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CHAPITRE IV : METHODE D’ABRAMS ET DEFAURY

I- METHODE D’ABRAMS
Elle est basée sur l’obtention d’un certain module de finesse global pour le mélange des
granulats à partir de la connaissance des modules de finesse individuel des granulats
employés. La règle du mélange d’Abrams permet de calculer les pourcentages relatifs des
granulats de modules de finesse respectifs Mf 1 et Mf2 pour obtenir un module Mf choisi et
qui est tiré d’un tableau donnant des valeurs optimales des bétons courants tel qu’établi par
Abrams. Le tableau donnant les valeurs optimales du module de finesse est le suivant.

Application.

Soit un gravier 5/20 mm de module de finesse Mf1= 6,50 et un sable 0/5 mm de module
de finesse Mf2 = 2,60, donner le pourcentage de ces constituant s’ils doivent servir pour la
confection d’un béton courant.

Solution.

En choisissant pour un béton courant un module de finesse Mf=5,00 pour le mélange par
exemple et un dosage en ciment supposé à 350kg/m3, on aura :

S1= Mf1 – Mf = 6, 50 – 5, 00 = 1, 50
S2= Mf – Mf2 = 5, 00 – 2, 60 = 2, 40
S = S1 + S2 = ………………………..3,9.
On peut dès lors déterminer les proportions de matériaux suivantes:

S2 2,4 S1 1,50
sable :   62% ; et gravier :   38%
S 3,9 S 3,90

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Il est clair que dans cette méthode tout réside dans le choix judicieux du module de finesse
du mélange (avec les granulats seuls). Ce module est lui-même lié à plusieurs paramètres tels
que la forme la nature et les dimensions des grains, le dosage en ciment la résistance et la
plasticité désirées.

II- METHODE DE FAURY


Cette méthode vient compléter la méthode de Bolomey, sa particularité étant qu’elle
donne des bétons comportant moins de sable et plus de gravier. Ces bétons sont moins
maniables et indiqués pour les travaux nécessitant plus de résistance mécanique et moins de
maniabilité.

La méthode de Faury fonde sa réelle singularité sur les points suivants :

a) est applicable à tous les granulats quelle qu’en soit la masse volumique ;
b) Elle intègre l’effet des vides dans les granulats par une loi montrant que ceux-ci varient
avec 5 D ;
c) Faury tient compte de l’effet du coffrage et des armatures et introduit la notion d’effet
de paroi (EP) et du rayon moyen du moule (R)
D
EP 
R
vol. du béton (acier déduit)
Et R 
surf. de tout ce qui est au contact avec le béton(acier  coffrage)

1.25
En effet, pour son utilisation cependant, il convient de s’assurer que : 0.8   1 ou
R
que

Nature des granulats Diamètre maximum D  à :


Granulats concassé 0,8 e 0,7 c 1,6r R
Granulats roulé 0 ,9 e 0 ,8 C 1,8 r 1,2R

e = espacement horizontal entre armatures horizontales ;


c = enrobage moyen des armatures ;
e.b
r = rayon moyen d’une maille d’armatures. On a, r  .
2 .(e  b)
b = espacement vertical entre armatures verticales.

III-1- La courbe optimale.


La courbe optimale chez Faury est inscrite dans un repère et représentée par deux
segments formant une ligne brisée dont il faut définir : l’origine, l’extrémité et le point de
brisure.

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a) l’origine : c’est le point de l’axe des abscisses correspondant au tamis de 0,0065 mm.
Cet axe représente en général l’axe des dimensions des tamis (rapport), alors que l’axe
des ordonnées représente les tamisas cumulés en volume absolu.

b) l’extrémité : elle a pour abscisse D et pour ordonnée 100.


c) point de brisure : il est repéré à l’abscisse par D/2 et en ordonnée par y(D/2).
B
Avec : y (D/2)= A  17,8 5 D  . Si l’on utilise les passoires en lieu et
(R/1,25D) - 0,75
place des tamis, la relation devient :

B
y(D/2)  A  17.5 D 
R/D - 0,75

Dans ces expressions, nous avons :


A = constante traduisant la maniabilité et à la nature des granulats. Pour les bétons courants
tout un tableau est consacré à ce paramètre. Dans le cas particulier du béton armé, on
présente le tableau ci-après.

Diamètres des grains Nature du béton Valeur de la constante A

25 < D  50 - béton légèrement armé - A = 15 à 20


50 < D  80 granulats roulés A = 15 à 20
D > 80 -granulats roulés A= 12
-Béton de piste A=15

B = constante liée au mode de serrage. Elle prend les valeurs allant de 1 à 2 selon que le béton
est ferme ou mou.

R = rayon moyen du moule.

D = dimension du tamis qui laisserait tout juste passer la totalité du granulat. C’est une valeur
à déterminer elle varie globalement de 16mm à 100mm. On l’obtient après avoir tracé une

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courbe granulométrique ayant «d »comme plus gros grain .Graphiquement «D » correspond
au prolongement sur l’horizontal de 100% de tamisât de la verticale passant par d n-1 . On peut
 x 
aussi exprimer cette valeur par l’expression générale : D  d n -1  
 2y 
d) Illustration du repérage de D

III-2- calcul de l’indice de vides et de la quantité d’eau de gâchage.

On peut arriver à quantifier le vide minimal auquel correspond un volume maximal


des matériaux solides pour un béton d’une certaine consistance donnée avec des matériaux
donnés. C’est l’indice de vide du mélange exprimé par :

K K
n5  , Les valeurs usuelles de K et K’ sont données dans le tableau suivant :
D R  0,75
D

Consistanc Moyen de mise en Sable roulé Sable roulé Sable conc. K’


e du béton œuvre Gravier roulé Grav ; concassé Grav. conc.
Molle Piquage sans > 0, 34 > 0,36 > 0,38 0,002
vibration
Normale Vibration 0,26 0,28-0,30 0,30-0,34 0,003
moyenne
Ferme Vibration poussée 0,25-0,27 0,26-0,28 0,28-0,30 0,002
Très ferme Vibration < 0,24 < 0,25 < 0,25 0,00
puissante
Ces vides devront être remplis par une quantité d’eau E généralement insuffisante pour une
mise en œuvre correcte, d’où la nécessité de rajouter 20 à 30% d’eau supplémentaire en
fonction de l’ouvrabilité désirée. Ainsi, on a finalement : 1,2 n  E  1,3n

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III-3- Composition pondérale des constituants solides.

Le volume total absolu du constituant solide set 1- E, soit :

Vciment + Vsable + Vgravier = 1- E avec Eciment=dosage en ciment /densité du ciment. On note:


Vciment
C% .
1000 - E
Les volumes de sable, ciment, et graviers sont enfin déterminées à partir des
pourcentages de tamisât repérés à partir de la courbe granulométrique et la
droite optimale de Joisel. Le reste de la procédure s’identifie à celle de Bolomey
étudiée plus haut.

CONCLUSION

L’étude des compositions de béton consiste presque toujours à rechercher


conjointement deux qualités essentielles à savoir l’ouvrabilité et la résistance. Or ces deux
qualités sont liées l’une à l’autre quant aux facteurs dont elles dépendent et qui
paradoxalement varient en sens inverse comme indiqués dans le tableau ci-dessous.

Facteurs de composition du Pour une bonne ouvrabilité Pour une bonne résistance
béton
Finesse du sable Plutôt fin Plutôt grossier
Rapport G/S (gravier/sable) à diminuer à augmenter
Dosage en eau à augmenter à diminuer
granularité Continue de préférence Discontinue légèrement
préférable
Dimension maximale de D Plutôt petite Plutôt forte

La recherche simultanée de ces deux qualités pose donc un éternel dilemme dont on ne
peut sortir que par des solutions de compromis. Il semble difficile voire impossible d’élaborer
une théorie au sens propre et scientifique du terme de prendre en compte tous les
paramètres et d’aboutir à la meilleure composition donnant elle seule un béton présentant
toutes les qualités souhaitées.

Il faut plutôt se recommander à des données essentielles permettant approximativement et


rapidement aux compositions en même de satisfaire en moyenne toutes les exigences du
projet. La méthode de DREUX –GORISSE en est un exemple.

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