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BÉTON ARMÉ I :
CALCUL DES SOLLICITATIONS DANS LES
OUVRAGES SIMPLES EN BETON ARME
NOTES DE COURS
DR DANY AYITE
MAITRE DE CONFERENCES
INGENIEUR GENIE CIVIL
Octobre 2018
Chapitre 1 : Bases du béton armé
I DEFINITION
Le béton armé peut être défini une association judicieuse de deux matériaux aux
caractéristiques complémentaires : l’acier, appelé armature, pour sa capacité à
résister aux contraintes de traction et le béton pour sa capacité à résister à la
compression. Cette association est possible et durable car :
- les deux matériaux n’ont pas d’action chimique nuisible ensemble ;
- le béton se moule facilement, enrobe les aciers et les protège contre la
corrosion. ;
- les deux matériaux ont le même coefficient de dilatation thermique aux
températures usuelles courantes ;
- les deux matériaux ont une bonne adhérence l’un avec l’autre, ce qui permet la
transmission des efforts.
C'est en 1848 que LAMBOT imagina d'associer des barres d'acier et du béton de
ciment pour réaliser une barque (exposition universelle de 1855).
Ensuite HENNEBIQUE met au point les bases de calcul pour son utilisation
rationnelle mais il faudra attendre 1897 pour que RABUT professe le premier
cours de BA à l'ENPC.
Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les formules
de calcul et les nombreux coefficients utilisés ont souvent un caractère
empirique mais il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de nombreux essais
et que les résultats de calcul soient conformes à l'expérience.
Jusqu'en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes
admissibles. Ces contraintes admissibles étaient définies sur la base des
contraintes de rupture ou de limite élastique des matériaux et ensuite on les
multipliait par un coefficient de sécurité. Le coefficient de sécurité pris sur le
béton est longtemps resté égal à 28% de la limite de rupture à 90 jours, le
coefficient de sécurité de l'acier à 60% de sa limite élastique.
Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le
plus défavorable des charges et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces
contraintes admissibles.
Nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des règlements aux états
limites : le BAEL91 (Béton Armé aux États Limites) modifié 99.
La rupture intervient brutalement sous une charge faible suite à une insuffisance
en traction.
En augmentant les charges appliquées, des fissures à 45° se créent au niveau des
deux zones d'appuis provenant d'une insuffisance de résistance du béton à
l'effort tranchant. La rupture intervient ensuite sur ces fissures.
Remarque : Si, par exemple les armatures sont enduites de graisse, elles
glisseront dans le béton et ne s'opposeront plus à l'ouverture des fissures. Le
fonctionnement d'une telle association sera donc conditionné par une parfaite
adhérence entre l'acier et le béton.
3.1.5/ Synthèse
La rupture du poteau 1 non armé est brutale. Elle survient sans qu’il soit
possible de la prévenir. Dès que la contrainte de certaines fibres de béton est
supérieure à la contrainte limite de traction du béton, une fissure se crée et se
propage instantanément.
cadres se rompent. Cette rupture est en général brutale mais cette fois on
observe une progression continue de l’état de fissuration. Le comportement de
ce poteau est donc ductile.
Les armatures transversales du poteau n°4 sont moins espacées que pour le
poteau n°3. Le comportement observé jusqu’à la ruine est du même type que
précédemment. Cette fois, les cadres frettent plus les armatures longitudinales.
La rupture des poteaux a toujours lieu par flambement (voir plus loin). Les
raisons en sont les suivantes :
- hétérogénéité du béton ;
- défaut de positionnement des armatures ;
- imperfections géométriques du béton ;
- excentrement de la charge.
IV REGLEMENTATION ACTUELLE
4.1/ Introduction
Les règles habituellement utilisées de nous jours sont les règles BAEL91
modifiées 99 et l’Eurocode 2. Les deux règles sont basées sur le même principe
de calcul : le calcul aux états limites.
σadm, obtenue à partir soit de la contrainte de rupture pour le béton σr, soit de la
limite élastique pour l'acier σe, divisée par un coefficient de sécurité global s.
≤ =
Les justifications menées à partir des règles BAEL99, feront donc intervenir :
- l'application de coefficients de sécurité partiels :
• sur les valeurs des charges appliquées
• sur les résistances caractéristiques des matériaux
- des combinaisons d'actions pour obtenir les sollicitations les plus défavorables.
Un état limite est un état qui satisfait strictement ces conditions sous l'effet des
charges appliquées sur une construction ou un de ces éléments. Le règlement
BAEL99 précise : « qu'un ÉTAT LIMITE est celui pour lequel une condition
requise d'une construction (ou d'un de ces éléments) est strictement satisfaite et
cesserait de l'être en cas de modification défavorable d'une action. »
et l'acier est défini par sa limite d'élasticité affectée d'un coefficient de sécurité s.
- la limite d'ouverture des fissures : cela évite la corrosion rapide des aciers et
donc augmente la durabilité et la sécurité des ouvrages.
Un état limite particulier n’a pas été considéré : c’est celui de la fatigue dont
l’expérience a montré qu’il n’avait aucune incidence pratique sur la sécurité des
structures les plus courantes, dans la mesure où les dimensions habituels et un
minimum de qualité dans l’exécution étaient respectés. Cependant, dans le cas
de structures dont les sollicitations seraient essentiellement dues à des charges
d’exploitation atteignant fréquemment leur niveau caractéristique ou nominal, il
conviendrait de procéder à des justifications particulières vis-à-vis de l’état
limite de fatigue.
5.1/ Définitions
Les actions sont des forces ou des couples directement appliqués sur la
construction. Elles peuvent aussi provenir de déformations imposées à la
structure telles que dilatations, tassements d'appuis, retraits, etc.
Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal c'est à dire
qu’elles sont connues dès le départ ou données par des textes réglementaires ou
contractuels. Ces valeurs tiennent compte de la dispersion des actions et de la
probabilité que celles-ci soient plus ou moins éloignées des valeurs prévues et
sont donc la base d'appréciation des obligations des constructeurs ainsi que des
responsabilités des utilisateurs.
Légende
- les charges amenées par le poids propre de la structure : ce sont, dans notre
exemple, les charges 1 et 2 dues aux murs de façades et refends ainsi que celles
amenées par les planchers et les poutres en béton armé 8 et 12.
- les charges amenées par les poids des autres éléments de la construction : ce
sont les charges amenées par les cloisons 9, les revêtements de plancher 11, la
couverture et les équipements fixes.
- les poussées des terres 7 et les pressions éventuelles de liquides telles que les
sous pressions d'eaux dues aux nappes phréatiques 14.
- les actions dues aux actions différées comme par exemple le raccourcissement
par retrait du béton dans le plancher en béton armé 8.
· Les actions variables : ce sont des actions dont l’intensité est plus ou moins
constante, mais qui sont appliquées pendant un temps court par rapport aux
actions permanentes. Elles sont définies par les textes réglementaires et
normatifs en vigueur ; on distingue :
- les charges d'exploitation qui sont définies par les conditions propres
d’utilisation de l’ouvrage comme les charges concentrées 3, les personnes 5, les
meubles 6 et l'automobile 13.
- les charges climatiques fixées par des textes réglementaires telles le vent 4 ou
éventuellement la neige.
Les équipements fixes font partie de ces charges telles les cloisons de
distribution.
Les poids, les poussées et les pressions dus à des terres ou des liquides
interviennent en actions considérées permanentes lorsque le niveau de ces
derniers varie peu.
Le retrait, faisant partie des déformations imposées à une construction, est une
caractéristique du béton et correspond à une rétraction du béton pendant les
phases de prise et de durcissement.
Prendre en compte les effets du retrait dans une construction, revient en général
à éviter la fissuration. On peut ainsi prévoir des joints, des phases de coulage
alternées ou des éléments fractionnés.
Les tassements différentiels des sols constituant l'assise des fondations peuvent
amener des actions à considérer dans cette rubrique.
5.4/ Les actions variables : Symbole général Q1 pour les actions de base et Qi
pour les actions d'accompagnement
Par exemple, pour des bâtiments à usage d'habitation et pour des pièces servant
à l'hébergement, on prévoira une charge de 1,5KN/m2.
Ces actions sont définies dans le DTU P 06-002 dites Règles NV 65, complétées
par les règles N84 (DTU P 06-006).
VI COMBINAISON D’ACTIONS
6.1/ Principe
- Q : action variable
L'action des terres derrière le rideau R agit dans un sens de stabilité donc
favorable : elle intervient donc en Gmin.
Lors des situations durables ou les situations transitoires fréquentes aux cours
desquelles il y a l'action permanente et une action variable principale, nous
considérerons dans le cas fondamental :
, + + ,
+ +
En état limite de service, les vérifications à effectuer pour les aciers portent sur
l'état limite d'ouverture des fissures. L'appréciation du degré de nocivité de
l'ouverture des fissures dépend de l'environnement (agressif ou non), de la
nature de la structure, de l'utilisation de l'ouvrage, de la limite élastique des
aciers utilisés et de l'expérience sur des ouvrages analogues. Il appartient au
C'est le cas d'ouvrages situés en milieu peu agressif. Le BAEL83 précisait qu'il
s'agissait d'éléments situés dans des locaux clos et couverts, non soumis à des
condensations.
Dans la solution ossature, la résistance est assurée par les différents éléments
porteurs que sont les planchers (ou dalles), les poutres (qui supportent les
planchers), les poteaux (qui sont les supports des poutres) et les fondations (qui
prennent les charges des poteaux pour les transmettre au sol).
Dans la solution murs porteurs, la résistance est assurée par les planchers qui se
reposent sur les murs porteurs ou voiles qui sont supportés par les fondations.
mur porteur
Figure 2.3 : Dalle pleine coulée en Figure 2.4 : Dalle pleine coulée sur
place sur mur porteur prédalle sur mur porteur
La poutrelle (figure 2.5) est une poutre préfabriquée ou coulée en place de faible
section en béton armé ou en béton précontraint. Les poutrelles qui constituent la
structure porteuse du plancher reposent à leurs extrémités sur des murs
porteurs ou des poutres en béton armé. Les poutrelles sont disposées à intervalles
réguliers (tous les 60-cm environ) et reçoivent les entrevous.
Le hourdis appelé aussi entrevous ou corps creux (figure 2.5) est un élément
préfabriqué en béton de gravillons, en terre cuite ou en polystyrène, et mis en
place entre les poutrelles d’un plancher. Les entrevous servent généralement de
coffrage à la dalle de compression qui les recouvre. Les entrevous en polystyrène
qui assurent au plancher une bonne isolation thermique sont essentiellement
utilisés pour les planchers recouvrant un vide sanitaire ou un local non chauffé
(cave, garage…).
La poutre (figure 2.6) est une pièce horizontale en béton armé de section
généralement rectangulaire supportant une partie du plancher (dans le cas d’un
plancher nervuré, ce sont les poutrelles qui prennent appui sur la poutre). La
poutre repose à ses extrémités sur des poteaux ou des murs. La poutre
principale d’une structure porteuse est parfois appelée poutre maîtresse ou
principale. La partie de poutre en saillie par rapport à la sous-face du plancher
s‘appelle la retombée de poutre. La poutre est dite noyée lorsqu’elle est
totalement incorporée dans l’épaisseur du plancher.
La conception de la structure d’un bâtiment dont les dalles sont en corps creux
vise à indiquer sur les différentes vues en plan (RDC et les différents étages) de
ce bâtiment l’orientation des nervures, l’emplacement des poutres et des
poteaux.
Il s’agit de définir la direction (le sens d’orientation) des nervures. Pour un étage
donné, l’orientation des nervures se fera salle par salle. Puis un regard sera porté
sur l’ensemble de l’étage pour juger de la simplicité de la conception. En effet
pour des raisons de facilité d’exécution, il est préférable de ne pas avoir
beaucoup de variations de sens des nervures car cela pourrait perturber le
travail des ouvriers sur le chantier.
Les nervures sont les éléments supportant la dalle et qui ont pour support des
poutres ou des murs porteurs. L’épaisseur d’une dalle est liée à la hauteur des
nervures. En effet les nervures ont une hauteur égale à l’épaisseur de la dalle. En
théorie le choix de l’épaisseur d’une dalle dépend de la hauteur des nervures.
Cette hauteur est fonction de la longueur donnée aux nervures. Mais dans la
pratique, on choisit généralement l’épaisseur de la dalle et donc la hauteur des
nervures. Par conséquent il revient au concepteur d’orienter les nervures de
façon à avoir une longueur acceptable.
Selon les dispositions constructives données par les règles BAEL, il faut que
le rapport hauteur/longueur d’une nervure soit au moins égal à 1/22,5. Si la
hauteur de la nervure est fixée, cela revient à avoir une longueur maximale de
22,5 fois cette hauteur.
Puisque en général les dalles ont une épaisseur de 20 cm, les nervures auront
une longueur maximale théorique de 4,5 m. Dans la pratique il n’est pas
toujours possible d’atteindre cette valeur maximale puisque d’autres
paramètres notamment la charge que supporte la nervure obligent le
concepteur à réduire la longueur des nervures afin de ne pas avoir un
ferraillage trop dense qui peut faire éclater les nervures.
Pour chaque pièce, les nervures seront à priori orientées selon la plus petite
dimension (largeur) c’est-à-dire que la longueur des nervures serait égale à la
Cours BA/D. AYITE-2017 22
Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges
largeur de la pièce. Dans ce cas les appuis (poutres ou murs porteurs) seront aux
extrémités des nervures. Dans le cas où ces appuis sont des poutres, ces
dernières seront sur des murs donc invisible dans le bâtiment réalisé. Lorsque
les nervures sont trop longues, il est possible de réduire cette longueur en
mettant des appuis (poutres) intermédiaires. Le nombre de poutres
intermédiaires à mettre dépend de cette longueur.
Les poutres sont les éléments supports des nervures. Elles sont donc des
directions perpendiculaires à celles de nervures. Elles sont supportées par des
poteaux ou d’autres poutres. Il n’y a pas de valeur limite pour les portées
(longueurs) des poutres. Il faut seulement noter que la hauteur d’une poutre
dépend de sa portée : plus une poutre est longue, plus elle sera haute. Pour
réduire la longueur d’une poutre on peut mette des poteaux intermédiaires ou
d’autres poutres perpendiculaires à la première.
En béton armé, la portée des poutres à prendre en compte est (voir Figure 2.7) :
- la portée entre nus d’appuis lorsque les appuis sont en béton armé (poutre
principale, poteau ou voile).
Pour une poutre isostatique (reposant sur deux appuis), la hauteur est donnée
par :
≤ ≤
Pour une poutre continue (reposant sur plusieurs appuis), la hauteur est donnée
par :
≤ ≤
L est la longueur de la plus grande travée. Une travée est la partie d’une poutre
continue comprise entre deux appuis.
La largeur d’une poutre dans les deux cas est donnée par : d = 0,9h
, ≤ ≤ ,
Les poteaux raidisseurs sont souvent placés aux intersections des murs et le long
de ces murs afin de les rendre plus résistants.
Il est plus pratique de faire jouer aux poteaux de structure le rôle de poteaux
raidisseurs. Ainsi dans la conception structurale des bâtiments, les poteaux
Cours BA/D. AYITE-2017 24
Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges
seront placés aux intersections des murs et doivent supporter des poutres.
Lorsqu’on veut limiter la longueur d’une poutre on pourra mettre des poteaux
intermédiaires.
NB : Il est souhaitable d’avoir, dans le cas des bâtiments à étages, des poteaux
continues (qui partent du RDC jusqu’au dernier étage). Si un poteau devrait
s’arrêter à un niveau supérieur, il ne peut se reposer directement sur la dalle.
Il faut prévoir en dessous une poutre support.
Pour le pré dimensionnement des poteaux, on part du fait qu’à priori les
poteaux sont noyés dans les murs. Ainsi les poteaux auront des sections carrées
de côté égal à l’épaisseur du mur. Le calcul des aciers viendra confirmer ou non
ces dimensions. On peut également se fixer un élancement et en déduire les
dimensions du poteau. On peut aussi utiliser la formule empirique suivante :
Dans le choix des dimensions du poteau, il faudra aussi tenir compte des
dimensions de la poutre qui s’appuie sur le poteau. En effet un poteau ne peut
être moins large que la poutre supportée. Ainsi une dimension du poteau doit
être au moins égale à la largeur de la poutre supportée.
Figure 2.8 : Répartition des charges dans le cas de dalles en corps creux
On détermine le poids propre de tous les éléments d’un bâtiment en utilisant des
tableaux comme ceux qui suivent :
De la même façon que pour les poids propres, on détermine les charges
d’exploitation appliquées à un bâtiment au moyen d’un tableau. On lit dessus
les charges d’exploitation surfaciques qk en kN/m2 déterminées selon la nature
des locaux ou selon le type d’usage du bâtiment (tableau 2.4).
Ce coefficient noté αa n’est utilisé que pour les catégories d’usage suivantes :
A, B, C3, D1, et F. Ces différentes catégories sont données dans le tableau 2.4. Il
n’y a pas de réduction à appliquer pour les autres catégories. Ce coefficient se
multiplie à qk.
= , + ≤
= +
B Bureaux 2,5
C1 : Espaces équipées de tables etc.
par exemple : écoles ; cafés ; restaurants ; salle de 2,5
réception, de banquet, de lecture
C2 : Espaces équipés de sièges fixés
par exemple : églises ; théâtres ; cinémas ;
4
amphithéâtres ; salles de conférence, de réunion,
d’attente
C3 : Espaces ne présentant pas d’obstacles à la
Lieux de réunions circulation des personnes
par exemple : salles de musées ; salles d’exposition ; 4
C
(à l’exception des surfaces etc. et accès des bâtiments publics et administratifs,
des catégories A, B et D) hôtels, hôpitaux, gares
C4 : Espaces permettant des activités physiques
5
par exemple dancing ; salles de gymnastique ; scènes
C5 : Espaces susceptibles d’accueillir des foules
importantes
par exemple : bâtiments destinés à des évènements
5
publics tels que salles de concert ; salles de sports y
compris tribunes, terrasses et aires d’accès, quais et
gares
D1 : Commerces de détails courants 5
D Commerces
D2 : Grands magasins 5
Aires de circulation et de stationnement pour véhicules légers (PTAC ≤ 30kN) et
F nombre de places assises ≤ 8 non compris le conducteur Exemple : garages ; parcs de 2,3
stationnement ; parkings à plusieurs étages
Aires de circulation et de stationnement pour véhicules de poids moyen (30 <
G PTAC ≤ 160 kN) à deux essieux Exemple : voies d’accès, zones de livraison, zones 5
accessibles aux véhicules de lutte incendie (PTAC ≤ 160 kN)
Quel que soit le matériau utilisé, il faudra bien séparer les charges permanentes
et les charges variables.
Les charges verticales appliquées sur une poutre qui ne porte aucune autre
poutre sont :
Les charges verticales appliquées sur une poutre portant d’autres poutres sont :
. aux poids linéiques des poutres secondaires calculés au 4.4.1 multipliés par la
demi longueur de chaque poutre secondaire. (+ Éléments non porteurs)
. aux poids linéiques des dalles ou planchers calculés au 4.4.1 multipliés par la
demi-longueur de chaque poutre secondaire. (+ Éléments non porteurs)
En béton armé, le principe d’une descente de charges est de calculer les charges
permanentes et variables qui arrivent sur un poteau ou un mur ou un voile en
regardant étage par étage tout ce que celui-ci porte.
L’objectif de cette partie est de présenter les méthodes de calcul des sollicitations
(moment fléchissant, effort tranchant et réaction aux appuis).
Pour une poutre isostatique, le calcul des sollicitations M et V est simple et il est
conduit en utilisant les méthodes de la résistance de matériaux (RdM).
Selon que les quatre conditions suivantes sont vérifiées ou pas, on appliquera
différentes méthodes :
c) les portées successives sont-elles dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25
(25%) ?
Pour déterminer les moments sur appui et en travée, il est possible d’utiliser la
méthode forfaitaire si les quatre conditions a, b, c et d sont vérifiées.
( , )
2- ≥ dans une travée intermédiaire,
( , , )
≥ dans une travée de rive
Figure 3.1 : Conditions données par la méthode forfaitaire à vérifier par les
moments sur appui et en travée pour des poutres à deux travées et plus
Remarque : Lorsque, sur l’appui de rive, la poutre est solidaire d’un poteau ou
d’une poutre, il convient de disposer sur cet appui des aciers supérieurs pour
équilibrer Ma = - 0,15M0.
Pour déterminer la valeur de l’effort tranchant aux appuis, ce dernier est calculé
en faisant abstraction de la continuité, sauf pour les appuis voisins des appuis
de rive. En notant V0i la valeur absolue de l’effort tranchant sur les appuis de la
travée isostatique de référence i, les valeurs absolues de l’effort tranchant aux
appuis sont déterminées de façon forfaitaire comme indiqué sur la figure 3.2.
Figure 3.2 : Valeur forfaitaire de l’effort tranchant dans les poutres continues à
deux travées et plus.
La charge ponctuelle transmise sur un poteau par une poutre est déterminée en
supposant les éléments de la structure isostatiques.
Figure 3.3 : Effort normal à prendre en compte dans les poteaux supportant une
poutre continue
Dans le cas d’éléments de rive prolongés par des parties en porte-à-faux, il est
tenu compte de l’effet de console dans l’évaluation des charges transmises aux
poteaux, en admettant la discontinuité des tracées au droit des poteaux voisins
des poteaux de rive.
Remarque : On admet que les effets des forces horizontales (vent, séisme) sont
équilibrés par les contreventements tels que les voiles, les cages d'escaliers. Dans
le cas contraire, on fera un calcul en flexion composée ou en stabilité de forme.
Hypothèses : Pour le calcul des moments sur appui Ma, on fait les hypothèses
suivantes :
- seules les charges sur les travées voisines de l’appui sont prises en compte,
Valeurs des moments sur appui : Pour le cas de charges réparties, les moments
sur appui intermédiaire sont donnés par :
′ + ′
=−
, (′ + ′ )
Figure 3.4 : Notations pour le calcul des moments sur appui par la méthode de
Caquot dans le cas de charges réparties
Pour des charges ponctuelles, les moments sur appui intermédiaire sont donnés
par :
(! )" ′ + (! )" ′
=−
′ + ′
Avec les notations définies sur la Figure 3.5 et l’évolution des coefficients k(a) en
fonction de a est définie par :
#(# − )(# − ) )
(!) = avec ( =
, *′
Figure 3.5 : Notations pour le calcul des moments sur appui par la méthode de
Caquot dans le cas de charges ponctuelles
Pour les calculs des moments en travée Mt, on fait les hypothèses suivantes :
- on ne considère que les deux travées adjacentes et les trois cas de charge définis
sur les Figures 3.6 et 3.7 respectivement pour les poutres sans et avec porte-à-
faux.
Figure 3.6 : Définition des trois cas de charge à prendre en compte. Chacun des trois
cas correspond à une valeur extrême des moments de la deuxième travée et des
appuis 2 et 3. A l’ELU, C = 1,35g + 1,5q et D = 1,35g et à l’ELS C = g + q et D = g
Figure 3.7 : Définition des cas de charge pour les poutres avec porte-à-faux.
Pour les poutres sans porte-à-faux, l’évolution du moment en travée M(x), pour
un cas de charge, est donné par :
# #
+(#) = ,(#) + + - − . + +
+ −+
#+01!# = −
3,(#) + − +
2(#) = − +
3#
Sur l’appui i, les valeurs à gauche et à droite de l’effort tranchant sont donc :
+!4 − +!46
2 4
= 25 −
47
+!48 − +!4
2 4 = 25 −
4
où
• V0w et V0e sont les efforts tranchants à gauche et à droite de l’appui i des
travées isostatiques de référence i - 1 et i, respectivement,
• Mai-1 ; Mai ; Mai+1 sont les moments sur les appuis i-1, i et i+1, respectivement,
• li-1 et li sont les portées des travées i-1 et i, à droite des appuis i-1 et i,
respectivement (voir la figure 34 pour ces notations).
L’effort normal dans le poteau sera obtenu en additionnant les valeurs absolues
des efforts tranchants à gauche et à droite de l’appui. A cette somme on ajoutera
le poids propre du poteau et l’effort dans le poteau au dessus du poteau
considéré, s’il existe.