Vous êtes sur la page 1sur 40

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE BEJAIA

FACULTE DE TECHNOLOGIE

DEPARTEMENT DE GENIE-CIVIL

CALCUL DES SECTIONS EN BETON ARME


Selon le BAEL91 et CBA93

Cours de Béton 1

3ème Année Licence de Génie-Civil

Enseignant

TAHAKOURT Abdelkader

2019/2020
SOMMAIRE

Chapitre I : Généralités sur le béton armé


Chapitre II : Compression simple
Chapitre III : Traction simple
Chapitre IV : Adhérence et Ancrage

2
CHAPITRE I : Généralités sur le béton armé

I. Introduction et historique
I.1 Introduction
La technique du béton armé fait appel aux lois fondamentales de comportement de la
matière, ce qui lui donne un aspect scientifique et mathématique, c à d : le comportement
de l’ouvrage calculé doit être fidèlement conforme aux résultats de calcul.
Ainsi, pour établir un projet, il faut :
• Prendre connaissance du programme des actions à prendre en considération
(charges diverses à supporter),
• Prendre connaissance de la nature et de la résistance du sol sur lequel doit être
édifiée la construction ;
• Imaginer une structure qui pourra conduire les actions prévues jusqu’au sol de
fondation ou elles trouveront leurs réactions d’équilibre.

Cependant, ces calculs ne permettent qu’une approche du comportement réel et probable


de la structure. Cette approximation est couverte par des coefficients de sécurité
réglementaires.

Les formules de calcul et les différents coefficients de sécurité sont souvent déduits de
l’expérience après plusieurs essais.

I.2 Historique

• En 1848, Joseph Louis Lambot imagina d’associer un réseau de barres d’acier avec du
béton de ciment. Ainsi naissait un nouveau matériau mais sans suite. Il réalisa une
barque avec ce matériau qu’il exposa à l’exposition universelle de Paris en 1855.
• Quelques années plus tard, Joseph Monier, un jardinier de Versailles utilisa un
procédé similaire pour fabriquer des pots pour fleurs et arbustes. Il fit breveter son
invention en 1868 en Allemagne (brevet exploité par l’entreprise MONIER BETON
BRAU).
• En 1891, Edmont Coignet fut le premier à utiliser dans la construction d’un immeuble
à Biaritz, des poutres préfabriquées en béton armé.
• En 1897, Charles Rabut professait le premier cours de béton armé à l’ENPC de Paris.
• En 1906 parait la première règle de béton armé s’appuyant sur une méthode dite aux
contraintes admissibles. Ces règles on été remplacées ensuite par les règles BA45,
puis BA60, CCBA68, BAEL80, BAEL83, BAEL91 et BAEL modifiées en 1999.
Actuellement en Europe on utilise les règles EUROCODES.

II. Principe du béton armé

Dans la plupart des structures, certaines zones sont soumises à des contraintes de traction et
d’autres à des contraintes de compression. Le béton résiste fort bien à la compression mais

3
pas à la traction. L’acier par contre résiste bien à la traction. D’où l’idée de placer des
armatures (barres d’acier) dans les zones tendues du béton.

Exemple :

Poutre en béton non armé Poutre en béton armé. L’armature


empêche l’ouverture des fissures

III. Règles de calcul en Béton armé : Règles BAEL 91

Jusqu’en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes admissibles.
Celles-ci sont définies à base de contraintes de rupture ou de limites élastiques des
matériaux et ensuite en les multipliant par des coefficients de sécurité. Pour le béton, il a été
fixé à 28% de la résistance à la rupture à 90 jours et l’acier à 60% de la limité d’élasticité.

On vérifie que : 𝜎𝑏 ≤ ̅̅̅


𝜎𝑏 et 𝜎𝑠 ≤ 𝜎̅𝑠

Ensuite, la notion de sécurité a évolué et l’on cherche à prendre en compte tous les facteurs
d’insécurité séparément comme par exemple :

• La résistance intrinsèque des matériaux,


• La valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables
• Les approximations de calcul des sollicitations (efforts normaux et tranchants,
moments de flexion….),
• Les défauts géométriques et leur localisation
• La fissuration

C’est le principe des règles BAEL (Béton Armé aux Etats Limites).

Remarque sur la sécurité

Le règlement BAEL a pour point de départ une conception semi-probabiliste de la sécurité :

4
-probabiliste pour une structure, car la sécurité n’est pas considérée comme absolue, il est
admis un risque calculé de ruine ou de mauvais comportement de la structure.

-semi-probabiliste, car pour certains paramètres qui entrent en compte dans la vérification
d’une structure, on ne peut pas disposer de données statistiques.

Les coefficients de sécurité (notés γ) découlent de cette conception de la sécurité et portent


à la fois sur les matériaux (en minorant leurs résistances) et sur les actions. A l’ELU ces
actions seront majorées par des coefficients de sécurité puisque l’on veut vérifier la
résistance de la structure en cas de dépassement des charges appliquées. A l’ELS, par contre,
les actions seront utilisées sans coefficient de sécurité puisqu’il s’agit d’étudier le
comportement de la structure dans les conditions d’utilisation telles qu’elles sont prévues
dans les cahiers de charges.

III.1 Définition

-Etat limite : c’est un état dans lequel une condition de sécurité d’une construction ou de
l’un de ses éléments est strictement satisfaite. Au-delà de cet état, une structure cesse de
remplir les fonctions pour lesquelles elle a été conçue.

Ainsi, un ouvrage doit être conçu et calculé de manière à présenter durant toute sa durée
d’exploitation à la fois :

- une sécurité appropriée vis-à-vis de sa ruine

- un bon comportement vis-à-vis de l’usage auquel il est destiné.

Pour satisfaire ces deux types d’exigence, les règles BAEL fixent un certain nombre de
conditions. Lorsqu’une de ces conditions est strictement satisfaite et cesserait de l’être en
cas de modification défavorable d’une action, l’état limite réputé est atteint. On distingue
deux types d’exigences citées ci-dessus :

*Etat limite ultime (ELU) ou de résistance

Il correspond à la valeur maximale de la capacité portante de l’ouvrage

Son dépassement ⟹ la ruine de l’ouvrage

Il existe 3 limites dans cet état :

-équilibre statique

-résistance de l’un des matériaux (limite de rupture d’une ou plusieurs sections)

-stabilité de forme (limite de flambement).

*Etat limite de service (ELS) ou d’utilisation

C’est la condition que doit satisfaire l’ouvrage pour que son usage (exploitation) normal (e)
et sa durabilité soient assurés.

5
Son dépassement ⟹ un désordre de fonctionnement de l’ouvrage

Il existe aussi 3 limites dans cet état :

-déformation des éléments d’une construction

-ouverture de fissures

-valeur de la compression du béton.

III.2 Principe d’application des règles BAEL

Les applications des règles BAEL font intervenir :

- les valeurs représentatives des actions (valeurs maximales en général)

- les combinaisons d’actions (spécifiques aux états limites considérés)

- les résistances caractéristiques de l’acier fe et du béton fc28

fe = limite d’élasticité de l’acier garantie par le fabricant

fc28 = résistance à la rupture par compression du béton à l’âge de 28 jours

- les coefficients de sécurité γs de l’acier et γb du béton

⟹ Résistances de calcul = fe/γs pour l’acier et fc28/γb pour le béton.

Le principe consiste à vérifier (pour une section donnée) l’inégalité suivante :

𝑓𝑒 𝑓𝑐28
𝑆(∑ 𝛾𝑄 𝐴) ≤ 𝑆̅( , )
𝛾𝑠 𝛾𝑏

A = Action quelconque

𝑆 ( ) = sollicitations agissantes de calcul

𝑆̅( ) = sollicitations résistantes de calcul

IV. Caractéristiques mécaniques du béton armé

IV.1 Les aciers

Rappelons que l’acier équilibre les efforts de traction et éventuellement les efforts de
compression quand le béton seul ne suffit pas.

Le matériau acier est un alliage composé de fer et de carbone (en faible pourcentage de
carbone).

IV.1.1 Type d’acier utilisé dans la construction

6
Les aciers utilisés dans la construction sont composés de deux types selon leur nuance. Les
aciers de nuance douce (0,15 à 0,25% de carbone), et les aciers de nuance mi-dure et dure
(0,25 à 0,40% de carbone). La masse volumique de l’acier est environs 7850 kg/m3.

On utilise ainsi en béton armé des aciers ronds lisses RL, les aciers de haute adhérence HA et
les treillis soudés TSL (lisses) et TSH (à haute adhérence).

• Aciers Ronds Lisses : symbole RL ou φ


Ce sont des aciers doux de surface lisse et laminé à chaud, ne présentant aucune
aspérité. Les nuances utilisées sont les FeE215 et les FeE235

• Aciers de haute adhérence : symbole HA


Ces armatures sont obtenues par laminage à chaud d’un acier naturellement dur.
Elles ont des surfaces marquées par des crénelures de formes diverses selon le
fabricant de façon à assurer une meilleure adhérence entre l’acier et le béton. Les
nuances utilisées sont les FeE400 et les FeE500.

• Les treillis soudés : symbole TS


Ces armatures sont commercialisées en rouleaux ou en panneaux normalisés. La
largeur est en général 2,40 m et la longueur est de 4,80 m ou 6 m pour les panneaux
et de 25 m ou 50 m pour les rouleaux. Ces treillis sont constitués de fils croisés
perpendiculairement et soudés électriquement.
On a deux types de treillis, les treillis soudés à fils tréfilés lisses TSL et les treillis
soudés à fils à haute adhérence TSHA.

Types d’aciers utilisés dans la construction

Types d’aciers Désignation Limite d’élasticité Résistance à la Diamètre courant


fe en MPa rupture fr en en mm
MPa
Acier Ronds lisses : FeE215 215 ≥ 330 6 ; 8 ; 10 ; 12
RL FeE235 235 ≥ 410
Aciers de haute FeE400 400 ≥ 480 6, 8 ; 10 ; 12 ; 14 ;
adhérence : HA FeE400 500 ≥ 550 16 ; 20 ; 25 ; 32 ; 40

Treillis soudés 500 ≥ 550 3,5 à 9 mm avec un


lisses : TSL pas de 0,5 mm

Treillis soudés de 500 ≥ 550 3,5 à 12 mm avec


haute adhérence : un pas de 0,5 mm
TSHA

IV.1.2 Diagramme contrainte-déformation

7
σ

fr

Palier de ductilité
Rupture

fe Zone plastique

Zone élastique

ε
0,2‰ 1‰ 10‰

Diagramme expérimental de l’acier

IV.1.3 Diagramme de calcul aux états limites

A) à l’ELU
σ

𝑓𝑒
𝛾𝑠

𝑓𝑒
-10‰ −
𝛾𝑠 𝐸𝑠 εs
𝑓𝑒 10‰
𝜀𝑙 =
𝛾𝑠 𝐸𝑠

𝑓𝑒

𝛾𝑠

Es = module d’élasticité de l’acier. Es = 200 000 MPa quelque soit l’acier utilisé

εl = déformation limite de l’acier qui correspond à la limite d’élasticité f e

γs = coefficient de sécurité de l’acier

8
γs = 1,15 pour les situations durables ou transitoires

γs = 1 pour les situations accidentelles

b) à l’ELS

*cas où la situation est peu nuisible (peu préjudiciable)

Cas d’ouvrages situés en milieu peu agressif. Eléments situés dans des locaux clos (fermés) et
couverts et non soumis à la condensation. Dans ce cas aucune vérification particulière n’est
demandée sur les aciers.

*cas où la situation est nuisible (préjudiciable)

Cas des éléments exposés aux intempéries, à la condensation, ou peuvent être


alternativement noyés ou immergé en eau douce

Dans ce cas on vérifie que :

2
𝜎𝑠 ≤ ̅𝜎𝑠 = min [ 𝑓𝑒 ; 110√𝜂 𝑓𝑡𝑗 ]
3

𝜂 = coefficient de fissuration qui dépend de l’adhérence acier-béton

𝜂 = 1 pour les aciers RL et les TSL

𝜂 = 1,6 pour les aciers HA et les TSHA de φ ≥ 6 mm

𝜂 = 1,3 pour les TSHA de φ < 6 mm

𝑓𝑡𝑗 = résistance à la traction du béton à l’âge de jours (en général, on prend la résistance à j =
28 jours : 𝑓𝑡28 )

*cas où la situation est très nuisible (très préjudiciable)

Cas des éléments exposés à un milieu très agressif comme l’eau de mer, atmosphère marine
telle que les embruns et brouillards salins, eau pure, gaz ou sols corrosifs, ou bien doivent
assurer une étanchéité. Dans ce cas on vérifie que :

𝜎𝑠 ≤ 𝜎̅𝑠 = min [0,5 𝑓𝑒 ; 90√𝜂 𝑓𝑡𝑗 ]

IV.2 Le béton

Le béton est un mélange optimal de liant hydraulique (ciment), de granulats naturels ou


artificiels (sables, graviers, gravillons…), d’eau et éventuellement d’adjuvants (plastifiants,
entraineurs d’air, hydrofuges…). Ses principales caractéristiques sont :

-une bonne résistance à la compression,

9
-une mauvaise résistance à la traction,

-une masse volumique variant de 2200 kg/m3 à 2400 kg/m3, et de 2500 kg/m3 pour le béton
armé.

IV.2.1 Résistance caractéristique à la compression

Pour l’établissement des projets et dans les cas courant, un béton est défini par la valeur de
sa résistance à la compression à 28 jours fc28, dite valeur caractéristique requise. Elle est
choisie en fonction des conditions de fabrication du béton, de la classe du ciment et du
dosage en ciment au m3.
Φ = 16 cm

La résistance à la compression est mesurée par


compression axiale de cylindres droits de 16 cm
de diamètre, soit 200 cm² de section et de 32 cm
h = 32 cm
de hauteur.
Dans le cas courant la valeur de fc28 varie entre 20 et 30 MPa
selon la qualité du béton.

S= 200 cm²

En général, la qualité du béton est connue d’avance, on admet les résistances


caractéristiques suivantes

Qualité du béton Dosage en ciment Résistance caractéristique à 28 jours

Kg/m3 Compression Traction


fc28 MPa ft28 MPa
Béton de faible résistance 300 16 1,6

Béton courant 350 20 1,8

Béton de bonne résistance 400 25 2,1

Béton de haute résistance 400 + adjuvant 30 2,5

Lorsque l’âge du béton est inférieur à 28 jours et si le béton n’est pas traité thermiquement,
on prend en compte les calculs de résistance fcj, valeur caractéristique à j jours, obtenue
avec les relations suivantes :

j
fcj = pour fc28 ≤ 40 MPa
4,76 + 0,83 j

10
j
fcj = pour fc28 > 40 MPa
1,40 + 0,95 j

IV.2.2 Résistance caractéristique à la traction

Le béton est définie aussi par sa résistance à la traction calculée conventionnement par la
relation suivante : ftj = 0,6 + 0,06 fc28 si fc28 ≤ 60 MPa

La résistance à la traction peut être déterminée expérimentalement avec les essais suivants :
-essai de traction par flexion
-essai de fendage (essai brésilien)
P
P
Ligne de rupture

Eprouvette 4 x 4 x 16 cm

a a a Eprouvette cylindrique

4a P

2𝑃
𝑓𝑡𝑗 =
𝜋𝜙ℎ

Essai de traction par flexion Essai de fendage

IV.2.3 Contrainte limite

a) A l’ELU

Cet état correspond à l’équilibre entre les sollicitations d’actons majorées et les sollicitations
résistantes minorées en supposant que le matériau atteigne les limites de rupture minorée.
La contrainte limite de béton en compression est :

0,85
𝑓𝑏𝑢 = 𝑓
𝜃 𝛾𝑏 𝑐28

• le coefficient de sécurité γb tient compte d’éventuels défauts localisés, ainsi que de la


réduction possible de la résistance du matériau mis en œuvre par rapport à la
résistance fixée à priori.
γb = 1,5 pour les situations durables ou transitoires
γb = 1,15 pour les situations accidentelles
• le coefficient réducteur (de minoration) 0,85 tient compte de l’influence
défavorable :
-de la durée d’application de la charge
-des conditions d’hygrométrie et de dessiccation rapide en face supérieure de la zone
comprimée.

11
• Le coefficient θ tient compte de l’influence négative de la durée d’application de la
charge.
θ = 1 si la durée d’application de la charge est ≥ 24 heures
θ = 0,9 si 1 h ≤ durée d’application de la charge < 24 h
θ = 0,85 si durée d’application de la charge < 1 h

b) A l’ELS

Cet état correspond à l’équilibre entre les sollicitations d’actions non majorées et les
sollicitations résistantes calculées, sans dépassement des contraintes limites qui sont tels
que l’on peut admettre que l’on ne dépasse pas les limites élastiques des matériaux.

En compression : ̅̅̅
𝜎𝑏 = 0,6 𝑓𝑐28

IV.2.4 Diagramme Contrainte-déformation

Le diagramme contrainte-déformation du béton à l’ELU est le diagramme de calcul dit


diagramme parabole-rectangle.
σb
Diagramme réel
fcj

Diagramme de calcul
fbu

Parabole Rectangle

εb (‰)
2‰ 3,5 ‰

Diagramme contrainte-déformation sous sollicitation de compression du béton

Lorsque la section n’est pas entièrement comprimée, il est possible de remplacer le


diagramme parabole-rectangle par le diagramme simplifié dit diagramme rectangulaire.

εbc fbu fbu

0,8 y
y
d

εs

Diagramme Diagramme
12
Rectangulaire Parabole-rectangle
Remarque :
0,85
𝑓𝑏𝑢 = 𝑓 pour les sections de largeur constante ou croissante vers la fibre la plus
𝜃 𝛾𝑏 𝑐28
comprimée (section rectangulaire, en T ou trapézoïdale grande base
en haut).

0,8
𝑓𝑏𝑢 = 𝑓 pour les sections de largeur décroissante vers la fibre la plus comprimée
𝜃 𝛾𝑏 𝑐28
(Section circulaire, triangulaire sommet en haut ou trapézoïdale grande
base en bas)

IV.2.5 Déformations du béton

a) Déformation longitudinale

-Sous charge instantanée (< 24 heures), le module de déformation longitudinal ou module


d’élasticité du béton est donnée par la relation suivante :

3
𝐸𝑖𝑗 = 11000 √𝑓𝑐𝑗

fcj = résistance caractéristique à la compression du béton à l’âge de j jours en MPa.

-sous charge de longue durée (différée) et en tenant compte du fluage


1
𝐸𝜈𝑗 = 3 𝐸𝑖𝑗 ≈ 3700 3√𝑓𝑐28

Pour les vérifications courantes et pour j ≥ 28 jours


3
𝐸𝑖 = 11000 √𝑓𝑐28

1
𝐸 == 𝐸𝑖
3
b) Déformation transversale : coefficient de Poisson 𝝂

Δ𝑡 𝐷é𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑣𝑒𝑟𝑠𝑎𝑙𝑒
𝜈= =
Δ𝑙 𝐷é𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑖𝑡𝑢𝑑𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒

A l’ELU, 𝜈 = 0 pour le calcul des sollicitations

A l’ELS, 𝜈 = 0,2 pour le calcul des déformations

V. Le béton armé

V.1 Avantages

• Souplesse (formes très diverses)

13
• Monolithisme (ensemble compact résistant à des efforts accidentels importants)
• Mise en œuvre facile
• Conservation sans entretien
• Résistance au feu

V.2 Inconvénients

• Poids élevé
• Fissuration
• Délais d’exécution longs
• Brutalité des accidents ⟹ effondrement
• Portée réduite (≤ 12 m).

VI. Actions et sollicitations de calcul

VI.1. Les actions

Les actions sont des forces ou des couples directement appliquées sur la construction. Leurs
valeurs ont un caractère nominal c’est-à-dire qu’elles sont connues dés le départ ou données
par des textes réglementaires. Elles diffèrent selon leur nature et on peut les regrouper en 3
catégories.

VI.1.1 Actions permanentes notées G

Leurs intensités sont constantes ou très peu variables dans le temps. On a :

• Poids propre de la structure


• Poids des murs, cloisons, revêtements……)
• Poussée des terres
• Pression des liquides

VI.1.2 Actions variables notées Qi

Leurs intensités sont variables dans le temps. On a :

• Charges d’exploitation
• Charges climatiques (neige, vent ….)
• Charges non permanentes appliquées en cours d’exécution
• Effet de la température

VI.1.2 Actions accidentelles notées FA

Elles se produisent rarement et leur durée est assez faible. Leurs effets peuvent êtres
dévastateurs. Leurs valeurs sont fixées par des textes réglementaires par exemple les règles
parasismique. On a :

• Séismes
• Charges de véhicules ou de bateaux

14
• Explosions
• Incendies

VI.2 Les sollicitations de calcul – Combinaisons de charges

Les sollicitations de calcul sont le moment ( de flexion ou de torsion), les efforts normaux et
tranchants, calculés avec les combinaisons d’action définies dans ce qui suit, avec de la RDM
ou tout autre moyen.

VI.2.1 Sollicitations vis-à-vis de l’ELU

Soit :

Gmax = l’ensemble des actions dont l’effet est défavorable à la justification de l’élément,

Gmin = l’ensemble des actions dont l’effet est favorable à la justification de l’élément,

Q1 = action variable dite de base

Qi = action variable dite d’accompagnement

Exemple d’action Gmax et Gmin : cas d’un mur de soutènement


Remblais
Rideau

Q
P

Semelle

Action du sol

La poussée Q du remblai (des terres) pousse vers le renversement du mur ou de son


glissement et agit donc dans un sens défavorable : elle intervient en Gmax.

Le poids des terres P agit dans le sens favorable : elle intervient donc en Gmin.

a) Situations durables ou transitoires

La combinaison fondamentale est :


𝑛

1,35 𝐺𝑚𝑎𝑥 + 𝐺𝑚𝑖𝑛 + 𝛾𝑄1 𝑄1 + ∑ 1,3 𝜓0𝑖 𝑄𝑖


𝑖=2

15
𝛾𝑄1 = 1,5 en général

𝛾𝑄1 = 1,35 pour l’effet de la température, les charges d’exploitation étroitement bornée ou à
caractères particuliers (convois militaires ou exceptionnels) et pour les bâtiments agricoles
abritant des animaux et des produits sans présence humaine permanente.

𝜓0𝑖 est un coefficient < 1

𝜓0𝑖 = 0,77 pour tous les locaux à l’exception des salles d’archives et parcs de stationnement
où 𝜓0𝑖 = 0,9.

b) Situations accidentelles

La combinaison fondamentale est :


𝑛

𝐺𝑚𝑎𝑥 + 𝐺𝑚𝑖𝑛 + 𝐹𝐴 + 𝜓11 𝑄1 + ∑ 𝜓2𝑖 𝑄𝑖


𝑖=2

Fa = force accidentelle
𝜓11 et 𝜓21 sont donnés par des textes réglementaires.
VI.2.2 Sollicitations vis-à-vis de l’ELS

La combinaison de base est :


𝑛

𝐺𝑚𝑎𝑥 + 𝐺𝑚𝑖𝑛 + 𝑄1 + ∑ 𝜓0𝑖 𝑄𝑖


𝑖=2

Cas fréquent : G + Q

VI.3 Cas courant des bâtiments

Notation :
G : charge permanente
Q : charge d’exploitation des bâtiments
W : charge due au vent
Sn : charge due à la neige
T : charge due à la température
Sans charge climatiques :
1,35 G + 1,5 Q Gmin = 0

G + 1,5 G Gmax = 0

16
a) A l’ELU

Actions Actions variables


permanentes
De base D’accompagnement D’accompagnement
1,35 Gmax + Gmin 𝜸𝑸𝟏 𝑸𝟏 𝟏, 𝟑 𝝍𝟎𝟐 𝑸𝟐 𝟏, 𝟑 𝝍𝟎𝟑 𝑸𝟑

1,5 Q 0 ou W ou Sn ou W + Sn 0 ou 0,8 T

1,35 G ou G 1,5 W 0 ou 1,3 𝜓0 Q ou Sn ou 0 ou 0,8 T


1,3 𝜓0 Q + Sn

1,5 Sn 0 ou 1,3 𝜓0 Q ou W ou 0 ou 0,8 T


1,3 𝜓0 Q + W

b) A l’ELS

Actions permanentes Actions variables

Gmax + Gmin De base 𝜸𝑸𝟏 𝑸𝟏 D’accompagnement 𝝍𝟎𝟐 𝑸𝟐

Q 0 ou 0,77 W ou 0,77 Sn

G W 0 ou 𝜓0 Q

Sn 0 ou 𝜓0 Q

Les effets des variations dimensionnelles (effets due à la température) peuvent être négligés
à condition de respecter certaines dispositions constructives relatives aux distances entre
joints, à la flexibilité des appuis et aux pourcentages minimaux d’armatures.

VII. Hypothèses fondamentales de calcul aux états limites

VII.1 Hypothèses à l’ELU

Les calculs vis-à-vis de l’ELU de résistance sont conduits suivant les hypothèses suivantes.

1- Conservation des sections planes (diagrammes linéaires des déformations)


2- Pas de glissement relatif entre l’acier et le béton
3- La résistance à la traction du béton est négligeable
4- Le raccourcissement ultime du béton est limité à εb = 3,5 ‰ en flexion simple et εb =
2 ‰ en compression simple
5- L’allongement ultime des aciers est limité à εs = 10 ‰

17
6- Les diagrammes linéaires des déformations passent par l’un des 3 pivots A, B et C :
c’est la règle des 3 pivots.
2‰ B(3,5 ‰)

𝟑
d y 𝒉
𝟕

Traction simple

Compression simple
C
h
𝟒
𝒉
𝟕

A(10 ‰)

Le diagramme passera par :

• le pivot A si y ≤ 0,2593 d
• le pivot B si 0,2593 d ≤ y ≤ h
• le pivot C si y ≥ h

VII.2 Hypothèses à l’ELS

1- conservation des sections planes


2- les contraintes de compression du béton et de traction des aciers sont
proportionnelles aux déformations (σb = εb Eb et σs = εs Es)
3- la résistance à la traction du béton est négligée
4- le glissement relatif entre l’acier et le béton est négligé
𝐸
5- par convention le coefficient d’équivalence acier-béton est n = 15 → 𝐸𝑠 ≈ 15
𝑏

18
CHAPITRE II : COMPRESSION SIMPLE

I. Définition

Une pièce est soumise à la compression simple (centrée) quand l’ensemble des éléments de
réduction se réduit à un effort normal de compression, appliqué au centre de gravité de la
section droite.
Les règlements permettent de considérer, conventionnellement comme soumis à la
compression centrée, tout poteau qui en plus de l’effort normal n’est sollicité que par des
moments qui ne conduisent qu’à de faibles excentricités : e = M/N.

II. Elancement d’un poteau


II.1 Définition

On appelle élancement d’un poteau le rapport :


𝑙𝑓 𝐼
𝜆= 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑖 = √
𝑖 𝐵
lf = longueur de flambement en m,
i = rayon de giration en m,
I = moment d’inertie par rapport au plan de flambement en m4
B = aire de la section droite du poteau

II.2 Longueur de flambement


*Poteaux isolés

l0 = longueur du poteau

l0

lf = 2 l0 lf = 2 l0 lf = l0 lf = l0 lf = 0,7 l0 lf = 2 l0

*Poteaux appartenant à un bâtiment à étages contreventé par des pans verticaux


• lf = 0,7 l0 si les extrémités du poteau sont encastrées dans un massif de fondation ou
assemblées à des poutres de plancher ayant au moins la même raideur que lui et le
traversant de part et d’autres.

19
l0 l0

• lf = l0 les autres cas de poteaux (poteau d’angle, poteaux préfabriqués,……)


• Autres poteaux (ceux des bâtiments dont le contreventement est assuré par des
ossatures (portiques), lf ne peut être fixée à priori → Etude spéciale pour chaque cas
particulier.

Remarque :

Pour les poteaux de bâtiments courants, on prévoit des dimensions minimales pour limiter le
flambement.

II.3 Cas particuliers

*section rectangulaire

ℎ 𝑏3
𝐼 √ 12 𝑏
𝑖= √ = = h
𝐵 𝑏ℎ √12

𝑙𝑓 𝑙𝑓 𝑙𝑓
𝜆= = √12 = 3,46 b
𝑖 𝑏 𝑏

*section circulaire
D
𝜋 𝐷4
𝐼 𝐷
𝑖 = √ = √ 642 =
𝐵 𝜋𝐷 4
4

20
𝑙𝑓
⟹𝜆=4
𝑏

*section octogonale
𝑙𝑓
𝜆 = 3,89 ℎ

III. Méthode de calcul des armatures

III.1 Nécessité du ferraillage

Bien que le béton résiste bien aux efforts de compression, nous devons néanmoins prévoir :

• des armatures longitudinales pour équilibrer d’éventuels moments de flexion qui ont
été négligés (% minimum d’armatures)
• des armatures transversales pour maintenir en place les armatures longitudinales et
les empêcher de flamber.

III.2 Méthode de calcul des armatures longitudinales

III.2.1 Détermination des armatures à l’état limite ultime de résistance

Dans le cas de la compression centrée, le diagramme des déformations passe par le pivot C
→ εb = 2 ‰ .

0,85 𝑓𝑒
𝑓𝑏𝑢 = 𝑓𝑐28 𝑒𝑡 𝑓𝑠𝑐 = 𝑠𝑖 𝜀𝑠 ≥ 𝜀𝑙
𝜃 𝛾𝑏 𝛾𝑠

fsc = contrainte de compression des aciers.

Equilibre des efforts :

∑ 𝐹 = 0 ⟹ Nu – Nb – NA = 0 ⟹ Nu – B fbu – A fsc = 0

𝑁𝑢 − 𝐵 𝑓𝑏𝑢
⟹ 𝐴=
𝑓𝑠𝑐

Si A ≤ 0 ⟹ A = 0 mais on doit mettre un % minimal d’acier. En pratique, les armatures


longitudinales sont calculées à l’ELU de stabilité de forme.

21
III.2.1 Détermination des armatures à l’état limite ultime de stabilité de forme

Si λ ≤ 70 ⟹ calcul en compression simple (effets du 1er ordre) sans tenir en compte des
effets du second ordre (amplification des déformations dues à l’effort normal)

Si λ > 70 ⟹ calcul plus précis, tenir compte des effets du second ordre.

Remarque :

L’effort normal N sera considéré comme effort normal centré si :

• l’imperfection de rectitude ≤ max [1 cm ; l/500] avec l = longueur du poteau.


• l’excentricité eG = MG/N < h/6. eG est due aux moments de continuité dans les
poutres.

➢ Effort résistant maximal théorique Nrésth :


Nrésth = B fbu + A fsc
B = aire de la section du béton
A = section des aciers comprimés
fbu = contrainte admissible du béton comprimé
fe
fsc = contrainte de compression des acier. fsc = si εs ≥ εl
γs

➢ Effort résistant ultime selon le BAEL ̅̅̅̅


𝐍𝐮 :
𝑓𝑐28
̅̅̅̅
𝑁𝑢 = 𝛼 [ 𝐵𝑟 + 𝐴 𝑓𝑠𝑐 ]
0,9 𝛾𝑏

- α = coefficient réducteur qui est fonction de l’élancement λ. Il compense le fait de


négliger les effets du second ordre.

0,85
𝛼= 𝑆𝑖 0 < 𝜆 ≤ 50
𝜆 2
1 + 0,2 ( )
35

50 2
𝛼 = 0,6 ( ) 𝑆𝑖 50 < 𝜆 ≤ 70
𝜆
- Br = aire de la section réduite du béton obtenue en retranchant 1 cm sur tout le
périmètre.

Exemple :
a
1 cm

Br = (a – 2) (b – 2)

Br
b
1 cm

1 cm 1 cm

22
- le coefficient 0,9 prend en compte l’augmentation de la résistance du béton entre 28
et 90 jours (10 à 20% selon la classe du ciment, la température, l’étuvage…..)

La formule donnant ̅̅̅̅


Nu correspond à l’application de la moitié au moins des charges à plus
de 90 jours. Si non on divise α par :

• 1,1 si la moitié au moins des charges est appliquée à moins de 90 jours


• 1,2 si la majeure partie des charges est appliquées avant 28 jours, dans ce cas, fc28 est
remplacée par fcj.

Ainsi on doit vérifier l’inégalité :

𝑓𝑐28
𝑁𝑢 ≤ ̅̅̅̅
𝑁𝑢 = 𝛼 [ 𝐵𝑟 + 𝐴 𝑓𝑠𝑐 ]
0,9 𝛾𝑏

Nu = effort sollicitant en MN

La valeur 1,35 = 0,9 γb, comme en général on a γb = 1,5 ⟹ 0,9 x 1,5 = 1,35

La section d’armatures longitudinale doit vérifier les 2 conditions suivantes :


𝑁 𝑓𝑐28 1 𝑁 𝑓𝑐28 𝛾 𝑓𝑒
𝐴 ≥ ( 𝛼𝑢 − 𝐵𝑟 ) = ( 𝛼𝑢 − 𝐵𝑟 ) 𝑠 𝑠𝑖 𝑓𝑠𝑐 =
1,35 𝑓 𝑠𝑐 1,35 𝑓 𝑒 𝛾𝑠

La valeur de A doit satisfaire la condition suivante :

𝐴𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝐴 ≤ 𝐴𝑚𝑎𝑥
0,1
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 [4𝑈 , 100 𝐵] en cm²

4
𝐴𝑚𝑎𝑥 = 100 𝐵 en cm²

avec :

U = périmètre de la section du béton en m. 4 U en cm² = 4 cm²/m périphérique x U)

U = 2 (a + b) pour une section rectangulaire a x b

U = 𝜋 D pour une section circulaire de diamètre D

B = section totale du béton en cm²

Si A > Amax, on redimensionne la section du béton (ce dépassement n’est toléré que dans la
zone de recouvrement).

Si A < Amin, on ferraille avec Amin

Exemples de calcul de Amin et Amax

Exemple 1 : section rectangulaire a x b = 30 cm x 60 cm

23
U = 2 (0,3 + 0,5) = 1,6 m

4 U = 4 cm²/m x 1,6 m = 6,4 cm²


0,1 0,1
𝐵= 30 𝑥 50 = 1,5 cm²
100 100

0,1
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 [4 𝑈 , 100 𝐵] = max[6,4 𝑐𝑚2 ; 1,5 𝑐𝑚2 ] = 6,4 𝑐𝑚2

4 4
𝐴𝑚𝑎𝑥 = 100 𝐵 = 𝑥 30 𝑥 50 = 60 𝑐𝑚²
100

Exemple 2 : section circulaire de diamètre D =60 cm²

U = 𝜋 D = 𝜋 0,6 = 1,884 m

4 U = 4 x 1,884 = 7,54 cm²

𝐷2 602
𝐵=𝜋 = 𝜋 = 2827,43 𝑐𝑚²
4 4

0,1
𝐵 = 2,82 𝑐𝑚²
100
0,1
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 [4 𝑈 , 𝐵] = max[7,54 𝑐𝑚2 ; 2,82 𝑐𝑚2 ] = 7,54 𝑐𝑚2
100
4 4
𝐴𝑚𝑎𝑥 = 100 𝐵 = 𝑥 2827,42 = 113 𝑐𝑚²
100

Remarque :

Lorsque λ > 35, on ne peut prendre en compte pour A que les armatures disposées de façon
à augmenter le plus efficacement possible la rigidité du poteau dans le sens où son moment
d’inertie est plus faible. Ainsi :

• pour une section carrée ou rectangulaire dont les rapports des cotés a/b < 0,9 et
b/a < 1,1. ⟹ disposer les armatures uniquement sur les angles.
• pour les autres sections rectangulaires ⟹ disposer les armatures le long des grands
cotés.

III.2 Calcul des armatures transversales

- Calcul du diamètre φt

∅𝑚𝑎𝑥
𝑙
𝜙𝑡 ≥
3
- Calcul de l’espacement st entre les armatures

𝑠𝑡 ≤ min[15 ∅𝑚𝑖𝑛 𝑙 ; 𝑎 + 10 ; 40 𝑐𝑚], en dehors de la zone de recouvrement.


Dans la zone de recouvrement, il faut prévoir au minimum 3 cadres.
a = le plus petit coté de la section.

24
III.3 Dispositions constructives

𝜙𝑙 ≥ 12 mm
c

c’

Une armature dans chaque angle

c et c’ ≤ min [a + 10 ; 40 cm], avec a = plus petit coté de la section

e = enrobage

Section en L : 2 cadres obligatoires croisés Section circulaire : minimum 6 armatures

*Enrobage des armatures

1. Protection des armatures

L’enrobage e doit être au moins égale à :

- 5 cm pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns ou broillards salins, ainsi
que pour les ouvrages exposées à des atmosphères très agressives, (cas de la
fissuration très nuisible). Cet enrobage de 5 cm peut être réduit à 3 cm si soit les
armatures, soit le béton sont protégés par un procédé dont l’efficacité a été
démontrée.

25
- 3 cm pour les parois coffrées ou non qui sont soumises (ou sont susceptibles de
l’être) à des action agressives, ou à des intempéries, ou à la condensation, ou au
contact d’un liquide, (cas de la fissuration nuisible). La valeur de 3 cm peut être
réduite à 2 cm si le béton présente une résistance caractéristique à la compression
fc28 supérieure à 40 MPa l’enrobage est fonction de la compacité du béton).
- 1 cm pour les parois situées dans des locaux couverts et clos et qui ne seraient pas
exposée à la condensation.

2. Adhérence + bétonnage correcte

e ≥ ∅𝑚𝑎𝑥
𝑙 pour une barre isolée
e = largeur du paquet de barres lorsqu’elles sont groupées.

Remarque :

L’ancrage et le recouvrement doivent être rectilignes.

lr = 0,6 ls

ls = longueur de scellement droit


lr

III.3 Vérification à l’ELS

On doit vérifier que :


𝑁𝑠𝑒𝑟
𝜎𝑏 = ≤𝜎
̅̅̅𝑏 = 0,6 𝑓𝑐28
𝐵+15 𝐴

Cette condition est presque toujours vérifiée.

50 cm
Exercice d’application

Ferrailler la section suivante : 40 cm


Nu = 3000 KN, Nser = 2000 KN, F.N
lf = 4,5 m, Acier FeE400, fc28 = 25 MPa

1- Calcul des armatures longitudinales

26
a) calcul à l’ELU de résistance :
𝑁𝑢 − 𝐵 𝑓𝑏𝑢
𝐴=
𝑓𝑠𝑐

0,85 0,85
𝑓𝑏𝑢 = 𝑓𝑐28 = 𝑥 25 = 14,2 𝑀𝑃𝑎
𝜃 𝛾𝑏 1 𝑥 1,5
𝑓𝑒 400
𝑓𝑠𝑐 = ?, on a 𝜀𝑙 = = = 1,74 𝑥 10−3 = 1,74 ‰
𝛾𝑠 𝐸𝑠 1,15 𝑥 200000

En compression simple, le diagramme des déformations passe par le pivot C → 𝜀𝑏 = 2‰

Le raccourcissement des aciers est le même que celui du béton → 𝜀𝑠 = 𝜀𝑏 = 2 ‰


𝑓𝑒 400
𝜀𝑠 = 2 ‰ > 𝜀𝑙 = 1,74 ‰ ⟹ 𝑓𝑠𝑐 = = = 348 𝑀𝑃𝑎
𝛾𝑠 1,15

𝑁𝑢 − 𝐵 𝑓𝑏𝑢 3 − 0,4 𝑥 0,5 𝑥 14,2


𝐴= = = 4,79 10−4 𝑚² = 4,79 𝑐𝑚²
𝑓𝑠𝑐 348

b) Calcul à l’ELU de stabilité de forme


𝑁 𝑓𝑐28 1
On a : 𝐴 ≥ ( 𝛼𝑢 − 𝐵𝑟 )
1,35 𝑓𝑠𝑐

Élancement λ : section rectangulaire :


𝑙𝑓 𝑙𝑓 4,5
𝜆= = 3,46 = 3,46 𝑥 = 38,93
𝑖 𝑏 0,4

λ < 70 → 𝐶𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑖𝑚𝑝𝑙𝑒

0,85 0,85
0 < 𝜆 ≤ 50 → 𝛼= 2 = = 0,681
𝜆 38,93 2
1 + 0,2 ( ) 1 + 0,2 ( )
35 35

Br = (50 -2) x (40 – 2) = 1824 cm²

𝑁𝑢 𝑓𝑐28 1 3 25 1
𝐴 ≥ ( − 𝐵𝑟 ) =𝐴≥( − 0,1824 𝑥 ) = 29,4 10−4 𝑚² = 29,4 𝑐𝑚²
𝛼 1,35 𝑓𝑠𝑐 0,681 1,35 348

On vérifie la condition : 𝐴𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝐴 ≤ 𝐴𝑚𝑎𝑥


0,1
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 [4𝑈 , 100 𝐵]

4 U = 4 x 2 (0,5 + 0,4) = 7,2 cm²

0,1 0,1
𝐵= 40 𝑥 50 = 2 𝑐𝑚²
100 100

27
0,1
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 [4𝑈 , 100 𝐵] = max[7,2 ; 2] = 7,2 cm²

4 4
𝐴𝑚𝑎𝑥 = 100 𝐵 = 40 𝑥 50 = 80 𝑐𝑚²
100

𝐴𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝐴 ≤ 𝐴𝑚𝑎𝑥 → on ferraille avec A = 29,4 cm²

Dans le tableau des sections, on choisit la section la plus proche de ce résultat,

Soit A = 6 HA 25 = 29,45 cm²

2- Calcul des armatures transversales

- Calcul du diamètre φt

∅𝑚𝑎𝑥
𝑙 25
𝜙𝑡 ≥ = = 8,33 𝑚𝑚, 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝜙𝑡 = 10 𝑚𝑚
3 3

- Calcul de l’espacement st entre les armatures

𝑠𝑡 ≤ min[15 ∅𝑚𝑖𝑛
𝑙 ; 𝑎 + 10 ; 40 𝑐𝑚] = min[15 𝑥 2,5 ; 40 + 10 ; 40 𝑐𝑚] = 37,5 cm

Soit st = 30 cm

3- Vérification à l’ELS

𝑁𝑠𝑒𝑟
𝜎𝑏 = ≤𝜎
̅̅̅𝑏 = 0,6 𝑓𝑐28
𝐵+15 𝐴

𝜎
̅̅̅𝑏 = 0,6 𝑓𝑐28 = 0,6 𝑥 25 = 15 𝑀𝑃𝑎

2
𝜎𝑏 = (0,4 𝑥 0,5)+15 𝑥 29,45 10−4
= 8,19 MPa

𝜎𝑏 = 8,19 MPa < 𝜎


̅̅̅𝑏 = 15 𝑀𝑃𝑎, vérifié.

Schéma de ferraillage

Etrier φ10, st = 30 cm
50

Cadre φ10, st = 30 cm
40 6 HA 25

e = 3 cm

28
CHAPITRE III : TRACTION SIMPLE

I. Définition

Une section ∑ est sollicitée en traction simple lorsque l’ensemble des forces extérieures
agissant sur elle est réductible à son centre de gravité à une force unique N (effort normal),
perpendiculaire au plan de la section et dirigée vers l’extérieur.

N G

Les pièces soumises à la traction simple sont appelées tirants.

II. Méthode de calcul

II. 1 Calcul des armatures

Le béton tendu étant négligé, l’effort de traction est entièrement équilibré par les aciers.

La section à prévoir est :

A = max [Au ; Aser]

Au = section d’armatures calculée à l’ELU

Aser = section d’armatures calculée à l’ELS

II.1.1 Calcul à l’ELU

Dans le cas de la traction simple, le diagramme des déformations passe par le pivot A.

⟹ εs = 10‰ ⟹ fs = fs10 = fe/γs

fs10 = contrainte de traction des aciers correspondant à εs = 10‰

L’effort normal ultime de traction doit vérifier l’inégalité :


𝑁𝑢 𝛾𝑠 𝑁𝑢
Nu ≤ Au fs10 ⟹ 𝐴𝑢 ≥ =
𝑓𝑠10 𝑓𝑒

II.1.2 Calcul à l’ELS

L’effort normal de service doit vérifier l’inégalité :


𝑁𝑠𝑒𝑟
𝑁𝑠𝑒𝑟 ≤ 𝐴𝑠𝑒𝑟 𝜎̅𝑠 ⟹ 𝐴𝑠𝑒𝑟 ≥
̅̅̅
𝜎𝑠

29
*Cas où la fissuration est peu nuisible (peu préjudiciable)

Cas d’ouvrages situés en milieu peu agressif. Eléments situés dans des locaux clos (fermés) et
couverts et non soumis à la condensation.

Dans ce cas aucune vérification particulière n’est demandée sur les aciers.

*cas où la fissuration est nuisible (préjudiciable)

Cas des éléments exposés aux intempéries, à la condensation, ou peuvent être


alternativement noyés ou immergé en eau douce

Dans ce cas on a :

2
̅𝜎𝑠 = min [ 𝑓𝑒 ; 110√𝜂 𝑓𝑡𝑗 ]
3

𝜂 = coefficient de fissuration qui dépend de l’adhérence acier-béton

𝜂 = 1 pour les aciers RL et les TSL

𝜂 = 1,6 pour les aciers HA et les TSHA de φ ≥ 6 mm

𝜂 = 1,3 pour les TSHA de φ < 6 mm

𝑓𝑡𝑗 = résistance à la traction du béton à l’âge de jours (en général, on prend la résistance à j =
28 jours : 𝑓𝑡28 )

*cas où la fissuration est très nuisible (très préjudiciable)

Cas des éléments exposés à un milieu très agressif comme l’eau de mer, atmosphère marine
telle que les embruns et brouillards salins, eau pure, gaz ou sols corrosifs, ou bien doivent
assurer une étanchéité.

Dans ce cas on a :

𝜎̅𝑠 = min [0,5 𝑓𝑒 ; 90√𝜂 𝑓𝑡𝑗 ]

II.2 Calcul Condition de non fragilité

La fissuration du béton ne doit pas entrainer le dépassement de la limite d’élasticité de


l’acier. Cette condition se traduit :
𝑓𝑒
𝐴 𝑓𝑒 ≥ 𝐵 𝑓𝑡28 ou 𝐵 ≤ 𝐴 𝑓𝑡28

I.3 Dispositions constructives

• le centre de gravité des armatures doit être confondu avec celui du béton seul en
(ferraillage symétrique),

30
• ϕl ≥ 6 mm en cas de fissuration nuisible
• ϕl ≥ 8 mm en cas de fissuration très nuisible
• ϕt ≥ 6 mm en cas de fissuration nuisible
• ϕt ≥ 8 mm en cas de fissuration très nuisible
• la section du béton doit :
-satisfaire la condition de non fragilité
-assurer l’enrobage des armatures
-permettre d’effectuer la jonction des armatures par recouvrement
• st ≤ min [15 φl ; a + 10] en dehors de la zone de recouvrement
• En générale on prend st ≈ a (a = plus petit coté de la section).

En zone de recouvrement, les armatures transversales sont spécialement calculées pour cet
usage.
Exemple d’application :
La section d’un tirant rectangulaire (30 x 50 cm²) est sollicitée par les actions suivantes :
G = 300 KN, Q = 200 KN, W = 145 KN ;
Données : fc28 = 25 MPA, FN, Acier FeE400
Ferrailler ce tirant.
Solution :
1- Calcul de Nu et Nser
- A ELU :
a- Charge d’exploitation Q de base et W d’accompagnement
Nu1 = 1,35 G + 1,5 Q + 1,3Ψ02 W, avec Ψ02 = 0.77
Nu1 = 1,35 x 300 + 1,5 x 200 + 1,3 x 0,77 x 145 = 850 KN

b- Charge due au vent W de base et Q d’accompagnement


Nu2 = 1,35 G + 1,5 W + 1,3Ψ02 Q
Nu2 = 1,35 x 300 + 1.5 x 145 + 1,3 x 0,77 x 200 = 776 KN
Nu = max [Nu1 ; Nu2] = max [850 ; 776] = 850 KN

- A l’ELS
a- Charge d’exploitation Q de base et W d’accompagnement
Nser1 = G + Q + Ψ02 W = 300 + 200 + 0,77 x 145 = 611,65 KN

b- Charge due au vent W de base et Q d’accompagnement


Nser2 = G + W + Ψ02 Q = 300 + 145 + 0,77 x 200 = 599 KN
Nu = max [Nser1 ; Nser2] = max [611,65 ; 599] = 611,65 KN

31
2- Calcul des armatures
On a : A = max [Au ; Aser]

2.1 Calcul à l’ELU


𝑁𝑢 𝛾𝑠 𝑁𝑢 1,15 𝑥 0,850
𝐴𝑢 ≥ = = = 0,00244 𝑚² = 24,4 cm²
𝑓𝑠10 𝑓𝑒 𝑓𝑒 400

2.2 Calcul à l’ELS


La section d’armatures doit vérifier l’inégalité :
𝑁𝑠𝑒𝑟
𝐴𝑠𝑒𝑟 ≥ ̅̅̅
𝜎𝑠
2
Fissuration nuisible ⟹ ̅𝜎𝑠 = min [3 𝑓𝑒 ; 110√𝜂 𝑓𝑡28 ]
avec : 𝜂 = 1,6 acier HA et ft28 = 0,6 + 0,06 fc28 = 0,6 + 0,06 x 25 = 2,1 MPa
2 2
̅𝜎𝑠 = min [ 𝑓𝑒 ; 110√𝜂 𝑓𝑡28 ] = min [ 400 ; 110√1,6 𝑥 2,1]
3 3
2
̅𝜎𝑠 = 𝑚𝑖𝑛 [ 400 ; 201,6] = 201,6 𝑀𝑃𝑎
3
𝑁𝑠𝑒𝑟 611,65
𝐴𝑠𝑒𝑟 ≥ ̅̅̅
= = 0.003033 m² = 30,33 cm²
𝜎𝑠 201,6

A = max [Au ; Aser] = max [24,4 ; 30,34] = 30,34 cm²


2.2 Condition de non fragilité
𝑓𝑒 400
𝐵 ≤𝐴 ⟹ 30 𝑥 50 ≤ 30,34 𝑥 ⟹ 1500 𝑐𝑚² ≤ 5779 condition vérifiée
𝑓𝑡28 2,1

Soit A = 6 HA25 + 2 HA8 = 29,45 + 1,08 = 30,46 cm²


Fissuration nuisible : ϕt ≥ 6 mm , soit ϕt = 6 mm
St ≈ 𝑎 = 30 𝑐𝑚

Schéma de ferraillage :
Cadre φ6, st = 30 cm
50

6 HA 25
30 6 HA25
1 HA8
1 HA8
e = 3 cm

32
CHAPITRE II : ADHERENCE-ANCRAGE-RECOUVREMENT

I. Adhérence

I.1 Définition

L'adhérence est un phénomène de liaison tangentielle à l'interface acier béton due au


frottement et à l'arc-boutement des bielles de béton.

𝐹
𝐹 = 𝑈𝑖 𝐿 𝜏𝑠 ⟹ 𝜏𝑠 = 𝑈
𝑖𝐿
φ
τs F = effort de traction appliqué à la barre
F L = longueur de scellement de la barre
Ui = périmètre uitile.
L On doit avoir 𝜏𝑠 ≤ 𝜏̅𝑠

Si on exerce un effort d'arrachement suivant l'axe d’une barre scellée dans un massif en
béton, on peut avoir trois modes de rupture :

Glissement relatif de l’acier par Rupture par traction de l’acier Destruction du béton par
rapport au béton. La barre est cas d’un scellement parfait arrachement d’un cône
extraite dans une gaine de béton

I.2 Facteurs influençant l’adhérence

• l’état de la surface et la forme de la barre


• le diamètre de la barre. Quand φ augmente, la résistance au glissement diminue. La
règlementation néglige cette influence.
• la résistance à la traction du béton (la rupture de l’adhérence intervient par
éclatement du béton autour de la barre)
• L’état de contrainte du béton : un béton comprimé transversalement augmente
l’adhérence (les bielles obliques peuvent trouver appui). Un béton tendu
transversalement diminue l’adhérence.
• Distance à la surface libre du béton (enrobage). Enrobage ↑ → adhérence ↑

33
• Direction de la barre : adhérence d’une barre verticale > adhérence d’une barre
horizontale (différence négligée en pratique).
• le groupage de barres en paquet. Une barre ne peut être considérée comme barre
isolé que si la distance qui la sépare avec l’autre barre d ≥ φ

I.3 Extrémité d’une poutre

• Extrémité d’une poutre

L’ancrage doit équilibrer F.


F
F = Vu si appui simple

F = Vu + Mu/(0,9 d) ; si moment au niveau

de l’appui.

• Section courante d’une poutre

Résistance à l’effort d’entrainement par unité de longueur dF/dx

I.4 Périmètre utile

I.4.1 Pour l’ancrage

*1 barre ou paquet de 2 barres


B

U=𝜋φ A
C
*Paquet de 3 barres
2𝜋 𝜙 2
U = 𝜋 φ – 2 AC = 𝜋 𝜙 − = 𝜋𝜙
3 2 3

I.4.2 Pour l’entrainement des barres

*barre isolée : U = 𝜋 φ

*paquet de 2 barres : U = (𝜋 + 2) φ

*paquet de 3 barres : U = (𝜋 + 3) φ

II. Ancrage

II.1 Contrainte d’adhérence limite :

𝜏̅𝑠 = 0,6 𝜓𝑠 ² 𝑓𝑡28

𝜓𝑠 = coefficient de scellement

𝜓𝑠 = 1 pour les aciers RL

34
𝜓𝑠 = 1,5 pour les aciers HA.

II.2 Ancrage rectiligne

II.2.1 Barre isolée

Zone d’ancrage

La zone d’ancrage est le segment sur la longueur duquel l’effort d’adhérence équilibre
l’effort axial appliqué à la barre. Cette longueur notée Ls est la longueur de scellement droit
sur laquelle il faut associer l’acier et le béton pour qu’à la fin de l’ancrage, l’acier puisse
travailler à sa limite d’élasticité fe.

La force d’adhérence est supposée maximale et constante le long de la barre est :

𝜙²
F = U Ls 𝜏̅𝑠 . Cette force est égale à l’effort de traction dans la barre : F = S fe = 𝜋 𝑓𝑒
4

𝜙²
F = U Ls 𝜏̅𝑠 = π φ 𝐿𝑠 𝜏̅𝑠 = 𝜋 𝑓𝑒
4

ϕ 𝑓𝑒
⟹ 𝐿𝑠 = ; F peut être une force de traction ou de compression
4 ̅̅̅
τ𝑠

Exemple :

Calculer la longueur de scellement droit d’une barre de haute adhérence FeE400, scellée
dans un béton de résistance fc28 = 20 MPa.
ϕ 𝑓𝑒
on a : 𝐿𝑠 = 4 ̅̅̅
τ𝑠

𝜏̅𝑠 = 0,6 𝜓𝑠 ² 𝑓𝑡28 ; ft28 = 0,6 + 0,06 fc28 = 0,6 + 0,06 x 28 = 1,8 ; 𝜓𝑠 = 1,5 pour les aciers HA.

𝜏̅𝑠 = 0,6 𝜓𝑠 ² 𝑓𝑡28 = 0,6 x 1,5² x 1,8 = 2,43 MPa


ϕ 𝑓𝑒 ϕ 400
𝐿𝑠 = = = 41 ϕ
4 ̅̅̅
τ𝑠 4 2,43

Soit pour une barre HA 16 : Ls = 41 x 1,6 = 66 cm

ou une barre HA 14 : Ls = 41 x 1,4 = 57 cm

En BAEL, faute de calcul plus précis, on peut adopter les valeurs suivantes pour Ls :

35
Ls = 50 φ pour les aciers FeE215 et FeE235

Ls = 40 φ pour les aciers FeE400

Ls = 50 φ pour les aciers FeE500

II.2.2 Barre faisant partie d’un paquet

• 2 barres : idem que pour le cas d’une barre isolée. L’s = Ls. U = 𝜋 φ
2
• 3 barres : U = 3 𝜋 𝜙
𝜙² 2 3 ϕ 𝑓𝑒
F=𝜋 𝑓𝑒 = U L’s 𝜏̅𝑠 = 3 𝜋 𝜙 L’s 𝜏̅𝑠 ⟹ L’s = 2 4 ̅̅̅
= 1,5 Ls
4 τ𝑠

Ls 1,5 Ls
Ls Ls
Ls Ls

II.3 Ancrage courbe

Les ancrages courbes les plus fréquemment utilisés sont :

Crochet normal Crochet à 45°

Retour d’équerre

Le rayon de courbure r est pris égale aux valeurs suivantes

r = 3 φ pour les barres RL

r =5,5 φ pour les barres HA

36
On admet que l’ancrage d’une barre rectiligne terminée par un crochet normal est assuré
lorsque la longueur de la partie ancrée, mesurée hors crochet est au moins égale à :

0,6 Ls pour les aciers RL (FeE215 et FeE235)

0,4 Ls pour les aciers HA (FeE400 et FeE500)

r = 3 φ acier RL

r= 5 ;5 φ acier RL

0,6 Ls pour barres RL

0,4 Ls pour barres HA

Compte tenu des valeurs indiquée au paragraphe II.2.1 pour Ls, on aura pour la longueur
de la partie ancrée :

30 φ pour les barres RL FeE215 et FeE235

16 φ pour les barres HA FeE400

20 φ pour les barres HA FeE500

Les dispositions suivantes doivent être respectées.

L1
θ = 90° L1 = 10 φ

L2 + 1,9 L1 ≥ Ls – 2,2 r
L2

L1

θ = 120° L1 = 6 φ

L2 + 2,3 L1 ≥ Ls – 3,3 r
L2

37
L1
L1 = 2 φ

θ = 180° L2 + 3,5 L1 = Ls – 6,3 r

L2

L1

L1 = 6 φ
θ = 135°
L2 + 2,26 L1 = Ls – 3,92 r

L2

II.4 Condition de non écrasement du béton

Soit un élément de longueur dl

ϕdN + dFA

dN

τs

dFA = force d’adhérence acier-béton

dFA = π φ 𝜏̅𝑠 𝑑𝑙

dN = composante normale de la réaction du béton su dl

ϕ dN = force de frottement résultante de dN

ϕ = coefficient de frottement acier-béton (ϕ est pris égal à 0,4)

On a : dN = F dθ et dl = r dθ avec F = la force axiale de traction s’exerçant sur la barre d’acier

38
La pression exercée par la barre ancrée ne doit pas écraser celui-ci

La contrainte susceptible d’être appliquée au béton (par courbure) est :


𝜙²
𝑑𝑁 𝐹 𝑑𝜃 𝐹 𝜋 ̅̅̅
𝜎
4 𝑠
𝜎𝑏 = = 𝜙 𝑟 𝑑𝜃 = 𝜙 𝑟 =
𝜙 𝑑𝑙 𝜙𝑟

𝜋ϕ
⟹ 𝜎𝑏 = 𝜎̅𝑠 doit rester ≤ ̅̅̅
𝜎𝑏
4𝑟

Pression localisée

On doit avoir :

𝜙 𝜙 𝜎𝑠
≥ 0,2 (1 + ) 𝜈
𝑟 𝑒𝑟 𝑓𝑐28

r = rayon de courbure

φ = diamètre de la barre

σs = contrainte max de calcul de l’acier dans la partie courbe

er = distance du centre de courbure de la barre à la paroi dont la proximité augmente le


danger d’éclatement du béton.

er

𝜈 = 1 pour une barre isolée ou appartenant à 1 seul lit

𝜈 = 5/3 si la barre fait partie d’un ensemble disposé en 2 lits

𝜈 = 5/3 si la barre fait partie d’un ensemble disposé en 3 lits

Sous réserve que d ≥ 𝜙𝑙𝑚𝑎𝑥


d

39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

D.T.R-B.C.2-41, ‘’Règles de conception et de calcul des structures en béton armé, (CBA93)’’


J.P. MOUGIN, ‘’Cours de béton armé, BAEL91’’
J. PERCHAT et J. ROUX, ‘’Maîtrise du BAEL et DTU associés’’
J. PERCHAT et J. ROUX, ‘Pratique du BAEL 91 (cours est exercices corrigés)
R. LACROIX, ‘’Pratique du béton armé’’
M. BELAZOUGUI, ‘’Le béton armé aux états limites. Théorie et application’’
P. CHARON, ‘’Calcul des ouvrages en béton armé selon les règles BAEL83’’
J.C DOUBRERE, ‘’Pratique de béton armé. Règles BAEL83

40

Vous aimerez peut-être aussi