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Remerciement

Avant tout développement, Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à mon


encadrante de projet de fin d’étude Madame BASSIM Lamya. Je la remercie
de m’avoir encadrée, orientée, aidée et conseillée.
J’adresse mes sincères remerciements à mes professeurs et mes collègues pour
leur soutien et pour les conseils et les critiques qu’ils ont pu me prodiguer.
Mes plus vifs remerciements à toutes personnes qui ont contribué de près ou de
loin à la réalisation de ce modeste travail.

1
Sommaire
Introduction
Première partie : RENFORCEMENT DU PAYSAGE BANCAIRE MAROCAIN
I. L’organisation des banques participatives
II. Licence accordée aux banques participatives
Deuxième partie : PROPOSER D’AUTRES MOYENS DE FINANCEMENT

I. Les instruments de financement


II. Les autres modes de financement

2
Introduction
La banque participative est, en fait, un vœu pieux ayant tardé à voir le jour au Maroc, qui
demeure un pays où l’Islam est consacré constitutionnellement comme étant la religion de
l’Etat et demeure majoritairement pratiqué par la population. Or, le législateur national a
hésité pendant longtemps avant de prendre L’initiative de réforme visant l’introduction de la
banque islamique mais sous le qualificatif de ‘’participative’’, qui occulte en quelque sorte
cette connexion avec le champ religieux. Cependant, la banque islamique est considérée
comme une solution crédible et une alternative à la finance conventionnelle. Actuellement,
les deux références mondiales en la matière sont la Malaise et les pays du Golfe. Selon des
statistiques très récentes, on évoque un volume d’environ 8% du marché financier mondial,
qui est accaparé désormais par la banque islamique, qui demeure en plein essor. Pour
Abderrahmane Belbachir du cabinet Al Maali Consulting Group, l’industrie de la finance
islamique (FI) dans le monde est évaluée à plus de 1.300 milliards de dollars. Elle réalise un
taux de croissance annuel moyen supérieur à 15%.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, on est interpellé par la question de savoir ce qu’est la
banque participative.

En puisant dans le texte de la nouvelle loi bancaire, l’article 54 nous apprend que les
banques participatives sont définies comme étant « les personnes morales habilitées à
exercer à titre de profession habituelle les activités visées aux articles 1er, 55 et 58 de la loi,
ainsi que les opérations commerciales, financières et d’investissements, après avis conforme
du Conseil supérieur des oulémas. Alors que, l’article 55, le texte dispose que «les banques
participatives sont habilitées à recevoir du public des dépôts d’investissement dont la
rémunération est liée aux résultats des investissements convenus avec la clientèle ».

La banque participative puise son origine dans le coran et la sounna. La finance islamique,
fondée sur des valeurs éthiques repose sur cinq principes fondamentaux : l’interdiction de
l’intérêt, le partage des pertes et des profits résultant de l’association, l’interdiction de
l’incertitude (Garar),dans les transactions et notamment de la spéculation (mayssir et

3
quimar) ,l’obligation d’adosser tout financement à un actif tangible, faisant l’objet d’une
transaction définie dans ses termes et l’interdiction de certaines activités et produits illicites
(haram).
Ses principes fondateurs ont été développés au fil du temps avant d’être mis en application
sous la forme moderne vers le début de la deuxième moitié du 20ème siècle.

Les dates clés qui ont marqué l’histoire de la banque islamiques sont :

 1963 : naissance des principes financiers islamiques en Egypte. La Mit Ghamr Saving
bank propose des comptes épargnes basés sur le partage des bénéfices et non des
produits.
 1970 :L’Organisation de la Conférence Islamique est créée et lance l’idée de la
banque islamique.
 1974 Avènement de l’Islamic Development bank la BID organisation multilatéral
comprenant 56 pays membres à pour vocation d’apporter son concours aux PVD et
PMA (26) et PMMA (6) sous forme d’aide au développement, et avec des techniques
de financements islamiques, qu’il s’agisse de financer le commerce extérieur, de
lutter contre la pauvreté, de financer certaines infrastructures (routes, Barrages
hydro-électrique..) et certains projets sociaux comme la construction d’écoles ou de
centre de santé.
 1975 :Création de la banque islamique du développement, et naissances de banques
islamiques telles que la Dubai Islamic Bank, la Kuwait Finance House et la Bahrein
Islamic Bank.
 1979 et 1981 et 1983 islamisation totale des systèmes financiers des pays du
Soudan, Pakistan, Iran. Nombreux sont les pays islamiques du Golfe et de l'Asie qui
ont suivi (Arabie,Emirat,Indonésie,Malaisie...)
 1980-2000 Développement de la FI en Asie du sud est et au Moyen Orient
 2000-2008 Développement de la FI en Europe et au Moyen Orient, Asie du Sud Est,
Afrique du Nord, autant dans les banques islamiques que les banques traditionnelles
( HBSC, Deutsche, UBS, IBB, EIB..)

Le Royaume-Uni est aujourd'hui le leader du développement de la finance islamique en


occident...

Cependant, le Maroc est très en retard par rapport à d’autres pays voisins. Malgré que la
finance islamique est présente dans le jargon de ses autorités monétaires depuis plus de

4
vingt ans maintenant. Les activités dites islamiques ont fait leur appariation en octobre 2007,
date où le gouverneur de la Banque Centrale du Maroc (Bank Al Maghrib) a autorisé la
commercialisation des produits nommés officiellement «Alternatifs». Depuis cette date, ces
nouveaux produits n’ont pas pu convaincre la grande masse des consommateurs marocains,
et leur commercialisation a rencontré certains obstacles : cherté, manque de sensibilisation,
manque de compétences, absence de cadre réglementaires approprié,.... Mais, la
contradiction est choquante: 94% des marocains autrement dit 7 marocains sur 10 sont
favorables aux produits et services bancaires conformes à la Charia! (selon une étude
récente menée par le cabinet Islamic Finance Advisory & Assurance Services.

Cela étant, il importe de souligner que, la banque islamique ou dite participative introduite
par la récente loi bancaire constitue un sujet d’actualité qui revêt une importance capitale, et
ce, étant donné que le secteur des établissements de crédit et organismes assimilés joue un
rôle clé dans l’économie marocaine et peut être considéré comme l’un des moteurs du
développement du pays en sa qualité de principale source de financement de l’économie et
par conséquent de croissance et de création d’emplois.

Nous allons essayer tout au long de notre analyse de cerner, les tendances, et les apports
potentiels, le renforcement du paysage bancaire marocain par la finance participative dans
une première partie, et ce, avant d’aborder les moyens de financements proposés par cette
dernière dans une seconde partie.

5
I. Première partie : RENFORCEMENT DU PAYSAGE BANCAIRE
MAROCAIN

La finance islamique a toujours manifesté de l’intérêt pour le Maroc. Depuis le début des
années 1980, plusieurs institutions financières islamiques approchent les autorités
monétaires marocaines dans la perspective d’une implantation dans le royaume. On se
rappelle, également, d’une tentative de création d’une banque islamique locale, maroco-
marocaine, initiée en 1985 par Wafabank. Mais, depuis cette époque, la banque centrale du
Maroc (Bank Al Maghrib) a toujours été hermétique à l’idée d’octroi d’agréments à des
banques spécialisées dans la finance islamique. Ce scepticisme est d’autant plus curieux que
le Maroc est un pays qui a toujours compté dans la communauté musulmane internationale.
par exemple, le Maroc a été l’un des pays fondateurs de l’Organisation de la Coopération
Islamique (OCI) : L’assemblée constitutive de cette organisation intergouvernementale a eu
lieu à Rabat, le 25 septembre 1969, sous la présidence de feu Hassan II, qui était le premier
chef d’État musulman à lancer l’idée d’une rencontre au sommet des chefs d’États des pays
islamiques (3ème sommet des pays arabes, Casablanca en 1965) Membre actif au sein de
l’OCI, le Maroc va être un des pays artisans de la création, en 1975, de la Banque Islamique
de Développement (BID) dans le but de stimuler le développement économique et le progrès
social des communautés musulmanes selon les principes de la charia. 1

En 2007 que les choses ont connu le sérieux avec l’intervention de toutes les parties
concernés tel que Bank Al Maghrib, le gouvernement chargé de la finance, le parlement et le
GPBM. Cette expérience n’a pas fait un grand succès suite à de nombreuses lacunes dont on
peut citer principalement le problème de conformité à la chariaa, le régime fiscal, la politique
de prix, le manque de compétences et la communication. Pour bien cerner cette
problématique l’expérience de Dar Assafae considérée comme la première banque islamique
au Maroc inaugurée en 2010 et faisant partie des filiales du groupe Attijariwafabank va nous
servir à bien visionner les entraves que peut rencontrer la mise en place de la finance
islamique au Maroc.

1
LA FINANCE ISLAMIQUE ET LE MAROC, UNE LONGUE HISTOIRE… QUI FINIT PAR COMMENCER ;Abdelilah
NGHAIZI ;Source : cahiers de la finance islamique n°3

6
Dans notre étude, il importe de connaitre les apports et les intérêts de la finance islamique
au paysage économique marocain.

I. L’organisation de la banque participative

1. Fonctionnement de la banque participative

La banque participative est une banque dont dont 100 % de son activité respectent les
principes shariatiques. Il est nécessaire de prendre en compte dans cette définition les «
IslamicWindows », que les banques conventionnelles ont ouvert au sein de leur activité une
filiale islamique.

La banque participative occupe les mêmes activités qu’une banque conventionnelle


notamment dans son rôle de financement des entreprises et des particuliers. Les actifs de la
banque participative sont constitués de créances liées aux contrats des produits islamiques
tels que le mourabaha, ijara ou salam…

Le passif est constitué de dépôts des comptes courants et des comptes d’investissement
auxquels s’ajoutent les fonds zakat, qui sont un impôt légal fixé à 2,5% par an qui est
calculé sur la base du patrimoine des ménages tel que l’épargne bancaire ou les placements.

La banque participative comporte deux types de comptes:

 Le compte-courant : C’est un compte de dépôts qui ne génèrent aucun intérêt ni


profit ni autre forme de rendement où les sommes d’argent sont déposées et qui
peuvent être restituées par chèque, cartes de crédit bancaire ou ordres de virement
comme dans une banque conventionnelle.

 Le compte d’investissement : C’est un compte d’épargne où la banque s’associe à


un projet avec le client où celui-ci apporte les fonds que la banque lui met à
disposition.2

2
file:///C:/Users/USER/Downloads/5651cf7fdfc78%20(3).pdf
La gestion des risques dans les banques Par BERNARD KEIZER.P 345.346.347.348

7
2. Comparaison entre banques conventionnelles et banques participative

a) Différences au niveau des principes de fonctionnement :

Sur l’intérêt : les Banques participatives, Interdisent de la notion de Riba elles ne peuvent
consentir de prêts engendrant des intérêts alors que les banques conventionnelles :
autorisent le Paiement d’intérêts débiteurs et créditeurs.

Sur le partage du risque : les Banques participatives, L’argent ne peut pas être considéré
comme une marchandise, l’intervention des banques se fait sur la base de prises de
participation dans des projets ou des transactions de vente et/ou de location contrairement
aux banques conventionnelles ou les Transactions traditionnelles sont prêts/emprunts.

Sur la productivité et la solvabilité : chez les banques participatives’ Accent est porté sur la
productivité, la viabilité des projets et non sur la solvabilité de l’emprunteur. Par contre ,chez
les banques conventionnelles, l’Importance est accordée à la solvabilité de l’emprunteur et à
l’échéance du remboursement de la somme prêtée et des intérêts.

Sur le risque moral : pour la banque participative’ Importance est accordée aux implications
morales des activités financées et prohibition de certains secteurs d’activités. Pour les
banques conventionnelles, Financement va vers tous types de projets dans tous les secteurs
d’activité licites.

b) Différences au niveau de gestion des opérations bancaires

Gestion du compte courant : lorsqu’il s’agit de la banque participative, Lorsque qu’un client
sollicite la banque pour l’acquisition d’un bien, le compte courant du client ne reçoit pas
d’argent. La banque verse l’argent au fournisseur pour l’achat du bien et le revend à terme
au client. Donc la rémunération de la banque est constituée de la marge alors que pour la
banque conventionnelle, il y a une production d’intérêts lorsque la banque octroie un prêt et
qu’elle le transfert sur le compte courant de son client.

8
Gestion du compte d’investissement ou « Profit Sharing Investment Account (PSIA) » : chez
les banques participatives, Lorsque qu’un client sollicite la banque islamique pour l’acquisition
d’un bien, le compte courant du client ne reçoit pas d’argent. La banque verse l’argent au
fournisseur pour l’achat du bien et le revend à terme au client. Donc la rémunération de la
banque est constituée de la marge sur la vente du bien. Les fonds déposés dans le compte
d’investissement sont gérés par la banque en contrepartie de frais de gestion qui peuvent
être, soit des profits, soit des pertes. Les dépositaires n’ont aucun droit de regard sur la
gestion de leurs comptes. La durée des dépôts varie entre 1 mois et 5 ans. Si le détendeur
du compte se retire avant la fin de l'échéance, il partage les pertes, mais pas les profits que
les fonds ont pu générer. Ni le capital ni le taux de rendement ne sont garantis. Cette option
n’existe pas chez les banques conventionnelles dans ce cas.

Gestion du compte d’épargne : Le compte d’épargne ne génère pas d’intérêt ches les
banques participatives. Le titulaire du compte peut percevoir des profits. Le capital est
garanti mais il est versé après prélèvement de la Zakat. Pour les banques conventionnelles,
Le compte d’épargne génère un intérêt dont le taux d’intérêt fixe est connu d’avance.

Gestion de la relation client-banquier : dans les banques participatives il y a une existence


d’une relation de partenariat entre les banques islamiques et ses clients. Par contre dans les
banques conventionnelles c’est une relation de créanciers/débiteurs entre la banque et ses
clients.

Rôle de la banque :, En plus du rôle d’intermédiaire financier, la banque participative a un


rôle d’intermédiaire commercial car l’ensemble des transactions financières sous-tend un
actif tangible. Par contre, la banque conventionnelle a un rôle exclusif d’intermédiaire
financier. La banque collecte des fonds et les utilise dans des opérations de prêts.

Marché interbancaire : Dans le système financier participatif actuel, il n’existe ni banque


centrale, ni marché interbancaire participatif. En cas d’excédent de liquidité à court terme,
les banques participatives ne peuvent ni recevoir ni payer d’intérêts. Pour l’instant, il n’existe
que peu d’instruments monétaires liquides dans ce secteur.En revanche, Dans le système
financier conventionnel, les banques centrales ont plusieurs fonctions : émission de billets,
régulation du marché monétaire, etc. Le marché interbancaire permet aux banques de placer
ou de refinancer respectivement leurs excédents ou leurs déficits de liquidités.

9
3. Contrôle de la banque participative Vs la banque conventionnelle

Il existe deux types de contrôles dans une banque participative

a) Les audits internes et externes des banques participatives


comparables aux banques conventionnelles.

Aussi bien dans les banques participatives que les banques conventionnelles, l’audit a pour
mission d’évaluer le contrôle interne, c’est-à-dire l’ensemble des dispositifs mis en place par
la direction de la banque, le Management et le personnel, afin de s’assurer que l’entreprise
respecte ses obligations légales et réglementaires, préserve ses actifs et ceux qui lui sont
confiés, fonctionne de manière efficace et sécurisée et produit des informations financières
et de gestion fiable.

L’Audit va donc évaluer si les risques encourus par la banque dans le cadre de ses diverses
activités et dans toutes les entités qui la composent, sont perçus et couverts de manière
adéquate. Un plan d’audit annuel est élaboré afin de déterminer, sur base d’une analyse de
risques, les domaines qu’il y a lieu d’auditer. Ces missions d’audit sont accomplies en
respectant les principes généraux suivants :

L’objectivité, l’indépendance, l’impartialité, l’accès aux informations, la confidentialité, la


compétence, la méthodologie.3

L’audit débute par la prise de connaissance du domaine à auditer et par les interviews des
personnes responsables des entités auditées ; l’auditeur détermine ensuite les risques liés à
l’activité auditée et rédige son programme de travail qui reprend ce qu’il va effectuer comme
test chez l’audité afin de vérifier sur le terrain si les risques sont maîtrisés ou non. Lorsque la
mission d’audit est terminée, un rapport est établi, les résultats en sont débattus
contradictoirement avec les personnes auditées. Lorsque l’Audit estime, sur base des tests
réalisés chez l’audité, que les risques ne sont pas maîtrisés, un certain nombre de

3
S. Anne,Auditeur interne d'une banque. http://metiers.siep.be/interviews/anne-auditeur-interne-une-
banque/#:~:text=L'audit%20a%20pour%20mission,ses%20actifs%20et%20ceux%20qui

10
recommandations sont formulées; les audités établissent alors un plan d’action afin
d’améliorer dans leur service la maîtrise des risques.

b) Les contrôles effectués par le comité de la Sharia dans les banques


participatives et non pas dans les banques conventionnelles

A la différence des banques conventionnelles, pour assurer la conformité des activités


respectant les principes shariatiques, et afin de superviser la validité des produits et des
transactions financières ; la banque participative est dotée d’un comité de Sharia de 3 à 7
membres qui ont une expertise dans le domaine bancaire, financier et de la jurisprudence
des transactions mais également dans le domaine religieux. L’expertise que détiennent ces
membres appelés les Scholarsou Sharia Auditors est donc très complexe et la plupart sont
issus de pays du Golf, de Turquie ou du Pakistan.

Ce comité rend annuellement un rapport auprès de l’AAOIFI sur la conformité des principes
shariatiques des contrats et de la documentation utilisées, et signaler si ces règles ont été
enfreintes.

II. Licences accordés aux banques participatives

Dans un souci de cohérence, le législateur a fait le choix judicieux d’intégrer le cadre


juridique de la banque participative au sein de la nouvelle loi bancaire103-12. En effet, le
titre III de celle-ci est entièrement consacré aux banques participatives. Selon la nouvelle loi,
les banques participatives sont agréées selon les mêmes conditions et exigences
réglementaires applicables aux banques conventionnelles et sont tenues en outre d’adhérer à
une association professionnelle. …Quant à la structure juridique choisie par les opérateurs
économiques pour l’exercice de cette nouvelle activité, diverses options s’offrent à eux. Pour
les banques marocaines filiales de groupe bancaire étranger, le choix est de proposer les
produits participatifs via un guichet affecté: le Guichet islamique, « the Islamic Window » 4.
En revanche, pour les nouveaux entrants sur le marché bancaire marocain, notamment les
4
selon Circulaire de Bank Al-Maghrib n°3/W/17 relative aux fenêtres participatives des banques
conventionnelles du 27 janvier 2017 fixant les conditions et les modalités d’exercice par les banques des
activités et opérations de banque participative a été publiée au Bulletin officiel n°6548 du 2 mars 2017 après
avoir été avalisée par le Conseil supérieur des Oulémas (CSO), Cette circulaire fixe le cadre réglementaire pour
la création et l’exploitation d’une fenêtre participative (Islamic window) par les banques conventionnelles au
Maroc.

11
banques des pays du Golfe spécialisées en finance islamique, la création d’une filiale dédiée
a été retenue ; c’est également la création de filiale commune dédiée à la banque
participative qui a été choisie comme structure de partenariat entre les banques locales et
les nouveaux entrants spécialisés en finance islamique.’.

Bank Al-Maghrib, la Banque Centrale marocaine, a publié le 2 janvier 2017 un communiqué


du Comité des Établissements de Crédit relatif à l’agrément pour l’exercice de l’activité
bancaire participative5. Toutes les banques marocaines candidates ont obtenu leur agrément,
presque toutes ayant choisi de se lancer en partenariat avec un leader international de la
finance islamique

II. DEUXIEME PARTIE : PROPOSER D’AUTRES MOYENS DE


FINANCEMENT
La finance islamique, à l'instar de la finance conventionnelle, présente toute une gamme de
contrats financiers6., les produits financiers islamiques sont regroupés en deux catégories :
les financements participatifs et les financements par dette. On distingue, pour les
financements participatifs, le Moudaraba (ou commendite simple), le Moucharaka
(participation de plusieurs parties) et le Diminishing-Moucharaka (ou diminutif-moucharaka).
Les financements par dette regroupent des produits commerciaux qui ont tous des
équivalents conventionnels. Il s'agit principalement de la Mourabaha (ou prêt à crédit), l'Ijara
(ou leasing), l'Ijara Wa Iktina (ou location-vente), l'Istisna (arrangement entre deux parties)
et le Salam (vente avec livraison différée).7

La gamme des instruments financiers islamiques se présente sous trois formes : les
instruments de dette (Mourabaha, Istisna, Qard al-Hassan ou prêt gracieux), les instruments
de quasi-dette (Ijara ou contrat de crédit-bail), les instruments de partage des bénéfices et
des pertes (Moucharaka et Moudaraba).8

5
Circulaire du Wali de Bank Al-Maghrib n°2/W/17 du 27 janvier 2017 relative aux conditions et modalités de
réception des dépôts d’investissement de la part des banques participatives et des établissements de crédit et
assimilés.
6
Conformément aux dispositions des articles 34 et 60 de la loi n° 103-12 relative aux établissements de crédit
et organismes assimilés.
7
KARICH (2002)
8
M. KORCHI (2005)

12
I. Les instruments de financements

Ces produits sont conçus pour éviter l’apparition de toute forme quelconque de l’intérêt
prohibé. Et désormais, il est déclaré que dans ces instruments l’usure disparaît pour faire
place à la marge commerciale.

1. La Mourabaha

La Mourabaha est un contrat de vente au prix de revient majoré d’une marge bénéficiaire
connue et convenue entre l’acheteur et le vendeur.9

La Mourabaha peut revêtir deux aspects :

 Transaction directe entre un acheteur et un vendeur qui expose à la vente sa


marchandise sans préalable ordre ou promesse d’achat du premier.
 Transaction tripartite entre un acheteur final (ou donneur d’ordre d’achat), un
premier vendeur (le fournisseur) et un vendeur intermédiaire (exécutant de
l’ordre d’achat).
Cette dernière formule a été retenue dans les pratiques bancaires islamiques. La banque
intervient en qualité de premier acheteur vis-à-vis du fournisseur et de revendeur à l’égard
de l’acheteur donneur d’ordre (le client). La banque achète la marchandise au comptant ou à
crédit et la revend au comptant ou à crédit à son client moyennant une marge bénéficiaire
convenue entre les deux parties.10

Il est à noter quel que soit le degré de désengagement de la banque vis-à-vis de l’opération
commerciale proprement dite, il demeure toujours un minimum de risque encouru par la
banque lors de sa possession de la marchandise pendant un certain laps de temps.

9
Selon L’article 58 de la loi 130-12 relative aux établissements de
crédit et organismes assimilés
10
https://www.entreprendre.ma/Produits-de-la-banque-islamique_a359.html#:~:text=La%20Mourabaha
%20est%20un%20contrat,bi%20ribhin%20ma'loum).&text=La%20Banque%20intervient%20en%20qualit
%C3%A9,'ordre%20(le%20client).

13
L’innovation du système de financement islamique relativement à la Mourabaha fut d’en faire
une technique de finance indirecte et ce, en apportant certains ajustements aux ventes à
crédit classiques. Ces ajustements sont dictés par la volonté de ne pas trop s’écarter de la
nature classique des banques en tant qu’intermédiaires financiers manipulant des documents
plutôt que des marchandises.11

2. La Moucharaka :

La Moucharaka est une association entre deux parties (ou plus) dans le capital d’une
entreprise, projet ou opération moyennant une répartition des résultats (pertes ou profits)
dans des proportions convenues. Elle est basée sur la moralité du client, la relation de
confiance et la rentabilité du projet ou de l’opération ainsi que sur la répartition des risques
entre les associés. Par ailleurs, la Moucharaka, telle que pratiquée par les banques
islamiques nouvelles, se présente le plus souvent sous forme d’une contribution au
financement de projets ou d’opérations ponctuelles proposées par la clientèle.

Comme dans la Mourabaha, ce financement peut se faire avec ou sans décaissement. Mais
elle peut aussi revêtir des formes plus élaborées. Dans tous les cas, cette contribution se
réalise suivant deux formules :

 La Moucharaka permanente : La banque participe au financement du projet de


façon durable et perçoit régulièrement sa part des bénéfices en sa qualité d’associé
copropriétaire. Il s’agit en l’occurrence pour la banque d’un emploi à long ou moyen
terme de ces ressources stables (fonds propres, dépôts participatifs...). L’apport de la
banque peut revêtir la forme d’une prise de participation dans des sociétés déjà
existantes, d’un concours à l’augmentation de leur capital social ou la contribution
dans la formation du capital de sociétés nouvelles (achat ou souscription d’actions ou
de parts sociales). Ce type de Moucharaka correspond dans les pratiques bancaires
classiques aux placements stables que les banques effectuent soit pour aider à la
formation d’entreprises ou tout simplement pour s’assurer le contrôle d’entreprises
existantes.
11
la circulaire de Bank alMaghrib n° 1/w/17, impose enfin un formalisme strict pour la
«Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat». La promesse unilatérale d’achat faite
par le client, le contrat d’achat du bien par l’établissement et le contrat Mourabaha
doivent donner lieu à trois actes distincts, et il est interdit que le contrat d’achat du bien
par l’établissement soit conditionné par la conclusion du contrat de Mourabaha. Le
nouveau cadre interdit la pratique consistant à fusionner tous les actes de l’opération
qui avait cours dans la précédente génération de solutions islamiques (produits
alternatifs) alors que cela viole les règles de la Charia

14
 La Moucharaka dégressive : La banque participe au financement d’un projet ou
d’une opération avec l’intention de se retirer progressivement du projet ou de
l’opération après son désintéressement total par le promoteur. Ce dernier versera, à
intervalle régulier à la banque, la partie de bénéfices lui revenant comme il peut
réserver une partie ou la totalité de sa propre part pour rembourser l’apport en
capital de la banque. Après la récupération de la totalité de son capital et des
bénéfices qui échoient, la banque se retire du projet ou de l’opération.
3. La Moudaraba :

Il s’agit d’une forme d’association entre le capital financier d’une part et le travail de l’autre.

La gestion de l’affaire est totalement entre les mains du travailleur « Moudarib » alors que
les actifs acquis grâce au capital avancé demeurent la propriété du capitaliste « Rab el Mal ».
Les profits nets sont partagés entre les deux parties suivant des proportions agréées
d’avance alors que la perte sur le capital est à la charge du seul « capitaliste ».

Soit que les déposants confient à la banque leurs fonds (comptes de dépôts à terme) afin
que cette dernière les investisse dans des opérations et des projets viables et suffisamment
rentables. Dans ce cas, la banque joue le rôle de « Moudarib » et affiche son accord pour le
principe de partager les profits avec les détenteurs des comptes d’investissement y afférents
et de leur faire supporter les éventuelles pertes sauf lorsque de telles pertes font suite à des
négligences de la part de la banque ; le cas échéant, c’est cette dernière qui supporterait les
pertes.

Soit que la banque devienne bailleur de fonds et finance ses clients, avec les dépôts
collectés. Il est à remarquer alors, que la collecte de dépôts se fait dans les banques
islamiques exclusivement dans le cadre de Moudaraba. Le financement accordé aux clients
peut être réalisé sous forme Moudaraba mais aussi sous d’autres formes telles que la
Moucharaka, Ijara, Mourabaha.12

4. L’Ijara :

C’est un contrat de location de biens, assorti d’une promesse de vente au profit du locataire.

Il s’agit d’une technique de financement qui fait intervenir trois acteurs principaux : le
fournisseur (fabricant ou vendeur) du bien, le bailleur (en l’occurrence la banque qui achète
le bien pour le louer à son client) et le locataire qui loue le bien en se réservant l’option de
12
https://iqra-finance.com/moucharaka

15
l’acquérir définitivement au terme du contrat de location. Dans ce genre de financement, les
banques islamiques ont vu une technique qui s’accommode avec leur orientation aussi bien
dans l’effort de concourir au développement du monde musulman que dans un strict respect
de la Sharia puisque cette opération est considérée comme étant licite et conforme aux
préceptes du droit musulman.

De la définition précédente, il découle que le droit de propriété du bien revient à la banque


durant toute la période du contrat, tandis que le droit de jouissance revient au locataire 13. ce
type de contrat comporte trois éléments majeurs : la forme, qui inclut une offre et un
consentement, les parties au contrat et l’objet du contrat, qui inclut le montant du loyer et le
service ou le bien transféré.

Les conditions de licéité sont :

 L’objet de la location doit être licite, connu et accepté par les deux parties,
 La location doit porter sur des biens durables, c’est à dire non destructibles du fait de
la jouissance ou de l’utilisation,
 Le bien loué de même que les accessoires nécessaires à son usage, doivent être
remis à l’utilisateur en état de servir à l’utilisation à laquelle ledit bien est destiné,
 La durée de location, le délai de paiement, le montant du loyer et la périodicité
doivent être déterminés et connus à la conclusion du contrat,
 Le loyer peut être payé d’avance, à terme ou par tranches selon la convention des
parties,
 Les deux parties peuvent convenir d’un commun accord d’une révision du loyer, de la
durée de location et de toutes autres clauses du contrat,
 La destruction ou la dégradation du bien loué d’un fait indépendant de la volonté de
l’utilisateur n’engage la responsabilité de ce dernier que s’il est établi et qu’il n’a pas
pris les mesures nécessaires pour la conservation du bien avec le soin d’un bon père
de famille,
 Sauf convention contraire, il incombe à la banque d’effectuer tous travaux d’entretien
et de réparation nécessaires au maintien du bien loué dans un état de servir à l’usage
auquel il est destiné. De même, elle supporte toutes les charges locatives antérieures
au contrat de location,

13
selon les jurisconsultes musulmans.

16
 L’utilisateur assure quant à lui l’entretien d’usage du bien loué, de même que
l’ensemble des charges locatives nées à compter de la date de location.
5. L’Istisna :

L’Istisna est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (Moustasni’i) demande à une
autre (Sani’i) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération
payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme. Il s’agit d’une variante qui s’apparente
au contrat Salam à la différence que l’objet de la transaction porte sur la livraison, non pas
de marchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant subi un processus de
transformation. La formule de l’Istisna, mise en pratique par une banque Islamique peut
revêtir l’aspect d’une opération triangulaire faisant intervenir aux côtés de la Banque, le
Maître de l’ouvrage et l’Entrepreneur dans le cadre d’un double Istisna. 14

II. Les autres modes de financements

1. Les Sukuks

En réalité, il ne s’agit pas d’un produit financier proprement dit mais plutôt d’un titre
financier, issu de montages juridiques établis sur l’un des contrats suivants : (l’Ijara, la
Mourabaha, la Moucharaka, l’Istisna, la Moudaraba, ou le Salam). Les Sukuks sont donc, des
obligations islamiques adossées à un actif tangible ou à un investissement dans une firme.
Les rendements de l’actif ou de l’entreprise vont permettre de rémunérer l’investisseur. La
rémunération perçue par leur porteur est fonction de la performance économique de l’actif
sous-jacent et non du seul écoulement du temps.

Généralement, les Sukuks sont émis par un fond commun de créance (SPV : Special Purpose
Vehcule) créé dans une juridiction fiscalement attractive. L’originateur cède les actifs sous-
jacents au fond commun, qui sont mis en trust au bénéfice des porteurs de Sukuks. Les
biens sont financés grâce aux produits de l’émission de Sukuks.

L’originateur s’engage généralement à reprendre les actifs cédés au fond commun à


l’échéance ou en cas de défaillance, à un prix convenu. Par ailleurs, l’échéance du titre est
fixée d’avance. Donc, ces obligations sont émises pour le compte, d’Etats, d’entreprises et
des banques par le biais de Fonds communs de créance et ce dernier effectue une titrisation
du sous-jacent.

14
Article 58 de la loi n°103-12 relative aux établissements de
crédit et organismes assimilés

17
Etant donné que ce type de transactions fait appel à de nombreuses parties prenantes, les
risques de crédit sont multiples. Ces produits n’excluent pas un défaut de l’émetteur, de la
banque qui officie la transaction, de l’entrepreneur lorsque le sous-jacent est basé sur le
partage des pertes et des profits, ou encore du locataire lors de transactions Ijara (leasing).

2. Takaful et Re-Takaful :

a) Définition et spécificités

Il s’agit tout simplement, du système d’assurance islamique. A travers ce système, des


participants contribuent à une coopération mutuelle par le biais de donations qui servent à
dédommager les pertes subies par d’autres participants. Le rôle de la compagnie Takaful est
limité aux seules tâches de gérer les opérations d’assurance et d’investir les contributions
collectées dans des produits financiers islamiques.

Concernant le Re-Takaful, il est considéré selon la définition donnée par l’AAOIFI, comme
étant un arrangement contractuel à l’issu duquel le réassureur assume, selon le cas, tout ou
partie des risques que l’assureur premier vient assurer. En retour, ce dernier lui paie une
contribution spécifique et d’un montant bien déterminé. Les droits de l’assuré sont conservés
intactes, indépendamment de l’existence ou non de ce type d’arrangement.

Conformément aux clauses contractuelles inscrites dans les polices d’assurance, l’assureur
demeure responsable à l’égard de l’assuré des paiements revendiqués. Les conditions de
cette coopération dans laquelle tous les membres s’acquittent d’une somme d’argent pour
indemniser celui qui subit un dommage, se présentent comme suit :

 Les contributions doivent être sous forme de donations,


 L’esprit de coopération doit être présent pour permettre de partager les
risques,
 Le bénéfice ou surplus dégagé au titre des opérations doit être distribué aux
assurés,
 Les opérations d’investissement effectuées par l’opérateur (assureur) doivent
être dépourvues de toutes formes d’intérêt prohibé,
 Un organe de supervision religieuse doit être mis en place (Sharia Board).
Dans tous les cas de figure, le système d’assurance islamique repose sur trois formes
relationnelles à l’égard des assurés, à savoir :

18
 Moudaraba où l’assureur joue le rôle de Moudarib et les assurés sont
considérés comme étant les « capitalistes »,
 Wakala où en contrepartie de la gestion de leurs fonds, les assurés
rémunèrent leur assureur par des honoraires,
 Moudaraba / Wakala où l’assureur reçoit des honoraires en contrepartie de ses
activités d’assurance et participe en même temps en tant que Moudarib aux
profits générés par les activités d’investissement dans les produits financiers
islamiques.
Dans la mesure où le système d’assurance conventionnelle permet à l’assureur de devenir
propriétaire des primes acquises et de s’accaparer tous les profits après avoir honoré ses
engagements, le Takaful islamique en diffère par le fait que les contributions versées restent
dans le fonds des participants lesquels partagent tout surplus dégagé.

b) Assurance Takaful au Maroc

Au Maroc, Juin 2016, le parlement a adopté le projet de loi N° 59.13 modifiant et complétant
Le projet de loi N° 17.99 présenté par le gouvernement en 2015, qui comprend notamment
les dispositions réglementaires relatives à l’assurance Takaful.Ce projet de loi stipule que
l’agrément pour les opérations d’assurances Takaful ne pourra être accordé à une entreprise
agréée pour d’autres opérations d’assurances, ce qui exclut la possibilité de créer des
guichets Takaful au sein d’assurances conventionnelles. Les compagnies existantes désirant
aborder le marché Takaful devront créer des entités juridiques distinctes.

La loi 17.99 relative au code des assurances et introduisant le Takaful est entrée en vigueur
suite à sa publication au Bulletin officiel (BO) en 2019 15.C’est un premier pas vers la mise en
œuvre effective de l’assurance Takaful, il va falloir encore patienter pour la mise en œuvre
pleine et complète du dispositif. Cela s’explique par le fait que le décret d’application devant
accompagner l’application de la loi ne soit pas encore prêt. la publication de ce décret par la
commission de la finance participative du Conseil supérieur des Oulémas pourrait prendre
plusieurs semaines, voire des mois, alors que les opérateurs et même les clients visés par ce
type d’assurance sont à bout de patience.

15
La loi N° 59.13 modifiant et complétant la loi N° 17.99 portant Code des Assurances a été publiée au Bulletin
Officiel N° 6501 du 19 septembre 2016 (17 Dhou Al Hijja 1437). Le texte avait été adopté par la Chambre des
Représentants le 7 juin 2016 et par la Chambre des Conseillers le 2 août 2016..Le texte comprend notamment
les dispositions réglementaires relatives à l’assurance Takaful (assurance conforme à la charia).

19
Le cadre réglementaire du Takaful est toujours en phase de construction. Le conseil de
gouvernement réuni ce jeudi 30 avril 2020, a approuvé le projet de décret 2.20.323 relatif à
l’application des articles: 10-5, 36-1, 248, 248-1 de la loi 17.99 portant code des assurances.
L’administration peut, sur proposition de l’Autorité et après avis conforme du Conseil
supérieur des Ouléma, fixer les modes de rémunération de l’entreprise d’assurances et de
réassurance au titre de la gestion du compte d’assurance Takaful ainsi que les critères de
détermination de cette rémunération. De même que la tutelle fixe les modalités de
répartition des excédents techniques et financiers des comptes d’assurance Takaful entre les
participants dans les opérations d’assurances Takaful.

Le ministère sur proposition de l’ACAPS, détermine les conditions générales-type des contrats
et/ou l’usage de clauses-type de contrats relatives aux opérations visées aux articles 159 et
160 du code des assurances.

Il s’agit notamment des clauses dont l’insertion est interdite ou obligatoire ; ainsi que de la
fixation des franchises et des plafonds des montants de la garantie contre les conséquences
d’évènements catastrophiques prévue à l’article 64-1 du code des assurance, en fonction,
notamment, de la nature des dommages et des biens assurés.

L’Autorité peut également par circulaire fixer les règles de calcul actuariel applicables aux
contrats d’assurance sur la vie ou de capitalisation et fixer les critères de détermination des
primes pures des opérations d’assurances autres que l’assurance vie ou la capitalisation.16

Elle arrête également les conditions dans lesquelles devront être établis et utilisés les polices
et prospectus destinés au public et les règles que doivent respecter les opérations
d’acceptation et de cession en réassurance.

C’est également au ministère des Finances de fixer les modalités de versement des montants
dus au titre de contrats d’investissement Takaful non réclamés à la Caisse de Développement
et de Gestion ainsi que les modalités de les récupérer.

Rappelons qu’après l’adoption le 09 juillet 2019 par la deuxième chambre des conseillers du
projet de loi Takaful 87-18 modifiant et complétant la loi N° 17.99 relative au code des
assurances et introduisant l’assurance Takaful, le dahir y afférent est publié au bulletin
officiel du 22 août 2019.

16
https://www.ecoactu.ma/takaful-decret-2-20-323/

20
La loi n° 87-18 modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des assurances a été
publiée dans le Bulletin Officiel du jeudi 12 mars, apportant quelques nouveautés par rapport
à la version publiée en août dernier.

Autant de textes qui viennent compléter le cadre réglementaire du Takaful pour enfin
compléter l’écosystème de la finance participative qui a fonctionné pendant bientôt trois ans
en l’absence de ce type d’assurance. Les professionnels formulent le vœu de voir cet
écosystème enfin sur pied et opérationnel en 2020.

21
Conclusion
Le développement des banques islamiques dites « participatives » au Maroc, permettra
d’augmenter le taux de bancarisation, d’attirer et d’accompagner l’investissement au Maroc
et de participer au développement du marché financier marocain. Le développement
de la finance islamique d’une manière générale présente un moyen additionnel pour le
financement économique surtout en période de crises. Cependant, et comme tout
secteur naissant, ce secteur devrait relever plusieurs défis afin de pouvoir prendre sa
place dans l’économie nationale.
Il faut mettre en place un cadre juridique, fiscale et réglementaire approprié, un Chariaa
Bord et surtout la formation des ressources humaines qualifiées. Saadallah (2013)
conclut que la finance islamique offre de multiples avantages qui stimulent ensemble un
développement stable et que le fort potentiel de développement que renferme le modèle de
la finance islamique mérite d’être pleinement mobilisé

finance islamique mérite d’être


pleinement mobilisé.
Pour conclure on peut dire que Les instruments basés sur un échange (vente et crédit-bail)
Débouchent sur des rendements prédéterminés pour les banques islamiques, lesquelles ne
sont pas exposées au risque commercial auquel est exposé le client. En revanche, ces
banques sont exposées à ce risque via les instruments basés sur un partenariat (Moucharaka
et Moudaraba). Par conséquent, dans la pratique, les banques islamiques préfèrent financer
leurs clients par le biais des contrats de vente et de crédit-bail. Elles peuvent ainsi limiter les
risques encourus au risque de défaut de paiement du client. Les instruments basés sur le
partenariat sont généralement réservés aux clients qui ont fait leurs preuves au plan
professionnel et dont la capacité de remboursement est avéré.

Toutefois, il y a lieu de se demander sur le fonctionnement du système économique


dans le cadre de la cohabitation des deux systèmes bancaires « conventionnel
» et « participatif » dans une économie à population musulmane. Les banques
islamiques sont soumise à la fois à des règles de gouvernance du droit

22
islamique, du droit international (normes comptables et prudentielles) et des règles
de la gouvernance partenariale.

Bibliographie
Ouvrages spéciaux :
 Azouzi D. et Letaief A., (2013), « Les Banques Islamiques du Maghreb Souffrent-elles
d’un Retard d’Efficience ? Une Analyse par les Ratios et la Window Analysis »,
Etudes en Economie Islamique, Vol. 7, No. 1, pp. 1-30.
 Ben Daoud K., (2013), « L’intermédiation financière participative des banques
islamiques », Etudes en Economie Islamique, Vol. 6, Nos. 1&2, pp. 29-56.
 Boulahrir L., (2014), « peut-on réussir l’implantation d’une banque islamique au
Maroc ? », Défis et enjeux contemporains, pp.1-14

Ouvrages Originaux
 Martens, A., (2001), « La finance islamique : fondements, théorie et réalité », Centre
de Recherche et Développement Economique, septembre, pp. 1-30.
 Rozzani N. et Abdul Rahman R., (2013), « determinants of Bank Efficiency:
Conventional versus Islamic», International Journal of Business and
Management, Vol. 8, No. 14, pp, 98-109

Webographie
 http://www.un.org/News/fr press/docs/2009/AG10815.doc.htm,

 http://www.darassafaa.com

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