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5.1. Introduction
La sûreté de fonctionnement (Sdf) et le soutien logistique intégré (noté SLI) sont les deux
composantes qu’il est possible d’intégrer à la conception d’un système aux fins d’améliorer ses
performances futures et de faciliter sa maintenance ultérieure.
Les techniques de la (Sdf) ont largement fait la preuve de leur efficacité, en particulier en sûreté
nucléaire, en aéronautique, dans le domaine spatial et celui des télécommunications. Il suffit
de connaître le concept du « coût du cycle de vie » d’un équipement pour savoir qu’il sera
performant (en disponibilité), s’il est « bien né ».
Définition CEN de la sûreté de fonctionnement : « La sûreté de fonctionnement est l’ensemble
des propriétés qui décrivent la disponibilité et les facteurs qui la conditionnent : fiabilité,
maintenabilité et logistique de maintenance. »
potentielles contenues dans un avant-projet de produit ou de système, quelles que soient les
technologies, de façon à les supprimer ou à les maîtriser. Elle est normalisée par l’AFNOR :
norme X 60-510 de décembre 1986.
L'AMDEC est une méthode d'analyse préventive de la sûreté de fonctionnement des produits et des
équipements. Ce principe de la prévention repose sur le recensement systématique et l’évaluation des
risques potentiels d’erreurs susceptibles de se produire à toutes les phases de réalisation d’un produit.
C'est une méthode précieuse qui permet à l'entreprise de valider, tout au long de la construction du
produit, sa qualité et sa fiabilité :
₋ Elle identifie les modes de défaillance des composants, en évalue les effets sur l’ensemble des
fonctions et en analyse les causes.
₋ Elle évalue l’impact, ou criticité, de ces modes de défaillances sur la sûreté de fonctionnement.
₋ En phase de conception, elle est associée à l’Analyse Fonctionnelle, pour la recherche des modes
de défaillances spécifiques à chaque fonction ou contrainte des composants.
₋ Dans le cas d'analyse sur des procédures ou chaînes de fabrication, elle permet de localiser les
opérations pouvant conduire à élaborer un produit ne respectant pas le cahier des charges, ce qui
permettra par la suite de limiter les rebuts.
₋ Appliquée à un groupe de travail pluridisciplinaire, elle est recommandée pour la résolution de
problèmes mineurs dont on veut identifier les causes et les effets ; elle contribue donc à la
construction et à l'amélioration de la qualité.
Il existe plusieurs types d’AMDEC dont les deux suivantes :
AMDEC machine (ou moyen de production) : on identifie les défaillances du moyen de production
dont les effets agissent directement sur la productivité de l'entreprise. Il s'agit donc de l'analyse des
pannes et de l'optimisation de la maintenance.
AMDEC procédé : on identifie les défaillances du procédé de fabrication dont les effets agissent
directement sur la qualité du produit fabriqué (les pannes ne sont pas prises en compte).
Historique et évolution :
La FMECA (failure mode effect critically analysis) a été mise au point vers 1960 dans
l’industrie aéronautique américaine. Dédiée à l’origine à la mise au point des produits,
l’industrie automobile a étendu son usage à la mise au point des procédés, puis des systèmes
de production vers 1980.
De plus, alors que sa vocation initiale était prévisionnelle, l’outil a été utilisé de façon «
opérationnelle » pour améliorer des systèmes existants.
Il est possible de réaliser des AMDE ou des AMDEC, l’estimation de la criticité des modes de
défaillance apparaissant utile ou non. Actuellement, les AMDE (C) sont mises en œuvre :
– de façon réglementaire : sûreté des industries à risque (nucléaire, chimie, aérospatiale,
transports, etc.) ;
– de façon contractuelle : équipementiers de l’automobile principalement ;
– de façon volontaire : construction d’une bonne disponibilité à l’origine ou amélioration de
la disponibilité en phase d’exploitation.
Nous n’étudierons que les analyses de type « AMDEC-moyens de production » qui concernent
le plus les techniciens de maintenance.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Colonnes 1 et 2 :
Les colonnes 1 et 2 se déduisent de l’analyse fonctionnelle préliminaire nécessaire à la
conception du système. Elles reprennent la liste des sous-ensembles ou des composants du
système étudié avec leurs fonctions associées.
b- Analyse des défaillances potentielles
A partir de l'analyse fonctionnelle, la démarche consiste en :
– Une recherche des modes de défaillance (par exemple perte de fonction, dégradation d'une
fonction, pas de fonction, fonction intempestive) ;
– Une recherche des causes (choix pouvant être guidé par la gravité des conséquences) ;
– Une étude des effets.
A – Colonne 3 : Recensement des modes de défaillance
Elle se déduit de la colonne 2 par identification des dégradations et des pertes de fonction
envisageables. 33 modes de défaillance génériques sont proposés dans la norme AFNOR X 60-
510 (voir tableau 5.3).
Exemples : perte de fonction, dégradation d'une fonction, pas de fonction, fonction
intempestive…
B – Colonne 4 : Recherche des causes de défaillances
Elle se déduit de la colonne 3 ; à un mode de défaillance peuvent être associées plusieurs causes.
Une cause est l’anomalie initiale pouvant entraîner le mode de défaillance. Dans cette phase, il
faut chercher de manière exhaustive les causes pouvant déclencher l’apparition potentielle du
mode de défaillance. Le diagramme d’Ishikawa est l’outil de recensement par excellence.
C – Colonnes 5 et 6 : Etude des effets de la défaillance
Elles se déduisent de la colonne 3, les effets étant envisagés localement au niveau du sous-
système étudié (colonne 5), et globalement comme conséquences possibles sur la mission du
système et sa sécurité (colonne 6).
Un effet est une conséquence défavorable que le client pourrait subir (mécontentement, défaut
qualité, arrêt de production). Selon le type d'AMDEC réalisée, le client est l’utilisateur final ou
toute opération postérieure à celle exécutée au moment de l’apparition de l’effet.
Chaque mode de défaillance provoque un effet, c’est à dire qu’il y a une conséquence sur la
fonction, le niveau supérieur, sur l’étape suivante ou sur le système environnant. En fait, il est
souvent difficile de différencier mode, effet et cause de défaillance. Il vaut mieux raisonner par
niveau d’analyse (figure 5.1).
On différentie souvent les modes, causes et effets par des couleurs afin de bien les mettre en
évidence. L'ordre « mode, cause, effet » est volontaire.
Les effets du mode ainsi que la non-détection seront ressentis directement par l'utilisateur. La
cotation de la fréquence, de la gravité et de la non-détection va permettre une hiérarchisation
des différentes défaillances.
c- Evaluation de la criticité
A – Analyse de la criticité de chaque mode de défaillance
La criticité permet de quantifier la notion de risque. Dans une étude AMDEC, elle est évaluée
à partir de la fréquence de la défaillance, de sa gravité et de sa probabilité de non- détection.
Elle détermine le choix des actions correctives et préventives à entreprendre et fixe la priorité
entre ces actions. C’est un critère pour le suivi de la fiabilité prévisionnelle de l'équipement.
La cotation de la criticité permet une hiérarchisation des différentes défaillances et donc de
planifier les recherches d’amélioration en commençant par celles qui ont la criticité la plus
élevée.
On prend alors les décisions qui s’imposent et on met en œuvre ces améliorations. Un
programme de suivi est ensuite nécessaire si l'on veut pouvoir évaluer l'efficacité des
améliorations : nouvelle mesure de la criticité et comparaison avec la valeur antérieure.
Colonnes 7, 8 et 9
– G est l’indice de gravité. Il s’évalue à partir des effets (colonne 6) par une note estimée de
1 (mineur) à 5 (catastrophique). Suivant les systèmes, la gravité « relative » peut s’estimer
sur plusieurs critères : sécurité des personnes, des biens, défauts de qualité, perte de
disponibilité, pénalisation de la production, etc.
– O est l’indice d’occurrence. Il s’évalue à partir des probabilités des causes (colonne 4) par
une note estimée de 1 (improbable) à 5 (fréquent). Il est parfois possible de faire
correspondre ces indices à des valeurs chiffrées. Par exemple, estimer O en fonction du
taux de défaillance exprimé en panne/heure suivant le tableau 5.2.
– D est l’indice de non-détectabilité. Il s’évalue à partir du mode de défaillance (colonne 3)
par une note estimée allant de 1 (la dégradation qui prévient) à 4 (défaillance soudaine).
Tableau 5.2. Indices d’occurrence
Valeur du taux de 10 –6 10 – 6 10 – 5 10 – 5 10 – 4 10 – 4 10 – 3 10 –3
défaillance en
panne/heure
Estimation de 1 2 3 4 5
l’indice
d’occurrence O
B – Cotation de la criticité
Colonne 10 : estimation de 𝑰𝒄, indice de criticité
Chaque mode de défaillance identifié sera caractérisé par son indice de criticité :
𝑰𝒄 = 𝑮 × 𝑶 × 𝑫
84 | module LAT67 : « Maintenance et fiabilité » Bella. Y
CHAPITRE 5 : ANALYSE PREVISIONNELLE DES DEFAILLANCES