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Titre :
Directeur de thèse :
Pr. Salah KHENNOUR
Jury :
Professeur, Université Président
Professeur, Université Examinateur
Professeur, Université Examinateur
Professeur, Université Examinateur
Année universitaire
UNIVERSITE KASDIMERBAH OUARGLA
Faculté des Lettres et des Langues
Département des Lettres et Langues Étrangères (Français)
.
Remerciements.
Mes remerciements vont à mon directeur de recherche Monsieur Salah
KHENNOUR pour tous ses efforts d’encouragement, de correction et de
soutien.
Je tiens également à remercier Monsieur DAHOU Foudil, qui, grâce à lui
et son équipe de responsables, plusieurs promotions ont eu l’occasion de
poursuivre leurs études de magistère et de doctorat.
Merci également à Messieurs, les membres du jury pour leur indulgence.
Mes remercîments vont également à tous ceux qui ont traversé le
parcours de ma vie d’étudiante, mes professeurs m’inspirant de la
confiance et du courage :
Chikh Laâmach
Souid Mokhtar
Ezzikmi Nadia
Moulaye Lakhdar Bachir
Bechgag Abdelkader
Dabach Abdelhamid que (Dieu le garde dans son grand paradis)
Masghouni Dalal
Yahya Chrif
Résumé
The title of this research paper is ‘The Presence of Others’ Discourse in a Research Paper
Text: Strategies of Others’ Discourse insertion: The Case of MA Research Papers’. As
stated in the title, the purpose is to make clear the interdiscursive and textual relationship
woven between two texts, one of which is later built on the basis of the other.
During this research, the texts investigated were approached as a result of communicative
acts enrolled in a formal training institution, then as discursive productions recorded in the
context of a social practice research. These dimensions directed the study to a variety of
concepts such as: Otherness, Dialogism, interdiscourse, Intertextuality, and Polyphony all
competing to define the nature and complex structure of the texts analyzed.
By delineating the conceptual and notional apparatus, the following problematic was
reformulated: Speaking in the plural-character of research and text is on one side a
credibility certificate, but on the other side a constraint involving the theoretical and
discursive scientific skills of the researcher. To what extent will these voices be used in
constructing research and how can they relativize its scientificness as the latter is closely
related to their presence?
In order to solve this problematic, a highly academic and scientific discourse was to be
chosen. University academic researches appeared to be the best match for these qualities,
and they were analyzed on the light of the model proposed by Françoise BOCH. The
method chosen was quantitative and textual; browsing all the figures of inserting other
people's views and the various processes of its modalization.
The results of this research in several scenarios proved that integrating others’ discourse
from previous research into a new research text makes the newly constructed discourse a
unique body in which the imported text plays an integral part melted and inseparable from
its argumentative structure. The strong bound between the two builds the solid structure of
the text. This latter depends on the mastery of discursive and textual tools, track, and
transition between two or more texts, between two or more researches.
ملخص
Introduction générale
La méthode d’analyse pour laquelle nous avons optée correspond à une analyse
quantitative à la lumière de l’analyse faite par Françoise BOCH d’un corpus d’écrit
universitaire et d’articles de recherche d’experts dans le cadre d’une recherche inscrite sous
le titre de : Se référer au discours d’autrui : quelques éléments de comparaison entre
experts et néophytes LIDILEM.E.A.609. Grenoble III.
F.BOCH, a analysé son corpus sur la base de la typologie des Modes de référence au DA
L’analyse quantitative ne veut rien dire par rapport à une autre qualitative que nous avons
suggérée afin de voir de plus près à quoi répond le recours à chaque mode de référence AD
et dans quels contextes et cotextes il a été introduit ?
Cette analyse a été faite en quatre chapitres, le cinquième nous l’avons consacré aux
outils linguistiques que les scripteurs ont mobilisés pour modaliser les discours antérieurs.
Celui-ci a contenu une analyse d’abord quantitative consistant à repérer les différentes
structures de modalisation puis une autre textuelle consistant à démontrer à quels besoins
répond l’usage de chaque type de modalisation.
La présence du discours d’autrui ainsi que les modalités de son insertion dans le texte de
recherche ont été mises en question tout au long de ce parcours d’analyse loin de tout type
de rapport avec les règles méthodologiques. C’était un choix conscient incarnant une
tentative de mettre en lumière le lien étroit entre la norme méthodologique de rédaction et
les normes discursives et textuelles gérant la rédaction d’un écrit scientifique. C’est par
quoi nous expliquons l’absence de recours fait à la terminologie de la Méthodologie vu que
celle-ci n’est que l’incarnation des normes discursives et textuelles de rédaction.
La présente recherche n’est donc loin d’être un recueil de règles méthodologiques de
rédaction mais c’est plutôt une analyse discursive et textuelle visant à scanner l’acte
scripturale de faire science.
Comme toute recherche, la nôtre a rencontré certaines difficultés parmi lesquelles nous
citons la prédominance de documents sitographiques que nous justifions par la difficulté
de l’accès aux documents à version papier.
I. PREMIERE PARTIE : LE TEXTE DE
RECHERCHE COMME FRUIT D’UN
ACTE DE COMMUNICATION
I. Chapitre I
Communication et recherche scientifique
Chapitre I Communication et recherche scientifique
I. Le savoir comme acte de connaitre.
Traiter la notion de communication par opposition à celle de recherche scientifique,
c’est admettre l’hypothèse d’un rapport mutuel entre l’acte de communiquer et la
production, progression du savoir. Comment peut-il s’envisager le rapport entre l’acte de
produire le savoir scientifique et l’acte de communiquer ?
Donc, c’est anatomiser la notion de « savoir » pour chercher des éléments de réponse à une
telle question.
1
www.bellaigue.com « qu’est-ce que connaitre »
2
Ibid
3
www.fondationJeanPiaget.ch
4
www.ieh-colombes1. BRITT-Mary Barth, Le savoir en construction.
5
Ibid
Chapitre I Communication et recherche scientifique
1
ibid
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Pensée profane est une connaissance selon une double attitude ; subjective individuelle
et objective sociale. L’individu se base au préalable sur ses propres connaissances tant
qu’il fait partie d’un ensemble. C’est de là qu’il inspire d’autres composantes de son
identité comme membre différent des autres mais qui en fait partie également.
1
JOHANNE SAINT-Charles, MONGEAU- Pierre, Communication, Horizon de pratique et de
recherche, presse de l’université du Québec..p.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
C’est ce que PIERRE ASTOLFI met en lumière en disant que « le savoir est toujours
le résultat d’un processus de construction passant par l’élaboration couteuse d’un cadre
théorique ou d’un modèle formalisé ».3
La reconstruction ne sera possible qu’au moyen d’un appareillage conceptuel
inscrivant l’objet dans une théorie, domaine d’étude particulière. Autrement dit, savoir un
objet, c’est le reconstruire par l’acte de conceptualisation en le reformulant théoriquement
afin de forger un savoir valable à être utilisé, selon PIAGET : « Le savoir est de l’ordre de
l’utilité des connaissances pour transformer la situation ».4
C’est un type de connaissance théorisée, conceptualisée, institutionnelle et reformulée
dans un langage savant figure de la « Pensée savante ».5
Une telle déduction rend claire la pertinence du cadre formel, institutionnel dans
l’élaboration du savoir, au-delà, elle dévoile l’intime rapport entre la conceptualisation du
savoir et le système de représentation formel, dans lequel il prend forme et se justifie.
Un tel constat laisse déduire une double tâche accomplie en plein acte de construction du
savoir :
1
GERNADELI.Aumont, PIERRE-MARIE, Mesnier, / / L’acte d’apprendre, L’Harmatton, coll :
Recherche- action en pratique. P.160
2
GRUCAJ.Pierre Cuq, Cours de didactique du français langue étrangère et seconde, coll FLE, presse
universitaire de Grenoble, Grenoble. P 127.
3
ibid
4
www.bestbuydoc.com.Anne-Marie Rocheblave-Spenle la genèse de la communication.
5
JOHANNE SAINT-Charles, MONGEAU. Pierre, Op.cit., p 176.
6
Ibid, p 176
Chapitre I Communication et recherche scientifique
-Une tache de conceptualisation, marquant la reformulation de l’objet en termes de
concepts 1théoriques et entités psychiques correspondant à une autre formelle
« signifiant » 2 dévoilant :
-La deuxième tâche liée étroitement à la première consistant à reproduire le concept
par une entité symbolique ayant pour objectif de communiquer le concept. C’est ce
qui peut être schématisé comme suit :
Représentation psychique :
Objet de concept
Théorie
la réalité Conceptualisation Communication
Représentation
symbolique: terme
Terme
1
« Concept » dans le sens de signifié selon Ferdinand D Saussure
2
Signifiant dans la théorie de signe de F.D Saussure
3
JOHANNE SAINT-Charles, MONGEAU. Pierre, Op.cit. P 176
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Le concept et sa face symbolique se fondent l’un dans l’autre, de même que la validité
d’une perspective théorique dépend de la validité, objectivité de son système
terminologique prenant en charge la communication de ses découvertes et la démonstration
de sa scientificité ainsi que l’annonce de ses résultats.
« Il n’est pas nécessaire que le plombier écrive au sujet des tuyaux qu’il répare ; ni
que l’avocat écrive sur ses plaidoiries (sauf peut-être des petits textes ponctuels) ; mais le
scientifique- cas sans doute unique parmi les métiers et professions- doit fournir un
document écrit montrant ce qu’il a fait ? Pourquoi il l’a fait ? Comment il l’a fait ? Et
quel enseignement il en a tiré ? Ainsi le scientifique ne doit-il pas seulement ‘ faire’
science, mais ‘ écrire la science’ »3.
L’emprunt de termes et notions scientifiques à d’autres perspectives prouve la
nécessité d’un outil langagier accomplissant la tache de conceptualisation ce qui dévoile
l’aspect communicatif inhérent au savoir. Mais d’un autre côté, un tel rapport ne peut
s’effectuer que par l’accès aux travaux de recherches antérieures.
Arrivant à ce niveau d’analyse, la communication se définit comme la voie rendant
possible la collaboration entre l’acte de construction du savoir en cours et les autres actes
de recherches précédents.
Une telle déduction nous amène à voir le chercheur comme acteur inscrit dans une
situation de communication remplissant d’une part, la fonction de destinataire en
consultant les travaux de recherches précédents pour construire la sienne, d’autre part, la
1
ibid. p.175
2
www.hal-inria.fr, LEFEBVRE - Muriel , les écrits scientifiques en action,
3
www.recodoc.univ-lyon1.fr BENROMOHANE.Mohamed , Caractérisation des publications
scientifiques spécialisées.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
fonction de destinateur, grâce à l’attitude de production de sa propre recherche. Ce qui se
résume dans la citation du passage suivant :
« Le chercheur doit savoir situer l’état de la science dans son sujet de recherche.il doit
savoir aussi collaborer avec les autres pour se servir de leurs connaissances scientifiques
et/ou de leurs savoir-faire techniques. Enfin Il doit, savoir communiquer ses résultats de
recherche aux autres et « controverses » qui s’établissent au tour de son sujet».1
En se basant sur le schéma de communication de R. Jakobson2, nous pouvons
schématiser le passage ci-dessus comme suit :
Message
savoir
scientifique
Destinataire/
Destinateur
Destinataires
: Communauté
Des chercheurs
Scientifiques
Message
savoir
scientifique
Destinataire/
Destinateurs Destinateur :
: Communauté chercheurs
Des chercheurs scientifiques
Scientifiques
1
ibid
2
LEON. Pierre, BHATT. Parth, , Structure du Français moderne, introduction à l’analyse linguistique,
Coll..U, ARMAND COLIN, Paris,.p.22.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
IV.3. Schéma de la communication
Scientifique
Analyse du schéma :
1
www.google.com, André Bouguéne. Matière-esprit-science.
2
www.recodoc.univ-Lyon1.fr MBEN ROMDHANE
3
www.melugail.fr GAILLARD. Mélusine, Généralités sur la communication scientifique .
4
ibid.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Structures muséales.
Centres de la culture scientifique.
Associations publiques.
Entreprises privées.
Ces fameux moyens de communication marquent leurs particularités par rapport aux
publications scientifiques (comme articles de recherches, thèses, mémoires spécialisés) par
les types d’acteurs participant, non pas à la mise en scène du savoir scientifique, mais à la
diffusion, généralisation de l’information à thèmes scientifiques.
Ce sont des auteurs d’ouvrages de vulgarisation, des spécialistes de la communication
produisant des articles, des expositions, favorisant au grand public hétérogène sur plusieurs
plans : (âge, niveau de diplôme, catégories sociales et professionnelles) l’accès à
l’information scientifique au moyen d’un support commun.
Cet acte de communication est le fruit d’un autre antérieur, fait entre les chercheurs
spécialistes et les reproducteurs diffuseurs, marqueteurs de l’information d’après
MELUSINE. Gaillard1.
Au niveau de cette phase transitoire ; le savoir se transforme d’un état de savoir
scientifique brut en un ensemble d’informations prêtes à être consommées par le grand
public ce qui favorise sa commercialisation2.
En traversant ce long parcours, depuis la réalisation jusqu’à la publication, la recherche
scientifique prouve sa valeur d’être en contribuant à l’amélioration des conditions de vie
au moyen des nouvelles découvertes scientifiques.
La généralisation des recherches scientifiques, surtout, abolit les frontières des
spécialités pour s’offrir aux autres domaines de recherche, voies fameuses
d’interdisciplinarité et ainsi participer à construire d’autres recherches en plusieurs
domaines.
Un tel point d’arrivée nous ramène au point de départ de quelconque recherche
scientifique ; fruit de recherches antérieurs et base de recherches postérieures.
En proposant le schéma ci-dessous, nous essayons de résumer le parcours du savoir
scientifique de sa phase de construction à sa phase de publication.
1
ibid.
2
ibid.
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Chapitre I Communication et recherche scientifique
Parcours de vulgarisation
Destinataires/
Destinateurs/ Destinataires/
Destinateurs :
Destinataires : Message : Destinateurs :
Message :
Médiateurs,
Communauté Information Grand public,
Savoir Vulgarisateurs, société.
des chercheurs scientifique
Diffuseurs,
à thème
Scientifiques brut scientifique
Marketeurs,
scientifique
chercheurs
Diffusion/ commercialisation
II. Chapitre II
Le discours
Chapitre II Discours
Introduction :
Le schéma traitant du parcours du savoir scientifique, nous a permis de voir la double
destination de la recherche. L’une classe le savoir scientifique dans la colonne de
valorisation scientifique, l’autre le classe dans la colonne de vulgarisation scientifique.
Cette bipartition tend à faire référence aux éléments fondamentaux de tout acte de
communication : Emetteur / Récepteur.
1
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc- pdf M amadou DIAKITEElémentde systématique des discours
constituants.
2
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc- .pdf MAINGUENEAU.Dominique, Discours du savoir,
communauté de savant
Chapitre II Discours
1
www.http://theses.univ-lyon2.fr Ferreira Queiros Le discours scientifique, un discours d’action.
2
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc-78.pdf M amadou DIAKITE Elément de systématique des discours
constituants.
3
ibid
4
Op.cit. : Ferreira Queiros Le discours scientifique, un discours d’action
5
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. Patrick. , Dictionnaire de l’analyse du discours.p.105
6
CALVET.Louis-Jean, La sociolinguistique, collection Que sais-je ? Ed Puf. P.Univ de France.p 85.
7
BAKHTINE. M : Genre et discours scientifique.
Chapitre II Discours
1
www.http://theses.univ-lyon2.fr Ferreira Queiros Le discours scientifique, un discours d’action. Opcit
2
http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc-78.pdf M amadou DIAKITE Elément de systématique des discours
constituants. Opcit.
3
ibid
Chapitre II Discours
1
ibid.
2
Ibid.
3
Ibid.
Chapitre II Discours
Discours :
Usage particulier du langage dans
des circonstances de production
Discours constituant
Discours second
fermé
Ouvert
Discours
Discours objectif
Esthétique
Discours journalistique
Discours didactique
Discours politique
Discours de vulgarisation
Discours religieux
Discours littéraire
Discours philosophique
Discours juridique
Discours scientifique
Ainsi faire savoir, dans l’ acte d’écrire, implique produire un discours fermé géré par
l’autorité de la raison. Il se veut objectif, reproducteur fidèle du réfèrent loin de tout type
d’impact émotionnel de l’âme. Cet objectif sous catégorise le discours scientifique dans la
catégorie des discours fermés.
Un tel stade de classification nous amène à revoir la notion de discours scientifique :
s’inspirant d’une part, de celle de « discours », conçue comme usage du langage ancré
dans les circonstances particulières de production, d’autre part du caractère de fermeture
du discours constituant.
En effet, le discours scientifique, devient un usage fermé du langage ancré dans des
circonstances particulières de communication.
Chapitre II Discours
Englobe tout type de concert, débat direct entre un émetteur et un récepteur. Ce type
de communication est concerné par les contextes suivants :
Conférences, congres nationaux/internationaux, séminaires, colloques réunions entre
scientifiques discussion entre chercheurs.
a. La pratique formelle
Correspond à un écrit scientifique produit sous un cadre institutionnel, académique
adressé à un public ayant ses particularités qui lui sont propres.
Les qualifications (formelles/académique) font référence au cadre institutionnel dans
lequel ce discours a été produit, d’où la répartition de ce type d’écrit en d’autre sous types
de discours scientifique, à savoir : Discours universitaire, discours didactique.
1
www.enssib.fr BENRAMDAN. Mohamed Mémoire DEA Caractérisation publications
scientifiques..
2
ibid. p32.
Chapitre II Discours
b. Discours universitaire :1
Est identifié par rapport à l’institution universitaire dans laquelle il a été tenu, résultat
de l’activité des enseignants, chercheurs et étudiants.
c. Le discours didactique :
Prend figure dans les manuels d’enseignement destinés aux écoles et centres de
formation. Il est académique dans la mesure où il est encadré par une institution
d’enseignement et d’éducation véhiculant un ensemble d’objectifs et méthodes
d’enseignement.
d. La pratique informelle :
Correspond à tout discours scientifique de vulgarisation de presse, revues et journaux
scientifiques, documents de cultures scientifiques adressés aux grand public de la part de
journalistes et rédacteurs de revus publiques.
La typologie du discours scientifique ne s’arrête pas à ces deux derniers types mais, au
de- la, grâce à une analyse détaillée des pratiques et propriétés discursives des écrits
universitaires, on dénombre les sous- catégories suivantes :
1
www.essticuy2.org Esther Olembe Jury thèse de doctorat en ligne, Production des savoirs
dans le discours universitaire en situation d’évaluation endogène.
2
ibid.
Chapitre II Discours
Discours d’expertise.
Communication scientifique
Colloques, séminaires,
Conversation, débats Formelle
Informelle
Institutionnelle/
Académique
Discours
Discours Discours
scientifique
Universitaire Didactique
de vulgarisation
Discours
Discours Discours Univ Discours
universitaire pédagogique d’évaluation/ politique
de Didactique Validation de
recherche La recherche
Chapitre II Discours
1
www.crstdla.edu..com. Claude Desirat. .Tristan Horde , Discours et discours pédagogique à l’université P.5
2
www.essticuy.org Esther Olembe Jury thèses en ligne .Production des savoirs dans le discours
universitaires en situation d’évaluation endogène.p.53
3
Ibid.p 53.
Chapitre II Discours
. Le discours didactique/ pédagogique1 est considéré comme une des raisons d’être
de l’institution universitaire. Un discours-véhicule du savoir scientifique à destination des
étudiants universitaires pris en charge par un locuteur supérieur de type professeur.
Dans ce type de discours, le locuteur prend plusieurs attitudes de transmission/ diffusion du
savoir scientifique.
Textuellement, ces objectifs de diffusion et de transmission du savoir prennent figure
dans l’ensemble des techniques d’explication, de reformulation rendant le savoir
scientifique brut accessible pour être objet d’apprentissage.
. Le discours d’évaluation/ validation de la recherche se regroupe dans la même
colonne des discours pédagogiques et didactiques, dans la mesure où il caractérise les
écrits des étudiants produits aux cours de leurs activités d’apprentissage soumis à
l’évaluation des enseignants.2
. Quant au discours politique, il caractérise la paperasse en direction des institutions
qui financent la recherche.
Ces petites activités de recherche, en fonction du cadre restreint de leur exercice ont
pour objectif l’initiation à la recherche documentaire où les apprenants acquièrent un
ensemble de savoirs et compétences de savoir- faire. Sur le plan du contenu, elles
véhiculent des intentions informatives, explicatives dans la mesure où elles s’adressent à
un public de type apprenants et professeurs pour la tâche d’évaluation du travail.
D’un autre côté, il faut signaler que ce type de mini-projets de recherche véhiculent des
visées didactiques de l’institution où l’étudiant se contente de découvrir théories et
méthodes en rapport avec un domaine de spécialité bien déterminé.
A ce type d’écrits on donne également le nom ‘d’écrit académique’ sous- jacent tout
type d’écrit produit tout au long du cursus d’étude pour la validation des formations,
marquant ainsi, une différence avec un autre genre de discours universitaires.1
Le discours universitaire de recherche, ou « écrits de recherche en formation » ainsi,
nommé par Y. Reuter2 désignant un genre d’écrit universitaire, terrain favorisant à
l’apprenant de s’ouvrir sur la recherche scientifique et l’appropriation du métier de
chercheurs. Il s’agit bien entendu des mémoires et thèses de fin d’études. Ce genre d’écrits,
en s’inscrivant dans un acte de recherche se trouve rangé dans le genre du discours
scientifique.
1
www.forumelecture.ch, DELCAMBRE- Isabelle et LAHANIER-REUTER. Dominique Les
littéracies universitaires, P.8
2
ibid. p.8
Chapitre II Discours
III. Chapitre III
Discours scientifique et la conception de
Genre.
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
Introduction.
En tant que fruit d’un acte de recherche et en étant son dispositif matériel, les écrits
universitaires de recherche répondent au critère fondamental –les regroupant dans le
fameux genre de discours scientifique.
Dans une tentative d’identifier les particularités de ce type de discours (dans lequel
s’inscrit notre objet d’analyse : le Mémoire de fin d’étude), nous-nous interrogeons sur ce
qui fait du discours scientifique un genre discursif tout fait.
On parle de genre de discours puis de genre de texte1, ce qui laisse voir une domination
de la notion de discours par celle de genre. J.M. ADAM oppose genre et type de texte2 ce
qui laisse prétendre une hiérarchie entre genre de texte et type de texte. Ainsi, la notion de
texte devient, à son tour objet de vérification et de remise en cause.
1
www.tau.ac.org Jean-Michel Adam, Genres de discours.
2
ibid
3
ibid
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
formels (cohérence/ cohésion), grâce auxquels l’unité texte se tient et se définit en tant que
telle.
‘Discours ‘selon le point de vue structural se définit, au préalable, comme mise en œuvre
effective de la compétence linguistique virtuelle ou comme la détermine D. Maingueneau
en l’opposant à langue « (….) Discours, (…) l’usage de la langue dans un contexte
particulier qui filtre [ces compétences] et peut en susciter de nouvelles (….) plus près de
l’opposition saussurienne langue / parole »4.
La notion de discours en effet, ne pourra impliquer "Texte" tant que celui –ci ne décrit
qu’une structure formelle et fonctionnement grammatical immanent loin de tout ancrage
contextuel effectif : part essentielle de sens mettant en lumière le rapport référentiel du
texte comme fruit avec son contexte communicatif-énonciatif. Une fois ce rapport est
établi, la notion "Texte" ne renvoie plus à l’enchainement structural –formel d’unité
1
FRANCOIS JEANDILLOU. Jean 1997, l’Analyse textuelle , Armand Colin/ Masson , parisp.53
2
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK. , Dictionnaire de l’analyse de discours.
Ed .Seuil 27 Rue Jacob .Paris ..P.571
3
WWW.openarchive.cbs.dk. LUNDQUIST. LITA, La cohérence textuelle : syntaxe , sémantique,
pragmatique
4
Ibid.p.185
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
linguistique, mais il devient un dispositif matériel et mise en scène scripturale d’un acte
énonciatif inscrit dans une situation de communication1.
Pour rendre compte du texte et de son contexte, il est en effet commode d’employer
plutôt la notion de "discours" dans la mesure où elle contextualise tout texte dans ses
conditions de production.
Tache cédée au "discours", est pour dévoiler un premier point de vue d’analyse du
langage en le considérant non pas comme unique enchaînement grammatical de structures
linguistiques , mais avec le développement des théories pragmatiques grâce aux
philosophes J.L.Austin et J.R.Searle , toute production langagière est vue comme acte
inscrit dans un cadre d’action-énonciation intentionnée 2 prise en charge par un énonciateur
ancré spacio-temporellement .
1
Ibid. p.185
2
Ibid.p.187
3
Ibid.p.186
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
L’héritage des études linguistiques depuis Saussure a bien mis en évidence le rapport
descriptif entre le réel et la langue-considérée comme représentation mentale, conceptuelle
ou une remise en scène du monde et son même outil de compréhension. Selon ce principe
le monde ne peut exister en dehors des moules du système linguistique. Signes se tenant au
monde par un rapport désignatif-dénotatif1 transmettant les caractères de l’objet dénommé
à l’esprit pour objectif de le traiter selon les deux modes d’appréhension : extensionnelle et
intensionnelle2en ce même ordre mais, surtout, sans être nécessairement équilibrées.
Autrement dit, un signe ne dénote pas toujours le référent mais dans d’énormes cas il le
connote.
1
www.revue-texto.net RASTIER. François, Le terme : entre ontologie et linguistique.
2
LEHMAN. Alise, MARTIN BERTHET. François, Introduction à la lexicologie , Sémantique et
morphologie , lettre Sup. DUNOD. Paris.p.11
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
L’ouverture du signe sur plusieurs référents manifeste sa connotation qui doit avoir
comme origine le contexte discursif ayant un rapport étroit avec un usage commun faisant
partie du lexique général. La désignation du signe d’un référent unique (dénotation),
dévoile son fonctionnement référentiel limité et le range dans le glossaire de signe
partageant les mêmes caractéristiques. Ce regroupement est basé sur le type de
fonctionnement limité à un domaine bien déterminé, sur le type de référent également
particulier, et surtout sur l’ensemble de rapports systématiques que le terme entretienne
avec les autres termes du glossaire1pour participer à construire le sens d’autres termes dans
le même champ disciplinaire et donc construire le champ sémantique et lexical de la
spécialité.
Dans cette brève phase on ne peut passer sans ajouter d’ autres caractéristiques
formelles de l’écrit spécialisé telles que le présent atemporel de vérité générale, la forme
impersonnelle comme trace d’objectivité3, la cohésion et la cohérence textuelles comme
figures du raisonnement logique et argumentatif du texte scientifique.
1
www.persée.fr . GUILERT. L, Ddictionnaire et linguistique : essai de typologie des dictionnaires
monolingues.
2
www.ressources-cla.univ-fcomte.fr RICHER Jean-Jacque, le français sur objectifs spécifiques.
3
Bien que l’impersonnalité a été remise en cause par l’analyse de discours attribuant le texte à un sujet
prenant plusieurs attitudes et modalités
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
b. Conditions de production
Ainsi conçue, elle se transforme selon un point de vue pragmatique en acte, ou « Dire »
correspond nécessairement à faire 1 où se prolifèrent et se diversifient d’énormes attitudes
du chercheur acteur et sujet au sien d’une situation de communication particulière
encadrant l’activité de recherche et servant comme conditions –référents de l’acte de
recherche.
Le contexte communicatif est l’élément récemment, pris en considération par les travaux
2
scientifiques des dernières décennies défini comme un des critères principaux
participant à catégoriser un sous-système du système général sans se référer uniquement
au lexique ou à la structure linguistique du texte.
1
www.hal.inria.PAILLARD Denis , Prise en charge , communication ou scène énonciative
2
.BERTRAND. Livier, SCHAFFINER. Isabelle. le français de spécialité. Enjeux culturels et linguistiques
3
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. Patrick. ,Dictionnaire de l’analyse de discours
p.119
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
C’est dans le même sens que va M. Bakhtine considérant tout énoncé comme siège
d’une activité et pratique humaine particulière et dont celle-ci ne peut s’effectuer au-delà
de l’encadrement langagier : « l’utilisation d’une langue s’effectue sous la forme d’énoncés
uniques (oraux ou écrits) qui émanent des représentants de tel ou tel domaine de
l’activité humaine »1 .
Bakhtine conçoit l’acte d’énonciation non pas uniquement comme siège par et avec
quoi, l’activité humaine s’effectue, mais en se basant sur le caractère interactif du langage,
il le considère comme faisceau générant des énoncés partageant les mêmes critères en
étant inscrits dans le même cadre énonciatif et donc formes langagières étroitement liées
à l’activité humaine en cours de déroulement. Pour désigner ce contexte d’activité
humaine, Bakhtine utilise la notion de « sphères » d’usage du langage :
En désignant les domaines d’activité humaine sous les termes sphère d’usage du
langage , M Bakhtine cherche à mettre l’accent sur les relations d’interdépendance entre le
domaine d’activité humaine et celui des productions langagières. « Les domaines d’activité
humain se rattachent toujours selon des productions du langage laquelle ne peut être
2
conçue indépendamment de ce cadre »
1
www.linx.revues.og, Patrick Sériot Généraliser l’unique : genre ,type et sphères chez Bakhtine.
2
Ibid.
4
Ibid.
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
Une forme discursive socialement construite, devenue par la suite « Norme » gérant le
fonctionnement interne des structures discursives et excluant d’autres structures externes
du territoire de la pratique. Arrivant à une telle conclusion, devenu clair le rapport entre la
« Norme » conçue comme paramètre de catégorisation et modèle à suivre renforçant
l’unité et l’originalité du système.
II.2. La ‘Norme’
L’aspect performatif du langage avait souvent comme base une composante sociale
partagée comme potentiel collectif, repère auquel tentent à faire référence toute mise en
fonction individuelle du langage comme performance, figure individuelle de l’identité
sociale.
D’un autre point de vue, ce potentiel social devient une exigence, une sorte de pression
sociale exercée par le groupe sur l’individu mettant en cause son appartenance en fonction
de la conformité ou non de ses structures langagières à celles du groupe1.
1
MOREAU. Marie-Louise1997 , Sociolinguistique , concepts de base, .Mardaga, Belgique, p219
2
BAYLON.Christian , Sociolinguistique, société langue et discours, Armand Collin (2eme
édition), p.161
Chapitre III Discours scientifique et la conception de « Genre ».
Loin de s’interroger sur la conformité ou non des formes discursives produites, la notion
de norme, se voit comme un fil enchainant les différents maillons de discours, de contextes
et de locuteurs pluriels mais, assurant la diffusion et garantissant le maintien des mêmes
formes discursives, ce qui réduit de plus en plus la distance entre la pratique sociale et sa
mise en scène discursive.
Conclusion
Tout au long de ce parcours d’analyse, nous avons assisté à d’énormes mises au point
traitant la notion de discours scientifique et ce qui en donne le statut de genre discursif
comparable à d’autres genres.
Les mises au point ont d’abord concerné la notion de « Texte » pris comme
enchainement de structures formelles selon le point de vue d’analyse de la linguistique de
la langue. Celle de la parole a permis de parler de « texte » en tant qu’unité supra-
phrastique intégrée dans un cadre d’action, fruit d’interaction entre les sujets parlants.
La notion de « Discours » selon un autre point de vue d’analyse a laissé entendre sur la
base de sa définition comme produit étroitement lié à ces conditions particulières de
production une opposition entre « usage commun » et « usage particulier » du langage
amenant notre quête vers la notion de « langue de spécialité », basée à son tour sur la
spécificité d’un lexique et structures phrastiques particulières.
Arrivant à ce stade de quête, nous nous sommes penchés sur la notion de spécialité
caractérisant un sous-système linguistique quelconque en posant la question: en quoi un
usage particulier du langage marque-t-il la spécificité du système par rapport à un autre ?
Ainsi, le partage de ces mêmes formes devient un outil fondamental de diffusion des
formes entre les membres de la même communauté sociale renforçant, en conséquent, la
spécificité du système.
C’est d’un usage particulier que s’inspire donc un sous-système, voire, également de
ses conditions particulières de production et de généralisation. Il s’inspire également de la
diffusion des formes discursives entre les membres de la même communauté sociale par
le biais de la pression qu’exerce celle-ci sur ses membres, en regroupant ou éliminant tel
ou tel écrit dans le cadre de l’institution, qui, en le faisant, se déclare comme genre
discursif tout fait.
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot
citationnel »
Introduction :
Le partage des mêmes formes discursives se voit comme une sorte de reprises de
formes antérieures inspirées de / et transmises par le groupe et, d’un autre côté, c’est à ce
groupe qu’elles se sont adressées.
Caractère inhérent au langage humain qu’I. Benveniste simplifie dans son passage : « le
langage pose et suppose l’autre »1 et c’est-au même caractère du langage que tend à faire
référence la notion d’ ‘Altérité’ qui, selon M.AMORIM2fait référence à la présence de
l’autre dans son discours. Une présence fruit d’un rapport dialectal d’émission et de
réception brasées sur un système de différence que représente l’Autre et c’est en fonction
de celui-ci que l’échange se construit et les propos se structurent pour s’entretenir par un
rapport d’allusion où chacun présuppose, sous-entend l’autre.
1
In AMORIM. Marilia, Dialogisme et altérité dans les scènes humaines, Ed L’Harmattan,
paris. Page .
2
Ibid.p.75
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Ainsi définie, l’altérité ne concerne pas uniquement les propos produits dans un échange
immédiat entre deux partenaires de l’acte communicatif mais concerne-t-elle tout type de
discours y compris le discours scientifique, champ dans lequel s’inscrit notre objet d’étude.
Amorim par « l’objet qui est en train d’être parlé » désigne l’objet de recherche qui
doit nécessairement être déjà traité : « est au même instant objet déjà parlé ». Ce qui a été
dit antérieurement à propos de l’objet de recherche doit nécessairement être posé dans le
dit en œuvre. Donc c’est un ‘Autre’ trouvant sa place en étant un arrière-plan et partie
intégrale de l’objet de l’actuelle recherche. Celle-ci est dite recherche, donc, elle doit
nécessairement être communiquée pour l’évaluer et par la suite prouver sa validité. Ces
différentes phrases sont à quoi fait référence : « et à être parlé ».
Tant qu’une étude ne pourra avoir le statut de recherche scientifique objective qu’en
étant évaluée, elle tentera à tout moment d’être conforme aux exigences et répondre aux
attentes du public ciblé. Cette tentative favorise à l’Autre-public ciblé- de prendre sa part,
dans le texte scientifique en étant concerné par cet acte communicatif et donc, on doit y
trouver nécessairement ses indices, comme traces attribuant le texte à son contexte et à son
public, à qui est-il adressé.
1
Ibid.p.17
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
II.I. Dialogisme
Selon AMORIM ainsi qu’I. Benveniste, le langage humain est fait sur la base de son
caractère d’altérité, inspiré de son caractère social.
Dans le plus petit passage qu’on pense unique et singulier, l’Autre, le groupe social
interviennent, s’imposent, entrent en dialogue en amont ou en aval avec le passage en
cours de production.
Sorte d’interaction, dialogue, échange verbal que M. Bakhtine décrit par la notion de
« Dialogisme » correspondant « aux relations que tout énoncé entretient avec les énoncés
produits antérieurement ainsi qu’avec les énoncés avenir que pourraient produire ses
destinataires » 1
Enoncé, selon lui est « l’unité réelle de l’échange verbal, définie par ses frontières, elles-
mêmes déterminées par l’alternance des sujets parlants »2
Bakhtine, définissant ainsi l’énoncé, le conçoit selon sa fonction et ce qu’il peut avoir
comme statut par rapport à ce qui a été précédemment dit et par rapport à ce qui pourrait
être, ultérieurement dit.
1
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK., Dictionnaire de l’analyse du discours.
Opcit.P.175
2
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
Dialogisme et polyphonie. Approche linguistique. Acte du colloque de Cerisy, Ed Duculot.
Bruxelles..P.51
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
A partir de là, ‘Enoncé’ ne peut correspondre à un bref fragment textuel comme ça,
souvent, donne l’impression, mais du point de vue Bakhtinien, énoncé-Réponse correspond
à texte, roman, tout fruit d’interaction verbale pouvant avoir comme origine une autre
antérieure, et à son tour pouvant être origine d’une autre postérieure.
« (…) Énoncé tout ce qui fonctionne comme unité de l’échange verbal depuis la réplique
brève jusqu’au roman ou au traité scientifique (…) les œuvres de construction complexe en
dépit de tout ce qui les distingue de la réplique du dialogue, sont par leur nature, des
unités de l’échange verbal »1
“Réponse“, terme n’est point arbitrairement introduit, c’est plus tôt un concept tentant
à mettre en lumière une interaction engendrant des répliques de type réponses et c’est sur
la base de cette interaction que Bakhtine introduit la démission dialogique de
l’énoncé « qu’il articule (…) à la notion de dialogue. »2
Unité d’échange verbal, interaction, réplique, réponse tel est l’enchainement des
concepts Bakhtiniens pour parler de l’énoncé qui, avec sa nouvelle ampleur, devient figure
d’altérité caractérisant toute l’existence humaine :
« les rapports de dialogue sont quelque chose de beaucoup plus large que les rapports
entre répliques d’un dialogue trouvant son expression dans la composition de l’œuvre,
c’est quelque chose de quasi-universel qui pénètre tout le discours humain, tous les
rapports et toutes les manifestations de la vie humaine, en somme tout ce qui a sens et
signification. » 3
1
Ibid.p.51
2
Ibid.p.52
3
Ibid.p. 52
4
J.BRES, Ibid.p.52
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
b. Dialogisme interdiscursif
L’interaction avec des énoncés antécédents conditionne le contenu de l’énoncé en
cours de construction, portant, ainsi des réponses anticipant sur ce qui pourrait être
soulevé, évoqué, et débattu. Rapport dialogique construit sur la base d’actes interlocutifs
d’où sa classification sous le titre de dialogisme interlocutif2.
c. Dialogisme intralocutif
Ainsi baptisé par J.BRES pour décrire le rapport d’interaction dialogale qu’entretient le
sujet parlant avec son propre discours. Il faut citer également Autier qui propose, pour le
même type d’interaction, le terme Autodialogisme3.
a. Dialogisme constitutif4
C’est un rapport entre deux discours sans pour autant qu’il soit explicite formellement. La
référence sous-entendue se sert de quelques stratégies textuelles de reformulation,
réécritures non mentionnées en tant que-t-elle.
b. Dialogisme montré :
Contrairement au type précèdent, le dialogisme montré décrit un rapport explicite au
discours antérieur procédant aux différents outils linguistiques, typographiques.5
1
J.BRES, Ibid.p.52
2
Ibid.p. 53
3
Ibid.p. 53
4
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK. , Dictionnaire de l’analyse
du discours. Opcit.P.176
5
Ibid.p.177
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Si nous nous exerçons à comparer afin de comprendre de plus près les deux types de
dialogisme de Moirand, nous déduisons que le dialogisme intertextuel renvoie aux discours
reconnus par l’ensemble comme propriété commune circulant entre les membres de la
même « communauté sociale »2 et donc ça doit nécessairement faire partie de la mémoire
collective. Ils ont été dits, mais leur circulation les a amené à être un héritage social
commun, une fois évoqué ça renvoie à la communauté plutôt qu’à un énonciateur précis.
1
Ibid.p.177
2
Communauté sociale désigne le groupe d’individus partageant les mêmes activités et pratiques
sociales et donc discursives.
3
Ibid.p.177
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Monologal / Plurilogal, deux termes semblent porter une grande ambiguïté en étant opposé
aux termes de dialogisme et intertextualité et ce qu’ils supposent comme échange et
pluralité.
« Monologue »-terme introduit par Moirand dans sa forme d’adjectif pour caractériser les
textes scientifiques basés sur une communauté scientifique singulière-prend la part du lion
de l’ambigüité sautant à l’œil et engendrant ainsi d’énormes questions remettant-en causes
les notions de dialogisme, intertextualité, communautés scientifiques pluriels et
communauté scientifique singulière.
1
Ibid.p.177
2
www.CELINE.TABOU.wordpress.com . la communication médiatique et son contrat .
/ /
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
« Monologue » selon l’usage fait par Moirand1, veut faire référence, cette fois-ci, à un texte
non pas à une situation de communication .C’est un texte qui doit être en étroite relation
avec la transmission des connaissances scientifiques, se référant nécessairement à une
seule communauté.
Selon les traditions d’écriture, le texte scientifique a souvent été classé dans le genre
d’écrits objectifs, neutres, loin de toute trace de rhétorique considérée comme figure de
subjectivité et présence d’un sujet au lieu de l’unique objet-supposé parlant de soi-même.
L’objectivité selon ce point de vue prend figure dans l’absence des déictiques référant
au sujet parlant comme les marques de la première personne « je » liées aux traces des
points de vue, voie de persuasion et d’argumentation.
Le terme « Texte scientifique » dans un premier temps a désigné tout texte parlant
d’une activité scientifique. A un certain moment la science n’a référé qu’a la science
naturelle ou exacte, ayant des objets décrits dans un langage technique dépourvu de
structures phrastiques et fragments de texte au point de croire que l’activité d’analyse
s’exerce d’elle-même indépendamment d’un sujet metteur en scène2
Un nouvel objet d’étude conditionné par d’énormes facteurs : temps, espace, diversité,
différence en pleine relativité reconnue comme caractère inhérent à l’objet Homme
La nature de cet objet d’étude s’exprime au moyen de textes décrivant son histoire, son
passé, ses caractères, sa langue, son identité individuelle/ sociale, son appartenance
culturelle. Toutes ces composantes de l’objet d’étude des sciences de l’homme font de
leurs recherches, au moyen du langage dans lequel elles s’expriment, un champ où se
convergent toutes les recherches traitant le même objet.
1
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU. PATRICK. , Dictionnaire de l’analyse du discours.
Opcit .p177
2
www.lidil.revues.org. Eva Thue Vold Modalité épistémiques et discours scientifique
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
S Moirand, dans sa dernière classification, n’a pas seulement mis l’accent sur la
référence aux communautés scientifiques consultées mais, son introduction du terme
‘intertextuel’ pour caractériser un dialogisme, laisse deviner un rapport étroit entre ce qui
est dialogisme et ce qui peut être intertextualité / intertexte2.
De prime abord, avant d’entrer dans l’embarras des concepts entre analyse du discours
et analyse littéraire, nous signalons que l’objectif de la présente analyse est de regrouper
les termes et les concepts rapportés les uns aux autres pour décrire la présence d’un texte
dans un autres.
1
Ibid. Eva Thue Vold Modalité épistémiques et discours scientifique
2
www.CELINE.TABOU.wordpress.com . la communication médiatique et son contrat .
/ /
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
III. . Intertextualité
Une œuvre littéraire ou simplement un texte littéraire se situe par rapport à un autre
est dans le sens de maintenir le fil au moyens duquel se tissent les maillons du texte
antérieur. Il ne s’agit, certes pas du même texte, mais la « productivité »du texte littéraire
génère une autre texture, un autre texte : « la productivité de l’écriture littéraire
redistribue, dessine des textes antérieurs dans un texte »2
3
« la productivité » terme introduit par J. Kristeva tend à mettre l’accent sur un des
caractères fondamentaux du texte littéraire en tant que champs ouvert sur l’interprétation et
l’appréhension permanente dépassant l’espace et le temps de sa production. Ainsi, l’écho
d’un texte antérieur ne cesse de se faire entendre tant au sur le plans sémantique que sur le
plan formel-textuel.
1
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon ,Convergences critiques , Ocitp .
2
MAINGUENEAU-Dominique, CHARAUDEAU-PATRICK, Dictionnaire de l’analyse
du discours. Opcit.P.328
3
Ibid.p.328
4
Ibid
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Le texte littéraire ou quelconque texte est une macro-unité par rapport à l’unité phrase,
ou soit disant ;le texte est une figure de génération et transformation d’un noyau antérieur.
Ce rapport formel exige la reprise du modèle antérieur et pour les micro-unités
significatives et pour les macros. Et donc la présence d’un texte antérieur dans un autre
manifeste le même principe générativiste et transformationnel auquel obéit le langage.
L’intertextualité, selon ce principe doit prendre une figure textuelle et c’est à quoi fait
référence la notion d’« intertexte » désignant selon Maingueneau « (…) l’ensemble des
fragments convoqués (citation, allusion, paraphrase) dans un corpus donné »2.
Le type de rapport entre les textes, le statut du texte évoqué, déterminent le type du
rapport intertextuel.
Le texte scientifique se trouve concerné par cette diversité de rapports textuels tant
qu’il renvoie aux textes scientifiques déjà publiés ou même qu’il tente d’anticiper sur les
textes scientifiques encore à venir. « Cette architextualité fait qu’un scientifique reconnait
dans n’importe quel discours son appartenance à un genre dès lors qu’il en parcourt les
premières lignes »3.
Le rapport aux grands textes publiés, est classé dans la colonne d’architextualité qui,
selon Genette unit un texte à un genre discursif plus grand4.
Dans la même classification de Genette nous distinguons ainsi :1la paratextualité : relation
que le texte entretient avec le titre, les sous titres, les préfaces, postface, notes…etc.
1
Ducrot- Owswald, Schaffer- Jean Marie . Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences
de langage , ed Seuil .p.78
2
MAINGUENEAU.Dominique, CHARAUDEAU.PATRICK, Dictionnaire d’analyse du
discours.Op.cit. p 328
3
www.edc.Revue.org.Albertocambrosio, JACOBI-D et KEATRINGUE-P : intertextualité et archi-
iconicité.
4
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon, Convergences critiques, Opcit. 279
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Une autre classification proposée, répartissant cette fois les rapports intertextuels en
deux catégories, selon qu’ils soient établis entre des champs discursifs identiques ou des
champs discursifs différents.
III. . Intertextualité/interdiscours
5
Le terme d’intertextualité dérive du concept « Texte » défini antérieurement comme
structure formelle faite sur la base de structures linguistiques conformes aux normes de la
langue. Intertexte serait donc, un fragment de texte issu de rencontre de deux textes : Texte
antérieur et texte en cours de construction.
Cette conception de « texte » en tant que structure formelle a animé d’énormes débats ayant
pour objectif de contextualiser ce fragment textuel dans son contexte de production. Attitude
marquant le transfert fait par les analyses des textes de la linguistique de la langue à la
linguistique de la parole.
Il s’agit, en conséquent, de discours plutôt que de texte et c’est ainsi que l’Intertextualité
se transforme en interdiscours.
1
Ibid p.279
2
Ibid p.279
3
PatrikCharaudeau, Dominique Maigeneau, Dictionnaire d’analyse de discours. Op.cit. P 328
4
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon ,. Convergences critiques Qpat P.279
Revenir à la page d’ « écrit scientifique entre texte et discours »
5
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Autrement, interdiscours, notion ayant été vue comme terme employé pour caractériser des
relations d’Intertextualité concernant des ensembles de textes à grande diffusion comme étant
type de textes en usage très répondu.
La notion, dans sa première apparition, a tenté d’articuler le texte aux conditions socio-
historiques de sa production. Ainsi Pêcheux a tenté de déterminer ce qui distingue la notion
de discours de celle de texte : « Il est impossible d’analyser un discours comme un texte, c'est
–à-dire comme une séquence linguistique fermée sur elle-même, mais qu'il est nécessaire de
le référer à l'ensemble des discours possibles à partir d'un état défini des conditions de
production » "2 . Pêcheux 1969.
La première occurrence d'interdiscours selon M.A.Paveau était dans le travail publié par
Culioli et Fuchs et Pêcheux 1970 dont Pêcheux le définit comme effet d'un discours sur un
autre discours, ce que nous avons décrit plus haut, comme lien figure de dialogisme même cas
que celui d'intertextualité.
J.M.Adam 2006 à son tour définit 3 l'interdiscours comme un régime général de relation
entre des discours dont l'intertextualité serait une de ses formes.
Ainsi, elle est clairement vue la confusion régnant sur l'intertextualité et l'interdiscours ou
chaque terme, selon les usages faits par les analystes et chercheurs a tendance à renvoyer à
l’autre.
Dans ce stade, s'ajoute un troisième terme à l’embarras des concepts parentés à la référence
aux discours antérieurs. C’est le Dialogisme Bakhtinien.
1
www.hypotheses.org
2
www.hypothése .org. Paveau M.-A. Interdiscours et intertexte .généalogie scientifique d'une paire
de faux jumeaux.
3
Idid
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
« Julia kristiva qui , s'appuyant sur les écrits de Bakhtine, a introduit en France la notion et
le terme d'intertextualité, pour sa part Bakhtine parle de relations dialogiques entre énoncés
derrière lesquels se tiennent et dans lesquels s'expriment des sujets de paroles réels et
potentiels, les auteurs des énoncés en questions définissent le texte comme un croisement de
surfaces textuelles, un dialogue de plusieurs écritures »1.
Dialogisme ainsi, est défini comme une sorte d'interaction et figure d'intertextualité
donnant à l'énoncé le statut de réponse par rapport à des énoncés antérieurs ou postérieurs.
C'est également le même cas que celui de la notion d'interdiscours qui a subi à son tour une
définition pareille à celle de dialogisme.
L'interdiscours, grâce aux travaux d'Authier, a renvoyé dans un premier temps à ce que
désigne la notion d'hétérogénéité constitutive3. Courtine, quand à lui définit l'interdiscours
comme un processus de reconfiguration incessante dans lequel le savoir d'une formation
discussive est construit.
M.A.Paveau, dans son même article cite S.Moirand qui, pour dégainer un rapport
d'intertextualité, a parlé plutôt de Dialogisme interdiscursif ou interlocutif. A cet égard,
Paveau met l'accent sur cet embarras de notions attribuant son origine à ce qu'elle appelle
Bakhtinisation : « l'attribution de certains concepts et outils issus de l'analyse du discours
1
ACHOUR Christiane. SIMON REZZOUG.Simon, Convergences critiques. Op.cit. p.280
2
-www.ens.com Jean Désiré Banga Amvene , le discours scientifique dans les mémoires de DIPES2.
Approche empirique pour une didactique du discours de recherche
3
- www.hypothése.org PAVEAU-Marie-Anne. Interdiscours et intertexte Généalogie scientifique
d'une paire de faux jumeaux par
4
- Ibid
Chapitre I: Le texte de recherche comme figure de dialogisme
Ce survol sur les notions n'avait, absolument, pas l'objectif de résoudre la polémique
notionnelle et conceptuelle tiraillée entre l'histoire, les écoles et les théories de l'analyse de
discours mais, parce que ça tourne au tour du même pivot de la référence à un discours
antérieur, il nous est paru important le survol et la confrontation de ses notions.
1
-Ibid
II. Chapitre II
La Polyphonie
Chapitre II La Polyphonie
Introduction.
Le dialogisme tel que nous l’avons défini antérieurement1 décrit un système de relation,
qu’un énoncé entretienne avec des énoncés produits antérieurement ainsi qu’avec les énoncés
à venir que pourraient produire ses destinataires. C’est une référence au discours d’autrui
qu’un énoncé rencontre en amant et en aval.
La confrontation des deux concepts de dialogisme et celui de polyphonie laisse voir le champ
d’application de chacun des deux :
Quand on parle de dialogisme, on le décrit au sein d’un énoncé sans qu’il soit attaché à un
champ particulier « c’est [plutôt] un principe qui gouverne toute pratique langagière, et au-
delà toute pratique humaine .Alors que la polyphonie n’a été appliquée que dans le champ
littéraire »3
Que les deux concepts soient appliqués à deux champs différents ne peut nous être utile dans
notre contexte . Certes, les deux reposent sur l’idée d’un dialogue, d’une interaction entre
deux ou plusieurs discours / voix mais les deux ne gèrent pas la co-présence des voix de la
même façon.
1
AMORIM. Marilia, . Dialogisme et altérité dans les sciences Humaines, L’Harmattan .de
Nouvelle Imprimerie Laballery 58500 Clamecy. Février .France, p82
2
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
, Dialogisme et polyphonie , approches linguistiques, Op.cit. P.23
3
Ibid. .p.26
Chapitre II La Polyphonie
Quant à la polyphonie, la co-présence des voix est faite sur un même ordre d’égalité sans
aucun rapport de hiérarchie. Le narrateur de temps à l’autre laisse entendre deux ou plusieurs
voix dialoguer sans que les unes dominent les autres.
A.Now AKOWKA s’appuie sur cet aspect du rapport qu’entretient l’instance énonciative-
locuteur avec les discours /voix introduits pour justifier l’attribution de BAKHTINE de la
polyphonie au champ littéraire et le dialogisme à la parole quotidienne.
BAKHTINE à son tour pour décrire l’interaction des voix, introduit la notion de « réponse »
fruit du rapport dialogal ou chaque voix, sur la base de son contenu traite un aspect de l’objet
du discours de sorte que l’ensemble des voix se fond dans une voix unique dominante
favorisant ce dialogue au moyen d’un ensemble d’attitudes.
Or la polyphonie met en scènes la pluralité des voix dites en interaction dans le sens
d’échange permanant favorisent à chaque voix de prendre sa part du dialogue
indépendamment des autres : « le terme polyphonie (…) désigne la combinaison de plusieurs
voix égales et mélodiquement indépendantes (…) dans le discours ordinaire, on a non une
égalité des différentes voix, mais une hiérarchisation »1 .
1
- Ibid. p 28
Chapitre II La Polyphonie
Cet élément d’échange et de dialogue que nous considérons comme point de différence
entre le dialogisme et la polyphonie est en fait le reflet d’un grand débat concernant l’instance
énonciative dite locuteur : son statut, sa valeur par rapport aux voix entendues dans l’énoncé
dit polyphonique ou dialogique.
L’aspect dialogique d’un énoncé est en étroite relation avec le rapport hiérarchique
entretenu par l’instance énonciative-locuteur et les voix qu’il fait entendre. Cette hiérarchie
permet de parler de locuteur-énonciateur unique prenant un ensemble d’attitudes envers des
contenus sous-entendus dans son énoncé considérés comme voix d’un autre correspondant à
une voix collective, soit à une voix ayant le statut d’arrière-plan des propos avancés par le
locuteur, soit à la voix du destinataire que le locateur anticipe.
L’aspect polyphonique d’un énoncé, de son coté, se base sur la notion de mise en scène
énonciative faite par l’instance énonciative-locuteur qui laisse entendre dans son énoncé
d’autres voix envers les quelles il ne prend aucune responsabilité à part celle de les citer.
Le dialogue et l’échange sont, en effet, menés par les attitudes de l’instance énonciative –
locuteur entant que responsable et gérant dans le cas du dialogisme mais dans celui de la
polyphonie ils sont menées par les voix mises en scène assumant chacune la responsabilité
des contenus qui doivent être divers et c’est à partir de là qu’on puisse parler de débat de voix
et donc pluralité des instances énonciatives, points de vue, attitudes .
Ces dernières appellations ne font pas référence à la même conception, c’est plutôt la manifestation d’une
autre problématique, celle des instances énonciatives : locuteur, énonciateur , point de vue de la théorie de
polyphonie à laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Chapitre II La Polyphonie
Ce principe se manifeste dans chaque analyse, description, débat aussi importants que ceux
qui les tiennent, ceux qui les mènent et ceux qui les évaluent. Aussi importants également que
leurs cadres théoriques, leurs écoles et institutions auxquelles ils font référence.
Accomplir ces tâches exige du chercheur de multiples attitudes énonciatives lui donnant un
statut égal aux autres plus que celui d’un dominant tant qu’il les fait entendre de manière
permanente pour débattre son objet et ainsi construire son texte.
A cet égard, le texte scientifique de recherche se voit polyphonique plus que dialogique. Un
tel constat laisse deviner la présence de quelques aspects dialogiques où le chercheur ne peut
s’échapper à faire référence à la voix collective en faisant allusion à certains aspects
historiques, certaines connaissances communes circulant dans la communauté scientifique. Ce
type de discours passe dans le texte de recherche sous-entendu, sans qu’il soit attribué à une
instance énonciative particulière, mais souvent attribué à une instance commune.
Ibid. p 28
KRATSCLMER-Alexandra, BIRKCLUND-Merte, THEKLSEN-Rita, La polyphonie : Outil heuristique,
Linguistique, littéraire et culturel. Document en lignep.12
Chapitre II La Polyphonie
Un tel constat dévoile le flou entourant la notion mettant ainsi en cause les notions de voix,
superposition, interprétation, mise en scène couvertes d’une couche de relativité motivant
leurs conceptions d’un locuteur à autre.
Marion Carel dans son article : Mise au point sur la polyphonie, définit la polyphonie
comme la pluralité de voix dans un même énoncé fondant l’une dans l’autre cette pluralité
sur l’existence dans un énoncé unique de différents contenus sémantiques 1
Marion Carel, dans son même article, parle de pluralité de voix qui peut correspondre à
une pluralité de contenus que le locuteur laisse entendre dans son énoncé comme étant
présupposés vis-à-vis desquels il prend des attitudes diverses.
Selon Marion Carel cet énoncé est construit sur la base d'un ensemble de contenus
définissant un ensemble d'attitudes que le locuteur prend simultanément :
1
www.common web.umfr.ch MARION- Carel, et DUCROT- Oswald, ,mise au point sur la
polyphonie.
2
Ibid
Chapitre II La Polyphonie
1
La conception musicale de la polyphonie selon Marion Carel est dans un premier
temps basée sur le couple « attitude-contenu » entant que voix ou paroles à l'intérieur d'un
énoncé à présupposés. Les paroles et voix sont déduites intuitivement et représentent les
différents contenus en prenant chacune une attitude envers le contenu qu'elle débatte avec
le locuteur de l’énoncé. Il s'agit de la première forme de la conception musicale de la
polyphonie.
Une troisième forme renvoie selon M.Carel aux formes sociales différentes auxquelles
appartient le sujet parlant. Dans le cas du texte scientifique de recherche ces voix renvoient
aux discours circulant dans la communauté discursive dans laquelle s'inscrit la recherche.
1
Ibid .p.35
2
Ibid.p.36
Chapitre II La Polyphonie
Marion Carel, dans son article refuse de priver la conception musicale du rôle du locuteur
à qui elle attribue1, dans cette même conception musicale, des attitudes prises vis-à-vis des
voix introduites; l'une est dite « Modale », l'autre dite « Attributive ».
Ces deux attitudes se manifestent dans l'interprétation des énoncés de la forme " « (x)dit
que(q) »2 .
a. L'attitude modale
L'attitude modale prise par le locuteur l'amène à citer (x) comme instance énonciative-
origine du contenu de l'énoncé bien qu'il en fait la source. Dans cette attitude, le locuteur
s'assimile à l'énonciateur en lui attribuant la pleine responsabilité du contenu de l’énoncé.
Selon Marion Carel, le locuteur par cette attitude, ne fait pas parler l'énonciateur (x) mais il
parle à travers lui.
1
Ibid.p.37
2
Ibid.p.37
3
Ibid.p.37
Chapitre II La Polyphonie
b. Attitude attributive:
Dans cette attitude le locuteur formule également son énoncé sur le modèle de « (x) dit
que (q) », son objectif dans cette attitude est d'attribuer le contenu de l'énoncé à (x)conçu
comme son énonciateur d’origine. Le thème dans cette attitude est plutôt (x) lui-même
comme énonciateur non pas le contenu de l’énoncé. C'est ce que appelle Marion Carel : «
Le recours au raisonnent par autorité » qu'elle explique comme suit: « On mentionne le
fait que quelqu'un a présenté l'opinion indiquée dans le discours que l'on rapporte , et l'on
utilise ce fait pour justifier, ou même prouver cette opinion , rendue vraisemblable par la
constatation que l'auteur du discours rapporté a peu de risque de se tromper ».1
Dans le modèle d’énoncé du type « (x) dit que (q) » le locuteur comme nous l’avons
constaté, peut prendre soit une attitude modale, soit une attitude attributive.
Une telle attitude n’exclut pas le locuteur de la responsabilité du « dit » mais sous-
entend son avis au moyen de certains outils linguistiques de modalité.
1
Ibid.p.37
2
Ibid.p.38
3
Ibid.p.38
Chapitre II La Polyphonie
Pour illustrer nous recourons à l’exemple de Marion Carel : « les philosophes nous
assurent que les choses pesantes tombent d’elles-mêmes en bas »1.
Sur la base de cette illustration, nous constatons que le locuteur est l’énonciateur de
l’énoncé et les philosophes ne fonctionnent qu’en termes d’auxiliaire, bien que l’énoncé
semble rapporter leur discours, mais c’est dans un discours indirect limitant leur valeur à
des simples instances passives insérées dans l’énoncé du locuteur-énonciateur actif de
l’énoncé2.
Cette attitude est l’une des trois attitudes que le locuteur peut prendre vis-à-vis d’un
contenu :
Marion Carel, en ce stade, conçoit « Poser » comme accepter la responsabilité que Ducrot
explique4, à son coté, par l’identification du locuteur à l’énonciateur.
Le locuteur est énonciateur en prenant en charge l’énoncé des philosophes , où« prendre
en charge » selon Marion Carel signifie à la fois se déclarer responsable d’une action déjà
accomplie et accepter d’effectuer une action non accomplie ; la première est celle de
l’énoncé des philosophes, la deuxième est celle de la prise en charge de leur propre
discours qui est en réalité le discours du locuteur identifié à l’énonciateur.
1
Ibid.p.37
2
Ibid.37
3
Ibid.p.39
4
Ibid.p.39
Chapitre II La Polyphonie
Une deuxième attitude que le locuteur peut prendre est celle que M.Carel appelle
1
« attitude d’accord » concernant les contenus préposés où le locuteur désigne un
énonciateur sans lui attribuer un discours précis, mais il en fait allusion. Cet énonciateur
correspond soit à un On-énonciateur, soit à une sorte de doxa ou de voix publique.
Une troisième attitude selon M.Carel est celle de « l’exclusion ». C’est l’attitude du
locuteur d’un énoncé négatif « (non x) » vis-à-vis (x)du contenu de (x) »2. Pour illustrer,
M.Carel propose l’exemple suivant : « je ne suis pas toujours de mon opinion »3où le
locuteur est l’énonciateur antérieur et en même temps l’énonciateur postérieur. La
coexistence des deux voix est faite au moyen de la négation.
Selon Ducrot, le locuteur est une instance énonciative qui a la propriété d’être le
constructeur de l’énonciation. Il construit les points de vue, les êtres discursifs. Cette
fonction laisse certaines traces linguistiques telles que : moi, je, nous, ici,
maintenant……etc.
O. Ducrot évoque la notion de « sujet parlant »la définissant comme producteur effectif
d’un message, il fait partie de la réalité extralinguistique : « c’est un élément de
l’expérience »4. A la différence du locuteur qui selon lui n’existe que dans et part le
discours. Une présence qui va dans le sens de responsable l’énonciation « il peut mettre en
scène divers énonciateurs qui présentent différents points de vue. Il peut s’associer à
certains énonciateurs tout en dissociant d’autres. Il est important de souligner que tous ces
êtres discursifs sont des êtres abstraits »5 .
1
Ibid.P.39
2
Ibid.P.39
3
Ibid.P.40
4
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
. Dialogisme et polyphonie . opcit.P.27
5
HENNIG. NØlke, La polyphonie de la ScaPoline 2008.in La polyphonie, outil heuristique linguistique,
littéraire et culturel.opcit.P.13
Chapitre II La Polyphonie
Le locuteur partage avec l’énonciateur le caractère d’être discursif. Mais, c’est à lui que
l’acte illocutoire est cédé comme étant responsable de l’énonciation qui ne doit rien à voir
avec la responsabilité des contenus des énoncés.
« J’appelle énonciateurs ces êtres qui sont censés s’exprimer à travers l’énonciation sans
que pour autant on leur attribue des mots précis ; s’ils parlent, c’est seulement en ce sens
que l’énonciation est vue comme exprimant leur point de vue, leur position, leur attitude,
mais non pas, au sens matériel du terme, leurs paroles.[…..] je dirais que l’énonciateur est
au locuteur ce que le personnage est à l’auteur. […] d’une manière analogue, le locuteur,
responsable de l’énonce, donne existence, au moyen de celui –ci, à des énonciateurs dont
il organise les points de vue et des attitudes ».1
Un énonciateur est donc un être discursif même s’il fait référence à une voix antérieure
mais, certes, par rapport à l’acte illocutoire en cours, il ne peut dépasser le statut de source
passive du contenu, parlant à travers l’acte d’énonciation assuré par le locuteur de
l’énoncé.
Point de vue dans un premier temps connote l’idée de contenu, souvent attribué au
locuteur de l’énoncé comme étant le seul responsable2. Selon cette optique on distingue
trois types de points de vue : Simples, Hiérarchiques et Relationnels
Le point de vue simple : concerne les énoncés dits monophoniques étant donné qu’ils
ne comportent qu’un seul contenu.
1
Ibid.
2
BRES Jaques, HAILLET Patrick.Pierre, MELLET Sylvie , HENNIG NØlke, ROSIER Laurence,
, La polyphonie , outil heuristique linguistique, littéraire et culturel .Opcit .P.
Chapitre II La Polyphonie
NØLKE de son coté, redéfinit la notion comme étant « unités sémantiques avec une
représentation »2 nous renvoyant à la conception de point de vue en tant que contenu
d’énoncés à présupposés.
Ce qui distingue les deux conceptions de la notion est que celle de Ducrot insiste sur le
marquage textuel renvoyant le point de vue à une instance énonciative. Alors que celle de
NØLKE donne le statut d’énoncé polyphonique à tout énoncé comportant une pluralité de
contenus au sens d’unités sémantiques renvoyant ou non à des énonciateurs antérieurs , ce
qui s’approche beaucoup plus de la conception dialogique des énoncés, privés de
marqueurs linguistiques3.
Pas loin de Ducrot , M.Carel dans son article définit la notion de point de vue comme
instance énonciative 4 indépendante de celle du locuteur déterminant l’Angle de vue, défini
comme représentation que fait celui-là sur le contenu attribué à la voix antérieure qu’il
laisse entendre.
La pluralité des points de vue, des instances énonciatives, des discours antérieurs ne
peut en aucun cas priver l’instance énonciative primaire-locuteur de ses taches de mise en
scène, de gestion et donc de l’orientation de son énonciation selon ses propre points de
1
Ibid.P.65
2
Ibid.P.65
3
Ibid.P.66
4
www.commonweb.univ.fr, MARION- Carel, et DUCROT- Oswald, , Mise au point sur la polyphonie
.P.41
Chapitre II La Polyphonie
vue. Ce statut supérieur dont se dote le locuteur par rapport aux discours antérieurs exclut
tout orientation inconsciente et instaure parallèlement, malgré la pluralité, l’idée de choix
conscient et intentionné que véhiculent différentes attitudes qu’il peut prendre vis-à-vis
des discours qu’il met en scène.
1
Position, positionnement et postures de l’énonciateur sont des notions ayant pour
objectif de mettre en lumière les instances et les opérations qui organisent la co-production
dialogique, cognitive et interactionnelle des énoncés.
« la co-production cognitive » est une notion tentant à confirmer la nature d’un texte de
type texte de recherche conçu comme fruit d’une co-production cognitive ayant comme
squelette l’interaction dialogique des discours intervenus par le chercheur, qui doit en tant
2
que locuteur –qualifié par Ducrot en terme d’Enonciateur premier , référer aux objets de
discours tout en se positionnant par rapport à eux, en indiquant de qu’elle point de vue,
dans quel cadre il les envisage en les introduisant dans son discours, dans son texte.
En effet, énonciateur premier implique un énonciateur second, les deux sont entretenus
au moyen d’un rapport dialogique engendrant un enchâssement d’énoncés pluriels
traversés selon Alain Rabatel par les positions de l’énonciateur premier par rapport aux
énonciateurs seconds peuplant le discours du premier.
1
www.halshs.archives-ouvertes, RABATEL-Allain , Position, positionnement et postures énonciatives.Fr
2
Ibid.P.
3
Ibid
4
Ibid
Chapitre II La Polyphonie
En premier lieu selon Rabatel , « elle renvoie aux diverses opérations permettant de
poser les objets de discours par rapport aux catégories notionnelles dont il relèvent.
L’énonciateur peut inscrire les objets au centre de leurs domaines »1 en procédant à la
modalisation des contenus représentés en mettant l’accent sur les aspects productifs du
sens contribuant à construire son énoncé et aussi justifiant leur utilité dans son discours.
V. Postures énonciatives :
Les postures énonciatives correspondent aux relations entre énonciateurs dans la co-
construction linguistique des points de vue3. La notion décrit les procédures adoptées par
un énonciateur premier dans la construction du sens de son propre discours en confortant
1
Ibid
2
Ibid.
3
La notion de modalité est d’importance capitale à laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Chapitre II La Polyphonie
des points de vue divers, vis-à-vis desquels il peut avoir également diverses attitudes
énonciatives.
Cette attitude renvoie à la co-production d’un point de vue dominé où le sous énonciateur
reprenant avec réserve, distance ou précaution le point de vue. Ces attitudes sont exprimées
au moyen d’outils linguistiques de modalisation et de mise en scène énonciative le même
cas que la posture de co-énonciation.
1
Ibid
2
Ibid
III. Chapitre III
La modalisation
Chapitre III: La modalisation
Introduction
Nous nous sommes interrogés dans un premier temps sur le statut de l’instance
énonciative locuteur-énonciateur premier. Nous sommes, ainsi arrivés à identifier à ce
dernier, trois postures énonciatives dévoilant un rapport soit disant « subjectif » un choix
intentionnalisé que le locuteur exerce en introduisant un discours antérieur dans son
énoncé.
L’attitude « subjective » et son type comme on l’a vu sont à l’origine de la typologie des
postures énonciatives.
Un tel cas de figure manifeste le transfert fait par toute production langagière d’un état
virtuel, en tant qu’unité de langue à un état actuel en tant qu’unité de parole actualisée
grâce à une prise en charge énonciative, l’inscrivant dans un espace et temps et l’attribuant
à l’instance qui l’actualise.
C’est à cette dimension énonciative que tend à faire référence la notion de la subjectivité
quand elle concerne le langage.
2
En effet selon Charles Bally la modalité est un « dictum » et un « modus », bases sur
lesquelles se construit la théorie de la modalité. Ainsi selon lui toute construction
discursive doit contenir deux parties dont l’une est « Dictum » : unité du sens, objet
provenant de l’extérieur et l’autre est le « modus » correspondant à la conception
psychique faite par le sujet sur le dictum.
Selon C.Bally, « Le positionnement du sujet dans son énoncé est conditionné par la
logique, la psychologie et la linguistique qui constituent un ensemble difficile à distinguer.
1
www.ressources-cla.univ-Fcomte.fr BÜGÜKGÜZEL- Safinaz, . Modalité et subjectivité : regard et
positionnement du locuteur.
2
Ibid
Chapitre III: La modalisation
Pour que la modalité se manifeste dans un énoncé, il doit y avoir, d’abord, la présence et
l’opération active d’un sujet pensant et parlant, qui utilise la langue à son compte pour
nuancer son discours, puisque c’est lui qui décide comment transposer le contenu de sa
parole, et qui donne le sens essentiel à son discours »1
I. Modalité ou modalisation ?
En effet, la notion renvoie à des réalités linguistiques tel que les concepts de modes
grammaticaux : temps, aspects.
Quant aux modalisateurs, ce sont les marqueurs par lesquels l’énonciateur affiche
textuellement son attitude. Selon leurs types, l’énonciateur peut avoir deux types
d’attitudes modales : les unes concernent l’acte d’énonciation lui-même, ce qu’on désigne
par « Modalité d’énonciation »
I . Modalité d’énonciation
1
Ibid
2
Ibid.
3
Ibid
Chapitre III: La modalisation
I . Modalités d’énoncé
II. La modalisation
La modalité comme elle a été présentée consiste à embrayer un dictum, l’ancrer dans
une situation d’énonciation. Dans le cas de la modalisation le dictum est déjà embrayé en
étant le produit de situation d’énonciation antérieure. Le nouvel embrayage du dictum se
transforme en une nouvelle orientation du même contenu dépendant de la nouvelle prise en
charge énonciative. C’est ce qui amène Authier Revuz2 ( citée par Vion-Robert) à attribuer
la modalisation au dédoublement énonciatif enchâssant deux énoncés dont l’un se situe en
position de commentaire réflexif par rapport à l’autre.
Le dédoublement énonciatif dont parle A.Revuz est mis en scène au moyen d’outils
linguistiques marquant la coexistence de deux plans énonciatifs ce qui donne la forme d’un
dialogisme interdiscursif.
La modalisation n’est donc pas assimilable à la modalité qui s’exerce directement sur
les énoncés qu’elle actualise. La modalisation, au contraire contribue à construire l’image
1
Ibid
2
www.presée.frwebrevue, VION- Robert, 2004,Modalité, Modalisation et discours représentés.
Chapitre III: La modalisation
d’un sujet dédoublé et donc d’un énoncé qui ne peut être interprété de manière absolue
mais plutôt de manière appropriée à l’enchâssement de deux actes énonciatifs et deux
sujets énonciateurs selon M.RobertVion « La modalité affecte tout l’édifice de la mise en
scène énonciative : elle opacifie le rapport que le locuteur énonciateur premier entretient
avec son discours et ses partenaires et complexifie également les rapports entretenus par
le locuteur énonciateur premier avec les différents énonciateurs qu’il convoque dans ce
même discours »1
Les subjectivêmes modalisateurs sont pour l’auteur les procédés qui donnent une
évaluation en terme de (vrai / faux / incertain). Il s’agit des verbes et des adverbes de
jugement et d’opinion : Savoir, penser, croire, estimer, peut-être, certainement, vraiment,
réellement, franchement…etc. Certains verbes locutoires : affiner, prétendre, avouer3.
« Nous appellerons modalisation l’activité par laquelle les sujets inscrivent les contenus
qu’ils construisent ensemble dans des perspectives particulières. Les dernières concernent
le possible, le souhaitable, le nécessaire, le facultatif, l’imaginaire, le certain…etc. On
pourrait y reconnaitre les modalités logiques, voire l’univers des verbes modaux»4 .
1
www.recherche.univ-montp3.fr , VION- Robert, , Praxiling : Polyphonie énonciative et dialogisme.
2
www.U-Grenoble3.fr/Lidilem/Labo. COLLETTA-Jeam Marc, A propos de la modalisation en
Français Oral, I.U.F.M et Univ.Stendhal, Grenoble.
3
Ibid.
4
Ibid
Chapitre III: La modalisation
Selon Jean Marc Colletta1 la modalisation trouve son origine dans les choix énonciatifs
et pragmatiques effectués de manière plus ou moins consciente et contrôlée par les
locuteurs et trouve sa raison d’être dans la valeur symbolique de ces choix.
1
Ibid.
2
Ibid.
Chapitre III: La modalisation
Selon J.M.Colleta lorsqu’elle est directe, l’injonction prend la forme d’une proposition à
l’impératif, mais elle est très souvent modalisée soit à l’aide d’atténuateurs soit à l’aide de
l’indirection illocutoire2.
Les atténuateurs3 :
Le cas de la demande4 :
La demande est modalisée soit par l’emploi d’atténuateur soit par le biais de l’indirection
illocutoire.
1
Ibid.
2
Ibid
3
Ibid.
4
Ibid.
Chapitre III: La modalisation
Le recours aux adverbes : tels que « peut être » permettant d’atténuer la force d’une
affirmation.
1
Ibid.
2
Ibid.
3
Ibid.
4
Ibid.
Chapitre III: La modalisation
A cet égard il nous parait que la modalisation d’un énoncé est essentiellement basée
sur les structures verbales plus précisément sur le verbe introducteur pivot dont le choix, au
terme de Vincent-COPPOLA « n’est pas toujours innocent »1
Des outils linguistiques d’importance capitale n’ayant plus pour unique fonction
d’attribuer des propos à un sujet ou source particulière mais « [ils] en définissent la nature
ou le statut et, par conséquent, orientent l’interprétation que l’on fera du discours d’autrui
(…). Il y a subjectivité dès que les locutions introductives au-delà de la seule attribution,
cadrent le discours rapporté et orientent ainsi la lecture que l’on peut en faire »2
Ainsi, les premiers sont considérés comme « des locutions introductives neutres » ne
viseraient qu’à distribuer la parole dans le discours citant, le discours rapporté remplissant
1
www.edc.Revue.org.Albertocambrosio, JACOBI-D et KEATRINGUE-P in Mise en
scène du discours rapporté. Op.cit. p 46
2
Ibid.
Chapitre III: La modalisation
« une fonction essentiellement informative », tandis que les seconds, participant d’une «
énonciation plus subjective» viseraient au-delà de cette fonction d’attribution à guider
l’interprétation qui sera faite du dire rapporté, à en dégager des significations, si bien que,
ajoute V.Coppola, la fonction informative ou narrative du discours rapporté se double
d’une fonction argumentative1 .
Cette classification reste très générale et à cet égard il faut signaler le problème de la
classification des verbes introducteurs la plus systématique possible et que celle-ci est
souvent basée sur des critères sémantiques.
1
Ibid. 47
2
www.rodin.uca:808 . Mannel LOPEZMUNZ. Pour une typologie des verbes introducteurs de discours
indirect.
Chapitre III: La modalisation
Cette typologie est faite sur des bases sémantique, énonciative et pragmatique, ce que
nous avons tenté de synthétiser dans le schéma suivant :
Verbes introducteurs
D’après Strauch1, tous les verbes introducteurs du discours rapporté ont en commun la
fonction sémantique de Signal de reproduction. A l’état pur, c’est-à-dire en tant que
signaux de reproduction exclusivement, les verbes introducteurs dits : verbes introducteurs
simples : dire, penser, fournissent une information minimale qui doit être compensée le
plus souvent au moyen d’expansions permettant de restituer le sens complet de l’énoncé
d’origine : son rôle contextuel, sa fonction logique, sa tonalité affective2.
De l’autre côté, les verbes complexes synthétiques se caractérisent par le fait qu’ils
informent sur la modalité du discours reproduit : nier, demander, affirmer….etc.
Les verbes complexes circonstanciels s’organisent à leur tour selon deux critères
spécifiques :
a. Le critère de relation établit des types de verbes circonstanciels : les verbes dits
contextuels (répondre, conclure, répéter), où la relation se fonde sur le plan de la
communication linguistique (position dans le temps, répartition des locuteurs …etc.) ;
et verbes notionnels (accorder, rappeler, refuser, informer) où la relation s’établit sur
le plan des catégories de la pensée, du point de vue des idées ou de la logique1.
b. Le critère de description regroupe les verbes circonstanciels qui décrivent les qualités
sensibles du discours, selon qu’il dénote la manière d’énoncer ou de transmettre le
message : verbes illocutifs : écrire, murmurer, crier) ou ses qualités affectives (verbes
affectifs : rassurer, insister, protester …etc.
Nous citons également une dernière classification que nous empruntons cette fois ci à
M.Martin-BALTAR .
Selon cette dernière classification, les verbes introducteurs sont répartis selon une
optique sémantico-pragmatique que nous avons tenté de synthétiser dans le schéma suivant :
1
Ibid. p161
2
Ibid.p161
Chapitre III: La modalisation
Verbes introducteurs
Schéma :
Au niveau du contenu :
Analyser, conclure
Verbes de jugement Verbes modaux de Verbes modaux de Verbes de perception
Verbes introducteurs volution : préférer, sentiments : espérer,
décrivant la formes du projeter, souhaiter craindre, regretter
discours : évoquer, faire,
allusion
Verbes introducteurs ne
Centrifuge Centripète
décrivant que la forme du
discours : prononcer, répéter,
souligner
Chapitre III: La modalisation
Selon ce schéma synthétique, dans le domaine de la pensée les verbes (dits verbes
descriptifs) s’organisent autour de deux axes, selon qu’ils décrivent des représentations
subjectives du locuteur, ou qu’ils décrivent des opérations discursives objectives réalisées
par ce qu’il dit.
Sur le premier des deux axes se trouvent essentiellement les verbes désignés par « verbes
d’attitude » (en l’occurrence, verbes d’attitude propositionnelle, du fait qu’ils ont pour
objet une proposition subordonnée) ou « verbes modaux ». Ces verbes décrivent une
représentation subjective dont le locuteur premier le lieu où le procès se passe, et se
divisent en trois catégories1 :
A côté des verbes modaux se trouvent les verbes qui décrivent toujours des
représentations subjectives. Le processus de perception est conçu de façon soit centripète :
de l’objet perçu au sujet percevant ex : se sentir, soit centrifuge : du sujet percevant à
l’objet perçu : constater, observer, remarquer….etc.
Sur le second axe se situent les verbes d’opérations discursives objectives réalisées par
les paroles du locuteur d’origine. Le discours du sujet rapporteur ne se réfère plus à la
subjectivité du locuteur mais à la forme et le contenu des propos de celui-ci2:
Dans le domaine des actes le parole de rapporteur n’a plus le droit d’engager des
interprétations sur ce que pense ou ce que dit le locuteur d’origine. Il s’agit dans ce cas de
verbes introducteurs performatifs comme : accepter, accuser, affirmer, avertir, avouer
…etc.
1
Ibid.p162
2
Ibid. p
Chapitre III: La modalisation
En ce qui concerne le champ sémantique des effets de discours, les verbes introducteurs
dits verbes perlocutifs expriment le résultat ou l’effet du discours du locuteur antérieur
sur le rapporteur ou sur l’auditoire : alarmer, décourager, inquiéter1.
1
Ibid.p 163
2
Cette typologie est construite à partir de l’analyse de NDIAYE- Cheik.
Chapitre III: La modalisation
« De source P. Relatif
N-non- P .Relatif +qualificatif
animé »
De (son)
point de vue
ffff
« De l’avis
de x »
de
Chapitre III: La modalisation
Le recours aux sources non-animées dévoile une tendance de généralisation Selon Ch.
NDIAYE2, ça dévoile également en classant la source dans une typologie d’acte de parole
ou d’écrit ou de comportement socio-professionnel, une modalisation des dits rapportés en
leur attribuant une crédibilité : « Selon le comité scientifique », une force illocutoire, acte
métalinguistique consistant à mettre l’accent sur la typologie du discours cité en le
classant selon une description discursive : « selon le rapport » .
Le seul fait qu’un Nom ou un groupe nominal puisse se placer après la préposition
pourrait indiquer à priori qu’un pronom pourrait occuper une telle position :
Pronom complément :
Pronom relatif :
« Selon lequel »
Selon + subordonnée :
1
www.SUdlangue.sn/IMG/PdF/Cheikh.PdF, NDIAYE- Cheik., Arguments en faveur de l’existence d’un
quatrième type de discours rapporté : un discours Mixte à construction prépositionnelle.
2
Ibdi.
Chapitre III: La modalisation
Dans de cas pareil, la préposition « Selon » est combinée à une subordonnée au moyen
de la conjonction de subordination « que » exemple1 :
Elles sont composées de deux prépositions : « de » et « après » portant des sens comme :
Elles ont pour base un substantif déterminé par l’article « le » et suivi de la préposition
« de ». Ce substantif à un champ sémantique constitué d’éléments qui tous convergent
sur la notion d’opinion.
C’est une tournure familière servant à thématiser l’élément suivant la préposition, elle
revêt trois structures :
1
Ibid.
Chapitre III: La modalisation
Ex « A en croire Sakho la finalité de ce travail, c’est la création d’un très grand parti
présidentiel à l’image de L’MMP en France » 1
V. Le discours rapporté
C’est la figure du discours rapporté que Laurence Rosier conçoit comme formes
linguistiques permettant de rapporter, reproduire intégralement ou par représentation les
dires d’autrui2.
1
Ibid.
2
ROSIER-Laurence 1999, Le discours rapporté, histoire, théories, pratiques. Champs linguistiques,
Recherches. Ed Duculot, Paris.p . 12.
3
Ibid.p12
Chapitre III: La modalisation
Un acte d’énonciation qu’il soit oral ou écrit correspond à l’attitude d’un sujet parlant
de mise en fonctionnement de la langue dans un contexte spatial et temporel bien
déterminés. Ainsi, les structures linguistiques mises en ouvres se dissocient
sémantiquement et textuellement de l’usage commun pour être étroitement appropriées au
sujet, et moment de leur reproduction.
Ces structures linguistiques en dehors de l’emploi sont des unités de la langue renvoyant
à des référents absolus, une fois employées-bien qu’elles gardent une couche de sens
commun-elles se renferment pour n’avoir de sens qu’au sein du contexte de leur emploi et
c’est ainsi qu’elles deviennent des unités de parole.
V . La contextualisation2
Que tout énoncé se dote, en étant réalisé dans une situation spatio-temporelle
particulière, d’un locuteur, l’interlocuteur, les actions qu’ils font à ce moment-là et divers
objets et évènements extérieurs. Autrement dit : L’identification des référents des : « je, tu,
ici, maintenant...etc. »
1
Ibid. p.136.
2
MAINGUENEAU-Dominique, CHARAUDEAU. Patrick, Dictionnaire de l’analyse de
discours. Op.cit. p 191.
3
Ibid.191
Chapitre III: La modalisation
V.1.2. Cotexte1 :
Le cotexte d’une unité relève d’une analyse structurelle favorisant l’accès à ses aspects
morphologique, syntaxique, lexical…etc. remettant en cause sa structure interne, origine de
laquelle elle inspire son identité sémantique et formelle en tant qu’unité autonome ; s’il
s’agit d’unité de type mot, et en tant que fragment textuel cohérent et cohésif, s’il s’agit de
structure supra-phrastique. La remise en cause concerne également la structure externe
liant l’unité à son environnement textuel dévoilant sa fonction morphosyntaxique et sa
pertinence sémantique par rapport à la structure ou elle s’intègre2.
Cette forme du discours rapporté est dite une reprise autonyme. Selon J. Authier-Revuz
c’est dans le sens où le locuteur-énonciateur premier procède à la reproduction intégrale-
textuelle des propos dans leurs mêmes structures d’origine2.
Par cette attitude énonciative le locuteur fait usage du contenu de l’énoncé en l’insérant
dans son discours, mais sons recours à la forme directe du discours rapporté, il fait
également mention de l’énoncé cité en conservant sa forme textuelle telle qu’elle. Cette
attitude énonciative et textuelle manifeste une figure de distanciation du locuteur-
énonciateur vis-à-vis de ce qu’il cite, ce qui engendre une prise en charge énonciative
partielle. Cette même attitude peut également dévoiler une attitude d’objectivité ou une
intention analytique centrée sur le discours cité comme support textuel d’analyse.
V . La citation
a. Citation preuve
Elle sert comme outil d’argumentation soit pour réfuter, soit pour défendre, soit pour
étayer un argument. Elle est utilisée en raison de son contenu ou de ses auteurs
appartenant à une institution théorique. Ça s’appelle également : ‘citation-autorité’.
1
MAINGUENEAU-Dominique, CHARAUDEAU. Patrick, Dictionnaire de l’analyse de discours. Op.cit. p
.
2
Ibid.p191
3
Ibid.191
Chapitre III: La modalisation
Citation directe : Elle est la figure du discours direct, reprise textuelle mise entre
guillemets.
Citation pure : Consistant à faire mention d’un mot, phrase, texte en tant qu’unité
linguistique.
Citation hybride « l’Ilot textuel » d’Authier- Revuz : C’est une reprise consistant à
rapporter le discours en discours indirect mais ne reprendre textuellement qu’un
petit passage prononcé par l’énonciateur antérieur1.
Insérer un énoncé dans son propre discours n’est-il pas un procédé mécanique
consistant à déconnecter une pièce pour le reconnecter à un autre ensemble ?. Mais quand
cela concerne les unités du langage la reconnexion implique une nouvelle
contextualisation.
1
ROSIER-Laurence 1999, Le discours rapporté, histoire, théories, pratiques. Champs linguistiques, Op.cit.
p . 12.
Chapitre III: La modalisation
Ces structures correspondent aux structures introductives. Elles ont comme fonction
syntaxique par rapport au cotexte de leur intégration « Incise ».
L’incise
Syntaxiquement, une incise est une proposition parenthétique enchâssée dans une autre
proposition sans mot de subordination3. Cette incise, dans le corps du texte annonce la
citation directe.
Citation-syntaxe externe :
1
Ibid.p.12
2
Ibid.p.12
3
DUBOIS- Jean., GIACOM-Mathée, GUSPIN- Louis, MARCELLSI-Christine, BAPTISTE.MARCELLSI-
Jean, PIERRE.MEVELL-Jean , Dictionnaire de linguistique, Larousse, Bordas/VUEF, p. 242.
4
www.linguist.univ-Pris-didrot.fr OANLOS-Laurence, SAGOT-Benoit, STERN- Rosa., Analyse discursive
de citation.
5
www.LLF.cnrs/Bonami/publication/ .BONAMI- olivier, GODARD-Danièle , Les ajouts de citation du
Français :éléments de classification.
Chapitre III: La modalisation
Elle dévoile son autonomie en tant que fragment textuel libre. Elle peut être une
séquence grammaticale ou agrammaticale, Olivier BONAMI et Daniel GODARD
trouvent, dans leur article intitulé « Les ajouts de citations de Français : éléments de
classification » que « la syntaxe des citations directes est paradoxale : Ce sont des
constituants mais ces constituants ne semblent respecter aucune règle syntaxique quant à
leur constitution interne »2
Le discours indirect3 est considéré comme une transformation du discours autre, une
reformulation procédant à de multiples techniques d’interprétations, paraphrases,
explications au moyen de la synonymie, antonymie.
Ainsi, entre le discours citant et le discours cité il n’y a plus d’autonomie syntaxique
puisque le discours antérieur est fondu sémantiquement et donc textuellement dans le
discours citant.
Certes, le discours cité doit être introduit et signalé comme étant discours emprunté à
une source énonciative antérieure mais, syntaxiquement il n’a la fonction que d’une simple
proposition complétive d’objet du verbe du discours citant.
Les structures introductives dans ce type de discours sont des structures annonçant l’acte
métalinguistique de prise en charge antérieur des propos repris, soit comme acte
d’explication, acte de reformulation, acte d’interprétation véhiculant l’adhésion soit le rejet
du locuteur –énonciateur des points de vue cités .
1
Ibid.
Ibid.
3
Ibid.
Chapitre III: La modalisation
Les verbes introducteurs du discours rapporté sont toujours suivis d’une conjonction de
subordination « que » : « X prétend que … », « Y affirme que … ». Certains verbes
introducteurs situent les discours rapportés dans la chronologie discursive « répondre,
répéter, conclure » 1
Un autre type de discours rapporté envisageant une prise en charge énonciative des
propos d’autrui mais sans que l’acte de reproduction soit signalé, traduisant textuellement
une énonciation prise en charge par un énonciateur unique, embrayée par des embrayeurs
renvoyant à l’énonciation en cours.
1
Ibid.
2
Ibid.
III. PARTIE .III
ANALYSE DU CORPUS
I. Chapitre I
Présence et occurrence du discours d’autrui
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Introduction
Le discours universitaire
Sous l’inspiration du cadre Théorique de notre recherche, nous nous sommes intéressés
au discours universitaire de recherche défini comme production universitaire fondamentale
et dispositif matériel mettant en scène l’activité de recherche, caractérisant toute institution
universitaire parallèlement à celle de l’enseignement des niveaux antérieurs. Ce type
d’écrit est décrit comme « Ecrits de recherche en formation » favorisant à l’apprenant –
chercheur l’ouverture sur la recherche scientifique et l’appropriation du métier de
chercheur.
1
DEFAYS- Jean-Marc. ENGLEBERT-Annick , Principes et typologie des discours universitaires ,
Tome I . L’Harmattan . paris.P.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Un tel choix est fait notamment pour cerner le rapport intime entre le discours antérieur
et le texte en cours de construction, décrire dans quels cas de figure un discours antérieur
marque-t-il sa présence dans le texte de recherche.
II. Corpus
Modes de référence au DA
Selon BOCH, dans l’évocation, le scripteur fait allusion à des travaux sans prétendre
résumer leur teneur.
Dans le discours rapporté (DR), selon BOCH , le scripteur signale qu’il résume,
reformule ou cite les discours d’autrui. La chercheuse distingue trois catégories de DR :
1
http://lidilem.u-grenoble3.fr/publications/revue-lidil
2
Ibid.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
L’îlot citationnel permet à la fois l’intégration et la mise en évidence du segment cité
par le marquage scriptural et typographique.
Sur la base de cette typologie nous prétendons traduire la présence des citations,
reformulations, ilots citationnels, évocations en chiffres dans une analyse quantitative
statique consistant à détecter toute manifestation du discours antérieur à la lumière de la
typologie de F.BOCH.
Notre analyse quantitative ne se contente pas uniquement des constats mais au-delà ,
elle tentera à tout moment d’dévoiler les facteurs conditionnant l’occurrence de toute
figure de discours antérieur .
Citations
Reformulations
Ilots citationnels
Evocations
IV.1. Tableau
d’autrui citationnels
Textes
Texte n° :
Texte n° :
Texte n° :
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Texte n° :
TOTAL
IV.2. Tableau
IV.3. Analyse
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Le tableau ci-dessus permet de voir de plus près la proportion de chaque mode de
référence au discours d’autrui. Ainsi, il suggère comme éléments de description les quatre
modes représentant les deux types de discours rapporté :
Le repérage des citations pures figurant dans notre corpus a consisté à détecter tout
fragment, passage autonome, mentionné textuellement et typographiquement comme texte
emprunté à un autre antérieur.
Sur la base de ces critères, la citation pure comme mode de référence au discours
d’autrui en discours direct se classe comme le mode le plus fréquent avec un pourcentage
de (53,34%).
Certes ce taux de fréquence élevé concerne le corpus entier, mais l’analyse de chaque
texte séparément était suffisante à rajouter au-delà de cette fréquence élevée, la
prépondérance en taux relativement proche, de la citation comme mode de référence d’un
texte à l’autre :
V.2. Analyse
- Que la citation pure en tant que discours direct marque selon le concept de F.Boch
une « sur-représentation, dans notre corpus d’analyse par rapport aux autres modes
de référenciassions.
- Que sa répartition d’un texte à l’autre n’est pas identique mais varie en fonction d’un
ensemble de facteurs.
En effet, l’analyse puis l’interprétation de ces constats et données nous envoient vers
la conception que donnent les chercheurs-rédacteurs des différents textes à la citation.
Autrement dit, à quoi répond l’usage du mode de citation pure dans notre corpus ? Quand
est-ce que les rédacteurs font-ils appel aux discours directs d’autrui ?
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Revenons sur quelques bases textuelles : La citation pure, telle qu’elle a été décrite,
correspond à un fragment textuel, figure de reprise fidèle du discours d’autrui. Ce caractère
de fidélité surtout, dans une recherche scientifique, se transforme en besoin incité dans
certains cas, par des exigences scientifiques méthodologiques, par des exigences
discursives, dans d’autres cas incités sous la pression de manques et d’insuffisances.
« C’est dans cette optique que s’effectue notre étude qui traite de ce sujet : imaginaire
collectif est symbolique de l’être : L’image de la femme dans l’œuvre dibienne. Un
exemple d’étude : la grande maison et un Eté africain.
[Par-delà les sensibilités, c’est la différence des regards et des mises en situation,
qui éclaire l’ambigüité des enjeux sociaux, dont la femme se révèle l’épicentre. Convoquée
sur le terrain de la tradition en tant que composante de la reconquête de l’identité
culturelle, elle est en même temps perçue comme facteur de transformation, comme
baromètre mesurant le degré de blocage ou de libération de nos sociétés, situées au cœur
de la problématique de la tradition et de la modernité, elle en cristallise les conflits et les
déchirements, les espoirs aussi] »
L’annonce du titre est juste après suivie de l’énumération des raisons du choix du sujet
de la femme ainsi que son adaptation romanesque.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Du côté du fragment citationnel inséré, il s’agit d’une analyse sociologique déterminant
le rapport entretenant l’être féminin à la société dans le sens que le premier est un
baromètre, un repère dévoilant l’état du deuxième ainsi que son développement.
Extrait n° 2 :
« (…) de même l’intérêt pour l’étude de l’image de la femme s’explique par le fait que
(…). Dans cette perspective, R RAISSI écrit [L’écriture dibienne se donne ainsi comme
attachée aux sources profondes et aux valeurs sûres et séculaires de l’Algérie] »
« Définition de l’imaginaire :
La notion d’imaginaire (…) selon Joël THOMAS l’imaginaire est conçue comme :
En effet, c’est dans l’extrait même que le contexte et le cotexte du fragment sont
mentionnés.
Quant au texte n° 2
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Prenons l’extrait suivant : phase, développement, (page 15)
[Pour qu’on ait affaire à une seule et même interaction, il faut et il suffit que l’on ait
un groupe de participants modifiables mais sans rupture, qui dans un cadre spatio-
temporel modifiable mais sans rupture, parle d’un objet modifiable mais sans rupture] »
L’extrait ci-dessus, inscrit sous l’intitulé : « l’interaction » à son, tour rangé dans le
cadre d’un premier chapitre intitulé « une approche conceptuelle ».
« Le modèle genevois se base actuellement sur ce principe de récursivité qui peut être
formulé comme suit :
[Tout constituant complexe (de rang intervention ou échange) pouvant être constituant
d’intervention et /ou d’échange] »
Cet extrait de sa part, est également inscrit sous le cadre du chapitre : « la conservation une
approche conceptuelle ».
Extrait n°1(page 8) :
[La séquence peut être définie comme un bloc d’échanges reliés par un degré de
cohérence sémantique et/ou pragmatique] »
L’extrait ci-dessus est introduit par un passage anticipant sur son contenu ainsi que
déterminant sa valeur comme étant définition du concept de séquence.
« L’échange :
(…) Il se définit comme une unité dialogale qui compose l’interaction, dans la
mesure où les constituants sont les interventions. Dans cette perspective, Moeschler
affirme que : [L’échange est la plus petite unité dialogique composant l’interaction. Les
constituants de l’échange sont les interventions qui entretiennent entre elles des relations
illocutoires] »
Extrait n°1 :
« Cette étude est, entre autre, une image de cette langue au sein de sa propre société
qui aide le didacticien préoccupé par l’enseignement de la langue berbère :
[Le but de cette recherche est une meilleure connaissance du langage et l’étude
approfondie de thèmes tels que les mécanismes du changement linguistique, la nature de la
variation linguistique et la structure des systèmes linguistiques. Tout travail dans ce
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
domaine vise en dernier recours à améliorer la théorie linguistique et à développer notre
compréhension de la nature du langage] »
[Ibn Kheldoun, dans cette citation montre que tous objets assemblés et organisés
forment une unité architecturale. Ainsi, quand cet assemblage est en mots forme une
architecture intellectuelle et linguistique. Il ajoute dans ce qui suit que la production de la
parole et la production architecturale sont identiques parce qu’elles sont toutes les deux
des produits de l’intelligence humaine] »
Synthèse
Cette première phase d’analyse des différents exemples de citations pures, extraites des
différents textes avait pour objectifs d’une part, de trouver en quoi ce type de discours
direct possède-t-il le taux le plus élevé de fréquence dans le corpus entier. D’autre part,
tenter d’expliquer la variété des fréquences d’un texte à l’autre ?
Répondre à ces questions, dans un premier temps renvoie au type de recherche en cours,
considérée comme un premier pas vers le sens propre de recherche scientifique. Celle-ci
exige la possession d’un appareillage conceptuel et théorique d’un haut niveau de
spécialisation et de rigueur. Tâche, qui ne semble évidente pour des chercheurs dans leur
première carrière de recherche scientifique.
C’est une arme à double tranchants incitant les nouveaux chercheurs d’une part, à
s’impliquer dans les écoles et théories de recherche pour une forte maitrise et
manipulation des concepts. D’autre part, savoir construire sa propre piste d’originalité.
L’insertion des différents extraits en discours direct a fait la figure de la tendance des
chercheurs d’encadrer leurs recherches dans des disciplines de rigueurs.
Pour annoncer l’appareillage conceptuel des analyses comme le cas du texte n°1
Pour définir des concepts et notions pivots des recherches et analyses, cas des textes
( - - )
Pour justifier les choix des perspectives d’analyse pour lesquelles ils ont optées, cas
des textes ( - - - )
A ce niveau d’analyse, la citation pure est la figure d’outil servant d’emmagasiner des
fragments de discours théorique en étant étroitement attachée à la phase de travail
théorique. La citation en discours direct également, fournit des modèles de styles
scientifiques, et joue par là un rôle d’acculturation à l’écrit théorique, permettant aussi
d’apprivoiser les concepts du champ de référence.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
« Naffissa ZERDOUMI dans son roman ‘Enfants d’hier’ décrit ce milieu fermé en ces
termes :
[Ici, la demeure est un milieu féminin. pour la femme parce qu’elle est le
lieu normal de son existence. La maison est conçue pour elle, pour protéger
son intégrité, pour qu’elle y soit à l’aise pendant la plus grande partie de son
existence sur terre ou elle y vit. Pour l’homme la maison est l’endroit où il
vient s’unir à son épouse et manger la nourriture que les femmes préparent.
Se coucher et manger c’est entrer dans le mystère du monde des femmes qui
engendrent et allaitent. C’est peut-être pourquoi on se couche et on mange en
silence et dans cette maison l’homme n’est pas tout à fait à l’aise un peu
comme s’il n’était pas chez lui. C’est le domaine exclusif des femmes et il ne
convient pas qu’un homme flâne au milieu d’elles. La famille étant
patriarcale, l’homme règne sur la maison, mais du fait de ses absences, il ne
gouverne pas] »
L’extrait ci-dessus est inséré dans le cadre d’un deuxième chapitre intitulé : Le rôle
vécu de la femme algérienne. L’auteur, dans ce contexte décrit l’image de la femme selon
la tradition algérienne sous un autre titre plus précis traitant un des aspects du vécu de la
femme : « la femme gardienne de la maison ».
L’extrait est celui d’un roman comme le mentionne le chercheur : Enfants d’hier de
Naffissa ZERDOUMI. La source littéraire de l’extrait ainsi que sa fonction symbolique
accentuent à la fois, en égalité et son apport informationnel et sa structure littéraire chargée
de termes symboliques servant d’outils d’analyse et interprétation enrichissant, ainsi, la
description du vécu de la femme algérienne, objet d’analyse du contexte d’insertion de
l’extrait.
Cette analyse de l’aspect sémantique du fragment avait pour objectif de décrire le champ
lexical de l’animalité répandu dans La grande maison. Ainsi dans cette même optique
l’auteur a signalé la figure de style de « comparaison » outil stylistique et figure de
rhétorique.
En gros l’extrait en cours a donné l’exemple d’insertion de citation pure selon ses deux
aspects : informationnel et stylistique.
« [On aura (…) Abdel Fatah on aura l’occasion de prolonger débat /je suis obligé
de rendre l’antenne …heu pour le point complet de tualité merci à vous tous une fois de
plus vous avez été nombreux vous exprimer] »
Cet extrait du texte n°2 est inséré dans le cadre de l’analyse du corpus. C’est un texte
traité et transcrit de l’oral d’une émission radiophonique : IRF (France Inter).
2J. alors il nous reste une petite minute trente….Abdel Fatah qui est à Noua …choute….
bonjour Abdel Fatah/
AF… Bonjour.
5AF. Bon moi… je : je voudrais intervenir sur les… les tous…. points donc
nécessairement en… en ce dossier
6J. [heu….heu rapidement parce qu’il nous reste une petite minute.
7AF. Voilà / le fait par exemple de de dire que : les dirigeants africains ne font rien pour
heu….pour arrêter ce fléau/ mais les dirigeants africains ne font que l’affaire des
institutions financières internationales/ et s. s’ils sont là c’est… c’est pour l’intérêt de ces
gens-là/ils ne sont pas pour l’intérêt africain/(…) et puis les moyens financiers dont t’a
parlés Jina ne sont pas la propriété de ces dirigeants-là / il faut que l’Afrique ait (…)
14J. demain / autre débat qui devrait susciter aussi pas mal de réaction au standard nous
parlerons….heu… des relations entre l’union européenne et le Togo : relation de
coopération interrompue depuis maintenant treize ans ».
Le fragment en cours a, également, figuré dans une phase d’analyse du corpus ; dans
une partie et chapitre deuxièmes; sous le titre : Structures dynamiques et contraintes du
temps.
L’auteur, sous le cadre d’interprétation des résultats a inséré le fragment pour procéder à
son analyse ayant pour objet les outils linguistiques des débuts et clôtures des répliques
ainsi que les échanges dialectaux des tours et prises de parole.
Extrait n ° 3 (p.91)
L’extrait suivant est sous forme d’échange transcrit d’une séance d’apprentissage,
nous le présentons comme suit :
« Dans cette séance, nous avons choisi une méthode habituellement utilisée par
la pluparts des enseignants qui est la méthode interrogative, c’est-à-dire
question/réponse; dans le but de vérifier les réponses des élèves, leurs
participations et leur réaction (…)
L’enseignant : bonjour
(…)
Un élève : Michel
Ce long extrait est une séance de compréhension de l’écrit transcrite par le chercheur,
et présentée sous forme d’échange entre deux partenaires : enseignent et élèves.
Elle relève d’une phase d’analyse sous l’intitulé : Expérimentation dans la classe dans
le cadre d’un cinquième chapitre intitulé : Perspectives pour une meilleure prise en charge
de l’interaction verbale en classe.
L’extrait est inséré sous le titre : Droits et soupçons, à son tour inséré sous le titre Le
Mozabite et la mondialisation, suite d’une analyse de terrain inscrite sous un grand
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
chapitre d’une deuxième partie : Conflit de langues et représentation : Panorama du
Mozabite
Le fragment met en scène les propos d’un Mozabite qualifié d’informateur par le
chercheur. La reprise de ses propos ne relève surtout pas de sa fonction d’informateur
mais, ainsi repris, ces propos font l’échantillon d’un natif de la langue objet d’étude.
Dans le texte n°1, citer en discours direct était une tâche essentielle servant de voie de
description des images de l’être féminin extraites des romans-corpus de la recherche. Cette
insertion avait pour fonction d’accentuer l’aspect sémantique et formel-Rhétorique de
l’extrait. Cette tendance analytique littéraire exige le recours au discours direct conservant
la forme textuelle et sémantique des discours antérieurs.
L’aspect rhétorique du discours cité n’était pas l’unique facteur incitant les chercheurs à
recourir au discours direct mais, également sa structure langagière était l’objet d’autres
points de vue d’analyses linguistiques non pas littéraires.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
Ce cas de figure se manifeste dans les extraits du texte n°2 :
Il faut signaler que ces deux derniers extraits étaient marqués par leur longueur ce qui
s’ajoute comme caractère de plus caractérisant ce types de citation servant de support
d’analyse du corpus.
Texte n°3 :
Recourir au discours direct dans le texte n°3 était pour les mêmes objectifs d’analyse du
corpus que le texte n°2. Textes longs servant de support d’analyse du corpus.
Le premier extrait a donné la figure de propos repris d’un natif en discours direct
lesquels sont commentés et interprétés par l’insertion d’un autre fragment emprunté à un
sociolinguiste. Cette confrontation des deux extraits de natures différentes a prouvé que le
chercheur même dans sa tâche d’analyse du corpus fait appel au discours direct pour
analyser, commenter et renforcer son analyse au moyen du discours d’autrui.
En gros, la citation pure a figuré dans la phase de l’accumulation des données théoriques
et dans la phase d’analyse du corpus.
C’est grâce à ce dernier facteur surtout que le texte n°1 se singularise par le taux élevé
de fréquence de citation en discours direct par rapport aux autres textes.
De même, le texte n°2 lui aussi s’est singularisé mais du taux bas de fréquence de
citation en discours direct préférant l’installation du cadre théorique au moyen du discours
indirect correspondant aux reformulations.
Chapitre I : Présence et occurrence du discours d’autrui
- Chapitre II
Citer en discours indirect : la reformulation
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
Introduction
Traiter la présence du discours d’autrui, dans sa forme indirecte suppose une analyse
quantitative précisant le nombre de reformulations introduites dans notre corpus puis
vérifier la répartition du taux général de fréquence dans chaque texte séparément.
Cette analyse quantitative sera suivie d’une autre qualitative portant des éléments de
réponse dévoilant les facteurs gérant les résultats quantitatifs.
En effet, en nous appuyons sur le tableau n°1, nous constatons que les reformulations ont
fait apparitions pour ainsi, être classées comme deuxième forme la plus fréquente du
discours rapporté après celle de la citation pure dénombrant 335 citations.
Ce nombre de 127 reformulations se répartit sur les quatre textes comme suit :
II. Analyse
La figure ci-dessus présente le texte n°2 comme le texte faisant, le plus, appel au
discours indirect avec un pourcentage de , suivi du texte n°4 avec un pourcentage de
, .
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
Le texte n°3, à son tour fait le pourcentage de , alors que le texte n°1, reconnu par le
taux élevé de citations pures n’a fait que le pourcentage de , % du total des
reformulations insérées.
Répondre à cette question nous envoie vers les différentes figures de discours indirect
pour effectuer une autre analyse qualitative ayant pour objectif de détecter les différents
usages de la reformulation.
L'analyse de l'extrait nous invite dans un premier temps à distinguer les deux types de
discours ; citant et cité:
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
Nous considérons le passage : « (…) Les malheurs et les douleurs de cette femme causés
par l'injustice des représentations et des clichées qui lui sont réservés par la société, au
lieu de l'estimer à sa juste valeur et de lui reconnaître une place valorisante dans la
société » comme une reprise du discours de DIB ayant pour origine les images attribuées à
la femme en ces différents statuts familiaux dans ses romans mais c'est également les
propos du scripteur.
Le scripteur, en citant DIB, a signalé l'origine exacte de ce qu'il lui attribué: c'est les
images de la femme dans ses romans. Donc les propos cités et attribués à l'auteur antérieur
sont le résultat de l’interprétation du scripteur des romans de DIB.
C'est ce rapprochement, surtout entre l'image et son interprétation qui sont à l'origine du
verbe introducteur « traduit ».
« Traduit »veut d'une part, mettre l'accent sur la transposition du réel effectif vers la forme
romanesque artistique littéraire. D'autre part, le romancier a incarné la femme algérienne
ainsi que son vécu dans un ensemble de symboles dont, l'aboutissement à leurs valeurs
nécessite un acte d'interprétation ou soit disant de ‘traduction’, dans notre contexte
effectué par le scripteur.
Certes, il faut signaler que « traduit », entant que verbe introducteur-outil d'annonce et
insertion de la reformulation, se range dans la catégorie des verbes exprimant un acte
métalinguistique décrivant une opération discursive selon la typologie de M.Martin-
BALTAR1. L'acte métalinguistique est exercé sur le langage, mais dans ce contexte
littéraire, il connote au-delà, la transposition littéraire du réel vécu vers la forme
romanesque, ainsi qu'il fait allusion à l'ouverture de l'écrit littéraire sur la connotation et
l'interprétation pour pouvoir discerner son contenu. Ces valeurs n'éloignent pas
« traduit »de sa dimension métalinguistique mais l’écartent de son sens littéral
rapprochant deux systèmes linguistiques différents.
« Ainsi, dans la Chrysalide l'écrivaine nous raconte à travers l'histoire d'une famille
algérienne comme mille autres, l'injustice et la douleur qui sont le lot quotidien de la
1
MUNZ- Lopeze. Pour une typologie des verbes introducteurs du discours indirect .Op.cit.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
. Dans la première, le scripteur, pour citer les propos d’Aicha LEMSINE, opte pour le
verbe « raconter ».Le choix de ce verbe introducteur descriptif de l’acte discursif exercé
par l’auteur antérieur n’est pas arbitraire dans la mesure où il fait allusion à l’acte de
narration d’une matière historique.
De ce fait reformuler selon ces deux exemples était d’une part, pour citer une
définition et donc se contenter uniquement de l’attribuer à son auteur. D’autre part
reformuler était pour intégrer son propre point de vue en rendant explicite le lien entre le
discours cité et son propre discours ; bien que, même le premier, était une reformulation
non déclarée textuellement mais implicitement par le recours au discours rapporté
indirect.
Dans cet exemple la reformulation est précédée d’un passage résumant son
contenu : « cette compétence … la compétence de communication ». La structure
introductive est « elle se définit par P.Charaudeau dans le livre intitulé l’approche
communicative théorique et pratique ». Donc elle est faite de :
Dans cet extrait, nous assistons à un autre cas de figure de recours au discours
rapporté indirect pour dégager une définition annoncée en tant que telle par l’emploi du
verbe « se définir ».
L’extrait ci-dessus, par rapport aux autres exemples, se distingue par la forte marque
de modalisation consistant à intégrer les propos d’autrui, en l’occurrence ceux de
Baggioni et ALL en les reformulant selon la modalité interrogative.
La réponse affirmative est introduite par l’adverbe « oui » attribué à son tour, au
moyen de la préposition « pour » à Bagionni et ALL.
En effet, reformuler selon cet exemple est pour accentuer les aspects polémiques
véhiculés dans le discours d’autrui.
La structure introductive dans cet exemple est interrompue par une structure en
mode gérondif véhiculant un verbe introducteur « parler » en forme de gérondif attribuant
à Michel Francard un discours portant sur « les traits caractéristiques des locuteurs de la
petite bourgeoisie» comme contexte de l’acte de qualification du « phénomène d’effort »
attribué au même auteur.
L’un le présente dans une forme nominale en l’occurrence, gérondif, comme étant
contexte discursif du deuxième en forme verbale ayant comme pivot le verbe
« qualifie » véhiculant l’acte métalinguistique de qualification d’un phénomène
langagier au moyen d’un terme scientifique : « situation de contrôle ».
En formes verbales.
En forme modale interrogative.
En forme nominale.
Les structures introductives des différents discours reformulés ont alterné entre
structures verbales et structures prépositionnelles : « x traduit, Y raconte, Z décrit, pour
X, Y qualifie …etc.
Certes, cette diversité n’était pas arbitraire, mais elle avait pour origine les multiples
intentions de reformulation :
En effet, reformuler selon les différents exemples analysés avait pour usage
d’analyser, d’interpréter le discours d’autrui en mettant l’accent sur ses différentes
structures : rhétorique, sémantique, symbolique. Tandis que dans une analyse linguistique,
la reformulation a prouvé son utilité même pour installer le cadre conceptuel et théorique
de la recherche. Car dans d’énormes cas le discours antérieur était inséré comme étant
description, conceptualisation de phénomène langagier ainsi que définition de concepts
théoriques et même voie de mise en débat dépassant la simple fonction de citation de
constats.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
Extrait n °2 (p.35)
Extrait n °3 (p.37)
Analyse :
Extrait n °1 :
« Plusieurs écrivains » : auteurs auxquels sont attribués les propos exprimant : des
facettes honteuses de la femme algérienne.
« Mohamed DIB » : auteur à qui est attribué le passage « [refuser] farouchement toute
sorte de dépersonnalisation de dépression et de soumission »
Dans ce premier extrait nous avons affaire à deux reformulations, ayant pour
structures introductives les formes :
Le discours des auteurs est reformulé dans la structure nominale : « Les facettes
honteuses de la femme algérienne » passage résumant les propos des auteurs et les images
présentées dans leurs écrits modalisés par l’adjectif modalisateur « honteuse »
Un tel passage, selon le scripteur, est le contexte de l’acte de Mohamed DIB qui
intervient contrairement aux autres pour éclairer l’image de la femme algérienne et la
défendre
« Venir » est dans le sens d’intervenir. « Défendre-éclairer » sont des verbes modalisant le
discours de DIB reformulé dans la structure nominale : en refusant farouchement toute
sorte de dépersonnalisation, de dépression et de soumission.
Extrait n°3
moyen du verbe performatif modal « confirmer ». N’empêche pas qu’en procédant ainsi,
le scripteur attribue également le passage « la femme(…) son pays » au président.
Cette attitude énonciative favorise au scripteur de faire passer ses propres constats et
points de vue en citant autrui comme garant.
Extrait du texte n° p. 5
Extrait n °2 p.37
Extrait n °3 P.48 :
« Admettant la règle générale qui suppose que toute interaction se déroule en trois
étapes se succédant dans le temps : ouverture/corps/clôture, nous prévoyons par ailleurs
l’existence dans l’interaction médiatique de divergences quant à l’organisation de la
structure textuelle de chacune de ses phases ».
L’extrait n° :
Nous considérons le passage : « les travaux de J.C Anxombre et Ducrot ont imposé une
conception de l’argumentation comprise comme » comme structure introductive verbale
attribuant les propos reformulés à une source non animée : « les travaux de J.C Anxonbre
et Ducrot » ce qui laisse déduire un acte de synthèse effectué par le scripteur au lieu de
citer textuellement J.C Anxombre et Ducrot.
Extrait n°3 :
bien qu’elle est en elle-même une source absolue dévoilant le lien dialogique entretenant la
recherche en cours à sa communauté scientifique.
Le verbe introducteur des propos est « suppose » verbe modal exprimant l’hypothèse non
absolue.
Extrait n°2 :
Dans ce deuxième extrait nous constatons une pluralité de sources impliquant une
pluralité de propos. Ainsi, nous repérons la structure : « On désignait par méthode
directe » structure introductive faite de :
« Désignait par méthode directe » : construction verbale faite d’un verbe introducteur
« désigner » véhiculant l’acte métalinguistique de définition par le recours à
l’identification de ce à quoi correspond la notion de « méthode directe ». Donc, cette
structure introductive annonce la reformulation du discours indirect en signalant la source,
et en catégorisant le contenu dans la classe de définition plus précisément, de désignation
du réfèrent.
Sur le même sujet porte une autre reformulation contextualisée par l’articulation
logique d’opposition : « Cependant » cédant la voie à « L’opinion des méthodologues
directs » considérée comme source à qui est empruntée la deuxième reformulation.
Dans cette deuxième reformulation le scripteur ne s’est pas contenté de reproduire les
propos, mais surtout de les catégoriser en étant confrontés de sorte qu’ils expriment leurs
aspects conflictuels.
Donc résumons :
Extraits du texte n °4 :
« Les recherches sur la /ou les représentation(s) ont permis de consolider l’idée que les
sociétés ou les communautés linguistiques ne sont pas homogènes même au niveau de
leur(s) représentation(s) »
-« Bourdieu insiste sur »passage introductif fait du nom de l’auteur cité, verbe
introducteur : « insiste » qui, d’ailleurs n’introduit pas des propos mais commente
une attitude langagière vis-à-vis d’une conception dont il faut la prendre en
considération.
-« La prise en considération de (…) la représentation du réel qui est (…) une lutte des
représentations, au sens d’images mentales (cognitives) et des manifestations
sociales dans le but de manifester les images mentales » est le passage reformulé.
-« ce qu’il appelle » : passage véhiculant l’attitude métalinguistique mettant l’accent
sur l’aspect conceptuel de la notion de « la représentation du réel » en tant que
notion scientifique et qu’il attribue à Bourdieu.
-« à son avis » locution prépositionnelle introductive manifestant une attitude
phatique du scripteur introduisant la définition de « Représentation du réel»
comme étant « une lutte (…) images mentales »
« Les recherches sur la ou les représentation (s) ont permis de consolider l’idée que »
Passage introductif fait de « les recherches sur la ou les représentation(s) » source à qui
est attribué le passage.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
II.4. Synthèse
En effet, les auteurs dans ces différents contextes ont : refusé, se sont expérimenté,
défendu, intervenu, décidé, pu, confirmé, supposé, imposé, insisté, désigné, appelé,
préféré ….etc.
Selon ces différentes attitudes modales, reformuler, était pour déterminer une
conception, résumer un contenu en procédant aux formes nominales, généraliser,
paraphraser tout en fondant ces objectifs dans des moules d’attitudes variées des auteurs
cités.
Reformuler, selon ces différents contextes était une voie d’intégrer son propre discours,
débattre et confronter des points de vue au moyen de multiples attitudes énonciatives
consistant à parler à travers autrui : attitudes d’adhésion et autres de rejet, attitude
d’argumentation et autres d’appuis au moyen d’outils de modalisation tels que les adjectifs,
les adverbes, structures prépositionnelles et nominales.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
Se référer à autrui est également pour obtenir des constats enrichissant la structure
théorique du travail de recherche tel est l’objectif des reformulations suivantes que nous
tentons d’examiner de plus près.
« (…) Austin a déclaré l’existence en langue naturelle d’autres types d’énoncés qui ne
puissent pas être jugés en termes de vérité ou de fausseté, c’est le cas par exemple de
questions ou d’ordres »
« La distinction entre acte locutoire et acte illocutoire revient à expliquer qu’un acte de
langage peut être décrit, du point de vue de sa structure interne ou sémantique en deux
composants : d’une part son contenu propositionnel et d’autre part sa force ou valeur
illocutoire, la différence entre ces deux composants est illustrée par le paradigme d’acte
de langage(…) »
Analyse :
« Austin a déclaré » comme structure introductive faite du nom d’auteur « Austin »puis
verbe « a déclaré » modalisant le discours rapporté, le classant dans le cadre de déclaration
grâce au verbe déclarer exprimant un acte illocutoire de « dire »
Quant à l’extrait n° : nous avons assisté à un effacement total des traces de modalisation
que nous la considérons elle-même comme modalisation. L’envoie de référenciassions est
la seul trace typographique signalant l’emprunt du discours à autrui.
« (…) Cette école est créée en 1982 par son fondateur Small. Il voit la sociologie
comme discipline spécifique centrée sur l’étude des formes concrètes de la vie sociale »
Analyse :
Selon l’extrait n°1, nous décidons que la structure introductive correspond à la structure
prépositionnelle : « selon les linguistes » ayant pour simple fonction d’attribuer les propos
à leurs auteurs.
Le passage reformulé est : « l’interaction verbale (…) dans cette perspective(…) l’acte
de langage ». Au sein de cette reformulation le scripteur a signalé le débat portant sur le
sujet au moyen du passage : « Elles ont provoqué des discussions entre les linguistes,
chacun a sa propre réflexion », débat évoqué sans être rapporté ce qui dévoile l’intention
du scripteur de simple citation de données.
Le scripteur dans ce passage opte pour la structure : « Cette école est créée en 1982 par
son fondateur Small, il voit la sociologie comme » : structure introductive annonçant
l’auteur en lui attribuant l’acte de « voir » la sociologie. Un tel verbe dans un tel contexte
introduit une dimension modale dans le passage introductif consistant à dégager la
conception de Sociologie ce qui range la reformulation dans le rang de définition. C’est
grâce à ce constat qu’on décide que ce recours au discours d’autrui se range également
dans le cadre d’un acte métalinguistique.
Le contenu de la reformulation est : «une discipline spécifique centrée sur l’étude des
formes concrètes de la vie sociale ».
Procéder ainsi, le scripteur avait pour objectif d’enrichir son texte de certaines
informations nécessaires à la construction de son aperçu historique et conceptuel.
Chapitre : II Citer en discours indirect : la reformulation
Texte n°4 :
« (…) le pays d’Aghlane, sans que nous ayons jamais pu savoir d’où venait ce nom à
allure de pluriel aux termes de J.Delheure »
L'extrait n°1 du quatrième texte est reformulation dans la mesure où il rapporte une
attitude de doute exprimée par J.Delheure à propos du nom de « Aghlane ».
Cette attitude est prise en charge par le scripteur s'identifiant à l'auteur par le
modalisateur et pronom personnel « nous » qui, dans un premier temps, renvoie au
scripteur, puis au moyen de la structure prépositionnelle « aux termes de » insérée en aval,
attribue les propos à J.Delheure et fait allusion même à une reprise textuelle accentuée par
le choix fait du terme : « Termes »
Une telle reformulation, selon une telle modalité énonciative, avait pour fonction de
mettre en scène l'attitude de doute, de l'auteur lui-même, à propos du terme « Aghlane ».
Extrait n°2
Synthèse:
Citer, déterminer des constats d'autrui a prouvé, selon les différentes attitudes
énonciatives des scripteurs, que les auteurs ont déclaré, vu, cité, des informations,
classifications, termes, illustrations, exemples. C'est grâce au nombre restreint de ces
attitudes que ce type de reformulation s’est rarement trouvé.
- Chapitre III
Citer en discours direct et indirect :
« L’îlot citationnel »
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
Introduction
Se référer au discours d'autrui était soit au moyen d'une reprise fidèle et donc opter
pour une distanciation vis-à-vis des propos cités, soit au moyen des différents procédés de
reformulation, figure d'une forte alliance de discours d'autrui avec son propre discours.
La première attitude énonciative cède la voie à une autre voix antérieure ce qui
engendre une superposition de points de vue mettant en scène une figure de polyphonie
annoncée textuellement au moyen de procédés de contextualisation et de typographie.
Tandis que la deuxième attitude énonciative donne à voir une pluralité de points de vue
convergés, divergés, superposés abolissant toute frontière textuelle et énonciative, soumis à
une autorité supérieure d'un énonciateur supérieur prenant en charge ces différentes
attitudes énonciatives.
Parler à travers autrui en lui empruntant des propos et les intégrant textuellement
dans son propre discours est une attitude énonciative, autre figure de polyphonie tiraillée
entre la reprise fidèle du discours rapporté direct, et la reprise infidèle du discours rapporté
indirect. Un tel cas de figure correspond à ce que F.Boch baptise d' "îlot citationnel’’.
Un îlot citationnel incarne l'intention de citer textuellement les propos d'autrui tout en
les intégrant dans la structure-même du texte.
Un îlot citationnel doit donc, correspondre à des reprises fidèles prouvant un degré
élevé de modalisation incarnant des attitudes et besoins faisant appel aux deux aspects du
discours rapporté en parallèle.
Selon la figure n°5 ci-dessus, le texte n°1 occupe la première classe en participant avec
le pourcentage de 59,63% du total suivi du texte n°4 par 22,93%, le texte n°3, pour sa part
ne fait que 5,50% du total.
Voir à quoi répond le recours aux îlots citationnels, nous amène à procéder à l'analyse
d'extrait de chaque texte séparément. Ainsi soient les exemples :
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
« Ainsi, l’Algérie a légalisé la double nationalité, ce pas qui reflète [ une petite ouverture
vers le monde] Selon Sanhadji ».
« En fait, Minoune est un personnage investi de l’étrangeté, elle est souvent [très
ébranlée (…) comme un enfant (…) elle délirait faiblement (…) elle perdait conscience et
ignorait ce qui se passait (…) sans se rendre certainement compte de ce qu’elle disait] »
« Aïni est une femme qui dès sa naissance se trouve dans l’obligation de travailler
pour avoir les moyens pour assurer les besoins de sa famille; elle a changé plusieurs fois
de travail [Elle avait cadré et filé de la laine. Ensuite, elle se mit à faire des arraguiats.
Puis des feutres foulés à la Main. Ā présent, elle piquait à la machine. Elle avait eu
Indéniablement, beaucoup de métiers. Pourtant elle ne gagnait jamais de quoi suffire. Et
tout le monde dépendait, y compris Grand-mère désormais, du peu qu’elle touchait] »
Nous reformulons l’objectif de notre analyse des îlots citationnels comme tentative de
déterminer les contextes et cotextes où les scripteurs font appel à ce type de discours
rapporté, ainsi que mettre en lumière les outils textuels mobilisés pour remplir la fonction
estimée par les scripteurs en recourant aux îlots citationnels.
Quant à l’extrait n° du même texte l’intégration du passage emprunté se lance dans une
suite de structures descriptives du personnage en question.
Le recours à l'îlot citationnel dans ce contexte fait partie d'une analyse littéraire des
personnages du roman-corpus de la recherche.
Cette attitude énonciative dévoile un accord entre le scripteur et l'auteur cité consistant à
analyser les caractères du personnage, même acte descriptif engendrant la fonte d'un texte
dans l'autre ; celui du scripteur dans celui de Mohamed DIB.
A propos de l'extrait n°3 du même texte, le scripteur intègre le fragment dans une suite
descriptive d'un autre personnage « Aïni ». Nous parlons dans ce contexte, d'intégration
textuelle bien que le fragment, en tant qu'unité syntaxique, est autonome mais, sur un plan
thématique il prouve une forte dépendance en étroite relation avec les reprises
anaphoriques pronominales: « Elle, elle, elle » anaphorisant le personnage « Aïni ».
Il faut également signaler que ce dernier extrait n’a pu être introduit ou modalisé par
d’autres outils textuels à part sa nature de discours rapporté direct annoncé par sa mise en
forme typographique.
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
"(…) les constituants subordonnés [sont les actes de langues qui viennent appuyer,
justifier, préparer, argumenter …..Etc. en faveur de l'acte directeur]".
Extrait n°2 p 33
« Pour autant que nous sachions, c'est tout ce qui est dit sur la question d'allocation
des tours dans le cas d'interactions gérées par une personne extérieure à l'échange,
qualifiée quelques fois de [distributeur officiel des tours] "
Sur le plan thématique « les constituants subordonnés » sont repris au moyen des
anaphores : « lexicale: acte », « pronominale : qui ». Ces deux structures incarnent le lien
d'un concept à sa définition ce qui dévoile l'attitude métalinguistique de définition chez le
scripteur sans qu'elle soit annoncée aux moyens textuels.
Ce que nous pouvons conclure de ces attitudes énonciatives et textuelles est que le
scripteur avait pour objectif de citer une définition tout en l'intégrant dans son discours.
Dans le deuxième extrait du même texte nous assistons à trois niveaux énonciatifs:
Un premier plan correspond aux propos d'Austin pris en charge par Ducrot au moyen
d’une reformulation : « la conception Austinienne du langage est que » ce passage attribue
les propos à Austin, ce dernier est rapporté par le scripteur en discours direct signalé par la
mise en forme typographique et le nom de l'auteur inséré en aval de l'îlot comme c'est le
cas d'autres îlots des extraits antérieurement analysés. Donc les trois plans énonciatifs sont:
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
Texte n°3 :
« [Habermas] . Il estime que les trois autres concepts qui sont évoqués par lui ne se
focalisent que sur l'une des fonctions du langage, c'est qu'
« Ce mode d'engagement est à l'origine du fait que la conversation pourrait être, plus
que toute forme d'interaction, à l'origine de bien des décisions [c’est en causant des actes
d'un homme qu'on le rend notoire, célèbre, illustre, glorieux (…) il est extrêmement rare
que le désire d'acheter un objet nouveau prenne naissance à sa vue sans que des
conversations l'ait suggérées] »
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
Sur la base de l'analyse statique, le texte n°3 marque le pourcentage le plus bas
d'insertion des îlots citationnels ( , ) ce qui traduit la rareté du recours à ce type de
citation.
L'analyse que nous proposons des extraits suivants du même texte tend à répondre dans
quel contexte, le scripteur s'est suivi de ce type de citation. Autrement-dit quelle fonction
l'ilot citationnel tend à remplir dans le texte n°3?
En effet, l'extrait n°1 est un îlot citationnel dans la mesure où il représente le Rhème
connecté à son thème au moyen de la tournure présentative "c'est que" faite d'un adjectif
démonstratif "cette" anaphorisant la fonction du langage évoquée antérieurement "est",
verbe attributif, "que", conjonction de subordination introduisant une complétive
correspondant au fragment intégré.
Le fragment avait pour fonction de dégager les différentes manifestations des fonctions
du langage, ainsi que de déterminer la conception du modèle communicationnel. Il faut
signaler, en outre que le fragment cite en évocation les travaux de Wittgenstein, Mead,
Austin, Gadmar .
Le recours à ces deux types de citation dévoile une fonction de construction du cadre
théorique au moyen des définitions et concepts empruntés aux travaux d'autrui.
Quant à l'extrait n°2 nous n'avons repéré aucun modalisateur. Bien que le fragment est
syntaxiquement autonome, sur un plan thématique, il incarne une figure d'illustration par
rapport à son cotexte thématique d'intégration, sorte d'exemple, l'absence de modalisateur
textuel renforce son lien textuel au texte citant.
« (…) Par conséquence aucun problème ne se pose par l’identification d’une telle ou
telle communauté linguistique. C’est tout simplement [Un groupement humain
géographiquement et / ou socialement définit par l’usage commun d’une langue] »
« Louis- Jean Calvet, voit que parmi les reproches faites aux définitions de la langue en
tant qu’un instrument de communication que nous l’utilisons quand nous en avons besoin,
et nous le rangeons ensuite dans son étui, sans qu’il n’ait aucun sentiment envers cet
instrument .Or [Il existe tout un ensemble d’attitudes de sentiments des locuteurs face aux
langues, qui ont des retombées sur le comportement linguistique] »
Extrait n°3 p7
« Les arabophones disent que cette langue n’a aucun intérêt pour leurs enfants du
moins dans un cours terme, alors que les berbérophones affirment qu’il n’ y a pas de
nécessité à en faire une matière à l’école [ puisqu’on la parle bien chez soi-même] »
Le fragment, comme c’est le cas d’autres exemples, prouve une autonomie syntaxique.
Bien qu’il est modalisé, il demeure fortement fondu dans la structure du texte citant. C’est
que la modalisation a porté sur son contenu en tant que définition en l’évaluant loin de
tout accent mis sur une double prise en change énonciative.
Dans le deuxième extrait, le fragment inséré est précédé d’une reformulation des
propos de L.J Calvet critiquant les définitions de la langue que le scripteur, envers
lesquelles, a opté pour l’attitude d’une pleine prise en charge énonciative en les citant en
discours indirect.
Dans la même perspective de la définition de la langue, Calvet propose une autre dont,
le scripteur, pour l’insérer, a opté pour le discours direct reprenant textuellement la
nouvelle définition en l’entretenant à la première par le connecteur logique « Or »
introduisant le sens d’opposition entre les deux conceptions de la langue.
conception de la langue, alors que l’attitude de reprise textuelle dévoile une intention
d’accentuer la nouvelle définition de Calvet en la reprenant fidèlement.
-Dans l’extrait n° nous distinguons, également les deux attitudes énonciatives consistant à
citer d’une part :
« Les arabophones » : « disent que (…) court terme » « Alors que » : Connecteur
logique d’opposition liant la première reformulation à la deuxième.
« Les berbérophones » : « affirment que (…) Chez soi-même »
Les ilots citationnels tel qu’ils sont présentés dans les différents exemples analysés,
sont caractérisés généralement par une modalisation consistant à, juste attribuer les propos
à leurs auteurs mais, dans certains cas référencés en bas de page comme signe d’emprunt.
Signaler dans le corps du texte était, dans certains cas en aval assurant une forte
intégration du fragment inséré. Dans un tel cas de figure nous avons assisté à d’énormes
attitudes :
À l’autonomie syntaxique, dans certains exemples, nous avons assisté à une attitude de
distanciation comme preuve d’objectivité où certains scripteurs ont convergé plusieurs
stratégies d’emprunt du discours à autrui à la fois; préférant le discours indirect pour
interpréter et le discours direct pour se distancier en vers les propos du même auteur. C’est
par quoi se distingue l’îlot citationnel des autres. C’est qu’il marque clairement la gestion
réfléchie des voix, leur dialogue et tours de parole ainsi que la gestion réfléchie des
attitudes de : distanciation et de prise en charge énonciative.
Un autre type de recours aux travaux d’autrui mais, cette fois-ci, non pas pour un
objectif de reformulation ou de reprise textuelle. Il s’agit tout simplement, en un bref acte
de citer une recherche antérieur au moyen de son intitulé ou son auteur, citer un ouvrage,
une école à fin, de situer sa recherche dans une perspective théorique ou disciplinaire. Tel
est, en une brève présentation ce que F.Boch désigne par « Evocation ».
Pour retracer la présence de ce mode de référence au discours d’autrui dans notre corpus,
nous proposons la figure ci-dessous
Quels cas de figure, L’évocation a pris dans notre corpus et à quoi tend à répondre
sa présence ?
Répondre à ces questions nous invite à repérer centaines évocations que nous
présentons comme suit :
L’évocation dans cet exemple consiste à citer certains noms d’écrivaines qui ont
marqué la littérature féminine.
« Houhou aborde aussi le thème de l’amour dans ses nouvelles FatatAhlami (La fille
de mes rêves) »
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
« C’est le cas des œuvres : Qui se souvient de la mer (1962), Cours sur la rive
sauvage(1964), et du recueil de nouvelles Le Talisman (1966) »
Exemples du texte n°
« (…) C’est dans ce sens que les orientations de la pragmatique prennent le contre-
pied de la linguistique issue de CLG de Saussure »
« (…) Nous rappelons par ailleurs que d’autres approches pragmatiques ont vu le jour
après celles citées ci-dessus, dites approches inférentielles, elles ont pour origine les
travaux du philosophe du langage H. P.Grice »
« (…) si nous devons tenir compte de la thèse proposée par AnScombre et Ducrot sur
l’interrogation et l’argumentation nous concédons que la dite question est chargée d’une
valeur argumentative(…) »
Le scripteur, pour construire son raisonnement logique s'est servi comme arrière-plan
des travaux des autres : cas de la thèse exposée par Anxombre et Ducrot sur l'interrogation
et l'argumentation.
Cet exemple a prouvé que se référer à autrui s'effectue même si on ne cite pas
textuellement, et que le texte de recherche est de manière permanente nourri des travaux
des autres même au moyen d'une simple évocation.
Texte n °3:
Exemple n°4
"(…) Small (…).Il crée une revue américaine: Américaine journal of sociologie(…)"
L'évocation ci-dessus consiste à citer le titre d'une revue créée par Small comme revue
intéressée par la sociologie et l'anthropologie, élément relevant de l'aperçu historique fait
par le scripteur.
Texte n°4:
Exemple n°1 p 24 :
« (…) Le berbérisant J DELHER, a commencé ses deux livres sur le Mzab (le
dictionnaire Mozabite-Français et faits et dires du Mzab) par des cartes géographiques »
Dans cette évocation, le scripteur cite deux ouvrages à titre d’exemple comme
premières descriptions de la langue berbère comportant comme caractères de base des
Chapitre :III Citer en discours direct/ indirect : « L’îlot citationnel »
« (…) Ce point de vue est le fruit d'une évaluation objective, loin de l'influence de
l'idéologie qui surestime l'écrit et l'orthographe traditionnelle (réforme de l'orthographe
du français proposée par l'équipe de J.Eloy en 1991) »
L'évocation dans cet exemple consiste à citer l'équipe de J.M Eloy comme idéologie
surestimant l'écrit et l'orthographe appelant à simplifier le français écrit.
Introduction.
Certes, ces attitudes énonciatives ont fait partie d’une interrogation portant, dans un
premier temps, sur les différents besoins auxquels tend à répondre le recours au discours
d’autrui. Une telle tentative nous a conduits à catégoriser les discours puis les repérer afin
de les analyser et donc répondre en quoi les scripteurs ont fait appel aux différents type de
discours rapportés.
Au cours de cette analyse et au-delà des résultats obtenus nous avons assisté à un
rapport étroit entre les discours rapportés et les modalités mobilisées par les scripteurs pour
les insérer, voire les intégrer dans leurs textes.
En un tel constat, nous tentons à dire que rapporter le discours d’autrui et savoir s’en servir
est en étroite relation avec les modalités énonciatives de son insertion dans son texte.
Sur la base de ces constats, la modélisation du discours rapporté semble être l’élément
fondamental gérant la construction du sens du texte de recherche tout en l’enchainant aux
discours produits dans son champ disciplinaire.
Tel est la base sur laquelle s’appuie notre analyse consistant à reformuler de prime
abord, une typologie de structures modales que les scripteurs ont mises en œuvre pour se
référer aux discours d’autrui
Dans les quatre textes-corpus de notre recherche nous avons repérer la fréquence des
formes modales suivantes :
La figure ci-dessus présente les formes verbales comme formes introductives modales
marquant le taux le plus élevé que les autres formes avec un pourcentage de (66.60%). Ces
formes correspondent à des propositions faites d’un noyau verbal correspondant à un verbe
introducteur occupant deux fonctions au choix : attribuer les propos à leurs auteurs,
décrire l’acte énonciatif accompli par l’auteur antérieur.
Les formes passives correspondent à des formes à base verbale passive. Sur un plan
énonciatif, ces formes accentuent l’acte rapporté plus que son attribution à un auteur
souvent non évoqué, elles font le pourcentage de (4.74%) par rapport aux autres formes.
C’est avec le pourcentage de (6.64%) que les formes prépositionnelles participent, elles
aussi, à modaliser les différents types de discours rapportés. Des constructions à bases
prépositionnelles faites de prépositions de type : selon, d’après, de l’avis de, pour….etc.
Les connecteurs logiques de type « Donc, or, ainsi…etc.), ont marqué leur participation
dans l’introduction du discours rapporté avec le pourcentage de (1.13%). Ces outils
linguistiques ont pour simple fonction : d’insérer le discours d’autrui en le connectant à son
propre discours tout en accentuant le lien thématique entre les deux. Un tel procédé est lui
aussi une figure de modalisation que les scripteurs s’en sont servis.
Les différentes formes de modalisation du discours rapporté n’ont pas été réparties en
égalité entre les citations pures, les reformulations et les îlots citationnels.
Considérons les citations pures et les îlots citationnels comme discours rapporté direct,
et la reformulation comme discours rapporté indirect et observons la figure suivante :
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Analyse
Dans la figure ci-dessus, la modalisation au moyen des formes verbales a marqué son
taux élevé, par rapport au reste des modalités, dans les deux types de discours direct et
indirect : (DD=65.98%), (DI=6 . %) bien qu’on a dénombré ( 60) formes verbales en
discours (D) et (91) formes en discours (I).
Cela amène à dire que les formes verbales sont les plus fréquentes dans les deux types
de discours et que le discours direct sera le plus modalisé par ces formes que le discours
indirect.
Les formes passives dans le discours (D) occupent la troisième classe avec un
pourcentage de (3.80) du total. Dans le discours (I), elles occupent également la troisième
avec le pourcentage de (7.51%).Le discours (D) garde sa supériorité par rapport au
discours (I) en étant modalisé avec ( ) formes passives alors que le discours (I) n’a été
modalisé qu’avec (10) formes passives.
Quant aux formes prépositionnelles nous avons compté le nombre (10) formes dans le
discours (D) et (25) formes prépositionnelles dans le discours (I).
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Au terme de pourcentage : dans le discours (D), ces formes sont classées dans la 4 ème
classe avec un pourcentage de (2.53%) du total, alors que dans le discours(I) elles occupent
la deuxième classe avec ( . %) du total. Donc c’est au niveau des formes
prépositionnelles que le discours rapporté (I) dépasse le discours rapporté(D).
Les constructions nominales ont marqué la fréquence de (103) dans le discours (D)
mais, n’ont fait que ( ) fréquences dans le discours (I). Donc le discours direct reste
supérieur par le taux élevé de constructions nominales.
C’est en étant modalisé au moyen des connecteurs logiques que le discours (D) se
singularise par rapport au discours (I).
Celui-là a été modalisé avec ces outils linguistiques (6) fois ce qui correspond au
pourcentage de (1.52%) du total et ainsi, il occupera la deuxième classe par rapport aux
autres modalités.
A partir de cette analyse comparative détaillée, nous constatons d’un côté, que le
discours rapporté direct a été beaucoup plus modalisé avec: Les formes verbales, les
formes nominales. De l’autre, que le discours rapporté indirect a été modalisé par les
formes verbales et la formes prépositionnelles.
Donc, en gros, les formes les plus utilisées par les scripteurs pour modaliser les discours
d’autrui étaient : les formes verbales, les formes nominales, les formes prépositionnelles.
Dans cette étape d’analyse, nous nous penchons sur l’analyse des modalités détectées
selon la typologie dégagée de l’analyse quantitative.
« Robert Lafont affirme que la notion de la représentation linguistique est le fruit des
enquêtes : les pratiques d’enquêtes ont fait apparaitre qu’il n’y a jamais de fait
linguistique pur de sa représentation] »
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Analyse :
En effet, dans les extraits sélectionnés, nous distinguons les modalités verbales
suivantes :
Extrait 1 :
Le noyau verbal de cette modalisation est le verbe « affirmer » que nous classons selon
la typologie de M.Martin BALTAR, comme verbe modal exprimant un acte de parole
rangé dans la catégorie des verbes performatifs véhiculant une force illocutoire de dire
avec certitude dévoilant une dimension argumentative du fragment inséré .
Extrait n°2
La modalisation quant- à cet extrait consiste au recours au discours direct, comme c’est
le cas du fragment précèdent.
Le noyau verbal est le verbe pronominal réfléchi « se formule » que nous classons dans
la catégorie des verbes introducteurs décrivant des activités cognitives de la pensée.
« Formuler » est en même temps ; concevoir le concept puis le fondre dans son moule
langagier. Activité intellectuelle objective accentuée par la pronominalisation du verbe
donnant impression que l’acte se fait de lui-même ce qui renforce l’objectivité de la
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
formule dégagée du principe. Une telle stratégie est une des caractéristiques du discours
scientifique.
Extrait n°=3
Comme c’est le cas des autres extraits, la modalisation de celui-ci consiste de prime
abord au recours au discours rapporté indirect, autrement dit, à la reformulation.
Extrait n°=4
La modalisation, quant à cet extrait procède à deux types de discours rapporté introduits
par la structure modale : « Robert LAFONT affirme que » faite du nom de l’auteur
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
«Pour sa part, Aïni aime appeler la pauvre « ma petite cousine » ainsi. C’est ainsi
qu’elle est décrite par l’auteur :
[C’était une femme naine, la petite cousine, déjà vieille elle aussi. Ses cheveux
crépus blanchissait. Toujours souriante.
C’est bien vrai qu’elle avait l’air d’une négresse. Un Teint faune, blafard plutôt (…) un
pauvre visage terni, les joues en trous. Elle n’avait sans doute de dents.] »
« [L’entretien] :Il est un type d’interaction verbale. Il a des relations très complexe avec
la conversation : considéré par Guespin comme un type particulier de la
conversation(…) »
« Comme les communautés linguistiques (…) Elles sont donc dans la plus part des cas
en contact de plusieurs façons, dont l’une est expliquée par Daniel BAGGIONI :[On
concevra en outre que les communautés linguistiques peuvent s’emboiter les unes dans les
autres ce qui peut révéler les comportements et les représentation des agents] »
Analyse :
Extrait n°
Extrait n°
Quant à l’extrait n°= nous distinguons, dans un premier temps le recours au discours
indirect-reformulation que nous signalons comme figure de modalisation, la deuxième
correspond au passage : « Elles sont dites » structures passives attribuant le terme
scientifique : « Contraintes conversationnelles » aux contraintes du sens et de
l’enchainement de l’énonciation. Une telle attribution a également pour fonction
d’accentuer la valeur du contenu comme terme scientifique ce qui dévoile l’acte
métalinguistique exercé par le scripteur en introduisant la notion scientifique sans se
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
contenter de citer son auteur. Un tel type de procédé caractérise l’écrit scientifique
recourant aux structures brèves caractérisées par un degré élevé d’objectivité, c’est le cas
des formes passives.
Extrait n°3
L’extrait n° est une figure de reformulation des propos de Guespin portant sur la
notion d’ « Entretien », que le scripteur a choisie d’insérer au moyen du
passage : « Considéré par Guespin » forme que nous expliquons dans ce cotexte comme
technique de reformulation amenant le scripteur au recours à la forme passive pour
reformuler, autrement dit citer en discours indirect.
Extrait n°
« (…) La priorité essentielle d’un topos selon Ducrot est son caractère graduel dans
la mesure où il pose une correspondance entre deux échelles argumentatives. »
Analyse :
Ainsi dans l’extrait n°1 nous distinguons comme figure de modalisation le recours au
discours direct citant Djamila AMRAN en procédant à une simple attribution de ses propos
au moyen de la préposition « Selon ».
L’extrait n°4 consiste à une reformulation des propos de Gumperz et Fishman en les
modalisant par la structure prépositionnelle « Pour Gumperz et Fishman » faite de la
préposition « Pour » et du syntagme nominal renvoyant à des énonciations pluriels
mentionnées au moyen de leur noms.
La structure nominale est, généralement, une structure à noyau nominal avec ses
expansions adjectivales et adverbiales, privée de structures verbales. Elle se distingue de
cette dernière par la brièveté, sorte de raccourcis réduisant l’énoncé à ses unités minimales
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
sous une tendance générale d’objectivité mais, c’est à chaque cotexte que se dévoile la
fonction spécifique suscitant le recours à ces formes.
« Cet homme qui [était capable d’entrer dans la peau d’une femme et exprimer ce qu’elle
pense] ».
« F.MITTERRAND :[mais vous avez tout à fait raison, Monsieur le premier ministre] »
[Dans son acception la plus large, le terme d’attitude linguistique est employé
parallèlement et sans véritable nuance de sens, à représentation, norme subjective,
évaluation subjective, jugement, opinion, pour désigner tout phénomène à caractère
épilinguistique qui a trait au rapport à la langue] ».
Analyse :
Extrait n°1
Sur la base de ces données, nous expliquons le recours à la forme nominale comme
procédure faisant partie de la technique de l’intégration du fragment cité.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Extrait n° :
Extrait n°3
Extrait °4
Le passage nominal entier veut signaler un acte de résumer ou de réduction d’un champ
terminologique en regroupant les termes qui le constituent.
Ainsi, sur la base de la précédente analyse quantitative, nous avons repéré toute forme de
modalisations mobilisées par les scripteurs dans une tentative non pas, d’une simple
intégration des discours d’autrui, mais dans une tentative de savoir bien s’en servir.
« (…) un personnage n’est pas nommé gratuitement ou par hasard, du fait qu’on peut
prédire à travers le nom, la qualité de tel ou tel personnage. Le nom est un présage qui
nous fait découvrir le personnage en prenant en considération les ressemblances qu’il y a
entre ce nom et le comportement de ce personnage.
D’ailleurs : [Le nom propre doit être interrogé soigneusement car le nom propre est, si
l’on peut dire, le principe des signifiants, ses connotations sont riches, sociales et
symboliques] ».
« (…) la femme algérienne en la représentant comme [la ville habitée par des chiens]
ou comme [la prostituées obsédée par l’inceste] »
Extrait n° :3 Texte n° :1 (P : )
« Pourtant et malgré le dur minois de Aïni, Omar sait que ce n’est qu’un masque sous
lequel Aïni la mère tendre se cache. D’ailleurs,] sa mère n’a aucune raison de lui
administrer une raclée. A aucun moment, elle n’a eu l’idée de le faire souffrir[ »
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
« Alors nous pouvons dire que la représentation est un aspect parmi d’autres
(autodénigrement, hypercorrection) qui manifeste la sécurité ou l’insécurité linguistique;
et à l’aide des enquêtes sociolinguistiques, peuvent nous montrer l’existence du
phénomène. Donc ] normes, purisme, insécurité linguistique (…) notions dont la
sociolinguistique se sert pour désigner certains types de fonctionnement, de phénomènes,
relatifs à la langue ou/et à l’activité de langage[»
« Louis-Jean Calvet, voit que parmi les reproches faites aux définitions de la langue
entant qu’un (instrument de communication) que nous l’utilisons quand nous en avons
besoin, et nous le rangeons ensuite dans son étui, sans qu’il, n’ait aucun sentiment envers
cet instrument. Or] Il existe tout un ensemble d’attitudes, de sentiments de locuteurs face
aux langues, qui ont des retombées sur le comportement linguistique [»
« Le prestige de la langue suscité par cette association à la religion m’empêche pas que
certaines pratiques religieuses s’exercent dans les langues locales des communautés en
question. Ainsi ] les protestants haïtiens introduisent le français dans leur créole lors des
occasions religieuses formelles [ ».
Analyse :
Dans le premier extrait du texte n°1 nous distinguons comme discours rapporté le
passage : « le nom propre (…) sociales et symboliques ».
Le fragment traite des valeurs symboliques des noms propres et des connotations
pouvant bien enrichir la description des personnages dans un roman. Son insertion dans un
tel contexte d’illustration accentue sa valeur analytique servant à lancer les concepts de
l’analyse des noms propres tels que : « le principe des signifiants » « connotations»,
« sociales », « symboliques » ces notions sont ce que rajoute le fragment au contexte
d’illustration effectuée sur le même axe d’analyse ce que nous considérons comme
élément-origine de l’intégration de l’ilot citationnel au moyen de la locution
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Quant au deuxième extrait du même texte nous assistons à l’intégration de deux ilots
citationnels :
Ces deux fragments sont des exemples d’images faites de la femme dans certains écrits
littéraires maghrébins. Le scripteur, penché sur la présentation de ces images, s’est servi
des ilots citationnels en les intégrant dans son texte au moyen de la conjonction « ou »
servant à introduire des unités ayant le même statut sémantique correspondant aux images
données comme exemples.
. Discours rapporté indirect citant Louis Jean Calvet reprochant les définitions de la
langue conçue comme un simple instrument de communication neutre.
. Discours rapporté direct consistant à placer la conception de Calvet mettant l’accent
sur l’aspect subjectif de la mise en fonctionnement individuelle de la langue
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Textuellement, une telle confortation a pris la figure de deux types de discours rapporté
entretenus par le connecteur logique d’opposition « Or ».
plus modalisé par les formes verbales, les formes nominales. Quant-au discours indirect
nous avons repéré la fréquence des formes verbales et des formes prépositionnelles.
Ce point de vue d’analyse quantitative était la plateforme d’un autre, centré cette fois-ci,
sur la description de la mise en fonctionnement des structures modales pour : se référer,
insérer, intégrer, construire son texte.
Autrement dit, nous nous sommes interrogés, à un tel stade, sur les comportements,
attitudes et besoins exprimés par les scripteurs en mobilisant ce taux élevé de modalités
dans leurs actes de reproduction du discours d’autrui.
Ces rencontres se sont effectuées, dans notre corpus au moyen des formes modales
auxquelles nous avons assisté, à plusieurs fonctions véhiculées par un choix prudent des
verbes introducteurs de type : dire, estimer, préférer, refuser, affirmer, s’interroger, se
reformuler, analyser, expliquer, voir, prétendre, distinguer, prouver, synthétiser,
résumer,…etc. Ces verbes avaient pour fonctions d’argumenter, justifier, attribuer des
discours à leurs auteurs, ou à des sources diverses, renforcer des constats, apparaitre puis
s’effacer de l’énonciation exprimant des attitudes d’objectivité, d’autres de prise en charge
énonciative à fin d’interpréter, commenter, débattre, orienter le discours, inséré pour
construire son texte.
Nous avons assisté à ces fonctions dans les différentes modalités selon leurs différents
types, mais à certains types nous avons repéré des usages particuliers tels que les formes
passives et nominales caractérisant beaucoup plus des attitudes d’objectivité où les
scripteurs avaient tendance d’effacement ou de distanciation. Quant aux connecteurs
logiques nous avons assisté à des attitudes d’intégration et de soudure des discours pour,
dans certains cas, débattre et confronter des points de vue variés.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Aux formes prépositionnelles, vu leurs structures, nous n’avons repéré que de simples
fonctions d’attribution des discours à leurs auteurs ou à des sources autres telles que les
doctrines scientifiques écoles, approches, perspectives de recherches.
En nous basant d’une part, sur les analyses quantitatives détectant la présence du
discours d’autrui dans notre corpus, puis l’analyse des modalités de son insertion dans le
texte de recherche, d’autre part sur les analyses textuelles des extraits, nous avons constaté
la présence remarquable reflétant le fort appui sur les formes verbales comme structures
modalisant la référence au discours d’autrui.
Ces formes, en principe, sont construites au tour d’un noyau verbal correspondant au
verbe introducteur, verbe, généralement attribuant les propos à l’énonciateur du discours
cité.
Certes, l’attribution des propos, dans notre corpus, n’était pas l’unique tâche du verbe
introducteur car, à ce dernier, nous avons détecté de multiples fonctions incarnant une forte
diversité d’attitudes des scripteurs qui, en embrassant les discours, orientent, s’interrogent
répondent, comparent, décrivent, affirment, confirment…etc. Telles étaient les attitudes
des scripteurs apparaissant puis s’estompant tour à tours dans leurs textes.
En effet, selon les verbes employés et la lumière des typologies construites par
G.STRAUCH et M-Martin BALTAR nous avons construit la typologie suivante :
Commençant par la forte présence des verbes exprimant des opérations discursives que
nous classons comme type de verbe accentuant la dimension autonomique des discours
cités en les considérant eux-mêmes comme support d’analyse au moyen desquels, les
scripteurs se positionnent comme autorité exerçant sa supériorité en commentant ou
analysant un acte discursif fait par tel ou tel auteur.
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
III.1. Analyse
Exemples :
Catégorie (1) :
Dans cette catégorie de verbes nous avons constaté une sous-catégorie de verbes
exprimant des modes de réalisation orale-phonique des énoncés. Cette catégorie
concerne certains passages extraits des romans objets d’analyse du texte n°1 où le
scripteur a emprunté des répliques aux personnages mêmes des romans :
3) « son chant brise le cercle du silence (…). Elle chante (…) T (P. )
Ces verbes partagent la dimension autonomique dans certains cotextes mais, dans
certains d’autres expriment toutes autres attitudes très loin les unes des autres ce qui
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
relativise cette typologie que nous tentons à construire. C’est qu’un même verbe selon
ses différents cotextes peut appartenir à plusieurs catégories à la fois, ce cas de figure
s’applique beaucoup plus sur les verbes ; expliquer, présenter, appeler, traduire.
Catégorie (2) :
Exemples :
Catégorie (3) :
La catégorie des verbes modaux, performatifs décrivant des actes locutoires tels que :
Interroger, s’exprimer, s’adresser, s’exclamer, demander, appeler, répondre, se poser la
question, répliquer…etc. Ces verbes changent, eux aussi, de valeur d’un cotexte à un
autre.
Exemples :
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Les exemples : , , , , , relèvent d’une analyse d’un corpus littéraire c’est par quoi
nous expliquons la fréquence des verbes : s’exclamer, s’interroger, demander,
s’exprimer,…etc.
Catégorie (4)
Catégorie des verbes performatifs chargés de force argumentative tels que : conseiller,
assurer, défendre, attester, justifier, préférer, confirmer, refuser, insister, considérer…etc.
Exemples :
5) « (…) André Larochebouvy. Il insiste sur l’égalité des participants (…). Il refuse la
complémentarité de la conservation » T3 P.29
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Catégorie (5)
Nous distinguons, en fin une autre, dernière catégorie de verbes de perception décrivant
les actes de parole selon des catégories cognitives telles que : concevoir, songer, se rendre
compte, réfléchir, supposer, penser, présupposer…etc.
Exemples :
)« Ainsi songe [quand donc allait grandir Omar, son garçon pour la soulager de son
faix ?] » T1 (P.85)
)« De même, Zina la voisine d’Aïni se rend compte que son mari ne lui a rien laissé
quand il est mort » T1 (p.93)
)« Si notre propension abonde dans ce sens, tout en sachant que de nombreux
chercheurs en matière d’analyse conversationnelle tel que Rouler et Egner
supposent l’existence d’une unité supérieure (…) » T2 P.15
)« Par ailleurs, KerbratOrecchioni estime que la séquence peut se définir comme un
bloc d’échanges reliés (…) » T3 (P.8)
)« Fishman voit que l’éducation et la religion, parmi d’autres, favorisent des
situations pour l’apprentissage d’une langue donnée (…) » T4 (P.70)
)« C Baylon (…). Il réalise que cette dernière révèle que chez les femmes de la région
(…) » T4 (P.58)
Chapitre :IV Les modalités de l'insertion des citations
Verbes exprimant des Verbes de parole Verbes modaux Verbes décrivant des
opérations discursives décrivant des actes activités cognitives
illocutoires
Types : définir, expliquer, Types : affirmer, écrire, Types : s’interroger, Types : concevoir,
designer, peindre, brosser, dire, révéler, donner, s’exprimer, s’adresser, songer, se rendre
formuler, qualifier, traduire, déclarer, parler, proposer , demander, s’exclamer, compte, réfléchir,
résumer ….etc. monter…etc. répondre, se poser la supposer, penser,
question, répliquer…etc. présupposer …etc.
Conclusion générale
La recherche actuelle se définie comme une remise en question des pratiques discursives
et textuelles des nouveaux chercheurs au cours de la première rédaction d’un travail de
recherche.
Il était question de mettre en lumière les points d’intersection entre un travail antérieur et
un autre postérieur, plus précisément entre deux textes dont le deuxième inspire sa rigueur
scientifique du premier.
Le corpus pour lequel nous avons opté correspond au texte du mémoire de magister où
nous avons prétendu assister à la polyphonie caractéristique du discours scientifique de
recherche.
Un tel choix est fait, notamment, pour cerner le rapport intime entre le discours antérieur
et le texte en cours de construction, décrire dans quels cas de figure un discours antérieur
marque-t-il sa présence dans le texte de recherche.
La méthode d’analyse pour laquelle nous avons optée correspond à une analyse
quantitative à la lumière de l’analyse faite par BOCH-Françoise d’un corpus d’écrit
universitaire et d’articles de recherche d’experts dans le cadre d’une recherche inscrite sous
le titre de : Se référer au discours d’autrui : quelques éléments de comparaison entre
experts et néophytes LIDILEM.E.A.6 . Grenoble III.
F.BOCH, a analysé son corpus sur la base de la typologie des Modes de référence au DA
Sous l’inspiration de cette analyse, à notre tour, nous avons approché notre corpus en
nous délimitant les tâches suivantes :
En effet, selon notre analyse, la citation pure en tant que discours direct marque selon le
concept de F.BOCH une « sur-représentation », dans notre corpus d’analyse par rapport
aux autres modes de référenciassions. Sa répartition d’un texte à l’autre n’est pas identique
mais varie en fonction d’un ensemble de facteurs :
L’insertion des différents extraits en discours direct a fait la figure de la tendance des
chercheurs d’encadrer leurs recherches dans des disciplinaires de rigueurs.
Citer en discours direct selon les données analysées, était une tâche essentielle servant
de voie de description des images symboliques extraites des romans-corpus de la
recherche. Cette insertion avait pour fonction d’accentuer l’aspect sémantique et formel-
rhétorique des extraits. Cette tendance analytique littéraire exige le recours au discours
direct conservant la forme textuelle et sémantique des discours antérieurs.
La reformulation, à son tour, comme procédé de discours indirect est vue généralement
comme technique de discours rapporté permettant au scripteur d’intégrer les propos
d’autrui dans son propre dire. Ainsi procéder, le scripteur converge son propre discours
avec celui d’autrui ce qui implique une prise en charge énonciative procédant à une forte
structure de modalisation du discours rapporté. Cette attitude énonciative sous-entend une
variété d’objectifs dépassant le simple acte de citer vers d’autres actes.
En effet, reformuler selon les différents exemples analysés avait pour usage d’analyser,
interpréter le discours d’autrui en mettant l’accent sur ses différentes structures :
rhétorique, sémantique, symbolique. Tandis que dans une analyse linguistique, la
reformulation a prouvé son utilité même pour installer le cadre conceptuel et théorique de
la recherche.
‘Reformuler’, selon ces différents contextes était une voie d’intégrer son propre
discours, débattre et confronter des points de vue au moyen de multiples attitudes
énonciatives consistants à parler à travers autrui : attitudes d’adhésion et autres de rejet,
attitudes d’argumentation et autres d’appui au moyen d’outils de modalisation tels que les
adjectifs, les adverbes, structures prépositionnelles et nominales.
Quant aux ilots citationnels tel qu’ils se sont présentés dans notre corpus, sont
caractérisés généralement par une modalisation consistant juste, à attribuer les propos à
leurs auteurs mais, dans certains cas référencés en bas de page comme signe d’emprunt.
L'évocation, à son tour, comme technique de citation du discours d’autrui a servi les
scripteurs à :
En un tel constat, nous avons tenté de dire que rapporter le discours d’autrui et savoir
s’en servir est en étroite relation avec les modalités énonciatives qui orientent son
insertion dans le texte.
L’orientation du discours rapporté porte, donc sur l’évaluation de l’acte énonciatif lui-
même exercé par l’énonciateurs antérieur, Ce type de modalisation prend figure dans le
choix des verbes introducteurs que le scripteur introduit pour céder la parole à autrui dans
son texte.
Telle était la base sur laquelle s’est appuyée notre analyse consistant à reformuler de
prime abord, une typologie de structures modales que les scripteurs ont mises en œuvre
pour se référer aux discours d’autrui.
En nous appuyant sur notre analyse nous avons marqué le taux élevé des formes
verbales comme formes introductives modales, les formes passives, les formes
prépositionnelles, des constructions à bases prépositionnelles, les structures nominales, les
connecteurs logiques.
Le point de vue d’analyse quantitative était la plateforme d’un autre, centré cette fois-ci,
sur la description de la mise en forme textuelle et discursive des structures modales pour :
se référer, insérer, intégrer, construire son texte.
Autrement dit, nous nous sommes interrogés, à un tel stade, sur les comportements,
attitudes et besoins exprimés par les scripteurs en mobilisant ce taux élevé de modalités
dans leurs actes de reproduction du discours d’autrui.
Ce que nous avons considéré de prime abord comme modalisation, est le recours même
à la reproduction du discours d’autrui selon ses deux types direct et indirect. Ces
rencontres se sont effectuées, dans notre corpus au moyen des formes modales auxquelles
nous avons attribué plusieurs fonctions : figures d’un choix réfléchi des verbes
introducteurs de type : dire, estimer, préférer, refuser, affirmer, s’interroger, se
reformuler, analyser, expliquer, voir, prétendre, distinguer, prouver, synthétiser,
résumer,…etc. Ces verbes avaient pour fonctions d’argumenter, justifier, attribuer des
discours à leurs auteurs, ou à des sources diverses, renforcer des constats, apparaitre puis
s’effacer de l’énonciation, exprimant des attitudes d’objectivité, d’autres de prise en charge
énonciative à fin d’interpréter, commenter, débattre, orienter le discours inséré pour
construire son texte.
Nous avons assisté à ces fonctions dans les différentes modalités selon leurs différents
types, mais avec certains types nous avons repéré des usages particuliers tels que les
formes passives et nominales caractérisant beaucoup plus des attitudes d’objectivité ou les
scripteurs avaient tendance d’effacement ou de distanciation. Quant aux connecteurs
logiques nous avons assisté à des attitudes d’intégration et de soudure des discours, dans
certains cas, pour débattre et confronter des points de vue variés.
Pour les formes prépositionnelles, vu leurs structures, nous n’avons repéré que de
simple fonction d’attribution des discours à leurs auteurs ou à des sources autres telles que
les doctrines scientifiques, écoles, approches, perspectives de recherches.
La quatrième tâche que nous nous sommes délimitée a concerné un dernier outil de
Modalisation ce sont les verbes introducteurs.
En nous appuyant sur les analyses textuelles des extraits, nous avons constaté la présence
remarquable des verbes reflétant le fort appui sur les formes verbales comme structures
modalisant la référence au discours d’autrui.
Ces formes, en principe, sont construites au tour d’un noyau verbal correspondant au
verbe introducteur ; verbe, généralement attribuant les propos à l’énonciateur du discours
cité.
Certes, l’attribution des propos, dans notre corpus, n’était pas l’unique tâche du verbe
introducteur car, à ce dernier, nous avons détecté de multiples fonctions incarnant une forte
diversité d’attitudes des scripteurs qui, en embrassant les discours, orientent, s’interrogent
répondent, comparent, décrivent, affirment, confirment…etc. Telles étaient les attitudes
des énonciateurs apparaissant puis s’estompant dans les discours des scripteurs.
Nos objets d’analyse tout au long de ce parcours ont relevé de la structure discursive et
textuelle du mémoire. Nous avons attribué tout comportement et attitudes discursifs à un
ensemble de facteurs relevant du cadre institutionnel de la recherche, sa pratique
discursive, type et genre de discours...etc. Or, un travail de recherche comme pratique
sociale ne se veut qu’une incarnation de doctrines et tendances des institutions qui
l’encadrent. Il est hors question de concevoir l’exercice d’un acte argumentatif, essence
de tout débat en sciences humaines, loin des impacts doctrinaux qui pèsent eux aussi sur
quelconque écrit. Notre constat, en bref, tend à faire allusion à d’autres approches
argumentatives et pragmatiques qui peuvent-elles aussi dévoiler d’autres aspects du texte
de recherche.
Au terme de cette conclusion, nous espérons que ce travail malgré les maladresses et les
insuffisances d’une première tentative aura répondu aux attentes des nouveaux chercheurs
et qu’il soit en mesure de leur servir comme point de repère participant à enrichir leurs
compétences rédactionnelles et leur savoir-faire en matière de recherche scientifique.
Bibliographie
Ouvrages
.SAINT-CHARLES-Johanne, MONGEAU-Pierre2005,
Communication, Horizon de pratique et de recherche, presse de
l’université du Québec.
sur la polyphonie .
énonciative .
sémantique, pragmatique
représentés.
énonciative et dialogisme.
à construction prépositionnelle.
. http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc-78.pdf
contrat . / /
Intertextualité et archi=iconicité.
publications scientifiques.
. www.fondationJeanPiaget.ch
postures énonciatives.
. www.hypothése.org Interdiscours et intertexte .généalogie scientifique d'une paire
de faux jumeaux.
. www.matière-esprit-science.com
scientifique
. www.recodoc.univ-Lyon1.fr
spécifiques.
PARTIE I
…....LE TEXTE DE RECHERCHE COMME FRUIT D4UN ACTE DE……
………………………….COMMUNICATION..... …………………….………..
Chapitre I
………..…………..Communication et recherche scientifique………….………
Chapitre II
………………..……….....………Le Discours……………………………..…… 5
Chapitre III
…….…….. Discours scientifique et la conception de « Genre »……………… 5
PARTIE II
..…..DIMENSION SOCIO-DISCURSIVE DU TEXTE DE RECHERCHE ….47
Chapitre I
………..…..Le texte de recherche comme figure de dialogisme………….…….4
Chapitre II
………………………………..…..La Polyphonie……………….…………..
Chapitre III
………………………………..…..La Modalisation……………….………….75
I. Modalité ou Modalisation………………………………………………………
I. .Modalité d’énonciation………………………………………………….…….
I. .Modalité d’énoncé…………. ………………………………………….……..
II. La Modalisation…………. ……………………………………………………
II. .La modalisation en linguistique de l’énonciation…………………………..
II. .Les opérations de la modalisation………………………………………..….
II. .Quelques lieux d’inscription de la modalisation…………….. …………….
II. . .Dans la modalisation Illocutoire………………………………………...…
II.3.2. Dans la modalisation énonciative……………………………………..…..
III. Verbes Introducteurs comme outils de modalisation……………………….
III. .Rôle des verbes introducteurs…………………………………………..…..
III. .Les grandes typologies des verbes introducteurs………………………….
III. . .Classification des verbes introducteurs de MAINGUENEAU……..…..
III.2.2. Classification des verbes introducteurs G-STRAUCH………………….
III.2.3.Typologie des verbes introducteurs selon M-MARTIN-BALTAR…….
III. . .Schéma…………………………………………………………………….
IV. Schéma : Structures introductives non-verbales du discours rapporté…...
V. Discours Rapporté……………………………………………………………..
V. .La contextualisation …………………………. ……………………………...
V. . .Contexte situationnel………………………………………………………
V. . .Contexte…………………………………………………………………….
V.2.Les discours rapportés comme procédés de décontextualisation du discours
……………………………………..…..d’autrui…………………………………
V.2.1.Discours Direct ( DRD)………………………………………… …………
V. . .La Citation………………………………………………………………….
a. Citation Preuve…………………………………………………………………
b. Citation-Réplique………………………………………………………………
c.Citation Epigraphe………………………………………………………………
d.Citation culture………………………………………………………………….
V. . .Discours indirect (DID)……………………………………………..….…
V. . .Discours indirect Libre (DIL)………………………………………... ….
PARTIE III
…………………………….. ANALYSE DU CORPUS …………………….….
Chapitre I
………..…..Présence et occurrence du discours d’autrui…………………….
Chapitre II
..…………..…..Citer en Discours Indirect : la Reformulation………………..
I. Tableau : Occurrence du Discours indirect : « la Reformulation »……..….…..
II. Analyse…………………………...…………………………………………..
II.1.A quoi répond Citer en Discours indirect « Reformuler »………………..…
II. .Analyse textuelle…………………………………………………………….
II. .Synthèse n° Typologie de reformulation…………………………………..
II. .Synthèse n° ………………………………………………………………...
Chapitre III
….……..Citer en Discours Indirect et indirect : « L’îlot citationnel »…..……. 4
Chapitre IV
….………………..Les modalités de l’insertion des citations………..…..……. 57
Conclusion générale……………………………….…..………………………