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Chap.

4:
Infiltration
INTRODUCTION
Le mouvement de l'eau dans les sols varie selon la multiplicité des
chemins empruntés par les gouttes d'eau avant de retourner à
l'atmosphère par évaporation ou transpiration, ou encore avant de
s’écouler jusqu'aux océans en empruntant éventuellement un réseau de
drainage.
Après une précipitation, l’infiltration (passage de l'eau à travers la surface
du sol sous l'effet de la gravité) constitue le premier élément du chemin
de l'eau. Le sol a une certaine capacité d’infiltration et l'excédent s’écoule
en surface (ruissellement) jusqu'au réseau de drainage local.
Le cheminement de l’eau infiltrée évolue de façon variable selon
l’influence de plusieurs facteurs physique et biologiques. on note entre
autres, la percolation, l’évaporation, la remontée capillaire et l’absorption
racinaire.
Cette section aborde les phénomènes d'infiltration et de percolation. Le
comportement de ces deux phénomènes est dépendant des propriétés
des sols, notamment la conductivité hydraulique. Le mouvement de l’eau
dans le sol est un sujet complexe qui requiert un module à lui seul, il existe
toutefois quelques méthodes simple de calcul de l’infiltration.
LES STOCKS D’EAU SOUTERRAINE

• L'eau du sol, assimilée à celle se trouvant dans la zone non


saturée. La zone de l'eau du sol est le siège des racines des
végétaux et constitue surtout une limite supérieure
importante des nappes (alimentation, évaporation) ; elle est
également le lieu de transit de matières et de substances. Ces
processus font partie du continuum sol-plante- atmosphère.

• L'eau du sous-sol correspondant à celle de la nappe.


L'infiltration renouvelle l'eau du sous-sol et des réservoirs
souterrains et entretient, par son circuit dans les aquifères, le
débit de l'écoulement souterrain (débit de base). Celui-ci
alimente les sources et les cours d'eau. Le niveau de l'eau
souterraine est influencé par le régime de percolation de la pluie
ou de l'eau d'irrigation à travers la zone non saturée. L'étude
des réservoirs souterrains intéresse l’hydrogéologie.
EAU DES SOLS
Caractérisation des sols
Il est d'usage de caractériser les sols en fonction de leur constituants que l'on
nomme couramment phase solide, phase liquide et phase gazeuse.
La phase solide et essentiellement la matrice du sol, constituée de plusieurs
horizons. On y retrouve d'abord de la végétation en surface qui recouvre une
mince couche de débris végétaux.
Par la suite, 3 horizons aux caractéristiques
spécifiques reposent sur la roche mère.

• L'horizon O et A est généralement très riche en


humus, et un mélange de la matière organique
avec des composés minéraux;
• l'horizon B est fortement travaillé par les vers, les
racines, les insectes et les petits mammifères,
• et l'horizon C possède la granulométrie la plus
variée.
EAU DES SOLS
Caractérisation des sols

Au-dessous de la surface du sol, 3


zones peuvent être identifiées de haut
en bas :

• la zone non saturée ou zone aérée, où


l’eau et l’air ; avec des concentrations
variables de vapeur d’eau, se partagent
l’espace entre les grains.
• La zone capillaire située au dessus de
la nappe, où la capillarité assure la
saturation des pores
• La zone saturée, système à deux
phases (solide, liquide) où tous
les pores sont remplis d'eau
EAU DES SOLS
Caractérisation des sols
Le volume total d’un sol (𝑽𝐓 ) est la somme des volumes occupés par ses 3
composantes, soit la matrice du sol (𝑽𝐭 ), l’eau (𝑽𝐞 ), et l’air (𝑽𝐚 ). Ce qui permet
de définir un certain nombre de paramètres utiles:

• La masse volumique des particules (𝜌𝑡 )


𝒎𝐭
𝜌𝑡 =
𝑽𝐭
• La porosité (ø)
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒅𝒆𝒔 𝑽𝐞 + 𝐕𝐚
Ø= =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝐕𝐓
• L’indice des vides Ɛ
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒅𝒆𝒔 𝐕𝐞 + 𝐕𝐚
Ɛ= =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒐𝒄𝒄𝒖𝒑é 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒆 𝐕𝐭

• En hydrologie on s’intéresse à la teneur en eau (θ)

𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅′ 𝒆𝒂𝒖 𝒍𝒊𝒃𝒓𝒆 𝐕𝐞


θ= =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝐕𝐓
Exercice 1:

À l'aide d'un carottier, on extrait un échantillon de sol de


15 cm de hauteur et de 8 cm de diamètre. À l'état
naturel, cet échantillon présente une masse de 1,274 kg.
Après qu'il a été séché au four (105°C), sa masse est
réduite à 1,161 kg. Déterminer :
• la porosité,
• l'indice des vides et
• la teneur en eau de cet échantillon.
Poser l'hypothèse que la masse volumique de la matrice
sol est de 2650 kg /mᵌ
Exercice 3: Solution
Le volume total d’un sol (𝑽𝐓 ) est la somme des volumes occupés par ses 3 composantes,
soit la matrice du sol (𝑽𝐭 ), l’eau (𝑽𝐞 ), et l’air (𝑽𝐚 ). Ce qui permet de définir un certain
nombre de paramètres utiles:
• La masse volumique des particules (𝜌𝑡 )
𝒎𝐭 𝒎𝐭 1,161
𝜌𝑡 = soit 𝑉𝑡 = = = 0,438.𝟏𝟎−𝟑 mᵌ
𝐕𝐭 𝜌𝑡 2650
• La porosité (ø)
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒅𝒆𝒔 𝑽𝐞 + 𝐕𝐚 𝑽𝐓 −𝑽𝐭
Ø= = =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝐕𝐓 𝑽𝐓

π.𝐷² π. 0,08 2 .(0,15)


𝑽𝐓 = .h = = 0,754.𝟏𝟎−𝟑 mᵌ 𝑑 ′ 𝑜ù Ø = 0,42
4 4
• L’indice des vides Ɛ
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒅𝒆𝒔 𝐕 + 𝐕 𝑽 −𝑽
Ɛ= = 𝐞 𝐚= 𝐓 𝐭 = 0,72
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒐𝒄𝒄𝒖𝒑é 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒆 𝐕𝐭 𝑽𝒕

• En hydrologie on s’intéresse à la teneur en eau (θ)

𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅′ 𝒆𝒂𝒖 𝒍𝒊𝒃𝒓𝒆 𝐕𝐞 𝐦𝐞 /𝜌𝑒 (𝐦−𝐦𝒕 )/𝜌𝑒 1,274 −1,161 /1000


θ= = = = =
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝐕𝐓 𝑽𝐓 𝑽𝐓 0,754.𝟏𝟎−𝟑

θ = 0,15
EAU DES SOLS
Caractéristiques de la phase liquide du sol
La variabilité spatiale et temporelle de la teneur en eau dans le sol est
décrite par des profils hydriques successifs, représentant la distribution
verticale des teneurs en eau dans le sol, à différents instants donnés. La
surface comprise entre deux profils successifs, aux temps t1 et t2, représente
le volume d'eau par unité de surface stocké ou perdu dans l'intervalle de
temps.

Exemples de profils
hydriques au temps t1 et t2
Exercice 2:

A partir des deux profils


hydriques ci-dessous relevés avant
(t0) et après (t1) un épisode pluvieux,
on vous demande de déterminer la
précipitation, exprimée en hauteur
d'eau qui a provoqué la variation
d'humidité observée. Le coefficient
de ruissellement dans cette situation
est de 25%.
Pistes de résolution :
Pour simplifier le problème on fait
l'hypothèse que la lame précipitée
est égale à la lame infiltrée plus la
lame ruisselée.

1
2
Exercice 2: Solution

Démarche à adopter :
1. Calculer le nombre de carrés présents entre les deux profils d'humidité.
2. Lame d'eau infiltrée = volume entre les 2 profils = 77,5 mm
3. La lame précipitée est égale à la lame infiltrée divisée par 0.75, puisque
cette dernière représente 75 % de la lame précipitée.
Résultats :
Précipitation=103 mm

1
3
L’infiltration
L'estimation de l'infiltration permet de déterminer:
1. La proportion de la pluie qui va participer à l'écoulement de surface,
2. La proportion qui va alimenter les écoulements souterrains

Définitions:
₪ L’infiltration: est le phénomène de passage de l’eau de la surface du sol à
l’intérieur de celui-ci. L’infiltration revêt une grande importance car c’est elle qui
contrôle plusieurs processus en hydrologie comme le ruissellement, l’humidification
des sols et la percolation profonde;
₪ Taux d’infiltration (i) : quantité d’eau qui s’infiltre dans le sol par unité de temps
(mm/h).
₪ Masse infiltrée (I) : quantité totale d’eau infiltrée dans le sol pour une période de
temps donnée (mm).
𝒕
I = ‫𝒕𝒅𝒊 𝟎׬‬

₪ La capacité d’infiltration ou d'absorption : (imax ) : taux maximum d’infiltration


que permet un sol donné (mm/h).
L’infiltration
Le processus d’infiltration

Le processus d’infiltration peut être décrit par les figures ci-dessous. Lors d’une
précipitation, la pluie s’infiltre dans le sol tant que l’intensité de précipitation
est inférieure à la capacité d’infiltration.
Lorsque l’intensité de précipitation dépasse la capacité d’infiltration, le surplus
s’accumule dans les micro-dépressions du sol. Lorsque ces dernières sont
pleines, elles débordent pour créer une lame d’eau qui commence à s’écouler à
la surface du sol, ce qui est le ruissellement.
Le ruissellement est en réalité contrôlé par le processus d’infiltration.

Processus impliqués:
L’infiltration

Le processus d’infiltration

Logigramme de cheminement

i = taux d’infiltration; imax = capacité d’infiltration; R = Ruissellement


Pte = Précipitation; ΔS = Variation de stockage; Δt = Pas de temps
L’infiltration
Evolution générale du régime d'infiltration

• La conductivité hydraulique à
saturation Ks est un paramètre
essentiel de l'infiltration. Il
représente la valeur limite du taux
d'infiltration si le sol est saturé et
homogène. Ce paramètre entre
dans de nombreuses équations
pour le calcul de l'infiltration.
Ks
• La percolation: désigne l'écoulement plutôt vertical de l'eau dans le sol (milieu
poreux non saturé) en direction de la nappe phréatique, sous la seule influence
de la gravité. Ce processus suit l'infiltration et conditionne directement
l'alimentation en eau des nappes souterraines.
L’infiltration
Variation du taux d'infiltration
i. La variabilité spatiale et temporelle de la teneur en eau dans le sol est
décrite par des profils d'infiltration, ou plus généralement profils
hydriques, successifs, représentant la distribution verticale des teneurs
en eau dans le sol, à différents instants donnés.
ii. Dans un sol homogène et lorsque la surface du sol est submergée, le
profil hydrique du sol présente :

• une zone de saturation,


• une zone de transmission,
• une zone d'humidification
L’infiltration
Variation du taux d'infiltration

• une zone de saturation, située immédiatement


sous la surface du sol ;
• une zone proche de la saturation appelée zone
de transmission, qui présente une teneur en
eau proche de la saturation et en apparence
uniforme ;
• et finalement une zone d'humidification qui se
caractérise par une teneur en eau fortement
décroissante avec la profondeur selon un fort
gradient d'humidité appelé front
d'humidification qui délimite le sol humide du
sol sec sous-jacent
Le processus de redistribution
Dès que l’apport d’eau à la surface prend fin, l’infiltration cesse et commence alors
le processus de redistribution. La redistribution permet le déplacement horizontal
ou vertical de particules d’eau. Les larges pores se vident sous l’action de la gravité
pour approvisionner les couches inférieures (percolation) tandis que les petits
pores maintiennent l’eau ( par capillarité ou adsorption qui retournera à
l’atmosphère par évaporation.

Ces figures montrent la


distribution
respectivement dans
le sol près de la surface
et proche d’une nappe
libre.

Figures (a) et (b): évolution du profil hydrique au cours de la redistribution


L’infiltration
La capacité d’infiltration
Au cours d'une averse, la capacité d'infiltration du sol décroît d'une valeur initiale
jusqu'à une valeur limite qui exprime le potentiel d'infiltration à saturation. En fait,
elle diminue très rapidement au début de l'infiltration mais par la suite, la
décroissance est plus progressive et tend en règle générale vers un régime
constant, proche de la valeur de la conductivité hydraulique à saturation.

Ks
L’infiltration
La capacité d’infiltration
Si l'on compare l'intensité de la pluie et la capacité d'infiltration d'un sol, il existe deux
possibilités :
 Tant que l'intensité de la pluie est inférieure à la capacité d'infiltration, l'eau
s'infiltre aussi vite qu'elle est fournie. Le temps requis est d'autant plus long que le
sol est sec et que le régime d'alimentation est voisin de la conductivité hydraulique
à saturation Ks.
 Lorsque l'intensité des précipitations est supérieure à la capacité d'infiltration du
sol, l'excédent d'eau s'accumule en surface ou dans les dépressions formant des
flaques, ou bien encore s'écoule en suivant les dénivelés topographiques. on peut
alors déduire la lame ruisselée provoquée par une averse (volume du ruissellement
divisé par la surface du bassin versant). Celle-ci correspond à la pluie nette.

Ks
L’infiltration

La capacité d’infiltration

La capacité d’infiltration désigne le flux d’eau maximal que le sol peut absorber
pendant une période déterminée;
→ Dans les premiers temps la couche saturée en surface est très mince et la
capacité d’infiltration est très élevée;
→ Cette capacité diminue progressivement au fur et à mesure que la zone de
transmission s’épaissit;
→ A la limite la capacité d’infiltration tend vers la valeur de la conductivité
hydraulique à saturation Ks;
→ Tant que l’intensité des précipitations est inférieure à la capacité
d’infiltration toute l’eau pénètre dans le sol;
→ Dès que la capacité d’infiltration est dépassée, l’excédent d’eau ruisselle à
la surface.
Facteurs influençant la capacité d’infiltration:

• L’épaisseur de la couche saturée du sol;


• L’humidité du sol, teneur en eau initiale;
• Le type de sol: texture, structure, porosité;
• La compaction causée par l’impact des gouttes d’eau sur le sol;
• La compaction causée par l’homme et les animaux;
• Le mouvement des particules fines dans le processus d’infiltration;
celles-ci jouent le rôle de filtre;
• La couverture végétale;
• La topographie et la morphologie - La pente par exemple agit à
l'opposé de la végétation.
• La température;

61
L’infiltration
Mesure de la capacité d’infiltration
La mesure de la capacité d’infiltration se fait au moyen d’un infiltromètre à
submersion.

 Submersion: (voir vidéo)


Ce systèmes de mesure de l’infiltration à submersion présente deux types à
simple anneau et à double anneau. La figure ci-dessous présente le système à
double anneau.

𝑸
La capacité d’infiltration est déterminée: imax =
𝑨
Q = débit d’infiltration
A = surface d’infiltration
2. L’infiltration
Modélisation de l’infiltration

Dès que l'eau de pluie (ou de fontes) atteint la surface du sol, la


capacité d'infiltration, qui varie en fonction du temps, dicte comment
celle-ci sera répartie entre les divers cheminement possible. Une
règle simple veut que l'eau cherche d'abord à s'infiltrer, puis son
excédent s'accumule en surface ou ruisselle.
La plupart des hydrologue recourent au modèle hydrologique
simplifié par exemple le modèle d'infiltration de Green et Ampt qui
se réfère à la loi de Darcy. Ainsi d'autres utilisateurs préfèrent
recourir à des modèles empiriques comme celui de Horton ou encore
au modèle de pluie nette tels que l'indice d'infiltration ɸ ou la
méthode américaine du Soil Conservation Service.
Modélisation de l’infiltration
₪ Modèle de pluie nette:
La pluie nette constitue le volume d'eau de pluie qui atteindra le cours d'eau
et y formera une onde de crue.

L'indice d'infiltration ɸ représente le


modèle de pluie nette. Le taux
d'infiltration en fonction du temps i(t),
exprimé en mm/h est alors défini par
un indice d'infiltration ɸ constant
comme l'illustre la figure ci-dessous. On
établit cet indice à partir
d'observations, le total de l'intensité
des précipitations supérieur à ɸ doit
correspondre au ruissellement observé
à la station de jaugeage. On ne peut
donc pas déterminer ɸ à un site non
jaugé.
Modélisation de l’infiltration
₪ Modèle de pluie nette:

L’indice ɸ représente l’intensité moyenne au-dessus de laquelle tout


excédant des précipitations se retrouve sous forme d’écoulement ( figure).
Mathématiquement, l’indice d’infiltration ɸ se calcule par la relation
suivante: σ𝐍
𝐢=𝟏(𝐢𝐢 - ɸ)Δt = ruissellement de surface

𝐢𝐢 est l’intensité de pluie en mm/h au
temps i,
Δt est le pas de temps en heures

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Exemple :

On a recueilli les observations de pluie suivantes au pas de


temps horaire: 23 mm, 7 mm, 1 mm, 12 mm et 4 mm.

Lequel des deux modèles des infiltrations suivantes prévoit


l'infiltration totale la plus élevée:
a. Indice d'infiltration ɸ de 4,7 mm,
b. ou perte initiale de 7 mm combinée à un taux constant de
perte de 4 mm?
Solution
Infiltration
Pas de Précipitatio Ruissellement
(mm) pour Ø
temps n (mm) (mm)
= 4,7mm
1 23 4,7 18,3
2 7 4,7 2,3
25
3 1 1 0
4 12 4,7 7,3 20
5 4 4 0
15
Infiltration
totale
47 19,1 27,9
10

Infiltration 0
Pas de Précipitatio Ruissellement 1 2 3 4 5
(mm) pour Ø
temps n (mm) (mm) Précipitation (mm) Infiltration (mm) pour Ø = 4,7mm
= 4,7mm
1 23 7 16
2 7 4 3
3 1 1 0
4 12 4 8
5 4 4 0
Infiltration
totale
47 20 27
Modélisation de l’infiltration

₪ Modèle de pluie nette:

Cette méthode, quoique simple et utilisée dans la pratique, ne tient


pas compte de la réalité hydrologique. En effet, elle suppose que le
taux d’infiltration est constant durant une averse donnée. On sait
cependant que si le sol est sec au début d’une averse, l’infiltration
initiale est très importante et décroit au fur et à mesure que le sol
devient saturé. C’est cette lacune que comble la méthode de
Horton.

61
Modélisation de l’infiltration
₪ La formule de Horton:

La capacité d'infiltration s'exprime comme suit :

𝒊(𝒕) = 𝒊𝒇 + (𝒊𝟎 - 𝒊𝒇 )𝒆−β𝒕

Avec :
i(t) : capacité d'infiltration au temps t [mm/h],
io :capacité d'infiltration respectivement initiale dépendant surtout du type de
sol [mm/h],
if : capacité d'infiltration finale [mm/h],
t : temps écoulé depuis le début de l'averse [h],
β : constante empirique, fonction de la nature du sol [min-1].

33
Modélisation de l’infiltration

₪ La formule de Horton:

On peut obtenir le volume d’infiltration I, exprimé en hauteur d’eau, pour une


période donnée en intégrant l’équation précédente, soit:
𝑻
I(T) = ‫𝒕 𝒊 𝟎׬‬

𝑻 𝑻
=‫ 𝒕𝒅 𝒇𝒊 𝟎׬‬+ ‫ 𝟎𝒊( 𝟎׬‬−𝒊𝒇 ) 𝒆−β𝒕 dt

(𝒊𝟎 −𝒊𝒇 )
I(T) = 𝒊𝒇 T + (1 − 𝒆−β𝑻 )
β

34
Paramètres d’infiltration de Horton:

Type du sol 𝐢𝟎 (mm/h) 𝐢𝐟 (mm/h) β (h-1)


Sol nu 280 6 à 220 96
Agricole avec tourbe 900 20 à 290 48
Tourbe 320 2 à 20 108
Sable fin nu 210 2 à 25 120
Argile avec tourbe 670 10 à 30 84

• Lorsque le sol est humide ou la nappe ou la nappe phréatique est haute,


les valeurs fournies dans le tableau peuvent être réduites de plus de
50%.
• À l’inverse en présence de végétation dense, ces valeurs peuvent être
majorés en conséquence.
Modélisation de l’infiltration

₪ Méthode du Soil Conservation Service Curve Number (SCS-CN):

Cette méthode est une méthode empirique établie sur de petits bassins versants
aux Etats Unis, elle relie la précipitation au ruissellement à l’aide de la
classification pédologique des sols et l’occupation des sols (toujours largement
utilisée).

ℎ𝑝𝑛 :hauteur de ruissellement


(𝒉𝒑 − 𝒉𝑰𝒂 )²
ℎ𝑝 : hauteur de précipitation 𝒉𝒑𝒏 =
ℎ𝐼𝑎 :infiltration initiale 𝒉𝒑 − 𝒉𝑰𝒂 +𝒉𝒔
ℎ𝑠 :capacité d’emmagasinement

L′ infiltration initiale est dépendante des conditions d’humidité du sol, 𝒉𝐈𝐚 = 0,2 𝒉𝒔

Pourque la méthode soit fonctionnelle, il faut que 𝐡𝐩 𝐬𝐨𝐢𝐭 𝐬𝐮𝐩é𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐡𝐈𝐚

On définit la variable 𝐡𝐬 en fonction d’un paramètre nommé Curve Number (CN)


𝟐𝟓𝟒𝟎𝟎
𝑪𝑵 = 36
𝟐𝟓𝟒 +𝒉𝒔
₪ Méthode du Soil Conservation Service Curve Number (SCS-CN):

La méthode est basée sur la connaissance de 4 types de sols (classe d’infiltrabilité à


saturation) et de l’occupation du sol :

Type de sols:
A ; infiltrabilité minimale = > 7.6 mm/h Sol sableux, sol Argileux non crouté ( Limon stade F0
)

B ; infiltrabilité minimale = > 3.8 mm/h limon argileux et limon battant en été ( limon stade
F1 / F2 )

C ; infiltrabilité minimale = > 1.3 mm/h Limon très battant en hiver ( limon stade F2
généralisé )

D ; infiltrabilité minimale = <1.3 mm/h zone compactée, sol argileux fermé ( limon : chantier
de récolte, trace de roue )

N.B:
• Méthode utilisée pour les pluies intenses.
• Ne donne pas de valeurs d’infiltration en fonction du temps. Elle donne plutôt le volume
total de ruissellement pour l’ensemble d’une précipitation.
• Le CN est compris entre 0 et 100 37
La sélection d’une valeur de CN doit prendre en considération tous les types de
sol présents sur le bassin.
Exemple

Estimer la hauteur de précipitation minimum


nécessaire pour qu'il y ait début de ruissellement, en
sachant que le sol correspond à une prairie de
pauvre condition de groupe C.
Solution

Le sol correspond à une prairie de pauvre condition de groupe C.


D’après le tableau CN = 86
25400
hs = - 254 = 41,34 mm
𝐶𝑁

Pour qu'il y ait début de ruissellement, il faut que


(hp − hIa )²
hpn = > 0 soit hp > hIa = 0,2 hs = 8,27 mm
hp − hIa +hs
Questions de cours:

1. Quelle est la différence entre la porosité et l’indice des vides?


2. Par quels mécanismes la matrice de sol peut elle retenir de l’eau?
3. C’est quoi la capacité d’infiltration?
4. Quel lien existe-t-il entre la capacité d’infiltration et l’intensité de
précipitation?
5. Quels sont les facteurs qui influent sur la capacité d’infiltration d’un
sol?
6. En quoi la formulation empirique d’infiltration proposée par Horton
est-elle plus représentative de la réalité que le modèle d’indice
d’infiltration?
7. Quelles sont les spécificité du modèle de pluie nette proposée par le
Soil Concervation Service (SCS) des Etat Unis?

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