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Master droit des affaires 2021/2022

Module : DROIT COMMERCIAL APPROFONDI


Professeur : Mr. Z. BOUABIDI
Réalisé par : FARJIA Oumaima
BOUKANNOUF Hind
MAADALLAH Youssef
KHARMAZ Yassir
MOUHTARAM Imane
TECHBIBI Lamiaa

Le contentieux relatif à la lettre de change

10
INTRODUCTION :

Le monde des affaires1 dispose de moyens de crédit et de paiement, adaptés aux


besoins et aux exigences de la pratique commerciale, en l’occurrence, la rapidité
et la sécurité du crédit. Ces moyens de paiement et de crédit relèvent de la
monnaie scripturale.

Un instrument de paiement est un mécanisme permettant l’exécution d’une


obligation de payer une somme d’argent. Les principaux moyens de paiement
sont : le chèque, le virement et la carte bancaire.

Un instrument de crédit est un mécanisme permettant d’accorder un délai de


paiement. C’est un titre crée à l’occasion d’une opération de crédit pour
permettre la mobilisation de ce crédit, c'est-à-dire pour permettre au créancier de
se procurer auprès d’un tiers des moyens de paiement immédiatement
disponibles en échange de sa créance à terme. Les principaux instruments de
crédit sont : la lettre de change, le billet à ordre et les bordereaux de cession des
créances professionnelles.

Un instrument de crédit peut également être un instrument de paiement mais


l’inverse n’est pas possible. Des instruments de paiement et de crédit sont aussi
des effets de commerce.

D’une manière générale, les effets de commerce représentent des documents


normalisés, servant à la constatation, au paiement et à la transmission éventuelle
des créances de somme d’argent. Comme une reconnaissance de dette en droit
civil, l’effet de commerce est un écrit qui constate l’existence d’une créance de
somme d’argent. Mais, tous les oppose, car l’effet de commerce répond à des
impératifs de rapidité, de simplicité et de sécurité classiquement régnant en droit
commercial.

A l’origine, la lettre de change était un moyen de change, c’est-à-dire un


instrument de transport d’argent dans le commerce international.

D’où les principales caractéristiques de l’effet de commerce :

• L’effet de commerce est un titre négociable ; c'est-à-dire transmissible


par l’un des procédés simplifiés et sécurisés du droit commercial et non soumis
au régime plus formaliste du droit civil en matière de cession de créances :

1
https://www.capital.fr/votre-argent/lettre-de-change-ou-traite-ce-qu-il-faut-savoir-sur-ce-moyen-de-
paiement-tres-utilise-dans-le-monde-des-affaires-1099596.

10
• Simples dans la mesure où, l’effet de commerce peut circuler avec la
créance qu’il incorpore par les procédés suivants :

Le plus simple, est la tradition (remise de la main à la main) qui suppose
un titre au porteur.
- Le plus complet et le plus efficace, est l’endossement, qui consiste en
l’apposition d’une signature au dos du titre suivie de sa remise : il suppose
un titre à ordre, qui autorise expressément le créancier à se substituer
toute personne de son choix, sans l’accord du débiteur.

Sécurisés et rapides, car la transmission du titre et de la créance qu’il incorpore


est plus efficace que la cession de créance civile. En effet, le nouveau titulaire de
l’effet de commerce, l’endossataire a des droits plus forts que l’ancien
bénéficiaire, grâce à deux séries de règles :
• D’une part, la garantie qui lui est due est bien plus forte qu’en droit commun,
puisque l’endosseur garantit solidairement le paiement et non pas seulement
l’existence de la créance.
• D’autre part et surtout, le nouveau titulaire acquiert la créance telle qu’elle
résulte du titre d’après son apparence.

C’est le principe de « l’inopposabilité des exceptions » qui règne 2. C'est-à-dire


que le titulaire de l’effet de commerce, l’acquiert purgé des moyens de défense
qui auraient pu être opposés au cédant par le débiteur. En effet, la création du
titre donne naissance à un nouveau rapport juridique entre les parties.

Au rapport originaire (créance fondamentale), se superpose un nouveau rapport,


appelé rapport cambiaire (rapport du change), largement indépendant (abstrait)
du rapport fondamental, et plus puissant à plusieurs égards : il est commercial,
solidaire et marqué par une grande rigueur (pas de délai de grâce). Ainsi, c’est la
rigueur de ce lien cambiaire et son indépendance par rapport au lien fondamental
qui font l’originalité et la force de l’effet de commerce.

L’effet de commerce est un titre constatant au profit du porte


l’engagement de payer une somme d’argent.

L’effet de commerce représente une créance payable à court terme, c'est-à-


dire que le laps de temps séparant la date de création de l’échéance du titre doit
être à court terme.

2
https://www.petite-entreprise.net/P-1710-88-G1-conditions-de-validite-d-une-lettre-de-change.html

10
Cependant, en droit marocain trois types de documents répondent à ces critères :
la lettre de change, le billet à ordre et le chèque. Les bordereaux de cession de
créances professionnelles ne sont pas des effets de commerce.

Le code de commerce a consacré le livre III aux effets de commerce. De l’article


159 à l’article 231, la loi a établi le cadre légal relatif à la lettre de change.

La lettre de change fait partie intégrante des effets de commerce qui sont des
titres négociables représentatifs d’un droit de créance exigible à une échéance
déterminée (régis par le code du commerce - articles 159 à 238).

La lettre de change est un titre par lequel une personne dénommée « le tireur »
donne l’ordre à une autre personne appelée « le tiré» de payer, à une date
convenue, une somme déterminée, à un «bénéficiaire» qui peut être le tireur lui-
même.

Ainsi, si le tireur crée une traite, c’est précisément pour transmettre au


bénéficiaire, en règlement de ce qu’il lui doit, la créance dont il est titulaire
envers le tiré. Cependant, le bénéficiaire n’est pas forcé de conserver la lettre de
change qui lui a été remise par le tireur jusqu’à la date de l’échéance et de la
présenter à cette date au tiré pour se la faire payer. Dès que le bénéficiaire a la
lettre de change entre les mains, il peut s’en servir pour payer ce qu’il doit lui-
même, ou pour se procurer des fonds. Il endossera alors la lettre au profit du
créancier qu’il veut payer, ou encore il l’endossera au profit d’un banquier qui
lui avancera les fonds représentés par cette lettre (l’escompte). Il suffira alors
d’apposer au dos de la lettre la formule de l’endossement qui comporte le nom
de l’endossataire, ou même simplement d’apposer au dos de la lettre sa seule
signature.

L'escompte d'une lettre de change correspond une opération de crédit à court


terme utilisé par les entreprises en France. La procédure consiste pour une
entreprise à transférer les lettres de change à son banquier qui sous déduction
des intérêts et commission va immédiatement payer les effets.

L'escompte3 d'une lettre de change est très utilisé dans le cadre du crédit
commercial à la clientèle. En effet, dans ce système de crédit, le débiteur et le
créancier se trouvent satisfaits. D'un côté, le débiteur pourra payer à crédit et de
l'autre, le créancier se fera immédiatement payer en ayant recours à l'escompte.
Il se peut que le bénéficiaire ait besoin de liquidité, il peut recourir à l'escompte
de l'effet avant l'échéance. Escompter un effet dont on est le porteur consiste à le
3
Droit commercial fondamental, Machichi Alami, Tome II ,faculté de droit Agdal, Rabat.

10
vendre à une banque contre versement immédiat de la valeur de l'effet diminuée
de l'intérêt (l'escompte) et de frais bancaires (Agios). L'opération d'escompte se
déroule en deux temps :
La remise à l’escompte qui doit être comptabilisée uniquement chez le
bénéficiaire. Le tiré quant à lui devra payer à l'échéance et peu lui importe que
ce soit au bénéficiaire lui-même ou à une banque.
L'escompte de l'effet en portant le montant net au crédit du compte bancaire de
l'entreprise bénéficiaire.
Le donneur d’aval (avaliseur ou avaliste) est celui qui se porte caution de la
créance. Il garantit personnellement le paiement de tout ou partie de la lettre de
change. Il peut être un tiers ou même un des signataires de la traite.

L’aval est donné sur la lettre avec la mention « bon pour aval » et la signature ;
il peut être donné aussi sur une allonge ou par un acte séparé.

L’avaliseur est la caution solidaire du signataire en faveur duquel il s’est engagé


(l’avalisé). Il doit préciser pour quel signataire il s’engage, à défaut il est réputé
donné au tireur (article 180). S’il a payé pour l’avaliser défaillant, il a un droit
de recours non seulement contre lui, mais contre tout autre signataire de la lettre
en vertu du principe cambiaire de la solidarité.

On s’interroge alors sur le contentieux que peut émerger de la lettre de change.

Pour répondre à cette problématique, je consacre la première partie aux


modalités et obstacles de paiement de la lettre de change ( Partie 1 ). J’accorde
ensuite une attention assez particulière aux recours découlant de la lettre de
change ( Partie 2 ) .

10
PARTIE 1 : LES MODALITES ET OBSTACLES AU PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE

Le paiement reste le mode le plus courant d’extinction de la lettre de change. Il


convient donc déterminer les modalités de présentation et la réalisation de
paiement avant de voir les obstacles au paiement de la lettre de change.

SECTION 1 LA PRESENTATION DE LA LETTRE DE CHANGE AU PAIEMENT .

La présentation matérielle de la traite elle-même est obligatoire. Elle doit avoir


lieu à l’échéance mais exceptionnellement elle peut l’être avant.

Elle est faite par le porteur légitime ou par son mandataire au tiré ou à son
mandataire au lieu indiqué pour le paiement.

Le porteur doit réclamer le paiement à l’échéance en présentant la lettre de


change au paiement.

 Quand doit-on demander le paiement de la lettre de change ?

La date du paiement est celle de l’échéance indiquée sur la lettre de change.


Avant cette date, le porteur ne peut pas réclamer le paiement au tiré de son coté,
le tiré ne peut pas imposer un paiement anticipé au porteur (article 186 alinéa
1er du code de commerce).

L’échéance est de rigueur en droit cambiaire et tout délai de grâce est interdit 4

D’après l’ article 184 du code de commerce, le porteur d’une lettre de change à


jour fixe, ou à un certain délai de date ou de vue doit la présenter au paiement
soit le jour où elle est payable, soit l’un des 5 jours ouvrables qui suivent.

Cependant, l’échéance est prorogée et par conséquent, la date limite de


présentation reportée de plein droit lorsqu’ elle tombe un jour férié légal. Si la
présentation de la lettre de change dans les délais prescrits est empêchée par la
force majeure Les délais sont prorogés. Dans ce cas, le porteur est tenu de
donner sans retard un avis à son endosseur et de mentionner cet avis daté et
signé sur la lettre de change.

4
Le juge ne peut accorder un délai de grâce selon l’article 231 du code de commerce

10
Après la cessation de la force majeure, le porteur doit sans retard, présenter la
lettre au paiement. Si la force majeure persiste au delà de 30 jours à partir de
l’échéance, les recours peuvent être exercés sans que la présentation ne soit
nécessaire de plus.
Selon l’article 181 du code de commerce, une lettre de change peut être tirée : à
vue, à un certain délai de vue, à un certain délai de date, ou à jour fixe.

 Qui demande le paiement de la lettre de change ?

La lettre de change comme toute dette est quérable et non portable c-à-d que le
porteur doit la présenter au paiement. Le présentateur peut - être la Banque qui
a escompté le titre et qui l’a gardé jusqu’à l’échéance, ou le créancier gagiste qui
a reçu la lettre de change par un endossement pignoratif ou encore le porteur
légitime du titre lui-même. Le porteur doit justifier de ses droits et le tiré est tenu
d’opérer des vérifications sinon il est responsable en cas de fraude ou de faute
lourde 
Quelque soit donc sa qualité, la personne qui détient régulièrement le titre à
l’échéance doit en principe le présenter au paiement.

 A qui doit-on demander le paiement de la traite?

Le paiement doit être demandé, en principe, au tiré Un tiers peut intervenir pour
le compte d’un débiteur quelconque (tireur, endosseur) pour payer le montant de
la lettre de change donc le paiement peut être demandé à ce payeur par
intervention qui acquiert d’ailleurs, après paiement, les droits résultant de la
lettre de change, contre celui pour lequel il a payé et contre ceux qui sont tenus
vis-à-vis de ce dernier en vertu de la lettre de change.

 Où doit-on demander le paiement de la lettre de change?

L’effet doit être présenté chez le tiré, ou chez le domiciliataire s’il en a été
désigné un.
Si l’adresse du tiré n’est pas mentionnée, la présentation doit être faite à son
domicile et s’il est commerçant au lieu où il exerce son activité commerciale.
Les lettres de change sont presque toujours domiciliées dans une agence
bancaire, et c’est donc chez ce banquier, dit domiciliataire, que doit avoir lieu la
présentation.

SECTION 2 LA REALISATION DE PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE

10
 Conditions du paiement
Le banquier domiciliataire, il est tenu de s’assurer, sous sa responsabilité, de la
volonté de payer du tiré et de sa solvabilité. Il doit agir avec prudence et
diligence.
Le tiré peut exiger en payant le montant total de la lettre de change, qu’elle lui
soit remise acquittée signée par le porteur5.

Le porteur ne peut refuser un paiement partiel offert par le tiré. S’il le refuse, le
porteur est privé à concurrence de la somme offerte, de son recours contre les
garants.
Le paiement peut avoir lieu en espèce, par chèque ou virement. Mais le plus
courant est le paiement par compte et par compensation entre banquiers
présentateurs et domiciliataires
Pour ce qui est de la preuve du paiement, le porteur doit remettre la lettre
acquittée au tiré. Une remise volontaire suffit.
La preuve du paiement peut aussi être faite par tout moyen par celui qui a payé.
Enfin le paiement entraîne extinction du rapport cambiaire, du rapport
fondamental et des sûretés.
 Effets de paiement

Le tiré est libéré par le paiement effectué entre les mains du porteur légitime.
Lorsque le paiement est effectué par le tiré qui a reçu provision, il éteint
simultanément les obligations cambiaires de tous les signataires qui
garantissaient le paiement, ainsi que la créance fondamentale et tous ses
accessoires et l’opération cambiaire prend fin.
La dépossession du porteur par la perte ou le vol n’entraîne pas extinction de sa
créance. Le porteur dépossédé peut en obtenir le paiement, bien que n’étant plus
en mesure de produire le titre, sur ordonnance du président du tribunal, en
justifiant sa propriété et en donnant caution.

Le paiement doit être prouvé total ou partiel, Si le paiement est partiel, une
quittance est donnée au tiré mais le porteur conserve le titre partiellement payé.

5
Conformément à l’article 185 du code de commerce alinéa 1

10
Si le paiement est total, le tiré peut exiger que la lettre lui soit remise acquittée
par le porteur

SECTION 3 LES OBSTACLES AU PAIEMENT DE LA LETTRE DE CHANGE

1- L’opposition au paiement
La loi interdit l’opposition, sauf dans trois cas : perte ou vol de la traite et la
situation de règlement judiciaire 6

Il appartient au porteur ayant perdu le titre de faire opposition auprès du tiré afin
d’empêcher le paiement du titre à tout porteur illégitime : celui qui aura trouvé
le titre. Le paiement à qui de droit ne pourra alors se faire que :
Sur autorisation du président du tribunal,
Après avoir fait opposition aux mains du tiré,
Donné caution,
justifié de sa propriété de la lettre de change 7
Dans le deuxième cas, le syndic du porteur en règlement judiciaire pourra
faire opposition au tiré et se faire payer à lui-même pour intégrer la
créance dans
l’actif de la procédure collective.

‫بناء على مقال االستئناف والحكم المستأنف ومستنتجات الطرفين ومجموع الوثائق المدرجة بالملف‬.
6
Art 189 du code de commerce .
7
Conformément à l’article 192 live 3 du code de commerce

10
‫‪.‬وبناء على تقرير المستشار المقرر الذي لم تقع تالوته بإعفاء من الرئيس وعدم معارضة األطراف‬
‫‪.‬واستدعاء الطرفين لجلسة ‪22/12/2014‬‬
‫وتطبيقا لمقتضيات† المادة ‪ 19‬من قانون المحاكم التجارية والفصول† ‪ 328‬وما يليه و‪ 429‬من قانون المسطرة‬
‫‪.‬المدنية‬
‫‪.‬وبعد المداولة طبقا للقانون‬
‫بناء على المقال اإلستئنافي الذي تقدم به المستأنف بواسطة نائبه والمؤداة عنه الرسوم القضائية‪  ‬بتاريخ‬
‫‪  13/06/2014‬يستأنف بمقتضاه الحكم الصادر عن المحكمة التجارية بالدار البيضاء بتاريخ‬
‫‪08/04/2014‬في الملف عدد ‪ 11177/7/2013‬القاضي† بعدم قبول طلب اإلدخال وفي الطلب األصلي بأداء‬
‫المدعى عليه لفائدة المدعية مبلغ ‪ 264480.00‬درهم مع الفوائد القانونية من تاريخ استحقاق الكمبيالة‬
‫‪. ‬والصائر ورفض باقي الطلبات‬
‫‪:‬في الشكـــل‬
‫حيث إن الثابت من وثائق الملف أن الطاعن بلغ بالحكم المستأنف بتاريخ‪01/06/2014‬وبادر إلى استئنافه‬
‫بالتاريخ المذكور أعاله‪ ،‬واعتبارا لكون االستئناف مستوف لباقي الشروط الشكلية المتطلبة قانونا صفة وأداء‬
‫‪.‬فهو مقبول شكال‬
‫‪ :‬وفي الموضــوع‬
‫حيث يتجلى من وثائق الملف أن المدعية تقدمت بواسطة نائبها بمقال افتتاحي للدعوى تعرض من خالله أنها‬
‫محررة ‪ AA1127568 ‬وفي إطار تعاملها مع شركة تسيبروم تسلمت من هذه األخيرة كمبيالة تحت عدد‬
‫بتاريخ ‪ 27/04/2009‬تحمل مبلغ ‪264480.00‬درهم‪ ،‬وأنه بتاريخ ‪ 04/08/2009‬قامت المدعية بإيداع‬
‫الكمبيالة المذكورة لدى مصرف المغرب‪ ،‬إال أن هذا األخير وجه إليها رسالة بتاريخ ‪ 25/01/2010‬يخبرها‬
‫بمقتضاها أن الكمبيالة المذكورة والمودعة لديه من أجل اإلستخالص ضاعت في ظروف غامضة ‪،‬وأن‬
‫المدعية قامت بعد ذلك بتوجيه مجموعة من اإلنذارات للمدعى عليه قصد إسترجاع قيمة الكمبيالة وتسوية‬
‫النزاع حبيا‪ ،‬و كذا بضرورة تمكينها من كفالة شخصية لتسوية النزاع بشكل قانوني داخل أجل ‪ 15‬يوما بقيت‬
‫‪.‬دون إستجابة رغم إنصرام األجل الوارد بها‬
‫ملتمسة الحكم على المدعى عليه بأداء مبلغ ‪ 264480.00‬درهم الذي يمثل قيمة الكمبيالة مع الفوائد القانونية‬
‫‪.‬من تاريخ استحقاقها ومبلغ ‪ 60000.00‬درهم كتعويض عن الضرر مع شمول الحكم بالنفاذ المعجل والصائر‬
‫وعززت مقالها بصورة من‪  ‬كمبيالة‪ ،‬وصورة من وصل إيداع‪ ،‬وصورة من رسالة عن مصرف المغرب‪،‬‬
‫ونسخة من إنذار‪ ،‬ونسخة من رسالة مؤرخة في ‪ ،19/05/2010‬و ثالث نسخ إنذارات غير قضائية ‪،‬ونسخة‬
‫‪.‬من إشعار‪ ،‬وأصل أربعة محاضر تبليغ‬
‫وحيث أدلى نائب المدعى عليه بمذكرة جوابية مع مقال إدخال الغير في الدعوى‪  ‬أوضح من خالله العارض‬
‫أنه وعن حسن نية راسل المدعية يخبرها بضياع كمبيالتها المودعة لديه‪ ،‬إال أنها فضلت مقاضاته علما أن‪ ‬‬
‫الشركة الساحبة لم تمانع في منح المدعية نسخة من الكمبيالة ليظل الغرض من دعواها اإلثراء بال سبب على‬
‫‪.‬حسابه‬
‫ملتمسا رفض الطلب وفي طلب إدخال الغير في الدعوى إدخال شركة تسيبروم واإلذن بإكتتابها لفائدة المدعية‬
‫‪.‬كمبيالة ثانية حتى يتسنى للعارض أداء قيمتها مع شمول الحكم بالنفاذ المعجل والصائر‬
‫‪.‬وبعد تبادل المذكرات بين الطرفين أصدرت المحكمة الحكم المطعون فيه باالستئناف‬
‫‪2- Le refus de Paiement‬‬
‫‪En cas de refus de paiement du tiré, le porteur qui bénéficie de garanties‬‬
‫‪étendues peut exercer un recours contre tous les signataires de la lettre de‬‬
‫‪change tenus à en garantir le paiement. Il doit faire dresser un protêt « faute‬‬
‫‪de paiement ».‬‬
‫‪C’est un acte authentique dressé par un agent du greffe du tribunal qui‬‬
‫‪constate officiellement le refus et les motifs du refus. L’accomplissement du‬‬

‫‪10‬‬
protêt est une condition de recevabilité du recours. Il signifie que le refus
d’acceptation ou de paiement est constaté par un acte authentique 8. Cette
condition doit recevoir application dans un délai rigoureusement déterminé,
sous peine de déchéance. Elle s’impose même en cas d’acceptation ou de
paiement partiel.
Les agents du greffe du tribunal sont tenus, sous leur responsabilité
personnelle, de laisser copie exacte des protêts et de les inscrire en entier, jour
par jour et par ordre de date, dans un registre spécial coté, paraphé et vérifié
par le juge9.
Celui qui a fait dresser le protêt avise également son endosseur dans les 6
jours, lequel avise à son tour son endosseur dans les 3 jours et ainsi de suite
jusqu’au tireur. De son côté, l’agent notificateur doit, dans les 3 jours qui
suivent le protêt, prévenir le tireur par la poste et par lettre recommandée.
À noter que le porteur ne peut refuser un paiement partiel, ce qui n’exclut pas
le protêt pour la somme restant due. À défaut de présentation à l’échéance, le
tiré a la faculté d’en consigner le montant au secrétariat du greffe du tribunal
de son domicile aux frais, risques et périls du porteur 10. Cependant, si la lettre
de change porte la mention « retour sans frais » ou « sans protêt », le porteur
est dispensé de la procédure du protêt. Cette clause évite au porteur les
lenteurs et les coûts non négligeables de cette procédure.
Le protêt ainsi dressé, dans les délais prescrits, tend à consolider les
réclamations du requérant11, et à donner efficience à son action directe contre
l’accepteur par l’accepteur par l’exercice du recours de change. Il peut réclamer
ainsi à celui contre lequel il exerce son recours le montant de la lettre de
change non acceptée ou non payée avec les intérêts du montant total qu’elle
mentionne, s’il en a été stipulé, au taux légal, à partir de l’échéance, ainsi que
les frais du protêt et ceux des avis donnés en plus des autres frais déboursés à
l’occasion.
Si le recours est exercé avant l’échéance, déduction sera faite d’un escompte
sur le montant de la lettre, pour le temps restant à courir jusqu’à l’échéance.
Cet escompte sera calculé d’après le taux de l’escompte officiel tel qu’il existe à
la date du recours au lieu du domicile du porteur. Ce recours avant l’échéance
vaut en cas de refus d’acceptation, en cas de redressement judiciaire ou en cas
8
Article 197 du code de commerce.
9
Article 212 du code de commerce.
10
Article 188 du code de commerce.
11
Article 202 du code de commerce.

10
de liquidation judiciaire ou de cessation de paiement du tiré, ou enfin en cas de
redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire du tireur.
Celui qui a, éventuellement remboursé, en totalité ou en partie, la lettre de
change aux lieu et place du tiré, peut réclamer à ses garants la somme intégrale
qu’il a payée, les intérêts de ladite somme, calculés au taux légal, à partir du
jour où il l’a déboursée et les frais qu’il a exposés.
De même, en application de l’article 204 de code de commerce, tout obligé
contre lequel un recours est exercé ou qui est exposé à un recours peut exiger,
contre remboursement, la remise de la lettre de change avec le protêt et
compte acquitté. Dans le même ordre d’idées, tout endosseur qui a remboursé
la lettre de change peut biffer son endossement et ceux des endosseurs
subséquents.

PARTIE 2 : LES RECOURS


L'exigence du droit cambiaire concerne le paiement de l'effet de commerce. La
rigueur des règles qu'il développe à cet effet procure un degré de certitude du
paiement supérieur à celui du droit commun. Le porteur de l'effet bénéficie en
conséquence de droits supérieurs à ceux d'un créancier ordinaire. En
contrepartie, le droit cambiaire se montre à son égard particulièrement
exigeant en qualifiant son comportement. Ainsi, le porteur peut être légitime
ou non, de bonne foi ou de mauvaise foi, diligent ou négligent. A chaque
qualification correspond une situation juridique particulière qui, selon, protège
ou sanctionne le porteur.

Section 1 : les obstacles juridiques à l’exercice des recours


Les causes de suspension et d’extinction des droits du porteur, ainsi que les
obstacles à l’exercice des recours sont de nature et d’origines différentes.
Certaines résultent de la volonté d’un signataire (la clause de retour sans frais),
D’autres sanctionnent sa faute ou sa négligence (la déchéance), d’autres
encore consacrent la prescription du droit au recours faute de son exercice au
bout d’un certain temps. D’autres enfin, se justifient par l’impératif de prendre
en considération rapide de phénomènes étrangers aux signataires et au
porteur (la force majeure).

10
Le tireur, un endosseur ou un avaliseur peut, par la clause de « retour sans
frais », « sans protêt »12, ou toute autre clause équivalente, inscrite sur le titre
et signé par son auteur, dispenser le porteur de faire dresser, pour exercer ses
recours, un protêt faute d’acceptation ou faute de paiement. La clause de
dispense de protêt constitue une mention facultative de la traite intégrée au
titre et obligatoirement signée par celui qui l’introduit.
La déchéance est une sanction qui frappe le bénéficiaire d’un droit en le privant
de son exercice à cause de sa négligence ou d’un comportement expressément
interdit par la loi sous peine de déchéance.
L’article 206 du code de commerce la prévoit uniquement à l’encontre du
porteur en faveur du tireur, des endosseurs et des autres obligés par une lettre
de change, à l’exception du tiré ou plus généralement de celui qui a accepté de
la payer.
Le porteur négligent perd tous les recours cambiaires contre tous les
signataires de la lettre de change13, sauf :
- Contre le tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à son égard
n’aura lieu que s’il justifie avoir constitué provision ;
- Contre le tiré accepteur car, ayant reçu provision, il ne peut se dérober
de son engagement sous prétexte de la négligence du porteur ;
- Enfin, contre l’avaliste qui a donné aval pour le compte du tiré car, sans
cette précision, il est censé l’avoir donné pour le compte du tireur.
Le porteur, en ces cas, ne conserve d’actions que contre celui sur qui la lettre
de change a été tirée et qui l’a accepté. Le recours ordinaire ne demeure pas
moins possible, fondé sur le rapport fondamental ou sur l’enrichissement sans
cause.
La force majeure est retenue dans notre domaine comme une cause de
suspension du droit au recours, de prolongation du délai de son exercice sauf
jeu de la prescription ou de déchéance. Dès que l’événement qui la constitue
disparaît ou dès que le délai de suspension expire, le porteur retrouve ses
prérogatives dans l’état où elles étaient avant l’événement de force majeure.
Ceci justifie implicitement que l’on retienne le sens de droit commun prévu par
le DOC.

12
Article 200 du code de commerce.
13
Article 206 du code de commerce.

10
Le code de commerce se limite à déterminer les effets de la force majeure sur
le droit au recours du porteur de la lettre de change. Quand la présentation de
la lettre de change ou la confection du protêt dans les délais prescrits est
empêchée par la force majeure, ces délais sont prolongés, mais le porteur est
tenu d’en donner, sans retard, avis à son endosseur et de mentionner cet avis,
daté et signé de lui, sur la lettre de change ou sur une allonge 14.
Si la force majeure persiste au-delà de trente jours à partir de l’échéance, les
recours peuvent être exercés, sans que ni la présentation de la lettre de
change, ni la confection d’un protêt ne soient nécessaires, à moins que ces
recours ne se trouvent suspendus pour une période plus longue par application
des textes spéciaux.

SECTION 2 : LES DÉCHÉANCES DU PORTEUR NÉGLIGENT


La négligence, matérialisée par l’inaction ou l’omission, est une faute
susceptible d’engager la responsabilité civile de son auteur. Chacun est
responsable du dommage qu’il a causé non seulement par son fait, mais encore
par sa négligence ou par son imprudence. Il en est de même en matière pénale.
Cette notion n’est d’ailleurs pas nouvelle en droit commercial, surtout en ce qui
concerne les effets de commerce. La confection du protêt lorsqu’elle est
nécessaire est une formalité indispensable pour la conservation et l’exercice de
son recours cambiaire par le porteur de l’effet, et aussi pour la sécurisation de
la créance y relative. Par contre, la négligence apparaît comme une situation
légale qui entraîne la déchéance du droit de recours.
Le porteur négligent perd tous les recours cambiaires contre tous les
signataires de la lettre de change15, sauf :
- Contre le tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à son égard
n’aura lieu que s’il justifie avoir constitué provision ;
- Contre le tiré accepteur car, ayant reçu provision, il ne peut se dérober
de son engagement sous prétexte de la négligence du porteur ;
- Enfin, contre l’avaliste qui a donné aval pour le compte du tiré car, sans
cette précision, il est censé l’avoir donné pour le compte du tireur.
Le porteur, en ces cas, ne conserve d’actions que contre celui sur qui la lettre
de change a été tirée et qui l’a accepté. Le recours ordinaire ne demeure pas
14
Article 199 du code de commerce.
15
Article 206 du code de commerce.

10
moins possible, fondé sur le rapport fondamental ou sur l’enrichissement sans
cause.
Le porteur négligent est celui qui omet de présenter dans les délais légaux (et
parfois ne fait pas dresser protêt) de paiement, la lettre de change. Le porteur
négligent encourt alors la déchéance de ses recours cambiaires (facultés de
recouvrement facilitées et accélérées), en dehors, du tiré accepteur et du tireur
qui n'a pas fourni la provision. C'est le mérite de l'arrêt rendu par la Chambre
commerciale de la Cour de cassation le 5 octobre 2004 que de préciser la
notion de porteur négligent au regard du droit cambiaire.es faits étaient
relativement simples si l'on s'en tient aux éléments rapportés dans la décision.
Une banque avait tenté vainement de recouvrer auprès du tiré accepteur,
depuis en liquidation judiciaire, des lettres de change qu'elle tenait à
l'escompte. Elle assigna alors sa cliente en sa qualité de tireur des effets. Saisie,
la cour d'appel de Grenoble rejeta la demande au motif que "la banque, qui
avait entendu faire son affaire personnelle du recouvrement des effets, avait
fait preuve dans cette entreprise d'une inertie qui était directement à l'origine
de l'impossibilité d'un quelconque paiement".
Sur pourvoi, la Chambre commerciale de la Cour de cassation casse l'arrêt
déféré en considérant "que le porteur diligent d'un effet impayé à son échéance
peut, sans avoir à tenir compte de leur qualité respective ou de l'ordre dans
lequel ils se sont obligés, en réclamer paiement à l'un quelconque de ses
signataires, lesquels sont tenus solidairement envers lui,ce tiers porteur n'est
tenu de réparer, par des dommages-intérêts, ses négligences éventuelles que
s'il est démontré qu'elles ont fait perdre au demandeur une chance sérieuse et
réelle de recouvrer sa créance auprès du tiré ou d'un autre garant".
Arrêt :
‫محكمة االســــــــــــــــــــــــــــــــــتئناف التجارية بالــــــــــــــــــــــــــــــــــدار البيضــــــــــــــــــــــــــــــــــاء‬
01/06/2006 ‫ صــــــــــــــــــــــــــــــادر بتــــــــــــــــــــــــــــــاريخ‬2988/06 ‫قــــــــــــــــــــــــــــــرار رقم‬
‫ ضد الشــــــــــــــــــــركة العامة المغربية لألبنــــــــــــــــــــاك‬/ ‫الســــــــــــــــــــيد غمــــــــــــــــــــاد إدريس‬
‫التعليل‬:
‫حيث تمسكت الطاعنة بالدفع بعدم االحتجــاج وبكونها لم تتســلم البضــاعة وعند اتصــالها بالشــركة ســلمها‬
‫ شـــــــــــــــــــــــــــــيكات رجعت لها هي األخـــــــــــــــــــــــــــــرى بـــــــــــــــــــــــــــــدون أداء‬4 ‫ممثلها‬.
‫حيث إنه بـــــــــاالطالع على الكمبيـــــــــاالت يتضح بأنها موقعة بـــــــــالقبول من طـــــــــرف الطـــــــــاعن‬.
‫ الذي يقرر سقوط حق الحامل بــالرجوع ضد الســاحب وبقية الملــتزمين المــوقعين على‬206 ‫وحيث إن ف‬
‫الكمبيالة يستثنى المسـحوب عليه القابل الـذي ال يشـترط لمتابعته اتخـاذ اإلجـراء المـذكور وال يسـقط حق‬
‫الحامل في مطالبته بقيمة الكمبيالة مما يتعين معه رد هــــــــــــــــــــــــــــــــــذا الــــــــــــــــــــــــــــــــــدفع‬.

10
‫وحيث من الثابت من الكمبياالت سند الدين أن المستأنف عليها حاملة شرعية للكمبياالت وبالتالي فــإن ما‬
‫أثارته الطاعنة من عــدم تســلم البضــاعة تهم عالقتها الشخصــية مع شــركة كونطــوار وال يمكن مواجهة‬
‫ت‬.‫م‬171 ‫الحاملة للكمبيـــــــــــاالت بالـــــــــــدفوع المـــــــــــذكورة وذلك تطبيقا لمقتضـــــــــــيات الفصل‬.
‫وحيث ألجله فإن جميع الـدفوع المثـارة غــير جدية وغـير منتجة مما يتعين معه ردها وتأييد األمر بـاألداء‬
‫المســـــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــتأنف‬.
‫لهـــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــذه األســـــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــباب‬:
‫فــــــــإن محكمة االســــــــتئناف التجارية بالــــــــدار البيضــــــــاء وهي تبث انتهائيا علنيا وحضــــــــوريا‬:
‫ قبــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــول االســــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــتئناف‬:‫في الشــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــــكل‬.
‫ برده وتأييد األمر باألداء المستأنف مع إبقاء الصائر على رافعه‬:‫في الجوهر‬.
Résumé :
L'art 206 du code de commerce prononce que Le porteur négligent perd tous
les recours cambiaires contre tous les signataires de la traite sauf : contre le
tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à son égard n’aura lieu que s’il
justifie avoir constitué provision ; - contre le tiré accepteur car, ayant reçu
provision, il ne peut se dérober de son engagement sous prétexte de la
négligence du porteur ;et contre l’avaliste qui a donné aval pour le compte du
tiré car, sans cette précision, il est censé l’avoir donné pour le compte du tireur.
Le défaut de confection du protêt faute de paiement n’entraîne pas la
déchéance des droits du porteur d’une lettre de change à l’égard du tiré
accepteur

SECTION 3 : LA PRESCRIPTION DES RECOURS


Ce sont des délais très brefs fixés par le législateur en dehors desquels aucune
action cambiaire ne peut plus être exercée ; on dit qu’elle est prescrite. En
matière de lettre de change, Le délai de la prescription varie selon le type
d’action à intenter :

 Toutes actions résultant de la lettre de change contre l'accepteur se


prescrivent par trois ans à compter de la date de l'échéance.
 Les actions du porteur contre les endosseurs et contre le tireur se
prescrivent par un an à partir de la date du protêt dressé en temps utile
ou de celle de l'échéance, en cas de clause de retour sans frais.

10
 Les actions des endosseurs les uns contre les autres et contre le tireur se
prescrivent par six mois à partir du jour où l'endosseur a remboursé la
lettre ou du jour où il a été lui-même actionné.
Les prescriptions, en cas d'action exercée en justice ne courent que du jour de
la dernière poursuite. Elles ne s'appliquent pas s'il y a eu condamnation, ou si la
dette a été reconnue par acte séparé . L'interruption de la prescription n'a
d'effet que contre celui à l'égard duquel l'acte interruptif a été fait. Néanmoins,
les prétendus débiteurs seront tenus, s'ils en sont requis, d'affirmer, sous
serment qu'ils ne sont plus redevables, et leurs héritiers ou ayants - cause,
qu'ils estiment de bonne foi qu'il n'est plus rien dû.
La prescription peut être interrompue dans les situations ci-après :
L’action en justice est interruptive de la prescription, donc l’assignation en vue
de condamner le débiteur cambiaire, empêche de courir les délais impartis par
la loi ;
La saisie et les actes d’exécution forcée sont interruptifs de la prescription
cambiaire.
La reconnaissance de la dette par le débiteur indélicat est également
suspensive de la prescription.
En droit français, Ces prescriptions sont prévues par l'Article L.511-78 du code
de commerce :
En ce qui concerne l'action contre le tiré accepteur ou son avaliseur : cette
action est prescrite au bout de trois ans après l'échéance c'est le délai le plus
long.
L'action par le porteur contre le tireur ou contre les endosseurs ou contre les
avaliseurs de ces personnes : action prescrite dans le délai d'un an après le
protêt.
Action récursoire d'un endosseur contre un autre signataire est prescrite dans
le délai de 6 mois à compter du jour où il a payé. Cette prescription est fondée
sur la présomption de paiement qui ne peut être combattu que par le serment
ou l'aveu.

10
Arrêt 1 :
AU NOM DE SA MAJESTE LE ROI
La Cour,
Après délibération conformément à la loi;
En ce qui concerne le premier moyen:
Attendu qu'il résulte des pièces du dossier et de l'arrêt objet du recours rendu
en date du 12 novembre 1984 par la cour d'appel de Fès, objet du dossier n°
1027/84, que M. Ac Aa Ab A a présenté une requête d'injonction de paiement,
dans laquelle il expose qu'il est créancier vis à vis de M. Ae C d'une somme de
14.000,00 dirhams en vertu des lettres de change échues, sollicitant d'ordonner
le paiement du principal de la dette, en plus des taxes judiciaires arrêtées
à25.25 dirhams;
Le Président du tribunal de première instance de Fès a rendu une ordonnance
répondant favorablement à la demande, qui a été confirmée par la Cour
d'appel.
Attendu que le pourvoyant en cassation reproche à l'arrêt objet du recours la
violation de l'article 228 du Code de Commerce, car il a été prévu dans cet arrêt
que les effets de commerce présentés par le pourvoyant en cassation sont des
lettres de change et non pas des traites ou des titres, il n'y a donc pas lieu de
faire application des dispositions de l'article 228 sus indiqué;
Il a ainsi fait la distinction entre la traite, le titre et la lettre de change, alors que
l'article en question ne fait pas de distinction entre les effets de commerce
précités; Or, la traite est bien la lettre de change; La cour d'appel a estimé la
lettre de change au même titre que la traite et l'obligation, qui ne se prescrit
pas à l'expiration de trois ans, mais qu'elle est soumise à la prescription
ordinaire de cinq ans;
Cependant, le pourvoyant a fondé son argument de prescription sur l'article
228; De ce fait l'arrêt pourvu en cassation a violé cet article;
Attendu que l'arrêt qui fait soumettre l'action de change résultant de
l'obligation de change dont la prescription est prévue par l'article 228 du Code
de Commerce portant sur la prescription ordinaire sans avoir intenté l'action
principale découlant de l'obligation principale sous le motif:
«que par la prescription de la lettre de change en tant qu'effet de commerce,

10
celle-ci devient un titre ordinaire qui est soumis à la prescription ordinaire», a
de ce fait violé les dispositions de l'article relatives à la lettre de change seules à
appliquer en l'action de change et est passible en conséquence de cassation;
PAR CES MOTIFS
La Cour Suprême:
· casse l'arrêt objet du recours,
· renvoie l'affaire par-devant la même cour pour y statuer à nouveau,
composée d'un autre corps conformément à la loi.
· et condamne aux dépens le pourvu en cassation.
Elle ordonne également d'en faire mention sur les registres tenus par la cour
d'appel de Fès ou sur la marge de l'arrêt pourvu en cassation.
Résumé :
L'arrêt ayant soumis l'action cambiaire découlant de l'obligation de change
dont la prescription est prévue par l'article 228 de CC Relatif à la prescription
ordinaire sans intenter l'action principale découlant de l'obligation principale
sous prétexte que par la prescription de la lettre de change en tant qu'effet de
commerce, celle-ci devient un titre ordinaire soumis à la prescription ordinaire,
a de ce fait violé l'article précité et s'expose par conséquence à la cassation.
Analyse :
L'arrêt objet du recours rendu en date du 12 novembre 1984 par la cour
d'appel de Fès, objet du dossier n° 1027/84, que M." Ac Aa Ab A" a présenté
une requête d'injonction de paiement, dans laquelle il expose qu'il est
créancier vis à vis de M." Ae C" d'une somme de 14.000,00 dirhams en vertu
des lettres de change échues, sollicitant d'ordonner le paiement du principal de
la dette, en plus des taxes judiciaires arrêtées à25.25 dirhams.
La Cour d'appel a violé l'article 228 du Code de Commerce, car il a été prévu
dans cet arrêt que les effets de commerce présentés par le pourvoyant en
cassation sont des lettres de change et non pas des traites ou des titres, il n'y a
donc pas lieu de faire application des dispositions de l'article 228. Ainsi a fait la
distinction entre la traite, le titre et la lettre de change, alors que l'article en
question ne fait pas de distinction entre les effets de commerce précités; Or, la
traite est bien la lettre de change; La cour d'appel a estimé la lettre de change
au même titre que la traite et l'obligation, qui ne se prescrit pas à l'expiration

10
de trois ans, mais qu'elle est soumise à la prescription ordinaire de cinq ans.
La Cour Suprême
· casse l'arrêt objet du recours,
· renvoie l'affaire devant la même cour pour y statuer à nouveau, composée
d'un autre corps conformément à la loi.
· et condamne aux dépens le pourvu en cassation.
Arrêt 2 :
AU NOM DE SA MAJESTE LE ROI
Après en avoir délibéré conformément à la loi;
Attendu qu'il ressort des éléments du dossier et de l'arrêt attaqué rendu par la
cour d'appel de Fès (Chambre de Taza) le 8/5/85 sous le n° 368/83 dans le
dossier149/85 que le demandeur AfAe Ab Aa a sollicité le Président du tribunal
de 1ère instance de Fès de rendre une ordonnance d'injonction de payer, sur la
base de plusieurs traites que le débiteur n'a pas honorées conformément aux
dispositions de l'article 158 du code de procédure civile (C.P.C) d'un montant
total de 13650 dh.
Attendu que la cour d'appel a confirmé cette ordonnance.
Sur le premier moyen.
Attendu que le demandeur au pourvoi fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir violé
l'article 353 du C.P.C, car le magistrat rapporteur au vu des conclusions en
réponse du défendeur au pourvoi, a fixé la date de l'audience sans prendre ni
notifier l'ordonnance de dessaisissement ce qui ne lui a pas permis de se
défendre et de produire les preuves qui étaient en sa possession.
Mais attendu que les parties sont invitées d'office à produire leurs éléments de
défense, le tribunal ne devant que contrôler la validité des procédures et de
rendre sa décision sachant qu'au vu des conclusions du défendeur au pourvoi,
la cour sur la base de l'article 333 du C.P.C a considéré que l'affaire était en état
d'être jugée d'autant plus que l'article 335 de ce code exige qu'une ordonnance
de dessaisissement ne soit prise que lorsque le dossier est renvoyé au
magistrat rapporteur pour instruction, ce qui n'est pas le cas dans cette affaire.
Il s'ensuit que le moyen ne peut être accueilli.
Sur le deuxième moyen.
Attendu que le demandeur au pourvoi fait grief à l'arrêt d'avoir violé l'article
345 du C.P.C pour défaut de motifs car il a soulevé la prescription sur la base du

10
paiement d'une partie des sommes dues en produisant deux reçus datés du
4/7/81 et 2/2/82 signés par le créancier; ce qui constitue une preuve de ce
paiement, ce à quoi la cour a estimé que l'exception ne peut être accueillie tant
que le défendeur conteste le paiement sans nier avoir reçu la somme de 1960
dh qu'il attribue à une lettre de change.
Mais attendu qu'en ce qui concerne la prescription, il faut signaler qu'il s'agit
d'une action pour paiement de traites à l'encontre du tiré accepteur. De ce fait
le texte applicable est l'article 228 du code de commerce qui stipule que «les
actions contre le tiré qui accepte se prescrivent par trois années» d'autant plus
que le débiteur qui prétend avoir fait un paiement partiel reconnaît clairement
le non-paiement; ce qui lui interdit de se prévaloir de la prescription de l'action
cambiaire basée sur la présomption de paiement, ce motif juridique tient lieu
et place de la réponse de la cour d'appel sur le moyen relatif à la prescription.
Par ailleurs la cour d'appel. en refusant de considérer les paiements partiels
faits par le débiteur qui a produit des reçus correspondants, aux motifs que le
créancier nie les avoir encaissés, n'a pas fait une bonne application de la loi et a
donc exposé son arrêt en ce qui concerne le paiement partiel à la cassation.
PAR CES MOTIFS
La Cour suprême casse partiellement l'arrêt rendu par la cour d'appel de Fès et
renvoie l'affaire et les parties devant la même cour d'appel mais autrement
composée pour qu'elle soit rejugée partiellement sur ce dernier point
conformément à la loi et condamne le défendeur au pourvoi aux dépens.
Résumé :
Toutes actions résultant de la lettre de change contre l'accepteur se prescrivent
par trois ans à compter de la date de l'échéance.
Analyse :
Selon l'arrêt attaqué rendu par la cour d'appel de Fès (Chambre de Taza) le
8/5/85 sous le n° 368/83 dans le dossier149/85 le demandeur "AfAe Ab Aa" a
sollicité le Président du tribunal de 1ère instance de Fès de rendre une
ordonnance d'injonction de payer, sur la base de plusieurs traites que le
débiteur n'a pas honorées.
Pour la cour d'appel, en ce qui concerne la prescription, il faut signaler qu'il
s'agit d'une action pour paiement de traites à l'encontre du tiré accepteur. De

10
ce fait le texte applicable est l'article 228 du code de commerce qui stipule que
«les actions contre le tiré qui accepte se prescrivent par trois années» d'autant
plus que le débiteur qui prétend avoir fait un paiement partiel reconnaît
clairement le non-paiement; ce qui lui interdit de se prévaloir de la prescription
de l'action cambiaire basée sur la présomption de paiement, ce motif juridique
tient lieu et place de la réponse de la cour d'appel sur le moyen relatif à la
prescription.
Par ailleurs la cour d'appel. En refusant de considérer les paiements partiels
faits par le débiteur qui a produit des reçus correspondants, aux motifs que le
créancier nie les avoir encaissés, n'a pas fait une bonne application de la loi et a
donc exposé son arrêt en ce qui concerne le paiement partiel à la cassation.
La Cour suprême casse partiellement l'arrêt rendu par la cour d'appel de Fès et
renvoie l'affaire et les parties devant la même cour d'appel mais autrement
composée.
Arrêt 4 :

‫الضيط‬ ‫بكتابة‬ ‫المحفوظ‬ ‫القرر‬ ‫أصل‬


‫لقانون‬ ‫طما‬ ‫و‬ ‫العلك‬ ‫باسم‬ ‫الييضاء‬ ‫بالدار‬ ‫التجارية‬ †‫االستئناف‬ ‫بمحكمة‬
2015/10/08 ‫بتاريخ‬ ‫البيضاء‬ ‫بالدار‬ ‫التجارية‬ ‫االستئناف‬ ‫محكمة‬ ‫أصدرق‬
‫السانة‬ ‫من‬ ‫مؤلغة‬ ‫’وهي‬:
‫ نائبهما االستاذ عبد اللطيف‬.‫ محمد‬11‫ حسن و‬11 ‫ السيدين‬: ‫ بين‬:‫في جلستها العلنية القزر االتي نصه‬
‫البيضاء‬ ‫الدار‬ ‫بهيئة‬ ‫المحامي‬ ‫المحاقي‬.
‫حمة‬ ‫مرن‬ ‫متعدضبرن‬ ‫بوصفهما‬
‫ نائبها االستاذ عبد النبي مفير‬. †‫ شركة نات مسؤولية محدودة في شخص ممثلها القانوني‬22 ‫ شركة‬: ‫وبين‬
‫البيضاء‬ ‫الدار‬ ‫بهيئة‬ ‫المحامي‬.
‫أخزى‬ ‫جهة‬ ‫مزن‬ ‫ضدها‬ ‫متعدش‬ ‫بوصغها‬.
2015/8203/2739 :‫ف رقم‬
‫بتاء على مقال االسدئناف† والحكم المستأنف† ومسنتتجات الطرنين ومجمع الوثائق المدرجة بالمك‬.
.‫وبناء على نثرير المسئشار المقرر الذي لم ذقع تالوته بإعفاء من الرنيس وعدم معارضة األطرف‬
2015/09/10 ‫لجلسة‬ ‫الطرفين‬ ‫واستدعاء‬.
‫ من قانون‬429‫ وما يلببه و‬328 ‫ من قانون المحاكم التجارية والفصول‬19 ‫وتطبيقا لمقتضيات المادة‬
‫المدنية‬ ‫المسطر‬.
‫للقانون‬ ‫طبقا‬ ‫المداولة‬ ‫وبعد‬.
†‫لرسوم‬١ ‫ حسن واا محمد بواسطة نائبهما بمقال مؤداة عنه‬11 ‫ تقدم السيدان‬2015/05/18 ‫بتاريخ‬

10
‫القضائية بمقتضاه يتعرضان على القزر الصادر عن ححكمة االسنثنك التجارية بالدازلبضاء بتاريخ‬
‫‪ 2011/10/13‬تحت رقم ‪ 2011/4199‬في الملف رقم ‪ 5/2011/313‬القاضي باءلغاء الحكم المستأنف‬
‫جزئيا والحكم من جديد عليهما بأدائهما للمتعرض ضدها مبلغ ‪ 200.000‬درعم مع العوائد القانونية من‬
‫بالنسبة‬ ‫الصائر†‬ ‫وجعل‬ ‫الطلب‬ ‫‪.‬تاريخ‬
‫الشكل‬ ‫‪:‬فى‬
‫مقبول‬ ‫فهو†‬ ‫لذا‬ ‫قانونا†‬ ‫المظلية‬ ‫الشروط†‬ ‫وفق‬ ‫الطلب‬ ‫قدم‬ ‫‪.‬حيث‬
‫الموضوع†‬ ‫‪:‬فى‬
‫حيث تتلخص وقائع النانة في أن شر^^ة ‪ 22‬تقدمت بواسطة نائبها بمقال عرضت فيه أنها دائنة للمدعى‬
‫عليهما بمبلغ ‪ 300.000‬درهم من قبل ستة كمبياالت من فئة ‪ 50.000‬درهم حالة على التوالي في‬
‫‪ 2003/11/30‬و ‪ 2003/12/30‬و ‪ 2004/01/30‬و ‪ 2004/02/28‬و ‪ 2004/3/30‬و‬
‫‪ ، 2004/04/30‬وأن المدعى عليهما امنتعا عن االداء رغم المساعي الحبية واإلنذار الموجه إليها‪ ،‬ألجله‬
‫تلتمس الحكم علههما بأداء مبلغ ‪ 300.000‬درهم تضامنا أو احدهما دون اآلخر وتعويض عن المماطلة‬
‫‪ 30.000.‬درهم والفوائد القانونية من تاريخ استحقاق كل كمبيالة والنفاذ المعجل والصائر†‬
‫وجاب المدعى عليهما أنه طبقا للمادة ‪ 228‬من مدونة التجار فإن الكمبياالت قد تقادمت طالما أن استحقاق‬
‫آخر كمبيالة هو ‪ 2004/04/30‬وتاريخ توجيه اإلننار هو ‪ . 2008/12/27‬فصدر† الحكم المشار إليه‬
‫أعاله فاستأنفته ش‪.‬ركة ‪ 22‬التي تمسكت في طعنها أنه طالما أن الدفع بالتقادم يقوم على قرينة الوفاء وال‬
‫ينبت األداء فإنها تعلن عن نيتها في توجيه اليمين القانونية متى جدد المستأنف عليهما تسسكهما بالدفع‬
‫بالتثادم‪ ،‬وان الكمبياالت موضوع† النزع ال تتضمن جميع البيانات اإللزمية التي حددتها المادة ‪ 159‬من‬
‫مدونة التجار وهو ما يفقدها صحة األوراق التجارية ويجعلها† مجرد سندات عادية إلتئات الدين وفقا ألحكام‬
‫الفقر األخير من المادة ‪ 160‬من مدونة التجاأل وتشبح خاضعة للتقادم الخمسي‪ ،‬وبعد اسندعاء المستأنف‬
‫عليهما اللذين تخلفا رغم التوصل صدر القزر االسنثنافي† القاضي بإلغاء الحكم المستأنف† والحكم من جديد‬
‫على المستأنف عليهما بأدائهما لفائدة المستأنفة مبلغ ‪ 200.000‬درهم مع الفوائد القانونية من تاريخ الطلب‬
‫موضوع‬ ‫القزر‬ ‫وهو‬ ‫بالنسبة‬ ‫الصائر‬ ‫وجعل‬
‫ف رقم ‪2015/8203/2739 :‬‬
‫الطعن عن طريق† التعريض من طرفا† المستأنف† عليهما اللذين أسسا أسباب تعرضهما† على ما يلي ‪ :‬أنه‬
‫بالرجوع إلى الكمبياالت التي عزز بموجبها† المتعريض عليهما طلبهما يبين جلببا أن تاريخ حلول آخر‬
‫كمبيالة هو ‪ 2004/04/30‬وبالتالي† فبحلول شهر مايو ‪ 2007‬تكون جميع الكمبياالت قد طالها أمد التقادم‬
‫المسقط وذلك تطبيقا لمقتضيات المادة ‪ 228‬من مدونة التجار التي تنحر على أن جميع الدعاوى الناتجة عن‬
‫الكمبياالت نتقادم بمضي ثالث سنوات من تاريخ االستحقاق وأن القرر االستئنافي لم يصادف الصواب‬
‫عندما طبق التقادم الخمسي المنصوص† عليه في اممادة ‪ 5‬من مدونة التجار واستبعد† التقادم الثالثي‬
‫المنصوص عليه في المادة ‪ 228‬من م‪.‬ت‪ .‬وأن القرر االستنافي أقر بصفة صريحة على أن الكمبياالت رغم‬
‫أنها ال تحمل تاريخ اإلنشاء ال تققد صفتها كورية تجارية مسبعدا بذلك الدفع الذي أثارنه المتعرض عليها‬
‫الرمي إلى اعبار الكمبياالت المستدل بها من طرفها مجرد سندات عادية إلبات الدين‪ ،‬ون الثابت بوتا قطعيا†‬
‫أن المدة الغاصلة بين حلول آخر كمبيالة وتاريخ المطالبة تغوق أريع سنوات‪ ،‬لذلك يلتمسان إلغاء القرر‬
‫المتعرض عليه وبعد التصدي† الحكم بتأييد الحكم المستأف وتحميل المتعرض عليها كافة الصواتر‪ .‬وأنقا‬

‫‪10‬‬
‫القرر‬ ‫من‬ ‫بنسخة‬ ‫‪.‬المقال‬
‫وجابت المتعرض عليها بجلسة ‪ 2015/07/09‬ان الكمبيالة كورية صريية خصها المشح بأحكام† خاصة‬
‫حددها في مقتضيات المادة ‪ 159‬من مدونة التجار‪ ،‬وان الثابت قانونا† أن المشح حدد أمد تقادم الكمبيالة‬
‫بوصفها ورفة صريية خاضعة لمقتضيات المادة ‪ 159‬من مدونة التجار في أجل ثالث سنوات عمال‬
‫بمقتضيات المادة ‪ 228‬من مدونة التجار‪ ،‬وان الكمبيالة عندما تققد احدى البيانات المنصوص† عليها في‬
‫المادة ‪ 159‬من مدونة التجار المذكور أعاله ‪ ،‬فإنها تصبح سندا عاديا إلثبات الدين عمال بمقتشيات المادة‬
‫‪ 160‬من مدونة التجار’ ‪ ،‬وبذلك† تفقد طبيعتها كورية صريية خاضعة للذقادم الصرفي المنصوص† عليه في‬
‫المادة ‪ 228‬من مدونة التجار والذي حدد أجل الذقادم في ئالث سنوات ‪ .‬وأن الثابت أن االلتزمات المبرمة‬
‫عمال‬ ‫سنوات‬ ‫خمس‬ ‫بمرور†‬ ‫تتقادم‬ ‫التجار‬ ‫بين‬
‫بمقتشيات المادة ‪ 5‬من مدونة التجار‪ ،‬وانه طالما أن الكمبياالت موضوع الدعوى الحالية مجرد سند عادي‬
‫إلثبات الدين فإن أجل التقادم هو خمس سنوات ‪ ،‬وبالتالي† يبقى ما ذهب إليه المتعرضان في مقال التعريض‬
‫‪.‬غير مركز على أساس قانوني† سليم مما يتعين معه التصريح برد التعريض والحكم من جديد وفق† الطلب‬
‫جديد‬ ‫أي‬ ‫إليه‬ ‫بضف‬ ‫لم‬ ‫الذي‬ ‫المتعرضان‬ ‫تعقيب‬ ‫على‬ ‫وبناء‬ ‫‪.‬‬
‫‪.‬وبناء على اعتبار القضية جاهزة للبت وحجزها للمداولة للنطق بالقزر بجلسة ‪2015/10/08‬‬
‫االستئناف†‬ ‫محكمة‬
‫حيث يعيب الطاعنان على القرر المتعرض عليه أنه طبق التقادم الخمسي المنصوص† عليه في المادة ‪ 5‬من‬
‫مدونة التجار واستبعد† التقادم الثالثي المنصوص عليه في المادة ‪ 228‬من مدونة التجار رغم تشمين القزر‬
‫في حيثياته أن الكمبياالت التي ال تحمل تاريخ اإلنشاء ال تفقد صفتها كورية تجارية مستبعدا بذلك الدفع الذي‬
‫عليها‬ ‫المتعرض‬ ‫‪.‬أثارنه‬
‫وحيث ان دفح المتعرض عليها انحصريت في كون الكمبيالة الصادر† عن المتعرضين ال تتضمن تاريخ‬
‫عاديا‬ ‫سندا‬ ‫وتصبح‬ ‫التجارية‬ ‫الورغة‬ ‫صفة‬ ‫يفقدها‬ ‫مما‬ ‫‪.‬إنشائها‬
‫وحيث انه خالفا لما تتمسك به المتعرض عليها فإن المادة ‪ 160‬من مدونة التجار اعبريت الكمبيالة التي لم‬
‫يعين لها تاريخ اإلنشاء يعبر تاريخ إنشائها هو تاريخ تسليم السند إلى المسنفيد‪ ،‬وانه اسنتادا للمادة المذكور†‬
‫فإن تاريخ اإلنشاء ال يعتبر بيانا إلزميا ينرتب عن عدم النتصيص عليه في الكمبالة فقد هذه األخير صفتها‬
‫كورقة تجارية وبالتالي فإنها† تخضع في نثادمها إلى المادة ‪ 228‬من مدونة التجار التي تنص على أن جميع‬
‫الدعاوى الناتجة عن الكمبيالة ضد القابل تتقادم بثالث سنوات ابتداء من تاريخ االستحقاق وليس المادة ‪5‬‬
‫التجار‬ ‫مدونة‬ ‫‪.‬من‬
‫وحيث إنه بمقارنة توارخ الكمبياالت الستة‪ 2003/11/30 :‬و ‪ 2003/12/30‬و ‪ 2004/04/30‬و‬
‫‪ 2004/02/28‬و ‪ 2004/03/30‬و ‪ 2004/04/30‬مع تارخ الرسالة الذي توصل بها المتعرضان‬
‫‪ 2009/01/06‬يبين أن الدين موضوع الكمبياالت قد تقادم قبل التوصل باإلنذار† مما يتعين معه اعتبار‬
‫الدين قد سقط بالتقادم مما يتعين معه الترجع عن القزر االسنتنافي المطعون فيه بالتعرض والحكم من جديد‬
‫للتقادم‬ ‫الطلب‬ ‫‪.‬يررهش‬
‫الصائر‬ ‫ضدها‬ ‫المتعرض‬ ‫تحميل‬ ‫يتعين‬ ‫‪.‬وحيث‬
‫األسياب‬ ‫لمده‬
‫‪.‬فإن محكمة االستئناف التجارية بالدار البيضاء وهي تبت انتهاتيا† علنيا وحضوريا‬

‫‪10‬‬
‫التعرض‬ ‫بقبول‬ ‫‪:‬‬ ‫الشكل‬ ‫‪.‬في‬
‫في الموضح ‪ :‬بالترجع عن القرر االستثنافي المتعرض عليه والحكم من جديد بربض الطلب و بتحميل‬
‫الصائر‬ ‫ضدها‬ ‫‪.‬المتعرض‬
‫‪.‬وبهذا صدر القزر في اليوم والشهر والسنة اعاله بنفس الهيئة التي شار‪٩‬ت في المناقشة‬
‫الرئيس المش كاتب الضبط‬

‫‪BIBLIOGRAPHIE‬‬
‫‪ LOI N° 15-95 FORMANT CODE DE COMMERCE PROMULGUÉE PAR LE‬‬
‫)‪DAHIR N° 1-96-83 DU 15 RABII 1 1417 (1ER AOUT 1996‬‬
‫‪ P. DECROUX, LE SERMENT EN DROIT MAROCAIN, RMD 1950‬‬
‫‪ ARRÈT N° 2356 ET N°450, CS‬‬

‫‪10‬‬
 N. MONTOUT-ROUSSY, LA SITUATION JURIDIQUE AMBIGÜE DU
DONNEUR D’AVAL, D. 1974, CHRONIQUE 197, R. ABRAHAMS, L’AVAL
DE LA LETTRE DE CHANGE, R T D C 1958, P. 493
 CA KÉNITRA, ARRÊT N° 632, ANNÉE 1990
 M. CHAFI, LA MISE EN ŒUVRE DE LA GARANTIE DU PAIEMENT DE LA
LETTRE DE CHANGE, RMDED, N°47, 2002, P. 141

WEBOGRAPHIE 
https://oriental.eregulations.org/media/code%20de%20commerce
%20marocain.pdf
https://www.jurisprudence.ma/decision/c-a-c-08-10-2015-4985/
https://www.doc-du-juriste.com/themes-juridiques/recours+cambiaire
https://cours-de-droit.net/le-paiement-de-la-lettre-de-change-et-le-recours-
en-cas-de-defaut-a127050570/
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-bancaire/cas-
pratique/4-cas-pratiques-recours-cambiaires-461700.html
https://www.juristudes.com/2018/09/les-recours-lettre-de-change_14.html
http://elmaguiri.ma/wp-content/uploads/2021/04/pdf.pdf

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