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14 – L'infinitif
À l’opposé des modes personnels, l’infinitif entre dans la catégorie des modes du verbe impersonnels
(ne varie ni en genre ni en nombre). Voir leçon 6. Il ne présente du procès que sa pure image virtuelle, sans le
situer dans le monde actuel, c'est-à-dire sans le rattacher explicitement à un support sujet, puisqu’il ne connaît
pas la flexion personnelle, ni à la temporalité. L’infinitif n’actualise pas, il laisse le procès dans sa plus grande
virtualité, comme un nom employé sans déterminant. Parenté avec le nom qui fait considérer l’infinitif comme
la forme nominale du verbe (participe = forme adjectivale, gérondif = forme adverbiale).
On peut considérer la particule de, qui précède obligatoirement dans certaines constructions l’infinitif, comme
l’indice de l’infinitif. Et tous de s’esclaffer. Mon rêve, ce serait de partir vivre à l’étranger.
Il s'agit de l'infinitif d’ordre, variante de l’impératif ou de l’indicatif. Il apparaît dès que le destinataire de
l’énoncé doit rester dans sa plus grande virtualité, le plus implicite possible (guides, recettes, prescriptions
officielles…). Ajouter les œufs et tourner la pâte. = Ajoutez les œufs… = Tu ajoutes les œufs...
5 – Centre de périphrase
La périphrase est une forme verbale complexe, composée :
1°-d'un semi-auxiliaire, conjugué à un mode personnel, qui actualise le procès. Le semi-auxiliaire est un autre
verbe qui, en s’auxiliarisant, a perdu son sens propre. Ce mécanisme d’infléchissement sémantique est
constitutif des périphrases verbales.
2°-d'une forme verbale impersonnelle, ici l’infinitif, qui porte l’information et constitue le contenu lexical du
verbe. Prédicatif, il n’est jamais pronominalisable.
Je vais vous répondre > *J’y vais.
> Je vais le faire.
Les périphrases verbales servent à préciser le procès du point de vue du temps, de l’aspect, de la modalité ou
de l’actant. Voir leçon 6.
Elle situe le procès par rapport à l’énonciation. Ne se conjugue qu’au présent ou à l’imparfait.
-sembler + infinitif : l’énoncé traduit une mise à distance relativisant la proposition et marquant la
possible discordance entre apparence et réalité
Il semble bien prendre les choses.
-devoir + infinitif : probabilité ; le locuteur marque que ce qu’il avance n’est qu’une supposition
Tu dois être fatiguée.
-pouvoir + infinitif : éventualité (chances de vérification plus faibles que dans le cas de la probabilité)
Il pouvait être huit heures quand il est rentré.
-faillir + infinitif : indique qu’une action presque faite a avorté et n’a finalement pas été réalisée
J’ai failli attendre.
Elle modifie le nombre de participants au procès (= les actants) et précise leur rôle logique. Elle permet de
dissocier les sujet et objet grammaticaux des sujet et objet logiques.
-faire + infinitif > périphrase factitive ou causative. J’ai fait partir nos invités.
Le sujet grammatical ne fait pas l’action lui-même, mais la fait faire par une
autre personne. Le sujet grammatical est donc la cause de l’action et non
l’agent.
-laisser + infinitif > périphrase tolérative. J’ai laissé partir nos invités.
Le sujet de la périphrase est présenté comme actant passif du procès, dont il
n’empêche pas la réalisation.
-(se) voir + infinitif > périphrase de « non-ingérence ». Il s’est vu signifier son congé.
Le sujet est simple spectateur passif du procès ; l’action se déroule sans l’accord ni
même la volonté du sujet.
-se faire + infinitif > périphrase de sens passif. Elle s’est fait chahuter par les élèves.
Note : bien que l’infinitif possède un support actant, ces périphrases ne sont pas des propositions infinitives,
car le verbe conjugué est un semi-auxiliaire qui ne conserve pas son sens propre.
a attribut
L’essentiel est de participer.
c régime du présentatif
C’est me faire trop d’honneur.
d complément d’objet
-direct : je te conseille de partir > je te le conseille
-indirect : je me réjouis de partir > je m’en réjouis
-second : je l’ai accusé d’avoir menti
e complément circonstanciel
Toujours prépositionnel dans cette fonction, l’infinitif prend diverses valeurs logiques. Le support actant de
l’infinitif est obligatoirement le sujet du verbe recteur conjugué.
-temps : Téléphone-moi avant de partir.
-cause : Il est tombé malade d’avoir trop travaillé.
-but : Je viendrai te chercher pour aller au cinéma.
-conséquence : Il est trop vieux pour sortir ce soir.
-concession : Pour être dévot, je n’en suis pas moins homme !
-manière (niée) : Il travaille sans se fatiguer.
f complément de progrédience
Il n’existe qu’à l’infinitif. On le trouve en construction directe, après des verbes de mouvement, employés dans
leur sens plein. L’infinitif de progrédience est pronominalisable par y et ne peut être nié.
Je cours te chercher ce livre. > J’y cours. > *J’y cours ne pas te le chercher.
J’ai emmené les enfants voir un film > Je les y ai emmenés. > *Je les y ai
emmenés ne pas voir un film.
b) complément d’adjectif
Désireux de lire.
Le cas extrême de l’emploi nominal de l’infinitif est représenté par l’infinitif substantivé. L’infinitif a changé
de catégorie grammaticale par dérivation impropre et renoncé du même coup à toutes ses prérogatives
verbales, pour se comporter comme un nom commun, nécessitant la détermination pour être actualisé. Le
boire et le manger ne lui sont plus nécessaires.