FONDAMENTAUX
DU DROIT
SOMMAIRE
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Chapitre 01 : Notion de Droit
L’étude de droit impose quelques clarifications touchant à la notion même de
droit. En effet, le terme droit est susceptible de plusieurs définitions. Mais envisagé
sous son aspect technique, le droit peut s’entendre de deux manières.
Ainsi, le droit désigne l’ensemble des règles qui gouvernent l’activité humaine dans
une société organisée et dont l’inobservation est sanctionnée par la contrainte exercée
par une autorité publique. On parle dans ce sens du droit objectif ou encore de
l’ordonnancement juridique.
Dans un autre sens, le droit désigne l’ensemble des prérogatives que le droit
objectif reconnaît sous la protection des pouvoirs publics à un individu en sa qualité de
sujet de droit. On parle ici des droits subjectifs. L’analyse de ses deux définitions
permet de faire ressortir un rapport évident entre le droit objectif et les droits
subjectifs : le 1er protège les derniers. On s’intéressera tout d’abord au droit objectif
dont nous préciserons les caractères.
La règle de droit, on l’a vu, est une règle de conduite humaine. Mais, à côté d’elle,
il y a la règle morale et les préceptes religieux qui sont également des règles de
conduite humaine. Parfois, la règle de droit, la morale et la religion se rejoignent.
Ainsi, tout comme la morale et la religion, le droit interdit le vol et le meurtre.
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Cependant, il est fréquent que la règle de droit s’oppose à la religion. C’est le cas
par exemple du divorce autorisé par la loi mais interdit par la religion catholique.
Enfin, la règle de droit se distingue des autres règles de conduite humaine par son
caractère contraignant et cœrcitif.
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2-1-5-Le Droit international public
C’est l’ensemble des règles juridiques qui régissent des rapports entre Etats,
entre Organisations Internationales ou entre Organisations Internationales et Etats
ou enfin entre des personnes publiques situées sur des territoires étatiques
différents.
Exemple : l’accord de partenariat conclu entre le gouvernement Béninois et l’OMS
relève du Droit International public.
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Chapitre 02 : Les sources du droit
Sinon au sens strict, la loi est un texte adopté par le parlement selon une procédure
plus ou moins complexe et promulgué par le Président de la République. Quant aux
règlements, il est un texte à caractère général édicté par une autorité exécutive, soit
pour préciser les conditions d’application d’une loi (règlement d’application) , soit,
pour combler l’insuffisance d’une loi (règlement autonome).
1-1-3-Etablissement de la loi
L’établissement de la loi se fait selon un processus qui comporte les étapes ci-après
L’élaboration du texte
La prérogative législative appartient concurremment au Président de la République et
à l’Assemblée Nationale. Ainsi, selon que le texte est initié par le gouvernement ou par
un ou plusieurs parlementaires, on parle de projet de loi ou de proposition de loi. Une
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fois élaborée, le projet ou la proposition de loi est déposée sur le bureau de
l’Assemblée Nationale pour son vote.
Promulgation
C’est l’acte par lequel le Président de la République reconnaît un texte de loi adopté
par le parlement comme loi de la république et ordonne son exécution sur toute
l’étendue du territoire national. Une fois promulguée la loi doit faire l’objet d’une
publication.
Publication
C’est l’acte par lequel la nouvelle loi est portée à la connaissance des citoyens par son
insertion au journal officiel ou dans un journal d’annonces légales. Cependant, la loi
n’entre définitivement en vigueur qu’après un délai de 24 heures consécutives à
compter de la date de parution du journal officiel. Ce délai s’appelle Jour Franc.
Date Evènement
03/09/08 Parution du Jour Officiel
04/09/08 Jour Franc
05/09/08 Entrée en vigueur de la nouvelle loi
Remarque
Il peut arriver que le président de la République ayant reçu le texte de loi à promulguer
refuse de la promulguer et demande une relecture du texte par le parlement. On dit
qu’il demande une 2ème lecture. Le cas échéant après la 2ème lecture le parlement lui
renvoie le texte à nouveau et il dispose à partir de cet instant d’un délai de 15 jours
pour promulguer la loi.
En cas de refus le président de l’Assemblée Nationale saisit la Cour Constitutionnelle
qui vérifie la constitutionnalité du texte objet du litige et ordonne, le cas échéant son
exécution sur le territoire national. Le mouvement de va et vient du texte de entre
l’Assemblée Nationale et la Présidence de la République s’appelle « la navette »
Après l’écoulement du jour franc la nouvelle loi entre définitivement en vigueur et on
peut dire à partir de ce moment que chacun est supposé avoir pris connaissance de son
existence. C’est d’ailleurs le sens de la maxime latine « Nul n’est sensé ignorer
la loi ».
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L’abrogation de la loi
C’est l’anéantissement pour l’avenir des effets d’une loi. En d’autres termes,
l’abrogation met fin à la force obligatoire d’une loi. On distingue l’abrogation expresse
et l’abrogation tacite ou implicite.
L’abrogation expresse est celle qui est énoncée par le texte nouveau.
L’abrogation tacite est celle qui résulte de l’introduction dans un texte nouveau d’une
disposition incompatible avec la disposition antérieure.
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En effet, le souci du législateur est d’assurer au justiciable une certaine sécurité dans
leur rapport. C’est pour cette raison que les droits acquis c’est-à-dire les droits qui ont
fini de produire leurs effets ne doivent pas faire l’objet d’une remise en cause par la loi
nouvelle. Cependant, le principe de la non- rétroactivité de la loi nouvelle connaît
quelques exceptions qui méritent d’être précisées :
1-2– LA COUTUME :
D’après Gérard Cornu, la coutume est une norme de Droit objectif fondée sur une
tradition populaire qui prête à une pratique constante, un caractère juridiquement
contraignant.*
En langage simple, on entend par coutume une pratique communément admise
dans un milieu dont les membres croient en son caractère obligatoire.
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un élément matériel : c’est la répétition prolongée et répandue de la pratique
au sein d’une communauté ;
Un élément psychologique : c’est la croyance au caractère obligatoire et
coercitif de la règle coutumière. En d’autre terme, les membres de la
communauté au sein de laquelle naît la coutume pensent qu’ils peuvent faire
l’objet de sanction en cas d’inobservation ou de non respect de la règle
coutumière. Et c’est d’ailleurs cet aspect qui rapproche la règle coutumière de
la loi.
1-2-2-Valeur de la coutume
La valeur de la coutume est variable selon que nous sommes dans un système
juridique codifié ou non .Dans des systèmes juridiques codifiés, la coutume n’a pas
une force obligatoire très grande par rapport au juge. Cependant, il peut arriver que le
législateur renvoie le juge à la coutume et, le cas échéant, le juge est alors tenu
d’appliquer la coutume. En tout état de cause, en cas de conflit entre la coutume et la
loi, le juge appliquera simplement la loi.
Dans les systèmes juridiques non codifiés, la coutume s’impose pleinement au juge
comme une véritable règle de droit.
2-1-la Jurisprudence :
De manière simple, la jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les
juridictions sur les litiges qui leur sont soumis.
Dans un langage strict, la jurisprudence est l’ensemble des décisions juridictionnelles
concordantes rendues sur des faits qui n’avaient pas été expressément prévus par la loi.
En effet, si les juridictions ont pour mission d’appliquer le droit, l’article 4 du code
civil impose au juge l’obligation de rendre une décision dans chaque litige qui lui est
soumis : « le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de
l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice »
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2-2-La doctrine
C’est l’ensemble des opinions contenues dans les écrits et publications des juristes
(professeurs, magistrats, auteurs de thèses. Ces écrits ou publications peuvent
influencer un parlementaire et l’amener à faire une proposition de loi ; en cela la
jurisprudence joue indirectement un rôle dans la création du droit.
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CHAPITRE 03 : L’ORGANISATION JURIDICIAIRE BENINOISE
Ce principe a été évoqué pour la première fois par Montesquieu qui pense que
pour éviter que le titulaire d’un pouvoir n’en abuse, il faut faire en sorte que le
pouvoir arrête le pouvoir. Ce principe a été repris par le constituant béninois. En
effet, la constitution béninoise du 11 décembre 1990 dispose en son article 125 :
« Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir
exécutif ». Il résulte donc de cet article que les 3 pouvoirs de l’Etat doivent être
séparés. Le souci du constituant à travers cet article ; c’est de permettre aux
magistrats de rendre la justice en toute liberté en n’étant soumis qu’à l’autorité de
la loi ; ce qui constitue un gage de bonne justice.
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1-3-Le principe du double degré de juridiction
Au Bénin, les différentes juridictions peuvent faire l’objet d’une classification au sein
de laquelle on peut distinguer les juridictions de l’ordre politique, les juridictions de
l’ordre administratif et les juridictions de l’ordre judiciaire.
La cour constitutionnelle :
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ordre administratif correspondant à la chambre administrative et à la chambre des
comptes de la cour suprême.
Elle est compétente pour juger, les comptables publics de l’Etat ou des
établissements publiques à l’occasion des faits commis dans l’exercice de leur
fonction. A ce titre, elle vérifie la régularité de leur comptabilité.
la cour suprême
C’est la plus haute juridiction en matière civile, pénale, sociale, en matière des
comptes et en matière administrative.
C’est la chambre judiciaire de la Cours Suprême qui est en vérité la juridiction
suprême de l’ordre judiciaire.
La CCJA
La cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) est la plus haute juridiction en
matière commerciale. Elle a héritée ses attributions des cours suprême de la plupart
des Etats-membres de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en en Afrique
du Droit des Affaires). Cette organisation regroupe 16 Etats africains à savoir :
Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Centrafrique, Comores, Guinée
Bissau, Guinée Conakry, Guinée Equatoriale, Gabon, Congo – Brazzaville, Tchad,
Togo, Mali, Niger, Sénégal.
Depuis l’entrée en fonction de la CCJA qui a son siège à Abidjan, la Cour
Suprême n’est plus compétente pour connaître des litiges en matière commerciale.
La Cour d’Appel :
Les cours d’appel sont compétentes pour connaître de tous les jugements rendus
par les tribunaux de leur ressort et frappé d’appel dans les formes délais de la loi. Il
existe 3 cours d’appel au Bénin installées :
- la cour d’appel de Cotonou avec comme ressort le littoral, l’Atlantique,
l’Ouémé, et le plateau.
- La cour d’appel d’Abomey avec comme ressort, le zou, les collines, le mono-
couffo
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- La cour d’appel de Parakou avec comme ressort l’Atacora, Donga, le Borgou et
l’Alibori.
Elles sont compétentes pour connaître des infractions qualifiées de crime. Elles
siègent dans les localités abritant les cours d’appel. Mais, elles peuvent siéger en
toute autre localité en cas de besoin.
C’est la justice de proximité. Celle qui est plus proche du justiciable. Mais c’est une
justice négociée car, comme leur nom l’indique les tribunaux de conciliation ont pour
mission essentielle de concilier les parties notamment en matière civile et
traditionnelle.
Par la loi N° 2001- 37 du 27 Août 2002, il est créé un tribunal de conciliation dans
chaque arrondissement des villes à statut particuliers et dans les autres communes soit
un total de 95 tribunaux de conciliation.
Dans ces tribunaux, on ne retrouve pas des magistrats sorti des écoles mais plutôt des
citoyens ordinaire qui y sont normés en raison d’une moralité appréciable et d’un
certain niveau intellectuel.
Le tribunal de conciliation est placé sous l’autorité du garde des sceaux et se
compose ainsi qu’il suit :
- un président
- Deux Assesseurs
- Un secrétaire
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Pour avoir un caractère exécutoire les décisions rendues par les tribunaux de
conciliation doivent être homologué par les présidents des TPI des ressorts desquels ils
relèvent.
III-La compétence
C’est celle qui est déterminée par la nature du litige. Ainsi, selon que le litige est civil,
commercial, ou social, ce sont respectivement la chambre civile, la chambre
commerciale ou la chambre sociale qui connaîtra de ce litige. En effet, les juridictions
sont réparties en chambre, chacune ayant une compétence déterminée. A titre illustratif
un litige opposant 2 commerçants relève de la chambre commerciale alors qu’un litige
opposant un citoyen à la mairie de sa ville relève de la chambre administrative
Il est vrai que les TPI sont juges de droit commun en matière civile, sociale ou
commerciale. Mais il est également vrai qu’au Bénin il existe plusieurs TPI. Le
problème se pose alors aux justiciables de choisir parmi les nombreuses juridictions
disséminées sur le territoire celle qui est véritablement compétente pour résoudre leur
litige.
Ce problème est résolu par la compétence territoriale qui est déterminée par le
domicile du défendeur en ce qui concerne les litiges relatifs aux biens meubles et le
lieu de situation du bien immeuble objet du litige lorsque le litige est relatif à un bien
immeuble.
Ainsi, par exemple lorsque le défendeur est domicilié à Parakou, le tribunal compétent
est le TPI de Parakou. De même le tribunal compétent pour connaître d’un litige relatif
à un immeuble situé à Kandi est le TPI de Kandi.
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IV-Le personnel judiciaire
4-1-Les magistrats
Ce sont les juges. Ils sont chargés de juger c’est-à-dire de trancher ou résoudre les
litiges qui leurs sont soumis. Ils rendent des décisions de justice dont l’application
varie selon le cas :
- les ordonnances sont des décisions de justice rendue par un seul juge en
général le président d’une juridiction.
- Les jugements qui sont des décisions de justice rendus par les tribunaux.
- Les arrêts qui sont des décisions de justice rendus par les cours (cour d’appel ou
cour suprême ou cour de cassation)
En raison de la délicatesse de leur mission ou fonction, les juges bénéficient de
certaines garanties. Ils sont indépendant et inamovibles c’est – à – dire qu’on ne peut
pas les affecter même pour une promotion sans leur consentement préalable.
Encore appelé ministère public ou magistrat debout, ce sont ceux qui représentent et
défendent les intérêts généraux de la société. On les appelle magistrat debout parce
qu’au cours d’un procès, ils se lèvent pour parler.
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4-2-Les Auxiliaires de Justice
C’est l’ensemble des personnes qui assistent le juge ou le justiciable au cours d’un
procès ou dans sa vie active. On distingue au sein des auxiliaires de justice : les
Greffiers, les Huissiers, les Experts, les Notaires, les Avocats et les Avoués.
Le greffier
C’est un officier ministériel qui assiste le juge dans son travail. On dit que le greffier
tient la plume de la juridiction c’est-à-dire qu’il est chargé de transcrire ce qui se dit au
cours d’un procès.
Les huissiers
L’huissier est un officier ministériel public dont les attributions peuvent se résumer en
3 points essentiels :
- l’huissier fait des constatations et dresse des procès verbaux de constatation qui
peuvent constituer des moyens de preuve dans le règlement des litiges
- l’huissier s’occupe également de la signification des actes de procédure
(assignation)
- enfin lorsqu’une décision de justice est rendue l’huissier peut être sollicité pour
assurer son exécution forcée. Le cas échéant, il peut solliciter l’aide des forces
de l’ordre.
L’expert
C’est une personne qui en raison de sa compétence professionnelle peut- être sollicité
par le juge pour donner un avis technique sur une question déterminée en vue de
faciliter l’établissement des preuves et par ricochet le déroulement du procès. A titre
illustratif, on peut citer les médecins légistes, les experts comptables, les experts
géomètres…….
Le notaire
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l’appelle acte notarié ou authentique. Les particuliers peuvent décider d’établir certains
actes juridiques sous la forme d’acte sous seing privé et de les faire ensuite authentifier
à travers une inscription en reconnaissance d’écriture et de signature dans les registres
d’un notaire
Les avocats
Ce sont des professionnels libéraux chargés d’assister les justiciables ou de les
représenter dans un procès.
Ils jouent également le rôle de conseil vis-à-vis des justiciables qui sont leur client.
Lorsqu’ils mentionnent les arguments de leur défense par écrit, on parle de conclusion
alors qu’on parle de plaidoyers lorsqu’ils présentent les moyens de défense oralement.
Les avoués
C’est un corps n’existe pas au Bénin. En France où il existe, on le retrouve au niveau
des cours d’appel où ils veillent sur les intérêts de l’Etat.
Le principe du contradictoire
Selon ce principe, les parties à un procès doivent se présenter devant le juge ou se faire
représenter par leurs avocats afin d’exposer leurs arguments ou prétentions et en vue
de contredire les arguments de l’adversaire. En bref, le principe du contradictoire
commande qu’il y ait une confrontation entre les parties au procès. Le cas échéant, la
procédure est alors dite contradictoire.
Ce principe est sous-tendu par le souci de rendre une justice véritablement équitable.
Mais, il n’en est pas toujours ainsi : l’une des parties, le plus souvent le défendeur est
absent au procès soit parce qu’il ignore la procédure intentée contre lui soit il néglige
d’accomplir les actes nécessaires pour se présenter. En pareil cas, le juge rend sa
décision quand bien – même le défendeur ne s’est pas présenté et on parle de jugement
par défaut.
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Toute fois, après le jugement par défaut, le défendeur défaillant a la possibilité de
saisir le juge qui a rendu la décision pour lui demander de juger à nouveau le procès et
cette fois-ci en sa présence. L’action par laquelle il demande au juge de juger à
nouveau le procès est appelée Opposition.
Lorsque le défendeur se présente contre dire les arguments de son adversaire, il peut
demander au juge d’apprécier ces propres prétentions, prétentions par lesquelles il met
en cause son adversaire. Pour le faire, il formule une demande reconventionnelle.
En matière civile, le juge se contente d’écouter les prétentions des parties sans
participer lui-même à la recherche des preuves : on dit que la procédure est
accusatoire.
Quelle que soit la procédure, le juge est tenu de rendre une décision. Quant au
justiciable contre lequel la décision est rendue, il dispose des voies de recours dont les
principales sont : l’appel et le pourvoi en cassation.
Selon ce principe, le juge saisi d’un procès ne doit pas prendre partie en faveur de
l’une ou l’autre des parties en conflit. Il doit se contenter de motiver sa décision par
des arguments de droit.
Le principe de la publicité
C’est un principe qui souhaite que le public soit admis aux jugements, aux audiences
sauf si en raison de sa nature l’affaire doit être jugée à huis clos au pénal ou en
chambre de conseil au civil.
C’est un principe qui vise à assurer une bonne justice. Toute fois, ce principe ne
s’impose pas à toutes les phases du procès. Par exemple il ne s’impose pas à la phase
de l’instruction.
Toute fois, pour permettre aux personnes ayant des revenus modestes d’avoir accès à
la justice sans avoir à payer les frais de justice, il a été institué en leur faveur l’aide
juridique.
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5-2- La décision de justice
C’est l’aboutissement d’un procès. En général, elle comporte les parties suivantes :
- Date et lieu du prononcé de la décision
- Nom de la juridiction ayant rendu la décision
- Nom du /des juges présent au procès
- L’identité des parties au procès et éventuellement celle de leurs avocats
- Les prétentions ou arguments des parties au procès
- Le dispositif qui désigne les arguments qui sou tendent la décision du juge. On
reconnaît le dispositif grâce aux expressions comme « Attendu que… »,
« Considérant que… », « Vu… »
- La solution du juge, c’est l’expression de la position du juge par rapport au
litige qui lui été soumis. On reconnaît la solution du juge grâce à l’expression
« Par ces motifs »
- La formule exécutoire qui constitue la phase pour laquelle le juge instruit toute
personne habilitée à offrir son assistance pour l’exécution de sa décision. En
général, il s’agit des huissiers, commissaires, préfets, notaires etc.
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Chapitre 04 : LA PERSONNALITE JURIDIQUE :
Le principe est aujourd’hui acquis : tout être humain est doté de la personnalité
juridique. C’est simple, la personnalité juridique coïncide avec la vie de
l’individu. Mais, la notion de la personnalité n’exclut pas de controverse
notamment lorsqu’il est question de sa délimitation dans le temps. On se
demande quand est-ce qu’elle commence et quand elle finit.
De fait, le législateur qui a organisé les différents droits subjectifs, a aussi
déterminé les acteurs qui doivent les exercer : ce sont les personnes juridiques
ou sujets de droits. Il peut s’agir de personnes physiques ou morales. Après
avoir définit la notion de la personnalité juridique, on précisera ses conditions
d’existence avant d’indiquer les éléments d’identification des personnes
juridiques.
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1-1-2-Fin de personnalité juridique
2-1- Le nom :
Le nom est l’appellation par laquelle on désigne une personne et qui permet de
la rattacher à une famille au sein d’un groupe social. Il se constitue en fait du
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nom patronymique ou nom de famille, qui constitue le signe distinctif d’une
famille et du prénom qui individualise la personne au sein de la famille.
L’acquisition du nom :
Le nom encore appelé patronyme s’acquière selon divers mécanismes
dont les principaux sont :
ii-L’adoption
Elle permet d’acquérir le nom des parents adoptifs mais seulement
dans le cas de l’adoption plénière.
iii-Le mariage
Il permet à la femme mariée d’acquérir l’usage du nom de son mari.
Immutabilité du nom :
Le nom est immuable c’est-à-dire que chaque personne conserve
l’usage de son nom jusqu’à son décès. Cependant, le principe d’immutabilité
du nom connaît quelques limites.
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Le pseudonyme, c’est l’appellation par laquelle une personne se fait désigner
pour des raisons professionnelles. Le pseudonyme a une valeur juridique et peut
faire l’objet d’une protection.
2-2-Le domicile :
Tout individu est libre de choisir son domicile. Mais, le mineur est domicilié
chez ses parents. De même, le majeur en tutelle est domicilié chez son tuteur
alors que les domestiques qui demeurent et travaillent chez un tiers y sont
domiciliés. Enfin, le mari et la femme peuvent avoir des domiciles distincts.
2-3-La nationalité :
C’est le lien légal qui unit une personne à un Etat. Chaque Etat détermine les
conditions d’acquisition de la nationalité. Ainsi, l’attribution de la nationalité
peut résulter de la filiation, de la naissance ou de la résidence dans un territoire
étatique, du mariage ou, enfin, de la naturalisation.
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3-1- Les personnes morales de droit public
Ce sont les personnes morales régies par les règles du droit public.
On parle également de personnes publiques. Il s’agit des collectivités publiques
et des établissements publics.
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3-2-Les personnes morales de droit privé
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des activités de ses membres. Le groupement d’intérêt économique est
créé pour une durée déterminée et prend fin dès que les objectifs qu’il
s’est fixé se réalisent. Dans la pratique, l’activité du groupement
d’intérêt économique apparaît comme accessoire à celle de ses
membres.
Il sera traité ici des personnes morales de droit privé notamment leur
durée et leurs attributs.
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Chapitre 05 : LE PATRIMOINE :
Si les droits extrapatrimoniaux sont attachés à la personne et en tant que tels sont
incessibles, la personnalité juridique confère à son titulaire la possibilité de recevoir ou
d’acquérir des droits qui sont de nature économique : ce sont les droits qui composent
le patrimoine de la personne. Toute personne physique ou morale a un patrimoine
appréciable en argent. Après avoir précisé la notion de patrimoine, nous préciserons
ses caractères avant de s’intéresser à sa composition.
1- la notion de patrimoine :
Dans le langage courant, le patrimoine désigne la richesse d’une personne, les biens
qu’elle possède et qui constituent sa fortune, le montant de ses avoirs. Mais, au sens
juridique, le patrimoine est l’ensemble des droits ou obligations (ou dettes) ayant
une valeur économique dont une personne est titulaire.
Un patrimoine se compose donc d’un actif constitué par l’ensemble des droits ayant
une valeur pécuniaire, c’est-à-dire des droits patrimoniaux et d’un passif constitué par
les obligations et les dettes.
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professionnelle et l’autre à sa vie privée dans le cadre d’une SARL
unipersonnelle.
3- la composition du patrimoine :
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Les démembrements du droit de propriété :
Les démembrements du droit de propriété ne confèrent à leur titulaire que certains
attributs de la propriété. Ils sont constitués par l’usufruit et la servitude.
L’usufruit : c’est le droit qui est conféré à une personne d’utiliser une chose et
de jouir et de percevoir les fruits de cette chose sans en être propriétaire. Le
titulaire de l’usufruit est appelé usufruitier. L’usufruitier n’est pas titulaire du
droit de disposer de la chose (l’abusus). Ce droit est reconnu à une autre
personne appelée le nu-propriétaire
La servitude est une charge imposée à un immeuble au profit d’un immeuble
voisin. En d’autres termes, c’est un droit retiré à un immeuble en faveur d’un
autre immeuble. L’immeuble auquel on retire en droit est appelé fond servant
alors que l’immeuble au profit duquel ce droit est retiré est appelé fond
dominant.
Ils sont constitués par les sûretés. Une sûreté est un droit dont dispose un créancier sur
un bien meuble ou immeuble que le débiteur a mis en garanti de paiement de la
créance qu’il lui a consenti on distingue le gage, le nantissement, l’hypothèque.
Le gage
Le gage est un droit réel accessoire dont dispose le créancier sur un lien meuble
appartenant au débiteur et mis en garantie du paiement de la créance consentie. Le
gage entraîne la dépossession du bien gagé. Le bénéficiaire du gage s’appelle
créancier gagiste. Il doit veiller en « bon père de famille » sur le bien gagé.
Le nantissement
Le nantissement est un droit réel accessoire relatif à un bien meuble mais qui
n’entraîne ne pas la dépossession du débiteur. Mais, le débiteur ne doit pas disposer
des biens nantis.
L’hypothèque
C’est un droit réel accessoire relatif à bien immeuble mis en garantie du paiement
d’une créance. Le bien hypothéqué reste en possession du débiteur. Ce dernier
peut exercer sur ce bien tous les attributs de la propriété à l’exception de l’abusus.
L’antichrèse :
C’est une sûreté réelle en vertu de laquelle le créancier, investi de la possession et de
la jouissance de l’immeuble et tenu de pourvoir à la conservation et à l’entretien de
celui-ci, en perçoit les fruits à charge de les imputer sur les intérêts. Le créancier peut
sans en perdre la possession donner l’immeuble à bail à un tiers ou au débiteur lui-
même, lequel, en aucun cas, ne peut réclamer la restitution de l’immeuble avant
l’entier acquittement de la dette.
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3-2- Les droits personnels ou droits de créance :
Le droit personnel ou droit de créance est celui dont dispose un individu appelé
créancier à l’encontre d’un autre individu appelé débiteur en vertu duquel le débiteur
est tenu envers le créancier d’une obligation de donner, de faire ou de ne pas faire.
Ainsi, par exemple, le dépositaire dune chose est tenu envers le déposant d’une
obligation de donner (rendre la chose objet du dépôt) de même, le travailleur est tenu
envers son employeur d’une obligation de faire (faire le travail convenu) Enfin, le
bailleur d’un immeuble est tenu envers le preneur ( le locataire) d’une obligation de ne
pas faire (ne pas troubler la jouissance du preneur)
Ce sont des droits insusceptibles d’une évaluation en argent c’est-à-dire des droits qui
ne sont pas monnayables en argent. En tant que tels, ils ne font pas partie du
patrimoine des sujets de droit. Ils sont reconnus à tout individu du seul fait de sa
naissance indépendamment de toute manifestation de volonté et pour toute la durée de
son existence.
On peut les regrouper en deux (02) parties : les droits de la famille et les droits de
personnalité
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Quant au droit au respect de son corps, il assure la protection de la personne humaine
contre les coups et les blessures et même les interventions chirurgicales ne peuvent
être pratiquées qu’avec le consentement de la personne sauf si l’intérêt général est en
jeu (vaccination).
Le droit à l’intégrité morale
C’est une prérogative reconnue à un individu en vue de lui assurer la protection de
son nom, de son honneur, de sa dignité, de son intimité ou de sa vie privée. Il s’agit
du droit au nom, du droit à l’honneur, du droit à l’image et du droit au respect de la
vie privée. Il est protégé par l’interdiction de violer le domicile, le droit au secret
de la correspondance, l’interdiction de la diffamation, le droit à l’image
etc.…………
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Chapitre 06 : La capacité juridique et ses altérations
Une personne physique ou morale est caractérisée par son état, sa capacité et son
patrimoine. En principe, toute personne ayant la personnalité juridique est
pleinement capable. La capacité juridique se définit comme l’aptitude d’une
personne à être titulaire de droits et à les exercer librement. On distingue la
capacité d’exercice (faculté à exercer les droits dont on est titulaire) et la
capacité de jouissance (aptitude à devenir titulaire de droits).
1- l’incapacité du mineur
Aux termes de l’art 459 al 1 CPF « est mineure la personne de l’un ou l’autre
sexe qui n’a pas encore l’âge de dix-huit (18) ans accomplis ». Le mineur est
frappé d’une incapacité générale en raison de son insuffisante maturité
intellectuelle. C’est une incapacité de protection et une incapacité d’exercice.
Mais, il sied de distinguer le mineur non émancipé du mineur émancipé.
L’autorité parentale
L’autorité parentale est le régime appliqué au mineur qui a son père et sa mère,
ou bien son père, ou sa mère. Il y a lieu, tout de même, de distinguer l’autorité
parentale sur la personne du mineur et l’autorité parentale sur les biens.
UPI-ONM 34
L’autorité parentale sur la personne du mineur
L’autorité parentale vise protéger la personne du mineur. Les parents sont ainsi
tenus d’un ensemble d’obligations en même temps qu’ils sont titulaires de droits
déterminés par la loi dans l’intérêt de l’enfant. Il s’agit, en pratique, du droit de
garde, du droit de surveillance et de direction.
En vertu du droit de garde exercé par les parents, l’enfant ne peut quitter le
domicile parental sans autorisation.
La tutelle
La tutelle est le régime qui se substitue à l’autorité parentale lorsque le mineur
n’a plus de plus de parent ou s’il n’en a jamais eu ( enfant naturel non reconnu).
La tutelle s’exerce sur la personne du mineur ainsi que sur ses biens et comprend
plusieurs organes aux fonctions déterminées par la loi.
Le tuteur
Il existe quatre modes de désignation du tuteur :
i. Le dernier des parents peut, par testament ou déclaration
devant notaire, désigner le tuteur de son choix ;
ii. A défaut la loi désigne comme tuteur, l’ascendant le plus
proche ;
iii. s’il y plusieurs ascendants du même degré, c’est le conseil de
famille qui choisit entre eux ;
UPI-ONM 35
iv. si personne n’accepte n’est contraint à accepter, les fonctions de
tuteur sont dévolues à l’Etat.
En principe, tous les majeurs sont capables. Mais, un majeur peut être déclaré
incapable par suite d’une altération de ses facultés physiques ou mentales
résultant d’une maladie, de l’âge ou de l’accident et l’empêchant de disposer
d’une volonté libre et éclairée.
L’incapacité peut également être prononcée en raison d’une faiblesse de
caractère risquant de ruiner le majeur et de compromettre l’avenir de sa
famille : on parle à ce propos de la prodigalité (dépenses exagérées ou
déraisonnables, intempérance).la loi organise la protection du majeur incapable
à travers trois(03) régimes qui doivent tenir compte des cas de chaque incapable
majeur. Il s’agit de la sauvegarde de justice, la curatelle et de la tutelle.
UPI-ONM 36
2-1- la sauvegarde de justice
Quelles sont les personnes concernées par cette mesure et quelle est la
procédure ?
personnes concernées : ce sont les majeurs ayant besoin
d’être protégés sans que, cependant, l’organisation d’une
curatelle ne soit nécessaire, le degré de déficience mentale
n’étant pas grave.
Procédure : elle résulte d’une déclaration du médecin
traitant au Procureur de la République, déclaration qui
doit être accompagnée de l’avis conforme d’un médecin
spécialiste.
2-2- la curatelle
C’est un régime d’incapacité partielle qui s’applique à ceux qui sans être hors
d’état d’agir eux-même ont besoin d’être surveillés ou contrôlés dans les actes
de la vie civile.
En pratique, l’incapable accomplit valablement les actes d’administration mais
doit être assisté par son curateur pour les actes de disposition.
UPI-ONM 37
2-3- la tutelle
UPI-ONM 38
Chapitre 07 : GENERALITES SUR LES CONTRATS
Le code civil fait une classification des contrats qui se présente en trois niveaux :
- Les contrats synallagmatiques et unilatéraux
- Les contrats à titre gratuit et à titre onéreux
- Les contrats commutatif et aléatoire
Un contrat est dit unilatéral lorsqu’une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs sans que de la part de ces derniers il y ait engagement.
Un contrat de bienfaisance est celui dans lequel une personne s’engage à procurer à
l’autre un avantage sans contrepartie.
Exemple : La donation sans charge (dans une donation, le donateur transfère un bien
de son patrimoine dans celui du donataire, sans rien recevoir en échange).
Un contrat à titre onéreux est celui dans lequel chacune des parties tire un avantage de
son engagement. En d’autres termes, c’est un contrat qui assujettit chacune des parties
à donner ou à faire quelque chose.
Un contrat est dit commutatif lorsque chacune des parties connaît dès la conclusion du
contrat la nature et l’étendue de ses obligations.
UPI-ONM 39
Exemple : contrat de vente dont le prix est fixé dès le départ, contrat de travail, de
location.
Le contrat est dit aléatoire lorsque l’une au moins des parties ignore l’étendue de son
obligation qui dépend de la survenance d’un évènement futur et incertain.
A côté des classifications du code civil, la doctrine opère les classifications ci-après :
Les contrats nommés sont ceux qui ont fait l’objet d’une réglementation à travers le
code civil. Il s’agit des contrats dont l’usage est fréquent comme par exemple le
contrat de vente de dépôt, de louage.
Un contrat est dit innomé lorsqu’il n’a fait l’objet d’aucun dispositif légal spécifique
et qui, en tant que tels, sont soumis au droit commun des contrats.
Les contrats solennels sont ceux qui sont soumis à peine de nullité à un formalisme
déterminé par la loi.
Les contrats non-solennels sont ceux qui ne sont soumis à un aucun formalisme
particulier. Ils peuvent être établis sous la forme écrite sans qu’on ait besoin de
recourir à un formalisme.
Un contrat est dit consensuel lorsqu’il est présumé valablement formé par le simple
accord de volonté des parties et indépendamment de la remise d’une chose et sans
qu’on ait besoin de recourir à un formalisme rigoureux.
Exemple : contrat de vente de meubles, de location de meuble
UPI-ONM 40
Un contrat réel c’est celui dont la formation n’est parfaite qu’après remise d’une
chose. Il existe seulement 3 contrats réels : le dépôt, le gage et le prêt à usage même si
le gage, sûreté réelle, n’est plus considérée par une partie de la doctrine comme un
contrat réel.
Les contrats d’adhésion sont ceux qui sont établis par une des parties et soumises à
l’autre partie qui n’a d’autre choix que celui d’adhérer ou de refuser en bloc le contrat.
Un contrat est dit instantané lorsque son exécution se réalise en un laps de temps.
Un contrat est dit successif lorsque son exécution l’échelonne dans le temps.
Exemple : Contrat de travail, contrat de bail commercial.
Pour qu’un contrat soit valablement formé quatre (04) conditions ou éléments sont
nécessaires : le consentement de la partie qui s’engage, la capacité de contracter, un
objet qui forme la matière de l’engagement et une cause licite.
Le consentement est l’accord de volonté entre les parties au contrat. C’est un élément
essentiel à la formation du contrat car en effet son absence ou ses vices entraînement
la nullité du contrat. De fait, le consentement des parties à un contrat suit une
procédure qui fait apparaître deux concepts fondamentaux.
UPI-ONM 41
On se demande souvent à quel moment et à quel endroit l’offre et l’acceptation se sont
rencontrées pour que le contrat soit formé. En réponse à cette préoccupation on admet
généralement que le contrat est formé au lieu et au moment de l’émission de
l’acceptation. C’est également ce lieu qui détermine le tribunal compétent pour
connaître des litiges éventuels relatifs au contrat ainsi que les principes juridiques
applicables.
En tout état de cause l’offre doit être précise, ferme et dépourvue d’équivoque. Quant à
l’acceptation pour qu’elle permette la formation du contrat, il faut qu’il y ait
concordance de l’offre et de l’acceptation sur tous les éléments essentiels du contrat.
Lorsque cette concordance n’est pas réalisée on dit que le consentement est vicié.
Qualités du consentement
Pour être valable le consentement doit être dénué (exempt) de vices. En d’autres
termes le consentement doit être libre, volontaire, éclairé et sans équivoque. Le
consentement qui ne remplit pas ces conditions est vicié et entraîne la nullité du
contrat.
L’erreur
L’erreur consiste à croire vrai ce qui est faux ou faux ce qui est vrai
L’erreur entraîne la nullité relative du contrat que seule la personne qui a commis
l’erreur peut invoquer la nullité relative.
L’erreur sur la substance pour entraîner la nullité doit remplir la triple condition ci-
après : avoir déterminé le consentement de l’autre partie ; porter sur un élément
essentiel de la prestation envisagée et être connue du défendeur et dans ce cas on parle
d’erreur commune
L’erreur sur la personne est évoquée comme cause de nullité dans les contrats où la
qualité essentielle et la considération de la personne jouent un rôle déterminant dans la
conclusion du contrat.
Le dol
Le dol est un comportement malhonnête, le plus souvent d’un contractant envers
l’autre, sous forme de manœuvres, mensonges, feinte destinés à surprendre le
UPI-ONM 42
consentement de l’autre partie. Le dol est une fraude commise lors de la conclusion du
contrat. Le dol entraîne la nullité relative du contrat.
La violence :
C’est une pression ou une contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour
l’amener à donner son consentement : c’est la crainte qu’elle inspire qui vicie le
consentement.
La violence entraîne la nullité relative du contrat, qu’elle porte sur le cocontractant ou
sur une personne qui lui est chère ou même qu’elle soit le fait d’un tiers.
3-2- L’objet :
L’objet est ce sur quoi porte le contrat ; ce à quoi s’oblige le débiteur. Pour que
le contrat soit valablement formé il faut que l’objet ait une réalité, une valeur
ainsi qu’un caractère licite.
La réalité du contrat : signifie qu’il doit exister et être déterminé
au moment de la conclusion du contrat. Dans ce dernier cas s’il
s’agit d’une chose du genre elle doit être déterminable.
La valeur de l’objet : L’objet du contrat ne doit pas être une
chose hors du commerce.
3-3- La cause :
La cause c’est le pourquoi de l’obligation contractuelle ; ce qui l’explique. En d’autres
termes, c’est la raison ou les motifs qui amènent les parties à contracter
Qualités de la cause
UPI-ONM 43
VI : Sanctions des conditions de validité du contrat :
Lorsque les conditions de validité du contrat font défaut ou sont irrégulières lors de la
formation du contrat celui-ci est annulé.
Sont celles qui visent à protéger l’ordre public et l’intérêt général. Elles peuvent être
invoquées par toute personne intéressée et doit être soulevée d’offrir par le juge qui en
a connaissance.
Une fois conclu le contrat engendre des obligations à l’égard des parties : on parle de
la force obligatoire du contrat. Ainsi, si les parties ne respectent pas leurs obligations,
elles peuvent voir engager leurs responsabilités contractuelles alors que certaines
sanctions peuvent être infligées en raison des préjudices causés à autrui du fait de leur
défaillance.
A l’égard des tiers, le contrat n’engendre aucune obligation : on parle de l’effet relatif
du contrat. Mais le principe de l’effet relatif du contrat comporte quelques exceptions.
Pour s’en rendre compte, nous examinerons successivement les effets du contrat à
l’égard des parties et les effets du contrat à l’égard des tiers.
UPI-ONM 44
5-1 – Les effets du contrat à l’égard des parties :
Il résulte de l’article 1134 du code civil que les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites et que celles – ci doivent s’exécuter de
bonne fois. Aussi ces conventions ne peuvent-elles être révoquées que de leur
consentement mutuel ou des conditions que la loi autorise. Il se dégage donc quelques
principes des dispositions de l’art. 1134 du code civil :
UPI-ONM 45
5-2- Les effets du contrat à l’égard des tiers :
Le principe :
En raison de l’effet relatif du contrat celui – ci ne produit ou n’entraîne aucune
obligation à l’égard des tiers (les personnes qui n’ont pas pris part au contrat). Mais il
importe de préciser que la notion d’effet du contrat afin de mieux apprécier la
relativité des effets du contrat.
On distingue entre les effets du contrat, les effets obligatoires et les effets opposables
aux tiers.
En effet, les parties au contrat ne peuvent pas imposer aux tiers d’exécuter leurs
obligations. Toutefois, elles peuvent opposer à ces derniers le contrat conclu entre
elles.
Par ailleurs, il est utile de noter que non seulement le principe de l’effet relatif du
contrat connaît quelques exceptions mais surtout qu’il est également possible de
contracter pour autrui.
On remarquera utilement qu’il existe une variété de tiers qui peuvent être touché par
un contrat auquel ils ont pris part. il en est ainsi dans les cas ci-après :
- Les ayants causes à titre universel : il s’agit des successeurs d’une personne
décédée. Dans la mesure ou ils recueillent la totalité du patrimoine du défunt
(de cujus), ils reprennent également les contrats auxquels ce dernier était partie.
La stipulation pour autrui est un contrat entre deux personnes (le promettant et le
stipulant) au terme duquel le promettant s’engage auprès d’un tiers (le bénéficiaire à
exécuter une obligation à son profit.
EX : Contrat d’assurance au profit d’un tiers.
UPI-ONM 46
Les contrats collectifs sont ceux qui produisent leurs effets à l’égard des tiers même si
ces derniers ne se reconnaissent pas à travers les signataires des dits contrats. C’est le
cas des conventions collectives du travail.
UPI-ONM 47
Chapitre 08 : l’exécution des contrats.
Les saisies concernent avant tout l’exécution forcée en nature d’obligation de sommes
d’argent.
Si le client est blessé à la suite d’un coup de frein brutal du chauffeur de taxi, la
responsabilité contractuelle du transporteur va être engagée. En effet, le client subit un
préjudice du fait de l’inexécution de l’obligation du chauffeur de taxi qui constitue
une faute obligeant le transporteur à réparer le préjudice subit sous forme de
dommages – intérêts.
La mise en jeu de la responsabilité contractuelle suppose la réunion de trois
conditions : un dommage ou préjudice, une faute, un lien de causalité entre la faute et
le dommage.
UPI-ONM 48
1- LES CONDITIONS DE LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE
a) Le dommage
Le dommage peut résulter du défaut d’exécution totale ou partielle de la prestation,
ou de son exécution défectueuse.
Ex : un matériel non livré, une réparation mal faite,……….
Les dommages – intérêts dus pour réparer le préjudice subi par le créancier sont
appelés dommages – intérêts compensatoires.
Le dommage peut aussi résulter du retard dans l’exécution de l’obligation
Ex : une livraison tardive.
Les dommages – intérêts dus pour réparer le préjudice subi par le créancier du fait
de ce retard sont appelés dommages – intérêts moratoires.
UPI-ONM 49
2° LA PREUVE DE LA FAUTE CONTRACTUELLE
La charge de la faute contractuelle dépend de la nature de l’obligation du débiteur.
Il convient de rappeler qu’il est des contrats où le débiteur promet au créancier un
résultat défini : il est tenu d’une obligation de résultat. Il est des contrats où le
débiteur met au service du créancier les moyens dont il dispose en s’engageant à
faire de son mieux : son obligation est une obligation de moyens.
● Obligation de résultat
Lorsque le résultat n’est pas atteint, le débiteur set présumé fautif, ce qui a pour
effet d’engager sa responsabilité sans que le créancier ait à prouver une faute du
débiteur. C’est une présomption simple de responsabilité.
● Obligation de moyens
Il ne suffit pas au créancier que le résultat recherché n’a pas été atteint, il doit
prouver que le débiteur n’a pas apporté toute la diligence nécessaire à l’exécution
de son obligation et qu’il a ainsi commis une faute. La charge de la preuve incombe
au créancier.
Il est fréquent que les parties modifient par voie conventionnelle le régime de la
responsabilité contractuelle et aménage à l’avance les conséquences d’un éventuel
inexécution de leurs obligations.
Ainsi les clauses limitatives de responsabilité ou des clauses pénales peuvent être
insérées dans le contrat, et même des clauses de non –responsabilité.
Ex : Une clause du contrat de transport aérien prévoit qu’en cas de perte d’un
bagage, le transporteur sera tenu de ne verser qu’une somme forfaitaire..
Responsabilité « bagages ».
Ces clauses sont valables sauf en cas de dol ou de faute lourde du débiteur ou lorsque
la loi les interdit.
Les clauses pénales sont celles par lesquelles les parties fixent à l’avance et de manière
forfaitaire le montant des dommages – intérêts qui seront dus en cas d’inexécution, de
retard ou de faute dans l’exécution.
Ex : un entrepreneur s’engage à construire une maison individuelle qui
devra être terminée le 30 Juin 1992. si la maison n’est pas achevée dans le
délai convenu, il payera une somme forfaitaire de 2000F par jour de retard.
UPI-ONM 50
Mais pour que de telles clauses comportent des risques d’abus, le juge a la possibilité
« de modérer ou d’augmenter la peine avait été convenue, si elle est manifestement
excessive ou dérisoire. Toute stipulation contraire sera réputée non écrite » ( art 1152 –
2° du code civil).
Si la faute prouvée a été la cause du dommage subi par le patient, car il n’est tenu que
d’une obligation de moyens.
Y.DAGORNE – LABBE, Recueil Dalloz – Sirey, 1990.
Le débiteur est condamné, s’il y a eu lieu, au paiement des dommages et intérêt, soit à
raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution, toutes
les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une cause étrangère qui ne
peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de sa part.
« La cause étrangère peut être constituée comme en matière de
responsabilité délictuelle par la force majeure ou le cas fortuit ou le fait du
créancier lui – même. » Article 1147 du code civil.
UPI-ONM 51
voyages ne peut donc plus exécuter son obligation. Les clients de l’agence sont
dispensés d’exécuter la leur. Ils n’ont plus à payer le prix convenu ou seront
remboursés s’ils ont déjà payé. Dans un contrat synallagmatique l’obligation de
chaque partie est la cause de l’obligation de l’autre partie ; si l’une des obligations
disparaît, l’autre s’éteint également faute de cause. Les risques sont donc pour le
débiteur de la prestation devenue impossible (l’agence de voyages).
Par exception, dans les contrats translatifs de propriété comportant obligation de livrer
un corps certain, l’article 1138 du code civil stipule « l’obligation de livrer la chose est
parfaite par le seul consentement des parties contractantes. Elle rend le créancier
propriétaire et la chose à ses risques dès l’instant où elle a dû être livrée, encore que la
tradition (la livraison) n’en est point été faite ». Les risques sont ici pour le créancier
de la prestation devenue impossible.
Ex : dans un contrat de vente, si la chose vendue périt par force majeure entre le
contrat et la livraison, l’acheteur reste tenu de payer le prix ; les risques sont donc pour
le créancier.
(Dommages – intérêts), soit demander en justice la résolution du contrat pour
inexécution.
La résolution est l’anéantissement du contrat ; elle produit les mêmes effets que la
nullité. Le principe est que la résolution ne découle pas automatiquement de
l’inexécution ; elle doit être demandée au tribunal : c’est une résolution judiciaire.
Toutefois, il est fréquent, dans la pratique, que les parties insèrent dans le contrat une
clause de résolution de plein droit.
La résolution judiciaire
D’après l’article 1184 du code civil, « la résolution doit être demandée en justice ». Le
juge dispose d’un large pouvoir d’appréciation pour vérifier que l’inexécution est
totale ou, du moins, suffisamment importante pour justifier la résolution.
Il peut prononcer la résolution (avec ou sans dommages – intérêts) ou accorder au
débiteur «un délai selon les circonstances » pour lui permettre d’exécuter son
obligation.
Pour éviter le recours à une procédure judiciaire, les parties insèrent fréquemment dans
leur contrat une clause résolutoire expresse en vertu de laquelle l’inexécution de son
obligation par l’une des parties entraîne de plein droit la résolution du contrat.
Ces clauses ont tendance à se généraliser dans les contrats d’adhésion et peuvent
devenir abusives ; c’est pourquoi le législateur et les tribunaux sont intervenus pour
réglementer et apprécier le contenu de telles clauses.
UPI-ONM 52
La résolution apparaît ainsi comme la sanction d’une faute contractuelle, ce qui ne
serait pas le cas si l’inexécution provenait d’une cause étrangère non imputable au
débiteur.
C – La résolution du contrat.
C’est une sanction spécifique aux contrats synallagmatiques qui s’explique par la
structure de ces contrats dans lesquels les obligations sont interdépendants : l’objet de
l’obligation de l’un set la cause de l’obligation de l’autre.
Lorsque l’un des contractants ne veut pas ou ne peut plus exécuter son obligation, que
peut faire l’autre contractant ?
Si l’un des contractant ne veut pas exécuter son obligation, l’autre contractant peut
refuser d’exécuter son obligation, c’est l’exception d’inexécution ou, s’il l’a déjà
exécutée, demander la résolution du contrat.
Si en revanche, l’un des contractants ne peut plus exécuter son obligation, par suite
d’un cas de force majeure, l’autre contractant reste – t-il tenu d’exécuter la sienne ?
C’est la théorie des risques.
1. L’exception d’inexécution
A supposer que le créancier n’ait pas déjà exécuté son obligation (l’acheteur n’a pas
encore payé le prix dans un contrat de vente) il peut adopter une position d’attente et
refuser d’exécuter son obligation tant que le débiteur n’offre pas d’exécuter la sienne
(la vendeur ne livre pas la chose promise) ; c’est l’exception d’inexécution. Cette
situation ne peut être que temporaire ; c’est souvent un moyen efficace pour
contraindre le débiteur à exécuter son obligation (le vendeur livrera la chose promise
pour être payé).
Si la situation devait se prolonger, le créancier aurait deux possibilités : soit forcer le
débiteur à exécuter son obligation en nature (exécution forcée) ou par équivalent.
UPI-ONM 53
Chapitre 09 : la responsabilité délictuelle
Les auteurs du code civil ont fondé la responsabilité civile sur la notion de
faute. C’est, en effet, ce que retient le célèbre article 1382 C. civ. qui dispose :
« «tout fait quelconque de l’homme, qui à autrui un dommage, oblige celui par la faute
duquel il est arrivé, à le réparer». De fait, la responsabilité civile trouve son fondement
légal dans les articles 1382 et 1383 C. civ. Ce dernier article dispose : «Chacun est
responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa
négligence ou par son imprudence ». Il y a lieu de souligner que le «fait»mentionné
par ces articles est un fait fautif : une faute. En d’autres termes, la responsabilité civile
est fondée sur l’idée de faute intentionnelle ou non intentionnelle de l’auteur du
dommage. Mais, si la faute justifie que l’auteur du dommage soit rendu responsable, la
victime, pour obtenir réparation, doit prouver cette faute. Du coup, la mise en œuvre
de la responsabilité civile devant les tribunaux consiste pour la victime ou ses ayants
droit à établir la réunion des trois éléments suivants : un dommage subi, un lien de
causalité qui explique que ce dommage résulte d’un fait générateur, et un fait
générateur de responsabilité.
1-1- le dommage :
C’est l’atteinte subie par une personne dans son corps (dommage corporel) , dans son
patrimoine (dommage matériel ou économique), ou dans ses droits extrapatrimoniaux
(perte d’un être cher ou atteinte à l’honneur), qui ouvre droit à la victime un droit à
réparation. On parle aussi de préjudice. De fait, on distingue traditionnellement trois
types de dommages : le dommage matériel, le dommage moral et le dommage
corporel.
Le dommage matériel :
Le dommage matériel est constitué par une atteinte aux biens, au patrimoine d’une
personne. En tant qu’il est facilement évaluable en argent, ce dommage est qualifié de
dommage pécuniaire. Il peut s’agir d’une perte subie ou d’un manque à gagner.
Le dommage moral :
C’est celui qui est constitué par une atteinte aux droits extrapatrimoniaux (diffamation)
ou aux sentiments d’affection (décès accidentel d’un parent). Un tel dommage, qui ne
UPI-ONM 54
porte aucune atteinte au patrimoine, est très difficilement évaluable. Du coup, les juges
ont un pouvoir souverain d’appréciation en la matière.
Le dommage corporel :
C’est celui qui est constitué par une atteinte à l’intégrité physique de la victime.
Il comporte un aspect patrimonial et un aspect extrapatrimonial.
L’aspect patrimonial du dommage corporel est constitué des frais médicaux,
chirurgicaux, de l’incapacité temporaire totale ou partielle etc.
L’aspect extrapatrimonial comporte plusieurs éléments :
Le pretium doloris représentant l’indemnisation des souffrances
physiques éprouvées par la victime ;
Le préjudice esthétique représentant l’indemnisation de la souffrance
morale que la victime ressent en se voyant défigurée ou mutilée : il
varie en fonction du sexe, de l’âge ou de la profession de la victime ;
Le préjudice d’agrément résultant de la diminution des plaisirs de la
vie, notamment de l’impossibilité ou de la difficulté de se livrer à
certaines activités normales d’agrément (impossibilité de pratiquer un
sport, par exemple)
Pour que la responsabilité puisse être déclarée, il faut qu’il existe un lien de
cause à effet, qu’on appelle lien de causalité, entre le fait dommageable et le
dommage effectivement subi.
UPI-ONM 55
Le principe est posé par l’article 1382 du code civil pour les délits qui dispose : «tout
fait quelconque de l’homme, qui à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel
il est arrivé, à le réparer».et par l’article 1382 du code civil pour les quasi-délits aux
terme duquel :
«Chacun est responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais
encore par sa négligence ou par son imprudence »
Trois conditions doivent être réunies pour que soit en jeu la responsabilité du fait
personnel : un dommage, une faute et un rapport de causalité entre la faute et le
dommage. Mais ce qui caractérise la responsabilité du fait personnel c’est la« faute»,
les deux autres éléments étant commun à tous les régimes de responsabilité. La loi n’a
pas défini la faute ; c’est la doctrine et la jurisprudence qui ont précisé cette notion en
distinguant deux éléments : un élément objectif et un élément subjectif.
Pour pouvoir engager la responsabilité d’une personne il faut que la faute puisse être
imputée à son auteur. Cette imputabilité suppose en principe chez l’auteur du
dommage la conscience et la liberté de ses actes car il ne peut être reproche à une
personne un comportement inconscient ; par exception, l’article 489-2° du code civil
décide que l’aliéné est responsable des dommages qu’il cause à autrui.
Qu’il s’agisse d’un délit ou un quasi- délit, la preuve de la faute incombe à la victime
du dommage. Elle pourra la faire par tous moyens. Si la faute est ainsi prouvée, la
UPI-ONM 56
responsabilité civile de l’auteur présumé du dommage sera établie à moins qu’il ne
puisse se dégager en invoquant une cause étrangère.
Le principe est posé par l’article 1384 alinéas 1 du code civil qui dispose : « on est
responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais
encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre. [...]»
Une loi de 5 avril 1937 régit la responsabilité des enseignants du fait de leurs élèves ;
la mise en cause de leur responsabilité suppose soit une faute de l’enseignant, soit une
faute de l’élève sous surveillance. La responsabilité de Etat se substitue à celle de
l’enseignant, que le dommage soit causé par l’élève ou à l’élève. L’Etat garde
cependant une possibilité de recours contre l’enseignant.
UPI-ONM 57
Les parents étant présumés responsables, la victime est donc dispensée de démontrer la
faute des parents. Cependant, la présomption qui pèse de démontrer sur les parents
étant une présomption simple ceux- ci peuvent la faire tomber en prouvant qu’ils ont
pris toutes les mesures nécessaires pour éviter la survenance du dommage.
Les maîtres et les commettants sont responsables du dommage causé par leurs
domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés.
Par commettant, il faut entendre de nos jours un employeur dont les préposés sont les
plus souvent ses salariés.
La faute du préposé doit avoir été commise dans l’exercice de ses fonctions. Très
souvent cette condition suscite des difficultés d’interprétation ; c’est pourquoi la
jurisprudence précise que le préposé qui agit «sans autorisation à des fins étrangères à
ses attributions se place hors des fonctions auxquelles il est employé» ce qui dégage la
responsabilité du commettant.
La responsabilité des employeurs n’est pas fondée sur la faute mais sur le risque. En
définitive, cette responsabilité apparaît comme un des risques de l’entreprise. Très
souvent, les employeurs contractent une assurance qui les couvre des condamnations
encourues. La victime d’un préposé a deux actions possible : l’une contre le préposé
sur la base des articles 1382 et1383 du code civil, l’autre contre le commettant en vertu
de l’article 1384 du code civil. Elle choisira presque toujours de mettre en jeu la
responsabilité du commettant parce que ce dernier est plus solvable que son préposé.
Pour les rédacteurs du code civil, l’article 1384 ne faisait q’annoncer les articles 1385
et 1386 du code civil.
UPI-ONM 58
Le propriétaire d’un animal, ou celui qui pendant qu’il est à son usage, est responsable
du dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fût sous sa garde, soit qu’il fût
égaré ou échappé.
UPI-ONM 59
indépendante (le salarié n’est jamais le gardien des instruments de travail que
l’employeur lui a confiés).
En principe, le propriétaire de la chose est présumé gardien, mais il, a pu
transférer la garde à un locataire ou perdre la garde en cas de vol.
UPI-ONM 60
UPI-ONM 61