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Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université KasdiMerbah Ouargla


Faculté des Lettres et des Langues
Département de Lettres et Langues Française

École Doctorale Algéro-française de Français


Antenne de l’Université KasdiMerbah Ouargla
Réseau EST

Thèse de Doctorat ès Sciences


Pour l’obtention du diplôme de
Doctorat de français
Option : Sciences du langage

Présentée et soutenue publiquement par


MlleSafia SIRADJ

Titre :

LA PRESENCE DU DISCOURS D’AUTRUI DANS LE TEXTE DE RECHERCHE :


MODALITES DE L’INSERTION DU DISCOURS D’AUTRUI
Cas du mémoire de magister

Directeur de thèse :
Pr. Salah KHENNOUR

Jury :
Professeur, Université Président
Professeur, Université Examinateur
Professeur, Université Examinateur
Professeur, Université Examinateur

M. Professeur, Université KasdiMerbah Ouargla Rapporteur

Année universitaire
UNIVERSITE KASDIMERBAH OUARGLA
Faculté des Lettres et des Langues
Département des Lettres et Langues Étrangères (Français)

Thèse de Doctorat ès Sciences


Mlle Safia SIRADJ

LA PRESENCE DU DISCOURS D’AUTRUI DANS LE TEXTE DE RECHERCHE :


MODALITES DE L’INSERTION DU DISCOURS D’AUTRUI
Cas du mémoire de magister
A mes chers parents
A mes chers sœurs et frères.

.
Remerciements.
Mes remerciements vont à mon directeur de recherche Monsieur Salah
KHENNOUR pour tous ses efforts d’encouragement, de correction et de
soutien.
Je tiens également à remercier Monsieur DAHOU Foudil, qui, grâce à lui
et son équipe de responsables, plusieurs promotions ont eu l’occasion de
poursuivre leurs études de magistère et de doctorat.
Merci également à Messieurs, les membres du jury pour leur indulgence.
Mes remercîments vont également à tous ceux qui ont traversé le
parcours de ma vie d’étudiante, mes professeurs m’inspirant de la
confiance et du courage :
Chikh Laâmach
Souid Mokhtar
Ezzikmi Nadia
Moulaye Lakhdar Bachir
Bechgag Abdelkader
Dabach Abdelhamid que (Dieu le garde dans son grand paradis)
Masghouni Dalal
Yahya Chrif
Résumé

Le thème de notre travail de recherche porte comme titre «La présence du


discours d’autrui dans le texte de recherche : Modalités de l’insertion du discours
d’autrui, Cas du mémoire de magister ».
Comme l’annonce l’intitulé de notre travail, il était question de rendre clair le rapport
interdiscursif et textuel tissé entre deux textes dont l’un est postérieur construit sur la base
d’un autre texte antérieur.
Au cours de notre recherche, on a approché le texte de recherche comme résultat d’un
acte communicatif inscrit dans une institution formelle de formation, puis comme
production discursive inscrite dans le cadre d’une pratique sociale de recherche.
Ces dimensions nous ont orientés vers une pluralité de concepts tels que celui d’Altérité,
Dialogisme, Interdiscours, Intertextualité, Polyphonie concourant tous à définir la nature et
la structure complexes du texte de recherche.
En arrivant à délimiter notre appareillage conceptuel et notionnel nous avions reformulé la
problématique suivante :
Parler au pluriel-caractère du texte de recherche-, est d’un côté un certificat de
crédibilité mais d’un autre une contrainte mettant en jeu les compétences scientifiques
théoriques et discursives du chercheur. À quelle mesure ces voix pourront-elles servir à la
construction de la recherche et en quoi pourront-elles relativiser sa scientificité tant que
celle-ci est en rapport étroit avec leur présence ?
Répondre à notre problématique nous a orientés vers un corpus de type écrit universitaire
appartenant au genre de discours scientifique de recherche dont on a analysé sous
l’inspiration du modèle d’analyse proposé par Françoise BOCH.
La méthode pour laquelle nous avions optée est en deux types : quantitative et textuelle
parcourant l’ensemble des figures de l’insertion du discours d’autrui et les différents
procédés de sa modalisation.
Le parcours de notre recherche en plusieurs cas de figures, a prouvé que ce discours
antérieur en étant intégré dans le texte de recherche, il en devient une partie intégrale
fondue, indissociable de sa structure argumentative. Que la forte soudure entre les deux
implique la structure solide du texte. Celle-ci dépend de la maîtrise des outils discursifs et
textuels, voie, de transition entre deux ou plusieurs textes, entre deux ou plusieurs
recherches.
The summary

The title of this research paper is ‘The Presence of Others’ Discourse in a Research Paper
Text: Strategies of Others’ Discourse insertion: The Case of MA Research Papers’. As
stated in the title, the purpose is to make clear the interdiscursive and textual relationship
woven between two texts, one of which is later built on the basis of the other.
During this research, the texts investigated were approached as a result of communicative
acts enrolled in a formal training institution, then as discursive productions recorded in the
context of a social practice research. These dimensions directed the study to a variety of
concepts such as: Otherness, Dialogism, interdiscourse, Intertextuality, and Polyphony all
competing to define the nature and complex structure of the texts analyzed.
By delineating the conceptual and notional apparatus, the following problematic was
reformulated: Speaking in the plural-character of research and text is on one side a
credibility certificate, but on the other side a constraint involving the theoretical and
discursive scientific skills of the researcher. To what extent will these voices be used in
constructing research and how can they relativize its scientificness as the latter is closely
related to their presence?
In order to solve this problematic, a highly academic and scientific discourse was to be
chosen. University academic researches appeared to be the best match for these qualities,
and they were analyzed on the light of the model proposed by Françoise BOCH. The
method chosen was quantitative and textual; browsing all the figures of inserting other
people's views and the various processes of its modalization.
The results of this research in several scenarios proved that integrating others’ discourse
from previous research into a new research text makes the newly constructed discourse a
unique body in which the imported text plays an integral part melted and inseparable from
its argumentative structure. The strong bound between the two builds the solid structure of
the text. This latter depends on the mastery of discursive and textual tools, track, and
transition between two or more texts, between two or more researches.
‫ملخص‬
Introduction générale

Un texte de recherche est la version scripturale du simple acte de construction des


connaissances. Au cours d’un tel moment se convergent de multiples voix mettant en
lumière les différents aspects de l’objet d’étude. La pluralité dont on parle s’inspire d’une
divergence de points de vue pour l’unique tentative de produire en collaboration un savoir
dit scientifique.
La scientificité, à cet égard, se voit en rapport étroit avec la pluralité et la diversité des
points de vue d’analyse construisant l’infrastructure du travail de recherche. Un tel cas de
figure incarne l’ensemble de rapports qu’un l’individu entretienne avec son groupe social.
D’une part il est indispensable d’en faire partie, de s’y intégrer, de s’y identifier en mettant
en valeur tous ce qui est commun. D’autre part l’intégration absolue risque d’effacer la
valeur de cet individu en étant fondu dans l’ensemble, ce qui exige la mise en valeur de
tout ce qui est particulier, singulier à la limite d’être identifié en ce qui le particularise par
rapport à l’ensemble et en ce qu’y le range.
Cette alternative se veut le squelette de tout type de rapport humain : va/vient, émettre
/recevoir. Altérité construite sur la base du regroupement d’un ensemble d’individus
connectés les uns aux autres au moyen de multiples outils favorisant le partage de
l’expérience individuelle sous forme de savoir, savoir-faire, savoir être. Ainsi diffusée et
partagée tout au long du vécu humain, l’expérience humaine s’échappe à l’individualisme
pour retracer l’histoire et l’expérience même de l’homme préhistorique. Tel est l’essor
pour lequel la connaissance et le savoir ont opté, c’est de n’être la propriété de personne
mais à l’ensemble.
Une identité souvent sous entendue prenant sa part dans nos propos, attitudes,
comportements, bref actes pour parler en même temps qu’on parle, pour assumer une part
de responsabilité de ce que l’on dit, pour au-delà justifier une part de nos attitudes en les
attribuant au groupe social.
La présence du -groupe social- souvent désigné par le fameux ‘Autre’ même dans ce que
nous considérons comme espace personnel monologique est indispensable et on ne peut
s’y échapper. C’est par rapport à cet Autre qu’on se définit, c’est par rapport à cet Autre
qu’on se différencie et c’est toujours par rapport à lui qu’on s’identifie.
L’Autre est donc une identité inhérente à tout, un individu encadrant ses activités
sociales et culturelles, assurant ainsi, la transmission du patrimoine et héritage social aux
nouvelles générations, et surtout, contribuant au développement scientifique et
technologique.
Au-delà, ce qui nous parait inhérent à l’espèce humaine est plutôt le caractère d’altérité
comme étant le rapport dynamique assurant le maintien et la valorisation de tout ce qui
peut garder la vie en société.
Le rapport qu’un individu entretient avec son groupe social est le meilleur exemple
vulgarisant celui qu’une recherche scientifique entretient avec des recherches antérieures
ou postérieures.
Voir de plus près ce rapport sur le terrain de la recherche et la construction du savoir
donne à certaines mises au point une grande importance délimitant :
 Ce à quoi peut correspondre une recherche scientifique ?
 Qu’est-ce que l’acte de faire science ?
 En quoi consiste-t-il en sciences humaines ?
Questions ne semblent-t-elles évidentes quand on sache que ce qu’on appelle recherche
scientifique correspond généralement à tout travail d’analyse tournant autour d’un objet
dans l’objectif de confirmer ou infirmer une hypothèse, résoudre une problématique tout en
étant inscrit dans une doctrine théorique et méthodologique.
En sciences naturelles et techniques la pratique scientifique s’effectue en un
ensembles d’actes dans un terrain favorisant au chercheur l’observation de son objet
d’étude, sa description, la vérification de ses hypothèses, et en fin assister aux résultats
obtenus de sa recherche. La transcription de la recherche en version scripturale dans ce
type de sciences incite le chercheur à transcrire tous ses actes en symboles relevant de la
terminologie de la discipline correspondant soit aux formes géométriques, soit aux
symboles mathématiques soit aux signes linguistiques afin d’inscrire sa recherche dans le
répertoire des recherches communiquées et évaluées et ainsi reconnues en tant que telles.
Les sciences de l’homme pour leur part se particularisent d’abord par la nature de
l’objet d’étude. Ce dernier n’est pas nécessairement observable. Ce caractère ne prive en
aucun cas ces sciences du caractère d’objectivité. Débat périmé tentant en vain à opposer
deux objets d’études, différents dans leurs natures, en en proposant les mêmes principes
d’analyse et d’observation pour l’obtention de résultats fiables. Or l’objet en science
humaine a ses propres caractères pour être étudié et décrit différemment et ainsi redéfinir
en quoi consiste l’objectivité en sciences de l’homme et en quoi consiste leur scientificité.
C’est un objet qui parle transcrivant le mode de vie, la culture, l’histoire, la psychologie,
l’art de l’existence humaine.
Il faut résoudre la problématique des sciences humaines en leur reconnaissant la
nature psychosociologique de leur objet d’étude décrit et transcrit en forme scripturale
pour servir de sujet aux analyses et débats traitant de leurs fondements théoriques et
méthodologiques.
C’est donc le terrain dans lequel se mettent en confrontation et concurrence de multiples
doctrines, théories, écoles, méthodes d’analyse pour objectif de dévoiler les différents
aspects de l’objet d’étude.
Cette pluralité forge un type particulier d’actes traduits en un ensemble de procédés et
attitudes discursifs de type : Analyse, explication, accord ou rejet de points de vue,
confrontation, comparaison, illustration, justification, argumentation, induction/déduction,
thèse/antithèse…afin de gérer la pluralité et la diversité des voix. Nature qui est d’un côté
un certificat de crédibilité mais d’un autre une contrainte mettant en jeu les compétences
scientifiques théoriques et discursives du chercheur. Autrement dit, à quelle mesure ces
voix pourront-elles servir à la construction de la recherche et en quoi pourront-elles
relativiser sa scientificité tant que celle-ci est en rapport étroit avec leur présence ?
Les compétences théoriques et scientifiques défendent le fondement de la recherche qui à
son tour dépend des structures et outils discursifs au moyen desquels le chercheur prétend
maitriser textuellement la monographie polyphonique.
Tâche qui ne semble évidente incitant le chercheur en tant qu’auteur à interpeler d’un
côté, le discours d’autrui et produire un discours au pluriel pour construire sa recherche et
en donner une crédibilité scientifique et d’un autre, savoir se dissocier de ces discours en
produisant un discours au singulier. Dans le premier cas de figure on désigne tout type de
procédés discursifs de citation et d’emprunt au discours d’autrui, dans le deuxième on fait
allusion à tout type de procédés discursifs et textuels au moyen desquels le chercheur se
libère de la pluralité et affirme ainsi l’originalité de sa recherche.
Sur la base de cette problématique nous avons construit notre recherche que nous avons
intitulée : La présence du discours d’autrui dans le texte de recherche : Modalités de
l’insertion du discours d’autrui, Cas du mémoire de magister.
Le corpus pour lequel nous avons opté est le mémoire de recherche de magister considéré
comme première expérience où un étudiant chercheur exerce les procédés et les
techniques de la rédaction scientifique. Dans ce type d’écrits nous prétendons détecter le
transfert relatif d’une écriture plurielle vers une écriture singulière. Le nouveau chercheur
dans ses premiers exercices de rédaction prétend défendre ses constats et les justifier par le
recours aux procédés de référence aux discours antérieurs, mais d’un autre coté tend à
tous prix de s’échapper au plagiat, ce qui l’amène à stoker les citations en plusieurs types.
Cette contrainte constitue une de nos quêtes consistant à savoir dans quel cas le scripteur
cite et pour quel type de citation opte-il et le pourquoi de ses choix ?
Dans ce type d’écrits nous prétendons également construire une typologie d’outils textuels
que les scripteurs mobilisent pour modaliser le discours antérieur et l’insérer voire
l’intégrer dans leur texte.
Répondre à toutes ces questions nous a amené à opter pour le plan suivant :
Notre recherche est faite en trois parties : la première avait pour objectif de déterminer la
conception de recherche scientifique en dévoilant les différentes dimensions du concept :
La dimension communicative, la dimension discursive correspondant au nombre de trois
chapitres : Le premier était une anatomie du concept de recherche et son transfert, fait
d’un simple acte de connaitre à l’acte de faire science. Statut différent que nous avons
attribué au préalable à l’acte de communiquer et son rapport avec la construction et la
diffusion des connaissances. Au cours de ces mises au point conceptuelles nous avons fait
recours aux schémas dévoilant d’une part le squelette de la construction du savoir
scientifique, d’autre part retraçant le parcours du savoir scientifique entre chercheur,
communauté scientifique et public général.
Le deuxième chapitre a tenté de mettre en lumière l’aspect discursif du texte de
recherche en déterminant d’abord, son identité discursive en tant que texte intégré dans son
contexte spatiotemporel comme tout énoncé correspondant à la notion de ‘Discours’ selon
la définition de D. Maingueneau. Ce cadre spatiotemporel, au-delà, nous a servi d’élément
d’une autre distinction entre discours fermé et discours ouvert et leur rapport avec la notion
de communauté discursive et avec celle de communauté sociale comme étant institution
de sa production et de sa réception. Grace à ce même rapport nous avons procédé à une
typologie des dispositifs de communication, à savoir communication orale/ communication
écrite.
La communication écrite nous a conduits à son tour vers une autre typologie intégrant
le texte de recherche dans la colonne des pratiques formelles de communication écrite, de
manière précise dans la colonne des écrits universitaires.
Dans le dernier chapitre de cette première partie, nous avons confronté la notion de
texte de recherche à celle de genre. Ainsi nous avons mis au point quelques notions comme
celle de ‘Texte’ par rapport à celle de ‘Discours’ et celle de ‘Genre’ et ‘Type’ de discours.
Débat n’ayant nul part l’objectif de résoudre la problématique de genre ou type de discours
mais il avait pour valeur de dévoiler les critères de catégorisation des écrits et le rapport
que celle-ci entretient avec leurs sphères d’usage et de circulation selon la notion de
Bakhtine.
Ainsi nous avons clôturé la première partie concernée par l’aspect textuel et communicatif
du texte de recherche pour passer à une deuxième centrée cette fois-ci sur sa dimension
socio-discursive dans une tentative de dévoiler l’enjeu de la pluralité discursive. S’agit-il
d’ ‘Altérité’ ou de ‘Dialogisme’ ou de Polyphonie ?
C’est donc une deuxième partie en trois chapitres dont le premier conçoit le texte de
recherche comme figure d’Altérité grâce à son aspect langagier aux termes de Benveniste
« le langage pose et suppose l’autre ». M.AMORIM de son côté a dévoilé au-delà une
voie de transition bilatérale d’émission et de réception ce qui suppose un rapport
d’échange interdiscursif nous conduisant à la notion Bakhtinienne de Dialogisme.
Le texte de recherche est une figure de dialogisme comparable à un énoncé
entretenant des relations discursives avec des énoncés-textes antérieurs et des énoncés-
textes postérieurs avec lesquels il entre en dialogue. Cet échange selon Bakhtine
transforme les énoncés en Répliques quelques soient leurs tailles ou formes textuelles ;
petits énoncés ou même romans.
Cette conception dialogale des relations interdiscursives ou intertextuelles a animé un
débat conceptuel et terminologique que nous avons tenté de présenter en passant par les
notions : Orientation dialogique, dialogisme interdiscursif/ dialogisme interlocutif/
autodialogisme, dialogisme intertextuel/ dialogisme interlocutif…etc. De même au cours
de ce chapitre il était indispensable de confronter le Dialogisme avec les notions
d’intertextualité, interdiscours considérées comme termes qui ont souvent circulé pour
caractériser tout type de rapports intertextuels.
Inspiré des analyses narratologiques du texte littéraire, une autre distinction a trouvé
sa place dans l’embarrât des termes en s’appuyant sur la hiérarchie installée entre les voix
antérieures et celle du locuteur dans un discours quotidien. Or le narrateur dans son texte
fait entendre des voix mais sur un même ordre d’égalité de sorte que l’une entre en
dialogue avec l’autre sans rapport de hiérarchie Ce cas de figure a amené Bakhtine à
attribuer la notion de polyphonie au texte et champ littéraire et celle de dialogisme au
discours quotidien. Ce débat nous l’avons intégré dans un chapitre deuxième où nous
avons également traversé plusieurs concepts dérivant de la conception de polyphonie tel
que polyphonie attitudinale et polyphonie musicale.
Au cours de cet embarrât conceptuel nous nous sommes arrêtés, également, sur le concept
de locuteur/ énonciateur auquel nous avons détecté une valeur discriminatoire
fondamentale décrivant son rapport avec ses propres énoncés et ceux des sources
antérieures qu’il met en scène. Donc nous avions eu affaire aux distinctions de locuteur/
énonciateur/ sujet parlant / point de vue, position/ positionnement et postures énonciatives.
Dans le dernier chapitre de cette deuxième partie nous nous sommes interrogés sur
l’aspect textuel de la polyphonie ce qui nous a permis d’embarquer vers les concepts
décrivant toute attitude d’insertion voire intégration du discours d’autrui. Il s’agit donc des
concepts de modalisation/modalités, les opérations de modalisation, lieux d’inscription de
la modalisation. Dans le même cadre textuel de modalisation nous avons opté pour une
typologie des verbes introducteurs du discours d’autrui en nous appuyant sur la
classification de D.MAINGUENEAU, de S.STRAUCH et celle de M. MARTIN ALTAR.
Enfin nous avons conclus ce chapitre en mettant l’accent sur les autres structures
introductives non verbales pour procéder à une autre typologie consistant à distinguer les
différents types de discours : Discours rapporté direct( DRD), discours indirect (DID),
Discours indirect libre (DIL) et les différents procédés de conceptualisation du discours .
La dernière partie de notre travail de recherche consiste en une partie analytique du corpus
correspondant au texte du mémoire de magister où nous prétendons assister à la
polyphonie caractéristique du discours scientifique de recherche. Un tel choix est fait pour
cerner le rapport intime entre le discours antérieur et le texte en cours de construction,
décrire en quels cas de figure un discours antérieur marque-t-il sa présence dans le texte
de recherche.

La méthode d’analyse pour laquelle nous avons optée correspond à une analyse
quantitative à la lumière de l’analyse faite par Françoise BOCH d’un corpus d’écrit
universitaire et d’articles de recherche d’experts dans le cadre d’une recherche inscrite sous
le titre de : Se référer au discours d’autrui : quelques éléments de comparaison entre
experts et néophytes LIDILEM.E.A.609. Grenoble III.

F.BOCH, a analysé son corpus sur la base de la typologie des Modes de référence au DA

Suivants : au préalable elle a déterminé deux figures de référence au discours d’autrui, à


savoir l’Evocation et le Discours rapporté. Ce dernier engendre une autre typologie plus
détaillée de référence au discours d’autrui : Citation pure, Reformulation, Îlot citationnel.
Au cours de notre analyse du corpus nous nous sommes délimités plusieurs tâches. La
première est de détecter la typologie de référence au DA dans les différents textes objets
d’analyse ce qui a fait le contenu du premier chapitre de cette troisième partie. Ce repérage
du discours d’autrui a été traduit en un ensemble de tableaux comparatifs permettant de
voir de plus près la proportion de chaque mode de référence au discours d’autrui par
rapport au reste des modes puis le taux varié de fréquence de chaque mode selon les
domaines de recherche (littéraire ou linguistique) et selon les phases de recherche(
théorique ou pratique). Nous avons essayé dans cette phase d’analyse de comprendre quels
sont les facteurs gérant la répartition des modes de référence AD

L’analyse quantitative ne veut rien dire par rapport à une autre qualitative que nous avons
suggérée afin de voir de plus près à quoi répond le recours à chaque mode de référence AD
et dans quels contextes et cotextes il a été introduit ?

Répondre à ces questions nous a amené à consacrer un chapitre à chaque mode de


référence au discours d’autrui suggérant une analyse quantitative puis une autre textuelle
des extraits suivie de synthèses générales décrivant la mise en scène modale de chaque
mode et en quoi répond son usage et quel type de contenu véhicule-t-il et quel apport
avait-il par rapport au contexte de son intégration ou de son insertion ?

Cette analyse a été faite en quatre chapitres, le cinquième nous l’avons consacré aux
outils linguistiques que les scripteurs ont mobilisés pour modaliser les discours antérieurs.
Celui-ci a contenu une analyse d’abord quantitative consistant à repérer les différentes
structures de modalisation puis une autre textuelle consistant à démontrer à quels besoins
répond l’usage de chaque type de modalisation.

Les verbes introducteurs du discours d’autrui, considérés comme figures de


modalisation, ont eux aussi pris leur part d’analyse en une typologie de verbes introduits
par les scripteurs dans leurs textes.

La présence du discours d’autrui ainsi que les modalités de son insertion dans le texte de
recherche ont été mises en question tout au long de ce parcours d’analyse loin de tout type
de rapport avec les règles méthodologiques. C’était un choix conscient incarnant une
tentative de mettre en lumière le lien étroit entre la norme méthodologique de rédaction et
les normes discursives et textuelles gérant la rédaction d’un écrit scientifique. C’est par
quoi nous expliquons l’absence de recours fait à la terminologie de la Méthodologie vu que
celle-ci n’est que l’incarnation des normes discursives et textuelles de rédaction.
La présente recherche n’est donc loin d’être un recueil de règles méthodologiques de
rédaction mais c’est plutôt une analyse discursive et textuelle visant à scanner l’acte
scripturale de faire science.

Comme toute recherche, la nôtre a rencontré certaines difficultés parmi lesquelles nous
citons la prédominance de documents sitographiques que nous justifions par la difficulté
de l’accès aux documents à version papier.
I. PREMIERE PARTIE : LE TEXTE DE
RECHERCHE COMME FRUIT D’UN
ACTE DE COMMUNICATION
I. Chapitre I
Communication et recherche scientifique
Chapitre I Communication et recherche scientifique
I. Le savoir comme acte de connaitre.
Traiter la notion de communication par opposition à celle de recherche scientifique,
c’est admettre l’hypothèse d’un rapport mutuel entre l’acte de communiquer et la
production, progression du savoir. Comment peut-il s’envisager le rapport entre l’acte de
produire le savoir scientifique et l’acte de communiquer ?
Donc, c’est anatomiser la notion de « savoir » pour chercher des éléments de réponse à une
telle question.

II. Qu’est-ce que ‘Savoir’


« Savoir », communément, que ce soit dans les domaines d’apprentissage ou dans les
autres domaines des sciences de l’homme, est souvent conçu comme l’échelle de
connaissance plus structurée qu’une simple connaissance primitive.1
Ainsi « savoir » est en étroite relation avec l’acte de connaitre, fruit d’une relation
d’interaction entre un « objet connu » et « sujet connaissant ».
Au-delà, « connaître », est encore vu comme faculté cognitive basée sur des données
extérieures à l’esprit, transmises aux moyens des facultés de perception, conçues et traitées
en tant qu’objets et sujettes, par la suit à l’analyse2
A ce stade, la connaissance n’est que dans sa phase objective 3consistant à saisir
l’existence de l’objet par l’attitude d’observation offrant des éléments caractéristiques de
l’objet perçu, comme étant stimulus des capacités intellectuelles et compétences à
accomplir.4
Le traitement cognitif de l’objet connu, s’inscrit dans un cadre ‘subjectif’,5 ainsi qualifié,
étant donné qu’il introduit, comme instrument de traitement des données, le fruit
d’expériences anciennes.
Par le processus d’analogie, entre autres processus intellectuels, le sujet connaissant
traite le contenu par la connaissance ancienne. Autrement dit, construire la version
conceptuelle, formelle de l’objet connu, pour être non pas objet matériel mais réalité
construite et conçue mentalement telle qu’elle a été perçue matériellement.

1
www.bellaigue.com « qu’est-ce que connaitre »
2
Ibid
3
www.fondationJeanPiaget.ch
4
www.ieh-colombes1. BRITT-Mary Barth, Le savoir en construction.
5
Ibid
Chapitre I Communication et recherche scientifique

C’est dans le même sens que va Saint Tomas


« La connaissance est donc bien quelque choses du sujet qui connait, mais elle est
essentiellement relative à l’objet et définie par lui, l’objet est un principe de connaissance
mais non pas une action physique exercée sur le sujet connaissant .Il exerce sur le sujet
connaissant une certaine causalité qu’il faut saisir dans son originalité propre, nommée
causalité formelle extrinsèque ou encore objective »1
Saint Tomas qualifie la chose connue comme principe de connaissance. C’est dans le
sens de point de départ et simple raison de l’acte de connaître accompli essentiellement par
le sujet connaissant. Celui-ci identifie et catégorise les caractéristiques de l’objet connu par
une reconstruction formelle définissant le perçu par le déjà conçu d’où l’attribution de
Saint Tomas de la connaissance au sujet au lieu de l’objet. Autrement dit, l’objet connu
n’est qu’une raison de l’acte de connaître basé essentiellement sur le sujet représentant
mentalement les éléments de l’objet et déterminant sa conception formelle en tant que
connaissance.
La connaissance, telle qu’elle est définie, est à l’origine de toute activité d’adaptation de
l’homme dans son environnement. Elle offre à l’homme une représentation, une
construction de son réel en terme de compétences et de performances valables, arrière-plan
de nouvels actes de connaître.
Le savoir, comme toute activité d’adaptation humaine, n’est qu’un acte de connaître mais
non pas simple connaissances.
Comment se distingue le savoir de la simple connaissance ?

III. D’une simple connaissance au savoir

III.1. Connaissance/ Savoir : pensée profane/ pensée savante :

III.1.1. Connaissance : Pensée profane


Rendre claire la différence entre savoir et connaissance, c’est voir encore la
connaissance comme fruit d’un contact basé sur la sensation, l’ intuition interprétées
subjectivement, guidées par un sens commun moins conscientisé. En étant inspirée des
expériences des autres individus, la connaissance, s’identifie aux clichés stéréotypes,
préjugés du groupe social dans lequel elle s’intègre. C’est ce qui a été classé comme
étant Pensée profane :

1
ibid
Chapitre I Communication et recherche scientifique

« (…) pensée profane (…) un sens commun [processus] rarement conscientisé, de


sélection, amplification et évaluation des faits, en lien avec un stock commun de
connaissance et avec un répertoire commun de compétence.
Dans leur vie quotidienne, les gens construisent une définition de la situation, à travers
des clichés, des stéréotypes, des préjugés collectifs. Renforcées par les médias, ces
catégories donnent lieu à un conformisme de l’opinions publiques. »1

Pensée profane est une connaissance selon une double attitude ; subjective individuelle
et objective sociale. L’individu se base au préalable sur ses propres connaissances tant
qu’il fait partie d’un ensemble. C’est de là qu’il inspire d’autres composantes de son
identité comme membre différent des autres mais qui en fait partie également.

La référence au sens commun dévoile l’appartenance de l’individu au groupe social,


mais-au-delà, elle explique des manières -de voir, de raisonner et de construire le réel-
communes, fondus dans les moules d’un système de représentation figuratif
communiquant un ensemble de valeurs socio-culturelles. C’est par ce rapport dialectique
entre l’individu et son groupe social que s’explique la présence permanente du sens
commun dans les activités cognitives aussi bien que langagières. Plus s’intégrer dans le
groupe, plus la connaissance s’enrichit de compétences et de performances aussi larges et
diverses.
Certes, la validité de ce type de connaissance n’est pas certifiée vu qu’elle relève d’un
type d’apprentissage informel, loin de tout type d’encadrement formel.

III.1.2. Savoir : Pensée savante :

Arrivant à ce stade, il convient de déterminer le type de connaissances construites


quand elles s’inscrivent dans une activité d’apprentissage formelle institutionnelle.
Le savoir, comme processus, n’est qu’un acte de connaitre, donc, il se base à la fois sur
la subjectivité et l’objectivité, non pas d’un individu social, mais d’un apprenant, inscrit
dans une situation d’apprentissage, cadre de rencontre artificielle entre le sujet et l’objet.
Le processus d’apprentissage est semblable à l’acte de connaître, attitude spontanée de
reconstruction-conceptualisation1de l’objet pour être valable au traitement intellectuel
plaçant l’objet dans un cadre théorique2 ou doctrine de recherche particulière.

1
JOHANNE SAINT-Charles, MONGEAU- Pierre, Communication, Horizon de pratique et de
recherche, presse de l’université du Québec..p.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
C’est ce que PIERRE ASTOLFI met en lumière en disant que « le savoir est toujours
le résultat d’un processus de construction passant par l’élaboration couteuse d’un cadre
théorique ou d’un modèle formalisé ».3
La reconstruction ne sera possible qu’au moyen d’un appareillage conceptuel
inscrivant l’objet dans une théorie, domaine d’étude particulière. Autrement dit, savoir un
objet, c’est le reconstruire par l’acte de conceptualisation en le reformulant théoriquement
afin de forger un savoir valable à être utilisé, selon PIAGET : « Le savoir est de l’ordre de
l’utilité des connaissances pour transformer la situation ».4
C’est un type de connaissance théorisée, conceptualisée, institutionnelle et reformulée
dans un langage savant figure de la « Pensée savante ».5
Une telle déduction rend claire la pertinence du cadre formel, institutionnel dans
l’élaboration du savoir, au-delà, elle dévoile l’intime rapport entre la conceptualisation du
savoir et le système de représentation formel, dans lequel il prend forme et se justifie.

IV. Construction du savoir scientifique et communication :

IV.1. Construction du savoir scientifique.


En effet, un savoir en tant que tel, ne peut l’être que dans une reformulation savante
empruntée à une perspective théorique correspondant à un système de concepts et notions
scientifiques. Dans leur ouvrage, J.SAINT Charles et P..MONGEAU reformulent la tâche
du théoricien comme

« Reconstruction [de] la réalité(…) dans un langage savant. [Les théoriciens]


élaborent un cadre théorique qui donne (…) une perspective d’analyse et un angle
particulier ; leur lecture de la réalité constitue alors une intégration des éléments de la
réalité au sein d’une perspective conceptuelle et théorique. »6

Un tel constat laisse déduire une double tâche accomplie en plein acte de construction du
savoir :

1
GERNADELI.Aumont, PIERRE-MARIE, Mesnier, / / L’acte d’apprendre, L’Harmatton, coll :
Recherche- action en pratique. P.160
2
GRUCAJ.Pierre Cuq, Cours de didactique du français langue étrangère et seconde, coll FLE, presse
universitaire de Grenoble, Grenoble. P 127.
3
ibid
4
www.bestbuydoc.com.Anne-Marie Rocheblave-Spenle la genèse de la communication.
5
JOHANNE SAINT-Charles, MONGEAU. Pierre, Op.cit., p 176.
6
Ibid, p 176
Chapitre I Communication et recherche scientifique
-Une tache de conceptualisation, marquant la reformulation de l’objet en termes de
concepts 1théoriques et entités psychiques correspondant à une autre formelle
« signifiant » 2 dévoilant :
-La deuxième tâche liée étroitement à la première consistant à reproduire le concept
par une entité symbolique ayant pour objectif de communiquer le concept. C’est ce
qui peut être schématisé comme suit :

Schéma : Construction du savoir scientifique.

Représentation psychique :
Objet de concept
Théorie
la réalité Conceptualisation Communication

Représentation
symbolique: terme

Terme

La représentation symbolique, l’aspect concrétisant le concept, prouve sa finalité


communicative.
En exerçant ces doubles actes : de conceptualisation du savoir puis sa communication.
Le chercheur se retrouve, à tout moment, en quête de validation : d’une part, de la
perspective théorique conceptualisant son objet, en s’interrogeant : A quelle mesure est-
elle valide pour décrire, à proprement dit son objet d’étude ?
D’autre part, la validité des représentations symboliques- termes empruntés à la
terminologie de la perspective consultée en s’interrogeant : Dans quelle mesure, ce
système terminologique peut-il prouver la validité de la théorie ? Ce qui se résume comme
suit : « (…) la cohérence avec la tribune privilégié pose la question de la validité
scientifique beaucoup plus en termes d’expériences de connaissances qu’en termes
d’objectivité et représentativité »3.

1
« Concept » dans le sens de signifié selon Ferdinand D Saussure
2
Signifiant dans la théorie de signe de F.D Saussure
3
JOHANNE SAINT-Charles, MONGEAU. Pierre, Op.cit. P 176
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Le concept et sa face symbolique se fondent l’un dans l’autre, de même que la validité
d’une perspective théorique dépend de la validité, objectivité de son système
terminologique prenant en charge la communication de ses découvertes et la démonstration
de sa scientificité ainsi que l’annonce de ses résultats.

IV.2. Communiquer le savoir scientifique


Communiquer le savoir scientifique est en quelque sorte, une reconstruction formelle,
une remise en scène1de différentes étapes du savoir ouvrant, au moyen des concepts et
notions, le champ à l’ensemble des rapports logiques ; structurant, définissant, justifiant,
synthétisant. Bref construire un dispositif matériel2concrétisant l’acte même de faire le
savoir scientifique.
Dans la préface de son ouvrage, Day, détermine la nécessité de l’acte de
communiquer par rapport à l’acte de faire science :

« Il n’est pas nécessaire que le plombier écrive au sujet des tuyaux qu’il répare ; ni
que l’avocat écrive sur ses plaidoiries (sauf peut-être des petits textes ponctuels) ; mais le
scientifique- cas sans doute unique parmi les métiers et professions- doit fournir un
document écrit montrant ce qu’il a fait ? Pourquoi il l’a fait ? Comment il l’a fait ? Et
quel enseignement il en a tiré ? Ainsi le scientifique ne doit-il pas seulement ‘ faire’
science, mais ‘ écrire la science’ »3.
L’emprunt de termes et notions scientifiques à d’autres perspectives prouve la
nécessité d’un outil langagier accomplissant la tache de conceptualisation ce qui dévoile
l’aspect communicatif inhérent au savoir. Mais d’un autre côté, un tel rapport ne peut
s’effectuer que par l’accès aux travaux de recherches antérieures.
Arrivant à ce niveau d’analyse, la communication se définit comme la voie rendant
possible la collaboration entre l’acte de construction du savoir en cours et les autres actes
de recherches précédents.
Une telle déduction nous amène à voir le chercheur comme acteur inscrit dans une
situation de communication remplissant d’une part, la fonction de destinataire en
consultant les travaux de recherches précédents pour construire la sienne, d’autre part, la

1
ibid. p.175
2
www.hal-inria.fr, LEFEBVRE - Muriel , les écrits scientifiques en action,
3
www.recodoc.univ-lyon1.fr BENROMOHANE.Mohamed , Caractérisation des publications
scientifiques spécialisées.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
fonction de destinateur, grâce à l’attitude de production de sa propre recherche. Ce qui se
résume dans la citation du passage suivant :
« Le chercheur doit savoir situer l’état de la science dans son sujet de recherche.il doit
savoir aussi collaborer avec les autres pour se servir de leurs connaissances scientifiques
et/ou de leurs savoir-faire techniques. Enfin Il doit, savoir communiquer ses résultats de
recherche aux autres et « controverses » qui s’établissent au tour de son sujet».1
En se basant sur le schéma de communication de R. Jakobson2, nous pouvons
schématiser le passage ci-dessus comme suit :

Message
savoir
scientifique

Destinataire/

Destinateur
Destinataires
: Communauté
Des chercheurs
Scientifiques

Message
savoir
scientifique

Destinataire/
Destinateurs Destinateur :
: Communauté chercheurs
Des chercheurs scientifiques
Scientifiques

1
ibid
2
LEON. Pierre, BHATT. Parth, , Structure du Français moderne, introduction à l’analyse linguistique,
Coll..U, ARMAND COLIN, Paris,.p.22.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
IV.3. Schéma de la communication

Scientifique

Analyse du schéma :

Le schéma ci-dessus, remet en scène les trois partenaires de la communication


scientifique, ayant comme point de départ la communauté des chercheures occupant le rôle
de « destinateurs » pluriels du savoir scientifique, à destination d’un chercheur singulier.
Ce rapport s’établit au moyen d’emprunt de théorie, méthodes d’analyse déjà prête
pour servir d’éléments d’appui et d’arrière plans contribuant à construire le travail en cours
de réalisation. Cette référence est symbolisée par la flèche mettant en rapport [destinateurs
– destinataire] à savoir : Communauté des chercheures scientifiques – chercheur.
Le chercheur, selon le schéma, ne se contente pas de l’attitude de réception mais, il
change d’attitude pour émettre à son tour le savoir scientifique, cette fois-ci, à destination
de la communauté des chercheures scientifiques [destinateur- destinataires].
La communauté scientifique, selon cette dernière attitude, correspond à l’ensemble des
chercheurs- public accédant à la nouvelle étude : diffusée, publiée, valable d’être lue,
évaluée, critiquée, traitée scientifiquement, par la suite acceptée comme étant recherche
originale, portant du neuf à la science, Donc, elle aussi, à son tour, participera à construire
d’autres nouvelles recherches.
C’est à cette dernière idée que tend à faire référence le deuxième message produit par
le chercheur, destiné à la communauté scientifique qui, en recevant ce nouveau savoir
scientifique, donne naissance à d’autres perspectives de recherche, donc d’autres
chercheurs, c’est ainsi que le savoir scientifique se voit en progression permanente.
De la communauté au chercheur, du chercheur vers la communauté scientifique.
Rapport dialectal entre deux pôles dressé au moyen de flèches laissant déduire la forme
d’un huit en position horizontale ayant comme origine, une alliance de deux cercles croisés
en forme de « x » au niveau du message correspondant au savoir scientifique.
Point commun de convergence et élément de transition, dans la mesure ou le savoir est en
progression permanente, infinie et résultat d’échange perpétuel, ce qui inspire l’idée d’un
cercle non pas vicieux et fermé mais, ouvert sous forme de spirale qui s’élargit de la base
vers le sommet. Cette interprétation veut rendre clair le rapport entre la communauté et le
Chapitre I Communication et recherche scientifique
savoir scientifique, qui en s’effectuant, s’identifie à la forme d’un huit correspondant 1 à :
l’alliance de deux cercles, le croisement de « x », l’idée de l’infini, la forme de spirale.
Tous ces symboles parlent de la construction du savoir scientifique, puis de sa
progression infinie.
Pour conclure avec cette analyse, on cite le passage suivant

« la communication scientifique se situe aussi bien en amont qu’en aval de la recherche et


je dirais même pendant la réalisation de la recherche. En amont, elle est nécessaire au
scientifique pour démarrer sa recherche. Il l’utilise pour se situer par rapport aux autres
chercheurs (…). Pendant la recherche, elle intervient pour coopérer avec les autres
[travaillant sur le même thème]. En aval, la communication intervient en tant que fruit de
la recherche ».2

La communication scientifique, ainsi analysée, ne peut résumer un simple rapport


d’échange et changement de rôles arbitraire, mais recouvre t- elle un acte scientifique en
cours de déroulement relevant d’un type particulier de communication scientifique ayant
pour objectif la ‘valorisation scientifique’3dans la mesure où il est le fruit d’un échange
dialectal réciproque entre acteurs de types chercheurs.

V. Communication scientifique, voie de la vulgarisation


scientifique :

L’accès à la recherche scientifique n’est plus la propriété du public des chercheurs


spécialistes. Grace à l’acte de communication, elle devient la propriété de la communauté
sociale en générale, du grand public ayant pour but, avec cette nouvelle destination, la
diffusion de l’information voire la participation à l’éducation scientifique et culturelle des
citoyens.
La recherche scientifique, en étant adressée au grand public, se définit dès lors comme
connaissances au sens large du terme, culture scientifique rendues publiques grâce aux
différents moyens de diffusion tel que :4
 Les mass médias, internet.

1
www.google.com, André Bouguéne. Matière-esprit-science.
2
www.recodoc.univ-Lyon1.fr MBEN ROMDHANE
3
www.melugail.fr GAILLARD. Mélusine, Généralités sur la communication scientifique .
4
ibid.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
 Structures muséales.
 Centres de la culture scientifique.
 Associations publiques.
 Entreprises privées.
Ces fameux moyens de communication marquent leurs particularités par rapport aux
publications scientifiques (comme articles de recherches, thèses, mémoires spécialisés) par
les types d’acteurs participant, non pas à la mise en scène du savoir scientifique, mais à la
diffusion, généralisation de l’information à thèmes scientifiques.
Ce sont des auteurs d’ouvrages de vulgarisation, des spécialistes de la communication
produisant des articles, des expositions, favorisant au grand public hétérogène sur plusieurs
plans : (âge, niveau de diplôme, catégories sociales et professionnelles) l’accès à
l’information scientifique au moyen d’un support commun.
Cet acte de communication est le fruit d’un autre antérieur, fait entre les chercheurs
spécialistes et les reproducteurs diffuseurs, marqueteurs de l’information d’après
MELUSINE. Gaillard1.
Au niveau de cette phase transitoire ; le savoir se transforme d’un état de savoir
scientifique brut en un ensemble d’informations prêtes à être consommées par le grand
public ce qui favorise sa commercialisation2.
En traversant ce long parcours, depuis la réalisation jusqu’à la publication, la recherche
scientifique prouve sa valeur d’être en contribuant à l’amélioration des conditions de vie
au moyen des nouvelles découvertes scientifiques.
La généralisation des recherches scientifiques, surtout, abolit les frontières des
spécialités pour s’offrir aux autres domaines de recherche, voies fameuses
d’interdisciplinarité et ainsi participer à construire d’autres recherches en plusieurs
domaines.
Un tel point d’arrivée nous ramène au point de départ de quelconque recherche
scientifique ; fruit de recherches antérieurs et base de recherches postérieures.
En proposant le schéma ci-dessous, nous essayons de résumer le parcours du savoir
scientifique de sa phase de construction à sa phase de publication.

1
ibid.
2
ibid.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Chapitre I Communication et recherche scientifique

Financement de la recherche scientifique

Parcours de vulgarisation

Destinataires/
Destinateurs/ Destinataires/
Destinateurs :
Destinataires : Message : Destinateurs :
Message :
Médiateurs,
Communauté Information Grand public,
Savoir Vulgarisateurs, société.
des chercheurs scientifique
Diffuseurs,
à thème
Scientifiques brut scientifique
Marketeurs,
scientifique
chercheurs

Diffusion/ commercialisation

V.1. Parcours du savoir scientifique de la phase de construction


jusqu’à la phase de diffusion
Chapitre I Communication et recherche scientifique
L’acte de communication, par rapport à la recherche scientifique se définit dès lors,
non pas comme un simple échange entre chercheurs ou simple publication d’un ensemble
d’informations mais plutôt comme biais de :
 Construction du savoir.
 Scientificité de la recherche.
 Valorisation du savoir scientifique.
 Vulgarisation, généralisation de l’information scientifique.
 Voie d’interdisciplinarité.
 Financement de la recherche.
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot
citationnel »

II. Chapitre II
Le discours
Chapitre II Discours

Introduction :
Le schéma traitant du parcours du savoir scientifique, nous a permis de voir la double
destination de la recherche. L’une classe le savoir scientifique dans la colonne de
valorisation scientifique, l’autre le classe dans la colonne de vulgarisation scientifique.
Cette bipartition tend à faire référence aux éléments fondamentaux de tout acte de
communication : Emetteur / Récepteur.

I. Discours scientifique comme discours fermé


Emetteurs pluriels et récepteurs pluriels ont pour point commun le « savoir
scientifique » : comme objet d’échange au moyen d’un dispositif matériel de
communication orale ou écrite à fonction et destination diverses.
Ces circonstances encadrent un acte de communication impliquant un usage particulier
du langage inspirant son identité de ses conditions socio-historiques de production. C’est
ce qui correspond à la notion de ‘Discours’ selon D.Maingueneau , est discours « tout
énoncé mot ou plus, considéré non pas du point de vue de son appartenance au système de
la langue, mais de ses conditions de production. C’est un objet construit constitué
d’énoncés satisfaisants à un ensemble de conditions d’existence (…) »1.
La mise en scène du langage dans deux actes de communication gérés par des
circonstances socio- historiques, laisse prévoir deux types de discours différents :
L’un est le discours fait pour reproduire l’acte de recherche impliquant un Emetteur
chercheur et un récepteur de même nature participant mutuellement à l’acte de faire
science. Ce type de discours est qualifié par Maingueneau comme ‘Discours fermé’.
« Genre fermé dont les locuteurs et les destinataires tendent à coïncider quantitativement
et qualitativement, c’est en particulier la situation de la plupart des genres des discours
scientifiques pour lesquels le public est en fait le groupe de ceux qui écrivent des textes du
même genre ».2

1
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc- pdf M amadou DIAKITEElémentde systématique des discours
constituants.
2
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc- .pdf MAINGUENEAU.Dominique, Discours du savoir,
communauté de savant
Chapitre II Discours

À la notion de discours fermé on dénombre plusieurs étiquettes, discours constituant1,


discours fondateur, discours sacré2, système interprétant (terminologie de Benveniste).3
Le caractère attribué par Maingueneau à ce type de discours tend à mettre l’accent
sur la coïncidence quantitative et qualitative des deux publics partenaires de l’acte de faire
science.
La circulation de l’écrit scientifique est un élément fondamental dressant une chaine
de transformation, de négociation, de positionnement et de spéculation4
Attitudes diverses prises par le chercheur, lui permettant de définir sa recherche en
l’attribuant à sa sphère et circonstances d’apparition, autrement dit, à son champ
disciplinaire de naissance.

II.1. Communauté discursive/communauté sociale et discours


scientifique
Ces différentes nominations correspondent à la notion de « communauté discursive »
introduite par Bakhtine5.
Le terme est une sorte de description d’un groupe de locuteurs se servant d’un
ensemble de structures langagières mises en usage dans des circonstances particulières.
Cette définition est inspirée de celle de Leonard Bloomfield de « communauté
linguistique » pour qui : « une communauté linguistique est un groupe de gens qui agit au
moyen du discours (…) les membres d’une communauté linguistique peuvent parler d’une
façon si semblable que chacun peut comprendre l’autre »6.
Bloomfield, pour définir la notion de communauté linguistique s’est appuyé sur un
critère linguistique, ce qui peut correspondre aux structures langagières, terminologie,
vocabulaire, styles d’écriture appropriés aux contextes et à l’activité de recherche
partagés entre les membres du même groupe.
‘Communauté discursive’ est aussi une notion catégorisant dans le même groupe
l’ensemble des individus ayant en commun un ensemble d’attitudes, normes, pratiques
sociales et rites institutionnels favorisant le partage des comportements discursifs
communs. 7

1
www.http://theses.univ-lyon2.fr Ferreira Queiros Le discours scientifique, un discours d’action.
2
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc-78.pdf M amadou DIAKITE Elément de systématique des discours
constituants.
3
ibid
4
Op.cit. : Ferreira Queiros Le discours scientifique, un discours d’action
5
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. Patrick. , Dictionnaire de l’analyse du discours.p.105
6
CALVET.Louis-Jean, La sociolinguistique, collection Que sais-je ? Ed Puf. P.Univ de France.p 85.
7
BAKHTINE. M : Genre et discours scientifique.
Chapitre II Discours

L’élément de regroupement et de catégorisation serait à cet égard, les pratiques


sociales partagées entre les membres du groupe de chercheurs. Ce qui suscite par la suite,
des usages et des structures discursives identiques, appropriées aux besoins et
circonstances de communication au cours de l’activité de recherche.
L’aspect langagier ne peut être un critère de base pour parler de communauté
discursive. Le phénomène d’interdisciplinarité a prouvé que le vocabulaire scientifique
n’est plus la propriété d’un champ de recherche particulier, mais il est l’espace où se
convergent une multitude de disciplines scientifiques.
Grâce à ce phénomène, la notion de communauté discursive se retrouve basée
beaucoup plus sur les pratiques sociales partagées entre les membres du même groupe.
Le critère langagier, par rapport aux écrits scientifiques n’est plus conçu comme
élément de catégorisation mais, au de–là, un effet d’attitudes diverses de chercheurs
produisant leurs discours tout en étant inspirés de/ et s’adressant à la même communauté
d’origine.

De ce fait, il serait tort de concevoir la notion de communauté discursive en dissociant


la pratique de l’activité de la recherche de l’outil linguistique au moyen duquel elle
s’effectue, car écrire la science c’est faire- savoir.1

II.2. Typologie des discours

II.2.1 Discours constituants


Le discours scientifique se veut un discours objectif dans la mesure où il met en scène,
au moyen du langage, le raisonnement de l’esprit penché sur l’objet. Ainsi, il s’oppose au
discours esthétique qui exprime l’âme. Cette répartition de discours constituant a pour
origine les modes de l’appréhension du monde : comprendre / et sentir.2
Le discours littéraire est classé comme discours esthétique, par opposition aux discours
religieux, philosophique, scientifique, classés comme discours objectifs : « il relève de la
compréhension, de la conscience, de l’analyse rationnelle, il se veut objectif [prétendant]
faire connaitre l’existence et les qualités d’un référent ».3
Saisir l’existence du référent est un acte rationnel effectué par l’ensemble des
compétences de description, d’analyses expérimentales empiriques reformulées dans un

1
www.http://theses.univ-lyon2.fr Ferreira Queiros Le discours scientifique, un discours d’action. Opcit
2
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc-78.pdf M amadou DIAKITE Elément de systématique des discours
constituants. Opcit.
3
ibid
Chapitre II Discours

langage à vocabulaire terminologique encadrant l’acte de connaître dans un domaine bien


déterminé ayant pour objectif d’agir sur l’esprit en tentant de le convaincre.
Le discours esthétique, par opposition, exprime le sujet et ses états d’âmes en
produisant un discours affectif géré par la subjectivité. Sa structure langagière est un
espace ouvert sur la connotation et la polysémie. Il est spéculatif interpellant les
compétences d’interprétation.1Ce type de discours a pour objectif d’agir sur l’affectif du
sujet interprète.

II.2.2. Discours seconds


Ces types de discours constituants s’opposent à d’autres types de discours seconds «
constitués » relevant du « langage profane » selon Butor2 ou « système interprété » selon
Benveniste.
Maingueneau et Cossuta introduisent ce type de discours sous le cadre de « multiples
genres de discours ». 3
Dont on cite :
 Discours journalistique
 Discours didactique
 Discours politique
 Discours de vulgarisation.
Afin de synthétiser, nous proposons le schéma suivant :

1
ibid.
2
Ibid.
3
Ibid.
Chapitre II Discours

II.2.3. Schéma : Discours fermé/ Discours ouvert

Discours :
Usage particulier du langage dans
des circonstances de production

Discours constituant
Discours second
fermé
Ouvert

Discours
Discours objectif
Esthétique
 Discours journalistique
 Discours didactique
 Discours politique
 Discours de vulgarisation
 Discours religieux
Discours littéraire
 Discours philosophique
 Discours juridique
 Discours scientifique

Le schéma présenté ci-dessus permet de distinguer d’une part, le discours constituant


du discours second, d’autre part le discours esthétique du discours objectif.

II.2.4. Discours scientifique

Ainsi faire savoir, dans l’ acte d’écrire, implique produire un discours fermé géré par
l’autorité de la raison. Il se veut objectif, reproducteur fidèle du réfèrent loin de tout type
d’impact émotionnel de l’âme. Cet objectif sous catégorise le discours scientifique dans la
catégorie des discours fermés.
Un tel stade de classification nous amène à revoir la notion de discours scientifique :
s’inspirant d’une part, de celle de « discours », conçue comme usage du langage ancré
dans les circonstances particulières de production, d’autre part du caractère de fermeture
du discours constituant.
En effet, le discours scientifique, devient un usage fermé du langage ancré dans des
circonstances particulières de communication.
Chapitre II Discours

Pour désigner ce type de discours par rapport à d’autres, la notion de communication


scientifique est communément employée, tentant à faire allusion non pas à la simple
connexion de deux ou plusieurs sujets autonomes mais à un produit discursif-scriptural
répondant à un ensemble de critères, grâce auxquels l’acte de langage en question s’intègre
dans le cadre de la science.

II.2.5. Les différentes catégories de la communication


(dispositif de communication) scientifique1

La communication scientifique est en deux types : orale et écrite.

II.2.5.1. La communication orale :

Englobe tout type de concert, débat direct entre un émetteur et un récepteur. Ce type
de communication est concerné par les contextes suivants :
Conférences, congres nationaux/internationaux, séminaires, colloques réunions entre
scientifiques discussion entre chercheurs.

II.2.5.2. La communication écrite.

La communication scientifique, dans sa forme indirecte, est désignée par le concept


« d’Ecrits scientifiques » scindés en deux sous- pratiques : Formelle et informelle.2

a. La pratique formelle
Correspond à un écrit scientifique produit sous un cadre institutionnel, académique
adressé à un public ayant ses particularités qui lui sont propres.
Les qualifications (formelles/académique) font référence au cadre institutionnel dans
lequel ce discours a été produit, d’où la répartition de ce type d’écrit en d’autre sous types
de discours scientifique, à savoir : Discours universitaire, discours didactique.

1
www.enssib.fr BENRAMDAN. Mohamed Mémoire DEA Caractérisation publications
scientifiques..
2
ibid. p32.
Chapitre II Discours

b. Discours universitaire :1
Est identifié par rapport à l’institution universitaire dans laquelle il a été tenu, résultat
de l’activité des enseignants, chercheurs et étudiants.

c. Le discours didactique :
Prend figure dans les manuels d’enseignement destinés aux écoles et centres de
formation. Il est académique dans la mesure où il est encadré par une institution
d’enseignement et d’éducation véhiculant un ensemble d’objectifs et méthodes
d’enseignement.

d. La pratique informelle :
Correspond à tout discours scientifique de vulgarisation de presse, revues et journaux
scientifiques, documents de cultures scientifiques adressés aux grand public de la part de
journalistes et rédacteurs de revus publiques.
La typologie du discours scientifique ne s’arrête pas à ces deux derniers types mais, au
de- la, grâce à une analyse détaillée des pratiques et propriétés discursives des écrits
universitaires, on dénombre les sous- catégories suivantes :

e. Types de discours universitaires :


- Discours universitaires de recherche.
- Discours pédagogique/ didactique.
- Discours universitaire d’évaluation/ validation de la recherche.
- Discours universitaire politique.
2
Selon la situation dans laquelle, le discours a été produit, on délimite :

Discours produit en situation d’enseignement regroupant les types


suivants :
 Discours pédagogique
 Discours didactique
 Discours d’évaluation des travaux des étudiants.

Discours produits en situation de la recherche regroupe :


 Discours de recherche fondamentale.
 Discours de recherche développement.

1
www.essticuy2.org Esther Olembe Jury thèse de doctorat en ligne, Production des savoirs
dans le discours universitaire en situation d’évaluation endogène.
2
ibid.
Chapitre II Discours

 Discours d’expertise.

Discours produit en situation d’évaluation regroupe :

 Discours d’évaluation des out- put de recherche.


 Discours d’évaluation des enseignements.
 Discours de l’encadrement des étudiants.
 Discours d’évaluation administrative d’enseignant- chercheur.
Chapitre II Discours

II.2.5.3. . Typologie des dispositifs matériaux de la communication scientifique

Communication scientifique

Orale Ecrite (écrits scientifiques)

Colloques, séminaires,
Conversation, débats Formelle
Informelle
Institutionnelle/
Académique

Discours
Discours Discours
scientifique
Universitaire Didactique
de vulgarisation

Discours
Discours Discours Univ Discours
universitaire pédagogique d’évaluation/ politique
de Didactique Validation de
recherche La recherche
Chapitre II Discours

II.2.5.4. Lecture du schéma :


Le schéma synthétique ci-dessus représente les différentes filiations des écrits
scientifiques regroupées préalablement sous le titre général de communication scientifique
répartie en ses deux aspects oral/écrit.
L’objet d’étude de notre recherche relève de l’écrit plutôt que de l’oral, c’est pourquoi
nous nous penchons sur l’écrit dans son aspect formel.
En effet, l’écrit scientifique formel correspond à deux types de sous-discours : Discours
universitaire/ discours didactique/ pédagogique.
Le discours didactique/ pédagogique : Selon J. Dubois1 ( à propos du discours didactique)
« c’est une mise en forme didactique d’une pratique scientifique » où la notion de « mise
en forme » fait allusion au cadre institutionnel encadrant l’acte d’enseignement
apprentissage en reformulant ses objectifs en méthodes stratégies d’enseignement et en
l’adaptant aux types et aux attentes des apprenants.
Discours universitaires : Désignation précise et concise, fidèle aux coutumes de
catégorisations de tout type de production langagière, en tant que performance verbale et
dispositif énonciatif et institutionnel, fruit d’une intégration d’un texte, un lieu aux sens de
Maingueneau2et instance ordonnée et normée selon une intention d’un sujet énonciateur
inspirée de celle de l’utilisation, rajoute Foucault.3
En effet, discours universitaires, notion correspondant à : production verbale, dispositif
énonciatif attribué à un sujet universitaire inscrivant son énoncé dans le cadre de
l’institution universitaire.
L’université est une organisation complexe, hétérogène, une chaine d’activités et
pratiques prises en charge par une multiplicité de sujets tournant autour d’un unique pivot :
« le savoir scientifique ».
Une variété de prise en charge du savoir scientifique en pratiques et activités diverses ne
veut que faire allusion à la manipulation du savoir scientifique variée en fonction de
plusieurs attitudes au sein même de l’institution universitaire à savoir : attitude de
production, attitude de transmission, diffusion, circulation, évaluation et validation du
savoir.

1
www.crstdla.edu..com. Claude Desirat. .Tristan Horde , Discours et discours pédagogique à l’université P.5
2
www.essticuy.org Esther Olembe Jury thèses en ligne .Production des savoirs dans le discours
universitaires en situation d’évaluation endogène.p.53
3
Ibid.p 53.
Chapitre II Discours

Une variété de pratiques et d’activités, annonçant, nécessairement, une variété de formes


diverses de discours ? C’est à quoi fait référence la répartition du discours universitaire
en :
Discours pédagogique/ didactique, discours d’évaluation/ validation de la recherche,
discours politique, discours universitaire de recherche.

. Le discours didactique/ pédagogique1 est considéré comme une des raisons d’être
de l’institution universitaire. Un discours-véhicule du savoir scientifique à destination des
étudiants universitaires pris en charge par un locuteur supérieur de type professeur.
Dans ce type de discours, le locuteur prend plusieurs attitudes de transmission/ diffusion du
savoir scientifique.
Textuellement, ces objectifs de diffusion et de transmission du savoir prennent figure
dans l’ensemble des techniques d’explication, de reformulation rendant le savoir
scientifique brut accessible pour être objet d’apprentissage.
. Le discours d’évaluation/ validation de la recherche se regroupe dans la même
colonne des discours pédagogiques et didactiques, dans la mesure où il caractérise les
écrits des étudiants produits aux cours de leurs activités d’apprentissage soumis à
l’évaluation des enseignants.2
. Quant au discours politique, il caractérise la paperasse en direction des institutions
qui financent la recherche.

Le discours universitaire de recherche est une des productions universitaires


fondamentales, un dispositif matériel mettant en scène l’activité de recherche, caractérisant
toute institution universitaire parallèlement à celle de l’enseignement.
En ce cadre institutionnel l’activité de recherche est attribuée à un sujet- chercheur de type
étudiant- apprenant s’adressant à un public de type étudiant, chercheur, professeur, jury de
chercheurs- responsables de l’évaluation du travail de recherche.3
Les circonstances de la production de ce type d’écrit anticipent sur son contenu, son
genre, sa présentation formelle, ses caractéristiques. Une telle activité de recherche,
inscrite dans de telles circonstances ne peut correspondre qu’aux travaux de recherche des
étudiants- petits chercheurs exerçant des pratiques de recherche dans des mini- projets,
exposés de recherche documentaire qui seront évalués par leurs professeurs.
1
Ibid. p56
2
ibid. p 57
3
ibid. p 57
Chapitre II Discours

Ces petites activités de recherche, en fonction du cadre restreint de leur exercice ont
pour objectif l’initiation à la recherche documentaire où les apprenants acquièrent un
ensemble de savoirs et compétences de savoir- faire. Sur le plan du contenu, elles
véhiculent des intentions informatives, explicatives dans la mesure où elles s’adressent à
un public de type apprenants et professeurs pour la tâche d’évaluation du travail.
D’un autre côté, il faut signaler que ce type de mini-projets de recherche véhiculent des
visées didactiques de l’institution où l’étudiant se contente de découvrir théories et
méthodes en rapport avec un domaine de spécialité bien déterminé.

A ce type d’écrits on donne également le nom ‘d’écrit académique’ sous- jacent tout
type d’écrit produit tout au long du cursus d’étude pour la validation des formations,
marquant ainsi, une différence avec un autre genre de discours universitaires.1
Le discours universitaire de recherche, ou « écrits de recherche en formation » ainsi,
nommé par Y. Reuter2 désignant un genre d’écrit universitaire, terrain favorisant à
l’apprenant de s’ouvrir sur la recherche scientifique et l’appropriation du métier de
chercheurs. Il s’agit bien entendu des mémoires et thèses de fin d’études. Ce genre d’écrits,
en s’inscrivant dans un acte de recherche se trouve rangé dans le genre du discours
scientifique.

1
www.forumelecture.ch, DELCAMBRE- Isabelle et LAHANIER-REUTER. Dominique Les
littéracies universitaires, P.8
2
ibid. p.8
Chapitre II Discours
III. Chapitre III
Discours scientifique et la conception de
Genre.
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

Introduction.

En tant que fruit d’un acte de recherche et en étant son dispositif matériel, les écrits
universitaires de recherche répondent au critère fondamental –les regroupant dans le
fameux genre de discours scientifique.

Dans une tentative d’identifier les particularités de ce type de discours (dans lequel
s’inscrit notre objet d’analyse : le Mémoire de fin d’étude), nous-nous interrogeons sur ce
qui fait du discours scientifique un genre discursif tout fait.

La notion ‘genre discursif’ qualifiant le discours scientifique, offre à l’observation les


deux concepts de ‘Genre ‘et de ‘Discours’ qui, selon la tradition des analyses linguistiques
et textuelles, souvent étaient en concurrence, voire en opposition avec même celui de
Texte.

On parle de genre de discours puis de genre de texte1, ce qui laisse voir une domination
de la notion de discours par celle de genre. J.M. ADAM oppose genre et type de texte2 ce
qui laisse prétendre une hiérarchie entre genre de texte et type de texte. Ainsi, la notion de
texte devient, à son tour objet de vérification et de remise en cause.

BRANCKART, à son tour, oppose genre de texte à type de discours3. Pour


MAINGUENEAU, type de texte et genre de discours sont deux conceptions faisant
référence à deux identités textuelles et discursives différentes.

Tenter de résoudre cette fluctuation conceptuelle et terminologique ne peut en aucun cas


être l’objectif de notre recherche, tentant de répondre à la question de ce qui donne au
discours scientifique le statut de genre discursif.

I. Ecrit scientifique entre Texte et Discours

I.1. Notion de ʺtexteʺ


Un écrit scientifique est préalablement un texte ‘écrit’ au sens propre du terme, en tant
que dispositif scriptural et unité textuelle répondant à un ensemble de critères linguistiques

1
www.tau.ac.org Jean-Michel Adam, Genres de discours.
2
ibid
3
ibid
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

formels (cohérence/ cohésion), grâce auxquels l’unité texte se tient et se définit en tant que
telle.

Un "Texte" du point de vue de l’analyse textuelle interne correspond à un enchainement


original de structures syntaxiques particulières1. Sur la base de telle définition, l’écrit
scientifique sera défini comme macro-unité linguistique répondant aux critères formels-
textuels de construction. Il s’agit d’une tendance d’analyse structurale centrée sur l’objet
"Texte" comme unité immanente s’inspirant de celle de la linguistique de la langue
définissant le texte comme unité supra-phrastique par opposition à la linguistique de la
parole intégrant l’unité "Texte" dans son cadre d’action en dévoilant sa dimension
communicative et le considérant comme « usage de la langue dans une situation
d’interaction et comme unité sémantique »2

I.2. Notion de ʺdiscoursʺ

I.2. Discours comme texte plus contexte


A ces implications correspond la notion de ‘discours’ telle qu’elle a été présentée par
Benveniste dans le sens de « manifestation de la langue dans la communication vivante »3.

‘Discours ‘selon le point de vue structural se définit, au préalable, comme mise en œuvre
effective de la compétence linguistique virtuelle ou comme la détermine D. Maingueneau
en l’opposant à langue « (….) Discours, (…) l’usage de la langue dans un contexte
particulier qui filtre [ces compétences] et peut en susciter de nouvelles (….) plus près de
l’opposition saussurienne langue / parole »4.

La notion de discours en effet, ne pourra impliquer "Texte" tant que celui –ci ne décrit
qu’une structure formelle et fonctionnement grammatical immanent loin de tout ancrage
contextuel effectif : part essentielle de sens mettant en lumière le rapport référentiel du
texte comme fruit avec son contexte communicatif-énonciatif. Une fois ce rapport est
établi, la notion "Texte" ne renvoie plus à l’enchainement structural –formel d’unité

1
FRANCOIS JEANDILLOU. Jean 1997, l’Analyse textuelle , Armand Colin/ Masson , parisp.53
2
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK. , Dictionnaire de l’analyse de discours.
Ed .Seuil 27 Rue Jacob .Paris ..P.571
3
WWW.openarchive.cbs.dk. LUNDQUIST. LITA, La cohérence textuelle : syntaxe , sémantique,
pragmatique
4
Ibid.p.185
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

linguistique, mais il devient un dispositif matériel et mise en scène scripturale d’un acte
énonciatif inscrit dans une situation de communication1.

Pour rendre compte du texte et de son contexte, il est en effet commode d’employer
plutôt la notion de "discours" dans la mesure où elle contextualise tout texte dans ses
conditions de production.

Tache cédée au "discours", est pour dévoiler un premier point de vue d’analyse du
langage en le considérant non pas comme unique enchaînement grammatical de structures
linguistiques , mais avec le développement des théories pragmatiques grâce aux
philosophes J.L.Austin et J.R.Searle , toute production langagière est vue comme acte
inscrit dans un cadre d’action-énonciation intentionnée 2 prise en charge par un énonciateur
ancré spacio-temporellement .

I.2.2. Discours : usage commun et usage particulier

La notion de "Discours", en l’opposant à celle de "Langue", est encore vue comme un


usage particulier du système général, ce qui sous-entend l’existence d’un système
spécifique résultat d’un usage spécifique également : « La "Langue" définie comme
système partagé par les membres d’une communauté linguistique s’oppose au "Discours"
considéré comme un usage restreint de ce système »3

L’usage restreint, en effet, engendre un système particulier par opposition à l’usage


commun engendrant un système commun. A cet égard, il devient nécessaire d’accentuer le
rapport étroit entre le langage et son usage, dans le sens où le deuxième conditionne
l’identité du premier en étant l’origine conditionnant sa structure et de ce fait, il devient le
critère de sa catégorisation et paramètre de délimitation comme système particulier
marquant son originalité par rapport au système commun.

Il nous semble, en effet, nécessaire de redéfinir la notion de discours, non pas en


l’opposant à la langue sur la base de l’opposition Saussurienne Langue/parole, mais en
l’attachant à la notion d’"usage particulier" par opposition à "usage commun", sans

1
Ibid. p.185
2
Ibid.p.187
3
Ibid.p.186
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

négliger l’arrière-plan de la notion considérée comme Texte-contextualité ou comme


production langagière ancrée dans des circonstances de productions particulières.

Autrement dit, «Discours" correspond nécessairement à un texte ancré dans ces


circonstances de production qui , en l’étant doit nécessairement correspondre à un usage
particulier le distinguant de l’usage commun, dans le sens que tout discours en tant que tel
implique des conditions de production, et aussi en le faisant, il se catégorise et se délimite
dans un genre de discours particulier par rapport aux autres discours ayant eux aussi, ce qui
les caractérise en fonction de leurs conditions de production .

I. . Usage particulier du langage – condition de production


et genre de discours

Avant de confronter ces trois notions-clefs du discours il est nécessaire de déterminer à


quoi renvoie chacune d’elles pour, vers la fin déterminer dans quelle mesure sont-elles
pertinentes pour identifier la notion de "genre de discours " et mettre en évidence ce qui
regroupe n’importe quelle production langagière dans un genre discursif quelconque.

a. Usage particulier du langage

L’héritage des études linguistiques depuis Saussure a bien mis en évidence le rapport
descriptif entre le réel et la langue-considérée comme représentation mentale, conceptuelle
ou une remise en scène du monde et son même outil de compréhension. Selon ce principe
le monde ne peut exister en dehors des moules du système linguistique. Signes se tenant au
monde par un rapport désignatif-dénotatif1 transmettant les caractères de l’objet dénommé
à l’esprit pour objectif de le traiter selon les deux modes d’appréhension : extensionnelle et
intensionnelle2en ce même ordre mais, surtout, sans être nécessairement équilibrées.
Autrement dit, un signe ne dénote pas toujours le référent mais dans d’énormes cas il le
connote.

1
www.revue-texto.net RASTIER. François, Le terme : entre ontologie et linguistique.
2
LEHMAN. Alise, MARTIN BERTHET. François, Introduction à la lexicologie , Sémantique et
morphologie , lettre Sup. DUNOD. Paris.p.11
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

L’ouverture du signe sur plusieurs référents manifeste sa connotation qui doit avoir
comme origine le contexte discursif ayant un rapport étroit avec un usage commun faisant
partie du lexique général. La désignation du signe d’un référent unique (dénotation),
dévoile son fonctionnement référentiel limité et le range dans le glossaire de signe
partageant les mêmes caractéristiques. Ce regroupement est basé sur le type de
fonctionnement limité à un domaine bien déterminé, sur le type de référent également
particulier, et surtout sur l’ensemble de rapports systématiques que le terme entretienne
avec les autres termes du glossaire1pour participer à construire le sens d’autres termes dans
le même champ disciplinaire et donc construire le champ sémantique et lexical de la
spécialité.

Un tel type de signes devient un critère de catégorisation du système linguistique sous


le titre de langue de spécialité faisant allusion au fonctionnement et référents strictement
appropriés à des contextes discursifs particuliers et donc domaines disciplinaires
spécifiques.

Le fonctionnement dénotatif des signes ne peut être l’unique critère discriminatoire


d’un sous –système linguistique du système général.

Les structures phrastiques prennent, également, leur part de la description de l’acte


scientifique en correspondant aux formules passives : « on peut cependant déjà noter que
la transformation passive peut être considérée comme une des composantes essentielles
du discours technique dans la mesure où elle participe à cet effort d’objectivation »2

Dans cette brève phase on ne peut passer sans ajouter d’ autres caractéristiques
formelles de l’écrit spécialisé telles que le présent atemporel de vérité générale, la forme
impersonnelle comme trace d’objectivité3, la cohésion et la cohérence textuelles comme
figures du raisonnement logique et argumentatif du texte scientifique.

1
www.persée.fr . GUILERT. L, Ddictionnaire et linguistique : essai de typologie des dictionnaires
monolingues.
2
www.ressources-cla.univ-fcomte.fr RICHER Jean-Jacque, le français sur objectifs spécifiques.
3
Bien que l’impersonnalité a été remise en cause par l’analyse de discours attribuant le texte à un sujet
prenant plusieurs attitudes et modalités
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

b. Conditions de production

Tous ces éléments y compris la spécificité du lexique de spécialité contribuent à


remettre en scène la pratique scientifique de recherche.

Ainsi conçue, elle se transforme selon un point de vue pragmatique en acte, ou « Dire »
correspond nécessairement à faire 1 où se prolifèrent et se diversifient d’énormes attitudes
du chercheur acteur et sujet au sien d’une situation de communication particulière
encadrant l’activité de recherche et servant comme conditions –référents de l’acte de
recherche.

Le contexte communicatif est l’élément récemment, pris en considération par les travaux
2
scientifiques des dernières décennies défini comme un des critères principaux
participant à catégoriser un sous-système du système général sans se référer uniquement
au lexique ou à la structure linguistique du texte.

II. L’interdépendance entre l’activité langagière et la pratique


sociale

II.1. La « Sphère » de l’usage du langage

Condition de production, notion ne semble évidente selon le point de vue de l’analyse


de discours dans la mesure où elle fait référence à la notion de « contexte » dans lequel est
inscrit l’acte d’énonciation « (…) cette notion a fini par prendre un sens général
s’assimilant parfois à contexte (…) comme ensemble de données non-linguistiques qui
3
président à un acte d’énonciation » . Les circonstances d’un acte d’énonciation se
manifestent en tant qu’indices fondus dans les moules du langage et ainsi ils deviennent
critères de catégorisation attribuant tout texte, comme production, à son contexte, au-delà,
à sa situation de communication. A un tel stade, il se voit clair le rapport
d’interdépendance entre la production langagière–occupant la fonction d’outil et d’indice
de/ et l’activité et pratique sociale.

1
www.hal.inria.PAILLARD Denis , Prise en charge , communication ou scène énonciative
2
.BERTRAND. Livier, SCHAFFINER. Isabelle. le français de spécialité. Enjeux culturels et linguistiques
3
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. Patrick. ,Dictionnaire de l’analyse de discours
p.119
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

C’est dans le même sens que va M. Bakhtine considérant tout énoncé comme siège
d’une activité et pratique humaine particulière et dont celle-ci ne peut s’effectuer au-delà
de l’encadrement langagier : « l’utilisation d’une langue s’effectue sous la forme d’énoncés
uniques (oraux ou écrits) qui émanent des représentants de tel ou tel domaine de
l’activité humaine »1 .

Bakhtine conçoit l’acte d’énonciation non pas uniquement comme siège par et avec
quoi, l’activité humaine s’effectue, mais en se basant sur le caractère interactif du langage,
il le considère comme faisceau générant des énoncés partageant les mêmes critères en
étant inscrits dans le même cadre énonciatif et donc formes langagières étroitement liées
à l’activité humaine en cours de déroulement. Pour désigner ce contexte d’activité
humaine, Bakhtine utilise la notion de « sphères » d’usage du langage :

En désignant les domaines d’activité humaine sous les termes sphère d’usage du
langage , M Bakhtine cherche à mettre l’accent sur les relations d’interdépendance entre le
domaine d’activité humaine et celui des productions langagières. « Les domaines d’activité
humain se rattachent toujours selon des productions du langage laquelle ne peut être
2
conçue indépendamment de ce cadre »

Bronkart, de son coté, en tentant de clarifier cette ’interdépendance entre l’activité


humaine et la production langagière a consulté le cadre social 3, raison d’être de
quelconque activité humaine, et dont il conçoit comme formation sociale historiquement
constituée renvoyant à un groupe social dont les membres accomplissent les mêmes
activités et tâches. Le regroupement social selon Bronkart est maintenu au préalable par
l’interaction verbale favorisant la circulation des mêmes formes langagières, et partage
donc ce même usage de ces formes, devenant au cours des activités et pratiques une
exigence et par la suite un critère et norme de délimitation de cette sphère d’énoncés par
rapport à d’autres4. C’est ainsi que l’aspect langagier se transforme d’un simple outil de
description et de communication en institution discursive figure de rigueur de l’activité et
de la pratique sociales.

1
www.linx.revues.og, Patrick Sériot Généraliser l’unique : genre ,type et sphères chez Bakhtine.
2
Ibid.
4
Ibid.
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

La distance entre l’activité et la pratique sociale et leur outil de mise en scène


discursive s’atténue de plus en plus, tant que leur rapport est régulièrement maintenu. Ce
dernier n’est possible que grâce à la prépondérance des formes et leurs usages entre les
membres de la communauté sociale ce qui engendre, d’un autre coté l’exclusion d’autres
formes discursives du cadre de l’institution tant qu’elles marquent l’écart par rapport à la
norme socialement et historiquement maintenue et prédéterminée.

Une forme discursive socialement construite, devenue par la suite « Norme » gérant le
fonctionnement interne des structures discursives et excluant d’autres structures externes
du territoire de la pratique. Arrivant à une telle conclusion, devenu clair le rapport entre la
« Norme » conçue comme paramètre de catégorisation et modèle à suivre renforçant
l’unité et l’originalité du système.

II.2. La ‘Norme’
L’aspect performatif du langage avait souvent comme base une composante sociale
partagée comme potentiel collectif, repère auquel tentent à faire référence toute mise en
fonction individuelle du langage comme performance, figure individuelle de l’identité
sociale.

D’un autre point de vue, ce potentiel social devient une exigence, une sorte de pression
sociale exercée par le groupe sur l’individu mettant en cause son appartenance en fonction
de la conformité ou non de ses structures langagières à celles du groupe1.

L’adoption de tel point de vue nous renvoie à la notion sociolinguistique de "Norme"


que Tabcott Parson (1902-1979) conçoit comme « L’ensemble des connaissances pratiques
et théoriques dont dépend l’intégration à une communauté (…) [permettant] à l’individu
de contrôler ses actions, une société se dote d’un système de valeurs explicites qui (…)
2
assurent sa stabilité(… ) »

La notion de Norme exerce sur le langage une analyse prescriptive traitant de sa


conformité à un modèle prédéterminé inscrit dans la même communauté sociale.

1
MOREAU. Marie-Louise1997 , Sociolinguistique , concepts de base, .Mardaga, Belgique, p219
2
BAYLON.Christian , Sociolinguistique, société langue et discours, Armand Collin (2eme
édition), p.161
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

Loin de s’interroger sur la conformité ou non des formes discursives produites, la notion
de norme, se voit comme un fil enchainant les différents maillons de discours, de contextes
et de locuteurs pluriels mais, assurant la diffusion et garantissant le maintien des mêmes
formes discursives, ce qui réduit de plus en plus la distance entre la pratique sociale et sa
mise en scène discursive.

Au-delà de son cadre sociolinguistique d’application, la notion de norme avait le mérite


de rendre clair l’impact du social sur la production discursive de ses membres pour, au-
delà, prouver le constat que toute production langagière quelque soit son type ou contexte
communicatif, ne peut avoir lieu sans être inscrite dans un genre discursif bien déterminé,
et qu’en même temps son inscription renforce la stabilité et l’identité de son cadre discursif
d’inscription.

En effet le même principe de « Norme » linguistique se trouve en œuvre en analyse de


discours, concernant non pas une telle ou telle variété linguistique mais dans de tel
contexte d’analyse, concerne des structures discursives répartissant le discours en genres et
sous genres discursifs ayant pour origines des pratiques sociales, à leur tour, réparties en
domaines et champs disciplinaires variés.

Conclusion
Tout au long de ce parcours d’analyse, nous avons assisté à d’énormes mises au point
traitant la notion de discours scientifique et ce qui en donne le statut de genre discursif
comparable à d’autres genres.

Les mises au point ont d’abord concerné la notion de « Texte » pris comme
enchainement de structures formelles selon le point de vue d’analyse de la linguistique de
la langue. Celle de la parole a permis de parler de « texte » en tant qu’unité supra-
phrastique intégrée dans un cadre d’action, fruit d’interaction entre les sujets parlants.

Un tel constat a favorisé l’interpellation de la notion de « Discours » considérée


comme mise en œuvre effective de la langue comme compétence, voire texte contextualité
intégré dans son contexte de production pour, au-delà prendre la figure de dispositif
matériel et de mise en scène scripturale d’un acte énonciatif inscrit dans une situation de
communication.
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».

La notion de « Discours » selon un autre point de vue d’analyse a laissé entendre sur la
base de sa définition comme produit étroitement lié à ces conditions particulières de
production une opposition entre « usage commun » et « usage particulier » du langage
amenant notre quête vers la notion de « langue de spécialité », basée à son tour sur la
spécificité d’un lexique et structures phrastiques particulières.

Arrivant à ce stade de quête, nous nous sommes penchés sur la notion de spécialité
caractérisant un sous-système linguistique quelconque en posant la question: en quoi un
usage particulier du langage marque-t-il la spécificité du système par rapport à un autre ?

A la recherche d’éléments de réponse, nous avons confronté la notion « d’acte de


langage » avec celle « d’activité ou pratique sociale ». Une telle confrontation a donné
comme fruit une relation, étroite, d’interdépendance origine de laquelle un usage
particulier du langage inspire son originalité, voire sa spécificité.

En effet, la pratique sociale, en arrivant à ce stade, a prouvé son impact sur la


production langagière considérée somme son outil de mise en scène, mais celle-ci, d’un
autre coté a dévoilé un autre élément fondamental garantissant le maintien des mêmes
structures et formes langagières entre les membres du groupe social.

Ainsi, le partage de ces mêmes formes devient un outil fondamental de diffusion des
formes entre les membres de la même communauté sociale renforçant, en conséquent, la
spécificité du système.

C’est d’un usage particulier que s’inspire donc un sous-système, voire, également de
ses conditions particulières de production et de généralisation. Il s’inspire également de la
diffusion des formes discursives entre les membres de la même communauté sociale par
le biais de la pression qu’exerce celle-ci sur ses membres, en regroupant ou éliminant tel
ou tel écrit dans le cadre de l’institution, qui, en le faisant, se déclare comme genre
discursif tout fait.
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot
citationnel »

II. DEUXIEME PARTIE


DIMENSION SOCIO-DISCURSIVE DU
TEXTE DE RECHERCHE
I. Chapitre I
Le texte de recherche comme figure de
dialogisme
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

Introduction :

La précédente analyse avait le mérite de mettre en lumière ce que la notion de


« Genre discursif » implique et que, celle-ci est en étroite relation avec la notion de
communauté discursive avec tout ce qu’elle implique comme partage et diffusion des
mêmes structures langagières.

Un tel principe démontre le caractère primaire du langage humain ayant la propriété


d’être le moule porteur et transmetteur d’éléments, une fois partagés, renforcent l'unité du
groupe social.

Le partage des mêmes formes discursives se voit comme une sorte de reprises de
formes antérieures inspirées de / et transmises par le groupe et, d’un autre côté, c’est à ce
groupe qu’elles se sont adressées.

I. Discours scientifique comme figure d’altérité :

I.1. Altérité et langage humain


En une telle position, le membre du groupe occupe une double fonction ; l’une incarne
sa propre identité en tant que sujet porteur et transmetteur, l’autre incarne l’identité de
l’ « Autre » avec tout ce que le mot connote comme ressemblances et différences laissant
voir la fusion de l’individuel dans le social et la distance nette entre ce qui est social par
rapport à ce qui est individuel.

Caractère inhérent au langage humain qu’I. Benveniste simplifie dans son passage : « le
langage pose et suppose l’autre »1 et c’est-au même caractère du langage que tend à faire
référence la notion d’ ‘Altérité’ qui, selon M.AMORIM2fait référence à la présence de
l’autre dans son discours. Une présence fruit d’un rapport dialectal d’émission et de
réception brasées sur un système de différence que représente l’Autre et c’est en fonction
de celui-ci que l’échange se construit et les propos se structurent pour s’entretenir par un
rapport d’allusion où chacun présuppose, sous-entend l’autre.

1
In AMORIM. Marilia, Dialogisme et altérité dans les scènes humaines, Ed L’Harmattan,
paris. Page .
2
Ibid.p.75
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

I.2. L’altérité et le discours scientifique

Ainsi définie, l’altérité ne concerne pas uniquement les propos produits dans un échange
immédiat entre deux partenaires de l’acte communicatif mais concerne-t-elle tout type de
discours y compris le discours scientifique, champ dans lequel s’inscrit notre objet d’étude.

La construction, la communication du savoir scientifique sont, sans aucun doute,


attribuées aux discours scientifique. Au cours duquel, on assiste à une quête, une tentative
d’argumentation mettant en jeu une vérité et tentant à la prouver. Selon M.AMORIM, une
connaissance a comme base un système d’altérité dans la mesure où « L’objet qui est en
train d’être parlé par le chercheur, est, au même instant, objet déjà parlé, objet à être
parlé et objet parlant »1.

Amorim par « l’objet qui est en train d’être parlé » désigne l’objet de recherche qui
doit nécessairement être déjà traité : « est au même instant objet déjà parlé ». Ce qui a été
dit antérieurement à propos de l’objet de recherche doit nécessairement être posé dans le
dit en œuvre. Donc c’est un ‘Autre’ trouvant sa place en étant un arrière-plan et partie
intégrale de l’objet de l’actuelle recherche. Celle-ci est dite recherche, donc, elle doit
nécessairement être communiquée pour l’évaluer et par la suite prouver sa validité. Ces
différentes phrases sont à quoi fait référence : « et à être parlé ».

Tant qu’une étude ne pourra avoir le statut de recherche scientifique objective qu’en
étant évaluée, elle tentera à tout moment d’être conforme aux exigences et répondre aux
attentes du public ciblé. Cette tentative favorise à l’Autre-public ciblé- de prendre sa part,
dans le texte scientifique en étant concerné par cet acte communicatif et donc, on doit y
trouver nécessairement ses indices, comme traces attribuant le texte à son contexte et à son
public, à qui est-il adressé.

« Objet parlant » Selon AMORIM correspond au texte de recherche espace de rencontre


d’un Autre-antérieur « avec un autre postérieur » attribuant au texte scientifique la
fonction de ‘pont’ favorisant le passage constrictif de la connaissance et, ainsi, prouvant
que le discours scientifique est de nature figure d’altérité.

1
Ibid.p.17
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

II. Altérité ou « Dialogisme » ?

II.I. Dialogisme
Selon AMORIM ainsi qu’I. Benveniste, le langage humain est fait sur la base de son
caractère d’altérité, inspiré de son caractère social.

Dans le plus petit passage qu’on pense unique et singulier, l’Autre, le groupe social
interviennent, s’imposent, entrent en dialogue en amont ou en aval avec le passage en
cours de production.

Sorte d’interaction, dialogue, échange verbal que M. Bakhtine décrit par la notion de
« Dialogisme » correspondant « aux relations que tout énoncé entretient avec les énoncés
produits antérieurement ainsi qu’avec les énoncés avenir que pourraient produire ses
destinataires » 1

Bakhtine parle de dialogue, ou relations dialogales entretenant de multiples énoncés


dont il considère comme « répliques », « réponses » pièces d’échange et de dialogue.

Enoncé, selon lui est « l’unité réelle de l’échange verbal, définie par ses frontières, elles-
mêmes déterminées par l’alternance des sujets parlants »2

L’énoncé, selon la conception Bakhtinienne a de grande importance en étant le


terrain ou se croisent d’énormes énoncés antérieurs et ultérieurs formant ainsi un tour de
parole, sorte de réponses diverses tournant autour d’un même thème traité.

Bakhtine, définissant ainsi l’énoncé, le conçoit selon sa fonction et ce qu’il peut avoir
comme statut par rapport à ce qui a été précédemment dit et par rapport à ce qui pourrait
être, ultérieurement dit.

Sur cette base, le critère textuel-formel de quelconque énoncé se dissimule laissant la


tâche de classification et d’analyse au critère sémantique rapprochant de multiples
passages en détectant leurs fils dialogaux, les unissant dans les moules de réponses-
répliques en débat permanent.

1
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK., Dictionnaire de l’analyse du discours.
Opcit.P.175
2
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
Dialogisme et polyphonie. Approche linguistique. Acte du colloque de Cerisy, Ed Duculot.
Bruxelles..P.51
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

A partir de là, ‘Enoncé’ ne peut correspondre à un bref fragment textuel comme ça,
souvent, donne l’impression, mais du point de vue Bakhtinien, énoncé-Réponse correspond
à texte, roman, tout fruit d’interaction verbale pouvant avoir comme origine une autre
antérieure, et à son tour pouvant être origine d’une autre postérieure.

« (…) Énoncé tout ce qui fonctionne comme unité de l’échange verbal depuis la réplique
brève jusqu’au roman ou au traité scientifique (…) les œuvres de construction complexe en
dépit de tout ce qui les distingue de la réplique du dialogue, sont par leur nature, des
unités de l’échange verbal »1

“Réponse“, terme n’est point arbitrairement introduit, c’est plus tôt un concept tentant
à mettre en lumière une interaction engendrant des répliques de type réponses et c’est sur
la base de cette interaction que Bakhtine introduit la démission dialogique de
l’énoncé « qu’il articule (…) à la notion de dialogue. »2

Unité d’échange verbal, interaction, réplique, réponse tel est l’enchainement des
concepts Bakhtiniens pour parler de l’énoncé qui, avec sa nouvelle ampleur, devient figure
d’altérité caractérisant toute l’existence humaine :

« les rapports de dialogue sont quelque chose de beaucoup plus large que les rapports
entre répliques d’un dialogue trouvant son expression dans la composition de l’œuvre,
c’est quelque chose de quasi-universel qui pénètre tout le discours humain, tous les
rapports et toutes les manifestations de la vie humaine, en somme tout ce qui a sens et
signification. » 3

II. Orientation dialogique, Dialogisme


interdiscursif/interlocutif/ autodialogisme
a. Orientation dialogique
Le rapport constructif qu’entretient l’énoncé avec d’autres détermine ce qu’on
appelle son « Orientation dialogique »4. Elle est en double sens permettant, ainsi de
distinguer un rapport entretenu par l’énoncé avec des énoncés et discours antérieurs. Celui-
là les rencontre régulièrement et avec lesquels il doit avoir en commun un même objet

1
Ibid.p.51
2
Ibid.p.52
3
Ibid.p. 52
4
J.BRES, Ibid.p.52
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

d’étude et d’analyse. J.BRES pour ce type d’interaction parle de « dialogisme


interdiscursif »1

b. Dialogisme interdiscursif
L’interaction avec des énoncés antécédents conditionne le contenu de l’énoncé en
cours de construction, portant, ainsi des réponses anticipant sur ce qui pourrait être
soulevé, évoqué, et débattu. Rapport dialogique construit sur la base d’actes interlocutifs
d’où sa classification sous le titre de dialogisme interlocutif2.

c. Dialogisme intralocutif
Ainsi baptisé par J.BRES pour décrire le rapport d’interaction dialogale qu’entretient le
sujet parlant avec son propre discours. Il faut citer également Autier qui propose, pour le
même type d’interaction, le terme Autodialogisme3.

II.1.2. Dialogisme constitutif/ Dialogisme montré


Authier-Revuz ne trouve aucun doute de considérer tout discours comme figure de
dialogisme mais, sur une base textuelle elle dégage la typologie suivante :

a. Dialogisme constitutif4
C’est un rapport entre deux discours sans pour autant qu’il soit explicite formellement. La
référence sous-entendue se sert de quelques stratégies textuelles de reformulation,
réécritures non mentionnées en tant que-t-elle.

b. Dialogisme montré :
Contrairement au type précèdent, le dialogisme montré décrit un rapport explicite au
discours antérieur procédant aux différents outils linguistiques, typographiques.5

Les traces du discours d’autrui antérieur caractérisent un type particulier de discours,


c’est celui de la transmission des connaissances, où les sujets parlants eux-mêmes sont un
élément fondamental de la connaissance transmise. On peut évoquer le discours
scientifique de recherche répondant à ce critère et c’est la raison pour laquelle on le classe

1
J.BRES, Ibid.p.52
2
Ibid.p. 53
3
Ibid.p. 53
4
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK. , Dictionnaire de l’analyse
du discours. Opcit.P.176
5
Ibid.p.177
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

dans le dialogisme montré en se basant sur sa fonction de transmission, diffusion des


connaissances, savoir scientifique.

II. . Dialogisme intertextuel constitutif/Dialogisme interactionnel


constitutif
La précédente classification d’Autier n’a pas été tenue pour longtemps vu qu’elle a été
vue autrement par S.Moirand.

Celle-ci distingue dans le dialogisme constitutif un dialogisme intertextuel-constitutif et


un dialogisme interactionnel-constitutif.1

a. Le dialogisme intertextuel constitutif :


C’est pour désigner les discours enfouis dans une mémoire interdiscursive

b. Le dialogisme interactionnel constitutif :


Pour Moirand, il renvoie aux interactions imaginées avec un destinataire forcément
présent dans le discours intérieur des énonciateurs et dont la présence laisse des traces dans
le discours produit.

Si nous nous exerçons à comparer afin de comprendre de plus près les deux types de
dialogisme de Moirand, nous déduisons que le dialogisme intertextuel renvoie aux discours
reconnus par l’ensemble comme propriété commune circulant entre les membres de la
même « communauté sociale »2 et donc ça doit nécessairement faire partie de la mémoire
collective. Ils ont été dits, mais leur circulation les a amené à être un héritage social
commun, une fois évoqué ça renvoie à la communauté plutôt qu’à un énonciateur précis.

La référence absolue à la mémoire collective, textuellement se manifeste par l’absence


de marques linguistiques de référence antérieure.

Le dialogisme interactionnel, pour sa part, se voit en étroite relation avec un Co-


énonciateur imaginé appelé par Moirand « Sur-destinataire »3 marquant sa présence par
l’ensemble d’attitudes de présupposition renvoyant en présupposant des constats, au Co-
énonciateur partenaire du dialogue.

1
Ibid.p.177
2
Communauté sociale désigne le groupe d’individus partageant les mêmes activités et pratiques
sociales et donc discursives.
3
Ibid.p.177
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

II Dialogisme intertextuel monologal/Dialogisme intertextuel


plurilogal
Moirand ne se contente pas de ces deux derniers types de dialogisme constitutif mais,
au-delà, elle distingue deux autres types rapportés aux domaines de transmission des
connaissances.

Tels qu’ils sont définis1 ; le dialogisme intertextuel monologal, pour sa part ne se


distingue, selon Moirand, que par une référence à une communauté scientifique singulière
par rapport au dialogisme intertextuel plurilogal faisant référence à des communautés
scientifiques plurielles.

Monologal / Plurilogal, deux termes semblent porter une grande ambiguïté en étant opposé
aux termes de dialogisme et intertextualité et ce qu’ils supposent comme échange et
pluralité.

« Monologue »-terme introduit par Moirand dans sa forme d’adjectif pour caractériser les
textes scientifiques basés sur une communauté scientifique singulière-prend la part du lion
de l’ambigüité sautant à l’œil et engendrant ainsi d’énormes questions remettant-en causes
les notions de dialogisme, intertextualité, communautés scientifiques pluriels et
communauté scientifique singulière.

Résumons : Qu’entend S.Moirand par « Monologue » dans un texte de transmission de


connaissances conçu comme figure de dialogisme et d’intertextualité par excellence ?

Venons voir de plus près la notion de monologue et ce qu’elle peut connoter :

II. Le texte de recherche est-il monologique ou dialogique ?

Le terme« monologue » a souvent tenté de décrire une situation de communication


mettant en scène un seul sujet parlant s’adressant à lui-même : « une communication est
monologale quand le destinataire ne se trouve pas sur les lieux et au moment de
2
l’énonciation »

1
Ibid.p.177
2
www.CELINE.TABOU.wordpress.com . la communication médiatique et son contrat .
/ /
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

« Monologue » selon l’usage fait par Moirand1, veut faire référence, cette fois-ci, à un texte
non pas à une situation de communication .C’est un texte qui doit être en étroite relation
avec la transmission des connaissances scientifiques, se référant nécessairement à une
seule communauté.

Selon les traditions d’écriture, le texte scientifique a souvent été classé dans le genre
d’écrits objectifs, neutres, loin de toute trace de rhétorique considérée comme figure de
subjectivité et présence d’un sujet au lieu de l’unique objet-supposé parlant de soi-même.

L’objectivité selon ce point de vue prend figure dans l’absence des déictiques référant
au sujet parlant comme les marques de la première personne « je » liées aux traces des
points de vue, voie de persuasion et d’argumentation.

Or, il est d’importance capitale de dévoiler l’origine de ce conflit traditionnel entre


l’objectivité et la subjectivité dans un texte dit scientifique, ce qui rapporte ces derniers au
dialogisme et monologisme.

Le terme « Texte scientifique » dans un premier temps a désigné tout texte parlant
d’une activité scientifique. A un certain moment la science n’a référé qu’a la science
naturelle ou exacte, ayant des objets décrits dans un langage technique dépourvu de
structures phrastiques et fragments de texte au point de croire que l’activité d’analyse
s’exerce d’elle-même indépendamment d’un sujet metteur en scène2

La prolifération des disciplines et sciences de l’homme a détourné le regard vers un


autre objet d’étude : c’est l’Homme en société, en action, en réaction.

Un nouvel objet d’étude conditionné par d’énormes facteurs : temps, espace, diversité,
différence en pleine relativité reconnue comme caractère inhérent à l’objet Homme

La nature de cet objet d’étude s’exprime au moyen de textes décrivant son histoire, son
passé, ses caractères, sa langue, son identité individuelle/ sociale, son appartenance
culturelle. Toutes ces composantes de l’objet d’étude des sciences de l’homme font de
leurs recherches, au moyen du langage dans lequel elles s’expriment, un champ où se
convergent toutes les recherches traitant le même objet.

1
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK. , Dictionnaire de l’analyse du discours.
Opcit .p177
2
www.lidil.revues.org. Eva Thue Vold Modalité épistémiques et discours scientifique
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

En effet, la recherche en sciences humaines se fait et se construit sur la base d’un


appareil d’argumentation exigeant la présence d’un sujet-chercheur qui voit, pense, mène
l’analyse pour, vers la fin, la publier et donc l’intégrer dans le discours de la
discipline. « Que les textes scientifiques ne servent pas à transmettre des vérités
scientifiques [comme c’est le cas des sciences naturelles et exactes] mais plutôt à les
discuter et les promouvoir »1 .

A partir de là, nous déduisons nettement l’origine du « je » inaperçu en science de la


nature vu comme trace d’objectivité. Alors qu’en sciences de l’homme ce même « je »
devient figure de subjectivité et pour s’en échapper on les dépourvoit des traces de leurs
sujets-parlants et c’est à ce type de textes que tend à faire référence la notion de
‘monologue’, tentant en vain à garnir d’objectivité les textes scientifiques en sciences
humaines.

Quant au dialogisme intertextuel monologal et dialogisme intertextuel plurilogal, S.


Moirand ne les emploie que pour retracer le rapport de référence établi entre le texte de
recherche et la/ ou les communautés scientifiques consultées.

III. Dialogisme/ Intertextualité- Interdiscours

S Moirand, dans sa dernière classification, n’a pas seulement mis l’accent sur la
référence aux communautés scientifiques consultées mais, son introduction du terme
‘intertextuel’ pour caractériser un dialogisme, laisse deviner un rapport étroit entre ce qui
est dialogisme et ce qui peut être intertextualité / intertexte2.

De prime abord, avant d’entrer dans l’embarras des concepts entre analyse du discours
et analyse littéraire, nous signalons que l’objectif de la présente analyse est de regrouper
les termes et les concepts rapportés les uns aux autres pour décrire la présence d’un texte
dans un autres.

1
Ibid. Eva Thue Vold Modalité épistémiques et discours scientifique
2
www.CELINE.TABOU.wordpress.com . la communication médiatique et son contrat .
/ /
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

III. . Intertextualité

Telle que G.Genette la définit « L’intertextualité [correspond] au fait qu’un texte


littéraire renvoie plus au moins explicitement à d’autres textes »1 . Le rapport établie,
selon Genette, constitue un élément fondamental de lecture et d’interprétation des œuvres
littéraires tant qu’il les sert pour se situer les unes par rapport aux autres.

Une œuvre littéraire ou simplement un texte littéraire se situe par rapport à un autre
est dans le sens de maintenir le fil au moyens duquel se tissent les maillons du texte
antérieur. Il ne s’agit, certes pas du même texte, mais la « productivité »du texte littéraire
génère une autre texture, un autre texte : « la productivité de l’écriture littéraire
redistribue, dessine des textes antérieurs dans un texte »2

3
« la productivité » terme introduit par J. Kristeva tend à mettre l’accent sur un des
caractères fondamentaux du texte littéraire en tant que champs ouvert sur l’interprétation et
l’appréhension permanente dépassant l’espace et le temps de sa production. Ainsi, l’écho
d’un texte antérieur ne cesse de se faire entendre tant au sur le plans sémantique que sur le
plan formel-textuel.

L’intertextualité est vue autrement dans le contexte Chomskyien-Bakhtenien


matérialiste4, elle est vue comme phénomène caractérisant le texte tel qu’il caractérise le
langage au sens général du terme.

La grammaire générative et transformationnelle conçoit la grammaire d’une langue


donnée comme un ensemble de rapports génératifs et transformationnels unissant une
première phrase simple à de multiples phrases possibles construites sur la base de la
première.

Le principe générativiste et transformationnel conçoit la multiplicité des formes


comme formes générées à partir d’un premier noyau grammatical, phrase simple, objet, par

1
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon ,Convergences critiques , Ocitp .
2
MAINGUENEAU-Dominique, CHARAUDEAU-PATRICK, Dictionnaire de l’analyse
du discours. Opcit.P.328
3
Ibid.p.328
4
Ibid
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

la suite, d’énormes transformations au moyen du principe de créativité 1inhérente au


langage humain.

Le texte littéraire ou quelconque texte est une macro-unité par rapport à l’unité phrase,
ou soit disant ;le texte est une figure de génération et transformation d’un noyau antérieur.
Ce rapport formel exige la reprise du modèle antérieur et pour les micro-unités
significatives et pour les macros. Et donc la présence d’un texte antérieur dans un autre
manifeste le même principe générativiste et transformationnel auquel obéit le langage.

L’intertextualité, selon ce principe doit prendre une figure textuelle et c’est à quoi fait
référence la notion d’« intertexte » désignant selon Maingueneau « (…) l’ensemble des
fragments convoqués (citation, allusion, paraphrase) dans un corpus donné »2.

III. Texte scientifique et intertextualité

Le type de rapport entre les textes, le statut du texte évoqué, déterminent le type du
rapport intertextuel.

Le texte scientifique se trouve concerné par cette diversité de rapports textuels tant
qu’il renvoie aux textes scientifiques déjà publiés ou même qu’il tente d’anticiper sur les
textes scientifiques encore à venir. « Cette architextualité fait qu’un scientifique reconnait
dans n’importe quel discours son appartenance à un genre dès lors qu’il en parcourt les
premières lignes »3.

Le rapport aux grands textes publiés, est classé dans la colonne d’architextualité qui,
selon Genette unit un texte à un genre discursif plus grand4.

Dans la même classification de Genette nous distinguons ainsi :1la paratextualité : relation
que le texte entretient avec le titre, les sous titres, les préfaces, postface, notes…etc.

1
Ducrot- Owswald, Schaffer- Jean Marie . Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences
de langage , ed Seuil .p.78
2
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU.PATRICK, Dictionnaire d’analyse du
discours.Op.cit. p 328
3
www.edc.Revue.org.Albertocambrosio, JACOBI-D et KEATRINGUE-P : intertextualité et archi-
iconicité.
4
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon, Convergences critiques, Opcit. 279
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

Métatextualité : Relation de commentaire unissant un texte à un autre texte « c’est la relation


critique »2. Ce type de rapport textuel est très fréquent dans le texte scientifique étant donné
qu’il entretient d’énormes relations d’analyses et critiques avec les discours d’autrui et sur la
base de ces derniers se construit l’intertexte.

Une autre classification proposée, répartissant cette fois les rapports intertextuels en
deux catégories, selon qu’ils soient établis entre des champs discursifs identiques ou des
champs discursifs différents.

On parle donc d’ « intertextualité interne » : entre un discours et ceux du même champ


discursif et « intertextualité externe » avec des discours de champ discursifs distincts3 .

Ces types de rapports intertextuels varient sur la base de plusieurs critères.

Dans l’objectif de dépasser cet embarras de pluralité le terme « transtextualité »4 pourrait


englober l’ensemble des sous –types de rapports intertextuels.

III. . Intertextualité/interdiscours

5
Le terme d’intertextualité dérive du concept « Texte » défini antérieurement comme
structure formelle faite sur la base de structures linguistiques conformes aux normes de la
langue. Intertexte serait donc, un fragment de texte issu de rencontre de deux textes : Texte
antérieur et texte en cours de construction.

Cette conception de « texte » en tant que structure formelle a animé d’énormes débats ayant
pour objectif de contextualiser ce fragment textuel dans son contexte de production. Attitude
marquant le transfert fait par les analyses des textes de la linguistique de la langue à la
linguistique de la parole.

Il s’agit, en conséquent, de discours plutôt que de texte et c’est ainsi que l’Intertextualité
se transforme en interdiscours.

1
Ibid p.279
2
Ibid p.279
3
PatrikCharaudeau, Dominique Maigeneau, Dictionnaire d’analyse de discours. Op.cit. P 328
4
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon ,. Convergences critiques Qpat P.279
Revenir à la page d’ « écrit scientifique entre texte et discours »
5
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

Autrement, interdiscours, notion ayant été vue comme terme employé pour caractériser des
relations d’Intertextualité concernant des ensembles de textes à grande diffusion comme étant
type de textes en usage très répondu.

Marie-Anne-Paveau dans son article d’interdiscours et Intertexte généalogie scientifique


d’une paire de faux jumeaux1, réfère la notion d’interdiscours au projet de théorie matérialiste
du discours 1960. Elle considère qu’‘interdiscours’ était d’abord « Discours possibles»,
terme faisant sa manifestation dans l’Analyse automatique du discours de Pêcheux 1960.

La notion, dans sa première apparition, a tenté d’articuler le texte aux conditions socio-
historiques de sa production. Ainsi Pêcheux a tenté de déterminer ce qui distingue la notion
de discours de celle de texte : « Il est impossible d’analyser un discours comme un texte, c'est
–à-dire comme une séquence linguistique fermée sur elle-même, mais qu'il est nécessaire de
le référer à l'ensemble des discours possibles à partir d'un état défini des conditions de
production » "2 . Pêcheux 1969.

La première occurrence d'interdiscours selon M.A.Paveau était dans le travail publié par
Culioli et Fuchs et Pêcheux 1970 dont Pêcheux le définit comme effet d'un discours sur un
autre discours, ce que nous avons décrit plus haut, comme lien figure de dialogisme même cas
que celui d'intertextualité.

J.M.Adam 2006 à son tour définit 3 l'interdiscours comme un régime général de relation
entre des discours dont l'intertextualité serait une de ses formes.

Ainsi, elle est clairement vue la confusion régnant sur l'intertextualité et l'interdiscours ou
chaque terme, selon les usages faits par les analystes et chercheurs a tendance à renvoyer à
l’autre.

Dans ce stade, s'ajoute un troisième terme à l’embarras des concepts parentés à la référence
aux discours antérieurs. C’est le Dialogisme Bakhtinien.

Le dialogisme se voit dans un premier temps semblable à la notion d'intertextualité :

1
www.hypotheses.org
2
www.hypothése .org. Paveau M.-A. Interdiscours et intertexte .généalogie scientifique d'une paire
de faux jumeaux.
3
Idid
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

« Julia kristiva qui , s'appuyant sur les écrits de Bakhtine, a introduit en France la notion et
le terme d'intertextualité, pour sa part Bakhtine parle de relations dialogiques entre énoncés
derrière lesquels se tiennent et dans lesquels s'expriment des sujets de paroles réels et
potentiels, les auteurs des énoncés en questions définissent le texte comme un croisement de
surfaces textuelles, un dialogue de plusieurs écritures »1.

Dans ce passage de Kristeva, nous assistons à l'équivocité entre intertextualité et


dialogisme qui renvoient absolument aux mêmes conceptions comme c'est le cas du passage
suivant : « (…)cette hétérogénéité foncière du langage est le dialogisme synonyme tout à la
fois d'interaction et d'intertextualité d'après Bakhtine pour qui : [ toute énonciation est une
réponse à quelque chose et construite comme telle] »2

Dialogisme ainsi, est défini comme une sorte d'interaction et figure d'intertextualité
donnant à l'énoncé le statut de réponse par rapport à des énoncés antérieurs ou postérieurs.
C'est également le même cas que celui de la notion d'interdiscours qui a subi à son tour une
définition pareille à celle de dialogisme.

L'interdiscours, grâce aux travaux d'Authier, a renvoyé dans un premier temps à ce que
désigne la notion d'hétérogénéité constitutive3. Courtine, quand à lui définit l'interdiscours
comme un processus de reconfiguration incessante dans lequel le savoir d'une formation
discussive est construit.

La reconfiguration dont parle Authier selon4 M-A-Paveau consiste à répéter, réfuter,


transformer, denier d’autres reformulations associées à son domaine. C'est sur cette base qu’
Authier redéfinit l'interdiscours comme instance organisatrice des formations discursives.

M.A.Paveau, dans son même article cite S.Moirand qui, pour dégainer un rapport
d'intertextualité, a parlé plutôt de Dialogisme interdiscursif ou interlocutif. A cet égard,
Paveau met l'accent sur cet embarras de notions attribuant son origine à ce qu'elle appelle
Bakhtinisation : « l'attribution de certains concepts et outils issus de l'analyse du discours

1
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon, Convergences critiques. Op.cit. p.280
2
-www.ens.com Jean Désiré Banga Amvene , le discours scientifique dans les mémoires de DIPES2.
Approche empirique pour une didactique du discours de recherche
3
- www.hypothése.org PAVEAU-Marie-Anne. Interdiscours et intertexte Généalogie scientifique
d'une paire de faux jumeaux par
4
- Ibid
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme

française à Bakhtine, par assimilation ou analogie. C'est particulièrement le cas de


1
l'interdiscursivité, assimilée au dialogisme »

Dans une tentative discriminatoire, Paveau dévoile la dimension inconsciente et


conflictuelle de l'interdiscours loin de toute prise en charge des discours d'autrui qu'elle
attribut plutôt au dialogisme qu'à l'interdiscours.

Ce survol sur les notions n'avait, absolument, pas l'objectif de résoudre la polémique
notionnelle et conceptuelle tiraillée entre l'histoire, les écoles et les théories de l'analyse de
discours mais, parce que ça tourne au tour du même pivot de la référence à un discours
antérieur, il nous est paru important le survol et la confrontation de ses notions.

1
-Ibid
II. Chapitre II
La Polyphonie
Chapitre II La Polyphonie

Introduction.

I. Qu’en est-il alors dialogisme ou polyphonie ?

Le dialogisme tel que nous l’avons défini antérieurement1 décrit un système de relation,
qu’un énoncé entretienne avec des énoncés produits antérieurement ainsi qu’avec les énoncés
à venir que pourraient produire ses destinataires. C’est une référence au discours d’autrui
qu’un énoncé rencontre en amant et en aval.

Quant à la polyphonie, « empruntée au champs musical par métaphore, consiste à faire


entendre la voix d’un ou plusieurs personnages aux côtés de la voix du narrateur, avec
laquelle elle s’entremêle d’une manière particulière »2

Aleksandra Now Akowka, par sa définition, attribut la polyphonie au champ musical


décrivant ainsi une présence de voix effectives se faisant entendre simultanément, semblables
aux voix qu’un narrateur fait entendre dans son roman.

La confrontation des deux concepts de dialogisme et celui de polyphonie laisse voir le champ
d’application de chacun des deux :

Quand on parle de dialogisme, on le décrit au sein d’un énoncé sans qu’il soit attaché à un
champ particulier « c’est [plutôt] un principe qui gouverne toute pratique langagière, et au-
delà toute pratique humaine .Alors que la polyphonie n’a été appliquée que dans le champ
littéraire »3

Que les deux concepts soient appliqués à deux champs différents ne peut nous être utile dans
notre contexte . Certes, les deux reposent sur l’idée d’un dialogue, d’une interaction entre
deux ou plusieurs discours / voix mais les deux ne gèrent pas la co-présence des voix de la
même façon.

Le dialogisme que BAKHTINE attache à toute pratique langagière interpelle le discours


d’autrui avec lequel, le locuteur de l’énoncé entre en interaction dans un discours quotidien.

1
AMORIM. Marilia, . Dialogisme et altérité dans les sciences Humaines, L’Harmattan .de
Nouvelle Imprimerie Laballery 58500 Clamecy. Février .France, p82
2
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
, Dialogisme et polyphonie , approches linguistiques, Op.cit. P.23
3
Ibid. .p.26
Chapitre II La Polyphonie

La présence de l’instance énonciative ‘locuteur’ fait allusion à une attitude d’autorité, de


gestion des voix interpelées ou chaque voix prend sa part selon ce que lui favorisent les
attitudes des locuteurs.

Quant à la polyphonie, la co-présence des voix est faite sur un même ordre d’égalité sans
aucun rapport de hiérarchie. Le narrateur de temps à l’autre laisse entendre deux ou plusieurs
voix dialoguer sans que les unes dominent les autres.

A.Now AKOWKA s’appuie sur cet aspect du rapport qu’entretient l’instance énonciative-
locuteur avec les discours /voix introduits pour justifier l’attribution de BAKHTINE de la
polyphonie au champ littéraire et le dialogisme à la parole quotidienne.

BAKHTINE à son tour pour décrire l’interaction des voix, introduit la notion de « réponse »
fruit du rapport dialogal ou chaque voix, sur la base de son contenu traite un aspect de l’objet
du discours de sorte que l’ensemble des voix se fond dans une voix unique dominante
favorisant ce dialogue au moyen d’un ensemble d’attitudes.

Or la polyphonie met en scènes la pluralité des voix dites en interaction dans le sens
d’échange permanant favorisent à chaque voix de prendre sa part du dialogue
indépendamment des autres : « le terme polyphonie (…) désigne la combinaison de plusieurs
voix égales et mélodiquement indépendantes (…) dans le discours ordinaire, on a non une
égalité des différentes voix, mais une hiérarchisation »1 .

Il semble que l’élément fondamental de différence entre le dialogisme et la polyphonie


réside dans la notion de dialogue correspondant dans l’ordre du dialogisme à : « Réponses »
sous entendues dans la voix de l’instance énonciative-locuteur, ce qui n’est pas le cas pour la
polyphonie ou dialogue correspond à un échange de voix explicites mises en scène par
l’instance énonciative –locuteur.

1
- Ibid. p 28
Chapitre II La Polyphonie

II. Le texte scientifique de recherche est-il dialogique ou


polyphonique ?

Cet élément d’échange et de dialogue que nous considérons comme point de différence
entre le dialogisme et la polyphonie est en fait le reflet d’un grand débat concernant l’instance
énonciative dite locuteur : son statut, sa valeur par rapport aux voix entendues dans l’énoncé
dit polyphonique ou dialogique.

L’aspect dialogique d’un énoncé est en étroite relation avec le rapport hiérarchique
entretenu par l’instance énonciative-locuteur et les voix qu’il fait entendre. Cette hiérarchie
permet de parler de locuteur-énonciateur unique prenant un ensemble d’attitudes envers des
contenus sous-entendus dans son énoncé considérés comme voix d’un autre correspondant à
une voix collective, soit à une voix ayant le statut d’arrière-plan des propos avancés par le
locuteur, soit à la voix du destinataire que le locateur anticipe.

L’aspect polyphonique d’un énoncé, de son coté, se base sur la notion de mise en scène
énonciative faite par l’instance énonciative-locuteur qui laisse entendre dans son énoncé
d’autres voix envers les quelles il ne prend aucune responsabilité à part celle de les citer.

Le dialogue et l’échange sont, en effet, menés par les attitudes de l’instance énonciative –
locuteur entant que responsable et gérant dans le cas du dialogisme mais dans celui de la
polyphonie ils sont menées par les voix mises en scène assumant chacune la responsabilité
des contenus qui doivent être divers et c’est à partir de là qu’on puisse parler de débat de voix
et donc pluralité des instances énonciatives, points de vue, attitudes .

Instance énonciative unique ou instances énonciatives plurielles, le texte scientifique de


recherche est-il dialogique ou polyphonique ?

Répondre à cette question nous envoie aux caractéristiques du discours scientifique de


recherche ayant pour principe fondamental la diffusion du savoir scientifique, le débattre,
l’évaluer, le promouvoir.

Ces dernières appellations ne font pas référence à la même conception, c’est plutôt la manifestation d’une
autre problématique, celle des instances énonciatives : locuteur, énonciateur , point de vue de la théorie de
polyphonie à laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Chapitre II La Polyphonie

Ce principe se manifeste dans chaque analyse, description, débat aussi importants que ceux
qui les tiennent, ceux qui les mènent et ceux qui les évaluent. Aussi importants également que
leurs cadres théoriques, leurs écoles et institutions auxquelles ils font référence.

En de telle situation, le texte scientifique de recherche se transforme en un terrain où de


multiples auteurs débattent l’objet de la recherche en cours.

Accomplir ces tâches exige du chercheur de multiples attitudes énonciatives lui donnant un
statut égal aux autres plus que celui d’un dominant tant qu’il les fait entendre de manière
permanente pour débattre son objet et ainsi construire son texte.

A cet égard, le texte scientifique de recherche se voit polyphonique plus que dialogique. Un
tel constat laisse deviner la présence de quelques aspects dialogiques où le chercheur ne peut
s’échapper à faire référence à la voix collective en faisant allusion à certains aspects
historiques, certaines connaissances communes circulant dans la communauté scientifique. Ce
type de discours passe dans le texte de recherche sous-entendu, sans qu’il soit attribué à une
instance énonciative particulière, mais souvent attribué à une instance commune.

III. La polyphonie dans le texte scientifique de recherche


Avant de situer le texte scientifique par rapport à la notion de polyphonie, il faut tout
d’abord déterminer de plus près à quoi correspond la notion.

III.1. Qu’est-ce que la polyphonie

La tentative de définir la polyphonie nous met en face de deux définitions : Généralement


polyphonie, terme emprunté au champ musical désignant la combinaison de plusieurs voix.
Ducrot et la ScaPoline conçoivent la notion comme caractères d’un énoncé signalant dans son
.
énonciation la superposition de plusieurs voix mises en scène par le sujet parlant

HENNING-NØlke dans son article : La polyphonie de la ScaPoline 2008 conçoit la


polyphonie comme un fait d’interprétation : « [elle] fait partie du sens que l’allocutaire
attribue au texte qu’il entend ou qu’il lit. Il arrive qu’un texte qui est polyphonique pour tel
interlocuteur ne le soit pas pour tel autre » 3

Ibid. p 28
KRATSCLMER-Alexandra, BIRKCLUND-Merte, THEKLSEN-Rita, La polyphonie : Outil heuristique,
Linguistique, littéraire et culturel. Document en lignep.12
Chapitre II La Polyphonie

Un tel constat dévoile le flou entourant la notion mettant ainsi en cause les notions de voix,
superposition, interprétation, mise en scène couvertes d’une couche de relativité motivant
leurs conceptions d’un locuteur à autre.

III.2. L'interprétation attitudinale de la polyphonie

Marion Carel dans son article : Mise au point sur la polyphonie, définit la polyphonie
comme la pluralité de voix dans un même énoncé fondant l’une dans l’autre cette pluralité
sur l’existence dans un énoncé unique de différents contenus sémantiques 1

Marion Carel, dans son même article, parle de pluralité de voix qui peut correspondre à
une pluralité de contenus que le locuteur laisse entendre dans son énoncé comme étant
présupposés vis-à-vis desquels il prend des attitudes diverses.

En effet, c'est un premier type de polyphonie attribuant la pluralité aux contenus


sémantiques que présuppose un énoncé, dévoilant ainsi des attitudes prises par le locuteur
d’où le nom d'interprétation attitudinale de la polyphonie que Marion Carel propose et
qu'elle vulgarise dans le schéma suivant :

L'interprétation attitudinale de la polyphonie concerne dans un premier temps des


énoncés à présupposés de type « Pierre a cessé de fumer »2

Selon Marion Carel cet énoncé est construit sur la base d'un ensemble de contenus
définissant un ensemble d'attitudes que le locuteur prend simultanément :

1
www.common web.umfr.ch MARION- Carel, et DUCROT- Oswald, ,mise au point sur la
polyphonie.
2
Ibid
Chapitre II La Polyphonie

-Attitude de reconnaissance ou de concession vis-à-vis du contenu [pierre a fumé]


-Une attitude de prise en charge vis-à-vis du contenu [pierre actuellement ne fume
pas]
-Une attitude de prise en charge vis-à-vis du contenu [pierre n'est pas là]
-Une attitude de rejet vis-à-vis du contenu [pierre est la]

A ces différentes attitudes du locuteur Berrendonner donne la notion de "complexe


illocutoire" pour rassembler dans une position illocutoire unique les différentes attitudes du
locuteur.

III . L'interprétation musicale de la polyphonie

1
La conception musicale de la polyphonie selon Marion Carel est dans un premier
temps basée sur le couple « attitude-contenu » entant que voix ou paroles à l'intérieur d'un
énoncé à présupposés. Les paroles et voix sont déduites intuitivement et représentent les
différents contenus en prenant chacune une attitude envers le contenu qu'elle débatte avec
le locuteur de l’énoncé. Il s'agit de la première forme de la conception musicale de la
polyphonie.

La deuxième forme conçoit l'énoncé polyphonique comme énoncé faisant entendre


différents discours attribués à des sources différentes qu'elles soient déterminées ou non.
Marion Carel attribue ces sources à des instances psychologiques renvoyant aux pensées
du sujet parlant.

Une troisième forme renvoie selon M.Carel aux formes sociales différentes auxquelles
appartient le sujet parlant. Dans le cas du texte scientifique de recherche ces voix renvoient
aux discours circulant dans la communauté discursive dans laquelle s'inscrit la recherche.

M.Carel considère cette forme de polyphonie comme dialogisme de Bakhtine concevant


la pluralité des voix dans un énoncé donné comme de discours étrangers dont l'énonciation
en cours serait le siège, ce qu’explique la formule dialogique de Bakhtine « Quand je parle
ça parle en moi »2.

1
Ibid .p.35
2
Ibid.p.36
Chapitre II La Polyphonie

Les deux conceptions, attitudinale et musicale de la polyphonie se servent de l'instance


énonciative locuteur assimilé au sujet parlant mais, chacune attribue à celui-ci des valeurs
différentes.

La première défend l'unicité du locuteur et attribue la pluralité à ces attitudes vis-à-vis


des contenus que l'énoncé présuppose. Contrairement à la deuxième conception musicale
avec ses différentes formes introduisant la notion de "voix" renvoyant à des instances
autres que celles du locuteur, ce qui limite sa fonction, dans cette conception musicale , à
la simple mise en scène énonciative et ainsi accentuant la valeur de l'instance énonciative
« énonciateur » comme étant source et origine des contenus divers que l'énoncé fait
entendre.

Marion Carel, dans son article refuse de priver la conception musicale du rôle du locuteur
à qui elle attribue1, dans cette même conception musicale, des attitudes prises vis-à-vis des
voix introduites; l'une est dite « Modale », l'autre dite « Attributive ».

Ces deux attitudes se manifestent dans l'interprétation des énoncés de la forme " « (x)dit
que(q) »2 .

a. L'attitude modale
L'attitude modale prise par le locuteur l'amène à citer (x) comme instance énonciative-
origine du contenu de l'énoncé bien qu'il en fait la source. Dans cette attitude, le locuteur
s'assimile à l'énonciateur en lui attribuant la pleine responsabilité du contenu de l’énoncé.

Selon Marion Carel, le locuteur par cette attitude, ne fait pas parler l'énonciateur (x) mais il
parle à travers lui.

Cette interprétation relève de l'autorité polyphonique : « le locuteur soutient une


certaine opinion (à travers) un énonciateur distinct de lui [qu'il utilise comme masque] »3.
Ainsi le locuteur passe son opinion, son discours en inspirant sa légitimité en l’attribuant à
une autre source que lui-même comme autorité.

1
Ibid.p.37
2
Ibid.p.37
3
Ibid.p.37
Chapitre II La Polyphonie

b. Attitude attributive:

Dans cette attitude le locuteur formule également son énoncé sur le modèle de « (x) dit
que (q) », son objectif dans cette attitude est d'attribuer le contenu de l'énoncé à (x)conçu
comme son énonciateur d’origine. Le thème dans cette attitude est plutôt (x) lui-même
comme énonciateur non pas le contenu de l’énoncé. C'est ce que appelle Marion Carel : «
Le recours au raisonnent par autorité » qu'elle explique comme suit: « On mentionne le
fait que quelqu'un a présenté l'opinion indiquée dans le discours que l'on rapporte , et l'on
utilise ce fait pour justifier, ou même prouver cette opinion , rendue vraisemblable par la
constatation que l'auteur du discours rapporté a peu de risque de se tromper ».1

Procéder à l’attitude modale-Autorité polyphonique, permet l’association de son


propre discours à des discours vénérables « Colorer son propre discours d’une différence
vis-à-vis du discours d’un autre »2. Alors que pour une attitude attributive- Raisonnement
par autorité- l’objectif est d’attribuer le discours au locuteur désigné à des fins
démonstratives « imposer le discours que l’on tient en déduisant sa vérité de la vérité d’un
discours synonyme »3

IV. Locuteur/ l’énonciateur

Dans le modèle d’énoncé du type « (x) dit que (q) » le locuteur comme nous l’avons
constaté, peut prendre soit une attitude modale, soit une attitude attributive.

C’est dans l’attitude modale que se déclenche la problématique de l’identité du locuteur


procédant à l’autorité polyphonique impliquant le recours à d’autres instances énonciatives
pour lancer son discours à travers elles. Autrement dit ; intégrer son propre discours sans
en prendre la totale responsabilité.

Une telle attitude n’exclut pas le locuteur de la responsabilité du « dit » mais sous-
entend son avis au moyen de certains outils linguistiques de modalité.

1
Ibid.p.37
2
Ibid.p.38
3
Ibid.p.38
Chapitre II La Polyphonie

Pour illustrer nous recourons à l’exemple de Marion Carel : « les philosophes nous
assurent que les choses pesantes tombent d’elles-mêmes en bas »1.

Dans cet exemple nous constatons le recours à l’instance énonciative : « les


philosophes » ayant pour valeur de donner du poids à un dit en cours, celui du locuteur au
moyen du verbe modale « assurent » grâce à quoi s’embrassent les deux discours :
antérieur des philosophes et celui du locuteur partageant ainsi la responsabilité de l’énoncé
entre le locuteur et les philosophes.

Sur la base de cette illustration, nous constatons que le locuteur est l’énonciateur de
l’énoncé et les philosophes ne fonctionnent qu’en termes d’auxiliaire, bien que l’énoncé
semble rapporter leur discours, mais c’est dans un discours indirect limitant leur valeur à
des simples instances passives insérées dans l’énoncé du locuteur-énonciateur actif de
l’énoncé2.

Cette attitude est l’une des trois attitudes que le locuteur peut prendre vis-à-vis d’un
contenu :

Une attitude de « Poser » ou selon Marion Carel « [prendre en charge] le contenu en


faisant de sa communication l’objet de l’énoncé (….) en l’articulant à un autre discours .
Il est à coup sûr tentant d’assimiler cette attitude à l’indication que le locuteur est
l’origine du contenu. »3

Marion Carel, en ce stade, conçoit « Poser » comme accepter la responsabilité que Ducrot
explique4, à son coté, par l’identification du locuteur à l’énonciateur.

Le locuteur est énonciateur en prenant en charge l’énoncé des philosophes , où« prendre
en charge » selon Marion Carel signifie à la fois se déclarer responsable d’une action déjà
accomplie et accepter d’effectuer une action non accomplie ; la première est celle de
l’énoncé des philosophes, la deuxième est celle de la prise en charge de leur propre
discours qui est en réalité le discours du locuteur identifié à l’énonciateur.

1
Ibid.p.37
2
Ibid.37
3
Ibid.p.39
4
Ibid.p.39
Chapitre II La Polyphonie

Une deuxième attitude que le locuteur peut prendre est celle que M.Carel appelle
1
« attitude d’accord » concernant les contenus préposés où le locuteur désigne un
énonciateur sans lui attribuer un discours précis, mais il en fait allusion. Cet énonciateur
correspond soit à un On-énonciateur, soit à une sorte de doxa ou de voix publique.

Une troisième attitude selon M.Carel est celle de « l’exclusion ». C’est l’attitude du
locuteur d’un énoncé négatif « (non x) » vis-à-vis (x)du contenu de (x) »2. Pour illustrer,
M.Carel propose l’exemple suivant : « je ne suis pas toujours de mon opinion »3où le
locuteur est l’énonciateur antérieur et en même temps l’énonciateur postérieur. La
coexistence des deux voix est faite au moyen de la négation.

IV.1. Locuteur, sujet parlant, énonciateur

Selon Ducrot, le locuteur est une instance énonciative qui a la propriété d’être le
constructeur de l’énonciation. Il construit les points de vue, les êtres discursifs. Cette
fonction laisse certaines traces linguistiques telles que : moi, je, nous, ici,
maintenant……etc.

O. Ducrot évoque la notion de « sujet parlant »la définissant comme producteur effectif
d’un message, il fait partie de la réalité extralinguistique : « c’est un élément de
l’expérience »4. A la différence du locuteur qui selon lui n’existe que dans et part le
discours. Une présence qui va dans le sens de responsable l’énonciation « il peut mettre en
scène divers énonciateurs qui présentent différents points de vue. Il peut s’associer à
certains énonciateurs tout en dissociant d’autres. Il est important de souligner que tous ces
êtres discursifs sont des êtres abstraits »5 .

Concevoir le locuteur comme être discursif abstrait, c’est le considérer comme


l’instance à qui renvoient les déictiques personnels et par rapport à quoi sont déterminés les
temps grammaticaux loin du sujet parlant empirique.

1
Ibid.P.39
2
Ibid.P.39
3
Ibid.P.40
4
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
. Dialogisme et polyphonie . opcit.P.27
5
HENNIG. NØlke, La polyphonie de la ScaPoline 2008.in La polyphonie, outil heuristique linguistique,
littéraire et culturel.opcit.P.13
Chapitre II La Polyphonie

Le locuteur partage avec l’énonciateur le caractère d’être discursif. Mais, c’est à lui que
l’acte illocutoire est cédé comme étant responsable de l’énonciation qui ne doit rien à voir
avec la responsabilité des contenus des énoncés.

Arrivant à cela, la notion d’énonciateur intervient pour justifier sa fonction comme


responsable de contenu, de point de vue. La notion est beaucoup plus en question dans les
énoncés de type polyphonique envisageant la co-présence de plusieurs contenus et points
de vue dans un même énoncé.

Ducrot, dans le suivant passage explique suffisamment à quoi peut correspondre un


énonciateur dans un énoncé polyphonique :

« J’appelle énonciateurs ces êtres qui sont censés s’exprimer à travers l’énonciation sans
que pour autant on leur attribue des mots précis ; s’ils parlent, c’est seulement en ce sens
que l’énonciation est vue comme exprimant leur point de vue, leur position, leur attitude,
mais non pas, au sens matériel du terme, leurs paroles.[…..] je dirais que l’énonciateur est
au locuteur ce que le personnage est à l’auteur. […] d’une manière analogue, le locuteur,
responsable de l’énonce, donne existence, au moyen de celui –ci, à des énonciateurs dont
il organise les points de vue et des attitudes ».1

Un énonciateur est donc un être discursif même s’il fait référence à une voix antérieure
mais, certes, par rapport à l’acte illocutoire en cours, il ne peut dépasser le statut de source
passive du contenu, parlant à travers l’acte d’énonciation assuré par le locuteur de
l’énoncé.

IV.2. Enonciateur /point de vue

Point de vue dans un premier temps connote l’idée de contenu, souvent attribué au
locuteur de l’énoncé comme étant le seul responsable2. Selon cette optique on distingue
trois types de points de vue : Simples, Hiérarchiques et Relationnels

 Le point de vue simple : concerne les énoncés dits monophoniques étant donné qu’ils
ne comportent qu’un seul contenu.

1
Ibid.
2
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
, La polyphonie , outil heuristique linguistique, littéraire et culturel .Opcit .P.
Chapitre II La Polyphonie

 Le point de vue hiérarchique : concerne les énoncés à présupposés inspirant leur


caractère polyphonique de la négation.
 Points de vue relationnels : sont des énoncés faits de plusieurs contenus présupposés
textuellement connectés par des connecteurs dévoilant leur logique de
superposition.

Autrement, la notion de point de vue, dans les énoncés polyphoniques du type :


« selon(x) q » se voit assimilée à celle d’énonciateur, attitude, position. Donc un point de
vue, selon Ducrot 1, doit nécessairement renvoyer à une source énonciative que le locuteur,
selon plusieurs attitudes et modalités laisse entendre dans son énoncé.

NØLKE de son coté, redéfinit la notion comme étant « unités sémantiques avec une
représentation »2 nous renvoyant à la conception de point de vue en tant que contenu
d’énoncés à présupposés.

Ce qui distingue les deux conceptions de la notion est que celle de Ducrot insiste sur le
marquage textuel renvoyant le point de vue à une instance énonciative. Alors que celle de
NØLKE donne le statut d’énoncé polyphonique à tout énoncé comportant une pluralité de
contenus au sens d’unités sémantiques renvoyant ou non à des énonciateurs antérieurs , ce
qui s’approche beaucoup plus de la conception dialogique des énoncés, privés de
marqueurs linguistiques3.

Pas loin de Ducrot , M.Carel dans son article définit la notion de point de vue comme
instance énonciative 4 indépendante de celle du locuteur déterminant l’Angle de vue, défini
comme représentation que fait celui-là sur le contenu attribué à la voix antérieure qu’il
laisse entendre.

IV. . Position, positionnement et posture énonciatives

La pluralité des points de vue, des instances énonciatives, des discours antérieurs ne
peut en aucun cas priver l’instance énonciative primaire-locuteur de ses taches de mise en
scène, de gestion et donc de l’orientation de son énonciation selon ses propre points de

1
Ibid.P.65
2
Ibid.P.65
3
Ibid.P.66
4
www.commonweb.univ.fr, MARION- Carel, et DUCROT- Oswald, , Mise au point sur la polyphonie
.P.41
Chapitre II La Polyphonie

vue. Ce statut supérieur dont se dote le locuteur par rapport aux discours antérieurs exclut
tout orientation inconsciente et instaure parallèlement, malgré la pluralité, l’idée de choix
conscient et intentionné que véhiculent différentes attitudes qu’il peut prendre vis-à-vis
des discours qu’il met en scène.

1
Position, positionnement et postures de l’énonciateur sont des notions ayant pour
objectif de mettre en lumière les instances et les opérations qui organisent la co-production
dialogique, cognitive et interactionnelle des énoncés.

« la co-production cognitive » est une notion tentant à confirmer la nature d’un texte de
type texte de recherche conçu comme fruit d’une co-production cognitive ayant comme
squelette l’interaction dialogique des discours intervenus par le chercheur, qui doit en tant
2
que locuteur –qualifié par Ducrot en terme d’Enonciateur premier , référer aux objets de
discours tout en se positionnant par rapport à eux, en indiquant de qu’elle point de vue,
dans quel cadre il les envisage en les introduisant dans son discours, dans son texte.

En effet, énonciateur premier implique un énonciateur second, les deux sont entretenus
au moyen d’un rapport dialogique engendrant un enchâssement d’énoncés pluriels
traversés selon Alain Rabatel par les positions de l’énonciateur premier par rapport aux
énonciateurs seconds peuplant le discours du premier.

A l’énonciateur premier, Alain Rabatel attribue la fonction de prise en charge du


discours, alors qu’aux énonciateurs seconds-représentés, il attribue la fonction d’instances
internes de validation qui, à son tour, leur donne leur part de la prise en charge du
discours produit. Ce qui fait que l’énonciateur premier ne prend en charge les énoncés
enchâssés que partiellement. Ce type de prise en charge se traduit par un ensemble de
positions et positionnements de l’énonciateur.

On distingue les positionnements par redoublement et dédoublement énonciatifs qui


entrent en jeu lorsque le locuteur se positionne par rapport « aux autres de soi »3 ou par
rapport « autres que soi »4

1
www.halshs.archives-ouvertes, RABATEL-Allain , Position, positionnement et postures énonciatives.Fr
2
Ibid.P.
3
Ibid
4
Ibid
Chapitre II La Polyphonie

. les positionnements par redoublement étant selon Rabtel un autodialogisme qu’il


définit comme figure d’énoncés enchâssés renvoyant au même énonciateur citant
son propre discours (autre de soi)
. les positionnements par dédoublement étant un hétérodialogisme où l’énonciateur
premier se positionne par rapport aux énonciateurs selon Rabatel « autre que soi ».

. Position de l’énonciateur premier (locuteur)

La notion de « position » renvoie à deux cas de figures :

En premier lieu selon Rabatel , « elle renvoie aux diverses opérations permettant de
poser les objets de discours par rapport aux catégories notionnelles dont il relèvent.
L’énonciateur peut inscrire les objets au centre de leurs domaines »1 en procédant à la
modalisation des contenus représentés en mettant l’accent sur les aspects productifs du
sens contribuant à construire son énoncé et aussi justifiant leur utilité dans son discours.

L’utilité des énoncés introduits et leur valeur constructive conditionnent également ce


que A.Rabatel nomme positionnement de l’énonciateur premier le considérant comme
figure de position exercée sur un plan énonciatif dévoilant la façon selon laquelle
l’énonciateur construit son objet en référence ou non à la situation d’énonciation par
encrage déictique ou anaphorique et c’est le deuxième cas de figure de la notion de
position.

Ce positionnement favorise à l’énonciateur premier d’exercer diverses attitudes soit


d’accord , soit de rejet, soit de neutralité sur la base desquelles il construit son discours

A ces différentes attitudes correspondent trois postures énonciatives2 :

V. Postures énonciatives :

Les postures énonciatives correspondent aux relations entre énonciateurs dans la co-
construction linguistique des points de vue3. La notion décrit les procédures adoptées par
un énonciateur premier dans la construction du sens de son propre discours en confortant

1
Ibid
2
Ibid.
3
La notion de modalité est d’importance capitale à laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Chapitre II La Polyphonie

des points de vue divers, vis-à-vis desquels il peut avoir également diverses attitudes
énonciatives.

V.1. Posture énonciative de co-énonciation :

L’énonciateur-premier de l’énoncé peut avoir une attitude d’accord avec un énonciateur


second, les deux participent à co-produire le même point de vue. Le contenu de l’énoncé,
généralement doit être introduit de structures linguistiques ainsi que de procédés de mise
en scène énonciative en étant introduit en discours direct/indirect ou en effacement
énonciatif 1 véhiculant l’attitude de l’énonciateur vis-à-vis du contenu représenté

V.2. Posture énonciative de sous-énonciation :

Cette attitude renvoie à la co-production d’un point de vue dominé où le sous énonciateur
reprenant avec réserve, distance ou précaution le point de vue. Ces attitudes sont exprimées
au moyen d’outils linguistiques de modalisation et de mise en scène énonciative le même
cas que la posture de co-énonciation.

V.3. Posture énonciative de sur-énonciation :

Cette posture correspond à une attitude surplombante vis-à-vis de l’énoncé présenté.


L’énonciateur premier cite le contenu représenté en position de le valider. Selon Rabatel
cette posture s’effectue par une reformulation en discourt indirect sous-entendant une
intention de réorientation du contenu selon d’autres points de vue 2

1
Ibid
2
Ibid
III. Chapitre III
La modalisation
Chapitre III: La modalisation

Introduction

Nous nous sommes interrogés dans un premier temps sur le statut de l’instance
énonciative locuteur-énonciateur premier. Nous sommes, ainsi arrivés à identifier à ce
dernier, trois postures énonciatives dévoilant un rapport soit disant « subjectif » un choix
intentionnalisé que le locuteur exerce en introduisant un discours antérieur dans son
énoncé.

L’attitude « subjective » et son type comme on l’a vu sont à l’origine de la typologie des
postures énonciatives.

Un tel cas de figure manifeste le transfert fait par toute production langagière d’un état
virtuel, en tant qu’unité de langue à un état actuel en tant qu’unité de parole actualisée
grâce à une prise en charge énonciative, l’inscrivant dans un espace et temps et l’attribuant
à l’instance qui l’actualise.

C’est à cette dimension énonciative que tend à faire référence la notion de la subjectivité
quand elle concerne le langage.

Ça doit correspondre à tout comportement langagier renvoyant au locuteur dans sa nature


de sujet, source et origine de l’acte énonciatif, duquel dépend l’énoncé, son contenu ainsi
que son orientation. A ces différentes figures correspond la notion de ‘modalité’.

La notion est de prime abord, empruntée à la logique puis à la philosophie puis à la


1
grammaire pour l’appliquer à partir des années à l’énonciation et à la pragmatique
conçue comme positionnement du locuteur vis-à-vis de son énoncé.

2
En effet selon Charles Bally la modalité est un « dictum » et un « modus », bases sur
lesquelles se construit la théorie de la modalité. Ainsi selon lui toute construction
discursive doit contenir deux parties dont l’une est « Dictum » : unité du sens, objet
provenant de l’extérieur et l’autre est le « modus » correspondant à la conception
psychique faite par le sujet sur le dictum.

Selon C.Bally, « Le positionnement du sujet dans son énoncé est conditionné par la
logique, la psychologie et la linguistique qui constituent un ensemble difficile à distinguer.

1
www.ressources-cla.univ-Fcomte.fr BÜGÜKGÜZEL- Safinaz, . Modalité et subjectivité : regard et
positionnement du locuteur.
2
Ibid
Chapitre III: La modalisation

Pour que la modalité se manifeste dans un énoncé, il doit y avoir, d’abord, la présence et
l’opération active d’un sujet pensant et parlant, qui utilise la langue à son compte pour
nuancer son discours, puisque c’est lui qui décide comment transposer le contenu de sa
parole, et qui donne le sens essentiel à son discours »1

I. Modalité ou modalisation ?

La notion. Selon Galatanu2, relève dans un premier temps de la logique et de la


linguistique modale ayant un rapport avec la notion de la modalisation ou de l’analyse du
discours.

En effet, la notion renvoie à des réalités linguistiques tel que les concepts de modes
grammaticaux : temps, aspects.

 Auxiliaires de modalité : tel que pouvoir, devoir.


 Types de phrases : affirmative, interrogative, impérative.
 Les verbes modaux : savoir, vouloir,…etc.
 Adverbes modaux : certainement, peut être…etc.

L’effet énonciatif et la valeur sémantique de ces marques et outils linguistiques font la


« dimension modale » ou la modalité d’un énoncé exprimant l’attitude subjective ou la
prise en charge énonciative d’un sujet énonciateur vis-à-vis d’un dictum.

Quant aux modalisateurs, ce sont les marqueurs par lesquels l’énonciateur affiche
textuellement son attitude. Selon leurs types, l’énonciateur peut avoir deux types
d’attitudes modales : les unes concernent l’acte d’énonciation lui-même, ce qu’on désigne
par « Modalité d’énonciation »

I . Modalité d’énonciation

Assertive, interrogative, injonctive. NØlke définit la modalité d’énonciation comme


suit : « [elle correspond] »aux éléments linguistiques qui portent sur le dire (…). Ce sont
les regards que le locuteur jette sur son activité énonciative »3 .

1
Ibid
2
Ibid.
3
Ibid
Chapitre III: La modalisation

Les autres concernent l’énoncé lui-même correspondant aux :

I . Modalités d’énoncé

Logiques affectives, appréciatives. Selon NØlke portent sur le « dit »1 renvoyant à


l’énoncé lui-même en tant que résultat de l’acte de dire.

II. La modalisation

De son côté, la notion de modalisation ne s’éloigne pas trop de la conception


d’actualisation et de prise en charge d’un dictum au moyen d’un modus. Elle envisage le
même acte d’un énonciateur exprimant ses propres attitudes vis-à-vis de ce qu’il représente
comme contenu.

La modalité comme elle a été présentée consiste à embrayer un dictum, l’ancrer dans
une situation d’énonciation. Dans le cas de la modalisation le dictum est déjà embrayé en
étant le produit de situation d’énonciation antérieure. Le nouvel embrayage du dictum se
transforme en une nouvelle orientation du même contenu dépendant de la nouvelle prise en
charge énonciative. C’est ce qui amène Authier Revuz2 ( citée par Vion-Robert) à attribuer
la modalisation au dédoublement énonciatif enchâssant deux énoncés dont l’un se situe en
position de commentaire réflexif par rapport à l’autre.

Le dédoublement énonciatif dont parle A.Revuz est mis en scène au moyen d’outils
linguistiques marquant la coexistence de deux plans énonciatifs ce qui donne la forme d’un
dialogisme interdiscursif.

Les outils linguistiques correspondent aux modalisateurs exprimant clairement le


constat du locuteur vis-à-vis du contenu représenté tel que :] Justement, décidément,
forcément, effectivement, certainement, sans doute[ , où à des expressions introductives
annonçant l’insertion de l’énoncé antérieur ainsi que l’attitude et le positionnement du
locuteur par rapport à son propos de type : « L’auteur souligne, fait ressortir, insiste (sur)
…., fait allusion, décrit, réfute…etc.

La modalisation n’est donc pas assimilable à la modalité qui s’exerce directement sur
les énoncés qu’elle actualise. La modalisation, au contraire contribue à construire l’image

1
Ibid
2
www.presée.frwebrevue, VION- Robert, 2004,Modalité, Modalisation et discours représentés.
Chapitre III: La modalisation

d’un sujet dédoublé et donc d’un énoncé qui ne peut être interprété de manière absolue
mais plutôt de manière appropriée à l’enchâssement de deux actes énonciatifs et deux
sujets énonciateurs selon M.RobertVion « La modalité affecte tout l’édifice de la mise en
scène énonciative : elle opacifie le rapport que le locuteur énonciateur premier entretient
avec son discours et ses partenaires et complexifie également les rapports entretenus par
le locuteur énonciateur premier avec les différents énonciateurs qu’il convoque dans ce
même discours »1

II . La modalisation en linguistique de l’énonciation

La modalisation est avant tout une opération énonciative. C.Kerbret-Orecchioni réserve


le terme « …de modalisateurs aux seuls procédés signifiants qui signalent le degré
d’adhésion (forte où mitigée / incertitude/ rejet) du sujet d’énonciation aux contenus
énoncés »2

Les subjectivêmes modalisateurs sont pour l’auteur les procédés qui donnent une
évaluation en terme de (vrai / faux / incertain). Il s’agit des verbes et des adverbes de
jugement et d’opinion : Savoir, penser, croire, estimer, peut-être, certainement, vraiment,
réellement, franchement…etc. Certains verbes locutoires : affiner, prétendre, avouer3.

R VION conçoit la modalisation selon deux activités verbales de nature différente : la


Modalisation et la Modulation énonciative :

« Nous appellerons modalisation l’activité par laquelle les sujets inscrivent les contenus
qu’ils construisent ensemble dans des perspectives particulières. Les dernières concernent
le possible, le souhaitable, le nécessaire, le facultatif, l’imaginaire, le certain…etc. On
pourrait y reconnaitre les modalités logiques, voire l’univers des verbes modaux»4 .

Quant aux modalisations sont appréhendées comme le mode d’inscription des


interactions dans leurs productions langagières.

1
www.recherche.univ-montp3.fr , VION- Robert, , Praxiling : Polyphonie énonciative et dialogisme.
2
www.U-Grenoble3.fr/Lidilem/Labo. COLLETTA-Jeam Marc, A propos de la modalisation en
Français Oral, I.U.F.M et Univ.Stendhal, Grenoble.
3
Ibid.
4
Ibid
Chapitre III: La modalisation

A ce titre les modalités d’auto-implication, c’est-à-dire la distance qu’entretient


l’énonciateur vis-à-vis de ce qu’il énonce.

II . Les opérations de modalisation

Selon Jean Marc Colletta1 la modalisation trouve son origine dans les choix énonciatifs
et pragmatiques effectués de manière plus ou moins consciente et contrôlée par les
locuteurs et trouve sa raison d’être dans la valeur symbolique de ces choix.

En effet, il distingue trois types d’opérations de modalisation2 :

 Les modalisations illocutoires.


 Les modalisations énonciatives.
 Les modalisations référentielles.
 La modalisation illocutoire intervient dans la manière dont le locuteur réalise son
illocution; il y a modalisation dès lors qu’un acte de langage est réalisé de manière
atténuée.
 La modalisation énonciative intervient à un autre niveau. Le locuteur utilise celle-ci
non pas pour atténuer la force de son illocution, mais pour relativiser ou se distancier
de son propos : du constat neutre au constat effectué sur le mode de la croyance, de
l’incertitude, du doute…etc. Le locuteur dispose en effet, d’une palette de nuances.

La modalisation énonciative intervient, également dans la prise en charge du propos à


travers les choix énonciatifs opérés en matière d’auto-désignation et de désignation de
l’interlocuteur, ainsi qu’en matière de perspective temporelle.

 La modalisation référentielle : renvoie selon J.M Colletta à la manière dont le locuteur


présente le référent dans son propos : les choix en matière de thématisassion, de
prédication, de discours rapporté ne sont pas neutre et affectent la vision de la référence de
même qu’à un niveau intra-syntagmatique, les choix en matière de détermination ou de
qualification, les types de modalité sont également appelés Modalités propositionnelles.

1
Ibid.
2
Ibid.
Chapitre III: La modalisation

II . Quelques lieux d’inscription de la modalisation

II.3 Dans la modalisation illocutoire1

Selon J.M.Colleta lorsqu’elle est directe, l’injonction prend la forme d’une proposition à
l’impératif, mais elle est très souvent modalisée soit à l’aide d’atténuateurs soit à l’aide de
l’indirection illocutoire2.

Les atténuateurs3 :

 L’emploi de l’auxiliaire : vouloir au subjonctif.


 L’emploi du verbe « essayer de ».
 L’emploi des locutions adverbales : un peu, un petit peu.

Le cas de la demande4 :

La demande est modalisée soit par l’emploi d’atténuateur soit par le biais de l’indirection
illocutoire.

 L’emploi de verbes de connaissance ou d’opinion tels que : penser, imaginer et


supposer qui en atténue la dimension injonctive et ainsi se transforme en une simple
demande de confirmation.
 Le recours à la délocutivité où l’allocutaire-cible reçoit le statut énonciatif de tiers.
 Lorsque la demande est réalisée de manière indirecte, elle prend la forme d’une
assertion.
 Avec un verbe exprimant une nécessité ou un besoin : devoir, avoir besoin de.
 Avec un verbe marquant le souhait.
 Le recours à l’implicature.

1
Ibid.
2
Ibid
3
Ibid.
4
Ibid.
Chapitre III: La modalisation

II.3.2. Dans la modalisation énonciative1 :

Pour se distancier de son propos ou atténuer sa responsabilité énonciative le locuteur a


le choix entre plusieurs stratégies :

 Dans un mouvement de distanciation, la précision du degré de connaissance ou de


croyance vis-à-vis des propos qu’il énonce, sont concernés, à cet égard, les verbes
d’opinion employés dans l’introduction d’une complétive ou en incise : penser, croire,
imaginer, avoir l’impression.
 le recours aux tournures impersonnelles des verbes paraitre, semble, Selon J.M Colleta
ces verbes attributifs, à la différence du verbe être, soulignent l’ancrage subjectif du
processus d’attribution et accentuent le caractère relatif d’un jugement ; leur emploi
permet au lecteur de relativiser une opinion2.
 Le recours à la focalisation, plus précisément au détachement d’un syntagme
impersonnel thématisant la vivacité du propos à venir à l’aide d’expression telle :
« c’est vrai que » ; procédé qui permet au locuteur d’atténuer sa responsabilité
énonciative à l’occasion d’une opinion ou d’un jugement3.
 Enfin, le locuteur peut expliciter sa position énonciative et relativiser ou se distancier
de ses propos à travers des mouvements parenthétiques qui apparaissent dans des
incises métadiscursives de type : « je veux dire, si je puis dire, comme on dit ».
 Le recours à l’énonciation impersonnelle ou plurielle « on, nous » signalant une prise
de distance par rapport à son engagement.

Le « on » est une figure de modalisation énonciative en étant commuté avec « je ».

Ce « on » également est modalisateur quand il s’accorde à une valeur dialogique


désignant les membres d’une communauté ou institution dont le locuteur se place comme
rapporteur de leur propos4.

 Le recours aux adverbes : tels que « peut être » permettant d’atténuer la force d’une
affirmation.

1
Ibid.
2
Ibid.
3
Ibid.
4
Ibid.
Chapitre III: La modalisation

III. Verbes introducteurs comme outils de modalisation.

A cet égard il nous parait que la modalisation d’un énoncé est essentiellement basée
sur les structures verbales plus précisément sur le verbe introducteur pivot dont le choix, au
terme de Vincent-COPPOLA « n’est pas toujours innocent »1

III . Rôle des verbes introducteurs

Des outils linguistiques d’importance capitale n’ayant plus pour unique fonction
d’attribuer des propos à un sujet ou source particulière mais « [ils] en définissent la nature
ou le statut et, par conséquent, orientent l’interprétation que l’on fera du discours d’autrui
(…). Il y a subjectivité dès que les locutions introductives au-delà de la seule attribution,
cadrent le discours rapporté et orientent ainsi la lecture que l’on peut en faire »2

L’orientation, l’interprétation du discours rapporté sont, en effet, en étroite relation avec


ce qu’on désigne par la structuration du discours citant. Autrement dit, les locutions et
verbes introducteurs sont la chaine transitoire assurant la cohérence entre les deux textes
citant et cité.

III . Les grandes typologies des verbes introducteurs

Il convient préalablement de citer les deux grandes catégories de verbes introducteurs


selon leurs fonctions dans le processus du discours rapporté.

Certains servent à attribuer le « dire » rapporté, d’autres servent à « cadrer » celui-ci et à


en « Orienter » l’interprétation.

Ainsi, les premiers sont considérés comme « des locutions introductives neutres » ne
viseraient qu’à distribuer la parole dans le discours citant, le discours rapporté remplissant

1
www.edc.Revue.org.Albertocambrosio, JACOBI-D et KEATRINGUE-P in Mise en
scène du discours rapporté. Op.cit. p 46

2
Ibid.
Chapitre III: La modalisation

« une fonction essentiellement informative », tandis que les seconds, participant d’une «
énonciation plus subjective» viseraient au-delà de cette fonction d’attribution à guider
l’interprétation qui sera faite du dire rapporté, à en dégager des significations, si bien que,
ajoute V.Coppola, la fonction informative ou narrative du discours rapporté se double
d’une fonction argumentative1 .

Cette classification reste très générale et à cet égard il faut signaler le problème de la
classification des verbes introducteurs la plus systématique possible et que celle-ci est
souvent basée sur des critères sémantiques.

III Classification des verbes introducteurs de Maingueneau2

Synthétisée dans le tableau suivant :

Verbes qui Verbes qui situent Verbes qui Verbes qui


présupposent la le discours rapporté inscrivent le spécifient le mode
vérité/ la fausseté dans la chronologie discours rapporté de réalisation
du discours discursive. dans une typologie. phonique de
rapporté. l’énoncé
Ex : révéler, Ex : répondre, Ex : raconter, Ex : crier,
prétendre. répéter, conclure… démontrer… chuchoter…

Ce tableau présente quatre catégories de verbes introducteurs :

. Verbes qui présupposent la vérité ou la fausseté du discours rapporter : révéler,


prétendre…etc.
. Verbes qui situent le discours rapporté dans la chronologie discursive : répondre,
répéter, conclure…etc.
. Verbes qui inscrivent le discours rapporté dans une typologie : raconter,
démontrer…etc.
. Verbes qui spécifient le mode de réalisation phonique de l’énoncé : crier,
chuchoter…etc.

Une autre classification des verbes introducteurs :

1
Ibid. 47
2
www.rodin.uca:808 . Mannel LOPEZMUNZ. Pour une typologie des verbes introducteurs de discours
indirect.
Chapitre III: La modalisation

III.2 Classification de G Strauch

Cette typologie est faite sur des bases sémantique, énonciative et pragmatique, ce que
nous avons tenté de synthétiser dans le schéma suivant :

Verbes introducteurs

Verbes introducteurs simples Verbes introducteurs complexes

Dire/ penser : fournissent une


information minimale Verbes introducteurs Verbes introducteurs
complexes complexes
circonstanciels synthétiques

Verbes circonstanciels de Verbes contextuels Verbes introducteurs


qualité sensibles aux notionnels
discours évolutifs

Répondre, conclure Accorder, rappeler,


Ecrire, murmurer, crier,
refuser, informer
rassurer, insister,
protester

D’après Strauch1, tous les verbes introducteurs du discours rapporté ont en commun la
fonction sémantique de Signal de reproduction. A l’état pur, c’est-à-dire en tant que
signaux de reproduction exclusivement, les verbes introducteurs dits : verbes introducteurs
simples : dire, penser, fournissent une information minimale qui doit être compensée le
plus souvent au moyen d’expansions permettant de restituer le sens complet de l’énoncé
d’origine : son rôle contextuel, sa fonction logique, sa tonalité affective2.

A un degré d’information supérieur se situent les verbes introducteurs complexes. Ces


verbes se divisent en deux sous-classes, selon qu’ils participent ou non à la reproduction du
discours proprement dit : on aura donc, d’un côté, les verbes complexes circonstanciels,
qui fournissent une information que l’on peut représenter par un complément
1
Ibid. p160
2
Ibid. p160
Chapitre III: La modalisation

circonstanciel : (adverbe, locution prépositionnelle, proposition subordonnée) de dire ou


penser.

De l’autre côté, les verbes complexes synthétiques se caractérisent par le fait qu’ils
informent sur la modalité du discours reproduit : nier, demander, affirmer….etc.

Les verbes complexes circonstanciels s’organisent à leur tour selon deux critères
spécifiques :

a. Le critère de relation établit des types de verbes circonstanciels : les verbes dits
contextuels (répondre, conclure, répéter), où la relation se fonde sur le plan de la
communication linguistique (position dans le temps, répartition des locuteurs …etc.) ;
et verbes notionnels (accorder, rappeler, refuser, informer) où la relation s’établit sur
le plan des catégories de la pensée, du point de vue des idées ou de la logique1.
b. Le critère de description regroupe les verbes circonstanciels qui décrivent les qualités
sensibles du discours, selon qu’il dénote la manière d’énoncer ou de transmettre le
message : verbes illocutifs : écrire, murmurer, crier) ou ses qualités affectives (verbes
affectifs : rassurer, insister, protester …etc.

Nous citons également une dernière classification que nous empruntons cette fois ci à
M.Martin-BALTAR .

III Typologie des verbes introducteurs selon M.Martin- BALTAR2

Selon cette dernière classification, les verbes introducteurs sont répartis selon une
optique sémantico-pragmatique que nous avons tenté de synthétiser dans le schéma suivant :

1
Ibid. p161
2
Ibid.p161
Chapitre III: La modalisation

Verbes introducteurs
Schéma :

La pensée Les actes de parole Les effets de discours

Axe des verbes introducteurs


décrivant des représentations verbes introducteurs Verbes introducteurs
subjectives Verbes introducteurs performatifs : perlocutifs :
descriptifs
Accepter, affirmer, avertir Alarmer, décourager,
inquiéter

Axe des verbes introducteurs


Verbes d’opération Verbes modaux décrivant des opérations discursives
objectives

Au niveau du contenu :
Analyser, conclure
Verbes de jugement Verbes modaux de Verbes modaux de Verbes de perception
Verbes introducteurs volution : préférer, sentiments : espérer,
décrivant la formes du projeter, souhaiter craindre, regretter
discours : évoquer, faire,
allusion

Verbes introducteurs ne
Centrifuge Centripète
décrivant que la forme du
discours : prononcer, répéter,
souligner
Chapitre III: La modalisation

Selon ce schéma synthétique, dans le domaine de la pensée les verbes (dits verbes
descriptifs) s’organisent autour de deux axes, selon qu’ils décrivent des représentations
subjectives du locuteur, ou qu’ils décrivent des opérations discursives objectives réalisées
par ce qu’il dit.

Sur le premier des deux axes se trouvent essentiellement les verbes désignés par « verbes
d’attitude » (en l’occurrence, verbes d’attitude propositionnelle, du fait qu’ils ont pour
objet une proposition subordonnée) ou « verbes modaux ». Ces verbes décrivent une
représentation subjective dont le locuteur premier le lieu où le procès se passe, et se
divisent en trois catégories1 :

 Verbes modaux de volition : préférer, projeter ; souhaiter


 Verbes modaux de sentiment : espérer, craindre, regretter
 Verbes modaux de jugement.

A côté des verbes modaux se trouvent les verbes qui décrivent toujours des
représentations subjectives. Le processus de perception est conçu de façon soit centripète :
de l’objet perçu au sujet percevant ex : se sentir, soit centrifuge : du sujet percevant à
l’objet perçu : constater, observer, remarquer….etc.

Sur le second axe se situent les verbes d’opérations discursives objectives réalisées par
les paroles du locuteur d’origine. Le discours du sujet rapporteur ne se réfère plus à la
subjectivité du locuteur mais à la forme et le contenu des propos de celui-ci2:

 Verbes décrivant le discours au niveau du contenu : analyser, conclure.


 Verbes décrivant la forme du discours par rapport au contenu : évoquer, faire allusion
à
 Verbes ne décrivant que la forme du discours : prononcer, répéter, souligner ….etc.

Dans le domaine des actes le parole de rapporteur n’a plus le droit d’engager des
interprétations sur ce que pense ou ce que dit le locuteur d’origine. Il s’agit dans ce cas de
verbes introducteurs performatifs comme : accepter, accuser, affirmer, avertir, avouer
…etc.

1
Ibid.p162
2
Ibid. p
Chapitre III: La modalisation

En ce qui concerne le champ sémantique des effets de discours, les verbes introducteurs
dits verbes perlocutifs expriment le résultat ou l’effet du discours du locuteur antérieur
sur le rapporteur ou sur l’auditoire : alarmer, décourager, inquiéter1.

L’introduction du discours d’autrui, en fonction de ces typologies est, en général,


modalisée par la structure introductive verbale, syntaxiquement, occupant la fonction de
proposition subordonnée complétive du verbe au moyen de la conjonction de subordination
« Que ».

Structure introductives du discours rapporté non-verbales :

Il s’agit de constructions et locutions prépositionnelles en voici une typologie2 générale


des constructions les plus fréquentes.

1
Ibid.p 163
2
Cette typologie est construite à partir de l’analyse de NDIAYE- Cheik.
Chapitre III: La modalisation

IV. Schéma : Structures introductives non-verbales du discours rapporté

Locutions introductives à base prépositionnelle

A base prépositionnelle de Tournures faites Locutions introductives à


type « Selon » base verbale
de « pour »

Selon + N Selon + pronom Selon + Locutions P+N propre P+GN P+Pronom « A en


subordonnée introductives de type croire x »
« De+… »
« D’après P. Personnel
N- P x»
animé .Complément

« De source P. Relatif
N-non- P .Relatif +qualificatif
animé »

De (son)
point de vue

ffff
« De l’avis
de x »
de
Chapitre III: La modalisation

Locutions introductives à base prépositionnelles de type « selon » sont en trois


catégories :

. « Selon +Nom » comportant :


 Selon+ Nom animé : le nom désignant un être humain correspondant souvent à un
nom propre désignant une catégorie socio-professionnelle ou l’auteur à qui on attribue
les propos.
 Selon + Nom – non animé : c’est une construction hybride, permettant d’attribuer des
propos à des choses qui, parfois, sont abstraites et de leur doter, ainsi des capacités
communicatives. Ces sources non-animées peuvent correspondre à l’acte de
communication lui-même et non à l’auteur1, ex :

« Selon des sources dignes de foi »

« Selon les rapports scientifiques »

Le recours aux sources non-animées dévoile une tendance de généralisation Selon Ch.
NDIAYE2, ça dévoile également en classant la source dans une typologie d’acte de parole
ou d’écrit ou de comportement socio-professionnel, une modalisation des dits rapportés en
leur attribuant une crédibilité : « Selon le comité scientifique », une force illocutoire, acte
métalinguistique consistant à mettre l’accent sur la typologie du discours cité en le
classant selon une description discursive : « selon le rapport » .

. « Selon + pronom » comportant :

Le seul fait qu’un Nom ou un groupe nominal puisse se placer après la préposition
pourrait indiquer à priori qu’un pronom pourrait occuper une telle position :

 Pronom complément :

« Selon lui » «, « Selon nous »

 Pronom relatif :

« Selon lequel »

 Selon + subordonnée :

1
www.SUdlangue.sn/IMG/PdF/Cheikh.PdF, NDIAYE- Cheik., Arguments en faveur de l’existence d’un
quatrième type de discours rapporté : un discours Mixte à construction prépositionnelle.
2
Ibdi.
Chapitre III: La modalisation

Dans de cas pareil, la préposition « Selon » est combinée à une subordonnée au moyen
de la conjonction de subordination « que » exemple1 :

• « Selon qu’on appartient au camp libéral»

• « Selon ce que nos capteurs ont pris des terribles claquements »

. Locutions introductives prépositionnelles de types « De … »

Elles sont introduites par la préposition « De » on dénombre quatre types :

 Locutions introductives de type « d’après »

Elles sont composées de deux prépositions : « de » et « après » portant des sens comme :

• Selon les propos de : « d’après moi, il peut réussir »

• En se fondant sur : « d’après les témoignages »

Ce type de constructions manifeste un degré de fidélité élevé.

 Locutions introductives de type « de l’avis de » :

Elles ont pour base un substantif déterminé par l’article « le » et suivi de la préposition
« de ». Ce substantif à un champ sémantique constitué d’éléments qui tous convergent
sur la notion d’opinion.

 Locutions introductives de type « de source + qualificatif » :

Ex : « De sources proches de la famille de la candidate, l’examen aura lieu le mercredi


à DAKAR »

 Locutions introductives de type « son » point de vue :

L’adjectif possessif « son » change en fonction d’un antécédent en genre et en nombre.

 Tournures faites par la préposition « Pour » :

C’est une tournure familière servant à thématiser l’élément suivant la préposition, elle
revêt trois structures :

 Pour + Nom propre.

1
Ibid.
Chapitre III: La modalisation

 Pour + Groupe nominal.


 Pour + Pronom, qui à son tour se sous-catégoriese en
- P+ pronom personnel.
- P + pronom relatif.
. Tournures introductives à base verbale

C’est un groupe prépositionnel qui a la valeur de locution adverbiale. Il a pour base un


verbe à l’infinitif portant la valeur de l’acte illocutoire et de reprise du discours d’autrui.

Ex « A en croire Sakho la finalité de ce travail, c’est la création d’un très grand parti
présidentiel à l’image de L’MMP en France » 1

V. Le discours rapporté

La modalisation du discours antérieur, techniquement, est la figure du traitement de


deux évènements énonciatifs dont l’un, énonciation citante intègre ou annonce l’évènement
de l’autre énonciation citée. L’énonciateur du discours citant, en rapportant le discours de
l’autre, l’extrait de son cadre énonciatif d’origine et l’intègre dans une nouvelle scène
énonciative.

C’est la figure du discours rapporté que Laurence Rosier conçoit comme formes
linguistiques permettant de rapporter, reproduire intégralement ou par représentation les
dires d’autrui2.

La reprise intégrale sous-entend la reproduction textuelle et sémantique du dit. Alors que la


reprise indirecte fait allusion à un traitement et interprétation sémantiques et textuelles des
propos rapportés.

Authier-Revuz3 intègre le discours rapporté dans le cadre de l’hétérogénéité


énonciative, préférant parler plutôt de reproduction d’un acte d’énonciation au lieu d’un
énoncé.

La reproduction énonciative, en effet, s’effectue en deux cas de figures : Une reprise


directe et une autre indirecte permettant à un locuteur, au moyen de divers outils

1
Ibid.
2
ROSIER-Laurence 1999, Le discours rapporté, histoire, théories, pratiques. Champs linguistiques,
Recherches. Ed Duculot, Paris.p . 12.
3
Ibid.p12
Chapitre III: La modalisation

linguistiques et typographiques, de faire mention ou d’introduire, de manière explicite ou


implicite une ou plusieurs énonciations dans la sienne.

Un acte d’énonciation qu’il soit oral ou écrit correspond à l’attitude d’un sujet parlant
de mise en fonctionnement de la langue dans un contexte spatial et temporel bien
déterminés. Ainsi, les structures linguistiques mises en ouvres se dissocient
sémantiquement et textuellement de l’usage commun pour être étroitement appropriées au
sujet, et moment de leur reproduction.

Ces structures linguistiques en dehors de l’emploi sont des unités de la langue renvoyant
à des référents absolus, une fois employées-bien qu’elles gardent une couche de sens
commun-elles se renferment pour n’avoir de sens qu’au sein du contexte de leur emploi et
c’est ainsi qu’elles deviennent des unités de parole.

L’attribution des unités de parole à leur contexte de production relève de ce que


J.Gumperz désigne par « contextualisation »1.

V . La contextualisation2

Maingueneau dans son même dictionnaire de l’analyse de discours désigne par


contextualisation l’insertion d’un énoncé dans son contexte énonciatif de production, voire
le situer sémantiquement et textuellement dans son contexte.

La double situation sémantique et textuelle amène Maingueneau à distinguer entre :

V.1.1 . Contexte situationnel3

Que tout énoncé se dote, en étant réalisé dans une situation spatio-temporelle
particulière, d’un locuteur, l’interlocuteur, les actions qu’ils font à ce moment-là et divers
objets et évènements extérieurs. Autrement dit : L’identification des référents des : « je, tu,
ici, maintenant...etc. »

1
Ibid. p.136.
2
MAINGUENEAU-Dominique, CHARAUDEAU. Patrick, Dictionnaire de l’analyse de
discours. Op.cit. p 191.
3
Ibid.191
Chapitre III: La modalisation

V.1.2. Cotexte1 :

Par « cotexte » Maingueneau désigne l’environnement textuel de l’unité : (mot,


fragment, énoncé) dans lequel elle s’intègre.

Le cotexte d’une unité relève d’une analyse structurelle favorisant l’accès à ses aspects
morphologique, syntaxique, lexical…etc. remettant en cause sa structure interne, origine de
laquelle elle inspire son identité sémantique et formelle en tant qu’unité autonome ; s’il
s’agit d’unité de type mot, et en tant que fragment textuel cohérent et cohésif, s’il s’agit de
structure supra-phrastique. La remise en cause concerne également la structure externe
liant l’unité à son environnement textuel dévoilant sa fonction morphosyntaxique et sa
pertinence sémantique par rapport à la structure ou elle s’intègre2.

V . Les discours rapportés comme procédé de décontextualisation des


discours d’autrui

Si la contextualisation consiste à accentuer les rapports entretenant l’unité à son contexte


énonciatif, la décontextualisation, au contraire, la prive de ce contexte d’origine en la
plaçant dans un autre et c’est justement à quoi consiste l’acte de reproduire le discours
d’autrui.

Le discours rapporté, dans quelconque forme qu’il se manifeste, est la figure de


décontextualisation dans la mesure où il procède à l’extraction de l’unité d’abord de sa
situation d’énonciation et donc, de son univers sémantique propre portant d’énormes
éléments susceptibles, d’accentuer sa pertinence, puis de son ancrage temporel où selon le
nouveau contexte, le « maintenant » n’a de sens que par rapport au contexte d’origine.
Sylvie Dubois conçoit l’extraction comme gommage en totalité ou partiellement le
contexte dans lequel les paroles étaient pleinement significatives3.

Quand on parle de gommage partiel du contexte d’énonciation on désigne la


récupération de certains éléments du contexte antérieur. Il s’agit, en effet, du ‘Discours
direct’
1
Ibid.191
2
Ibid.p191
3
VINENT- Diane , DUBOIS- Sylvie1997, Le discours rapporté au quotidien, Québec, nuit blanche,p,19
Chapitre III: La modalisation

V . Le discours direct : (DRD)1

Dans le DD les deux actes d’énonciation se trouvent parfaitement disjoints en étant


rapportés à leurs situations d’énonciation respectives car le discours Citant et le discours
cité possèdent chacun un repérage distinct pour leurs embrayeurs. Le D-direct a comme
caractéristique l’indépendance du discours cité par rapport au discours citant : C’est que
les déictiques renvoient à deux situations d’énonciation distinctes.

Cette forme du discours rapporté est dite une reprise autonyme. Selon J. Authier-Revuz
c’est dans le sens où le locuteur-énonciateur premier procède à la reproduction intégrale-
textuelle des propos dans leurs mêmes structures d’origine2.

Par cette attitude énonciative le locuteur fait usage du contenu de l’énoncé en l’insérant
dans son discours, mais sons recours à la forme directe du discours rapporté, il fait
également mention de l’énoncé cité en conservant sa forme textuelle telle qu’elle. Cette
attitude énonciative et textuelle manifeste une figure de distanciation du locuteur-
énonciateur vis-à-vis de ce qu’il cite, ce qui engendre une prise en charge énonciative
partielle. Cette même attitude peut également dévoiler une attitude d’objectivité ou une
intention analytique centrée sur le discours cité comme support textuel d’analyse.

V . La citation

Ce genre de reprise textuelle se classe sous le terme fameux de ‘citation’ que D.


Maingueneau classe en plusieurs types3 :

a. Citation preuve

Elle sert comme outil d’argumentation soit pour réfuter, soit pour défendre, soit pour
étayer un argument. Elle est utilisée en raison de son contenu ou de ses auteurs
appartenant à une institution théorique. Ça s’appelle également : ‘citation-autorité’.

b. Citation-relique : Elle transcrit un fragment de discours vrai, authentique servant


comme support d’analyse et d’interprétation.

1
MAINGUENEAU-Dominique, CHARAUDEAU. Patrick, Dictionnaire de l’analyse de discours. Op.cit. p
.
2
Ibid.p191
3
Ibid.191
Chapitre III: La modalisation

c. Citation épigraphe : C’est un type de citation utilisé comme intertexte.


d. Citation-culture : Fonctionne comme signe de connivence, signe de culture
proche de la valeur des maximes.

Une autre typologie de citation basée sur des critères textuels :

Citation directe : Elle est la figure du discours direct, reprise textuelle mise entre
guillemets.

Citation pure : Consistant à faire mention d’un mot, phrase, texte en tant qu’unité
linguistique.

Citation ouverte : Consistant à reprendre en discours direct des propos et reporter le


reste dans l’incise.

Citation hybride « l’Ilot textuel » d’Authier- Revuz : C’est une reprise consistant à
rapporter le discours en discours indirect mais ne reprendre textuellement qu’un
petit passage prononcé par l’énonciateur antérieur1.

V La contextualisation du discours rapporté (D)

Insérer un énoncé dans son propre discours n’est-il pas un procédé mécanique
consistant à déconnecter une pièce pour le reconnecter à un autre ensemble ?. Mais quand
cela concerne les unités du langage la reconnexion implique une nouvelle
contextualisation.

La caractéristique de reprise textuelle du discours direct fait que sa contextualisation


n’intervient pas sur le corps du fragment cité, mais son espace d’intervention est bien le
discours citant.

Dans une tentative d’insertion réussie du discours antérieur, le locuteur énonciateur


annonce textuellement et typographiquement l’insertion du fragment.

L’insertion typographique 1: Elle correspond à une mise entre guillemets en caractères


italiques du passage intrus, si le fragment dépasse trois lignes, il serait intercalé du corps
du texte citant.

1
ROSIER-Laurence 1999, Le discours rapporté, histoire, théories, pratiques. Champs linguistiques, Op.cit.
p . 12.
Chapitre III: La modalisation

L’insertion textuelle2 : C’est une insertion textuelle et sémantique, consistant à introduire


soit en amont ou en aval certaines structures verbales modales annonçant le recourt à
l’insertion textuelle d’un fragment, en anticipant également sur son contenu.

Ces structures correspondent aux structures introductives. Elles ont comme fonction
syntaxique par rapport au cotexte de leur intégration « Incise ».

L’incise

Syntaxiquement, une incise est une proposition parenthétique enchâssée dans une autre
proposition sans mot de subordination3. Cette incise, dans le corps du texte annonce la
citation directe.

Selon le type du verbe-tête de l’incise, la citation insérée sera un complément d’objet


direct4 faisant partie du syntagme prédicatif. Le sujet correspond au syntagme nominal
connecté au prédicat par une proposition de type : « Selon » ou une locution
prépositionnelle de type « D’après ». La contextualisation sémantique intervient dans le
choix du verbe-tête de l’incise qui doit être en adéquation avec l’acte que la citation
véhicule.

La citation en tant que fragment textuel à sa propre structure autonome, externe et


interne.5

Citation-syntaxe externe :

Du point de vue de la syntaxe externe, la citation a toutes les propriétés d’un


constituant (Authier Revuz) elle peut se trouver au cours d’un syntagme verbal, ou
enchâssée dans une subordonnée, elle peut être pronominalisée, coordonnée, extraite dans
une construction clivée.

La citation conçue comme constituant d’une structure syntaxique plus grande


généralement occupant la fonction d’un complément du verbe appelé « Verbe de
citation »1

1
Ibid.p.12
2
Ibid.p.12
3
DUBOIS- Jean., GIACOM-Mathée, GUSPIN- Louis, MARCELLSI-Christine, BAPTISTE.MARCELLSI-
Jean, PIERRE.MEVELL-Jean , Dictionnaire de linguistique, Larousse, Bordas/VUEF, p. 242.
4
www.linguist.univ-Pris-didrot.fr OANLOS-Laurence, SAGOT-Benoit, STERN- Rosa., Analyse discursive
de citation.
5
www.LLF.cnrs/Bonami/publication/ .BONAMI- olivier, GODARD-Danièle , Les ajouts de citation du
Français :éléments de classification.
Chapitre III: La modalisation

Citation syntaxe interne :

Elle dévoile son autonomie en tant que fragment textuel libre. Elle peut être une
séquence grammaticale ou agrammaticale, Olivier BONAMI et Daniel GODARD
trouvent, dans leur article intitulé « Les ajouts de citations de Français : éléments de
classification » que « la syntaxe des citations directes est paradoxale : Ce sont des
constituants mais ces constituants ne semblent respecter aucune règle syntaxique quant à
leur constitution interne »2

L’élément crucial de l’intégration de quelconque fragment textuel est sa


contextualisation au moyen d’un commentaire interprétatif paraphrasant sont contenu et
ainsi favorisant la fusion syntaxico-sémantique entre le texte citant et le texte cité.

V . Discours indirect (DID)

Le discours indirect incarne également l’enchâssement de deux situations d’énonciation


dont l’une antérieure reprise en discours indirect dans l’autre, à son tour, prise en charge
par un locuteur-énonciateur premier en discours direct.

Le discours indirect3 est considéré comme une transformation du discours autre, une
reformulation procédant à de multiples techniques d’interprétations, paraphrases,
explications au moyen de la synonymie, antonymie.

Ainsi, entre le discours citant et le discours cité il n’y a plus d’autonomie syntaxique
puisque le discours antérieur est fondu sémantiquement et donc textuellement dans le
discours citant.

Certes, le discours cité doit être introduit et signalé comme étant discours emprunté à
une source énonciative antérieure mais, syntaxiquement il n’a la fonction que d’une simple
proposition complétive d’objet du verbe du discours citant.

Les structures introductives dans ce type de discours sont des structures annonçant l’acte
métalinguistique de prise en charge antérieur des propos repris, soit comme acte
d’explication, acte de reformulation, acte d’interprétation véhiculant l’adhésion soit le rejet
du locuteur –énonciateur des points de vue cités .

1
Ibid.
Ibid.
3
Ibid.
Chapitre III: La modalisation

Les verbes introducteurs du discours rapporté sont toujours suivis d’une conjonction de
subordination « que » : « X prétend que … », « Y affirme que … ». Certains verbes
introducteurs situent les discours rapportés dans la chronologie discursive « répondre,
répéter, conclure » 1

V Discours indirect libre (DIL) 2

Un autre type de discours rapporté envisageant une prise en charge énonciative des
propos d’autrui mais sans que l’acte de reproduction soit signalé, traduisant textuellement
une énonciation prise en charge par un énonciateur unique, embrayée par des embrayeurs
renvoyant à l’énonciation en cours.

1
Ibid.
2
Ibid.
III. PARTIE .III
ANALYSE DU CORPUS
I. Chapitre I
Présence et occurrence du discours d’autrui
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui

Introduction

I. Méthodologie et concepts d’analyse

Le discours universitaire

Le discours universitaire a fait l’objet d’une classification antérieure, le rangeant dans le


genre d’écrit scientifique/figure de communication scientifique indirecte ayant comme
caractère fondamental d’être produit dans un cadre institutionnel, académique adressé à un
public de type professeurs, étudiants, chercheurs, jury de professeurs.

Nous en avons dégagé les sous types suivants :

 Discours universitaire politique


 Discours pédagogique / didactique
 Discours universitaire d’évaluation/ validation
 Discours universitaire de recherche

Sous l’inspiration du cadre Théorique de notre recherche, nous nous sommes intéressés
au discours universitaire de recherche défini comme production universitaire fondamentale
et dispositif matériel mettant en scène l’activité de recherche, caractérisant toute institution
universitaire parallèlement à celle de l’enseignement des niveaux antérieurs. Ce type
d’écrit est décrit comme « Ecrits de recherche en formation » favorisant à l’apprenant –
chercheur l’ouverture sur la recherche scientifique et l’appropriation du métier de
chercheur.

L’une des caractéristiques essentielles des discours universitaires et en particulier du


discours de recherche, est la transmission du savoir qui oscille d’une part : entre une
démarche expositive similaire à celle du discours didactique scolaire 1 basé sur les
techniques et les procédés de définition, traduction, description, reformulation,
décomposition, justification, exemple, schémas, cause-conséquence et séquences
prototypiques explicatives, et une démarche argumentative plus typique du discours
scientifique d’autre part.

1
DEFAYS- Jean-Marc. ENGLEBERT-Annick , Principes et typologie des discours universitaires ,
Tome I . L’Harmattan . paris.P.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui

La démarche expositive prend figure dans l’ensemble de définitions, explications,


paraphrases pour faire comprendre et rendre intelligible. C’est de ces caractéristiques que
l’écrit universitaire tire son aspect didactique.

La démarche argumentative consiste à confronter des théories, des points de vue,


justifier pour prouver, interpréter des constats empruntés à des sources antérieures.
L’appui sur le discours d’autrui apparait donc, la plupart du temps comme une nécessité
académique autant que moyen qui permettrait de susciter le questionnement, remettre en
cause un point qui semble acquis, ou résoudre un problème théorique en le reformulant
dans l’objectif de construire, pousser en avant son fil argumentatif et ainsi construire une
recherche crédible faisant preuve d’originalité .

En nous appuyant sur ces caractéristiques textuelles, sémantiques et pragmatiques nous


avons opté, comme support d’analyse, pour le mémoire de magister où nous prétendons
nous pencher sur la polyphonie caractéristique du discours scientifique de recherche.

Un tel choix est fait notamment pour cerner le rapport intime entre le discours antérieur
et le texte en cours de construction, décrire dans quels cas de figure un discours antérieur
marque-t-il sa présence dans le texte de recherche.

II. Corpus

Notre corpus dénombre quatre mémoires de magister :

- Interaction verbale en classe de langue en Algérie états des lieux et perspectives ,


cas des élèves de 4éme année moyenne .
Option Didactique, Soutenu publiquement en / .
- Imaginaire collectif et symbolique de l’être, image de la femme dans l’œuvre
dibienne , un exemple d’étude, La grande maison et Un Eté africain.
Option : Sciences des textes littéraires, soutenu publiquement en / .
- Etude pragmatique et argumentative de la construction du discours en interaction,
Cas d’IRF (France Inter). Soutenu publiquement en 22/06/2008, Sciences du
langage.
- Le berbère dans la vallée du Mzab, sécurité/insécurité linguistique, représentations
et maintien , Sciences du langage , soutenu publiquement en / / .
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Marquer la présence d’un discours antérieur dans ce corpus, procède à la méthode
d’analyse quantitative empruntée à l’analyse faite par Françoise BOCH d’un corpus
d’écrit universitaire et d’articles de recherche d’experts dans le cadre d’une recherche
inscrite sous le titre de :

Se référer au discours d’autrui : quelques éléments de comparaison entre experts et


néophytes LIDILEM.E.A.609. Grenoble III.1

F.BOCH, pour traiter de son corpus a proposé la typologie suivante :

III. Tableau : typologie des modes de référence au discours d’autrui2

Modes de référence au DA

Evocation Discours rapporté

Reformulation Îlot citationnel Citation autonome

Selon BOCH, dans l’évocation, le scripteur fait allusion à des travaux sans prétendre
résumer leur teneur.

Dans le discours rapporté (DR), selon BOCH , le scripteur signale qu’il résume,
reformule ou cite les discours d’autrui. La chercheuse distingue trois catégories de DR :

 La citation crée un espace autonome au plan énonciatif.


 La reformulation permet au scripteur d’intégrer la parole d’autrui dans son propre
dire, en l’assumant énonciativement.

1
http://lidilem.u-grenoble3.fr/publications/revue-lidil
2
Ibid.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
 L’îlot citationnel permet à la fois l’intégration et la mise en évidence du segment cité
par le marquage scriptural et typographique.

Sur la base de cette typologie nous prétendons traduire la présence des citations,
reformulations, ilots citationnels, évocations en chiffres dans une analyse quantitative
statique consistant à détecter toute manifestation du discours antérieur à la lumière de la
typologie de F.BOCH.

Notre analyse quantitative ne se contente pas uniquement des constats mais au-delà ,
elle tentera à tout moment d’dévoiler les facteurs conditionnant l’occurrence de toute
figure de discours antérieur .

IV. Typologies et occurrences du discours cité dans le corpus objet


d’analyse

Cette première étape d’analyse consiste, de prime abord, à détecter la présence du


discours d’autrui, puis déterminer son occurrence dans le corpus analysé. Donc sont
concernées toutes les figures suivantes :

 Citations
 Reformulations
 Ilots citationnels
 Evocations

Que nous représentons dans le tableau N° 1 :

IV.1. Tableau

F. Discours Citations Reformulations Ilots Evocations

d’autrui citationnels

Textes
Texte n° :
Texte n° :
Texte n° :
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui

Texte n° :
TOTAL

La présentation, Tableau N°1, dénombre le total : 628 formes spécifiques de référence


au discours d’autrui. Nombre reparti en (335 citations), (127 reformulations), ( Ilots
citationnels ) et enfin (57 évocations). Ce que nous représentons en termes de pourcentage
dans le tableau N° 2 suivant :

Figure représentative des modes de référence au discours d’autrui en terme


de pourcentage

IV.2. Tableau

IV.3. Analyse
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Le tableau ci-dessus permet de voir de plus près la proportion de chaque mode de
référence au discours d’autrui. Ainsi, il suggère comme éléments de description les quatre
modes représentant les deux types de discours rapporté :

 Discours direct présenté par la citation pure et îlot citationnel.


 Discours indirect reprenant la figure des reformulations

Et enfin l’évocation, considérée comme sorte de référence à autrui sans reprise


textuelle ou discursive indirecte.

Le repérage des citations pures figurant dans notre corpus a consisté à détecter tout
fragment, passage autonome, mentionné textuellement et typographiquement comme texte
emprunté à un autre antérieur.

Sur la base de ces critères, la citation pure comme mode de référence au discours
d’autrui en discours direct se classe comme le mode le plus fréquent avec un pourcentage
de (53,34%).

V. La citation pure comme mode de référence au discours d’autrui

Certes ce taux de fréquence élevé concerne le corpus entier, mais l’analyse de chaque
texte séparément était suffisante à rajouter au-delà de cette fréquence élevée, la
prépondérance en taux relativement proche, de la citation comme mode de référence d’un
texte à l’autre :

V.1. Tableau : Analyse quantitative du mode de la citation pure


Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui

V.2. Analyse

L’observation de la représentation graphique synthétisant la proportion de la citation


dans chaque texte parle d’un taux de fréquence relativement proche entre les textes : (2 et
3) tandis que les textes (1 et 4) se distinguent du reste : L’un d’un nombre d’insertion de
citations élevé; cas du texte n° :( ) l’autre d’un nombre d’insertion de citations très bas,
cas du texte n° : ( ) .

Sur la base de ces données, nous arrivons aux déductions suivantes :

- Que la citation pure en tant que discours direct marque selon le concept de F.Boch
une « sur-représentation, dans notre corpus d’analyse par rapport aux autres modes
de référenciassions.
- Que sa répartition d’un texte à l’autre n’est pas identique mais varie en fonction d’un
ensemble de facteurs.

V.3. A quoi répond l’usage du mode de citation pure ?

En effet, l’analyse puis l’interprétation de ces constats et données nous envoient vers
la conception que donnent les chercheurs-rédacteurs des différents textes à la citation.
Autrement dit, à quoi répond l’usage du mode de citation pure dans notre corpus ? Quand
est-ce que les rédacteurs font-ils appel aux discours directs d’autrui ?
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Revenons sur quelques bases textuelles : La citation pure, telle qu’elle a été décrite,
correspond à un fragment textuel, figure de reprise fidèle du discours d’autrui. Ce caractère
de fidélité surtout, dans une recherche scientifique, se transforme en besoin incité dans
certains cas, par des exigences scientifiques méthodologiques, par des exigences
discursives, dans d’autres cas incités sous la pression de manques et d’insuffisances.

V.4. Analyse textuelle

Ainsi soit les extraits suivants :

- Extrait du texte n° phrase de rédaction : introduction générale (p.03)

« C’est dans cette optique que s’effectue notre étude qui traite de ce sujet : imaginaire
collectif est symbolique de l’être : L’image de la femme dans l’œuvre dibienne. Un
exemple d’étude : la grande maison et un Eté africain.

En fait, le choix de l’être féminin et son adaptation romanesque semble un révélateur du


fond de la société car comme le précise M.Mimouni :

[Par-delà les sensibilités, c’est la différence des regards et des mises en situation,
qui éclaire l’ambigüité des enjeux sociaux, dont la femme se révèle l’épicentre. Convoquée
sur le terrain de la tradition en tant que composante de la reconquête de l’identité
culturelle, elle est en même temps perçue comme facteur de transformation, comme
baromètre mesurant le degré de blocage ou de libération de nos sociétés, situées au cœur
de la problématique de la tradition et de la modernité, elle en cristallise les conflits et les
déchirements, les espoirs aussi] »

Il est d’importance capitale d’accentuer la phrase rédactionnelle où figure d’extrait n°


1 : c’est dans l’introduction générale du travail de recherche, l’espace d’annonce du sujet
de la recherche ainsi que son cadre théorique, ses raisons de choix …..Etc. C’est ce qui a
été signalé par : L’image de la femme dans l’œuvre dibienne. Un exemple d’étude : la
grande maison et un Eté africain

L’annonce du titre est juste après suivie de l’énumération des raisons du choix du sujet
de la femme ainsi que son adaptation romanesque.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Du côté du fragment citationnel inséré, il s’agit d’une analyse sociologique déterminant
le rapport entretenant l’être féminin à la société dans le sens que le premier est un
baromètre, un repère dévoilant l’état du deuxième ainsi que son développement.

Extrait n° 2 :

« (…) de même l’intérêt pour l’étude de l’image de la femme s’explique par le fait que
(…). Dans cette perspective, R RAISSI écrit [L’écriture dibienne se donne ainsi comme
attachée aux sources profondes et aux valeurs sûres et séculaires de l’Algérie] »

Dans ce deuxième extrait du texte n° 1, phase d’introduction générale (p.4), le fragment,


à son tour, est inséré dans la phase de détermination et justification du cadre théorique de
la recherche.

En faisant appel au discours de R.RAISSI, l’auteur tente de décrire l’écriture dibienne


champ dans lequel s’inscrit sa recherche, écriture ayant ses particularités comme écriture
attachée aux sources profondes et séculaires de l’Algérie.

Extrait n° 3 du texte n° 1, phase développement p.11 :

« Définition de l’imaginaire :

La notion d’imaginaire (…) selon Joël THOMAS l’imaginaire est conçue comme :

Un système, un dynamisme organisateur des images, qui leur confère une


profondeur en les reliant entre elles. L’imaginaire n’est donc pas une collection d’images
additionnées, un corpus, mais un réseau où le sens est dans la relation, comme le disait,
dans une belle intuition, le peintre G.BRAQUE , je ne crois pas aux choses , mais aux
relations entre les choses » ]

En effet, c’est dans l’extrait même que le contexte et le cotexte du fragment sont
mentionnés.

L’intitulé « définition de l’imaginaire » précise le contexte théorique dans lequel le


fragment est inséré. L’auteur est en cours d’installer le cadre notionnel et conceptuel de
son analyse. Le contenu du fragment délimite la conception d’imaginaire, concept pivot de
sa recherche.

Quant au texte n° 2
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Prenons l’extrait suivant : phase, développement, (page 15)

« "Appelée cette incursion" par les Genevoix, l’interaction continuait de susciter de


nombreuses controverses quant aux critères de sa délimitation : critère thématique ?
Spatio-temporel ? Schéma participationniste ? … En fait. Keibrat ORRECHIONI a
combiné ces critères pour proposer la formule suivante :

[Pour qu’on ait affaire à une seule et même interaction, il faut et il suffit que l’on ait
un groupe de participants modifiables mais sans rupture, qui dans un cadre spatio-
temporel modifiable mais sans rupture, parle d’un objet modifiable mais sans rupture] »

L’extrait ci-dessus, inscrit sous l’intitulé : « l’interaction » à son, tour rangé dans le
cadre d’un premier chapitre intitulé « une approche conceptuelle ».

Le fragment tente à déterminer à quoi correspond la notion d’interaction. Selon son


contexte d’intégration, il représente un point de vue synthétique de plusieurs aspects de la
notion, tiraillée entre les critères : thématique, spatio-temporel et schéma participationniste.

Extrait n° texte n° 2 p.18 : Phase de développement :

« Le modèle genevois se base actuellement sur ce principe de récursivité qui peut être
formulé comme suit :

[Tout constituant complexe (de rang intervention ou échange) pouvant être constituant
d’intervention et /ou d’échange] »

Cet extrait de sa part, est également inscrit sous le cadre du chapitre : « la conservation une
approche conceptuelle ».

Il traite du principe genevois de récursivité dont il délimite comme tout constituant


complexe peut être considéré comme intervention ou comme échange.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
A propos des extraits du texte n°3 prenons l’exemple suivant :

Extrait n°1(page 8) :

« Par ailleurs, Kebrat-ORECCHINI estime que la séquence peut se définir comme un


bloc d’échanges reliés par deux dimensions, l’une de la cohérence sémantique, et l’autre
la cohérence pragmatique.

[La séquence peut être définie comme un bloc d’échanges reliés par un degré de
cohérence sémantique et/ou pragmatique] »

L’extrait ci-dessus est introduit par un passage anticipant sur son contenu ainsi que
déterminant sa valeur comme étant définition du concept de séquence.

Extrait n° 2 du texte n° 3 (P.9)

« L’échange :

(…) Il se définit comme une unité dialogale qui compose l’interaction, dans la
mesure où les constituants sont les interventions. Dans cette perspective, Moeschler
affirme que : [L’échange est la plus petite unité dialogique composant l’interaction. Les
constituants de l’échange sont les interventions qui entretiennent entre elles des relations
illocutoires] »

Ce dernier extrait du texte n° s’arrange également dans le cadre de définition signalée


dans le passage introductif par « Il se définit comme ». D’un autre coté son contexte
d’insertion confirme sa valeur comme partie de l’installation du cadre conceptuel de la
recherche.

Enfin arrive le tour du texte n°4(p.17)

Extrait n°1 :

« Cette étude est, entre autre, une image de cette langue au sein de sa propre société
qui aide le didacticien préoccupé par l’enseignement de la langue berbère :

[Le but de cette recherche est une meilleure connaissance du langage et l’étude
approfondie de thèmes tels que les mécanismes du changement linguistique, la nature de la
variation linguistique et la structure des systèmes linguistiques. Tout travail dans ce
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
domaine vise en dernier recours à améliorer la théorie linguistique et à développer notre
compréhension de la nature du langage] »

Le contexte d’insertion de l’extrait ci-dessus est l’introduction générale. L’auteur en


l’intégrant dans un tel contexte vise à présenter sa recherche en précisant ses objectifs
comme une tentative de connaissance du langage et les mécanismes du changement
linguistique …etc.

Extrait n°2 du texte n°4 (P.18)

« Nous n’avons pas employé le terme d’ « édifice linguistique » métaphoriquement


pour désigner la structure de la langue, mais nous l’avons emprunté à Ibn Khaldoun cité
par Mohammed Sghir Banani dans son ouvrage rédigé en arabe intitulé « les écoles
linguistiques dans le patrimoine arabe dans les études contemporaines : où Ibn kheldoun
compare la structure de la langue à celle de l’architecture.

[Ibn Kheldoun, dans cette citation montre que tous objets assemblés et organisés
forment une unité architecturale. Ainsi, quand cet assemblage est en mots forme une
architecture intellectuelle et linguistique. Il ajoute dans ce qui suit que la production de la
parole et la production architecturale sont identiques parce qu’elles sont toutes les deux
des produits de l’intelligence humaine] »

Le contexte d’intégration du fragment est la citation des raisons de choix du corpus.


Dans un passage précédant son insertion, l’auteur annonce la citation des objectifs de sa
recherche « cette recherche est pour contribuer (…) à la vie culturelle et scientifique que
connait cette région ». Ainsi le chercheur dévoile le rapport entre les constructions de la
ville et la langue qu’elle parle. Pour accentuer ce rapport, l’auteur s’est servi de l’extrait
emprunté à Ibn Kheldoun cité en discours direct véhiculant la description originale de
l’auteur antérieur.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui

Synthèse

Cette première phase d’analyse des différents exemples de citations pures, extraites des
différents textes avait pour objectifs d’une part, de trouver en quoi ce type de discours
direct possède-t-il le taux le plus élevé de fréquence dans le corpus entier. D’autre part,
tenter d’expliquer la variété des fréquences d’un texte à l’autre ?

Répondre à ces questions, dans un premier temps renvoie au type de recherche en cours,
considérée comme un premier pas vers le sens propre de recherche scientifique. Celle-ci
exige la possession d’un appareillage conceptuel et théorique d’un haut niveau de
spécialisation et de rigueur. Tâche, qui ne semble évidente pour des chercheurs dans leur
première carrière de recherche scientifique.

C’est une arme à double tranchants incitant les nouveaux chercheurs d’une part, à
s’impliquer dans les écoles et théories de recherche pour une forte maitrise et
manipulation des concepts. D’autre part, savoir construire sa propre piste d’originalité.

L’insertion des différents extraits en discours direct a fait la figure de la tendance des
chercheurs d’encadrer leurs recherches dans des disciplines de rigueurs.

Les différents contextes d’intégration étaient, majoritairement soit en introduction générale


soit en chapitre premier de chaque recherche.

Ainsi, citer dans ces contextes était soit :

 Pour annoncer l’appareillage conceptuel des analyses comme le cas du texte n°1
 Pour définir des concepts et notions pivots des recherches et analyses, cas des textes
( - - )
 Pour justifier les choix des perspectives d’analyse pour lesquelles ils ont optées, cas
des textes ( - - - )
A ce niveau d’analyse, la citation pure est la figure d’outil servant d’emmagasiner des
fragments de discours théorique en étant étroitement attachée à la phase de travail
théorique. La citation en discours direct également, fournit des modèles de styles
scientifiques, et joue par là un rôle d’acculturation à l’écrit théorique, permettant aussi
d’apprivoiser les concepts du champ de référence.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui

Ainsi soient les extraits suivants :

Extrait n°1, texte 1(p.27) :

« Naffissa ZERDOUMI dans son roman ‘Enfants d’hier’ décrit ce milieu fermé en ces
termes :

[Ici, la demeure est un milieu féminin. pour la femme parce qu’elle est le
lieu normal de son existence. La maison est conçue pour elle, pour protéger
son intégrité, pour qu’elle y soit à l’aise pendant la plus grande partie de son
existence sur terre ou elle y vit. Pour l’homme la maison est l’endroit où il
vient s’unir à son épouse et manger la nourriture que les femmes préparent.
Se coucher et manger c’est entrer dans le mystère du monde des femmes qui
engendrent et allaitent. C’est peut-être pourquoi on se couche et on mange en
silence et dans cette maison l’homme n’est pas tout à fait à l’aise un peu
comme s’il n’était pas chez lui. C’est le domaine exclusif des femmes et il ne
convient pas qu’un homme flâne au milieu d’elles. La famille étant
patriarcale, l’homme règne sur la maison, mais du fait de ses absences, il ne
gouverne pas] »

L’extrait ci-dessus est inséré dans le cadre d’un deuxième chapitre intitulé : Le rôle
vécu de la femme algérienne. L’auteur, dans ce contexte décrit l’image de la femme selon
la tradition algérienne sous un autre titre plus précis traitant un des aspects du vécu de la
femme : « la femme gardienne de la maison ».

L’extrait est celui d’un roman comme le mentionne le chercheur : Enfants d’hier de
Naffissa ZERDOUMI. La source littéraire de l’extrait ainsi que sa fonction symbolique
accentuent à la fois, en égalité et son apport informationnel et sa structure littéraire chargée
de termes symboliques servant d’outils d’analyse et interprétation enrichissant, ainsi, la
description du vécu de la femme algérienne, objet d’analyse du contexte d’insertion de
l’extrait.

Extrait n°2, texte n°1(p.75)


Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
« le champ lexical de l’animalité est nettement présent dans la grande maison (…)
AinsiAïni épuisée, compare les membres de sa famille à des sangsues : [vous vous êtes
fixés sur moi comme des sangsues] »

Ce deuxième extrait s’inscrit sous un cadre d’analyse du corpus intitulé : Etude de


l’image de la femme dans la Grande maison et un Eté africain.

L’auteur, précisément, insère le fragment pour une étude de la structure littéraire


symbolique de son corpus : « les images sont assez diversifiées, nous constatons plusieurs
comparaisons et métaphores » (p.75)

Le fragment par rapport à ce contexte d’insertion présente un personnage féminin


présenté par Aïni s’adressant aux membres de sa famille, les décrivant
comme : « sangsues ».

Cette analyse de l’aspect sémantique du fragment avait pour objectif de décrire le champ
lexical de l’animalité répandu dans La grande maison. Ainsi dans cette même optique
l’auteur a signalé la figure de style de « comparaison » outil stylistique et figure de
rhétorique.

En gros l’extrait en cours a donné l’exemple d’insertion de citation pure selon ses deux
aspects : informationnel et stylistique.

Soit l’exemple extrait du texte n° :

Extrait n°1, (p.61)

« [On aura (…) Abdel Fatah on aura l’occasion de prolonger débat /je suis obligé
de rendre l’antenne …heu pour le point complet de tualité merci à vous tous une fois de
plus vous avez été nombreux vous exprimer] »

Cet extrait du texte n°2 est inséré dans le cadre de l’analyse du corpus. C’est un texte
traité et transcrit de l’oral d’une émission radiophonique : IRF (France Inter).

La phase de cette analyse consiste à retracer le passage ou le journaliste-animateur


prononce les formules de clôtures de l’interaction.

Penché sur l’aspect pragmatique et textuel du fragment, l’auteur procède à la décortication


des outils linguistiques véhiculant l’acte de remerciement des segments de clôture.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Dans, ce même axe d’analyse du corpus du texte n° considérons l’extrait suivant (p.75)

« N’avons pas cette volonté de le faire voilà/

2J. alors il nous reste une petite minute trente….Abdel Fatah qui est à Noua …choute….
bonjour Abdel Fatah/

AF… Bonjour.

J. voilà….. nous vous écoutons sur ce dossier :

5AF. Bon moi… je : je voudrais intervenir sur les… les tous…. points donc
nécessairement en… en ce dossier

6J. [heu….heu rapidement parce qu’il nous reste une petite minute.

7AF. Voilà / le fait par exemple de de dire que : les dirigeants africains ne font rien pour
heu….pour arrêter ce fléau/ mais les dirigeants africains ne font que l’affaire des
institutions financières internationales/ et s. s’ils sont là c’est… c’est pour l’intérêt de ces
gens-là/ils ne sont pas pour l’intérêt africain/(…) et puis les moyens financiers dont t’a
parlés Jina ne sont pas la propriété de ces dirigeants-là / il faut que l’Afrique ait (…)

14J. demain / autre débat qui devrait susciter aussi pas mal de réaction au standard nous
parlerons….heu… des relations entre l’union européenne et le Togo : relation de
coopération interrompue depuis maintenant treize ans ».

Le fragment en cours a, également, figuré dans une phase d’analyse du corpus ; dans
une partie et chapitre deuxièmes; sous le titre : Structures dynamiques et contraintes du
temps.

L’auteur, sous le cadre d’interprétation des résultats a inséré le fragment pour procéder à
son analyse ayant pour objet les outils linguistiques des débuts et clôtures des répliques
ainsi que les échanges dialectaux des tours et prises de parole.

Il était impossible que le chercheur résume le contenue du fragment pour éviter sa


longueur dans son texte, car il relève de l’évidence que ses objets d’analyse sont bien les
structures langagières des partenaires de l’échange et la structure micro et macro de la
séquence énonciative favorisant une analyse détaillée de la portée pragmatique de
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
l’énoncé. Ces différentes structures et objets sont à l’origine de la longueur du fragment
ainsi que de son insertion.

Extrait n ° 3 (p.91)

L’extrait suivant est sous forme d’échange transcrit d’une séance d’apprentissage,
nous le présentons comme suit :

« Dans cette séance, nous avons choisi une méthode habituellement utilisée par
la pluparts des enseignants qui est la méthode interrogative, c’est-à-dire
question/réponse; dans le but de vérifier les réponses des élèves, leurs
participations et leur réaction (…)

L’enseignant : bonjour

Les élèves à hautes voix : bonjour Missieur

(…)

L’enseignant : quel est le titre du texte ?

Les élèves aux voix hautes : La parabole du riche Fermier

L’enseignant : quels sont les personnages du texte ?

Aucune réponse par les élèves

L’enseignant : les personnages sont le narrateur, le riche Fermier, Robert,


Michel.

Un élève intervient pour répéter ce que l’enseignant à dit

L’enseignant : oui tu peux répéter cette phrase ?

L’élève : les personnages sont : le narrateur, le riche Fermier, Robert, Michel.

L’enseignant : quel est l’activité de Robert ?

L’élève : Robert est le responsable de la ferme

L’enseignant : très bien (remerciement)

L’enseignant : quel est l’activité de Michel ?


Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Un élève : Michel est un employé agricole.

L’enseignant : quel est le personnage principal du texte ?

Un élève : Michel

L’enseignant : quel est le personnage riche du texte ?

élèves lèvent leurs mains pour répondre :

Elève 1 : le fermier, Elève2 : le fermier Elève3 : le personnage, Elève 4 : le


fermier, est le personnage riche du texte. »

Ce long extrait est une séance de compréhension de l’écrit transcrite par le chercheur,
et présentée sous forme d’échange entre deux partenaires : enseignent et élèves.

Elle relève d’une phase d’analyse sous l’intitulé : Expérimentation dans la classe dans
le cadre d’un cinquième chapitre intitulé : Perspectives pour une meilleure prise en charge
de l’interaction verbale en classe.

Les éléments d’analyse du chercheur étaient :

- La motivation des élèves.


- Leurs participations au sein de la classe.
- Leurs interventions.
- Leurs conversations entre eux-mêmes.

Aboutir à ces éléments ainsi que la méthodologie de la construction du corpus,


exigent la reprise des propos et échanges en les transcrivant avec un très grand degré de
fidélité.

Extrait n°6 du texte n° 4 (p.81)

« Cela ne cause pas de problèmes « si s’était de bonnes intentions » déclara un de nos


informateurs. Il réplique [nous les Mozabites comme tout le monde, nous savons qu’ils
(faisant allusion aux occidentaux en général) ne cherchent pas notre bien, mais ils
cherchent des « catalyseurs » pour accélérer la fragmentation de la nation] »

L’extrait est inséré sous le titre : Droits et soupçons, à son tour inséré sous le titre Le
Mozabite et la mondialisation, suite d’une analyse de terrain inscrite sous un grand
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
chapitre d’une deuxième partie : Conflit de langues et représentation : Panorama du
Mozabite

Le fragment met en scène les propos d’un Mozabite qualifié d’informateur par le
chercheur. La reprise de ses propos ne relève surtout pas de sa fonction d’informateur
mais, ainsi repris, ces propos font l’échantillon d’un natif de la langue objet d’étude.

En prenant la parole au nom d’un « nous », le natif exprime l’état de conscience de sa


communauté sociale vis-à-vis des tendances défendant les langues vernaculaires mais
sous-entendant un grand programme de fragmentation de la nation.

Dans un objectif d’illustration et d’encadrement des impressions du natif, le chercheur


cite un autre fragment d’un sociolinguiste confirmant le propos du Mozabite en rendant
clair le rapport des défenses des langues menacées et leur domination.

Extrait n°2 du texte n°4 p.82 :

« [La défense des langues menacées augmenterait la domination de la langue


hypercentrale, de la même façon que dans les situations postcoloniales, c’est la
division linguistique qui conforte les langues officielles comme l’anglais, le
français, ou le portugais. Ce scénario européen n’est pour l’instant qu’une
hypothèse, mais il jette une nouvelle lumière sur le débat] »

V.5. Synthèse générale.

L’analyse de ces différents extraits a montré plusieurs manifestations de la citation


pure :

Dans le texte n°1, citer en discours direct était une tâche essentielle servant de voie de
description des images de l’être féminin extraites des romans-corpus de la recherche. Cette
insertion avait pour fonction d’accentuer l’aspect sémantique et formel-Rhétorique de
l’extrait. Cette tendance analytique littéraire exige le recours au discours direct conservant
la forme textuelle et sémantique des discours antérieurs.

L’aspect rhétorique du discours cité n’était pas l’unique facteur incitant les chercheurs à
recourir au discours direct mais, également sa structure langagière était l’objet d’autres
points de vue d’analyses linguistiques non pas littéraires.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Ce cas de figure se manifeste dans les extraits du texte n°2 :

Textes transcrits de l’oral pour effectuer une analyse conversationnelle et pragmatique


des outils linguistiques de clôture de l’interaction, des tours et prises de paroles.

Il faut signaler que ces deux derniers extraits étaient marqués par leur longueur ce qui
s’ajoute comme caractère de plus caractérisant ce types de citation servant de support
d’analyse du corpus.

Texte n°3 :

Recourir au discours direct dans le texte n°3 était pour les mêmes objectifs d’analyse du
corpus que le texte n°2. Textes longs servant de support d’analyse du corpus.

Les derniers extraits du texte n°4 :

Le premier extrait a donné la figure de propos repris d’un natif en discours direct
lesquels sont commentés et interprétés par l’insertion d’un autre fragment emprunté à un
sociolinguiste. Cette confrontation des deux extraits de natures différentes a prouvé que le
chercheur même dans sa tâche d’analyse du corpus fait appel au discours direct pour
analyser, commenter et renforcer son analyse au moyen du discours d’autrui.

En gros, la citation pure a figuré dans la phase de l’accumulation des données théoriques
et dans la phase d’analyse du corpus.

C’est grâce à ce dernier facteur surtout que le texte n°1 se singularise par le taux élevé
de fréquence de citation en discours direct par rapport aux autres textes.

De même, le texte n°2 lui aussi s’est singularisé mais du taux bas de fréquence de
citation en discours direct préférant l’installation du cadre théorique au moyen du discours
indirect correspondant aux reformulations.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
- Chapitre II
Citer en discours indirect : la reformulation
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Introduction

Traiter la présence du discours d’autrui, dans sa forme indirecte suppose une analyse
quantitative précisant le nombre de reformulations introduites dans notre corpus puis
vérifier la répartition du taux général de fréquence dans chaque texte séparément.

Cette analyse quantitative sera suivie d’une autre qualitative portant des éléments de
réponse dévoilant les facteurs gérant les résultats quantitatifs.

En effet, en nous appuyons sur le tableau n°1, nous constatons que les reformulations ont
fait apparitions pour ainsi, être classées comme deuxième forme la plus fréquente du
discours rapporté après celle de la citation pure dénombrant 335 citations.

Ce nombre de 127 reformulations se répartit sur les quatre textes comme suit :

I. Tableau : Occurrences du discours indirect « Reformulation »

Texte Texte Texte Texte

II. Analyse
La figure ci-dessus présente le texte n°2 comme le texte faisant, le plus, appel au
discours indirect avec un pourcentage de , suivi du texte n°4 avec un pourcentage de
, .
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Le texte n°3, à son tour fait le pourcentage de , alors que le texte n°1, reconnu par le
taux élevé de citations pures n’a fait que le pourcentage de , % du total des
reformulations insérées.

II. . A quoi répond citer en discours indirect : « Reformuler » ?

La reformulation comme procédé de discours indirect est vue généralement comme


technique de discours rapporté permettant au scripteur d’intégrer les propos d’autrui dans
son propre dire. Ainsi procédé, le scripteur converge son propre discours avec celui
d’autrui ce qui implique une prise en charge énonciative procédant à une forte structure de
modalisation du discours rapporté. Cette attitude énonciative sous-entend une variété
d’objectifs dépassant le simple acte de citer vers d’autres actes ayant un rapport étroit avec
le genre de discours scientifique dans lequel se range notre corpus.

Arrivant à ce stade, il convient de reformuler la question suivante : A quoi répond le


recours au discours indirect dans les quatre textes ?

Répondre à cette question nous envoie vers les différentes figures de discours indirect
pour effectuer une autre analyse qualitative ayant pour objectif de détecter les différents
usages de la reformulation.

II.2. Analyse textuelle

Soient les exemples suivants :

Extrait n°1 texte n° 1 (p.04)

« DIB traduit à travers l'incarnation de différentes images de la femme algérienne


(mère, veuve, épouse, travailleuse….etc.), et depuis son premier roman La Grande maison
en 1952, et jusqu'à son dernier Laëzza en 2006 les malheurs et les douleurs de cette femme
causés par l'injustice des représentations et des clichées qui lui sont réservés par la
société, au lieu de l’estimer à sa juste valeur et de lui reconnaître une place valorisante
dans la vie sociale »

L'analyse de l'extrait nous invite dans un premier temps à distinguer les deux types de
discours ; citant et cité:
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Nous considérons le passage : « (…) Les malheurs et les douleurs de cette femme causés
par l'injustice des représentations et des clichées qui lui sont réservés par la société, au
lieu de l'estimer à sa juste valeur et de lui reconnaître une place valorisante dans la
société » comme une reprise du discours de DIB ayant pour origine les images attribuées à
la femme en ces différents statuts familiaux dans ses romans mais c'est également les
propos du scripteur.

Le scripteur, en citant DIB, a signalé l'origine exacte de ce qu'il lui attribué: c'est les
images de la femme dans ses romans. Donc les propos cités et attribués à l'auteur antérieur
sont le résultat de l’interprétation du scripteur des romans de DIB.

C'est ce rapprochement, surtout entre l'image et son interprétation qui sont à l'origine du
verbe introducteur « traduit ».

« Traduit »veut d'une part, mettre l'accent sur la transposition du réel effectif vers la forme
romanesque artistique littéraire. D'autre part, le romancier a incarné la femme algérienne
ainsi que son vécu dans un ensemble de symboles dont, l'aboutissement à leurs valeurs
nécessite un acte d'interprétation ou soit disant de ‘traduction’, dans notre contexte
effectué par le scripteur.

L'exercice d'un tel acte d'interprétation favorise au scripteur le partage de la prise en


charge énonciative du passage véhiculant le discours rapporté.

Certes, il faut signaler que « traduit », entant que verbe introducteur-outil d'annonce et
insertion de la reformulation, se range dans la catégorie des verbes exprimant un acte
métalinguistique décrivant une opération discursive selon la typologie de M.Martin-
BALTAR1. L'acte métalinguistique est exercé sur le langage, mais dans ce contexte
littéraire, il connote au-delà, la transposition littéraire du réel vécu vers la forme
romanesque, ainsi qu'il fait allusion à l'ouverture de l'écrit littéraire sur la connotation et
l'interprétation pour pouvoir discerner son contenu. Ces valeurs n'éloignent pas
« traduit »de sa dimension métalinguistique mais l’écartent de son sens littéral
rapprochant deux systèmes linguistiques différents.

Extrait 2 et 3 du texte n° 1 (p.45)

« Ainsi, dans la Chrysalide l'écrivaine nous raconte à travers l'histoire d'une famille
algérienne comme mille autres, l'injustice et la douleur qui sont le lot quotidien de la
1
MUNZ- Lopeze. Pour une typologie des verbes introducteurs du discours indirect .Op.cit.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

femme algérienne. Lemsine s'élève contre le mariage forcé, la répudiation et la polygamie


dans une remise en question du système régissant de la femme algérienne »

L'extrait ci-dessus offre à l'analyse les éléments suivants:

 « La chrysalide »: est le roman source du discours rapporté celui d’Aicha-


LEMSIN.
 « L'écrivaine »: nom renvoyant à l'auteur auquel, les propos sont attribués.
 « Nous » : les lecteurs y compris le scripteur-responsable de l'analyse et
énonciateur prenant en charge l'énoncé.
 « Raconte » : verbe introducteur de la reformulation.
 « L'injustice et la douleur qui son lot quotidien de la famille algérienne » : les
propos reformulés et attribués à l'écrivaine".
 « LEMSINE »: nom renvoyant à l'auteur auquel est attribuée la deuxième
reformulation.
 « S'élève contre » : deuxième verbe + adverbe introducteur, de la deuxième
reformulation.
 « Le mariage forcé la répudiation et la polygamie » : est le discours rapporté
formulé.
 « Dans une remise en question du système régissant la destinée de la femme
algérienne » : est selon ce contexte l’attitude modale dans laquelle se range l’acte
de l’écrivaine en protestant contre le mariage forcé, la répudiation et la
polygamie.

A partir de ces éléments, nous constatons la co-présence de deux reformulations dans le


même passage :

. Dans la première, le scripteur, pour citer les propos d’Aicha LEMSINE, opte pour le
verbe « raconter ».Le choix de ce verbe introducteur descriptif de l’acte discursif exercé
par l’auteur antérieur n’est pas arbitraire dans la mesure où il fait allusion à l’acte de
narration d’une matière historique.

Ce rapprochement entre l’acte discursif exercé par l’auteur-cité, son discours et le


verbe qui les introduit, dévoile l’attitude métalinguistique amenant le scripteur à ranger
les propos reformulés dans le discours narratif, (la narration).
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Cette attitude analytique objective range le modalisateur et pronom personnel « nous »


dans la colonne de déictiques-marques de prise en charge énonciative renvoyant au sujet de
l’énonciation non pas aux lecteurs du roman au sens général mais au scripteur entant
qu’auteur de l’analyse.

. La deuxième reformulation est introduite par la structure introductive verbale :


« LEMSINE s’élève contre » faite du nom de l’auteur des propos reformulés, verbe
introducteur et pronominal-réfléchi, adverbe orientant l’attitude exprimée par le verbe. «
S’élever contre» est une structure verbale figée portant le sens de protester, s’opposer à.
La structure entière « s’élever contre » est une structure modale exprimant le refus
selon la typologie de M Matin BALTAR.

Le passage : « Dans une remise en question (…) la femme algérienne » comme on là


mentionné est l’attitude modale dans laquelle s’arrange l’acte de l’écrivaine en protestant
contre le mariage forcé, la répudiation et la polygamie.

Cette classification des propos de l’auteur-cité (comme remise en question) modalise le


discours rapporté pour, ainsi, être l’origine de laquelle le scripteur inspire la prise en
charge de la reformulation du discours antérieur.

Texte n°2, extrait n°1 (p.14)

« C’est l’étiquette la plus générale conçue pour désigner le constituant maximal du


discours, elle correspond à ce qui se passe entre la mise en contact des participants et leur
séparation , elle est constituée d’au moins d’une séquence, comme elle est de plus initiée et
close par un type d’échange que GOFFMAN ( ) décrit comme des échanges
confirmatifs ».

Dans cet extrait nous distinguons le passage de reformulation dans la notion de


« échanges confirmatifs » attribuée à GOFFMAN au moyen de la structure
introductive :« Que GOFFMAN (1973) décrit » :« Echanges confirmatifs » : c’est un
syntagme nominal , morphologiquement fait de « Nom+adjectif » correspondant à un
terme scientifique emprunté à GOFFMAN pour décrire les structures d’ouverture et de
clôture d’une séquence d’interaction.

A la structure introductive « que GOFFMAN décrit » dans ce contexte, nous


distinguons deux fonctions :
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

 L’une est bien, l’attribution du terme à son auteur.


 L’autre classe « échanges confirmatifs » comme terme scientifique fruit d’un acte de
conceptualisation d’un phénomène langagier.

Ces constats tentent à mettre l’accent sur la dimension métalinguistique, du verbe


« décrire » qui ne consiste pas seulement à reproduire les idées d’autrui mais les reproduire
en les catégorisant selon l’acte fait en les produisant ainsi que le statut scientifique de
l’idée produite en tant que terme scientifique.

L’emploie du scripteur du verbe « décrire » dévoile encore l’attitude de reformulation


en annonçant le recours au discours d’autrui comme étant notion scientifiques.

Extrait n°2 texte 2 p.26

« (…) Pour celui-ci [C W MORRIS] la sémiologie pourrait être appréhendée de trois


points de vue : un point de vue syntaxique, un point de vue sémantique et un point de vue
pragmatique. C W Morris( ) définit l’objet de la pragmatique comme étant l’étude de
la relation signe-interprète, autrement dit, l’emploie du système de signe par les
utilisateurs »

Dans l’extrait ci-dessus nous distinguons les éléments textuels suivants :

« Pour celui-ci » : structure introductive prépositionnelle faite de la préposition « pour » +


pronom démonstratif proximal « celui-ci » et anaphore de « C W MORRIS»

« la sémiologie pouvait être appréhendée de trois (…) points de vue pragmatiques » :


première reformulation.

 « C W MORRIS » : auteur à qui les propos sont attribués.


 « Définit » : verbe introducteur.
 « L’objet de la pragmatique comme étant l’étude de la relation signe-interprète (…)
l’emploi du système de signe par les utilisateurs » :deuxième passage reformulé.
 « Autrement dit » : syntagme adjectival fait de : « adjectif » + « dit »+ « adverbe ».
« Autrement » outils linguistique de reformulation et procédé métalinguistique
d’explication.

La première reformulation avait pour fonction de dégager les constats de C W


MORRIS. La formule introductive n’avait autre fonction que de les attribuer à leur auteur.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Dans le deuxième passage du discours indirect le scripteur en employant le verbe


introducteur « définit » annonce l’acte métalinguistique accompli par l’auteur antérieur en
déterminant l’ensemble des conceptions correspondant à l’objet de la pragmatique :
« étude de la relation signe-interprète »

Sur le même niveau d’analyse métalinguistique, le scripteur explicite son acte de


reformulation au moyen de « autrement dit » pour prendre le passage « l’emploi du
système de signes par les utilisateurs » comme reformulation déclarée de la définition
précédemment citée.

De ce fait reformuler selon ces deux exemples était d’une part, pour citer une
définition et donc se contenter uniquement de l’attribuer à son auteur. D’autre part
reformuler était pour intégrer son propre point de vue en rendant explicite le lien entre le
discours cité et son propre discours ; bien que, même le premier, était une reformulation
non déclarée textuellement mais implicitement par le recours au discours rapporté
indirect.

Texte n°1 exemple n°1 p.60

« La compétence stratégique : cette compétence vise à reconstituer toutes les


composantes de la compétence de la communication, elle se définit par P.Charaudeau
dans le livre intitulé [l’approche communicative théorique et pratique] : pratique
d’analyse qui va de la description de la situation langagière (compétence situationnelle),
aux stratégies de texte (compétence linguistique). »

Dans cet exemple la reformulation est précédée d’un passage résumant son
contenu : « cette compétence … la compétence de communication ». La structure
introductive est « elle se définit par P.Charaudeau dans le livre intitulé l’approche
communicative théorique et pratique ». Donc elle est faite de :

 « Elle » pronom personnel renvoyant à « la compétence stratégique » « se définit »


verbe pronominal
 « Par » préposition servant à attribuer l’action de définir bien que le verbe
pronominal « se définit » est un verbe réfléchi dont le sujet devrait être lui-même
le COD.
 « P.Charaudeau » : l’auteur antérieur à qui la définition est empruntée.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Dans cet extrait, nous assistons à un autre cas de figure de recours au discours
rapporté indirect pour dégager une définition annoncée en tant que telle par l’emploi du
verbe « se définir ».

Extrait n°1 texte n°4 p.25 :

« Peut-on considérer, le juste fait de parler une langue comme critère


d’appartenance à une communauté linguistique ? Ou encore, est ce que la notion de
communauté linguistique peut se baser sur l’existence d’une langue commune d’un
nombre d’individus ? Il semble que la réponse est oui pour Baggioni et All ».

L’extrait ci-dessus, par rapport aux autres exemples, se distingue par la forte marque
de modalisation consistant à intégrer les propos d’autrui, en l’occurrence ceux de
Baggioni et ALL en les reformulant selon la modalité interrogative.

Un tel procédé de reformulation consiste à mettre en débat, d’abord les propos ou le


point de vue puis répondre à la question soulevée en attribuant sa réponse à un auteur.
Dans notre contexte, la technique est faite au moyen de la locution impersonnelle « Il
semble que » dénotant une attitude modale de doute couvrant le débat interminable
concernant le critère d’appartenance d’un individu à une communauté linguistique.

La réponse affirmative est introduite par l’adverbe « oui » attribué à son tour, au
moyen de la préposition « pour » à Bagionni et ALL.

En effet, reformuler selon cet exemple est pour accentuer les aspects polémiques
véhiculés dans le discours d’autrui.

Extrait n°2 texte n°4 P.36 :

« Michel Francard, en parlant des traits caractéristiques des locuteurs de la petite


bourgeoise, qualifie le phénomène d’effort conscient de correction, -cette situation de
contrôle- qui n’est pas naturelle évidemment pousse le locuteur, parfois à commettre des
fautes par soucis de parler correctement »

Selon cet extrait, nous repérons les éléments suivants :

 « Michel Francard (…) qualifie le phénomène d’effort conscient de correction » :


passage introductif
 « En parlant (…) bourgeoise (…) cette situation de contrôle » : passage reformulé
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

La structure introductive dans cet exemple est interrompue par une structure en
mode gérondif véhiculant un verbe introducteur « parler » en forme de gérondif attribuant
à Michel Francard un discours portant sur « les traits caractéristiques des locuteurs de la
petite bourgeoisie» comme contexte de l’acte de qualification du « phénomène d’effort »
attribué au même auteur.

Cette reformulation, ainsi construire, présente deux aspects du discours antérieur :

 L’un le présente dans une forme nominale en l’occurrence, gérondif, comme étant
contexte discursif du deuxième en forme verbale ayant comme pivot le verbe
« qualifie » véhiculant l’acte métalinguistique de qualification d’un phénomène
langagier au moyen d’un terme scientifique : « situation de contrôle ».

II.3. Synthèse -Typologie de reformulation

L’analyse de ce premier paquet d’exemples nous a donné l’occasion de voir différents


types de reformulation :

 En formes verbales.
 En forme modale interrogative.
 En forme nominale.

Les structures introductives des différents discours reformulés ont alterné entre
structures verbales et structures prépositionnelles : « x traduit, Y raconte, Z décrit, pour
X, Y qualifie …etc.

Certes, cette diversité n’était pas arbitraire, mais elle avait pour origine les multiples
intentions de reformulation :

En effet, reformuler selon les différents exemples analysés avait pour usage
d’analyser, d’interpréter le discours d’autrui en mettant l’accent sur ses différentes
structures : rhétorique, sémantique, symbolique. Tandis que dans une analyse linguistique,
la reformulation a prouvé son utilité même pour installer le cadre conceptuel et théorique
de la recherche. Car dans d’énormes cas le discours antérieur était inséré comme étant
description, conceptualisation de phénomène langagier ainsi que définition de concepts
théoriques et même voie de mise en débat dépassant la simple fonction de citation de
constats.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Soit les extraits suivants :

Extrait du texte n°1 (page 4)

« En fait au moment où plusieurs écrivains s’expérimentaient à dessiner des facettes


honteuse de la femme algérienne (…) vient Mohamed DIB pour allumer l’étincelle qui va
éclairer la voie/voix de la femme algérienne, et pour défendre sa valeur et son identité en
refusant farouchement toute sorte de personnalisation, de dépression et de soumission »

Extrait n °2 (p.35)

« (…) Le président Abdelaziz BOUTEFLIKA a décidé que le code de la famille


devrait être révisé selon les droits de l’homme et selon la Charia »

Extrait n °3 (p.37)

« Ainsi grâce à la modernité et aux efforts des associations féminines, la femme


algérienne a pu accéder à la vie sociale et économique en tant qu’élément indispensable
pour la construction de l’avenir de son pays. De même, le président de la république(…)
vient confirmer ce rôle de la femme ».

Analyse :

Les trois extraits ( , , ) nous offrent les éléments suivants :

Extrait n °1 :

« Plusieurs écrivains » : auteurs auxquels sont attribués les propos exprimant : des
facettes honteuses de la femme algérienne.

Structure introductive : « plusieurs écrivains s’expérimentaient à dessiner »

« Mohamed DIB » : auteur à qui est attribué le passage « [refuser] farouchement toute
sorte de dépersonnalisation de dépression et de soumission »

Dans ce premier extrait nous avons affaire à deux reformulations, ayant pour
structures introductives les formes :

- « Plusieurs écrivains s’expérimentaient à dessiner »


- « Mohamed DIB vient pour allumer (…) défendre »
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

La première structure( ) consiste à citer les auteurs en leur attribuant l’attitude de


« s’expérimenter » : Verbe portant la dimension modale en étant combiné au verbe
dessiner au moyen de la préposition « à ». « S’expérimenter » est modale en décrivant
l’acte de présenter les facettes honteuses de la femme algérienne comme une tentative de
représentation non réussie.

Le discours des auteurs est reformulé dans la structure nominale : « Les facettes
honteuses de la femme algérienne » passage résumant les propos des auteurs et les images
présentées dans leurs écrits modalisés par l’adjectif modalisateur « honteuse »

Un tel passage, selon le scripteur, est le contexte de l’acte de Mohamed DIB qui
intervient contrairement aux autres pour éclairer l’image de la femme algérienne et la
défendre

« Venir » est dans le sens d’intervenir. « Défendre-éclairer » sont des verbes modalisant le
discours de DIB reformulé dans la structure nominale : en refusant farouchement toute
sorte de dépersonnalisation, de dépression et de soumission.

Quant-au deuxième extrait, nous repérons les éléments suivants :

« Le président Abdelaziz BOUTEFLIKA a décidé » structure introductive faite du nom


de l’auteur + verbe introducteur exprimant une attitude modale d’engagement et de prise
de décision par le verbe performatif « décider »

Le passage reformulé est « le code de la famille (…) et selon la Charia » en forme


passive exprimant la modalité promessive véhiculée par l’emploie du verbe modal
« devoir » au futur.

La reformulation, selon cet exemple correspond à la citation d’une instruction


présidentielle.

Extrait n°3

Dans cet extrait nous repérons la reformulation dans le passage : « la femme a pu


accéder à la vie sociale et économique en tant qu’élément indispensable pour la
construction de l’avenir de son pays »

Dans ce passage le scripteur exprime ses propres idées, l’intégration de la structure « Le


président de la république confirme ce rôle de la femme » ne fait que les certifier au
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

moyen du verbe performatif modal « confirmer ». N’empêche pas qu’en procédant ainsi,
le scripteur attribue également le passage « la femme(…) son pays » au président.

Cette attitude énonciative favorise au scripteur de faire passer ses propres constats et
points de vue en citant autrui comme garant.

Extrait du texte n° p. 5

« Si notre propension abonde dans ce sens, tout en sachant que de nombreux


chercheurs en matière d’analyse conversationnelle tels que Roulet et Egner supposent
l’existence d’une unité supérieure à l’interaction(…) mais qui peut renvoyer en gros à
l’ensemble de tous les discours échangés au cours de l’histoire de l’humanité ».

Extrait n °2 p.37

« Les travaux de J.C.Anxombre et Ducrot ont imposé une conception de


l’argumentation comprise comme l’étude des orientations sémantiques et des
enchainements d’énoncés ».

Extrait n °3 P.48 :

« Admettant la règle générale qui suppose que toute interaction se déroule en trois
étapes se succédant dans le temps : ouverture/corps/clôture, nous prévoyons par ailleurs
l’existence dans l’interaction médiatique de divergences quant à l’organisation de la
structure textuelle de chacune de ses phases ».

En effet, dans le premier extrait nous distinguons :

« De nombreux chercheurs en matière d’analyse conversationnelle tels que Roulet et


Egner supposent » comme structure introductive faite par l’identification des auteurs
auxquels sont attribués les propos cités.

Cette identification a procédé à deux types :

-Une désignation par catégorie « nombreux chercheurs »


-Une désignation par noms : « tels que Roulet et Egner »

Le verbe introducteur correspond au verbe modal d’hypothèse : « supposent »


exprimant une attitude de l’incertitude de la part des chercheurs dans un premier temps
puis de la part du scripteur lui-même en transmettant la première attitude des chercheurs.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

La reformulation elle-même correspond à la phrase nominale : « l’existence d’une unité


supérieur à l’interaction (…) mais qui peut renvoyer en gros à l’ensemble de tous les
discours échangés au cours de l’histoire de l’humanité. »

L’extrait n° :

Nous considérons le passage : « les travaux de J.C Anxombre et Ducrot ont imposé une
conception de l’argumentation comprise comme » comme structure introductive verbale
attribuant les propos reformulés à une source non animée : « les travaux de J.C Anxonbre
et Ducrot » ce qui laisse déduire un acte de synthèse effectué par le scripteur au lieu de
citer textuellement J.C Anxombre et Ducrot.

Le choix du verbe « imposer » exprime une dimension polémique de la conception


proposée et de son contexte de débat.

« La conception de l’argumentation comprise comme » est un passage ayant pour fonction


de :

. Classer, d’un point de vue métalinguistique, le contenu du reformulé comme


étant : « conception de l’argumentation ».
« Comprise » est un adjectif modalisant le contenu en présentant comme une simple
compréhension, ce qui dévoile une relativité de la conception dégagée comme non
objective, (relation et donc subjective).
Le passage « l’étude des orientations sémantiques et des enchaînements
d’énoncés »correspond à une structure nominale, figure d’un acte métalinguistique de
définition.

Ce type de constructions nominales est une caractéristique fondamentale du discours


scientifique considéré comme discours objectif privé de traces de subjectivité comme la
présence des formes verbales.

Extrait n°3 :

Dans ce troisième extrait nous distinguons la formule :

« Admettant la règle générale qui suppose » structure introductive nominale introduite au


moyen du verbe en mode participe présent « admettre ». Ainsi présenté, il véhicule une
modalité injonctive invitant à concevoir « la règle générale » comme arrière-plan d’idées
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

bien qu’elle est en elle-même une source absolue dévoilant le lien dialogique entretenant la
recherche en cours à sa communauté scientifique.

Le verbe introducteur des propos est « suppose » verbe modal exprimant l’hypothèse non
absolue.

Le passage : « toute interaction … chacune de ses phases » est le discours rapporté


reformulé.

Extraits du texte n°3p.29 :

« (…) André- LAROCHEBOUVY insiste aussi sur la prise de parole dans la


conversation, et les réponses dans lesquelles, les participants sont égaux, aussi que la
conversation est une interaction verbale réciproque, dans laquelle les participants
s’engagent »

Extrait du même texte n°2 P :

« On désignait par méthode directe, l’ensemble des procédés et des techniques


permettant d’éviter le recours à l’intermédiaire de la langue maternelle dans
l’apprentissage, ce qui a constitué un bouleversement dans l’enseignement des langues
étrangères. Cependant, l’opinion des méthodologues directs sur l’utilisation de la langue
maternelle divergeait. Certains étaient partisans d’une interdiction totale, tandis que la
plupart étaient conscients qu’une telle intransigeance serait néfaste et préféraient une
utilisation plus souple de la méthode. »

En effet, dans le premier extrait nous distinguons :

« André Larochebouvy insiste aussi sur » comme structure introductive verbale


modalisant le discours rapporté indirect en dévoilant l’attitude modale de l’auteur cité vis-
à-vis de certains aspects de la conversation à savoir :

-La prise de parole.


-Les réponses dans lesquelles les participants sont égaux
-La conversation est une interaction verbale réciproque.

Le verbe introducteur « insiste » porte le sens de mettre l’accent sur ou considérer


comme important.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

La reformulation, en étant introduite par ce verbe introducteur, laisse déduire une


attitude implicite de résumer les propos d’André Larochebouvy en citant sans détails les
aspects sur lesquels il insiste, d’où la forme nominale du passage « la prise de parole (…)
sont égaux » tentant à citer brièvement les propos de l’auteur.

Extrait n°2 :

Dans ce deuxième extrait nous constatons une pluralité de sources impliquant une
pluralité de propos. Ainsi, nous repérons la structure : « On désignait par méthode
directe » structure introductive faite de :

« ON » = Pronom personnel indéfini, dans un discours de recherche généralement,


correspond soit à la communauté des chercheurs ou au cadre théorique, dans lesquels
s’inscrit la recherche, soit il renvoie au sujet de la recherche.

« Désignait par méthode directe » : construction verbale faite d’un verbe introducteur
« désigner » véhiculant l’acte métalinguistique de définition par le recours à
l’identification de ce à quoi correspond la notion de « méthode directe ». Donc, cette
structure introductive annonce la reformulation du discours indirect en signalant la source,
et en catégorisant le contenu dans la classe de définition plus précisément, de désignation
du réfèrent.

Le discours rapporté est le passage : « l’ensemble des procédés et des techniques


permettant d’éviter le recours à l’intermédiaire de la langue maternelle dans
l’apprentissage ». Ce passage est suivi d’un commentaire : « ce qui a constitué un
bouleversement dans l’enseignement des langues étrangères ».

Sur le même sujet porte une autre reformulation contextualisée par l’articulation
logique d’opposition : « Cependant » cédant la voie à « L’opinion des méthodologues
directs » considérée comme source à qui est empruntée la deuxième reformulation.

Dans cette deuxième reformulation le scripteur ne s’est pas contenté de reproduire les
propos, mais surtout de les catégoriser en étant confrontés de sorte qu’ils expriment leurs
aspects conflictuels.

Cette attitude énonciative est mise en œuvre par :

 La source plurielle : « Méthodologues directs »


 Le terme « opinion » véhiculant une dimension attitudinale des propos rapportés.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

 Le verbe « divergeait » : annonçant la divergence des contenus


 La mise en débat a consisté à designer les partis par : « certains », « la plupart ».

La première opinion est reformulée dans le passage : « étaient partisans d’une


interdiction totale » exprimant une attitude négative.

 Tandis que : est un connecteur logique d’opposition et de transition du premier point


de vue au deuxième.

« La plupart étaient conscients qu’une telle intrangeance serait néfaste et préféraient


une utilisation plus souple de la méthode » : « étaient conscients » verbe introducteur de
l’attitude de conscience de l’aspect négatif du recours à la langue maternelle, puis le
scripteur dégage, au moyen du verbe « préféraient » une suite de l’opinion de la plupart
des méthodologues directs : « préféraient une utilisation plus souple de la méthode ».

Au sein de ce dernier passage le scripteur, en dévoilant l’opinion des méthodologues,


insère la sienne en procédant à une conceptualisation du recours à la langue maternelle le
considérant comme « intransigeance ».

Donc résumons :

A partir de cet exemple, que nous considérons modèle de l’usage de la reformulation,


nous avons assisté à une mosaïque de discours convergés et divergés et donc attitudes et
points de vue mis en débat.

-Un acte métalinguistique de définition figure de dialogisme attribué à un « on ».


-Intervention du scripteur au moyen d’un commentaire.
-Connecteur logique « Cependant » autre figure de traitement fait par le scripteur du
discours d’autrui.
-Opinion des méthodologues directs répartie en sous-catégories :
a. Opinion de certains exprimant une attitude négative.
b. Opinion de « la plupart » y comprise celle du scripteur parlant à travers,
exprimant une attitude négative partielle par opposition à la précédente
totale.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Extraits du texte n °4 :

Extrait n°1 (p.3 ) :

« Bourdieu, insiste sur la prise en considération de ce qu’il appelle la représentation du


réel qui est à son avis une lutte des représentations, au sens d’images mentales (cognitives
et des manifestations sociales dans le but de manipuler les images mentales ».

Extrait n°2 (p.40) :

« Les recherches sur la /ou les représentation(s) ont permis de consolider l’idée que les
sociétés ou les communautés linguistiques ne sont pas homogènes même au niveau de
leur(s) représentation(s) »

Analyse de l’extrait n° texte 4 :

L’extrait offre à l’analyse les éléments suivants:

-« Bourdieu insiste sur »passage introductif fait du nom de l’auteur cité, verbe
introducteur : « insiste » qui, d’ailleurs n’introduit pas des propos mais commente
une attitude langagière vis-à-vis d’une conception dont il faut la prendre en
considération.
-« La prise en considération de (…) la représentation du réel qui est (…) une lutte des
représentations, au sens d’images mentales (cognitives) et des manifestations
sociales dans le but de manifester les images mentales » est le passage reformulé.
-« ce qu’il appelle » : passage véhiculant l’attitude métalinguistique mettant l’accent
sur l’aspect conceptuel de la notion de « la représentation du réel » en tant que
notion scientifique et qu’il attribue à Bourdieu.
-« à son avis » locution prépositionnelle introductive manifestant une attitude
phatique du scripteur introduisant la définition de « Représentation du réel»
comme étant « une lutte (…) images mentales »

Analyse de l’extrait n°2 texte n°4 :

Le deuxième extrait est fait des éléments suivants :

« Les recherches sur la ou les représentation (s) ont permis de consolider l’idée que »
Passage introductif fait de « les recherches sur la ou les représentation(s) » source à qui
est attribué le passage.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

« Ont permis de consolider l’idée que » structure verbale ou le verbe « permettre »


tend à mettre l’accent sur les analyses effectuées ce qui renforce leur objectivité et donc
consolider les constats dégagés. « Consolider » est dans le sens de renforcer, justifier,
considérer comme juste des constats qui avaient besoin d’être vérifiés. Selon Le
scripteur ce n’était pas des constats mais « idée ».

Le passage reformulé est : « les sociétés ou les communautés linguistiques ne sont


pas homogènes même au niveau de leurs (s) représentation(s) »

II.4. Synthèse

Au cours de ce parcours d’analyse nous avons eu l’occasion d’assister à plusieurs


figures de reformulation dans les différents textes, introduites par de multiples formes
verbales, prépositionnelles, attribuées à de multiples sources, singulières, plurielles,
animées , non-animées, définies , indéfinies.

Le caractère principal de ce paquet d’exemples, est qu’il représente la reformulation


comme procédé de citer le discours d’autrui en style indirect. Certes n’est-il pas l’objectif,
mais reformuler, selon ces différents exemples avait pour objectif d’exprimer d’énormes
attitudes en parallèle : celles des auteurs cités et celles du scripteur.

En effet, les auteurs dans ces différents contextes ont : refusé, se sont expérimenté,
défendu, intervenu, décidé, pu, confirmé, supposé, imposé, insisté, désigné, appelé,
préféré ….etc.

Selon ces différentes attitudes modales, reformuler, était pour déterminer une
conception, résumer un contenu en procédant aux formes nominales, généraliser,
paraphraser tout en fondant ces objectifs dans des moules d’attitudes variées des auteurs
cités.

Reformuler, selon ces différents contextes était une voie d’intégrer son propre discours,
débattre et confronter des points de vue au moyen de multiples attitudes énonciatives
consistant à parler à travers autrui : attitudes d’adhésion et autres de rejet, attitude
d’argumentation et autres d’appuis au moyen d’outils de modalisation tels que les adjectifs,
les adverbes, structures prépositionnelles et nominales.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

La reformulation comme procédé de construction théorique et


disciplinaire.

Se référer à autrui est également pour obtenir des constats enrichissant la structure
théorique du travail de recherche tel est l’objectif des reformulations suivantes que nous
tentons d’examiner de plus près.

Soient les extraits suivants :

Extrait n°1 texte 2 P.28

« (…) Austin a déclaré l’existence en langue naturelle d’autres types d’énoncés qui ne
puissent pas être jugés en termes de vérité ou de fausseté, c’est le cas par exemple de
questions ou d’ordres »

Extrait n°2 p.30 :

« La distinction entre acte locutoire et acte illocutoire revient à expliquer qu’un acte de
langage peut être décrit, du point de vue de sa structure interne ou sémantique en deux
composants : d’une part son contenu propositionnel et d’autre part sa force ou valeur
illocutoire, la différence entre ces deux composants est illustrée par le paradigme d’acte
de langage(…) »

Analyse :

Dans l’extrait n° du texte n° nous distinguons le passage :

« Austin a déclaré » comme structure introductive faite du nom d’auteur « Austin »puis
verbe « a déclaré » modalisant le discours rapporté, le classant dans le cadre de déclaration
grâce au verbe déclarer exprimant un acte illocutoire de « dire »

Le passage correspondant aux dits est « l’existence (…) de questions ou d’ordre ».

Quant à l’extrait n° : nous avons assisté à un effacement total des traces de modalisation
que nous la considérons elle-même comme modalisation. L’envoie de référenciassions est
la seul trace typographique signalant l’emprunt du discours à autrui.

Extrait du texte n°3 :

Extrait n°1 p.6 :


Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

« Définition de l’interaction verbale : Selon les linguistes l’interaction verbale possède


des unités qui s’appellent les six rangs de l’interaction verbale. Elles ont provoqué des
discussions entre les linguistes ; chacun a sa réflexion propre. Dans cette perspective nous
allons citer ces six unités qui sont : l’interaction, le module, la séquence, l’échange,
l’intervention et l’acte de langage »

Extrait n°2 (p.24) :

« (…) Cette école est créée en 1982 par son fondateur Small. Il voit la sociologie
comme discipline spécifique centrée sur l’étude des formes concrètes de la vie sociale »

Analyse :

Selon l’extrait n°1, nous décidons que la structure introductive correspond à la structure
prépositionnelle : « selon les linguistes » ayant pour simple fonction d’attribuer les propos
à leurs auteurs.

Le passage reformulé est : « l’interaction verbale (…) dans cette perspective(…) l’acte
de langage ». Au sein de cette reformulation le scripteur a signalé le débat portant sur le
sujet au moyen du passage : « Elles ont provoqué des discussions entre les linguistes,
chacun a sa propre réflexion », débat évoqué sans être rapporté ce qui dévoile l’intention
du scripteur de simple citation de données.

Quant à l’extrait n° du texte n°3 :

Le scripteur dans ce passage opte pour la structure : « Cette école est créée en 1982 par
son fondateur Small, il voit la sociologie comme » : structure introductive annonçant
l’auteur en lui attribuant l’acte de « voir » la sociologie. Un tel verbe dans un tel contexte
introduit une dimension modale dans le passage introductif consistant à dégager la
conception de Sociologie ce qui range la reformulation dans le rang de définition. C’est
grâce à ce constat qu’on décide que ce recours au discours d’autrui se range également
dans le cadre d’un acte métalinguistique.

Le contenu de la reformulation est : «une discipline spécifique centrée sur l’étude des
formes concrètes de la vie sociale ».

Procéder ainsi, le scripteur avait pour objectif d’enrichir son texte de certaines
informations nécessaires à la construction de son aperçu historique et conceptuel.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Texte n°4 :

Extrait n°1 p.56 :

« (…) le pays d’Aghlane, sans que nous ayons jamais pu savoir d’où venait ce nom à
allure de pluriel aux termes de J.Delheure »

Extrait n°2 p.68

« (…)Samarin ( ), (…) il cite comme exemple de grec, le sanscrit et l’hébreu,


comme langues qui ont suscités un grand nombre d’études à cause de leur statut de
langues de religion ».

L'extrait n°1 du quatrième texte est reformulation dans la mesure où il rapporte une
attitude de doute exprimée par J.Delheure à propos du nom de « Aghlane ».

Cette attitude est prise en charge par le scripteur s'identifiant à l'auteur par le
modalisateur et pronom personnel « nous » qui, dans un premier temps, renvoie au
scripteur, puis au moyen de la structure prépositionnelle « aux termes de » insérée en aval,
attribue les propos à J.Delheure et fait allusion même à une reprise textuelle accentuée par
le choix fait du terme : « Termes »

Une telle reformulation, selon une telle modalité énonciative, avait pour fonction de
mettre en scène l'attitude de doute, de l'auteur lui-même, à propos du terme « Aghlane ».

Extrait n°2

Le passage introductif et modalisateur dans cet extrait correspond à « il cite comme


exemple » renvoyant à l'auteur au moyen du pronom personnel « il ». Comme verbe
introducteur "citer" exprimant un simple acte de citer, dégager, mais concernant un
exemple, le verbe « citer » change de sens en exprimant une attitude d'illustration pour des
objectifs d'explication. Le passage reformulé est : « le grec, le sanscrit et le l'hébreu
comme langues qui ont suscité un grand nombre d'étude à cause de leur statut de langues
de religion ».
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation

Synthèse:

Citer, déterminer des constats d'autrui a prouvé, selon les différentes attitudes
énonciatives des scripteurs, que les auteurs ont déclaré, vu, cité, des informations,
classifications, termes, illustrations, exemples. C'est grâce au nombre restreint de ces
attitudes que ce type de reformulation s’est rarement trouvé.
- Chapitre III
Citer en discours direct et indirect :
« L’îlot citationnel »
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

Introduction

Se référer au discours d'autrui était soit au moyen d'une reprise fidèle et donc opter
pour une distanciation vis-à-vis des propos cités, soit au moyen des différents procédés de
reformulation, figure d'une forte alliance de discours d'autrui avec son propre discours.

La première attitude énonciative cède la voie à une autre voix antérieure ce qui
engendre une superposition de points de vue mettant en scène une figure de polyphonie
annoncée textuellement au moyen de procédés de contextualisation et de typographie.
Tandis que la deuxième attitude énonciative donne à voir une pluralité de points de vue
convergés, divergés, superposés abolissant toute frontière textuelle et énonciative, soumis à
une autorité supérieure d'un énonciateur supérieur prenant en charge ces différentes
attitudes énonciatives.

Parler à travers autrui en lui empruntant des propos et les intégrant textuellement
dans son propre discours est une attitude énonciative, autre figure de polyphonie tiraillée
entre la reprise fidèle du discours rapporté direct, et la reprise infidèle du discours rapporté
indirect. Un tel cas de figure correspond à ce que F.Boch baptise d' "îlot citationnel’’.

Un îlot citationnel incarne l'intention de citer textuellement les propos d'autrui tout en
les intégrant dans la structure-même du texte.

Cette attitude énonciative et textuelle rassemble, d'une part les particularités du


discours direct consistant, selon les différents cas analysés à reprendre le discours d'autrui
avec un degré très élevé de fidélité pour répondre à plusieurs besoins contextuels et
cotexuels. D'autre part, les particularités du discours rapporté indirect caractérisé par son
degré très élevé de modalisation incarnant de multiples intentions énonciatives.

Un îlot citationnel doit donc, correspondre à des reprises fidèles prouvant un degré
élevé de modalisation incarnant des attitudes et besoins faisant appel aux deux aspects du
discours rapporté en parallèle.

Ces attitudes énonciatives et textuelles ont participé avec un pourcentage de 17,35% du


total du discours rapporté. Dans chaque texte ce pourcentage se répartit comme suit:
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

I. Tableau : occurrence des « L’îlots citationnels »

Selon la figure n°5 ci-dessus, le texte n°1 occupe la première classe en participant avec
le pourcentage de 59,63% du total suivi du texte n°4 par 22,93%, le texte n°3, pour sa part
ne fait que 5,50% du total.

Voir à quoi répond le recours aux îlots citationnels, nous amène à procéder à l'analyse
d'extrait de chaque texte séparément. Ainsi soient les exemples :
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

II. Analyse textuelle

Extrait n°1 Texte 1 (p.36)

« Ainsi, l’Algérie a légalisé la double nationalité, ce pas qui reflète [ une petite ouverture
vers le monde] Selon Sanhadji ».

Extrait n°= 2 (p.70)

« En fait, Minoune est un personnage investi de l’étrangeté, elle est souvent [très
ébranlée (…) comme un enfant (…) elle délirait faiblement (…) elle perdait conscience et
ignorait ce qui se passait (…) sans se rendre certainement compte de ce qu’elle disait] »

Extrait n°= 3 (p.94)

« Aïni est une femme qui dès sa naissance se trouve dans l’obligation de travailler
pour avoir les moyens pour assurer les besoins de sa famille; elle a changé plusieurs fois
de travail [Elle avait cadré et filé de la laine. Ensuite, elle se mit à faire des arraguiats.
Puis des feutres foulés à la Main. Ā présent, elle piquait à la machine. Elle avait eu
Indéniablement, beaucoup de métiers. Pourtant elle ne gagnait jamais de quoi suffire. Et
tout le monde dépendait, y compris Grand-mère désormais, du peu qu’elle touchait] »

Nous reformulons l’objectif de notre analyse des îlots citationnels comme tentative de
déterminer les contextes et cotextes où les scripteurs font appel à ce type de discours
rapporté, ainsi que mettre en lumière les outils textuels mobilisés pour remplir la fonction
estimée par les scripteurs en recourant aux îlots citationnels.

Ainsi, dans l’extrait n° , le passage intégré correspond à un syntagme nominal,


complément d’un verbe d’une subordonnée relative « Ce pas qui reflète ».

Ce passage, au moyen de sa mise en texte typographique, exprime une reprise fidèle, du


fragment emprunté. Celui-ci est modalisé en aman au moyen du verbe « refléter » laissant
déduire le statut du fragment comme interprétation de l’acte fait désigné par : « Ce pas ».
Le scripteur au moyen de la structure prépositionnelle « Selon Sanhadji» attribue l’acte
d’interprétation à son auteur en reprenant fidèlement la description de la valeur de l’acte,
faite par Sanhadji.

Insérer en aval la structure introductive, l’intégration textuelle des propos de Sanhadji


sont des attitudes énonciatives et modales incarnant l’attention du scripteur, penchées sur
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

l’interprétation du « pas » fait, ce que nous interprétons comme position d’adhésion et


attitude de converger sa voix avec celle de l’auteur cité en parlant à travers.

Quant à l’extrait n° du même texte l’intégration du passage emprunté se lance dans une
suite de structures descriptives du personnage en question.

Le scripteur, pour contextualiser le fragment, annonce le personnage ainsi que l’aspect


désigné dont il vise à mettre en question en l’insérant : «(…) Mimoune est un personnage
investi de l’étrangeté, elle est souvent (…) » Ce passage met en question les caractères du
personnage « Mimoune », décrit par Mohamed DIB comme un personnage investi
d’étrangeté...etc.

Le recours à l'îlot citationnel dans ce contexte fait partie d'une analyse littéraire des
personnages du roman-corpus de la recherche.

Le scripteur, dans sa démonstration a procédé à la description du personnage tout en


recourant aux images faites par Mohamed DIB lui-même, dans l'objectif de se servir des
propos comme support d'analyse.

Cette attitude énonciative dévoile un accord entre le scripteur et l'auteur cité consistant à
analyser les caractères du personnage, même acte descriptif engendrant la fonte d'un texte
dans l'autre ; celui du scripteur dans celui de Mohamed DIB.

A propos de l'extrait n°3 du même texte, le scripteur intègre le fragment dans une suite
descriptive d'un autre personnage « Aïni ». Nous parlons dans ce contexte, d'intégration
textuelle bien que le fragment, en tant qu'unité syntaxique, est autonome mais, sur un plan
thématique il prouve une forte dépendance en étroite relation avec les reprises
anaphoriques pronominales: « Elle, elle, elle » anaphorisant le personnage « Aïni ».

L'autonomie syntaxique du fragment incarne une attitude de distanciation du scripteur


penchée sur la simple intention de donner des exemples sans indices de rapprochement
entre sa voix et celle de l’auteur cité. Cette attitude textuelle et énonciative tend vers la
citation pure plus que vers la reformulation.

Il faut également signaler que ce dernier extrait n’a pu être introduit ou modalisé par
d’autres outils textuels à part sa nature de discours rapporté direct annoncé par sa mise en
forme typographique.
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

Exemples du texte n°2:

Extrait n°1 p.19:

"(…) les constituants subordonnés [sont les actes de langues qui viennent appuyer,
justifier, préparer, argumenter …..Etc. en faveur de l'acte directeur]".

Extrait n°2 p 33

« En effet, la conséquence la plus importante de la conception Austinienne du langage


est que [la signification enregistrée par la langue comporte, comme partie intégrante,
certaines conventions qui fixent arbitrairement, les effets de l'emploi sur la situation du
discours ] Ducrot".

Extrait n°3 (p.86):

« Pour autant que nous sachions, c'est tout ce qui est dit sur la question d'allocation
des tours dans le cas d'interactions gérées par une personne extérieure à l'échange,
qualifiée quelques fois de [distributeur officiel des tours] "

En effet, l'intégration, dans le premier extrait du texte n°2 concerne le passage


attributif « sont les actes (…) de l'acte directeur » marquant son dépendance syntaxique au
syntagme nominal : « les constituants subordonnés »

Sur le plan thématique « les constituants subordonnés » sont repris au moyen des
anaphores : « lexicale: acte », « pronominale : qui ». Ces deux structures incarnent le lien
d'un concept à sa définition ce qui dévoile l'attitude métalinguistique de définition chez le
scripteur sans qu'elle soit annoncée aux moyens textuels.

Ce que nous pouvons conclure de ces attitudes énonciatives et textuelles est que le
scripteur avait pour objectif de citer une définition tout en l'intégrant dans son discours.

Dans le deuxième extrait du même texte nous assistons à trois niveaux énonciatifs:

Un premier plan correspond aux propos d'Austin pris en charge par Ducrot au moyen
d’une reformulation : « la conception Austinienne du langage est que » ce passage attribue
les propos à Austin, ce dernier est rapporté par le scripteur en discours direct signalé par la
mise en forme typographique et le nom de l'auteur inséré en aval de l'îlot comme c'est le
cas d'autres îlots des extraits antérieurement analysés. Donc les trois plans énonciatifs sont:
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

 Austin : « la conception du langage (…) la situation du discours ».


 Ducrot: citant en discours indirect Austin en considérant que la conséquence la « plus
importante » de la conception Austinienne les modalisateurs: « plus » et « importante »
sont les indices de la prise en charge énonciative faite par Ducrot.
 Le troisième plan est celui du scripteur rapportant Ducrot en discours direct signalé
typographiquement et textuellement par l’insertion de son nom.
Quant à l'extrait n°3 nous distinguons comme passage intégré : « distributeur officiel des
tours » structure nominale ayant pour fonction de décrire « le cas d'interaction… »
contextualisée en étant classée comme qualification: « qualifié quelques fois de ». Cette
attitude énonciative, cette fois-ci, a
pour objectif de conceptualiser, attribuer un terme scientifique à un type d'interaction
comme figure d'allocation des tours.

Texte n°3 :

Extrait n°1 p.26:

« [Habermas] . Il estime que les trois autres concepts qui sont évoqués par lui ne se
focalisent que sur l'une des fonctions du langage, c'est qu'

[une seule fonction de langage se trouve à chaque fois thématisée: Le déclenchement


d'effets perlocutoires […], entre ceux qui ont en vue la seule réalisation de relations de
leurs propres buts […], l'information de relations interpersonnelles […] [entre] ceux qui
ne font qu'actualiser un accord normatif préexistant […] et l'expression d'expériences
vécues […][par la] mise en scène de soi même degré de toutes les fonctions du langage.
C'est-ce concept qui détermine les traditions sociologiques se rattachant à
l'interactionnisme symbolique de Mead au concept des jeux de langage chez Wittgenstein,
à la théorie des actes de langage chez Austin, et à l'herméneutique de Gadmar] »

Extrait n°2 (p 28)

« Ce mode d'engagement est à l'origine du fait que la conversation pourrait être, plus
que toute forme d'interaction, à l'origine de bien des décisions [c’est en causant des actes
d'un homme qu'on le rend notoire, célèbre, illustre, glorieux (…) il est extrêmement rare
que le désire d'acheter un objet nouveau prenne naissance à sa vue sans que des
conversations l'ait suggérées] »
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

Sur la base de l'analyse statique, le texte n°3 marque le pourcentage le plus bas
d'insertion des îlots citationnels ( , ) ce qui traduit la rareté du recours à ce type de
citation.

L'analyse que nous proposons des extraits suivants du même texte tend à répondre dans
quel contexte, le scripteur s'est suivi de ce type de citation. Autrement-dit quelle fonction
l'ilot citationnel tend à remplir dans le texte n°3?

En effet, l'extrait n°1 est un îlot citationnel dans la mesure où il représente le Rhème
connecté à son thème au moyen de la tournure présentative "c'est que" faite d'un adjectif
démonstratif "cette" anaphorisant la fonction du langage évoquée antérieurement "est",
verbe attributif, "que", conjonction de subordination introduisant une complétive
correspondant au fragment intégré.

Le fragment avait pour fonction de dégager les différentes manifestations des fonctions
du langage, ainsi que de déterminer la conception du modèle communicationnel. Il faut
signaler, en outre que le fragment cite en évocation les travaux de Wittgenstein, Mead,
Austin, Gadmar .

Le recours à ces deux types de citation dévoile une fonction de construction du cadre
théorique au moyen des définitions et concepts empruntés aux travaux d'autrui.

Quant à l'extrait n°2 nous n'avons repéré aucun modalisateur. Bien que le fragment est
syntaxiquement autonome, sur un plan thématique, il incarne une figure d'illustration par
rapport à son cotexte thématique d'intégration, sorte d'exemple, l'absence de modalisateur
textuel renforce son lien textuel au texte citant.

Quant au texte n°4 à quoi nous avons compté le pourcentage de (22.93%) ;

Soient les extraits suivants :

Extrait n°=1 (p.25)

« (…) Par conséquence aucun problème ne se pose par l’identification d’une telle ou
telle communauté linguistique. C’est tout simplement [Un groupement humain
géographiquement et / ou socialement définit par l’usage commun d’une langue] »

Extrait n°2 (p.38)


Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

« Louis- Jean Calvet, voit que parmi les reproches faites aux définitions de la langue en
tant qu’un instrument de communication que nous l’utilisons quand nous en avons besoin,
et nous le rangeons ensuite dans son étui, sans qu’il n’ait aucun sentiment envers cet
instrument .Or [Il existe tout un ensemble d’attitudes de sentiments des locuteurs face aux
langues, qui ont des retombées sur le comportement linguistique] »

Extrait n°3 p7

« Les arabophones disent que cette langue n’a aucun intérêt pour leurs enfants du
moins dans un cours terme, alors que les berbérophones affirment qu’il n’ y a pas de
nécessité à en faire une matière à l’école [ puisqu’on la parle bien chez soi-même] »

En effet, dans l’extrait n° nous distinguons un passage introductif construit d’un


présentatif « c’est » annonçant une identification, définition de « communauté
linguistique », et c’est l’élément que nous considérons fondamental d’intégration.

La structure adverbiale « tout simplement » est une marque de modalisation. et c’est


l’élément que nous considérons fondamental d’intégration. La structure adverbiale « tout
simplement » est une marque de modalisation.

Le fragment, comme c’est le cas d’autres exemples, prouve une autonomie syntaxique.
Bien qu’il est modalisé, il demeure fortement fondu dans la structure du texte citant. C’est
que la modalisation a porté sur son contenu en tant que définition en l’évaluant loin de
tout accent mis sur une double prise en change énonciative.

Dans le deuxième extrait, le fragment inséré est précédé d’une reformulation des
propos de L.J Calvet critiquant les définitions de la langue que le scripteur, envers
lesquelles, a opté pour l’attitude d’une pleine prise en charge énonciative en les citant en
discours indirect.

Dans la même perspective de la définition de la langue, Calvet propose une autre dont,
le scripteur, pour l’insérer, a opté pour le discours direct reprenant textuellement la
nouvelle définition en l’entretenant à la première par le connecteur logique « Or »
introduisant le sens d’opposition entre les deux conceptions de la langue.

Deux attitudes opposées nous amènent à attribuer la fonction de résumer en


reformulant ; attitude laissant déduire une atténuation de la valeur de la première
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

conception de la langue, alors que l’attitude de reprise textuelle dévoile une intention
d’accentuer la nouvelle définition de Calvet en la reprenant fidèlement.

-Dans l’extrait n° nous distinguons, également les deux attitudes énonciatives consistant à
citer d’une part :

 « Les arabophones » : « disent que (…) court terme » « Alors que » : Connecteur
logique d’opposition liant la première reformulation à la deuxième.
 « Les berbérophones » : « affirment que (…) Chez soi-même »

Dans cette deuxième reformulation nous distinguons l’intégration du fragment textuel


figure de reprise fidèle non pas des propos entiers mais du passage où figure la justification
dégagée par les berbérophones : « puisque on la parle bien chez soi-même » que le
scripteur a décidé de reprendre textuellement comme tentative d’objectivité vu qu’elle
véhicule une preuve « verbale » prouvant une attitude négative des berbérophones trouvant
l’enseignement de leur propre langue comme moins important ce qui exprime une attitude
inattendue de leur part.

L’îlot citationnel, au sein de cette pluralité d’attitudes a trouvé sa place grâce à


l’articulateur logique « puisque » introduisant la structure autonome « on la parle bien
chez soi-même »mais indépendante thématiquement dont « la » est une anaphore
pronominale anaphorisant la langue berbère.

III. Synthèse générale.

Les ilots citationnels tel qu’ils sont présentés dans les différents exemples analysés,
sont caractérisés généralement par une modalisation consistant à, juste attribuer les propos
à leurs auteurs mais, dans certains cas référencés en bas de page comme signe d’emprunt.

Signaler dans le corps du texte était, dans certains cas en aval assurant une forte
intégration du fragment inséré. Dans un tel cas de figure nous avons assisté à d’énormes
attitudes :

. D’interprétation des propos : ce qui rapproche l’îlot citationnel de la reformulation.


. D’analyse littéraire du corpus : ce qui rapproche l’îlot citationnel de la citation pure.
. D’adhésion et d’accord : en convergeant sa voix avec celle d’autrui fondues l’une
dans l’autre malgré certains cas d’autonomie syntaxique, c’est ce qu’on désigne par
« parler à travers ».
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

. D’exercice d’acte métalinguistique de définition.


. D’illustration en donnant des exemples.

À l’autonomie syntaxique, dans certains exemples, nous avons assisté à une attitude de
distanciation comme preuve d’objectivité où certains scripteurs ont convergé plusieurs
stratégies d’emprunt du discours à autrui à la fois; préférant le discours indirect pour
interpréter et le discours direct pour se distancier en vers les propos du même auteur. C’est
par quoi se distingue l’îlot citationnel des autres. C’est qu’il marque clairement la gestion
réfléchie des voix, leur dialogue et tours de parole ainsi que la gestion réfléchie des
attitudes de : distanciation et de prise en charge énonciative.

IV. Les évocations

Un autre type de recours aux travaux d’autrui mais, cette fois-ci, non pas pour un
objectif de reformulation ou de reprise textuelle. Il s’agit tout simplement, en un bref acte
de citer une recherche antérieur au moyen de son intitulé ou son auteur, citer un ouvrage,
une école à fin, de situer sa recherche dans une perspective théorique ou disciplinaire. Tel
est, en une brève présentation ce que F.Boch désigne par « Evocation ».

C’est un mode de référence au discours d’autrui où « le scripteur fait allusion à des


travaux sans prétendre résumer leur teneur »1

Pour retracer la présence de ce mode de référence au discours d’autrui dans notre corpus,
nous proposons la figure ci-dessous

IV. . Tableau : Occurrences des évocations

1http://www.academia.edu , Se référer au discours d’autrui : quelques éléments de comparaison


entre experts et néophytes
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

Quels cas de figure, L’évocation a pris dans notre corpus et à quoi tend à répondre
sa présence ?

Répondre à ces questions nous invite à repérer centaines évocations que nous
présentons comme suit :

IV. . Analyse textuelle

Exemples d’évocations du texte n°

Exemple n°1 (p.44)

« Ainsi apparait la littérature féminine algérienne avec plusieurs femmes écrivaines


comme Leila SEBBAR, Taos AMROUCHE, Aicha LEMSINE, Assia DJEBAR, Malika
MOKADDEM, Latifa BEN MANSOUR, Hawa DJABALI, Maissa BEY et bien d’autres »

L’évocation dans cet exemple consiste à citer certains noms d’écrivaines qui ont
marqué la littérature féminine.

Exemple n°2 p.47 :

« Houhou aborde aussi le thème de l’amour dans ses nouvelles FatatAhlami (La fille
de mes rêves) »
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

Quant à ce contexte d’évocation, le scripteur, en un bref aperçu cite les différents


écrits littéraires d’expression arabe à fin de repérer quelques représentations de l’image de
la femme.

Exemple n°3 p.53

« C’est le cas des œuvres : Qui se souvient de la mer (1962), Cours sur la rive
sauvage(1964), et du recueil de nouvelles Le Talisman (1966) »

Le contexte de cette évocation est l’analyse du corpus consistant à dégager les


caractéristiques de l’écriture Dibienne, de manière précise, à traiter de son surréalisme,
acte conduisant le scripteur à recouvrir à d’autres travaux antérieurs de l’écrivain.

Exemples du texte n°

Exemple n°1 (p.27)

« (…) C’est dans ce sens que les orientations de la pragmatique prennent le contre-
pied de la linguistique issue de CLG de Saussure »

L’évocation consiste à citer le CLG de F.De Saussure pour l’objectif de situer la


perspective des orientations de la pragmatique par rapport à celle de Saussure. Cette
confrontation est effectuée au moyen de la structure figée « le contre-pied » véhiculant le
sens d’opposition entre les deux perspectives d’analyse du langage.

Exemple n°2 (P.28)

« (…) Nous rappelons par ailleurs que d’autres approches pragmatiques ont vu le jour
après celles citées ci-dessus, dites approches inférentielles, elles ont pour origine les
travaux du philosophe du langage H. P.Grice »

L’évocation, quant à cet exemple consiste à énumérer d’autres approches


pragmatiques suivant, sur un plan chronologique, celle mise en question dans le contexte
d’analyse. Le verbe « Rappelons » classe l’évocation dans le cadre d’information ayant le
statut d’auxiliaire par rapport au contexte d’analyse.

Exemple n°3 (P.90)


Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

« (…) si nous devons tenir compte de la thèse proposée par AnScombre et Ducrot sur
l’interrogation et l’argumentation nous concédons que la dite question est chargée d’une
valeur argumentative(…) »

Le scripteur, dans ce troisième exemple d’évocation, ne se contente pas de citer mais, il


le fait en signalant au moyen d'outils textuels de modalisation, selon qu'elle optique
procède-t-il à la simple évocation sans recours fait à l'emprunt de propos. Cette attitude
énonciative est effectuée au moyen du passage: « Si nous devons tenir compte de »:
formule et première prémisse d'un syllogisme appelant à admettre un type d'information
comme arrière-plan et base sur laquelle se construisent d'autres informations.

Le scripteur, pour construire son raisonnement logique s'est servi comme arrière-plan
des travaux des autres : cas de la thèse exposée par Anxombre et Ducrot sur l'interrogation
et l'argumentation.

Cet exemple a prouvé que se référer à autrui s'effectue même si on ne cite pas
textuellement, et que le texte de recherche est de manière permanente nourri des travaux
des autres même au moyen d'une simple évocation.

Texte n °3:

Exemple n°4

"(…) Small (…).Il crée une revue américaine: Américaine journal of sociologie(…)"

L'évocation ci-dessus consiste à citer le titre d'une revue créée par Small comme revue
intéressée par la sociologie et l'anthropologie, élément relevant de l'aperçu historique fait
par le scripteur.

Dans ce texte nous n'avons assisté qu'à cette seule évocation.

Texte n°4:

Exemple n°1 p 24 :

« (…) Le berbérisant J DELHER, a commencé ses deux livres sur le Mzab (le
dictionnaire Mozabite-Français et faits et dires du Mzab) par des cartes géographiques »

Dans cette évocation, le scripteur cite deux ouvrages à titre d’exemple comme
premières descriptions de la langue berbère comportant comme caractères de base des
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »

cartes géographiques ; éléments que le scripteur trouve pertinents pour délimiter la


communauté berbère.

Exemple n°2: p.42

« (…) Ce point de vue est le fruit d'une évaluation objective, loin de l'influence de
l'idéologie qui surestime l'écrit et l'orthographe traditionnelle (réforme de l'orthographe
du français proposée par l'équipe de J.Eloy en 1991) »

L'évocation dans cet exemple consiste à citer l'équipe de J.M Eloy comme idéologie
surestimant l'écrit et l'orthographe appelant à simplifier le français écrit.

IV. . Synthèse générale

Sur la base des exemples analysés l'évocation a servi les scripteurs à :

 Citer des noms d'écrivains pour retracer leur parcours littéraire.


 Citer des ouvrages, romans en les rangeant dans une catégorie d'œuvres
littéraires bien déterminées.
 Evoquer pour dégager des caractères d'écriture littéraire.
 Situer une perspective, une théorie.
 Enumérer d'autres analyses, conceptions, approches.
 Placer comme arrière plans les travaux d'autrui comme base servant à
construire son propre raisonnement.
 Citer des titres de revues pour enrichir son aperçu historique.
 Evoquer pour donner des exemples.
- Chapitre IV
Les modalités de l'insertion des citations
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Introduction.

I. Modalité de l’insertion des citations

Dans le parcours d’analyse précèdent nous avons assisté à d’énormes figures du


recours au discours d’autrui prouvant le lien constructif étroit entre un travail de recherche
et les recherches antérieures.

Se référer au discours d’autrui a pris plusieurs formes : Citations pures, Reformulations,


Ilots citationnels. Cette diversité était, selon notre analyse une forte marque de choix
conscients effectués dans des cotextes et contextes différents, alternant entre attitudes
énonciatives diverses : d’illustration, argumentation, de confrontation, de débat, d’accord,
d’adhésion et d’autres de rejet et de critique…etc.

Certes, ces attitudes énonciatives ont fait partie d’une interrogation portant, dans un
premier temps, sur les différents besoins auxquels tend à répondre le recours au discours
d’autrui. Une telle tentative nous a conduits à catégoriser les discours puis les repérer afin
de les analyser et donc répondre en quoi les scripteurs ont fait appel aux différents type de
discours rapportés.

Au cours de cette analyse et au-delà des résultats obtenus nous avons assisté à un
rapport étroit entre les discours rapportés et les modalités mobilisées par les scripteurs pour
les insérer, voire les intégrer dans leurs textes.

En un tel constat, nous tentons à dire que rapporter le discours d’autrui et savoir s’en servir
est en étroite relation avec les modalités énonciatives de son insertion dans son texte.

Il s’agit des modalités énonciatives de types : structures introduisant le discours rapporté


consistant à orienter son contenu en tant que propos empruntés à une voix antérieure, donc
sont concernées les structures attributives des propos.

L’orientation du discours rapporté peut également porter sur l’évaluation de l’acte


énonciatif lui-même, exercée par l’énonciateur antérieur. Ce type de modalisation prend
figure dans le choix des verbes introducteurs que le scripteur introduits pour céder la
parole à autrui dans son texte.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Sur la base de ces constats, la modélisation du discours rapporté semble être l’élément
fondamental gérant la construction du sens du texte de recherche tout en l’enchainant aux
discours produits dans son champ disciplinaire.

Tel est la base sur laquelle s’appuie notre analyse consistant à reformuler de prime
abord, une typologie de structures modales que les scripteurs ont mises en œuvre pour se
référer aux discours d’autrui

I.1. Analyse quantitative des modalités d’insertion du discours


rapporté.

Dans les quatre textes-corpus de notre recherche nous avons repérer la fréquence des
formes modales suivantes :

. Formes introductives modales-verbales.


. Formes introductives modales-passives.
. Formes introductives prépositionnelles
. Constructions nominales.
. Connecteurs logiques.

I.1.1. Tableau : Occurrences des formes modales de l’insertion du


discours rapporté.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

La figure ci-dessus présente les formes verbales comme formes introductives modales
marquant le taux le plus élevé que les autres formes avec un pourcentage de (66.60%). Ces
formes correspondent à des propositions faites d’un noyau verbal correspondant à un verbe
introducteur occupant deux fonctions au choix : attribuer les propos à leurs auteurs,
décrire l’acte énonciatif accompli par l’auteur antérieur.

Les formes passives correspondent à des formes à base verbale passive. Sur un plan
énonciatif, ces formes accentuent l’acte rapporté plus que son attribution à un auteur
souvent non évoqué, elles font le pourcentage de (4.74%) par rapport aux autres formes.

C’est avec le pourcentage de (6.64%) que les formes prépositionnelles participent, elles
aussi, à modaliser les différents types de discours rapportés. Des constructions à bases
prépositionnelles faites de prépositions de type : selon, d’après, de l’avis de, pour….etc.

Quant-aux structures nominales, nous avons dénombré le pourcentage de (20.87%), un


taux élevé de constructions modales faites sur la base d’un nom et ses expansions.

Ce type de formes caractérise, généralement l’écrit scientifique et ce, grâce à sa brièveté


et son degré élevé d’objectivité consistant à supprimer toute marque d’action et de sujet-
énonciateur, et réduire les éléments d’introduction à des éléments de type : nom de l’auteur
et date, ou nom d’une école ou de doctrine scientifique.

Les connecteurs logiques de type « Donc, or, ainsi…etc.), ont marqué leur participation
dans l’introduction du discours rapporté avec le pourcentage de (1.13%). Ces outils
linguistiques ont pour simple fonction : d’insérer le discours d’autrui en le connectant à son
propre discours tout en accentuant le lien thématique entre les deux. Un tel procédé est lui
aussi une figure de modalisation que les scripteurs s’en sont servis.

I.1.2. Les structures modales entre discours rapporté Direct et Indirect.

Les différentes formes de modalisation du discours rapporté n’ont pas été réparties en
égalité entre les citations pures, les reformulations et les îlots citationnels.

Considérons les citations pures et les îlots citationnels comme discours rapporté direct,
et la reformulation comme discours rapporté indirect et observons la figure suivante :
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Tableau : Les structures modales entre discours rapporté Direct et


Indirect.

Analyse

Dans la figure ci-dessus, la modalisation au moyen des formes verbales a marqué son
taux élevé, par rapport au reste des modalités, dans les deux types de discours direct et
indirect : (DD=65.98%), (DI=6 . %) bien qu’on a dénombré ( 60) formes verbales en
discours (D) et (91) formes en discours (I).

Cela amène à dire que les formes verbales sont les plus fréquentes dans les deux types
de discours et que le discours direct sera le plus modalisé par ces formes que le discours
indirect.

Les formes passives dans le discours (D) occupent la troisième classe avec un
pourcentage de (3.80) du total. Dans le discours (I), elles occupent également la troisième
avec le pourcentage de (7.51%).Le discours (D) garde sa supériorité par rapport au
discours (I) en étant modalisé avec ( ) formes passives alors que le discours (I) n’a été
modalisé qu’avec (10) formes passives.

Quant aux formes prépositionnelles nous avons compté le nombre (10) formes dans le
discours (D) et (25) formes prépositionnelles dans le discours (I).
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Au terme de pourcentage : dans le discours (D), ces formes sont classées dans la 4 ème
classe avec un pourcentage de (2.53%) du total, alors que dans le discours(I) elles occupent
la deuxième classe avec ( . %) du total. Donc c’est au niveau des formes
prépositionnelles que le discours rapporté (I) dépasse le discours rapporté(D).

Les constructions nominales ont marqué la fréquence de (103) dans le discours (D)
mais, n’ont fait que ( ) fréquences dans le discours (I). Donc le discours direct reste
supérieur par le taux élevé de constructions nominales.

En termes de pourcentage ces formes en discours (D) dénombrent (26.14%) pour


occuper la deuxième classe de formes modalisant le discours (D). Quant au discours
indirect ces formes font le pourcentage de (5.26%) pour occuper la quatrième classe par
rapport au reste des modalités.

C’est en étant modalisé au moyen des connecteurs logiques que le discours (D) se
singularise par rapport au discours (I).

Celui-là a été modalisé avec ces outils linguistiques (6) fois ce qui correspond au
pourcentage de (1.52%) du total et ainsi, il occupera la deuxième classe par rapport aux
autres modalités.

A partir de cette analyse comparative détaillée, nous constatons d’un côté, que le
discours rapporté direct a été beaucoup plus modalisé avec: Les formes verbales, les
formes nominales. De l’autre, que le discours rapporté indirect a été modalisé par les
formes verbales et la formes prépositionnelles.

Donc, en gros, les formes les plus utilisées par les scripteurs pour modaliser les discours
d’autrui étaient : les formes verbales, les formes nominales, les formes prépositionnelles.

II. Analyse Textuelle des modalités de l’insertion du discours d’autrui

Dans cette étape d’analyse, nous nous penchons sur l’analyse des modalités détectées
selon la typologie dégagée de l’analyse quantitative.

Donc, sont concernées par cette analyse les formes suivantes :

 Les formes introductives modales verbales.


 Les formes introductives modales passives.
 Les formes introductives modales prépositionnelles.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

 Les formes introductives modales nominales.


 Les connecteurs logiques comme figures de modalité.

II.1. Les formes introductives modales verbales

Soient les exemples :

Extrait n°= 1 -texte n°=1 (p.11)

« [L’imaginaire] (…) Il peut être considéré comme un conservateur de la mémoire,


l’autre part, il peut jouer le rôle d’un anticipant de l’avenir comme l’affirme Valentina
GRASSI [L’imaginaire comme une production d’image peut avoir deux fonctions
fondamentales : la première de conservation de la mémoire, lorsqu’on évoque des images
du passé; la deuxième d’anticipation de l’avenir, lorsqu’on produit des images qui n’ont
pas de réfèrent dans le réel mais qui donnent une vision possible du futur. Cette dernière
fonction est ce qui permet à l’imaginaire d’être créateur et de rendre possible le
changement et la mutation soit au niveau individuel soit au niveau social. C’est dans ce
sens que l’imaginaire est intimement lié au vécu : imaginaire du passé et imaginaire du
futur s’entremêlent et président à l’expressivité et aux conduites sociales] »

Extrait n°=2- Texte n°2 (p.19)

« Le principe de composition fonctionnelle se formule comme suit [Les constituants de


rang échange sont composés de constituants reliés par des fonctions illocutoires, alors que
les constituants de rang intervention sont composés de constituants reliés par des
fonctions interactives] ».

Extrait n °=3 Texte n°=3 (p.29)

« Nous allons citer une autre définition de la conversation, celle d’André


LAROCHBOUVY. Il insiste sur l’égalité des participants, parce qu’ils ont les mêmes
droits de parler. Donc il refuse la complémentarité de la conversation. »

Extrait n°4 – Texte n°=4 (p.42)

« Robert Lafont affirme que la notion de la représentation linguistique est le fruit des
enquêtes : les pratiques d’enquêtes ont fait apparaitre qu’il n’y a jamais de fait
linguistique pur de sa représentation] »
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Analyse :

En effet, dans les extraits sélectionnés, nous distinguons les modalités verbales
suivantes :

Extrait 1 :

Première modalité repérée consiste au recours au discours direct pour définir la


conception d’ « imaginaire ». Le scripteur, afin d’insérer le fragment, a procédé à
l’annonce de son contenu au moyen d’un petit résumé : « Il peut être considéré comme (…)
anticipant de l’avenir ». La structure introductive modale correspond à « comme l’affirme
Valentina GRASSI ».

Le « comme », selon ce cotexte occupe la fonction de conjonction connectant la brève


présentation au fragment. « Le » : anaphore pronominale renvoyant au contenu annoncé et
affirmé par l’énonciateur du fragment.

Le noyau verbal de cette modalisation est le verbe « affirmer » que nous classons selon
la typologie de M.Martin BALTAR, comme verbe modal exprimant un acte de parole
rangé dans la catégorie des verbes performatifs véhiculant une force illocutoire de dire
avec certitude dévoilant une dimension argumentative du fragment inséré .

Le verbe introducteur « affirme » est attribué à Valentina GRASSI comme énonciateur


antérieur du fragment.

Extrait n°2

La modalisation quant- à cet extrait consiste au recours au discours direct, comme c’est
le cas du fragment précèdent.

La structure introductive de modalisation correspond au passage : « Le principe de


composition fonctionnelle se formule comme suit » Dans ce passage, le contenu du
fragment est annoncé : « Principe de composition fonctionnelle ».

Le noyau verbal est le verbe pronominal réfléchi « se formule » que nous classons dans
la catégorie des verbes introducteurs décrivant des activités cognitives de la pensée.

« Formuler » est en même temps ; concevoir le concept puis le fondre dans son moule
langagier. Activité intellectuelle objective accentuée par la pronominalisation du verbe
donnant impression que l’acte se fait de lui-même ce qui renforce l’objectivité de la
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

formule dégagée du principe. Une telle stratégie est une des caractéristiques du discours
scientifique.

« comme suit » structure faite de « comme » adverbe et conjonction connectant le passage


introductif au fragment « suit » verbe annonçant l’insertion immédiate du fragment.

Extrait n°=3

Comme c’est le cas des autres extraits, la modalisation de celui-ci consiste de prime
abord au recours au discours rapporté indirect, autrement dit, à la reformulation.

Le scripteur modalise le discours rapporté en explicitant son attitude d’énonciateur


supérieur : « Nous allons citer » première personne du pluriel, verbe « aller »exprimant
l’action de « citer » en la situant sur un axe chronologique « un futur proche » mais dans le
cotexte, l’action est situées par rapport à un ordre discursif et non pas temporel.

Le scripteur, par la suite, annonce le contenu du discours et le classe en tant que


définition « de la conversation » qu’il attribue à « André LAROCHBOUVY » au moyen
du pronom démonstratif « celle ».C’est à quoi consiste la première modalisation.

« Il insiste » est une autre figure consistant à reprendre André LAROCHBOUVY au


moyen du pronom « Il » puis lui attribue le verbe modal introductif « insiste » que nous
classons dans la catégorie des verbes performatifs consistant à l’acte illocutoire de dire
mais en considérant le « dit » comme intéressant, ce qui charge le verbe d’attitude et de
jugement. Cette force perlocutoire, au moyen de cette deuxième modalisation, retient
l’autorité du scripteur sur les dits de A. LAROCHBOUVY en tant qu’énonciateur
supérieur tout en accentuant certains aspects dans ses propos : « L’égalité des participants,
parce qu’ils ont les mêmes droits de parler », pour procéder enfin à un autre type de
reformulation consistant à commenter les attitudes d’ A. LAROCHBOUVY au moyen
d’une attitude synthétique mise en scène par le connecteur logique « Donc »et la structure
modale : « Il refuse » faite du pronom personnel anaphorisant l’auteur cité et le verbe
modal « Refuser » perlocutoire résumant les constats de l’auteur en tant qu’attitude de
« refus » de « La complémentarité de la conversation. » .

Extrait n°=4

La modalisation, quant à cet extrait procède à deux types de discours rapporté introduits
par la structure modale : « Robert LAFONT affirme que » faite du nom de l’auteur
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

antérieur ‘’Robert LAFONT’’ et le verbe introducteur « affirme » que nous catégorisons


dans la colonne des verbes locutoires consistant au simple acte de dire.

« Que » est une conjonction de subordination introduisant la subordonnée complétive


correspondant au passage rapporté en discours indirect-reformulation : « La notion de la
représentation linguistique est le fruit des enquêtes ».La suite de cette reformulation
correspond à un îlot citationnel modalisé en tant que propos de Robert LAFONT par la
structure introductive antérieure et en tant que reprise textuelle au moyen de la mise en
forme typographique :les deux points, l’Italique et les guillemets « Les pratiques
d’enquêtes (…)de sa représentation »

II.2. Les formes introductives modales passives

Soient les exemples :

Extrait n°=1 –Texte n°=1 (p.70)

«Pour sa part, Aïni aime appeler la pauvre « ma petite cousine » ainsi. C’est ainsi
qu’elle est décrite par l’auteur :

[C’était une femme naine, la petite cousine, déjà vieille elle aussi. Ses cheveux
crépus blanchissait. Toujours souriante.

C’est bien vrai qu’elle avait l’air d’une négresse. Un Teint faune, blafard plutôt (…) un
pauvre visage terni, les joues en trous. Elle n’avait sans doute de dents.] »

Extrait n°=2, Texte n°2(p.68)

« (…)Ce processus interprétatif fait intervenir des contraintes sur le sens et


d’enchainement de l’énonciation, elles sont dites contraintes conversationnelles( …) »

Extrait n°=3, Texte n°3(p.33)

« [L’entretien] :Il est un type d’interaction verbale. Il a des relations très complexe avec
la conversation : considéré par Guespin comme un type particulier de la
conversation(…) »

Extrait n°=4, Texte n°=4(p.29)


Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

« Comme les communautés linguistiques (…) Elles sont donc dans la plus part des cas
en contact de plusieurs façons, dont l’une est expliquée par Daniel BAGGIONI :[On
concevra en outre que les communautés linguistiques peuvent s’emboiter les unes dans les
autres ce qui peut révéler les comportements et les représentation des agents] »

Analyse :

Extrait n°

La modalisation de cet extrait consiste au recours à deux types de discours,


indirect/direct selon cet ordre.

Dans le discours indirect, le scripteur cite le personnage « Aïni » en lui attribuant le


passage : « aime appeler la pauvre.[ma petite cousine] », la structure nominale « ma petite
cousine » est insérée comme passage autonomique, marque de reprise fidèle où l’adjectif
possessif « ma » renvoie à Aïni. L’objet de ce discours indirect est le même propos du
discours direct que le scripteur modalise au moyen de la structure passive « c’est ainsi
qu’elle est décrite par l’auteur ».

« c’est » présentatif, « ainsi que » conjonction connectant le discours direct au


discours indirect « elle est décrite par l’auteur » proposition passive où « elle » est une
anaphore pronominale renvoyant à la petite cousine de Aïni. Le recours à cette forme
passive dans ce cotexte donne une priorité au contenu du fragment en déterminant son
objet « la cousine de Aïni » : « elle », et l’acte exercé par l’auteur en tant que description :
« est décrite ».L’énonciation du fragment n’est présentée qu’au nom d’Auteur’’ comme
auteur du roman objet d’analyse.

Extrait n°

Quant à l’extrait n°= nous distinguons, dans un premier temps le recours au discours
indirect-reformulation que nous signalons comme figure de modalisation, la deuxième
correspond au passage : « Elles sont dites » structures passives attribuant le terme
scientifique : « Contraintes conversationnelles » aux contraintes du sens et de
l’enchainement de l’énonciation. Une telle attribution a également pour fonction
d’accentuer la valeur du contenu comme terme scientifique ce qui dévoile l’acte
métalinguistique exercé par le scripteur en introduisant la notion scientifique sans se
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

contenter de citer son auteur. Un tel type de procédé caractérise l’écrit scientifique
recourant aux structures brèves caractérisées par un degré élevé d’objectivité, c’est le cas
des formes passives.

Extrait n°3

L’extrait n° est une figure de reformulation des propos de Guespin portant sur la
notion d’ « Entretien », que le scripteur a choisie d’insérer au moyen du
passage : « Considéré par Guespin » forme que nous expliquons dans ce cotexte comme
technique de reformulation amenant le scripteur au recours à la forme passive pour
reformuler, autrement dit citer en discours indirect.

Extrait n°

Quant à ce quatrième extrait, la modalisation a pris figure dans le recours au discours


direct que le scripteur insère au moyen de la subordonnée relative consistant à la
proposition passive : « dont l’une est expliquée par Daniel Baggioni ». Le pronom « l’ »
renvoie à une des façons de contact des communautés linguistiques, que Daniel
BAGGIONI tend à expliquer. Le recours à la forme, passage selon ce cotexte ne véhicule
qu’une simple technique de reformulation d’un acte métalinguistique d’explication attribué
à Daniel BAGGIONI.

II.3. Les formes introductives prépositionnelles

Soient les exemples :

Extrait n°1, texte n°1(p.34)

« Selon Djamila AMRANE « Sur 194 membres, la première Assemblée constituante


compte 10 femmes, toutes anciennes militantes, elles ne sont que 02 sur les 138 membres
de la deuxième assemblées. Au parti, aux syndicats, aucune n’a un poste de
responsabilité]»

Extrait n°2 Texte n°2 (p.41)

« (…) La priorité essentielle d’un topos selon Ducrot est son caractère graduel dans
la mesure où il pose une correspondance entre deux échelles argumentatives. »

Extrait n°3 Texte 3 (p.56)


Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

« D’après C.PUREN, toutes les méthodes présentées dans la méthodologie directe se


retrouvant organisée dans la SGAV »

Extrait n°4 Texte n°4 (p.27)

« Pour Gumperz et Fishman, les communautés linguistiques, ne sont pas seulement


celles qui emploient la même langue, mais aussi, comment les emploient-elles par rapport
à d’autres langues ou variations existantes dans la même aire linguistique et aux rôles
attribués à telle ou telle langue ».

Analyse :

Les formes prépositionnelles sont, généralement, construites sur la base d’une


préposition attribuant des propos ou constats à un nom considéré comme énonciateur.

Ainsi dans l’extrait n°1 nous distinguons comme figure de modalisation le recours au
discours direct citant Djamila AMRAN en procédant à une simple attribution de ses propos
au moyen de la préposition « Selon ».

Quant-au deuxième extrait la modalisation au moyen de la structure prépositionnelle est


effectuée en un discours indirect reformulant les propos de Ducrot intégrés par : « Selon
Ducrot »

L’extrait n° est une reformulation des constats de C PUREN en lui attribuant le


passage « toutes les méthodes(…) organisées dans la SGAV » au moyen de la locution
prépositionnelle « D’après C PUREN» correspondant aux prépositions « de+ après ».

L’extrait n°4 consiste à une reformulation des propos de Gumperz et Fishman en les
modalisant par la structure prépositionnelle « Pour Gumperz et Fishman » faite de la
préposition « Pour » et du syntagme nominal renvoyant à des énonciations pluriels
mentionnées au moyen de leur noms.

II.4. La modalisation au moyen des structures nominales

La structure nominale est, généralement, une structure à noyau nominal avec ses
expansions adjectivales et adverbiales, privée de structures verbales. Elle se distingue de
cette dernière par la brièveté, sorte de raccourcis réduisant l’énoncé à ses unités minimales
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

sous une tendance générale d’objectivité mais, c’est à chaque cotexte que se dévoile la
fonction spécifique suscitant le recours à ces formes.

Pour en avoir une idée, nous proposons les extraits suivants :

Extrait n°1 Texte 1 (page :5 )

« Cet homme qui [était capable d’entrer dans la peau d’une femme et exprimer ce qu’elle
pense] ».

Extrait n°2 Texte 2(p.16)

« [L’acte de langage] Notion empruntée au champ de la philosophie analytique, reconnue


comme étant la plus petite unité monologale composant l’intervention(…) »

Extrait n°3 Texte n°3 (p.32)

« F.MITTERRAND :[mais vous avez tout à fait raison, Monsieur le premier ministre] »

Extrait n°4 texte n°4 (p. )

« (…) D’autres termes regroupés dans la citation suivante :

[Dans son acception la plus large, le terme d’attitude linguistique est employé
parallèlement et sans véritable nuance de sens, à représentation, norme subjective,
évaluation subjective, jugement, opinion, pour désigner tout phénomène à caractère
épilinguistique qui a trait au rapport à la langue] ».

Analyse :

Extrait n°1

Nous distinguons comme structure modale, de prime abord, le recours à l’îlot


citationnel consistant à l’intégration du fragment dans le corps du texte et comme structure
de modalisation et d’intégration, le scripteur s’est contenté de la structure nominale
correspondant à l’adjectif démonstratif : « Cet »+ nom » : ( homme) et le pronom relatif
« Que » de la subordonnée relative correspondant au syntagme intégré.

Sur la base de ces données, nous expliquons le recours à la forme nominale comme
procédure faisant partie de la technique de l’intégration du fragment cité.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Extrait n° :

Le scripteur, quant à cet extrait, a opté pour la reformulation, technique procédant,


entre autres à la nominalisation sous l’inspiration de plusieurs facteurs parmi lesquels : la
tendance d‘objectivité consistant à raccourcir les propos à un contenu minimal loin de tout
indice d’acte énonciatif.

Procédant ainsi, le scripteur a supprimé toute marque d’énonciation antérieure et s’est


contenté de signaler l’acte d’emprunt tout en situant la notion dans son champs
disciplinaire : « notion empruntée au champ de la philosophie analytique »

Extrait n°3

Dans ce troisième extrait nous décidons comme structure modalisant la citation le


passage « F.MITTERRAND » correspondant à la mention de l’initiale du prénom de
l’énonciateur antérieur et son nom. Cette structure, ainsi présentée, a pour unique fonction
d’attribuer le passage cité à son auteur, et c’est par quoi nous expliquons sa brièveté.

Extrait °4

A propos de ce quatrième extrait nous repérons en premier lieu la modalisation en


recourant au discours direct. Celui-ci est modalisé au moyen du passage : « D’autre termes
regroupés dans la citation suivante. » : Passage nominal fait sur la base du noyau nominal
« Termes » qualifié « de autre » : par rapport à ce qui a été précédemment
cité, « regroupés » adjectif modalisant le contenu du fragment en déterminant son type
d’information (comme étant regroupement ou catégorisation) « dans la citation suivante » :
structure accentuant l’aspect autonomique du fragment en tant que passage inséré en le
classant comme « Citation ».

Le passage nominal entier veut signaler un acte de résumer ou de réduction d’un champ
terminologique en regroupant les termes qui le constituent.

La structure nominale, de ce fait, a pour fonction de décrire en quoi consiste le fragment.

II.5. Les connecteurs logiques comme outils de modalisation

Nous considérons comme modalisation tout outil d’intégration et de mise en relief du


discours d’autrui que ce soit une structure textuelle toute faite ou un simple connecteur
logique.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Ainsi, sur la base de la précédente analyse quantitative, nous avons repéré toute forme de
modalisations mobilisées par les scripteurs dans une tentative non pas, d’une simple
intégration des discours d’autrui, mais dans une tentative de savoir bien s’en servir.

Bien se servir du discours d’autrui, en effet, a pris la figure de connexion d’unités


textuelles, de sources différentes, fondues les unes dans les autres grâce à une soudure
forte effectuée au moyen des connecteurs logiques.

Unités linguistiques, outils de connexion de grandes unités thématiques, bien qu’elles


étaient rares : (1.13%) du total des modalités dans notre corpus, elles aussi ; ont été
interpellées pour servir d’outils d’insertion du discours d’autrui et de son intégration dans
le texte de recherche de sorte qu’il soit serviable et constructeur du sens.

Comment se servir des connecteurs logiques comme outils de modalisation et


d’insertion du discours d’autrui, tel est la quête de l’analyse suivante où nous nous
exerçons à cerner de plus près ces cas de figures.

En effet, soient les exemples suivants :

Extrait n°1, Texte 1 (p.66)

« (…) un personnage n’est pas nommé gratuitement ou par hasard, du fait qu’on peut
prédire à travers le nom, la qualité de tel ou tel personnage. Le nom est un présage qui
nous fait découvrir le personnage en prenant en considération les ressemblances qu’il y a
entre ce nom et le comportement de ce personnage.

D’ailleurs : [Le nom propre doit être interrogé soigneusement car le nom propre est, si
l’on peut dire, le principe des signifiants, ses connotations sont riches, sociales et
symboliques] ».

Extrait n°2 Texte n°1 (p.4)

« (…) la femme algérienne en la représentant comme [la ville habitée par des chiens]
ou comme [la prostituées obsédée par l’inceste] »

Extrait n° :3 Texte n° :1 (P : )

« Pourtant et malgré le dur minois de Aïni, Omar sait que ce n’est qu’un masque sous
lequel Aïni la mère tendre se cache. D’ailleurs,] sa mère n’a aucune raison de lui
administrer une raclée. A aucun moment, elle n’a eu l’idée de le faire souffrir[ »
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Extrait n° :4 Texte n°(4.38)

« Alors nous pouvons dire que la représentation est un aspect parmi d’autres
(autodénigrement, hypercorrection) qui manifeste la sécurité ou l’insécurité linguistique;
et à l’aide des enquêtes sociolinguistiques, peuvent nous montrer l’existence du
phénomène. Donc ] normes, purisme, insécurité linguistique (…) notions dont la
sociolinguistique se sert pour désigner certains types de fonctionnement, de phénomènes,
relatifs à la langue ou/et à l’activité de langage[»

Extrait n° :5 Texte n° :4, (P.38)

« Louis-Jean Calvet, voit que parmi les reproches faites aux définitions de la langue
entant qu’un (instrument de communication) que nous l’utilisons quand nous en avons
besoin, et nous le rangeons ensuite dans son étui, sans qu’il, n’ait aucun sentiment envers
cet instrument. Or] Il existe tout un ensemble d’attitudes, de sentiments de locuteurs face
aux langues, qui ont des retombées sur le comportement linguistique [»

Extrait n°6, Texte n°4(P.69)

« Le prestige de la langue suscité par cette association à la religion m’empêche pas que
certaines pratiques religieuses s’exercent dans les langues locales des communautés en
question. Ainsi ] les protestants haïtiens introduisent le français dans leur créole lors des
occasions religieuses formelles [ ».

Analyse :

Dans le premier extrait du texte n°1 nous distinguons comme discours rapporté le
passage : « le nom propre (…) sociales et symboliques ».

Le fragment traite des valeurs symboliques des noms propres et des connotations
pouvant bien enrichir la description des personnages dans un roman. Son insertion dans un
tel contexte d’illustration accentue sa valeur analytique servant à lancer les concepts de
l’analyse des noms propres tels que : « le principe des signifiants » « connotations»,
« sociales », « symboliques » ces notions sont ce que rajoute le fragment au contexte
d’illustration effectuée sur le même axe d’analyse ce que nous considérons comme
élément-origine de l’intégration de l’ilot citationnel au moyen de la locution
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

adverbiale « D’ailleurs » connectant et servant d’outil d’intégration du fragment dans le


texte comme appareil de description et d’analyse.

Quant au deuxième extrait du même texte nous assistons à l’intégration de deux ilots
citationnels :

. « La ville habitée par les chiens »


. « La prostituée obsédée par l’inceste »

Ces deux fragments sont des exemples d’images faites de la femme dans certains écrits
littéraires maghrébins. Le scripteur, penché sur la présentation de ces images, s’est servi
des ilots citationnels en les intégrant dans son texte au moyen de la conjonction « ou »
servant à introduire des unités ayant le même statut sémantique correspondant aux images
données comme exemples.

Le troisième extrait consiste également à l’intégration d’un ilot citationnel : « sa mère


(…) le faire souffrir » ayant pour valeur de décrire le caractère tendre du personnage
« Aïni ». Le scripteur, sur un axe de description s’est contenté d’emprunter le passage
descriptif tel quel et l’intégrer au moyen de la locution adverbale « D’ailleurs »
introduisant un sens d’explication, précision, exemples de plus.

L’extrait n° :4 du texte n° : consiste à l’intégration d’un ilot citationnel au sein d’une


analyse de la notion de représentation considérée comme fruit, entre autres, du
fonctionnement de la langue et surtout de l’activité langagière en tant qu’acte individuel de
mise en fonctionnement de la langue. Au sein de ce contexte, le scripteur s’est servi du
fragment pour placer les concepts scientifiques tels que « normes », « purisme »,
« insécurité linguistique »,…etc, justifiant leur emploi comme outils nécessaires de
description des phénomènes langagiers. Un tel rapport thématique est véhiculé par le
connecteur logique de conséquence « Donc »

Dans le cinquième exemple, extrait du texte n° : , nous assistons au recours au discours


rapporté selon deux cas de figures :

. Discours rapporté indirect citant Louis Jean Calvet reprochant les définitions de la
langue conçue comme un simple instrument de communication neutre.
. Discours rapporté direct consistant à placer la conception de Calvet mettant l’accent
sur l’aspect subjectif de la mise en fonctionnement individuelle de la langue
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

correspondant aux attitudes, sentiments des locuteurs vis-à-vis de l’instrument


symbolique qu’il met en œuvre pour s’exprimer.

Le scripteur, en insérant le discours rapporté, a reformulé les reproches de Calvet et a


intégré en ilot citationnel la définition qu’il considère la plus stricte de la langue. Procéder
ainsi n’est pas une attitude arbitraire mais une attitude modale visant à débattre de
l’objectivité ou de la subjectivité de la langue comme instrument de communication. Cette
dimension polémique est mise en scène par la confrontation des deux points de vue
opposés.

Textuellement, une telle confortation a pris la figure de deux types de discours rapporté
entretenus par le connecteur logique d’opposition « Or ».

Dans une tentative de dévoiler le rapport entretenant la langue au culte religieux, le


scripteur, dans le dernier extrait du texte n° , a inséré en intégrant le discours d’autrui en
ilot citationnel au moyen de l’adverbe, et connecteur logique « Ainsi ». Un tel outil
linguistique dans untel usage dévoile une attitude d’illustration consistant à insérer un cas
de figure des locuteurs introduisant le français en exerçant leurs rites de pratiques
religieuses.

Le recours à l’ilots citationnel a, donc, pour objectif d’illustration et d’exemple, attitude


mise en scène, entre autres, au moyen de l’adverbe « Ainsi ».

II.6. Synthèse générale

Tout au long de ce parcours d’analyse des modalités d’insertion du discours rapporté,


nous avons constaté dans une quête quantitative les modalités suivantes :

 Des modalités au moyen de structures introductives verbales.


 Des modalités au moyen de structures introductives passives.
 Des modalités au moyen de structures prépositionnelles.
 Des modalités au moyen de structures nominales.
 Des modalités au moyen des connecteurs logiques.

Ce premier type d’analyse nous a permis de voir la répartition, la fréquence des


modalités d’insertion du discours d’autrui. Ainsi, le discours rapporté direct a été beaucoup
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

plus modalisé par les formes verbales, les formes nominales. Quant-au discours indirect
nous avons repéré la fréquence des formes verbales et des formes prépositionnelles.

Ce point de vue d’analyse quantitative était la plateforme d’un autre, centré cette fois-ci,
sur la description de la mise en fonctionnement des structures modales pour : se référer,
insérer, intégrer, construire son texte.

Autrement dit, nous nous sommes interrogés, à un tel stade, sur les comportements,
attitudes et besoins exprimés par les scripteurs en mobilisant ce taux élevé de modalités
dans leurs actes de reproduction du discours d’autrui.

Ce que nous considérons, de prime abord comme modalisation, le recours même à la


reproduction du discours d’autrui selon ses deux types direct et indirect.

Encore, ce qu’on nomme modalisations d’insertion du discours d’autrui sont l’ensemble


d’outils linguistiques et typographiques mis en œuvre pour non pas seulement signaler un
acte d’emprunt, mais quand ça concerne le texte de recherche, la modalisation veille sur
l’embrassement de deux champs d’idées, deux perspectives, deux points de vue, deux voix
et donc deux textes.

Ces rencontres se sont effectuées, dans notre corpus au moyen des formes modales
auxquelles nous avons assisté, à plusieurs fonctions véhiculées par un choix prudent des
verbes introducteurs de type : dire, estimer, préférer, refuser, affirmer, s’interroger, se
reformuler, analyser, expliquer, voir, prétendre, distinguer, prouver, synthétiser,
résumer,…etc. Ces verbes avaient pour fonctions d’argumenter, justifier, attribuer des
discours à leurs auteurs, ou à des sources diverses, renforcer des constats, apparaitre puis
s’effacer de l’énonciation exprimant des attitudes d’objectivité, d’autres de prise en charge
énonciative à fin d’interpréter, commenter, débattre, orienter le discours, inséré pour
construire son texte.

Nous avons assisté à ces fonctions dans les différentes modalités selon leurs différents
types, mais à certains types nous avons repéré des usages particuliers tels que les formes
passives et nominales caractérisant beaucoup plus des attitudes d’objectivité où les
scripteurs avaient tendance d’effacement ou de distanciation. Quant aux connecteurs
logiques nous avons assisté à des attitudes d’intégration et de soudure des discours pour,
dans certains cas, débattre et confronter des points de vue variés.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

Aux formes prépositionnelles, vu leurs structures, nous n’avons repéré que de simples
fonctions d’attribution des discours à leurs auteurs ou à des sources autres telles que les
doctrines scientifiques écoles, approches, perspectives de recherches.

III. Typologie des verbes introducteurs

En nous basant d’une part, sur les analyses quantitatives détectant la présence du
discours d’autrui dans notre corpus, puis l’analyse des modalités de son insertion dans le
texte de recherche, d’autre part sur les analyses textuelles des extraits, nous avons constaté
la présence remarquable reflétant le fort appui sur les formes verbales comme structures
modalisant la référence au discours d’autrui.

Ces formes, en principe, sont construites au tour d’un noyau verbal correspondant au
verbe introducteur, verbe, généralement attribuant les propos à l’énonciateur du discours
cité.

Certes, l’attribution des propos, dans notre corpus, n’était pas l’unique tâche du verbe
introducteur car, à ce dernier, nous avons détecté de multiples fonctions incarnant une forte
diversité d’attitudes des scripteurs qui, en embrassant les discours, orientent, s’interrogent
répondent, comparent, décrivent, affirment, confirment…etc. Telles étaient les attitudes
des scripteurs apparaissant puis s’estompant tour à tours dans leurs textes.

En effet, selon les verbes employés et la lumière des typologies construites par
G.STRAUCH et M-Martin BALTAR nous avons construit la typologie suivante :

Commençant par la forte présence des verbes exprimant des opérations discursives que
nous classons comme type de verbe accentuant la dimension autonomique des discours
cités en les considérant eux-mêmes comme support d’analyse au moyen desquels, les
scripteurs se positionnent comme autorité exerçant sa supériorité en commentant ou
analysant un acte discursif fait par tel ou tel auteur.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

III.1. Analyse
Exemples :

Catégorie (1) :

)« (…) à cet égard, Saussure définit la sémiologie comme (…) » (T1.p6)


)« (…) la femme, une simple marchandise qu’on achète ou qu’on vend, ou une fleur
qu’on jette une fois fanée. Marie BUGEJA explique (…) » (T , P.22)
)« (…) Même s’il est vrai que le verset coranique relatif à l’héritage désigne une part
pour la femme et les deux restants pour l’homme (…) » (T , p.21)
)« pour sa part l’écrivain marocain Driss Charaibi nous peint une image de la femme
(…) » (T , p 43)
)« (…) la femme victime et déshumanisée est aussi présente chez Tahar Ben
JELLOUN qui nous brosse dans son roman (…) » (T1 P44)
)« (…) close par un type d’échange que GOFFMAN décrit comme échanges
confirmatifs » (T2, P.14)
)« Dans cette même lignée H.P GRICE formule le principe de coopération » (T2.
P28)
)« Michel Francard (…) qualifie le phénomène d’effort conscient de correction (…) »
T4 (P.36)
)« Dib nous traduit tout au long de son parcours littéraire (…) » T1 (P.56)
) « Ainsi, dans La Chrysalide l’écrivaine nous raconte (…) » T1 (P 45)
) « (…) Il cite comme exemple le Grec, le Sanscrit et l’Hébreu comme langues qui
ont suscité un grand nombre d’études (…) » T4 (P 68)

Dans cette catégorie de verbes nous avons constaté une sous-catégorie de verbes
exprimant des modes de réalisation orale-phonique des énoncés. Cette catégorie
concerne certains passages extraits des romans objets d’analyse du texte n°1 où le
scripteur a emprunté des répliques aux personnages mêmes des romans :

) « Ainsi lui crie (tu n’as pas honte fille) » T1 (P.84)

2) « ] La maison n’est pas faite pour lui) murmure Djamal.

3) « son chant brise le cercle du silence (…). Elle chante (…) T (P. )

Ces verbes partagent la dimension autonomique dans certains cotextes mais, dans
certains d’autres expriment toutes autres attitudes très loin les unes des autres ce qui
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

relativise cette typologie que nous tentons à construire. C’est qu’un même verbe selon
ses différents cotextes peut appartenir à plusieurs catégories à la fois, ce cas de figure
s’applique beaucoup plus sur les verbes ; expliquer, présenter, appeler, traduire.

Catégorie (2) :

Comme deuxième catégorie nous distinguons les verbes de parole correspondant,


selon M.MARTIN BALTAR aux verbes auxquels nous avons détecté la seule fonction
d’attribuer des propos à leurs auteurs mais, c’est le même cas que les verbes des
opérations discursives, cette catégorisation reste très relative aux usages des scripteurs
et cotextes d’emploi. Il s'agit de verbes de type affirmer, écrire, révéler, dire, donner,
déclarer, parler, proposer, montrer, ajouter, poser.

Exemples :

)« c’est ce qu’affirme Mohamed Meslem dans son ouvrage intitulé la femme : La


valeur mystifiée » T n°1 (P.2)
)« Dans cette perspective R PAISSI écrit » T, (p. )
)« (…) Dans cette perspective, Roulet disait que » T3 (P.10)
)« Il estime que les trois autres concepts qui sont évoqués par lui ne se focalisent que
sur l’une des fonctions du langage. Dans cette mesure , il montre que (…) » T
(P.26)
)« (…) Ces critères font l’insécurité du lien d’échange. Dans cette perspectives, Alain
Cohen avance (…) » T3 (P30).
)« (…) et même cette idée aussi a été adaptée par Kerbrat ORECCHIONI, elle parle
de non complémentarité dans l’interaction verbale(…) T3p.28.
)« (…) Cela ne cause pas de problème « [si c’était de bonnes intentions] déclara un
de nos informateurs »T4 (p.81).

Catégorie (3) :

La catégorie des verbes modaux, performatifs décrivant des actes locutoires tels que :
Interroger, s’exprimer, s’adresser, s’exclamer, demander, appeler, répondre, se poser la
question, répliquer…etc. Ces verbes changent, eux aussi, de valeur d’un cotexte à un
autre.

Exemples :
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

) « Ainsi, BAUDELAIRE s’interroge encore pour savoir si la femme a le droit de


pénétrer dans l’église(…) » T1 p.19.
) « (…) c’est ainsi que s’exprime M. AMICIS à propos de la femme musulmane après
une sévère critique contre la polygamie » T1 p.23.
) « En outre, dans son recueil poétique Ombre Gardienne Dib s’adresse à toutes les
femmes algériennes (…) » T1 p.57.
) « [Toujours moi. Je me souhaite la mort. Peut-être après serai-je tranquille]
s’exclama Aouicha » T1p.69.
) « (…) Ensuite un homme Si-Salah leur ordonne : [Rentrez dans vos de]
) « (…) Brahim Bali l’un des élèves redoublants répond (la France est notre mère
patrie) » T, P.99
) « Un directeur de l’école privée (…) Il réplique (…) (T P. )
)« (…) Il ajoute aussi que (La codification est typiquement du ressort des gens qui
« veillent sur la langue) (…) » T4 P.74

Les exemples : , , , , , relèvent d’une analyse d’un corpus littéraire c’est par quoi
nous expliquons la fréquence des verbes : s’exclamer, s’interroger, demander,
s’exprimer,…etc.

Catégorie (4)

Catégorie des verbes performatifs chargés de force argumentative tels que : conseiller,
assurer, défendre, attester, justifier, préférer, confirmer, refuser, insister, considérer…etc.

Exemples :

1) « Le chinois conseille : (Il faut écouter sa femme et ne jamais la croire) » T1 p.19

2) « Le Russe assure : (qu’en dix femme il n’y a qu’une âme) » T1 p.19

3) « (…) Au moment où l’Espagnol recommande de (se garder d’une mauvaise femme,


mais de ne pas se fier à une bonne » T1 p.19

4) « De même en ce qui concerne leurs droits politiques, socio-économiques et culturels ou


l’article défend (…) » T1 (P.35)

5) « (…) André Larochebouvy. Il insiste sur l’égalité des participants (…). Il refuse la
complémentarité de la conservation » T3 P.29
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

6) « P.Bourdieu (…) Ainsi il privilège un traitement dynamique du phénomène des


représentations » T4 P40

Catégorie (5)

Nous distinguons, en fin une autre, dernière catégorie de verbes de perception décrivant
les actes de parole selon des catégories cognitives telles que : concevoir, songer, se rendre
compte, réfléchir, supposer, penser, présupposer…etc.

Exemples :

)« Ainsi songe [quand donc allait grandir Omar, son garçon pour la soulager de son
faix ?] » T1 (P.85)
)« De même, Zina la voisine d’Aïni se rend compte que son mari ne lui a rien laissé
quand il est mort » T1 (p.93)
)« Si notre propension abonde dans ce sens, tout en sachant que de nombreux
chercheurs en matière d’analyse conversationnelle tel que Rouler et Egner
supposent l’existence d’une unité supérieure (…) » T2 P.15
)« Par ailleurs, KerbratOrecchioni estime que la séquence peut se définir comme un
bloc d’échanges reliés (…) » T3 (P.8)
)« Fishman voit que l’éducation et la religion, parmi d’autres, favorisent des
situations pour l’apprentissage d’une langue donnée (…) » T4 (P.70)
)« C Baylon (…). Il réalise que cette dernière révèle que chez les femmes de la région
(…) » T4 (P.58)
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations

III.2. Schéma synthétique

Typologie des verbes introducteurs repérés

Verbes exprimant des Verbes de parole Verbes modaux Verbes décrivant des
opérations discursives décrivant des actes activités cognitives
illocutoires

Types : définir, expliquer, Types : affirmer, écrire, Types : s’interroger, Types : concevoir,
designer, peindre, brosser, dire, révéler, donner, s’exprimer, s’adresser, songer, se rendre
formuler, qualifier, traduire, déclarer, parler, proposer , demander, s’exclamer, compte, réfléchir,
résumer ….etc. monter…etc. répondre, se poser la supposer, penser,
question, répliquer…etc. présupposer …etc.
Conclusion générale
La recherche actuelle se définie comme une remise en question des pratiques discursives
et textuelles des nouveaux chercheurs au cours de la première rédaction d’un travail de
recherche.

Il était question de mettre en lumière les points d’intersection entre un travail antérieur et
un autre postérieur, plus précisément entre deux textes dont le deuxième inspire sa rigueur
scientifique du premier.

Ce rapport interdiscursif est en étroite relation avec l’ensemble des comportements


discursifs et textuels qu’exerce le scripteur dans son texte pour effectuer un transfert réussi
afin de construire son texte. Un tel cas de figure prétend avoir l’ensemble des procédés
discursifs et textuels de référence au discours d’autrui comme objet d’analyse. De plus
près, notre enquête est centrée sur l’ensemble de procédés d’analyse, d’explication,
d’accord ou de rejet de points de vue, confrontation, comparaison, illustration, justification,
argumentation, induction/ déduction, thèse/antithèse afin de gérer la pluralité et la diversité
des voix des auteurs consultés.

Enquête que nous avons reformulée dans la problématique suivante : Se référer au


discours d’autrui est d’un côté un certificat de crédibilité mais d’un autre une contrainte
mettant en jeu les compétences scientifiques théoriques et discursives du chercheur.
Autrement dit, dans quelle mesure les voix insérées pourront-elles servir à la construction
de la recherche et en quoi pourront-elles relativiser sa scientificité tant que celle-ci est en
rapport étroit avec leur présence ?

Le corpus pour lequel nous avons opté correspond au texte du mémoire de magister où
nous avons prétendu assister à la polyphonie caractéristique du discours scientifique de
recherche.

Un tel choix est fait, notamment, pour cerner le rapport intime entre le discours antérieur
et le texte en cours de construction, décrire dans quels cas de figure un discours antérieur
marque-t-il sa présence dans le texte de recherche.

La méthode d’analyse pour laquelle nous avons optée correspond à une analyse
quantitative à la lumière de l’analyse faite par BOCH-Françoise d’un corpus d’écrit
universitaire et d’articles de recherche d’experts dans le cadre d’une recherche inscrite sous
le titre de : Se référer au discours d’autrui : quelques éléments de comparaison entre
experts et néophytes LIDILEM.E.A.6 . Grenoble III.
F.BOCH, a analysé son corpus sur la base de la typologie des Modes de référence au DA

Suivants : En préalable elle a déterminé deux figures de référence au discours d’autrui, à


savoir l’Evocation et le Discours rapporté. Ce dernier engendre une autre typologie plus
détaillée de référence au discours d’autrui : Citation pure, Reformulation, Îlot citationnel.

Sous l’inspiration de cette analyse, à notre tour, nous avons approché notre corpus en
nous délimitant les tâches suivantes :

. La première est de détecter la typologie de référence au DA dans les différents textes


objets d’analyse. Ce repérage du discours d’autrui a été traduit en un ensemble de tableaux
comparatifs permettant de voir de plus près la proportion de chaque mode de référence au
discours d’autrui par rapport au reste des modes puis le taux varié de fréquence de chaque
mode selon les domaines de recherche :

En effet, selon notre analyse, la citation pure en tant que discours direct marque selon le
concept de F.BOCH une « sur-représentation », dans notre corpus d’analyse par rapport
aux autres modes de référenciassions. Sa répartition d’un texte à l’autre n’est pas identique
mais varie en fonction d’un ensemble de facteurs :

L’insertion des différents extraits en discours direct a fait la figure de la tendance des
chercheurs d’encadrer leurs recherches dans des disciplinaires de rigueurs.

De ce fait, la citation pure a servi comme outil d’emmagasiner des fragments de


discours théorique en étant étroitement attachée à la phase de travail théorique .La citation
en discours direct également, fournit des modèles de styles scientifiques, et joue par là un
rôle d’acculturation à l’écrit théorique , permettant aussi d’apprivoiser les concepts du
champ de référence.

Citer en discours direct selon les données analysées, était une tâche essentielle servant
de voie de description des images symboliques extraites des romans-corpus de la
recherche. Cette insertion avait pour fonction d’accentuer l’aspect sémantique et formel-
rhétorique des extraits. Cette tendance analytique littéraire exige le recours au discours
direct conservant la forme textuelle et sémantique des discours antérieurs.

La reformulation, à son tour, comme procédé de discours indirect est vue généralement
comme technique de discours rapporté permettant au scripteur d’intégrer les propos
d’autrui dans son propre dire. Ainsi procéder, le scripteur converge son propre discours
avec celui d’autrui ce qui implique une prise en charge énonciative procédant à une forte
structure de modalisation du discours rapporté. Cette attitude énonciative sous-entend une
variété d’objectifs dépassant le simple acte de citer vers d’autres actes.

En effet, reformuler selon les différents exemples analysés avait pour usage d’analyser,
interpréter le discours d’autrui en mettant l’accent sur ses différentes structures :
rhétorique, sémantique, symbolique. Tandis que dans une analyse linguistique, la
reformulation a prouvé son utilité même pour installer le cadre conceptuel et théorique de
la recherche.

Les scripteurs, en reformulant, ont : refusé, s’expérimenté, défendu, intervenu, décidé,


pu, confirmé, supposé, imposé, insisté, désigné, appelé, préféré ….etc.

‘Reformuler’, selon ces différents contextes était une voie d’intégrer son propre
discours, débattre et confronter des points de vue au moyen de multiples attitudes
énonciatives consistants à parler à travers autrui : attitudes d’adhésion et autres de rejet,
attitudes d’argumentation et autres d’appui au moyen d’outils de modalisation tels que les
adjectifs, les adverbes, structures prépositionnelles et nominales.

Quant aux ilots citationnels tel qu’ils se sont présentés dans notre corpus, sont
caractérisés généralement par une modalisation consistant juste, à attribuer les propos à
leurs auteurs mais, dans certains cas référencés en bas de page comme signe d’emprunt.

Les îlots citationnels ont incarné les attitudes suivantes :

 Interprétation des propos : ce qui rapproche l’îlot citationnel à la reformulation.


 Analyse littéraire du corpus : ce qui rapproche l’îlot citationnel à la citation pure.
 Adhésion et d’accord : en convergeant sa voix avec celle d’autrui fondues l’une dans
l’autre malgré certains cas d’autonomie syntaxique, c’est ce qu’on désigne par « parler
à travers ».
 Exercice d’acte métalinguistique de définition.
 Illustration en donnant des exemples.

L'évocation, à son tour, comme technique de citation du discours d’autrui a servi les
scripteurs à :

 Citer des noms d'écrivains pour retracer leur parcours littéraire.


 Citer des ouvrages, romans en les rangeant dans une catégorie d'œuvres littéraires
bien déterminées.
La deuxième tâche que nous nous sommes délimitée est de dévoiler le rapport étroit entre
les discours rapportés et les modalités mobilisées par les scripteurs pour les insérer, voire
les intégrer dans leurs textes.

En un tel constat, nous avons tenté de dire que rapporter le discours d’autrui et savoir
s’en servir est en étroite relation avec les modalités énonciatives qui orientent son
insertion dans le texte.

L’orientation du discours rapporté porte, donc sur l’évaluation de l’acte énonciatif lui-
même exercé par l’énonciateurs antérieur, Ce type de modalisation prend figure dans le
choix des verbes introducteurs que le scripteur introduit pour céder la parole à autrui dans
son texte.

Telle était la base sur laquelle s’est appuyée notre analyse consistant à reformuler de
prime abord, une typologie de structures modales que les scripteurs ont mises en œuvre
pour se référer aux discours d’autrui.

En nous appuyant sur notre analyse nous avons marqué le taux élevé des formes
verbales comme formes introductives modales, les formes passives, les formes
prépositionnelles, des constructions à bases prépositionnelles, les structures nominales, les
connecteurs logiques.

Le point de vue d’analyse quantitative était la plateforme d’un autre, centré cette fois-ci,
sur la description de la mise en forme textuelle et discursive des structures modales pour :
se référer, insérer, intégrer, construire son texte.

Autrement dit, nous nous sommes interrogés, à un tel stade, sur les comportements,
attitudes et besoins exprimés par les scripteurs en mobilisant ce taux élevé de modalités
dans leurs actes de reproduction du discours d’autrui.

Ce que nous avons considéré de prime abord comme modalisation, est le recours même
à la reproduction du discours d’autrui selon ses deux types direct et indirect. Ces
rencontres se sont effectuées, dans notre corpus au moyen des formes modales auxquelles
nous avons attribué plusieurs fonctions : figures d’un choix réfléchi des verbes
introducteurs de type : dire, estimer, préférer, refuser, affirmer, s’interroger, se
reformuler, analyser, expliquer, voir, prétendre, distinguer, prouver, synthétiser,
résumer,…etc. Ces verbes avaient pour fonctions d’argumenter, justifier, attribuer des
discours à leurs auteurs, ou à des sources diverses, renforcer des constats, apparaitre puis
s’effacer de l’énonciation, exprimant des attitudes d’objectivité, d’autres de prise en charge
énonciative à fin d’interpréter, commenter, débattre, orienter le discours inséré pour
construire son texte.

Nous avons assisté à ces fonctions dans les différentes modalités selon leurs différents
types, mais avec certains types nous avons repéré des usages particuliers tels que les
formes passives et nominales caractérisant beaucoup plus des attitudes d’objectivité ou les
scripteurs avaient tendance d’effacement ou de distanciation. Quant aux connecteurs
logiques nous avons assisté à des attitudes d’intégration et de soudure des discours, dans
certains cas, pour débattre et confronter des points de vue variés.

Pour les formes prépositionnelles, vu leurs structures, nous n’avons repéré que de
simple fonction d’attribution des discours à leurs auteurs ou à des sources autres telles que
les doctrines scientifiques, écoles, approches, perspectives de recherches.

La quatrième tâche que nous nous sommes délimitée a concerné un dernier outil de
Modalisation ce sont les verbes introducteurs.
En nous appuyant sur les analyses textuelles des extraits, nous avons constaté la présence
remarquable des verbes reflétant le fort appui sur les formes verbales comme structures
modalisant la référence au discours d’autrui.

Ces formes, en principe, sont construites au tour d’un noyau verbal correspondant au
verbe introducteur ; verbe, généralement attribuant les propos à l’énonciateur du discours
cité.

Certes, l’attribution des propos, dans notre corpus, n’était pas l’unique tâche du verbe
introducteur car, à ce dernier, nous avons détecté de multiples fonctions incarnant une forte
diversité d’attitudes des scripteurs qui, en embrassant les discours, orientent, s’interrogent
répondent, comparent, décrivent, affirment, confirment…etc. Telles étaient les attitudes
des énonciateurs apparaissant puis s’estompant dans les discours des scripteurs.

Nos objets d’analyse tout au long de ce parcours ont relevé de la structure discursive et
textuelle du mémoire. Nous avons attribué tout comportement et attitudes discursifs à un
ensemble de facteurs relevant du cadre institutionnel de la recherche, sa pratique
discursive, type et genre de discours...etc. Or, un travail de recherche comme pratique
sociale ne se veut qu’une incarnation de doctrines et tendances des institutions qui
l’encadrent. Il est hors question de concevoir l’exercice d’un acte argumentatif, essence
de tout débat en sciences humaines, loin des impacts doctrinaux qui pèsent eux aussi sur
quelconque écrit. Notre constat, en bref, tend à faire allusion à d’autres approches
argumentatives et pragmatiques qui peuvent-elles aussi dévoiler d’autres aspects du texte
de recherche.

Au terme de cette conclusion, nous espérons que ce travail malgré les maladresses et les
insuffisances d’une première tentative aura répondu aux attentes des nouveaux chercheurs
et qu’il soit en mesure de leur servir comme point de repère participant à enrichir leurs
compétences rédactionnelles et leur savoir-faire en matière de recherche scientifique.
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Table des matières
…………………………..Introduction générale………………….…

PARTIE I
…....LE TEXTE DE RECHERCHE COMME FRUIT D4UN ACTE DE……
………………………….COMMUNICATION..... …………………….………..

Chapitre I
………..…………..Communication et recherche scientifique………….………

I.Le savoir comme acte de connaitre……………….…………………………..…..


II. Qu’est-ce que « Savoir »?......................................................................................
III.D’une simple connaissance au savoir……………………….…..………….…..
III.I. Connaissance/Savoir : pensée profane/pensée savante………………………
III.1.1.Connaisance : Pensée profane……………………………………...……….
III.1.2.Connaisance : Pensée savante……………………………………………….
VI. Construction du savoir scientifique et communication………………….……
IV.1.Cconstruction du savoir scientifique………………………………………….
IV. .Communiquer le savoir Scientifique……………………………………….....
IV. .Schéma de la communication scientifique……………………………………
V. Communication scientifique, voie de vulgarisation scientifique…………….….
V.1.Parcours du savoir scientifique de la phase de construction jusqu’à la phase de
……………………………………… diffusion …………………………………..

Chapitre II
………………..……….....………Le Discours……………………………..…… 5

I. Discours scientifique comme discours fermé…………………………..……..


II.1Communauté discursive, communauté sociale et discours scientifique …..
II. .Typologie des discours…………………………………………………….....
II. . .Dicours constituants……………………………………………………...…
II. . .Discours Second…………………………………………………………....
II.2.3.Schéma : Discours Fermé/Discours Ouvert……………………………….
II. . .Discours scientifique………………………………………………………..
II.2.5. Les différentes catégories de la communication(Dispositifs de communication)
II. . . .La communication Orale…………………………………….……………
II.2.5.2.La communication Ecrite…………………………………………………
a. La pratique formelle……………………………………………………...……
b. Discours universitaire………………………………………………...…...…..
c. Discours didactique………………………………………………………...….
d. La pratique informelle……………………………………………………...….
e. Types de discours universitaires…………………………………………….....
II.2.5.3.Typologie des Dispositifs matériaux de la communication scientifique ...33
II. . . .Lecture du Schéma…………………………………………………….….

Chapitre III
…….…….. Discours scientifique et la conception de « Genre »……………… 5

I. Ecrit scientifique entre texte et discours………………………………………..


I.1. Notion de « Texte »……………………………………………………….…..
I. .Notion de discours………………………………………………………….…
I. . .Discours comme texte plus contexte……………………………………….
I.2.2.Discours : Usage commun et Usage particulier……………………………
I. . . Usage particulier du langage, condition de production …………………......
………………………………..et genre de discours…………….………………..
a. Usage particulier du langage………………………………………………..…..
b. Condition de production………………………………………………….…….
II. L’interdépendance entre l’activité langagière et la pratique sociale…..……..
II.1.La « Sphère » de l’usage du langage…………………………………..…….
II.2.La « Norme »…………………………………………………………………

PARTIE II
..…..DIMENSION SOCIO-DISCURSIVE DU TEXTE DE RECHERCHE ….47

Chapitre I
………..…..Le texte de recherche comme figure de dialogisme………….…….4

I. Discours Scientifique comme figure d’altérité…………………………………


I. .Altérité et lange humain…………………………………………………….....
I. .L’Altérité et discours scientifique……………………………………….…...
II. Altérité ou « Dialogisme » ?.................................................................................
II. .Dialogisme……………………………………………………………………
II.1.1.Orientation dialogique, Dialogisme interdiscursif/interlocutif/……………..
…………………………………autodialogisme……………………………….....
a. Dialogisme interdiscursif…………………. ……………………………….….
b. Dialogisme intralocutif………………………………………………………....
II. . .Dialogisme constitutif/ Dialogisme montré……………………………….
II.1.3.Dialogisme intertextuel constitutif/Dialogisme interactionnel constitutif.53
a. Dialogisme intertextuel constitutif………………………………………….....
b. Dialogisme interactionnel constitutif………………………………………….
II.1.4. Dialogisme intertextuel monologal/ Dialogisme intertextuel plurilogal….
II.1.5. Le texte de recherche est-il Monologique ou Dialogique ?..........................
III. Dialogisme/Intertextualité/ Interdiscours …………………………….….….
III. .Intertextualité………………………………………………………….…….
III.2.Texte scientifique et intertextualité………………………………..………..
III. .Intertextualité/ interdiscours………………………………………………..

Chapitre II
………………………………..…..La Polyphonie……………….…………..

I. Qu’en est-il alors Dialogisme ou polyphonie ?...................................................


II. Le texte de recherche est-il Dialogique ou polyphonique ? ……………..…
III. La polyphonie dans le texte scientifique de recherche…………………….
III. .Qu’est-ce que la polyphonie ? …………………………………………….
III. .L’interprétation attitudinale de la polyphonie……………………… ……
III. .L’interprétation musicale de la polyphonie……………………………….
III. . .Attitude Modale…………………………………………………………..
III. . .Attitude attributive ……………………………………………………….
IV. Locuteur/Enonciateur……………………………………………………..…
IV.1. Locuteur, Sujet parlant, énonciateur…….. ………………………………
IV.2.Enonciateur/Point de vue… ………………………………………………..
IV. .Position, Positionnement et Postures énonciatives…………………..…….
V. Postures énonciatives…………………………………………………………
V.I. Posture énonciative de co-énonciation………………………………….….
V.2. Posture énonciative de sous-énonciation………………………….……….
V.3. Posture énonciative de sur-énonciation………………………………...….

Chapitre III
………………………………..…..La Modalisation……………….………….75

I. Modalité ou Modalisation………………………………………………………
I. .Modalité d’énonciation………………………………………………….…….
I. .Modalité d’énoncé…………. ………………………………………….……..
II. La Modalisation…………. ……………………………………………………
II. .La modalisation en linguistique de l’énonciation…………………………..
II. .Les opérations de la modalisation………………………………………..….
II. .Quelques lieux d’inscription de la modalisation…………….. …………….
II. . .Dans la modalisation Illocutoire………………………………………...…
II.3.2. Dans la modalisation énonciative……………………………………..…..
III. Verbes Introducteurs comme outils de modalisation……………………….
III. .Rôle des verbes introducteurs…………………………………………..…..
III. .Les grandes typologies des verbes introducteurs………………………….
III. . .Classification des verbes introducteurs de MAINGUENEAU……..…..
III.2.2. Classification des verbes introducteurs G-STRAUCH………………….
III.2.3.Typologie des verbes introducteurs selon M-MARTIN-BALTAR…….
III. . .Schéma…………………………………………………………………….
IV. Schéma : Structures introductives non-verbales du discours rapporté…...
V. Discours Rapporté……………………………………………………………..
V. .La contextualisation …………………………. ……………………………...
V. . .Contexte situationnel………………………………………………………
V. . .Contexte…………………………………………………………………….
V.2.Les discours rapportés comme procédés de décontextualisation du discours
……………………………………..…..d’autrui…………………………………
V.2.1.Discours Direct ( DRD)………………………………………… …………
V. . .La Citation………………………………………………………………….
a. Citation Preuve…………………………………………………………………
b. Citation-Réplique………………………………………………………………
c.Citation Epigraphe………………………………………………………………
d.Citation culture………………………………………………………………….
V. . .Discours indirect (DID)……………………………………………..….…
V. . .Discours indirect Libre (DIL)………………………………………... ….

PARTIE III
…………………………….. ANALYSE DU CORPUS …………………….….

Chapitre I
………..…..Présence et occurrence du discours d’autrui…………………….

I. Méthodologie est concepts d’analyse…………………………………………


II. Corpus………………………………………………………………………...
III. Typologie des modes de référence au discours d’autrui……………..…...
IV. Typologie des « Discours-cités » dans le corpus objet d’analyse………..
IV. .Tableau……………………………………………………………………..
IV. .Tableau……………………………………………………………………..
IV. .Analyse……………………………………………………………………..
V. La « Citation-pure » comme mode de référence au discours d’autrui...….
V.1.Tableau : Analyse quantitative du mode de la « Citation-pure »…………
V. .Analyse……………………………………………………………………...
V. .A quoi répond l’usage du mode de la « Citation-pure » ?............................
V. .Analyse textuelle……………………………………………………………
V.5.Synthèse générale…………………………………………………………..

Chapitre II
..…………..…..Citer en Discours Indirect : la Reformulation………………..
I. Tableau : Occurrence du Discours indirect : « la Reformulation »……..….…..
II. Analyse…………………………...…………………………………………..
II.1.A quoi répond Citer en Discours indirect « Reformuler »………………..…
II. .Analyse textuelle…………………………………………………………….
II. .Synthèse n° Typologie de reformulation…………………………………..
II. .Synthèse n° ………………………………………………………………...

Chapitre III
….……..Citer en Discours Indirect et indirect : « L’îlot citationnel »…..……. 4

I. Tableau : Occurrences des « L’îlots citationnels »……………………………


II. Analyse textuelle……………………………………………………………...
III. Synthèse générale……………………………………………………………
IV. Les « Evocations »…………………………………………………………..
IV.1Tableau :Occurrences des évocations……………………………….…..….
IV. .Analyse textuelle…………………………………………………………...
IV.3.Synthèse générale…………………………………………………………..

Chapitre IV
….………………..Les modalités de l’insertion des citations………..…..……. 57

I. Les modalités de l’insertion des citations……………………………………..


I. . .Analyse quantitative des modalités de l’insertion du discours rapporté.…..
I.1.2.Les structures modales entre discours rapporté Direct et Indirect………....
I.1.3.Tableau…………………………………………………………………..…
II. Analyse textuelle des modalités de l’insertion du discours d’autrui…...……..
II. .Les formes introductives modales verbales…………………………………
II. .Les formes introductives modales passives…………………………………
II.3.Les formes introductives prépositionnelles…………………………………
II.4.La modalisation au moyen des structures nominales………………………..
II.5.Les connecteurs logiques comme outils de modalisation…………………...
II.6.Synthèse générale……………………………………………………………
III. Typologie des verbes introducteurs………………………………………….
III.1.Analyse……………………………………………………………………..
III.2.Schéma Synthétique………………………………………………………..

Conclusion générale……………………………….…..………………………

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