréquents
qui surviennent dans le couple, pour pouvoir les surmonter
afin de vivre l’unité dans le mariage. Je vous montrerai des
manières concrètes de manifester votre reconnaissance à
votre mari. Et je vous donnerai des clés pour devenir une
influence positive. Je vous donnerai également des conseils
pour confronter votre mari lorsqu’il est coincé dans une
dépendance. Mais surtout, j’espère vous transmettre une
vision de ce que Dieu pourrait faire en vous ; et cela dépassera
de loin toute votre imagination.
Je vous demande vraiment de voir en moi une femme qui
souffre avec vous et qui prie pour vous à l’orée de ce chemin

34
La beauté de la fougue

dans lequel vous vous engagez. Je vous ouvre mon cœur


comme je le ferais si nous étions assises dans votre salon, une
tasse de café bien chaud à la main. Je serai complètement
honnête avec vous, même si j’ai honte de la plupart des
choses que je vais vous révéler. En même temps, je me réjouis
de vous faire part de tous les changements que nous avons
vus, Leroy et moi, dans notre mariage. Ma prière, c’est que
je sois pour vous une source d’encouragement et d’espoir. Je
demande à Dieu d’être à vos côtés dans vos questionnements
face aux problèmes que je vais exposer.
Une femme de caractère. C’est ce que j’étais et c’est ce
que suis encore. Ma fougue a conduit mon mari à une crise
dans sa foi et à une période de profonde dépression. Mais il
existe une force de caractère que Dieu donne aux femmes
pour répondre à son appel sur leur vie. Son appel à être des
guerrières au cœur tendre, à être « le fer qui aiguise le fer »
dans la vie de leur époux.
Et cette femme de caractère, c’est peut-être vous.

35
FEMME DE CARACTÈRE

~ Questions de coeur ~
1. Vous définissez-vous comme une femme de caractère ? Lesquelles
de ces qualités vous décrivent, selon vous ?
Déterminée Fidèle Disciplinée
Courageuse Agressive Résolue
Loyale Intense Impatiente
Passionnée Autoritaire Froide
Intimidante Dévouée Dominatrice
Manipulatrice Héroïque Persévérante

2. Jésus a fait l’éloge de la foi de la Cananéenne (Matthieu 15 : 21-28).


Quelle serait votre première réaction à ce type de rejet ? Affrontez-
vous une situation comme celle-ci, en ce moment ? Et si oui, en quoi
votre réponse montre la beauté de votre fougue ?
3. Remplissez-vous votre rôle d’aide auprès de votre mari ? Est-il plutôt
meurtri ou béni par votre force de caractère ?

36
En ce qui concerne le côté obscur

chapitre deux
EN CE QUI
CONCERNE
LE CÔTÉ OBSCUR
Une femme aimante trouve le paradis ou l’enfer
le jour où elle devient une épouse.
— Mary Lathrap, poète1

Mon regard vide errait sur les embouteillages qui se


formaient au niveau de l’intersection. De l’extérieur, rien
n’indiquait mon état de choc. J’avais même dépassé ce stade.
Il avait enfin mis des mots sur ce que je savais instinctivement
qu’il ressentait depuis un moment :
— Je ne t’aime pas.
Alors, voilà ? Après cinq ans d’une union pleine de promesses
de bonheur, on en arrive à ça ?
Mon dialogue n’était qu’intérieur. En réalité, un long
silence a suivi ces mots prononcés sèchement. Que peut-on
bien répondre ou ajouter après une telle déclaration ?
J’ai posé les yeux sur le merveilleux « résultat » d’une
folle nuit d’amour dans une petite ville du Texas, notre
petite fille. En la regardant dormir paisiblement sur son
siège auto, je me demandais combien de temps cela pren-
drait à ce nouveau-né pour se rendre compte que ses parents
ne s’aimaient pas.

37
FEMME DE CARACTÈRE

Quand j’ai rencontré Leroy, c’était un jeune étudiant sûr


de lui et confiant. Il souriait facilement et riait beaucoup.
Nous pouvions discuter pendant des heures, dévoilant nos
cœurs et partageant nos rêves. Naïvement, je me suis mariée
en espérant vivre une sorte de rendez-vous amoureux qui
durerait toute la vie. Lui, il s’est marié en étant persuadé que
ce serait une promenade de santé. Comme il le dit :

En me mariant je me disais : Je suis un type super et je vais faire


un très bon mari. N’importe quelle femme serait ravie de m’avoir.
Ça va être génial. J’étais persuadé que cela ne demanderait pas
beaucoup d’efforts puisque nous étions tous les deux croyants,
tous les deux nous aimions le Seigneur ; tous les deux, nous
aimions la Parole. Notre mariage allait forcément être parfait.
Je pensais que tout serait formidable dès nos premiers pas de
couple marié.

Après notre mariage, il a changé. Mon amant, si plein


d’entrain et d’assurance, a progressivement perdu le sourire.
Il ne montrait plus la même confiance en lui qu’auparavant.
Il s’est renfermé peu à peu dans une sombre solitude. Plus
j’essayais de le tirer de là et plus il s’y enfonçait.
D’épais murs ont commencé à s’ériger entre nous.
Je me rappelle avoir pensé un jour : Depuis combien de
temps je ne l’ai pas vu sourire ? Il est tellement froid et silencieux !
Je ne me souviens même plus à quoi ressemble son rire ! J’en suis
arrivée au point où j’avais abandonné l’espoir d’être heureuse
dans mon mariage.
Leroy explique :
Comme pour la plupart des jeunes couples, nos attentes par
rapport au mariage étaient irréalistes. La plupart des couples
chrétiens font face à un réel défi : même s’ils connaissent et
aiment le Seigneur, ils arrivent dans le mariage avec des vécus et
des personnalités différentes. Par le biais de notre mariage, Dieu
préparait une belle tempête dans nos vies. Pas une tempête pour
tout détruire, plutôt la parfaite tempête de la grâce purifiante de

38
En ce qui concerne le côté obscur

Dieu. À l’époque, nous n’en savions rien, mais aujourd’hui nous


pouvons regarder en arrière et voir la main de Dieu à l’œuvre
dans notre souffrance.

Personne ne débute son mariage en imaginant passer sa


vie comme un étranger pour l’autre ou dans une guerre per-
manente. C’est pourtant une situation courante. La distance
ne s’installe pas en une nuit. Mais à un moment donné, l’in-
timité a disparu et chacun, dans le
couple, se rend compte qu’il s’est JE N’AVAIS PLUS
installé dans une vie de colocataire DE RESPECT POUR LUI.
plutôt qu’une vie de couple. EN FAIT,
JE NE L’AIMAIS MÊME PLUS.
J’ai bien peur que notre his-
toire ressemble à celle de centaines
j
de milliers d’autres couples. Ceux-ci se retrouvent blessés et
confus ; ils cherchent à comprendre ce qu’ils ont bien pu faire
pour en arriver là. Comment deux personnes qui se sont un
jour promis de se soutenir, de s’aimer et de vivre ensemble
« jusqu’à ce que la mort les sépare », peuvent en arriver à ce
point dans leur relation ?
Mon mari, si gentil et doux, était devenu frustré et amer
à force d’avoir l’impression de toujours naviguer depuis
des années en terrain miné émotionnellement. Il ne savait
jamais à quoi s’attendre de ma part : une réaction explosive,
une réponse glaciale ou une brutale attaque verbale. Nos
échanges étaient cassants et brefs. Je n’avais plus de respect
pour lui. En fait, je ne l’aimais même plus. Je savais que
mes sentiments étaient injustes et je n’aimais pas mon atti-
tude envers lui. Mais chaque fois que je croisais son regard
sombre, cela justifiait à nouveau mon ressentiment. Je me
disais sans cesse : S’il pouvait juste se rendre compte du mal
qu’il me fait et accepter de changer, on pourrait être heureux !
Nous étions chacun prisonnier de notre souffrance.
Aucun de nous ne comprenait la situation, ni pourquoi
nous n’arrivions pas à nous en sortir, mais nous étions tous

39
FEMME DE CARACTÈRE

les deux profondément malheureux. Après m’avoir exposé


son ressenti cet après-midi-là, dans la voiture, nous avons
dû nous rendre à l’évidence : la seule chose qui faisait encore
tenir notre mariage était l’engagement personnel de chacun
de nous envers Jésus.
Malgré notre manque de maturité spirituelle, le divorce
ne nous est jamais apparu comme une option. Nous nous
sommes alors résignés à traverser une période de grande
détresse.
J’étais complètement isolée face à ma douleur. Certaines
femmes n’hésitent pas à discuter de leurs problèmes conju-
gaux avec leurs amies proches, mais moi, j’ai gardé le silence
pendant des années. Même si je me sentais blessée et pleine
de rancœur, j’aurais trouvé incorrect de discuter de mon mari
avec d’autres. Mon journal intime est devenu mon exutoire :

« Ses réactions glaciales me laissent sans voix. Il semble m’en


vouloir constamment sans le dire. »
« Comment puis-je l’atteindre ? Il doit bien y avoir une
solution […]. Pourquoi ne peut-on pas se parler sans tension ?
Pourquoi est-il si susceptible ? »
« Il ne m’adresse plus que des sarcasmes et des paroles
blessantes. »
« Tout ce que je veux, c’est qu’il m’aime. »
« Je n’en peux plus, c’est trop douloureux… »
Des années se sont écoulées avec ces murailles entre nous.
J’avais parfois l’impression de le détester, mais à cause de
mon amour pour le Seigneur, j’avais décidé que, si dur que
ce soit, je ne le quitterai jamais. Nous n’avions pas à faire
face aux problèmes qui détruisent de nombreux mariages : les
conduites addictives, les problèmes d’argent, la maladie, l’im-
moralité, la maltraitance ou la pornographie. Nous étions
seulement en train d’essayer de gérer des sentiments et des

40
En ce qui concerne le côté obscur

émotions naturels en étant complètement centrés sur nous-


mêmes. Nous avions tout ce qu’il faut pour construire une
relation aimante et harmonieuse, mais dans notre ignorance,
nous allions de désastre en désastre. Pendant des années,
j’étais persuadée que les choses ne s’amélioreraient jamais.
Mon mari, lui aussi convaincu
JE CROYAIS QUE MON JOB
que rien n’allait jamais changer,
(MON RÔLE D’« AIDE »)
s’est enfoncé dans une profonde
RÉSIDAIT DANS LE FAIT QUE
dépression.*
DIEU M’UTILISAIT POUR AIDER
Quand nous conseillons MON MARI À S’AMÉLIORER !
des couples aujourd’hui, mon j
mari admet qu’il est entré dans
le mariage avec une attitude arrogante, se persuadant qu’il
allait être un mari formidable et que notre mariage le serait
donc également. De mon point de vue, il avait largement
de quoi s’améliorer. Et je passais le plus clair de mon temps
à essayer de faire de lui l’homme de mes rêves.
Je croyais que mon job (mon rôle d’« aide ») résidait dans
le fait que Dieu m’utilisait pour aider mon mari à s’amélio-
rer ! Je pouvais l’« aider » dans sa diction, corriger ses goûts
terribles en matière de vêtements ou lui apprendre la bonne
manière d’étendre sa serviette de bain. En me consacrant à
« l’aider à devenir mieux », je suis devenue son pire cauche-
mar… Je critiquais sa manière de se garer, ses décisions pour
la maison, faisant systématiquement remarquer qu’il aurait
pu faire de meilleurs choix. Et face à ma détermination
farouche à bien faire mon « travail », il s’est peu à peu enfermé
dans un monde de silence. Il a sombré dans la passivité
comme moyen de survie.

Femmes fougueuses et hommes craintifs


J’ai souvent vu des hommes devenir craintifs lorsqu’ils
vivaient un certain temps aux côtés de femmes de caractère.
Ce n’est peut-être pas le cas chez vous, mais entre mon mari

41
FEMME DE CARACTÈRE

et moi, c’est ce qui s’est passé. Chacun cherchait toujours


à rendre l’autre responsable, sans comprendre que nos
comportements respectifs alimentaient ce cycle destructeur.
J’essayais de faire de lui l’homme parfait à mes yeux, il faisait
tout son possible pour fuir ! J’attendais de lui qu’il comble
mes désirs secrets, ce qui le laissait perplexe et confus. Je
voulais qu’il me comprenne sur le plan émotionnel (qu’il
soit comme ma meilleure amie, en somme), tandis que lui
se cherchait dans son rôle d’homme. Je mettais toute mon
énergie à essayer de le contrôler, lui se protégeait en se laissant
sombrer dans la passivité.
Nous étions pris dans le même cycle de destruction qui
avait gangrené le premier couple sur terre et qui ne cessait,
depuis, de se répéter à l’infini. Il s’agit de la déformation de
la dynamique des genres au cours de laquelle la force d’une
femme se transforme en une fougue menaçante. Elle prend
tout en main tandis que son mari, passif, reste assis sur la
touche. Cela s’est reproduit en boucle depuis Genèse 3.
Quand mon jeune époux s’est rendu compte de cette
terrible situation, il est allé en parler avec un conseiller spi-
rituel. L’homme, plein de bonnes intentions, lui a expliqué
qu’il fallait juste qu’il « se prenne en main » et se comporte
comme un homme. Il devait remettre sa femme à sa place,
peu importe qu’elle ait tort ou raison, et s’affirmer comme
chef de famille.
Ni lui ni moi n’avons bien vécu ce conseil. On aurait
dit qu’on posait une fausse façade sur une maison dont les
fondations mêmes étaient déjà très fragilisées. Nous étions au
bord de l’implosion et nous avions vraiment besoin d’aide.
Continuer à faire semblant, à tourner autour du pot et à
jouer les timorés… très peu pour moi !
Depuis, j’ai compris que je n’avais pas besoin de « paraître
faible » pour encourager mon mari dans son rôle de leader.
M’écraser comme un paillasson n’était pas la solution à nos

42
En ce qui concerne le côté obscur

problèmes. Cela ne me permettait pas de mieux assumer


mon rôle d’aide à ses côtés. J’ai appris que mon caractère
fougueux me venait de mon sage Créateur. Nos problèmes
de couple ne venaient pas de mon tempérament de feu, ils
venaient de l’utilisation que j’en faisais. C’était ma manière
de mettre en avant ma fougue qui amenait mon mari à la
passivité, voire à la peur.
Voilà comment fonctionne ce cycle relationnel :
LA FEMME A DES DÉSIRS FORTS,
ELLE « SE SERT DE SA FOUGUE » POUR LES COMBLER…

OU OU
LE MARI LE MARI IGNORE LE MARI CRAINT LE MARI SE
S’ENFERME SA FEMME ET SE DE DÉCEVOIR SENT INTIMIDÉ
DANS LA TOURNE VERS LA SA FEMME ET ET RÉPOND PAR
PEUR… DISTRACTION LA FAIT TOUT CE LA COLÈRE, CE
PLUS PROCHE QU’IL PEUT POUR QUI PRODUIT
(TÉLÉCOMMANDE, QU’ELLE OBTIENNE BLESSURES
JOURNAL, CE QU’ELLE VEUT. PHYSIQUES OU
ORDINATEUR, ETC.) MORALES.

Toutes les réactions décrites dans ce schéma sont nocives.


La fougue destructrice de la femme est mauvaise. Mais si
vous parlez avec un couple qui se débat au beau milieu d’une
telle spirale destructrice, chacun justifiera probablement
ses réactions. Qu’il donne l’image d’un froussard fuyant ou
d’un cruel tyran, dans tous les exemples donnés ci-dessus, la
réaction du mari est toujours guidée par la peur.
Je discutais un jour avec un couple marié depuis de lon-
gues années, et qui, comme nous tous, avait connu des hauts
et des bas. Nous parlions de leur dynamique relationnelle
quand le mari a expliqué le pouvoir qu’avait sa femme de
l’affecter :
— Oh, elle n’a qu’à me regarder d’une certaine manière
pour que je sois anéanti !

43
FEMME DE CARACTÈRE

Et j’ai constaté le regard interloqué de sa femme quand


elle lui a répondu :
— Vraiment ?
C’était un homme brillant, qui semblait sûr de lui. Mais
il admettait sans hésiter à quel point la désapprobation de
sa femme l’affectait profondément.
Je ne pense pas que nous réalisions à quel point nous
avons de l’influence sur nos maris. Et souvent nous ne perce-
vons pas à quel moment notre force de caractère donnée par
Dieu se transforme en énergie destructrice. En tout cas, pour
ma part, je ne m’en rendais pas compte. J’étais persuadée
que le problème venait de mon mari. Peut-être que toutes
les caractéristiques suivantes ne vous décrivent pas, mais il
se peut que quelques-unes vous correspondent :

Caractéristiques de la femme de caractère


destructrice
cc Elle se considère comme sa propre source d’auto-
rité. Son identité découle de sa fausse impression de
tenir les rênes de sa vie. Elle tient plus que tout à son
indépendance.
cc Elle est poussée par son désir d’en avoir toujours plus.
Elle n’est jamais satisfaite.
cc Elle ne comprend pas que l’ingratitude, l’orgueil et la
peur sont les véritables moteurs de sa vie.
cc Elle ne s’intéresse qu’à ce qui a de la valeur à ses yeux.
Son temps et son énergie sont centrés sur elle.
cc Elle recherche l’amour et l’affection, mais elle peut
réagir violemment si elle se sent rejetée.
cc Elle s’engage souvent dans des combats en prenant son
agressivité pour de l’héroïsme.
cc Elle s’approprie le pouvoir et ne laisse rien ni personne
l’empêcher d’obtenir ce qu’elle veut.

44
En ce qui concerne le côté obscur

cc Elle utilise sa force pour intimider les autres. Elle ne


s’en rend peut-être pas compte, mais ses critiques
permanentes, sa négativité et son ton cassant peuvent
détruire la personne en face d’elle.
cc Elle est d’une honnêteté dure et directe, ce dont elle
est fière.
cc Elle est souvent en conflit avec les autres.
cc Elle affirme être soumise à l’autorité de la parole de
Dieu, mais en réalité, sa lecture de la Bible n’est que
théorique. Cela ne change pas son comportement
envers les autres.
cc Elle n’hésite pas à mettre les autres face à leurs erreurs,
mais elle le fait pour son propre intérêt et en les
rabaissant.
cc Elle se comporte avec arrogance et orgueil, mais n’a
pas conscience de son manque d’humilité. Elle perçoit
la douceur comme une forme de faiblesse. Elle croit
sincèrement que ses conflits avec les autres proviennent
de leur manque de compétence, leur tiédeur spirituelle
ou leur comportement inapproprié.
cc Elle cherche à dominer les autres et maîtrise l’art subtil
de la manipulation.
cc Elle aurait du mal à l’admettre, mais sa vie est tournée
vers des buts égoïstes. Elle n’est satisfaite que lorsque
tout va dans son sens.
Cette femme semble vraiment très intimidante ! Je ne
voudrais pas croiser son chemin. Vous ne le voyez peut-être
pas, mais vous pourriez avoir plus en commun avec cette
femme que vous ne le pensez. Je sais que c’était mon cas.
Votre mari vous confie-t-il parfois son sentiment de ne
jamais être à la hauteur face à vous ? Est-ce que les hommes
qui sont en contact avec vous semblent se « fermer » quand
vous discutez avec eux ? Est-ce que votre mari ne vous a
jamais expliqué que votre silence lui fait froid dans le dos ?

45
FEMME DE CARACTÈRE

Êtes-vous parfois capable de l’anéantir d’un seul regard ?


Si c’est le cas, il se peut que vous soyez prise dans un cycle
« Femme fougueuse et homme craintif ».
À trente ans, j’ai été invitée à devenir membre du conseil
d’administration de l’une des facultés de théologie les plus
prestigieuses au monde. J’étais la seule femme présente au
milieu de soixante-trois hommes. Parfois, les gens qui me
connaissaient mal, demandaient à Leroy comment je gérais
cette situation. Sa réponse fusait toujours : « Oh, je ne suis
pas inquiet pour Kim, mais je le suis pour ces soixante-trois
hommes ! ». Il plaisantait sur ma capacité à intimider les
hommes, mais ce n’est pas du tout une réputation dont je
suis fière aujourd’hui.
Qu’est-ce qui motive la femme de caractère destructrice ?
Qu’est-ce qui explique que notre belle fougue puisse devenir
si nuisible ? D’où cela vient-il ? Je pense qu’il y a plusieurs
explications possibles : l’ingratitude, l’orgueil, la peur et le
désir de contrôle. Voyons un peu d’où sont parties toutes ces
difficultés et voyons comment cela s’applique à notre propre
relation de couple.
Mais avant d’aller plus loin, je lance un avertissement
aux lectrices : Alerte ! Texte biblique très connu ! Je vais faire
référence à un passage de la Bible que vous connaissez pro-
bablement très bien. Pratiquement tous les livres chrétiens
qui traitent du mariage s’appuient sur ce texte. Mais je vous
en prie, ne fermez pas ce livre, ou ne commencez pas à lire
en diagonale ces prochains paragraphes : il est vraiment
important de comprendre ce que je vais expliquer.

Une conversation dangereuse


J’ai évoqué, au premier chapitre, la création d’Ève pour
être l’aide d’Adam. Au cours d’un beau mariage romantique,
dans l’intimité d’un jardin, nous les voyons devenir un, sous
le regard de Dieu. Mais la scène suivante nous montre déjà

46
En ce qui concerne le côté obscur

Ève traînant dans un endroit risqué… tout près de l’arbre


interdit. Apparemment, Ève n’était ni frileuse ni craintive.
Elle était assez téméraire pour engager une discussion avec
un serpent parlant, mais aussi assez stupide pour faire un
choix motivé par un esprit d’indépendance et de rébellion.
Prenons le temps d’écouter leurs échanges pour voir si cela
nous aide à mieux comprendre certains mauvais aspects de
notre fougue.

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que


l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme :
— Dieu a-t-il vraiment dit : « Vous ne mangerez aucun des fruits
des arbres du jardin » ?
Genèse 3 : 1

Vous vous rendez compte ? En déformant subtilement les


paroles de Dieu, le serpent engage la conversation et décré-
dibilise le Créateur. Il a le culot de sous-entendre que Dieu
n’est pas juste ou qu’il met trop de limites. Il insinue que
Dieu prive Ève de ce à quoi elle a droit. Je ne crois pas qu’elle
aurait eu d’elle-même l’idée de se plaindre de sa situation sans
la tentation glissée par le serpent. J’imagine qu’en vivant litté-
ralement au paradis, cela ne vient pas spontanément à l’idée
d’en demander « PLUS ! ». Mais à
LA RACINE
travers les insinuations du serpent,
DE L’APITOIEMENT SUR SOI,
cette envie de plus est née en elle. Et
C’EST L’ORGUEIL DE PENSER
cette envie a attiré et entraîné Ève
QU’ON MÉRITE « PLUS ! »
jusqu’au péché d’idolâtrie, qui a
pour fruit la mort. j
Jacques décrit cet enchaînement :
Mais chacun est tenté quand il est attiré et entraîné par ses
propres désirs. Puis le désir, lorsqu’il est encouragé, donne nais-
sance au péché et le péché, parvenu à son plein développement,
a pour fruit la mort.
Jacques 1 : 14-15
« PLUS ! »*

47
FEMME DE CARACTÈRE

Avez-vous reconnu le plan d’attaque mortel du serpent ?


C’est la même tactique qu’il utilise avec moi. Et si je ne suis
pas sur mes gardes, je finirai aussi dans l’idolâtrie. Quand je
sens que je convoite quelque chose que je n’obtiens pas, mon
orgueil se réveille et en demande « PLUS ! ». Cela se manifeste
ensuite dans de mauvaises réactions comme la pitié de soi. Je
finis par me dire, Regarde tout ce que j’ai fait, et combien j’ai
bossé dur… je ne mérite pas un tel traitement !
La racine de l’apitoiement sur soi, c’est l’orgueil de pen-
ser qu’on mérite « PLUS ! ». Je mérite plus… plus grand…
mieux ! C’est de l’ingratitude doublée d’avidité. C’est l’in-
satisfaction qui naît de l’envie d’avoir ce qui est défendu ou
qui n’est pas pour moi. Je me suis souvent laissé happer par
l’apitoiement lorsque je fixais mon attention sur le désintérêt
de Leroy ou quand j’étais dévastée par mes attentes non
comblées.
La troisième nuit de notre lune de miel, mon mari
s’est réveillé au son pitoyable de sa jeune épouse en pleurs.
Quand il m’a demandé ce qui n’allait pas, j’ai déversé toute
ma peine : « Mais tu t’es endormi avant moi ! ». Malgré sa
fatigue, il avait conduit des centaines de kilomètres pour
nous amener à destination, alors que moi, pendant ce temps,
je faisais la sieste… Et plutôt que d’être reconnaissante, je me
suis concentrée sur ma souffrance et sur ce que j’interprétais
comme une preuve de son manque de sensibilité.
J’étais allongée à ses côtés dans le noir, seule avec mes
désirs qui ne recevaient pas de réponse. Je méritais « PLUS ! »
d’attention… « PLUS ! » de câlins et de moments privilé-
giés… « PLUS ! »
En larmes, j’ai laissé libre cours à mon chagrin. Il a
vaguement grommelé, s’est retourné et a recommencé à
ronfler. On rit de tout cela aujourd’hui, mais c’est le genre
de situations ridicules, typiques du cycle infernal qui allait
devenir le nôtre durant les années à venir.

48
En ce qui concerne le côté obscur

La femme répondit au serpent :


— Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Cependant,
en ce qui concerne le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin,
Dieu a dit : « Vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas,
sinon vous mourrez ».
Genèse 3 : 2-3
Alors là, on a un sacré problème ! Ève n’a pas très bien
retenu les instructions qu’elle avait reçues. Si on en croit
Genèse 2 : 17, Dieu avait dit à Adam qu’il ne pouvait pas
manger du fruit de cet arbre… mais où Ève est-elle donc
allée pêcher l’idée qu’elle ne devait même pas le toucher ?
On ne peut que spéculer. Peut-être qu’elle exagérait (c’est
un des résultats de l’apitoiement sur soi). Peut-être qu’elle
n’avait pas bien écouté quand Adam lui avait rapporté les
instructions de Dieu. Ou alors peut-être que c’est Adam qui
lui avait mal expliqué (j’ai failli ajouter qu’il n’aurait pas été
le premier homme à le faire, mais je me suis rendu compte
que… si en fait, il l’aurait été !). Quelles que soient les raisons
de son erreur, Adam aurait dû remettre les choses au point.
Il aurait dû s’imposer et intervenir dans la conversation
plutôt que de laisser Ève seule à parler. Elle s’est retrouvée
en position de vulnérabilité. Et l’ennemi lui réservait encore
son meilleur coup :
Le serpent dit alors à la femme :
— Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour
où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme
Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal.
Genèse 3 : 4-5

Ici, clairement, il vient de traiter Dieu de menteur ! Il


s’attaque à la foi d’Ève en accusant Dieu de ne pas être digne
de confiance. Si elle ne peut pas se fier à Dieu, pourquoi lui
obéirait-elle ? Pourquoi s’imposer un tel poids de renonce-
ment à soi ? Qui ne voudrait pas profiter de tout ce que ce
monde a à offrir ?… Pourquoi Dieu devrait-il être le seul à
être omniscient ? (Euh… cette envie de plus qui revient !)

49
FEMME DE CARACTÈRE

Passons en revue les derniers événements : Satan, sous


forme d’un serpent, élabore des insinuations mensongères
pour faire vaciller la confiance d’Ève dans la bonté de Dieu.
En posant une seule question, il attaque la vérité de Dieu en
distillant des demi-vérités et des accusations déguisées… Il
soulève le doute sur les intentions de Dieu, sur sa nature. Il
insinue que Dieu n’a pas été totalement honnête avec Ève,
qu’il n’est donc pas fiable. Et pour finir, il lui fait miroiter
l’idée d’une « connaissance supérieure ».
Le tour de force de l’ennemi, c’est d’utiliser à la fois
l’orgueil et la peur pour tenter Ève. Il instille le doute dans
la conversation pour troubler son jugement. Elle finit par se
poser des questions : « Pourquoi Dieu a-t-il voulu nous priver
du plus magnifique des arbres ? Nous cache-t-il d’autres
choses ? ».
Ses paroles habiles réveillent la convoitise charnelle d’Ève,
« Nous méritons ce fruit. Si c’est interdit, c’est que cela cache
un plaisir supérieur… et il nous le refuse ! Je veux avoir le
même savoir que lui ».
L’orgueil de la vie élève sa voix : « Je peux décider de ce
qui est mieux pour moi. Je n’ai pas besoin que Dieu dirige
ma vie ! ».
La peur l’envahit : « Si Dieu nous a menti, on ne peut
pas lui faire confiance ! Je ne veux rien rater de tout ce qu’il
y a à voir ».
Et alors qu’elle lève la main pour porter le fruit défendu à
sa bouche, ses lèvres s’ouvrent pour recevoir la mort promise.

Un plongeon dans la mort


Quand une femme est persuadée qu’elle sait ce qui est
bon pour elle, quand elle se sent vulnérable et sans protec-
tion, elle a tendance à prendre les choses en main et à aller
de l’avant malgré les risques. Et c’est exactement ce qu’Ève

50
En ce qui concerne le côté obscur

a fait. Elle agit, convaincue que Dieu lui refuse de bonnes


choses, et qu’il n’est donc pas digne de confiance. Elle a
peur de rater quelque chose et son mari l’abandonne. Elle
se retrouve seule, vulnérable face au terrible combat contre
la tentation.
Elle tourne le dos à Dieu, et fait le choix de l’indépen-
dance. Elle plonge tête baissée dans la désobéissance et
entraîne toutes ses filles derrière elle (vous et moi). On peut
chercher à blâmer Adam pour sa passivité, le serpent pour
sa ruse ou le pouvoir de la tentation, mais Ève est respon-
sable de son choix. Celui de trahir
TOUT CHANGE AU PARADIS.
l’amour de son fidèle Créateur.
POUR LA PREMIÈRE FOIS,
Plutôt que de se mettre au ser- LA PEUR FAIT SON ENTRÉE
vice de son mari en tant qu’aide, EN ÉDEN.
elle l’a incité à la suivre dans sa
rébellion :
j
La femme vit que l’arbre était porteur de fruits bons à manger,
agréable à regarder et précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit
de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était
avec elle et il en mangea.
Genèse 3 : 6

La vie s’arrête. La mort surgit.*


Si je regardais cette scène sur un grand écran aux couleurs
éclatantes, à cet instant précis je m’attendrais à voir sortir de
ce fruit à peine croqué un sombre flot d’ombres en noir et
blanc, recouvrant petit à petit chaque parcelle de couleur.
Une vague qui envahirait tout mon champ de vision jusqu’à
l’anéantissement de tout éclat, ne laissant plus que des teintes
sombres et grises. Tout a changé au paradis.
Pour la première fois, la peur fait son entrée en Éden :
Quand ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu en train de parcourir
le jardin vers le soir, l’homme et sa femme se cachèrent loin de
l’Éternel Dieu au milieu des arbres du jardin.
Genèse 3 : 8

51
FEMME DE CARACTÈRE

Ces deux êtres créés pour régner se retrouvent tremblant


de honte et de peur devant leur Créateur. Alors qu’ils auraient
dû profiter d’une belle journée ensemble, à la recherche de
nouvelles aventures en compagnie de leur Père, leur relation
est assombrie par des ténèbres qui les poussent à se cacher.
Ils devaient connaître la liberté et le pouvoir divin promis,
mais leur désobéissance les a conduits à connaître pour la
première fois l’esclavage de l’envie. Ce premier contact avec
le péché va les marquer pour toujours. Ils ne seront plus
jamais les mêmes. Depuis ce jour, tous les mariages portent
le poids de leur chute.

Une étrange transformation


Quand j’étais petite fille, j’étais fascinée par un couple que
nous recevions parfois à la maison. Malgré son âge avancé, la
femme était encore d’une élégante beauté. Je m’asseyais dans
la cuisine, à côté de ma mère et nous écoutions avec délice
ses histoires de voyages et d’aventures. C’était une femme
respectée dans le monde de l’éducation, qui semblait avoir
de vastes connaissances sur une grande variété de sujets.
Ses vêtements étaient tendance et raffinés et sa personnalité
éclatante nous captivait.
Alors que nous buvions ses paroles, les hommes pas-
saient du temps avec son mari au salon. Il était tout aussi
impressionnant qu’elle. C’était un homme, un vrai ! Il avait
servi en tant que pilote durant la Seconde guerre mondiale.
Ses exploits de guerre passionnaient tout le monde. Il était
particulièrement affable et apprécié de tous.
Ils formaient un couple admirable et plaisant… tant
qu’ils restaient dans deux pièces séparées. Mais dès qu’ils se
retrouvaient ensemble, une étrange transformation s’opérait.
Elle, son charmant sourire et son ton courtois devenaient
glacés. Lui, son aisance à parler le quittait et il devenait muet,
le regard baissé. La tension entre eux était palpable.

52
En ce qui concerne le côté obscur

Alors qu’ils étaient tous deux hautement respectés par


leurs pairs, ils semblaient se regarder l’un l’autre avec mépris
et dédain. Elle lui lançait sans arrêt des piques devant nous, le
critiquant pour tout. Alors qu’il racontait une de ses histoires,
elle le coupait pour corriger des détails ou pour remettre en
question sa vision des choses. Lui ne semblait rien entendre
de ses reproches, et quittait souvent discrètement la pièce au
beau milieu de ses récriminations.
Je ne les voyais pas souvent, mais à chaque fois, l’amer-
tume et le ressentiment mutuel étaient inchangés. Cela me
dépassait de constater que deux personnes si sympathiques
puissent ainsi tant se détester. J’ai été étonnée d’apprendre
qu’ils sont restés mariés (très malheureux ensemble, mais
mariés) jusqu’à la fin de leur vie.
En me rappelant ce triste couple, et tellement d’autres
mariages dysfonctionnels, je m’interroge. Je me demande
combien de couples ont véritablement du plaisir à être
ensemble.
Combien de couples mariés vivent l’un avec l’autre plutôt
en colocataires, voire en ennemis ? Combien d’épouses sont
remplies de rancœur et d’amertume face à des maris indiffé-
rents à leurs besoins ? Combien diraient que l’échec de leur
couple est imputable à l’autre ?

Aveuglées par la chute


Vous et moi, nous sommes en lutte à cause de la chute
d’Ève. Sa magnifique fougue lui a joué des tours ; elle a été
pervertie lorsqu’elle a consommé le fruit dérobé. La vision
qu’elle espérait s’est transformée en un voile aveuglant. Et
depuis, nous sommes toutes aveugles de naissance. J’ai dû
passer des années à souffrir dans mon mariage avant de
pouvoir reconnaître ma propre laideur et l’influence sur
notre relation. Avant que mes yeux ne s’ouvrent sur ma vraie

53
FEMME DE CARACTÈRE

nature, j’étais contente de moi et complètement aveuglée


quant à mes vrais besoins.
À travers un douloureux processus de prise de conscience,
j’ai commencé à comprendre que mon mari n’était pas le
seul responsable de nos problèmes conjugaux. En réalité, j’y
étais pour beaucoup. Mais il m’a fallu me prendre beaucoup
de murs avant que je ne l’admette. Et par murs, je veux dire
toutes les situations difficiles et humiliantes utilisées par
Dieu pour me faire parvenir à un état de brisement face à
mon péché. Des circonstances qui ont fini par avoir raison
de moi : j’ai enfin mis le genou à terre devant le Seigneur.
J’ai commencé à voir à quel point toutes les remarques
de mon mari à mon égard étaient pleines de sarcasme et
d’animosité à peine voilée. Il semblait être constamment en
colère contre moi, sans raison apparente. Il ne me demandait
jamais mon aide ou mon avis. Il me touchait peu et on aurait
dit que je l’irritais en permanence.
Mais j’ai aussi remarqué qu’il n’était pas le seul à avoir
ce genre de réaction envers moi : beaucoup d’hommes
semblaient sur la défensive quand je discutais avec eux. Je
ne comprenais pas d’où venait le problème. Les conflits
semblaient faire partie intégrante de ma vie sociale. Qu’est-ce
qui n’allait pas chez ces gens ?
J’avais environ vingt-cinq ans, mon mari était le pasteur
d’une Église en pleine croissance, et nous étions bien occupés.
J’aimais travailler dans ce ministère et je pensais aimer les
gens. Après tout, c’est la base de tout ministère : aimer Dieu
et aimer les autres. Mais au milieu de tout mon « travail pour
le royaume », j’ai un jour été stoppée net par la remarque de
la femme d’un de nos membres. Ce fut l’une des premières
conversations qui m’ont amenée à me poser (brièvement) des
questions sur ma manière de traiter les autres.
En y repensant, je ne sais pas comment cette jeune femme
a eu le courage de m’approcher, parce qu’à l’époque, j’étais

54
En ce qui concerne le côté obscur

franchement intimidante. Sa voix tremblait alors qu’elle


essayait timidement de me mettre face à mon attitude froide
et méthodique : « Tu n’as pas l’air de te préoccuper des gens.
Tu parais tellement dure et terre à terre ! C’est vrai, je ne t’ai
jamais vue pleurer par exemple ».
Sa tentative de confrontation n’a pourtant pas suffi à
apporter un vrai changement. J’assumais complètement ma
fougue. Je lui ai jeté un regard de pitié, et j’ai quitté la pièce,
la tête haute, pour aller m’occuper de choses qui avaient
vraiment de l’importance. Pour moi, elle ne faisait que
pleurnicher. Cette conversation m’a laissée plutôt insensible
sur le coup.
Curieusement, à peu près dix ans plus tard, j’ai reçu le
même genre de reproche de la part d’une autre responsable
de mon équipe. Ses paroles m’ont transpercée, elles m’ont
bouleversée : « Tu ne fais qu’écraser les gens tout autour de
toi ! ». Cette fois-ci, j’étais déjà profondément brisée. Dieu
avait commencé à me montrer les
UNE BONNE AMIE
mauvais côtés de mon caractère
A EU LE COURAGE
fougueux et j’ai pris à cœur son
DE ME POSER UNE QUESTION
accusation.*
TRÈS PERSPICACE :
Peu de temps après ce coup « CROIS-TU QUE TU INTIMIDES
porté à mon ego, une bonne TON MARI ? »
amie a eu le courage de me poser j
une question très perspicace :
« Crois-tu que tu intimides ton mari ? ». Ma première
réaction a été d’éclater de rire. Mais je n’arrivais pas à sortir
cette question de ma tête. Je me la repassais en boucle…
jusqu’à ce que je commence à me demander si cette sœur
pleine de sagesse n’avait pas vu en moi ce que j’ignorais
moi-même, mais dont j’avais besoin de me rendre compte.
Dieu s’est servi de ces conversations pour m’amener à
être d’abord brisée, puis délivrée. Quand mes yeux se sont
enfin ouverts sur mon énorme besoin de changer et sur ma

55
FEMME DE CARACTÈRE

responsabilité dans la rupture avec mon mari, je me suis


sentie dévastée. J’ai tout déposé. J’ai demandé pardon à
Leroy. Cela a été un moment décisif dans notre mariage.
Tout n’a pas changé du jour au lendemain, mais mon cœur
a commencé à être transformé et finalement notre mariage
aussi. J’en dirai plus là-dessus plus tard.
Vous êtes peut-être prête à refermer ce livre en vous
disant ce que je pensais moi-même à une époque : « C’est
lui qui a besoin d’ouvrir les yeux, pas moi ! Si seulement
il était plus aimant, plus ouvert, s’il communiquait…
notre relation deviendrait plus intime, plus agréable… si
seulement il changeait ! ». Combien de fois ai-je répété ces
mêmes mots ! Pendant ce temps, notre intimité se dégradait
de jour en jour.
Chaque couple a ses propres problèmes. Les luttes que
chacun rencontre ne sont pas les mêmes. Mais en ce qui
concerne les conflits au sein du mariage, il n’existe pas
de victime innocente. Cela nécessite toujours des efforts
des deux côtés. En parlant avec beaucoup de femmes à ce
sujet, j’ai compris que même dans les situations les plus
désespérées, le fait d’admettre ses torts et de se montrer
constamment aimante amène toujours des changements
positifs. Notre couple s’est progressivement transformé.
Peu à peu, détruisant des murs, et reconstruisant l’unité.
Et la première étape dans ce périple, c’était d’arrêter de
s’accuser mutuellement.

56
En ce qui concerne le côté obscur

~ Questions de coeur ~
1. Quand des murs de séparation commencent à s’ériger dans un
mariage, quelle est votre réaction naturelle ? L’harmonie et l’unité
créées par Dieu pour que nous les vivions ont été rompues par la
chute de l’homme au jardin d’Éden. C’est là que la guerre des sexes
a commencé !
Racontez ce que vous voyez se produire chez ce premier couple
(Genèse 3 : 7-13).
2. Rendez-vous votre mari responsable des murs qui existent entre
vous ? Vous dites-vous sans cesse : « Si seulement il changeait… s’il
était plus compatissant… à l’écoute… attentionné… s’il s’intéressait
à ce que je ressens… » ?
Il est souvent plus facile de voir le besoin de changement chez
notre mari que chez nous-mêmes. Lisez attentivement le tableau qui
compare les caractéristiques de la femme de caractère destructrice
et de la belle femme de caractère (voir les annexes). Lesquelles vous
décrivent le plus précisément ? Est-il possible que votre mari et vous
soyez pris dans le cycle « Femme fougueuse et homme craintif » ?
Si vous voulez vraiment détruire les murs qui vous séparent et briser
les barrières qui existent dans votre relation, il va falloir vous montrer
honnête envers Dieu et vous-même. Admettre que tout n’est pas de la
faute de votre mari. Je vous mets au défi de vous arrêter maintenant,
de prendre une grande inspiration et de prononcer cette vérité : « Ce
n’est pas uniquement de sa faute ».
3. Passez un peu de temps à lire 1 Jean 1. Remarquez-vous les
contrastes ? Lumière et ténèbres, vérité et tromperie, confession et
mensonge. Demandez à Dieu de vous ouvrir les yeux quant à ce qu’il
veut vous apprendre à travers notre temps ensemble. Demandez-lui
si vous avez quelque chose à confesser avant de continuer. Et soyez
particulièrement encouragée par le verset 9 !

57
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

chapitre trois
OÙ DONC EST
PASSÉ L’HOMME
QUE J’AI ÉPOUSÉ ?
Pour autant que je sache, les vrais hommes n’ont pas de problème
avec les femmes intelligentes qui réussissent.
Ce qu’ils ne supportent pas, c’est d’être castrés. C’est un truc de mec.
— Kathleen Parker, éditorialiste indépendante1

« Pourquoi t’as pris la voie rapide à cette heure-ci ? Tu sais


bien que c’est le pire moment de la journée. Pourquoi t’as
pas plutôt pris l’autre route ? On va être en retard ! » Encore
un mari qui se ratatine sous les critiques de sa femme ! Et
toujours, cette petite musique qui tourne dans sa tête : Bah !
À quoi bon prendre des initiatives ? De toute façon, tu te plantes
toujours. Tu ne seras jamais assez bien pour elle… À quoi bon
essayer ?
Revenons au début de la journée et demandons à cette
femme :
— As-tu prévu d’émasculer ton mari aujourd’hui ? Et
de le forcer à se renfermer sur lui-même à cause de tes
jugements ?
Elle répondrait sûrement quelque chose du genre :
— Certainement pas ! Je veux qu’il conduise notre rela-
tion. Jamais, je ne le traiterais de cette façon.

59
FEMME DE CARACTÈRE

Encore un couple prisonnier du schéma « Femme fou-


gueuse et homme craintif ». Je suis persuadée qu’aucune de
nous n’a prévu d’émasculer son mari ; mais cela se produit
malgré nous. Vous ne l’avez jamais vécu ? Pourquoi finis-
sons-nous souvent par réagir de la sorte ?
Je ne parle pas de ces moments où nous partageons
avec notre mari de saines observations ni de nos échanges
de critiques positives et constructives. Il ne s’agit pas non
plus de justifier le fait d’ignorer les péchés de l’autre ou de
fuir une confrontation appuyée sur la Bible quand elle est
nécessaire (ce que nous verrons ensemble si vous continuez
la lecture de ce livre). Ce dont je parle, c’est cette fâcheuse
habitude que nous avons d’analyser ses décisions à travers
le filtre étroit de nos petites opinions bien ancrées. C’est le
genre d’esprit critique qui pointe son nez pour démonter la
confiance de notre époux et stopper net son désir de prendre
les choses en main.
Très tôt dans notre mariage, je me suis demandé : Où
donc est passé l’homme que j’ai épousé ? J’entends souvent des
femmes se plaindre de la passivité de leur mari ou de son
manque de leadership. Elles se demandent pourquoi cela leur
arrive. Au sortir de l’Église, le jour du mariage, un pitoyable
perdant, bon à rien, s’empare du corps de notre robuste
champion. Et ce scénario ne concerne pas que quelques cas
isolés : cela arrive très souvent !
Cela donne l’impression que nous sommes en train
d’assister à l’extinction des vrais hommes.
Vous avez certainement déjà aperçu ce genre d’homme
qui se traîne derrière sa femme dans le centre commercial.
Ses yeux sont vides, sa tête baissée. Il semble être au bord du
coma. C’est « l’homme castré ». Il fut un temps où il se voyait
peut-être comme un homme viril, un chef, démontrant ses
talents et sa force, prenant des risques pour réussir, pour
conquérir de nouveaux territoires et franchir de nouveaux

60
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

obstacles. Ça, c’était avant que M. Passivité ne s’empare de


son corps.
Aujourd’hui, il n’essaye même plus.
Sa rage de vivre s’est envolée. En tant qu’homme et leader,
il a perdu toute assurance.
Son « sens du risque » se limite maintenant à quelques
faibles suggestions soumises à l’autorité de sa femme.

Dresser mon homme !


Qu’elles soient mariées ou célibataires, la plupart des
femmes ont du mal à gérer la question du contrôle. Nous
avons souvent une pulsion enfouie au plus profond de nous.
Une pulsion qui nous pousse à manipuler les hommes autour
de nous. Nous ne l’exprimons pas forcément ouvertement,
par un ton cassant ou des attaques verbales. Nous choisissons
parfois une voie plus subtile, les sourcils qui se lèvent ou les
silences manipulateurs. Quoi qu’il en soit, un homme peut
être paralysé face à une femme qui cherche à le contrôler. Il
cède automatiquement à la passivité.
Voici l’une des définitions de l’émasculation : rendre
faible, priver de sa force, de sa vigueur (Larousse). La femme
de caractère peut, soit arracher le cœur de son mari en l’émas-
culant, soit stimuler son caractère en le complimentant et en
soutenant ses décisions.
Alors pourquoi est-ce si facile d’émasculer ?
Je pense que nous serons toutes d’accord pour désigner
l’orgueil comme la source de notre désir de contrôle. Mais
je me demande s’il n’y a pas aussi un lien avec notre ADN :
nous avons été créées pour devenir des aides !
Nous les filles, nous aimons ce rôle d’aide ! C’est lui qui
nous donne la légitimité de dresser notre homme ! Nos
intentions sont pourtant louables : il s’agit de l’aider à se
perfectionner (je sais ce qui est le meilleur pour lui… et le

61
FEMME DE CARACTÈRE

lui faire savoir, c’est l’aider, non ?). Mais en réalité, cela n’aide
pas du tout un homme qui a désespérément besoin d’espace
pour endosser son rôle de leader !

Le désir de contrôle
Ève a fait le choix de l’interdit, ce qui l’a entraînée dans
la malédiction. Toutes les femmes, depuis, doivent lutter
avec cette réalité.
Il dit à la femme : « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses.
C’est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde. Tes
désirs se porteront vers ton mari, mais lui, il dominera sur toi ».
Genèse 3 : 16

Plus jeune, je pensais que cette phrase : « Tes désirs se por-


teront vers ton mari » parlait d’une sorte de désir insatiable
pour lui, aussi bien émotionnel que physique. Mais j’ai étu-
dié de plus près ce texte, et consulté quelques commentaires
sérieux. Et j’ai découvert que dans cette malédiction, le
terme utilisé est un mot hébreu qui ne revient qu’une autre
fois dans la Bible.
En Genèse 4 : 7, on retrouve cette autre occurrence du
mot traduit par « désirs ». Il fait référence au péché qui
cherche à dominer Caïn : « Certainement, si tu agis bien, tu
te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché
à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi
de dominer sur lui ».
Voici ce qu’en dit le pasteur John MacArthur :
L’homme et la femme seront confrontés, à cause du péché et de
sa malédiction, à des conflits dans leur propre relation. Le péché
a transformé la configuration harmonieuse des rôles définie par
Dieu en un détestable champ de bataille de volontés égoïstes.
Les compagnons de toute une vie, les maris et les femmes,
auront par conséquent besoin de l’aide de Dieu pour s’entendre.
Les désirs de la femme seront de traiter son mari de haut, mais
le mari sera le chef selon la volonté divine (Éphésiens 5 : 22-25).

62
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

Cette interprétation de la malédiction est basée sur la similitude


de vocabulaire et de formulation en hébreu avec Genèse 4 : 7 où
est mentionné le conflit de l’homme avec le péché qui cherche
à le dominer2.

Les femmes sont appelées à être des aides pour leur mari.
Le revers de la médaille, c’est cette malédiction du… désir
de contrôle. Nous voulons contrôler nos maris. Dieu nous
accorde de belles qualités qui font de nous d’admirables
femmes de caractère et des aides efficaces. Mais ces qualités
sont corrompues pour devenir une arme dangereuse dont
nous nous servons pour dominer et « dresser notre homme
à coup de fouet ».
Par exemple, chez une femme de caractère :
cc Le pouvoir d’influencer peut devenir le pouvoir de
contraindre ;
cc Le don d’encouragement peut se transformer en cri-
tiques incessantes ;
cc Une intelligence vive peut dégénérer en un complexe
de supériorité ;
cc Une fougue passionnée peut devenir accablante ;
cc Une sagesse inspirée de Dieu peut devenir un cauche-
mar pour les autres par son aspect intimidant.
Vous vous souvenez de la beauté de la fougue que j’ai
décrite dans le premier chapitre ? Eh bien, voici sa jumelle
maléfique : une fougue repoussante et incontrôlée. Et celle-ci
peut être aussi destructrice qu’une belle fougue peut être vivi-
fiante. Quand une femme fait pression sur son mari, qu’elle
l’abreuve de critiques incessantes, l’intimide et le rabaisse, il
a tendance à chercher un « lieu de refuge » où fuir.
Un homme marié m’a dit un jour : « Les hommes sont
attirés par ce qui leur donne un sentiment de vainqueur.
Aucun homme ne continuerait longtemps à jouer un jeu
auquel il perd systématiquement… Et si, dans son foyer, il

63
FEMME DE CARACTÈRE

est toujours le perdant, il cherchera ailleurs un lieu où il se


sentira respecté. En tant qu’homme, on a besoin de savoir
qu’on réussit dans ce que l’on fait ».*
Souvent, le désir de contrôle prend sa source dans
le profond besoin d’affection des femmes. Elles veulent
un homme qui cherche à les
SOUVENT, LE DÉSIR DE séduire avec passion, qui soit
CONTRÔLE PREND SA SOURCE prêt à se battre pour gagner
DANS LE PROFOND BESOIN leur cœur. Mais il existe aussi
D’AFFECTION DES FEMMES. d’autres sources de motiva-
j tions : la peur d’être blessée ou
abandonnée, le désir de sécurité
et de stabilité, le besoin de régler les problèmes, de trouver
des solutions, l’espoir que les gens ou les situations puissent
changer positivement. Nous oublions si souvent que nous
ne pouvons pas « transformer » notre époux en l’homme
romantique de nos rêves.
Peut-être que l’une ou l’autre de ces affirmations vous est
familière ? Combien de fois avez-vous tenu ce genre de pro-
pos ? (À quelques détails près, c’est une liste de mes propres
expressions… et notez bien tous les points d’exclamation !)
— J’essaye seulement de t’aider !
— Si je veux que ça soit fait correctement, il faudra
que je le fasse moi-même !
— Si je ne m’en charge pas, ça ne se fera jamais !
— C’est la dernière fois que je baisse ma garde !
— J’essaye juste de te protéger !
— Je suppose que c’est encore moi qui vais devoir prendre
le taureau par les cornes !
Je n’ai pas vraiment dit tout cela à voix haute (ces expres-
sions sont tout de même bien de moi !), mais mon compor-
tement trahissait sans doute ma pensée. J’ai remarqué que ce

64
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

genre d’attitude était très répandu chez les femmes. Regardez


autour de vous et vous reconnaîtrez beaucoup de couples
enfermés dans ce cycle « Femme fougueuse et homme crain-
tif ». Et les femmes avides de contrôle ne sont pas les seules à
dénigrer les hommes. Notre culture communique le message
selon lequel les hommes d’aujourd’hui ne sont pas à prendre
au sérieux.

Les hommes sont les nouvelles femmes


Dans son livre, Are men necessary ? When sexes collide [Les
hommes sont-ils indispensables ? La collision des sexes],
Maureen Dowd décrit la peur des hommes face aux femmes
dominantes. Selon elle, à cause de cela, beaucoup de celles
qui sont issues de la génération de la « libération de la
femme » ont fini seules et sans enfants3.
La chroniqueuse Kathleen Parker réfute cette hypothèse.
Elle explique :

Les hommes ne se sont pas détournés des femmes intelligentes


et brillantes parce qu’elles sont intelligentes et brillantes. Il est
plus probable qu’ils se soient détournés parce que le mouvement
féministe qui a encouragé les femmes à être intelligentes et bril-
lantes, les a aussi encouragées à devenir hostiles et méprisantes
envers les hommes4.

Parker revient sur la manière dont les hommes ont été


définis ces trente dernières années : « des espèces de gros
machos, des pères minables, des primates agressifs qui
tabassent leur femme les dimanches de match ». Elle poursuit
en analysant l’ironie de ce que nous, les femmes, attendons
de ces « gros machos » :

Les femmes voulaient que les hommes soient à la fois la source


de revenu du foyer, mais aussi le sosie de leur meilleure amie :
chronométrant leurs contractions, changeant les couches du bébé,
et aimant faire le tour des brocantes le dimanche après-midi5.

65
FEMME DE CARACTÈRE

Mais malheur à celui qui oserait faire preuve d’un peu de


virilité, car alors là, ciao mon pote ! Parker enchaîne en met-
tant en avant l’effet global de ce dénigrement systématique
de la masculinité, qui va au-delà de nos relations personnelles
pour imprégner toute notre culture :

Et puis, quand on ne dénigre pas les hommes, on amoindrit la


notion de virilité. Regardez le monde des médias et tous les mar-
queurs culturels d’aujourd’hui ; on y voit une société féminisée
qui préfère des hommes aseptisés – imberbes, bien pomponnés
et si possible, gays6.

On dirait qu’il n’y a qu’à allumer la télévision le soir pour


être face à l’un de ces nouveaux marqueurs culturels. Je suis
tombée sur cet article choc : « Une nouvelle génération de
mauviettes télévisuelles ». Cela m’a ouvert les yeux sur le
grand basculement qui a eu lieu dans l’image de l’homme
au niveau culturel depuis mon enfance.
D’après ce que je lis, il semblerait qu’il existe tout un
tas de séries télévisées dont le personnage central est un
homme déstabilisé face aux évolutions de son rôle au milieu
de femmes à succès. Si on en croit ce producteur, « la virilité
est violemment attaquée7 ». Aujourd’hui, dans les médias,
les hommes sont vus comme des bouffons incompétents et
des mauviettes qui ont besoin d’être maternés. Les femmes
parfaites qu’ils ont épousées (on ne sait pas trop pour-
quoi !) se coltinent ces feignasses immatures. Les conflits
qui en découlent deviennent sources de « divertissement »
moderne.
Plus rien à voir avec les héros du temps de ma grand-
mère, comme Matt Dillon, l’officier de Police des plaines*, qui
protégeait les plus faibles. Dans les générations précédentes,
les hommes étaient le plus généralement dépeints dans les
médias comme sages (Jim Anderson, le père dans la série

* Série américaine des années 1950–1960 (NDT).

66
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

américaine Papa a raison) ou fiables (Charles Ingalls dans La


Petite maison dans la prairie). C’étaient des leaders à toute
épreuve (le Capitaine Jean-Luc Picard dans Star Trek, qui
n’avait peur de rien dans l’espace).*
Et ce n’est pas seulement une réalité dans l’industrie
du divertissement. On assiste à une véritable redéfinition
de la masculinité, en particulier dans le
ON ASSISTE
domaine de la mode. J’ai été un peu dés-
À UNE VÉRITABLE
tabilisée par un article qui affirmait : « Les
REDÉFINITION
tendances dans la mode prouvent que les
DE LA MASCULINITÉ.
hommes sont les nouvelles femmes8 ».
Comment ? ! (J’en suis restée bouche bée, j
pas vous ?)
Les tendances évoquées étaient entre autres les « jupes
pour homme », les collants à motifs pour homme (imaginez
des collants colorés sur des jambes masculines… désolée de
vous imposer une telle image), et la version mâle du bikini,
le « mankini » (je n’imagine même pas ce qu’en aurait dit un
gars comme John Wayne).
Un article du Wall Street journal note combien ces nou-
velles tendances vestimentaires pour les hommes sont bien
accueillies, même d’un point de vue linguistique. Il y a cinq
ans l’English Oxford dictionary a ajouté le terme « manbag9 »
(Euh… en fait c’est un sac à main pour homme). Il semble-
rait qu’on puisse rajouter « pour homme » après n’importe
quel article typiquement féminin, et voilà ! Une nouvelle
mode est lancée.
Je pensais qu’au moins le maquillage serait un domaine
réservé (il doit bien y avoir au moins un truc qui reste
exclusivement féminin), puis j’ai découvert le « guy-liner »,
l’eye-liner pour homme. Plus rien n’est donc sacré ?
Que se passe-t-il ?
Comment en est-on arrivé là ?

67
FEMME DE CARACTÈRE

Si l’art est un reflet de la culture, alors nous avons besoin


d’une « révolution de la véritable masculinité ». Si l’art façonne
la culture, alors nous avons besoin d’hommes qui prônent la
vraie masculinité pour aller à l’encontre de ce que produisent
Hollywood et le monde de la mode.
Toutes ces « inversions des genres » amènent une grande
confusion chez les jeunes générations qui se battent pour
comprendre comment devenir des hommes ou des femmes.
Pendant que je travaillais à ce chapitre, une jeune femme
désespérée a posté ce commentaire sur mon blog :

Je suis accro au lesbianisme et à la masturbation, mais j’ai aussi


un copain. Oh ! Mon Dieu, je suis tellement paumée !

Son cri représente celui de tant d’autres jeunes de sa géné-


ration qui sont noyés dans cet énorme chaos moral. J’ai peur
que cela ne soit la conséquence de ces dernières décennies
durant lesquelles les rôles ont été inversés dans les couples,
le respect et l’affection ont disparu et le divorce est devenu
la règle plutôt que l’exception.
Laura se décrit elle-même comme venant d’une lignée de
femmes de caractère (destructrices). Elle voyait les hommes
comme inutiles et facilement remplaçables. Son mariage est
l’exemple type de cette tendance culturelle. Elle m’a expliqué
dans quelle mesure sa fougue destructrice a joué sur son
attitude en tant qu’épouse :

Quand j’étais à l’université, j’ai rejoint l’Union nationale pour les


femmes, lu tous les livres sur le féminisme et j’ai multiplié les
conquêtes masculines – j’étais agressive et cruelle. J’aimais le
sentiment de puissance. Grâce à mon fort caractère, j’ai bien
réussi dans le monde des affaires. Ma carrière a progressé rapi-
dement, ce qui n’a fait que légitimer ma vision des choses. Je
gagnais une quantité d’argent indécente et nourrissais sans cesse
mon esprit d’indépendance. Dans un tel contexte, le mariage
n’avait pas de sens pour moi.

68
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

Vers trente-cinq ans, j’ai pourtant commencé à y penser. Je me


suis dit qu’il était temps. Tous les autres le faisaient, alors il était
hors de question que j’en sois exclue. J’ai épousé un non-chré-
tien. Je l’ai quitté deux fois au cours des dix-huit premiers mois
de notre mariage. Il a perdu son emploi et n’a pas essayé d’en
retrouver un, alors j’ai pris en main les finances du couple. Je lui
donnais son « argent de poche » chaque mois et j’exigeais qu’il
me rende des comptes. Il devait me fournir des reçus pour tout,
en mettant par écrit les raisons précises de chaque achat.
J’étais en compétition avec mon mari comme je l’étais avec
les hommes dans mon travail. S’il y avait eu un tant soit peu
de respect au début de notre union, il n’y en avait plus du tout
à la fin. Je le trouvais faible et pathétique. Je tolérais à peine sa
présence et il s’en rendait bien compte. J’ai racheté ma liberté
en demandant le divorce.

L’histoire de Laura ressemble à beaucoup d’autres


mariages aujourd’hui. Des couples qui ne savent plus se
répartir les rôles et qui cherchent désespérément comment
vivre la différence des genres. Nous assistons à la dispari-
tion d’hommes courageux. Les hommes tentent comme ils
peuvent de comprendre ce qu’est la virilité et ils cherchent
à tâtons des manières de la vivre. À côté de cela, les femmes
n’ont plus le moindre respect pour les hommes.
Hanna Rosin, dans son article « La fin des hommes »,
pose la question de savoir où va nous mener cette tendance
culturelle :

Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, la répartition


de la masse salariale penche du côté des femmes. Elles occupent
aujourd’hui la majorité des postes du pays. La classe ouvrière qui a
longtemps été un symbole de masculinité pour nous est lentement
en train de devenir un matriarcat… Les femmes sont aujourd’hui
les plus nombreuses dans les universités et les formations profes-
sionnelles – pour deux hommes qui obtiendront un niveau licence
cette année, trois femmes en feront autant10.

69
FEMME DE CARACTÈRE

Alors, que pouvons-nous faire ?


Vous et moi ne sommes probablement pas à même de
produire une œuvre médiatique capable de stopper les dégâts
occasionnés par la mode du male-bashing (son dénigrement).
Et nous n’avons pas non plus la réponse à la montée du
matriarcat dans le monde économique et éducatif, mais il y
a des choses que nous pouvons faire :
cc Encourager intentionnellement les hommes qui nous
entourent et qui cherchent à vivre une masculinité
biblique dans une culture qui ne les prend pas au
sérieux ;
cc Faire le choix d’être un agent de changement dans
les conversations entre femmes lorsque les hommes
commencent à y être dénigrés. Inverser cette tendance
négative et encourager les femmes à soutenir leurs
maris ;
cc Ne jamais dénigrer un homme (maris, fils, frères,
collègues) en privé ou en public ;
cc Procurer des modèles de masculinité pour nos fils et
les jeunes hommes autour de nous ;
cc Lire de bons écrits sur le rôle de l’homme et de la
femme selon la Bible ;
cc Être vigilantes et nous tenir informées pour protéger
nos cœurs et nos esprits des assauts incessants d’une
culture unisexe ;
cc Demander à nos maris ce que nous pouvons faire pour
les encourager à vivre leur masculinité.

Pourquoi est-ce si important ?


C’est important parce que la dévalorisation des hommes,
dans le couple comme dans la société en général, met à
mal l’image sacrée et mystérieuse que Dieu a posée sur

70
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

le mariage. Dieu a créé l’humain homme et femme pour


une raison :
Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. Il
créa l’homme et la femme.
Genèse 1 : 27

Il n’a pas créé des êtres dépourvus de genre. La mascu-


linité est attachée au rôle et aux responsabilités que Dieu a
confiés aux hommes. Elle a pour but
de refléter le côté guerrier de notre LE MARIAGE, C’EST
Époux éternel. Le fait de dénigrer BIEN PLUS QUE DEUX
la masculinité revient à ridiculiser INDIVIDUS AU SEIN D’UN
le plan de Dieu dans sa création. COUPLE EN PARTICULIER.
Cela entache la métaphore sacrée du j
mariage.
Éphésiens 5 : 22-33 nous aide à comprendre le but de
Dieu lorsqu’il a créé l’homme et la femme et qu’il les a unis
dans le mariage. Le mariage n’a pas été fait pour l’homme
et la femme. Il a été fait pour exposer l’Évangile. Il n’est pas
centré sur nous.*
Le mariage est comme une métaphore. Dieu se sert de
cette relation sacrée comme d’une parabole, un modèle qui
représente plus qu’un homme et une femme devenant une
seule chair. Il représente la relation entre Jésus et l’Église.
Voilà la signification profonde du mariage. Cela signifie être
une représentation vivante de la relation qui unit le Christ
à son Église11.
Je ne dis pas que nous ne devons rien attendre du mariage
pour nous-même ni que Dieu ne veut pas que nous y
trouvions du plaisir personnel. Pas du tout ! J’essaye juste
de souligner le fait que le mariage, c’est bien plus que
deux individus au sein d’un couple en particulier. Cela va
beaucoup plus loin. Dieu avait un plan bien précis pour le
mariage. Dieu veut que chaque mariage soit rempli d’unité,
de tendresse, de plaisir, d’aventure, d’exaltation et de passion,

71
FEMME DE CARACTÈRE

d’humilité et de sens du sacrifice, de pardon et de grâce.


Rempli au point que les gens se disent, en le voyant : « Ah !
C’est donc à ça que ressemble vraiment l’amour ! Maintenant
je comprends ! ».
Et ce vrai amour que les gens voient entre nous en tant
que mari et femme, sert finalement à rediriger leurs regards
vers la relation d’amour entre le Christ et son Église. Mais
quand un homme n’agit pas comme il devrait avec son
épouse, ou quand une femme domine son mari, quand les
rôles de chacun sont confus, on a un gros problème. On
envoie un message ambigu. On rate l’occasion d’être un reflet
de l’Évangile à travers notre mariage.

« Elle m’a encore surpassé ! »


« Hé, il faut que tu voies ça ! Elle a un sacré caractère
celle-là ! En tout cas, je plains son mari ». Leroy m’a appelée
pour que je voie l’article qu’il était en train de lire dans notre
journal local.
J’ai ramassé le journal et j’ai compris pourquoi il plaignait
ce pauvre type. La photo montrait les regards concentrés
d’une flopée de supporters à un match de baseball. Ils avaient
tous les yeux fixés sur une jeune mère de famille, avec un
bébé de huit mois sur un bras, son autre bras tendu pour
rattraper une balle perdue.
La photo avait été prise au moment même où elle inter-
ceptait la balle. Tous les regards s’étaient arrêtés sur sa main.
Mais sous son bras tendu se tenait son mari qui avait les deux
bras tendus vers cette même balle. Elle s’était jetée au-dessus
de lui pour l’attraper avant son mari.
Quand un journaliste l’a interrogée sur le fait qu’elle avait
attrapé cette balle sous le nez de son mari embarrassé, elle
a expliqué avec indifférence que c’était elle qui l’avait tenue
en premier dans sa main et que, de ce fait, cette balle était
légitimement la sienne. On lui a aussi demandé son avis sur

72
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

toute l’attention qu’avait attirée cette photo dans la presse.


Elle a alors répondu qu’elle adorait voir la tête que faisait
son mari sur l’image. Une tête qui disait clairement : « Elle
m’a encore surpassé ! ».
J’ai souvent vu ce genre de situation.
Je vous ai déjà parlé des aspects effrayants de mon carac-
tère fort et de la manière dont cela avait affecté mon mari.
Mais ce n’est que lorsque j’ai compris que ma manière d’être
avec lui était en lien avec mon désir de glorifier Dieu, que les
choses ont commencé à changer dans notre mariage. Quand
cette vérité s’est imposée dans mon esprit, et que j’ai compris
combien mon attitude était honteuse, j’ai été anéantie. Cela
m’a vraiment brisée.
Je me suis rendu compte que j’étais coupable de présenter
une image faussée de la relation d’amour entre le Christ et
l’Église. J’étais coupable de gâcher ce merveilleux tableau par
mon attitude destructrice. Il fallait que je change ma manière
d’être avec mon mari par amour pour l’Évangile.
Par amour pour la gloire de Dieu.
J’ai utilisé le terme d’émasculation pour désigner mon
comportement destructeur. L’émasculation est typique dans
les couples qui sont pris dans le cycle « Femme fougueuse
et homme craintif ». Ce seul mot pourrait faire l’objet d’un
livre à lui tout seul ! Mais je vais essayer de résumer l’essentiel
dans ce chapitre en vous donnant un acronyme. Si cela vous
paraît utile, vous pouvez l’afficher sur votre réfrigérateur
comme pense-bête. Si vous pensez que c’est plutôt ringard…
eh bien… prenez votre mal en patience et soyez indulgentes
envers moi !

73
FEMME DE CARACTÈRE

ÉMASCULATION
Écraser l’autre :
cc Critiquer pour rabaisser
cc Faire des comparaisons

cc Remettre régulièrement en question ses décisions

cc Le materner, le couver

cc Détruire ses rêves

Manipulation :
cc Chercher à modifier son comportement (un peu comme on
fait quand on dresse un petit chien)
cc Faire pression sur lui (pour obtenir ce que je veux ou pour
le forcer à prendre les choses en main)
cc Avoir des motivations cachées derrière une fausse gentillesse
et des clins d’œil
cc Utiliser le sexe comme outil de chantage

Agressivité :
cc Forcerles choses pour obtenir ce que vous voulez
cc Avoirune attitude, un ton et des paroles autoritaires
cc Changer tout le temps de position (mettre en place un
champ de mine émotionnel où il doit sans cesse slalomer
pour survivre)
Soi-même d’abord :
cc Être centrée sur soi
cc S’occuper d’abord de soi

cc S’apitoyer constamment sur soi

Contrôle :
cc Êtredominante
cc Avoir peur de ce qui se passerait si je cessais de mener le jeu

cc Essayer de transformer son mari

Une parole sans retenue :


cc Trop parler
cc Utiliser les mots pour blesser

74
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

cc Avoir un ton, une expression ou une attitude qui commu-


nique qu’il est stupide, bon à rien, qu’il ne fait jamais ce
qu’il faut
Laisser votre mari dans l’attente de votre attention :
cc Ignorer ses besoins
cc Ne pas le considérer comme une priorité
cc Négliger votre apparence

Avoir l’impression de tout faire mieux que lui :


cc Être
en compétition avec lui plutôt que de le soutenir
cc Donner l’impression d’être supérieure à lui

cc Adopter une attitude intimidante

Tenir les rênes :


cc Êtreimpatiente, ne pas vouloir attendre que son mari agisse
cc Prendre des responsabilités à sa place

cc Lui dire qu’il doit diriger tout en continuant à prendre


toutes les décisions
Indépendance :
cc Poursuivre des buts différents
cc Vivre dans sa propre bulle (romans, Facebook, internet,
amis, Église)
cc Garder des secrets

Opinions très arrêtées :


cc Être convaincue que mon idée est toujours la meilleure
cc Considérer les questions de préférence comme étant d’une
importance absolue
cc Être incapable d’écouter et de se remettre en question

Non disponible :
cc Votre emploi du temps trop chargé rend difficile de passer
du temps avec lui
cc Il n’est pas une priorité pour vous et il le sait

cc Pas le temps de construire votre intimité par des soirées


romantiques et des week-ends à l’extérieur

75
FEMME DE CARACTÈRE

Donc ça, c’était la mauvaise nouvelle. Notre malédic-


tion, c’est notre désir de contrôle. Mais avant de refermer
ce chapitre, laissez-moi vous annoncer la bonne nouvelle.
La victoire est possible. Vous pouvez sortir de ce cycle
destructeur. Nous ne sommes pas obligées d’émasculer nos
maris. Nous pouvons apprendre à les traiter avec honneur
et respect. Nous pouvons donner et recevoir de l’amour tel
que nous avons été créées pour le vivre.
Où avions-nous laissé Adam et Ève ?
Ils étaient en train de se cacher dans le jardin.
C’est le moment de leur promenade pour discuter avec
Dieu, mais le jeune couple se cache. Tout tremblants dans
leur nudité (nouvellement découverte), se couvrant de
quelques feuilles de figuier. Essayez d’imaginer leurs retrou-
vailles avec Dieu après leur trahison.
— Où es-tu ?
Le Créateur cherche Adam, non pas parce qu’il ne sait où
il est, mais plutôt comme un appel à la confession. Le terrible
spectacle de la rébellion menant à la trahison est dévoilé au
grand jour devant celui auquel rien n’échappe. Dépouillés
de leur pureté glorieuse, nos premiers parents se tiennent là,
debout, coupables, en attente de jugement.
Pourtant, en parallèle de la malédiction, apparaît la grâce.
La miséricorde jaillit de l’Évangile que Dieu annonce.
Au cœur de la malédiction du serpent, se trouve la première
des promesses rédemptrices, le murmure du saint enfant qui
viendra de Bethléem. De la semence de la femme un jour
viendra la délivrance. Le Christ écrasera Satan d’un dernier
coup fatal (Genèse 3 : 15 ; Hébreux 2 : 14-15 ; Apocalypse
20 : 10).
L’ombre de la croix se pose sur un couple de coupables
alors que le sang coule pour la toute première fois. Un
animal est sacrifié, tué pour recouvrir la nudité de l’homme

76
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

de vêtements de peau. Cet acte de rédemption pointe vers


l’Agneau « offert en sacrifice, et ce dès la création du monde ».
L’agneau dont le sang deviendra la seule source d’expiation
de l’homme (Genèse 3 : 21 ; 2 Corinthiens 5 : 21 ; Apocalypse
5 : 6-14).
Vous n’en avez peut-être pas conscience, mais Dieu fait
partie de votre vie. Il vous voit. Il sait ce qui vous préoccupe
aujourd’hui, et c’est important pour lui. Il désire vous par-
ler au travers de sa Parole, vous transmettre la vérité, vous
encourager et vous conduire. Il veut plus que tout être en
communion avec vous. Et il trouve du plaisir à faire renaître
de la beauté des cendres d’un mariage brisé.
Vous ne vivez peut-être rien de cette relation profonde
et personnelle avec Jésus. Peut-être qu’entendre parler d’un
« Dieu personnel » vous semble étrange. Peut-être même que
vous avez peur de vraiment discuter avec lui. Vous avez peut-
être envie de vous cacher de lui parce que vous savez que vous
êtes indigne (tout comme moi) de vous approcher d’un Dieu
si saint… mais c’est là qu’on touche le cœur de l’Évangile.
« Évangile » veut dire « bonne nouvelle », et la bonne nou-
velle, la voici : Jésus-Christ est venu pour subir la punition
pour nos péchés et nous laver de toutes nos iniquités, pour
que nous puissions entrer en relation avec le Dieu Saint !
Cette offre, c’est aussi pour vous :
Je vous ai dit cela afin que ma joie demeure en vous et que votre
joie soit complète. Voici mon commandement : aimez-vous les
uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand
amour que de donner votre vie pour vos amis.
Jean 15 : 11-13

Écoutez bien ce qui suit !


Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je
ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas
ce que fait son seigneur, mais je vous ai appelés amis.
Jean 15 : 14-15

77
FEMME DE CARACTÈRE

Laissez-vous pénétrer par ces paroles. Quel amour


incroyable !
Cette merveilleuse invitation à l’amitié sort directement
de la bouche de Jésus alors qu’il parlait à ses disciples peu de
temps avant sa mort. Alors qu’il les préparait à son départ, il a
voulu aborder le sujet de… l’amitié ! Il vous aime. Il a donné
sa vie pour vous. Il désire construire une relation personnelle
avec vous et il vous invite à être son amie.
Entrer dans cette relation d’amour, cela implique pour
vous d’admettre votre état de péché et votre incapacité
à approcher le Dieu très saint par vos propres moyens.
Quand vous exprimez votre besoin de pardon et que vous
vous détournez de vos péchés, quand vous confessez votre
besoin de Jésus, il vous purifie, son Esprit vous remplit, et
votre nouvelle vie en Christ peut
ENTRER DANS commencer (Romains 3 : 21-24 ;
CETTE RELATION D’AMOUR, 5 : 6-15 ; 1 Corinthiens 6 : 19-20 ;
CELA IMPLIQUE POUR VOUS 1  Jean 1 : 9).
D’ADMETTRE VOTRE ÉTAT Ce n’est qu’après cela que vous
DE PÉCHÉ ET VOTRE avez les fondements nécessaires
INCAPACITÉ À APPROCHER pour vivre et partager l’amour.
LE DIEU TRÈS SAINT PAR VOS
Ce n’est que lorsque Jésus est
PROPRES MOYENS.
l’objet de votre amour que vous
j pouvez recevoir et donner de
l’amour aux autres.*
Le plus profond des mystères de l’amour est la passion
dont fait preuve Jésus dans son désir enflammé pour son
épouse. Il veut s’emparer de votre cœur. En tant qu’Époux,
il a mis en place un grand plan de salut. L’amour qui a été
démontré à la croix ne cachait aucun motif égoïste. Il désire
vous attirer à lui et gagner votre cœur. Il vous fait une offre
extravagante : son amour. En donnant sa vie pour vous, il
vous promet de vous délivrer de l’influence des ténèbres.
Il prend plaisir à transformer des femmes de caractère

78
Où donc est passé l’homme que j’ai épousé ?

repoussantes et destructrices en de magnifiques guerrières


au cœur tendre.
Comme moi, vous avez certainement lutté avec cette
tendance à vouloir tout contrôler. Nous ne voulons pas
émasculer nos hommes, mais nous le faisons tout de même.
Nous ne voulons pas être des femmes dont la fougue est
destructrice, mais nous le sommes tout de même. Mais voici
la bonne nouvelle : la victoire est possible !
Grâce à l’œuvre rédemptrice de Jésus à la croix, et puisque
sa grâce abonde lorsque nous nous humilions et crions à
lui… nous pouvons donner et recevoir de l’amour, exac-
tement comme nous avons été créées pour le faire. Vous,
dont le cœur est fatigué et accablé, venez trouver du repos.
Jésus vous offre le vrai amour. Vous n’avez peut-être jamais
connu ou même imaginé un amour aussi profond. Nous qui
sommes si faibles, tous nos besoins peuvent être comblés par
cet homme.
Vous désirez peut-être ardemment être aimée, errant dans
un désert de souffrance et de solitude. Mais je vous l’assure :
aucune relation d’amour n’est aussi profonde que celle que
Jésus nous offre. La recherche de l’amour commence par là.
Notre première expérience du vrai amour trouve sa source
à la croix.

79
FEMME DE CARACTÈRE

~ Questions de coeur ~
1. Est-ce que votre mari vous semble différent aujourd’hui de l’homme
que vous avez épousé ? Je me demande si vous lui semblez différente.
Est-ce que les rôles se sont inversés, sont devenus flous ou confus
entre vous ? Est-ce que votre mari dirait qu’il est celui qui dirige en
général votre foyer ? Êtes-vous coupable de l’une ou l’autre des
attitudes et paroles que j’ai énumérées comme ayant été les miennes ?
2. Est-ce que vous contribuez, même involontairement, à l’émasculation
des hommes autour de vous ? Comment pourriez-vous changer cette
tendance si présente dans notre culture ? Nous avons passé en revue
les nombreuses difficultés auxquelles votre mari doit faire face dans une
culture qui met à mal la masculinité ; vous pourriez donc lui demander
de lire ce chapitre et de vous aider à comprendre de quelles manières
vous pourriez l’encourager à vivre en tant qu’homme selon la Bible.
3. Lisez 1 Jean 3 et priez avant de répondre aux questions suivantes :
Selon 1 Jean 3 : 5 et 8, pourquoi Jésus est-il venu ?
Quel est le « signe » d’un vrai chrétien au verset 10 ?
Qu’est-ce qui prouve qu’une personne vit une vie nouvelle selon
1  Jean 3 : 14-15,  23-24 ?
Est-ce que votre relation avec votre époux reflète aux yeux du monde
votre relation avec Dieu ?
Que devons-nous faire, selon le verset 18 ? Comment pouvez-vous
appliquer cela dans votre relation avec votre mari aujourd’hui ?
Vivez-vous la relation d’amour avec Jésus qui est décrite dans ce
chapitre ? Si ce n’est pas le cas, ou si vous n’en êtes pas certaine,
lisez bien les versets cités, et pensez à l’idée de vous tourner vers lui
aujourd’hui pour recevoir le salut qu’il vous offre.

80
Le trio mortel

chapitre quatre
LE TRIO MORTEL
Elle avait erré, sans cadre ni direction,
dans un véritable désert moral…
Son cœur et son intelligence avaient élu résidence
en ces lieux déserts.
— Nathaniel Hawthorne, La Lettre écarlate

Depuis sa plus tendre enfance, Anne a appris à faire la


différence entre le bien et le mal. Tête de classe à l’école du
dimanche, elle a été élevée au mieux, dans un excellent cadre
moral. Si vous l’aviez connue enfant, vous n’auriez jamais
imaginé le tour qu’allait prendre sa vie. Ceux qui connaissent
son parcours aujourd’hui sont impressionnés de voir que
son mariage a résisté. Asseyez-vous donc un instant. Avec sa
permission, je vais vous raconter son histoire.
Anne a vécu une enfance stable et pleine d’amour, entou-
rée de parents qui étaient des chrétiens engagés. On peut dire
que sa famille incarnait l’accomplissement du rêve de toute
famille. Après avoir obtenu son diplôme de fin d’études dans
un lycée chrétien, elle a poursuivi ses études avec succès dans
une université chrétienne d’excellente réputation. C’est là
qu’elle est tombée amoureuse de François, un jeune homme
passionné par le travail missionnaire.
Après leur mariage, la famille s’est rapidement agrandie.
François a d’abord travaillé pour une Église. Puis il a enseigné
dans une école chrétienne. Il a aussi réfléchi à l’idée d’étudier
la médecine. Ils ont donc passé leurs premières années de

81
FEMME DE CARACTÈRE

mariage dans une certaine instabilité professionnelle, démé-


nageant à plusieurs reprises. Jusqu’à ce qu’ils décident de se
préparer à partir en mission.
Anne et François ont alors passé des mois épuisants à
voyager d’Église en Église pour partager leur vision et récol-
ter le soutien nécessaire pour partir en mission à l’étranger.
Quand ils ont enfin trouvé le soutien qu’il leur fallait, ils
sont partis avec toute leur petite famille sous le bras. Une
fois installés dans leur nouveau chez eux, un immense travail
les attendait.
Leur première tâche était d’apprendre la langue du pays
pour pouvoir communiquer avec ceux auprès de qui ils sou-
haitaient s’investir. Cela représentait quatre heures de cours
intensifs par jour. Ils avaient une vie bien remplie, beaucoup
de travail, beaucoup d’occasions de témoigner autour d’eux.
Mais, même si Anne y mettait tout son cœur, elle avait le
sentiment qu’il lui manquait quelque chose.
Elle se sentait piégée, isolée. Elle aspirait à plus. Plus
de lien affectif avec François. Plus de compréhension de sa
part. Une vie intime plus profonde. Malgré une maison bien
pleine, avec ses enfants et son mari, Anne se sentait vide.
Elle a commencé à jeter sur son mari un regard négatif et
critique. Pourquoi ne comprenait-il pas ses besoins émotion-
nels ? Pourquoi n’était-il pas plus profondément connecté à
elle ? Elle en attendait plus de lui, elle avait besoin de plus.
Elle avait besoin de quelqu’un.
Puis, ils ont rencontré Céleste, une jeune femme, toute
jeune chrétienne. Elle vivait dans un environnement familial
difficile et avait besoin de trouver un travail. Anne avait,
pour sa part, bien du mal à s’en sortir avec le temps que lui
prenaient les cours de langue et elle cherchait donc de l’aide
pour la maison et les enfants. Son mari et elle savaient que
cette jeune femme avait besoin d’un cadre pour grandir dans
sa foi, c’était donc une parfaite opportunité pour eux d’exer-

82
Le trio mortel

cer un ministère de discipulat. Anne pourrait lui apprendre


les bases de la foi, être pour elle une amie et un modèle.
Céleste avait vingt ans à l’époque et souffrait de pro-
fonds manques affectifs. Elle s’est installée chez eux. Elle ne
s’était jamais bien entendue avec sa mère. Elle était seule.
Elle venait d’un milieu imprégné de sensualité où chacun
n’était guidé que par ses émotions. Enceinte à quinze ans,
elle avait été forcée d’avorter,
À TRAVERS LEUR DOUCE
ce dont elle souffrait encore
AMITIÉ, ELLES ONT CONSTRUIT
profondément.*
UN PROFOND LIEN AFFECTIF.
Anne s’est vraiment prise j
d’affection pour elle. Dans les
mois qui ont suivi, elle a investi beaucoup de temps et
d’énergie pour l’accompagner. Les deux femmes ont appris à
se connaître et à se soutenir mutuellement. Céleste partageait
ses combats les plus profonds et se tournait vers Anne pour
recevoir l’amour dont elle avait toujours manqué. Anne s’est
mise à penser : Personne ne s’est jamais vraiment préoccupé
d’elle. Je peux apporter à Céleste ce que personne d’autre ne
peut lui donner… elle a besoin de moi. Elle aimait passer du
temps avec la jeune femme et, à travers leur douce amitié,
elles ont construit un profond lien affectif. Anne tenait une
place unique dans la vie de Céleste et elle lui donnait plus
d’amour que n’importe qui avant elle. Elle remplissait le vide
affectif dans le cœur de Céleste.
Cette relation est devenue un bon moyen pour Anne de
répondre à son propre besoin de connexion émotionnelle.
Plus le lien entre Anne et Céleste devenait fort, plus le fossé
qui la séparait de François s’agrandissait. Plus son affection
et son attachement à Céleste grandissaient, moins elle res-
sentait le besoin d’être proche de son mari. Au contraire, son
agacement envers lui semblait augmenter de jour en jour :
Pourquoi François ne peut-il pas s’identifier à moi comme une
femme le peut ? Les femmes se comprennent tellement mieux

83
FEMME DE CARACTÈRE

entre elles ! Deux femmes peuvent s’entendre bien mieux qu’un


homme et une femme. On sait ce que l’autre ressent et désire.
Quelles sont les subtiles limites que nous dépassons
avant de vraiment mettre le pied dans l’interdit ? Quand une
femme franchit la ligne et met un pied dans l’immoralité,
cela n’arrive pas d’un coup, mais par de petits pas, pas tou-
jours très distincts les uns des autres.
Ce n’est pas quand son comportement à l’égard de son
mari est devenu hostile et irrespectueux qu’Anne a franchi la
ligne rouge. Ce n’est pas non plus quand sa loyauté à Céleste a
surpassé celle due à son mari. Elle n’a pas franchi la ligne le jour
où elle et Céleste se sont longuement et tendrement enlacées
ou quand elles ont échangé leur premier baiser passionné.
Non. La ligne rouge avait été franchie bien avant cela : elle
avait ouvert son esprit, réorienté son cœur, tourné son dos.
Voilà les petits pas qu’avait faits Anne. Elle avait laissé son
esprit s’ouvrir à des fantasmes relationnels qui dépassaient ce
que François pouvait lui offrir. Elle voulait plus. Son cœur
s’était tourné vers quelqu’un qui pouvait, selon elle, répondre
à ses besoins les plus profonds. Elle avait tourné le dos à son
mari, à ses valeurs morales, à Dieu.
L’immoralité naît d’un cœur idolâtre… d’un cœur
qui recherche sa satisfaction ailleurs qu’en Jésus. C’est un
échange subtil de l’un pour l’autre. C’est un échange entre
Dieu et quelque chose d’inférieur… de largement inférieur.
Quand j’ai rencontré Anne pour la première fois, elle
commençait à peine à vivre le brisement et la repentance.
Un ami nous a présentées et lui a expliqué que je pourrais
l’accompagner dans le difficile processus de reconstruc-
tion de son mariage et de sa relation avec son mari. Elle
a humblement accepté de me laisser partager son histoire
avec vous parce qu’elle souhaite que Dieu soit glorifié par
l’incroyable travail de transformation qu’il a accompli dans
sa vie et dans son mariage.

84
Le trio mortel

Le désir d’être aimée


Toute femme désire être aimée. C’est un désir qui est
naturel et bon, mais il peut vite se transformer en une attente
malsaine. Mon profond désir d’être aimée par mon mari
s’est révélé un terrain fertile pour le développement de mon
caractère destructeur. J’étais blessée à chaque fois que je me
sentais négligée par mon mari ou qu’il n’arrivait pas à me
montrer son amour et son affection. Et dans ma douleur,
je l’attaquais, dans un esprit de vengeance, en espérant que
cela capterait son attention, et qu’il se rendrait compte que
j’avais besoin de lui.
Je me demande si Ève s’est sentie délaissée lorsqu’elle s’est
retrouvée sans défense. Ce ne sont que des spéculations, mais
je me demande si elle espérait qu’Adam intervienne dans
sa discussion avec le serpent. Attendait-elle qu’il prenne la
place de protecteur spirituel qui lui revenait ? Espérait-elle
qu’il vienne la sauver d’elle-même alors qu’elle tombait dans
l’interdit ?
Plutôt que d’attaquer leur mari, d’autres femmes s’enfer-
ment dans leur propre petit monde quand elles se sentent
négligées. Le monde des romans à l’eau de rose, ou celui de
leurs fantasmes. Tous les jours, des épouses esseulées font
connaissance avec d’éventuels amants grâce aux réseaux
sociaux sur internet. D’autres femmes tentent d’étouffer ce
désir d’être aimées par la nourriture, les médicaments ou
autres addictions.
J’ai parlé avec des femmes qui s’étaient tournées vers
l’alcool, la scarification, la masturbation, et même les drogues
dures pour combler leur besoin. La volonté de remplir votre
vie par le plaisir n’est pas mauvaise en soi. Mais chercher à
remplacer le Pain de vie par des substituts addictifs revient à
vous remplir la bouche de gravier (Proverbes 20 : 17). Peut-
être que vous flirtez avec l’illusion d’un remplacement sédui-
sant : une relation « innocente » sur Facebook, de longues

85
FEMME DE CARACTÈRE

heures passées en fantasmes érotiques en lisant un roman


ou un magazine. Vous vous dites : « C’est bon, je gère… »
pendant que les chaînes de l’esclavage vous emprisonnent
en silence.

L’ingratitude : en demander « plus ! »


Vous vous souvenez d’Ève tentée par son désir d’en avoir
« PLUS ! » (cf. chapitre deux) ? Où cela a-t-il commencé ? Je
pense que cela a commencé dans un lieu que nous connais-
sons toutes. Dans le lieu aride de l’ingratitude. Elle était au
paradis, mais elle en voulait « PLUS ! ». Elle avait accès à tout
ce que Dieu avait de mieux à donner, mais elle en voulait
« PLUS ! ».
Ève vivait dans un jardin luxuriant où régnaient satisfac-
tion et paix. Son ingratitude l’a conduite dans un lieu aride
et désolé : recherche incessante, attente douloureuse, faim
insatiable, rêves détruits.
En route pour ma première rencontre avec Anne, j’ai
appelé mon mari pour qu’il prie pour moi. Avant de raccro-
cher, je lui ai demandé de me donner son point de vue de
mari, un conseil pour Anne. Il m’a donné un seul mot : la
reconnaissance.
L’ingratitude conduit tout droit à l’immoralité. C’est
échanger la vérité de Dieu pour un mensonge.

Puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la


gloire qu’il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré
de reconnaissance ; au contraire, ils se sont égarés dans leurs
raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans
les ténèbres. Ils se vantent d’être sages, mais ils sont devenus
fous, et ils ont remplacé la gloire du Dieu incorruptible par des
images qui représentent l’homme corruptible, des oiseaux, des
quadrupèdes et des reptiles. C’est pourquoi Dieu les a livrés à
l’impureté par les désirs de leur cœur, de sorte qu’ils déshonorent

86
Le trio mortel

eux-mêmes leur propre corps, eux qui ont remplacé la vérité de


Dieu par le mensonge.
Romains 1 : 21-25

Observez la description de ceux qui se tournent vers


l’immoralité, en particulier l’homosexualité, dans ce passage
de Romains. Ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait
en tant que Dieu et ne se sont pas montrés reconnaissants.
Ils ont volé la place de Dieu et n’ont pas été reconnaissants
pour ce qui leur avait été donné.
« PLUS ! »
Nancy Leigh DeMoss fait le lien entre l’ingratitude et
l’immoralité dans son livre Choisir la reconnaissance :
Les personnes ingrates sont enclines à s’auto-congratuler. Elles
ont tendance à se focaliser sur « mes besoins », « mes pro-
blèmes », « mes sentiments », « mes désirs », « comment on m’a
traitée, négligée, lâchée ou blessée ». Une personne ingrate est
égocentrique, elle pense rarement aux besoins et aux sentiments
des autres.
D’ailleurs, je pense que c’est la raison pour laquelle très souvent,
la conséquence de l’ingratitude est de tomber dans l’impureté.
Une personne centrée sur elle-même, dont la seule préoccupation
est de combler ses propres besoins est une proie de choix pour le
tentateur qui cherche à accuser Dieu d’être injuste et mesquin. Un
cœur ingrat remarque tout de suite quand son égo est insatisfait,
et il aura tendance à recourir à des moyens malsains pour éliminer
la douleur et se donner du plaisir à lui-même1.

L’ingratitude découle du fait de ne pas se nourrir


constamment de Christ. La femme samaritaine, en Jean 4,
avait passé sa vie à chercher l’amour, à chercher quelqu’un
qui comblerait le vide de son cœur. Elle ne l’a trouvé qu’en
un seul homme. Il est le seul remède à l’ingratitude. Il est le
seul à pouvoir combler totalement notre insatiable besoin
d’amour. Lui seul peut étancher la soif d’un cœur asséché.
Si Anne et moi pouvions nous asseoir avec vous autour
d’une tasse de thé, elle vous dirait ce qu’elle transmet main-

87
FEMME DE CARACTÈRE

tenant aux femmes qui luttent avec leur sentiment d’amour


insatisfait dans leur mariage :
La réponse à mes besoins les plus pro-
DIEU NOUS INVITE À fonds était de tomber amoureuse de
CHEMINER AVEC LUI VERS Jésus et de diriger toute mon affection
vers lui. La satisfaction en Christ, il n’y
LE SURNATUREL.
a que ça de vrai. Avant, j’en avais une
j connaissance théorique, maintenant j’ai
une vraie relation d’amour avec lui.*

Son choix de chercher son plaisir partout ailleurs qu’en


Jésus me rappelle l’une de mes citations préférées de C.S.
Lewis :
Nous sommes des créatures aux cœurs partagés, qui perdent
leur temps avec l’alcool, le sexe et les ambitions personnelles
alors qu’une joie infinie leur est proposée. C’est un peu comme
ce pauvre gamin qui préfère continuer à faire des pâtés dans la
boue d’un bidonville parce qu’il ne peut pas comprendre ce que
signifie l’offre qu’on lui a faite d’aller passer de belles vacances à
la plage. Nous sommes bien trop facilement satisfaits2.

Dieu n’est pas contre le désir ou le plaisir. Il nous a créés


avec une forte aptitude aux deux. Le problème n’est pas que
nos désirs soient trop forts, c’est qu’ils sont trop petits. Trop
ordinaires. Sans ardeur.
Quand mes désirs proviennent de ma chair plutôt que
de l’Esprit, ce ne sont que des besoins naturels élémentaires.
Mais il nous invite à cheminer avec lui vers le surnaturel :
Voici donc ce que je dis : marchez par l’Esprit et vous n’accom-
plirez pas les désirs de votre nature propre. En effet, la nature
humaine a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit
a des désirs contraires à ceux de la nature humaine. Ils sont
opposés entre eux.
Galates 5 : 16-17

Ce passage se poursuit avec la description des désirs de


la chair (v. 19 à 21) :

88
Le trio mortel

L’immoralité sexuelle, l’impureté, la débauche, l’idolâtrie, la magie,


les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités,
les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table.

Quand on se laisse entraîner dans une tentation pour


répondre à nos envies, ou quand on pense avoir trouvé l’objet
qui comblera nos désirs, on ne se rend souvent pas compte
des liens d’esclavage qui commencent à nous enserrer le cœur
et l’esprit. Lisez les descriptions qui suivent et demandez au
Saint-Esprit de vous montrer tout ce qui dans votre vie peut
potentiellement être une addiction charnelle.

Les désirs qui nous rendent esclaves :


cc Ils découlent de pensées et de motivations
égocentriques ;
cc Ils sont gardés cachés, et assouvis dans les ténèbres ;
cc Ils nous amènent à franchir les limites clairement
posées par Dieu ;
cc Ils nous plongent dans la peur d’être découverts quand
on les assouvit ;
cc Ils peuvent devenir addictifs ;
cc Ils nous poussent à les justifier par notre situation ou
nos besoins « spéciaux » ;
cc Ils ne tournent qu’autour de moi ;
cc Ils m’empêchent d’être sincère dans mon adoration
de Dieu.

La satisfaction de ces désirs :


cc Elle implique tout ce qui est immoral, spirituellement
perverti et physiquement dangereux ou addictif ;
cc Elle vous accable de honte et de culpabilité, sans pour
autant vous empêcher de recommencer ;
cc Elle est source de souffrance autour de vous.

89
FEMME DE CARACTÈRE

Contrairement aux désirs de la chair et à leur pouvoir de


destruction, Galates 5 décrit le fruit produit par les désirs
de l’Esprit (v. 22) : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la
bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi ».

Les désirs qui portent de bons fruits :


cc Ils proviennent de la passion de Dieu pour sa propre
gloire ;
cc On n’hésite pas à les partager avec les autres ;
cc Ils conduisent à accomplir les projets de Dieu pour
notre vie ;
cc Ils nous donnent une joie profonde qui nous permet
de nous réjouir d’avance face à l’avenir ;
cc Ils se développent lorsqu’on demeure en Christ ;
cc Ils sortent de l’ordinaire ;
cc Ils ont pour but la gloire de Dieu ;
cc Ils m’amènent à adorer Dieu.

La satisfaction de ces désirs :


cc Elle m’amène à grandir spirituellement et à être de
plus en plus libre ;
cc Elle encourage les autres à marcher plus fidèlement
avec le Christ ;
cc Elle peut impliquer beaucoup de travail, de temps,
voire des larmes.
En Nombres 14 : 21, Dieu déclare sa passion dévorante,
son profond désir pour nous. Il nous invite à le rejoindre
dans l’accomplissement de ses projets pour nous : « Mais je
suis vivant et la gloire de l’Éternel remplira toute la terre ».
La vraie joie n’est atteinte que lorsque nos cœurs battent à
l’unisson de celui de Dieu, quand nous aimons sa volonté
plus que la nôtre et que ses désirs alimentent les nôtres. Dieu
mène une sainte expédition et il nous appelle à le rejoindre.
Quel privilège ! Être appelée à participer à sa mission sacrée ;

90
Le trio mortel

recevoir une invitation à aller au-delà de ma vision charnelle


pour vivre pour son royaume !
Je me sens inspirée quand je pense à l’extraordinaire
œuvre que le Seigneur souhaite accomplir. C’est incroyable,
quand on y pense. Il choisit des gens brisés, ordinaires, dans
le besoin, insignifiants – comme vous et moi – et il fait de
nous son épouse bien-aimée, nous rachète à travers le don
de sa propre vie et nous remplit de sa présence. Et quand
il transforme notre profonde laideur en l’image radieuse de
Christ, les gens regardent et sont stupéfaits. Ils sont obligés
de reconnaître : « Seul Dieu peut faire ça ! ».
Dieu reçoit toute la gloire et c’est tout ce qui importe.
Mais c’est exactement ce à quoi mon orgueil fait obstacle
si souvent.

L’orgueil : l’important c’est moi !


Quand je me concentre sur ce que je veux, ou sur ce que
Dieu ne fait pas pour moi, plutôt que sur les desseins de
Dieu, la pensée de sa gloire s’estompe de mon esprit. Ève
s’est arrêtée pour se demander si Dieu ne la privait pas de
quelque chose de bon, et son orgueil en a été blessé. En dépit
du fait qu’Adam et elle pouvaient profiter du paradis à leur
guise, qu’ils avaient accès à un choix de nourriture dépassant
l’imagination, elle est devenue insatisfaite et ingrate. Elle a
oublié les désirs de Dieu pour aller s’empêtrer dans les siens.
Quand Ève a commencé à prêter l’oreille au serpent,
l’ingratitude a fait son entrée. La jeune femme s’est détournée
de tout ce qu’elle avait reçu, pour désirer la seule chose qui lui
était interdite. Sa prise d’indépendance l’a placée en oppo-
sition à Dieu pour la ranger du côté de l’ennemi de Dieu.
Elle a ignoré les instructions de Dieu et l’autorité d’Adam
pour s’élever au rang de divinité. L’orgueil est la caractéris-
tique la plus horrible et la plus étrange chez une femme de

91
FEMME DE CARACTÈRE

caractère en rébellion. Il est horrible parce qu’il ne vise qu’à se


glorifier et se mettre en avant soi-même. Il est étrange parce
qu’il place le moi en position d’autorité, la créature s’élevant
au-dessus de son Créateur. Bizarre.*
Anne m’a expliqué que ce qui lui faisait le plus de bien
dans sa relation avec Céleste, c’était de se sentir utile. Elle
aimait sentir qu’elle répondait à
À UN MOMENT OU À UN AUTRE, des besoins chez cette jeune fille
ON A TOUTES LEVÉ UN POING
que personne d’autre ne pou-
RAGEUR VERS DIEU.
vait combler. Elle a endossé un
j rôle de sauveur, et elle aimait ça.
En même temps, son orgueil alimentait sa colère envers
son mari et envers Dieu. Elle m’a confié qu’elle en voulait
à Dieu de sa conception limitée du mariage, qui n’avait
été créé que pour un homme et une femme. Elle se sentait
frustrée par cette approche exclusivement hétérosexuelle :
« Un homme ne peut pas comprendre une femme aussi
bien qu’une autre femme. Pourquoi Dieu n’a-t-il pas prévu
le mariage entre deux femmes ? ». Elle était en colère contre
Dieu de s’être à ce point trompé. Elle m’a raconté qu’elle
avait envie de lever son poing vers Dieu et de lui crier : « Je
n’aime pas ton plan pour ma vie, je n’aime pas la manière
dont tu as fait les choses et ainsi limité le mariage à une
relation hétérosexuelle ! ».
Votre orgueil ne se manifeste peut-être pas comme celui
d’Anne, mais à un moment ou à un autre, on a toutes levé
un poing rageur vers Dieu. Peut-être pas littéralement, mais
symboliquement, par notre résistance et notre rébellion
contre sa manière de faire. Notre orgueil considère que Dieu
n’est pas digne d’être Dieu ; il n’est pas assez intelligent pour
gérer ma vie. Si ses projets ne correspondent pas aux miens,
il doit s’écarter de ma route.
Le même orgueil qui a amené le cœur de Lucifer à
l’auto-adoration nous conduit nous aussi à exiger que

92
Le trio mortel

tout l’amour et toute l’affection soient à nos pieds (Ésaïe


14 : 12-14 ; Ézéchiel 28 : 12-17). Quand obtenir l’amour de
son mari devient l’obsession d’une femme, cela devrait lui
servir de signal d’alarme et l’avertir qu’elle est sur une mau-
vaise pente. Elle court droit à la catastrophe. Elle demande à
son mari de lui donner ce que seul Dieu mérite, et elle attend
de lui ce que seul Dieu peut lui donner.
L’orgueil est comme un ulcère purulent dans un mariage ;
il suppure en permanence et quand on le heurte, il vomit
son poison et irradie la souffrance. Une femme à l’orgueil
blessé peut être dangereuse. Elle sort les griffes pour se
défendre, prête à mettre son adversaire par terre. Son mari
oublie son anniversaire… ne remarque pas sa nouvelle coupe
de cheveux… est scotché à la télé alors qu’elle a besoin de
discuter… son orgueil ne se laissera pas traiter ainsi. Elle
mérite mieux ; elle souffre et elle le lui fera payer ! L’orgueil
pervertit les bons côtés de la fougue pour qu’il ne reste plus
qu’exigence, dureté et égocentrisme.

Les schémas de l’orgueil :


cc Être obsédée par mon désir d’être aimée et le laisser
diriger mes émotions ;
cc Être convaincue que s’il m’aimait vraiment, je n’au-
rais pas besoin de lui dire ce que je veux : il saurait le
deviner !
cc Trouver normal de punir l’autre émotionnellement
quand on est blessée ;
cc Donner l’impression d’être supérieure par une attitude
qui transmet : « Tout ce que tu peux faire, je peux
encore mieux faire ! » ;
cc Regarder mon mari avec des yeux « d’inspecteur » et
non les yeux pleins de grâce d’une épouse ;

93
FEMME DE CARACTÈRE

cc Être plus préoccupée par le fait d’avoir le dernier mot


que par le mal qu’on inflige par nos paroles ;
cc Ne jamais douter du fait que ce que je désire est ce
qu’il y a de mieux ;
cc M’adresser à mon mari comme si j’étais sa mère et non
sa femme ou son amie ;
cc Être convaincue que nos problèmes de couple pro-
viennent de lui. C’est lui qui a besoin de changer ;
cc « Je mérite d’être prisée, adorée, et servie » (ces attentes
peuvent ne jamais être exprimées à voix haute, mais
elles ressortent dans la colère que l’on ressent quand
l’autre n’agit pas dans ce sens).
Je ne dis pas que tout est la faute de la femme dans une
situation comme celle d’Anne. Je n’ai jamais vu un couple
dans lequel seul un des deux partenaires avait des problèmes
d’orgueil. Il y a toujours deux personnes impliquées dans les
problèmes conjugaux, mais pour ma part, je ne m’adresse
qu’aux femmes. J’espère vous aider à comprendre combien
votre fougue peut être un atout puissant dans votre mariage,
même dans les cas les plus désespérés. Mais j’espère aussi
vous montrer à quel point l’orgueil est destructeur dans une
relation.
Au début de notre mariage, mon mari et moi étions
tous les deux remplis d’orgueil. Mais si quelqu’un avait osé
suggérer que l’orgueil était une des racines sous-jacentes de
nos problèmes, nous aurions tout de suite justifié nos actes
et rejeté la faute sur l’autre. Pourquoi est-il si facile de voir
l’orgueil chez les autres, alors que, lorsqu’il habite notre
propre cœur, il est si habilement dissimulé ? L’orgueil sera
toujours le positionnement par défaut de chacun. Sauf si,
en couple, on apprend à le reconnaître et à le combattre.

94
Le trio mortel

La peur :
fausse certitude qui paraît si juste
La peur est l’un des plus cruels compagnons de la femme.
L’orgueil et la peur travaillent ensemble. Ce sont des armes
puissantes dans les mains d’un ennemi menteur. Quelqu’un
m’a dit un jour que la peur peut se résumer en une phrase :
« Fausse certitude qui paraît si juste ».
C’est comme cela que l’ennemi de notre âme nous piège.
Il nous murmure ces messages tout à fait crédibles à nos
yeux : « Dieu ne te donne pas tout… Il ne veut pas que tu
aies le meilleur… Il finira par te laisser tomber… Il ne t’aime
pas vraiment… ». Et nous cédons à la peur. Notre peur que
Dieu ne soit pas réellement ce qu’il dit être est basée sur
les mensonges de l’ennemi. Notre peur que notre mari ne
soit pas ce qu’il dit être peut provenir de notre expérience
passée, ou simplement de soupçons infondés. Mais la vérité
est simple : l’homme nous décevra toujours. C’est pour cela
qu’en fin de compte notre confiance ne peut pas se reposer
avant tout sur notre mari, mais bien plutôt sur l’inébranlable
fidélité de Dieu.
Les peurs injustifiées naissent d’une vision déformée de
Dieu. Et nous devons les combattre par la vérité de sa Parole.
Nous vivons dans un monde rempli de souffrance et de mal.
La seule manière de se frayer un chemin sur ce terrain miné
par la peur, c’est de placer toute notre confiance en Dieu
(1  Pierre 4 : 19).
Une femme a besoin de sécurité, de se sentir protégée.
Une épouse veut avoir l’assurance que son mari est un fidèle
protecteur, qu’il est digne de confiance ; qu’il s’occupera
d’elle et la chérira. Adam a échoué à ce niveau-là. Si on lit
attentivement Genèse 3, on comprend qu’il était à côté d’Ève
tout le long de sa conversation avec le serpent. Il assistait
passivement à la scène alors qu’elle succombait à la tentation.
Puis il s’est joint à elle. Son incapacité à résister activement

95
FEMME DE CARACTÈRE

au mal a eu des répercussions terribles. Nous avons toutes pu


faire l’expérience de telles déceptions parce qu’aucun homme
ne remplira jamais parfaitement son rôle de leader spirituel et
de protecteur aimant. La vraie question est : en qui sommes-
nous censées mettre notre confiance d’abord et avant tout ?
Quand la confiance d’une femme est trahie, ou qu’elle
se sent menacée dans sa sécurité, elle va souvent réagir par
l’attaque. Comme une femme qui surprend son mari en train
de regarder un film porno. Elle a peur de l’avoir perdu. Elle a
peur de ce qu’elle le voit devenir. Elle a peur de ne plus être
à la hauteur. Mais la peur peut facilement se cacher derrière
un flot de paroles de colère, l’arme la plus facile d’accès pour
se défendre.
Ses peurs sont légitimes : son mari regarde de la porno-
graphie. Le mal est entré chez elle, a envahi son mariage.
Mais voilà que s’impose la fausse certitude qui lui paraît
juste : Dieu ne peut pas rattraper cette situation et c’est à
elle de prendre les choses en main. Elle se met en position
d’autodéfense plutôt que de suivre les instructions de Dieu :
le laisser être son défenseur (cf. annexe : « Conseils à suivre
quand la confrontation devient nécessaire »).
Souvent les femmes qui ont subi des violences sexuelles se
font la promesse secrète de ne plus jamais se laisser dominer
par un homme. Elles se protègent derrière un bouclier de
colère intérieure permanente à l’égard de tous les hommes,
qu’elles s’en rendent compte ou pas. Mon amie Laura (du
chapitre trois) est d’accord avec cela. Elle m’a confié un peu
de son histoire :
Je viens d’une longue lignée de femmes fougueuses assumant
notre fougue, et fières de l’être. Dès mon plus jeune âge, ma
mère et ma grand-mère m’ont prévenue : les hommes sont des
bons à rien ; ils me laisseront tomber. Il faut apprendre à se servir
d’eux : « Marie-toi si vraiment tu dois le faire, mais à la première
incartade, tu te débarrasses de lui, illico presto ! ». Combien de
fois ai-je entendu ce refrain !

96
Le trio mortel

Ma grand-mère s’est mariée au moins trois fois, elle a vécu avec


plusieurs hommes et a subi deux avortements clandestins. Ma
mère a réussi à rester mariée au même homme pendant quarante
ans mais sa sœur a suivi les traces de ma grand-mère.
Il est intéressant de noter que chaque génération de femme
fougueuse dans ma famille a été sexuellement abusée dans l’en-
fance. Une fois devenue plus grande, notre fougue est devenue
notre protection. C’était l’évolution naturelle de notre douleur et
de notre impuissance puisque nous ne connaissions pas Jésus.

Ce n’est qu’après de nombreuses années de mariage que


j’ai moi-même réalisé que l’agression sexuelle, dont j’avais
été victime pendant mon enfance, jouait un rôle essentiel
dans ma manière de voir et de traiter les hommes. Mes
réactions envers eux découlaient d’une peur d’enfant tout
à fait réelle. J’étais bien décidée à ne plus jamais laisser un
homme me coincer ou profiter de moi. Cette détermination
a produit en moi un mur de protection : ma fougue verbale.
Je n’étais peut-être pas capable de repousser un agresseur
physiquement, mais je restais sur mes gardes, toujours prête
à descendre un homme avec mes mots chaque fois que je
ressentais le besoin de m’affirmer.
Flash info, les filles : tous les hommes nous décevront !
Tous les hommes nous feront souffrir. Certains agresseront
même physiquement et sexuellement un grand pourcentage
d’entre nous. La probabilité que vous ayez été violée ou
agressée sexuellement est élevée. Des études estiment qu’une
femme sur cinq subit un abus sexuel au cours de sa vie (New
York Times).
La réponse à notre peur, ce n’est pas l’amour d’un homme.
La seule réponse valable, c’est de placer toute notre
confiance en celui qui ne nous décevra jamais.
Si vous avez été abusée par un homme, il est fort probable
que cela vous ait amenée à avoir une vision faussée de Dieu
et une peur malsaine des hommes. Vous vous débattez peut-

97
FEMME DE CARACTÈRE

être avec une profonde colère et de l’amertume. Si vous vous


trouvez dans cette situation douloureuse, je vous encourage
à en parler avec une femme ou un couple spirituellement
mûr qui pourra vous aider à lutter contre les mensonges de
l’ennemi par de sages conseils bibliques. Si vous n’en avez
jamais parlé avec votre mari, sachez que le secret peut être
utilisé par l’ennemi pour bâtir des murs qui vous empêchent
d’être unis et libres. Je vous en supplie : prenez contact avec
des personnes qui pourront vous aider à guérir !

Les peurs auxquelles nous faisons face :


cc La peur de l’abandon ;
cc La peur de l’inconnu ;
cc La peur du rejet ;
cc La peur des hommes ;
cc La peur d’être trahie ;
cc La peur de souffrir ;
cc Les fantômes du passé qui planent sur votre vie
comme une menace pour obscurcir votre jugement
aujourd’hui.
Et puis il y a les terribles craintes qui assaillent vos pensées
en permanence : « et si… ? » :
« Et si… il voit une autre femme en secret ? » ;
« Et si… il perd son travail ? » ;
« Et si… ce grain de beauté est en fait un cancer ? » ;
« Et si… il me quitte ? » ;
« Et si… ses décisions sont mauvaises pour nos enfants ? ».

Une invitation à vivre sans peur


Ce que Dieu déclare aux siens, c’est toujours : « Ne crains
pas ! », ou : « N’aie pas peur ». Il nous enjoint de ne pas
craindre les circonstances, les gens ou l’avenir. La peur à

98
Le trio mortel

laquelle Dieu nous appelle à résister, c’est celle qui ne vient


pas de lui et qui nous amène à ne pas le glorifier.
Une peur saine nous empêche de sauter d’un pont ou
d’une falaise, de mettre la main sur le feu. Ce n’est pas ce type
de peur qu’il nous pousse à abandonner. La peur toxique à
laquelle il s’oppose vient des ténèbres.
C’est la peur qui naît des mensonges de l’ennemi.
La peur qui paralyse.
La peur qui vous pousse à vous cacher derrière le mur de
l’autoprotection.
La peur qui vous amène à usurper la place de Dieu en
vous disant que « vous devez prendre les choses en main » !
La seule crainte à laquelle Dieu nous appelle, c’est une
sainte crainte de lui. Il nous invite à vivre sans peur en nous
appuyant sur ce qu’il est. Parce « qu’il est », nous n’avons
pas à avoir peur.
Vous n’avez jamais rencontré personne qui se soit aussi
clairement engagé à être votre compagnon à toujours. Il
ne vous a jamais abandonnée. Il n’a jamais été mauvais
ou hypocrite envers vous. Il ne vous a jamais menti. Il n’a
jamais été dur ou trop exigeant avec vous. Il ne vous a jamais
laissé tomber. Personne d’autre ne peut vous offrir l’amour
inébranlable et pur qu’il a pour vous. Lui seul mérite toute
votre confiance.

Des repères de foi


Il y a quelques années, mon mari et moi étions partis
en randonnée. Nous avions commencé notre route sur un
chemin très bien balisé. Mais au fur et à mesure de notre pro-
menade, les repères se sont faits de plus en plus rares. Après
avoir erré dans la nature pendant des heures, nous avons dû
admettre que nous étions perdus. Juste avant la tombée de la
nuit, nous sommes arrivés sur une petite route de montagne

99
FEMME DE CARACTÈRE

où nous avons arrêté une voiture qui passait. Elle nous a


ramenés à notre parking… à plus de trente kilomètres de là !
Nous nous étions égarés par manque de repères.
Il m’arrive encore de me sentir perdue, à errer dans la
nature, au milieu du trio mortel : ingratitude, orgueil et
peur. Et surtout quand la peur m’étreint, j’ai alors appris à
m’appuyer sur mes « repères de foi » pour retrouver ma route.
L’un de mes repères préférés est le Psaume 46. Il me rappelle
à quel point Dieu sait prendre soin de moi :
Des nations ont grondé, des royaumes se sont ébranlés ; il a donné
de la voix et la terre a fondu. Le Seigneur de l’univers est avec
nous. Nous avons pour citadelle le Dieu de Jacob.
Psaume 46 : 7-8 –  TOB

Et je me dis que s’il est assez puissant pour que le simple son
de sa voix puisse faire « fondre » la terre alors je sais que je suis
en sécurité dans sa main. Rien ne peut m’atteindre.
En disant que « rien ne peut m’atteindre », je ne prétends
pas que je ne souffrirai plus jamais. Cela m’arrive. Je ne
dis pas que je ne ferai plus jamais face au deuil. Cela m’est
arrivé aussi. Je ne dis pas que les choses se passent toujours
comme je le souhaite. Ce n’est souvent pas le cas. Et je ne
dis pas non plus que je marche constamment par la foi. Ce
n’est pas le cas.
Mais ce que je dis, c’est que lorsque je suis blottie dans sa
main, rien ne peut m’atteindre que ce qu’il aura permis de
m’atteindre en ouvrant sa main. Et cela apaise mes craintes.
Et quand mon orgueil me crie que je n’aime pas ce que Dieu
a permis, je n’ai qu’à me souvenir de tout ce que je sais à son
sujet, et cela règle le problème. Lorsque je me concentre sur
son caractère fidèle, je ne peux qu’être reconnaissante.
Vous avez peut-être vécu le chagrin lié aux choix des-
tructeurs de quelqu’un que vous aimez. Vous connaissez
peut-être la douleur d’être abandonnée, l’injustice d’avoir
été violée, ou peut-être que vous faites face à la maladie.

100
Le trio mortel

Nous nous débattons toutes face à la difficulté de vivre


dans un monde brisé. Mais quand nous laissons Dieu nous
porter dans la tempête, et que nous nous rappelons qu’il
est celui qui peut faire fondre les planètes, nous pouvons
vraiment être certaines qu’il prendra soin de nous. Nul
besoin d’avoir peur. Nous pouvons lui faire confiance. Nous
pouvons le remercier.
Voilà les vérités qui nous maintiennent la tête hors de
l’eau quand notre monde vacille. Alors que j’écrivais ces
phrases, j’ai reçu un message d’une amie m’annonçant que
l’un des anciens de l’Église était décédé soudainement.
Personne ne s’y attendait. Il est parti à cinquante-neuf
ans laissant sa femme brusquement toute seule. C’est une
occasion de tester ces vérités et de voir s’il existe un sûr abri.
Une occasion de courir à lui au milieu de la tempête. Quand
la vie vous submerge, quand la peine s’engouffre dans votre
cœur, Jésus est le seul abri.
Souvent, très tôt le matin, avant que mes yeux ne s’ouvrent,
surtout quand je traverse des moments de souffrance intense
et de peur, je murmure les paroles du Psaume 46. Les autres
repères de foi qui m’encouragent sont de relire dans mon
journal les réponses aux prières, ou bien d’entendre dire ce
que Dieu a fait dans la vie d’autres personnes. Les repères de
foi, comme des pierres du souvenir, m’aident à garder le cap
quand je rencontre sur ma route le trio mortel.
Chacun des éléments de la fougue destructrice : l’ingrati-
tude (le besoin de « PLUS ! »), l’orgueil et la peur sont liés les
uns aux autres. Si on ne les maîtrise pas, ces mauvaises dispo-
sitions de cœur mèneront la femme sur un cruel chemin de
solitude. Ils ont amené Ève à franchir la ligne de l’interdit, et
ils peuvent faire de même avec nous. Mais quand je reviens
à mes repères de foi, cela me transporte dans le sanctuaire
de la réalité de Dieu. Cela me conduit à la louange. Cela me
rappelle qu’il est celui qui peut, d’un seul mot, dissoudre la

101
FEMME DE CARACTÈRE

terre ou apaiser les flots rugissants. Et il me fait sortir du


désert pour m’installer dans la sécurité de sa main.
Il fera la même chose pour vous.
Mon mari et moi prenons du temps pour être avec Anne
et François encore aujourd’hui. Leur passé douloureux
est maintenant loin derrière eux et nous avons pu voir la
puissance de l’Évangile à l’œuvre dans leur vie. Je regarde
Laura interagir avec les hommes avec humilité plutôt qu’avec
mépris, et cela me montre encore une fois l’incroyable
pouvoir rédempteur de Dieu. De telles transformations ne
peuvent venir que de la main d’un Dieu plein de bonté. Nous
sommes éblouis et nous devons admettre : « Seul Dieu peut
faire cela ». Toute la gloire lui revient.

~ Questions de coeur ~
1. La clé pour échapper au « trio mortel » (ingratitude, orgueil et peur),
c’est la foi qui naît lorsque nous reconnaissons et adorons Dieu pour
ce qu’il est.
Rappelez-vous ce que je vous ai dit au chapitre deux : « J’ai appris
que mon caractère fougueux me venait de mon sage Créateur. Nos
problèmes de couple ne venaient pas de mon tempérament de feu,
ils venaient de l’utilisation que j’en faisais ». La fougue qui peut être
source de destruction dans votre mariage peut aussi servir à remporter
la victoire sur un cœur ingrat, orgueilleux ou craintif. Et remporter une
telle victoire vous ouvre les portes vers l’expérience de la merveilleuse
œuvre de Dieu dans votre mariage.
L’ingratitude et le besoin permanent d’en avoir « PLUS ! » sont vaincus
par la gratitude. Quand je suis reconnaissante pour chacun de ses
dons, l’ingratitude et les mauvais désirs disparaissent dans un torrent
d’actions de grâce (cf. Jacques 1 : 17 ; 1 Thessaloniciens 5 : 18).
L’orgueil se soumet lorsque Dieu trône à la place qui lui revient dans
mon cœur. Quand j’accepte qu’il est Dieu et que je ne suis PAS Dieu,
mon orgueil se plie à sa loi (Ésaïe 45).

102
Le trio mortel

La peur est chassée par l’amour. Quand je commence à prendre


conscience de qui est Jésus et de ce que signifie la croix, je sais que
je peux lui faire confiance et cette relation d’amour bannit toute peur
(1  Jean 4 : 13-18).
2. Lisez 1 Jean 2 avec un cœur ouvert, et priez. Demandez à Dieu de
vous parler à travers sa Parole. Qu’est-ce qui nous garantit que nous
avons une vraie relation avec Christ d’après les versets 3-5 ?
Personnalisez les versets 9 à 11 en mettant votre nom à la place de
« celui » et le nom de votre mari à la place de « son frère » au verset 10.
Est-ce que vous manifestez de l’amour envers votre mari, ou est-ce
que vos sentiments ressemblent plus à ceux de « celui » du verset 11 ?
3. Lequel des éléments du « trio mortel » vous pose le plus problème
en ce moment ? Peut-être que ce sont les trois. Demandez à Dieu
de vous montrer dans l’Écriture ce qui peut devenir vos « repères
de foi » personnels. Je vous encourage à les écrire dans un journal.
Faites trois colonnes, et inscrivez, en haut de la page : « ingratitude »,
« orgueil » et « peur ». Faites la liste des différentes situations de votre
vie qui se rapportent à chacune de ces colonnes. À côté de chaque
situation, inscrivez des versets que vous utilisez comme repères de foi
(peut-être certains de ceux évoqués à la première question). C’est un
projet sur le long terme. Ajoutez les versets que vous trouvez au fur
et à mesure. Mémorisez et méditez ces passages au cours de votre
journée.

103
Les trois sources de vie

chapitre cinq
LES TROIS
SOURCES DE VIE
L’amour est notre « affection » première,
la source de toutes les autres expériences de notre cœur.
— Jonathan Edwards1

Nous étions encore mariés… légalement.


Liés par nos convictions, notre conscience… sur le plan
moral.
Nous partagions le même toit… chacun de son côté.
J’avais presque cessé de supplier Dieu de changer mon
mari. Plus j’assiégeais Leroy par mes demandes d’amour, plus il
semblait s’enfoncer dans l’obscurité et s’éloigner de moi. J’avais
donc décidé de mettre mon cœur ailleurs : dans mes enfants,
mes amis, mon ministère. Nous nous sommes installés dans
deux mondes séparés. C’était moins douloureux ainsi.
Avant que je ne vous emmène visiter les coins les plus
sombres de notre souffrance, je voudrais répondre à quelques
questions que les gens nous posent régulièrement quand
nous partageons notre histoire. On nous demande sou-
vent comment nous pouvons être aussi honnêtes en ce qui
concerne nos problèmes de couple. Il y a quelques années,
ma mère et moi avons écouté ensemble une émission de radio
où Leroy et moi racontions notre histoire. Suite à cela, ma
mère m’a demandé si je n’étais pas un peu gênée ou inquiète

105
FEMME DE CARACTÈRE

de ce que les gens allaient penser de nous après avoir entendu


les difficultés que nous avions traversées.
Ma réponse à tous ceux qui ne comprennent pas pour-
quoi nous racontons notre histoire est celle-ci : comment
pourrions-nous ne pas la raconter ? Dieu a été si bon, si
plein de grâce dans la restauration de notre mariage ! Il nous
a donné tellement de joie et nous a récompensés par une
unité si profonde et réjouissante ! Comment pourrions-nous
ne pas le louer en partageant avec les autres son œuvre mer-
veilleuse ? Et puis, pourquoi nous priverions-nous d’aider
et de redonner espoir à ceux qui souffrent dans les mêmes
errements que nous ?
Les gens se demandent aussi pourquoi et comment
nous avons continué dans notre ministère alors que notre
mariage était en petits morceaux. D’abord, laissez-moi
préciser que ce n’est que par la
LEROY CONNAISSAIT
grâce de Dieu qu’aucun de nous
MON ENGAGEMENT ENVERS
n’a été impliqué dans une quel-
CHRIST, MAIS IL VOYAIT AUSSI
conque affaire d’immoralité ou
COMBIEN CELA AVAIT PEU
une liaison extraconjugale. En
D’IMPACT SUR MA VIE.
conseillant d’autres couples au fil
j des années, nous avons découvert
que le schéma relationnel destructeur que nous avons connu
était assez courant et que, malheureusement, il touchait aussi
beaucoup de gens impliqués dans le ministère.*
Nous n’étions mariés que depuis quelques années quand
mon mari a commencé à prendre ses distances et à se refer-
mer émotionnellement. Voici comment il décrivait lui-même
les choses :
Voilà le dilemme auquel je faisais face : j’admirais énormément
Kim – sa marche avec Dieu, son engagement dans la Parole, et
son talent pour conseiller les gens… Elle avait tellement à offrir
au corps de Christ ! J’avais de l’admiration et du respect pour
tout cela. Mais son amour pour Jésus ne transparaissait pas du
tout dans notre relation. Elle était souvent intimidante et impa-

106
Les trois sources de vie

tiente envers moi. Dans nos échanges, j’avais l’impression de ne


jamais rien faire de bien, de ne jamais être à la hauteur. Je me
sentais médiocre. J’en suis arrivé à être complètement renfermé
sur moi-même, déprimé. Je devenais désagréable et amer. Je
me sentais incapable de changer les choses et sans espoir face
à cette situation.

Il a entamé une longue période de dépression, jusqu’à


remettre en question sa foi. Plutôt que d’éprouver de la
compassion pour lui, j’étais dégoûtée par son état. Je pensais
qu’il fallait qu’il « se secoue un peu » et qu’il soit un homme !
Mais ma réaction ne faisait que le plonger dans une confu-
sion encore plus grande.
Il était perplexe quand il voyait à quel point j’étais inves-
tie dans l’étude de la Bible et la prière alors qu’en même
temps, je pouvais me montrer très irrespectueuse et dure
envers lui. Les deux choses ne collaient pas ensemble. Leroy
a commencé à se poser des questions par rapport à Dieu. Il
connaissait mon engagement envers Christ, mais il voyait
aussi combien cela avait peu d’impact sur ma vie. Alors que
je suppliais Dieu de le changer et de « faire de lui un vrai
leader spirituel », lui-même demandait à Dieu de me changer
aussi. Mais d’après ce qu’il voyait, ni ses prières ni la Parole
n’avaient d’effet.
Ce qui a commencé à se développer dans mon cœur, c’est une
véritable crise spirituelle, parce que je ne savais plus comment
gérer notre mariage, explique Leroy. Toutes mes misérables ten-
tatives de faire quelque chose avaient échoué. J’avais prié et prié
encore, mais rien ne s’améliorait. Au contraire. Je me demandais
si Dieu m’écoutait ou même s’il s’en souciait. En même temps,
je me trouvais devant un terrible dilemme parce que j’étais
censé prêcher l’Évangile et remplir mon rôle de pasteur. Plus
notre relation se dégradait, plus il m’était difficile de continuer
mon ministère. Ce qui m’avait un jour été si cher – mon salut en
tant que jeune garçon, mon choix de devenir prédicateur – est
devenu pour moi une lourde charge. Je ne voyais pas de porte
de sortie. Je devais continuer comme cela et, d’une manière ou
d’une autre, survivre.

107
FEMME DE CARACTÈRE

Il nous arrivait parfois d’essayer tout ce que nous pou-


vions pour faire « fonctionner » notre mariage. Mais comme
cela ne produisait aucun résultat, nous entamions alors
une longue phase de découragement, glissant dans l’in-
différence mutuelle. On essayait pendant un moment,
puis on laissait tomber. Quand la situation devenait trop
désespérée, on essayait à nouveau. Ce cycle s’est répété
pendant des années.
La lutte spirituelle qui découlait de notre relation troublée
a fini par déboucher sur des décisions radicales. Laissez-moi
vous expliquer le contexte. Leroy n’avait que treize ans quand
il s’est senti appelé à prêcher, et malgré son jeune âge, il a eu
l’opportunité de le faire à plusieurs reprises. À dix-huit ans,
il est devenu pasteur d’une petite Église de campagne alors
qu’il entamait ses études universitaires. Leroy savait qu’être
pasteur était sa vocation, mais la pression liée à notre mariage
a fini par le pousser à bout. Après dix ans de mariage, il a
démissionné de son poste de pasteur d’une Église en pleine
expansion. Nous avions alors un enfant en bas âge et une
petite fille de cinq ans, et il a quitté son ministère, sans savoir
s’il pourrait y revenir un jour.
J’étais choquée, effondrée. Je savais qu’il se détournait
de ce pour quoi il était fait. Mais il sentait qu’il ne pouvait
pas continuer à servir son assemblée de manière intègre.
Il a trouvé un travail séculier plutôt pénible qu’il a gardé
pendant trois ans avant de reprendre le pastorat. Pendant ces
années, un ami pasteur essayait de nous conseiller pour nous
aider à régler nos conflits. Nous assistions aussi à diverses
conférences sur le mariage. Je suis certaine que tout cela a
contribué à faire jaillir des éléments de vérité dans nos cœurs,
mais nous n’avons pas pu voir une transformation durable
s’installer avant que chacun de nous ait été amené à un point
de véritable humilité et de brisement devant Dieu.

108
Les trois sources de vie

L’amour véritable fait une entrée


fracassante
Nous venions de traverser ensemble une première décen-
nie plutôt houleuse, et nous entamions la seconde. C’est
alors que l’amour véritable a saisi mon cœur. Oh, je ne
parle pas de l’amour que je recherchais la nuit de ma lune
de miel. Cette nuit-là, je m’étais endormie en pleurant, me
sentant négligée par mon mari. Je ne parle pas de cet amour
que je cherchais et dont j’essayais de m’emparer de force.
Non. L’amour véritable était sur le point de faire une entrée
fracassante dans ma vie.
Ce jour-là, j’étais sur le point de sortir avec les enfants
pour leur leçon de piano. J’étais chargée de leurs imposants
sacs de musique, de ma propre sacoche de travail et de mon
sac à main. Nous étions en retard et je me dépêchais. Je ne
sais pas si j’ai marché sur le chien ou si la poignée de notre
porte a accroché l’un de mes sacs… mais quoi qu’il en soit,
j’ai dégringolé les marches de notre entrée pour atterrir tout
en bas sous un tas de livres, de sacs, et de bricoles, avec le
chien au milieu.
Nous avons tout de même réussi à arriver à temps pour
les cours de piano, mais je sentais que quelque chose n’allait
pas au niveau de mon cou, de mes épaules, de mes bras… il
y avait un problème. Quand j’ai commencé à ne plus avoir
de sensation au niveau des doigts et des mains, j’ai compris
qu’il fallait que je consulte. Une IRM nous a montré de
belles images. Trois hernies discales. J’ai passé des mois en
rééducation, clouée au lit pour essayer d’éviter à tout prix
l’opération planifiée par le neurochirurgien.
Rien de tel qu’une longue maladie pour rajouter un peu
de tension dans un mariage déjà à l’agonie. Je voulais qu’on
me cajole et qu’on s’occupe de moi. Mon mari était écrasé par
ses responsabilités et n’avait pas l’habitude de me voir ainsi
dans le besoin. Il ne savait pas trop comment s’y prendre avec

109
FEMME DE CARACTÈRE

moi. Et en plus, il avait plusieurs semaines de déplacements


prévus dans le cadre de son travail, pendant que j’étais encore
alitée. Je me sentais abandonnée et rejetée.
Quelques semaines après son retour, quand mes dou-
leurs sont devenues assez supportables pour que je puisse
reprendre une vie normale, j’étais tellement écœurée par
notre relation que j’ai décidé de partir quelques jours pour
réfléchir. J’ai pris comme excuse d’avoir à travailler sur une
étude biblique que j’écrivais et je suis partie m’isoler dans
un petit chalet.*
C’est plutôt ironique en y
J’AI MOI-MÊME ÉTÉ CETTE
repensant (en fait pas vraiment
FEMME QUI A DÉTOURNÉ SON
ironique, mais plutôt… provi-
MARI CHRÉTIEN DE SA MARCHE
dentiel), et j’ai du mal à croire
AVEC JÉSUS À CAUSE DE
que j’ai vraiment fait cela,
L’INCOHÉRENCE DE
quand je repense à l’absurdité de
MA VIE DE CROYANTE.
la situation… Alors que j’étais
j dans un état spirituel lamentable,
me voilà partie pour écrire une
étude pour femmes basée sur la première lettre de Pierre
(lisez 1 Pierre 3 : 1-6 et riez un bon coup avec moi). Quelle
blague ! Je n’étais certainement pas l’archétype de la femme
à l’esprit « doux et paisible », ou de l’épouse qui honore son
mari comme le décrit ce texte.
1 Pierre 3 fait un lien entre la conduite de la femme et
le fait que son mari pécheur se rapproche de Dieu. La plu-
part du temps, j’ai pu observer l’effet inverse. Des femmes
qui ont conduit leur mari à s’éloigner de tout intérêt pour
l’Évangile à cause de leur manière de les traiter. J’ai moi-
même été cette femme qui a détourné son mari chrétien
de sa marche avec Jésus à cause de l’incohérence de ma vie
de croyante.
J’aimais Jésus. J’aimais sa Parole. Je ne ratais jamais mon
temps de « culte personnel ». Mais je n’étais pas consciente

110
Les trois sources de vie

de mes vrais besoins. Je connaissais la Parole, mais je n’ap-


pliquais pas ses vérités dans les domaines les plus importants
de ma vie. Je n’étais pas une épouse aimante pour mon mari.
Heureusement, Dieu allait tirer la sonnette d’alarme.
Intellectuellement, je connaissais beaucoup de choses.
Mais ce n’est que lorsque Dieu m’a ouvert les yeux sur l’état
de mon cœur, dans cette petite cabane au fond d’un bois,
que j’ai pris conscience de la profondeur de mon besoin
de changement. J’ai compris le rôle qu’avaient joué mon
attitude et mes actions dans la dépression de Leroy et dans
son manque de zèle en tant que chef de famille.
Peu de temps après m’être installée dans mon chalet,
j’ai ouvert ma Bible pour y découvrir un petit livret écrit
par Nancy Leigh DeMoss2. Ce livret commençait par des
questions diagnostiques, entrecoupées de passages bibliques.
Cela a littéralement transpercé mon cœur de pierre.
Des questions comme :

Dans la manière dont je m’adresse aux hommes, est-ce que je


fais ressortir leur valeur en tant que créatures de Dieu ?
Est-ce que je permets aux hommes de remplir leur appel
(venant de Dieu) à diriger dans leur maison, à l’Église et
dans la société ?
Est-ce que je réponds aux hommes de manière à refléter le
respect qui convient et la confirmation de leur masculinité ?
Hum… Honnêtement, non. J’aimais intimider les
hommes. J’admirais les hommes qui démontraient leur
force, mais je n’avais aucune compassion pour tout ce qui
ressemblait à de la faiblesse ou de l’incompétence.

Est-ce que les autres peuvent voir en moi une beauté et une
lumière intérieure qui résultent d’un esprit reconnaissant,
humble et confiant ?
Suis-je une bénédiction pour ma famille, mes amis et mon
entourage par mes paroles sages et aimables ?

111
FEMME DE CARACTÈRE

Est-ce que je cherche à influencer les autres par des paroles


douces plutôt que de les contrôler ou de les intimider par des
paroles dures ?
Heu… (soupir) Coupable. Je suis celle qui avait la réputa-
tion de ne pas hésiter à écraser les autres, vous vous rappelez ?

Est-ce que je reçois l’instruction avec un cœur docile et


obéissant ?
Suis-je un moteur de la croissance spirituelle de mon mari ?
J’étais atterrée. En ouvrant ce livret, je n’avais vraiment
aucune idée de ce qui m’attendait. Je pensais le survoler avant
de me lancer dans 1 Pierre.
Alors que je commençais à lire, je notai quelques ques-
tions sur mon nouveau bloc-notes format A4 (que j’ai
entièrement rempli durant ce séjour dans les bois). Je suis
en train de le regarder en ce moment. Les premières phrases
sont écrites en gros caractères griffonnés agressivement au
feutre noir :

Suis-je prétentieuse ?
Arrogante ?
Est-ce que je cherche à me donner de l’importance ?
Est-ce que je me crois supérieure à ceux qui m’entourent ?
Est-ce que je cherche à paraître toujours sous mon meilleur
jour ?
J’essayais d’intégrer ce que j’étais en train de lire dans
ce petit livret en me posant les questions qui me venaient à
l’esprit à la lecture des versets bibliques qui étaient donnés.
Vous vous rappelez ce que j’ai dit tout à l’heure ? L’amour
véritable était sur le point de faire une entrée fracassante
dans ma vie.
Nous arrivons au côté fracassant de mon histoire.
En avançant lentement (très lentement !) dans le question-
naire et les passages bibliques, je comprenais à quel point

112
Les trois sources de vie

j’étais loin de la beauté décrite dans les versets que je lisais.


Ces versets n’étaient pas nouveaux pour moi. J’avais même
enseigné sur plusieurs de ces passages. Tout cela ne m’était
pas étranger. Mais en tenant peu à peu ces vérités bibliques
comme un miroir devant moi, et en posant sincèrement ces
questions à mon cœur, ma carapace a commencé à se fissurer.
Dieu m’a conduite dans une période de brisement comme
jamais auparavant.
Rappelez-vous le « trio mortel » du chapitre quatre.
Vous savez, les éléments qui font la femme de caractère
destructrice.
cc L’ingratitude : en demander toujours « PLUS ! »
cc L’orgueil : l’important, c’est moi !
cc La peur : fausse certitude qui paraît si juste !
En contraste avec ces tendances destructrices, dans ce
chapitre, je voudrais partager avec vous les éléments sources
de vie que Dieu a utilisés pour restaurer mon mariage.
cc L’humilité : la réponse à une vision juste de Dieu ;
cc La grâce : la réponse de Dieu à l’humilité ;
cc L’amour : le fruit qui naît de la mort à soi-même.
Le travail fracassant de l’amour de Christ cette semaine-là
a été cruellement doux. Dieu m’a ouvert les yeux sur une
vision horrible : celle de mon cœur. Et quand je me suis vue
comme il me voit, cela m’a brisée. Le chemin vers l’humilité
avait commencé.

L’humilité :
la réponse à une vision juste de Dieu
Quand j’écris sur mon blog au sujet de l’humilité, l’une
des réponses que je vois très souvent, c’est l’inquiétude de
certaines que je sois en train de suggérer aux femmes de
devenir des « paillassons » (mon mari s’esclaffe quand il lit

113
FEMME DE CARACTÈRE

ces commentaires, parce qu’il sait à quel point je suis loin


d’être un « paillasson » !). Être un paillasson semble être la
définition que le monde donne de l’humilité. Se regarder
comme n’ayant aucune valeur, ou aucun mérite et se laisser
marcher dessus par les autres. Mais ce n’est pas la définition
biblique de l’humilité.
Il est évident que l’humilité ne fait pas partie des traits
de caractère que beaucoup de gens admirent de nos jours.
Sherry Argov, une auteure reconnue par le New York Times,
comédienne et animatrice radio, donne le conseil suivant
aux femmes :

L’humilité ? Ne vous inquiétez pas, ça se soigne, ce n’est qu’une


anomalie mentale. Si vous vous surprenez à être humble ou
modeste ou quoi que ce soit de ce genre, corrigez le problème
de toute urgence… Et si quelqu’un n’aime pas votre confiance
en vous, c’est son problème. Pourquoi ? Parce que vous êtes plus
importante que lui, voilà pourquoi  3.

Ce conseil va totalement à l’encontre de notre appel à


suivre Jésus. C’est l’opposé exact des instructions de Dieu
sur la manière de considérer les autres. Ce qu’elle dit fait
tout à fait écho à l’attitude en vogue dans notre culture qui
est dérangée par l’idée de l’humilité, comme s’il s’agissait
de quelque chose de négatif. Cette vertu a plutôt mauvaise
presse aujourd’hui. Je pense que les gens confondent humi-
lité avec avilissement malsain.
Être humble, ce n’est pas se flageller ou se soumettre aux
comportements abusifs des autres. Être humble, ce n’est pas
avoir une mauvaise image de soi. Non, pas du tout. En fait…
dans l’humilité, la vision qu’on a de soi s’efface au profit
d’une vision juste de Dieu. En réalité, l’humilité a très peu à
voir avec la manière dont je me vois, mais elle a tout à voir
avec la manière dont je vois Dieu. L’humilité est la seule
réponse possible à une vision correcte de Dieu.

114
Les trois sources de vie

Elle ouvre la porte à Dieu pour qu’il vienne prendre sa


place dans nos cœurs (Ésaïe 57 : 15) et à sa grâce pour qu’elle
agisse dans les situations que nous vivons (Jacques 4 : 6 ;
1 Pierre 5 : 5). Jésus compare cet état à celui d’un petit enfant.
C’est la reconnaissance de notre complète impuissance et de
notre dépendance à lui. L’humilité n’essaye pas de prendre le
contrôle, elle ne l’exige pas. Au contraire, elle s’abandonne
avec joie au contrôle du Maître. Lorsque l’on garde le regard
fermement fixé sur Dieu, une humilité d’enfant pénètre nos
pensées, nos attitudes et nos actions.

De quelle manière l’humilité touche une


femme de caractère :
cc Elle reconnaît que Dieu est Dieu et qu’elle ne l’est pas :
elle peut donc lui laisser le contrôle des choses ;
cc Elle reconnaît qu’elle n’a pas toujours raison : elle
n’exige donc pas des autres qu’ils voient les choses à
sa manière ;
cc Elle se laisse enseigner et elle est ouverte aux conseils
ou corrections que lui donnent les autres pour sa
croissance spirituelle. Elle accepte de rendre compte
de son évolution lorsqu’on lui a montré ses erreurs ;
cc Parce qu’elle reconnaît l’importance et la valeur de
Dieu, sa soumission à lui la pousse à traiter les autres
avec gentillesse et respect ;
cc Elle est une guerrière « au cœur tendre ». Sa force n’est
pas amoindrie par l’humilité, mais elle est affinée et
tempérée par elle. Elle est de l’argile souple dans les
mains du Potier.
Au fur et à mesure que j’avançais dans les questions
diagnostiques du livret et les versets associés, demandant à
Dieu de m’aider à dresser un bilan honnête, un flot de sou-
venirs m’a submergée. Je me suis rappelé toutes les fois où je
m’étais opposée brutalement aux avis de Leroy ou que j’avais

115
FEMME DE CARACTÈRE

été contre ses décisions en tant que leader sous prétexte que
j’avais une meilleure idée. J’ai vu combien mes penchants
perfectionnistes s’étaient transformés en un esprit hypercri-
tique. J’ai pu reconnaître que ma tendance à « prendre les
choses en main » avait étouffé sa passion. J’ai compris que
mon ton de voix, mes expressions faciales et mon attitude
étaient des sources d’émasculation douloureuses pour lui. J’ai
fait face à toute la laideur de mon propre cœur.
Je n’ai pas fait que gribouiller ces constats sur mon
bloc-notes dans ma petite cabane au fond du bois. J’ai
intériorisé cette vérité : mon attitude hautaine offrait une
vision médiocre de Dieu et une vision élevée de moi-même.
J’ai commencé à me rendre compte de la réalité et de la
monstruosité de mon orgueil. En conséquence, je me sou-
mets désormais à une discipline, constante et nécessaire, qui
consiste à maintenir mon regard fixé sur Dieu. J’ai besoin de
le voir tel qu’il est vraiment – grand et très saint – pour pou-
voir garder une perception honnête et juste de moi-même.
Quand je me soumets à cette
VOUS EST-IL PLUS FACILE
discipline, je peux voir sans dif-
D’ENVISAGER DE PRATIQUER
ficulté à quel point, en dehors
L’HUMILITÉ AVEC VOS AMIS
de sa grâce, je suis pécheresse,
OU VOS COLLÈGUES
sans ressource et prompte à
QU’AVEC VOTRE MARI ?
faire du mal et à blesser ceux
j qui m’entourent.*
Je suis mise à nu.
Je suis au même niveau que tous les autres. Et de ce même
niveau, je lève les yeux vers Dieu. Je ne peux donc pas me
sentir supérieure aux autres ! Dieu seul est Dieu et je me sens
obligée de m’incliner devant lui humblement et de l’adorer.
Ne faites rien par esprit de rivalité ou par désir d’une gloire sans
valeur, mais avec humilité considérez les autres comme supérieurs
à vous-mêmes.
Philippiens 2 : 3

116
Les trois sources de vie

Ce verset vous met-il un peu mal à l’aise ? Vous paraît-il


impossible à mettre en pratique (c’est le sentiment que j’ai) ?
Le trouvez-vous un peu choquant ? Vous est-il plus facile
d’envisager de pratiquer l’humilité avec vos amis ou vos
collègues qu’avec votre mari ? Ce verset se trouve au milieu
d’un des passages les plus forts du Nouveau Testament. On
y découvre Dieu qui s’est lui-même humilié en se revêtant
d’humanité pour venir accomplir sa mission et mourir à la
croix.
Et nous sommes appelés à adopter la même attitude que
celle de Jésus-Christ !
Hallucinant, non ?
Là, dans ce chalet, je suis tombée à genoux et j’ai tout
déposé devant mon Père céleste. J’ai confessé. J’ai pleuré à
en avoir mal au ventre. J’ai pesté et je me suis battue avec
ces idées pendant des heures entières. Je n’ai pas capitulé
si facilement, j’avais trop peur de lâcher ma position de
contrôle dans ma relation avec Leroy. J’étais inquiète à
l’idée d’interagir avec lui dans l’humilité. Des pensées folles
traversaient mon esprit : Si je lui montre que j’ai compris à
quel point j’avais tort et que je lui demande pardon, il va en
profiter pour se venger, il va me faire payer pour les années de
souffrance que je lui ai infligées.
Mais Dieu ne m’a pas laissée effondrée par terre, baignant
dans mon désespoir. Il s’est approché de moi et m’a apporté
grâce et guérison.

La grâce :
la réponse de Dieu à l’humilité
Dieu ne nous demande jamais de lui obéir sans nous
donner le pouvoir de le faire. Alors que Dieu m’ouvrait les
yeux sur mon égocentrisme, mon manque d’amour et mon
esprit dur et exigeant, j’étais écrasée. J’étais démolie. Je me

117
FEMME DE CARACTÈRE

souviens m’être sentie complètement accablée quand j’ai


brusquement compris que j’étais responsable d’une grande
partie de nos problèmes conjugaux.
J’ai alors dit à Dieu que je ne savais pas par où commencer
ni comment gérer l’énorme gâchis que j’avais créé. Mais
ce qui est vraiment extraordinaire avec Dieu, c’est qu’il ne
cherche qu’à couvrir de sa formidable miséricorde tous ceux
qui s’approchent de lui. Son tendre cœur de Père comble tous
nos besoins. Dieu éprouve une grande joie à intervenir dans
nos vies quand nous reconnaissons que nous ne pouvons pas
nous en sortir par nous-mêmes.
L’humilité ouvre la porte à Dieu dans nos vies. Il peut y
apporter sa grâce qui transforme, sa grâce qui peut surmonter
le pouvoir du péché, sa grâce qui nous enrichit et nous fait
grandir. Ce dont nous avons le plus désespérément besoin
dans nos mariages, c’est bien de la grâce de Dieu. Ce dont j’ai
le plus désespérément besoin dans ma vie, c’est la grâce de Dieu.
Quand je reconnais ce besoin de grâce et que je crie vers Dieu
(lui demandant son aide dans cette situation particulière), il
m’inonde de cette grâce de manière débordante et étonnante.
Revêtez-vous d’humilité, car Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais
il fait grâce aux humbles.
1  Pierre 5 : 5

Alors que je le suppliais de me donner sa sagesse et l’aide


dont j’avais besoin pour sortir de cet état de désespoir, Dieu
m’a conduite dans 2 Chroniques 20. Le chapitre s’ouvre avec
des messagers qui viennent prévenir le roi de Juda du danger
qui les guette. Des ennemis nombreux allaient bientôt les
encercler. Josaphat était rempli de terreur. Il était dépassé par
une situation sur laquelle il n’avait aucun contrôle.
Nous sommes sans force devant cette foule nombreuse qui
vient nous attaquer et nous ne savons que faire, mais nos yeux
sont sur toi.
2  Chroniques 20 : 12

118
Les trois sources de vie

Le roi n’avait pas les moyens de faire face à une opposition


de cette ampleur, et il savait que, d’un point de vue humain,
il n’avait aucune chance de remporter la victoire. Mais il a eu
la bonne réaction. Dans sa détresse, il a déposé la situation
devant Dieu et l’a appelé à l’aide. Il a compris que pour cette
bataille (comme pour chacune de nos batailles), ce n’était pas
à lui de combattre, mais à Dieu (v. 15).
C’est assurément une vérité très simple.
Alors que je méditais cette vérité, j’ai soudain été frappée
en comprenant à quel point il était vain de vouloir prendre
le contrôle des choses, d’utiliser mon caractère fougueux
comme une protection, ou de m’appuyer sur mes propres
efforts pour « sauver » mon mariage.
Je savais ce qu’il me restait à faire. Mes yeux étaient
enfin ouverts sur le rôle que j’avais joué dans nos conflits
relationnels. Il fallait que je confesse tout cela à Leroy et que
je lui demande de me pardonner. J’étais terrorisée à l’idée
de mettre des mots sur tout ce que Dieu m’avait montré.
Je craignais la réaction de Leroy. J’avais peur de ne pas être
capable de changer et de réagir différemment, mais je savais
que je devais suivre Dieu dans la voie qu’il était en train de
m’ouvrir.
Je devais lâcher les rênes. Je devais me prosterner devant
Dieu et lui laisser la direction de ce combat.
J’ai dû vraiment m’accrocher à sa grâce pour qu’il change
ma manière d’être en tant qu’épouse.
J’ai dû faire confiance à Dieu.
Josaphat se prosterna le visage contre terre et tout Juda et les
habitants de Jérusalem se laissèrent tomber devant l’Éternel et
se prosternèrent devant lui. Alors les lévites qehatites et qoréites
se levèrent pour louer l’Éternel, le Dieu d’Israël, en chantant
d’une voix très forte. Le lendemain matin, ils se levèrent tôt, et les
hommes se mirent en route pour le désert de Teqoa. Au moment
du départ, Josaphat leur adressa la parole :

119
FEMME DE CARACTÈRE

— Écoutez-moi, hommes de Juda et habitants de Jérusalem !


Faites confiance à l’Éternel votre Dieu, et vous serez invulnérables !
Faites confiance à ses prophètes, et vous aurez la victoire !
2  Chroniques 20 : 18-20 – Semeur

J’avais passé cinq jours à chercher la face de Dieu, seule


dans ce petit chalet. À mon arrivée, j’étais une femme hau-
taine, qui jugeait l’autre avec un cœur dur, convaincue que
mon mari était le seul responsable de notre malheur. Alors
que le moment du départ approchait, mon cœur s’était
adouci pour changer complètement de direction. Il était
maintenant temps d’aller à la rencontre de mon mari, dans
un esprit de repentance, et de chercher son pardon. J’avais
un besoin immense de la grâce de Dieu pour affronter cette
conversation qui n’avait rien de naturel ou de facile pour
moi. La femme qui a quitté ce chalet était plutôt craintive,
mais toujours aussi fougueuse. Je commençais seulement
mon chemin pour devenir une guerrière au cœur tendre.

De quelle manière la grâce touche une femme


de caractère :
cc Elle reconnaît la grâce comme le « grand facteur d’éga-
lisation » : il n’y a pas de place pour un quelconque
sentiment de supériorité face à la grâce ;
cc Elle garde les yeux fixés sur Dieu, se concentrant sur
son autorité et son caractère ;
cc Elle se repose sur le fait que Dieu est souverain et
toujours à l’œuvre. Par conséquent, elle peut lui faire
confiance : il fera en sorte que tout ce dont elle a besoin
s’accomplira dans sa vie ;
cc Elle demande à Dieu de lui venir en aide plutôt que
de continuer à essayer d’avancer par ses propres forces ;
cc En apprenant à marcher et à réagir en permanence
dans la grâce, elle est transformée à l’image de Christ.

120
Les trois sources de vie

Vivre l’amour
Vous avez peut-être atteint un point de non-retour,
tout comme moi avant mon séjour dans ce chalet. Vous
avez peut-être décidé d’endurcir votre cœur ou de bâtir des
murs pour vous protéger de la souffrance que peut causer
l’amour. Pour ma part, c’est dans la douleur que j’ai appris
que « l’amour véritable » est très différent de la version égoïste
de l’amour à laquelle j’ai été exposée toute ma vie. Comme
l’a dit C.S. Lewis :

Aimer, c’est par définition devenir vulnérable. Aime quoi que ce


soit et ton cœur sera assurément abîmé, même peut-être brisé.
Si tu veux être sûr de le garder intact, tu ne dois donner ton cœur
à personne, même pas à un animal. Enveloppe-le bien soigneu-
sement dans des distractions et des petits plaisirs. Évite tout
engagement ; enferme-le à double tour dans le coffre ou dans
le cercueil de ton égoïsme. Mais dans ce cercueil – sécurisé,
sans lumière, sans mouvement, sans air –, il se transformera. Il
ne sera pas brisé ; mais il deviendra incassable, impénétrable,
impossible à sauver4.

J’ai appris, avec le temps, qu’aimer véritablement, c’est


avant tout « vivre l’amour », ce qui est très différent de l’idée
du monde de « tomber amoureux ». J’ai appris que l’amour
véritable ne promet pas une relation sans souffrance. Il ne
garantit pas les résultats tant espérés. En fait, vivre ce genre
d’amour, cela exige de savoir lâcher beaucoup de choses.
C’est douloureux. C’est une forme de mort. Mais de cette
mort naissent des fruits merveilleux.
J’ai partagé avec vous le fait que notre première expé-
rience de l’amour véritable prend sa source à la croix. En
1 Jean se trouve une définition claire de l’amour : « Voici
comment nous avons connu l’amour : Christ a donné sa vie
pour nous ». Dans cette partie du verset, d’abord, il le donne
et puis nous recevons l’amour. Nous devenons bénéficiaires
de l’incroyable grâce d’un Dieu qui consent à venir ravir nos

121
FEMME DE CARACTÈRE

cœurs, à porter tout le poids de nos péchés, à effacer notre


honte et notre culpabilité à la croix.
Mais le travail de l’amour ne s’arrête pas là.
Allez jusqu’au bout de ce verset pour vraiment com-
prendre toute la beauté et la profondeur de l’amour :
Voici comment nous avons connu l’amour : Christ a donné sa vie
pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les
frères et sœurs.
1  Jean 3 : 16

L’amour :
le fruit qui naît de la mort à soi-même
Avez-vous bien compris ? L’amour, c’est offrir nos vies, nos
projets égocentriques, nos attitudes nombrilistes, nos égos
mal placés. La mort que l’amour demande… c’est la mienne.
L’amour, c’est tout déposer pour pouvoir réellement donner
plutôt que prendre. Mais cette sorte d’amour, l’amour
véritable, ne peut naître que de la grâce qui est elle-même le
fruit de l’humilité.*
Le mariage est une source quotidienne d’occasions d’ex-
primer ce genre d’amour dans des situations réelles, difficiles,
qui nous obligent à agir contre nature. Le mariage peut ainsi
devenir une formidable source de
LA RECHERCHE DE L’AMOUR sanctification dans notre vie. Mais
NE PEUT VENIR QU’EN pour que la sanctification (c’est-
CHEMINANT SUR LES
à-dire progresser dans le « vivre
ROUTES DE L’HUMILITÉ.
l’amour ») puisse se produire, l’hu-
j milité doit être notre état d’esprit.
L’humilité est le positionnement du cœur face à Dieu et
au partenaire, qui produira une terre fertile, prête à porter
ce fruit essentiel de l’Esprit. Andrew Murray en parle sans
détour :
Notre amour pour Dieu ne sera qu’illusion, sauf si sa réalité résiste
à l’épreuve quotidienne de la vie avec nos proches. […] L’humilité

122
Les trois sources de vie

à l’égard des autres sera la seule preuve suffisante pour montrer


que notre humilité envers Dieu est réelle… et il n’existe pas
d’amour qui ne naisse de l’humilité5.

La recherche de l’amour ne peut venir qu’en cheminant


sur les routes de l’humilité. L’amour ne cherche pas son
propre intérêt, par conséquent il doit naître de l’humilité.
Lorsque la tête s’incline, que le cœur s’humilie, alors la
grâce peut faire son entrée. Et la grâce donne le pouvoir à la
femme de caractère d’aimer véritablement. Christine, une
amie, a exprimé cette idée dans un petit mot qu’elle m’a
écrit récemment :
Je pense que les choses se mettent enfin en place pour moi.
Toutes les premières années de mon mariage, j’ai cru que tout
devait tourner autour de moi. Et puis j’ai commencé à apprendre
en quoi consiste vraiment le mariage, et ce qu’est en fait l’amour :
quelque chose que je dois faire. Et après quinze ans de mariage,
j’ai commencé à voir à quel point tout change quand on se
concentre vraiment sur le fait d’aimer l’autre, combien nos émo-
tions suivent le mouvement.

Entrer dans le flot de l’amour


L’amour véritable se répand en vagues réciproques. C’est
un constant aller-retour entre le fait de donner et de recevoir.
C’est ce à quoi Jésus faisait référence quand il a surpris les
chefs religieux par son appel à simplement aimer Dieu et
aimer les autres (Matthieu 22 : 34-40). Et c’est l’appel que
Jésus nous lance aussi à nous, ses disciples. Mais ne passez
pas à côté de cette réalité : le coût d’une vie de disciple (vivre
l’amour), c’est… la mort !

Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il


se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive, car celui qui
voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause
de moi la sauvera.
Luc 9 : 23-24

123
FEMME DE CARACTÈRE

L’amour est douloureux. L’amour est vulnérable. L’amour


se lance dans des relations malgré un risque de souffrance
ou de rejet. L’amour, c’est ce qui a poussé Dieu à créer, tout
en sachant que l’homme allait se rebeller, qu’une séparation
allait s’installer, que la chute nécessiterait une rédemption
pour que la réconciliation puisse avoir lieu. L’amour véritable
exige des sacrifices personnels, parfois même la mort.
En lisant ces mots, vous aurez peut-être l’impression
que l’amour véritable consisterait à s’élancer au secours de
quelqu’un qui fait face à un danger mortel. Ce faisant, vous
devriez faire preuve d’héroïsme et risquer votre vie. Mais ce
genre de don de soi qui consiste à nous mettre physiquement
en danger pour sauver un être cher fait rarement partie de
nos vies. Par contre, pour cultiver l’amour véritable, une
mort véritable est demandée : il s’agit de la mort à soi-même.
Et cette mort à soi-même n’est pas un événement unique
dans notre vie. Je meurs à moi-même chaque jour, à chaque
instant de chaque jour. Cette mort à soi-même nous permet
de vivre la vie de crucifié que décrit l’apôtre Paul :
J’ai été crucifié avec Christ ; ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ
qui vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je
le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné
lui-même pour moi.
Galates 2 : 20

La vie de crucifié vous permet de porter les fruits de


l’amour, qui ne peuvent mûrir que chez ceux qui ont l’humi-
lité de mourir. Lâcher, déposer votre vie pour prendre votre
croix et mourir, permet à Christ de vivre et d’aimer à travers
vous. Cela vous permet de faire l’expérience d’une union
intime avec Jésus, mais aussi avec votre conjoint.
Si l’on veut mettre à mort des projets de vie qui tournent
autour de nos propres personnes, mettre à mort nos désirs
égoïstes, nos motivations personnelles, nos apitoiements
sur nous-mêmes, notre égocentrisme… Il faudra alors tout

124
Les trois sources de vie

lâcher ! Ce sera sûrement douloureux, mais de cette mort,


une source d’amour coulera. De cette mort, des fruits pré-
cieux jailliront :
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne
meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
Jean 12 : 24

Serrez-vous les dents à chaque fois que je mentionne l’idée


de mort ou de mourir ? Pensez-vous que je vous propose une
vision du mariage qui justifie les maris abusifs ou qui ne laisse
d’autre choix que de souffrir en silence sous la domination
d’un mari trop exigeant ? Croyez-moi, ce n’est absolument
pas le cas. Certes, l’amour véritable exige de mourir à soi-
même, mais un amour désintéressé peut aussi impliquer
d’humbles confrontations quand cela est nécessaire (nous
verrons cela au chapitre dix).
Grâce à l’amour que nous a montré le Christ, nous avons
la capacité d’aimer les autres. Son amour devient un torrent
débordant ; une rivière inépuisable qui, partant de la source,
se répand à travers toute la création. L’amour coule du
Sauveur vers vous, puis de vous vers votre mari, vos enfants,
votre famille et vos amis, puis il revient à vous à travers eux
et, de vous, il retourne au Christ. L’amour véritable se plaît à
élargir sans cesse ses berges pour étancher la soif d’un nombre
toujours plus grand d’âmes dans le besoin.

De quelle manière l’amour touche une femme


de caractère :
cc Elle prend le chemin de l’humilité et ouvre la porte à
la grâce ;
cc Elle accepte avec joie l’appel à suivre Jésus, même si
cela lui demande une renonciation douloureuse : la
mort à elle-même ;
cc Elle abandonne sa propre vie en se plongeant dans
l’amour de Christ ;

125
FEMME DE CARACTÈRE

cc Elle entre dans le flot de l’amour et devient un canal


prêt à donner et à recevoir cet amour ;
cc Elle aime Dieu et les autres avec la fougue d’une guer-
rière au cœur tendre qui n’abandonne jamais.*

Je suis tellement reconnaissante pour la grâce de Dieu ! Il


connaît mon cœur. Il savait que je l’aimais, mais d’un amour
immature et naïf qui s’arrêtait net dès qu’il s’agissait de faire
SURTOUT, face aux choix difficiles. Dans sa
NE PERDEZ PAS ESPOIR ! miséricorde, il m’a ouvert les yeux
DIEU EST À L’ŒUVRE. sur ce qu’est le véritable amour
j et sur le chemin qu’il me reste à
parcourir. Alors que je marinais
dans mon bourbier égocentrique et ma douleur, il ne m’a
pas laissé me complaire dans le chaos que j’avais créé. Il m’a
sauvée de moi-même.
Et vous ?
Est-il en train de vous ouvrir les yeux sur des choses que
vous deviez voir ?
Dans les quatre prochains chapitres, je vous expliquerai
comment utiliser la force de votre caractère pour revêtir
l’armure de la guerrière au cœur tendre dans votre combat
pour votre mariage. Je vous donnerai des suggestions très
pratiques pour manifester de l’amour à votre mari.
Surtout, ne perdez pas espoir ! Dieu est à l’œuvre.

Il se peut que vos difficultés conjugales soient très diffé-


rentes de celles que Leroy et moi avons connues. Peut-être
que vous souhaiteriez que votre mari puisse prendre du
temps à part dans un petit chalet afin que Dieu lui ouvre
les yeux et le transforme ! J’ai pensé la même chose. J’avais
perdu tout espoir de voir un vrai changement. Aujourd’hui,
j’éprouve un immense plaisir à vivre aux côtés de mon mari,
mais il fut un temps où il était si froid et enfermé dans

126
Les trois sources de vie

sa sombre dépression, que j’ai cru qu’il ne s’en remettrait


jamais. Dieu nous a tous les deux changés.
Dieu prend un grand plaisir à transformer la vie de ses
enfants, et il veut aussi le faire pour vous. J’ai été émerveillée
de voir quelle puissance de transformation se met en place
dans nos vies lorsque la grâce de Dieu les pénètre en entrant
par la porte de l’humilité. Mais cela doit commencer par
au moins l’un des deux époux. Et quand l’un des deux
commence à prendre ce chemin d’humilité, bien souvent
l’autre le suit.
Peu importe la taille des défis, ou la largeur du fossé qui
vous sépare, mon mari a une parole de sagesse qu’il trans-
met à tous les couples que nous accompagnons dans leurs
difficultés :
L’humilité est la clé qui permet de surmonter tous les problèmes
dans votre mariage.

~ Questions de coeur ~
1. Comment définissez-vous l’humilité ? Est-ce l’un des traits de caractère
que les autres utiliseraient pour vous décrire ? Si vous étiez empreinte
de cette qualité, en quoi cela changerait-il vos relations humaines et
vos réactions face aux difficultés ?

2. L’humilité est souvent confondue avec de la faiblesse. L’humilité n’est


pas une qualité liée à votre personnalité : c’est avant tout l’œuvre de
l’Esprit. Regardez combien les hommes évoqués dans ces versets
étaient enflammés dans leur passion pour Christ, mais humbles dans
leur manière de faire : Actes 13 : 46 ; 2  Corinthiens 3 : 12 ; 10 : 1-2 ;
Éphésiens 6 : 20 ; 1 Thessaloniciens 2 : 2.

127
FEMME DE CARACTÈRE

3. 1 Pierre est rempli d’instructions et d’encouragements pour les


croyants qui font face à une vraie souffrance. Au cœur de cette épître
se trouve un message important pour nous, les épouses. Pierre nous
met au défi de changer notre manière de faire avec nos maris. Je
trouve intéressant que ce message soit suivi au chapitre quatre par
les différents moyens de se mettre au service des autres.
En bons intendants des grâces variées de Dieu, nous le servons avec
la force qu’il nous donne (1 Pierre 4 : 8-11). Gardez ce passage en
tête quand vous lirez les instructions en 1 Pierre 2 : 21 à 3 : 6.
4. Dans la prière, lisez 1 Jean 4 avant de répondre aux questions
suivantes :
Selon 1 Jean 4 : 7, d’où vient l’amour ?
Comment se manifeste son amour en nous et par nous (1 Jean
4 : 9-11) ?
Relisez 1 Jean 4 : 20-21, en remplaçant les « il » par des « elle » et le
mot « frère » par le mot « mari ».
Où en est votre cœur aujourd’hui ? Y a-t-il des choses que Dieu vous
demande de déposer ou de lâcher ?
En quoi faites-vous preuve d’humilité dans votre relation avec votre
mari ?
Avez-vous développé l’habitude de vous appuyer sur la grâce de Dieu
dans votre relation avec votre mari ?
Comment montrez-vous de l’amour à votre mari ?

128
K I M B E R L Y WAG N E R
DIEU A PLACÉ
UNE FORCE ADMIRABLE
EN CHAQUE FEMME.

Vous êtes une femme pensée et créée sur mesure par

femme de CARACTÈRE
Dieu lui-même. Et s’il vous a donnée la force de caractère
que vous avez, ce n’est pas pour rien !

Femme de caractère, c’est avant tout l’histoire d’une


femme. Une femme qui s’est laissée transformer par Dieu,
alors que son mariage sombrait. Sa plus grande force, son
caractère bien trempé, était devenue son
plus grand ennemi.

L’auteure est consciente que son cas n’est pas isolé.


Elle donne aux femmes les clés nécessaires pour
apprendre à vivre la grâce au sein de leur couple.

Tout est possible avec Dieu : vous pouvez être la combat-


tante au cœur tendre que l’Esprit veut façonner en vous.
Laissez-vous encourager par ce message bouleversant !

Kimberly Wagner est blogueuse et chroniqueuse. Mais elle veut


avant tout encourager les femmes à vivre passionnément pour la
gloire de Dieu. Kimberly et son mari LeRoy ont deux enfants, Rachel
et Caleb. Leur petite tribu s’agrandit avec l’arrivée de petits-enfants ! LA FORCE
D’UNE COMBATTANTE
18,90 €
ISBN 978-2-36249-348-5 AU CŒUR TENDRE

9 782362 493485

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