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Coagulation Floculation Pr.

Brahim LEKHLIF
Coagulation Floculation Pr. Brahim LEKHLIF

Introduction ..................................................................................................................................................................... 3
I. Principe ........................................................................................................................................................................ 3
Barrière énergétique ................................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
II. Théorie de la double couche ....................................................................................................................................... 5
III- Coagulation ............................................................................................................................................................... 8
A). Coagulation physico-chimique .............................................................................................................................. 8
1- Coagulation électrostatique ................................................................................................................................. 8
2- Coagulation par adsorption ................................................................................................................................. 9
3- Floculation ............................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
4- Entrainement ............................................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
B). Coagulation mécanique ....................................................................................................................................... 11
Floculation péricinétique ....................................................................................................................................... 12
Floculation orthocinétique ..................................................................................................................................... 12
Expression générale du gradient G ................................................................................................................................ 14
C). Dimensionnement optimal d’un floculateur ........................................................................................................ 16
Polyélectrolytes ......................................................................................................................................................... 18
Adjuvants .................................................................................................................................................................. 18
Floculants comme adjuvants de filtration ......................................................................... Erreur ! Signet non défini.
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Introduction

La turbidité constitue un élément indésirable rencontré souvent dans les eaux superficielles. Elles
sont principalement dues à des particules de très petites tailles (Particules colloïdales). Ces
particules, qui peuvent rester en suspension dans l'eau durant de très longues périodes, peuvent
même traverser un filtre très fin.

Les eaux peuvent être caractérisées par le paramètre turbidité. Il figure parmi les normes de
potabilité des eaux. Le tableau suivant donne un aperçu de la qualité des eaux en fonction de ce
paramètre.

NTU < 5 Eau claire


5 < NTU < 30 Eau légèrement trouble
NTU > 50 Eau trouble
NTU élevée La plupart des eaux de surface en Afrique atteignent ce niveau de
turbidité

Dans le tableau suivant sont représentés les grandeurs des tailles des particules :

Diamètre des particules Etat Exemple


(Micromètre
< 0.001 Etat dissous
0,001 à 1 Etal colloïdal Oxydes et hydroxydes
Argile
Huile et graisses
Bactéries
>1 Solides décantables Limon
Sables
Pollen

Pour éliminer ces particules, on a recours aux procédés de coagulation et de floculation. La


coagulation a pour but principal de déstabiliser les particules en suspension, c'est-à-dire de faciliter
leur agglomération. En pratique, ce procédé est caractérisé par l'injection et la dispersion de produits
chimiques. La floculation a pour but de favoriser, à l'aide d'un mélange lent, les contacts entre les
particules déstabilisées. Ces particules s'agglutinent pour former un floc qu'on pourra facilement
éliminer par décantation.
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I. Principe

La coagulation consiste en la formation de particules discrètes séparables de l'eau. Elle est utilisée
lorsque les particules sont fines pour être éliminées par la décantation gravitaire ou sont de nature
colloïdale. Elle est également utilisée pour l'élimination des substances dissoutes ou de grosses
molécules hydrophiles en dispersion stable, ou des substances responsables de la coloration des
eaux usées.

Les particules en suspension dans une eau de surface proviennent naturellement de l'érosion du sol,
de la dissolution de substances minérales et de la décomposition de matière organique. A cet apport
naturel, peuvent s'ajouter les effluents domestiques, industriels ou agricoles.

Le temps mis par les particules pour chuter naturellement d'un mètre dans l'eau à 20 °C varie selon
la nature et la taille des particules. Le tableau suivant illustre les temps de sédimentation des
particules.

Tableau 1. Temps de décantation de différentes particules d'après la loi de STOKES

Ce tableau montre donc que les colloïdes sont difficilement décantables.

Stabilité de la matière colloïdale

Dans une eau de surface, la matière solide, de type colloïdal, est chargée négativement. Le maintien
en suspension des particules est dû à un équilibre entre deux forces opposées qui varient avec la
distance entre ces particules :

- une force de répulsion électrostatique liée aux charges de surface superficielles des colloïdes
qui tendent à écarter les particules les unes des autres, l’énergie correspondante est notée
ER ;
- une force d'attraction EA (type Van der Waals) liées à la structure et à la forme des colloïdes
ainsi qu'à la nature du milieu qui tend à rassembler les particules.
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Il en résulte une énergie potentielle représentant la somme des énergies de répulsion (ER) et
d’attraction (EA) comme le montre la figure 1. Elle traduit l'interaction énergétique entre les deux
particules.

L’énergie potentielle totale s’écrit : ET = EA + ER.

Si ET est positive, alors l’énergie de répulsion est prépondérante. Dans le cas contraire, l’énergie
d’attraction permet l’adhésion des deux particules. Ce phénomène est représenté dans la figure 4.

Répulsion
Attraction

Courbes d’énergies

L’énergie de répulsion maximale, dite « barrière d'énergie » Emax, s’oppose à l’agglomération des
particules. Le système est d'autant plus stable que Emax est élevée.

Structure des colloïdes

Les particules colloïdales sont caractérisées par deux points essentiels : d'une part, elles ont un
diamètre très faible (de 1 nm à 1 μm) ; d'autre part, elles ont la particularité d'être chargées
négativement, engendrant des forces de répulsion intercolloïdales. Ces deux points confèrent aux
colloïdes :

➢ un rapport surface/volume élevé rendant les phénomènes de surface sont importants ;


➢ une stabilité d'une suspension colloïdale reposant sur l'existence de forces répulsives de
nature électrostatique.

II. Théorie de la double couche


La théorie de la double couche permet de rendre compte de l'état des solutions en suspension
colloïdale (Modèle de Stern-Gouy-Chapman). Les particules chargées négativement s’entourent de
charges électriques positives, se répartissant en deux couches comme représenté dans les figures
2 et 3 :

− couche fixe d'ions de signe contraire adhérente au colloïde, (couche de STERN) ;


− couche diffuse dans le liquide environnant (à cause de l'agitation thermique) de contre-
ions, se raréfiant avec la distance, déformable et mobile (couche de Gouy) ;
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− la masse du liquide.

Figure 2 : Double couche entourant la particule chargée négativement

Figure 3 : Double couche d’une particule colloïdale

Dans la couche fixe de Stern (Première couche fixe), le potentiel décroît linéairement (décroissance
significative), puisque les ions y sont empilés uniformément. Dans la couche diffuse de Gouy
(Seconde couche), la décroissance du potentiel suit la loi de Poisson (décroissance lente). A la limite
entre les deux couches règne le "potentiel de Stern".
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Le potentiel zéta (ζ) (ou potentiel électrocinétique) est définit comme le potentiel au plan de
cisaillement, à la limite entre la couche de Stern et celle de Gouy. Il caractérise le plan entre la partie de
la solution solidaire du colloïde et celle se déplaçant indépendamment ou avec un certain retard.
Il s’exprime comme suit :

ζ = potentiel zêta
q = nombre de charges par unité de surface
d = épaisseur de la couche dans laquelle il y a un gradient de charges
D = constante diélectrique du liquide, celle de l’eau est égale à 78,5 à 25°C

Il peut valoir jusqu'à - 30 ou -35 V dans les eaux naturelles.


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Dans la théorie de la double couche, la coagulation est l'annulation du potentiel Zêta.

Ce potentiel ne peut être mesurée qu'indirectement par la migration électrophorétique des particules
placées dans un champ électrique.

III- Coagulation
La coagulation des particules peut être réalisée par déstabilisation de la suspension et
l'agglomération des particules en des flocs plus gros par rupture de la barrière d'énergie entre les
particules.

Cette déstabilisation peut être assurée par deux moyens :

➢abaissement du potentiel zêta par ajout de réactifs chimiques permettant : c'est la coagulation
physico-chimique ;
➢communication aux particules d’une énergie cinétique Ec suffisante pour franchir la barrière
d'énergie Emax : ceci peut être favorisé par l’augmentation du mouvement brownien en
élevant la température.

A). Coagulation physico-chimique

Les quatre modes de déstabilisation des particules

1. coagulation électrostatique par diminution des forces de répulsion électrostatiques. Elle


comprime le nuage ionique autour des particules ;
2. coagulation par adsorption d'ions de signe contraire, fortement chargés, qui diminuent le
potentiel à la limite de la couche de Stern ;
3. floculation ou adsorption de macromolécules ou de polyélectrolytes, susceptibles de former
des ponts interparticulaires ;
4. coagulation par entraînement ("Sweep coagulation"), pour les suspensions dont les
particules sont captées et entraînées dans un précipite de formation rapide.

1- Coagulation électrostatique

L'épaisseur du nuage ionique (en Å) est donnée par :


0,4
 
 c z2
où c est la concentration molaire de l’espèce coagulante, et z sa valence. Comme z intervient au
carré, on peut prévoir que l'effet des di- et des trivalents sera nettement supérieur à celui des
monovalents : c'est la règle de Schulze-Hardy. On a notamment :

Na  Ca 
 Al  

dans la proportion d'activité : 1 7 à 200  500 à 10.000

Cette règle n'est que qualitative, car d'autres facteurs jouent également comme :

- le pH ;
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- l’agitation (vitesse, forme des pales, dimensions relatives) ;


- la température ;
- la durée ;
- le comportement particulier du cation (hydratation, polymérisation, complexation) ;
- la nature de l'anion correspondant (qui peut favoriser la formation de polymères de composés
d’aluminium).

Une caractéristique de ce mode de coagulation est son absence de spécificité : toutes les couches
diffuses sont également contractées, et la dose de coagulant n'obéit à aucune relation
stœchiométrique.

2- Coagulation par adsorption

Les éléments indésirables sont adsorbés sur une matrice solide se formant, en général, en solution. Sur
la surface de ces formes peuvent s'adsorber des particules colloïdales en diminuant leur potentiel de
surface. La coagulation adsorptive est nettement plus efficace que la coagulation électrostatique.

La matrice solide se forme en milieu neutre et en milieu légèrement alcaline. Dans le cas du fer et de
l’aluminium, la quasi-totalité de Al3+ et Fe3+ est précipitée respectivement en Al(OH)3 (pKs 33) et
Fe(OH)3 (pKs 38).

En milieu très acide, Fe3+ et Al3+ s'ionisent progressivement à mesure que le pH s'élève. Ils se lient à
6H2O en formant des espèces hydrolysées mononucléaires (tableau I et figure 4) ou multinucléaires
électropositives. Dans le cas de l’aluminium, Al 3+ donne que Al6(OH)153+, Al7(OH)174+, Al8(OH)204+,
Al13O4(OH)247+, Al13(OH)345+.

Tableau I : Hydrolyse du fer et de l'aluminium


Espèce dissoute pH
Fe Al
M(H2O)6+++ <3 < 4.5
[M(H2O)5OH]++ - 4.8
+
[M(H2O)4OH2] - 5.3
[M(H2O)3OH3] 4.5 5.5 -7.5
-
[M(H2O)2OH4] 5 9.5
--
[M(H2O)OH5] >7 > 10

Lors de l’utilisation de l’aluminium comme coagulant on cherche actuellement à prépolymériser


l'alumine en lui ajoutant lentement la dose voulue de NaOH sous agitation (rapport final OH-/Al3+
de l'ordre de 2,5) et en laissant reposer le mélange pendant 1 heure avant de l'employer.
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3- Floculation

Ce n'est qu'un cas particulier de la coagulation par adsorption, où le coagulant est un polyélectrolyte ou
une macromolécule hydrosoluble de haut poids moléculaire (alginate, polyacrylamide, etc.).

Figure 4 : Illustration du phénomène de pontage


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n : représente le degré de polymérisation variant de 100 à 1000 soit un poids moléculaire compris entre
20 000 et 200 000.

Dans le cas de l'alginate de sodium, il peut varier de 35 000 à 1 500 000.

4- Entrainement

Ce processus concerne les suspensions tellement diluées dont les conditions cinétiques pour la
coagulation sont défavorables.

Moins il y a de particules à floculer, plus la dose doit être forte. C'est pourquoi on renforce parfois
artificiellement la suspension à floculer par un colloïde négatif à grande surface, appelé adjuvant. Les
deux principaux adjuvants sont la bentonite et la silice activée. On retombe alors dans le cas de
coagulation par adsorption ou par voie électrostatique, avec des doses plus économiques de Fe ou d'Al.

B). Coagulation mécanique

Lorsque les particules ont été préalablement déstabilisées au point de vue électrique, elles peuvent
floculer. Le taux de coagulation dépend de la probabilité des contacts et de leur efficacité. Cette
probabilité particules dépend :

➢ de leur taille ;
➢ de leur concentration ;
➢ de leur gradient de vitesse ;
➢ de leur temps de séjour dans l'ouvrage de floculation.
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L’essai de coagulation permet d’augmenter le nombre de chocs entre particules par la création d’une
différence de vitesses entre elles qui peut être due à :

➢ Au mouvement brownien des particules (floculation péricinétique) ;


➢ Au déplacement d’une partie du fluide (floculation orthocinétique).

Floculation péricinétique (Coagulation)

Elle est produite par un mouvement brownien des particules en solution. Elle favorise la
formation des microflocs. Toutes les particules ont la même énergie cinétique et donc les plus
petites ont les vitesses les plus élevées, donc une plus grande probabilité de rencontre. Le taux de
variation de la concentration des particules au cours du temps est donné par :
𝑑𝑁 4 𝛼 𝑘 𝑇 𝑁2
𝐹𝑝 = − =
𝑑𝑡 3𝜇
Où :
N : nombre de particules par unité de volume ;
α : fraction du nombre de chocs productifs de flocs ;
k : constante de Boltzmann qui vaut 13,8×10-24 j.K-1 ;
µ : viscosité dynamique de l’eau (pa.s) ;
T : température absolue (°K) ;
dN/dt : variation du nombre de particule à un instant t.

Il est fonction de l’efficacité des chocs entre particules, de leur nombre* et de la température.

* : pour les solutions diluées la coagulation se fait difficilement, d’où l’utilisation du « sweep
coagulation »

Par intégration, en posant N=N0 à t=0 on obtient l’expression suivante :

En posant : le temps t1/2 tel que la concentration en particules soit


réduit de moitié.

On aura :

Au cours de la floculation péricinétique elle-même, les tailles des particules augmentant vont rendre
les chocs dus au mouvement brownien inefficaces.

Floculation orthocinétique (Floculation)

Quand les flocs atteignent la taille critique des 10 μm, l’agitation ne joue plus qu’un rôle
extrêmement mineur sur le déplacement des particules. Seule l’agitation mécanique de l’eau
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correspondant à un régime turbulent faible mais non négligeable, peut alors « faire » bouger les
particules et faire grossir les flocs.

Leur transport ainsi induit par ce mouvement augmente de manière importante leur vitesse de
collision, favorisant, ainsi, leur agrégation, une fois coagulées. Le gradient de vitesse est un
paramètre très important, il agit sur la probabilité de rencontres des microflocs, mais il est
impossible d’augmenter exagérément. La turbulence créée lors de cette floculation ne doit pas
fragiliser les flocs formés.

La floculation orthocinétique est liée à l’énergie mécanique dissipée dans la zone de floculation.

Le taux de floculation FO peut s’exprimer comme suit :


𝑑𝑁 2 𝛼 𝐺 𝑑 3 𝑁𝑁0
𝐹0 = − =
𝑑𝑡 3
Où :
d : diamètre des particules par unité de volume ;
G : Gradient de vitesse (s-1).

Avec N = N0 à t =0 et N à t, on obtient :

On remarque que le nombre de particule N dépend du diamètre des particules, du gradient de vitesse
ainsi que du nombre de particules initialement présentes :

- diamètre élevé de particule favorise la floculation,


- un gradient de vitesse G élevé favorise également les rencontres inter-particules.

Cependant, il ne faut pas l’augmenter G exagérément, pour éviter le cisaillement des flocs. L’ordre
de grandeur de G est de 100 s-1 pour la floculation, et beaucoup moins quand les flocs sont de taille
supérieure au millimètre.

En réalité, les deux types de floculation coexistent. Au début de la coagulation se produisant de


façon rapide (quelques secondes), le transport se fait surtout par le mouvement brownien. A mesure
que les agrégats augmentent de taille et diminuent en nombre, le mouvement brownien a moins
d'action sur eux, et le transport s’effectuera plutôt grâce au gradient de vitesse G. L’agglomération
des particules (au cours de la floculation) requiert plus de temps (20 min et plus).

La prolongation de l’agitation lente au-delà de 15 à 20 min permet d’homogénéiser davantage les


dimensions des flocons formés et en augmenter la densité. Cependant l’effet bénéfique de
l’agitation (qui doit être de moins en moins violente du début jusqu’à la fin de l’opération) décroît
rapidement. La durée optimale (t) doit être déterminée par l’expérimentation ; néanmoins, la
pratique montre que la majorité des cas, les temps efficaces de floculations d’étagent entre 15 mn
et une demi-heure.

Le rapport Fo/Fp permet de comparer la floculation péricinétique à la floculation orthocinétique. Il


est égal à :
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La figure suivante illustre les valeurs de G, dans le cas de Fo/Fp égal à 1, pour une eau à 20°C. On
constate que pour des petites particules, la valeur de G doit être élevée, c-à-d que l’agitation doit
être énergique. Par contre, lorsque les particules sont assez grosses, une agitation relativement faible
est suffisante pour qu’on obtienne un taux acceptable de floculation orthocinétique.

Figure 6 : Variation du gradient en fonction du diamètre des particules

Expression générale du gradient G

Le gradient de vitesse s’exprime comme suit :

𝑃
𝐺= √
𝑉∗𝜇
Où :

P : puissance fournie au liquide, dissipée par les pâles de l’agitateur, exprimée en watt ;
µ : viscosité (Ns/m2), dépendant de sa température ;
V : volume occupé par l'eau, en m3.

La croissance du floc, liée à la vitesse imprimée aux particules et au temps de séjour, s'exprime par
la relation G.t, exprimant également le nombre de collisions efficaces. G étant le gradient non pas
d'une particule singulière, mais le gradient moyen régnant dans l'ouvrage.

𝑃
𝐺̅ = √
𝑉∗𝜇
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Puissance fournie au liquide

La puissance dissipée au sein des cuves peut s’exprimer comme suit :

P = G2 μ V/(103 R)

Où :
o P : Puissance en Kw
o R : Rendement du moteur électrique

Par ailleurs, on définit le nombre de puissance. En agitation, on utilise deux nombres


adimensionnels :

▪ pour un régime laminaire : P = kL * μ * n2 x di3 Pour écoulement laminaire Re < 10


▪ pour un régime turbulent : P = kT * 𝜌liq * n3 x di5 Pour écoulement turbulent Re > 10 000

𝐷2 𝑛 𝜌
𝑅𝑒 =
𝜇
Avec :

P : exprimée en Watt
kT, kL : Constantes, nombres de puissance (adimensionnel)
liq : masse volumique du milieu exprimée en kg/m3
n : vitesse d’agitation en tours/sec (rps; s-1).
di : diamètre de l’agitateur en m
 : Viscosité dynamique en Pa.s

Où :

Les constantes kL et kT pour les mélangeurs en conditions laminaire et turbulente sont données dans
le tableau suivant :

Type of impeller Laminar range (kL) Turbulent range (kT)


Propeller, square pitcH, 3 blades 41,00 0,32
Propeller, pitch of two, 3 blades 43,5 1,0
Turbine, - flat blades 71,0 6,30
Turbine, 6 curved blades 70,0 4,80
Fan turbide, 6 blades 70,0 1,65
Turbine, 6 arrowhead blades 71 4,00
Flat paddle, 6 blades 36,5 1,70
Shrouded turbine, 2 curved blades 97,5 1,08
Shrouded turbine with stator (no baffles) 172,5 1,12

Dans le cas des grandes installations l’agitation est réalisée à l’aide de turbines de mélange rapide
et de floculation. Elles sont, en général, entraînées par des moto-réducteurs placés sur passerelle.
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Pour des installations de petites tailles, elle est créée dans le cas de la floculation par des systèmes
à chicanes perturbant l’écoulement de l’eau dans l’ouvrage.

Différents types d’agitateurs

C). Dimensionnement optimal d’un coagulateur-floculateur

Puisque G (en sec-1) et t (en sec) interviennent tous deux, il est commode d’utiliser le groupe G*t,
sans dimensions pour caractériser un coagulateur-floculateur. On recommande 103 Gt  105 pour
avoir une bonne coagulation-floculation.

Etude expérimentale de la coagulation

La méthode la plus répandue et la plus simple est celle du jar-test qui cherche à reproduire à petite
échelle l’ensemble des processus complexes de la coagulation et de la coalescence des flocons.

La détermination du réactif adéquat ainsi que les quantités nécessaires pour effectuer la coagulation
peut être faite par l’expérimentation. Toutefois, un certain nombre de règles générales gouvernant
les conditions optimums de coagulation ont pu être dégagées de l’expérience :

➢ pH : il joue un rôle important et détermine la nature du coagulant à employer ; sa valeur


influe sur la dose de ce coagulant à utiliser, la dose résiduelle et conditionne la cinétique de
formation des flocs. Pour chaque coagulant il existe un pH optimal.
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➢ température : son élévation favorise l’agglomération des flocs ;


➢ nature des matières à éliminer : les suspensions minérales sont facilement floculées à partir
d’un seuil minimal indépendant de la quantité des matières en suspension. Pour les matières
colloïdales et les matières organiques la demande en coagulant croît plus ou moins
proportionnellement à leur quantité dans l’eau à traiter.

Le Jar Test est un banc d’agitation à palettes rotatives, dont la vitesse peut être réglée, une série
cinq à six récipients cylindriques, ou cylindro-coniques, remplis de l’eau à tester. L’agitation se fait
de façon identique pour l’ensemble des récipients. On ajoute dans les récipients les réactifs dont on
cherche à déterminer les doses d’emploi ou à mettre en évidence les mérites, ou au contraire les
inconvénients.

Figure jar-test

L’introduction des réactifs se fait très rapidement à forte agitation (60 sec) pour les disperser dans
la totalité du volume d'eau à traiter et pour créer la coagulation des particules. Cette étape est suivie
d'une phase d'agitation modérée à lente pendant 20 à 30 min pour permettre la floculation.

Le contrôle de la qualité du traitement se fait :

- visuellement :

• délai d'apparition de flocons ;


• vitesse de grossissement des flocons ;
• vitesse de sédimentation ;
• aspect général ;

- par des mesures analytiques :

• turbidité ;
• coloration ;
• taux de matières organiques ;
• matières en suspension résiduelles
• dureté résiduelle, etc.

Il est utile également de mesurer le volume des boues obtenues.


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Floculants et les adjuvants de floculation

Electrolytes :

Outre les sels de Al et Fe déjà vus, on rencontre aussi FeCl3, FeClSO4 (Chlorosulfate ferrique.
Floculant de pH 4 à pH 11), FeSO4, Zn SO4, Ca Cl2, Ca(OH)2... les doses usuelles sont de 20 à 200
mg/l.

L’alumine est le plus répondu des floculants : Al2(SO4)3. 18H2O. On le prépare en dissolvant Al2O3
dans H2SO4, puis en évaporant et cristallisant la solution.

Si on ne tient pas compte des réactions d’hydratation vues plus haut, on peut écrire globalement :

Al2 (SO4)3 + 3 Ca (HCO3)2  3 CaSO4 + 2 Al(OH)3 + 6 CO2

Polyélectrolytes

On a d’abord des polymères naturels, généralement à base d’amidon plus ou moins dégradé.

Les polymères synthétiques peuvent actuellement être préparés sur mesure, en toutes longueurs et
en toutes charges. Leurs poids moléculaires vont de 10.000 à 10.000.000 et les structures sont
linéaires, spiralées, en zig-zag, branchées, mais toujours réticulées. Etendue, une telle molécule peut
porter 120.000 groupes actifs, et avoir une longueur de 40 m.

Les polymères peuvent être anioniques, cationiques non ioniques, ou amphotères. Ils sont employés
à des doses réduites : 0.5 à 5 mg/l, ou pour les suspensions concentrées : 0.5 à 2.0 kg/t matière
sèche. On a vu plus haut qu’ils pouvaient agir par adsorption, même avec des particules de même
charge qu’eux. Un polymère cationique agit par sa charge et neutralise ce qui ne l’a été par Al3+. Il
faut donc l’ajouter aussitôt après la phase d’agitation rapide. Un polymère anionique n’agit que par
pontage et il vaut mieux l’ajouter qu’en fin de floculation, on à mi-course, lorsque les microflocs
sont déjà formés.

Adjuvants

On désigne parfois sous ce nom les polyélectrolytes. On le réservera plus justement aux colloïdes
de même charge que les particules à floculer, ajoutés pour augmenter la concentration, et de là le
nombre de chocs entre particules. Les flocons deviennent également plus gros et plus lourds.

Outre la bentonite, une argile négative, on a surtout recours à la silice activée. C’est une silice
colloïdale électronégative, préparée en acidifiant une solution de Na2SiO3 dans des conditions bien
précises. Sa structure est celle d’un polysilicate, et il agit comme un polyélectrolyte anionique.

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