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Semestre 2 (Licence)
Td de Droit civil : Responsabilité extracontractuelle
Séance n° 1
SEANCE N° 2
I. A consulter
- S. PORCHY-SIMON, Droit civil, Les obligations, 8e éd., Dalloz, 2013, p. 282 et s.
- ESMEIN, Concours de la responsabilité délictuelle avec la responsabilité contractuelle, RTD civ. 1934,
339 et s.
- RODIÈRE, La combinaison des responsabilités, JCP 1950. I. 868
- Civ.11 janv. 1922, DP. 1922. 1. 16, S. 1924. 1. 105, note Demogue, Gaz. Pal. 1922. 1. 344
- Crim. 15 juin 1923, DP. 1924, 1. 135, Comp ;
- Soc. 19 juin 1986, Bull. civ. V, n° 325, p. 249 ;
- Civ. 1ère, 11 et 18 janv. 1989, JCP 1989. II. 21326, note Larroumet ;
- Civ. 3e, 16 mars 2005, JCP G 2005, II, 10118
- PLANIOL, note D. 1907. 2. 97
- Com., 13 juill. 2010, www. Courdecassation.fr
A. Contrôle de connaissances
L’………………. nait d’un ……………………… ou d’un ………………………… Elle est un ……………………… c’est-
à-dire un ……………………….. entre deux personnes en vertu duquel l’une d’elles, le ………………………… a le
pouvoir d’exiger de l’autre, le …………………………., l’accomplissement d’une………………………………………
1
(amendes, importance du préjudice, dommages et intérêts, faute ou sans faute, peines privatives de liberté, faute
pénale, réparation du dommage, gravité de la faute, répression d’un comportement nuisible à la société)
a) Identifiez les intrus parmi cette liste des fondements de la responsabilité civile délictuelle
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b) Répondez aux questions suivantes
Quel est, parmi la liste ci-dessous, le fondement traditionnel de la responsabilité dans le Code civil de 1804
qui découle de l’origine morale de la responsabilité ?
L’industrialisation de la société et l’apparition de nouveaux dommages ont conduit deux auteurs, Saleilles et
Josserand, à proposer une nouvelle théorie de la responsabilité. Quel est son fondement ?
Un autre fondement de la responsabilité est développé par Starck. Il découle du développement de
l’assurance et vise à indemniser la victime plus qu’à punir le responsable. Quel est ce fondement ?
3
C. A lire
SEANCES N° 3
Thème- LA FAUTE
I. – A CONSULTER
A. – Jurisprudence
Abus de droit
Req, 3 août 1915, DP 1917, I, 79.
Cass. Civ. 3ème, 4 février 1971 : Bull. civ. III, n° 79.
Soc. 21 février 1978, Bull. civ. V, n° 127 ; JCP CI 1978. I. 7087, n° 14, obs. Teyssié et Descotte.
La faute
Ass. Plén., 9 mai 1984, 4ème esp., D. 1984, p. 525, Concl. Cabannes, note Chabas.
Cass. civ. 2ème, 5 juillet 2001, JCP 2002, II, 10139.
Cass. civ. 2ème, 20 novembre 2003, n°01-17-977.
Ass. Plén. 12 juillet 2000, Bull. civ. n° 8 ; D. 2000. Somm. 463, obs. Jourdain (2 arrêts).
Ass. Plén., 6 octobre 2006 n° 05-13255.
B. – Doctrine
J. Carbonnier, « Le silence et la gloire », D. 1951.119.
H. Mazeaud, « La faute objective et la responsabilité sans faute », D. 1985, chron. p. 13.
Ch. Radé, « Réflexions sur les fondements de la responsabilité civile », D. 1999 p. 313.
Ph. Rémy, Critique du système français de la responsabilité civile, Droit et cultures, 1996/1, p. 47 et s.
Ph. Rémy, La « responsabilité contractuelle » : Histoire d’un faux concept, RTD Civ. 1997, p. 323 et s.
G. Viney, « Quelques propositions de réforme du droit de la responsabilité civile », D. 2009, p. 2944.
5
J. Lagoutte, « La faute dans l'avant-projet de réforme de la responsabilité civile », RCA 2017, étude
2.
Pour aller plus loin :
L. Josserand, « L'évolution de la responsabilité », in Evolutions et actualités, Sirey, 1936, p. 29 s.
b) Dites pour chaque extrait de jurisprudence s’il s’agit d’une faute par omission ou par
commission
1………………………………………………………………………………………………………………...
2…………………………………………………………………………………………………………………….
3…………………………………………………………………………………………………………………….
2. Illicéité de la faute
VRAI FAUX
1. Le fait matériel doit être la violation d’un devoir imposé par l’ordre juridique
2. Le devoir dont la violation entraîne la responsabilité ne peut pas découler d’une
réglementation privée
3. La violation d’une règle d’origine morale ne constitue jamais un fait illicite
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4. Toute violation d’une loi pénale constitue une faute civile
3. Abus de droit
Expliquez en quelques lignes en quoi consiste un abus de droit
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………
4. Appréciation de la faute
Complétez ce texte à l’aide des mots suivants
(gravité, in abstracto, souveraine, le bon père de famille)
5. Faits justificatifs
Cochez dans la liste les éléments qui ne relèvent pas des faits justificatifs faisant disparaître en totalité ou en
partie la faute.
6. Caractères de la faute
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b) Répondez aux questions suivantes à l’aide des extraits donnés
Article 414-3 du Code civil : « Celui qui a causé un dommage à autrui alors qu’il était sous l’empire d’un trouble
mental n’en est pas moins obligé à réparation ».
SEANCE N°4
A. - Faites une introduction et un plan détaillé de la décision de justice ci-après : Cass. 2e civ., 12
mai 1993, n° 91-19843
La cour,
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contenté de danser le " rock " mais a voulu faire une passe acrobatique qui exige une certaine
expérience et une particulière habileté ;
Que, de ces constatations et énonciations, la cour d'appel a pu déduire que M. Y... avait commis une
imprudence qui était à l'origine des blessures occasionnées à Mme X... ;
Et attendu qu'il ne résulte ni de l'arrêt ni des productions que M. Y... ait soutenu que Mme X... s'était
volontairement exposée à des risques ;
D'où il suit que le moyen, pour partie nouveau, mélangé de fait et de droit et partant irrecevable, n'est
pas fondé pour le surplus ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.
B. A LIRE
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Mais attendu qu'après avoir relevé qu'il n'était pas prétendu que Mme Y..., qui n'a jamais rencontré
Mme X... antérieurement à sa liaison ni au cours de celle-ci, aurait, par son attitude, créé le scandale ou
cherché à nuire spécifiquement au conjoint de son amant, qu'il n'était pas davantage soutenu qu'elle
aurait à la suite de manoeuvres détourné M. X... de son épouse, la cour d'appel a pu décider que le
seul fait d'entretenir une liaison avec un homme marié ne constitue pas une faute de nature à engager
la responsabilité de son auteur à l'égard de l'épouse ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi.
« Celui qui a causé un dommage à autrui alors qu'il était sous l'empire d'un trouble mental n'en
est pas moins obligé à réparation »
La cour ;
Sur le moyen unique :
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Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué que Dame Molly, veuve x..., qui se trouvait dans un autobus de la RATP, a
été blessée à la suite d'une manœuvre du machiniste pour éviter le piéton PECQUIGNEY qui, en état de
démence, s'était jeté devant le véhicule ; que veuve x... demanda réparation de ses préjudices à Pecquigney et à
son assureur la compagnie, La Foncière ;
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir fait droit à sa demande alors que, comme l'alléguait la compagnie dans
ses conclusions d'appel qui auraient été délaissées, le caractère sui generis de la responsabilité mise à la charge
du dément par les dispositions nouvelles de la loi du 3 janvier 1968 constituant l'article 489-2 du code civil et
promulguées postérieurement à la conclusion du contrat d'assurances, aurait interdit à la cour d'appel de denier à
cette responsabilité un caractère particulier et de l'identifier, sans exprimer le moindre motif et sans répondre au
moyen de la compagnie La Foncière, à celle des articles 1382 et 1383 du code civil, auxquels se referaient
expressément la police pour définir le risque garanti ;
Mais attendu que la cour d'appel relève à bon droit que l'article 489-2 du code civil ne prévoit aucune
responsabilité particulière et s'applique à toutes les responsabilités prévues aux articles 1382 et suivants dudit
code ;
Attendu que par ces énonciations les juges du second degré ont motivé leur décision et ont répondu aux
conclusions prétendument délaissées ;
D’où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
La Cour ;
Sur le premier moyen :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Nancy, 9 juillet 1980), statuant sur renvoi après cassation, que la jeune Fatiha X...,
alors âgée de 5 ans, a été heurtée le 10 avril 1976 sur un passage protégé et a été mortellement blessée par une
voiture conduite par M. Z... ; que, tout en déclarant celui-ci coupable d'homicide involontaire, la Cour d'appel a
partagé par moitié la responsabilité des conséquences dommageables de l'accident ;
Attendu que les époux X... Y... font grief à l'arrêt d'avoir procédé à un tel partage alors, selon le moyen, que,
d'une part, le défaut de discernement exclut toute responsabilité de la victime, que les époux X... soulignaient
dans leurs conclusions produites devant la Cour d'appel de Metz et reprises devant la Cour de renvoi que la
victime, âgée de 5 ans et 9 mois à l'époque de l'accident, était beaucoup trop jeune pour apprécier les
conséquences de ses actes ; qu'en ne répondant pas à ce chef péremptoire des conclusions, la Cour d'appel n'a
pas légalement justifié sa décision ; alors, d'autre part, et en tout état de cause, que la Cour d'appel n'a pu, sans
contradiction, relever, d'un côté, l'existence d'une faute de la victime et, d'un autre côté, faire état de l'irruption
inconsciente de la victime ; alors, enfin, que la Cour d'appel relève que l'automobiliste a commis une faute
d'attention à l'approche d'un passage pour piétons sur une section de route où la possibilité de la présence
d'enfants est signalée par des panneaux routiers, qu'ayant remarqué de loin les deux fillettes sur le trottoir, il n'a
pas mobilisé son attention sur leur comportement ; qu'en ne déduisant pas de ces énonciations l'entière
responsabilité de M. Z..., la Cour d'appel n'a pas tiré de ses propres constatations les conséquences légales qui
s'en évinçaient nécessairement ;
Mais attendu qu'après avoir retenu le défaut d'attention de M. Z... et constaté que la jeune Fatiha, s'élançant sur
la chaussée, l'avait soudainement traversée malgré le danger immédiat de l'arrivée de la voiture de M. Z... et
avait fait aussitôt demi-tour pour revenir sur le trottoir, l'arrêt énonce que cette irruption intempestive avait rendu
impossible toute manœuvre de sauvetage de l'automobiliste ;
Qu'en l'état de ces constatations et énonciations, la Cour d'appel, qui n'était pas tenue de vérifier si la mineure
était capable de discerner les conséquences de tels actes, a pu, sans se contredire, retenir, sur le fondement de
l'article 1382 du Code civil, que la victime avait commis une faute qui avait concouru, avec celle de M. Z..., à la
réalisation du dommage dans une proportion souverainement appréciée ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
La Cour ;
Sur le moyen unique, pris en ses deux branches :
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Attendu, selon l'arrêt infirmatif attaqué, que Jean-Claude B..., âgé de sept ans, qui jouait dans une cour d'école
avec Nicolas Y... ayant le même âge, poussa celui-ci qui tomba en heurtant un banc et fut blessé, que Mme A...,
agissant en qualité d'administrateur de la personne et des biens de son fils... Nicolas Y... a assigné en réparation
du préjudice par lui subi M. B... en qualité de civilement responsable et d'administrateur légal de la personne et
des biens de son fils... Jean-Claude, et la société d'assurance moderne des agriculteurs ;
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir déclaré Jean-Claude B... seul responsable du dommage causé à Nicolas
Y... alors, d'une part, qu'en affirmant que la faculté de discernement de l'enfant âgé de sept ans n'était pas
discutée, il aurait dénaturé les conclusions de M. B... précisant qu'il s'agissait d'enfants de sept ans donc privés
de discernement alors, d'autre part, que la poussée nécessaire au jeu ne constituerait pas un geste brutal, que la
présence d'un banc dans une cour de récréation ne transformerait pas le jeu de poursuite en un jeu dangereux,
que la violence éventuelle de la poussée n'aurait pu se déduire de l'opération subie par la victime, qu'en omettant
de rechercher si Jean-Claude B... avait la capacité de discerner les conséquences de son geste et en déduisant
la faute des conséquences qu'elle aurait entrainé, l'arrêt aurait violé l'article 1382 du code civil ;
Mais attendu que l'arrêt relève que le mineur Jean-Claude B... a poussé Nicolas Y... sur un banc de la cour
d'école avec une violence telle qu'elle a entrainé un éclatement de la rate avec hémorragie interne ; qu'en l'état
de ces énonciations, la cour d'appel qui n'était pas tenue de vérifier si le mineur Jean-Claude B... était capable de
discerner les conséquences de son acte, a caractérisé la faute commise par lui ;
D’où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Par ces motifs : rejette le pourvoi
SEANCE N° 5
I. – A CONSULTER
I. – Jurisprudence
La chose
Cass. civ., 19 févr. 1941, DC 1941. 85, note J. Flour
Cass. civ. 2ème, 4 mars 1998, n° 96-14.119
Cass. civ. 2ème, 23 mars 2000, n° 97-19.991
Civ. 27 octobre 1885, DP 86. 1. 207, S. 86. 1. 33
Cass. Civ. 2ème, 15 juin 2000, n°98-20510
La notion de garde
II. – Doctrine
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V. Depadt-Sebag, « Faut-il abroger l'article 1386 du code civil ? », D. 2006, Chron. p. 2113
J.-S. BORGHETTI, « La responsabilité du fait des choses, un régime qui a fait son temps », RTD civ. 2010,
p. 1.
J.-S. BORGHETTI, « Des principaux délits spéciaux », in F. TERRE (dir.), Pour une réforme du droit de la
responsabilité civile, Dalloz, 2011, p. 163.
Ph. BRUN, « De l'intemporalité du principe de responsabilité du fait des choses », RTD civ. 2010, p. 487.
C. COULON : « Du robot en droit de la responsabilité civile : à propos des dommages causés par les
choses intelligentes », RCA 2016, Etude 6.
A. MENDOZA-CAMINADE : « Le droit confronté à l'intelligence artificielle des robots : vers l'émergence de
nouveaux concepts juridiques ? », D. 2016, p. 445.
II. A LIRE
1. Fait de la chose
LA COUR,
Statuant sur le moyen du pourvoi :
Vu l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil ;
Attendu que la présomption de responsabilité établie par cet article à l'encontre de celui qui a sous sa garde la
chose inanimée qui a causé un dommage à autrui ne peut être détruite que par la preuve d'un cas fortuit ou de
force majeure ou d'une cause étrangère qui ne lui soit pas imputable ; qu'il ne suffit pas de prouver qu'il n'a
commis aucune faute ou que la cause du fait dommageable est demeurée inconnue ;
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Attendu que, le 22 avril 1926, un camion automobile appartenant à la Société "Aux Galeries Belfortaises" a
renversé et blessé la mineure Lise X... ; que l'arrêt attaqué a refusé d'appliquer le texte susvisé par le motif que
l'accident causé par une automobile en mouvement sous l'impulsion et la direction de l'homme ne constituait pas,
alors qu'aucune preuve n'existe qu'il soit dû à un vice propre de la voiture, le fait de la chose que l'on a sous sa
garde dans les termes de l'article 1384, alinéa 1er, et que, dès lors, la victime était tenue, pour obtenir réparation
du préjudice, d'établir à la charge du conducteur une faute qui lui fût imputable ;
Mais attendu que la loi, pour l'application de la présomption qu'elle édicte, ne distingue pas suivant que la chose
qui a causé le dommage était ou non actionnée par la main de l'homme ; qu'il n'est pas nécessaire qu'elle ait un
vice inhérent à sa nature et susceptible de causer le dommage, l'article 1384 rattachant la responsabilité à la
garde de la chose, non à la chose elle-même ;
D'où il suit qu'en statuant comme il l'a fait l'arrêt attaqué a interverti l'ordre légal de la preuve et violé le texte de
loi susvisé ; Par ces motifs, CASSE,
- Chose inerte :
DOCUMENT n° 2 : Cass. 2e civ., 19 novembre 1964
La Cour ;
Sur le moyen unique :
Attendu que, selon l'arrêt confirmatif attaqué, veuve Aubin, en entrant dans un magasin de la Société "T V S
Monoprix", glissa et tomba ; que, s'étant blessée dans sa chute, elle a assigné ladite société en réparation du
préjudice par elle subi; qu'après avoir fondé sa demande sur l'article 1384, alinéa 1, du code civil, elle a
également invoqué, en cause d'appel, la responsabilité contractuelle résultant de l'obligation de sécurité à
laquelle serait tenu le commerçant à l'égard des clients pénétrant dans son magasin pour y procéder à des
achats ;
Attendu que le pourvoi reproche à l'arrêt, qui a rejeté cette demande, d'en avoir ainsi décidé aux motifs que le sol
sur lequel la victime avait glissé n'avait aucun caractère dangereux ; que la demanderesse à l'action n'avait pas
démontré l'intervention active dudit sol dans sa chute et que la société défenderesse n'avait manqué à aucune de
ses obligations, alors que, pour l'application de l'article 1384, alinéa 1, il importait peu que la chose dommageable
fut ou non dangereuse que, de plus, ce ne serait pas à veuve Aubin à prouver l'intervention du pavage dans la
production du dommage et qu'enfin, la cour d'appel n'aurait pu écarter la responsabilité contractuelle pour le seul
motif que la société "Monoprix" n'avait commis aucune faute ;
Mais attendu que, tant par leurs motifs que par ceux des premiers juges qu'ils adoptent implicitement, les juges
d'appel relèvent que l'expertise prescrite par le tribunal démontrait qu'à l'endroit ou s'était produit l'accident, le sol
formait un léger plan incliné ne dépassant pas les normes réglementaires et était revêtu de grès cérame de
bonne qualité, sans défaut, qui ne présentait aucun risque de chute quelles que soient les semelles des
chaussures des clients, sauf lorsque ceux-ci portaient des talons garnis de fer ou de clous, comme ceux de la
victime, et n'avaient pas une marche normale ; que la décision conclut que le carrelage incriminé n'était pas
susceptible de provoquer un accident pour une personne marchant normalement et que la chute devait être
imputée à une imprudence ou à une inattention de la victime, ou encore à l'état d'usure des talons de ses
chaussures ;
Attendu que l'application de l'article 1384, alinéa 1, du code civil suppose avant tout rapportée par la victime, la
preuve que la chose a été en quelque manière, et ne fut-ce que pour partie, l'instrument du dommage ;
Qu’il résulte des constatations et énonciations sus-rappelées que veuve Aubin n'avait pas démontré que le
revêtement du sol des magasins "Monoprix" avait été la cause génératrice du dommage ; que, des lors, les juges
du fond, dont les motifs critiqués par la première branche du moyen peuvent être tenus pour surabondants, ont
pu en déduire que le texte susvisé ne pouvait, en l'espèce, recevoir application ;
Attendu, d'autre part, que pour que la responsabilité contractuelle d'un commerçant puisse être engagée il ne
suffit pas qu'un dommage ait été cause à l'occasion d'un contrat il faut encore qu'il résulte de l'inexécution d'une
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des obligations crées par ce contrat ; que le contrat de vente ne fait naître aucune obligation de sécurité à l'égard
de l'acheteur et que semblable obligation n'existe pas davantage à l'égard de toute personne pénétrant dans les
locaux commerciaux et étant susceptible d'y effectuer des achats ;
Qu’en pareil cas seules les règles de la responsabilité quasi-délictuelle peuvent être mises en œuvre ; qu'en
déclarant, par suite, que la Société "Monoprix" n'avait manqué à aucune de ses obligations, les juges du second
degré ont fait une exacte application de l'article 1147 du code civil ;
D’où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Par ces motifs : rejette le pourvoi
La Cour,
Sur le moyen unique ;
Vu l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil ;
Attendu que la responsabilité édictée par ce texte est subordonnée à la seule condition que le dommage ait été
cause par le fait de la chose ; que pour échapper à sa responsabilité le gardien doit prouver qu'il a été mis dans
l'impossibilité d'éviter le dommage par l'effet d'une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, tel s'il n'a pu
normalement le prévoir du fait de la victime ;
Attendu selon l'arrêt infirmatif attaqué que, dans un magasin, Didier X..., âgé de trois ans et demi, qui,
accompagne de sa mère le tenant par la main, empruntait l'escalier roulant pour monter, glissa en arrivant au
premier étage et fut blessé par les dents du peigne de la plaque palière ; qu'X... père, en son nom personnel et
comme administrateur légal de son fils, se prévalant tant des dispositions de l'article 1382 que de celles de
l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil, demanda la réparation du dommage à la Société Paris-Var-Monoprix
exploitant du magasin et gardienne de l'escalier roulant ;
Attendu que l'arrêt énonce que la chute fortuite de l'enfant, qui, aux dires de sa mère, a glissé sans que l'on
sache exactement pourquoi il est tombé sur le ventre, sans qu'elle ait pu le retenir, n'est en aucune manière due
à un mouvement anormal de l'escalator ou à son fonctionnement défectueux ;
Attendu qu'en se fondant sur ces seules constatations pour décider que l'escalier roulant n'avait joué aucun rôle
dans la réalisation de l'accident, les juges d'appel qui n'ont pas caractérisé l'imprévisibilité de la chute de l'enfant,
n'ont pas donné de base légale à leur décision ;
Par ces motifs : casse et annule
3. La garde
- Détermination du gardien :
La Cour ;
Sur le moyen unique pris en sa première branche :
Attendu qu'il résulte des énonciations de l'arrêt attaqué que, dans la nuit du 24 au 25 décembre 1929, une voiture
automobile, appartenant au docteur Y..., et que celui-ci avait confiée à son fils Claude, alors mineur, a été
soustraite frauduleusement par un individu demeuré inconnu, dans une rue de Nancy où Claude Y... l'avait
laissée en stationnement ;
Qu'au cours de la même nuit, cette voiture, sous la conduite du voleur, a, dans les environs de Nancy, renversé
et blessé mortellement le facteur X... ;
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Que les consorts X..., se fondant sur les dispositions de l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil, ont demandé au
docteur Y... réparation du préjudice résultant pour eux de la mort de X... ;
Attendu que, pour rejeter la demande des consorts X..., l'arrêt déclare qu'au moment où l'accident s'est produit,
Y..., dépossédé de sa voiture par l'effet du vol, se trouvait dans l'impossibilité d'exercer sur ladite voiture aucune
surveillance ;
Qu'en l'état de cette constatation, de laquelle il résulte que Y..., privé de l'usage, de la direction et du contrôle de
sa voiture, n'en avait plus la garde et n'était plus dès lors soumis à la présomption de responsabilité édictée par
l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil, la cour d'appel, en statuant ainsi qu'elle l'a fait, n'a point violé le texte
précité
La Cour ;
Attendu qu'à la suite d'une explosion survenue dans les silos à grains de la société La Malterie de la Moselle,
cette société a conclu un marché de démolition et d'évacuation des déblais avec les sociétés Cardem et
Somafer, constituées en groupement ; que celles-ci ont procédé à la décharge de ces déblais dans l'ancienne
gravière de Tournebride, située à l'intérieur du périmètre de protection d'un captage d'eau alimentant la commune
de Montigny-lès-Metz ; que la présence d'orge ayant été constatée dans les déblais déposés par les sociétés
Cardem et Somafer, la commune a décidé, en raison des risques de pollution, d'arrêter les pompages sur le site
en compensant ses besoins par l'achat d'eau à la société Mosellane des eaux ; que la commune a assigné la
société La Malterie de la Moselle, la société Cardem et la société Dancy, utilisatrice habituelle de la décharge, en
réparation de son préjudice, constitué par le surcroît de ses achats d'eau et le coût de l'extension et de la
connexion de son réseau d'eau à celui de Metz ; que la société Cardem a appelé en garantie la société Somafer,
ainsi que son propre assureur, la compagnie Le Continent ; que la société Somafer a formé un appel en garantie
contre la société la Malterie de la Moselle ; que celle-ci a, elle-même, assigné les sociétés Cardem et Somafer en
remboursement du coût des travaux qui lui avaient été imposés à la suite de la pollution de la gravière ; que
l'arrêt attaqué, après avoir déclaré la commune de Montigny-lès-Metz responsable pour un tiers du préjudice
qu'elle avait subi à la suite de la pollution des eaux, a condamné in solidum les sociétés La Malterie de la Moselle
et Cardem à lui payer la somme de 1 045 728 francs et fixé à la moitié le recours de la société Cardem contre la
société Somafer ; qu'il a, en outre, débouté la société La Malterie de la Moselle de son action en dommages-
intérêts contre les sociétés Cardem et Somafer et l'a condamnée à garantir la société Somafer à concurrence de
la moitié des condamnations prononcées à son encontre, qu'il a enfin mis hors de cause la société Dancy et la
compagnie Le Continent ; (…) ;
Mais sur le moyen unique du pourvoi incident de la société Cardem, pris en ses deux premières branches :
Vu l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil ;
Attendu que la responsabilité du dommage causé par le fait d'une chose est liée à l'usage et aux pouvoirs de
surveillance et de contrôle qui caractérisent la garde ; que, sauf l'effet de stipulations contraires valables entre les
parties, le propriétaire de la chose, bien que la confiant à un tiers, ne cesse d'en être responsable que s'il est
établi que ce tiers a reçu corrélativement toute possibilité de prévenir lui-même le préjudice qu'elle peut causer ;
Attendu que, pour retenir que la société la Malterie de la Moselle n'avait plus la garde des gravois contenant de
l'orge et que la société Cardem en était devenue gardienne, l'arrêt énonce que celle-ci avait pris, aux termes de
l'accord passé avec la société La Malterie de la Moselle, la responsabilité de l'évacuation des déblais et que les
grains d'orge ne présentaient aucun vice particulier si ce n'est celui tenant à leur nature propre ; qu'en se
déterminant ainsi, alors qu'elle retenait que la société La Malterie de la Moselle, propriétaire des déblais et de
l'orge, ne pouvait ignorer, en sa qualité de professionnel, le risque présenté par l'orge, matière susceptible de
créer une fermentation dangereuse, et n'avait pas attiré l'attention de la société Cardem sur le risque que celle-ci
ne pouvait normalement envisager, ce dont il résultait que la société La Malterie de la Moselle avait conservé la
garde de la chose, instrument du dommage, la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences légales de ses
constatations et a violé le texte susvisé ;
Sur le pourvoi incident de la société Somafer :
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Attendu que la cassation prononcée sur le pourvoi incident de la société Cardem entraîne par voie de
conséquence celle du chef du dispositif critiqué par le pourvoi incident de la société Somafer ; qu'il n'y a pas lieu
en conséquence de statuer sur celui-ci ;
PAR CES MOTIFS, CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a condamné la société Cardem à
indemniser la commune de Montigny-lès-Metz et fixé à la moitié le recours de la société Cardem contre la société
Somafer, condamnant en tant que de besoin la société Somafer au paiement de la part ainsi mise à sa charge et
condamné la société Malterie de la Moselle à garantir la société Somafer à concurrence de la moitié, l'arrêt rendu
le 5 décembre 1990, entre les parties, par la cour d'appel de Metz ;
La Cour ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Versailles, 6 octobre 2011), qu'un incendie s'est déclaré le 15 avril 2004 dans le
parking souterrain d'un ensemble immobilier, endommageant plusieurs véhicules en stationnement ainsi que la
structure de l'immeuble et divers équipements ; qu'une mesure d'expertise confiée à M. X..., assisté de deux
sapiteurs, a été ordonnée en référé à la demande notamment du syndicat des copropriétaires Ponts jumeaux,
ayant en charge les infrastructures à usage commun de l'immeuble et les parkings en sous-sol ; qu'après dépôt
du rapport d'expertise ayant conclu que l'incendie avait pris naissance dans un véhicule de marque Renault
Laguna, stationné dans le sous-sol au moment des faits, le syndicat des copropriétaires a assigné en
indemnisation de ses préjudices sur le fondement de la loi du 5 juillet 1985, la société Temsys, venant aux droits
de la société Locaplan, propriétaire du véhicule litigieux, la société Terreal, titulaire d'un contrat de location de
longue durée sur ce véhicule, et l'assureur de cette dernière, la société Covea fleet, venant aux droits des
Mutuelles du Mans assurances ; qu'appelées dans la cause, les sociétés Barcelona, Monceau investissements
immobiliers, La Garonnaise d'habitation Promologis et Ruggieri gestion, copropriétaires de lots endommagés par
le sinistre, ainsi que la société HVA conseil, locataire d'emplacements de stationnement et de locaux d'archives
incendiés, et la société Hertz France, propriétaire d'un véhicule détruit par les flammes, ont sollicité la réparation
de leurs préjudices respectifs sur le même fondement ; qu'ont également été attraits à l'instance la société
Renault dont la garantie a été recherchée en tant que constructeur par les sociétés Temsys, Terreal et Covea
fleet ainsi que la société Codifra, propriétaire d'un véhicule Peugeot 406 suspecté par la société Renault d'être à
l'origine du sinistre ; que la société Axa France IARD, assureur de la Société hôtelière de Brienne, est intervenue
volontairement à l'instance ;
Sur le premier moyen, pris en sa seconde branche :
Attendu que la société Covea fleet fait grief à l'arrêt de juger que la société Terreal doit, en tant que gardienne du
véhicule Renault Laguna, indemniser les victimes de l'incendie causé par celui-ci et de condamner la société
Covea fleet, in solidum avec la société Terreal, à payer diverses sommes à titre de dommages-intérêts, alors,
selon le moyen, que le gardien d'un véhicule impliqué dans un accident de la circulation est celui qui dispose des
pouvoirs d'usage, de direction et de contrôle sur le véhicule lors de la réalisation du dommage ; que le locataire
d'un véhicule n'est le gardien de la structure de celui-ci que s'il a la possibilité de prévenir lui-même le préjudice
que cette structure peut causer ; qu'en se bornant néanmoins à affirmer, pour juger que la société Terreal était la
gardienne de la structure du véhicule Renault Laguna, que ce véhicule ne constituait pas une chose dangereuse,
sans rechercher si la société Terreal avait les moyens de prévenir l'échauffement spontané des faisceaux
électriques à l'origine du dommage, spécialement après avoir relevé que l'entretien du véhicule, dont la société
Terreal était en partie chargée, n'avait joué aucun rôle causal dans l'accident, la cour d'appel a privé sa décision
de base légale au regard de l'article 2 de la loi n° 85-677 du 5 juillet 1985 ;
Mais attendu que l'arrêt retient qu'il résulte du contrat de location que la société propriétaire a confié la garde du
véhicule au locataire qui est le titulaire exclusif de la garde et assumera la responsabilité conformément aux
dispositions de l'article1384 du code civil ; qu'un véhicule automobile ne constitue pas une chose a priori
dangereuse et que la société Terreal et son assureur ne démontrent pas que le véhicule Laguna était atteint d'un
vice caché ;
Qu'en l'état de ces énonciations, la cour d'appel, qui n'avait pas à procéder à une recherche que ses
constatations rendaient inopérantes, a pu décider que la société Temsys avait la qualité de gardienne du véhicule
impliqué dans l'accident, au sens de l'article 2 de la loi du 5 juillet 1985 ;
18
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
La Cour ;
Sur le moyen unique, pris en sa seconde branche :
Vu l'article 1384, alinéas 1 er et 4, du code civil ;
Attendu, selon l'arrêt attaque, qu'un incendie détruisit le moulin désaffecté appartenant à la Société Canipel dans
lequel les mineurs Christophe X..., Philippe X... et Gerard Y... avaient joué avec des allumettes ; que la Societe
Canipel a demandé réparation de son dommage à André X... et René Y... en leurs qualités d'administrateurs
légaux et de civilement responsables de leurs enfants mineurs, ainsi qu'à leurs assureurs, la caisse mutuelle
d'assurance des agriculteurs de France et l'assurance mutuelle universitaire ;
Attendu que, pour rejeter la demande, l'arrêt, après avoir relevé qu'il résultait du procès-verbal d'enquête que les
enfants, ayant trouvé des allumettes, avaient introduit du papier dans le conduit en bois de sapin d'un monte-
charge, et y avaient mis le feu, énoncé qu'on ne pouvait pas déterminer qui, de Christophe X... ou de Gerard Y...,
avait la garde de la ou des allumettes, cause de l'incendie ;
Qu’en se déterminant ainsi, alors que l'incendie avait été provoqué par un papier enflammé dans un élément du
monte-charge, sans rechercher si les mineurs X... et Y..., qui avaient agi ensemble, n'exerçaient pas en fait les
pouvoirs qui caractérisent la garde sur l'allumette et sur le papier qui, l'un et l'autre, avaient contribué à causer le
dommage, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision;
Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la première branche du moyen : casse et annule
- L’infans gardien :
La Cour ;
Sur le moyen unique :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Agen, 12 mai 1980), que le 30 juin 1975, l'enfant Eric X..., alors âgé de 3 ans, en
tombant d'une balançoire improvisée constituée par une planche qui se rompit, éborgna son camarade Philippe
Y... avec un bâton qu'il tenait à la main ; que M. Lucien Y..., agissant en qualité d'administrateur légal des biens
de son fils, assigna ses parents, les époux X..., en tant qu'exerçant leur droit de garde, en responsabilité de
l'accident ainsi survenu ;
Attendu que les époux X... font grief à l'arrêt d'avoir déclaré Eric X... responsable sur le fondement de l'article
1384, alinéa1er, du Code civil, alors, selon le moyen, que l'imputation d'une responsabilité présumée implique la
faculté de discernement ; que la Cour d'appel a donc violé par fausse application l'alinéa 1er de l'article 1384 du
Code civil ;
19
Mais attendu qu'en retenant que le jeune Eric avait l'usage, la direction et le contrôle du bâton, la Cour d'appel
qui n'avait pas, malgré le très jeune âge de ce mineur, à rechercher si celui-ci avait un discernement, a
légalement justifié sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi
Doc. 9 : Article L. 321-3-1 du Code du sport (issu de la loi n° 2012-348 du 12 mars 2012)
« Les pratiquants ne peuvent être tenus pour responsables des dommages matériels causés à un autre
pratiquant par le fait d'une chose qu'ils ont sous leur garde, au sens du premier alinéa de l'article 1384 du code
civil, à l'occasion de l'exercice d'une pratique sportive au cours d'une manifestation sportive ou d'un entraînement
en vue de cette manifestation sportive sur un lieu réservé de manière permanente ou temporaire à cette pratique
».
SEANCE N° 6
Thème- LE FAIT D’AUTRUI : Responsabilité des père et mère du fait de leur enfant mineur
I. – A CONSULTER
A. – Jurisprudence
Présomption de responsabilité
Ass. Plén., 9 mai 1984, Fullenwarth : D. 1984, Jur. p. 525, concl. Cabannes, note P. Jourdain ; JCP 1984, II,
20255, obs. N. Dejean de la Bâtie.
Civ. 2ème, 19 février 1997, Bertrand : D. 1997, Chron. p. 279, Note Ch. Radé ; D. 1997, 265, note P.
Jourdain ; D. 1997, Somm. p. 290, obs. D. Mazeaud.
Cass. civ. 17 février 2011, Bull. civ. II, n° 47 ; D. 2011. 1117, note Bouteille.
.Civ. 2ème, 10 mai 2001 : D. 2001, p. 2851, note O. Tournafond ; RTD civ. 2001, p. 601, obs. P. Jourdain.
Ass. Plén., 13 décembre 2002 : D. 2003, p. 231 ; JCP 2003, II, 10010.
Obligation de cohabitation
Civ. 2ème, 19 février 1997, SAMDA c/ MACIF et autres : Bull. civ. II, n° 55 ; RTD Civ. 1997, p. 670, note P.
Jourdain.
Civ. 2ème, 20 janvier 2000 : Bull. civ. II, n° 14 ; RTD civ. 2000, p. 340, obs. P. Jourdain ; JCP 2000, II,
10374, note A. Gouttenoire-Cornut.
Civ. 2ème, 15 mars 2001, n° 99-14838 : Inédit ; Resp. civ. et assur. 2001, comm. n° 177, obs. H. G.
Civ. 2ème, 16 novembre 2000 : Resp. civ. et assur. 2001, comm. n° 37 ; RTD civ. 2001, p. 603, note P.
Jourdain.
.Civ. 2ème, 29 mars 2001 : Bull. civ. II, n° 69 ; Resp. civ. et assur. 2001, comm. n° 177, obs. H. G. ; RTD
civ. 2001, p. 603, note P. Jourdain.
.Crim. 29 octobre 2002 : D. 2003, p. 2112 ; RTD civ. 2003, p. 101, obs. P. Jourdain.
.Crim. 06 novembre 2012, D. 2012. 2658, obs. Gallmeister.
Exonération de la responsabilité
Civ. 2ème, 2 décembre 1998 : Bull. civ. II, n° 292 ; JCP 1999. II. 10165, note M. Josselin-Gall ; RTD civ.
1994, p. 410, obs. P. Jourdain.
.Civ. 2ème, 18 mai 2000 : Bull. civ. II, n° 86 ; D. 2000. Somm. p. 468.
Crim, 18 mai 2004 : Bull. crim. n° 123 ; Resp. civ. et assur. 2004, comm. n° 249 ; RTD civ. 2005, p. 140,
obs. P. Jourdain.
20
B. – Doctrine
H. LECUYER, « Une responsabilité déresponsabilisante », Dr. famille 1997, n° 3, Repères
F. LEDUC, « Le spectre du fait causal », RCA 2001, chron.20.
D. MAZEAUD, « Famille et responsabilité », Mélanges P. Catala, Litec 2001, p. 569.
M.-S. PAYET, « Vers la reconnaissance d'un principe d'irresponsabilité du mineur en matière
délictuelle et quasi-délictuelle », LPA 20 août 2002, n° 166, p.4-11 ; LPA 21 août 2002, n° 167, p.
3 et s.
E. LEVERBE, « Le civilement responsable du fait du mineur », Resp. civ. et assur., 2005, chr., n° 4.
F. BOULANGER, « Autorité parentale et responsabilité des père et mère des faits dommageables de
l'enfant mineur après la réforme du 4 mars 2002, Réflexions critiques », D. 2005, p. 2245
C. SIFFREIN-BLANC, « Vers une réforme de la responsabilité civile des parents », RTD civ. 2011, 479.
A. Faites une introduction et un plan détaillé de la décision de justice ci-après : Cass. 2e civ., 11
septembre 2014 n° 13-16.897
Sur le moyen unique pris en sa première branche :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rouen, 16 janvier 2013), que par jugement du 18 février 1993, un tribunal pour
enfants a déclaré Sébastien X..., mineur de quinze ans, coupable de blessures volontaires ayant entraîné une
incapacité temporaire totale de plus de huit jours, commises sur la personne de Hicham Y... ; que, statuant sur
les intérêts civils, le tribunal a condamné Sébastien X... et ses parents in solidum à verser aux époux Y...,
représentants légaux de leur fils mineur Hicham, une indemnité provisionnelle de 3 000 francs (457, 35 euros) et
ordonné une expertise médicale de ce dernier ; que, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et
autres infractions (FGTI), après avoir indemnisé la victime, a exercé son recours subrogatoire à l'encontre de M.
Sébastien X... et de ses père et mère ;
Attendu que M. Sébastien X... fait grief à l'arrêt de le condamner in solidum avec M. Alain X... et Mme Catherine
Z... épouse X..., ces deux derniers étant condamnés solidairement, à verser au Fonds de garantie des victimes
des actes de terrorisme et d'autres infractions la somme de 56 380, 41 euros et de les condamner solidairement
à verser à ce dernier la somme de 1 200 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile,
alors, selon le moyen, que n'est pas tenu à indemnisation à l'égard de la victime l'enfant mineur dont les parents
sont solidairement responsables ; qu'en l'espèce, pour condamner M. Sébastien X..., in solidum avec ses
parents, à verser une somme au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions,
subrogée dans les droits de la victime, la cour d'appel a affirmé que sa minorité au moment des faits ne faisait
pas obstacle à sa condamnation à indemniser la victime pour le dommage qu'elle avait subi à la suite de la faute
qu'il avait commise ; qu'en statuant ainsi, quand la responsabilité des parents du fait de leur enfant mineur fait
obstacle à ce que celui-ci soit personnellement tenu à indemniser la victime, la cour d'appel a violé les articles
1382 et 1384, alinéa 4, du code civil ;
Mais attendu que la condamnation des père et mère sur le fondement de l'article 1384, alinéa 4, du code civil ne
fait pas obstacle à la condamnation personnelle du mineur sur le fondement de l'article 1382 du code civil ;
Et attendu que l'arrêt retient à bon droit que la minorité de M. X... ne fait pas obstacle à sa condamnation à
indemniser la victime pour le dommage qu'elle a subi à la suite de sa faute et qu'il doit l'être in solidum avec ses
parents lesquels, seuls, sont tenus solidairement ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Et attendu que la seconde branche du moyen n'est pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi ;
B. – A LIRE
21
DOCUMENT n° 1 : Les père et mère sont responsables de leur enfant s’ils exercent le droit de garde à
son égard :
Attendu que l'arrêt attaqué énonce que tant par le jugement de séparation de corps des époux z... du 6 juin 1973
que par un jugement du tribunal pour enfants de Dunkerque du 18 mai 1978, la garde de l'enfant Didier a été
confiée à la dame z... ;
Qu'il résulte cependant d'un accord amiable non contesté, intervenu le 13 juin 1978 entre les époux z..., que le
père exerçait un droit d'hébergement de son fils à son domicile, pendant toute la durée des vacances scolaires ;
Que les divers délits dont Didier z... A été déclaré coupable ont été commis les 13 et 14 septembre 1978, soit
avant la fin de ces vacances et qu'en conséquence le mineur n'était pas sous la surveillance de sa mère ;
Attendu qu'en déchargeant la dame z... de la présomption de responsabilité de l'article 1384 alinéa 3 du code
civil, au motif que son fils mineur n'habitait pas avec elle au moment des faits, la cour d'appel a, sans encourir les
griefs allégués au moyen, justifié sa décision ;
Que le moyen doit dès lors être écarté ;
DOCUMENT n° 3 : Maintenant il suffit que l’acte de l’enfant soit la cause directe du dommage :
22
pour que l'acte puisse lui être imputé à faute, qu'elle a entaché sa décision d'un défaut de base légale et ainsi
violé les articles 1382 et 1384 alinéa 4 du Code civil ; Mais attendu que, pour que soit présumée, sur le
fondement de l'article 1384 alinéa 4 du Code civil, la responsabilité des père et mère d'un mineur habitant avec
eux, il suffit que celui-ci ait commis un acte qui soit la cause directe du dommage invoqué par la victime ; que par
ce motif de pur droit, substitué à celui critiqué par le moyen, l'arrêt se trouve légalement justifié ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Bordeaux, 4 octobre 1994), qu'une collision est survenue le 24 mai 1989 entre une
bicyclette conduite par Sébastien X..., âgé de 12 ans, et la motocyclette de M. Domingues ; que celui-ci, blessé, a
demandé réparation de son préjudice à M. Jean-Claude X..., père de l'enfant, comme civilement responsable de
celui-ci, et à son assureur, l'UAP ; que le Fonds de garantie automobile (FGA) est intervenu à l'instance ;
Sur le premier moyen : (sans intérêt) ;
Sur le deuxième moyen :
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir retenu la responsabilité de M. X..., alors, selon le moyen, que la
présomption de responsabilité des parents d'un enfant mineur prévue à l'article 1384, alinéa 4, du Code civil, peut
être écartée non seulement en cas de force majeure ou de faute de la victime mais encore lorsque les parents
rapportent la preuve de n'avoir pas commis de faute dans la surveillance ou l'éducation de l'enfant ; qu'en
refusant de rechercher si M. X... justifiait n'avoir pas commis de défaut de surveillance au motif que seule la force
majeure ou la faute de la victime pouvait l'exonérer de la responsabilité de plein droit qui pesait sur lui, la cour
d'appel a violé l'article 1384, alinéa 4, du Code civil ;
Mais attendu que, l'arrêt ayant exactement énoncé que seule la force majeure ou la faute de la victime pouvait
exonérer M. X... de la responsabilité de plein droit encourue du fait des dommages causés par son fils mineur
habitant avec lui, la cour d'appel n'avait pas à rechercher l'existence d'un défaut de surveillance du père ; D'où il
suit que le moyen n'est pas fondé ;
Par ces motifs : Rejette le pourvoi.
23
Qu'en statuant ainsi, alors qu'il n'est pas exigé par les textes susvisés que la faute de la victime ait un caractère
volontaire pour exonérer partiellement les parents de l'auteur du dommage de leur responsabilité, le tribunal
d'instance a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 9 juillet 2002, entre
les parties, par le tribunal d'instance de Laval ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles
se trouvaient avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant le tribunal d'instance de Mayenne ;
SEANCE N° 7
24
Thème- LE FAIT D’AUTRUI : Responsabilité du commettant du fait des préposés
I. – A CONSULTER
A. Jurisprudence
Ass. Plén. 10 juin 1977 : D. 1977. 465, note Larroumet ; JCP 1977. II. 18730, concl. Gulphe ; Defrénois
1977. 1517, obs. Aubert ; RTD civ. 1977. 74, obs. Durry.
Civ. 1ère, 13 mars 2001 : Bull. civ. I, n° 72 ; Resp. civ. et assur. 2001, comm. n° 194.
C. civ., Art. 1384
Com. 24 janvier 2006 : N°03-21.153
Crim. 29 novembre 1973 : D. 1974, 194, N. Dauvergne.
Ass. Plén. 17 juin 1983 : JCP 1983. II. 20120, concl. Sadon, note Chabas ; RTD civ. 1983. 749, obs. Durry
Civ. 2ème, 1er avril 1998 : RTD civ. 1998, p. 914, obs. P. Jourdain.
Civ. 2ème, 19 juin 2003, N° 00-22626
Ch. Réun. 9 mars 1960 : D. 1960. 329, note R. Savatier ; JCP 1960. II. 11559, note Rodière ; Gaz. Pal.
1960. 1. 313.
Civ. 2ème, 3 juin 2004 : RTD civ. 2004, p. 742, Obs. de P. Jourdain
Civ. 1ère, 13 mars 2001 : RTD civ. 2001, p. 599, Obs. de P. Jourdain
Ass. Plén. 17 novembre 1985 : D. 1986. 81, note Aubert, JCP 1986. II. 20568, note G. Viney ; RTD civ.
1986. 128, obs. J. Huet
Ass. Plén., 14 décembre 2001 : D. 2002. 1230, note J. Julien.
Civ. 2ème, 5 juillet 1989 : Resp. civ. et assur. 1989, comm. n° 362.
Civ. 1ère, 9 novembre 2004, N° 01-17168
Civ. 4 mai 1937 : DH 1937, 363 ; GAJC 11 Ed., n° 210.
Ass. plén. 19 mai 1988 : D. 1988. 513, note Larroumet ; RTD civ. 1989. 89, obs. Jourdain.
Ass. Plén. 25 février 2000 : JCP 2000. II. 10295, rapport Kessous, note M. Billiau, I. 241, n° 16, obs. G.
Viney ; D. 2000. 673, note Ph. Brun ; RTD civ. 2000.582, obs. Jourdain.
Cass. 2e civ., 11 sept. 2014, n° 1316897, EDPF, 15 oct 2014, n° 9, p. 3, note A. Blatteur
B. Doctrine
Ph. Brun, La mise en œuvre de la responsabilité des commettants du fait de leurs préposés, Dr. et pat.
01/2001, n° 89
J. Mouly, Quelle faute pour la responsabilité civile du salarié ? D. 2006, p. 2756.
A.-C. BENOIT-RENAUDIN, La responsabilité du préposé, LGDJ, 2010
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que la SCA du Mas de Jacquines et M. X... ont demandé à la société
Gyrafrance de procéder, par hélicoptère, à un traitement herbicide de leurs rizières ; que, sous l'effet du vent, les
produits ont atteint le fonds voisin de M. Z..., y endommageant des végétaux ; que celui-ci a assigné en
réparation de son préjudice la SCA du Mas de Jacquines, les époux B..., M. X..., M. Y..., pilote de l'hélicoptère, et
la société Gyrafrance ;
Sur le moyen unique (…)
Vu les articles 1382 et 1384, alinéa 5, du Code civil ;
25
Attendu que n'engage pas sa responsabilité à l'égard des tiers le préposé qui agit sans excéder les limites de la
mission qui lui a été impartie par son commettant ;
Attendu que, pour retenir la responsabilité de M. Y..., l'arrêt énonce qu'il aurait dû, en raison des conditions
météorologiques, s'abstenir de procéder ce jour-là à des épandages de produits toxiques ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'il n'était pas prétendu que M. Y... eût excédé les limites de la mission dont l'avait
chargé la société Gyrafrance, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
Par ces motifs,
Casse et annule (…)
A. A LIRE :
26
Mais attendu que le commettant n'est pas responsable du dommage causé par le préposé qui utilise, sans
autorisation, à des fins personnelles le véhicule à lui confié pour l'exercice de ses fonctions ; que, dès lors, la
décision de la Cour d'appel est légalement justifiée ;
27
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 1er mars 2000), que M. X..., comptable salarié de la société Virydis, a été
définitivement condamné des chefs de faux, usage de faux et escroqueries, pour avoir fait obtenir
frauduleusement à cette société des subventions destinées à financer de faux contrats de qualification ; que,
statuant à son égard sur les intérêts civils, l'arrêt l'a condamné à payer des dommages-intérêts aux parties civiles
;
Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt d'avoir ainsi statué, alors, selon le moyen, que ne saurait engager sa
responsabilité à l'égard des tiers le préposé qui a agi sans excéder les limites de la mission qui lui avait été
assignée par son commettant, de sorte que la cour d'appel, qui a ainsi condamné M. X... à indemniser les parties
civiles du préjudice qu'elles avaient subi à raison d'infractions pour lesquelles sa responsabilité pénale avait été
retenue sans aucunement rechercher, nonobstant les conclusions dont elle était saisie, si ces infractions ne
résultaient pas uniquement de l'exécution des instructions qu'il avait reçues et s'inscrivaient par conséquent dans
la mission qui lui était impartie par son employeur, la société Virydis, seule bénéficiaire desdites infractions, n'a
pas légalement justifié sa décision au regard du principe précité ;
Mais attendu que le préposé condamné pénalement pour avoir intentionnellement commis, fût-ce sur l'ordre du
commettant, une infraction ayant porté préjudice à un tiers, engage sa responsabilité civile à l'égard de celui-ci ;
que dès lors, en statuant comme elle l'a fait, la cour d'appel a légalement justifié sa décision ;
DOCUMENT n° 6 : Civ. 1ère, 6 février 2013, n° 12-12683
Sur le moyen unique :
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Caen, 3 novembre 2011), que M. X... ayant été condamné, le 28 septembre 2005,
pour avoir volontairement commis des violences sur un tiers, a assigné l'avocate l'ayant assisté devant la
juridiction pénale, Mme Y... et la SCP Sadeler-Biage-Damiens, en paiement de dommages-intérêts d'un montant
identique à ceux mis à sa charge, leur reprochant de ne pas avoir suggéré au ministère public ou à la partie civile
de mettre en cause son employeur ;
Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt de le débouter de sa demande, alors, selon le moyen :
1°/ qu'un usage professionnel est obligatoire pour les membres de la profession ; que la cour d'appel qui n'a pas
recherché, malgré les conclusions qui l'y invitaient, si la pratique professionnelle des avocats n'obligeait pas Mme
Y... à entreprendre des démarches auprès du parquet et/ou de la partie civile pour obtenir la mise en cause de
l'employeur de M. X... par ceux à qui l'action était ouverte, a privé de base légale sa décision au regard de l'article
1147 du code civil ;
2°/ que saisie de conclusions reprochant à l'avocat qui avait assisté le préposé auteur du dommage de ne pas
s'être conformé à la pratique consistant à provoquer la mise en cause par le parquet ou par la victime de
l'employeur tenu à l'égard de la victime en application de l'article 1384, alinéa 5, dans le cadre de l'instance
pénale diligentée contre M. X... et non de ne pas avoir procédé lui-même à la mise en cause du commettant
puisque l'action civile ne pouvait être mise en mouvement que par la victime ou par le parquet, la cour d'appel
qui, pour rejeter l'action de M. X... contre son avocat, a relevé « que si M. X... disposait d'un recours contre son
employeur, ce recours n'était pas prescrit», a statué par un motif inopérant en violation de l'article 455 du code de
procédure civile ;
Mais attendu, d'abord, que dans sa seconde branche le moyen s'attaque à un motif surabondant ;
Attendu, ensuite, qu'après avoir exactement retenu, par motifs propres et adoptés, que le préposé qui a été
condamné n'avait pas qualité pour exercer sur le fondement de l'article 1384, alinéa 5, du code civil une action en
garantie contre son commettant, la cour d'appel qui en a déduit que M. X... ne justifiait pas d'un préjudice, a
légalement justifié sa décision.
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