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INSTITUT DE FORMATION TECHNIQUE SUPERIEURE

IFTS

BÉTON ARMÉ I :
CALCUL DES SOLLICITATIONS DANS LES
OUVRAGES SIMPLES EN BETON ARME

NOTES DE COURS

Licence Professionnelle en Génie Civil Semestre 3

DR DANY AYITE
MAITRE DE CONFERENCES
INGENIEUR GENIE CIVIL

Octobre 2018
Chapitre 1 : Bases du béton armé

BASES DU BÉTON ARMÉ

I DEFINITION

Le béton armé peut être défini une association judicieuse de deux matériaux aux
caractéristiques complémentaires : l’acier, appelé armature, pour sa capacité à
résister aux contraintes de traction et le béton pour sa capacité à résister à la
compression. Cette association est possible et durable car :
- les deux matériaux n’ont pas d’action chimique nuisible ensemble ;
- le béton se moule facilement, enrobe les aciers et les protège contre la
corrosion. ;
- les deux matériaux ont le même coefficient de dilatation thermique aux
températures usuelles courantes ;

- les deux matériaux ont une bonne adhérence l’un avec l’autre, ce qui permet la
transmission des efforts.

II HISTORIQUE DU BETON ARME

C'est en 1848 que LAMBOT imagina d'associer des barres d'acier et du béton de
ciment pour réaliser une barque (exposition universelle de 1855).

Quelques années plus tard, J MONIER, un jardinier de Versailles utilisera un


procédé analogue pour fabriquer des caisses pour fleurs. On lui attribue
l'invention du BA qui a ensuite été exploité en Allemagne par l'entreprise
MONIER BETON BRAU (brevet déposé en 1868).

Ensuite HENNEBIQUE met au point les bases de calcul pour son utilisation
rationnelle mais il faudra attendre 1897 pour que RABUT professe le premier
cours de BA à l'ENPC.

Auparavant, en 1891, COIGNET utilisa des poutres BA préfabriquées pour la


construction d'un immeuble.

En 1906 parait la première réglementation s'appuyant sur une méthode de calcul


dite aux contraintes admissibles. La circulaire de 1906 sera remplacée par les
règles BA45 puis BA60, BA68, BAEL80, BAEL83, BAEL90 et enfin BAEL91.

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

Actuellement les règles EUROCODES sont les dernières règles en vigueur


notamment l’Eurocode 2.

Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les formules
de calcul et les nombreux coefficients utilisés ont souvent un caractère
empirique mais il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de nombreux essais
et que les résultats de calcul soient conformes à l'expérience.

Jusqu'en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes
admissibles. Ces contraintes admissibles étaient définies sur la base des
contraintes de rupture ou de limite élastique des matériaux et ensuite on les
multipliait par un coefficient de sécurité. Le coefficient de sécurité pris sur le
béton est longtemps resté égal à 28% de la limite de rupture à 90 jours, le
coefficient de sécurité de l'acier à 60% de sa limite élastique.

Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le
plus défavorable des charges et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces
contraintes admissibles.

Dorénavant cette notion de la sécurité a évolué et l'on cherche à prendre en


compte tous les facteurs d'insécurité séparément, comme par exemple :
- la résistance intrinsèque des matériaux,
- la valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables,
- l'aspect favorable ou défavorable de ces actions,
- les approximations de calcul des sollicitations (efforts tranchants, moments
fléchissants ...),
- les défauts géométriques des matériaux et de leur position,
- la fissuration.

Nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des règlements aux états
limites : le BAEL91 (Béton Armé aux États Limites) modifié 99.

III PRINCIPE DE LA CONSTRUCTION EN BETON ARME

3.1/ Fonctionnement en flexion

3.1.1/ Présentation de l'essai

Considérons une poutre en flexion 4 points :

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Figure 1.1 : Poutre en flexion

3.1.2/ Première poutre : Béton non armé

Figure 1.2 : Comportement d’une poutre en béton non armé

La rupture intervient brutalement sous une charge faible suite à une insuffisance
en traction.

La résistance en compression du béton, de l'ordre de 25 à 35 MPa est 10 fois plus


importante que sa résistance en traction.

3.1.3/ Deuxième poutre : Poutre armée longitudinalement

Figure 1.3 : Comportement d’une poutre armée longitudinalement


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Nous disposons des armatures en fibre inférieure, là où se développent les


contraintes de traction et donc là où le béton montre des insuffisances.

L'acier est par contre un matériau possédant d'excellentes capacités de résistance


tant en traction qu'en compression mais à utiliser à bon escient et avec
parcimonie car il s’agit d’un matériau cher.

Sous charges, des fissures apparaissent en partie centrale.

A ce moment, le béton a donc cessé de résister en traction et c'est l'acier qui a


pris le relais. Les armatures empêcheront ces micro fissures de s'ouvrir
davantage et prendront seuls en compte les efforts de traction.

En augmentant les charges appliquées, des fissures à 45° se créent au niveau des
deux zones d'appuis provenant d'une insuffisance de résistance du béton à
l'effort tranchant. La rupture intervient ensuite sur ces fissures.

Remarque : Si, par exemple les armatures sont enduites de graisse, elles
glisseront dans le béton et ne s'opposeront plus à l'ouverture des fissures. Le
fonctionnement d'une telle association sera donc conditionné par une parfaite
adhérence entre l'acier et le béton.

3.1.4/ Troisième poutre : poutre armée longitudinalement et transversalement

Figure 1.4 : Comportement d’une poutre armée longitudinalement et


transversalement

En ajoutant des armatures transversales particulièrement au niveau des appuis,


la rupture intervient beaucoup plus tard que dans les deux cas précédents. Les
armatures en présence tant longitudinales que transversales limiteront
l'ouverture des fissures dans le béton.

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3.1.5/ Synthèse

Nous pouvons dégager à partir des éléments précédents le schéma de principe


de ferraillage d'une poutre en béton armé en flexion :

Figure 1.5 : Principe de ferraillage d’une poutre en béton armé en flexion

3.2/ Fonctionnement en compression

Considérons les 4 types de poteaux suivants et étudions leur rupture sous


chargement de compression centrée croissant. Les poteaux sont définis par :

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Figure 1.6 : Etude expérimentale de poteaux en compression centrée

La rupture du poteau 1 non armé est brutale. Elle survient sans qu’il soit
possible de la prévenir. Dès que la contrainte de certaines fibres de béton est
supérieure à la contrainte limite de traction du béton, une fissure se crée et se
propage instantanément.

Si on arme maintenant le béton avec des armatures longitudinales (poteau n°2),


on observe à la rupture un flambement brutal des armatures. La charge de ruine
de ce poteau est de plus inférieure à celle du premier. Il ne suffit donc pas de
placer seulement des armatures longitudinales pour obtenir un comportement
ductile du poteau.

Le poteau n°3 est armé d’armatures longitudinales et transversales. Lors de


l’augmentation progressive de la charge, on observe l’apparition de fissures au
niveau des armatures transversales, puis un effritement du béton aux mêmes
endroits. Lorsque la contrainte dans les cadres devient trop importante, les

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cadres se rompent. Cette rupture est en général brutale mais cette fois on
observe une progression continue de l’état de fissuration. Le comportement de
ce poteau est donc ductile.

Les armatures transversales du poteau n°4 sont moins espacées que pour le
poteau n°3. Le comportement observé jusqu’à la ruine est du même type que
précédemment. Cette fois, les cadres frettent plus les armatures longitudinales.

La rupture des poteaux a toujours lieu par flambement (voir plus loin). Les
raisons en sont les suivantes :

- hétérogénéité du béton ;
- défaut de positionnement des armatures ;
- imperfections géométriques du béton ;
- excentrement de la charge.

IV REGLEMENTATION ACTUELLE

4.1/ Introduction

Les règles habituellement utilisées de nous jours sont les règles BAEL91
modifiées 99 et l’Eurocode 2. Les deux règles sont basées sur le même principe
de calcul : le calcul aux états limites.

L’article A1 du BAEL précise les domaines d'application ainsi que le principe


des justifications. Cet article écarte du domaine d'application les constructions
en béton non armé ou en béton léger, les structures mixtes acier béton, les
constructions en béton de résistance caractéristique supérieure à 80MPa, et les
éléments soumis à des températures s'écartant des influences climatiques
normales. De plus, un dosage en ciment de 300kg/m3 minimum est requis.

4.2/ Incertitudes et notion de sécurité

Les règles antérieures aux BAEL, faisaient intervenir un coefficient de sécurité


global pour tenir compte des diverses incertitudes. La contrainte en service
appliquée sur les matériaux σser ne devait pas dépasser la contrainte admissible

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σadm, obtenue à partir soit de la contrainte de rupture pour le béton σr, soit de la
limite élastique pour l'acier σe, divisée par un coefficient de sécurité global s.

≤ =

Il s'est avéré que ce coefficient s ne permettait pas de prendre en compte toutes


les incertitudes.

Les justifications menées à partir des règles BAEL99, feront donc intervenir :
- l'application de coefficients de sécurité partiels :
• sur les valeurs des charges appliquées
• sur les résistances caractéristiques des matériaux
- des combinaisons d'actions pour obtenir les sollicitations les plus défavorables.

4.3/ Les états limites

Une construction peut être analysée en termes de fonctions : résister, porter,


transmettre... Cela implique des conditions : stabilité, durabilité, déformations
admissibles.

Un état limite est un état qui satisfait strictement ces conditions sous l'effet des
charges appliquées sur une construction ou un de ces éléments. Le règlement
BAEL99 précise : « qu'un ÉTAT LIMITE est celui pour lequel une condition
requise d'une construction (ou d'un de ces éléments) est strictement satisfaite et
cesserait de l'être en cas de modification défavorable d'une action. »

Deux (02) catégories d’états limites sont distinguées :

· Les états limites ultimes (ELU) :

Il s’agit de l’état pour lequel la valeur maximale de la capacité portante est


atteinte, et son dépassement entraînerait la ruine de l'ouvrage.

Ils correspondent à la limite :

- de l'équilibre statique : non renversement de la construction.

Exemple : Vérification de la stabilité d'un mur de soutènement.

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- de résistance pour les matériaux constitutifs : le béton est défini par sa


résistance caractéristique à la compression affectée d'un coefficient de sécurité b

et l'acier est défini par sa limite d'élasticité affectée d'un coefficient de sécurité s.

A partir de ces éléments, nous pouvons calculer la sollicitation résistante d'une


section Su et vérifier qu'elle est supérieure à la sollicitation S produite par les
charges appliquées en considérant diverses combinaisons d'actions que nous
définirons plus tard.

- de stabilité de forme : instabilité élastique due au flambement pour les pièces


élancées : il est alors nécessaire de procéder à des vérifications particulières.

· Les états limites de service (ELS) :

Ils correspondent à des conditions normales d'exploitation et de durabilité. Il


n'est pas suffisant qu'une construction soit stable et résiste, il est aussi nécessaire
qu'elle ne présente pas une fissuration ou des déformations excessives. Cela
pourrait entraîner des désordres dans les revêtements et les cloisons et donc une
gêne sérieuse à l'exploitation.

Il est donc nécessaire d'effectuer des vérifications portant sur :

- la limite d'ouverture des fissures : cela évite la corrosion rapide des aciers et
donc augmente la durabilité et la sécurité des ouvrages.

- la limitation de la compression du béton.

- la limite de déformation : les déformations (flèches par exemple) doivent rester


dans des limites admissibles c'est à dire compatibles avec l'utilisation de
l'élément.

Un état limite particulier n’a pas été considéré : c’est celui de la fatigue dont
l’expérience a montré qu’il n’avait aucune incidence pratique sur la sécurité des
structures les plus courantes, dans la mesure où les dimensions habituels et un
minimum de qualité dans l’exécution étaient respectés. Cependant, dans le cas
de structures dont les sollicitations seraient essentiellement dues à des charges
d’exploitation atteignant fréquemment leur niveau caractéristique ou nominal, il
conviendrait de procéder à des justifications particulières vis-à-vis de l’état
limite de fatigue.

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

Les justifications font donc intervenir :


- des valeurs représentatives des actions ;
- des résistances caractéristiques des matériaux acier et béton ;
- des combinaisons d’actions spécifiques aux états limites considérées.

V LES ACTIONS : BASES DE CALCUL

5.1/ Définitions

Les actions sont des forces ou des couples directement appliqués sur la
construction. Elles peuvent aussi provenir de déformations imposées à la
structure telles que dilatations, tassements d'appuis, retraits, etc.

Les valeurs de chacune de ces actions ont un caractère nominal c'est à dire
qu’elles sont connues dès le départ ou données par des textes réglementaires ou
contractuels. Ces valeurs tiennent compte de la dispersion des actions et de la
probabilité que celles-ci soient plus ou moins éloignées des valeurs prévues et
sont donc la base d'appréciation des obligations des constructeurs ainsi que des
responsabilités des utilisateurs.

5.2/ Nature des actions

Considérons la coupe schématique d'un immeuble :

Figure 1.7 : Coupe schématique d’un immeuble

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

Légende

1 - Mur de façade 8 - Plancher en béton armé


2 - Mur de refend 9 - Cloisons
3 - Charge concentrée 10 - Température
4 - Action du vent 11 - Revêtement de plancher
5 - Personnes 12 - Poutre en béton armé
6 - Meuble 13 - Automobile
7 - Poussée des terres 14 - Sous-pression d'eau

Toutes ces actions peuvent être classées en actions permanentes d'intensité


constante ou très peu variables, et en actions variables dont l'intensité varie
fréquemment et de façon importante dans le temps. Nous pouvons encore
décomposer ces actions permanentes et variables.

· Les actions permanentes : elles sont appliquées pratiquement avec la même


intensité pendant toute la durée de vie de l’ouvrage ; elles comprennent :

- les charges amenées par le poids propre de la structure : ce sont, dans notre
exemple, les charges 1 et 2 dues aux murs de façades et refends ainsi que celles
amenées par les planchers et les poutres en béton armé 8 et 12.

- les charges amenées par les poids des autres éléments de la construction : ce
sont les charges amenées par les cloisons 9, les revêtements de plancher 11, la
couverture et les équipements fixes.

- les poussées des terres 7 et les pressions éventuelles de liquides telles que les
sous pressions d'eaux dues aux nappes phréatiques 14.

- les actions dues aux actions différées comme par exemple le raccourcissement
par retrait du béton dans le plancher en béton armé 8.

· Les actions variables : ce sont des actions dont l’intensité est plus ou moins
constante, mais qui sont appliquées pendant un temps court par rapport aux
actions permanentes. Elles sont définies par les textes réglementaires et
normatifs en vigueur ; on distingue :

- les charges d'exploitation qui sont définies par les conditions propres
d’utilisation de l’ouvrage comme les charges concentrées 3, les personnes 5, les
meubles 6 et l'automobile 13.

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- les charges climatiques fixées par des textes réglementaires telles le vent 4 ou
éventuellement la neige.

- les charges amenées en cours d'exécution qui proviennent des équipements de


chantier non visibles sur notre exemple.

- les actions de la température dues aux variations d'ambiance en cours de


journée 10.

5.3/ Les actions permanentes : Symbole général G

Elles résultent du poids spécifique des matériaux mis en œuvre et des


dimensions de l'ouvrage. Nous prendrons pour le béton une masse volumique
de 2,5 t/m3. La norme NF P 06-001 précise les poids volumiques des divers
matériaux et ouvrages.

Les équipements fixes font partie de ces charges telles les cloisons de
distribution.

Les poids, les poussées et les pressions dus à des terres ou des liquides
interviennent en actions considérées permanentes lorsque le niveau de ces
derniers varie peu.

Le retrait, faisant partie des déformations imposées à une construction, est une
caractéristique du béton et correspond à une rétraction du béton pendant les
phases de prise et de durcissement.

Prendre en compte les effets du retrait dans une construction, revient en général
à éviter la fissuration. On peut ainsi prévoir des joints, des phases de coulage
alternées ou des éléments fractionnés.

Le fluage du béton constitue un phénomène de déformations différées sous


l’effet d’un chargement de longue durée. Il peut entraîner des redistributions
d'efforts ou des variations dimensionnelles différentielles. L'influence de ce
phénomène est très fréquemment négligée.

Les tassements différentiels des sols constituant l'assise des fondations peuvent
amener des actions à considérer dans cette rubrique.

5.4/ Les actions variables : Symbole général Q1 pour les actions de base et Qi
pour les actions d'accompagnement

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

- Les charges d'exploitation : Symbole QB en bâtiment et Qr pour les ponts

Elles résultent de l'exploitation directe de la construction et sont donc


constituées par le "poids des utilisateurs" et des matériaux nécessaires à
l'utilisation des locaux. Elles correspondent à un mode normal d'utilisation. De
nombreux modes d'utilisation revenant fréquemment dans la construction, la
norme NF P 06 001 définit des charges surfaciques à prévoir. Un maître
d'ouvrage a toujours la possibilité de définir des valeurs différentes mais au
moins égales.

Par exemple, pour des bâtiments à usage d'habitation et pour des pièces servant
à l'hébergement, on prévoira une charge de 1,5KN/m2.

Les bâtiments d'habitation et d'hébergement de plusieurs niveaux, peuvent


donner lieu à une dégression des charges d'exploitation lorsque l'occupation de
ces niveaux peut être considérée comme indépendante. Effectivement, il est
particulièrement rare que tous les niveaux d'une construction soient chargés à
leur valeur maximale au même moment. La norme prévoit donc des coefficients
de pondération à appliquer aux charges de chaque niveau avant de les ajouter.

- Les charges climatiques : Symbole W pour le vent et Sn pour la neige

Ces actions sont définies dans le DTU P 06-002 dites Règles NV 65, complétées
par les règles N84 (DTU P 06-006).

Le vent est assimilé à des efforts statiquement appliqués à la construction et qui


mettent la structure résistante en vibration. Ils dépendant de la région, du site
(abrité ou exposé), de l'altitude, et des dimensions.

- Les charges appliquées en cours de construction :

Ces charges proviennent en général des équipements de chantier, de coffrage, de


transport et de levage ou des dépôts de matériaux, mais il peut s'agir aussi de
problèmes d'étaiement.

En effet, les méthodes de construction jouent sur la répartition des efforts et


amènent parfois à solliciter les ouvrages prématurément avec des charges
importantes alors que le béton n'a pas souvent atteint la valeur de sa résistance
de calcul. Il y a donc lieu de s'en préoccuper à l'étude.

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

- Les actions de la température : Symbole T variation uniforme et Dq gradient


thermique Lorsqu'une construction est soumise à une variation brutale de sa
température, ses dimensions ont tendance à se modifier proportionnellement à
son coefficient de dilatation a. Si cette dilatation ne peut pas s'effectuer
librement, il se produit des auto contraintes qui provoquent des efforts internes.
Par exemple, une variation journalière de 30°C sur un mur pignon peut amener
une contrainte de 3,5 MPa dans le matériau.

- Les actions accidentelles : Symbole général FA

Ce sont des phénomènes rares, de brève durée d'application. On peut citer en


exemple les séismes, les chocs, les explosions. Leur valeurs sont fixées par des
textes réglementaires en particulier les règles parasismiques 69, complétées en
1982 (DTU P 06-003).

VI COMBINAISON D’ACTIONS

Les sollicitations, éléments de réduction des forces extérieures et des couples


appliqués aux éléments de structure, sont déterminées après combinaisons des
actions.

6.1/ Principe

En fonction des situations qu'une construction va connaître, nous allons être


obligé de superposer les effets de plusieurs actions. Pour cela :

- nous affecterons à chaque type d'actions, un coefficient de sécurité partiel,


- nous combinerons les actions obtenues (principe de superposition des effets),
- nous déterminerons la ou les combinaisons qui engendrent les sollicitations les
plus défavorables dans les éléments de la construction.

Nous utiliserons les combinaisons avec les notations suivantes :

- Gmax : ensemble des actions permanentes défavorables

- Gmin : ensemble des actions permanentes favorables (voir ci-dessous)

- Q : action variable

Exemple : Cas d'un mur de soutènement et d’un escalier :

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

Figure 1.8 : Actions sur un mur de soutènement (a) et un escalier à marche


préfabriquée (b)

La poussée Q pousse vers un renversement du mur et agit donc dans un sens


défavorable : elle intervient en Gmax.

L'action des terres derrière le rideau R agit dans un sens de stabilité donc
favorable : elle intervient donc en Gmin.

6.2/ Combinaisons d'actions à considérer pour les ELU

Lors des situations durables ou les situations transitoires fréquentes aux cours
desquelles il y a l'action permanente et une action variable principale, nous
considérerons dans le cas fondamental :

, + + ,

6.3/ Combinaisons d'actions à considérer pour ELS

Nous avons la combinaison rare :

+ +

VI NOTION DE CAS DE FISSURATION

En état limite de service, les vérifications à effectuer pour les aciers portent sur
l'état limite d'ouverture des fissures. L'appréciation du degré de nocivité de
l'ouverture des fissures dépend de l'environnement (agressif ou non), de la
nature de la structure, de l'utilisation de l'ouvrage, de la limite élastique des
aciers utilisés et de l'expérience sur des ouvrages analogues. Il appartient au

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Chapitre 1 : Bases du béton armé

maître d'œuvre de juger de ce degré de nocivité. Le BAEL distingue trois cas de


fissuration :

· Cas où la fissuration est considérée comme peu préjudiciable (FPP) :

C'est le cas d'ouvrages situés en milieu peu agressif. Le BAEL83 précisait qu'il
s'agissait d'éléments situés dans des locaux clos et couverts, non soumis à des
condensations.

· Cas où la fissuration est considérée comme préjudiciable (FP) :

La fissuration est considérée comme préjudiciable lorsque les éléments en cause


sont exposés aux intempéries, à des condensations, ou peuvent être
alternativement noyés et immergés en eau douce.

· Cas où la fissuration est considérée comme très préjudiciable (FTP) :

La fissuration est considérée comme très préjudiciable lorsque les éléments en


mis en œuvre sont exposés à un milieu agressif (eau de mer, atmosphère marine
telle que embruns et brouillards salins, eau très pure, gaz ou sol
particulièrement corrosifs) ou bien doivent assurer une étanchéité.

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

CONCEPTION STRUCTURALE D’UN BATIMENT EN


DALLE NERVUREE – DESCENTE DES CHARGES

I/ GENERALITES SUR LA STRUCTURE D’UN BATIMENT

Deux traditions coexistent dans la construction :


- la solution ossature (en bois, acier, béton armé, béton précontraint) ;
- la solution murs porteurs (maçonnerie, béton).

L’ossature assure le contreventement sans utilise le poids (les remplissages


pouvant ne pas être permanents) contrairement à la solution murs porteurs.

Dans la solution ossature, la résistance est assurée par les différents éléments
porteurs que sont les planchers (ou dalles), les poutres (qui supportent les
planchers), les poteaux (qui sont les supports des poutres) et les fondations (qui
prennent les charges des poteaux pour les transmettre au sol).

Dans la solution murs porteurs, la résistance est assurée par les planchers qui se
reposent sur les murs porteurs ou voiles qui sont supportés par les fondations.

mur porteur

Figure 2.1 : Eléments porteurs d’un bâtiment

La conception de la structure d’un bâtiment dépendra du type de plancher


retenu. Il existe deux types de planchers en béton armé couramment utilisé en
construction :

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

- les dalles en corps creux ou planchers nervurés ou planchers


préfabriqués (figure 2.2) : ce plancher est constitué principalement de
poutrelles, d’entrevous parfois appelé hourdis et d’une dalle de compression ;
- les planchers en dalle pleine (figures 2.3 et 2.4) : elle peut être coulée en
place sur un coffrage ou sur une prédalle. Elle peut être également réalisée
sur des coffrages en tôles d’acier nervurés qui peuvent participer à la
résistance de la dalle pleine : on parle alors de plancher mixte acier-béton.

Figure 2.2 : Dalle nervurée sur mur porteur

Figure 2.3 : Dalle pleine coulée en Figure 2.4 : Dalle pleine coulée sur
place sur mur porteur prédalle sur mur porteur

II/ GENERALITES SUR LES DALLES EN CORPS CREUX

Une dalle nervurée est principalement constituée de poutrelles ou nervures, des


hourdis ou entrevous et de la dalle de compression. Ce type de plancher est
couramment employé pour les maisons individuelles car il peut être mis en
œuvre avec des moyens de levage limités.
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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

La poutrelle (figure 2.5) est une poutre préfabriquée ou coulée en place de faible
section en béton armé ou en béton précontraint. Les poutrelles qui constituent la
structure porteuse du plancher reposent à leurs extrémités sur des murs
porteurs ou des poutres en béton armé. Les poutrelles sont disposées à intervalles
réguliers (tous les 60-cm environ) et reçoivent les entrevous.

Le hourdis appelé aussi entrevous ou corps creux (figure 2.5) est un élément
préfabriqué en béton de gravillons, en terre cuite ou en polystyrène, et mis en
place entre les poutrelles d’un plancher. Les entrevous servent généralement de
coffrage à la dalle de compression qui les recouvre. Les entrevous en polystyrène
qui assurent au plancher une bonne isolation thermique sont essentiellement
utilisés pour les planchers recouvrant un vide sanitaire ou un local non chauffé
(cave, garage…).

Figure 2.5 : Poutrelles et Entrevous

La dalle de compression appelée aussi table de compression ou dalle de


répartition est une dalle en béton coulée en place sur l’ensemble du plancher
constitué par les poutrelles et les hourdis. Elle est généralement armée d’un
treillis soudé et son épaisseur courante est de 5cm environ. La dalle de
répartition donne au plancher sa rigidité et assure le report des charges en
direction des poutrelles.

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

La poutre (figure 2.6) est une pièce horizontale en béton armé de section
généralement rectangulaire supportant une partie du plancher (dans le cas d’un
plancher nervuré, ce sont les poutrelles qui prennent appui sur la poutre). La
poutre repose à ses extrémités sur des poteaux ou des murs. La poutre
principale d’une structure porteuse est parfois appelée poutre maîtresse ou
principale. La partie de poutre en saillie par rapport à la sous-face du plancher
s‘appelle la retombée de poutre. La poutre est dite noyée lorsqu’elle est
totalement incorporée dans l’épaisseur du plancher.

Figure 2.6 : Poutres

III/ CONCEPTION STRUCTURALE DES DALLES EN CORPS CREUX

La conception de la structure d’un bâtiment dont les dalles sont en corps creux
vise à indiquer sur les différentes vues en plan (RDC et les différents étages) de
ce bâtiment l’orientation des nervures, l’emplacement des poutres et des
poteaux.

Certes il n’y a pas de règles formelles pour la conception structurale mais à


partir des dispositions constructives des différents éléments en béton armé, on
peut arriver à faire ce travail. Dans cette partie seront données quelques
considérations à prendre en compte lors de la conception structurale d’un
bâtiment.

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

La conception de la structure d’un bâtiment se fera étage par étage en


commençant de préférence par le dernier étage. Toutefois un regard critique
sera porté sur l’ensemble du bâtiment afin de juger de la simplicité de la
structure et de sa logique.

3.1/ Orientation des nervures

Il s’agit de définir la direction (le sens d’orientation) des nervures. Pour un étage
donné, l’orientation des nervures se fera salle par salle. Puis un regard sera porté
sur l’ensemble de l’étage pour juger de la simplicité de la conception. En effet
pour des raisons de facilité d’exécution, il est préférable de ne pas avoir
beaucoup de variations de sens des nervures car cela pourrait perturber le
travail des ouvriers sur le chantier.

Les nervures sont les éléments supportant la dalle et qui ont pour support des
poutres ou des murs porteurs. L’épaisseur d’une dalle est liée à la hauteur des
nervures. En effet les nervures ont une hauteur égale à l’épaisseur de la dalle. En
théorie le choix de l’épaisseur d’une dalle dépend de la hauteur des nervures.
Cette hauteur est fonction de la longueur donnée aux nervures. Mais dans la
pratique, on choisit généralement l’épaisseur de la dalle et donc la hauteur des
nervures. Par conséquent il revient au concepteur d’orienter les nervures de
façon à avoir une longueur acceptable.

Selon les dispositions constructives données par les règles BAEL, il faut que
le rapport hauteur/longueur d’une nervure soit au moins égal à 1/22,5. Si la
hauteur de la nervure est fixée, cela revient à avoir une longueur maximale de
22,5 fois cette hauteur.

Puisque en général les dalles ont une épaisseur de 20 cm, les nervures auront
une longueur maximale théorique de 4,5 m. Dans la pratique il n’est pas
toujours possible d’atteindre cette valeur maximale puisque d’autres
paramètres notamment la charge que supporte la nervure obligent le
concepteur à réduire la longueur des nervures afin de ne pas avoir un
ferraillage trop dense qui peut faire éclater les nervures.

Pour chaque pièce, les nervures seront à priori orientées selon la plus petite
dimension (largeur) c’est-à-dire que la longueur des nervures serait égale à la
Cours BA/D. AYITE-2017 22
Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

largeur de la pièce. Dans ce cas les appuis (poutres ou murs porteurs) seront aux
extrémités des nervures. Dans le cas où ces appuis sont des poutres, ces
dernières seront sur des murs donc invisible dans le bâtiment réalisé. Lorsque
les nervures sont trop longues, il est possible de réduire cette longueur en
mettant des appuis (poutres) intermédiaires. Le nombre de poutres
intermédiaires à mettre dépend de cette longueur.

NB : Lors de l’harmonisation de l’orientation des nervures dans le but de rendre


simple leur exécution, on peut être amené à disposer les nervures selon la plus
grande dimension d’une pièce. Si cette longueur est excessive, il suffit de mettre
des poutres intermédiaires pour la réduire.

3.2/ Positionnement et pré dimensionnement des poutres

Les poutres sont les éléments supports des nervures. Elles sont donc des
directions perpendiculaires à celles de nervures. Elles sont supportées par des
poteaux ou d’autres poutres. Il n’y a pas de valeur limite pour les portées
(longueurs) des poutres. Il faut seulement noter que la hauteur d’une poutre
dépend de sa portée : plus une poutre est longue, plus elle sera haute. Pour
réduire la longueur d’une poutre on peut mette des poteaux intermédiaires ou
d’autres poutres perpendiculaires à la première.

Pour le pré dimensionnement des poutres, lors de l’avant – projet ou de la


descente des charges, on peut utiliser les formules approchées données ci –
dessous.

Les dimensions (largeur b et hauteur h) à donner à une poutre dépendent de sa


portée et du fait qu’elle soit continue ou non.

En béton armé, la portée des poutres à prendre en compte est (voir Figure 2.7) :

- la portée entraxe d’appuis lorsqu’il y a des appareils d’appui ou que la poutre


repose sur des voiles en maçonnerie,

- la portée entre nus d’appuis lorsque les appuis sont en béton armé (poutre
principale, poteau ou voile).

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

Figure 2.7 : Définition de la portée d’une poutre

Pour une poutre isostatique (reposant sur deux appuis), la hauteur est donnée
par :

≤ ≤

Pour une poutre continue (reposant sur plusieurs appuis), la hauteur est donnée
par :

≤ ≤

L est la longueur de la plus grande travée. Une travée est la partie d’une poutre
continue comprise entre deux appuis.

La largeur d’une poutre dans les deux cas est donnée par : d = 0,9h

, ≤ ≤ ,

3.3/ Positionnement des poteaux

On distingue deux types de poteaux dans le bâtiment : les poteaux raidisseurs et


les poteaux de structure.

Les poteaux raidisseurs sont souvent placés aux intersections des murs et le long
de ces murs afin de les rendre plus résistants.

Les poteaux de structure supportent les poutres et participent à la résistance du


bâtiment.

Il est plus pratique de faire jouer aux poteaux de structure le rôle de poteaux
raidisseurs. Ainsi dans la conception structurale des bâtiments, les poteaux
Cours BA/D. AYITE-2017 24
Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

seront placés aux intersections des murs et doivent supporter des poutres.
Lorsqu’on veut limiter la longueur d’une poutre on pourra mettre des poteaux
intermédiaires.

NB : Il est souhaitable d’avoir, dans le cas des bâtiments à étages, des poteaux
continues (qui partent du RDC jusqu’au dernier étage). Si un poteau devrait
s’arrêter à un niveau supérieur, il ne peut se reposer directement sur la dalle.
Il faut prévoir en dessous une poutre support.

Pour le pré dimensionnement des poteaux, on part du fait qu’à priori les
poteaux sont noyés dans les murs. Ainsi les poteaux auront des sections carrées
de côté égal à l’épaisseur du mur. Le calcul des aciers viendra confirmer ou non
ces dimensions. On peut également se fixer un élancement et en déduire les
dimensions du poteau. On peut aussi utiliser la formule empirique suivante :

Où a est le côté du poteau supposé carré de hauteur H.

Dans le choix des dimensions du poteau, il faudra aussi tenir compte des
dimensions de la poutre qui s’appuie sur le poteau. En effet un poteau ne peut
être moins large que la poutre supportée. Ainsi une dimension du poteau doit
être au moins égale à la largeur de la poutre supportée.

NB : A l’issue de la conception de la structure du bâtiment, il faut établir un


plan de structure. Encore appelé plan de poutraison, ce plan précise
l’orientation ou sens des nervures, l’emplacement des poutres et des poteaux.
Il servira à l’établissement du plan de coffrage des différents planchers.

IV/ EVALUATION DES CHARGES : DESCENTE DES CHARGES

4.1/ Transmission des charges verticales - Surfaces d’influence

Quel que soit le matériau de construction, pour déterminer les charges


transmises par les dalles aux poutres ou aux voiles, et pour tout type de charges
G ou Q, il faut se servir de la surface de plancher reprise par ces poutres ou
voiles. Ces surfaces de planchers sont appelées surfaces d’influence et notées
SP.

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

* Lorsqu’il s’agit de planchers en acier, en bois, ou en béton armé préfabriqué


comme les planchers à prédalles, à poutrelles et entrevous ou à dalles alvéolées,
les planchers sont porteurs dans un seul sens. La surface du plancher est donc
divisée en deux parties égales parallèlement aux deux poutres, murs ou voiles
porteurs. Une poutre reprend donc la moitié de l’espacement de chaque côté de
ce qu’elle supporte.

Figure 2.8 : Répartition des charges dans le cas de dalles en corps creux

4.2/ Valeur des charges permanentes

On détermine le poids propre de tous les éléments d’un bâtiment en utilisant des
tableaux comme ceux qui suivent :

Tableau 2.1 : Poids surfacique de revêtements de plancher


Revêtements de planchers G (kN/m2)
Carreaux scellés, y compris la couche de mortier de pose de 2 cm
- Grès cérame (e = 4,5 mm) 0,5
- Grès céramique (e = 9 mm) 0,6
- Dallage céramique, pierre dure (15 à 30 mm) 0,7 à 1
Carrelages ou dallages collés, par cm 0,2
Chape en mortier de ciment, par cm 0,2
Chape flottante en asphalte, 2 à 2,5 mm, y compris couche
élastique, revêtement de sol non compris 0,5
Dalle flottante en béton, sous couche élastique comprise par cm 0,22
Parquets de 23 mm, y compris lambourdes 0,25
Sols minces textiles ou plastiques (collés ou tendus) et parquets
mosaïques, y compris ragréage du support 0,08

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

Tableau 2.2 : Poids volumique de quelques matériaux de construction utilisés


dans le bâtiment
Matériaux G (kN/m3)
Acier 78,5
Aluminium 27
Asphalte coulé 18
Béton bitumineux 22
Béton non armé 22
Béton armé 25
Béton de granulats légers 7,5 à 15,5
Blocs de liège 4
Bois durs tropicaux 10
Calcaire tendre 18
Calcaire compact, marbre, granit 28
Calcaire de dureté moyenne 22
Fonte 12,5
Maçonnerie
- sans enduits : en moellons 23
en briques pleines 19
en briques perforées 13,5
en briques creuses 9
- blocs de béton pleins en granulats lourds 21
creux en granulats lourds 13,5
- pierre de taille 27
Métaux cuivreux 89
Plomb 114
Verre 25

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Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges
Tableau 2.3 : Poids surfaciques de quelques Couvertures métalliques
matériaux - zinc (voligeage et tasseaux compris) 0,25
Maçonnerie (enduits non compris) G (kN/m²) - alu 8/10 (plaques ondulées sans 0,03
Parois en terre cuite support) 0,17
Briques pleines - 5,5 cm 1,5 - alu 8/10 (voligeage et tasseaux 0,25
- 10,5 cm 2 compris) 0,06
- 21,5 cm 4,05 - acier inox (voligeage et tasseaux
- 33,0 cm 6,3 compris)
- tôle ondulée d’acier galvanisé 8/10
Briques creuses - 5,0 cm 0,45 Couvertures en ardoises naturelles 0,28
- 10,0 cm 0,9 ordinaires (lattis et voligeage compris)
- 15,0 cm 1,3 Couvertures en tuiles (liteaux, voliges ou support
- 20,0 cm 1,75 compris)
- 25,0 cm 2,15 - tuiles mécaniques à emboîtement 0,35 à 0,45
- 30,0 cm 2,6 - tuiles plates 0,55 à 0,75
- tuiles canal 0,4 à 0,6
Briques perforées - 5,5 cm 0,7 - tuiles béton 0,45
- 10,5 cm 1,4 Terrasses
- 21,5 cm 2,95 - asphalte coulé en 0,5 cm, plus 1,5 cm
- 33,0 cm 4,5 d’asphalte coulé sablé 0,5
- étanchéité multicouche (e = 2 cm) en
Blocs perforés - 17,5 cm 2,3 ciment 0,12
- 22,5 cm 2,95 - gravillon pour protection de
- 27,5 cm 3,6 l’étanchéité, par cm 0,2
Parois en blocs de béton - protection de l’étanchéité par une
Blocs pleins de béton de granulats lourds couche d’asphalte gravillonné de 2 cm 0,5
- 5,0 cm 1,06 Planchers
- 10,0 cm 2,1 Dalles pleines en béton armé, par cm 0,25
- 15,0 cm 3,15 Planchers préfabriqués à éléments
- 20,0 cm 4,2 jointifs de dalles alvéolées
Blocs creux de béton de granulats lourds - 12 cm 2 à 2,5
(parois épaisses) - 16 cm 2,4 à 2,9
- 5,0 cm 0,65 - 20 cm 2,8 à 3,3
- 10,0 cm 1,35 - 24 cm 3,2 à 3,7
- 15,0 cm 2 Planchers nervurés à poutrelles
- 20,0 cm 2,7 préfabriqués ou nervures coulés sur
- 25,0 cm 3,25 place à entraxe 60 cm :
- 30,0 cm 3,85 - avec entrevous en béton :
Blocs pleins de béton d’argile à parois Montage avec table de compression :
épaisses - 12 + 4 cm 2,5 à 2,6
- 5,0 cm 0,45 à 0,8 - 16 + 4 cm 2,75 à 2,85
- 10,0 cm 0,9 à 1,6 - 20 + 4 cm 3,1 à 3,3
- 15,0 cm 1,35 à 2,4 - 25 + 5 cm 3,6 à 4
- 20,0 cm 1,8 à 3,2 Montage sans table de compression :
Blocs creux de béton d’argile à parois - 16 cm 2,2 à 2,3
épaisses - 20 cm 2,6 à 2,8
- 10,0 cm 0,65 à 1 - 24 cm 2,9 à 3,1
- 15,0 cm 0,9 à 1,5 - avec entrevous en terre cuite :
- 20,0 cm 1,2 à 2 Montage avec table de compression :
- 25,0 cm 1,5 à 2,5 - 12 + 4 cm 2,2 à 2,3
Enduits - 16 + 4 cm 2,5 à 2,6
En plâtre - 1 cm 0,1 - 20 + 4 cm 2,8 à 3
Au mortier de liants hydrauliques 1 cm 0,18 - 25 + 5 cm 3,2 à 3,6
Toitures G (kN/m²) Montage sans table de compression :
Support de la couverture - 16 cm 1,9 à 2
- lattis ou liteaux en sapin 0,03 - 20 cm 2,2 à 2,4
- voligeage en sapin 0,1 - 24 cm 2,5 à 2,7
-support céramique 0,45 - avec entrevous très légers
Sous-toitures (par cm d’épaisseur) Montage avec table de compression :
- contreplaqués okoumé 0,05 - 12 + 4 cm 1,5 à 1,7
- panneaux de lin 0,04 - 16 + 4 cm 1,7 à 2
- plaques de plâtre 0,09 - 20 + 4 cm 1,8 à 2,1
- panneaux de paille compressée 0,03 - 25 + 5 cm 2,4 à 2,5
Cours BA/D. AYITE-2017 28
Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

4.3/ Valeur des charges d’exploitation

De la même façon que pour les poids propres, on détermine les charges
d’exploitation appliquées à un bâtiment au moyen d’un tableau. On lit dessus
les charges d’exploitation surfaciques qk en kN/m2 déterminées selon la nature
des locaux ou selon le type d’usage du bâtiment (tableau 2.4).

Il existe en plus un coefficient de majoration pour faible surface et de


minoration pour grande surface.

Ce coefficient noté αa n’est utilisé que pour les catégories d’usage suivantes :
A, B, C3, D1, et F. Ces différentes catégories sont données dans le tableau 2.4. Il
n’y a pas de réduction à appliquer pour les autres catégories. Ce coefficient se
multiplie à qk.

Ce coefficient est calculé selon l'expression :

= , + ≤

A0 = 3,5 m 2 ; A aire chargée

Pour les bâtiments d’habitation à plusieurs niveaux, il existe un autre


coefficient de dégression n qui sert à diminuer les charges d’exploitation pour
tenir compte du fait que l’occupation des divers niveaux ne se fait pas toujours
en même temps. Mais ce coefficient s’applique sur un grand nombre de
niveaux.

= +

où n > 2 est le nombre d’étages au dessus de l’élément chargé, et

- a = 0,5 et b = 1,36 pour les surfaces de catégorie A,

- a = 0,7 et b = 0,8 pour les surfaces des catégories B et F.

Cours BA/D. AYITE-2017 29


Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

Tableau 2.4 : Valeurs des charges d’exploitation en fonction de la catégorie de


la surface.
Catégo- Qk
Usage spécifique et exemples
rie kN/m²

Habitation résidentiel Planchers 1,5


Exemple : Pièces des
bâtiments et maisons
A d’habitation ; chambres et Escaliers 2,5
salles d’hôpitaux ; chambres
d’hôtels et de foyers ;
cuisines et sanitaires Balcons 3,5

B Bureaux 2,5
C1 : Espaces équipées de tables etc.
par exemple : écoles ; cafés ; restaurants ; salle de 2,5
réception, de banquet, de lecture
C2 : Espaces équipés de sièges fixés
par exemple : églises ; théâtres ; cinémas ;
4
amphithéâtres ; salles de conférence, de réunion,
d’attente
C3 : Espaces ne présentant pas d’obstacles à la
Lieux de réunions circulation des personnes
par exemple : salles de musées ; salles d’exposition ; 4
C
(à l’exception des surfaces etc. et accès des bâtiments publics et administratifs,
des catégories A, B et D) hôtels, hôpitaux, gares
C4 : Espaces permettant des activités physiques
5
par exemple dancing ; salles de gymnastique ; scènes
C5 : Espaces susceptibles d’accueillir des foules
importantes
par exemple : bâtiments destinés à des évènements
5
publics tels que salles de concert ; salles de sports y
compris tribunes, terrasses et aires d’accès, quais et
gares
D1 : Commerces de détails courants 5
D Commerces
D2 : Grands magasins 5
Aires de circulation et de stationnement pour véhicules légers (PTAC ≤ 30kN) et
F nombre de places assises ≤ 8 non compris le conducteur Exemple : garages ; parcs de 2,3
stationnement ; parkings à plusieurs étages
Aires de circulation et de stationnement pour véhicules de poids moyen (30 <
G PTAC ≤ 160 kN) à deux essieux Exemple : voies d’accès, zones de livraison, zones 5
accessibles aux véhicules de lutte incendie (PTAC ≤ 160 kN)

Toiture inaccessible sauf Pente inférieure à 15% 0,8


H
pour entretien Autres toitures 0

I Toiture terrasse accessible pour usages A à D : voir catégorie A à D

Cours BA/D. AYITE-2017 30


Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

Remarque 1 : Le coefficient de dégression αn n’est pas applicable aux autres


catégories.

Remarque 2 : Les coefficients αA et αn ne sont pas applicables simultanément.

Remarque 3 : Lorsque le bâtiment comporte un ou deux niveaux d’occupations


différentes, ceux-ci ne sont pas concernés par la dégression verticale. C’est le
cas notamment de la toiture (ou de la terrasse) dont la charge d’exploitation
s’applique dans sa totalité sur tous les étages inférieurs.

4.4/ Descente des charges sur une poutre

Les hypothèses suivantes sont faites pour ce calcul :


- charges uniformément distribuées sur toute la surface susceptible d’être
chargée,
- appuis simples pour toutes les liaisons entre éléments porteurs,
- absence de continuité entre les travées successives des poutres, poutrelles et
dalles.

Quel que soit le matériau utilisé, il faudra bien séparer les charges permanentes
et les charges variables.

4.4.1/ Poutre secondaire (poutrelles ou nervures)

Les charges verticales appliquées sur une poutre qui ne porte aucune autre
poutre sont :

Pour les charges permanentes,

- son poids propre g, charge linéique uniformément répartie exprimée en


kN/m. Ce poids se calcule en multipliant le poids volumique du matériau de
la poutre par la section de la poutre perpendiculaire à sa ligne moyenne. Il faut
aussi tenir compte des poids des éléments non porteurs situés juste au-dessus
de la poutre.

- le poids de la dalle ou plancher et des éléments non porteurs supportés de


chaque côté de la poutre qui est aussi une charge linéique uniformément
répartie exprimée en kN/m. Ce poids se calcule :

Cours BA/D. AYITE-2017 31


Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

• soit à partir du poids surfacique du plancher multiplié par la longueur


perpendiculaire à la poutre reprise par la poutre comme on le voit sur la figure
2.7 de ce cours,

• soit à partir du poids volumique du matériau de la dalle ou du plancher


multiplié par l’épaisseur de la dalle ou du plancher et la longueur
perpendiculaire à la poutre reprise par la poutre.

Pour les charges variables, les charges d’exploitation q appliquées sur la


poutre et la dalle ou le plancher qui donnent des charges linéiques
uniformément réparties exprimées en kN/m et qui se calculent à partir de leur
poids surfacique multiplié par la longueur perpendiculaire à la poutre reprise
par la poutre.

4.4.2/ Poutre principale

Les charges verticales appliquées sur une poutre portant d’autres poutres sont :

Pour les charges permanentes,

- son poids propre g, charge linéique uniformément répartie exprimée en


kN/m. Ce poids se calcule en multipliant le poids volumique du matériau de
la poutre par la section de la poutre perpendiculaire à sa ligne moyenne. Il faut
aussi tenir compte des poids des éléments non porteurs situés juste au-dessus
de la poutre.

- les poids P apportés par les poutres secondaires, charges ponctuelles


exprimées en kN, qui correspondent :

. aux poids linéiques des poutres secondaires calculés au 4.4.1 multipliés par la
demi longueur de chaque poutre secondaire. (+ Éléments non porteurs)

. aux poids linéiques des dalles ou planchers calculés au 4.4.1 multipliés par la
demi-longueur de chaque poutre secondaire. (+ Éléments non porteurs)

Pour les charges variables,

- les charges d’exploitation Q apportées par les poutres secondaires, charges


ponctuelles exprimées en kN, et calculées à partir de la charge d’exploitation

Cours BA/D. AYITE-2017 32


Chapitre 2 : Conception structurale d’un bâtiment en dalle nervurée – Descente des charges

linéique calculée au 4.4.1 multiplié par la demi-longueur de chaque poutre


secondaire appuyée sur cette poutre.

- les charges d’exploitation q appliquées sur la surface du dessus de la poutre


principale, en kN/m et calculées à partir de la charge d’exploitation du tableau
multipliée par la largeur de la poutre.

4.5/ Descente des charges sur un poteau ou un voile ou un mur porteur

En béton armé, le principe d’une descente de charges est de calculer les charges
permanentes et variables qui arrivent sur un poteau ou un mur ou un voile en
regardant étage par étage tout ce que celui-ci porte.

La charge ponctuelle transmise sur un poteau par une poutre constitue la


réaction à l’appui de la poutre, réaction à laquelle il faut ajouter le poids propre
du poteau et les charges du poteau qui se trouve au dessus du poteau
considéré s’il y en a. Le calcul des réactions aux appuis se fera suivant la
méthode de calcul adoptée pour déterminer les sollicitations dans la poutre.

Cours BA/D. AYITE-2017 33


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

CALCUL DES SOLLICITATIONS DANS LES ELEMENTS DE


STRUCTURE

L’objectif de cette partie est de présenter les méthodes de calcul des sollicitations
(moment fléchissant, effort tranchant et réaction aux appuis).

Pour une poutre isostatique, le calcul des sollicitations M et V est simple et il est
conduit en utilisant les méthodes de la résistance de matériaux (RdM).

Pour une poutre continue, les sollicitations peuvent être déterminées en


utilisant :

- soit les méthodes de calcul des structures hyperstatiques ;


- soit les méthodes propres au béton armé (BA).

Dans ce cours, seront développées les méthodes propres au BA pour le calcul


des efforts dans les poutres continues. Le but sera de trouver les moments aux
appuis et en travée, les efforts tranchants et les réactions aux appuis.

I/ Domaines d’application des méthodes propres aux BA

Selon que les quatre conditions suivantes sont vérifiées ou pas, on appliquera
différentes méthodes :

a) s’agit – il de constructions courantes, c’est-à-dire q ≤ 2g (en kN/m) ou


q (en kN/m²) ≤ 5kN/m2 ?

b) les moments d’inertie des sections transversales sont-ils identiques le long de


la poutre ?

c) les portées successives sont-elles dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25
(25%) ?

d) la fissuration ne compromet-elle pas la tenue du béton armé et de ses


revêtements (FPP) ?

Cours BA/D. AYITE-2017 34


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

Remarque 1 : Si les quatre conditions sont vérifiées, il est toujours possible


d’utiliser la méthode de Caquot minorée, qui conduira à un ferraillage mieux
dimensionné que celui obtenu avec la méthode forfaitaire. Mais la méthode de
Caquot est plus longue que la méthode forfaitaire.

Remarque 2 : Ces méthodes s’appliquent uniquement aux poutres supportant


une dalle faisant office de table de compression. Pour le calcul d’une poutre de
chemin de roulement par exemple, on utilisera la théorie classique de la
résistance des matériaux pour calculer les moments sur appuis.

II/ METHODE FORFAITAIRE

2.1/ Domaine d’application

Pour déterminer les moments sur appui et en travée, il est possible d’utiliser la
méthode forfaitaire si les quatre conditions a, b, c et d sont vérifiées.

2.2/ Valeurs des moments

Les valeurs des moments en travée Mt et sur appui Mw et Me doivent vérifier :


( )
1- + ≥ [ , ; ( + , ) ].

( , )
2- ≥ dans une travée intermédiaire,

( , , )
≥ dans une travée de rive

Cours BA/D. AYITE-2017 35


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

3- la valeur absolue de chaque moment sur appui intermédiaire doit être au


moins égale à :
• 0,6M0 pour une poutre à deux travées,
• 0,5M0 pour les appuis voisins des appuis de rive d’une poutre à plus de
deux travées,
• 0,4M0 pour les autres appuis intermédiaires d’une poutre à plus de trois
travées.

Avec M0 la valeur maximale du moment fléchissant dans la travée de référence


(travée isostatique indépendante de même portée et supportant le même
chargement que la travée considérée) et α = q/(g + q) le rapport des charges
d’exploitation à la somme des charges non pondérée.

De part et d’autre de chaque appui intermédiaire, on retient pour la vérification


des sections la plus grande des valeurs absolues des moments évalués à gauche
et à droite de l’appui considéré. La figure 3.1 résume ces conditions.

Figure 3.1 : Conditions données par la méthode forfaitaire à vérifier par les
moments sur appui et en travée pour des poutres à deux travées et plus

Remarque : Lorsque, sur l’appui de rive, la poutre est solidaire d’un poteau ou
d’une poutre, il convient de disposer sur cet appui des aciers supérieurs pour
équilibrer Ma = - 0,15M0.

Mode opératoire : Dans la pratique, on prend la valeur minimale des moments


sur appui Mw et Me (en valeur absolue), puis on calcule Mt par la formule des
moments.

Cours BA/D. AYITE-2017 36


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

2.3/ Valeur de l’effort tranchant

Pour déterminer la valeur de l’effort tranchant aux appuis, ce dernier est calculé
en faisant abstraction de la continuité, sauf pour les appuis voisins des appuis
de rive. En notant V0i la valeur absolue de l’effort tranchant sur les appuis de la
travée isostatique de référence i, les valeurs absolues de l’effort tranchant aux
appuis sont déterminées de façon forfaitaire comme indiqué sur la figure 3.2.

Figure 3.2 : Valeur forfaitaire de l’effort tranchant dans les poutres continues à
deux travées et plus.

2.4/ Valeur de l’effort dans le poteau

La charge ponctuelle transmise sur un poteau par une poutre est déterminée en
supposant les éléments de la structure isostatiques.

Néanmoins l'article B.8.1.1 du BAEL admet, dans le cas de poutres à travées


solidaires supportées par deux files de poteaux de rive et une ou plusieurs files
de poteaux centraux, de majorer la valeur "isostatique" des charges transmises
aux poteaux voisins de ceux de rive et, ceux, de (figure 3.3) :
- 15% pour les poteaux centraux dans le cas des bâtiments à deux travées ;
- 10% pour les poteaux intermédiaires voisins des poteaux de rive dans les
bâtiments comportant au moins trois travées.

Cours BA/D. AYITE-2017 37


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

Figure 3.3 : Effort normal à prendre en compte dans les poteaux supportant une
poutre continue

Remarque : Ce calcul revient à additionner les valeurs de l’effort tranchant à


gauche et à droite de l’appui qui constitue un poteau.

NB : A ces valeurs, il faut ajouter le poids propre du poteau et l’effort dans le


poteau qui se trouve au-dessus du poteau considéré.

Dans le cas d’éléments de rive prolongés par des parties en porte-à-faux, il est
tenu compte de l’effet de console dans l’évaluation des charges transmises aux
poteaux, en admettant la discontinuité des tracées au droit des poteaux voisins
des poteaux de rive.

Remarque : On admet que les effets des forces horizontales (vent, séisme) sont
équilibrés par les contreventements tels que les voiles, les cages d'escaliers. Dans
le cas contraire, on fera un calcul en flexion composée ou en stabilité de forme.

Cours BA/D. AYITE-2017 38


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

III/ METHODE DE CAQUOT

3.1/ Domaine d’application

La méthode s’applique essentiellement aux poutres – planchers des constructions


industrielles, c’est-à-dire pour des charges d’exploitation élevées : q > 2g ou q >
5kN/m2.

Elle peut aussi s’appliquer lorsqu’une des trois conditions b, c ou d de la


méthode forfaitaire n’est pas validée (Inerties variables ; différence de longueur
entre les portées supérieure à 25% ; fissuration préjudiciable ou très
préjudiciable). Dans ce cas, il faut appliquer la méthode de Caquot minorée qui
consiste à prendre g’ = 2g/3 pour le calcul des moments sur appui.

3.2/ Principe de la méthode

La méthode proposée par Albert Caquot tient compte :

- de la variation du moment d’inertie due aux variations de la largeur de la table


de compression, en réduisant légèrement les moments sur appui et en
augmentant proportionnellement ceux en travée.

- de l’amortissement de l’effet des chargements des poutres en BA, en ne


considérant que les travées voisines de l’appui pour déterminer le moment sur
appui.

3.3/ Evaluation des moments sur appui

Hypothèses : Pour le calcul des moments sur appui Ma, on fait les hypothèses
suivantes :

- seules les charges sur les travées voisines de l’appui sont prises en compte,

- on adopte des longueurs de portées fictives l’, telles que :

* l’ = l pour les deux travées de rive,

* l’ = 0,8l pour les travées intermédiaires.

Où l représente la portée de la travée libre.

Valeurs des moments sur appui : Pour le cas de charges réparties, les moments
sur appui intermédiaire sont donnés par :

Cours BA/D. AYITE-2017 39


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

′ + ′
=−
, (′ + ′ )

où les notations sont définies sur la Figure 3.4.

Figure 3.4 : Notations pour le calcul des moments sur appui par la méthode de
Caquot dans le cas de charges réparties

Pour des charges ponctuelles, les moments sur appui intermédiaire sont donnés
par :

(! )" ′ + (! )" ′
=−
′ + ′

Avec les notations définies sur la Figure 3.5 et l’évolution des coefficients k(a) en
fonction de a est définie par :

#(# − )(# − ) )
(!) = avec ( =
, *′

Figure 3.5 : Notations pour le calcul des moments sur appui par la méthode de
Caquot dans le cas de charges ponctuelles

Méthode de Caquot minorée : Lorsqu’il est possible d’appliquer la méthode de


Caquot minorée (voir condition ci-dessus), le calcul des moments sur appui dus
aux charges permanentes se fait avec g’ = 2g/3 (et uniquement le calcul des
moments sur appuis, on reprend la totalité de g ensuite pour le calcul des
moments en travée).

Cours BA/D. AYITE-2017 40


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

3.4/ Moments en travée

Pour les calculs des moments en travée Mt, on fait les hypothèses suivantes :

- on utilise la longueur des portées réelles l (et non plus l’),

- on ne considère que les deux travées adjacentes et les trois cas de charge définis
sur les Figures 3.6 et 3.7 respectivement pour les poutres sans et avec porte-à-
faux.

Figure 3.6 : Définition des trois cas de charge à prendre en compte. Chacun des trois
cas correspond à une valeur extrême des moments de la deuxième travée et des
appuis 2 et 3. A l’ELU, C = 1,35g + 1,5q et D = 1,35g et à l’ELS C = g + q et D = g

Figure 3.7 : Définition des cas de charge pour les poutres avec porte-à-faux.

Cours BA/D. AYITE-2017 41


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

A parti du cas de charge considéré, on détermine l’équation du moment dans la


travée et ensuite la position et la valeur du moment maximum dans cette travée.

Pour les poutres sans porte-à-faux, l’évolution du moment en travée M(x), pour
un cas de charge, est donné par :
# #
+(#) = ,(#) + + - − . + +

où μ (x) est le moment dans la travée isostatique de référence correspondant au


cas de charge étudié. La position du moment maximum en travée est obtenue en
recherchant l’abscisse où la dérivée de M(x) s’annule, soit dans le cas d’un
chargement symétrique sur la travée :

+ −+
#+01!# = −

Dans la pratique, pour le calcul de xMtmax on ne s’intéressera qu’au cas de charge


qui conduit à la plus grande valeur du moment en travée. Pour les travées paires
c’est le cas de charge 2, tandis que pour les travées impaires, c’est le cas de
charge 3 qui conduit à la valeur maximale du moment en travée. Dans certains
on s’intéressera au cas de charge donnant le moment minimum surtout si ce
moment est de signe différent du moment maximum.

3.5/ Effort tranchant

L’effort tranchant, pour un cas de charge donné, est calculé classiquement


comme l’opposé de la dérivée du moment fléchissant, soit :

3,(#) + − +
2(#) = − +
3#

Sur l’appui i, les valeurs à gauche et à droite de l’effort tranchant sont donc :
+!4 − +!46
2 4
= 25 −
47

+!48 − +!4
2 4 = 25 −
4

Cours BA/D. AYITE-2017 42


Chapitre 3 : Calcul des sollicitations dans les éléments de structure

• V0w et V0e sont les efforts tranchants à gauche et à droite de l’appui i des
travées isostatiques de référence i - 1 et i, respectivement,
• Mai-1 ; Mai ; Mai+1 sont les moments sur les appuis i-1, i et i+1, respectivement,
• li-1 et li sont les portées des travées i-1 et i, à droite des appuis i-1 et i,
respectivement (voir la figure 34 pour ces notations).

Le cas de charge correspondant aux efforts tranchants maximums sur l’appui i


se produit lorsque les deux travées adjacentes sont chargées et les autres
déchargées (voir Figure 3.8).

Figure 3.8 : Cas de charge conduisant à la valeur maximale de l’effort tranchant


sur l’appui i

3.6/ Effort dans le poteau

L’effort normal dans le poteau sera obtenu en additionnant les valeurs absolues
des efforts tranchants à gauche et à droite de l’appui. A cette somme on ajoutera
le poids propre du poteau et l’effort dans le poteau au dessus du poteau
considéré, s’il existe.

Cours BA/D. AYITE-2017 43

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