Vous êtes sur la page 1sur 12

Protection des installations électriques BT Réglementation et

Normalisation - Méthodologie
1. Dimensionnement des protections
La détermination des protections des personnes et des biens, nécessitent le calcul de
courant de court-circuit en tout point du réseau, ce dernier est le contact entre deux
conducteurs actifs ou plus de même potentiel. Ce défaut peut survenir au cas où un
corps étranger touche ces conducteurs simultanément ou suite à la dégradation de
l’isolation entre les conducteurs. Un tel phénomène peut provoquer des dégâts de
gravités différentes :

 Il peut mener à une rupture des câbles suite à l’échauffement ;


 À la détérioration de l’équipement en question ;
 Il peut même engendrer un incendie.
Le calcul du courant de CC a pour objectif de déterminer les caractéristiques des
dispositifs de protection contre les défauts de CC à installer. Le CC peut être
triphasé, biphasé ou monophasé, les valeurs du courant de CC différent donc selon
ces cas.
D’après la norme NF C 15-100, le courant de CC maximal (Icc3) permet de
déterminer le pouvoir de coupure et de fermeture des appareils ainsi que la tenue
thermique des canalisations. Quant au courant de CC minimal, il permet de
déterminer le type de déclencheur approprié et de vérifier la contrainte thermique des
canalisations.

1.1 Méthodes de calcul


Plusieurs méthodes sont proposées par la norme NF C 15-100 pour le calcul des
courants de court-circuit triphasés Icc3. Parmi ces méthodes :

• La méthode des impédances : Cette méthode permet de calculer avec une bonne
précision tous les courants de court-circuit et les courants de défaut en tout point
d'une installation. Elle est utilisable lorsque toutes les caractéristiques des différents
éléments sont connues (sources, canalisations).

• La méthode de composition : Elle est utilisable quand les caractéristiques de


l’alimentation ne sont pas connues. L’impédance amont du circuit considéré est
calculée à partir de l’estimation du courant de court-circuit à son origine.

1
• La méthode conventionnelle : Elle permet sans connaître les impédances ou les
courants de court-circuit de la partie d’installation en amont du circuit considéré, de
calculer les courants de court-circuit minima et les courants de défaut à l’extrémité
d’une canalisation. Elle est basée sur l’hypothèse que la tension à l’origine du circuit
est égale à 80% de la tension nominale de l’installation pendant la durée du court-
circuit ou du défaut.

Dans notre installation, et puisque on ne connaît pas le courant de CC à l'origine on


va appliquer la méthode des impédances, qui consiste à décomposer le réseau en
tronçons R et X, puis à les additionner arithmétiquement. (Pour plus de détails voir
annexe 2.5).

7.2 Calcul du courant de court-circuit

La valeur de l’intensité de court-circuit triphasé est tirée de la relation :

𝐶×𝑚×𝑈0 𝐶×𝑚×𝑈0
𝐼𝑐𝑐3= = (IV.6)
√3×𝑍𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 √3×√(ΣR)²+(ΣX)²

Avec :
 ICC3 : courant de court-circuit triphasé (KA)
 U0 : tension entre phases à vide au secondaire du transformateur
 ZT : impédance totale par phase en amont du défaut.
 m : facteur de charge pris égal à 1,05 quelle que soit la source (transformateur
ou générateur).
 c =1,05 pour les courants maximaux ou 0,95 pour les courants minimaux.
Quant au courant de court-circuit biphasé, il peut être calculé suivant la relation suivante
√𝟑
𝐼𝑐𝑐2= 𝟐 𝐼𝑐𝑐3 (IV.6)

Le courant de court-circuit monophasé phase-neutre Icc1 se calcule de la même


façon que Icc3, mais en tenant compte du conducteur neutre dans le calcul de
l’impédance totale Zt. En ce qui concerne les impédances, elles se calculent de la
manière suivante :

Tableau 3. 14 : méthode des impédances.


Partie de Impédance Résistance Réactance
l'installation (mΩ) (mΩ)

Réseau amont (m × un )2 Rq=0,1×Xq Xq=0,995


Zq = Zq
Scc
Un : tension composée basse tension.

2
Scc : puissance de court-circuit du
réseau HTA

Transformateur (m × un )2 Ucc Rt=0,31×Zt Xt=0,95×


Zq = × Zt
Sn 100
Sn : puissance assignée du
transformateur.
Ucc : tension de court-circuit en %.

Câble 𝛒 : Résistivité du conducteur 𝐋 X=𝜆L


R=ρ× 𝐒
L : Longueur du câble.
S : Section du conducteur.

Disjoncteur L'impédance d'un disjoncteur, ne doit R=0 X=0,15


être prise en compte que pour les
appareils en amont de celui qui doit
ouvrir sur le court-circuit envisagé.
Jeu de barres La résistance d'un jeu de barres est R=0 X=0,15m
généralement négligeable, de ce fait Ω/m
l’impédance est pratiquement égale à la
réactance. La valeur prise pour la
réactance d’un jeu de barres est 0,15 m
Ω/mètre.

Selon la NF EN 60909-0 (C 10-120) en l'absence d'informations plus précises du


distributeur, le tableau ci-dessus donne les valeurs de RQ et de XQ pour des
puissances de court-circuit les plus fréquentes Alors que la résistance et la réactance
du transformateur sont souvent données avec les caractéristiques livrées par le
constructeur.
Mais en absence d’informations suffisantes, la norme NFC 15-100 donne :

Rt=0,31×Zt et Xt=0,95×Zt.

Le tableau ci-dessous donne les valeurs de tension de court-circuit, des résistances et


des réactances pour les transformateurs immergés dans un diélectrique liquide.

Tableau 3. 15 : les valeur des différentes paramètre du rèseaux amont.


𝑆𝐾𝑄 (𝑀𝑉𝐴) 𝑅𝑄 (𝑚Ω) 𝑋𝑄 (𝑚Ω)

125 0,14 1,4

250 0,07 0 ,7

500 0,04 0,35

Au niveau du TGBT

3
On va détailler dans ce qui suit un exemple de calcul du courant court-circuit
appliqué au niveau du TGBT :

 Impédances du réseau amont du transformateur :


(m×un )2 (1,05∗400)2
Zq = = = 0,352mΩ
Scc 500×103

 Rq=0,1× Zq =0,0352mΩ et Xq=0,995× Zq =0,35mΩ


 Impédance du transformateur 400 KVA :
(m×un )2 U
cc
Zq = × 100
Sn

(1,05∗400)2 4
= × 100
400

= 17,64mΩ
 Rt=0,31× Zt = 5,4684mΩ et Xq=0,95× Zt =16,758mΩ
 Impédance entre le transformateur et le TGBT :
La liaison entre le transformateur et le TGBT est un câble de longueur L=125m, sa
section est de S=2×240mm².

L 125
R=ρ× S=18,51× = 4.8203mΩ
2×240
125
X= 𝜆L=0,08× = 5mΩ.
2

Donc en se basant sur les calculs faits, le courant de court-circuit triphasé au niveau
du disjoncteur d’arrivée est :

𝐶×𝑚×𝑈0 𝐶×𝑚×𝑈0
𝐼𝑐𝑐3= = (IV.8)
√3×𝑍𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 √3×√(ΣR)²+(ΣX)²

1,05 ∗ 1,05 ∗ 400


=
√3 × √(10,3239)² + (22,109)²

= 10,4346KA

Au niveau des départs TGBT


Dans ce cas, on doit prendre en compte l’impédance du disjoncteur, interrupteur et
du jeu de barres :

 Disjoncteur: R=0 et X=0,15mΩ


 Interrupteur: R=0 et X=0,15mΩ
 Jeu de barres: R=0 et X=0,3mΩ.
Donc le courant de court-circuit au niveau du jeu de barres des départs est :

4
1,05∗1,05∗400
𝐼𝑐𝑐3= =
√3×√(10,3239)²+(22,709)²

= 10,2066KA

De la même manière on calcule le courant CC au niveau des autres départs.

Tableau 3. 16 : le courant de court-circuit des différents tableaux.


Sph 𝐼𝑐𝑐3
N° Circuit Ib (A) L(M)
(mm²) (max) en KA
TN.1 50 101,887889 10 9 ,022

TN.2 70 134,623649 58 6,070

TN.3 10 41,944497 66 3,888

TP.CUI 35 91,2069088 58 5,166


TGBT
35 86,60254 50 5 ,602
NA01
TGBT
6 36,08439182 50 1,527
NA02
TGBT
6 13,53164669 50 0,898
NA03
TGBT
10 46,9097094 50 2,395
NA04
TGBT
6 32,4759526 50 1,527
NA05
TGBT
6 32,4759526 50 1,527
NA06
TGBT N/S 10 48,214521 15 7,93

7.3 Choix du disjoncteur


Le choix d'un disjoncteur repose sur la vérification des deux critères suivants:

 In ≥ Ib ;
 Pdc ≥ Icc.
C'est pour cela qu'on doit déterminer le calibre du disjoncteur In, qui est
normalement choisi en fonction de la section des canalisations qu’il protège. Ces
canalisations sont définies à partir du courant d’emploi des récepteurs Ib. Alors que
pour déterminer le pouvoir de coupure Pdc on fait recours au courant de court-circuit
Icc déjà calculé.
Parmi les caractéristiques à prendre également en compte dans le choix d’un disjoncteur

5
on trouve la courbe de déclenchement. Nous rappelons les cinq types de courbes de
déclenchement avec leurs cas d’utilisation dans le tableau ci-dessous :

Tableau 3. 14 : Les types des courbes de déclenchement.


Type de la Déclencheur Utilisation
courbe

Courbe B 3 à 5 In protection des générateurs, des câbles de


grande longueur et des personnes dans les
régimes IT et TN

Courbe C 5 à 10 In applications courantes

Courbe D 10 à 14 In protection des circuits à fort appel de


courant

Courbe Z 2.4 à 3.6 In protection des circuits électroniques

Courbe MA 12.5 In protection des départs moteurs

Etude de cas : disjoncteur protégeant le transformateur


Le transformateur MT/BT ayant une puissance de 400 KVA et une tension nominale
de 400V. Ib=577.350A et Icc=7.62KA
Alors d’après le tableau ci –dessous, le calibre du disjoncteur doit être égale à 630A
puisque le courant est égale à 577 ,4 A et Un pouvoir de coupure supérieure à
7.62KA.

Tableau 3.15: les calibres normalisés du disjoncteur

On propose un disjoncteur NS1250N aux caractéristiques suivantes :


- Un calibre 600A
- Un pouvoir de coupure de 50KA

Tableau 3. 15 : Les disjoncteurs choisis.


Local Pn(KVA) Ib (A) Calibres (A) Pdc(KA) disjoncteur

6
TN.1 70.59 101,887889 125 16 NS125ETM125D

TN.2 93.27 134,623649 160 36 NS160NTM160D

TN.3 29.06 41,944497 50 25 NS100NST22SE

TP.CUI 63.19 91,2069088 100 25 NS100NTM100D

TGBT NA01 60, 00 86,60254 100 15 C120H

TGBT NA02 25, 00 36,08439182 40 15 C60H

TGBT NA03 18,75 27,06329387 32 15 C60H

TGBT NA04 32,5 46,9097094 40 15 C60H

TGBT NA05 22,5 32,4759526 25 15 C60H

TGBT NA06 22,5 32,4759526 25 15 C60H

TGBT N/S 33,404 48,214521 40 15 C60H

8. Vérification des longueurs maximales et des contraintes


thermiques des câbles
8.1 Vérification des longueurs maximales
Afin de respecter les contraintes concernant la protection des personnes contre les
contacts indirects, les recommandations de la norme NF C15-100 imposent que :
pour un disjoncteur et une section de conducteur donnés, il existe une longueur
maximale du circuit à ne pas dépasser. Ces longueurs se calculent de la manière
suivante :

 Pour le régime TN :
(𝟎,𝟖𝐕𝐱𝐒𝐩𝐡)
Lmax = (IV.9)
(𝛒 𝐈𝐦𝐚𝐠 (𝟏+𝐦))

 Pour le régime IT avec neutre distribué :

(𝟎,𝟖𝐕𝐱𝐒𝐩𝐡)
Lmax = (IV.9)
(𝟐𝛒 𝐈𝐦𝐚𝐠 (𝟏+𝐦))

Avec :
 Lmax : Longueur maximale de la canalisation en mètre (m) ;
 V : Tension simple nominale en Volt (V) ;
 Sph : Section des conducteurs de phase (mm²) ;
 ρ=23× 10−3 Ω𝑚𝑚2 /𝑚 : Résistivité des conducteurs à température nominale
de fonctionnement ;
 Imag : Courant de fonctionnement de la partie magnétique du déclencheur (A) ;
 m=Sph/SPE.

7
Tableau 3. 16 : Vérification de la longueur maximale.
Liaison S(KVA) Ib (A) In (A) Sph SPE (mm²) m=Sph/SPE Imag(A) Lréel(m)
(mm²) Lmax(m)

TGBT 70.59 101,887889 125 50 25 2 1250 10 92,7536


/TN.1
TGBT 93.27 134,623649 160 70 35 2 1600 58 101,4492
/TN.2
TGBT 29.06 41,944497 50 10 10 1 500 66 69,5652
/TN.3
TGBT 63.19 91,2069088 100 35 16 1,4 1000 58 101,4492
/TP.CUI
60, 00 86,602540 100 35 16 1,4 1000 50 101,4492
TGBT NA01

25, 00 36,0843918 40 6 6 1 400 50 52,1739


TGBT NA02

18,75 27,0632938 32 6 6 1 320 50 65,2173


TGBT NA03

32,500 50 10 10 1 500 50 69 ,5652


46,9097094
TGBT NA04

22,500 40 6 6 1 400 50 52,1739


32,4759526
TGBT NA05

22,500 40 6 6 1 400 50 52,1739


32,4759526
TGBT NA06

33,404 125 10 10 1 500 15 69,5652


48,214521
TGBT N/S

Après la vérification de toutes les longueurs maximales des différentes canalisations


de notre installation, on trouve pour tous les circuits Lréel<Lmax, par la suite on déduit
que tous les circuits sont bien protégés contre les contacts indirects par les
équipements de protection.

8.2 Vérification des contraintes thermiques des câbles


Lors du passage d'un courant de court-circuit dans les conducteurs d'une canalisation
pendant un temps très court (jusqu'à cinq secondes), l'échauffement est considéré
adiabatique; cela signifie que l'énergie emmagasinée reste au niveau du métal de
l'âme et n'est pas transmise à l'isolant. Il faut donc vérifier que la contrainte
thermique du court-circuit est inférieure à la contrainte thermique admissible du
conducteur.
La relation utilisée dans le calcul de la contrainte thermique est la suivante:

8
tc x Icc² ≤ K² x S²
𝐈𝐜𝐜
Donc la section du conducteur doit satisfaire la condition : S≥ × √𝐭𝐜
𝐊

Avec :

 tc temps de coupure du dispositif de protection (s) ;


 S section des conducteurs (mm²) ;
 Icc courant de court-circuit (A) ;
 K coefficient dépend du matériau de l'âme et de la nature de l'isolant (tableau
3.17).

Tableau 3. 17 : Coefficient du matériau de l'âme et de la nature de l'isolant.

En ce qui concerne le temps de coupure de tout courant résultant d'un CC se


produisant en un point quelconque du circuit, il ne doit pas être supérieur au temps
portant la température des conducteurs à la limite admissible.
On peut déduire sa valeur à partir du tableau suivant :

Tableau 3. 18 : Temps de coupure maximal pour les circuits terminaux.

Le tableau ci-dessous, présente la vérification de la contrainte thermique faite de


l’ensemble des conducteurs de club House Golf de oued Fès.

Tableau 4. 19 : Vérification de la contrainte thermique.


Câble Scalculée Icc Vérification Sfinale
CT

TRTGBT 2× 240 10,2066  2× 240

TGBTTN.1 35 9 ,022  35

9
TGBTTN.2 50 6,070  50

TGBTTN.3 25 3,888  25

TGBTTP.CUI 35 5,166  35

TGBT NA01 35 5 ,602  35

6 1,527  6
TGBT NA02

6 0,898  6
TGBT NA03

10 2,395  10
TGBT NA04

6 1,527  6
TGBT NA05

6 1,527  6
TGBT NA06

25 7,93  25
TGBT N/S

9. Vérification de l'étude par le logiciel CANECO


Cette partie a été réalisée à l’aide du logiciel « CANECO BT » version 5.1.0, cette
version utilise le référentiel de calcul constitué de la norme NFC 15-100 du
décembre 2002, les guides pratiques UTE C 15-500 et UTE C 15-105. L’affaire sur
CANECO se traite de l’amont vers l’aval ce qui permet de déterminer les protections
et les câbles.

9.1 Traitement des données


On commence tout d'abord par la source d'alimentation qui est dans notre cas le
transformateur 400 KVA, on choisit les paramètres correspondants :

10
Figure 3. 8 : Capture-CANECO (paramètres de la source).
Après on saisit tous les paramètres du réseau amont (le régime de neutre, la
fréquence, la tension…etc.) puis les paramètres de la liaison (la longueur, le mode de
pose, le type de la liaison et de son âme). Enfin, on passe aux récepteurs pour définir
tous leurs paramètres (la longueur, le type du câble, le mode de pose, la puissance du
récepteur, les facteurs de correction…etc.).

Figure 3. 9 : Capture-CANECO (paramètres du récepteur CTA).


9.2 Résultats de l'étude CANECO
Les résultats obtenus sont les suivants :

11
Figure 3. 10 : Capture CANECO (Résultats-Câbles).
Conclusion
Ce chapitre a été consacré au bilan de puissance, au dimensionnement des sources
d’alimentation de l’installation, au dimensionnement des sections des câbles et au
dimensionnement et choix des dispositifs de protections. Dans un premier temps
nous avons présenté les méthodologies de calcul, ensuite nous les avons appliquées
sur notre projet.
Le prochain chapitre sera consacré au dimensionnement de l'installation photovoltaïque à
autoconsommation. Il englobe nos choix pour les éléments constituants l’installation et
la rentabilité de cette dernière.

12

Vous aimerez peut-être aussi