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CHAPITRE PRELIMINAIRE

I/ DEFINITION

Il n’y a pas de définition unique du Droit Commercial.


On pourrait définir le Droit commercial comme l’ensemble des règles juridiques
régissant ou s’appliquant aux activités commerciales (activités de production,
échanges…) effectuées par les individus et les entreprises. Il se définit aussi comme
l’ensemble des règles juridiques régissant les actes de commerce, les commerçants
(personnes physiques ou morales) ainsi que les opérations juridiques qu’ils
effectuent. Ainsi le Droit commercial serait le droit applicable au commerce et à 1
l’industrie.
Il convient de préciser que le Droit Commercial est un Droit d’exception ou
particulier, en ce qu’il exclut en principe l’application des règles de Droit commun
(règles applicables dans les rapports de particulier à particulier ou Droit commun).
De ce fait, il présente un particularisme par rapport au droit commun.

A/ L’exclusion de principe du Droit commun

Le Droit civil ou droit commun, droit contenant les règles applicables dans tous les
rapports généraux de droit, entre particuliers, ne s’applique dans le domaine des
activités commerciales, que si le droit Commercial n’a prévu aucune règle
particulière.
Il faut distinguer le Droit Commercial du Droit des Affaires. En effet, le Droit des
Affaires englobe plusieurs matières de droit. Il est donc plus vaste que le Droit
Commercial car il s’étend au Droit Commercial, au Droit du travail, au Droit de la
consommation, au Droit des sûretés, aux voies d’exécution, aux procédures
collectives d’apurement du passif…

B/ Particularisme du Droit Commercial

L’objectif du Droit Commercial est de répondre aux nécessités du commerce. Pour


cela, il recherche des solutions et emploie des techniques différentes de celles du
Droit civil.

1/ La recherche de la rapidité ou célérité

Cela se manifeste dans le moindre formalisme.


En effet, en droit commercial, les actes juridiques peuvent être prouvés par tous
moyens alors qu’en matière civile, la preuve se fait par principe par écrit. Ensuite, le
délai de prescription est plus court en Droit Commercial alors qu’en matière de droit
Civil.

2/ La promotion du crédit

Le crédit est utilisé par tous les commerçants. Ainsi pour mobiliser des Fonds, ils font
usage des effets de commerce, à savoir les instruments de paiement et de crédit,

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notamment le chèque, la lettre de change, le billet à ordre, le warrant et la carte
bancaire.

3- recours à la publicité
Les besoins d’information des associés, des tiers (créanciers…) rendent nécessaires
la publicité des situations et des actes commerciaux. (Registre de commerce et du
crédit mobilier, journal d’annonces légales).
NB : les risques du commerce rendent la sécurité des transactions d’autant plus
nécessaires qu’elles fondent l’exclusion du droit commercial de certains personnes
réputées faibles (les mineurs et les incapables majeures). 2

II/ LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL

1- Les sources du Droit Civil applicable au Droit Commercial

1-1- LA LOI : elle désigne l’ensemble des textes votés par l’Assemblée
Nationale.

1-2- Les traités internationaux : ils sont votés par l’Assemblée nationale et
jouent un rôle important entre les nations à cause des échanges et font
naître un droit entre les signataires des traités. On peut citer le traité de
l’OHADA dont est issu le Droit Commercial Général.

1-3- La jurisprudence : ensemble des décisions rendues par les tribunaux, la


jurisprudence a élaboré un corps de règles adaptées aux mutations
économiques

1-4- La doctrine : elle exprime la pensée des juristes qui participent de


l’interprétation de la Loi et formulent des suggestions.

1-5- Les usages : ce sont les règles non écrites du Droit Commercial. Ils naissent
des pratiques répétées par les professionnels. Il existe des usages généraux
qui sont commun à l’ensemble du commerce et les usages locaux qui sont
particuliers à une région donnée par exemple. Il existe aussi les usages de
droit qui ont un caractère impératif, par exemple la solidarité présumée
entre codébiteurs commerçants, la mise en demeure…)
Ces usages s’appliquent et s’imposent à tous même à ceux qui l’ignoraient.

2- Source principale du Droit commercial

Les Etats africains de la zone franche ont signé un traité créant l’Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires dénommée OHADA et ce depuis
le 1er Janvier 1998. Cette intégration juridique va se réaliser par l’adoption de
plusieurs textes qualifiés « ACTES UNIFORMES ». Cependant, ces actes uniformes

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n’ont pas abrogé toutes les dispositions antérieures applicables. En effet, ces actes
précisent que les commerçants et les sociétés commerciales de même que les
groupements d’intérêt économique demeurent soumis ou régis par les Lois non
contraires applicables dans les Etats partie au traité.

Remarques : les tribunaux de commerce et d’arbitrage

En Côte d’Ivoire, il existe désormais un tribunal de commerce dans l’organisation


judiciaire comme en France qui connait en première instance de tout litige opposant
les commerçants, régi par la Loi n° 2014- 424 du 14 juillet 2014. Ensuite, en cas
d’appel ce sont les chambres commerciales spéciales des cours d’appel qui sont 3
compétentes. En fin, les décisions rendues par les juridictions d’appel sont déférées à
la cour commune de justice et d’arbitrage qui est saisit par voie du recours en
cassation pour connaitre des pouvoirs dirigés contre lesdites décisions.
Le tribunal de commerce statut sur en premier ressort sur toute demande dont
l’intérêt du litige est supérieur à un 1 000 000 000 FCFA ou indéterminé ; en premier
et dernier ressort lorsque l’intérêt n’excède pas un milliard.
Il siège de façon collégiale dont un juge professionnel président et deux accesseurs
juges consulaires qui sont des professionnels du domaine commercial, choisis par la
chambre de commerce et nommé par décret. Les juges consulaires ont un mandat de
3 ans renouvelable.

L’arbitrage consiste à confier la solution d’un conflit à un ou plusieurs arbitres,


choisis par les parties. Le recours à l’arbitrage est décidé par une convention
d’arbitrage ou un compromis d’arbitrage, par lequel, après la naissance du litige, les
parties décident de recourir à l’arbitrage. Il faut décider une clause compromissoire
insérée dans un contrat, donc avant tout litige. Cette clause n’est valable que dans les
contrats entre commerçants. Elle entraine pour les signataires du contrat un recours
obligatoire à l’arbitrage.

CHAPITRE I : LE COMMERCANT

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Il n’existe pas de définition légale de l’acte de commerce. L’Acte Uniforme portant
droit commercial général en donne une liste qui fait l’objet de classification.

Section 1 : LES ACTES DE COMMERCE

Aux termes de l’article 2 de l’acte uniforme portant droit commercial général, « Est
commerçant celui qui accomplit des actes de commerce et en fait une profession
habituelle »

Paragraphe 1 : CLASSIFICATION DES ACTES DE COMMERCE


4
A- Les actes de commerce par la forme

Les actes de commerce par la forme ont toujours le caractère commercial quels que
soient l’objet et le but de l’acte, qu’il soit professionnellement ou à titre isolé par un
non commerçant.

Selon l’Article 4 de AUDCG, ont le caractère d’acte de commerce :par la forme, et ce


par la forme, la lettre de change, le billet à ordre, le warrant le chèque.
La signature de ces actes est un acte de commerce et quel que soit la personne qui les
accomplit et leur objet.

B- Les actes de commerce par nature


La loi définit l’acte de commerce par nature comme celui par lequel une personne
s’entremet la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle fournit
des prestations de service avec l’intention d’en tirer profit pécuniaire.

1- Les actes de commerce isolés

L’achat de biens meubles ou immeubles en vue de la revente


Pour que cette opération d’achat et de revente ait un caractère commercial, des
conditions doivent être remplies

a- L’achat
Il faut qu’il y ait achat préalable du bien à vendre sinon, il n’y a pas d’acte de
commerce. L’achat est tout mode d’acquisition à titre onéreux. C’est pourquoi les
exploitations agricoles sont exclues du domaine commercial car l’agriculteur vend les
produits du sol. Il en est de même des exploitations de pêche et d’élevage.
L’objet de cet achat importe peu. Il peut porter sur un bien mobilier ou immobilier,
sur un bien corporel ou incorporel.

b- L’intention de revente de la part de l’acheteur


Cette intention doit exister au moment de l’achat. Cette intention à elle seule suffit
même si la vente n’a pas eu lieu par la suite. Ainsi acheter un bien pour en faire un
don ne constitue pas un acte de commerce. En outre peu importe qu’il ait eu perte à
la suite de la revente, cela n’enlève pas à l’achat le caractère commercial.

2- Les actes accomplis dans le cadre d’une entreprise

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a- les opérations de banque
Ce sont celles qui se font sur l’argent et sur le crédit. Elles sont toujours commerciales
à condition qu’elles soient faites professionnellement. Il s’agit des dépôts et des
emprunts…

b- Les opérations de bourses


Ce sont les transactions effectuées sur le marché public spécialisé dans les opérations
d’achat et de vente de valeurs mobilières qui sont des titres négociables. Ces
opérations sont commerciales car réalisées par des professionnels du commerce de
l’argent. 5

c- Les opérations d’assurance


Ces opérations consistant à se prémunir contre les risques, constitue des actes de
commerce car l’assureur exploite une société conçue et organisée pour lui procurer
des bénéfices.

d- Les opérations de transit


Ce sont les formalités d’entrée et de sortie de marchandises effectuées par le
transitaire pour le compte de son client. Ces opérations sont commerciales car faites
professionnellement.

e- les opérations de location de meubles


La location de meubles comme les bâches, les chaises, les voitures, les vaisselles…
constituent des actes de commerce quand elles sont faites à titre habituel.

3- Les opérations de manufacture


Ces opérations sont relatives à la transformation de produits réalisés à partir de
matières premières dans les usines, les ateliers et destinés à la vente. Ces actes sont
commerciaux même s’ils ne sont pas faits dans le cadre d’une entreprise.

4- Les opérations de transport


Ce sont les actes liés au transport de personnes et de marchandises que ce soit par
terre, par mer ou par air. Ces actes sont des commerciaux même s’ils ne sont pas faits
dans le cadre d’une entreprise.

5- Les opérations de télécommunication


Ce sont les opérations liées aux moyens modernes de communication que sont le
téléphone, le fax, Internet… Ces opérations sont commerciales même si elles sont
privées ou publiques.

6- Les activités des intermédiaires

a- Les intermédiaires de commerce


-Le commissionnaire : il s’entremet entre deux personnes en vue de conclu un
contrat. La personne qui agit le fait en son nom propre mais pour le compte de son

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promettant en contrepartie d’une rémunération. Il intervient directement et
personnellement dans la conclusion du contrat et en support de ce fait les effets.
-Le courtier : il met en relation les personnes qui veulent conclure un contrat sans
conclure elle-même le contrat.
-L’agent commercial : c’est un mandataire chargé à titre de profession indépendante,
de façon permanente de négocier et éventuellement de conclure des contrats de
vente, de location ou de prestation de services , au nom et pour le compte d’autres
personnes sans être liée envers eux par un contrat de travail. Il est indépendant et
professionnel.
Toutes ces personnes ont la qualité de commerçant. En effet la loi considère que les
actes qu’elles accomplissent sont présumés commerciaux. 6

b- Les autres intermédiaires (intermédiaires spéciaux)


La loi vise les agences immobilières, les agences de renseignements commerciaux et
les cabinets d’affaires qui se chargent professionnellement de gérer les affaires
d’autrui ou d’administrer ses biens.
La loi indique que ces actes, par eux accomplis, ont le caractère commercial
quoiqu’eux-mêmes ne soient pas nécessairement commerçants.

N.B : les actes effectués par les sociétés commerciales sont réputés commerciaux.

7- les industries extractives et les entreprises culturelles


Les industries extractives (exploitation de mines, carrières et de tout gisement de
ressources naturelles) ont un caractère commercial dès lors que l’exploitation est faite
industriellement. A contrario, les exploitations artisanales ou villageoises ont un
caractère civil.
Les entreprises culturelles sont des entreprises de spectacles publics et les entreprises
d’édition. Les entreprises de spectacles publics (cinéma, théâtre, prestations
musicales…) sont commerciales si les spectacles sont donnés habituellement, de
façon publique dans le but de spéculation.
Les entreprises d’édition sont commerciales car elles sont des intermédiaires
intéressées dans la circulation des œuvres intellectuelles.

C- Les actes commerce par accessoire

Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce, parce qu’ils
sont accomplis par un commerçant pour les besoins de son commerce. La nature
commerciale ne dépend pas de la forme, c’est plutôt la qualité de commerçant de leur
auteur qui permet de dire que l’acte est commercial ou pas. EX : l’achat d’un micro-
ordinateur par un commerçant pour son usage personnel est un acte civil. Par contre,
si l’achat est fait pour les besoins de commerce tel que la gestion de ses ventes, il
devient un acte de commerce par accessoire.
La jurisprudence a posé la présomption de commercialité qui est d’ailleurs simple.
En effet, tous les actes accomplis par un commerçant sont présumés effectués pour
les besoins de son commerce. Puisqu’il s’agit d’une présomption simple, il pourra
par tout moyen que l’acte a été accompli pour son usage personnel. Dans ce cas,
l’acte est civil.

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Par ailleurs, des actes normalement commerciaux deviennent civils dès lors qu’ils
sont l’accessoire d’une activité principale de nature civile. Par exemple, le professeur
de comptabilité qui, tout en dispensant ses cours, achète pour les revendre à ses
étudiants, des plans comptables, accomplit par là des actes de civil par accessoire.

D- Les actes mixtes

Tous les actes accomplis par un commerçant sont en principe commerciaux. Or le


commerçant passe des actes aussi avec des civils. Dans ce cas, l’acte est dit mixte en
ce sens qu’il est commercial pour l’une des parties (le commerçant) et civil pour 7
l’autre partie(le civil).
Par exemple, l’achat dans une boutique est commercial pour le vendeur et civil pour
l’acheteur non commerçant.

Paragraphe 2 : LE REGIME JURIDIQUE DES ACTES DE COMMERCE

A/ Les règles applicables à l’auteur de l’acte

Faire des actes de commerce de façon habituel et à titre de profession confère la


qualité de commerçant. C’est pourquoi la capacité exigée en Droit Commercial est
plus stricte qu’en droit civil.
De ce fait, le mineur non émancipé ne peut conclure un acte de commerce. Le
mineur émancipé, à condition d’avoir 18 ans révolus, s’il a été autorisé par son
représentant légal peut faire du commerce. Cette autorisation doit être inscrite au
registre du commerce.

B / Les règles applicables aux actes

Ces règles s’appliquent pour l’essentiel aux actes mixtes

1- En matière de preuve

Le régime est fonction de la personne contre qui la preuve est faite.


Si la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la
liberté de la preuve en matière commerciale est admis. Par contre, si c’est le
commerçant qui fait preuve contre le non commerçant, la preuve est établi en
principe par écrit.

2- En matière de compétence matérielle du tribunal


Il faut tenir compte de la qualité de défendeur. Ainsi si le défendeur est civil, seul le
tribunal civil est compétent. Si le défendeur est commerçant, le civil peut saisir, soit le
tribunal civil, soit le tribunal de commerce.
3- En matière de mise en demeure

Elle est faite selon les modes du droit civil quand c’est un commerçant qui met un
non commerçant en demeure. Par contre, si c’est un non commerçant qui met en
demeure, cela se fait par tous moyens.

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4- La solidarité

Elle ne se présumée pas entre codébiteurs civils d’un commerçant tandis qu’elle se
présume entre codébiteurs commerçant d’un créancier civil.

5- La prescription

Elle est de 30 ans pour les créances civiles (prescription trentenaire) alors qu’elle est
de 5 ans pour les créances commerciales. (Prescription quinquennale).
8

Section 2 : LE COMMERCANT

Paragraphe 1 : les conditions d’exercice de la profession commerciale

Aux termes de l’Article 2 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial


Général, « sont commerçants ceux qui accomplissent des actes de commerce, et en
font leur profession habituelle » .On en déduit donc que la qualité de commerçant
s’acquiert par l’accomplissement d’actes de commerce, à titre de profession
habituelle et à titre indépendant.

A/ La qualité de commerçant

1- L’accomplissement d’acte de commerce

Pour être commerçant, il faut accomplir des actes de commerce par nature. C’est la
répétition professionnelle d’actes de commerce qui donne la qualité de commerçant.
L’accomplissement, même répété de certains actes ne confère pas la qualité de
commerçant. Il s’agit des actes de commerce par accessoire. Ceux-ci ne sont
commerciaux que parce qu’accomplis par une personne ayant la qualité de
commerçant.

2- L’accomplissement d’actes de commerce à titre de profession habituelle

La profession habituelle implique la répétition habituelle d’actes de commerce et la


volonté de tirer de cette activité des ressources nécessaires à l’existence.

2- L’accomplissement d’actes de commerce à titre indépendant

Pour avoir la qualité de commerçant, il faut en plus agir pour son propre compte, à
ses risques et périls et en toute indépendance. Ainsi, ceux qui, qui participent à une
activité commerciale et ne jouissent pas d’une indépendance ne sont pas des
commerçants. Il s’agit notamment des salariés d’une entreprise. De même les
mandataires (représentants de commerçant), les gérants des SARL et les
administrateurs des sociétés anonymes (SA) ne sont pas des commerçants.

a- Distinction avec l’artisan

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La qualité de commerçant doit être distinguée de la profession d’artisan. En fait, il y
a une grande différence à plusieurs égards :
-le commerçant achète et revend avec l’idée de spéculation.
L’artisan est un professionnel qui exercer un travail essentiellement manuel qui vit
surtout du produit de son travail et de celui de sa famille. il ne spécule pas sur la
matière première même s’il doit revendre la matière transformée sur le marché. En
effet, c’est plus son travail incorporé à la matière qu’il revend. L’artisan vend son
génie, son savoir-faire, sa technicité, ses valeurs artistiques. A la différence donc du
commerçant, l’artisan n’achète pas pour revendre.
-Ensuite, l’artisan ne spécule pas sur le travail d’autrui. Le produit qui est revendu
sur le marché est la résultante d’un travail personnel. C’est pourquoi, l’artisan doit 9
employer moins de dix salariés non compris les membres de sa famille.
-Enfin, l’artisan ne doit pas spéculer sur le travail des machines, ni sur des stocks
trop importants, ni sur la vente de produits qu’il ne fabrique pas lui-même. L’artisan
peut être une personne morale ou physique classée en fonction de la formation
acquise ; du savoir- faire et de l’expérience professionnelle de l’agent, à savoir :
 Le maitre- artisan : jugé apte à donner une formation professionnelle dans une
entreprise ou établissement de formation à une ou plusieurs personnes et qui
satisfait à des conditions.
 L’artisan : qualifié et reconnu tel dans son milieu ou titulaire d’un certificat
d’apprentissage ou d’un diplôme d’un centre agrée.
 Le compagnon artisan : employé salarié ayant terminé son apprentissage ou
justifiant d’une qualification professionnelle.
 L’apprenti-artisan : personne sans qualification préalable placé auprès du
maitre-artisan dans le cadre d’un contrat d’apprentissage en vue d’une
formation.
 L’aide-familiale : issue de la cellule familiale de l’artisan âgée d’au moins 15
ans et qui l’aide à exercer son activité.
Les 3 premiers doivent être majeurs ou mineurs émancipés ayant la capacité
juridique ou s’il est mineur non émancipé, avoir 17 ans révolus et autorité à exercer
dans l’artisanat.
Toutefois, l’artisan, quoique non assujetti aux règles du droit commercial, bénéficie
du droit au bail professionnel et à son renouvellement, de la preuve par tous
moyens, dans les mêmes conditions que les commerçants selon les termes de l’article
17 de la Loi n° 2014-338 du 05 Juin 2014 relative à l’artisanat.
L’artisan est tenu de s’inscrire au registre des métiers, registre tenu par les chambres
des métiers. Cette immatriculation se fait trois mois au plus tard après
l’identification faite par la chambre des Métiers du ressort territorial, sous peine de
pénalité de retard. L’immatriculation donne droit à une carte professionnelle. Il a
l’obligation de s’affiler à la CNPS, et à souscrire une assurance responsabilité civile
professionnelle.
b- Distinction avec l’entreprenant
L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple
déclaration, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou
agricole.
L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son
activité pendant deux exercices consécutifs n’excède pas les seuils fixés par l’acte
uniforme sur les comptabilités des entreprises au titre du système minimal de

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trésorerie. L’acte uniforme précité indique en son article 13 que les seuils sont les
suivants :
- 30 millions de FCFA pour les entreprises agricoles
- 20 millions de FCFA pour les entreprises artisanales et assimilées
- 10 millions de FCFA pour les entreprises de services.

Ce chiffre d’affaires annuel est, en ce qui concerne les commerçants et les artisans
d’une part, celui de leurs activités de vente de marchandises, d’objet de fournitures et
de denrées ou de fournitures de logement et, d’autre part, celui de leurs prestations
de service, et ce qui concerne les agriculteurs,, celui de leurs activités de productions.
Lorsque durant les deux années consécutives, le chiffre d’affaire de l’entreprenant 10
excède les limites fixées pour les activités par l’Etat partie sur le territoire duquel il
les exercer, il est tenu, dès le premier jour de l’année suivante et avant la fin du
premier trimestre de cette année, de respecter toutes les charges et obligations
applicables à l’entrepreneur individuel. Dès lors, il perd sa qualité d’entreprenant et
ne bénéficie plus de la législation spéciale applicable à l’entreprenant. Il doit en
conséquence se conformer à la règlementation applicable à ses activités.
L’entreprenant, qui est dispensé d’immatriculation au RCCM, est tenu de déclarer
son activité. Chaque Etat fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant
notamment en matière d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales.
L’entreprenant ne peut commercer son activité qu’après réception de ce numéro de
déclaration d’activité qu’il doit mentionner sur ses factures , de bon de commandes,
tarifs et documents ou correspondants professionnels, suivi de l’indication de RCCM
qui a reçu sa déclaration et de la mention «  Entreprenant dispensé
d’immatriculation ».
Les déclarations de modification de l’activité ou du lieu d’exercice ainsi que la
déclaration de radiation sont adressées de la même manière et sans frais au greffe de
la juridiction compétente.
Le numéro de déclaration d’activité est personnel. Nul ne peut être déclaré comme
entreprenant à plusieurs registres ou sous plusieurs numéros à un même registre.
L’entreprenant ne peut être en même temps immatriculé au RCCM. Il n’a pas la
même qualité que les personnes immatriculées.
Sur le plan comptable, l’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité,
au jour le jour, un livre , qui doit être conservé pendant 5 ans au moins, indiquant
chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en séparant les
règlements en espèces des autres modes de règlement d’une part, la destination et le
montant de ses emplois , d’autre part.

B/ Les conditions de capacité et de pouvoir


1- Les incapacités

L’Acte Uniforme indique en son Article 6 : «  nul ne peut accomplir des actes ce
commerce à titre de profession, s’il n’est juridiquement capable d’exercer le
commerce » cela pose le problème de la capacité commerciale. Elle concerne les
personnes qui selon la loi n’ont pas cette capacité. Il s’agit de la situation des mineurs
et les majeurs incapables.

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a- Les mineurs

Selon l’Article 7 de AUDCG, « le mineur, sauf s’il n’est émancipé, ne peut avoir la
qualité de commerçant ni effectuer des actes de commerce ». Ses représentants
légaux ne peuvent exercer le commerce en son nom. C’est la raison pour laquelle s’il
hérite d’un Fonds de commerce, il ne peut l’exploiter lui-même ; le fonds sera vendu
ou mis en location –gérance.
Si le mineur est émancipé, il ne peut être commerçant que s’il a 18 ans révolus et s’il a
une autorisation spéciale de faire le commerce et si cette autorisation est inscrite au
registre du commerce et du crédit mobilier.
11
b- les majeurs incapables

Les majeurs incapables sont ceux qui sont dans un état habituel d’imbécillité, de
démence ou de fureur pour lesquels l’interdiction a été prononcée par le tribunal.
Leurs représentants légaux ne peuvent le faire en leur nom.

2- La femme mariée commerçante

La femme mariée est libre de faire le commerce.


Selon l’Article 7 de l’AUDCG, le conjoint du commerçant n’a la qualité de
commerçant que s’il accomplit les actes de commerce, à titre de profession et
séparément de ceux de l’autre conjoint. Dès lors, la femme ne sera qualifiée de
commerçante que si elle accomplit des actes de commerce à titre de profession
habituelle et séparément de ceux de son mari. Toutefois, si l’exercice de l’activité
commerciale de la femme mariée s’avère contraire à l’intérêt de la famille, sur
demande de son époux, le tribunal peut prononcer la cessation de l’activité. Dans
l’exercice de son activité séparée, la femme a la libre administration, jouissance et
disposition sur tous ses gains et salaires. (Ses biens)
Elle engage ainsi, dans l’exercice de cette activité, des biens qui sont variables en
fonction de son régime matrimonial choisi.
 S’il s’agit du régime de la séparation des biens, elle n’engage que ses biens.
 Par contre, s’il s’agit du régime de la communauté des biens, il distinguer
entre les biens propres de chaque époux, les biens communs et les biens
réservés. La femme engage toujours les biens réservés quand elle exerce le
commerce.
 Pour les autres biens, il faut distinguer si le mari a fait une opposition fondée
ou non : en cas d’opposition, et si la femme continue son activité, elle engage
ses biens propres en plus de ses biens réservés.
S’il n’y a pas eu opposition ou si celle-ci n’est pas fondée, elle engage les biens
communs et les biens propres de chacun des époux et les biens réservés.

C- La protection de l’intérêt général

1- Les interdictions

Dans un souci d’assainissement des professions commerciales, la loi a prévu qu’un


commerçant peut être interdit de façon générale et définitive ou temporaire de

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l’exercice d’une activité commerciale. Cette mesure peut être prononcée, soit par un
tribunal soit par une juridiction professionnelle.
L’interdiction peur être levée à la demande de l’interdit, après au moins 5 ans par la
juridiction qui l’a prononcée.
L’interdit ne peut faire le commerce pendant l’intervalle d’interdiction, s’il passe
outre, il devra assumer toutes les conséquences y compris les sanctions pénales.

3- Les incompatibilités

Certaines considérations conduisent à interdire l’exercice du commerce à certaines


personnes alors qu’elles sont honorables. Ce sont les incompatibilités. Le cumul de 12
d’activités commerciales et non commerciales est parfois interdit, car le commerce
apparaît comme une activité risquée sur le plan financier et déontologique. Ainsi aux
termes de l’Article 9 AUDCG, l’exercice du commerce est incompatible :
-avec la qualité de fonctionnaire et de personnel de collectivité publique
-la qualité d’officier ministériel et d’auxiliaire de justice
-d’expert-comptable agrée de commissaire, de commissaire-priseur, de conseil
juridique
Les actes accomplis par une personne frappée d’incompatibilité sont valables à
l’égard du tiers de bonne foi. Et peuvent faire considère leur auteur comme un
commerçant de fait. Par conséquent, il pourra faire l’objet d’une procédure collective
d’apurement du passif et pourra aussi encourir des sanctions disciplinaires telles la
révocation, la destitution ou la radiation. Toutefois, ce dernier ne peut se prévaloir de
la qualité de commerçant à l’égard des tiers de bonne foi.

4- Les déchéances
Sont frappées de déchéances, les personnes condamnées à une peine de prison de
plus de 3 mois, sans sursis, pour vol, escroquerie, infraction aux lois des sociétés. La
déchéance est liée automatiquement au jugement de condamnation, c’est-à-dire que
le tribunal n’a pas besoin de se prononcer expressément.
Le déchu ne peut faire le commerce, ni être gérant, ni être administrateur d’une
société commerciale. S’il passe outre, il devra assumer toutes les conséquences y
compris les sanctions pénales.

Paragraphe 2 : Les obligations du commerçant

A/L’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier

Le registre de commerce et du crédit mobilier ( RCCM) est un registre tenu au greffe


du tribunal de première instance et des sections détachées destinées à dénombrer les
commerçants et les entreprises établies dans le ressort du tribunal.
Le RCCM a pour objet de recevoir l’immatriculation des personnes physiques
commerçantes et des sociétés commerciales.

1/ L’organisation du registre du commerce et du crédit mobilier

a- Le registre local

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Il est tenu dans le ressort de chaque tribunal ou section détachée du tribunal un
registre du commerce et du crédit mobilier tenu par le greffier sous la surveillance du
président du tribunal. Tout commerçant, personne physique, ne doit requérir son
immatriculation, dans le mois d’exploitation de son commerce dans le ressort du lieu
d’exploitation de son activité. Les sociétés commerciales doivent le faire dans le mois
de leur constitution dans le ressort du lieu de leur siège social. La demande
d’immatriculation consiste à fournir au greffier des renseignements relatifs à
l’identité et à l’activité du commerçant. En pratique, l’immatriculation consiste à
attribuer un numéro au demandeur.

b- Le fichier national 13
Il a pour objet de centraliser les informations contenues dans chaque registre du
commerce et du crédit mobilier local. Tenu auprès de la cours d’appel d’Abidjan, ce
fichier permet d’éviter qu’un commerçant ne se fasse immatriculer dans une ville
alors qu’il est sous le coup d’une déchéance ou d’une interdiction ayant entrainé sa
radiation.

c- Le fichier régional
Il est tenu auprès de la cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) et a pour objet
de centraliser les renseignements consignés dans chaque fichier national. Ce fichier
permet d’éviter qu’un commerçant ne s’immatriculer dans un Etat- partie au traité
OHADA, alors qu’il est sous le coup d’une déchéance ou d’une interdiction dans un
autre Etat.

2/ Les effets de l’inscription au RCCM

Toute personne immatriculée au registre du commerce est présumée, sauf clause


contraire, avoir la qualité de commerçant. Du fait de l’immatriculation, le
commerçant bénéficie de tous les avantages liés à la profession de commerçant. Le
défaut d’immatriculation n’exonère pas le commerçant des obligations inhérentes à
la qualité de commerçant. Il ne peut de ce fait invoquer le caractère commercial de
ses actes par application de la théorie de l’accessoire pour revendiquer notamment la
compétence du tribunal de commerce. Il ne pourra pas faire usage de ses livres de
commerce comme moyen de preuve.

B / L’obligation de tenue de livre de commerce

1- La tenue des livres de commerce

Les livres à tenir sont de 2 ordres :

a- les livres obligatoires


Ce sont :
-le livre journal : il enregistre jour par jour les opérations de l’entreprise (achat, vente,
paiements…)

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-Le livre d’inventaire : il consiste en un recensement des éléments actif et passif en
vue de l’établissement d’un tableau descriptif et estimatif pour l’établissement du
bilan et du compte de résultat.
-Le grand livre : il est tenu par copte de clients et de fournisseurs.
Les livres obligatoires doivent être côtés et signés par le président de la juridiction
compétente. Ils doivent être tenus sans blanc ni altérations d’aucune sorte et doivent
être conservés pendant 10 ans.
Les livres régulièrement tenus peuvent faire preuve entre commerçants.
Les commerçants qui tiennent des livres incomplets ou irréguliers sont passibles de 1
à 6 mois d’emprisonnement et d’une amende de 50 000 à 1 000 000 FCFA. Ceux qui
falsifient leurs livres s’exposent à une sanction de 1 à 5 ans d’emprisonnement et 14
d’une amende de 100 000 à 1 000 000 FCFA.

b- Les livres facultatifs


Ce sont :
- Le livre de caisse : dans lequel le commerçant mentionne les entrées et les sorties
d’argent
-Le livre brouillard ou main courante.

2- La preuve par les livres de commerce

L’importance des livres de commerce est de faire preuve des allégations du


commerçant. La force probante des livres de commerce varie selon qu’ils sont utilisés
par le commerçant ou contre lui.
Lorsque le livre est utilisé contre le commercent, il fait entièrement preuve contre lui.
Le livre est un tout indivisible.
Au profit du commerçant, ce dernier peut s’en prévaloir comme moyen de preuve
s’il est opposé en justice à un commerçant.

C / L’obligation de loyale concurrence

Le principe de la liberté du commerce suppose que la concurrence est admise en


matière de commerce. Cette liberté n’autorise pas cependant à utiliser n’importe quel
procédé.

1- Les manifestations de la concurrence


Elles sont nombreuses. Il peut s’agir d’une atteinte au nom commercial ou à la raison
sociale. Dans ce cas, il aura usurpation de nom dans le but de semer la confusion afin
d’induire la clientèle en erreur.
Il peut s’agit également d’une atteinte à l’enseigne, (l’enseigne est une dénomination
ou un emblème qui sert à individualiser l’établissement, il doit donc être spécifique
et non générique. Exemple : « chez WATTON’S » et non « alimentation générale »
Il peut s’agir aussi des menaces adressées à la clientèle ou au concurrent, de la
désorganisation du marché ou du dénigrement, c'est-à-dire lorsqu’un commerçant
attaque un autre commerçant dans son honorabilité, sa compétence ou sur les
produits vendus ou fabriqués.

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2- La protection contre la concurrence

Cette protection est assurée par l’action en concurrence déloyale et par les
conventions entre commerçants.

a- l’action en concurrence déloyale

Elle est fondée sur la responsabilité civile pour faute. Ce qui suppose d’abord une
faute constituée par les faits ou les actes déloyaux. Ensuite, un préjudice causé par
cette faute qui consiste dans le détournement de la clientèle. Enfin, un lien de
causalité entre la faute et le préjudice. 15
On estime que la déloyauté dans la concurrence est une faute qui oblige à réparation.
Cela se résout en dommage intérêt.

b- la protection conventionnelle contre la concurrence

-Les clauses de non concurrence qui consiste à ne pas se faire concurrence. Elles
doivent été limitées tant dans le temps que dans l’espace et dans la nature de
l’activité pour être valables.
-Les clauses de non rétablissement sont la matérialisation de la garantie du fait
personnel.
-Les conventions d’exclusivité consistent à réserver l’exclusivité de l’activité ou de la
fourniture d’un produit à l’un des commerçants. Ces contrats sont valables à
condition qu’ils soient limités dans le temps ou dans l’espace.

EXERCICE D’APPLICATION

1- Faites une étude comparative commerçant / artisan d’une part et


commerçant / entreprenant, d’autre part.
2- La tenue des livres de commerce est-elle sanctionnée ?
3- Qu’es ce qu’un acte mixte et une acte de commerce accessoire ?

CHAPITRE 2 : LE FONDS DE COMMERCE

Selon l’Article 103 AUDCG, «  le fonds de commerce est constitué par l’ensemble
de moyens qui permettent au commerçant d’attirer et de conserver une clientèle ».
On peut aussi le définir comme l’ensemble des biens mobiliers qu’un commerçant ou
un industriel groupe et organise en vue de la recherche d’une clientèle.
Il ne faut pas confondre fonds de commerce et l’immeuble dans lequel il est exploité.
En effet, le commerçant propriétaire du fonds de commerce, peut être propriétaire
des locaux ou un simple locataire. Dans ce dernier cas, il bénéficie de la protection du
droit au bail.

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Le fonds de commerce n’a pas de personnalité morale ; le commerçant (personne
physique ou morale) répond de ses dettes sur l’ensemble de ses biens. (Civils ou
commerciaux).

Section 1 : COMPOSITION et NATURE JURIDIQUE DU FONDS DE


COMMERCE

Le fonds de commerce est constitué obligatoirement de la clientèle, de l’enseigne ou


le nom commercial. Ces éléments sont désignés sous le nom de fonds commercial.

Paragraphe 1 : Composition du fonds de commerce 16

A/ Les éléments principaux du fonds de commerce

1- La clientèle et l’achalandage

La clientèle est l’ensemble des personnes qui se fournissent chez un commerçant ou


qui sont liées au commerçant par un contrat. C’est la clientèle captive. Il y a ensuite
les personnes, qui pour des raisons de confiance ou d’habitude s’adressent aux
commerçants. C’est la clientèle attirée.
Quant à la clientèle de passage, elle est attirée par l’emplacement favorable du
commerce et qui n’effectue que des achats occasionnels.( achalandage)
Il faut souligner que la clientèle est l’élément indispensable et principal à l’existence
du fonds de commerce car sans clientèle, il n’y a pas de fonds de commerce. Ceci
justifie la protection du droit de clientèle contre la concurrence déloyale.

2- Le nom commercial

C’est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité (raison sociale,
nom patronymique ou nom de fantaisie) ;
Pour les personnes morales (sociétés commerciales), le nom commercial est appelé
dénomination sociale.
Le nom commercial peur être cédé car étant un moyen d’attirer la clientèle. Il a même
valeur patrimoniale donc protégé de l’usurpation.

3- L’enseigne

C’est une désignation de fantaisie ou emblème qui sert à individualiser le lieu où le


fonds est exploité. Il doit être distingué de la marque qui est un procédé
d’identification des produits fabriqués ou vendus.
NB : Ces éléments sont protégés contre la concurrence déloyale. En effet, leur
usurpation met en jeu la responsabilité délictuelle de l’auteur qui devra payer des
dommages et intérêts au commerçant victime.

B/ les éléments secondaires du fonds de commerce

Le fonds de commerce peut être composé d’autres éléments qui sont soient corporels
ou incorporels.

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1-Les éléments corporels

Il s’agit des meubles servant à l’exploitation du fonds : matériel, mobilier et


installations, aménagement, outillages…
Il peut s’agir également des marchandises : matières premières, produits finis ou
semi-finis destinés à être transformés.

2-Les éléments incorporels

a- les licences d’exploitation 17


Ce sont les licences exigées pour l’exercice de l’activité commerciale. Lorsqu’elles ont
un caractère personnel, elles ne font pas partie du fonds, car ne pouvant être céder
avec le fonds.
b- les droits de propriété industrielle et commerciale
Il s’agit des brevets d’invention, des marques de fabrique et de commerce, des
dessins et de modèles et de tout autre droit de propriété intellectuelle nécessaire à
l’exploitation industrielle.

3-Le droit au bail

Tout commerçant a droit au bail lorsqu’il n’est pas propriétaire du local où il exploite
son fonds.
Le droit au renouvellement est le droit pour le commerçant locataire de se voir
renouveler son bail arrivé à l’expiration.

a- Les conditions du renouvellement :


Le droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou indéterminée est acquis au
preneur qui justifie avoir exploité, conformément aux stipulations du bail, l’activité
prévue à celui- ci, pendant une durée minimale de 2 ans. (Article 91 AUDCG)

b- Les formes de renouvellement : en cas de renouvellement exprès ou tacite, le


bail est conclu pour une durée minimale de 3 ans.
En cas de renouvellement pour une durée indéterminée, les parties doivent prévoir
la durée du préavis de congé qui ne peut être inférieure à 6 mois.
Dans le bail à durée déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement de son bail
peut demander le renouvellement de celui-ci, par acte d’huissier au plus tard 3 mois
avant l’expiration du bail. Dès lors, le preneur qui n’a pas formé sa demande de
renouvellement dans ce délai est déchu du droit au renouvellement du bail. De
même, le bailleur qui n’a pas fait connaître sa réponse à la demande de
renouvellement au plus tard un mois avant l’expiration du bail est réputé avoir
accepté le principe du renouvellement de ce bail.
Le sous locataire peut également demander le renouvellement de son bail au
locataire principal dans la mesure des droits que celui-ci tient de la personne investie
par la loi ou une convention du droit de donner en location. Ce droit est soumis aux
mêmes dispositions que celles relatives au renouvellement acquis au locataire
principal. L’acte de renouvellement de la sous location doit être porté à la

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connaissance du bailleur dans les mêmes conditions que la sous location initialement
autorisée. (Article 98 in fine AUDCG)

c- Les conséquences du refus de renouvellement :


Le bailleur peut s’opposer au droit au renouvèlement du bail à durée déterminée ou
indéterminée en régulant au locataire une indemnité d’éviction. A défaut d’accord
sur le montant de cette indemnité, celle- ci est fixée par la juridiction compétente en
tenant compte notamment du montant du chiffre d’affaires, des investissements
réalisés par le preneur, de la situation géographique du local et des frais de
déménagement imposés par le défaut de renouvellement.( Article 94 AUDCG)
Toutefois, le bailleur peut s’opposer au droit au renouvellement du bail à durée 18
déterminée ou indéterminée, sans avoir à régler d’indemnité d’éviction dans les cas
suivants selon l’Article 95AUDCG :
-s’il justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du preneur sortant. Ce motif doit
consister, soit dans l’inexécution par le locataire d’une obligation substantielle du
bail, soit encore dans la cessation de l’exploitation de l’activité. Ce motif ne peut être
invoqué que si le faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de 2 mois après une
mise en demeure du bailleur, par acte extra- judicaire d’avoir à les faire cesser.
-S’il envisage de démolir l’immeuble comprenant les lieux loués, et de le reconstruire.
Le bailleur devra dans ce cas justifier de la nature et de la description des travaux
projetés. Le preneur a le droit de rester dans les locaux jusqu’au commencement des
travaux de démolition, et il bénéficie d’un droit de priorité pour se voir attribuer un
nouveau bail dans l’immeuble construit.

Paragraphe 2 : La nature juridique du fonds de commerce

A- Le fonds, un meuble incorporel

Le fonds de commerce ne comprend que des éléments mobiliers. C’est un bien


meuble incorporel en ce sens que tous les éléments principaux qui le composent sont,
pour la plupart incorporels (clientèle, le nom, l’enseigne). C’est une universalité,
constituée de l’ensemble des droits et des obligations (actif et passif) relatifs à
l’exploitation commerciale.
B- Le fonds, une universalité juridique

C’est une universalité juridique parce que tous les éléments qui le composent
forment un bloc. Le fonds est donc différent de chacun des éléments qui le
composent, pris isolément. C’est la raison pour laquelle le fonds, lui-même peut faire
l’objet d’une convention distincte de celle qui porterait sur chacun des éléments.
Aussi, quelque soient les modifications apportées, le fonds existe toujours. Le fonds
de commerce n’a pas de personnalité morale : le commerçant (personne physique ou
morale) répond de ses dettes sur l’ensemble de ses biens (civils et commerciaux). Le
fonds de commerce n’est pas un patrimoine autonome, mais un élément du
patrimoine du commerçant.

Section 2 : LES CONTRATS PORTANT SUR LE FONDS DE COMMERCE

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Paragraphe 1 : LA LOCATION- GERANCE

Le fonds de commerce peut être exploité directement ou en exécution d’un contrat de


location –gérance. L’exploitation directe peut être le fait d’un commerçant, même s’il
est entreprenant, ou d’une société commerciale. La location-gérance est une
convention par laquelle le propriétaire du fonds de commerce, personne physique
ou morale, en concède la location, en qualité de bailleur, à une personne physique ou
morale, locataire-gérant, qui l’exploite è ses risques et périls.

A-Conditions de la location –gérance


19
1-Les conditions relatives au propriétaire

La personne physique ou morale qui concède une location-gérance doit exploiter,


pendant deux ans au moins en qualité de commerçant, le fonds mis en gérance.
Toutefois, ne peuvent consentir une location-gérance les personnes interdites ou
déchues de l’exercice d’une profession commerciale. Le délai ainsi fixé, peut être
réduit, sans pouvoir être inférieur à un an ; par la juridiction compétente.
Les conditions fixées ci- dessus ne sont pas applicables : à l’Etat, aux collectivités
locales, aux établissements publics, aux incapables, en ce qui concerne le fonds dont
ils étaient propriétaires avant la survenance de leur incapacité, aux héritiers ou
légataires d’un commerçant décédé, en ce qui concerne le fonds exploité par ce
dernier, aux mandataires de justice chargés, à quelque titre que ce soit, de
l’administration d’un fonds de commerce, à condition qu’ils y aient été autorisés par
la juridiction compétente et qu’ils aient satisfait aux mesures de publicités prévues.

2) conditions relatives au locataire-gérant

Le locataire- gérant a la qualité de commerçant et est soumis à toutes les obligations


qui en découlent. Il doit, par conséquent, se conformer aux dispositions réglementant
l’immatriculation au RCCM. Dès lors, il doit avoir la capacité de faire le commerce. Il
ne doit pas être frappé d’une incompatibilité, d’une déchéance, ni d’une interdiction.
Tout contrat de location-gérance doit en outre être publié, par la partie la plus
diligente et aux frais du locataire –gérant, dans un délai de 15 jours, sous forme
d’extrait dans un journal habilité à publier les annonces légales et paraissant dans le
lieu où le fonds de commerce est inscrit au RCCM.
Le propriétaire du fonds, s’il est commerçant, est tenu de faire modifier à ses frais
son inscription au RCCM par la mention de la mise en location-gérance de son fonds.
Aussi, convient-il de souligner que l’expiration du contrat de location –gérance, à son
terme normal ou anticipé, donne lieu aux mêmes mesures de publicité aux frais du
locataire-gérant.

B -Les effets de la location –gérance

1-L’exigibilité des dettes du bailleur

Les dettes du bailleur nées de l’exploitation du fonds peuvent être déclarées


immédiatement exigibles par la juridiction compétente si elle estime que la location –

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gérance met en péril leur recouvrement. L’action est introduite par tout intéressé, à
peine de forclusion, dans le délai de trois mois de la date de publication du contrat
de location –gérance.

2-Les effets avant ou après la publication de la location –gérance

Jusqu’à la publication du contrat de location-gérance, le propriétaire du fonds est


solidairement responsable des dettes du locataire-gérant nées de l’exploitation du
fonds donné en location gérance. A contrario, après la publication, seul le locataire-
gérant est responsable des dettes nées de ladite exploitation.
De plus, l’expiration du contrat de location –gérance à son terme, normal ou anticipé 20
rend immédiatement exigible les dettes contractées par le locataire-gérant du fonds
pendant la gérance. Celui-ci n’a aucune indemnité même s’il a contribué à augmenter
la clientèle. Enfin, sauf clause contraire expresse, il semble que celui-ci puisse
s’installer à proximité du fonds du bailleur et faire concurrence à ce dernier.

Paragraphe 2 : LE NANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE

Il se définit comme un gage sans dépossession offert par le propriétaire d’un fonds,
qui permet au créancier de ce propriétaire de se faire payer sur le prix du fonds au
cas où la créance ainsi garantie n’est pas exécutée. On distingue en la matière, le
nantissement conventionnel et le nantissement judiciaire.

A- Le nantissement conventionnel

Il est dit conventionnel parce qu’il est stipulé par un contrat passé entre le
propriétaire du fonds et son créancier. En ce sens, c’est un acte mixte si le créancier
n’est pas commerçant. Par ailleurs, concernant l’objet du nantissement, celui-ci ne
porte jamais sur les marchandises. Si l’acte écrit ne comportait pas d’indication sur
les éléments, il serait présumé porter sur la clientèle, le nom commercial, l’enseigne,
le droit au bail et les licences d’exploitation. Il peut aussi porter, par l’effet d’une
clause expresse, sur les brevets d’invention, les marques de fabrique et de commerce,
les dessins et modèles et autres droits de la propriété intellectuelle ainsi que sur le
matériel.
Le nantissement conventionnel est un écrit qui peut être authentique ou sous seing
privé dûment enregistré. En outre, il doit faire l’objet d’une inscription au RCCM. En
ce qui concerne les effets le créancier nanti peut demander la vente forcée du fonds
qui constitue son gage 8 jours après sommation faite de payer demeurée
infructueuse. Aussi, bénéficie-t-il d’un droit de préférence sur le prix de vente c’est –
à dire qu’il peut faire saisir et faire vendre le bien en quelque main où ledit bien se
trouve. Il a aussi le droit de surenchère du prix.

B- Le nantissement judiciaire

C’est une mesure qui peut être ordonnée par le juge au profit d’un créancier pour
sureté de sa créance dont le recouvrement est péril. Il porte sur les mêmes éléments
que le nantissement conventionnel. Il ne produit d’effet que s’il est inscrit au RCCM.

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En outre, l’inscription a pour effet de placer le créancier d’un nantissement judiciaire
dans la même situation que celui nanti à titre conventionnel.

Paragraphe 3 : LA CESSION DU FONDS DE COMMERCE

Elle est définie comme la convention par laquelle le propriétaire d’un fonds de
commerce cède celui-ci à un preneur moyennant le paiement d’un prix convenu.
.
A-Conditions de cession

1-Conditions tenant aux parties 21

Le cédant ou vendeur du fonds doit avoir la capacité de faire le commerce. Toutefois,


si le vendeur est mineur, la vente sera faite par son représentant légal avec
l’autorisation du juge des tutelles. Le consentement ne doit pas être vicié par l’erreur,
le dol ou par la violence. Enfin, l’objet et la cause doivent être licites et non contraires
aux bonnes mœurs.

2-Conditions tenant au fonds vendu et à son prix

La cession du fonds comprend obligatoirement le fonds commercial. Pour les autres


éléments, il faut une stipulation expresse dans l’acte de vente. Quant aux prix du
fonds, il est fixé librement par les parties.

B- Effets de la cession

La cession fait naitre des obligations la charge des parties (cédant et cessionnaire).
Le cédant ou le vendeur doit mettre le fonds à la disposition de l’acheteur à la date
prévue ou convenue dans l’acte de cession. Il devra lui présenter la clientèle. Il lui
doit aussi la garantie contre l’éviction, (c’est à dire le garantir contre les troubles de
droit provenant d’un tiers). Ou la garantie contre les vices cachés, (c'est-à-dire le
garantir contre la diminution de jouissance que le cessionnaire pourrait subir et
ayant une importance telle qu’il n’aurait pas acheté, s’il en avait eu connaissance) et
la garantie de son fait personnel (c’est à dire ne rien faire qui puisse troubler
l’acquéreur dans l’exercice des droits qui lui ont été transmis.) Il ne doit pas
détourner la clientèle.
Quant à l’acheteur ou cessionnaire, il doit payer le prix et au lieu fixé dans l’acte de
vente. Ce paiement a lieu entre les mains du notaire ou d’un établissement bancaire
désigné d’accord parties.
Par ailleurs, la loi a organisé deux garanties qui sont le privilège sur le fonds et
l’action en résolution. Le privilège protège le vendeur contre les nantissements qui
pourraient être consentis par l’acquéreur et contre les aliénations. Mais, pour jouir de
ce privilège, la vente devra être publiée au RCCM. L’action en résolution consiste
pour le vendeur impayé à demander au président de la juridiction compétente du
lieu où la vente a été inscrite au RCCM la résolution du contrat de vente. Mais,
l’action n’aboutira que, si et seulement si, la vente a été publiée au RCCM.

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22

CHAPITRE 3 : LA VENTE COMMERCIALE

Le contrat de vente ou vente commerciale est organisé par l’acte uniforme portant
sur le droit commercial général. La vente commerciale se situe dans la catégorie des
contrats translatifs de propriété.
Les contrats translatifs de propriété peuvent être définis comme des conventions
ayant pour effet de transférer la propriété d’une chose corporelle, d’un patrimoine à
un autre.
L’analyse du contrat de vente implique que l’on saisisse sa notion avant d’examiner
les règles générales et spécifiques qui lui sont applicables.

Section 1 : LA NOTION DE VENTE COMMERCIALE

Paragraphe 1 : Définition

Le contrat est un accord de volonté, une convention entre deux ou plusieurs


personnes en vue de donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose (Article 1101
Code Civil).

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Le contrat de vente est un accord par lequel le vendeur transfère la propriété d’un
bien à une autre personne, l’acheteur qui a l’obligation d’en verser le prix convenu en
argent.

Paragraphe 2 : Les caractéristiques de la vente commerciale

La vente commerciale est un accord consensuel dans la mesure où elle se forme dès
l’échange des consentements des parties sur l’objet et sur le prix.
C’est un contrat synallagmatique en ce sens qu’il met à la charge du vendeur et de
l’acheteur des obligations réciproques.
C’est un contrat commutatif puisque chacune des parties peut apprécier l’avantage 23
attendu au moment de la formation du contrat.
Enfin, le contrat de vente est un contrat onéreux car chacune des parties offre à
l’autre un avantage.

Section 2 : LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE

La vente commerciale obéit aux règles générales de fond et de forme des contrats. Ce
sont le consentement, la capacité, l’objet et la cause du contrat.
Le consentement des parties est déterminant. En effet, pour que la vente commerciale
se forme, il faut que les volontés du vendeur et de l’acheteur s’accordent sur l’objet et
sur le prix. En d’autres termes, il faut une offre et une acceptation.
L’’offre doit être suffisamment précise et indiquer la volonté de son auteur d’être lié
en cas d’acceptation. L’offre est précise quand elle désigne les marchandises, fixe la
quantité et le prix ou donne les indications permettant de les déterminer. L’offre peut
être révoquée tant qu’elle n’a pas été acceptée. Cette offre peut être expresse ou
tacite.
Exemple : le commerçant qui expose des marchandises dans une vitrine fait une offre
au public. L’offre suivie de l’acceptation du destinataire traduit la volonté de celui-ci
à être lié.
L’acceptation peut se matérialiser par une déclaration ou par tout autre
comportement. Mieux, l’acceptation doit être expresse. Cela implique que le silence
ou l’inaction ne peut en principe pas valoir acceptation. Mais de façon exceptionnelle
le silence peut valoir acceptation quand il est établi entre les parties, les relations
d’affaires de longue date.

NB : le contrat de vente peut être écrit ou verbal ; il n’est soumis à aucune condition
de forme. En l’absence d’un écrit-il peut être prouvé par tous moyens, y compris par
témoins.

Section 3 : LE CONTENU DU CONTRAT DE VENTE COMMERCIALE


Le contrat de vente met à la charge des parties, des obligations. Il convient de
distinguer entre les obligations du vendeur et celles de l’acheteur.

Paragraphe 1 : LES OBLIGATIONS DU VENDEUR

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A- L’obligation de livraison
Le vendeur doit livrer la chose aux date, période et lieu fixés par le contrat et ce dans
le temps raisonnable.

B- L’obligation de conformité
Elle porte sur la marchandise convenue. Aux termes de l’article 224 de AUDCG, le
vendeur doit livrer la chose dans la quantité, la spécification, le conditionnement et
l’emballage correspondant au contrat.

C- L’obligation de garantie
Le vendeur doit garantir contre les vices cachés c’est-à-dire qu’il doit garantir 24
l’acheteur contre les défauts de la marchandise. L’inobservation des obligations du
vendeur est sanctionnée. En effet, si le vendeur n’a pas exécuté l’une des obligations
résultant du contrat, l’acheteur est fondé à exiger l’exécution la de vente. Ainsi il
pourra saisir les tribunaux de commerce en vue de demander la réparation du
préjudice subit en versant des dommages-intérêts.

Paragraphe 2 : Les obligations de l’acheteur

A- Le paiement du prix
L’acheteur doit payer le prix convenu, à la date et au lieu fixé dans le contrat.

B- La prise de la livraison
L’obligation de prendre livraison consiste pour l’acheteur :
 A retirer la marchandise
 Accomplir tout acte qu’on peut raisonnablement attendre de lui
pour permettre au vendeur d’effectuer la livraison.
En outre, quand l’acheteur tarde à prendre livraison des marchandises ou n’en paye
pas le prix, alors que la livraison et le paiement du prix doivent se faire
simultanément, le vendeur s’il a des marchandises en sa possession, doit prendre les
mesures raisonnables pour en assurer la conservation.
L’inobservation ou l’inexécution des obligations de l’acheteur est sanctionnée. En
effet, le vendeur peut contraindre l’acheteur à exécuter son obligation par voie
judiciaire. Il peut même demander des dommages-intérêts.

Section 4 : LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE

Paragraphe1 : Le transfert de propriété

L’effet principal de la vente commerciale tout comme celle de la vente civile, est le
transfert de propriété de la chose. Ce transfert s’opère dès l’accord sur la chose et le
prix. Mais il faut noter que les parties peuvent librement convenir de reporter le
transfert de propriété de la chose au jour du paiement complet du prix.

Paragraphe 2 : Le transfert de risques

Le transfert de propriété entraine le transfert des risques. La théorie des risques


trouve son existence dans le contrat synallagmatique. En effet, dans ce contrat, l’une

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des parties au contrat peut soulever l’exception d’inexécution à l’égard de l’autre qui
n’a pas fourni sa prestation.
La théorie des risques permet de designer celui des contractants qui supportera les
conséquences de l’inexécution en cas d’un évènement de force majeure.
Deux hypothèses sont à envisagées :
 Suivant l’adage «  resperit debitori », les risques de perte de la marchandise
sont supportés par le débiteur de la marchandise.
 Selon l’adage «  resperit domino », c’est le propriétaire qui supporte cette perte
dans le cas où la marchandise périt.
Aux termes de l’Article 285 alinéas 2 de l’acte uniforme, la perte ou la détérioration
des marchandises survenue après le transfert des risques à l’acheteur ne libèrent pas 25
celui-ci de son obligation de payer le prix.
Pour l’Article 286, du même acte uniforme, lorsque la vente commerciale inclut un
contrat de transfert, les risques sont transférés à la charge de l’acheteur. Toutefois, si
au moment de la conclusion du contrat de vente, le vendeur avait connaissance ou
aurait dû avoir connaissance du fait que les marchandises avaient péri ou avaient été
détériorées et qu’il n’en a pas informé l’acheteur, la perte est à la charge du vendeur.
NB : Comme innovation, le législateur OHADA prévoit que la gravité du
comportement d’une partie au contrat de vente commerciale peut justifier que l’autre
partie y mette fin de façon unilatérale à ses risques et périls. La gravité du motif de
rupture est appréciée par le juge compètent à la demande de la partie la plus
diligente. Quel que soit la gravité du comportement, la partie qui l’invoque peut être
tenue de respecter un préavis avant de notifier à l’autre sa décision unilatérale. Faute
de préavis suffisant, l’auteur de la rupture engage sa responsabilité même si la
juridiction admet le bienfondé de la rupture.

EXERCICE D’APPLICATION

1- Bérénice vient d’acquérir des ordinateurs portables avec un grand magasin de


vente d’appareils. Indiquez-lui les garanties offertes par le magasin.
2- A quel moment a lieu le transfert de propriété dans une vente commerciale

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26

CHAPITRE 4 : LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT

On verra successivement le chèque, la lettre de change et le billet à ordre.

Section 1 : LE CHEQUE

Le chèque est un écrit par lequel le titulaire d’un compte bancaire (le tireur) donne
l’ordre à son banquier (le tiré) de payer à vue une certaine somme soit à son profit,
soit au profit d’un tiers. (Le bénéficiaire)
C’est un instrument de retrait de fonds et de paiement civil ou commercial selon la
nature de la dette réglée.

Paragraphe 1 : La création du chèque

Elle répond à des conditions de forme, le chèque comprend des mentions


obligatoires. Ce sont :
 La dénomination « chèque » insérée dans le texte même du titre
 Le mandat de payer une somme déterminée
 Le nom du tiré
 Le lieu du paiement
 L’adresse manuscrite du tireur.

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Concernant les conditions de fond, le tireur doit avoir la capacité juridique et ne pas
être interdit d’émettre des chèques. Quant au tiré, il doit être banquier ou un
établissement assimilé.

Paragraphe 2 : La provision du chèque

La provision est la créance de somme d’argent du tireur sur la banque. Elle doit être
préalable (exister au moment de la création du chèque), suffisante (les fonds doivent
être supérieurs ou égaux au montant du chèque) et disponible (les fonds ne doivent
pas être bloqués et doivent être certains, liquide et exigibles). 27
Des procédés permettent de garantir le paiement du chèque :
 Le visa : le banquier atteste que la provision existe au moment du visa
 La certification : la banque bloque la provision au profit du porteur jusqu’au
terme du délai de présentation
 L’aval : le paiement peut être garanti en tout ou partie par un tiers hormis le
tiré.

Paragraphe 3 : La transmission du chèque

Le chèque stipulé payable au profit d’une personne avec ou sans clause expresse « à
ordre » est transmissible par la voie de l’endossement.
L’endossement est la signature qu’on écrit au dos d’un effet de commerce ou d’un
chèque pour le transfert à ordre d’autre.

Paragraphe 4: Le paiement du chèque

Le chèque est payable à vue. Toute mention contraire est réputée non écrite. Le
chèque présenté avant le jour indiqué comme date d’émission est payable le jour de
la présentation.
Le délai de présentation est de huit jours pour les cheque semis et payables dans un
Etat membre de l’UEMOA si le paiement doit d’effectuer au lieu d’émission. Dans les
autres cas, le délai est de 20 jours.
Ce délai est de 45 jours si le chèque est émis dans l’espace UEMOA et payable dans
un pays autre de l’union et il est 70 jours s’il est émis en dehors du territoire de
l’UEMOA et payable dans un Etat membre de l’union.
NB : Le jour de départ de ces délais est le jour porté sur le chèque comme date
d’émission.
Quand la provision existe et est suffisante, le tiré doit payer même après expiration
du délai de présentation. Il n’est admis d’opposition au paiement du chèque par le
tireur qu’en cas de perte, de vol, d’utilisation frauduleuse du chèque ou d’ouverture
de procédures collectives de redressement judiciaire et de liquidation des biens
contre le porteur.

Paragraphe 5 : Le défaut de paiement du chèque

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Si le chèque présenté dans les délais légaux n’est pas payé, le porteur peut dresser
un protêt faute de paiement (acte extrajudiciaire énonçant les motifs de refus de
payer).
Il pourra dès lors exercer ses recours contre les endosseurs, le tireur et les autres
obligés dans un délai de 6 mois.

Section 2 : LA LETTRE DE CHANGE

Paragraphe 1 : Définition


28
La lettre de change est un écrit par lequel une personne, appelée tireur, donne à un
débiteur, appelé tiré, l’ordre de payer une certaine somme à une certaine date, au
bénéficiaire (qui peut être le tireur lui-même).
La lettre de change est un acte de commerce par la forme. C’est un instrument de
paiement. Mais, c’est aussi et surtout un instrument de crédit bancaire très employé
par les commerçants car il donne satisfaction :
 Au débiteur, qui paye à crédit
 Au créancier, qui peut être payé immédiatement, en faisant escompter
la traite par une banque ;
 A la banque, qui prélève un intérêt sur les fonds ainsi avancés. Notons
que les banquiers n’avancent ainsi de l’argent que si le bénéficiaire ou
le tiré ont leur confiance.

Paragraphe 2 : La création

La lettre de change comprend des mentions obligatoires qui sont :

 la dénomination «  lettre de change » insérée dans le texte même du titre et


exprimée dans la langue employée pour la rédaction de ce titre ;
 le mandat pur et simple de payer une somme déterminée
 le nom de celui qui doit payer(le tiré)
 l’indication de l’échéance
 l’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer
 le nom de celui ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait
 l’indication de la date et du lieu où la lettre est créée 
 la signature de celui qui émet la lettre de change (le tireur).
Si l’une de ces mentions est omise, l’écrit n’est pas une lettre de change, mais il peut
éventuellement servir de reconnaissance de dette.
Certaines mentions omises peuvent ne pas entrainer la nullité, s’il y a eu
régularisation. Exemples : nom du bénéficiaire, l’indication de l’échéance, le lieu du
paiement, le lieu de création.
La lettre de change étant un acte de commerce, la capacité commerciale est
obligatoire. C’est pourquoi le mineur et le majeur incapable sous tutelle ne peuvent
signer une lettre de change. Toutefois, une lettre de change dont l’un des signataires

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est incapable ne rend pas la lettre de change nulle, seul l’engagement pris par
l’incapable est nul.

Paragraphe 3 : La transmission de la lettre de change

C’est un titre à ordre, c’est à dire que le créancier conserve le droit de se substituer à
un autre bénéficiaire sans le consentement du débiteur et sans que l’obligation ne
s’éteigne.
L’endossement est le mode normal de transmission de la lettre de change. Celui qui
fait l’endossement s’appelle endosseur et celui qui détient le titre est dit endossataire. 29
Il y a trois modes d’endossement :
 l’endossement translatif de propriété : l’endossataire acquiert la propriété de
la traite. Il est pratiqué lors de l’escompte par une banque ou si la traite sert
de moyen de paiement.
 l’endossement de procuration : l’endosseur donne mandat à l’endossataire
(une banque) d’encaisser le montant de l’effet.
 L’endossement pignoratif : il consiste à donner la traite en gage ( à une banque
) sans perdre la propriété du titre.

Paragraphe 4 : Le paiement


La provision est la créance du tireur sur le tiré. Elle est la contrepartie d’une livraison
de marchandises, d’un prêt consenti, de l’encaissement ou de l’escompte d’effets de
commerce par le tiré au profit du tireur.
La provision doit exister au moment de l’échéance.
La propriété du titre est transmise de droit aux porteurs successifs.
L’acceptation de la traite est l’acte par lequel le tiré s’engage à payer le montant du
titre entre les mains du porteur. Elle fait présumer la provision. De plus, le tiré ne
peut opposer au porteur les exceptions (les moyens de défense) qu’il aurait pu
opposer au tireur. C’est la règle de l’inopposabilité des exceptions.
L’aval : c’est le cautionnement cambiaire par lequel une personne donne la garantie
que la traite sera payée à l’échéance s’il y a défaillance de la personne garantie par
l’aval.
Le porteur d’une traite doit la présenter au paiement, soit le jour où elle est payable,
soit l’un des deux jours ouvrables qui suivent.
En cas de non présentation au paiement, le tiré peut consigner la somme due à un
compte de dépôt du trésor public aux frais, risques et périls du porteur.
Le paiement se fait soit par le tiré, soit par son mandataire en espèces, par chèque ou
par virement.
La lettre de change peut être escomptée. En effet, l’escompte est une opération de
crédit. L’escompte financier, consiste, pour une banque ou pour un établissement
financier à accepter de consentir une avance à un client, dont le montant, sous

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déduction d’un agio et de commissions, est égal au prix des marchandises représenté
par des effets de commerce que ce dernier endosse au profit de la banque.
Lorsqu’avant leur échéance la banque qui a pratiqué l’escompte remet ces mêmes
effets de commerce, à une banque centrale, cette opération de refinancement se
nomme un réescompte.
Il peut avoir des incidents de paiement :

Le défaut de paiement : le refus de paiement doit être constaté par un acte


authentique (protêt faute de paiement) dans l’un des deux jours ouvrables qui suit
l’échéance. 30
L’opposition est possible en cas de perte ou de vol de la traite ou encore en cas de
faillite ou de liquidation judiciaire du porteur.

Section 3 : LE BILLET A ORDRE

Paragraphe 1 : Définition

Le billet à ordre est un effet de commerce émis à l’initiative de l’acheteur(le


souscripteur), par lequel celui-ci promet le paiement d’une certaine somme, en vue
ou à une certaine date, à son créancier, c’est-à-dire le vendeur (le bénéficiaire). Le
règlement « à vue » se fera sur présentation du billet à ordre à la banque qui y est
indiquée.
Comme la lettre de change, le billet à ordre est un instrument de crédit.
Il existe deux variétés de billet à ordre. Ce sont le billet de fonds dont on se sert pour
les ventes à crédit d’un fonds de commerce et le warrant utilisé pour le nantissement
des marchandises déposés dans les magasins généraux.

Paragraphe 2 : Formation

Il doit comporter un certain nombre de mentions. Ce sont :


 L’ordre pur de payer
 Le titre « billet à ordre »
 La somme à payer
 L’échéance
 Le lieu et la date de souscription
 La signature du souscripteur
 Le nom du bénéficiaire.
Si l’une des mentions est omise, l’écrit ne vaut pas billet à ordre sauf dans les cas
suivants :
- si l’échéance n’est pas précisée, le titre est considéré comme payable à vue,
- à défaut d’indication spéciale, le lieu de création est réputé être le lieu de
paiement et en même temps, le lieu de domicile du souscripteur

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- s’il n’y a pas de lieu de création, ce sera le lieu désigné à côté du nom du
souscripteur.
Le billet à ordre étant un acte de commerce par la forme, la capacité commerciale est
obligatoire, c’est pourquoi le mineur et le majeur incapable sous tutelle ne peuvent
signer un billet à ordre. En outre le billet à ordre est transmissible par endossement et
peut prendre l’un des modes d’endossement vu pour la lettre de change.

Paragraphe 3 : effets

Sont applicables au billet à ordre, les dispositions relatives à la lettre de change 31


concernant l’endossement, l’échéance, le paiement, les recours et prescription.
Le souscripteur d’un billet à ordre est tenu de la même manière que l’acheteur d’une
lettre de change. Toutefois, contrairement à la lettre de change, le souscripteur est à
la fois tireur et tiré : il se donne l’ordre à lui-même, il s’engage à payer le bénéficiaire.
Il n’y a pas de provision puisqu’il ne peut être question de créance du tireur sur le
tiré.

PARTIE II : LES SOCIETES COMMERCIALES

CHAPITRE 1 : LES REGLES COMMUNES A TOUTES LES SOCIETES


COMMERCIALES

Section 1 : LES CONDITIONS DE CONSTITUTION

Paragraphe 1 : LES CONDITIONS DE FOND

Aux termes de l’acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et du groupement


d’intérêt économique, la société nait soit par le biais d’une seule personne soit par la
volonté de deux ou plusieurs personnes. Dans un premier temps, les conditions de
fonds sont celles relatives aux conditions générales de formation du contrat
(consentement, capacité, objet et cause), sans exclure celles spécifiques aux sociétés.

A- L’acte unilatéral de volonté


Désormais, une seule personne physique ou morale appelée « associé unique » peut
créer la société commerciale. Cependant, cela peut se faire que par un acte écrit.
Le contrat de société unit au moins deux personnes qui conviennent, d’affecter à une
activité des biens ou leur industrie, en vue de partager le profil qui pourra en
résulter. Pour qu’il ait société, il faut nécessairement réunir des éléments. Ce sont les
apports, la vocation aux bénéfices et aux pertes, l’affectio societatis.

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1- Les apports
L’apport est le bien qu’un associé s’engage à mettre à la disposition de la société en
vue de l’exploitation commune. En contrepartie, l’associé reçoit des parts sociales. On
distingue trois catégories d’apports :
a- Les apports en numéraire
L’apport en numéraire, c'est-à-dire l’argent. Il donne à une souscription (promesse de
réalisation de l’apport) et une libération (versement effectif des fonds). Selon le type
de société, la libération peut être immédiate ou échelonnée dans le temps. Pour les
sociétés anonymes, les apports peuvent être versés au ¼ à la souscription et, le reste
sera versé dans les années suivant l’immatriculation.
b- L’apport en nature 32
Ce sont des biens corporels ou incorporels, mobiliers ou immobiliers. Leur
évaluation est faite par les associés et cette évaluation est contrôlée par un
commissaire aux apports. L’apport peut être fait en propriété (le droit portant sur le
bien est transféré à la société dans sa totalité) ou en jouissance (l’apporteur reste
propriétaire du bien et la société possède l’usufruit sur le bien)
c- L’apport en industrie
Cet apport consiste dans l’engagement pour un associé d’accomplir une prestation
dans un domaine précis (faire profiter la société de sa compétence technique, de son
travail, de ses relations). Cette prestation est accomplie en qualité d’associé et non de
salarié. Ce type d’apport n’est possible que dans les associés de personnes.
Il convient de souligner que le capital social qui comprend les apports en industrie et
en nature constitue l’expression du pouvoir des associés et le gage des créanciers.

2- La vocation aux bénéfices et aux pertes


Elle consiste dans le partage des bénéfices et la participation aux pertes. Pour cela,
tous les associés doivent être sur le même pied d’égalité. Aussi, la loi interdit- elle les
clauses léonines (part du lion) qui attribuent à un associé le profit ou l’ensemble des
pertes ou qui excluent totalement un associé du profit ou des pertes.

3- L’affectio societatis
C’est la volonté de collaborer à l’objet social d’une manière égalitaire. Cet élément
permet de distinguer la société des contrats qui peuvent paraitre voisins : contrat de
prêt, de bail, de mandat, travail avec participation aux bénéfices.

Paragraphe 2 : LES FORMALITES CONSTITUTIVES

A-statuts
C’est un ensemble d’écrit comportant les règles d’organisation et de fonctionnement
d’une société commerciale. Les statuts énoncent la forme de la société, sa
dénomination, son objet, son siège, sa durée, l’identité des apporteurs, le montant du
capital social, le nombre et la valeur des titres émis, les stipulations relatives à la
répartition du résultat, les modalités de son fonctionnement.
En ce qui concerne le mode d’établissement des statuts, l’Acte uniforme donne une
certaine liberté aux associés ; ceux-ci ont, en effet, le choix entre un acte authentique
et tout acte offrant des garanties d’authenticité déposé avec reconnaissance
d’écritures et de signatures au rang des minutes d’un notaire.

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B- L’immatriculation
L’acte juridique créateur donne naissance à une personne juridique, c'est-à-dire, qui a
l’aptitude à être sujet de droits et d’obligations. Pour cela, la société doit être d’abord
immatriculée au RCCM. C’est une formalité qui lui attribue la personnalité morale
qui ne disparaitra qu’à la clôture de la liquidation.
Les attributs de la personnalité morale pour les sociétés commerciales sont un nom
ou dénomination sociale, un domicile qui est son siège, une nationalité et une vie
juridique. (gérée par le mécanisme de la représentation)

C- La publicité
La société doit fait l’objet d’une publicité à la diligence et sous la responsabilité des 33
dirigeants sociaux. La publicité de la société nécessite l’accomplissement des
formalités suivantes : l’enregistrement des statuts à la direction de l’enregistrement,
le dépôt des statuts enregistrement au greffe du tribunal du lieu du siège social, la
publicité sous forme d’extrait dans un journal d’annonces légales, l’immatriculation
au RCCM, la déclaration fiscale d’existence pour l’obtention d’un numéro de compte
contribuable, les déclarations sociales à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
(CNPS)
La sanction des conditions de validité des sociétés, lorsqu’elles ne sont pas respectées
est la nullité. Toutefois, il est ouvert aux parties la possibilité de régulariser la société.

Section 2 : LES REGLES DE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE

Paragraphe 1 : l’organisation de la vie sociale

A- La gestion de la société
C’est le fait des organes de gestion. Il s’agit des dirigeants sociaux qui portent des
noms différents selon le type de société. Ainsi, on parle de gérant dans les sociétés de
personnes et dans les SARL. Quant aux sociétés de capitaux, on parle de conseil
d’administration qui est dirigé par son Président ou son administrateur général. Ces
personnes engagent la personne morale créée par leurs actes juridiques.

B- Les droits propres des associés


Ce sont le droit de nommer les organes dirigeants de la société, de les révoquer ; le
droit de contrôler la gestion de la société ; le droit de participer à la vie de la société à
travers les assemblées générales ordinaires et extraordinaires.

C- L’exercice social
C’est une période d’une année au cours de laquelle la société doit être gérée au
quotidien. Elle part du 1er janvier au 31 décembre de l’année en cours. Au cours de
cette période dives évènements ont lieu ou peuvent avoir lieu.
 La modification des statuts : elle n’est permise que si elle n’accroit pas les
engagements des associés. Elle intervient conformément aux règles statutaires.
 La transmission des droits sociaux : il s’agit des changements dans les
personnes des associés. Cette transmission est libre dans les sociétés de
capitaux.

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 Les charges fiscales : il s’agit du paiement de la TVA, l’impôt BIC et de l’impôt
sur le revenu des valeurs mobilières en cas de distribution de bénéfices…
 L’affectation des résultats : elle intervient après approbation par les associés
des états financiers de synthèse annuelle. Ainsi on a la distribution de
bénéfices ou mises en réserves.

Paragraphe 2 : LA DISSOLUTION DES SOCIETES

A- Les causes communes de dissolution

1-La dissolution légale  34


Elle intervient en cas de réduction du nombre d’associés en deçà du minimum légal ;
en cas de décès, d’incapacité, de faillite ou d’interdiction d’un associé ; en cas
d’annulation de la société.

2-La dissolution volontaire 


Les associés décident eux-mêmes de mettre fin de façon anticipée à la société.

3-La dissolution statutaire


C’est le cas lorsque le terme est arrivé ou encore quand l’objet ou l’activité pour
laquelle la société a été créée, est réalisée.

4-La dissolution judiciaire


Elle intervient en cas de demande d’un associé pour justes motifs ; en cas
d’inexécution par un salarié de ses obligations ; de mésintelligence entre les associés
empêchant le fonctionnant normal de la société, par l’effet d’un jugement ordonnant
la liquidation des biens de la société.

B- Les effets de la dissolution

D’abord, elle doit faire l’objet d’un avis de publication dans un journal d’annonces
légales. La dissolution n’a d’effet envers les tiers qu’à compter de sa publication au
RCCM. Par ailleurs, la dissolution de la société pluripersonnelle entraine de plein
droit sa mise en liquidation (réaliser le passif en vue d’apurer le passif) pour
effectuer le partage du patrimoine social. La dissolution de la société unipersonnelle
entraine la transmission universelle du patrimoine de la société à l’associé unique
sans qu’il y ait lieu à liquidation et cela une fois que toutes les oppositions ont été
purgées.

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35

CHAPITRE 2 : LES REGLES SPECIFIQUES A CHAQUE TYPE DE


SOCIETE

Il y a d’une part les sociétés de personnes car les associés s’y regroupent en
considération de leur personnalité. Ce sont : les sociétés en Nom collectifs (SNC) et
les sociétés en commandites simples (SCS), et d’autre part les sociétés à capitaux. Ce
sont : les sociétés à responsabilité limitée(SARL) et les sociétés anonymes (SA).

Section 1 : LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF (SNC)

La SNC est définie comme étant celle dans laquelle tous les associés sont
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Tous les
associés ont, du seul fait de leur appartenance à la société, la qualité de commerçants
et sont assujettis à toutes les obligations de ceux-ci. Ils sont indéfiniment et
solidairement responsables du passif de la société. Cette responsabilité explique
pourquoi l’intuitu personae joue un rôle considérable dans ce type de société.

Paragraphe 1 : CONSTITUTION DE LA SNC

A-Conditions de fonds
Ce sont celles exigées pour la formation de tout contrat à savoir : le consentement de
l’associé (il doit être exempt de vices), la capacité (il est exigé la capacité civile et la
capacité commerciale), l’objet (il doit être licite) et la cause (elle doit être licite et
morale).
1- Les associés
Les associés de la SNC sont indéfiniment et solidairement responsables du passif
social et ont tous la qualité de commerçant. Ceux-ci doivent être deux au minimum,

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puisque la SNC ne peut résulter d’un acte unilatéral de volonté. Aucun maximum
n’est cependant fixé.
La capacité constitue une condition importante de constitution d’une SNC. Celle-ci
étant une société de commerçants, tous les associés doivent avoir la capacité
commerciale et ne pas être interdits d’activité ou atteints d’une incompatibilité. Mais
la présence d’une personne frappée d’interdiction ou exerçant une profession
incompatible avec une activité commerciale dans une SNC n’est pas une cause de
nullité de la société. L’associé subit des sanctions civiles et pénales.

2- Le capital social 36
L’OHADA ne fixe aucun capital minimum pour la SNC. Il n’y a qu’une seule
exigence en ce qui concerne les parts : elles doivent être de même valeur nominale.
Les parts sont émises en rémunération des apports effectués par les associés.
3- L’objet social
L’objet présente un intérêt particulier dans les SNC. C’est lui qui, dans ce type de
société, détermine les pouvoirs des dirigeants ; ceux-ci pouvant accomplir tous les
actes entrant dans l’objet social. Les associés doivent dans ces conditions, veiller
particulièrement à la détermination de l’objet social dans les statuts.

B-Formalités constitutives
L’expression de la volonté doit être constatée par la rédaction des statuts. Cette
formalité est importante car sans les statuts, il n’est pas possible d’effectuer les
formalités de publicité prévues par la loi. La société doit faire l’objet d’une
immatriculation au RCCM. L’absence d’immatriculation prive la société de la
personnalité morale. Il faut ainsi une insertion d’un avis dans un journal habilité à
recevoir des annonces légales dans l’Etat parti du siège social. Cet avis qui doit être
signé par le Notaire si les statuts ont fait l’objet d’un acte notarié ou par les
fondateurs. En effet, la loi prévoit que, dans les SNC et les SCS, l’accomplissement
des mesures de publicité est requis à peine de nullité.

Paragraphe 2 : FONCTIONNEMENT DE LA SNC

A- Les gérants

1- Nomination
Les statuts organisent librement la gérance. A défaut de nommer un ou plusieurs
gérants, tous les associés sont réputés être gérants. Chacun pourra alors accomplir
séparément tous les actes nécessaires à l’administration de la société. Ils ont le choix
entre la nomination dans les statuts et la nomination dans un acte ultérieur.

2- La fin des fonctions du gérant

a- La révocation du gérant
Les conditions de la révocation dépendent de la qualité du gérant. Aussi, faut-il
distinguer selon que le gérant est associé ou ne l’est pas. Lorsque le gérant est un
associé, trois cas se présentent :

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-Au cas où tous les associés seraient gérants : la révocation de l’un d’eux ne peut
résulter que d’une décision unanime des autres associés ;
-Lorsque la gérance est assurée par un associé désigné dans les statuts, dans un tel cas,
il faut une décision unanime des autres associés. La même règle doit être appliquée
lorsque, plusieurs associés gérants étant nommés dans les statuts, l’un d’eux doit être
révoqué. En pareil cas, même ceux qui ont la qualité de gérant doivent pouvoir
participer à la prise de décision.
-Enfin la gérance est assurée par un associé non désigné dans les statuts. Dans un tel
cas, la révocation résulte d’une décision prise à la majorité en nombre et en capital des
autres associés.
Toute clause contraire à ces dispositions est nulle. Lorsque le gérant est un tiers non 37
désigné dans les statuts, sa révocation est décidée à la majorité en nombre des autres
associés.

b- Autres causes de cessation des fonctions


Le décès d’un gérant personne physique ou de la dissolution d’une personne morale
nommée gérant, la survenance d’une incapacité, du prononcé de la faillite personnelle
ou de tout autre événement empêchant de manière durable l’exercice des fonctions, la
démission du gérant de ses fonctions , la fin du mandat du gérant de ses fonctions, la
fin du mandat du gérant sont des causes de cessation de fonctions.
c-Effets de la cessation des fonctions
Lorsque tous les associés sont gérants, la révocation de l’un d’eux entraine la
dissolution de celle-ci. Il y a également dissolution lorsque le gérant associé a été
désigné dans les statuts.
Lorsque le gérant n’est pas désigné dans les statuts, qu’il soit associé ou non, sa
révocation est sans incidence sur la vie de la société.

3-Rémunération du gérant
Cette rémunération est fixée à la majorité en nombre et en capital des associés. Il est
possible que le gérant soit lui –même associé. Dans ce cas, il ne participe pas au vote
et ses parts ne sont pas prises en compte. La décision est prise à la majorité en nombre
et en capital des autres associés.

4-Pouvoirs du gérant
Le gérant est un organe de gestion. Aussi, il convient-il de distinguer le gérant unique
de celui de la pluralité de gérants. En l’absence de détermination de ses pouvoirs par
les statuts, le gérant est habilité à accomplir tous les actes de gestion dans l’intérêt de
la société. L’acte uniforme donne ainsi aux associés le droit de fixer les pouvoirs du
gérant dans les statuts. Si les statuts ne comportent aucune clause limitant les pouvoirs
du gérant, celui-ci pourra accomplir tous les actes de gestion dans l’intérêt de la
société.

B- Associés
Comme tous les associés, les membres d’une SNC ont le droit de participer au profil
collectif réalisé dans le cadre de l’exploitation sociale. Ils ont droit à une part des
bénéfices. Ils ont également le droit de profiter des économies réalisées. Ils ont aussi et
c’est la contrepartie de leur responsabilité solidaire et indéfinie, le droit de prendre
part aux grandes décisions et le droit d’être informés sur l’activité des gérants.

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Paragraphe 3 : LA DISSOLUTION DE LA SNC

Les causes sont :


Le décès d’un associé, l’ouverture d’une procédure de liquidation des biens contre
un associé ou la survenance d’une incapacité chez un associé, la révocation d’un
gérant statutaire, sauf clause contraire.
Pour ce qui concerne en particulier le décès d’un associé, les statuts peuvent prévoir des
clauses de continuation qui peuvent prendre deux formes : clause de continuation entre
associés et clause de continuation avec les héritiers. Si l’héritier est mineur, la société
sera transformée, dans un délai d’un an en une société en commandite simple dont le 38
mineur devient un commanditaire. Si la continuation est prévue sans les héritiers, les
associés survivants doivent racheter leurs parts.
En dehors de la dissolution, la société en nom collectif peut être transformée en une
autre forme de société notamment en société en commandite simple, en SARL ou SA.

Section 2 : SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE


L’acte uniforme la définit comme une société dans laquelle coexistent un, ou
plusieurs associés indéfiniment ou solidairement responsables des dettes sociales
dénommés « associés commandités », avec ou plusieurs associés responsables des
dettes sociales dans la limite de leurs apports dénommés « associés
commanditaires » ou « associés en commandites », et dont le capital est divise en
parts sociales.

Paragraphe 1 : PARTICULARITES DE LA SCS

Aux termes de l’acte uniforme, la société se désigne sous une dénomination


sociale comprenant le nom des associés commandités ou de certains d’entre eux,
précédée ou suivies en caractères lisibles des mots : « société en commandite simple
«  ou du sigle « SCS »
Il est à préciser que le nom d’un associé commanditaire ne peut en aucun cas
être incorporé à la dénomination sociale, à défaut de quoi ce dernier répond
indéfiniment et solidairement des dettes sociales.
Avec l’acte uniforme, il est admis que les parts sociales sont en principe
cessibles .Toutefois, il faut le consentement de tous les associés .Cependant les statuts
peuvent organiser d’autres modalités de cessibilité. Ils peuvent ainsi stipuler que :
-Les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés ;

-Les parts des associés commanditaires peuvent être cédées à des tiers étrangers à la
société avec le consentement de tous les associés commandités et de la majorité en
nombre et en capital des associés commanditaires ;

-Un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un associé
commanditaire ou à un étranger à la société avec le consentement de tous les
associés commandités et de la majorité en nombre et en capital des associés
commanditaires.

La cession doit être constatée par écrit.

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Paragraphe 2 : FONCTIONNEMENT DE LA S.C.S

La S.C.S est gérée par les commandités. Cette société est gérée par tous les associés
commandités, sauf stipulation contraire des statuts qui peuvent désigner un ou
plusieurs gérants, parmi les associés commandités. L’associé commanditaire ne peut
faire aucun acte de gestion externe, même il s’agit d’un acte isolé et même, en vertu
d’une procuration. Le commanditaire est le seul associé à qui il soit interdit de
confier la direction de la société. Mais en tant qu’associé, le commanditaire doit
contribuer aux dettes sociales à concurrence de son rapport. 39
Les commandités et les commanditaires peuvent se réunir en assemblée dans les
mêmes conditions que celles de la SNC. La réunion d’une assemblée de tous les
associés est de droit, si elle est demandée soit par un associé commandité, soit par le
quart en nombre et en capital des associés commanditaires.

Paragraphe 3 : DISSOLUTION DE LA S.C.S


La société continue malgré le décès d’un associé commanditaire .Cependant, s’il
est stipule que malgré le décès de l’un des associés commandites, la société continue
avec ses héritiers, ceux-ci deviennent associés commanditaires lorsqu’ils sont
mineurs non émancipés.
En revanche, si l’associe décédé était le seul associé commandite et si ses
héritiers sont alors mineurs non émancipés, il doit être procédée à son remplacement
par un nouvel associé commandite ou à la transformation de la société dans un délai
d’un an à compter du décès. A défaut, la société est dissoute de plein droit à
l’expiration de ce délai.

Section 3: SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITE (SARL)

Elle est définie comme une société dans laquelle les associés ne sont responsables des
dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports dont les droits sont représentés par
des parts sociales. La société est désignée par une dénomination sociales qui doit
être immédiatement précédé ou suivie en caractère lisible des mots : société à
responsabilité limité ou du sigle : S.A.R.L. La SARL peut être constituée par une
personne physique ou morale ou entre deux ou plusieurs associés personnes
physiques ou morales. Elle est donc pluripersonnelle ou unipersonnelle.
Paragraphe 1 : Constitution de la SARL

A / les éléments constitutifs

1- Associés

Les associés peuvent être des personnes physiques ou morales. Aucune condition de
capacité n’est en principe exigée, puisque les associés ne sont pas des commerçants.
Toutefois, lorsque la société est constituée par des apports en natures, les associés
sont responsables solidairement et indéfiniment de l’évaluation faite des apports en
natures.

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Il sera exigé dans ce cas la capacité de faire le commerce. Les associés reçoivent en
contrepartie de leurs apports des parts sociales. La cession des parts de SARL doit
être signifiée par la société part acte d’huissier, en moins que celle-ci n’y consente
dans un acte authentique. Cependant, l’acte uniforme prévoit que les statuts peuvent
organiser librement les modalités de transmission des parts sociales à titre onéreux à
des tiers étrangers à la société. Dans une SARL les statuts prévoient qu’en cas de
décès d’un associé, un ou plusieurs héritiers ne peuvent devenir associés qu’après
avoir été agréés dans les conditions qu’ils définissent.

2- Capital
40
L’acte uniforme OHADA fixe un montant minimum de capital social. Il est de un
million (1 000 000) de FCFA, ce capital est divisé en part social d’une valeur
minimale de cinq mille franc au minimum. Les apports en industries sont en
principes interdits car, en plus de la responsabilité, l’associé en industrie serait dans
l’impossibilité de libérer immédiatement son apport puisque sa prestation est
successive. Par ailleurs, le capital constituant la seule garantie des créanciers sociaux,
on ne saurait considérer le travail d’un associé comme une partie du capital social.
S’agissant des apports en numéraire, les fonds provenant de la libération des parts
sociales font l’objet d’un dépôt immédiat par le fondateur en banque contre récépissé
ou à l’étude d’un notaire.

3- Objet social
Il suffit comme pour toute société que l’objet soit l’objet licite. Toutefois la surface
financière étant réduite, il est interdit certaines activités telles que les assurances et la
banque.

B- les conditions de formes

Les formalités de constitution sont relatives à la rédaction des statuts et à


l’accomplissement des mesures de publicités les statuts de la SARL doivent être
établis par acte notarié ou tout acte offrant des garanties d’authenticité par exemple
l’acte sous seing privé.

Paragraphe 2 : organisation et fonctionnement


A- la gérance de la SARL
La gestion de la SARL est administrée par un ou plusieurs gérants associés ou non,
désigné par les statuts ou dans un acte postérieur. Lorsque le gérant est désigné par
un acte postérieur, à moins qu’une clause des statuts n’exige une majorité supérieure,
la décision est prise à une majorité des associés représentant plus de la moitié du
capital.

La fonction de gérant de la SARL peut être exercée par toute personne physique non
déchue du droit de gérer les sociétés.

B- Pouvoirs des associés

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Les associés ont d’abord le droit d’être informé de la vie de la société et de participer
à la répartition des bénéfices. Ensuite, ils interviennent dans la prise de décision, en
principe en assemblée générale.
-Le droit à l’information des associés : les associés ont le droit à l’information
permanent sur les affaires sociales. De plus, préalablement à la tenue des assemblées
générales, ils ont un droit de communication sur tous les documents en rapport avec
l’assemblée générale envisagée.
-La répartition des bénéfices : chaque année, les comptes de la société doivent être
établis afin que les associés puissent déterminer s’il y a des bénéfices ou des pertes et
procéder à la répartition en cas de bénéfices
-Les pouvoirs de décisions : les AGO statuent sur les états financiers de synthèse de 41
l’exercice écoulé, sur la nomination et le remplacement des gérants, sur les opérations
soumises à l’accord préalable des associés et sur toutes les questions n’entrainant pas
de modifications statuts. Lors des AGO, les décisions sont prises par les associés
représentant plus de la moitié du capital. Concernant les AGE, elles ont pour objet de
statuer sur les modifications des statuts ; en la matière, les décisions sont prises par
les associés représentant au moins les ¾ du capital social. Cependant, pour les
décisions ci-dessus, l’unanimité est requise. Ce sont : l’augmentation des
engagements des associés, la transformation de la société en SNC et le transfert du
siège social dans un Etat autre qu’un Etat partie du traité OHADA.

C- LA révocation des gérants

Le ou les gérants d’une SARL nommé ou non par les statuts sont révocables. Cette
révocation se fait par décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales.
NB : les nominations, révocations et démissions des gérants doivent être publié au
RCCM.

D- Pouvoirs des gérants

Le gérant agit au nom de la société en toute circonstance et il a le pouvoir


d’accomplir tous les actes entrants dans l’objet social. L’opposition d’un gérant à
l’acte d’un autre gérant permet au premier de dégager sa responsabilité à l’égard des
associés. Néanmoins, l’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant
est sans effet à l’égard des tiers.

Paragraphe 3 : associé non gérant

Les associés non gérants ont droit au dividende, l’acte uniforme prévoit que la
répartition des bénéfices s’effectue conformément aux statuts. L’associé non gérant a
droit aussi à l’information au droit de vote pour exprimer son opinion sur
l’orientation des activités sociales, de participer aux décisions collectives.

Paragraphe 4: le contrôle de la SARL

En dehors du contrôle effectué par les associés la SARL peut être contrôlée par un ou
des commissaires aux comptes. Toutefois, leur désignation ou nomination est soit

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obligatoire ou soit facultative. En effet, sont tenus de désignés au moins un
commissaire aux comptes, les SARL dont le capital social est supérieur à dix millions
(10 000 000) FCFA ou qui remplissent l’une des conditions suivante :
- Lorsque le chiffre d’affaire annuel est supérieur à 250 000 000 FCFA.
- Lorsque l’effectif permanent est supérieur à 50 personnes

Pour les autres SARL ne remplissant pas ces critères la nomination d’un
commissaire aux comptes est facultative.

PARAGRAPHE 5 : DISSOLUTION D’UNE SARL 42

La réduction du capital en dessous du minimum légal est une cause de dissolution


de la SARL.
La mort d’un associé n’est pas en principe une cause légale de dissolution de la
SARL, mais une clause des statuts peut en disposer ainsi. En effet l’acte uniforme
précise que la SARL n’est pas dissoute en cas d’interdiction, faillite ou incapacité
d’un associé.

Section 4 : LA SOCIETE ANOMYME

Paragraphe1 : définition et constitution

La société anonyme est une société dans laquelle, les actionnaires ne sont
responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits
des actionnaires sont représentés par des actions. La société peut été constituée d’un
seul actionnaire : c’est la société anonyme unipersonnel. Selon l’acte uniforme il faut
un capital minimum de dix millions de franc CFA divisé en action dont le minimal
ne peut être inférieur à dix mille franc CFA, ou de 100 000 000 FCFA en cas d’appel
public à l’épargne .Le capital social doit faire l’objet d’une souscription intégrale
avant l’assemblée générale constitutive. Le dépôt des fonds en numéraire doit se faire
dans une banque ou chez un notaire et matérialisé par un certificat de dépôt. Enfin,
la société doit l’objet de publicité tant dans un journal d’annonce légales sous forme
d’avis qu’au régis de commerce ou du crédit mobilier.

Paragraphe 2 : fonctionnement de la SA

On a deux modes de gestions :


La SA avec conseil d’administration et la SA avec administrateur général.
La SA avec conseil d’administration est composée de trois membres au moins et de
douze au plus dont le mandat est de six ans renouvelables. La direction générale est
assurée soit par un président directeur général (PDG) ou soit par un président du
conseil d’administration (PCA) et un directeur général. Les administrateurs sont
révocables à tout moment par l’assemblée générale ordinaire. Les fonctions
d’administrateur sont rémunérées par une indemnité de fonction fixe et annuelle. La
PCA est élu parmi les administrateurs pour un mandat renouvelable et le DG
nommé par le conseil d’administration.

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Pour les SA avec administrateur général, celui –ci est nommé pour un mandat ne
pouvant excéder six ans il peut être révoqué à tout moment.
Le contrôle externe de la société est le fait des commissaires aux comptes qui sont
élus ou désignés par l’assemblée générale ordinaire, la première fois pour deux ans
et ensuite si cette désignation est faite en cours de vie sociale pour six ans. Ils peuvent
être révoqués soit par le tribunal compétent pour faute, soit en cas d’empêchement
temporaire ou définitif à la demande des dirigeants sociaux.
Les responsabilités encourues dans la gestion de la société : une mauvaise
administration de la société peut occasionner des préjudices considérables aussi bien
pour les tiers, les associés que pour la société en tant que personne morale. Ce
faisant, la loi a prévu des sanctions pour les fautes que pourraient commettre les 43
dirigeants de la société, aussi bien au plan civil qu’au plan pénal.

Paragraphe 3 : Les droits des actionnaires

Ils exercent soit directement par eux, soit à travers un contrôle externe.
1-L’exercice direct des droits : cela se fait à travers les décisions prises au cours des
assemblées générales et par les droits à l’information et à la communication des
pièces (documents financiers et comptables, les rapports des commissaires aux
comptes…)
2-L’exercice indirect des droits : le contrôle externe de la société est le fait des
commissaires aux comptes qui sont élus par l’AGO la première fois pour 2 ans et
ensuite pour 6 ans. Ils sont révoqués par le tribunal pour faute ou cas
d’empêchement temporaire ou définitif à la demande des dirigeants sociaux. Ils
perçoivent des honoraires fixés globalement par l’AGO qu’ils se répartissent entre
eux. Le contrôle peut aussi s’exercer à travers le recours à une expertise de gestion
demandée au tribunal par les actionnaires représentant au moins le 1/5 du capital
social. Les honoraires des experts sont à la charge de la société.

Paragraphe 4 : la dissolution de la SA

La SA est dissoute par décision des actionnaires prise en cours de vie. De même si
du fait des pertes sociales, les capitaux propres de la société deviennent inferieur à la
moitié du capital social la société peut être dissoute si la régularisation n’intervient
pas au plus tard à la clôture du deuxième exerce suivant le constat des pertes.
Les effets d’un tel évènement en ce qui concerne l’associé unique, c’est qu’il n’y
aura pas liquidation de la société mais transmission universelle de son patrimoine à
l’actionnaire unique après purge des oppositions des créanciers de la société.

Section 5 : LA SOCIETE PAR ACTIONS SIMPLIFIEES

La société par actions simplifiées est une société instituée par un ou plusieurs
associés et dont les statuts prévoient librement l’organisation et le fonctionnement de
la société. Les associés de la société par actions simplifiées ne sont responsables des
dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et leurs droits sont représentés par
des actions.

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Paragraphe 1 : Constitution

Lorsque la SAS ne comporte qu’une seule personne, celle-ci est « Associé unique ».
La SAS est désignée par une dénomination sociale qui doit être immédiatement
précédée ou suivie des mots « Société par Actions Simplifiées » ou du sigle «  SAS ».
Lorsqu’elle ne comprend qu’un seul associé, la dénomination devient « Société par
Action Simplifiée Unipersonnelle » ou « SASU ».
Contrairement à la SA, la SAS ne peut faire appel à l’épargne public. Le montant du
capital social ainsi que du nominal des cotations est fixé par les statuts. La SAS peut
émettre des actions inaliénables résultant d’apports en industrie. 44
Tout comme la SA, la SAS doit remplir les formalités d’immatriculation au RCCM,
de publicité et autres.

Paragraphe 2 : Fonctionnement

Les statuts fixent les conditions dans lesquelles la SAS est dirigée. A défaut de
clauses statutaires spécifiques, les attributions du conseil d’administration ou de son
Président sont exercées par le Président de la SAS ou celui ou ceux de ses dirigeants
que les statuts désignent à cet effet.
La SAS est représentée à l’égard des tiers par un président désigné statutairement. Ce
dernier est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au
nom de la société dans la limite de l’objet social.
Les statuts peuvent prévoir les conditions dans lesquelles une ou plusieurs
personnes autres que le Président, portant le titre de directeur général ou de
directeur général adjoint, peuvent exercer les pouvoirs confiés à ce dernier.
Les clauses des statuts, les décisions qui doivent être prises collectivement par les
associés dans les formes et conditions qu’ils stipulent. Les décisions prises en
violation des clauses statutaires sont nulles.
Dans les SASU, le rapport de gestion et les comptes annuels sont arrêtés par le
président. L’associé unique ne peut déléguer ses pouvoirs. Ses décisions sont
répertoriées dans un registre spécial.
Lorsque l’associé unique, personne physique, assume personnellement la présidence
de la société, le dépôt, dans le même délai au RCCM de l’inventaire et des comptes
annuels dûment signés vaut approbation des comptes.
Sont tenues de designer au moins un commissaire aux comptes les SAS qui
remplissent, à la clôture de l’exercice social, deux des conditions suivantes :
 total du bilan supérieur à 125 millions de francs CFA
 chiffre d’affaires annuel supérieur à 250 millions de francs CFA
 effectif permanent supérieur à 50 personnes.
Sont également tenues de designer au moins un commissaire aux comptes les SAS
qui contrôlent ou qui sont contrôlées par une ou plusieurs sociétés.
A peine de nullité de la convention, il est interdit au président et aux dirigeants, ainsi
qu’à leurs conjoints, les ascendants ou descendants et autres personnes interposées,
de contracter, sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société, de
se faire consentir par elle un découvert, ainsi que de faire cautionner ou avaliser par
elle leurs engagements envers les tiers.

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Paragraphe 3 : Dissolution

La dissolution de la SAS obéit aux règles classiques de dissolution à savoir :


 l’arrivée du terme statutairement fixé
 l’extinction de l’objet social
 toute autre cause de dissolution liée à la mésentente entre associés.

Section 6 : LES AUTRES TYPES DE SOCIETES ET GROUPEMENT

Ce sont des sociétés sans personnalité morale. 45

A- La société en participation
Elle n’est pas immatriculée au RCCM et n’existe qu’entre les associés. Mais son
existence peut être prouvée par tout moyen. Chaque associé contracte en son nom
personnel et est seul tenu à l’égard des tiers. Si plusieurs associés agissent
expressément en leur qualité d’associé auprès des tiers, chacun d’eux est tenu par les
engagements des autres (solidarité indéfinie). Il en va de même pour l’associé qui
s’est immiscé en laissant croire au cocontractant qu’il entendait s’engager à son égard
et ayant bénéficié dudit engagement, si la preuve est rapportée.

B- La société de fait
C’est elle dans laquelle deux ou plusieurs personnes physiques ou morales se
comportent comme des associés sans avoir constitué entre elles l’une des sociétés
reconnues par l’OHADA.

C- La société «  créée de fait »


C’est celle dans laquelle deux ou plusieurs personnes physiques ou morales ont
constitué entre elles une société prévue par l’OHADA mais comportant un vice de
formation non régularisé ou dans laquelle elles ont constitué entre elles une société
non reconnue par l’acte uniforme. Son existence se prouve par tout moyen et
lorsqu’une telle société est reconnue par le juge, les règles de la SNC lui sont
appliquées.

D- Le Groupement d’Intérêt Economique (GIE)

C’est un groupement ayant pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée
déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique
de ses membres, à améliorer ou à accroitre les résultats de cette activité.
L’activité du GIE est rattachée à celle économique de ses membres et ne peut avoir
qu’un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci.
Le GIE peut être constitué sans capital et ne donne pas par lui-même à réalisation et à
partage de bénéfice. Deux ou plusieurs physiques ou morales peuvent constituer
entre elles un GIE y compris des personnes à profession libérales soumise à un statut
règlementaire ou dont le titre est protégé.
Le GIE jouit de la personnalité morale et de la pleine capacité à compter de son
immatriculation au RCCM. Les membres sont tenus des dettes sur leur patrimoine
propre et sont solidaires du paiement des dettes sauf convention contraire, avec les

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tiers cocontractants. Toute poursuite d’un membre par un créancier ne peut se faire
qu’après mise en demeure vaine du groupement.

« Pour Eloigner De Nous Les Limites De L’ignorance »

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