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BRGM

B.R.G.M,

Direction Scientifique

Département Géologie.

Service d "HYDROGEOLOGIE

Les MASSIFS FILTRANTS

pour PUITS et FORAGES d ' EAU

Etude documentaire

par

S. COTTEZ

DS-.65.A.26 Février 1965


RESUME

A l'intention des hydrogéologues appelés à donner

des directives pour l'évaluation correcte des caractéristiques

d'un massif filtrant et pour sa mise en place dans un puits ou

forage d'eau, on rappelle ici succinctement:

- le rôle d'un massif filtrant,

- les conditions qui le rendent nécessaire,

- les critères régissant le choix des caractéristiques du massif,

- la méthode d'évaluation de ces caractéristiques,

- les relations entre le massif filtrant et la crépine,

- le§/ conditions de la mise en place du massif et les modalités

du développement.
SOMMAIRE

1. GENERALITES.

1.1. Définition d'un massif filtrant; son rôle.

1.2. Principes des analyses granulométriques.

2. CHOIX DU GRAVIER ET DES CREPINES.

2.1. Conditions imposant le massif filtrant.

2.2. Le matériau des massifs filtrants.

2.3. Granulométrie du massif filtrant.

2.4. Cas particulier d'un aquifère "hétérogène"

2.5. Ouverture des crépines,

2.6. Surface des crépines.

2.7. Longueur et diamètre des crépines.

3, ASPECTS TECHNIQUES ET PRATIQUES.

3.1, Mise en place du massif filtrant.

3.1.1. Préparation du forage,

3.1.2. Mise en place du tubage définitif.

3.1.3. Mise en place du gravier.

3.2, Développement du captage. Exemples

3.2.1. Développement rapide,

3.2.2. Développement long.

4, CONCLUSIONS.
- 1

INTRODUCTION.

Il entre dans les attributions normales de l'hydro-

géologue chargé du contrôle d'un forage d'exploitation d'eau

souterraine de fixer les caractéristiques et les conditions de

mise en place des massifs filtrants nécessaires dans les forma¬

tions aquifères sableuses.

Le problème posé est le suivant:

Comment extraire d'un aquifère sableux un débit correspondant à

ses possibilités ?

1) Sans entraîner dans l'eau de pomipage, les élém^ents fins de


1 ' aquifère .

2) Sans qu'il soit nécessaire de multiplier les puits de


captage .

Dans ce but, on équipe depuis longtemps les forages

d'eau d'un massif filtrant de graviers calibrés.

A partir d'expériences diverses, nous tentons d'établir

ici :

1) Une synthèse des problèmes que posent ces massifs filtrants.

2) Les règles générales et les modalités pratiques d'exécution


de ces massifs filtrants.

N.B. Ce rapport étant la synthèse de nombreux travaux de diverses


origines, pour alléger le texte les nombreux renvois bibliogra¬

phiques ont été faits de la façon suivante:

- nom de l'auteur,

- numéro renvoyant à la liste bibliographique où sont données


toutes les références de publications et leur origine,

- numéro de la page»

par exemple: (BELL, bibl. n» 2, p. IIO)


~ 2 -

GENERALITES o

1.1. Définition d'un massif filtrant; son rôle ,

Un massif filtrant est une enveloppe de 10 à 25cm

d'épaisseur disposée entre la crépine et le terrain en place.

Il est constitué de graviers si liceux ronds ou roulés.

Ces graviers répondent à des caractéristiques granulométriques

précises déterminées à partir de l'analyse granulométrique de

1 ' aquifère .

Les massifs, outre leur rôle de filtre, jouent un rôle

important :

1) Ils permettent d'ouvrir plus largement les crépines et

diminuent ainsi notablem.ent les pertes de charge, donc

le rabattement.

2) Ils soutiennent l' aquifère sableux, une fois le dévelop¬

pement du puits terminép dans un état stable présentant

une porosité totale accrue.

1.2. Principes des analyses granulométriques et mode de représen¬

tation.

L'échantillon de terrain passe à travers une série

de tamis superposés à maille décroissante du haut vers le

bas. Le tamisage terminé, on pèse les éléments retenus ,

tamis par tamis 5 et l'on porte sur un graphique à échelle

semi- logari thmique.'

1) En abscisses, les tailles en mm des mailles des tamis,

2) En ordonnées, les pourcentages en poids des éléments

passant au travers de chacun des tamis.

En reliant les divers points, on obtient la courbe

granulométrique cumulée de l'échantillon.


3 -

La courbe cumulée est la plus utilisée en hydrogéologie

car elle représente convenablement les caractères d'uniformité

ou d'hétérogénéité des terrains meubles et cela indépendamment

de la taille des éléments.

Pour les roches, on exprime couramment l'uniformité d'un

échantillon par un coefficient dit "coefficient d'uniformité"

et représenté par la lettre "U".

U est égal, conven tionnel lement , pour la majorité des

auteurs, au rapport des valeurs du diamètre à 60% et du

diamètre à 10% d'un échantillon. On a:

dlO

Par convention, on dira d'un échantillon qu'il est

"uniforme" si U est plus petit qu'une certaine valeur et

"varié" ou "hétérogène" si U est plus grand.

Cette valeur varie selon les auteurs: elle est souvent

de 2 (CASTANY, n° 20, p. 116), mais parfois de:

2,5 (JOHNSON, n° 19, p. 23).


4 -

2, CHOIX DU GRAVIER ET DES CREPINES.

2,1, Conditions imposant le m^assif filtrant.

Le massif filtrant de graviers est indispensable quand

2.1.1. La granulométrie de l'aquifère est unif ormie ^ c'est-à-

dire que le coefficient d unif orm.i té U est inférieur

à 2 ou 2^5, selon la convention adoptée.

2.1.2. La courbe granulométrique de l'aquifère se tient entre

deux limites:

- la valeur de l'abscisse à 60% doit être inférieure


à 0,5mm (JOHNSON, n° 19, p. 70),

- la valeur de l'abscisse à 10% doit être supérieure


à 0,03mm.

Remarque : D'autres auteurs exprim.ent d'une façon différente

les conditions limútes imposant un miassif filtrant.

Pour BREMOND (Bibl. n° 3, p,24), le massif de

graviers se justifie avec:

Abscisse à 10% = Din '' 0.25mm / ,, .


^ lu ' ( pour l'aquifère.

et: 1- U : 5 (

2.2. Le matériau des massifs filtrants .

Le matériau du massif sera constitué exe lus i vem.en t

de graviers siliceux ronds ou roulés et propres . Ces conditions

tendent à accroître la pe rm.éabi 1 i ié et la porosité totale du

mass if .

Le matériau utilisé est relativement rare et coûteux.

Relativement seulement car la dépense engagée pour un massif

est toujours faible par rapport à d'autres dépenses courantes

inhérentes à un chantier de sondage.


- 5 -

2,3, Granulométrie du massif filtrant.

Les formules permettant le calcul des caractéristiques

granulométriques des graviers d'un massif filtrant sont

nombreuses. En fait, chacune d'elle répond à des critères

bien précis d'uniformité du matériau aquifère.

Dans les formules qui vont suivre, la lettre "D"

représentera un diamètre des grains de l'aquifère. La lettre

"d" représentera un diamètre des grains du massif de gravier.

Les chiffres suivant ces lettres représentent l'abscisse en %.

2.3.1. Pour un coefficient d'uniformité de l'aquifère inférieur

a ^ , o .

2.3.1.1. La formule de Johnson-E-Unis (citée par

BREMOND, n° 3, p. 27) exprime la granulométrie

du gravier:

^ = 7.D^^ ou d^^ = 8.D^Q

avec un coefficient d'uniformité du gravier

= 2.

2.3.1.2. La formule de Johnson-France exprime la

granulométrie du gravier par;

. _ (4. 30 d'un terrain très homogène

(6. ^30 d'un terrain moins hom.ogène

et un coefficient d'uniformité 2 à 2,5 du

gravier .

2.3.2, Pour un coefficient d ' unif orm.i té de l'aquifère allant

de 2,5 à 5, on utilisera:

2.3.2.1. La formule de TERZAGHI qui exprime la granulo¬

métrie du ¿ravier par:


4D / d / 4D formule citée par BREMOND
IP \ ib ^ Ob (^^^i^ ,^o 3) et par BELL

(Bibl. n" 2 p, 28)

ou 5D ^ ^ d / 4D formule citée par COLAS


ID \ iiD \. «b ^gg FRANCS (Bibl

avec un coefficient d'uniformité du gravier 2.

2,3.2.2, La formule de TRUELSEN (citée par BREMOND,

Bibl. n° 3j p, 28) exprime la granulométrie du

gravier par l'abscisse Dq du terrain.

Le gravier est donc monogranul omé trique puisque

son coefficient d'uniformité est égal à 1 dans

ce cas»

2.3.3. Exemples de détermination de la granulométrie du filtre.

Les deux pages suivantes donnent deux exemples de déter¬

mination de la granulométrie du gravier:

- Un exemple de détermination à partir des formules de

Johnson-Fr anee .

- Un exemple de détermination à partir de la formule de

Terzaghi .

2.3.4. Choix de l'échantillon représentatif du terrain,

2.3.4.1. Si l'on applique les formules de Johnson, on

se basera sur la courbe granu lom^é trique de

l'échantillon le plus fin de l'aquifère.

2.3.4.2, Si l'on applique la formule de Terzaghi, le

problème est plus complexe. Le terrain est moins

homogène. Les conditions de Terzaghi (citées par

BELL, Bibl, n° 2) sont les suivantes:

- Le diamètre D, sera pris sur la courbe de

l'échantillon le plus grossier de l'aquifère.

- Le diamètre D^- sera Dris sur la courbe de


oo

l'échantillon le plus fin de l'aquifère.


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Figure 1

IXEMPIEDE DÉTERMINATION DE: LA: GRANULOMETRIE DES GRAVIERS. D'IimMASSlEi FtLlTRA^T^"x^m


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- 8 -

GRAVEL FRACTION SAND FRACTION SILT

MEDIUM 1 rWE . CO.'.RSE 1 MEDIUM I FINE

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GRAIN Site. IN M MS LOG SCA.Lt

Fig. 2

Exemple de determination de la granulométrie du gravier d'un massif filtrant à

partir de la formule de TERZAGHI.

Tiré de "Construction of a borehole in an unconsolidated formation using a graded

filter" par R.J. BELL| paru dans "The Journal of the Institution of ¥ater Engineers" ;,

volume 85 n°2, p. 106, 1954.

A remarquer le coefficient d'uniformité du gravier qui est anormalement grand? on a

sans doute voulu tenir compte de l' hétérogénéité mEinifeste de i'aquiftrn.


2,3,4.3. Nous ne connaissons pas les conditions qu'impose,

pour le choix de l'échantillon represen ta t if j

la formule de TRUELSEN (non définies par cet

auteur) .

2.4. Cas particulier d'un aquifère "hétérogène" .

Nous entendons par aquifère "hétérogène" un aquifère

meuble constitué d'une succession de couches se distinguant

nettement par les caractéristiques granulométriques o

Dans ce cas, il peut être préférable de varier la compo¬

sition du massif filtrant sur toute sa hauteur selon les

granulométries des niveaux les plus importants rencontrés^

On se rend compte de la difficulté de mise en place

d'un tel filtre et de la précision que l'on doit demander aux

échantillonnages granulométriques de 1 'aquifère.

2.5. Ouverture des crépines.

Théoriquement, le diamètre des fentes des crépines doit

être plus petit que le diamètre des éléments les plus fins

du fil tre .

Pratiquement, le choix de l'ouverture de la crépine

dépend du type de crépine dont on peut disposer.

Dans de nombreux cas, on ne pourra disposer que de

crépines dont le diamètre des fentes est tel que, théoriquement j

une bonne partie des éléments du filtre pourra traverser ces

f en te s o

De toute façouj le développement d'un puits à massif

filtrant sera d'autant simplifié que l'on aura pu disposer de

crépines autorisant le moins de passage d'éléments du filtre.


- 10 -

2,6 .Surface des crépines.

2.6.1. La base d'évaluation de la surface d'ouverture des

crépines est le rapport:

S -û

ou S^ est la surface d'ouverture en m^ des crépines

Q= le débit prévu d'exploitation du captage


en m3/h

v= la vitesse d'entrée de l'eau à la crépine m/li

2,6,2. Détermination de "'v".

La vitesse d'entrée de l'eau est responsable de

l'entraînement des éléments fins de l'aquifère.

D'après R.C. SMITH (Bibl. n° 14, p. 612) et la Compagnie

W.S. TYLER (citée par ANDERSONj Bibl. n° 1, p. 184) s

on peut établir un tableau donnant les vitesses

critiques (*) d'écoulement en fonction de la taille des

élémen ts :

Nature f) des particules Vitesses critiques

des éléments en mm en m/s

Sables silteux OjOl à OjlO OjOl à 0,02

Sables fins 0,10 à 0,20 0;02 à 0,035

Sables moyens 0,25 à 0j50 0,04 à 0,07

Gros sable 0,50 à IjOO 0,075 à 0, 10

Très gros sable IjOO à 2j00 0,11 à 0jl7

Graviers fins 2,00 à 4,00 0,18 à 0,80

(*) Nous entendons par vitesse critique pour un élément n ,


la vitesse maximum d^écoulemxent pour laquelle n n'est pas

entraîné .
- 11 -

2,6.3. 11 faut noter que la surface efficace d'ouverture

des crépines est la moitié (R.C» SMITH, Bibl. n** 14j

p, 612) de la surface totale d'ouverture.

On devra donc assurer une surface d'ouver¬

ture double en définitive de celle calculée au para¬

graphe 2.6.1.
12 -

2.7. Longueur et diamètre des crépines.

2.7.1. On doit connaître d'abord l'épaisseur de l'aquifère.

On limitera alors la hauteur de crépinage telle que l'on

puisse penser raisonnablement qu'au cours des pompages

il n'y aura pas dénoyage d'une partie des crépines.

Souvent, ce choix sera facilité par l'expérience de

forages antérieurs dans la formation qui est intéressée

par le nouveau captage. On pourra prévoir plus facilement

le rabattement.

2.7.2. Dans un stade précédent ont été définies:

- L'ouverture des crépines (2.5)

- La surface totale d'ouverture (2.6)

2.7.3. Les Sociétés indiquent pour chaque type de crépine,

et en fonction de son diamètre, la surface d'ouverture

pour 1 mètre de crépines et pour une dimension de fente

donnée .

2.7.4. Il est alors facile, connaissant la hauteur maximum

disponible au crépinage, de faire le choix du diamètre

de la crépine que l'on doit utiliser en fonction de la

vitesse critique d'entrée à ne pas dépasser.


- 13

3. ASPECTS TECHNIQUES et PRATIQUES.

3,lo Mise en place du massif filtrant,

3.1.1. Préparation du forage.

3.1.1.1. Di am être.

Nous connaissons le diamètre des tubes crépines.

Nous connaissons en outre l'épaisseur du massif

de graviers.

Nous savons en conséquence le diamètre à assu¬

rer au forage, du moins dans sa partie crépinée,

pour que soit possible de placer:

- le tube guide soutenant la paroi

- le massif filtrant

- les tubes crépines,

3.1.1.2. Tubage provisoire.

-La construction du puits doit permettre de

tuber toute la hauteur de l'aquifère meuble

en tubes pleins: c'est le tubage guide.

-On doit faire en sorte que ce tubage, qui est

provisoire, puisse être facilement remonté.

3.1.2. Mise en place du tubage définitif.

- Au centre du tubage provisoire^ on descend le tubage

définitif comprenant la partie crépinée.

- L'opération nécessite l'utilisation d'an.ieaux de

centrage .

- On a ainsi créé, entre crépine et tubage-guide

provisoire, un espace où va prendre place le massif

filtrant: c'est l'espace in ter- annulaire.


- 14 -

3.1,3, Mise en place du gravier.

3.1.3.1. Dispositif d'alimentation en graviers de

l'espace inter-annulaire .

La figure n° montre le schéma du dispositif

(extrait d'un rapport de R, MOSS Jr. Bibl,

n*" 11, p, 787). Il montre:

- les tubes d'alimentation en graviers

(gravel feed line),

- le dispositif d'alimentation en eaudu forage

pendant l'opération

3.1.3.2. Méthode de placement.

On descend les tubes d'alimentation en graviers

vers le fond du puits et on commence à remplir

l'espace inter-annulaire de graviers, en

s ' aidant :

- par une circulation d'eau qui aide le

classement et le tassement du filtre,

- par une agitation entretenue des tubes

d ' al imentation .

Quand on a rempli sur quelques mètres de hau¬

teur l'espace inter-annulaire, on commence à

remonter doucement le tube-guide.

On pratique par opérations successives:

alimentation en gravier. Remontée du tube-

guide jusqu'à avoir rempli l'espace inter¬

annulaire bien au-dessus de la partie crépinée

(si le puits n'est pas profond, on remplira

l'espace jusqu'au niveau du sol).


- 15

Steel Clamp _

Suspending Caomg

-SurfiK

San'tary Sea! (Cement Grout)-

Conductor Casing -

S.'.at) in Blani Casing - -

Drill Pipe

Grave! Fcc-cl I mo

28-in, Diam Reamed Hole

Con-. Rtducc-r -

11
Shu'UT Scifcr (",

S^.-lb IM Sli.tll.T ',..1, ,.,,

fig. 3

Mise en place du gravier.

(Schéma extrait de víater well construction in


fondations characteristics of the Southv/est,

par R. MOSS Jr.)

Cement grout Coulis de ciment

Conductor casing Tubage-guide

Blank casing Tubage proprement dit

Gravel feed line Tube d'amenée du gravier

Screen casing Tube crépine

Drill pipe Tiges de forage

Swab Pis tons


- 16 -

sables fins

íkquíferes

.&im g4
HAS5ÍF 4i¡ail

ANNEAUX deCtNTR/VC-S'

Le bubqge exbîrieoi' Mise en piice

VJ. être remonte

fig. 4o Bonne maniere de mettre en

place le gravier additionnel.

(fig. extra! te de Wells, Bibl. n» 2l)

Le schéma de gauche nous montre la coupe du forage en cours

d'alimentation du mfissif do graviers.

Le schéma de doite nous montre la coupe du forage une fois


remonté le tube-guide et le massif de graviers en place.
- 17 -

3,2. Développement du captage.

Nous allons l'étudier par 2 exemples:

- un exemple de développement dans le cas où l'on a pu disposer

une crépine d'ouverture plus petite que le plus petit élément

du filtre (C.L. FORBES, Bibl. n° 5), Nous l'appellerons

"développement rapide".

- un exemple de développement dans le cas où la crépine a une

ouverture telle que 60/^ des éléments du filtre sont d'un

diamètre inférieur (R.J. BELL - Bibl, n° 2). Nous l'appellerons

développement "long".

3.2.1, Développement "rapide"»

Puits à massif filtrant implanté dans une formation

sableuse (équivalente aux sables verts albiens du Bassin

de Paris) d'Angleterre. Exemple tiré d'un article de

C.L. FORBES paru dans le "Journal of Institute of

Waters Engineers" d'Août 1952, p 364.369.

- En fonction de la granulométrie de l'aquifère (fig.

n" 5 ), le gravier du massif a été com.posé d'éléments

d'un diamètre compris entre 0,95 et 1,25 cm.

- L'épaisseur du massif est de 4 inches (un peu plus

de 10cm) .

- Le développement a duré 4 jourso Tout au long ont été

prélevés 62 échantillons afin de déterminer la nature

et le taux des éléments solides entraînés dans l'eau

pompée o

- Le graphique n° 6 résume bien l'expérience:


18 -

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Figure i GRAIN SIZE DISTRIBUTION IN THE

AQUIFER

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0900 1100 1300 1500

22 AUG.

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1500 o rintlf of day 2100 2300 0100 0300 0500 0700 0900 1300 1500

I 1 23 AUG, 24 AUG.
; 6 30-32,000 g.p.h
30-32,000 g.p.h.

S^kKj-.-lKkr. 9.J ,- L .-J. r-O-, £i..£^^ b>..^)iwi^

1700 Time ot day 0100 0300 0500 0700 1100 1300 15 00 1700

1 -l-e- 37,500 g.p.h


25 AUG. 40,000-45,000 g.p.h 8 SEP,
II I ^ ^^'^
_30-32,000 __o _ Q.2 I 40,000 g.p.h
0,5 24,000
CQ
g ph.

¿-° Í?KÍK.>ÍK¡U,í\iÍi\f'
g. ph.

IV l\> %. i\ i\ ,\ l\ I A A i\rli\e¿i _L
0900 rim< of doy 1300 1200 1400 1800 2000 2 200 0200 04.00

TIME , TWENTY-FOUR HOUR CLOCK-

Figure 6 RATE OF SEDIMENT EXTRACTION DURING DEVELOPPEMENT


- 19 -

1, Les pompages de développement ont été effectués à

débit croissant de 20 m3/h (5000 gallons/h) à 130 m3/h

(32.000 gai lons/h) ,

2, Il y a eu de nombreux arrêts dont la durée est allée

croissante,, Le dernier ayant duré 13 jours,

3, Après cet arrêt prolongéj on a pompé au débit de

180 m3/h, double du débit prévu d'exploitation pendant

14 heures, puis on a abaissé le débit à 100 m3/h (débit

d'exploitation) et pompé encore pendant plusieurs

heures .

Au point de vue taux d'extraction d'éléments

solides le graphique donne, en ordonnées le volume extrait,

en abscisses le temps en heure. On voit que:

1. Les taux les plus élevés d'extraction se situent soit:

- aux reprises de pompages;

- aux accroissements de débit,

2, le taux d'extraction diminue progressivement.

3o A chaque reprise de pompage, on a des "pics" mais

ils deviennent de plus en plus brefs.

4, Finalement, quand on est passé de 180 m3/h à lOOm/h,

on a constaté qu'il n'y a plus d'éléments fins extraits

et le développement a été considéré terminé.

Le volume total des éléments extraits a été de 8

cu.ft., soit 0,25 m3 environ. Or, le volume de gravier

qu'il a fallu ajouter au cours du développement pour le

maintenir à un niveau constant n'a été que de 0,5 cu.ft

(0,015 m3). C'est en définitive 1' aquifère lui-même qui

a fourni les 7,5 cu.ft restant.


- 20 -

On a donc accru notablement la porosité totale

de l'aquifère autour du puits puisque le volume des vides

a augmenté. Ainsi, on a amélioré localement la perméabi¬

lité de l'aquifère, ceci étant d'ailleurs confirmé par

le rabattement qui n'a cessé de décroître au cours du

développement .

Cet exemple de développement, particulièrement

réussi, montre l'efficacité du choix d'ouverture de la

crépine ne laissant pratiquement rien passer des éléments

du fi 1 tre ,

3.2.2. Développement "long".

Exemple tiré d'un article de R.J, BELL (Bibl, n° 2):

Il serait fastidieux de revenir en détail sur les opéra¬

tions de ce développement d'autant qu'elles sont stricte¬

ment les mêmes que celles détaillées lors du développement

"rapide". Nous passerons directement aux résultats;

Taux d'extraction des éléments solides.

- la quantité totale a été de 29 cu.ft environ soit

0,8 m3.

- les analyses des éléments extraits ont montré que sur ces

29 cu.ft, 3 cu.ft provenaient du filtre, soit seulement

0,06 ra3.

Durée du développement.

Le développement a duré 50 jours. Les 10 derniers jours,

le pompage fut continu.

Conc lus ions .

Le développement a atteint un plein succès et

les observations quant à l'évolution de l'extraction des


- 21 -

éléments fins tout au long du développement sont tout-

à-fait analogues à celles vues pr écédem;ment dans l'exemple

du développement "rapide" .

L'inconvénient majeur de n'avoir pas pu disposer

d'une fente de crépine assez fine est que la durée par

rapport au développement rapide a été 10 fois plus grande

pour des débits identiques.


- 22 -

4, CONCLUSIONS.

4.1, La réussite d'un puits ou forage à massif filtrant de

graviers dans un aquifère sableux dépend:

a) du soin apporté à l'échantillonnage de l'aquifère pour

qu'il soit réellement représentatif;

b) de l'application de la méthode adéquate du choix du

gravier en fonction de la granulométrie de l'aquifère;

c) de la bonne mise en place du massif autour des crépines;

d) du développement qui, des exemples nous l'ont montré,

demande :

-une progression lente sans à-coups,

- une surveillance constante des taux d'extraction des

éléments solides,

4.2, Le massif filtrant permet, s'il est bien réalisé, l'exploi¬

tation des possibilités aquifères de terrains sableux:

a) dans des conditions de sécurité,

b) avec des débits d'extraction ne dépendant que du débit

naturel de la nappe.

4.3, La figure 7 résume les conditions imposant le massif

f i 1 trant .

4.4, Nous terminerons en donnant un plan des opérations à

assurer pour l'exécution de forages équipés de massif

fi 1 trant ,
10 mm

^
- 23 -

FORAGE de RECONNAISSANCE

Echantillonnage (p.Z^s)* Coupe lithologique

N/
V

Analyses granulom. (p. 2-4 )


Détermination de la

hauteur et de la position
V
dans le forage du

massif filtrant

Détermination de la
granulométrie du gravier
du massif (p. 5-9)

Détermination du "slot"
(p..,) Renvoi à la page de
de la crépine (p, 9 )
l'étude traitant de
1 ' opérati on .

Détermination de la

surface totale d'ouverture

des crépines pour assurer


le débit prévu (p. 10-12)

Détermination du
diamètre du forage
définitif (p. IZ )

6o2, PLAN DES OPERATIONS SUCCESSIVES

POUR 1 'EXECUTION DE CAPTAGES

( p. 13- 16) D'EAU EN AQUIFERES SABLEUX

FORAGE DEFINITIF NECESSITANT UN MASSIF FILTRANT.

DEVELOPPEMENT (p. 17-21 )


- 24 -

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