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Marina SAMY
José DIAZ
Qu’est-ce que la RSE et dans quelle mesure peut-elle être intégrée dans la fonction de Ressources
Humaines ?
L’objectif de cet article est de montrer la relation qui existe entre la RSE et la GRH (Gestion des
Ressources Humaines).
Tout d’abord, nous allons distinguer la RSE du Développement Durable et décrire les approches
américaines et européennes de la RSE. Puis nous mettrons l'accent sur la dimension sociale de la RSE.
Ensuite, nous allons identifier les principes dégagés par accords internationaux, qui servent de base à
l’intégration des politiques de RSE, dans les démarches GRH. Et enfin, nous donnerons quelques
exemples concrets et pragmatiques des entreprises qui les ont appliqués.
1. La RSE
1.1. Le Développement Durable et la RSE
Après le succès de la révolution industrielle, ses effets négatifs sur l’environnement ont commencé à
se faire sentir. Ainsi, à partir de 1950, la société américaine a questionné sérieusement les modèles
de croissance économique des entreprises, afin de prendre en compte les dégâts de leurs activités,
sur l'environnement à long terme. C’est à cette époque, qu’est née l'idée du Développement Durable.
Dans cette approche, la RSE implique donc une responsabilité morale et éthique de l’entreprise, là où
elle est implantée.
Dans cette approche, la RSE est donc un « choix » des entreprises qui veulent assurer leur pérennité,
en préservant une image favorable auprès de ses parties prenantes.
Les efforts des entreprises, plus engagées à développer une politique RSE en matière sociale, se font
autour des enjeux sensibles : la discrimination raciale et sexuelle, l’insertion des handicapés,
l'intégration des jeunes, le maintien en poste des anciens, etc. Tous ces aspects sont mentionnés dans
le bilan social des entreprises, ce qui permet de les suivre.
TNS SOFRES, un des leaders français des études marketing et d'opinions, a réalisé un sondage pour
identifier ce qu’est la RSE dimension sociale. Les résultats sont les suivants :
% des personnes
Principe de RSE
interrogées
Le refus de faire travailler les enfants du tiers-monde 79 %
Le fait de bien traiter les salariés 65 %
Informer le public quand un produit présente risque 51 %
L’interdiction de discriminations raciales 41 %
Développer l’employabilité des salariés pour qu’ils
40 %
aient de la valeur sur le marché du travail
Les critères de travail des enfants stipule, qu’en général, les entreprises ne peuvent pas recruter les
gens qui ont moins de 15 ans, sauf si la législation locale prévoit un âge minimum différent pour
travailler ou pour bénéficier de l’enseignement obligatoire, auquel cas les entreprises peuvent
recruter sous certaines conditions des jeunes travailleurs. Cependant, le recrutement des jeunes
travailleurs est lui aussi contraint par certains critères. Ainsi, les jeunes travailleurs, qui sont soumis à
des lois sur l’enseignement obligatoire, ne peuvent pas effectuer le travail lors des heures d’école. De
plus, le temps d’école, de travail et de transport des jeunes travailleurs ne doit en aucun cas dépasser
un total cumulé de 10 heures. Ils ne peuvent pas non plus travailler la nuit (ce critère concerne aussi
la fonction de gestion de l’emploi et les temps de travail dans la GRH), ni dans un lieu dangereux qui
pourrait nuire à leur santé ou à leur développement physique et mental. Le travail des enfants peut
discréditer l’entreprise et son image. Ainsi, un scandale provoqué peut influencer négativement son
développement à long terme.
Les critères de discrimination veut que les entreprise ne doivent pas pratiquer, ni encourager la
discrimination à l’embauche et après (rémunération, accès à la formation, promotion, licenciement
abusif). La discrimination est fondée sur des critères de race, de nationalité, d’origines sociales, de
caste, de naissance, de religion, de handicap, de sexe, d’orientation sexuelle, de responsabilités
familiales, de situation de famille, d’appartenance syndicale, d’opinion politique, d’âge, etc. En fait,
une entreprise qui aurait des comportements injustes ou discriminatoires en matière de recrutement,
risque non seulement de passer à côté de candidats de valeur, mais elle s’expose aussi, si la
connaissance de ses agissements venait à se savoir, à voir fuir les candidats potentiels, en raison de sa
mauvaise image.
Selon les critères d’hygiène et de sécurité, l’entreprise doit mettre en place toutes les mesures
appropriées, pour offrir un environnement de travail sain et propre. Si dans certains métiers des
dangers sont prévus, l’entreprise doit fournir au personnel des équipements de protection
individuelle convenables et des formations leur inculquant les risques du métier et les gestes de
sécurité. L’entreprise doit protéger en priorité les jeunes et les futures mères.
Les critères de pratiques disciplinaires et les critères de discrimination mentionnés ci-dessus, visent à
défendre les employés de mauvais traitement par l’entreprise, notamment morals. Ces critères
interdisent tous les genres de discrimination et de harcèlement contre tous les employés.
Enfin, les critères de temps de travail requirent que l’entreprise organiser les heures de travail en
respectant la législation. Les heures supplémentaires doivent être effectuées volontairement et ne
peuvent pas dépasser un certains nombre.
Les conditions de travail sont essentielles dans la gestion de ressources humaines. Elles influencent
chaque maillon du fonctionnement de l’entreprise ; les mauvaises conditions de travail nuisent non
seulement au bien des employés, mais aussi à l’image de l’entreprise et donc aux relations avec ses
partenaires (ou d’autres parties prenantes).
Le cas de Foxconn (fournisseur de composants électroniques pour Apple, Dell, HP, etc.) en est la
preuve. 13 employés se sont suicidés durant 6 mois, à cause des mauvaises conditions de travail (stress
intense, surcharge de travail, temps de repos insuffisants, salaires faibles…). Le public, au courant de
ce scandale par les média, et l’opinion publique ont obligé l’entreprise à s’excuser publiquement et à
promettre d’améliorer les conditions de travail et d’augmenter la rémunération de salariés. Apple, Dell
et HP ont également tous demandé qu’une enquête soit réalisée, sur les conditions de travail chez
Foxconn.
Comme la rémunération est un des éléments liés à la satisfaction de travail, elle influence
directement la motivation et le comportement des salariés, ainsi que leur performance et leur
efficacité au travail. Dans certains cas, elle peut aussi provoquer la grève.
Le recours aux syndicats permet aux salariés de faire part de leurs insatisfactions envers leur
employeur. La construction de système syndical aide les entreprises à connaître les problèmes des
employés et donc à mieux gérer les ressources humaines.
Ces démarches RSE permettent de fidéliser les salariés en améliorant l’image et la performance de
l’entreprise.
Un plan d’action a également été construit visant au développement de partenariats entre les
entreprises du bâtiment et les organismes responsables de l’orientation, de la formation et de
l’emploi des jeunes. Son objectif est d’agir sur le développement de l’emploi dans ce secteur. En
interne, il s’agit d’améliorer les conditions de travail et son organisation, en favorisant de nouvelles
pratiques de relations sociales. En externe, il s’agit d’améliorer l’image des métiers et l’attractivité des
emplois, par rapport à de nouveaux publics : jeunes en formation, demandeurs d’emplois ou salariés
en activité dans d’autres professions.
L’implication d’un dialogue social de qualité est le pilier principal pour réussir dans ce plan. Au
programme de ces rencontres, il est question de rémunération, convention collective, évaluation des
risques professionnels, aménagement des postes, couverture sociale et accidents du travail. Réunis
une fois par semestre, les partenaires font régulièrement le point sur ces actions.
Conclusion
Malgré la complication de l’intégration des principes RSE à la stratégie de l’entreprise, celle-ci est une
tendance d’avenir dans le développement économique. La GRH occupe une place clé dans son
développement.
La RSE est permet, dans la Gestion de Ressources Humaines, de stimuler la motivation de salariés, et
d’améliorer l’image de l’entreprise ; ce qui augmente la fidélité des salariés et son Goodwill.
Ainsi une entreprise qui s'intéresse aux conditions de travail de ses salariés, qui leur fournir les
facteurs de satisfaction et de motivation, aura une image positive et attirera les compétences et les
hauts potentiels. Cela devrait conduire la fonction RH à considérer le salarié comme un client interne,
dont la satisfaction et la motivation sont essentielles à la réussite de l’entreprise
D'autre part, intégrer les principes RSE dans la politique GRH de l’entreprise de façon stratégique, est
une question cruciale dans la tactique de développement futur de la celle-ci.
Bibliographie
Allouche, J.,Huault, I., Schmidt, G. (2004), "Responsabilité sociale des entreprises: la mesure détournée?",
Congrès AGRH, Septembre, Montréal, p.2389-2412.
Berle A.A.J, Means G.C., 1933.The modern corporation and private property. New York, The Macmillan
Company.
Cadin L., Guerin F., Pigeryre, 2007. « Gestion des Ressources Humaines », 3 édition, Dunod, Paris.
Commission européenne , 2001 «Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises»
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Eymard-Duvernay F., 2001. « Analyse des méthodes de recrutement », Actes des deuxièmes entretiens de
l’emploi, Paris, 13-14 mars 2001.
Herzberg, F., Mausner, B., & Snyderman, B. B. 1959. The Motivation to Work (2nd ed.). New York: John Wiley
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Rico, J.CH., 2010. Notes Responsabilité sociale de l’entreprise. Cours MG2 UFR de l’université de la rochelle
SAI, 2008. Social Accountability International «SA 8000 » [en ligne]. Disponible sur : < www.sa-intl.org>
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Wikipedia, 2010 «ISO 26 000» [en ligne]. Disponible sur : < http://fr.wikipedia.org/wiki/ISO_26000> (consulté
le 22.11.2010).
Wolf D., et Mauléon F., 2005. « le management durable » , Sermes Sciences Publications, Edition Lavoisier,
Paris France.
Annexe 1
La loi NRE
La loi sur les nouvelles régulations économiques (Art.116) fixe l'obligation pour les sociétés française
cotées sur un marché réglementé l'obligation de rendre compte dans leur rapport annuel de leur gestion
sociale et environnementale au travers de leur activité.
Le texte de l'article 116 de la loi « Nouvelles Régulations Economiques », sur le reporting social
et environnemental des sociétés françaises cotées :
Article 116
I. - Après l'article L. 225-102 du code de commerce, il est inséré un article L. 225-102-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 225-102-1. - Le rapport visé à l'article L. 225-102 rend compte de la rémunération totale et
des avantages de toute nature versés, durant l'exercice, à chaque mandataire social. « Il indique
également le montant des rémunérations et des avantages de toute nature que chacun de ces
mandataires a reçu durant l'exercice de la part des sociétés contrôlées au sens de l'article L. 233-16.
« Il comprend également la liste de l'ensemble des mandats et fonctions exercés dans toute société par
chacun de ces mandataires durant l'exercice. « Il comprend également des informations, dont la liste
est fixée par décret en Conseil d'Etat, sur la manière dont la société prend en compte les conséquences
sociales et environnementales de son activité. Le présent alinéa ne s'applique pas aux sociétés dont les
titres ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé. »
II. - Les dispositions des trois premiers alinéas de l'article L. 225-102-1 du code de commerce
prennent effet à compter de la publication du rapport annuel portant sur l'exercice ouvert à compter du
1er janvier 2001. Les dispositions du dernier alinéa de l'article L. 225-102-1 du même code prennent
effet à compter de la publication du rapport annuel portant sur l'exercice ouvert à compter du 1er
janvier 2002.
Le texte du décret de l'article 116 de la loi NRE sur le reporting social et environnemental des
sociétés cotées françaises
Décret n° 2002-221 du 20 février 2002 pris pour l'application de l'article L. 225-102-1 du code de
commerce et modifiant le décret n° 67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés commerciales (loi
NRE).
Art. 1er. - Dans le décret du 23 mars 1967 susvisé, il est rétabli, après l'article 148-1, un article 148-2
ainsi rédigé :
« Art. 148-2. - Figurent en application du quatrième alinéa de l'article L. 225-102-1 du code de
commerce, dans le rapport du conseil d'administration ou du directoire, les informations sociales
suivantes :
1° a) L'effectif total, les embauches en distinguant les contrats à durée déterminée et les contrats à
durée indéterminée et en analysant les difficultés éventuelles de recrutement, les licenciements et leurs
motifs, les heures supplémentaires, la main d'oeuvre extérieure à la société ;
b) Le cas échéant, les informations relatives aux plans de réduction des effectifs et de sauvegarde de
l'emploi, aux efforts de reclassement, aux réembauches et aux mesures d'accompagnement ;
2° L'organisation du temps de travail, la durée de celui-ci pour les salariés à temps plein et les salariés
à temps partiel, l'absentéisme et ses motifs ;
3° Les rémunérations et leur évolution, les charges sociales, l'application des dispositions du titre IV
du livre IV du code du travail, l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ;
4° Les relations professionnelles et le bilan des accords collectifs ;
5° Les conditions d'hygiène et de sécurité ;
6° La formation ;
7° L'emploi et l'insertion des travailleurs handicapés ;
8° Les oeuvres sociales ;
9° L'importance de la sous-traitance.
Le rapport expose la manière dont la société prend en compte l'impact territorial de ses activités en
matière d'emploi et de développement régional.
Il décrit, le cas échéant, les relations entretenues par la société avec les associations d'insertion, les
établissements d'enseignement, les associations de défense de l'environnement, les associations de
consommateurs et les populations riveraines.
Il indique l'importance de la sous-traitance et la manière dont la société promeut auprès de ses sous-
traitants et s'assure du respect par ses filiales des dispositions des conventions fondamentales de
l'Organisation internationale du travail.
Il indique en outre la manière dont les filiales étrangères de l'entreprise prennent en compte l'impact de
leurs activités sur le développement régional et les populations locales. »
Art. 2. - Dans le même décret, il est inséré, après l'article 148-2, un article 148-3 ainsi rédigé :
« Art. 148-3. - Figurent dans les mêmes conditions, dans le rapport du conseil d'administration ou du
directoire, les informations suivantes relatives aux conséquences de l'activité de la société sur
l'environnement, données en fonction de la nature de cette activité et de ses effets :
1° La consommation de ressources en eau, matières premières et énergie avec, le cas échéant, les
mesures prises pour améliorer l'efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables, les
conditions d'utilisation des sols, les rejets dans l'air, l'eau et le sol affectant gravement l'environnement
et dont la liste sera déterminée par arrêté des ministres chargés de l'environnement et de l'industrie, les
nuisances sonores ou olfactives et les déchets ;
2° Les mesures prises pour limiter les atteintes à l'équilibre biologique, aux milieux naturels, aux
espèces animales et végétales protégées ;
Les démarches d'évaluation ou de certification entreprises en matière d'environnement
4° Les mesures prises, le cas échéant, pour assurer la conformité de l'activité de la société aux
dispositions législatives
5° Les dépenses engagées pour prévenir les conséquences de l'activité de la société sur
l'environnement ;
6° L'existence au sein de la société de services internes de gestion de l'environnement, la
formation et l'information des salariés sur celui-ci, les moyens consacrés à la réduction des risques
pour l'environnement ainsi que l'organisation mise en place pour faire face aux accidents de
pollution ayant des conséquences au-delà des établissements de la société ;
7° Le montant des provisions et garanties pour risques en matière d'environnement, sauf si cette
information est de nature à causer un préjudice sérieux à la société dans un litige en cours ;
8° Le montant des indemnités versées au cours de l'exercice en exécution d'une décision judiciaire
en matière d'environnement et les actions menées en réparation de dommages causés à celui-ci ;
9° Tous les éléments sur les objectifs que la société assigne à ses filiales à l'étranger sur les points
1° à 6° ci-dessus.»
Art. 3. - Le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, la ministre de l'emploi et de la
solidarité, la garde des sceaux, ministre de la justice, le ministre de l'aménagement du territoire et de
l'environnement et le secrétaire d'Etat à l'industrie sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 20 février 2002.