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Enfance, études, vie privée et familiale

Raymond Nicolas Landry Poincaré naît dans une famille aisée de Bar-le-Duc, le 20 août 1860. Il est
le fils de Nicolas Anthony Poincaré (1825-1911), polytechnicien (1845), ingénieur, puis inspecteur
général des Ponts et Chaussées. En remontant sa généalogie paternelle aussi loin que le permettent
les archives, on trouve au XVIIe siècle un Jean Poincaré natif de Landaville, près de Neufchâteau
(Vosges)1. Sa mère, Nanine Marie Ficatier (1838-1913), apparentée au général baron Florentin
Ficatier, est profondément croyante2. Raymond Poincaré passe son enfance dans la maison
bourgeoise des grands-parents Ficatier, rue du docteur Nève, à Bar-le-Duc ; ces derniers avaient fait
fortune à Neuilly-sur-Seine dans le commerce du bois3.
Par ailleurs, par sa mère, il est l'arrière-petit-fils de Jean Landry Gillon, député sous le règne de
Louis-Philippe1.
Il est aussi le neveu d'Émile Poincaré, doyen de la faculté de médecine de Nancy, le frère aîné de
Lucien Poincaré, physicien et vice-recteur de l'Académie de Paris, et le cousin germain du savant et
mathématicien Henri Poincaré4 et arrière grand-père du journaliste Nicolas Poincaré5.
Comme beaucoup de Français de sa génération, il est marqué par la défaite de 18706. La maison
parentale est réquisitionnée par l'occupant prussien7. À la suite de cet épisode, en 1871, il donne à
son chien le nom de Bismarck, en référence au chancelier impérial d'Allemagne3. Après des études
à Nancy, il termine sa scolarité au lycée Louis-le-Grand à Paris avant de poursuivre des études de
droit à la faculté de droit de Paris. Licencié en droit et en lettres, il devient avocat stagiaire et finit
major de la conférence du barreau2.

Il devient secrétaire de Me Henry du Buit, célèbre avocat d'affaires. En 1883, il prononce un


discours à l'ouverture de la Conférence des Avocats dans lequel il fait l'éloge du républicain Jules
Dufaure, ancien bâtonnier et ex-président du Conseil décédé deux ans auparavant :
« S'il est à souhaiter que l'éloge d'un mort illustre éveille chez nous le désir de l'imiter,
le simple récit de la vie de Dufaure contiendra, je crois, pour notre génération, un
précieux exemple de travail, d'indépendance et de dignité. »

— Éloge de Dufaure à l'ouverture de la Conférence des Avocats 1883, Barreau de Paris


Formé à la politique par Jules Develle, dont il est pendant dix-huit mois directeur de cabinet au
ministère de l'Agriculture en 1886, élu ensuite conseiller général du canton de Pierrefitte dans la
Meuse, Poincaré se forge une réputation de républicain modéré et conciliant dès son premier
mandat de député pour la Meuse en 1887. Cela n'empêche pas ce fils de polytechnicien, entré avec
réticence sur la scène politique, de s'y imposer rapidement.
En 1895, il ouvre son cabinet, qui obtient rapidement un grand succès et détient une clientèle très
prestigieuse pour les affaires de presse — il est avocat du Syndicat de la presse parisienne —, les
affaires littéraires — il est notamment l'avocat de l'écrivain Jules Verne8 — et le droit des sociétés
— il compte parmi ses clients les plus grandes entreprises industrielles et financières du moment.

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