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CONNAISSANCE DE LA TERRE
ET DE LA PENSEE ROUMAINES
II
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TR1\NSYL \T.i\NIE
OUVRAGE PUBLIE PAR L'INSTITUT
D' H I S T O I R E N AT I O N A L E D E C L U J
BUCAREST
1938
LA TRANSYI_JVANIE
STRUCTURE OROGRAPHIQUE DE LA
TRANSYLVANIE ET SON INFLUENCE
SUR LA VIE POPULAIRE
par LAURIAN SOMEŞAN
Chef de travaux âl'Universite
de Cluj
I
Situation. Au point de vue geographique, la Transyl-
vanie est situee au creur meme du pays roumain et a l'inte-
rieur de l'aire carpathique, morcelee en massifs distincts,
qui se dressent comme des bastions au-dessus des plaines
de la Tisa et du Bas-Danube. Elle est placee entre !'Europe
continentale, dont l'immensite plate rappelle deja l'Asie,
et la Peninsule Balcanique au relief varie a l'extreme, au
point de contact de climats differents - mediterraneen,
continental extreme, nordique et occidental -- qui se sont
plus ou moins fondus en un type de climat << carpatho-da-
nubien >>; elle correspond de meme a une aire de vege-
tation qu'on a pu singulariser sous le nom de << dacique >> 1),
determinee par la nature physique de la terre roumaine.
Contre Ies vagues barbares qui, a maintes reprises, pen-
dant le ::\foyen Âge, ont deferle de tous cotes sur le pays,
plus tard en face des expansions imperialistes de la Russie,
de l'Autriche-Hongrie et de la Turquie, Ies Roumains ont
depense une grande partie de leur force de resistance; et
cela jusqu'a nos jours, lorsque, pour realiscr leur integrite
1
V. Mihăilescu, România; geografia fizică (Bucarest, 1936).
)
Vâlsan, Transilvania în cadrul unitar al pământului fÎ Statului Ro-
2)
1) Ibidem, p. 149.
2) Andr6 Ronai, Bibliographie des frontieres politiques du centre-Est eu-
ropeen. (Budapest, 1936).
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Fig. I.
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Fig. 2.
M. P. Teleki et de M. E. de Martonne.
L, SOMEŞAN: STRUCTURE OROGRAPHIQUE 19
Fig. 4.
II
') G. \'âlsan, loc. cit., p. 155. Voir aussi N. Iorga, Documentele româneşti
di,; .--1.rhivele Bistriţei; Istoria comerţului român; Epoca veche şi nouă. (Bu-
' 1929).
22 LA TRAJ\'SYLVA'\"IE
1)G. Vâlsan, Dum1rea de Jos în 'z:ieaţa poporului român (extrait du <( Graiul
Românesc>>, An. I, no. 10, p. 6).
2 ) S. Mehedinţi, Cadrul antropoge:J:,rafic, loc. cit., p. 6.
L. SOMEŞAN: STRUCTURE OROGRAPHIQUE 25
1
I. Lupaş: loc. cit. p. 31.
)
2)Kugutowiz: Zsebatlaşza 1922, p. 71 et Magyar Reviziosliga, Ungarn
vor und nach Trianon, p. 17.
3) Mehedinţi S.: Lq Jays et le peuple roum«in, loc. cit. 2 edit, Bu~
carest 1930, p. I4.
L. SOMEŞA:"<: STRUCTURE OROGRAPHIQUE
.-\:. P. _-\rbore, Din vieaţa populară dobrogeană (id., vol. IV, 1928-1929,
,:r, p. 22).
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LA TRANSYLVANIE
3•
LA TRANSYLVANIE
1
) C. Fatsch, Beitrăge zur Volkerkunde von Siidosteuropa., II, Banater
Sarmaten, pp. 2rr-213.
40 LA TRANSYLVANIE
3
) Public dans la << Revue de Transylvanie )), III (1936), No. 1, pp. 33-68.
LA TRANSYLVANIE
1
) << Dacoromania )), VI (1929-1930), pp. 520-524.
SEXTIL PUŞCARIU: LA TRANSYLVANIE ET LA LANGUE ROUMAINE 43
1 ) Cf. Sever Pop, Câteva capitole din terminologia calului, dans << Daco-
1
) Etudes de linguistique roumaine, pp. 35-36.
2
) Ibid., 38-39.
SEXTIL PUŞCARIC: LA TRAKSYLVANIE ET LA LA,."IGUE ROUMAIN'E 51
que !'element latin atteint 90%, sans tenir corupte des neo-
logismes contemporains 1 ).
Cet enrichissement de la langue par l'extension des sens
et l'alliance des mots confirme le caractere rustique que nous
avons deja constate plus haut. 11 reflete en particulier le grand
role joue par la vie pastorale, qui a constitue l'occupation
essentielle de nos ancetres.
Voici quelques exemples: le terme a înţerca (( sevrer >>
s'employait a l'origine seulement en parlant des agneaux qui
etaient enfermes dans le parc <<ţarc>>, et ainsi separes des
bre bis. Le frarn;ais sevrer vient egalement du latin separare.
En parlant de quelqu'un qui releve de maladie et se retablit,
on emploie l'expression se întramd (dans quelques dialectes
le mot a encore la forme întrarma); ce terme est emprunte a
la terminologie pastorale, et a l'origine il ne se disait que
des animaux 2). Arete du latin aries (<< belier >> peut signifier
<< mâle destine a la reproduction >> en parlant de n'importe
quel animal: Cocoşul acesta l-am lăsat de are te << nous garde-
rons ce coq pour reproduire 1>); en aroumain cal areati signifie
((etalon>>. De meme strungă employe pour << place entre deux
dents >>; frupt dans le sens << d'aliments gras>>; ce changement
de sens n'est explicable que dans une population dont !'ali-
ment essentiel est le laitage ( frupt du latin fructus ovis),
que l'Eglise d'Orient considere comme gras et interdit Ies
jours d'abstinence. Seul un peuple de pasteurs comme le
notre peut <lire, dans la plus pure langue litteraire, que:
se închiagă un gând, ofrază,<• une pensee, une phrase se forme>>,
litter. << se caille » ou parler de chiagul unei societăţi<< Ie ciment
d'une societe >>; dans le peuple on dit a prins chiag en parlant
d'un homme qui a economise de l'argent et ainsi << consolide >>
sa situation materielle. Pour indiquer que deux personnes
sont du meme âge, on dit: sântem de aceeaşi iarbă litter.
1 ) Etudes de linguistique roumaine, pp. 45-51. J'ai cite dans ce travail
<< nous sommes de la meme herbe >> comme des agneaux qui
sont alles en meme temps au pre. On dit aussi: paşte iarba
pe care o cunoşti litter. << pais l'herbe que tu connais >> dans le
sens de << ne te mele pas de choses que tu ne connais pas>>.
Seul un peuple ou la vie pastorale a joue un râle capital
peut <lire: mă paşte un gând Iitter. << une pensee me paît >>;
il y a a la base de cette expression l'image d'un troupeau de
brebis qui broute jusqu'au dernier brin d'herbe, jusqu'a ce
qu'il ne reste plus rien 1 ). Le saule joue un role important
dans la vie pastorale; l'hiver, Ies moutons broutent ses pousses,
ne trouvant pas autre chose a manger. Ainsi s'explique le
râle de cc mat en roumain, dans des adjectifs comme sălciu
<<fade>> en particulier apă sălcie << eau fade>> comme le saule 2).
En parcourant Ies montagnes avec leurs troupeaux, Ies
bergers roumains ont foit entrcr des mots de leur langue chcz
tous Ies pcuples voisins: Grecs, Albanais, Serbcs et Bulgares
dans la peninsule des Balkans; Tcheques, Slovaqucs, Polonais,
Ruthenes ct Hongrois dans !'Europe Centrale.
lVI. Th. Capidan, dans une etude tres nourrie, a indique
Ies voies suivies par Ies bergers macedo-roumains, jusqu'a
ces derniers temps, dans la peninsule des Balkans a); d'autre
part, M. N. Drăganu a montre dans le grand travail que nous
avans deja cite par 011 01:t passe les migrations des Roumains
au nord du Danube. Les cartcs de l'Atlas de la Pologne
subcarpathinc 4) nous permettent de distingucr Ies zones
d'extension de ces termes pastoraux chez Ies Slaves des
Carpathes septentrionaux.
Dans beaucoup de ces regions, Ies Roumains ont disparu:
ils ont etc absorbes par Ies masses alloglottes, et n'ont laisse
comme traces qu'un grand nombre de noms de montagnes;
1
)Etudes de Linguistique roumaine, pp. 399-400.
2
)Papahagi, <<Dunărea», II, 1925, pp. 10--12.
3
) Th. Capidan: Românii nomazi dans << Dacoromania» IV (1924--1926)
I-er partie.
) Voir l'expose de M. Gr. Nandriş, dans << Dacoromania >>, VIII (1934-
4
1935), pp. 138-148, avec la reproduction des cartes pour Ies mots d'origine
roumaine: cornut, şut, berc, vătuiu, găleată, rumega, meriza, afină et
putină.
LA TRANSYLVANlE
67, ou il est montre que Ies quatre principaux dialectes roumains ont la m~me
structure grammaticale.
SEXTIL PUŞCARIU: LA TRANSYLVANIE ET LA LANGUE ROUMAINE 55
1
) Dans mes Studii istroromâne, vol. II, § 275-302, j'ai enumere et ana-
lyse ces innovations.
LA TRANSYLVANIE
1
) Cf. V. Pârvan, Contribuţii epiţrafice, p. 92 et << Daco-romania » VIII
p. 332.
SEXTIL PUŞCARIU: LA TRANSYLVANIE ET' LA LANGUE ROUMAINE 57
1
) << Dacoromania >> VIII, 306--307 et 321.
60 LA TRA.NSYLVANIE
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SEXTIL PUŞCARIU: LA TRANSYLVANIE ET LA LM,GUE ROUMAINE 67
5
LA TRANSYLVANIE DANS L'ANTIQUITE
par CONSTANTIN DAICOVICIU
11,1aître de conferences
a l'Universit6 de Cluj
Le territoire roumain situe entre Ies Carpathes et I~
Tisa comprend, outre la Transylvanie proprement dite,
d'autres unites geographiques, au Nord, au Nord-Ouest et
au Sud-Est, connus sous le nom de l'vfaramureş, Crişana et
Banat.
Pris dans son ensemble, ce territoire presente un aspect
des plus varies. II a des collines et des plaines, des monta-
gnes et des vallees, il a offert de tout temps les conditions
necessaires a la formation de pctits organismes politiques (sur-
tout aux epoques oi1 11 'cxis~2it de pm.rrnir politique central)
tt , _. -: .' s -.::·: !"( I' s. dites <,Ţări•> (pays), qui
. ·.: - .. :-, ~: '.:.:-.:de :stiquts pour tout le pays habite
r--- _:::e .::~·--":: • dts c6tes des Carpathes (Ţara Oaşu-
lui. Tz;.rn Bârsei. Ţara Haţegului en Transylvanie; Ţara
Lm·i~ts::i, Tara Severinului au Sud des Carpathes).
La chaîne des Carpathes, qui occupe une partie impor-;
Lr:tc:: de ce territoire et l'entoure dans Ies directions de l'Est
tt du Sud n'a jamais eonstitue une barriere entre la Tran-
:cyh-anie et Ies plaines d'Oltenie, de Valachie et de I\Ioldavie
c;_1...i s 'etci:dent au Sud et a l'Est deces montagnes. De nom-
l:-::-,;:ux cols et passages ont toujours constitue des portes
• .. ':ertes entre ces regions, qui forment, comme on le verra,
t:nite culturelle et ethnographique sur Ies deux versants
.__:,::e- C:::rpathcs. On a souvent compare la Transylvanie a une
: :-: ~ :·esse: L:i comparaison est en grande partie juste; mais
••. ~ .. r~c: forteresse du bassin Carpatho-Danubien; celui-ci
_ .. _ îs l 'antiquite, habite par le meme peuple, malgre
LA. TR/\NS,LVI\.NlE
CRAP. I.
LA TRANSYLVANIE AVANT LES ROivIAINS
Epoque paleolithique. Les recherches effectuees jusqu'ici
ont atteste que l'homme paleolithique a eu dans ces regions
une vie assez intense 1). ~fais cette vie ne commence pas,
1) Les travaux dans cette direction sont nombreux; ils sont dus en par•
ticulier a M. l'abbe Breuil, J. Teutsch, M. Rcska, A. Koch, I. Mallâsz
etc. On trouvera une mise au point utile et judicieuse de ces recherches dans
l'etude de M. I. Nestor: Der Stand der Vorgeschichtsforschung in Rumiinien
(22. Bericht der Romisch-germ. Kommission 1933, p. 13 sqq.). M. E. Patte
passe en revue ces decouvertes, avec de remarquables observations person-
nelles, dans ses Souvenirs de voyage en Roumanie. Notes de prihistoire (Bulletin
de la Societe prehistorique de France, t. XXXI, No. 9, Sept. 1934, p. 371
sqq.). Cf. aussi le livre instructif de M. I. Andrieşcscu, De la preistorie la evu/-
mediu, Bucarest 1924, et l'article de M. M. Moga sur le paleolithique en Tran-
sylvanie, dans l' ~ Annuaire de la Commission des l\fonuments Historiques pour
la Transylvanie )), voi. IV (1932-1936) Cluj 1937.
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVANIE DA~,S L'ANTIQUITE 73
L ·. .t co;;sidernble; elle
::'. I ::".c:!11t',;tation presente
_ . _ ··: . ... . -~ ~".=-~:.1j9;.te p~~nte, ir_icisee
.. _ _ ::-:: . : . : ..:,. : : , ::-:;':c rnorn:s decoratds des hgnes,
en creux ou en relief,
~---=-~~-:. ~:::-w:c··_::-cs, n~~::-:-:c-\~ r~s, points
1
.:: : :-_2: - - i.
i.. .:.:ssr.: d~ cote toutes les controverses sur le neolithique
::· _ e- e,:.'.ithique transylvain, on peut affirmer deux choses:
.:.. 2·- :·::- .:L de nombreux courants de civilisation se sont ren-
x_:_ __ __;; __ - :: ••• :-._ • .:._ ~-=- __ ~::, c:-·-''-i~c du kr en Occident (Hall-
~~:: : : ::~~e t-:e: c-;;;.:-.1c:t:-iste par le denloppement de la civilisa-
t: =•:: .::·..:. brnr..ze. aYec un eranouissement du a des apports venus
:...:. ::3-·1d. mais surtout du aux influences occidentales hallstat-
:::::-.:-.e:: et nord italiques-villanoviennes. On a fait en diverses
:-:-:::..:: quantite de decouvertes - depots comprenant des
:::·-~~3. des chaudrons, des tasses, des ceintures, des bracelets,
- c, :- tsc 't::~s de ses tra;-aux sont exfoses en detaîl dans Getica, Buca-
.·, ( C un resume en frani;ais ), et en abrege dAns Dacia. An autline
.· ci: :lizatir;u of tlir Ca,patfw-Danubian countries. Cambridge 1928
- --" P 2:- a1: a consacre a cette p eriode une serie d'etudes et d'articles
0
•
-~ ::·.: ';.ation des Thraces, voir surtot G. Kazarow, Beitrâge zur Kultur-
-=· ' Thra~er. Sarajevo 19r6 et dans « Cambridge Anc. Hist. )), VIII,
:,: ':~I 2vec b:bliogr~ phie ).
:..:~<: ,,,..:it t!.te soutenue aussi par M. Andrieşescu (cf. Nestor,
LA. TRANSYLVANIE
1 i Yoir Xestor, Euraria Sept. Ant., loc. cit. Par une erreur gui ne depend
6
LA TRAl\SYLVA:sl!E
.
1
Spargapeithes 1).
cans Cambridge Anc. llist., p. 87 par M. Alfoldi. Pour Kretschmer, op. cit.,
p. 38, la population du Nord de la Thrace est une ~ Mischbevolkerung • de
Thraces et de Scvthes.
'J Getica, p. 65 sqq.; cf. Nestor, op. cit., p. 153.
68 LA TRANSYLVA's!E
) Les actions citees dans cet intervalle de temps dans la region du bas
en rapport avec Ies Daces, concernent surtout la plaine Moldo-
Parmi Ies rno.ooo Transdanubiens colonises en Moesie par Plautius
rnnus, beaucoup etaient des Geto-Daces (voir Patsch, op. cit., p. 162 sqq.,
-\ an, Getica, p. 102 sqq.; cf. aussi J. Klose, Roms Klientel-Randstaaten am
.'<.;,:•1 und an der Donau, Breslau 1934, p. u5 sqq. et 124 sqq.).
94 LA TRANSYLVANIE
', Pnur ces citadelles, voir Ies descriptions donnees par M. Teodorescu, qui
~ :o·.1.lie Jeux d'entre elles (Costeşti et Muncel), dans Ies travaux suivants:
Ccta(!e antice din munţz'i Hunedoarei dans Cercetări arheologice în munţii
H, ··df)arei. Publications de la Corn. Mon. Hist., section trans., II, Cluj 1923.
=-? 7-24. Resume en fran~îs, pp. 52-52; Cetatea dacă dela Costeşti dans
• .-\:rnarul Corn. Mon. Ist.•• Cluj, 1929, pp. 265-298 (avec resume en fran-
-~ s. Cetatea dacă dela Grădiştea .Muncelului, ibidem, 1930-I931, pp. 45-68
1•
:;::ec res. en fr.); Voir aussi: Pârvan, Getica; Nestor, Stand, pp. I70 sqq.;
.!..: . Ferenczi, dans << Korr.-Blatt des Vereins fiir siebenb. Landeskunde ••
: .:z-'>. pp. 141-143; Em Panaitescµ. dans << Transilvania, Banatul, Crişana,
~-!:.:-a:,rni:_eşul 19r8-1928 », I, Bucarest, I929, pp. II sqq.; G. Finaly, dans
, .\.:-::-.. Ei:esito >>, XXXVI, Budapest, 1916, pp. II sqq.; M. Macrea, dans
• _!.:"_ h,t. de Studii Clasice», II, 1933-I935, pp. 147 sqq. La chronologie
. _:,a:: ? 2:- .\I. Roska, (i ESA li, XI, pp. 201-202, est erronee.
LA TRA1'SYL\'ANIE
p1eux ou des bastions relies entre eux par des murs en cour-
tine. Au sommet, une ou plusieurs tours de refuge, carrees~
ou conduisent, des escaliers monumentaux de pierre, avec
un toit soutenu par des poteaux de bois comme c'est le cas
pour la cite de Costeşti. Les murs sont faits, dans leur partie
inferieure, de blocs de pierre calcaire apportes d'une assez
grande distance; la partie superieure est de brique crue, et
I 'argile sert de materiel de liaison. La largeur des murs est
de trois metres environ. Les grandes quantites d 'argile melee
de paille ( chirpic) qui ont ete trouvees autour des murs indi-
quent peut-etre une construction (superieure : ) en bois ou un
revetement du plafond. La toiture de tuiles etait soutenue
par une puissante construction de bois.
La technique des murs de pierre, est tres interessante.
Les blocs qui constituent Ies deux faces du mur ne sont
pas soudes entre eux par du mortier ou des crampons de
fer; Ies rangees de blocs sont relies en biais l'une a l'autre
par des solives de bois, dont la longueur est egale a l'epais-
seur du mur, qui penetraient dans des cavites menagees
expres sur la surface superieure du bloc, en forme de queue
d'aronde. Dans la plupart des blocs, ces excavations arri-
vaient jusqu'a la surface, de sorte que Ies solives etaient
visibles. L'interieur du mur est fait de terre et de grandes
pierres amorphes parfois de materiei ancien 1 ). On affirme
Werner, dans Anuarul Institutului de Studii Clasice, II, 1933-35, p. 164 sqq.
La voie par laquelle ils ont penetre en Dacic, par I' Adriatique, le long de la
Sava, de la Drava et du Danube, est l'ancienne ,·oie d'infiltration de la civi-
lisation sud-occidentale.
3) Voir 1' etude de lVL Macrea, dans Anuarul Instit. de Studii clasice,
II (1933-35), p. 147 sqq.
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLV.A.NIE DANS L'ANTIQUIT:e 99
7
IOO LA TK\:\SYL\'.\~lE
CRAP. II.
LA DACIE RO~.IAI~E
prisonniers, libre passage sur son territoire) pour permettre aux troupes
rornaines de gagner leur champ de bataille contre Ies Quades, Ies l\farcomans
et Ies Sarmates, c'est la consequence logique d'une paix conduc de fa1yon plus
que satisfaisante (cf. Paribeni, o. c., pp. 208-9). L'opinion de Klose, o. c., p.
126, sur l'obligation contractee par Decebal de monter la garde a la frontiere
romaine en echange de subsides re<yus annuellement de Domitien, nous paraît,
cependant, peu vraisemblable. Cf. aussi Ies observations de R. Syme, dans
J. R. S., XXV (r935), p. 98. Sur Ies luttes de Domitien contre Ies Daces,
voir aussi M. Macrea, Contributi allo studio del trofeo, dans << An. Inst.
St. CI. i> vol. II, pp. 108 sqq.
104 LA TRANSYLVA1'1E
Travaux, Cluj 1912 et 1916, voi. III et VII. Yoir sa refutation par ncus dans
l'Annuaire de !'Institut d'Etudes Classiques, Cltij, ,·ol. II, 1933-35, p. 240 sqq.
) Yoir S. Lambrino, Râul Sargetias şi Uzaurele lui Decebal dars «In-
2
c!ans le camp de Drobeta (voir Gr. Florescu, Castrul roman Drobeta (Turnu-
:O::e, erin) dans Rev. Ist. Rom., voi. III, r, 1933, pp. 36-37) et sur le recent
tndianum Coh. I. Hisp. vet. quing. eq., publie par IVI. G. Cantacuzino (Revue
Hlst. du Sud-Est Europ., V, 1928, p. 38 sqq.). Cf. aussi notre article Dacia,
-:b:1s I' c'rnnuaire cite plus haut dans la note precedente. En ce qui concerne
ce pridianum, nous croyons qu'il date d'une epoque immediatement poste-
,:~ure â la deuxieme guerre dacique, sinon meme a la premiere. II est parti-
c·.:l1c:rement important par !'idee qu'il nous donne de la garde des territoires
:.:,:s au nord du Danube (Moldavie, Muntenie et Bessarabie).
108 LA THANSYLVANIE
dans l' Annuaire cite plus haut, voL II, p. 7 r ou est donnee aussi la biblio-
graphie sur laquelle nous nous appuyons.
2) Cf. A. v, Premerstein, C. Iulius Quadratus Bassus, pp. 4r, 43 et 45.
3
) Premerstein, o. c., p. 45 et Dn Attentat der Konsulare au/ Hadria11
(«Kl,H, Heft VIII, p. 3 sq1 l>).
4 ) Voir notre arricle, La premiere divisian de la Dacie. Cf. aussi Nesselhauf,
C. I. L., XVI, D. Nr. 68. Les dou'.cs de M. Nesselhauf sur le nom du legat
et de la troupe ne sont aucunement fondes.
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVANIE DANS L'ANTIQUITE ro9
Pour nous, nous inclinons a croire que le B2nat faisait partie de la Dacie
Malvensis, peut-etre avec l'Oltenie (voir notre art;cle Dacica dans 'An.
Inst. St. Cl., II, p. 250.
a) Le premier ciont l'existence soit attestce est :\Iacrinîus Yindex dans
Dipl., 110 (C. I. L., XVI); cf. Premerstein, o. c., pp. - 266. Cf. aussi
Dim. Detschew, Ein neues Militâ'rdiplom aus Dacia Porolissensis (annee 164)
dans << Klio >>, XXX, 2, pp. 187 sqq. et W. Hiitt', Antcninus Pius, voi. II, p. 83.
") Voir Premerstein, Wiener .t:ranos, pp. 267-8; cf. aussi P. I. R. vol. I.,
p. 53, N'o. 338 ou, mais par erreur, la legation de Carus est datee 161-166.
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVANIE DANS L'ANTIQUITE
-
III
nions par nous dans Dacica, p. 246-7; cf. A. Alfoldi, Pannonia romaisâgd.-iak
ki1J.lakulasa e; to:-t. kerete (extrait de! la revue Szd:::adok, p. 59).
4 ) Cf. Jung, Fasten, p. 146 et 159; Patsch, Wiss. Mitt. Bosn. Herzeg.,
239) dans laquelle on parle d'une telle << manus tumultuaria », recrutee dans
le :\'ord-Ouest de la Dacie, parmi une population dace soumise. Voir aussi
C.l.L., III, 8060, le souvenir d'une population indigene Ies Anarti. Cf. aussi
:\Iommsen, Ges. Schr., 148, VI, 150-151 Patsch.,o.c.,pp. 124-125.Voir
e::fin Rosto,tzeff, l. c. et Jung Fasten, 102-3.
112 LA TRANSYLVANIE
Organisation militaire.
voir nes arguments, dans l'article Dacica {Ann. Just. Studii Clasice, voi.
II, p. 254 et sqq.) Dans le reste de la Dacie l'existence d'un limes est emo:e
plus invraisemblable, sa pretendue decouverte etant due a des profanes. Le
soi-disant 'Callum situe pres de la commune de Comălău, au nord de Braşov,
vu et fouille par nous, nous est apparu comme n'ctant pas romain et n'ayant
pas un but militaire. Sur Ies vallums du Banat, voir plus bas, p. 113, note 3.
C. DAICOVICHJ: LA TRA'\.f'.YLVA'~lE DA:';S L'Al\TIQU11 Jl; II 3
J-~.: i_:::: , •.
·-- . o:~ des troui:;es auxiliaires se trouve dans
::-:::·_:. ::-:c:s
J::. .. f:. r,:·:o:. ~~·. sqq. Leur enumeration complete et celle des camps
1::4
<:St CC•r'r:ee rar ::\1. \'. Christescu dans son ouvrage Istoria militară c
Dacici Romane, Bucarest 19 3 7. Voir aussi Detschew, dans <1 Klio >> XXX,
2, p. 187 sqq. Pour Ies details, voir Cichcrius dans R. E., a Ala et Co-
hi:irs.
3 ) Le rapport entre ces deux lignes de camps n'est pas encore precise.
fere, voir C. Daieovieiu, llficia, dans l'Annuaire de la Com. Jl,/on. Hist. pour la
Tra11sy/.va11ie (annee 1930-31, p. 4). Voir Jung, Fasten, pp. 130 sqq.
5) Un petit camp est signale ici, pres de la viile, au lieu nomme <: Cetă
r:-1ia ~
114 LA TRANSYLVANIE
The Auxilia of the Roman lmp. Army, pp. 170 sqq. et Christescu, o.c. p. zo8 sqq.
2) On constate en general que ce systi:me de recrutement ten-itorial a ete
applique meme arnnt Hadrien (voir );esselhauf, dans C.J.L., XVI. p. 195).
Pour certaines de ces troupes d'origine orit"nta!e stationntes en Dacie, il
semble cependant que le recrutement des indigenes du pays d' origine dure
jusqu'au milieu du second siecle.
3 ) Cf. Jung, Fasten, p. 126.
(nat. Dacus), voir Jung, Fasten, p. I02, point 4 (cf. pp. 109-110; cf. aussi
Mateescu, Eph. Daco-romana, I, p. 284 et recemrnent V. Christescu, o. c., p.
221 sqq). La patrie de Aur. Vitalis, VI, 3238 est donnee par Mateescu
comme etant la Dacie Aurelienne, mais a tort, l'inscription etant du III-e
siecle; V. Chr:stescu, o. c., p. 222, Mommsen, E)h. Epi'gr., V, p. 122 No.
18). Voir aussi C.I.L., III, 787, 799, 809, 852, II95, auxquelles on peut
ajouter Ies inscriptions d'Apulurn: JY[ucatra Brasi, 1\1ucapor ivlucatralis du
Numerus Palm. Tib. (Arch. Anz., 1913, p. 133 = Arch. Ert., 1912, p. 274;
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVANIE DANS L'ANTIQUITE II7
quartier actuel de Mureş Port ou l'on constate que furent aussi Ies Kanabae
.:c la Legion a laquelle elle doit son developpement (voir C.l.L., III, ro93);
· :.\Iunicipium Aur. (et Sept.) Apulense etait a Nord du camp de la legion
•\CJÎr Cserni B. dans Ia rev. << Muzeumi es konyvtari Ert., 6/1912, p. 158.
Co.'onia Nova Apulensi; qui apparaît dans C.l.L., III, 1176, en 250 est
, cl't-etre l'ancien Municipe eleve recemment lui aussi au rang de colonie
aussi l'avis de A. Alfoldi, A. G6t mozgalom es Dacia felada'sa, p.
n II).
122 LA TRANSYLVANIE
:.1. V. Christescu, Viaţa economică a Daciei Romane, Piteşti, 1929 (avec resume
frarn;ais). Voir aussi M. Rostovtzeff, Stiria economica e sociale dell'impero
romano, pp. 282 sq.
124 L:\ TRANSYLVANIE
V ie de province
1· \'oir pour la vie interieure des colleges de Dacie Ies documents que
:· -~:--,:ssent deux tablettes de cire de Alburnua maior (C.I.L., III, CI et XV).
LA TRANSYLVANIE
pp. 1971-1972.
3
) Voir p. 121, note I. Pour le caractere romain occidental des amphi-
theâtres, voir Friedlănder, Sittengesch. R(Jtfls, II, p. 43:) sq.
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVAN!E DANS L'ANT!QUIT~ 129
tJahrbuch der ung. arch. Gesellsch. ))' II (1923 126), pp. 81 sqq. Pour l'art
provincial et sa naissance, voir le remarquable article de Schober, Zur Ent-
stehung und Bedeutung der Provinzialrăm. Kunst dans les << 03t. Jhefte •l, XXVI
(1930), pp. 9 et suiv.; cf. aussi Rostovzeff, Storia econ., pp. 175 sq., 193 sq.,
204 sq.
8 ) La localisation des differents types, par I' emploi de certaines caracte-
'\'oir \Veinreich, €hol en~,eoot, dans << Ath. Mitt. », XXXVII (1912), pp. 1 sqq.
de l'extrait. Voir aussi Pârvan, Dacia, I, p. 273 sqq. Pour Zevc; -Oip,atoq;,
Yoir, The Gild of Zeus Hypsistos (extrait de The Harward Theological Review,
XXIX, i, 1936).
4
) M. Lang, dans Jhbuch Ung. Arch. Gesellsch., II, 71 sqq. Cf. Em. Panai-
tescu, o. c., pp. 329 sqq.; Christescu, dans la Rev. Ist. Rom., II ( 1932), pp.
26i-288. Voir en general, Florescu, o. c.
5) Pour Ies representations du heros thrace etc., voir A. Buday, Das Pro•
Zeiss, dans .-ln. Jnst. St. CI., II, pp. 257-258. Deux reliefs avec des divinites
celtiques (Jup. Sucellus-Dis Pater e Nantosvelta-Proserpina) a Sarmizegetusa
(v. Daicoviciu, dans ((Dacia;>, I, p. 229; cf. Cambridge An. History, XI, p. 553).
~; Liber et Libera, Diana Regina (= Hecate Bendis ?), Hercules Invictus
( =.\sklepios dacique (Pârvan, Getica, pp. 145-163). D'apres Pârvan aussi bien
Diana Regina que Ceres, Nemesis serait des norns sous lesquelles se cache la
grande dee,se des Thraco-Getes (Dacia, p. 163). D'apres Seeck, R. E.,I. A., col.
472, la Dea Regina de quelques inscriptions de Dacie est une traduction
latine d'un nom cie dees:Se thraco-dace qui signifie en langue dace <<regina».
L'epoux de cette derniere serait ce ,, Domnus ,) des inscriptions de Naissus
(CIL. III, 8244). La meme detsse thraco-dace se cacherait, ci'apres Seeck, dans
Fortuna Reg., Diana Reg., Nemesis Reg., ce qui peut etre vrai. Cependant
nous n'en avons pas de preuve peremptoire, et d'autre part l'epithete de
{<regina>> est accordee aussi aux autres deesses (Juno, Isis, MinerYa, etc.).
(Seeck, l. c.). Pour Ies Badones Reginae d' Apulum (III, 14471) nous croyons
nous aussi, comme M. Alfoldi ( o. c., p. 62), qu'elles ne pcuvent etre ratta-
chees aux divinites daces. Nous penserions plutot a une divinite du monde
germanique en liaison avec le << Baduhennae lucus » du pays des Frisons
(Tac. Ann , IV, 73; cf. Hoops, Reallex. der. Germ. Altertumsk. s. v. cf. aussi
le nom de Boudunn(ae?)matres de Cologne (C.J.L., XIII, 8217). Le Dieu
barbu assis sur un trone a haut dossier a câte d'une dont Ies repre-
sentations en argile se trouvent en plusieurs exemplaires au musee de Cluj
et a Apulum, semblent etre des di\·inites indigenes daces ..\ propos du culte
de Liber et Libera, il est interessant de noter que ce couple est adore dans
le Nord de la Pannonie, dans la Dalmatic et dans le .'.\ord de la Dacie (cf.
Patsch. Wiss. JIJitth. aus Bosnien u. Herzeg., VI, p. 225; .\lfoldi, I. c.; Dai-
coviciu, Ann. Inst. St. CI., I, p. 120). Nous arnns montre dans l'annuaire cite
plus haut (pp. 85-86) que le Zeus Hypsisto3 des inscriptions de Dacie n'est
pas la divinite supreme thraco-dace, comme le croyait Pârvan (Dacia, I, p.
177). L'Iup. Cernenus ( = Ksg1 1rJv6;?) d'Alburnus ::\laior (CIL ., III, p.
925) est, selon notre opinion, une divinite orientale (analogue a Zsv; 1:agciev
l'lrJvo; de la meme localite (inscription inedite) et attestee aussi a Apulum
(III, 7762). Dans son ouvrage, I Cavalieri Danubiani (Eph. Dacorom.
VII), que j'ai re~u a la derniere heure, M. D. Tudor attribue une origine
dace aux divinites representees sur Ies tablettes si connues.
C. DAICOVICIU: LA TRA'.'ISYLVAKIE DANS L'AKTIQUIT:e 135
::-:~:;t pour eux une origine orientale pure et recente. D'ailleurs, dans leurs
,;;~z,. on trouve de tres nombreux indigenes (Dizo, Eptala, Mucianus, Tzinto,
T ,:,:;ta) et quelques Illyriens (Tattario, Epipodia, mater). Pour les noms voir
:'-:"':ttscu, Eph. Dr., I, 147 etc., et Ies An. lnst. Ist. National, Cluj, III,
: ~:.;. .31. p. 483 et l'index. L'avis de Tomaschek (Dt'e Alten Thraker, II, 2,
: . ,tlnn lequel ils seraient originaires de Bithynie est completement errone
· •~ :,s attestations de ces noms dans les territoires (thraco-getes, dans Ma-
'.e~,:-.:. o. c.). C'est aussi une association religieuse que celle des « prosmoni l}
C :'c ccn;;truit un (, familiarium )) a Apulum (III, 7807).
LA TRANSYLVANIE
rubliees avec des erreurs: inscription funeraire de Napoca (au Musee de l'In-
$titut d'etudes classiques, Cluj) Aelia Mucia/e (pour Ies noms cf. Mateescu,
Eph. Dacor., I, 107-108-123; III, 835: Ael.Dia/es et Ditugentus); III, 7998:
Ta:rse (ainsi selon Mateescu, dans le Bui. Comm. llfon. Hist., Bucarest,
.i_-c. 33 pp. 37-38). Une population da.ce est attestee en Dobrogea dans
·a 2-eme moitie du li-e siecle, par III 144372 (v. Pârvan, Cet. Tropaeum,
t 2: et suiv.; Alfoldi, Pannonia p. 60, n. 2).
LA TRANSYLVANIE
Ulpius est atteste cn Dacie par plus de 100 individus (la cinquieme de toutes
Ies provinces d'llyrie, d' Asie, de Grece, de Thrace, de Macedoine, d'Egypte,
etc.),et celui de la tribu Papiria (de Trajm) dans 20 cas, chiffre important si nous
tenons compte que nous sommes au 11-e siccle et que acette epoque ou se fait la
colonisation de la Dacie le râle des tribus n'rst plus si important qu'autrefois.
1 ) Voir Pârvan, Contribuţii epigrafice la istoria creşt. daco-roman, pp. 144-6.
4 ) Mommsen, Rom. Gesch., V6 , 203; Jung, Rom. Landsch., 380; Hirschfeld,
Kl. Schriften, 745; Patsch., Wiss. ]vfitt. aus B.u.H., YI, p. 262 sqq.; Mi5ura,
Aequwn Claudium. p. 65; R. Paribeni, Opt. Princeps, pp.312-313, et d'autres.
6) On voit apparaître dans certaines inscriptions de tres bonne heure:
III, 1093, un veteran CI. Atteius Celer; III, 1266, un F. Bisius Scenobarbus
de Sardaigne; 999, un Tapetiu;; Antoninus; III, 1037, un C. Avonius Ver•
nuleus; 1606 Sicinius Lucanus (et d'autres encore). Pour le criterium a appli-
quer a la determination de !'origine italique, voir C. Daicovic;u, Gli Italici
ndla prov. Dalmatia, dans Eph. Dacorom. V p. 68 sqq. Voir pour Ies colons
qui suivent Ies troupcs, Paribeni, o. c., p. 308. Cf. aussi l'inscription d' Apu-
lum avec Ies Conscribti et C(ives) R(omani} consistentes Kan. leg. XIII,
dans la Rev. Arch., 1910, p. 358, No. 84.
C, DAICOVICIU: LA TRANSYLVANIE DANS L'ANTIQUIT8 139
Akad., 1925, pp. 206-207. Le chiffre de 100.000 prisonniers rendus par Ies
Barbares aux Romains (Dion LXXI, 16) est evidemment cxagere comme
de coutume.
1) Dion LXXI, 19, LXXII, 3. Voir Patsch, o. c., p. 207; Christe2cu,
o. c., p. 78 aqq. et Alfoldi, dana Cambr. Anc. Hist. XI. 85 n. 3.
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVANIE DANS L'ANTIQUITE 141
1
) La bibliographie de ces mouvements germanico-barbares est extre-
mer:1ent riche. Pour une orientatior: generale nous renvoyons a L. Schmidt,
Die Ostgermanen, .:-Itinchen 1934; Carl Patsch dans Anzeiger d. Wien. Akad.,
1925, p. 208 sqq.; JJ, Alfoldi, A gat mozgalom es Dacia feladdsa (dans Egyet.
PJ1il. Ktfalony, 1929;30;) N. Iorga, Istoria Românilor, Buc. 1936, voi. I,
2 et II; C. C. Giurescu, Istoria Românilor, Buc., 1935, voi. I; Diculescu, Die
Gepiden, I et Die Wandalen und die Goten in Ungarn u. Rumanien, Leipzig
1923. Ferd. Lot, Les Invasions Germaniques, Paris, 1935; Idem, Les Invasions
Barbares, Paris, 1937, pp. 278 sqq.; Tamas L., Romaiak, Romanok es Olâhok
Dacia Trajdnaban, Budapest, 1935 (ouvrage avec des tendances politiques,
publie aussi dans << Archivum Europae Centro-Orientalis >>, Budapest, 1935,
Tome I sq.). Pour la chute de la viile d'Histria en 248 (et non 238) et sa
reconstruction entre 267 - 282, voir S. Lambrino, La destruction d' Histria,
dans Rev. Et. Lat., XI, 1933, pp. 457 sqq. Cf. aussi V. Christescu, o. c. pp.
70-rn3.
2) Les inscriptions du pretoire de Căşei (voir plus haut, p. n4) et une
autre non publice, trouvee a Porolissum, datant de 213, par lesquelles l'em-
pereur Caracalla est donne comme ayant termine cette annee la un important
travail (nous ne savons lequel) en ce point: Imp. Caes. ]}[. Aur. Antoninus
Pius Aug. etc., trib. pot., XVI ... fecit.
3) Christescu, dans Istros, I, pp. 73-80.
LA TRAJ\:SYLVANIE
1) C'est acette epoque que se refugie dans Ies territoires au Sud du Danube,
pres de Serdica, la mere du futur empereur Galere (Lactance, de mortibus
persec., IX, 2). On lui donne le nom de transdanubiana, ce qui place sa resi•
dence plutot dans la plaine de Muntenie et de Moldavie qu'en Dacie, comme
le croit Patsch, Anz., 1925, p. 213. Le fait qu'elle se refugie aux environs
de la Sofia d'aujourd'hui plaide en faveur de la plaine de :'.\Iuntenie, envahie
par Ies Carpes. Les habitants de la Dade ont aussi eu beaucoup a souffrir
par suite de ces invasions des Carpes, au :'.\ard et a !'Est de la province (voir-
C.J.L., III, 1054); un G. Valerius Sarapio libere apres avoir ete prisonnier
chez Ies Carpes remercie Ies dieux a Apulum.
2
) C.I.L., III, 8060; 14216/19; 8061.
3) Arch. Anzeiger, 1913, p. 325.
4) Une fusion des deux communes urbaines sous cette denomination ne
nous semble pas probable. II est tres vraisemblable que, en meme temps
qu'elle fut elevee au rang de colonie, la viile nouvelle fut aussi entouree de
murs. Voir cependant aussi l'avis de M.Alfoldi ( Agot mozţalom, p. 32, note u).
5) Diculescu suppose a cette occasion des combats avec Ies Gepides. Le
titre de << Dacicus Maximus >> de Dece se rapporte, croyons nous, a ces guerres.
6 ) 11s se trouvent, en partie, conserves au Musee des Antiquites de Cluj.
1
) Alfoldi, confirmant ce qu'avait dit deja L. Laffranchi en 1908 (voir
Alfoldi, o. c., pp. 35 sq.
2 ) Telle est l'opinion d'Alfoldi, l. c. Cf. aussi pour la situation la citation
D'apres Ies uns (Alfoldi, op. cit., pp. 43 sqq., ~-aria, Strena Buliciana, pp.
249 sqq.), ces legions ont ete enlevees tout entii:res de D,:cie entre 260 et
268; d'apres Patsch, o. c., pp. 2m sq., elles ont ete cor:siderablement affaiblies
par des dep!acement3 partids, mais Ies cadres sont restc'.s en Dade, dans le
Banat. Ritterling (R. E., XII, 1581, 1720, 1722, r340) a crudie en dctail l'his.
toîre des legions romaines ne croit pas que, en dehors clctachernents mobiles
affectcs a l'armee d'operations de l'empereur, Ies c.,cir~s aient etc deplaces.
Pour lui, ni Ies inscriptions de Poetovio (v. Saria, /. c.), ni Je2, monnaies portant
des alh:sions a ccs deux legions ne constituent des argmne::ts suffisants pour
prouver un retrait integral des legions des quartiers generaux antcrieurs a
Aurelien. Le traYail de M. Vulic, Kad je Dakija izgubljena? Belgrade 1933,
ne nous a pas ete accessible.
C. DAICOVICIU: LA TR,\NSYLVANIE DANS L'ANTJQUITJJ'. 145
a
~: Pour ia dependance de la << Vie d' Aurelien •> vis vis d Eutrope, voir
o. c., p. 2.6 sqq., qui combat Ies theories de Hohl et de Baynes, pour
cel!:; de Dessau. Cependant ses arguments ne nous convainquent
t"t nous Ies trouvons forces. (V. Ies arguments serieux que fournit Hohl
cJntre cette dependance dans Klio XXVII (r934), pp. 149 sqq.). II n'y
a donc aucun motif pour croire que l'expression << sublato exercitu>> de la
4 Yita Aur.>> est une invention de l'auteur antique, car celui-ci a pu em-
a
;,,mter ce detail important sa source perdue (Enmannsche Kaisergeschi-
c~_tei. Pour le probleme de I' H. A., v. la recente discussion de Hohl
.:.2....-:s « Jhbericht Forschr. Kl. altw.11 voi. 200, 1924, pp. 167-210 et 256
: ·.:7Î pp. 127-156. Cf. aussi Mutafcev, Bulg. et Roum. dans l'hist. des
;..;;_ da11ub. Sofia 1932, pp. 306 sqq.
LA TRANSYLVANIE
rieures a Alex. Severe (III, 950 ), et Ies tresors des monnaies recueillies s'arretent
(a part une seule exception) a 250 (cf. aussi Rappaport, o. c., p. 51). Ainsi
s'expliqueraient aussi la presence de bonne heure des monuments des Goths
occidentaux a Sânt'Ana, dans la vallee du Mureş (Kovacs, Dolgozatok-Tra-
vaux, III, 1912, pp. 250-367; cf. aussi Beninger, Der îcestgotisch-alanische:
Zug., p. 12), et aLechinţa de Mureş (Beninger, l. c.), et le combat entre Ies
Gepides et les Goths, a Galtis sur !'Olt, date par Ies uns en 248, par Ies autres
en 260/2 ou plus a la fin du 111-e siecle (v. Schmidt, o. c., 530 ). Pour le nom
de Galtis got. galtheis ( ?) = {( sterile, improductif >>, (localise a Ungra, Ugra)
voir Kisch, dans Korrespondenzblatt, LII, 1929, pp. 134-135; cf. aussi
S. Puşcariu, Dacorom., VIII, p. 290.
3 ) Alfoldi, o. c., p. 2 sqq., montre les confusions faites frequemment entre
Gallus et Gallien.
C, DAICOVICIU: LA TRANSYLVANJE DANS L'ANTIQUITf! 147
CHAP. III.
LA DACIE APRES L'ABA~DON
: : I sqq.
6
) \'oir o. c., dans la note precedente, pp. 204 sqq.
7 ) < Wie schwer man gewohnte Verhâltnisse aufgibt und dass bei einer
1
:chrn Entscheidung auch andere Momente eine Rolle spielen als die bei
:-:-:ic1tsschwliche (cas typique en Dacie) ohnehin reduzierte Staatstreue, lăsst
- , : schon aus âlterer romischer Zeit (Z. B., aus Tacitus, Ann., XIV, 33),
~... c: rnctiirlich auch aus dem dritten Jahrhundert mannigfach belegen & (cas
..:c l'cccupation de Trapezonte), dit Patsch, l. c. Voir le cas rcleve par M.
= ;ga Puşcariu, o. c., p. 300), (des colons de Nisibis), cf. R. E., XVII, I,
:-- . 749. Pour d'autres situations analogues, voir Friedwagner, o. c., pp. 647,
t~Q. 6,;o.
· 6 1 \oir o. c., p. 215.
150 LA TRANSYL VANIE
pas. Il faudra la foire le plus tot possible. Differents tresors contenant des
pieces d'empereurs parfois tres distances dans le temps indiquent des
individus fortunes appartenant a une population qui etait sedentaire, et Ies
barbares ne I' etaient pas ...
C. DAICOVICIU: LA TRANSYLVAN!E DANS L'ANTIQUIT:8 151
o. c., p. 544·
LA TRANSYLVA:'1lE
raison >>, fut-elle seulement partielle de la Dacie Trajane et pour le << natio-
nalisme » dace de Galerius (Maximinus Daza ?) (Lact. de m1rt. ters. XXIII),
voir H. Gregoire dans la revue << Byzantion >>, VIII, 1933, p. 55; cf. egalement
Alfoldi, Pannonia romaisdgânak, p. 60, note 1.
C. DAîCOVICil.': LA TRANSYLVANIE 1u:,;s L'ANTIQuIT~ 151
p. 6 sq.).
) Pour Sant-Ana, voir St. Kovâcs, dans «Dolgozatok »-Travaux, III, 1912,
2
pp. 25c-367. (Cf. Beninger, o. c., p. 12); pour Târgu-Mureş, idem, ibidem,
YI, 1915, pp. 278 sqq., en particulier pp. 293 sqq., pour Lechinţa, Benin-
zer, o. c., p. 12 sq. Sur la diffusion des produits des Wisigoths en Transyl-
nmie, voir idem, ibidem passim, et la carte de la page, p. II.
3 ) Parlant de Ia Dacie Trajane: in his agris quos nune Taifali Victoali et
Pannonien, II, pp. IO et 70. Mais voir aussi Erich Polaschek dans << \Viener
Prăhist. Zcitschrift >l, XIX, 1932, pp. 252, sqq., qui ne partage pa1, cet
avis. Sur un conflit entre Ies Huns (unis aux Gepides) et les Goths
(Wisigoths) des renscignements nous sont donnes dans une note de Genethl.
Maxim., 17.
5) Voir Patsch, Beitrăge, III, pp. 39 sqq. Schmidt, o. c., chapitre respectif.
C, DAICOVICIU: LA TRA',SYLVANIE DANS L'ANTIQUI'I~ 157
1 ) Patsch, o. c., p. 68. Les Monts du Banat sont consideres par Patsch
comme etant ce << Caucalandensis locus •> dont parle Am. Marc. 31, 4, 12
(o. c., p. 64 sqq.). Voir aussi Polaschek, o. c., pp. 232 sq.
2) Kretschrner, dans RE I A. 2, 2548.
3 ) Alfoldi, Der Untergang, p. IO. D'apres Schmidt, o. c., p. rn7, seule
une partie des Vandales prend le chernin de l'Ouest et la cause de cctte migra-
tion ne serait pas la pression des Huns.
4 ) Pour Ies decouvertes huniques faites en Roumanie, voir I. Nestor ct
Nic. Plopşor, dans« Germania 1>, XXI, 13, pp. 178 sqq. (avec la bibliographie).
6) Tresor de Şimleu! Silvaniei (Beninger, o. c., p. 8); tornbeaa germanique
de Valea lui Mihai (Beninger, o. c., p. 15). Pour Ies autres decouvertes qui
peuvent entrer en ligne de compte, voir Hampel, Alterthumer des fruhen
Jliittelalters in Ungarn, T. I-III. Une liste tres sommaire dans M. Roska,
Tort. Erdely, pp. 151-158 (A noter en particulier le tresor de Velţ (T.-Mică),
encore inedit, du Musee Inst. Et. Classiques a Cluj).
C. DAICOV!CIC-: LA TRA',SYLYA);JE DAXS L'A:'-i'TIQUI'IJ;; 157
1 ) Patsch, o. c., p. 68. Les Monts du Banat sont consideres par Patsch
comme etant ce << Caucalandensis locus ►> dont parle Am. Marc. 31, 4, 12
(o. c., p. 64 sqq.). Voir aussi Polaschek, o. c., pp. 232 sq.
2) Kretschmer, dans RE I A. 2, 2548.
8) Alfoldi, Der Untergang, p. IO. D'apres Schmidt, o. c., p. 107, seule
une partie des Vandales prend le chemin de l'Ouest et la cause de cette migra-
tion ne serait pas la pression des Huns.
4 ) Pour Ies dec.ouvertes huniques faites en Rournanie, voir I. Nestor et
Nic. Plopşor, dans<< Germania>>, XXI, 13, pp. 178 sqq. (avec la bibliographie).
5) Tresor de Şimleu! Silvaniei (Beninger, o. c., p. 8); tornbeaa germanique
de Valea lui ::V1ihai (Beninger, o. c., p. 15). Pour Ies autres decouvertcs qui
peuvcnt entrer en Egne de compte, voir Hampe!, Alterthumer des fruhen
.11;":telaliers in U1,garn, T. I-III. Une liste tres sommaire dans M. Roska,
Tăd. Erde!y, pp. 151-158 (A noter en particulier le tresar de Velţ (T.-Mică),
cncore inedit, du lVIusee Inst. Et. Ciassiques a Cluj).
C. DAICOV!Cll.7 : LA TR .."\',SYLVANJE DANS L'ANTIQUI'IE 157
1 ) Patsch, o. c., p. 68. Les Monts du Banat sont consideres par Patsch
comme etant ce << Caucalandensîs locm )) dont parle Am. Marc. 31, 4, 12
(o. c., p. 64 sqq.). Voir aussi Polaschek, o. c., pp. 232 sq.
2) Kretschmer, dans RE I A. 2, 2548.
8 ) Alfoldi, Der Uritergang, p. 10. D'apres Schmidt, o. c., p. 107, seule
une partie des Vandales prend le chemin de l'Ouest et la cause de cette migra•
tion ne serait pas la pression des Huns.
4 ) Pour Ies decpuvertes huniques faites en Roumanie, voir I. Nestor et
Nic. Plopşor, dans<< Germania l>, XXI, 13, pp. 178 sqq. (avec la bibliographie).
5) Tresor de Şimleu! Silvaniei (Beninger, o. c., p. 8); tombcac1 germanique
de Valea lui Mihai (Beninger, o. c., p. I 5). Pour Ies autres decouvertes qui
peuvcnt entrer en ligne de compte, voir Hampel, Alterthumer des fruhen
.\fi:t::laliers in Ungarn, T. I-III. Une liste tres sommaire dans M. Roska,
TiH. Erde:y, pp. 151-158 (A noter en particulier le tresar de Velţ (T.-Mică),
tncore inedit, du Musee Inst. Et. Cl:J.ssiques a Cluj).
LA TRANSYLVA~IE
1
J Cimetiere de Bandul de Câmpie (St. Kovacs, Dolg.-Tr., IV (1913), mais
probablement aussi dans le groupe B. du cimetiere de Târgu-Mureş (idem, ibi-
dem, ml. YI, 19 r 5). Le Cimetiere de Gâmbaş fouille par Roska M. mais dont Ies
fouilles n'ont pas encore ete publiees, contient, d'apres Roska, des vestiges ar-
cheologiques datant de la periode des Goths aux Avares(Roska, Tort. Erdely,pp.
r 5 r-158). Nous ne savons pas si les Gepides sont aussi representes parmi eux.
2
) Cf. N. Fettich, Das Kunstgewerbe der Avarenzeit in Ungarn, Bpest 1926;
idee est absurde rn::is elle est dementie, tout au moins par
la periode qui s 'etend du IV-e au VI-e siecle par des preuves
archeologîques concretes. ::'<algre tout, le rnutisme des his-
toriens est aussi rrufond pour ces siedes que pour ceux qui
ont suiYi. Ils ne p:1rlcront de population romane (valaque cette
fois) qu'au moment cu celle<i deYÎer,t maîtrcsse de son terri-
toire, s'oppose aux em-ahisseurs, a, par consequent, une ac-
tfr,ite politique qui ewille l'attention des chrcniqueurs 1). Une
autre reflexion s'impose en regardantl'ensemble deces peuples
etrangers: ils sont,dans leur majorite,derace gcrmanique (Goths
et Gepides), c'est-a-dirc qu'ils font partie de cette categoric de
peuples envahisseurs dont Ies adversaires memc de la con-
tinuite sont forces d'admcttre que leur domination pcrmettait
la persistance de !'clement romanise 2). Le fait que Ies Goths,
ainsi que Ies Gepidts se sont ~,pproches du christianisme a
une epoque ou se produit la christianisation du peuple
daco-romain 3) ne peut en aucun c:::s etre cor;sidere comme
une preuve de leur irnmcnse cruautc; îl montre au contrairc
leur adaptation - meme au point de rne spirituel - a une forme
de vie civilisee, dans la mesure tout Z'cU moins ou ellc permet
ete publiees. Un jugement a ce sujet, n'est donc, pour ce motif, pas possible.
Flanche I
Flanche I
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Planrh,· 1l
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Planche III
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Planche VII
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1t
REALITES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT
'
DE TRANSYLVANIE DU XIJ-e AU XVJ-e SIECLE
par J. LUPAŞ,
Membre del'Academie Roumaine
Professeur â l'Universite de Cluj
CHAPITRE I
DENOMINATIONS DE LA TRANSYLVANIE
J. Wolff etait arri.ve dans ses etudes a la conclusîon que Septem Castra
1)
aurait ete incontestablernent SE'ptem sedes ce que Ies chercheurs les plus recents,
a part Friedrich Teutsch n'admettent plus.
J. LUPAŞ: REALITES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 169
CHAPITRE II
Cf. G. :.\fi.Hler, Siebenbiirgen. Der Name <: Siebenbiirgen >> und das Sadt-
.: :•:d nom de << Siebenbi.irgen >> et le ~ Sachsenland >>) dans <( Korrcs-
,) de Sibiu 1922, No. 1--4.
J. LUPAŞ: REALITES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 169
,rnssi bien que son derive allemand << Siebenbi.irgen >>, qui
lui a survecu, demeure d'origine incertaine. Des recher-
ches plus heureuses pourront p~ut-etre plus tard eclaircir la
question 1 ).
CHAPITRE II
cl:::es dans Ies villages roumains des montagnes. a formule des conclu-
s:ons precises au sujet du village de type sub-carpathique dont l'ensemble net
et \·irnnt affirme des le premier coup d'oeil et avec evidence la survivance de
coutumes tres anciennes, cristallisees au cours des siecles. Cf. Melanges
offerts â M. Nicolas Jorga par ses amis de France, Paris 1933, p. 664. L'auteur
croit utile de signaler aux historiens ses constatations geographiques car il
:c's considere comme des documents dont on doit tenir compte, p. 668: «Ce
genre de document n'est pas negligeable. Les modestes maisons du paysan
roumain, groupees en villages aux rues tortueuses, ont l'avantage sur les
kmples grecs et les vil!ages byzantins d' etre des formes vivantes, de repondre
:i un genre d'existence sociale, perpetue au cours des siecles jusqu' a nos
_iours >>. Cf. aussi R. Vuia, Chronologie des types de villages dans le Banat et
la Transylvanie. Dans Revue de Transylvanie, III (1936), pp. 33-68.
et que, repandus a travers le pays entier, rarement fixes dans
la plaine ou dans les endroits decouverts, ils vivent pour la
plupart retires dans Ies montagnes et dans Ies bois, avec
leurs troupeaux 1 ) (<< rari in aputis locis incolae, montibus
ac silvis plerumque cum suo pecore p<lriter obditi >>). II est
bon d'admettre avec reserve l'affirmation de Yerancsics quand
il pretend que sculs parmi Ies Roumains de Transylvanie, ceux
du pays de Haţeg auraient joui de quelques droits et auraient
obtenu le titre de nohlesse 2 ). Il semble bien en effet que ces
titres ne sont nullement valables pour le Banat, la Crişana,
et le :'.\Iaramureş, ou, comme le montrent Ies documents histo-
riques et Ies etudes publiees par Ies l\Iagyars eux-memes,
l'element roumain affirme une anciennete qui lui a donne
la force de conserver sa propre organisation avec ses cnezes
et ses voîvodes et de resister pendant des siecles aux tentatives
de domination etrangere. Dans le Banat vivaient, avant la
conquete turque des elements indigenes qui possedaient leur
organisation propre, a l'interieur de districts roumains, eten-
dus sur le territoire des departements de Caraş, de Cuvin
et de Timiş 3 ); Ies documents du Bihor rappellent eux-aussi
a chaque instant Ies juges, les cnezes, Ies voivodes, les <<crainici>>
des Roumains dans toute l'etendue de Crisana. La celebre
famille Tisza, elle-meme pourrait peut-etre tirer son origine
d'une vieille pepiniere de <<crainici>> herauts portant le nom de
Crainic 4 ), jusque vers la fin du XVIl-e siecle. Et pour les
1 ) Monumenta Hung,,riae Historica. Scriptores II Pest 1857, p. 143. Cf.
incolentibus, inquo regia Decebali creditur extitîsse qui tempore Joannis Hu-
nyady, inde oriundi, nobilitatem quod semper contra Turcas pugnanti strenue
affuerunt, adepti sunt ».
3 ) Cf. S. Dragomir. Vechimea elementului românesc şi colonizârile străine
e'.11577, le mot cnez est rendu par jude (judex); cf. C. Giurescu, T.'espre
irieri (Des boyards,) Bucureşti 1920, pp. 92-93.
) Cf. G. Fotino, Contribution a l'itude des origines de l'ancien droit cou-
2
1 ) Cf. I. Bogdan, Despre cnejii români ( Des cnezes roumains) dans les
Annales de l'Acad. roumaine. Memoires de la Section hist. 1903, p. 31 et
Emil Condurachi, Juzii şi judeciile moldoveneşti în Cercetări Istorice laş;
V-VII 1932, pp. 304 316.
2) L'historien hongrois Desire Csanki etait convaincu qu'a partir de la
nostri ,,, << ad instar ceterorum verorum nobilium >>. Cf. Desire Csdnki, Hunyadmegye
es a Hunyadiak (le comitat de Hunedoara et Ies Huniadi) in revue Szdzadok
de 1887, pp. 8-31.
1 ) Cf. Joseph Kemeny, Ober die ehemaligen Kenesen und Keneziate
der Valachen in Siebenbiirgen. Anton Kurz, 11,fagazin f iir Geschichte, voi. II.
Braşov 1846 et Vizsgdlodâs az erdelyi kenezsegekrol. . . kiadtâk Tăbben (Re-
cherches sur Ies cnezats de Transylvanie ed. Plusieurs. Aiud, 1846; Soly om Fekete
Ferencz, V dzlatok a-:: oldh kenezi intezmeny tortinetehez ( Esquisses de l' histoire
de l'in.stitution des cnezats roumains) dans Hunyadmegyei torteneti es regeszeti
i'vkonyvek (Annales historiques et archeologiques du comitat de Hunedoara)
1848 et Şt. Meteş, Contribuţii nouă pri-vitoare la voevozii români (Nouvelles
contributions concernant Ies voivodes roumains), Cluj, 1922 et Jean Baltariu, Ve-
chile instituţii juridice din Transilvania. Contribuţii la istoria dreptului român,
( Les anciennes institutions juridiques de Transylvanie. Contributions â l' histoire
du droit roumain). Aiud, 1934.
12
180 LA TRANS'\:'LVANIE
) Cf. N. Iorga, Cea mai 'Veche ctitorie de nemeşi români din Ardeal
1
12•
LA TRAt,SYLVA:>sIE
Comisiunii Jlo11. Fst. Secţia pentru Transilrnnia ( Vieilles eglises de Zarand et leurs
fondateurs au XIV-e et au XV-e siecles dans l' .fo1;1,airt de la commission des
monuments hist. Section de Transylvanie). Cluj, 1930; cf. I. l\Iinea Din istoria
unui cnezat ardelean în C:"rc<:tari Istorice ( D ,' l' histoire d' un cne.zat de l' Ardeal
dans Ies Cercetări istorice ( Rercherches hist). Iaşi, ml. X-XII, 1936, pp.
3-6r. Les fondateurs du monastere de Perii de :\Iaramureş. Daliţă et Dragu,
qui en r 39 I allaient a Constantinople pour mettre leur fondation sous la
protection du patriarche Antonie, ne pouvaîent etre parmi ceux qui etaient
magyarises ou latinises. Cf. I. Mihali o. c., pp. I 09-1 r I : texte d'une charte
patriarcale du 13 aout 1391. Le chercheur russe Alexis Petrov, dans la
revue Turul 1926, p.23 (A mârmorosi Szt. Jfihâly monostor r39r - iki
gfr""g okleveleneh latin forditdsa az r49r - iki megrfsit·; oklez,elben
(Traduction latine de la charte grecque de 1391 du monastere St. Michel
en Maramureş dans le diplome de confirmation de l'annee 1491) a donne une
explication acceptable quant aux differences entre la traduction latine et
l'original grec de cette charte.
: - ;_-p_\Ş: Rl::ALITl::S HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 183
CH ..\PITRE III
successeur de Glad: << Ohtum >>, et qui est appelee<< Vita major
Sancti Gerhardi » (publiee chez Endlicher) et dont un savant
critique affirme qu'elle serait d'avant I083, annee de la ca-
nonisation du roi Etienne 1 ).
Vaiei comment cette source historique presente la situa-
tion du Banat au temps d'Ohtum: <Î II y avait dans la cite
du l\!Iureş un certain prince tres puissant du nom d'Ohtum.
II avait rei;u le bapteme dans la cite de Vidin selon le rite grec.
On louait beaucoup sa vertu et sa puissance. II avait, a la
verite, sept femmes, car il n'etait pas devenu tout a fait chretien.
Se fiant au nombre de ses soldats et des nobles qui lui etaient
vassaux, il se dispensait de faire soumission au roi Etienne
et d'avoir pour lui du respect. II avait une multitude innom-
brable de chevaux indomptes en plus de ceux que soignaient
et que faisaient paître ses serviteurs; il avait un n ambre infini
de troupeaux conduits chacun par un pâtre; il possedait des
biens allodiaux et des cours de bovards. Il avait mis la main
sur le sel royal qu 'il envoyait en ·aval du ::\ !ureş et il avait
place dans Ies ports de cette riviere des percepteurs et des
gardiens, tous soumis a l'impot. Les Grecs lui ayant donne
pleins pouvoirs, ii fit edifier, dans la memorable cite du l\Iureş
un monastere en l'honneur de Saint Jean-Baptiste,ouilinstalla
un prieur et des moines de regie basilienne. De la riviere
Caras jusqu'aux regions de Transylvanie, jusqu'a Vidin et
jusqu'a Severin, tout le pays, qu'il avait entierement soumis,
etait sous l'autorite de cet homme. Aussi l'cmportait-il sm
le roi par le nombre de ses soldats et n'avait-il aucune consi-
deration pour lui. Le commandant Chanadinus fut charge
par le roi Etienne de combattre Ohtum, maître du Banat.
II fut d'abord vaincu et il <lut prendre la foite. I\Iais il reussit
plus tard a vaincre son adversaire et a le tuer, avec l'aide de
Saint-Georges qui lui etait apparu en reve sous la forme
d'un lion. Apres cette victoire, le roi Etienne ordonna que
la cite 11101isena fot ::oppelee Chanidina du :c.om du vainqueur
1 ) Cf. Fr. MUiler, A nagyobb Gellert~legenda forrâsai es kelektezese. Szazadok,
CHAPITRE IV
ELEMENTS DE COLONISATION DANS LE VOI-
VODAT DE TRANSYLVANIE: LES SEKLERS
1. Origine des Seklers. Les opinions sont fort parta-
gees sur !'origine des Seklers et leur anciennete en Tran-
sylvanie. L'histoire n'a pas reussi, faute d'informations et de
documents surs, a eclaircir jusqu'a present le probleme de
1
) Eckart Ferencz, Magyaroszdg tortinete (Histoire de la Hongrie). Bu-
dapest, 1933, p. 21).
LA TRANSYLV•.\"i!E
<< cneziats >> de Vlăhiţă et de Breţcu dont il est parle dans des
documents de Sigismund. En 1426, ce roi a confirme par
decret l'ancien droit de la population de ne dependre que
de la juridiction << cneziale >> et de g::rder la frontiere en direc-
tion de la Moldavie. Les 1, cnez:: ,) Ioan et Radu, fils de Tacu,
apparaissent dans ce decret comme juS;es et chefs militaires
des Roumains de Bretcu. Une recente etude aboutit a des
resultats identiques 1 ).' L'auteur, '-.I. _-\sztalos, y montre en
effet que la plus ancienne colonisation des Seklers a eu lieu
dans ln region comprise entre Ies T ârn,r,a: elle s'est infiltree
de la dans le territoire aujourd'hui oe cupe. La colonisation
dans le departement de Trei-Scaune peut etre placee chro-
nologiquement entre les :mnees 1250 et 1.po.
Les Seklers installes en Transylnnie se sont adaptes aux
circonstances locales; ils ont emprunte les elements d'orga-
nisation qu'ils ont troU\-es dans la population indigene.
2. Caractere militaire des sieees seklers. Ces centres de co-
lonisation etablis a la frontier~ pour la defendre, ont un
caractere essentiellement militaire: on Ies nomme <( sieges >>
de leur nom latin << sedes >>. A leur tete se trouve un capitaine
(capitaneus exercitus primipilus ductor) et non un juge ou
un cneaz, comme chez Ies Roumains. Ce capitaine a des attri-
butions d'ordre judiciaire et administratif. Il tire ses revenus
des petites amendes infligees aux habitants du << siege >> et de
t'impât sur Ies bceufs.
A câte du capitaine, îl y a un juge, nomme juge du siege
(szekbiro ou fobiro) et quelquefois fuge de terre (judex ter-
l'estris). Celui-ci etait le collaborateur du capitaine ct, en
son absence, remplissait Ies fonctions de chef: quand îl par-
court Ies villages du siege pour rendre justice, il ne lui etait
pas permis d'emmener avec lui plus de trois cavaliers. Parfois
ii aide le capitaine a recevoir l'impot sur les bceufs. Capitaine
et juge sont les fonctionnaires locaux du << siege >> et non pas
ceux du roi. Leur fonction n'est pas elective mais attribuee
â tour de role (turnus) aux membres de certaines familles.
1
) Cf. N. Asztalos, «A szekelyek osto'rtenete letelepiilesiikig (Histoire ancienne
des Seklers jusqu' a leur colonisation). Erdelyi Muzeum, 1932.
J. LL'PAŞ, REALITES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 199
sissi.lit Ies chefs des sieges. Ce choix n'etait pas libre, mais
ii se faisait dans un odre traditionnel etabli parmi Ies familles.
4. Hereditas siculica. Chez les Seklers, le droit de pro-
priete fonciere s'est de\·eloppc de deux fac;:ons: la terre qu'ils
ont r~ue au m Jment de la colonisation constituait un hbitage
sekler (hereditas siculica): elle se composait de pâturages et de
forets communs. Cette terre ne pouvait etre alienee, mais
elle se transmettait de pere en fils, de generation en genera-
tion. Les filles pouvaient aussi en heritir. Si une famille
n'avait pas d'enfant mâle, la propriete passait a la fille, qu'en
de pareils cas on avait eu soin d'adopter et qui s'appelait
fille-gan;on (fiu-leany = praefecta naturalis) 1 ).
Cette coutume est restee en vigueur jusqu'en 1853, date
a laquelle on introduisit en Transylvanie la procedure civile
autrichienne. Quand la famille disparaissait completement,
le droit de propriete ne revenait pas au fisc mais aux parents,
1
) Cf. Balogh Istvan, Az osi vagyon jogi vedelme a regi szekelyeknel ( La
defense juridique du bien ancestral chez Ies anciens Seklers) dans le << Emlck-
hony,v a szekely nemzeti muzeum 50 eves jubileumara •> (Livre commemor.,~;:-
a l'occasion du jubilee de 50 ans du Musee Sekler), 1929, pp. 40-44.
--·········-···--·······------
202 LA TRANSYLVANIE
CHAPITRE V
libre qui leur avait ete cede par le roi Geza ( cf. Urkundenbuch,
I, p. 3). II est donc evident d'apres ce document, qu'il s'agit
d'un lieu limite qui avait pu etre libre au temps de Geza II.
:Ylais au moment ou a eclate le conflit, îl Y aYait des colonies
saxonnes dans des parties de la Transyh:anie autres que ce
lieu << desertum >>.
Cette tentative d'interpreter tendancieusement un texte
assez clair, est assez regrettable. Il est encore plus grave
d'affirmer que Ies Saxons seraient Yenus dans un endroit
desert (Ode, \Yiiste), ce qui conduirait a cette conclusion sur-
prenante que leurs predecesseurs etant torn; penetres de l'es-
prit veritablement allemand, Dieu Ies aurait fait vivre en-
semble precisement pour cela. Il Ies aurait fait prosperer
dans <, le desert>> dans lequel il Ies anit guides afin que << Ies
peuples sawcages » environants apprissent d 'eux ce qui signifie
la vraie liberte et adoptassent des moeurs plus douces et une
culture noble t; 1 ). Les memes historiens saxons regrettent
qu'on n'ait pas conserve des indications contemporaines sur
la fai;on dont Ies colons saxons plus anciens auraient com-
mence leurs defrichements et leurs installations: ils auraient
ainsi aime connaître Ies sentiments qui agitaient ces hommes
dans le silence de mort de ce desert (In der Totenstille der
Einode), etendue, selon eux, couverte de forets ou paraissait
n'avoir pas passe la main de l'homme.
2. Les cavaliers teutoniques dans le pays de Bârsa. La se-
conde etape de la colonisation allemande dans le Sud de la
Transylvanie date du temps du roi hongrois Andre II qui,
en 121 r, a permis aux cavaliers teutoniques de s'etablir dans
le pays de Bârsa, d'y bâtir des forteresses et des ,·illes de bois
pour defendre la frontiere contre Ies inYasions des Cumans 2).
En echange, îl Ies exemptait de contributions, ils ne payaient
pas de droits pour leurs marches (fora libera); il leur per-
1)Cf. Teutsch, Geschichte der Siebenbiirger Sachsen ( Histoire des Saxons
de Transylvaine), ed. IV, Sibiu, 1925, vol. I, p. 19, et Iosif Schiopul:
Contribuţiuni la istoria Transilvaniei în sec. XII şi XIII ( Contributions a
l'histoire dela Transylvanie auxXII-eetXIII-e siecles), Cluj, 1932.
2) Ad munimen regni contra Cumanos castra lignea et ztrbes ligneas con-
1 ) Cf. J. Muller, Die Ursachen der Vertreibung des deutschen Ordens aus
de 1224) Cluj, (1934) et Ies discussions provoquees par ces etudes dans la
Siebenb. Viertt!j:;hrsschrift de Sibiu, 1935, pp. u2-139: G. Muller, Ist das
Andreanum 'i:om Jalire I 2 21 cinr Fiilscliung r ( Le diplome Andreen de r224
est'il faux?) ct Aurel Sacerdoţi:rnu, ,-dnd, uun:m ~i dtc l;Lte, (.·lndreanum
et d' autres actes, Extrait de la re\·ue Ţara Bârsei. Braşv\, rc135 ct rmssi Frie-
drich Muller Langenthal, Die Geschichte u•1ser€s J'ol}~es. Bilda aus der Vergan-
genheit und Gegenu-art der Dcutschcn iu Rumiinien ( Histoire de natre peuple.
Tablr:aux du passe et du present des Allemands en Roumanie), Sibiu, (sans
date).
2) Cf. Hans Connert, Die Stuhi'verfassung im Se,Hcrlande und auf dem
Koemgsboden bis ::;um Ende des I 5-ten Jahrhunderts ( La constitution des sieges
au pays des Seklers et sur la terre royale jusqu' a la fin du XV-eme siecle).
Eiu Vergkich, 1906, p. 12: << Ein ursăchlicher Zusamn;.c11!',ang zwischcn dcr
Stuhlbildung auf beiclen Gebieten ist unerweisbar, denn aus der gleichen
Bezeichnung der Stiihle als se des allein kann dieses nicht gefolgert werden,
denn der Ausdruck sedis bedeutet soviel als << sedis judiciaria >>, Gerichtsstuhl,
worin der Hanptcharakter der Sti.ihle seinen Ausdruck findet ;),
J. LCPAŞ: Rf:ALIT~S HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT D; TRANSYLVANIE 213
C:'. I{. !hering, Geist des romischen Rechts auf den versclziedenen Stufen
Z:ztwichhmg (Esprit du droit ,-ai,maiii au:c differents phases de son
f,·r;lution), I, Leipzig, 1886, p. 46: <, Wie die Pflanze, die sichtbar nichts
.:. .:::s-:rts aufnirnmt, doch aus der Erde und der Luft ihre ganze Nahrung
so erhălt jedes Recht aus dem Erdreich, in dem es wurzelt, und
ali5 Jcr ".:\tmosphăre, in der es wăchst, unmerkEch die Elemente sein,;s
Lt~bens >>.
214 LA TRANSYLVANIE
·) Cf. Otto Jickeli, Der Handel der Siebenbiirger Sachsen in seiner gescliich-
; ii,/,m Entwicklung (Le commerce des Saxons de Transylvanie dans l'evolu-
ti :,"'? Mstorique) dans Archiv des Verein:::s f iir Siebenbii.rgische Landeskunde
L cl;h·cs de l:1 Societi ,vour la connaissance du pays transylvain), Sibiu,
:. XXX.IX.
·: [..rkw,dwbuch, II, p. 152, 153 et ... Hurmuzaki, Documente, 1, 2 (u98
· .:_,91, Buc:arest, 1890, p. 58.
( ·; hundmbuch, II, p. 336 et Hurm., 146--147.
218 LA TRANSYL VAKIE
( l'.fesures legislatives t>rises dans les dietes de l' Ardeal contre Ies Grecs) Anuarul
Inst. de Ist. Naţ. (Annuaire de l'Inst. d'hist. nat.) Cluj, vol. III, pp.
537-539.
2
} Archiv des Vcreines fi.ir Siebenbiirgische Landeskur:de, r896 et Annuairn
CHAPITRE VI
chez les Roumains) dans Ies An. de l' Ac. Roumaine M.f. 7 Scrie II, Tom.
XXIV, 1901-1902, pp. 191-207 et I. Lupaş, Voevodatul Tra11sih:aniei în
sec. XII-XIII (Le Voivodat de Transylvanie aux Xll-Xlll-e siecles).
Ibidem, Serie III, Tom. XVIII, Bucureşti, 1936.
J. LUPAŞ: REALITES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 223
qII-1936, p. 27.
224 LA TRANSYLVANIE
alatt (Histoire de la nation hongroise sous les rois de la 1l1aison Arpad) Budapest,
1899, I, p. 218. Gn invcstigateur recent admet que le titre de Voi:vcde s'cst
generalise au XIII-e sicclc comme << denomination vulgaire ;> tt il tâche de con-
clure que ce nom ne des1gnait pas une <lignite rappelee a la vie par des re-
J. LCPAŞ: REALITES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 225
1
) <, Siebenbiirgische Vierteljahmchrift >>, Sibiu, 1934, pp.
ti
LA TRANSYLVANIE
Ein Beitrag zur Friihgeschichte und ~Kulturgeschichte des Banats. ( Les fon-
dations de l'lvechi de Cmad au }lfoyen-Age) Munster in \'Vestfalen, 1927, p. 180.
J. LUPAŞ: Rf:ALITl::S HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 229
15*
230 LA TRANSYLVANIE
rique des gros proprietaires hongrois) dans << Magyar Szemle ~- Budapest, ·
vol. II, p. 306.
J, LUPAŞ: Rl1:ALITl1:S HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 231
1
) Cf. Kovari: o. c., I, p. 130.
") Cf. Farczady Elek, A;:s erdelyi 1;ajdâk igazsdgszolgdltatâsi lzatâs!:ăre
is m iikodese I437 elott ( Sphere de juridiction et l' actizJite juridique des 'l'ot-
t du transylvains anterieurs â I437) Budapest, 191:.z, p. 7.
232 LA TRANSYLVANIE
5:, l0steurapa 1937 p. 39: << Est ist besonders auffăllig, dass die in Frage
.. :·,~nden quellenstellen nur Einschrănkungen vom Woiwodat bekanntgeben >>.
• S ..:b iudicio sui episcopi et vil!ici >>. Urkundebuch, I, p. 72,.
LA TRANSYLVANIE
1878, p. 6.
2
) Cf. Karacsonyi Janos, Az erdelyi szekelyek elsâ Jwdjârata I2IO-l-en.
( La premiere carnpagne guerriere des Seklers transylvains) dans la revue « Sza-
zadok >> 1912, et Ilic Minea, Românii înainte de I222 (Les Roumains aiant
I222), în Revista pentru Istorie, Arh. fi Filosofie(<< Revue d'hist., d'archeologie.
ct de philologie •>), Bucureşti, 1932, p. 225.
J. LCPAŞ: REALIT!l;S HISTORIQU:0S DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 235
16
244 LA TRANSYLVANIE
bene meritis >>. Cf. I. Lupaş, Studii şi conferinţe istorice ( Etudes et conferences
historiques). Bucureşti, 1928, voi. I, p. 55.
· REA 1.ITES H!STORIQUES DAXS LE vor~·ooAT DE TRANSYLVANIE 245
16•
LA TRAKSYLVA7'IE
I
LA TRANSYLVANIE
) Idem, ibidem pp. 357-362 et. Idem, Cronicari şi Istorici Români din Trans-
ilvania, ( chroniqueurs et historiens roumains de Transylrnnie) Craiova 1933. J,
pp. r-4.
2) lvlonumenta Hungariae Historica, p. IV. Emlekek Matyâs Kirâly ko-
rabol (Monuments du temps du roi Matias). Vol. II, p. p. 293-300: << super
qua tota Transilvania nune in triumpho ducit dies suoH,
J. LCPAŞ: REALITf:S HlSTORIQUES DANS LE VOIVODAT DS TRA7'1SYLVANIE 249
~ ~~ --:,.;.:· rr.,
F. -4:: habent tres natu ras: invidia, blasfemia et homicidia)).
• ,~,:-. ~t'.lt lire, des informations tout aussi peu elogieuses concernant
:: · :-. ~.::-:: 3. que celle du chroniqueur Szeremi, on que celles des italiens
: '. -'-; ,..:..:- : ::: dans la tres interessante description de Marino Sanuto
.:.:- -.::-:: r ~z~ cf. \\·enczel GustaY, }vlarino Sanuto vildgkronikdjdnak Ma-
! :· :: ,:·: t i!!tto tudasitdsai ( Informations relatives â la Ilongrie de la chro-
-r~. ~ ':.;:,;·~ de .1Iarino Sanuto) dans Magyar Tort. Tdr XXV. (1878).
LA TRANSYLVAME
afin que nul ne put trouver dans son attitude une excuse a
sa propre lâchete. Comme il n'avait pas de general capable,
il nomma commandant en chef de l 'armee l)r:cheveque Paul To-
m~. Celui-ci etait un homme de moeurs severes, << un corbeau
hl;ric >> parmi tant de collegues debauches. II lui adjoignit Geor-
gţ~,ţ~p9~ia et Christophe F rangepan. L 'armee hongroise fut vite
defaite,soncheflui-meme, Tomory,futtuedanslalutt~ et le roi
se noya dans lrs marais du ruisseau Csele en essayant de
fuir. Plus tard, le bruit tendancieux se repandit que Georges
Zap_9lia_J'aţ1tait tue apres la bataille. afin d'assurer a son
frere Jean, voîvode de Transyh·anie, !'acces au trone de;
Hongrie. On croyait et on affirmait que Jean Zapolia avait
provoque le desastre de :.\Iohâcs. parce qu 'il etait arrive en
retard avec l'armee transylvaine sur le champ de bataille.
::\Iais un historien recent a montre que cette accusation man-
que de preuves 1 ). II est vrai que Zâpolia est arrive a Szeged
avec 14.000 soldats le 27 aout seulement. :\Iais la cause
de ce retard reside dans l'affolement de la cour royale gui lui
avait envoye par un premier message I' ordre de se joindre a
l'armee du roi, puis par un second celui de passer en Vala-
chie, . afin que de concert avec le voîvode de ce pays, îl prît
Ies Turc~ lxe:yţ_rs. Un troîsieme ordre lui demandait de se
hâter de rejoindre au plus tot l'armee du roi. Ne sachant
que foire devant ces dispositions contradictoires,Jean Zăpolia
aima mieux attendre l'arrivee de son homme de confiance
Georges Bacsy, en-rnye aupres du roi Louis, pour en rapporter
une reponse precise. ::\Iais cette reponse lui fut donnee trop
tard. D'ailleurs, si Zâpolia etait arrive a temps sur le champ de
1 bataille, il n'aurait pas pu changer la situation deja r:leses-
f peree, car c'etait un incapable. De plus, la disproportion
entre Ies forces combattantes des T urcs et celles des Hon-
grois serait restee as?ez grande meme apres la venue de
l'armee transylvaine.
La Hongrie fut demembree au cours de luttes acharnees
que se livrerent Ies deux pretendants au treme: Ferdinand
1
) Eugene Gyalokai, A mohdcsi csata ( La bataille de Moll'.ics). Emlekkonyv,
pp. 193-276.
J. LCPAŞ, REALITES HISTORIQUES DA:\lS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 253
1
) Historia de Europa, p. 391: <1 Johannes Huniades, cuius nomen caeteros
obnubilat, non tam Hungaris, quam Valachis ex quibu.s natus erat, gloriam auxit ••
Cf. T. Bulat, Contribuţia românească la opera de cruciat a lui Ioan Huniade
{Contribution roumaine a la croisade de Jean Iluniade) dans Revista Istorică
{Revue Hist.), Bucureşti, 1926, pp. 57-68 et Pr. Octavian Popa, Lupta dela
Belgrad - o strălucită biruinţă a geniului românesc. Bataille de Belgrad -
une eclatante 'cictoire du peuple roumain, în revista Ţara Bârsei din (Revue
Pays de Bârsa), -Braşov, 1936, de meme que l'etude du moine autrichien
Johann Hofer :, Der Sieger von Belgrad r456 (,1 Hist. Jahrbuch >), 1931, pp.
162-212) dans laquelle ii essaye de demontrer, sans resultat, que l'H. n'a
pas ete, pendant tout le ternps de l'horrible lutte, dans la forteresse, mais
16
244 LA TRANSYLVANIE
bene meritis >>. Cf. I. Lupaş, Studii şi conferinţe istorice ( Etudes et crmferences
historiques). Bucureşti, 1928, voi. I, p. 55.
J. LUPAŞ: REALITES HISTORIQUES DANS LE VOfl:ODAT DE TRANSYLVANIE z45
16*
LA TRANSYLVANIE
răbol {l"lfonuments du temps du roi ,'ttatias). Vol. II, p. p. 293-300: << super
qua tota Transilvania nune in triumpho ducit dies suos >>.
J. LUPAŞ: Rf:ALITf:S l-HSTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 249
afin que nul ne put trouver dans son attitude une excuse a
sa propre lâchete. Comme il n'avait pas de general capable,
ii nomma commandant en chef de l'armee l,'..,<J!SQ~:Y~q:u,e Paul To-
~ . Celui-ci etait un homme de moeurs severes, <tun corbea.u.
,hFrfc'i> parmi tant de collegues debauches. li lui adjoignit Geor-
g,e~.~~p9!i.1 etChi;istophe Frangepan. L'armee hongroise fut vite
defaite, son chef lui-meme, Tomory, fot tue. dans laJ11tte et le roi
se,_noya dans Ies marais du ruissea.u .Csele en essayant de
foir. · Plus tard, le bruit tendancieux se repandit que Georges
Za12oli.sLirJ.Y.rait, tue aprţ,S la bataille, afin d'assurer a son
frere l}~l:lil,,.y yoîvode de: Ţransylvanie, l'acces <l.U tronc de
Hongrie. On croyait et on affirmait que Jean Zâpolia avait
provoque le desastre de l\fohacs, parce qu'il etait arrive en
retard avec l'armee transylvaine sur le champ de bataille.
lVfais un historien recent a montre que cette accusation man-
que de preuves 1 ). II est vrai que Zapolia est arrive a Szeged
avec 14.000 .soldats le 27, aout seulement. Mais la cause
de ce retard reside dans l'affolement de la cour royale qui lui
avait envoye par un premier message l' ordre de se joindre a
l'armee du roi, puis par un second celui de passer en Vala-
chie, . afinquţ. de concert avec le voivode de ce pays. ii prît
Ies Turcs a. :,;eyţrs. Un troisieme ordre lui demandait de se
hâter de rejoindre au plus tot l'armee du roi. Ne sachant
que faire devant ces dispositions contradictoires, Jean Zapolia
aima mieux attendre l'arrivee de son homme de confiance
Georges Bacsy, envoye aupres du roi Louis, pour en rapporter
une reponse precise. ::\fais cette reponse lui fut donnee trop
tard. D'ailleurs, si Zapolia etait arrive a temps sur le champ de
1 bataille, ii n'aurait pas pu changer la situation deja rleses-
t peree, car c'etait un incapable. De plus, la disproportion
entre Ies forces combattantes .des Turcs et celles des Hon-
grois serait restee assez grande meme apres la venue de
l'armee transylvaine.
La Hongrie fut demembree au cours de luttes acharnees
que se livrerent Ies deux pretendants au tronc: Ferdinand
1935, p. 256 et Veress Endre, Blithory Istvan Kirâly. Budapest 1937 p. 290.
2
li
.." ' ) Cf. Hurmuzaki: Documente, vol. II, p. IV, p. 328: << Scit Dominatio
/ Vestra rever(endisima) 1AM AB ANTIQUO Transilvanos in ea fuisse in-
; tentione ut, ab hoc regno Hungariae segregati, INSTAR MOLDAVIAE AC
""-:C,f?.ANSALPINAE se Turroe subderent ».
J. LUPAŞ: REALIT'ES HISTORIQUES DANS LE VOIVODAT DE TRANSYLVANIE 257
1) Ibidem, p. 307: << levi de causa propter linguae societatem illis (Mol-
davis) adhaeserunt.
) 11fonumenta llungariae llistorica, vol. I, pp. 75-76: << Sed veritus Soli-
2
1
-ţli,J,Jlş}:lvaine
role resolument -c.·-.i e_'t-ait-a d.e,
>>, -c· e.-11--e·hostile la nu. anc.e calv
tradition la e·-·e1:.·-~;-ă1-~t_-.
.. 1-·n.·i·s··-t.
de souverainete un
hongroise, Jgyţr,!ee et p~opagee par Ies moyens ~clusifs du
? catli<;:>!lcisme, avec Ia ·aoctrine mystique du caractere sacre de
la couronne hongroise 2 ).
Un professeur de l'Universite de Budapest, exposant au
congres historique de Varsovie << Les idees politiques de la
frinciµ~lJţ~.dG„ Transylvauie de 1541=-.1(>9~»_ ~tait oblige de
reconnaître l'elgignen1er1t traditionnel entre .la Ţransylvanie
l{...<;!_l~ B.?..Yil.:1!1.11~~ -~(),n%rois. ·II s 'appuyait justement sur ~es pa~oles
dell'un des chromqueurs magyars Ies plus acharnes, lVhchel
I'9~~!,ţj. << Pour ~a . plupart des Tr~ns~lv~ins, ecrit e~core le
·;'1: professeur „LyJgp.i.ch 3 ), la Hong ne etalt un pays etranger
t~ont il fallait se defendre comme de n'importe quel autre >>.
Selon l\:Xifhd-.-~ Csei:ei, conservateur et Transylvain intran-
sigeant : << C' est toujours de la Hongrie et des Hongrois que
le peril est venu pour la Transylvanie. Jamais, pour conduire
ses propres affaires, la Transylvanie n'a voulu trouver parmi
ses fils des ee~~5>J?,!1~~- ,c.apa.hl~s, elle a toujours admire Ies
1 fJJş.;sl~,.!~ ţl:011gne a fa.ce de fa1;us; elle Ies a adoptes, eleve~,
'i ennch1s et elle en a fa1t des se1gneurs; notre pauvre patrie
l et nous tous en avons encore l 'amertume a la bouche;
fc'est ainsi que nous avons perdu et la principaute et la
f' l'b
1 erte' >>.
1
) Cf. Joseph Macurck, Dejiny Madaru a Uherskch'.J Statu ( Histoire des
Hongrois et de l'Etat hongrais). Prague, 1934. Mes remerciements au pro-
fesseur de l'Universite de Cluj, M. S. Dragomir qui a bien voulu controler
la traduction de l'alinea cite.
17
LA TRANSYLVANIE
centte de la ,:ie roumaine de l'Ardu!l). Cf. Anuarul lnst. de Ist. Na/. (« An-
nuaire de !'Institut d'Hist. Nat.) Cluj, vol. V, p. 41 et I. Minea, Princi-
patele Române şi politica orientală a împăratului Sigismund (Les Principautes
Roumaines et la politique orientale de l' empereur Sigismond). Bucureşti,
1919, p. 148.
LA VIE l\:1ENEE PAR LES ROUlvIAINS
EN TRANSYLVANIE DU XVI-EA u XVIII-E
'
SIECLE
par tTIENNE METEŞ
Membre corrcspondant de l' Acad6mie Roumaine
PERSECUTIONS-LUTTES-REVOLUTIONS-RELA-
TIONS-- INFLUENCES--CONSCIENCE NATIONALE
ROUMAINE
l~~mence
13
1u~;:;~~~~~ ~a 'qu:~~io~ ethnique et nationale com-
aussi a jouer un râle important a cote de la question
sociale; d'ou, des mesures severes prises contre Ies Rou-
mains corveables.
---1~es' pui;,itio~s L~~ţli_g{ţ!,~\l~ .:aolUX),aÎJJ,S etaient plus dures
que celles reservees aux ffongrnis corvea,ples. La difference
entre eux est11~tt1;_, dans··res"acies ·publics comme dans Ies
)ois tran~y:§i:nes: L'ex-gouverneur <!~tţa, ~ita~~llede,făg,~rns,
P,aul' Ţornqţy,, plus ta.rd archev~que," ei tue a la batailfe
de Mohacs (1526), ecrîf ·en.'Novembre _1ş23, au sujet.:_c111
t~ait~JlleJlt ~ ,3,;J?pliq\tSt Jt'll:i,::. ,~01Jffit!lţ!~,Jl;u .pays .de l'Oltr-, .
4i ~
I
<< II faut que vous sach1ez, leur d1t-il, qu'une_,.m
1
) Hurmuzaki, XV, p. 275-276, No. 500.
LA TRANSYLVANIE
I
on ne le remarque pas, pour qu'ils ne soient pas recompenses
par le prince i> 3 ).
Dans ces conditions extremement dures, on s'explique
pourquoi le~ maît~es E_.o]ţ!i_ql!t;.§ . d~ paY.~ .osaient ~ppHquer
J aux Routna1ns, prrvts dţ . to:u,ţe m:otecuon et Jppţes .. sans
i ~!!rres·pu!l!,ţ!9H~J!:i.i?foi sever<::~,
qui, veritable.~ 1ois dra-,
co11iennes, orit ete ,codifiees. au XV1..e et au XVII-e siecle et
I sonfc?nnues,~ous le u'~m
de ~l'.ripartit1llD,.>>.dµ.. ,\Tex,Î1,6czy.et
f «·~rrooâ!a~ ·et ,9~mpilat._ae .Co.·n.s·t·····i·tutiones,1>. Les .Roumai1;s
l eta1e~~s'1bles de la p.eJDJL9,ţ ,TP:Ort pour Ies momdres de-
lits. La-dessus le.ş Saxons se montraient tout a fait impla-
cables. Ceux de Sfhîii en 1583 decident: << Si un Valaque
pde Poplaca (village pres de Şibiu) ecorce un arbre pour le
f
f faire secher, il sera pendu a une branche de cet arbre; si
·te coupable ne peut etre pris, la commune de. Popll:lca, devra
livrer un autre X~!~q,,~~ pour etre pendu a.la,_pla~<Lflu
fuyard )> 4 ).
t/J'. .Făuăras. en 1548, ne se
Les Saxons de la province de ·-----,..~~;.~\'t}~,.r,
î, montrent pas inferieurs a leurs freres de Sibiu: << Si le trou-
i"c."
l f•~.
yre·s· betes.·. 11i.~ees'... ·par la ...lon.g)-leur du chemin __et par une
charge super1eµ,re a leur fo.rce.
Personne ne manifestait d'interet ni de pitic pour ces
pauvres etres epuises, dont le dur travail entretenait Ies
!!~c.~f~~u~fr~n~fv~!n~;
,.~E,()i~ ...9:a.ţ~Jtffi]e.g~-~-~s . . 4~. ,,!.~ . . .f
etr01tement umes et sohdaires quand i1 s"ag1ssatt â„exp101fer
Ies serfs roumains etablis partout.
A tout ceci, il faut ajouter le gaspillage de_,t~~vail inutile,
la dîme, Ies sommes d'argenCefle~tcaâeaux demandes et
' imposes par.· Ies seigneurs .l?r~pţf~ţ~ires,'avîâer 'âes -·mise~ .
rables bierîs de }<;urs dependants; si bien que dans leur haine
ils ne pensaient pas, ce que la prudence aurait du leur con-
a
seiller, n1ettre une. }in1he a lellrS exactio11s.
ces ·1:~riiBles·.
lVIaig.re. châ~ges "cp.Î(J)_~şa)ţnt sur I.e corps. et
sur I'âme des Roumains, Ieur nombre augmentait et ils
"inspiraient meme de Ia crainte â leurs coupables oppres-
seurs qui osaient Ie dire tout haut.
Le p1ince :\IihaiI Apafi, se plaint en ces termes (JVIai
" 1676) aux Saxoiis · ăe . Sibiu: << L 'experience de chaque jour
t prouve que les Roumains sont une nation qui ne cesse d' aug-
} menter rapidement, tandis que les Saxons et les Hongrois,
l diminuent de jour en jour. Dans peu de temps, Ies Roumains
I aneantiront 1~-Ş~,,BRDJ{!gjs, eux et Jtyr JgJi~~ >>. Apres avoir
constate cet etat douloureux, Apafi ordonne: « Il n'est permis
a aucun Hongrois de Şăc/idf!Je ( village du departement de
Sibiu) de vendre sa terre tt un Roumain ni a celui-ci de l'ache-
ti ter. Ceux qui jusqu' a maintenanT eri''âuraient achete, doivent
' la rendre >> 2).
''" ~ "'"''"R'î\1fîsi Ies Hongrois comme Ies Saxons ont recours aux
1905, p. 63.
') Szamota, Regi utazdsok Magyaroszdgon es a BalkC:11Jelszigetm, Budapest,
1891, p. 173.
~ METEŞ: LA VIE MLN~E PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E SifWLE 271
annees que j'ai passees au milieu d'eux, des traits qui certes
n'auraient pas ete indignes de l'homme le plus civilise. Quel
mal ont pu causer la haine et l 'indifference temoignees a cette
nation autrefois si grande et si resplendissante. Quelle qu'elle
soit, la nation roumaine a, par son nombre et son droit a
la possession du pays, ses merites propres >> 1).
La vie deplorable des corveables roumains frappait n'im-
porte quel etranger qui de l'Occident venait en Transyl-
vanie. Void ce qu'ecrit un autre allemand vers 1770:
<< En general le serf corveable transylvain est le paysan
le plus malheureux qu'on puisse trouver. C'est le veritable
esclave de son seigneur. Quelquefois on }'oblige â transporter
Ies produits de la dîme, jusqu'a la ville ou ha bite son maître~
ce qui demande 8 a 10 jours de voyage et meme plus, par-
fois. II est jete en prison sous le plus futile pretexte. Ces
serfs sont accables et opprimes sans fin par leurs maîtres ~
et Ies exactions auxquelles ils sont soumis sont incroyables.
C'est ce qui provoque l'emigration en .Moldavie et en Va-
lachie 2 ).
Le XVIII-e siecle marque en effet le grand exode des serfs
corveables transylvains dans Ies Principautes roumaines.
Des centaines, des milliers meme de roumains m2ltraites,
passent Ies Carpathes, ne pouvant plus endurer Ies perse-
cutions si nombreuses et si variees. Leur vie dans Ies Princi-
pautes roumaines, etait incomparablement plus libre et
plus satisfaisante que sous le joug odieux des Hongrois et
des Saxons.
Dans le meme temps, la masse des serfs demeuree sous
le joug etranger commen~a a s'agiter. Elle se contenta d'a-
bord de proferer des menaces, puis passa a la revolte et finit
meme par briser tout ce qui se trouvait sur son chemin, sans
bien peser d'ailleurs Ies consequences de ses actes qui prcsque
toujours n'amenerent pas l'amelioration desiree. Un noble
hongrois Gheorghe Retteghi note dans sa chronique en
1761, cette action temeraire des serfs corveables Roumains.
18*
LA TRANSYLVANIE
• **
Le regne trop court de ::\1ichel le Brave sur la Transyl-
vanie - 2 annees a peme a cependant marque profonde-
ment et de maniere decisive pour l'avenir, aussi bien chez
Ies Roumains, qui vont tenter a nouveau au XVII-e siecle,
!" reconquete de la Transylvanie, que chez Ies Hongrois, qui
1
) Torok-magyarkori dllamokmanytdr, II, Pest, pp. 137-42.
LA TRANSYLVA1'1E
1)N. Iorga, Istoria Românilor din Ardeal şi Ungaria, II, Bucureşti, 1915,
pp. 4-5, et I, p. 321.
8. METEŞ: LA VIE MEN8E PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E Siil:CLE 287
lors, ils n'ont cesse d'etre lus, du haut de la chaire dans Ies
eglises, pour la paix et la consolation des fideles. De nornbreux
imprimeurs de livres pieux publies en Transylvanie viennent
des deux Principautes rournaines, ou ils avaient appris
leur metier.
* * *
Les serfs roumains avaient de modestes ecoles, aupres des
monasteres dissemines un peu partout dans le pays1 ). 11 y en
avait aussi aupres de chaque eveche, et dans quelques cen-
tres orthodoxes plus importants, comme au Scheiu de Braşov,
a Săliştea pres de Sibiu. Ces ecoles etaient frequentees par
Ies enfants qui desiraient devenir pretres ou maîtres d'ecole
et chantres dans Ies eglises du village. Ceux qui cherchaient
une instruction solide allaient dans Ies monasteres des Prin-
cipautes roumaines ou Ies etudes etaient plus importantes et
plus variees. Apres y avoir termine leurs etudes, ils ren-
traient chez eux ou s'etablissaient dans Ies Principautes, y deve-
nant moincs, abbes ou eveques ou bien precepteurs dans Ies
familles de boyards comme ce Toader de Feldru pres Năsăud,
que le ministre (<<Logofătul») Pătraşcu Ciogolea, reclame en
1635 au juge saxon de Bistriţa: « Envoyez-nous le diacre
Toader de Feldru, parce qu'il a deja ete a notre service;
maintenant nous prions Votre Grandeur de nous le ceder ...
car nous avons des fils a instruire » 2). Ce diacre est demeure
de longues annees dans la maison de Ciogolea, tres apprecie
pour l'enseignement qu'il donnait aux enfants. A la mort
de dame Sofronie en I 639 il a prononce une belle oraison
funebre en roumain qui est parYenue jusqu'a nous 3).
Les moines et Ies chantres d'eglise allaient et venaient
des Principautes en Transylvanie; au cours de leurs voyages,
ils emportaient avec eux des liYres reiigieux, des vases sacre8,
des vetements sacerdotaux, des icones qu 'ils vendaient aux
1
) Meteş, !vlănăstirile româneşti din Transilvania şi Ungaria, Sibiu, 1936,
pp. CXXVIII-363.
2) lorga-Hurmuzaki, XV, p. 1009, Nr. 1906.
1904.
E. METEŞ: LA VIE MEl'-EE PAR LES ROU1\1AINS DU XVJ-E AU XVJIJ-E s1i::cLE ~89
i} ivieteş, Din istoria artâ religioase române, I, Cluj, 1928, pp. 104-134;
Lup,;a St., Istoria Biserice{ltCâ a Românilor din Bihor, Oradea, 1935, pp. 21-3 r.
) Dern.ils dans Meteş, Pâftori ardeleni în P1indpatefr romine, Arad,
2
1925, p. 191.
a) Meteş, Domni din Principatele român& pribegi în Ardeal în sec. al XVIJ-
la, Cluj, 1935, pp. 3-12.
290 LA TRANSYLVANIE
* * *
Tout le XVII-e siecle est rempli de semblables manifes-
tations qui prouvent le reveil d'une conscience nationale et
montrent que Ies campagnes de Mihai Viteazul n'avaient
point ete vaines, mais qu'elles avaient profondement emu
l'âme des Roumains. On en trouve encore un exemple dans
le plan secret que Vasile Lupu, prince de Moldavie, avait
elabore d'acord avec le Sultan pour la conquete de la Tran-
sylvanie: << Pour la Transylvanie, ecrit-il dans l'une de ses
lettres de janvier 1643, c'est bien facile, car je connais tous les
chemins par ou elle peut ~tre attaquee. Ceux de l\foldavie et
Valachie, je Ies connais bien; d'un câte le Pacha de Timi-
şoara, de l'autre cote Ies Turcs, Ies Tatares, Ies l\1oldaves et
Ies Valaques. Ajoutons qu' en Transylvanie plus du tiers de la
population est composee de Roumains. En leur promettant la
liberte, je les dresserai dans tout le pays, au dehors et au
dedans, et ils ne sauront plus de quel cote se tourner »2).
II est plus que certain que le Metropolite d'Alba-Iulia
Ilie Jorest a eu connaissance de ce plan de conquete, car
* * *
Tout le XVII-e siecle est rempli de semblables rnanifes-
tations qui prouvent le reveil d 'une conscience nationale et
montrent que Ies campagnes de Mihai Viteazul n'avaient
point ete vaines, rnais qu'elles avaient profondement emu
l' âme des Rournains. On en trouve encore un exemple dans
Ie plan secret que Vasile Lupu, prince de Moldavie, avait
elabore d'acord avec le Sultan pour la conquete de la Tran-
sylvanie: << Pour la Transylvanie, ecrit-il dans l'une de ses
lettres de janvier 1643, c'est bien facile, car je connais tous les
chemins par oit elle peut etre attaquee. Ceux de lVIoldavie et
Valachie, je Ies connais bien; d'un câte le Pacha de Timi-
şoara, de l'autre cote Ies Turcs, Ies Tatares, Ies Moldaves et
Ies Valaques. Ajoutons qu'en Transylvanie plus du tiers de la
population est composee de Roumains. En leur promettant la
liberte, je les dresserai dans tout le pays, au dehors et au
dedans, et ils ne sauront plus de quel cote se tourner >> 2).
Il est plus que certain que le Metropolite d'Alba-Iulia
Ilie Jorest a eu connaissance de ce plan de conquete, car
1
) La Revue << Erdelyi 1~1uzeum >>, Cluj, 1913, p. n5.
2
) Torok-magyar dllamokmdnytdr, VII, pp. 158-159, Nr. 108.
tt
LA TRANSYLVANIE
1) Columna lui Traian, Bucureşti, 1872, pp. 62-63, Revista din Iaşi,
1908, Nr. r.
2
) Szil:agyi Alex., Erdely es az eszakeleti hdboru, II, Bud:apest, pp. 465-466.
l. METEŞ: LA VIE MENlE PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E SI~CLE 293
1 ) Kogălniceanu,
Cronicile României, II, Bucureşti, 1872, pp. 28-222.
2
1'v1onumenta Hungariae Historica, XV, pp. 180--181.
)
19*
29+ LA TRANSYLVANIE
* * *
Dans un moment de profond desespoir, lorsque Ies Hon-
grois de Transylvanie ont vu que le pouvoir politique leur
echappait et que l'empereur allemand de Vienne s'installait
resolument a leur place, ils ont pense alors qu'un prince
pacifique et sage comme Constantin Brancovan qui posse-
dait des domaines en Transylvanie et y etait bien connu,
serait le chef energique qu'il leur fallait. Un Grec levantin
fort bien informe et connaisseur averti des combinaisons po-
1itiques de l'epoque, Nicolas de Porta, ecrit vers 1694 ces
quelques lignes inattendues: << Les Transylvains voyaient bien
que le pou'l:oir al!ait ichapper a leur prince Apafi et ils crai-
g11airn t pour leurs libertis, comme cela etait arrive en Hongrie.
Or. i!s n 'aniient pour le remplacer aucun homme d'importance,
a rause surtout des conflits qui divisaient Ies nobles. Aussi au-
raient-ils iti tres heureux de mettre sur le trâne de Transyl-
,:anie, Brancovan, homme de premier plan, prince couronne, avec
un renom de grand politique: il aurait assure a la fois l'inde-
pendance et l' ordre »2).
Quelques dizaines d'annees auparavant, en 1656, le
rretre calviniste transylvain, de Ciavaşul de câmpie, Jean
Korospataki deplorait en ces termes la mort d'un prince
pays roumain, qui l'avait grandement aide a apaiser la
Transylvanie: << Pour grande peine, Mateiu Voevod (Basa-
1
J Tărăk-magyar dllamokmdnytdr, 1872, pp. 229-230, Nr. 158.
") Giurescu-Dobrescu, Documente şi regeste privitoare la Constantin
BrJ11conan11, Bucureşti, 1907, 1907, p. 74.
LA TRANSYLVANIE
1 ) Şincai,
Cronica Românilor, III, Bucureşti, ed. II, 1886, p. 304.
2)Hurmuzaki, Fragmente din istoria Românilor, III, Bucureşti, 1900,
p. 61-62 (traduit par I. flavici).
n. METEŞ: LA VIE MENEE PAR LES ROIJMA[KS DU XVI-E AU XVIII-E s1i::cLE 29()
D'un câte clonc les Hongrois luttent pour garder Ies Rou-
mains dans une veritable servitude, de l'autre l'empereur de
Vienne, voulant les convertir a la religion catholique, leur
promet toutes sortes de privileges qui ne leur seront jamais
accordes, ou dont profiteront quelques personnes seulement.
Quant a la masse du peuple, elle demeurera dans la misere
materielle et morale qu 'elle subit depuis des siecles.
* * *
Apres l'accomplissement officiel de ces actes, ii y avait
desormais rupture entre la solidarite nationale, et Ies cro-
yances religieuses des fils du peuple roumain. De toutes
parts, commencent a affluer Ies protestations et Ies maledic-
tions contre le malheureux eveque uni Atanasie. Les pre-
miers qui s'elevent energiquement contre lui sont Ies dele-
gues de Braşov qui osent meme protester contre la nouvelle
installation, car ils n'ont pour rien au monde l'intention d'a-
bandonner leur foi ancestrale, mais sont comme ils le disent:
<< prets a verser leur sang plutât que de renoncer a la foi de
note 26.
f:. METEŞ: LA VIE MENEE PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E srf::CLE 307
* * *
Les Roumains orthodoxes dont le nombre depassait de
plus en plus celui des autres nations transylvaines, demeurerent
pendant 60 ans sans eveque a la tete de leur eglisc. L'empereur
1) Nilles, Symbolae, etc., I, pp. 386-87.
20
LA TRANSYLVANIE
") Hermann: Das alte und neue Kronstadt, I, Sibiu, 1883, p. 243, note 1.
t. METEŞ: LA VIE MENtE PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E Siîi:CLE 309
20•
310 LA TRANSYLVAN!E
* * *
Les Roumains du Banat apres une epoque de quasi inde-
pendance au XV-e siecle, ont eu a lutter contre Ies calvinistes
et Ies catholiques qui essayaient de Ies convertir a leur doc-
trine. Ils demeurerent un temps inebranlablement atta-
ches a leur croyance et de nombreux nobles avec eux, mais
plusieurs de ceux-ci finirent par subir l'influence des etran-
gers aux postes Ies plus hauts du gouvernement de l'Empire.
Sous l'occupation turque, l'importance des seigneurs rou-
mains a bien diminue. II n'est reste que quelques eveques
a Timisoara et a Vârset et certains d'entre eux etaient serbes
avec al~ntour des pr~t;es et des moines qui venaient de
differents monasteres fondes soit par des Roumains, soit par
des Serbes. Ces derniers en effet arrivaient du Sud du Danube
et se refugiaient de plus en plus sur l'autre rive du fleuve.
Une nombreuse emigration en 1690 avec le metropolite
* **
Apres la mort d'Atanasie, Ies catholiques laisserent la
nouvelle eglise roumaine unie pendant huit ans sans eveque.:
Celle-ci perdit alors beaucoup de son elan de conversion comme
sa confiance en la victorie et en l'aide de ses protecteurs.
On cherche alors comrne chef de cette eglise, un hornrne
savant et profondernent fidele a l'empereur, non plus cornrne
le paune Atanasie, gui Youlait demeurer et orthodoxe et
uni pour ne perdre les benefices d'aucun cote. Apres de lon-
gues diff icultes et force elections, malgre Ies justes protes-
tations des archipretres, l'assernblee catholique, sans aucun
respect des forrnes legales, imposa l'election (1715) d'un
savant catholique d'origine roumaine Ioan Giurgiu de Pataki,
qui avait fait auparavant du proselytisme catholique a Făgăraş,
d'ailleurs sans resultat appreciable. On n'elut au reste Pataki
que parce que l'on croyait arriver par lui a la conversion des
Rournains. L'intention eclate nettement dans la demande
de confirrnation que le Grand Conseil catholique envoyait
au Roi: << Ses qualites nous permettent de croire que nous
arriverons a ce que l'empereur Leopold a pieusernent de-
sire, en realisant cette union sainte, a savoir que ce peuple,
1
) Dragomir, Istoria desrobirii religioase, I, pp. 22-24, Nr. 16-17.
LA TRANSYLVANIE
1
) Dragomir, o. c., p. 178, Nr. u9 (de 1759).
1) \Ieteş, Ldmuriri nouă privitoare la revoluţia lui Horia, Sibiu, 1933, p. 4.
LA TRAKSYLVANTE
1
) Ibid., I, p. 162, Nr. 106 (de 1757).
2
) Dragomir, o. c., I, p. 129, Nr. 80 (de 1754).
LA TRANSYLVANIE
* * *
Pendant que ces persecutions aussi barbares qu'inouies
se dechaînerent sur le peuple roumain de Transylvanie, deux
eveques se trouvaient a la tete de l'eglise uniate: Inochentie
M. MicuKlein et Petru Pavel Aaron. 11 faut Ies placer tous
deux au premier plan: le premier pour son activite dans la
1) Dragomir, o. c., I, pp. 138-39, Nr. 85.
2
Ib-id., I, p. r44, Nr. 89.
)
3) Ioanovici D., dans la revue Legea românească, II, Oradea, 1922, Nr. 12,
pp. 5-7.
4
) Dragomir, o. c., II, pp. 47-50, 307--9.
5
) Ibid., I, pp. 122, 27, 197, 207, 217-23; II, pp. 207-14.
2. METEŞ: LA VIE MENEE PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E SISCLE JI()
1
Bunea, Episcopul Klein, pp. 43-44.
)
2)Hurmuzaki, XV, p. 1649, Nr. 3062; cf. Iorga, Istoria Românilor din
Ardeal. I, Bucureşti, 1915, pp. 387-89.
E. METEŞ: LA VIE MENEE PAR LES ROUMAr:,.;s DU XVI-E AU XVIII-E SIC:CLE 321
L ' eyeque
'
A Kl ern
. n 'est pas d avantage rnenage
' ' d ans 1es re-
~· roches faits a sa hardiesse. II n'est <mi homme politique,.
:· i homme d'etat, ni juriste, ni meme capable de s'exprimer
rrectement en hongrois. On ne saurait admettre dans le
_,)u...-crnement un eveque representant 1es Roumams,
' A ' . car ces
. · :2 bnnds dissernines parrni Ies autres habitants du pays n'ont
322 LA TRANSYLVANIE
21
324 LA TRANSYLVANIE
21•
326 LA TRAKSYLVANIE
* * *
L'eglise unie a ete privee de son eveque pendant IO ans;
elle fut conduite durant cette periode par le vicaire Nicolas
Pop de Balomir - qui passa plus tard en Valachie - et par
Petru Aaron, qui, aide par Ies jesuites, travaillait en secret
.a ce que son chef Klein, tant attendu par ses ouailles, ne
revienne plus. En 1754, Aaron fut sacre eveque et installe
a Blaj. C'etait un moine pieux, dur aux autres, comme a
lui-meme. Il fonda le monastere de l'Annonciation et celui
de la Sainte-Trinite. Il se montra ferme dans ses relations
difficiles avec Ies moines savants gui ne voulaient pas se
soumettre a lui en tout et pour tout. Les ecoles de Blaj, fon-
dees par lui, jouerent plus tard un role important dans la
vie du peuple roumain de Transylvanie et de nombreux in-
tellectuels y ont fait leurs etudes. Catholique convaincu, Aaron
cherchait par tous les moyens a augmenter le nombre de
ses fideles et fit souvent appel dans ce but a la force brutale
que lui pretait PEtat. Cette attitude hostile amena un grave
conflit avec l'eglise orthodoxe, conflit qui aboutit a la revo-
lution la plus importante des Roumains de Transylvanie,
celle de 1759-1761, conduite par le moine Sofronie, du
village de Cioara pres d'Alba-Iulia.
1
) Dragomir, o. c., I, p. 199, Nr. 132 annexe (d'apres le pretre calviniste
Petre Bod).
2 ) lbid., I, p. 209, Nr. 138 a l'annexe.
LA TRANSYLVANIE
1
) Bunea, Petru Paul Aron et D. Novacovici, Blaj, 1902, pp. 452-453.
2
) Dragomir, o. c., II, p. 220, note r.
3
) Ibid., II, p. 364, no. 5 r.
t. METEŞ: LA VIE MENf:E PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E SitCLE 329
* **
Les gouvernants autrichiens et hongrois pensaient que
grâce a la terreur dechaînee par le general Buccow, Ies or-
thodoxes qui avaient largement participe a la revolution de
Sofronie etaient rentres dans l'ordre, et qu'une ere de pro-
gres pouvait maintenant commencer pour l'union catholique.
S"fronie et::1it passe cn Yalachie; pour le recompenser de
s:~ ~~:~~ :-:3 ? -1'~1~ L1 dtfense et l'affermissement de l'eglise
1 1
I
33° LA TR1'NSYLVANIE
pp. 72-i3.
E. METEŞ: LA VIE MENf:E PAR LFS ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E SIECLE 333
* * *
On peut se rendre compte par tout ce qui precede, des
innombrables luttes que Ies Roumains ont eues a soutenir
pour pouvoir garder leur foi et leur nationalite, et des per-
secutions qu'ils ont endurees de la part de leurs maîtres hon-
grois et saxons, au cours de ces trois siecles. Quand ces souf-
frances devenaient insupportables, Ies Roumains tentaient
1
) Ureche, Istoria Românilor, III, pp. 230-231.
334 LA TRA;s;SYLVANIE
l\tialgre Ies malheurs qui se sont abattus sur eux, Ies Rou-
mains de Transylvanie, population autochtone du pays, ont
reussi grâce a leur antique civilisation a donner aux nou-
veaux venus favorises par le sort - Hongrois, Secules et
Saxons - un si grand nombre d'elements de culture de pre-
mier ordre, que Ies representants eux-memes des nations
privilegiees sont obliges de le reconnaître dans leurs travaux
scientifiques.
Les Secules ont subi l'influence des Roumains dans l'or-
ganisation de leurs cours de justice, dans leur favon de
s'habiller, dans l'art de la menuiserie et celui du tissage,
comme dans Ia construction de leurs demeures, dont la maison
a balcon exterieur s'eleve parmi Ies fleurs, au milieu d'une
cour entouree d'une balustrade ou s'ouvre la porte cochere
ornee de motifs en bois sculpte. Ils tiennent encore des Rou-
mains certaines de leurs coutumes, Ies themes de leurs bal-
lades, leurs danses 1 ) et meme une bonne partie du sang qui
coule dans leurs veines, en raison de la denationalisation des
Roumains au milieu desquels ils se sont installes autrefois 2).
1921. Vuia, Dacoromania, II, Cluj, 1922, et Jorga, Bulletin de /'Institut pour
l'etude de /'Europe Sud-On'entale, Bucureşti, 1923, pp. 19-23; Opreanu,
Ţinutul Sdcuilor, Cluj, 1927, p. 174 şi Toponimia din ţinutul Sdcuilor, în
Lucrările inst. de geografie al Universităţii din Cluj, II, 1926, p. 153-194.
E. METEŞ: LA VIE MENEE PAR LES ROUMAINS DU XVI-E AU XVIII-E Sll::CLE JJ'.i
I
336 LA TRANSYLVANIE
1
) Jancso B., Erdely es a nagyromdn aszpiracziok, Budapest, 1918, p. 71.
LES ROUMAINS DE TRANSYLVANIE
 LA VEILLE DU MOUVElVIENT DE
RESURRECTION NATIONALE
par SILVIU DRAGOMIR
Membre de !'Academie Roumaine
Professeur a l'Universite de Cluj
I
Le peuple roumain de Transylvanie et de Hongrie jusqu' en I848. Le ter-
ritoire des trois nations et leur origine ethnique. L'ensemble des privileges de la
classe dominante. Les confins militaires de la Transylvanie. Les comitats
hongrois et leur population. Les confins militaires du Banat. Les regions soi-
disant annexees. La majorite indiscutable de la papulation roumaine. Le caractere
ethnique du territoire de la Transyl-vanie et ses modifications successives au cours
du XT'!I-e ft _\TI!I-e sihh,. Les dornrnents ne constatent aucune infiltration
d',,u d,:',1 Ca;;a:hu L ',uput etlznographique du Banat et des autres provinces
_"r',.:i:r ·:•,;s d:,r,,•:t lu d,11nination turque. Les recensements du gouverne-
-:.c-:: .:~:,;.::;;.;r. ct Ia preponderance de /'element roumain dans le Banat. La
•.i-:.:< ,,...,_;·~Tlte rtcormue dans Ies comitats d'Arad, de Bihor et de Satu-Mare.
u .-u.ptriorite numerique des Roumains, facteur important, qui a contribui a
.. r:,fier en eux leur particularisme ethnique.
l
LA TRANSYLVANIE
22
I
LA TRANSYLVANIE
I
LA TRANSYLVANIE
BIBLIOGRAPHIE
II
Regime politique ai quel etaient soumis Ies Roumains. Situation du ser/ rou-
main: dijference de traitement en Hongrie et en Transylvanie. Les serfs et ceux
designes sous le nom d'«inquilins» dans ies diffirentes parties de la Hongrie. Les
,eformes accomplies en vue d' ameliorer leur situation. La situation des serfs plus
dure en Transylvanie. Inexistence de regles juridiques. La conscription des annees
I8I9-z820. La loi << urbariale >> de z846/47. Revolte et craintes des patriotes
hongrois de Transylvanie. Debats sur l'abolition du servage. La masse prepon-
derante des serfs de Transylvanie etait composee de Roumains. Hetenyi et l-Jles-
seleny expliquent pourquoi ies reformes sont neannzoins necessaires. Impressions
p,oduites par ces discussions sur ies Roumains de l'epoque.
Pour quelle raison, cette masse considerable de paysans
roumains donnait-elle, cependant, l'impression de ne pas
s'etre encore eveillee au sentiment de sa nationalite, au
point de ne pas meme avoir un programrne a presenter pour
Ia revendication de ses droits.
C'est en premier lieu, a coup sur, a cause du regime poli-
tique, auquel elle etait soumise. La constitution feodale de
I'epoque, devenue anachronique au cours des siecles, mais
maintenue avec un soin jaloux par ceux a qui elle profitait,
avait cree, en effet, un systeme rigoureusement parfait d'op-
pression et de spoliation, pratique par Ies nations coalisees
de Tnmsylvanie et par la classe dominante du Royaume de
Hongrie. Loin d'etre reconnus comrne <<nation >>, Ies Roumains
etaie:nt depouilles de tous leurs droits et confines dans la
classe des <<iobagi>>, serfs soumis aux << seigneurs >>, a peu
pres tous d'origine hongroise. Le tableau que nous essaierons
de tracer ici de la situation du serf roumain dans la premiere
S. DRAGOMIR: LES ROUMAINS A LA VEILLE DE LA Rf:SURRECTION NATIONALE 347
I
352 LA TRANSYLVANIE
l
354 LA T:RANSYLVANIE
III
Les paysans libres du «fundus regius. ,> Abolition des droits qu' ils avaient eus.
Les villages roumains du domaine royal. Les consequences des proces avec les
Saxons. Les memoires adresses a la Diete par les eveques roumains. Les nobles
roumains de Transylvanie. Leur nombre et leur situation. Leur râle dans la vie
roumaine. La situation des Roumains aux con/ins militaires.
Bibliographie:
Contributions historiqttes sur le passe des Roumains du domaine royal,
Sibiu, 1913.
Teodor V. Păcăţean, Le livre d'or. Sibiu, 1904.
Puşcariu I, Donnees historiques concernant ies familles nobles roumaines.
Sibiu, 189:2-1895.
rv
Les Roumaim et !'idee de liberte nationale. Les consequences de la situation
materielle miserable. Les ecoles roumaines de cette epoque. Le clerge fut le pre-
mier defenseur de !'idee nationale. L'unique journal fonde en r838. Le processus
de la formation politique des Roumains de Transylvanie au XVIII-e siecle:
l'union de l'eglise orthodoxe a·vec Rome, l'action de l'eveque Innocent ilficu.
Le memorandum de la nation roumaine de r79r. L' attitude equivoque de la
Cour et l' opposition de la classe dirigeante hongroise.
BIBLIOG RAPHIE
V
L'opinion du comte Etienne Szichenyi sur Ies Roumains, I834. Les aspects
reels que decouvre son intuition prophetique. Le <, devenir >> national des Rou-
mains etait des lors precise. La replique du professeur Ioan Russu. Pourquoi le
nationalisme roumain ne pouvait-il pas se mamJester? Les lois de magyarisation
et Ies protestations des Roumains. Le requisitoire de Simion Barnuţiu contre la
politique de magyarisation. Les Roumains et << /' esprit du temps >>. Le mouve-
ment revolutionnaire de I8.ţ8 a un caractere national. La spontaneite de l'ac-
tion liberatrice des Rournains. La principale revendication: la libert! nationale.
L'importance de l'Assemblee du IS Mai z8.ţ8. Les points principaux du pro-
grame national. L'ine<vitable conflit avec l'impirialisme hongrois. Ce conflit
reste insoluble jusqu' au traite de Trianon.
I
LES ROUMAINS DE TRANSYLVANIE DANS LA
REVOLUTION DE 1848---1849
1
) Dr. C. Cw;1 a /est pregătit 3-r5 J1aiu r848. Blaj, 1925.
2
) Bogdan Duică of>. cil. p. 75-,:7.
I. MOGA: LUTTES Df:S F.OUMAil\S DZ TRANSYLVANIE 385
25*
LA TRANSYLVANIE
1) G. Bogdan Duică, op. cit., 110-n6; Gh. Bariţiu, op. cit., p. 24.7-249.
2
I. Lupaş, op. cit., p. 70.
)
3 ) Gh. Bariţiu, op. cit., p. 281 squ.; S. Dragomir, Un precursor al uni-
II
LUTTES POLITIQUES DES ROUMAINS DE TRAN-
SYLVANIE PENDANT LES ANNEES DE LA REPRISE
ABSOLUTISTE ET A L'EPOQUE DES TENTATIVES
CONSTITUTIONNELLES
2G
LA TRANSYLVANIE
1' etat roumain actuel agitait l'esprit de beaucoup de jeunes intellcctuels rou-
mains qui avaient participe a la revolution de Transylvanie ou bien a celle
de Valachie dans Ies annees 1848-1849; S. Dragomir, Un procursor al uni-
tăţii naţionale, Profesorul ardelean Constantin Romanul-Vivu (Un precurseur
de l'unite nationale, le professeur transylvanien Constantin Romanul-Vivu).
Bucureşti, 1929, pp. 19--20. Les hongrois et Ies saxons se hâterent de de-
noncer aux autorites imperiales ces perilleux agitateurs (Bariţiu, o. c., p. 581
sqq). Ioan Maiorescu proposa en 1848 au president du parlement de Franc-
fort l'union de la Bucovine, de la Moldavie et de la Transylvanie en un ro-
yaume: << La Roumanie ayant a sa tete un princce autrichien, sous la suze-
rainete de l'Allemagne >> ( Anul I848 în Principatele Române (L'annee 1848
dans Ies principautes roumaines), IV, pp. 358-359).
2 ) I. Mateiu, Problema unităţii religioase a Românilor în revoluţia dela
26*
LA TRANSYLVANIE
1
l I. Lupaş, Mitropolitul Andrei Şaguna (Le metropolite Andre Şaguna).
'- :t!. IC)II, pp. 185-192.
:'IItstn :VI., o. c., p. 83.
LA TRANSYLVANIE
T. Y. Păcăţeanu, Cartea de aur (Le livre d'or), vol. II, pp. 199-208.
410 LA TRANSYLVANIE
1
) Idem, II, pp. 729-730.
2) T. V. Păcăţeanu, o. c., II, pp. 736-779.
3) I. Lupaş, o. c., pp. 210-212.
4) T. V. Păcăţeanu, o. c., vol. III, pp. 4-5.
I. MOGA: LUTTES DES ROUMAINS DE TRANSYLVAN!E 415
Sze kfii Gyula, Hdrom nemzedek. Egy hanyatlo kor târdenete. Budapest,
· EJ. II), p. 297.
; Hnman-Szekfi.i, Magyar Tortenet, VII, p. 289.
27•
LA TRANSYLVANIE
III
LES ROUMAINS ET LA POLITIQUE DES GOUVER-
NEMENTS MAGYARS A L'EPOQUE
DU DUALISME
') T. V. Păcăţeanu, Cartea de aur sau luptele politice ale Românilor sub
,>.r•):ma Ungariei (Le livre d'or ou les luttes politiques des Roumains qui
~.: 5ous la couronne de Hongrie), vol. IV, Sibiu, 1906, p. 44r.
voL IV, p. 790 sqq.
LA TRANSYLVANIE
/,, utigen Ungarn (Le baron Joseph Ei:itvi:is et la politique des nationalites
iJns la Hongrie d'aujourd'hui.) << Nation und Staat >>, Wien, September, 1936,
t -;5o.
LA TRANSYLVANIE
: :zp.
43° LA TRANSYLVANJE
•:~ ::- :,: ",·-;/ 'annihiifr dans l'âme des minoritaires leur foi
oz 1·,:-z:c,w· (t pasuader que l'Etat, loin d'assurer leur bon-
heur, ne pouvait etre pour eux qu'un oppresseur 2).
Bien entendu l 'avertissement donne par Ies Rournains, ne
n:odifia en rien le programme des cabinets rnagyars. Ceux-ci
continuerent avec la meme âprete, leur reuvre, selon l'aveu du
premier ministre Tisza Kalman, d'ecrasement des nationalites 3) •
..\ussi, le gouvernement, considerant que Ies Roumains
cn depit de la contrainte de la loi electorale dans certains
districts mixtes de Transylvanie, pouvaient encore consti-
ruer ur:e force politique redoutable, Ies condamna, en sup-
priuar:t Ies colleges roumains, a une minorite perpetuelle.
1) R. W. Seton-Watson, o. c., p. 450 sqq.
·, T. V. Păcăţeanu, o. c., V, p. 731.
" Idem, o, c., V, p. 916.
434 LA TRANSYLVANIE
1
) T. V. Păcăţeanu, o. c., VI, pp. 772-773.
2) Idem, o. c., VI, p. 813; Cf. aus~i I. Lupaş, Contele Ştefan Szechenyi
şi politica de maghiarizare (Le comte Etienne Szeechnyi et la politique de
rr.a:Zyarisation). Sibiu, 1910, p. 27 sqq.
a) Gh. Sima (Onisifor Ghibu), Şcoala românească din Transilvania şi
Cngaria (L'ecole roumaine de Transylvanie et de Hongrie). Bucureşti, 1915,
::'. 21.
. i l Kemeny Gabor, A nemzetisegi kerdes Magyarorszdgon I867-tiil I9I4-ig
28
LA TRANSYLVANIE
28*
438 LA TRANSYLVANIE
de Hongrie. C'est dans ce sens que vont lutter Ies << tribu-
nistes >> pendant huit ans, jusqu'a victoire complete.
L'apparition de la << Tribuna >>, qui apportait dans la
presse roumaine, des Ies premiers numeros, un ton des plus
vifs et agressivement nationaliste, dechaîna la fureur de la
presse hongroise. II y eut des bagarres entre etudiants rou-
mains et hongrois de Cluj, et durant plusieurs jours la ca-
pitale de la Transylvanie connut d'hostiles manifestations et
retentit de chants injurieux a l'adresse des Roumains. La so-
ciete <<Iulia>> qui groupait Ies etudiants roumains fut dissoute,
et le professeur universitaire Gregoire Silasi dut quitter sa
chaire, accuse qu'il etait d'avoir donne aux etudiants des
conseils d'irredentisme en tenant son cours en roumain, ce
qui etait tenu pour << illegal >> 1 ).
Cette fievre d'intolerance avait gagne aussi bien le gou-
vernement que l'opinion publique elle-meme, dont l'im-
patience a assimiler tous ceux qui n'etaient pas de sang
hongrois ne connaissait plus de bornes. De ce dangereux
etat d'esprit devait sortir en aout 1885 << La societe transyl-
vaine de culture magyare >> (Emke), }'arme la plus redoutable
employee contre Ies Roumains. Elle se proposait d'appliquer
le principe enonce en 1886 par le comte Andrassy en plein
Parlement, a savoir que << la langue magyare n 'est pas seule-
ment dans cet Etat langue officielle, mais aussi l'instrument
d'unite culturelle ou doivent se fondre tous les citoyens de Hon-
grie, s'ils entendent placer sur des bases solides leur nation
politique » 2). La magyarisation des nationalites <levint de la
sorte un programrne avoue de gouvernement. La chambre,
dans son ensemble, l'avait fait sien, et quand le depute li-
beral Louis Mocsary eut le courage d 'elever une protestat ion en
faveur des droits meconnus des nationalites 3), ses idees pa-
rurent a tel point << pestilentielles » qu'un depute proposa de
faire ouvrir Ies fenetres 4 ).
1 ) L Lupaş, Profesarul Grigore Silasi (Le professeur Gregoire Silasi),
Română Mem. Sect. Ist., Seria III, Tom. XVIII, Mem. 9). Bu-
..\c2.demia
~ .:~uti. 1937, pp. 8-II.
Idem, o. c., pp. 12-13.
· Idem, o. c., p. 14 sqq.
3
442 LA TRANSYLVANIE
Races >> paru dans << La Justice >> du ro mai 1894 1). La presse
allemande elle-meme, attachee cependant aux interets de la
monarchie dualiste, prit la defense des condamnes 2).
D'importantes personnalites politiques anglaises soutin-
rent la cause des Roumains de Transylvanie 3) ; des meetings
eurent lieu en leur faveur a l'Universite d'Oxford 4) comme
a celle de Paris 0). La sentence de la Cour d'Assises de Cluj
fut l'objet de plusieurs interpellations a la chambre italienne,
et fut vivement commentee dans la presse romaine 6 ). I1 fot
meme publie un << Recueil >> rassemblant l'hommage de nom-
breuses personnalites du monde intellectuel frarn;ais et ita-
lien a la cause roumaine et aux condamnes de Cluj 7). L'at-
mosphere europeenne <levint a ce point hostile a !'intole-
rante politique hongroise que la Conference Interparlemen-
taire de La Haye (Aout 1894) rejeta l'invitation qui lui etait
faite par le gouvernement magyar de tenir sa prochaine
session a Budapest. Le president de la conference repre-
scnta que la Conference ne pouvait decemment avoir lieu
dans la capitale d'un pays ou Ies mandataires de tout un
peuple etaient jetes en prison 8).
_\Iais, c'est naturellement en Roumanie que la sentence
2" ..:.:: i,:- ,, _~:~ h rhs YÎve 2szitatiun. On y tint dans 24 villes
_ __ · - :~ :-, -:t:- tcninn tt de nombreux telegrammes
- ~-.-.: ::-___ rtssc::s aux condamnes. L'Academie
:- _.:.. ~ ~ _ :: ::: - · :--· e:-:,t tint a fletrir la politique du gouverne-
-..::--- ;:
5 ) Idem, p. 161.
6
) Idem, o. c., pp. 170-172.
7
) Idem, o. c., p. 163 sqq.
8 ) Idem, o. c., pp. w5-w6.
1 ) <<
II etait en effet de la meme race que ces hommes d'eglise du Moyen
qui dominaient la mediocrite et I'ignorance de leur epoque; ses services
a cause nationale roumaine ne furent pas moins precieux que cţux a la
c;mse yougoslave de son grand contemporain, l'eveque Strossmayer >> (R. "\V.
Scton-"\Yatson, o. c., p. 440).
29
LA DESAGREGATION DE LA MONARCHIE
AusTRo-HoNGR01sE ET LA LIBERAficY~r
----•r-,~,"'°-•r•15E=tx"·TRÂl'fSYLVANIE •
par J. LUPAŞ
Professeur ă l'Universite de Cluj.
Membre de I' Academie Roumaine.
Herrschaft des Hauses Habsburg, dans Ia revue (( Archiv des Vereins fiir
Siebenbiirgische Landeskunde >>, 1896, p. 408: <• Seit Ferdinand stand die
Erwerbung Siebenbiirgens (Transylvania) auf dem Programm der Habs-
burgischen Herrscher; das Streben, den Plan zu verwirklichen, wurde seither
in der Politik des Hauses Habsburg traditionnell fortgepflanzt >>.
454 LA TRANSYLVANIE
lciczy Lajos, Apafi Mihâly udvara (La Cour de .Michel Apafi), dans Ia
revue (( Szazadok >>, 1878, p. 472.
J. LUPAŞ: LA D11:SAGR~GATION DE LA MONARCHIE AUSTRO-HONGROISE 455
fants avant son execution. Elle commence ainsi: « Ich bin eben zum Tode
\·erurteilt worden und iiber drei Stunden soll das Urteil an mir vollzogen
werden. W enn mich etwas schmerzt, so ist es der Gedanke an euch, die ihr
ohne :Mutter seid und nun auch den Vater verliert. Ich kann aber dieser Macht,
clie mich zur Schlachtbank fiihrt, keinen Widerstand leisten, sondern ergebe
mich in mein Schicksal, wie in einen Ratschluss Gottes, bei dem auch meine
Haare gezahlt sind ».
1 ) Yictor Bibi, Der Zerfall Oesterreichs ,· Kaiser Franz urni sein Erhe, Vienne,
::~:li:1, 1 93 2 , P· 337•
LA TRANSYLVANIE
•,-iei~o?teTlffl[~;!7r~ţ~;ţJ~~;J;~'!ii~~~i;I:e1;.•fr%e::~:
0
1)cf. Jan Opocensky, Der Unterga.,ig Otsterreichs und die Entstehung des
tschechoslovakischen Staates, P_r;._gue, 1928, p. 152 et Kamil Krofta, Geschichte
der Tschechoslovakei, ]?erlin, 1932, pp. 140-141.
J. LUPAŞ: LA Dll:SAGR~GATION DE LA MONARCHIE AUSTRO-HONGROISE 461
* * *
L'unite de la Roumanie ri'est l'oeuvre ni d'un homme,
ni d\Îne·p-r.ovinc·e, ~(d'~ne ge~erntion .. Elle est le resultat des
luttes soutenues pendant ·des siecles par Ies meilleurs des
· fi~.-cl~ J?.ţ!-!pJe roumain. Notre unite nationale a_~tf c:i,n1entee
. non seulemen,t. par le sang de nos soldats, mais encore par
fes ·s<mffrance,s ges intellectuels et des ecrivains qui, depuis
le XV-e siecle, ont endure pour leurs idees la prison et la
deportation. Ils ont ·ete Ies· promoteurs des mouvements et
des ltittes qui ont enfin abouti a cette unite tant revee ..
Les instructions pastorales des eveques, Ies exhortations
des chroniqueurs et des historiens, Ies vers des poetes, Ies
'sermons des pretres, Ies articles des journalistes qui firent
1) Cf. I. Lupaş, Lecturi din Izvoarele Istoriei Române (Lectures des sources
de l'histoire roumaine), Cluj, 1928, p. 287,
J. LUPAŞ: LA D11:SAGRl?GATION DE LA MONARCHIE AUST,tO-HONGROISB 467
~
i.l\ ~ s_es filles et ~C>}:I!.!!te.sitoy_en,ş _de ..cet Etat. Ils prient Dieu de
i I conâuire)1.' bonne fin cet acte lourd de responsabilites que le
l !peuple saxon. s 'est'. seriti oblige de faire et de l 'accompagner
l4_ţ sa benediction. 1\1:eqiaş,Jţ.JLi.aJiv..ier UJ19 »1 ).
' Voici d'autre part dans quels termes l'ecrivain ~~xon
D. W. Ş_ţr:112!-i:ii:n, de Braşov, apprecie le changement sur-
venu, dans un artîcle intitule: << W as hat unser Volk durch
den W eltkrieg gewonnen? << (Qu'a gagne notre peuple par
fo gu.erre mondiale?). << Sous le rapport politique, nous, Ies
Saxons, nous avons tire un grancl profit .de la guerre µicm-
diale, nous avons ete reconnus a nouveau c.QlJltnţ „p~uple.
Cela signifie que nous avons. regagne ce que nous avions
perdu deux generations aµparavant, lqrsque l'Etat hongrois
11_v-ait declare ne plus reconnaitre un peuple saxon, mais
_uniquement des cîtoyens hongrois de langue allemande. Nous
sommes a nouveau reconnus comme peuple. On ne saurait
souligner assez, l'immense importance de ce JaitJ> 2).
De meme, Ies Souabes du Banat, assembles Timişoara a
ţ le .!.~ ?C>.Î!L!9}.9, solliciterent l'annexion .9-~y.J;}anţ1La J~J!?u-
manie, et ils se declaraient convaincus que, sous l'egide de cet
"Etat, ils pourraient manifester librement leur caractere na-
tion:: l ct parkr leur langue maternelle.
realisee la desagregation de la J\fonarchie
; ainsi s'accomplit la liberation de la Tran-
30
LA TRANSYLVANIE
30•
470 LA TRANSYLVANIE
DIVISION DU SUJET
<, Anuarul Institutului de istorie naţională i>. VI. Cluj, 1936, p. 25.
3 ) Tr. Popa: 1vlonografia oraşului Târgu-1vlureş. Târgu-Mureş, 1932, pp.
26--81. A Dej Ie meme ordre est donne d'expulser Ies Roumains de la ville,
de Ies empecher de s'y etablir et d'y construire des eglises. Voir: G. Mânzat:
Monografia orafUlui Dej. Bistriţa, 1926, pp. 53-62.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE 473
de Munte, x931.
2 ) V. Vătăşianu: Vechile biserici de piatră româneşti din judeţul Hunedoara.
1) J. :\' emethy dans la revue (( Archaeol6giai Ertesito )), XL, II, p. 236.
Budapest, 1928.
Et. Lupşa: Istoria bisericească a Românilor bihoreni. Oradea-Mare, 1935,
p. 6r.
C. Petranu: Influence de l' art populaire des Roumains. Bucarest, 1936 p. 6.
2) M. Popovici: Un 11echiu monument istoric dispărut. Beiuş, 1934.
81
I
LA TRANSYLVANIE
a) Description 1)
31•
I
LA TRANSYLVANIE
b) V aleur artistique 1)
l
LA TRANSYLVANIE
.. :~,. 1S9+, 12 Xov. <, Akad. Ert. >>, 1895, pp. 34-35.
· J Szendrei: op. cit., p. 83.
Pcc:,"crnu; Ies deux ouvrages deja cites, de 1934 et 1936.
I
LA TRANSYLVANIE
c) Leur anciennete
Heidnisches und Christliches um das Jahr rooo, Vienne, 1926. Idem: Altslavische
Kunst. Augsbourg, 1929.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVAKIE 493
I
494 LA TRANS'YLVANIE
I
LA TRANSYLVANIE
1 ) ~-
Iorga: Art et litterature des Roumains. Paris, 1929, p. 6.
K. Hielscher: Rumănien. Leipzig, 1933, p. XXVII. I. Balogh: op. cit., p. 98.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE 497
LA PEINTURE RELIGIEUSE
a) Jconographie
L'effet quc produit l'interieur d'une eglise roumaine, est
fonde d'abord sur la peinture murale. La regie generale etait
de decorer de peintures, qui la recouvraient comme un tapis,
toute la surface interieure de l'eglise: Ies murs, la voute,
!'iconostase, et cela aussi bien dans Ies eglises de ma9on-
nerie que dans celles de bois. Nous avons ainsi un grand
nombre d'eglises entierement peintes, mais toutes ne le sont
pas. Les paroisses pauvrcs ne pouvaient se permettre ce luxe
et devaien1- se contenter le plus souvent de recouvrir de
peintures tout ou partie de !'iconostase, ou bien encore de
placer sur Ies murs des icones ou des xylographies. Certaines
eglises etaient peintes de sccnes et de figures, non seulement
a l'interieur, mais encore a l'exterieur, comme le sont par
exemple Ies eglises de ma9onnerie de Prislop, de Porceşti,
d'Ocna-Sibiului, de Săliste, de Răsin:1ri et de Sâmbăta-de
Sus, ou parmi Ies eglises de bois, ceiles de Bale ou de Brâglez
dont Ies murs exterieurs sont presque enticrement peints.
D:ms Ies eglises de bois, Ia peinture n'est pas toujours posee
directement sur Ies planches, aux joints, elle est appliquee
sur des ban des de toile de lin. Les scenes sont disposees
d'apres l _cgraphie byzantino-roumaine, que le peintre
coi:n:1iss2it de h, rncmc fa9on qu'il avait acquis les regles
techniques de son art, c'est a <lire en partie par tradition et
par experience propre, en partie par Ies livres de peinture
(<i erminii>> = guides de peinture) en usage dans Ies pays de
culture byzantine. Dans Jes principautes roemaines il en
circulait surtout qui etaient tcrits en grec et en slavon, mais
il existait aussi des trnduction'> roumaincs. L' Academie rou-
maine ne possede pas moins de 6 livres roumains sur la
peinture. Un des plus anciens remonte a la seconde moitie
du XVIII-eme s. Le plus ancien de tous a ete decouvert
\L Iorga. II est date de 1740 et contient des illustra-
,:cr,~ sans texte 1 ). Les peintres Ioan Nitsa et David de
'l \. Grecu: Versiunile româneşti ale erminiilor,<< Codrul Cosminului li, 1924.
LA TRANSYLVANIE
1
) Et. Meteş: Zugravii bisericilor române. Cluj, 1929, pp. 21-23.
2
) Et. Groh: dans<< Magyar Iparmliveszet ~. 1915.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE 499
32
500 LA TRANSYLVANIE
32*
LA TRANSYLVANIE
l
s 0♦ LA TRANSYLVANIE
1)L. Szâdeczky dans «Erdelyi M{1zeum i., XIV, p. 308. Cluj, r897.
") M. Popovici: op. cit., p. 2r.
8) J. Nemethy et St. Lupşa: op. cit.
4 ) Tr. Popa dans« Societatea de mâine», III, p. 62. Cluj, r926.
5 ) E. Minea dans le << Bulet. Corn. Ist.>>, III, 143, 1910.
6 ) I. Moga dans « Anuarul Corn. Mon. Ist. Transilv. ~. Cluj, 1932, pp.
iJ'.4()-160.
7) S. Dragomir dans<< Anuarul Inst. de Ist. nat.>>, II, pp. 13-70. Cluj, 1924.
8 ) A. Mureşan dans << Anuarul Instit. de Ist. nat.», IV, p. 196. Cluj, 1929.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE 505
d) Les lcones
I .\Ieteş: op. cit., pp. +i8-30, << Mănăstirile româneşti>>, pp. 84-96.
1 Bibliographie chez J. Forster: op. cit., p. 102. V. Drăghiceanu dans
. 3 .. '. Comm. Mon. Ist.», XIX, pp. 88, 1926. N. Iorga: Les Arts mineurs en
· ·..,,,; Bucarest, I, 1934, II, 1936, pp. 12-13. Meteş o. c.
:.·. Lacca dans << Gazeta Transilvaniei», Nr. de Noel, 1915.
; :=-: Eiefterc,cu: L,:;curi ardelene. Bucarest, 1934, p. 104, cite par Meteş:
• . . ?: +33-+3+·
506 LA TRANSYLVA:KIE
') Et. Berkeszi dans <( Tort. es Reg. Ert. ». Timişoara, 1916, p. 53.
5 ) N. Iorga: Communication au Congres d'histoire del'art en 1920 et L'art
e) Les Peintres
Les fresques et Ies icones Ies plus anciennes ont df1 etre
executees par des maîtres etrangers appcles des Baikans ou
d'Italie, mais de bonne heure l'on peut observer une note
locale dans le departement d'Hunedoara et dans la region
du Zărand. II y avait des peintres parmi Ies pretres, Ies
moines, Ies chantres et Ies paysans. Mais ii y eut aussi des
peintres de metier qui se nommaient << zugravi >>; ils etaient
pour la p!upart ambulants, parcouraient Ies provinces, deco-
raient Ies eglises et vendaient des icones dans Ies foires. Les
<, Zugravi >> transylvains ont appris leur metier, soit dans Ies
monasteres des principautes roumaines, soit a l'ecole des
maîtres moldaves ou valaques qui etaient venus en Tran-
sylvanie. Chaque maître avait ses apprentis. Un de ces pein-
tres ambulants fut Vasile Sturze qui, venu de Moldavie,
parcourut Ies departements d'Hunedoara, du Someş, d'Arad
et le Banat. Iorga 1 ), Bârlea 2), lVIeteş 3), ont reuni Ies inscrip-
tions des eglises ou sont mentionnes Ies <<Zugravi>>. Jusqu'â
nous connaissons Ies noms de 200 maîtres environ.
plus grand nombre appartient aux XVlII-e et XIX-e s.;
'.:::::: rnaîtres venus des principautes y figurent en nombre
) Premier alinea base sur Ies publications Meteş, pp. 171-172, 405.
4
pp. 9-10 «in dem plumpen und geistlosen Geschmack >> << eine grosse Aehnlich-
keit und Gleichfi:irmigkeit >>, « eine plumpe Einfalt und ein knechtischer
Geist >>.
Fr. Ku)er: Handbuch der Kunstgeschichte II. Aufl. Stuttgart, 1848, pp.
401-402 << unter ihnen finden sich somit nur sehr wenige, in denen noch
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIK DE TRANSYLVANIE 5r5
e·~ .,;·---· 0
--·--- athmet ,>.<<Bei weitem die meisten der by-
:-=.:-,t::,:~::t:i Ta:eL;emâde gewăhren aber Nichts, als die traurige Darlegung
::.::-.::, :.;:,tc:1tisch gebundenen Geistes r,. <• Auf <las Innere aber hat dies nie eine
·. ': .: ,: .. :-. 2 ausgetibt ,>. Die \ Vandmalerei. . . eine ungeheuere Menge von
:.:-;·::-~:--,gen welche indess als vollkommen gedankenlose Wiederholungen
- c • ~.:- ='::! Yon rituell gewordenen Motiven und Kompositionen hier keine
33
516 LA TRANSYLVANIE
33•
s18 LA TRANSYLVANIE
plus notoires de Budapest. Constantin Georgescu 1 ) est le fils d'un juge com-
munal de Poiana Sibiului. II est ne en 1843, a etudie dans l'atelier du
peintre Tătărăscu et a vecu surtout dans l'Ancien Royaume. En Transyl-
vanie ii a execute Ies peintures de l'eglise de Poiana, la nef des eglises de
Rod et d' Abrud; ii a travaille aussi a I' eglise de Sălişte et a peint deux icones
dans la nouvelle eglise de Răşinari. II meurt de tuberculose dans sa com-
rnune natale, en 1886. Parmi Ies artistes transylvains expatries, qui cepen-
dant travaillent et exposent de temps en temps en Transylvanie, citons en-
core M-lle Helene Popea dont nous nous occuperons a propos de !'art pro-
fane, mais qui est egalement auteur de deux icones, l'une du Redempteur,
l'autre de la Yierge qui se trouvent dans l'eglise unie d'Haţeg. Jean Zaicu 2)
(1868-1914), fils de paysan, ne a Fizeş (Caraş), fot !'eleve du <<zugrav>>
Philippe Matei de Bocşa. Devenu compagnon, ii decore l'eglise de Comloş
et plusieurs autres aux cotes de son maître. Grâce a la bourse de la Fon-
dation Gojdu, ii s'inscrit a I' Academie des Beaux-Arts de Vienne en 1892,
et y passe 4 ans. En 1897, ii decore l'eglise de Nădlac. Jusqu'en 19u, ii
vit a Jimbolia, puis a Timişoara ou ii meurt a l'âge de 46 abs. II a peint
13 eglises parmi lesquelles celle de Timişoara-Fabrică. Zaicu fot un excel-
lent dessinateur qui malheureusement fot oblige, etant donne le milieu peu
favorable 011 il <lut \"tvre, de recourir de plus en plus aux modeles imprimes.
Parmi Ies autres peintres contemporains mais d'une generation plus ancienne,
rappelons encore Severe l'vlureşan, professeur a l'Ecole des Beaux Arts de
Jassy, et originaire de Năsăud; Virgile Simonescu 3) (ne en 1881) qui a etudie
a !'Academie de Munich et qui fot professeur de dessin a Lugoj. Parmi ses
reuvres principales, la plus recente est la decoration a fresque de l'eglise
greco-catholique de Lugoj et celle de la cathedrale greco-catholique de Târgu-
Mureş; Julien Toader, professeur de dessin a Arad, fit ses etudes a l'Ecole
des Beaux Arts de Budapest et peignit un grand nombre d'eglises. C'est
a Costin Petrescu, que sont <lues Ies peintures de la Cathedrale du couron-
nement d'Alba-Iulia (1922), Cabadaief, macedonien etabli en Transylvanie
(Sibiu) et mort recemment ( 1935), a peint une cinquantaine d'eglises. Parmi
Ies peintres de la generation d'apres guerre, citons Athanase Demian, Catulle
Bogdan, Aurel Ciupe, anciens professeurs a l'Ecole des Beaux-Arts de Cluj;
Ies premiers ont execute Ies peintures murales de la cathedrale orthodoxe
de Cluj, le dernier a collabore a la decoration de l'eglise de Târgu-Mureş.
Demian ne en 1899, eleve de Maurice Denis a egalement decore de fresques
la chapelle metropolitaine de Sibiu et l'eglise orthodoxe de Sighişoara, l'eglise
de la Dormition de Braşov, la chapelle du château royal de Balcic, l'eglise
de l'Annonciation (Bellu) a Bucarest, et en France l'eglise de Mezeriat (Ain);
3
) Mgr. Al. Niculescu dans << !'Unite de l'Eglise », III, 72, pp. 453-466.
Paris, 1935. Idem. Pictura catedralei române unite din Lugoj, 1935.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE .521
1
) V. Vătăşianu dans <1 Viaţa şi opera pictorului Mişu Popp >>, p. 51.
2
) I. Miloia: Nic. Popescu, p. 41.
) Vătăşianu: Oct.
3
Smigelschi, pp. 22-24.
4) << Luceafărul ~. VIII, 16-17.
LA TRANSYLVANIE
) Const. Popp dans <i Viaţa şi opera pictorului Popp >>, pp. 29-30.
4
5) ((Luceafărul», II et V, 215, 214, 209.
6
) <,Familia>>, XXX 25, XXXIII 39, XXXIV 26-27, XXIV 30, XXII 36,
XIV 36, XXV 5, XXVIII 30, XXX 16, 23, 48.
528 LA TRANSYLVANIE
1 ) Vătăşianu:
op. cit., pp. 42-43, 29.
«Familia>>, IX, 17, 2 et J. Muşlea: Transilvania, Banatul, Crişana.
2)
liquc d ch~·r pkin d,.' n.orts jctes Ies uns par-dessus Ies
2c~:trc:3: le:
, ,, . . , 1,.
.'::"t,:: \·21nquc:ur cest 1 01seau
de pro1e. . La
. d .1· (S~· '
tyra:,:~·.::: 1e preoccupent
' . S a << C fOIX
2USS1. . de
la \·ic ,. rtpr~stnte un-:: foule d'hommes qui s'efforcent de
port-::r une croix enorme, accablante. II s'occupe egalen:.ent
de sculpture (buste de Dariu Pop) et tout recemment d'ar-
chitecture (monument funeraire de sa famille). Si on la con-
sidere du point de vue de la forme et de la technique, sa
peinture ne semble pas moderne, elle se rattache plutot au
style des peintres-poetes allemands comme Stuck, ou Hof-
retrosp. a artist. rom. din ult. 50 ani. Bucarest, 1927-1928, p. VI, 17.
") <<Familia>> XIV 54, 1878.
3
lVIiloia dans<< Analele Banatului>>, II, p. 15, 1928.
)
4
Vătăşianu: Smigelschi, pp. 33-42.
)
) Ch. Kos dans << Helikon >>. Cluj, 1928, I. I. « Muveszeti Lexikon », II,
5
retrosp. a a1tist. rom. din uit. 50 ani. Bucarest, 1927-1928, p. VI, 17.
-) <'Familia;> XIV 54, 1878.
8 l ;\Iii oia dans ,; Analele Banatului>>, II, p. 15, 1928.
5 , Ch. Kos dans « Helikon >l. Cluj, 1928, I. I. « Miiveszeti Lexikon », II,
1 ) Bucuţa dans << Almanahul graficei rom.>>, 1928 ,pp. 55-58. Idem dans
« Transilvania etc.», p. 1241. Idem dans << Boabe de grâu>>, 1931. << Transil 4
vania >>, 1914, p. 157. H. Petra-Petrescu, p. 172-74, dans << Gând Românesc>>,
II, 3, 1934·
<< Familia>>, XXII, 29, 1866.
2)
nassus ►>, I, 5, I, 6, New-York, 1929; << Parnassus », II, 5, 1930, III, 7, 1931,
IV, 7, 1932-. Idem dans (( Prager Presse >> (Sonderbeilage). << Das Konigreich
34
532 LA TRANSYLVANIE
L'ART PAYSAN
1 92 9, 3-4.
5
) Phleps, o. c. p. 65-66 et planchc 37-38.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE 541
35
LA TRANSYLVANIE
VIII, 5. 1935.
i) L. Romier: Le carrefour des Empires morts. Paris 1931, p. 60.
CORIOLAN PETRANU: L'ART ROUMAIN DE TRA:NSYLVANIE 54.9
so•
55° LA TRANSYAVANIE
') Ch. Viski: Szekely szonyegek. Budapest, 1928. Idem Szekely himzesek,
Budapest, 1924.
6) D. Malonyai: A magyar nep muveszete. Budapest, 1909, II, p. 263.
Voir egalement Szendrei, Huszka, Pekăr, Czak6, Orend et Viski, dont la biblio-
graphie se trouve dans lnfluence de l' art populaire etc ... pp. 22-24.
6) A. Riegl: Stilfragen, 2-e edition. Berlin, 1923, pp. 20, 22, 31-32.
7 ) A. Furtwangler dans Deutsche Rundschau 34, 1908, p. 241.
8
) N. Iorga: L'Art populaire en Roumanie, pp. VII-XII.
11
) A. Baltazar dans Convorbiri literare, XLII, 5, pp. 565-585. Bu-
carest, 1908.
552 LA TRANSYLVANIE
pulaire des Roumains sur ies autres peuples de Roumanie et sur Ies peuples voisins.
Bucarest 1936. On y trouvera toute la bibliographîe. Nous ne relevons ici,
que Ies oeuvres qui n'y ont pas ete signalees.
CORIOLAN PETRAKU: L'ART ROUMAIN DE TRANSYLVANIE 553
pp. 61-67.
2) Kubinyi-Vahot: Ungarn u. Siebenbiirgen in Bildern. Pest, 1854. Bd.
554 LA TRANSYLVANIE
-- _- ;~.
t thenes de la Russie subcarpathique (Podkarpacka Rus, Tcheco-
1) T. Dobrowolski: Tradycje woloskie w kulturze artystycznej Gdrali
slaskich Cieszyn, 1931. Idem: Stroj, Haft I Koronka. Le costume populaire,
la broderie et la dentelle en Silesie polonaise. Krak6w, 1936, pp. 137-144.
2
) B. Jaronek dans Art populaire. I. Congres international. Prague, 1928.
Paris, 1931, p. 151.
556 LA TRANSYLVANIE
-1,,·ntales du de-
I - - : ............
\_'._~ devraient se retrouver dans toutes Ies autres regions habitees
::-.,;:1:. populaire rou- par des Hongrois et pas seulement en Transyivanie chez Ies
:: L chambre sont Sicules et Ies Hongrois de !'Unghiul Căleatei (Kalotaszeg).
i : ) dit avec raison Or, ils ne se trouvent nulle part ailleurs. Les Roumains au
c::~- et est encore contraire, sous quelque maître qu'ils aient vecu dans le passe,
:.:3:ique, ma1s . 1·1 na
) Hongrois, Autrichiens ou Russes, et en dcpit des frontieres
.:':.:i1i~r a un peuple seculaires Ies plus artificielles, ont tous la meme stylistique
· '"'teur est d'avis ornementale geometrique. Le dessin de la croix comme ele-
. , ' ment decoratif n'existe pas dans l'art hongrois; il se trouve
~ : - un o b3et reserve
: ':-- tapis se trou- toutefois chez Ies Sicules et se nomme << olahkeresztes ,> (a
~ · · 1es au contraire croix roumaine). L'enluminure decorative des reufs de Pâques
,~-- Ciuc. Cette chez Ies Sicules dans de nombreux cas revele evidemment
:; '·11 .2:es brodes, la la meme influence, puisque dans Ies communes de certains
::· ::3,:;n sicule, sont cantons, comme ceux de Sft. Gheorghe et de ,\1icloşoara, ce
r: C. _\Iusee na- sont des Roumaines qui, decoratrices ambulantes, viennent
:- _,1:maine par Ies executer a domicile. En 1813, Marienburg nous assure
~.:,::C-:-es cyril- que le paysan hongrois de Transylvanie s'habille a la rou-
i _ _ . _. portail maine. Le battoir a lessive avec manche en poignee de sabre
.. __::::z L:s Rou- est d'influence roumaine. La bordure large de certaines bro-
n.::,n~rois ne le deries sicules est un trait caracteristiquement roumain. En
e rr Jfonde de l'art dehors de ces influences artistiques de nombreux cas peuvent
par S. Opreanu etre releves dans le domaine linguistique, ou le terme roumain
ire en realite a une entre dans la langue des Sicules et des Hongrois.
,r : 0 des Sicuies Les influences roumaines n'ont pas manque de se mani-
:\: ar;t garde integra- fester dans l'art paysan des Saxons. << Cette influence rou-
~:-t ,nent intense et maine est de date ancienne, elle remonte a la premiere ren-
, arts deco- contre entre Ies deux peuples et a laisse des traces profondes
i:.· - :- ;:::s traits sui- dans le peuple saxon et dans la langue saxonne >>, ecrit J.
•:-:- :---1entation Brenndorffer. Dans le departement de Năsăud, on constate
c:- ... s: .::1 L'orne- l'influence roumaine sur Ies broderies a l'envers, << pe dos &
.t _ :-:.:::-:aue (trait (en roumain): ces propres mots roumains designent chez Ies
-:·-· de l'orne- paysannes saxonnes Ies broderies executees sur la gauche.
-~: :·,ut a fait L. N etoliczka releve Ies influences roumaines suivantes:
1„ :, :- : t"S etaient << blesch Galler ,> designe le col (guler) a broderies roumaines;
•c .• J tissage, le << HarraschO.rz ,> est un tablier achete dans plusieurs vil-
- - ·.: :- eux, ils lages, par Ies Saxonnes, aux Roumaines de Prundul Bâr-
găului; le << Kozen >> est un manteau d'homme confectionne
par des paysannes roumaines; le << Zukema ,> designe le
•
558 LA TRANSYLVANIE
:, :,,tee aux Rou- les environs de cette ville, îl a une tendance a exagerer l'emploi
, ,:rnpruntes aux des etoffes riches, ses lignes ne sont pas aussi claires que
:c : 1a << Traister >> celles du costume roumain, et il n'a pas l'anciennete de ce
:: ~, :,, ment brodee dernier car on ne peut longtemps le suivre si l'on remonte
r'' ur les Saxons a travers Ies âges >>.
::'., . Le tablier a II nous faut aussi relever en passant l'influence de notre
;;. 1·ne influence ornementation gcometrique du Banat sur Ies Serbes voisins.
_ Hesch Preisn >> Cette ornementation n'est exclusive que dans Ies regions ou
.I se manifeste l'influence roumaine.
: L•ninines corn-
. c.c Pctrifalău; le Dans notre etude deja citee, nous nous sommes occupes
~ '-~~· lin que por- egalement de l'influence roumaine sur la pocsie, la musique
.;., r. L'existence et la danse des peuples qui habitent Ies memes regions, comme
: .·, ~ :ndubitable- de l 'influence en etendue et en profondeur de notre art po-
t~·· ~ rt qu'ils de- pulaire sur l'art savant etranger, et cela depuis Ies epoques
:c.1' e saxonnc Ies plus reculees.
· ., '-~" cler-
.· , '-crtains
IMPORTANCE DE L'ART ROUMAIN
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•'-..... .;;;,~"'-•),•"
et
--~=~2 1n-
~- .,.,~-..t ~-- dans
• DE TRANSYLVANIE
I
Les documents dont nous disposons pour ecrire l'histoire de
la musique roumaine en Transylvanie 1 ) prouvent que celle-ci
a joui, depuis une epoque ancienne, d'une attention et d'une
consideration particulieres. Cette constatation a d'autant plus
de valeur pour nous qu'elle a etc faite par des historiographes
et des musicographes etrangers, qui, l'appreciant d'une maniere
objective, l'ont jugee digne de l'etudier dans leurs ecrits.
Sur le passe de notre musique en Transylvanie, nous
avons, relativement, peu d'informations et de sources; mais
celles que nous possedons suffisent cependant par leur precision
et leur clane pour documt'nter surement notre expose.
Quds sont ces documents et ces sources?
Il est fait mention pour la premiere fois de la musique
roumaine a propos de certaines poesies hongroises du poete
:\_Iagyar Va!entin(Balint) Balassa (1551-1594)ecrites sur des
airs roumams.
On sait que ce poete 2) composait presque toutes ses poe-
sies (d'inspiration amoureuse ), sur des airs qu'il avait entendus
a l'armee: c'etaient des poesies sur des airs serbo-croates,
turcs, etc. La poesie Nr. XXIX (edition Aron Szilagyi, Bu-
dapest 1870) a ete cerite sur l'air de la chanson roumaine:
<< Savu ne laisse pas sa fille a la maison >> (<< Szavu nu lasz
1 ) Nous grouperons ici sous la denomination de Transylvanie les quatre
36
LA TRANSYLVAN!l2
as•
566 LA TRANSYLVANIE
din Făgăraş (1913); Nic. Iorga, Revista istorică (1923); Dr. I. Lupaş, Revista
generală a învi'iţământului (1924) et Tib. Brediceanu, Muzica din Banat şi
compozitorul Ioan Vidu, conference faite a la Radio-Bucarest en 1932.
2) Dr. G. Alexiei, etude mentionnee a la note de la premiere page.
T. BREDICEAJ'\l,;: HISTOIRE DE LA MUSIQUE
incendie, ii signe son nom: «Ioan Kajoni Valachus 1664 » (Jean Kajoni
Valaque, c'est-a-dire Roumain 1664). En 1669, ii signe la preface d'un de
ses manuscrits intitule << Hortulus Devotionis »: Per me Fratrem Joannem
Kaioni de Kus-Kaion, ord. frm. minor Ac. opsex. Valachum, in Monasteior
Csikien organistam >>.
Jean Kajoni possedait une culture vaste et variee. Outre la musique, son
objet de predilection, il s'est occupe de peinture. Il a laisse aussi un grand
nombre d'ouvrages: des livres de prieres, des sermons et meme des etudes
historiques, des traductions, des poesies, des fables, etc. Ses efforts soutenus
et ses travaux pleins de merites lui ont valu des honneurs et de hautes dignites.
Vers la fin de sa vie, en 1681, ii <levint meme abbe de l'Abbaye de Şumuleul
Ciucului; en 1687, il est abbe de l' Abbaye Lazarea, ou ii meurt la meme annee.
Ce qui compte avant tout pour nous, c'est son activite musicale et en
particulier sa notation minutieuse et precise des melodies du temps. Son
reuvre offre a la posterite une image fidele de l'etat de la musique en Transyl-
vanie au XVII-e siecle.
1 ) M. G. Posluşnicu, Istoria muzicii la Români= Histoire de la musique
en Roumanie, p. 373.
Sur ces problemes, consulter aussi Ies ouvrages de MM. Dr. G. Alexiei:
Material de limbă din codicele de PetrmJa = La langue du code de Petrova
(<< Revista pentru Istorie şi Arheologie» de Gr. Tocilescu = Revue d'Histoire
et d'Archeologie dirigee par Gr. Tocilescu, pp. 285-286) et de Valeriu
Branisce, 111uzică şi dansuri la Români în veacurile XVI şi XVII La mu-
sique et Ies danses en Roumanie au XVI-e et au XVII-e siecle (Anuarul aî
XII-lea al << Societăţii pentm fond de teatru român 1> Douzieme annuaire
de la « Societe chargee de reunir des fonds pour le theâtre roumain 1908 »).
T. BREDICEANU: HISTOIRE DE LA MUSIQUE 569
l'etu<le de E. Murgu, Bemds dass die Walachen der Romer Nachkommlinge sind.
2
} Coriolan Brediceanu, Faits et souvenirs historiques sur la Societe rou-
maine de chant et musique de Lugoj (1900).
Tibere Brediceanu, La musique et les compositeurs roumains de Transyl-
vanie (Bibliotheque de l' Astra-bessarabienne, no. 2, 1926).
T. BREDICEANU: HISTOIRE DE LA MUSIQUE 571
l'etude de E. Murgu, Beu:eis dass die Walachen der Ramer Nachkommlinge sind.
2
) Coriolan Brediceanu, Faits et souvenirs historiques sur la Societe rou-
maine de chant et musique de Lugoj (1900).
Tibere Brediceanu, La musique et les compositeurs roumains de Transyl•
vanie (Bibliotheque de I' Astra-bessarabienne, no. 2, 1926).
572 LA TRANSYLVANIE
1) Music,iens instrumen:istes.
2
Le cas du celebre ~ lautar >> tzigano-hongrois, Dank6 Pista, qui vivait
)
vers la fin du siecle dernier et qui composa, seul, environ 500 << melodies
populaires hongroises i>, paroles de L. Posa, G. Gardonyi, etc. est typique. Ces
37
580 LA TRANSYLVANIE
37•
LA TRANSYLVANIE
roumaine, des chansons et des danses roumaines. S'il etait plus facile de
glisser des mots roumains dans des vers hongrois, îl etait encore plus facile
de meler des melodies roumaines aux chansons et aux danses curutsesques
magyares. D'apres Ies vers cites ii est clonc clairement visible que deux
musiciens roumains, Radu et Vidu, sont solicites de jouer au come-
muse la melodie de la danse roumaine <• la danse de badea *·
La preuve la plus eclatante de l'assimilation des melodies roumaines
par la musique hongroise se trouve dans Ies chansons de l'epoque des Ră
-coczy (« Răkoczi notăk >,). Dans ces chansons, nous rencontrons non seule-
ment des motifs ou des fragments, mais quelquefois meme des airs complets
qui, a en juger par la structure, le rythme et la melodie, peuvent ajuste titre
etre consideres comme roumains et non pas comme hongrois.
En voici un exemple: la chanson de Răkoczy (Răkoczy nota), «telle qu'on
ia chante en Transylvanie », comprend une doina et une danse, semblables
aux doina et aux danses transylvaines (elle est publice dans la collection Kăldy
sous le no. XV et dans la collection « Kurucz dalok teljes gyiitemenye » ( =Col-
lection complete de chansons curutsesques) d'Alexandre Huber, edition K.
Rozsnyai, Budapest, 4-e edition, sous le numero 17. Certe variante de Tran-
sylvanie, justement parce qu'elle a ete creee et chantee en Transylvanie,
c'est-a-dire chez Ies Răkoczy, doit etre en fait l'original du « Chant de Ră
koczy t. II y a aussi d'autres chants connus sous le nom de « Chants de
Râkoczy ~ Răkoczy notăk. Toutes ces melodies ont servi, environ 100
ans apres, a la composition de la celebre «Marche de Rakoczy » par Ies
maîtres de musique Nicolau Scholl, ou Rusitska - juge d'apres Ies noms
aucun d'eux n'etait pas hongrois - ou bien par le premier violon tzigane-
hongrois, Jean Bihari, question encore incompletement elucidee. (Voir Kâldy,
page 35, et la preface de la collection Huber).
1 ) G. G. Alexiei, Elemente române în muzica populard maghiard = Ele-
II
Apres la Grande Guerre, une lumiere bienfaisante com-
mence a eclairer Ies voies du progres spirituel et artistique
de la nation roumaine. Chacun veut se montrer digne de
l'affranchissement. Chacun prete sans compter son travail et
sa peine, pour atteindre une heure plus tot le reve que por-
taient en elles tant de generations roumaines. Des possibi-
lites de realisation s'offraient dans tous Ies domaines, sans ou-
blier la musique. <<Le Conseil Dirigeant Roumain>>, premier gou-
vernement de la Transylvanie, du Banat, de la Crişana et
du Maramureş, se hâta de creer Ies cadres charges d'assurer
le developpement de l'art musical dans toutes ses branches.
Ainsi apres la reunion de la Transylvanie a la Roumanie,
fut organise un cours destine a former des professeurs de mu-
sique. Ces professeurs devaient pourvoir a l'enseignement mu-
une danse, qu'ils ont presentee comme danse hongroise dont l'air n'etait
autre que celui de la danse roumaine «Ban Mărăcine» (Banul Mărăcine):
~~· Q I S Q" I eg G! I FJ I
sical dans Ies ecoles qu'il fallait creer 1). On decida d'orga-
niser un theâtre roumain aCluj, avec deuxsections: l'une pour
le drame et la comedie, l'autre pour l'opera et l'operette.
On confia la direction de la premiere section a M. Z. Bârsan,
la direction de !'opera a M. C. Pavel. Apres la demission de
lvL C. Pavel et apres un interim 2), on nomma a sa place
au cours d'exhibitions de choreographie siculienne << Kecseti kalaka >> (Claca din
Satul mic) la danse que tout le monde connaît sous le nom de << Căluşeriul »
ou sous celui de << Romanul & (le Romain). En voici l'air:
r. ~~~~_c~ ! ~khc•-1
. • -~-·~-__:::-··--·=='=r~.==::::i::f:f
~ f D-1 I @ ~~~~ -~
rtg~~~ I J. .iJ
Dans la brochure <• Szekely tancok >> (Danses des Siculiens) de M.
Bandy et G. Vamszer (ed. Minerva, Cluj, 1937), cette danse roumaine est
publiee sous le nom de « Huszarverbunk >>. L'on trouve d'ailleurs dans ce
livre d' autres rnelodies roumaines, par exemple des danses « Argylanis >>
(Ardelienne), et <• Marosszeki >> (Du Mureş). Il faut relever, a l'eloge de
leur honnetete, que Ies auteurs de la brochure n'insistent pas sur !'origine
hongroise de ces melodies.
1 ) Le maître G. Dima fut le directeur du cours, et Ies professeurs etaient
1916--1924.
2 ) Fr. Liszt dans notre pays; G. Dima, T. Brediceanu (Iliographies).
8) Musique et theâtre en Bihor.
4 ) Etudes de pedagogie musicale et d'art. Biographies.
5 ) Braşov, la musiq~:e et les Roumains. {Revue de Fondations Royales).
1 ) Supplements music2ux a Ia Rerne << Luceafărul 1> de Sibiu (1910-u)
DU XVIII-e SIECLE
par N. DRĂGANU
Professeur a !'Universite de Cluj
s'il avait ete national, c'est-a-dire s'il avait gagne tout le peuple
et nous transmettant en outre la culture occidentale.
C'est ainsi que furent construits dans Ies vallees roman-
tiques des Carpathes, par Ies eleves des hesychiastes et des
ascetes de l'ecole byzantine, un rertain nombre de monaste-
res: Cozia, Cotmeana, Strugalea, etc., en Valachie; Molda-
vitza, Bistritzc.'I, Neamtzul et d'autres en l\foldavie, dont Ies
fondateurs sont Mircea le Grand et Alexandre le Bon. En
tout cas Ies plus anciens et Ies plus remarquables, Tismana
et Vodiţa, sont de date un peu anterieure: ils sont dus a
Nicodim, un << moine serbe >> (<< fils d'un Grec de Macedoine,
de Castoria, et d'une Serbe >>), qui s'etait forme au mont
Athos. Nicodim est non seulement un fondateur de mona-
steres, mais aussi l'auteur des plus anciens manuscrits slaves
d'origine roumaine que l'on puisse dater, et en particulier
d'un Evangeliaire redige en serbe en 1404- 1405 ap. J. C.
(en 6913 de la Creation), conserve a Bucarest.
Ces monasteres devaient etre pourvus de livres, et pour
cela une intense activite litteraire se developpa, se limitant
d'abord a la copie des textes liturgiques. Parmi Ies premiers
copistes beaucoup venaient sans doute du Sud du Danube.
Deux tendances s'observent alors: en Moldavie on suit sur-
tout la tradition bulgare, tandis qu'en Valachie c'est surtout
la tradition serbe qui s'enracine.
En ce qui concerne l'execution technique, Ies redactions
moldaves, nommees par Ies savants russes << moldo-slaves >>, se
distinguent par leurs semi-majuscules caracteristiqucs, par
leurs initiales pompeuses, leurs vignettes et leurs miniatures.
II nous est reste un nombre assez important de ce genre de
beaux ouvrages faits avec soin par des maîtres calligraphes.
Certains d'entre eux sont conserves dans nos monasteres
(Neamţ, Homar, Voroneţ, Putna, etc.); d'autres se sont egares
en des lieux tres lointains: tel est par exemple un evangeliaire
de Neamţ, de l'epoque d'Etienne le Grand, qui, apres avoir
passe par Ies mains de Pierre Moghilă, se trouve aujourd'hu:
a la Bibliotheque Publique Royale de Munich. Pendant h
meme periode Ies redactions serbes, pour la denominatior
paleographique desquelles on emploie le terme de roumaino
N, DRĂGANU: LA LITTrRATlJRE DES ORIGI.'.'<ES - XVIII-E SillCLE 603
rues, les lieux publics ou les maisons, des danses agiles accompagnees de
chants.
2) Les ,, junii,> de Şcheii de Braşov forment une sorte de confrerie portant
LE XVI-eme SIECLE
Der tilteste Hermanstădter lh1ck, dans Korrespondenzblatt des Vereins fiir sie-
benbiirgische Landeskunde, III, No. 2 du 15 fevrier 1880, p. 15; Telegraful
român, Sibiu, 1880, No. 21.
~) Kr. :\1. Kertbeny, Ungam betreffende deulsch~ Erstlittgs-Druche, Buda-
pest, 1880, p. 150.
39
612 LA TRANSYLVANIE
1)Cette opinion a ete soutenue d'abord par N. Iorga dans Sate şi preoţi
din Ardeal, Bucureşti, 1901, p. 20, mais elle a ete abandonnee par lui dans
Istoria literaturii religioase a Românilor, Bucureşti, 1901, p. 66.
2 ) Korrespondenzblatt etc., IV, No. 1 du 15 janvier 1881, p. I.
1 ) C'est a peu prcs ce que semble soutenir N. Iorga, 1st. lit. rel. a Româ-
nilor, p. 66: <, Mahler aura demande â Târgovişte a Radu-Vodă, aupres de qui
il a ete charge de mission, Ies caracteres dont il avait tesoin pour Ies quel-
ques pages du Catechisme; clonc ceux-ci doivent provenir de Liubavici &.
') A. Schullerus, Luthers Katechismus und Agende in romănischer Spra-
che, dans Korrespondenzblatt etc., XLIV-1921, p. 57-61; cf. aussî le compte
rendu que nous avons fait de l'ouvrage de Schullerus dans Dacoromania,
II, p. 582-584.
) Gh. Ionescu, Tipografia din Sibiu, dans Rev. pentru ist. arh. fi fit.,
3
39•
LA TRANSYLVAN!E
) N. Sulică, o. c., p. 67, 68, 69; aussi que J. Lupaş, Doi umanişti români
1
1
) Quellen zur Geschichte der Stadt J:. ronstadt in Si'cbenbilrgen, IV, te ro-
:.ikrn und Tagebiicher, p. roo.
LA TRA.:\'SYLVANIE
,o
6:28 LA TRANSYLVANIE
Buletinul Soc. filologice, III, dans l'article Din istoria migraţiunilor păstoreşti
la popoarele romanice, p. 32-35.
N. DRĂGANU: LA LITTERATURE DES ORIGINES XVIII-E SIECLE
1
)Codicele r·oroneţeau, Cernăuţi. 1885, p. 342-349; cf. aussi Isidor
Sccta Paterenă în Balcani şi în Dacia Traiană etc., Bucarest, 1912,
sui,·cU1tt,: E. dans Aden'irul literar şi artistic, V, Nr. 175
5. e, Criptografia şi istoria românească, Bucarest, 1925,
3 r et 50, qui oublie que Ies elements hongrois de !'Apostol
ne peuYent s'expliquer au Sud du Danube.
·) Elle a etc combattue par D. Russo, Textele eshatologice din Codex Sti;r-
,tzanus şi pretinsul lor bogomilism, în Biserica orthodoxă, 1906, p. 236 et 419 et
suivantes, et dans Studii bizantino-române, Bucarest, 1907, p. 3-29; N.
Cartojan, Cărţile populare în literatura românească, vol. I. Epoca influentei
,,id-slave, Bucarest, 1929; Dr. Gh. Ciuhandu, Bogomilismul şi Românii, Sibiu,
1933, etc.
a) Dr. Moldovân G., A romdnsdg, vol. II, Nagybecskerek, 1896,
p. 284-28 5 et A magyarorszdgi romdnok, Budapest, 1913, p. I II; I. Bărbulescu,
Cercetări filologice, Bucarest, 1900: Calvinismul şi începutul de a scrie româneşte,
p. 7-26; Studii prii>itoare la limba şi istoria Românilor, Bucarest, 1902: Noi
probe că s'a scris româneşte înainte de al XVI-lea veac, p. 73-103; Catolicis-
mul, iar nu husitismul iniţiator al saierii limbii române, dans Arhiva, Jassy, 1921,
);"o. 1,p. 3-15,etNo.2,p.203-217; Curentele literarelaRomâniînperioada
01 m:onismului cultural, Bucarest, 1928, p. 51 et suivantes; Dr. J. Bălan, Limba
mant sans doute que ces regions etaient elles aussi rhotaci-
santes. :viais contre cette theorie 011 peut justement elever
Ies memes objections qu'O. Densusianu adressait au hussi-
tisme, et l'on est en outre tente d'ajouter que dans la con-
tree visee par Rosetti, 011 ne pourrait expliquer la liaison
entre la traduction roumaine et Ies textes slavons de l\Ta-
carie et de D. Liubavici. De plus, en ce qui concerne le rho-
tacisme, il etait suffisant que Rosetti s'arretât aussi a Bi-
striţa.
Partant de l'idee qu'a la base de tout mouvement litte-
raire national l'on doit trouver l'originalite spirituelle du
peuple, C. lVIetroniu 1 } croit que Ies premieres traductions
roumai11es sont le resultat de la lutte dirigee contre Ies << tri-
linguistes >>, <, afin de retablir partout la langue maternelle
dans ses droits nationaux, et d'en foire la langue de l'Ecriture
et du culte religieux >>.
Une tentative de conciliation des differentcs theories emises
auparavant a etc faite par T. Palade, qui formule la con-
clusion suivante: << Etant donne qu'il n'existe point de preuves
materielles constatant que c'est sous l'influence catholique ou
hussite qui s'est exercee dans notre pays au XV-e siecle que l'on
a commence a ecrire des textes religieux roumains, et puisque
l'on constate chez nous un courant populaire roumain, qui
tendait a employer notre la11gue dans Ies choses de l'eglise
des le XIV-e siecle, on peut dire que c'est a ce courant que
nous devons en premier lieu ces textes; et Ies influences
exterieures catholique, hussite ou lutherienne --- n'ont foit
que l'alimenter en lui donnant unc impulsion plus forte.
Ainsi Ies trois theories creees autour du urobleme de la date
du premier emploi de notre langue clan; Ies textes religieux
peuvent se completer l'une l'autre de maniere naturelle >> 2).
En realite un examen plus attentif des reuvres discutees
plus haut nous convainc que certaines d'entre elles ont pu
etre traduites et imprimees sous l'influence lutherienne (Ca-
1 ) Incercări asupra evoluţiei literaturii i 1echi româneşti, dans Con·v. Lit.,
p. 27.
N, DRĂGANL': LA LITTERATURE DES ORIGINES XVHI-E SIECLE 63~
LE XVII-eme SIECLE
1) La loi et le riglement de cette ecole ont ete publies dans la revue JV/agyar
Protestâns Egyhâztărtineti Adattdr, Budapest, 1910, p. 112-n8; et en tra-
duction roumaine par J. Lupaş dans la Revista gen. a înv., XII-1924, No.
Î. F. ++0-446.
LA TRANSYLVANI:,
1) D'apres la Palia d'Orăştie on voit que << le maître des maîtres de Sebeş 1>
etait Efrem Zacanu.
K DHAGANU: LA LITTEHATURE DES ORfGI:SES XVIII-e SI'ECLE 639
LE XVIII-eme SI:E:CLE
XXIII. Au debut du XVIII-e siecle, un certain nombre des
Roumains de Transylvanie s'unirent a l'Eglise de Rome, tout
en gardant la langue roumaine dans les offices religieux et
en observant le rite oriental. En echange, le gouvernement
avait promis d'ameliorer la situation des pretres et de rreer
plusieurs ecoles. Bien peu des promesses foit<>s iurent tenues>
et, en tout cas, elles s'appliquerent beaucoup plus au clerge
qu'au peuple.
L'union entraîne avec elle pour les Roumains des conse-
quences diverses, les unes bonnes, Ies autres mauvaises.
Celles-ci furent Ies suivantes: le lV[etropolite qui n'avait
garde que le rang et le titre d'eveque, se vit imposer aupres
de lui un << causarum auditor generalis ►>, sans lequel îl ne
pouvait rien faire. Les Roumains, divises au point de vue
rcligieux, furent politiquement affaiblis. Les orthodoxes res-
terent longtemps sans chef religieux, sans eveques, et op-
primes pour leur foi.
Celles-la s'observerent surtout au spirituel. Les jeunes
Roumains uniates furent re9us dans Ies ecoles catholiques
du pays et de l'etranger, surtout a Vienne et a Rome. La,
ils sentirent naître en eux la conscience de l'origine romaine
du peuple et de l'origine latine de la langue. De retour chez
eux, ils chercherent a eveiller ce peuple qui etait le leur,
creant pour lui des ecoles, cherchant a l'eclairer sur ses ori-
gines glorieuses et sur son passe si douloureux, et lui faisant
caresser l 'espoir d 'un avenir meilleur. De l 'union avec l 'Eglise
1) Yoir par exemple llfanuscrisul liceuluigrdniceresc << G. Coşbuc>► din Ndsăud,
decrit par nous dans Dacoromania, III, p. 472, et suivantes, ainsi qu'un manu-
scrit que possede J. Martian, dans lequel est gardee la copie avec rhotacisme
<ie I' Intrebare creştineascd de 1559.
~) T. Cipariu, Principii de limbd şi de scriptură, Blai. 1866. p. u4.
LA TRANSYLVAî:'.lE
Yoir Al. Lapedatu, Pater Ianoş, dans Prinos lui D. A. Sturdza, Buca-
,,,::;-;. p. 303-310.
LA TRANSYLVANIE
n:-: rrouve ces quatre vers seulement dans l'edition de Cezar Boliac
---·· -~ , p. lI-12 et 19-20).
LA TRANSYLVANIE
42
660 LA TRANSYLVANIE
.;· o;;~ puhlie aussi deux des textes Ies plus interessants.
42'"
662 LA TRANSYLVANIE
D'apres ce qui a ete publie l'on ne peut preciser si le petit livre qui a le meme
contenu decrit par Dr. A. Veress, Bibliografia româno-ungară, 2-e voi., Buca-
rest, 1931, p. 121-122, est ou non une deuxieme edition de celui de 1768.
Ce deuxieme exemplaire decrit par Veress est imprime entierement en carac-
teres !atins et avec l'ortographie hongroise, et non en caracteres cyrilliques, et
il co :tient tous Ies 14 chants roumains et << non seulement 7 des 14 » comme
l'affirme O. Ghibu, o. c., p 4.
1 ) Nous ne donnons dans cette bibliographie que Ies ouvrages Ies plus
1 ) Sur Şincai, en dehors des ouvrages cites jusqu'ici, voir: A. Papiu Ilarian,
Vietia, operele şi ideele lui Georgiu Şincai din Şinca, Bucarest r869; quelques
D. POPOVICI: LA LlTTf:RATURE AlJ XIX-e S!E:CLE
2.:.es enthonsiastcs d'E. Quinet dans Les Roumains (Oeuvrcs completes. Les
- o:ai,zs, A!lemagne et ]talie, ,i1tlangcs), Paris, 1857, pp. 63-66; ces pages
: .: :,::t parmi celles qu'a reproduites Papîu-Ilarian, op. cit., pp. 134-138.
LA TRANSYLVANJE
1)Parmi Ies ouvrages deja cites, voir surtout Atanasie Marienescu, Viaţa
şioperele lui Petru Afaior; voir en outre N. Iorga, La o sută de ani după moartea
lui Petru Maior. Cuvântare comemorativă tinută la Academia Română, Buca-
rest, 1921; ainsi que la brochure collective, 'La Centenarul morţii lui P. Afaior,
Cluj, 1921, qui contient Ies extraits suivants de Anuarul Institutului de istorie
naţională de la meme annee: Al. Lapedatu, Petru 1'1aior în cadrul vieţii naţio
nale şi culturale a epocii sale; I. Lupaş, Scrierile istorice ale lui Petru Maior;
S. Puşcariu, Părerile lui Petru Afaior despre limba română.
D. POPOVICI: LA LITT:eRATURE AU XIX-e srtcLE
1)Cette situation s' explique en partie par le fait que le grand ouvrage
de Şincai,la Cronica, n'a pu ctre entierement publie que tres tard; ce que
Şincai lui-meme en publia a Pesth en 1808-1809, est peu de chose; ni Gher-
man Vida a Iassy (1843), ni A. Gavra d'Arad (1844), ne parvinrent a la publier
compl.;;tement. Ce n'est qu'en 1853 que paraît a lassy une edition complete,
par Ies soins d' Auguste Treboniu Laurian. Şincai et Micu-Clain sont plus
prnches quc Maior de l'esprit des grands chroniqueurs moldaves Miron
Costin et Demetre Cantemir: une preuve en est I'interessant mystere de A.
Gana, l'vfonumentul Şincai-Clainian (Bude, 1844), q1.,j devait servir de
preambule a la publication de l'ouvrage de Şincai; ce << grand drame
mythico-littfraire >> comme dit Ie sous-titre, comprenait aussi un tableau
{rP• 18r-182), ou la muse Clio venait couronner Ies deux historier s
transylvains, qui avaient â droite et a gauche Miron Costin et Demetre Can-
tc:::11r.
43•
LA TRANSYLVANIE
Teod'lr Racoce şi << Crestomaticul Românesc •>, dans la revue Codrul Cosminului,
II (1925), pp. 349-370; le<< Crestomatie)), collection de recits dont certains
etaient empruntes a Mme de Genlis ou a Wieland, fut publie a Cernăuţi en
1820 et publie a nouveau en 1930, toujours a Cernăuţi, par T. Bălan.
686 LA TRANSYLVANIE
) Sur Radu Tempea et lorgovici v. Ies ouvrages cites plus haut; Crişan
1
en tant que philologue, est discute par T. Cipariu dans ses Principia de limbd şi
de scr(Dtură, Blaj 1866, p. 317 et suiv., ou est citee aussi la traduction de Ges-
sner; de fa le renseignement passe chez G. Bogdan-Duică, Ion Barac (1933),
r65-168. La traduction de Crişan est la premiere traduction rournaine
Gessner conn·1e jusqu'ici; sur une traduction probable de Ion Barac, v.
\::.; Ihzd.m-Duică, op. cit., pp. 61-63.
688 LA TRANSYLVANIE
;·• .'.'.i linf!,ua rumena ml secolo XIX; L'italianismo di Ion Heliade Rădulescu,
. ·,, :,ricnlale, u;zi>; sur ses idces relatives au roumain a diverses epoques,
D. Porovici, Ideologia literarâ a !!li I. Heli"ade Rădulescu, Bucarest, Cartea
:'.. :-:·.Lc::sc:i, 1935; enfin pour l'influence italienne sur la culture roumaine,
;·2:-t:c,dierement en ce qui concerne le mouvement latiniste de Transylvanie,
,. . R,uniro Ortiz, Per la st oria ddla cultura italiana in Rmnania, Bucarest,
::ocee, 1916.
690 LA TRANSYLVANIE
Al. Marcu, Simion Bărnuţiu, Al. Papiu-llarian şi Iosif Hodoy la studii în Italia
(Memoires de I' Academie Roumaine, Section litteraire, erie III, tome VII),
Bucarest 1935 (sur ce dernier ouvrage, v. le compte-rendu des Studii Italiene,
II, pp. 228-232).
D. POPOVICI ! LA LITTtRATURE AU XIX,e srE:cLE
nuţiu et son ecole, tous sont attaques sans pitie par sa lo-
gique puissante. La fin qu'il poursuivait dans toute cette
activite etait d'empecher que des differences ne s'introdui-
sissent par la voie de la philologie entre Ies rameaux du
meme peuple. La meme raison le poussa a mettre en dis-
cussion un autre aspect de la langue roumaine de Transyl-
vanie: sous l'influence de l'allemand, Ies lettres transyl-
vains en etaient arrives, dans leurs revues et leurs journaux,
a employer certaines constructions de phrases etrangeres au
genie du roumain; ces constructions furent impitoyable-
ment combattues par T. Iviaiorescu 1).
Sa lutte en faveur de la langue litteraire, qu'il faudrait
replacer d'ailleurs dans la lutte qu'il a menee en general
contre l'artifice et le mensonge, ne faisait que continuer
celle des ecrivains moldaves, qui de l'aveu de Maiorescu
lui-meme, le soutinrent energiquement; et non seulement
Alecsandri, vers qui se tournait la pensee du critique de
Iassy, mais Ies autres egalement. Parmi ceux-ci nous cite-
rons seulement le Moldave Eminesco, le poete qui a porte
la poesie roumaine a des hauteurs inattendues, tandis que
la Transylvanie s'epuisait en constructions erudites: la
tete bercee deja de la melodie magique des mots, ii avait
erre, jeune ecolier, en Bucovine et en Transylvanie a la re-
cherche d'une ecole i::1.dulgente qui lui decernât Ies diplomes
exiges par la severi te paternelle; puis, apres Ies echecs re-
petes, il avait continue ses peregrinations a travers Ies pro-
vinces roumaines comme souffleur dans une troupe de
theâtre. Ces vagabondages l'avaient enrichi, car îl avait pu
grâce a eux prendre un contact direct avec le parler vivant
du peuple roumain, de q uelque provin ce qu 'il fut; et c' est
dans cette langue qu'il devait ecrire ses chefs-d'oeuvre.
L'influence que l'oeuvre de ces ecrivains exen;a sur la
Transylvanie prend place dans l'influence generale exercee
par la societe <<Junimea >>. La revue qui refletait le credo
1 ) Une etude d'ensemble sur l'extension du latinisme dans tous Ies pays
1 ) Sur l'expansion des idees << junimistes >> en Transylvanie voir l'ouvrage
! Sur Veronica Miele v. N. !Jrga, Schiţe din literatura română, vol. II,
I2ssy, Şaraga (r89:2), pp. 85-rn4; sur Lucreţia Suciu, le meme, dans Istoria
l•. ram. cwtimp., I, pp. 368-369 et G. Bogdan-Duică, Ardealul vechiu şi
_-J.,-d,alul nou, Tribuna, VII (r890), No. 82; sur I. Popovici-Bănăţeanu, v.
-:·::1 :.\Iaiorescu, Ion Popovici Bănăţeanul (r895), dans Critice, Bucarest,
~-: =~~,\·a, 1908, voi. III, pp. 151-157; T. Topliccanu, Viaţa şi opera lui
P,,p,;riri-Bânăţeanu, Caransebeş, 1930; N. forga, Ist. lit. rom. cont., I,
: ,, ;o; I. Breazu, Literatura Tribunei, pp. 98-n I.
LA TRANSYLVANIE
--
c::~rons enfin George Bogdan-Duică, critique et histo-
... :,·2i1t foit son apprentissage a la Gazeta Transilva-
:- ::_"' - :'...::=-:al de Sibiu ou par sa collaboration riche, variee
: :· - ~ --~- - la littcrature transylYaine une saine impulsion
~-:-- h Junimea,,_
46
LA TRANSYLVANJE
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Fig. I. - Măguri (Munţii Apuseni), type de village disperse. Extrait de la carte militaire autrichienne. ......
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jI2 LA TRA!I.SYLVAKIE
1
) Cf. Emm. de Martonne, Resultats scientifiques des excursions geogr. de
l'Inst. de Geogr. de l' Universite de Cluj en r92r. Lucrările Inst. de Geogr. al
Univ. din Cluj, 1922, vol. I, pp. 63, 64, 85, 112-114.
R. VUIA: LE V1LLAGE ROUMAIN DE TRAKSYLVANIE ET DU BANAT 713
milieu de leur propriete (v. pi. IIA). Tel est le cas des hoddi
ou sălaşe du Banat, de la Plaine de la Tisa et de la Câmpia
transylvaine 1).
LE VILLAGE DISSOCIE (Das Streudorf). Le plan de ce type
de village est dissocie: Ies ruelles longues et sinueuses en-
ferment dans leur reseau une vaste superficie ou forment
un filet de chemins laissant entre leurs mailles de grands
espaces de terrain. Les habitations sont assez distantes l'une
de l'autre pres de la route, ou parfois sont isolees au milieu
de la propriete, ceci surtout a la peripherie du village. Ce
type dissocie est une forme de transition entre le village a
maisons isolees et le village agglomere (fig. 2).
Le meme caractere de transition ressort aussi du type
de propriete: le domaine du paysan est divise, une partie
hors du village sur le terroir de la commune, l'autre partie
autour de la maison sous forme non seulement d'un jardin,
mais encore de quelques arpents de terres labourables.
Bien qu'il existe a l'etat sporadique en divers coins de la
Transylvanie le village dissocie a une aire d'expansion bien de-
limitee dans le Nord de cette province ou il represente le type
d'habitat dominant 2). Ailleurs on le trouve dans la zone de
contact des collines et de la plaine; dans la lunca de certaines
rivieres, encerclant Ies zones d 'habitations isolees et formant
la transition vers le village concentre (v. carte no. 2).
Type de transition, ii derive tres certainement du vil-
lage disperse et de nombreux exemples nous le montrent se
transformant en village agglomere ou en village de route.
Les sites geographiques preferes par le village dissocie
sont Ies regions de collines aux formes mures et Ies plate-
formes inferieures. Dans la plupart des cas le village s'etend
sur Ies versants adoucis de la zone des collines (v. pi. II B).
Lorsque le fond des vallees mures est humide, Fagglomera-
1)G. Vergez-Tricom, Les types d' hahttat dans le Banat. Melanges, I 927,
Bucarest, p. 28, 29; St. Manciulea, Sate ~ sălaşuri din Câmpia Tisei.. Bui. Soc.
Reg. Rom. de Geogr. Bucureşti, 1931. Tom. L, pp. 158-168.
) V. Mih:Hlescu, op. cit. pp. 68-71. Cf. aussi << O hartă a aşezărilor rurale
2
din România>> du meme auteur dans le Bui. Soc. Reg. Rom. de Geogr.
Bucureşti. 193.;-. Tom. LIII p. 373.
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et Almaşul Mare
LA TRANSYLVANIE
(sau concentrat), satul rdsfi'rat şi satul risipit? Bui. Soc. Reg. Rom. de Geogr.
Bucureşti, 1926, Tom. XLV, p. 107.
R. VUIA: LE VILLAGE ROUMAIN DE TRANSYLVANIE ET DU BA.."IAT 727
1
) Bogdan Zaborski, Ober D01fformen ht Polen und ilire Verbreitung, Bres-
:, 1930, p. 62 et 92.
-) Y. Mihăilescu, O hartă a principalelor tipuri de aşezări rurale din Româ-
.·. Bul. Soc. Reg. Rom. de Geogr. Bucureşti, 1927, Tom. XLVI, p. 65;
': cu :'.\I. Popp, Valea Praho1:ei intre Predeal şi Floreşti. Bul. Soc. Reg. Rom.
r;eogr. Bucureşti, 1929, Tom. XLVIII, p. 198.
' "~estlage •> de Schliiter O. Die Siedlungen im nordăstlichen Thu-
·. ·: Berlin 1903, p. 241.
LA TRAKSYLVANIE
') Cf. R. Vuia, Chronologie des types de villages dans le Banat et la Tran-
sylvanie. Revue de Transylvanie, T. 3, Nr. 1, p. 47-67.
2) !oh. Heinrich Schwicker, Geschichte des Temesvarer Banats. Budapest,
1872, p. 369-403; S. Dragomir, Vechimea elementului românesc şi colonizdrile
.,trăine în Banat. Extr. din An. Inst. de Istorie Naţională, 1924, p. 10-17;
:::t. :\1anciulea, Infiltrări de populaţii strdine f'n Banat. Bul. Soc. Reg. Rom.
,_:,• Geografie, Tom. XLVI, 1927, pp. 83-86 et 97-109.
} Cf. Gy. Princz, op. cit., p. 9.
3
730 LA TRANSYLVANIE
nection with the cultural circles in the South East of Europe. Congres Intern.
des Se. Anthrop. et Ethnol., C. R. I-ere Session, Londres 1934, p. 257-258.
\Ti.\: LE YILLAGE ROC:\JAI:\ DE TRA'.'\SYLVAJ\"IE ET DC BA:S-AT 7 ,J
LA COUR DE FERlvlE
Haus in Bosnien mul H erzegmâna. vViss. Mitt. aus Bosnien und Herze-
gowina, VIII Bd, r900, p. 18; Idem, Die Stellung des bosnischen Hause~
und Etymologi'en zum Hausrat, Sitzungsberichte der kaiseri. Akad. d. Wiss.
in Wien. Phil. - hist. Klasse, Bd CXLIV, 1901, p. 32; R. Kaindl, Haus und Hof
bei den Rusnaken. Globus, Bd LXXI, 1897, p. 141; L. Niederle, Manuel
de l' Antiquite slm:e, T. IT, 1926, p. II3.
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Fig. 9. -- Cour dans un village de route, Săcădate (dep. Bihor). A= chambre, B = antichambre, C corridor, C:
D c-c remise, E chambre de reserve, F = four, G = etable a porcs, H = grange, I= chambre, cuisine d'ete,
J, L """' etable, K = auge, N pigeonnier, O= fontaine, P = bois a bruler, R, S, U, V, Z = meules de paille
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Fig. ro. Cour dans un village geometrique, Chisătău (dep. Timiş). A= chambre, B antichambre, C, F, G = chambre
<le rcserve (cămară), D corridor, E = fontaine, H remise, I = etable a porc, J, K ecurie, L, M = remise, N, O, ~
P = meules de paille et de fain.
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LA TRANSYLVANIE
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tion des bâtiments
et leur vo1smage,
deux etonnants con-
lj
trastes: d'une part
la cour manque tota-
lement ou presente
une forme des plus
rudimentaires 2 ) ;
d'autre part elle est
la plus fermec qui
1) R. Vuia, Ţara Ha-
ţegului şiRegiunea Pădu
renilor. Extr. din Lucră
rile Inst. de Geogr. al
Univ. din Cluj. Vol. r,
1926, p. 88.
2) Cf. S. Opreanu, Ţi
47•
742 LA TRANSYLVAKIE
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Cf. H. Phleps, op. cit., pp. 30-32, 40, 42, 62, 72.
1)
ments, est nommee a Bran <<polatră>>, a Câmpu lui Neag << colnă» et a Cor-
neareva << cindă ». Les deux premiers termes sont d'origine slave et le der-
nier latin.
lC Vu!A: LE VILLAGE ROUMAIN DE TRANSYLVA:--;IE ET DU BANAT 747
i..,
F:g. 14.-Plan et sections d'une vieille maison â cămară de Vălioara (dep. Hunedoara).
:\ = chambre d'habitation (casa), B = chambre de reserve (cămara), C = corridor
, rirnaţ), v = âtre libre, p = lit, m = table. I bancs (laviţe), el = căloniu.
deux âtres ont ete jadis plus repandus, mais ils ont en bien
des endroits disparu, seul le nom en est reste.
Dans la region des Pădureni et au Pays de Haţeg, nous
voyons une forme de foyer nouvelle et plus perfectionnee,
appelee sobă. Le type primitif de sobă est fait de dalles cre-
pies et blanchies a la chaux; plus recemment on a utilise les
carreaux de terre cuite, Ies tuiles emaillees ou non et presen-
tant parfois un aspect assez joli.
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16. TabJes de differentes hauteurs: a= pt>tite table ronde faite <l'une scule piece de bois, de Teregova t:t:l
S{"verin), h petite table carree de Sălaşul de sus (dep. Hunedoara), c vieille table paysanne d'Alun z►
(dep. Hunedoara). ..,>
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732 LA TRA"lSYLVANIE
48
LA TRANSYLVANIE
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Fig. 20. - En haut: ctlrpdtor ou lopar de Alun (dep. Hunedoara); au-dessous:
vdtrai de Uricani (dep. Hunedoara).
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Fig. 2I. - Trepieds {cratiţe) qui supportent Ies pots et Ies pol.\les, a. de Poeniţa
\•,inii, (dep. Hunedoara), h. de Berind, (dep. Cluj}, c. de Vălar, (dep. Hunedoara).
:::mnes sont: Ies trepieds de fer cratiţe (fig. 21) qui servent
de support pour Ies vases et sous la tigaie, une poele de fer
'"nnde, a long manche (fig. 22), dans laquelle l'on rotit la
·:;3.nde et la plăcinta (gâteau feuillete au fromage); des appuis
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re/f.tuz~elyei. A Magyar Nemzeti Muzeum
ztal}anak Ertes[tOJe, Budapeut, X. r909, p. 7.
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Fig. 23. Chenets mîţ, căpdtâi qui supportent Ies buches dans le foyer et Ies bro-
ches frigări. a. de Câmpeni (dep. Turda), b. de Alun {dep. Hunedoara), c. de
Dej (dep. Someş).
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Fig. 24. - Broches (frigări) a. de Apahida {dep. CI uj), b. de Feiurd {dep. Cluj
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c. de Uricani {dep. Hunedoara).
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Fig. 25. - Plan et sections d'une maison li tinda du
I Banat. Turnul (dep. Severin). A= chambre d'habi- -'l
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tation (casa), B
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c-sc --- dans la tinda, Valea Neagră (dep. Bihor). A
B chambre d'habitation, B la tinda avec le four
p __ Jc_=-_-,;--~-~m ·~-- (cp.), pm.
reserve, m
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(pomnol) socle. C = chambre de
table, se
coffre, şp
siege, p = lit, lv
foumeau de cuiaine.
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LA TRANSYLVANIE
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Fig. 30. Chaises paysannes, a. de Luncani (dep. Hunedoara), b. de Jeud (dep.
Maramureş).
1 ) Memc le mot (< căloniu ,> est d'origine latine. V. S. Puşcariu, Daco-
romanie III, 1923 p. 662-664.
R. VUIA: LE VILLAGE ROUMAit,; DE TRANSYLVAME ET DU BANAT 771
49
LA TRANSYLVANIE
49•
774 LA TRA.NSYLVANIE
nection with the cultural circles in the South East of Europe. Congres Inter-
national des Sciences Anthropologiques et Ethnologiques. Londres 1934,
p. 259; B. Schier, op. cit., p. 191, 202, 204-205.
2 ) C. A. Romstorfer, Typen der landwirtschaftlichen Bauten im Herzog-
thume Bukowina. Mitt. d. Anthrop. Ges. Wien. Bd. XXII, 1892, p. 196; R.
Kaindl, Bei den Huzulen-Bojken an der galizischen goldenen Bystrycza. Mitt.
der Anthrop. Ges. Wien. Bd. XXVIII, 1898, p. 238; K. Rhamm, op. cit. II, 2.
p. 146, 172-175; V. R. Geramb, Die Feuerstătten des volkstiiml. Hauses
in Osterreich-Ungarn, (( Worter u. Sachen », Bd. III, 19u, pp. 8-12; D.
Zelenin, Russische Volkskunde, 1927, pp. 270, 271.
3} K. Rhamm, op. cit. p. 93 et 184; L. Niederle, Manuel de l'Antiquite
( ;es. in Wien. Bd. XXIX, 1899, pp. 195-199; H. Phleps, op. cit. p. 50-
, . B. Schier, op. cit. p. 165, 170, 173, 177, 178.
'i) R. Vuia, Ţara Haţegului şiRegiunea Pădurenilor. Extr. din Lucr. Inst.
Geogr. a Univ. Cluj, II. 1926, p. 106.
LA 'l'RAl\SYLVANIE
Hongrois que chez les Seklers de Transylvanie. Cf. P. Zs. Batky, Nehdny adat
Bdnffyhunyadnak es kiirnyekenek nepies epitkezesehez. A Magy. Nemz. Muzeum
Neprajzi Oszt. Ertesftoje, VIII, 1907, p. 60, 61; K. Viski, Adatok a szekely
epitkezes isme retehez. A Magy. Nemz. Muzeum Nepr. Oszt. Ertesftoje, XII,
1911, p. n6; P. Thurinszky, Adatok az erdelyi paraszthâz ismeretehez . .A
Magy. Nemzeti Muzeum Neprajzi Oszt. Ertesft<Sje, Budapest, XIII, 1912,
p. 98-103; J. Gyorffy, Del-Bihar falvai es epitketc:ese. A Magy. Nemz. Muz.
Nepr. Oszt. Ertesftoje, Budapest, XVI, 1915, p. 109, 124; Idem, XVII, 1916,
p. 102-104.
R. VUIA: LE VILLAGE ROUMAIN DE TRANSYLVANIE ET DU BANAT 777
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r .: r·:xation des noutres. A gauche: Ies cheotori rvu-
e· a ::::ir~: Ies che1tori allennnds (c).
Fi;;. 34. - Construction d'une maisnn en fourches (furci) et en potici (dep. Sălaj).
: C H. op. cit., p.
788 LA TRANSYLVANIE
50•
790 LA TRANSYLVA!\'IE
PI I .-\. l 'ultun: t·n h:rra:-:-;l'~ ~ur Ies hauteur:-- entrc 1200 1 300 ni. 1\lă.µ;uri.
'duntii Apuseni CI R I '11i(I.
H /, ), I
I'!. I I B.
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l'I Ii I .\ ;-.:.~·i1ci11d de Jci,, I dvp. ~l\1rd,1 l 'l'::pe 1._ie ,·i!laL'.t: <Hc::1.don1L-rl' avec tend:1t1ce
, i1 Li di,11t'l"'i,1n ,-, . I{ 1·111<1
! 'i 111 ll 1-ciunl 1,Ji. p {_ 'lu.i .1 'f'yp{· 1.!1., ,_ iJLtL'.l' ;1:..::..?:lo1ncn·-, nivht' dafl:--. unc dl'"
pic-..-.1<,n ('! H. l';no
1'1. I\ .\ BorloYa !ckp. c,nc:rin). T,·pc de ,illac:e de rnutc. CL R. C'11ia.
l'I \ .. \. I ..1 l!t·;i nl!l'-r'·t;i hlc ,·t k hanl!il r ,, 111;1·i,. t · nciu,· ( ,kp I lunecloara ). CI. R. r-11ia.
PJ. \' I B. Etahle â pores er maison a une seule pike dans la zone herbagere.
Le hâtiment derriere la maison est la eămara. Dăhâca (dep. Hunedoara). CI. R. Vuia
H. \'11"1 rt
J•; VII ,.\ C•,ur J'un ,I)Jage agglom<'.·n;. Sâlciua de jos (dep, Turda), De gauche
"<1ni1tc: la rcm,s<· <:I l't'tnhle a
porcs, la mnison, l<' cellier surmonte d'ur.e chamhre
derl'senc (']. R /'1110.
l'I I\: ,\
1' f.'0111111/a d,· S,ilciirn d,· fos (dep. Turda). a,·ec chaudron soutenu par
b c"<"uia. CL R. Vuia.
PI. XII,\. Clrnrnhre J'hahirnrion (soha; de Racmita (dep. Timiş). CI. R. Vuia.
PI. X l I B. Le foyer de la tindo dans la ma ison de type hanatiote, Chisăt iîu I dq,
Timiş>. CI. R. Vuia.
I '1 \: I f I , \
qu.11.,t· \·er:-.:inh a .~acoş.ul \I.:1re (dt'p. 'Tîn1i.~)
l'l H. /'1110.
l'i :\ 11 I B
,laison /J\l'<' roit i, deu~ n·rs,rnts ii Chi,-ăt{iu (dcp, Timi~). CI. R. Vuia,
i,· I
I 'I .\I\ .\ \la,",n a four ,Lin, la r111,fu. ii Riidesti (,kp .\]bai. CI R f'uw.
PI .\I\ ll \L11---11n ţ·n bnqw·-.. ~J\t_·t t(Jt:T d,n1-- !n tnuf1 :i! Săci1dat1..: (d(~p. Bihor;
CI f?. ""'
l'I. X\ .. \ h-til :t ,·i,J:.'l' Iz ]'.li~î ,i:tn" Li llnd;t !_runl' 1n,1ison dv l)r(u„n1::, (dt;p.
F,~1-!:·1r;t"'1 \ ·1. N tnu.
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l'î XY ll Four ;1 1 ui!v, ,··rnailkcs de Fde,1,· (dep. Cluj). Ci. R. Vuia.
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l'I X\' I I .\ \lai,on ii Sn\rişnan,, P:n, des iv1oţi (dep. Turda). CL R. Vuia,
P,. XVI II B. Construetinn d'une mmson en niţei. Colţirca (dcp. Satu :\lare),
<>n n,ir le re,etemenr de chaume a,ce des gerbes de pail!e. CI. R. Vuia.
R. \'uia: l.r
PI. X\'Ill A. Construction d'urw maison en ch/'(/fori i, Brnn (dep. Braş"' ). CI. R. t·,,,a.
!)',. X\' I I l B.
~ Constru..-ti"n d 'une ma ison en niţei, Colţirea ( dep, "atu :\lare· J.
On ,oit le re,etement de ch,rnme a,ec des gerbes de paillt'. CI. R. Vuia
R. VUIA: LE VtLLAGE ROUMAIN DE TRANSYLVANIE ET DU BANAT 791
1
) M. Hoernes, Natur- und Urgeschichte des 1vlemchen, vol. II, p. 83.
~) Rovinskij, Crnagorija, II, pp. 455-461; R. Meringer, Das volks-
tiimliche Haus in Bosnien u. d. Herzegavina. Wiss. Mitt. aus Bosnien,
Bd VII (1900) p. 18-20, 44. R. J\ikolic, Vranjska Pcinja, Srpski Etno-
grafski Zbornik, V (1903) pp. 130-131; B. Lalevic, I. Protic, Vasojevic.
Srpski Etnografski Zbornik, V (1903) p. 528; M. Murko, Zur Geschichte
des volkstuml. Hauses bei den Siidslaven, Mitt. d. Anthrop. Ges. Wien,
. XXXV (1905) op. cit. II p. n7; H. Schwab, Ober schweizerische
"..f,:usforschung. Das Bauernhaus im Kanton Zurich. Zilrich, 1927, p. 8;
: Phleps, op. cit. p. 20.
ASPECTS DEMOGRAPHIQUES DE LA
TRANSYLVANIE
par Dr. SABIN MANUILA
Directeur de !'Institut Central de Statistique
INTRODUCTION
Dtkes Excedent
ANNEES Kaissances naturel
) Pour Ies annees 19u 1920 Ies chiffres sont tires des publications hoq~ -'~'
1
I
Totale I Rurale !Urbaine Totale Rurale IUrbaine 1910 1930
Population Pourcem.
de la
Provinces populat ion
En I 9 I O En l 9 3 O rurale
Totale I Rurale j Urbaine Totale j Rurale \Urbaine 1910 I I .:;.30-
TOTAL. . ii.248.ii40 4,670.099 678.441 6,549.441 4.590.448 908.998 87,1 ! .;.!_;
Transylvanie . . 2.908.515 2.547.420 361.095 3.217.677 2,701.998 515.679
I
87,61 ~L.:>
Banat 977.500 877.128 100.372 941.521 772.992 168.529 89,; ' 5-i.:
Crişana-Mar . . . 1.362.525 r.145.551 216.974 1.390.243 l .l I 5-453 274.790 84,1 ~:..1
Population
Groupes de localites Chiffres Pourcentage
d'apres leur importance provisoires
) Aucune viile n'a ete classee dans cette categorie au moment du depouillement
1
AUGMENTATION EN %
51
LA TRANSYLVANIE
Accroisse-
Groupes ethniques 1910 1930
ment % ')
') L'accroissement est calcule d'apres Ies chiffres absolus, non d'apre5 :~
proportlons.
1910 1930
Ce phenomene ne presente pas un aspect uniforme pour
toutes Ies villes de Transylvanie. Aussi est îl tres utile d'etu-
dier dans quelle mesure s'est effectue proportionnellement
le deplacement des eieme11 ts ethniques vers Ies villes, en
rapport avec Ieur importance. Pour cette etude, nous con-
serverons dans Ies tabieaux qui suivent Ies memes groupes
de villes consideres jusqu'ici, et nous ne prendrons comme
points de cornparaison que Ies donnees concernant Ies rou-
,~,ains, Ies hongrois et Ies juifs:
TABLEAU X. PROPORTION DES ELEMENTS ETHNIQUES SUR
L'ENSEMBLE DE LA POPULATION.
Pourcentage pour 1910 et 1930.
Gr. A. vi!les de plus de 100.000 habitants 12,4 34,7 83,4 47,4 13,0
,) B l) de 50 â 100.000 habitants 13,3 3 I ,I 66,r 40,2 IJ,6
C ~ de 30 >> 50.000 ))
17,9 32,4 50,9 32,9 7,0
D. » » IO ~ 30.000 o 21,3 35,6 60,1 34,6 I 1,3
E. ~ )) J) IO.OOO ))
3o,3 41,4 52,6 35,4 6,8
. F. de moins 5.000 » 38,4 53,7 56,1 33,3 6,7
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1910 1930
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I 'tO ,_,..-.v-f"
1
30
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Gr.A B C D E F A B C D E F
*
15,7
18,5
17,5
16,7
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1,8
leur importance e
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TOTAL 18,8 li,7 lo,li 16,9 lo,S 13,ii. + 1,9 +0,4 + 2,0
Groupe A de plus de 100.000 hab. 22,3 14,9 15,5 18,0 lJ,l 15,1 +4,3 + 1,8 +0,4
&
&
B de 50- li IOC.OOO
C » 30- & 50.000
•
16,5 14,8 15,6 14,9 14,8 13,8 + 1,6
)) 19,9 14,5
o,o + 1,8
12 1 1 1 4,5 15,5 13,4 + 5,4 + I,O ,-1,3
D t IO- t 30,000 » 21,3 18,0 17,4 18,7 15,6 IZ,7 + 2,6 +z,4 +4,7
..
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E •5 - . IO.OOO » 16,2 14,8 II,7 18,2 17,9 13,5 -3,0 -3,1 -1,8
• F demoinsde 5.000 » 19,2 18,0 12,1 18,2 17,1 9,6 1,0 + +0,9 +2,5
1914
I 1934 1914 1934 1910 1930
Banat
Caraş-Severin. 7,8 4,2 5,8 3,8 6,1 4-1
Timiş 18,6 16,2 14,7 13,2 14,9 I~
Crişana-Maramureş
Arad 10,8 18,6 28,9 18,1 26.6 .:-,-._:.
Bihor 51,0 20,2 49,6 23,2 38.c :"'C,..4)
Maramureş . 10,0 4,c 10,2 ·h6 .j. ~'. ' 4
Satu-Mare 70,0 18,8 68,2 2T 1 2 +: .S ::-s
DR. SABll': MANUILA: ASPECTS Df:MOGRAPHIQUES DE LA TRANSYLVANIE 81 I
Totalite
Departements des 616ments Roumains Hongrois Allemands Divers
ethniques
I
DR. SABIN MANUlLA: ASPECTS Df:MOGHAPHIQUES DE LA TRANSYLVANIE 8x3
LA FRONTIERE OCCIDENTALE
-LKossuth
- • Rothermere
HONGROIS
DR. SABIN MANUILA: ASPECTS DI!MOGRAPHIQUES DE LA TRANSYLVANIE 815
(Pourcentage 1930)
Groupes ethniques %
<ll ., <ll
Population Q
·a ·as, "Cl
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DEPARTEME1'TS Q .,c:;~
totale 6 ... o ...
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Ci
TOTAL
LE6EHOf
I/W;.o-so
l0·20 !:III 50-60
E 30-'tO Iii 60-70
Nous tenons a signaier de nouveau que la repartition e:-:.
groupes ethniques a ete entreprise en 1910 par Ies hongrois.
d'apres d'autres criteriums qu'en 1930, lors du recenseme:-:
effectue par Ies autorites roumaines.
En 1910, Ies hongrois ont fait une enquete pour pre.,:1s.;;-::-
quelle etait la langue maternelle parlee par chaque habiu:-_:
et, sur cette base, iis ont implicitement reparti la populan,:: -
en groupes ethniques. Pourtant il est parfaitement clau- -=.·-=
l'usage d'une certaine langue n'impiique point necessaire:-;:::--·
l'appartenance au groupe ethnique correspondant.
En 1930, en Roumanie, nous avons adopte um· .:.:.:::-"!:
methode: dans le questionnaire, a cote de la Iangue rr...:::~:--
nelle qui a ete l'objet d'une recherche toute parti~!'.
l'on a introduit une rubrique pour ['origine ethniqw =•
le <<neam» des habitants. Vu que l'enquete sur l:i i.a- .r:i:-
DH. SABIN MANUILA: ASPECTS DEMOGRAPHIQUES DE LA TRANSYLVANfE 819
C'est sur ces habitants que par ailleurs, nous avons insiste
pour demontrer que le phenomene general de la disparition
de la population urbaine-et qui a besoin dans tous les pays,
pour se renouveler, de l'imigration des elements ruraux-sera
la cause d'une rapide diminution de la population hongroise
dans Ies villes de Transylvanie.
Et meme jusqu'a cette disparition graduelle, que nous
pouvons prevoir des a present, nous devons noter un chan-
gement en ce qui concerne la proportion des hongrois dans
Ies villes. Ce changement est du au fait que, depuis la guerre,
une partie de la population hongroise des villes a ete repa-
triee en Hongrie, d'autre part la population qui est restee
tend a diminuer, comme cela se produit habituellement,
faute de possiblite de renouvellement, la, ou Ies villes, avec
une forte majorite hongroise, sont entourees de masses ru-
rales purement roumaines.
Pourtant la population de ces villes s'est accrue consi-
derablement et cette augmentation n'a pu etre realisee qu'au
compte de la population rurale, en grande majorite roumaine.
Ce phenomene a provoque un renversement du rapport
des elements ethniques dans Ies villes a l'avantage de la
population roumaine.
Le troisieme groupe de hongrois est celui qui se trouve
a la frontiere occidentale. II constitue environ 20% de la
totalite de l'element hongrois.
Enfin un quatrieme groupe est forme des hongrois dis-
perses dans tous Ies villages de Transylvanie, Ies uns dans
des villages completement perdus au milieu de la masse
compacte de }'element roumain; Ies autres, tout a fait isoles,
en petit nombre, a l'interieur des villages roumains.
II est facile de prevoir qu'ils sont fatalement condamnes
a disparaître dans la masse de la population autochtone.
L'on peut affirmer que c'est la le cas de tous Ies groupes
minoritaires, comr:1e tendance generale de leur evolution; le
rythme de leur assimilation est bien entendu, en fonction
de la dure. Ainsi, ce n'est que dans l'intervalle de vingt
annees que l'on peut observer une decroissance de la popu-
fation minoritaire en Transylvanie.
822 LA TRANSYLVANIE
1930
ROUMAINS OOHGAOIS AUIHAHOS JUrrs AUTTl[S ROUHArttS r2~3,0IS Allll1MiDS JUlfS AUJR[S
TOTAL H,8 o'i,S + 4,o o9,t 62,6 + s,r; t?,6 sr;,o +1;.-1
Alba . 77,4 81,5 + 4,1 82,3 85,8 + 3,5 42,0 58,8 +16.,
Arad 59,2 61,0 + 1,8 66,8 65,8 1,0 16,3 39,3 +2; :
Bihor 52,2 61,6 + 9,4 59,3 70,4 +II,I 5,6 26,4 +zc.'
Braşov 34,7 49,9 +15,2 38,7 59,3 +20,6 28,7 32,7 .1 :
Caraş-Severin 72,1 73,3 + 1,2 74,3 78,6 + 4,3 36,5 45,2
Ciuc 12,4 14,4 + 2,0 13,4 15,1 + 1,7 1,6 8,1
Cluj 56,8 61 ,o + 4,2 68,s 73,5 + 5,0 12,4 34,oj -'-:: -
Făgăraş 88,7 78,3 - 10,4 92,6 80,8 n,8 33,0 54 2 1 - " " -
Hunedoara 79,9 82,0 + 2,1 82,9 86,1 + 3,2 39,8 52:8: - ~ c ;
lVlaramureş 48,8 57,7 + 8,9 55,4 62,2 + 6,8 9,4 35,5! -:-
Mureş 32,7 45,8 +13,1 36,9 50,1 +13,2 9,2 24,3 ' -
Năsăud. 68,5 71,5 +
3,0 72,5 74,6 + 2,1 33,8 48,5
Odorhei. 2,2 4,7 + 2,5 2,4 4,3 + 1,9 1,1 10,5
Satu-Mare 41,7 60,4 +18,7 51,8 68,3 +16,5 6,o 35.0
Sălaj 59,1 56,1 - 3,0 62,6 58,7 3,9 8,6 31 .::
Sibiu. 64,3 62,1 - 2,2 74,0 70,3 3,7 32,9 37.5 - ,_ -
Someş 74,9 77,S + 2,6 78,7 81,4 + 2,7 26,2, 41 ..1 - - - -
Târnava-Mare . 40,6 44,7 + 4,1 42,5 48,3 + 5,8 28,51 20. ~ - ...
Târnava-Mică . 47,9 53,9 + 6,o 50,1 54,9 + 4,8 21,51 4:'" - ~
Timiş 34,1 37,6 + 3,5 38,0 40,1 + 2,1 I0,41
I
2:- -
Trei-Scaune 15,5 16,0 + 0,5 17,1 16,0 - 1,1 1,1 1::: - _ _..
Turda 7211 74)3 + 2,2 76,0 78,7 + 2,i 25,2 ;~ - - "'"
1 ) Les chiffres se rapportent a la division administrative de l'annee 19:: F'-:,: ~
liter toute comparaison, on trouvera dans l'annexe Ies donnees sta tist: ~ue; .:::-:::.:~
Ie dernier recensement (1930) reparties selon Ies di·,isions administra:: ::,;; :;,e- :,-._
DR. SABIN MANUILA: ASPECTS DfMOGRAPHIQUES DE LA TRANSYLVANIE 825
Ciuc 84,8 82,8 2,0 84,1 82,6 1,5 91,8 83,8 - 8,o
Cluj 34,1 30,1 - 4,0 24,1 22,0 - 2,1 71,8 47,7 -24,1
FăgAraş 5,8 5,5 - 0,3 3,1 3,4 + 0,3 43,l 26,7 16,4
Hunedoara 13,8 II,3 - 2,5 11,6 8,6 - 3,0 42,8 30,4 -12,4
Maramureş 13,7 6,9 - 6,8 8,6 4,3 - 4,3 44,7 19,9 -24,8
Mureş 57,7 42,6 - 15,1 55,8 40,3 - 15,5 68,1 54,3 - 13,8
Năsăud. 2,7 5,2 2,5 1,8 4,7 + 2,9 10,4 8,3 2, !
Odorhei. 94,3 91,8 - 2,5 94,4 92,5 - 1,9 94,0 82,3 -11,7
Satu-Mare 45,8 25,5 -20,3 37,3 20,4 -16,9 75,7 41,9 -33,8
Sălaj 33,7 31,4 - 2,3 30,6 29,8 - o,8 78,0 46,4 -31,6
Sibiu. 4,9 4,7 - 0,2 1,4 1,8 + 0,4 16,0 13,3 2,7
Someş 17,7 15,4 - 2,3 14,9 13,5 - 1,4 53,1 33,0 - 20,1
TârnaYa-Mare . ll,7 n,8 + 0,1 10,5 8,9 1,6 19,0 23,8 + 4,8
Târnava-Mică . 28,5 23,6 - 4,9 26,0 22,1 - 3,9 59,5 37,3 -22,2
Timiş 14,9 15,4 + 0,5 12,4 12,0 - 0,4 30,1 29,3 - o,8
Trei-Scaune 82,6 80,4 - 2,2 81,3 80,7 - o,6 94,0 80,8 -13,2
Turda 24,7 21,4 - 3,3 20,4 18,0 2,4 83,2 49,6 -33,6
1 ) Les chiffres se rapportent â la division administrative de l'annee 1910. Pour
TOTAL 10,2 D,8 - 0,4 9,4 D,1 0,3 lo,4 13,2 - 2,2"
Alba 3,3 3,6 + 0,3 3,2 2,7 0,5 3,9 8,3 + 4,4
Arad 7,6 12,3 + 4,7 7,8 IJ,3 + 5,5 6,9 7,9 + 1,0
Bihor 0,7 0,4 - 0,3 0,5 0,3 0,2 2,2 1,0 - 1,2
Braşov 29,2 19,9 - 9,3 31 ,I 18,7 12,4 26,4 22,0 - 4,4
Caraş-Severin 12,0 II,l - 0,9 10,8 7,0 3,8 30,8 32,5 + r,7
Ciuc 0,7 0,3 - 0,4 0,7 0,2 0,5 1,3 0,9 - 0,4
Cluj 2,9 o,8 - 2,1 2,9 0,1 2,8 2,8 2,4 - 0,4
Făgăraş 3,4 12,5 + 9,1 2,5 12,5 +10,0 15,2 12,4 - 2,S
Hunedoara 2,4 2,5 + 0,1 2,0 2,0 o,o 7,9 6,7 - l ,2
Maramureş 5,2 2,0 - 3,2 5,1 2,3 2,8 5,9 o,6 - 5,3
Mureş 3,8 3,9 + 0,1 2,5 3,5 1,0 l I,O 6,o - 5,0
Năsăud. 20,0 14,4 - 5,6 17,3 12,8 4,5 44,l 25,8 - 18,3
Odorhei. 1,8 0,4 - 1,4 1,7 0,3 1,4 2,1 2,1 o,o
Satu-Mare 2,4 3,2 + o,8 2,7 3,7 1,0 l ,3 1,6 - 0.3
Sălaj 0,4 4,7 + 4,3 0,4 4,6 4,2 0,3 5,6 ~
5.3
Sibiu. 28,1 29,3 + 1,2 22,7 24,3 1,6 45,7 43,7 - 2,0
Someş 2,8 0,2 - 2,6 2,7 0,1 2,6 3,5 0,9 - 2,6
Târnava-Mare. 41,8 39,8 - 2,0 41,1 39,9 1,2 46,3 39,4 - 6,9
Târnava-Mică . 17,5 16,1 - 1,4 18,3 17,3 I 10 7,o 6,3 - c.7
Timiş 38,2 34,9 - 3,3 37,2 36,0 l ,2 43,6 30,5 - : : I
1
Trei-Scaune 0,4 o,6 + 0,2 0,3 0,4 0,1 l ,3 I, 7~ - : ....
Turda 0,3 0,4 + 0,1 0,3 0,1 0,2 0,7 2.6 - :.
1
Les chiffres se rapportent a la divisionadministrative de l'annee 1ci1c. F-c•~
)
TOTAL 3,o 3,2 - 0,3 2,3 1,7 - 0,6 11,3 10,4 - 0,9
Alba 1,7 1,4 - 0,3 0,9 0,5 - 0,4 7,6 6,2 - 1,4
Arad 2,4 2,I 0,3 l ,l o,6 0,5 10)0 9,I - 0,9
Bihor 6,7 4,3 - 2,4 4,1 1,5 - 2,6 23,6 15,4 - 8,2
Braşov 1,5 1 ,5 o,o 0,1 0,2 0,1 3,5 3,8 + 0,3
Caraş-Severin l ,O o,6 - 0,4 0,5 O,I - 0,4 7,9 3,2 4,7
Ciuc 1,6 1,6 o,o I ,3 l ,2 - 0,1 4,5 5,6 I, [
Cluj 4,3 5)1+ o,8 2,4 I,4 - 1,0 II,6 13,3 ~ 1,7
Făgăraş') 1,0 0,5 - 0,5 0,4 o,o 0,4 7,8 5,0 z,8.
Hunedoara I,j I ,4 - 0,3 1,3 1,0 - 0,3 6,7 6,6 - 0,1
:\laramureş 18,8 2!.l,9 + 2,1 15,7 17,4 + 1,7 37,3 38,6 1,3
:\Iureş 3,4 3,4 0,0 2,2 I 15 0,7 10,3 13,4 -,- 3,1
:\:ăsăud
Odorhei.
·, :i' I 4-,4
1,0
I 13 5 ,I ),I, - 2,0
0,1
10,9 14,7 3,8
·I I, I O,! 0,9 ;,oj 2,5 3,3 o,8
~atu-:\lare 'J,6 8,1 -- l,5 7,6 4,9 - 2}i 16,6 18,6 2,0
Sălaj 4-,3 3,9 0,4 3,7 2,9 o,8 12,4 13,4 1,0
Sibiu. 0,9 0,7 0,2 0,1 0,1 o,o 3,4 2,7 - 0,7
Someş 3,2 4,8 + 1,6 Z,2 3,1 + 0,9 15,8 20,1 +,3
Târnava-Mare . 0,7 0,7 o,o 0,4 0,2 - 0,2 2,8 3,0 + 0,2
Târnava-l\1ică . 1,5 l ,1 0,4 I, I o,6 - 0,5 6,5 5,5 1,0
Timiş I ,7 1,7 o,o 0,4 0,3 - 0,1 9,3 7,6 - I,7
faciliter toute comparaison, on trovera dans l'annexe Ies donnees statistiques con-
cernant le dernier recensement (1<J30) reparties selon Ies divis:ons administratives
de 1910.
828 LA TRANSYLVANIE
TOTAL 4,0 4,'i + O,'i 4,2 l'i,O + 0,8 2,S 3,l'i + 1,2
Alba l,7 2,2 + 0,5 1,6 l,9 + 0,3 2,3 3,7 + 1,4
Arad 4,I 5,I + 1,0 4,2 5,1 + 0,9 3,9 4,9 + l,0
Bihor 2,4 3,7 + 1,3 2,6 4,0 + 1,4 l ,l 2,4 + 1,3
Braşov 1,2 2,0 + o,8 1,0 2,1 + I ,l 1,5 2,2 + 0,7
Caraş-Severin 8,8 10,3 + 1,5 9,1 II,2 + 2,1 2,9 5,7 + 2,8
Ciuc 0,5 0,9 + 0,4 0,5 0,9 + 0,4 o,8 1,6 + o,8
Cluj 1,9 3,0 + 1 ,1 2,1 3,0 + 0,9 1,4 2,6 + I ,2
Făgăraş 1) I,l 3,2 + 211 l ,1 3,3 + 2,2 0,7 1,7 + 1,0
Hunedoara 2,2 2,8 + o,6 2,2 2,3 + 0,1 2,8 3,5 + o,-
Maramureş 13,4 12,5 - 0,9 15,2 13,8 1,4 2,7 5,4 + 2,7
Sibiu. I,9 3,2 + 1,3 1,8 3,5 + 1,7 2,1 2,6 + C.<
Someş 1,4 2,1 + 0,7 1,4 l,9 + 0,5 1,4 4,6 +
Târnava-Mare . 5,2 3,0 - 2,2 5,5 2,7 2,8 3,5 3,9 + C.:.
Târnava-Mică
Timiş
. 4,6 5,3
10,4
+
-
0,7
0,7
4,5
12,1
5, T
l l ,6
+ o,6
0,5
5,6
6,6
5,3 - - -.
I 1 „I 4,91 -
I
Trei-Scaune 0,7 2,5 + 1,8 0,7 2,6 + 1,9 o,o '
2 1 o'-'- -- --
Turda 2,0 2,7 + 0,7 2,0 2,4 + 0,4 2,2 4 6: + : L
''
1)
Les ciffres se rapportent â la division administrative de l'annee 1910. Po...::
faciliter toute comparaison, on trouvera dans l'annexe les donnees statistiques conce~-
nant le dernier recensement( 1930) reparties selon Ies divisions administrati\·es de r : :
S ex e Population
PROVINCES Population
totale
M.
I F. Urbaine j Rurale
Population
s e x e Population
PROVINCES
totale
M.
I F. Crbaine
l Rurale
901 IIROAIN
MASCULIN F(f11NIN 80
RURAL
,o
60
;o
40
30
20
"
TOTAL
:~-30i.
L-.:.....:_j .o ffll501-60
~30!-ltO a!llso•-so
1111 ao+
r.7-30•·Io
L_.:.__:_:J l!lso1-60
11160. -so
1
,
LEGENDE
CJ-30;. Im 50 -60
1
Lettres Difference
Lettres en 1930 au recen-
PROVINCES ET entre
DEPARTEMENTS
Hommes I Fernmes I Total
sement recensements
de 1910 1930 et 1910
53
TABLEAU XXXII. - POPULATION ACTIVE DE LA ROUMANIE PAR CATEGORIES PRO:f'ESSIONNELLES <lO
w
Population totale Population urbaine Population rurale °'
I I
CATEGORIES
PRO.FESSIONNELLES
t
Total
2
l Masculin
3
I Fe~nin Total
5
I
Mas:ulin I
Fen;inin Total
8
Masculin
9
Feminin
10
Chiffres absolus
TOTAL 10.li42.900 5.740.D00 '1.797.000 1.823.900 l.241i.600 578.300 8.7UJ.000 4.606.800 4.218.700
Exploitation du sol. 8.244.500 4,063.600 4.180.900 363.700 184.300 179.400 7.880.800 3.879.300 4.001.500
Industrie . 759.100 617.900 141.200 4z6.900 336.200 90.700 332.200 281.700 50.500
Commcrcc-Credit 337.400 226.000 I I 1,400 223.600 156.000 67.600 113.800 70.000 43.800
Transport 179.200 161.500 17.700 u8.200 104.100 14.100 61.000 57.400 3.600
Institutions publiques 485.000 386.000 99.000 3z7.800 267.700 60.100 157.200 118.300 38.900
Hygiene publique, Sport- I.'"
divertissement . . 105.400 63.600 41.800 78.500 45.200 33.300 26.900 18.400 8,500 :,.
Autres categories prof. 432.300 227.300 205.000 285.200 152.100
Poureentage par rntegories prnfessionnelle.v
133.100 147.100 75.200 71,900 ,,8:,.
TOTAL 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
z
cn
o<
Exploitation du sol. 78,2 70,7 87,1 19,9 14,8 31,0 90,4 86,2 94,9
Industrie . 7,2 10,8 2,9 23,4 27,0 15,7 3,8 6,3 1,2 ~
Commerce-Credit 3,2 3,9 2,3 12,3 12,5 l l ,7 1,3 l ,5 1,0 ~
Transport . . . . 1,7 2,8 0,4 6,5 8,4 2,4 0,7 1,3 0,1 '"'tTl
Institutions publiques 4,6 6,7 2,1 18,0 21 ,5 10,4 1,8 2,6 0,9
Hygiene publique, Sport-
divertissement .
Autres catcgories prof.
l,O
4,1
1,l
4,0
0,9
4,3
4,3
15,6
3,6
12,2
5,8
23,0
I 0,3,
1,7
0,41
1,7
0,2
1,7
Pourcentage par sexes
TOTAL 100,0 ă4,li 4ii,li 100,0 68,3 31,7 100,0 IH,G 48,4
l<"t'1(1Îtati,1n du Si1I. 100,0 49,3 50,7 100,0 50,7 49,3 100,0 49,2 50,8
lndu•;fr i,· roo,o 81,4 18,6 100,0 78,8 21,2 100,0 84,8 15,2
( ·ullJ11H'HT ( '1(•dit JOO,O 67,0 33,0 100,0 69,8 30,2 roo,o 61,5 38,5
'l'111111q,11tt ,oo,o (}O,I 9,9 100,0 88,1 I 1,9 100,0 94,1 5,9
I tt•t ttut 1011• 1't1hl1• p1,.r1 ,oo.o 7,1.<• .zo,4 100,0 81,7 18,3 100,0 75,3 24,7
llvril~"" 1'111,llq,w, hl'rnf
I h t<I IIHl'lll„111 ltHt,11 (111, I l'l,'7 100,0 57,(, 42,4 100,0 68,4 31,6
_.,.•·••,.I'"'' • ttt t,, ~ '\ J ,,,
H, ◄ 100.0 'iJ.3 46,7 100,0 5 l ,I 48,9
t:)
'l'ABLEAU XXXIII.-· POPULATION ACTIVE DE LA TRANSYLVANIE PAR CATtGORIES PROFESSIONNELLES
?"
Population totale Population urbaine Population rurale
~
CATtGORIES
PROFESSIONNELLES Total I Mas;ulin I Fe:inin Total
s
l Mas culin
6
I Fea:nin Total
8
I Masculin
9
I Feminin 7,
<'
I ::i
Chiffres absolus
IO
>
,,,
C:
TOTAL 1.884.400 1.006.800 827.600 260.800 177.o00 83.100 1.623.800 879.300 744.o00 ~
Exploitation du sol. 1.449.700 743.900 705.800 36.100 19.roo l7,000 1.413.600 724.800 688.800 >
Industrie . 177.100 146.800 30,300 79.100 61. 700 17.400 98,000 85,100 12.900
13.200 10.300
Coromerce-Credit 52,200 31.200 21.000 28.700 18.000 ro.700 23.500
""
{/)
~
Transport 27.700 24.700 3.000 14.600 12.800 T ,800 13.100 11.900 I.ZOO
lnstitutions publiques 80.500 60.700 19.800 50.800 40.000 10.800 29.700 20.700 9.000 '-J
l l
(/J
Hygi~ne publique, Sport-
divertissement . 18,700 10.700 8.000 12.700 7.000 5,700
19.700
6.000
39.900
3.700
19.900
2.300
20.000
g
Autres catcgories prof. 78.500 38.800 39.700 38.600 18.900
Pourcentage par aztegories professionnelles ~
Q
100,0 100,0 100,0 100,0
~
TOTAL 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Exploitation du sol. 77,0 70,3 85,3 13,8 1 I ,I 20,4 87,0 82,4 92,6
Industrie . 9,4 14 1 1 3,6 30,3 34,7 21,0 6,o 9,7 1,7
Commerce-Credi t l ,8 3,1 z)s 11,0 10,1 12,9 1,4 1,5 1,3 i3
Transport 1,4 2,3 0,3 5,6 7,0 2,1 1,0 1,4 0,1 j
Institutions publiques 4,2 5,7 2,4 19,4 22,5 13,1 1,8 2,3 1,2
ot:rJ
Hygi~ne publique, Sport-
divertissement . .
Autres categories prof.
l ,I
4,1
r,o
3,5
I, I
4,8
5,r
14,8
4,0
10,6
6,8
23,7
I 0,41
2,4
0,41
2,3
0,3
2,s ...t"'
Pourcentage par sexes "3
TOT}\L 100,0 :ill,1 43,9 100,0 68,1 31,9 100,0 M,2' to,8 ~
roo,o SZ,9 47,1 100,0 51,3 48,7
z
Exploitation du sol. 100,0 51,3 48,7 Ul
Industrie . 100,0 8:a,9 17,1 100,0 78,0 22,0 100,0 86,8 13,2 rS
Commcrce-Credit TOO,O 60,0 40,0 100,0 62,7 37,3 roo,o 56,2 43,8 ~
Transport 100,0 89,2 10,8 100,0 87,7 12,3 100,0 91,0 9,0 z
Institutions publiques 100,0 75,4 24,6 100,0 78,7 ZI,3 100,0 69,7 30,3 @
,:.,,
<:.:> Hygiene publique, Sport-
• divertissement . 100,0 57,2 42,8 100,0 55,l 44,9 100,0 61,7 38,3 r::,:;
Autrcs categories prof, . 100,0 49,4 50,6 100,0 44,9 51,0 100,0 50,0 50,0 "'
-.,I
TABLBAU XXXIV. -POPULATION ACTIVE DE BANAT PAR CATEGORIES PROFESSIONNELLES, 00
w
00
Population totale Population urbaine Population rurale
CATEGORIES
PROFESSIONNELLES
I
Total
2
I Mastlin I .
Feminin Total
s
I Ma~culin I Fem~nin Total
8
I Masculin
9
IFeminin
10
Chifjres (lbsolus
TOTAL ,i88,000 333,ii00 202.G00 91.200 62.800 28.900 494.800 2'ZU00 228.800
Exploitation du sol. 432.400 215.900 207.500 8.700 4.700 4.000 211.200
Industrie .
Commerce-Credit
. 65.800
17.400
54.300
10.900
11.500
6.500
30.500 22.900
6.000
7.600
3.300
414.700
35.300
8.100
31.400
203.500
3.900
9.300 4.900 3.200
Transport 10.100 9.100 I.OOO 6.300 5.6oo 700 3.800 3.500 300
Institutions publiques 24.100 19.100 5.000 15.000 12.300 2.700 9.100 6.800 2.300
Hygiene publique, Sport-
divertissement 5.100 2.200 2.600 I:"
7.300 4.000 1.400 3.300 2.500 800 >
Autres categorics prof. . 37.900 19.100 18.800 17.400 8.200 9.200 20.500 10.900 9.600 "3
Pourcentage par cat~f(ories professiom1elles ,i:I
TOTAL 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 ~cn
Exploitation du sol 64,8 82,2 13,8 83,8
Industrie .
72,3
II,2 16,3 4,5
9,5 7,5
36,8 26,3 7,1
77,9
11,6
91,0
1,8
~
33,4
Commerce-Credit
Transport
3,0
l,7
3,3
2,7
2,6
0,4
10,2
6,9
9,6
9,0
II,4
2,4
1,6
o,8
1,8
1,3
1,4
0,1
~
;;
Institutions publique, 4,1 5,7 2,0 16,5 19,7 9,4 1,8 2,5 1,0
Hygiene publique, Sport-
divertissement .
Autres categories prof. :I 1,21
6,5
1,51
5,7
0,91
7,4
4,41
19,1
Pourcentage par sexes
4,21
13,2
4,91
31,8
0,7,
4,2
0,91
4,0
0,4
4,3
1111,,11 '"'·''
~, 11, ..
10,1
,111,f,
100,0
100,n •17,1 ~2,IJ 100,0
75,81
53,2 46,8
Tl\BLEAU. XXXV.
... l'OPULATIO'\ ACTIVE DE crrn;,ANA-MARAMURE~ PAR CATEGORIES PROFESSIONNELLES tl
..
?'
Population totale Population urbaine Population rurale rr,
CATf:GORIES
PROFESSlONNELLES
I
Total
2
I
Mas culin
3
I Fe:inin Total
5
I
Mas;ulin I Fe~nin Total
8
I Masculin
9
I Feminin
to
>
ez
~
Chiffres ahsolus z
c::
TOTAL 832.900 163.300 369,600 140.400 96.000 44.400 692.o00 36?.300 326.200 F
Exploitation du sol. 630.200 319.200 3II.000 21.600 11.700 9.900 608.600 307.500 301.100 >
Industrie . 71.900 58,800 r3.roo 39.900 31.500 8.400 32.000 27.300 4.700
Commerce-Credit
>
r.r,
28,000 17.000 I I ,000 15.800 9.900 5.900 12,200 7,100 5.100
Transport 13.800 12.300 1.500 8.500 7.400 1.100 5.300 4.900 400 tl!
Institutions publiques
Hygiene publique, Sport-
36.200 28.900 7,300 23.200 19.000 4.200 13.000 ~00 3.100
~
divertissement .
Autres categories prof. .
I0,000
42.800
6.000
21.100
4.000
21.700
6.700
24.700
3.900
12.600
2.8001
12.IOO
3.300
18.100
I 2.100
8.500
I 1.200
9,600 io
Pourcentage par rlasses pro.fessionnelles C)
TOTAL
Exploîtation du sol.
100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
12,2
100,0 100,0 100,0 100,0 !:
Industrie .
75,7
8,6
68,9
12,7
84,1
3,5
15,4
28,4 32,8
22,3
18,9
87,9
4,6
83,7
7,4
92,6
1,4 $
Commerce-Credit
Transport
3,4
1,7
3,7
2,7
3,0
0,4
l l ,2
6,1
10,3
7,7
13,3
2,5
1,7
o,8
1,9
1,4
1,6
0,1 ~00
Institutions publiques 4,3 6,2 2,0 16,5 19,8 9,5 1,9 2,7 1,0 tl
Hygiene publique, Sport- tl!l
divertissement . ,3 4,8 4,1 6,3 0,5 0,4
~
1,2 l l, I 0,61
Autres categories prof. 5,l 4,5 5,9 17,6 13,1 27,2 2,6 2,3 2,9
TOTAL
Exploitation du sol.
100,0
100,0
;io,G
Pourcentage par sexes
44,4 100,0
roo,o
68,4 31,6
45,8
100,0
100,0
ol,0
50,5
4?,0 i
~
50,7 49,3 54,2 49,5
Industrie . 100,0 81,8 18,2 100,0 78,9 21 ,1 100,0 85,3 14,7
Commerce-Credit 100,0 60,7 39,3 roo,o 62,7 37,3 100,0 58,2 41,8
Transport . . . . 100,0 89,1 10,9 100,0 87,1 12,9 100,0 92,5 7,5
Institutions publiques 100,0 79,8 20,2 100,0 81,9 18,1 100,0 76,2 23,8 ;J
Hygiene publiquc, Sport-
divertissement . 100,0 60,0 40,0 100,0 58,2 41,8 roo,o 63,6 36,4 co
Autres categories prof. . 100,0 49,3 50,7 100,0 51,0 49,0 100,0 47, 0 53,o "",o
·-------------
LA TRANSYLVANIE
ENTREPRISES INDUSTRIELLES ET
COMMERCIALES EN TRANSYLVANIE
I
l
I
II-eme PARTIE
MOUVEMENT DE LA POPULATION
Nous avons presente, dans Ies pages precedentes, une
serie d'aspects particuliers de la population de la Transyl-
vanie, du point de vue de sa structure, sur son ensemble,
sa configuration ethnique, son evolution, la proportion de
lettres parmi ses habitants, leurs occupation et enfin la situa-
tîon des entreprises commerciales et industrîelles de cette
region.
DIAGRAMME XXXVIII. DECROISSANCE DE LA ~ATALITE E'..\:
TRANSYLVANIE POUR LA PERIODE 1875-1935
(Taux pour r .coo habîtants)
p
Ii
i ~
r
I 11II
II
I~\];
1910
4e'1;
1330
ANC/01 ROYAUHf
49'%
1935
Ih
J.2:?.;_
1910
~·V;:
1930
TRANSYLVANIE
li lll~~m
:ltlll
1935 1910 1930
BCSSARABIE
1935 1510 1930
llUCOVltl(
1935
! ) f:P ARTEMEN TS 1920 1921 I922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 193'l 1931 1932 1933 1934 19~5
TOTAL .. 29,8 31,9 31,7 29,8 30,3 28,7 29,4 28,4 28,6 28,2 28,8 21,, 28,0 25,2 24,7 24,2
Alba . 28,2 34,7 36,8 33,8 34,0 30,1 32,6 32,3 29,3 27,9 30,7 28,4 30,1 26,9 26,8 25,8
Arad 31,8 30,8 30,8 27,4 25,9 24,2 24,3 23,3 24,2 23,9 23,9 22,4 21,9 19,5 19,5 18,6
Bihor 37,8 37,9 33,2 29,6 34,2 31,7 31,5 30,6 30,2 30,6 31,3 29,2 31,0 25,5 27,2 26,3
Braşov . 24,7 26,6 26,2 25,9 25,3 24,5 27,2 26,1 26,4 25,4 26,5 25,0 23,6 23,2 22:,1 22,9
Caraş (Seve1·in) 1
26,0 l""'
) 25,9 25,3 24,5 23,3 20,5 23,1 21,5 23,1 22,5 22,4 21,4 20,3 17,8 17,7 17,0 >
Ciuc . 31,7 37,7 36,9 35,8 38,9 37,4 34,I 31,5 29,2 28,4 34,1 30,7 30,2 28,5 27,6 27,1 >-J
Cluj 27,0 31,4 31,4 28,8 28,9 28,4 28,2 28,2 29,3 29,2 30,3 28,7 29,8 27,1 27,0 25,9 ~I
TOTAL 21,3 21,4 21,6 20,8 21,, 20,8 22,0 21,9 19,t 20,sl 18,2 18,6 19,4 17,9 18,2 18,6 ~
>
Alba . 19,9 20,1 21,3 22,9 23,8 20,9 23,0 23,6 18,7 20,6 18,6 19,0 19,9 20,5 19,0 18,8 U'l
Arad 23,3 24,1 24,2 21,2 23,0 2I )2 22,2 20,6 19,6 20,6 17,9 19,3 20,0 17,8 17,3 19,r tll
(')
Bihor 23,0 24,9 22,9 22,3 24,0 23,8 24,5 23,6 21 ,1 21,3 19,2 20,3 19,8 19,1 18,9 19,9 >-3
Ul
Braşov 16,8 15,9 16,9 16,6 16,7 I 6,1 18,9 17,5 15,9 16,5 16,2 15,3 16,2 13,6 13,8 15,2
Caraş (Se,erin) ') 22,5 21 ,3 21,4 21,6 18,9 24,9 21,6 20,4 19,0 21,4 20,2 20,2 t1
21,9 23,4 19,9 19,0
s
t,j.
Ciuc . 19,2 20,4 25,3 23,0 23,4 22,9 21,7 21,6 16,8 18,6 19,3 19,6 19,3 17,4 18,4 17,3
Cluj 19,7 20,5 20,4 18,7 18,9 19,2 19,1 20,3 18,4 20,1 18,4 18,4 19,8 17,5 17,9 19,3 Cl
Făgăraş . 24,8 23,0 22,5 21,0
~
20,I 24,3 23,1 22,5 1(),4 18,4 19,7 19,7 19,5 16,9 17,4 16,8
Hunedoara 20,8 21,0 21 ,5 20,2 20,6 20,9 22,I 23,1 19,8 21,I 16,5 18,0 17,9 17,7 18,2 18,9
Jv1aramureş 28,9 22,4 20,6 21,0 20,9 19,7 19,3 20,5 15,8 18,4 17,8 19,3 19,0 18,8 18,8 18,8
Mureş
Năsăud.
Odorhci.
20,6
21,6
20,7
19,9
22,5
,r
20,7
20,3
23,0
20,1
18,9
22,4
21,9
20,7
22,7
21,0
19,5
21,0
22,3
21,4
20,4
21,7
21,4
17,6
17,8
18,9
19,8
17,9
20,5
18,5
17,8
18,6
18,7
20,8
17,7
18,1
17,8
18,4
I7,8
20,2 ~
U'l
19,4 21,0 19,9 19,3 I9,7 17,6 20,1 I9,3
Sălaj . 22,2 26,2 23,1 26,3 24,5 24,1 23,1 23,4 19,4 21,2 18,6 20,5 22,2 19,9 19,6 20,2
ot'1
Satu-Mare I9,5 19,9 19,8 18,0 18,8 18,2 22,4 21,2 18,2 19,5 17,3 19,3 20,5 18,1 I7,5 19,4 r
Severin 2) • - -- 24,9 23,3 19,8 22,I 19,0 20,5 20,5 19,2 19,2 21,0 >
Sibiu. 20,0
~
18,4 19,7 20,5 19,6 20,5 21,8 20,6 18,3 20,4 17,4 17,6 18,5 15,9 16,9 17,6
Someş 20,2 20,8 22,4 20,3 23,1 23,5 22,4 24,0 18,7 20,8 19,3 19,9 20,3 19,5 18,8 19,r
Târnava-Mme . . 19,2 18,5 20,3 19,1 20,0 18,9 20,7 22,2 19,0 19,4 16,4 17,5 18,2 15,6 17,1 17,1 ~
00
Tâmm,a-Mică 20,9 16,3 21,9 22,8 22,1
Timiş 20,7 20,7 21,5
21 ,5
19,6 21,5
22,0
20,7
21,9
21,6
24,2
20,0
19,7
19,7 20,6
18,9
17,9
19,5
18,7
20,2
20,0
19,5
17,6
19,8
17,0
19,4
18,2
~
Trei-Scaune 20,3 19,2 19,3 19,9 20,4 20,4 21,5 17,0 19,0 17,0 17,8 16,1 ~
Turda 21,2 22,6 22,7 21,9 21,6 22,4 22,1
2I,O
23,5 19,9 23,5
17,3
19,1 18,9 20,3
15,5
20,0 21,0
17,5 z
19,7 ;i
') lnclusivement le departement de Severin jusqu'en 1926, 00
) Avec Ie departement de Caraş jusqu'en 1926,
1
$
'fABLEAU XLII. EXCEDENT NATUREL EN TRANSYLVANI:E DANS LA PERIODE 1920-1935 00
VI
o
(Proportions pour 1 .ooo habitants)
DEPARTEMENTS 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 193:2 1933 1934 1935
TOTAL 8,5 10,5 10,1 9,0 8,6 7,9 7,il 6,5 9,5 7,7 10,6 10,8 10,3 9,1 8,1 7,2
Alba. 8,3 14,6 15,5 10,9 10,2 9,2 9,6 8,7 10,6 7,3 12,l 9,4 10,2 6,4 7,8 7,0
Arad . 8,5 6,7 4,6 6,2 2,9 3,0 2,l 2,7 4,6 3,3 6,o 3,1 1,9 l,7 2,2 -0,5
Bihor 17,0 13,0 10,3 7,3 10,2 7,9 7,0 7,0 9,1 9,3 12,1 8,9 I I,2 6,4 8,3 6,4
Braşov . 7,9 10,7 9,3 9,3 8,6 8,4 8,3 8,6 10,5 8,9 10,3 9,7 7,4 9,6 8,3 7,7
.. f;
Caraş
Ciuc.
(Severin) 1
) 3,4
12,5
4,0
17,3
4,6
u,6
2,9
12,8
1,4
l 5,5
u,6
14,5
1,8
12,4
1,9
9,9
1,5
12,4
2,1
9,8
3,4
14,8
1,5 - J ,1 -2,4 - 1,3 -3,2
l0,9 II,I 9,:2 9,8
..,
Cluj 7,3 10,9 r,o 10,1 10,0 9,2 9,1 7,9 10,9 9,1 u,9
I I ,I
10,3 10,0 9,6 9,l 6,6 =
~
1
Făgâraş. 4,2 10,7 J 1,0 9,3 8,1 9,2 4,9 5,6 4,8 5,4 6,7 4,6 6,9 7,4 4,7 3,5
Hunedoara 6,2 8,9 9,5 8,4 6,4 4,9 5,1 4,1 9,2 5,0 7,5 5,5 5,1 2,2 o,8 -0,3 "'r
~
Maramureş . l ,3 14,2 16,6 15,8 21,9 17,4 13,4 12,5 17,1 14,2 17,3 15,0 15,6 13,8 II,2 1:2,8
Mureş
Nâsăud.
8,9
4,3
12,6
9,4
12,7
Il,2
u,s
II,2
l l,2
10,2
ll,4
II,I
13,1
9,4
12,6
7,9
12,6
II,9
I I ,I
10,7
14,2
9,7
12,9 12,2 10,0
u,6 10,3 9,7
8,8
7,9
8,4
5,6
~
;;
Odorhei 10,9 12,3 8,7 12,3 10,l 10,2 9,l 5,8 9,1 II,7 12,5 II,7 10,2 10,2 5,2 6,o
Sălaj . 13,5 12,1 I 5,6 10,9 13,8 10,4 10,0 9,7 13,7 12,3 15,3 12,2 u,8 10,6 l 1,7 10,2
Satu-Mare 9,7 12,4 3,3 13,0 10,5 10,2 9,8 8,5 12,2 10,6 13,9 10,9 I I, I 10,0 10,8 9,0
Severin "} . - - -- - - -· 2,4 1,6 5,0 1,6 4,2 2,7 2,1 o,8 0,1 - 2,8
Sibiu 6,8 12,3 I I.2 9,I 10,5 7,9 8,o 8,5 9,8 7,3 11,4 9,5 8,6 9,6 7,5 6,4
S1111a~t,1 10,4 13,0 12.4 10,9 9,7 9,5 II,3 8,o 13,7 11,6 1 3,4 12,4 13,2 II,2 9,1 8,5
·1·ar11ll\ll !\'lnn· 6,4 I 1,6 10,4 10,1 9,9 8,4 I0,2 8,o 12,2 I 1 12 12,5 10,8 9,4 10,9 7,5 8,1
'l'RtUU\il 1\,111 ,I 10){ J 2,1 1 4,5 14,1 12,6 13,r 15,5 13,0 15,9 12,8 16,7 13,7 14,5 12,6 10,5 10,8
'1'11111, 7,4 5,7 3,7 2,8 O,l l ,5 ,_ 0,3 o,6 l,2 o,o 2,9 0,5 - 0,9 o,8 0,1 - 1,6
'l'u·l H, •HUH' X,., 12, I 11,9 11,5 II,2 9,3 8,o 7,3 9,5 7,6 10,5 9,0 8,2 8,5 7,7 5,4
'1'1111111 10,/ I J •.~ 11.,<I 14,4 14,2 I J,2 14,4 12,8 16,9 15,5 17,6 17,4 15,6 12,1 12,4 I 1,6
II . z
DEPARTEMENTS 1920 1921 1922 1923 r924 19 5 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935
~z
! C::
TOTAL 12,7 11,2 9,7 9,0 9,0 I 10,1 11,1 9,3 9,5 9,3 8,7 8,4 7,o 7,7 8,0 f
>
rn
Alba . 12,8 8,9 8,o 8,4 ,8 9,6 9,4 8,o 8,6 9,0 9,3 8,8 7,5 7,7 8,1
Arad
Bihor
12,9
I I,O
12,5 10,5
8,6
10,1 6,8
8,8
,(' 10,2
9,8
9,5
8,7
10,7
8,8
10,0
9,6
10,1
9,2
9,2 8,8
8,1
7,7
7,8
8,3
8,8
8,3
8,3
't1
t,1
~
12,5 9,7 7,5 ,7I 7,9 rn
Braşov . . u,8 10,3 9,5 9,1 8,8 ,S1 8,6 8,9 9,3 9,9 8,4 8,1 8,5 8,4 8,6 9,1
Caraş (Severin) 1 t:l
) 10,0 I0,7 9,7 9,3 8,4 ,< 8,3 8,1 8,8 8,9 7,9 7,2 5,9 6,4 6,5 7,7 r,i;
Ciuc. 13,2 10,7 9,5 9,2 9,9 ,< ' 9,6 9,1 7,8 8,6 9,5 7,4 8,6 7,7 7,7 7,8 li!:
Cluj 10,5 10,7 9,0 8,9 8,5 7 8,4 8,8 9,2 9,6 9,1 8,7 9,0 8,2 8,r 9,0 o
Făgăraş.
Hunedoara
15,4
15,4
14,1 12,0 9,2 I0,2 l ,7 I 1,4
15,1 12,4 10,5 10.0
7 I I,I
10,8
9,6
10,3
10,2 10,0
9,0
11,8
9,2
9,5
8,o
7,9
7,4
6,5
6,8
7,6
7,3
~
,(
' 14,2 9,9 't1
Maramureş ... 9,4 9,7 8,5 7,5 9,4 ,4f 7,1 7,0 7,9 8,7 8,7 8,o 8,2 7,9 7,0 8,3 ::i:
.oC::
Mureş IZ,O 10,2 9,0 8,5 9,1 I~'I 9,4 9,5 8,o 8,7 9,0 8,5 8,5 7,2 7,4 7,8
Năsăud. 14,0 12,8 10,4 9,0 9,6 ,() 24,3 9,2 9,5 9,4 10,5 9,4 8,9 5,8 6,7 7,9 ttl
rn
Ddorhei. 12,9 8,9 8,6 7,7 9,2 ,7' 7,4 7,8 8,3 8,8 8,9 8,3 7,9 7,1 6,5 7,I
Sălaj . t:l
12,3 12,8 9,6 9,7 9,4 ' ,4f 9,9 8,2 9,2 9,6 9,9 9,4 9,4 7,9 8,9 8,4 ttl
3atu-Mare II>2 9,9 8,9 8,2 8,4 ,, ro,1 9,1 9,5 9,5 10,1 9,5 9,2 8,4 9,0 8,9
Severin 2 ) • - - - - -·· 10,2 9,5 9,7 9,2 9,4 8,5 6,8 6,8 6,9 7,8 ~
3ibiu. 13,4 10,8 8,6 8,8 8,2
~
13,4 9,5 9,1 ' ,7 9,7 9,0 9,2 9,3 9,0 7,4 7,9
3omeş 14,7 13,3- 10,8 8,8 9,2
. l ,I ro,4 10,2 10,0 9,9 10,9 9,7 10,5 8,7 7,5 7,5
T~nava-M~r~. l I ,8
., 11,81 II,11
I I ,I 10,11
10,1 9,1
9,11 9,1
9,1, 8,6 8,7 9,2 9,3 9,6 8,5 8,3 8,3 7,0 7,I 7,4 z
Tarnava-M1ca . . 13,4
r".l.A
14,2
7.8
7,8
10,5
0.2
9,2
9,7
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8,3
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8.7
8,7
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9,3
8,7
9,6
9,1
9,1
8,4
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9,6
8,1
9,0
7,9
6,8
7,0
7,3
7,2
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-:i:rei-Scaune
'lurda
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· 14,2
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7,8
7,7
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) lnclusivement le departement de Severin jusqu'en 1926. 00
') Avec le departement de Caraş jusqu'en 1926. ...
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852 LA TRANSYLVANIE
5.1
LA TRANSYLVANIE
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DR. SABIN MANUILA: ASPECTS Dll:MOGRAPHIQUES DE LA TRANSYLVANIE 855
TRANSYLVANIE