B. Vermeulen
A. Reverdin
P.-A. Poletti
[ Traumatisme crânien et cervical :
recommandations pour la pratique
clinique aux urgences
Il a été estimé qu’en Europe plus d’un million puis plus de vingt ans a permis d’élaborer des
de personnes par année sont victimes soit directives cliniques avec une spécificité et
d’un traumatisme cranio-cérébral (TCC), soit une valeur prédictive négative proche de 95%.
d’un traumatisme cervical (TC), voire des deux. En effectuant une anamnèse et un examen
Les cas bénins forment la majorité de ce col- clinique selon les directives cliniques TCC et
lectif et évoluent favorablement. Quelques cas TC, le médecin va pouvoir décider d’une stra-
plus rares vont présenter des complications tégie efficiente pour choisir la nécessité d’exa-
immédiates et dramatiques. Ces cas doivent men complémentaire radiologique ou non. Cor-
être identifiés par des règles strictes de prise rectement appliquées, ces directives permet-
en charge, afin d’éviter un recours trop fré- tent de diminuer d’environ 50% les examens
quent aux examens les plus sophistiqués. Une de radiologie.
recherche clinique systématique menée de-
E
cervical spine trauma or both.
The majority of these cases are ne sont pas toujours disponibles et ne viennent que année dans les services d’urgence
benign and the patient’s qu’après un certain délai. nord-américains pour un traumatisme crâ-
condition progressively
improves. Contrary to this, a
Dans la pratique clinique quotidienne, l’en- nien, et il est vraisemblable que ce chiffre soit
certain number of cases reveal jeu consiste à définir une frontière entre les com- identique en Europe.1 La grande majorité de
immediate and serious pétences des «urgentistes» et celles des spécia- ces traumatismes sont de faible gravité, mais
complications, with overwhelm listes : qui fait quoi, quand et comment ? Quand encore faut-il définir le terme gravité. Depuis
the health care teams, and as a
faut-il débuter la collaboration avec le spécialis- plus de vingt ans, l’évolution de l’imagerie mé-
consequence, leads them to
frequently request highly te pour assurer des soins de qualité aux patients ? dicale a obligé les cliniciens à revoir leur proces-
sophisticated radiological La rédaction de protocoles ou de recom- sus diagnostique pour cette pathologie fréquen-
examinations. Systematic mandations pour la pratique clinique (guideli- te. Il a fallu définir le «degré de gravité clini-
clinical research carried out nes) par une équipe pluridisciplinaire permet de que» afin de codifier le recours à des examens
during a period of over 20 years
has permitted to establish
clarifier le rôle et la place de chacun et de dimi- d’imagerie coûteux, non pas pour un individu
clinical directives bearing a Sp nuer les conflits potentiels, ce qui est fonda- mais dans une logique d’épidémiologie clinique
and negative predictive value mental en situation d’urgence. G. von Below, et de coûts de la santé.
approximating 95%. Upon initial responsable du domaine Assurance qualité de la Dans les années 1980, tous les patients victi-
anamnesis followed by a target
FMH, rappelle que les objectifs d’une «recom- mes d’un traumatisme crânien subissaient d’of-
clinical examination, which
integrates the nature and mandation pour la pratique clinique» sont : fice trois radiographies (face, profil, et incidence
kinetics of the accident, it is 쐌 Etablir des outils spécifiquement conçus pour fronto-sous-occipitale dite de Worms). Masters
possible to adopt an efficient permettre la prise de décisions. en 19802 a montré que les radiographies du crâ-
strategy to decide whether or 쐌 Définir la marge de manœuvre et les possibi- ne n’apportaient aucune information pertinente
not supplementary radiology
examinations are necessary. If
lités décisionnelles qu’il convient de suivre ou sur la présence d’éventuelles lésions intracéré-
clearly understood, these auxquelles il convient de déroger si le cas l’exige. brales et n’étaient pas utiles dans la décision de
combined elements lead to a 쐌 Assurer une qualité optimale des soins de poursuivre les investigations cliniques ou théra-
50% drop of RX or CT-Scans santé. peutiques. En 19843 dans une nouvelle analyse,
exams.
A partir de deux motifs fréquents de consul- ce même auteur montre que chez 19 patients
Med Hyg 2003 ; 61 : 1508-12 tation dans le centre d’accueil et d’urgences des avec un TCC mineur et un trait de fracture
1508 Médecine&Hygiène 2446, 13 août 2003 쐌 www.medhyg.ch www.medhyg.ch 쐌 Médecine&Hygiène 2446, 13 août 2003 0000
MISE AU POINT MISE AU POINT
linéaire fin (sur un collectif total de 1184 pa- Ces résultats laissent planer le doute dans la
tients), l’évolution clinique est tout à fait favora- pratique quotidienne. Ainsi, en 1992, 270 000
ble. Sur cette base, Master publie en 19874 une CT-scan cérébraux sont effectués dans les ser-
conférence de consensus dans laquelle il recom- vices d’urgence américains pour un coût total
mande de ne plus faire de radiographie du crâne évalué à 216 millions de dollars. Les médecins
dans les TCC mineurs. Pour les TCC de gravi- des urgences ont alors le même sentiment que
té moyenne, les radiographies du crâne peuvent dans les années 1980 où il s’agissait de faire des
être utiles mais il y a un manque de preuve et radios du crâne chez tout le monde pour se pro-
les arguments recouvrent ceux utilisés pour les téger contre des procédures judiciaires. Plu-
traumatismes mineurs. Enfin pour les TCC gra- sieurs nouvelles études essaient alors de strati-
ves, le CT-scan est devenu indispensable pour fier le risque en fonction de l’évaluation cli-
la prise de décision. nique initiale afin de déterminer les indications
Depuis les années 1990 qui correspondent à cliniques et de rationaliser l’utilisation du CT-
l’apparition des CT-scan dans les services d’ur- scan cérébral.8 Haydel9 en 2000 identifie qu’il
gence, leur place dans le processus diagnostique faut tenir compte de l’âge (> 60 ans), de la pré-
est largement étudiée. L’accent est mis sur la sence de céphalées, de nausées, de vomisse-
nécessité d’une démarche clinique bien structu- ments, de la consommation ou non d’alcool,
rée avec une évaluation clinique par le score de d’une amnésie circonstancielle, de tous signes
Glasgow et un examen neurologique complet. de contusions sus-claviculaires et de la survenue
Comment faire la différence entre un TCC mi- d’une crise d’épilepsie après le traumatisme
nime, mineur, moyen ? A quoi cela correspond- pour décider de pratiquer un CT-scan. Enfin, la
il sur l’échelle de Glasgow ? Quelle est la corré- prise d’anticoagulant ou non doit être identifiée.
lation entre la clinique et les lésions objectivées Chez les patients avec un TCC, un Glasgow à
au CT-scan cérébral ? Faut-il surveiller les pa- 15 et sans aucun des facteurs de risque men-
tients avec un TCC minime aux urgences même tionnés ci-dessus, le médecin urgentiste peut
si le scanner est normal ? Il faut se rappeler, s’abstenir d’effectuer un CT-scan.
entre autres, la haute évolutivité qui peut trans- Parmi les urgentistes qui font une recherche
former un traumatisme mineur en une situation clinique ciblée sur les motifs de recours et les
éminemment dangereuse pour le système ner- procédures cliniques, Stiell et coll. à Ottawa10
veux central. ont développé une démarche originale qui com-
Dès les années 90, on trouve des études qui prend successivement l’identification d’un mo-
permettent de répondre à ces questions. En tif de consultation fréquent pour lequel il
1992, dans une étude prospective où il compare n’existe pas de consensus clair et l’élaboration
le CT-scan cérébral et l’observation clinique, d’un questionnaire/enquête soumis à un large
Mikhail5 montre chez les patients avec un score collectif de médecins pour identifier leur pra-
de Glasgow entre 13 et 15, qu’il peut exister des tique clinique.11,12 Les résultats de ces enquêtes
lésions cérébrales. Il identifie également deux permettent de définir un algorithme que les
facteurs prédictifs de gravité : un âge de plus de médecins de l’enquête vont appliquer scrupu-
40 ans et des céphalées. leusement dans leur pratique quotidienne.13
La généralisation des CT-scan dans les ser- L’analyse des résultats permet d’élaborer un
vices d’urgence aboutit aussi à une utilisation nouvel algorithme évalué par une nouvelle étu-
abusive de ceux-ci, comme les radiographies du de clinique prospective. Cette approche origina-
crâne dans les années 1980. Plusieurs études le a permis de donner des directives de pra-
tentent de mettre de l’ordre. Miller6 en 1996 sur tiques cliniques extrêmement pertinentes pour
un collectif de 1382 CT-scan cérébraux chez des les entorses de chevilles14 et de genoux15 vues
patients avec un score de Glasgow à 15, identi- aux urgences.
fie 84 lésions (6,1%) dont seulement 3 (0,2%) La même démarche va être utilisée pour
vont subir une intervention chirurgicale mais proposer des recommandations sur la prise en
jamais en urgence. Dans un sous-groupe de 789 charge des TCC. La première enquête a porté
patients présentant une amnésie circonstanciel- sur un collectif de 228 médecins urgentistes12
le mais sans embarrure, 3%, (n = 24) avaient un du Canada dont 85% étaient contre la pratique
CT-scan anormal. Aucun de ces patients n’a dû systématique d’un CT-scan en cas de TCC mi-
être opéré. Toutefois dans ce collectif, presque neur, et 3,5% préconisaient un CT-scan chez
tous les patients se plaignaient de nausées et de tous les patients. Nonante-sept pour cent de ces
vomissements. L’auteur conclut que tout patient médecins souhaitaient des directives cliniques
avec un TCC mineur et une symptomatologie plus précises. En 2001 sous le titre «the Cana-
clinique devrait avoir un CT-scan cérébral, malgré dian CT rule for patients with minor head inju-
un pourcentage faible de complications. Borc- ry»,11 Stiell publie les résultats de son étude
zuk7 fait la même étude mais tient compte de la prospective et propose des directives cliniques
typologie de l’accident (voiture, moto, piéton). pour la pratique quotidienne (tableau 1). En mai
Il confirme les résultats de Miller en signalant 2003, cette équipe présente les résultats d’une
qu’avec un Glasgow à 15, seuls 0,76% des pa- étude multicentrique16 portant sur l’impact éco-
tients devront subir une intervention chirurgicale. nomique de ces directives sur les coûts de la
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MISE AU POINT MISE AU POINT
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MISE AU POINT MISE AU POINT
1. Tout patient transporté au CAU par une ambulance suite à un Accident de la Voie Publique doit porter un collier cervical (CC) (cf. protocoles ambulanciers)
2. Tout patient arrivant au CAU suite à une chute et qui ne porte pas de collier cervical, doit être évalué pour identifier la nécessité d’en poser un (chute de > 1 m,
perte de connaissance, douleur spontanée de la colonne cervicale). Si doute : mettre un collier cervical
3. Tout patient victime d’un traumatisme arrivant au CAU, même mineur, doit être pris en charge selon le concept ABCDE de l’ATLS (Advanced Trauma Life Support
de l’American College of Surgeons) avec une première évaluation (ABCDE) puis un examen tête aux pieds. C’est au cours de l’évaluation tête aux pieds que seront
identifiées les probabilités cliniques d’une lésion de la colonne cervicale et le besoin d’effectuer en urgence des examens d’imagerie (RX, CT-scan)
L’étude NEXUS (The National Emergency X-Radiography Utilization Study) a validé CINQ critères qui doivent tous être présents pour décider de ne pas effectuer
d’examens radiologiques. Une fois la décision prise par le clinicien de ne pas effectuer d’examen radiologique, celui-ci peut procéder à l’ablation du collier cervi-
cal
Selon les critères de faible risque de l’étude NEXUS, Les informations ci-dessous sont destinées uniquement à clarifier les choses. Il n’existe pas de définition
une radiographie de la colonne cervicale est indiquée précise correspondant aux critères individuels de l’étude NEXUS qui sont sujets à interprétation de la part
à moins que les patients répondent à TOUS les de chaque médecin
critères ci-dessous : Au CAU la décision doit être discutée avec le trieur
1. Pas de douleur (sensibilité) médiane au niveau Une douleur (sensibilité) osseuse cervicale postérieure médiane est présente si le patient se plaint de
de la colonne cervicale douleurs lors de la palpation de la région médiane postérieure du cou, qui s’étend de la protubérance
ET occipitale à la proéminence de la première vertèbre thoracique, ou si le patient manifeste une douleur
lors de la palpation directe d’une quelconque apophyse épineuse cervicale
2. Pas de signes en faveur d’une intoxication Un patient doit être considéré comme intoxiqué s’il présente l’un ou l’autre des éléments suivants :
1) une anamnèse récente d’intoxication ou d’ingestion de toxique de la part du patient ou d’un observateur ;
ET ou 2) des signes d’intoxication lors de l’examen physique, tels qu’une odeur d’alcool, un discours
inarticulé, une ataxie, une dysmétrie, des anomalies cérébelleuses ou un comportement quelconque
parlant en faveur d’une intoxication. Les patients peuvent également être considérés comme intoxiqués
si les résultats de l’examen des liquides corporels sont positifs pour des substances (y compris, mais pas
exclusivement limités à l’alcool) qui influencent le degré de vigilance
3. Degré de vigilance normal Un degré anormal de vigilance peut comprendre n’importe lequel des éléments suivants : 1) score de
ET Glasgow égal ou inférieur à 14 ; 2) désorientation spatiale ou temporelle, désorientation vis-à-vis des
personnes ou des événements ; 3) incapacité à se rappeler de 3 objets après 5 minutes ; 4) réponse
retardée ou inappropriée à des stimuli externes ; ou 5) autres
4. Déficit neurologique focal Toute plainte (anamnestique) ou observation clinique (examen moteur et sensitif) évoquant un déficit
ET neurologique focal
5. Pas d’autre lésion gênante (parasite) Une définition précise pour caractériser une lésion gênante (parasite) n’est pas possible. Cela inclut toute
situation que le médecin considère comme susceptible de produire une douleur suffisante pour distraire
le patient des éventuels symptômes en relation avec une seconde lésion (cervicale). Par exemple, mais
de manière non limitative : 1) fracture d’un os long ; 2) lésion viscérale nécessitant une consultation
chirurgicale ; 3) lacération étendue, avulsion cutanée ou lésion par écrasement ; 4) brûlures étendues ; ou
5) toute autre altération fonctionnelle secondaire à une lésion aiguë. Le médecin peut aussi considérer une
lésion comme gênante (parasite) s’il considère qu’elle peut potentiellement altérer la capacité du patient à
apprécier d’autres lésions à leur juste valeur
Tableau 3. Prise en charge des traumatismes cervicaux au Centre d’accueil et d’urgences (CAU).
Evaluation clinique standardisée de la colonne cervicale pour des traumatismes a priori mineurs.
Critères élaborés à partir de : Low-Risk Clinical Screening Criteria for Cervical Spine Injury ; Ann Emerg Med 2001 ; 38 : 1, et N Engl J Med 2000 ; 343 : 94-9.
Emerg Med 1997 ; 30 : 14-22. cité stabilisatrice de la musculature de la colon- de l’accident et la clinique. Il montre dans une
11 Stiell I, Lesiuk H, Wells G, et al. The ne cervicale et entraîner des lésions ostéo- série de 233 patients traumatisés, que 24 d’entre
Canadian CT Head Rule Study for
patients with minor head injury : Ra- tendineuses graves. Ce phénomène explique eux (10,4%) ont une lésion confirmée à la radio-
tionale, objectives, and methodolo- aussi l’association fréquente de lésions cérébra- graphie. De prime abord, ces résultats sont
gy for phase I (derivation). Ann Emerg
Med 2001 ; 38 : 160-9. les et cervicales. Cette réalité biomécanique a inquiétants, laissant suspecter, comme dans l’étu-
12 Graham I, Stiell I, Laupacis A, O’Con- été bien comprise par les constructeurs de véhi- de de Jonsson,19 que les lésions cervicales sont
nor A, Wells A. Emergency physi-
cians' attitudes toward and use of
cules qui ont équipé les voitures d’appuie-tête plus fréquentes que l’examen clinique ou radio-
clinical decision rules for radiogra- de plus en plus sophistiqués protégeant la logique ne le laisse suspecter, cette étude au-
phy. Acad Emerg Med 1998 ; 5 : colonne de mouvements d’une trop grande am- topsique faisant état de 198 lésions cervicales
134-40.
13 ★ ★ Stiell I, Lesiuk H, Wells G, et plitude. En dépit de ces mesures de protection, manquées par les cliniciens et retrouvées en pa-
al. Canadian CT head rule study for les services de secours et de sauvetage pré-hos- thologie chez 22 patients. Toutefois, l’étude de
patients with minor head injury :
Methodology for phase II (validation pitalier et les médecins des urgences doivent, Schwartz ne tient pas compte de la cinétique de
and economic analysis). Ann Emerg chez tout patient traumatisé, avec ou sans TCC l’événement, de l’état du patient à l’arrivée aux
Med 2001 ; 38 : 317-22.
14 Verbeek P, Stiell I, Hebert G, Sel-
suspecter une lésion de la colonne cervicale. urgences et de l’anamnèse portant sur les carac-
lens C. Ankle radiograph utilization A nouveau, l’urgentiste est confronté à une téristiques des douleurs et leur localisation. En
after learning a decision rule : A 12- série de questions : Que faire ? Qui sont les pa- 1996, Velmahos20 met en évidence que les exa-
month follow-up. Acad Emerg Med
1997 ; 4 : 776-9. tients à risque ? Faut-il faire des radiographies mens radiologiques (RX classique ou CT-scan)
15 Stiell I, Wells G, McKnight R. Va- de la colonne cervicale ? Si oui, quelles inciden- sont inutiles chez les patients conscients et bien
lidating the «real» Ottawa Knee Ru-
le. Ann Emerg Med 1999; 33: 241-3. ces ? Quelle est la place du CT-scan cervical ? orientés, sans signe d’intoxication, avec un exa-
16 Stiell I, Clement C, Wells G, Brison Peut-on enlever la minerve sur la base de la seu- men clinique normal. Dans son collectif de 549
R, et al. Multicenter prospective vali-
dation of the canadian CT head rule. le clinique ? Schwartz en 198618 tente d’identi- patients, une moyenne de 2,27 clichés par pa-
Acad Emerg Med 2003; 10 : 539. fier s’il existe une corrélation entre la cinétique tient ont été effectués ainsi qu’un total de 78
0000 Médecine&Hygiène 2446, 13 août 2003 쐌 www.medhyg.ch www.medhyg.ch 쐌 Médecine&Hygiène 2446, 13 août 2003 1511
MISE AU POINT MISE AU POINT
17 Douglas C, Stiell I, Wells A, Clement CT-scan, dans un délai d’une heure à 72 heures 40-44%), soit des valeurs supérieures à celles
C, et al. Economic evaluation of the
potential impact of the Canadian CT après l’arrivée du patient et pour un coût total d’Hoffman. Avec l’application de ces critères,
head rule. Acad Emerg Med 2003 ; US$ 242 000.–. seuls 58,2% des patients suspects d’un trauma-
10 : 388.
18 Jacobs L, Schwartz R. Prospective Deux groupes vont mener une étude pour tisme cervical auront un examen radiologique.
analysis of acute cervical spine inju- proposer des directives cliniques chez les pa- Forts de la littérature et après une discussion
ry : A methodology to predict injury.
Ann Emerg Med 1986 ; 15 : 44-9.
tients avec un traumatisme cervical a priori mi- multidisciplinaire des partenaires du Centre
19 Jonsson HJ, Bring G, Rauschning W, neur. Hoffman d’une part,21 et le groupe NEXUS d’accueil et d’urgences des Hôpitaux universi-
et al. Hidden cervical spine injuries surtout (National Emergency X-Radiography taires de Genève, nous avons adopté les règles
in traffic accident victims with skull
fractures. J Spinal Disorders 1991 ; Utilization Study) dans une étude multicentri- NEXUS pour en faire des directives pour le ser-
4 : 251-63. que portant sur 34 069 patients vont affiner les vice (tableau 3).
20 Velmahos G, Theodorou D, Tatevos-
sian D, et al. Radiographic cervical constatations de Velmahos et confirmer une bon-
spine evaluation in the laert asymp- ne sensibilité des critères cliniques (99%, IC à
tomatic blunt trauma victim : Much
ado about nothing. J Trauma 1996 ;
95% : 98,0-99,6%) et de la valeur prédictive né- Conclusion
40 : 768-74. gative (99,8%, IC à 95% : 99,6-100%) mais une
21 ★ ★ Hoffman J, Mover W, Wolfson faible spécificité, 12,9% et une valeur prédictive e traumatisme cranio-cérébral et le trauma-
A, et al. Validity of a set of clinical cri-
teria to rule out injury to the cervical
spine in patients with blunt trauma. N
Engl J Med 2000; 343 : 94-9.
22 Panacel E, Mower W, Holmes J,
positive de 2,7%. En 2001, ce groupe rend les
utilisateurs attentifs au fait que les cinq critères
NEXUS doivent tous être présents pour que la
L tisme cervical sont des pathologies fréquen-
tes. Ils sont soit isolés, soit associés, et la
plupart du temps bénins. A partir d’études pro-
Hoffman J. Test performance of the sensibilité soit de 99%.22 Stiell en appliquant sa spectives multicentriques, nous avons établi des
individual NEXUS low-risk clinical
screening criteria for cervical spine démarche de recherche clinique qui lui est pro- directives cliniques locales devant permettre
injury. Ann Emerg Med 2001 ; 38 : pre13,16 arrive aux mêmes résultats que Hoffman aux médecins assistants de passage dans un ser-
22-5.
en demandant en plus au patient d’effectuer vice d’urgence de limiter le recours à des exa-
[ Adresse des auteurs : une rotation de la nuque de 45° à droite et à mens radiologiques inutiles, coûteux et non jus-
gauche. La sensibilité est de 95% (IC à 95% : tifiés par la clinique.
Dr Bernard Vermeulen 98-100%) et la spécificité de 42,5% (IC à 95% : 쎱
Centre d’accueil et d’urgences
Dr Alain Reverdin
Clinique et policlinique de
neurochirurgie Implications pratiques
Dr Pierre-Alexandre Poletti
Secteur Radiologie d’urgences 쐌 Tout patient traumatisé transporté par un servi- mateuses
Département de radiologie ce de sauvetage doit porter une collerette cervi- 쐌 Tout TCC mineur (avec perte de connaissance)
Hôpitaux universitaires de cale et un Glasgow à 15 aux urgences doit être obs-
Genève 쐌 L’examen clinique d’un patient traumatisé doit ervé pendant 8 heures
1211 Genève 14
préciser les mécanismes de l’accident 쐌 L’ablation de la collerette cervicale peut se faire
Bernard.Vermeulen@hcuge.ch
Alain.Reverdin@hcuge.ch 쐌 Environ 1% des patients avec un TCC et un Glas- sur la base d’un examen clinique standardisé
Pierre-Alexandre.Poletti@hcuge.ch gow à 15 ont des signes de lésions parenchy-
→
rubrique QCM. arachnoïdienne :
de la colonne cervicale par une collerette
Vous pourrez choisir est indispensable A. Il faut attendre l’avis du neurologue
les thèmes et tirer des B. Les fractures vertébrales sont plus consultant de votre hôpital pour décider
questions au hasard. Vous
fréquentes à la jonction C7/T1 et du transfert vers un centre spécialisé
pourrez aussi obtenir un
T12/L1 qu’au niveau thoracique B. L’hypertension artérielle ne doit jamais
score personnalisé et
C. Le CT-scan cérébral est indiqué pour toute être traitée
retrouver l’article lié à
perte de connaissance post-traumatique C. Les dérivés nitrés sont contre-indiqués
chaque question.
D. Des convulsions survenant après un dans le traitement de l’hypertension
trauma crânien sont un signe de gravité D. Les hommes sont plus fréquemment
E. Un score de Glasgow à 15 permet touchés que les femmes
1512 Médecine&Hygiène 2446, 13 août 2003 쐌 www.medhyg.ch www.medhyg.ch 쐌 Médecine&Hygiène 2446, 13 août 2003 0000
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