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Avant de mettre mes mots sur mes images j'ai mis mes images sur les mots des autres. Il ne
s'agit pas d'illustrer l’écriture, mais images et écriture, si elles se sentent des affinités électives
peuvent fusionner, s’accorder, fixer alors un instant d’éternité et déjouer le temps, l’espace d’une
seconde.
Par hasard, dans un vide-grenier, j'avais trouvé un texte de Gilbert Lascault dont je m'étais
emparé pour l'associer à des images de vitres passées au blanc d'Espagne, série mise en œuvre
plusieurs années auparavant. En 2015, je présentais ce travail dans une exposition intitulée :
« Dans les plis du monde. »
« Le blanc d'Espagne est une poudre calcaire mêlée d'eau. Cette peinture à
l'eau est facile à appliquer et facile à ef facer (Le blanc d'Espagne est très souvent
employé, au moins depuis la Renaissance...). Sur les vitres, sur les fenêtres, il (le
blanc d'Espagne) décore les menus de restaurant, les fleurs, les étoiles de Noël. Il
masque aussi les transparences des vitrine s, des devantures ; il les déguise ; il
travestit le verre ; il donne le change ; il tire des rideaux factices ; il voile ; il
arrête la vue de l'intérieur d'un magasin ; il aveugle (en totalité ou en partie) ; il
interdit la vision du regardeur de la ville ; il intercepte ; il occulte la montre ; il
évite l'inventaire ; il soustrait l'étalage.