3.1 Introduction
L'objectif de ce cours est de montrer les principes de base de l’énergie thermique et ses applications
industrielles. Le focus est sur la chaufferie composée essentiellement de chaudières de différents
types et produisant de la vapeur.
Avec une bonne connaissance de la combustion, des combustibles utilisés, ainsi que des
équipements (brûleur et chaudière), le personnel impliqué dans une centrale électrique ou une usine
aura un outil pour prendre les bonnes décisions concernant l'optimisation des coûts d'opération, la
planification des arrêts et la fourniture non interrompue des services énergétiques requis par le
procédé.
3.2 Généralités
La réaction chimique de combustion ne peut se produire que si l'on réunit trois éléments :
• Un combustible
• Un comburant
Le comburant
La plupart du temps, il s’agit de l’air ambiant, et plus particulièrement de l’un de ses composants
principaux, le dioxygène.
La source de chaleur
Le plus souvent, la réaction est déclenchée par une énergie d’activation. Il s’agit généralement
de chaleur.
Combustion COMPLETE par EXCES D'AIR ou oxydante, c'est à dire sans imbrûlé, ni
solide ni gazeux, c'est la seule envisageable pour des brûleurs performant, c'est aussi
l'objectif à atteindre dans le domaine du chauffage.
- Un combustible sous forme gazeuse (pour les liquides : ils seront pulvérisés ou vaporisés et
pour les solides, ils seront chauffés très fortement pour en extraire les gaz).
O2
e (%) = x100
21 − O2
Le réglage d’excès d’air a pour objectif de trouver la quantité d’air optimale pour laquelle la
somme des pertes par imbrûlés et des pertes par la chaleur sensible des fumées, dues à l’excès
d’air, est minimale.
Le type de brûleur
Le type de combustible
La quantité d’énergie produite par la combustion est exprimée en joules (J) ; il s'agit de
l'enthalpie de réaction.
Le pouvoir calorifique est l'enthalpie de réaction par unité de masse de combustible ou l'énergie
obtenue par la combustion d'un kilogramme de combustible, exprimée en général kJ/kg et l'on
définit :
La différence entre le PCI et le PCS est la chaleur latente de vaporisation de l’eau (Lv)
multipliée par la quantité de vapeur produite (m), qui vaut à peu-près 2 250 kJ/kg (cette dernière
valeur dépend de la pression et de la température).
3.3 La Chaufferie
• Les chaudières
• Les bilans d’une chaufferie
• Les rendements de chaudières
• Le traitement des eaux et les purge
Si l’on se réfère au critère le plus simple qui est sans doute la puissance thermique ou production
de vapeur, on peut constater de façon très globale que :
Au-dessous de 20 t/h de production de vapeur, il existe une très grande variété de modèles
de chaudières, construction à tubes de fumées presque exclusivement, à circulation
naturelle ou forcée. Ces chaudières sont standardisées, monobloc et transportable.
Construites en atelier et livrées sur un châssis supportant également tous les équipements
annexes : ventilateur, pompe alimentaire, armoire électrique de commande et de
contrôle, etc.
Applications : Elles sont globalement les mêmes que pour les chaudières de 20à140t/h.
Au-delà de 400t/h (120 M/W) et jusqu’à 1300 M/W ces puissances sont le domaine
réservé des centrales de production d’électricité au charbon ou nucléaire. Pour fixer les
idées à STEG Sousse ou Rades la chaudière d’une tranche thermique (au Gaz naturel) est
de 150MW correspond à 515t/h et (144bar et 540°C).
b/- La conception
La distinction la plus nette du point de vue conception est celle qui apparaît entre :
• Les chaudières à tubes de fumées parcourus intérieurement par les gaz de combustion
Ce type de chaudière possède deux réservoirs appelés ballon distributeur (en partie
inférieure) et ballon collecteur (ou encore ballon de vaporisation, en partie supérieure),
reliés par un faisceau de tubes vaporisateurs, dans cet ensemble circule l’eau qui se
transforme en vapeur.
Les gaz chauds produits par le brûleur sont directement en contact avec les tubes
vaporisateurs, à l’intérieur de ceux-ci se produit la vaporisation. La vapeur ainsi générée
est collectée dans le ballon supérieur, l’eau excédentaire est ramenée vers le ballon
inférieur par des tubes de chute non soumis à la chaleur. Dans le domaine des hautes
pressions, une pompe peut être installée pour faciliter cette circulation du haut vers le
bas.
Ces chaudières sont conçues selon les principes de robustesse des chaudières
industrielles.
Applications :
Le fluide caloporteur circule dans un serpentin chauffé par la flamme du brûleur et par
les fumées. Il est ensuite distribué à faible pression (quelques bars) au travers d'un réseau
fermé vers les différentes applications. Sur le retour un dégazeur, atmosphérique ou
inerté à l'azote, permet d’éliminer les traces de gaz avant injection dans la boucle de
circulation.
Le bilan matière :
La chaleur apportée par un combustible qui brûle n’est pas totalement récupérée par le fluide que
l’on veut chauffer. On en perd toujours une partie par différents mécanismes. La chaleur totale
apportée par la combustion d’une unité de masse ou de volume est égale au pouvoir calorifique du
combustible. La partie de cette chaleur qui sert effectivement à chauffer le fluide est appelée «
énergie ou chaleur utile ». La partie perdue, qui est égale à la différence entre l’énergie totale et
l’énergie utile, est appelée « pertes ».
Les pertes, qui sont de différentes natures, ne peuvent pas être complètement éliminées.
Cependant, les règles de conduite et d’entretien permettent de réduire ces pertes au minimum et
d’augmenter l’efficacité de l’installation.
L’efficacité ou la performance d’une installation est exprimée par le rapport entre l’énergie utile et
l’énergie totale apportée par le combustible, encore appelé « rendement ».
Les pertes représentent la différence entre la chaleur totale apportée par le combustible et la chaleur
effectivement reçue par le fluide à chauffer. Ces pertes sont de natures et d’importances différentes.
Parmi les pertes les plus typiques d’une chaudière on distingue :
Ces pertes sont les plus importantes. Elles représentent la chaleur emportée par les gaz chauds
sortant de la cheminée. Cette quantité de chaleur est proportionnelle au volume des fumées et à leur
température. Le coefficient de proportionnalité dépend de la composition des gaz.
Une augmentation de ces pertes peut provenir d’un excès d’air excessif qui peut être dû à :
• Un mauvais réglage
• Des problèmes d’entretien tels que des entrées d’air parasite, une mauvaise pulvérisation du
combustible ou une mauvaise distribution de l’air.
Une augmentation des pertes par les fumées peut également provenir d’un accroissement de la
température de sortie des fumées dû à :
• Une chaudière encrassée : les dépôts internes (tartre) et externes (suies) limitent le transfert
de chaleur entre la vapeur et les fumées. Celles-ci doivent donc être plus chaudes pour
assurer les mêmes températures d’eau ou de vapeur.
Les pertes par chaleur sensible des fumées en pourcentage du PCI peuvent être estimées par
l’utilisation de la forme suivante :
Tf − Ta
Pertes (en% du PCI) = k *
CO2
Où :
Ces pertes, normalement inférieures à 0,5%, n’existent que pour des combustibles solides. Elles
proviennent de la chaleur emportée par les scories évacuées du foyer.
Ainsi, pour une chaudière bien calorifugée et opérant à pleine charge les pertes par les parois sont
de l’ordre de 0,5%. Ce pourcentage augmente lorsque la charge diminue.
Ces pertes proviennent de la chaleur sensible des purges. Elles peuvent être réduites par un
traitement adéquat de l’eau d’alimentation et un bon système de retour de condensas. Ces pertes
dépendent de la température et du taux de purge. Le calcul de ce taux peut être déduit des bilans
matières et des mesures des taux de salinité de l’eau d’alimentation de la chaudière et de l’eau de la
purge :
Débit de la purge A
Taux de purge (%) = = x100
Débit de la vapeur P−A
En général, le rendement est par définition le rapport de l’énergie utile à l’énergie totale apportée
par le combustible
Une méthode rapide d’estimation du rendement de la chaudière consiste à calculer les pertes par les
fumées à partir de la température et la composition en O2 ou en CO2 des gaz de combustion, et
d’utiliser des estimations des pourcentages par rapport à l’énergie totale mise en jeu pour les autres
pertes c’est la méthode des pertes.
285 - 30
Pertes par les fumée (%PCI) = 0.6* = 13.3%
11.5
Les méthodes présentées donnent les pertes en pourcentage de la chaleur totale apportée par le
combustible. Cette chaleur totale est exprimée en utilisant le PCI du combustible. Il faut préciser
que les références anglo-saxonnes calculent le rendement par rapport au PCS. Il faut toujours
préciser lequel des deux pouvoirs calorifiques est utilisé car les valeurs obtenues du rendement sont
différentes. Il y a cependant une relation simple entre ces deux rendements :
R est le rapport du PCI et PCS, il ne dépend que du combustible. Pour le fuel lourd n°2 R = 0,94. Il
convient de préciser que certains analyseurs de fumées calculent automatiquement le rendement.
Pour les analyseurs d’origine anglo-saxonne, le calcul du rendement est basé sur le PCS. Il y a lieu
donc de faire la conversion.
Le bilan par les pertes, la plus courante mais en réalité la plus délicate.
Bilan massique
On calcule d'un côté l ' énergie entrante, c'est à dire celle du combustible (débit x PCI) et celle de
l'eau d'alimentation, de l'autre l'énergie utile sortante, c'est à dire celle de la vapeur produite.
Le rapport de la seconde à la première fournit le rendement massique, qui n'est pas contestable.
Bilan thermique
Plus simple en apparence. Cette méthode, on le sait, consiste à additionner toutes les pertes.La
somme de ces pertes, retranchée à 100%, fournit le rendement de la chaudière, mais pas l'énergie
produite. Pour accéder à cette donnée tout aussi importante, il faut en outre déterminer soit l'énergie
entrante, soit évidemment l'énergie sortante.
La détermination précise et fiable du rendement de combustion d'une chaudière n'est donc pas une
tâche simple, à confier à n'importe qui. Le rendement calculé est un "rendement sur les fumées" et
la détermination du vrai rendement de la chaudière implique de prendre en compte aussi les pertes
par les parois et les imbrûlés, ainsi que le PCI du combustible, avec toutes difficultés déjà
évoquées. La seule solution vraiment rigoureuse est de brancher tous les capteurs nécessaires, de
centraliser leurs données sur un ordinateur équipé d'un logiciel adapté, qui établit la chimie des gaz
et de calculer le rendement en temps réel à toutes les allures de chauffe.
4. Les émissions de CO2 sur la base de 2,349 Tonnes de CO2 pour 1 TEP ?
Exercice 2
Soit une usine textile, exploitant une chaudière, année 2005 de puissance nominal 12T/h de
vapeur, timbre à 15 bars.
Il s’agit de déterminer le rendement de cette chaudière à l’aide des méthodes du bilan thermique
et bilan massique.
• O2 en % : 9,6
Question :
4 : On donne
PCI = 9 Th/Nm3
Eau alimentaire :
• Jour 1 à 9h00 : 0 m3
Air de combustion :
Section : 0,1 m²
Température : 31,4 °C
Question :
Calculer la production de vapeur d la chaudière sachant que l’eau utilisée est une eau osmose.
Rappel : Débit massique air = Vitesse * Section * 3600 * Densité de l’air en Kg/h.
Bilan thermique
PCI = 9 Th/Nm3
Eau alimentaire :
Jour 1 à 9h00 : 0 m3
Vapeur :
Question :