ScienceDirect
www.sciencedirect.com
a
Service de parasitologie-mycologie, CHU de Martinique, CS 90632, 97261 Fort-de-France, Martinique
b
Service de pneumologie, CHU de Martinique, CS 90632, 97261 Fort-de-France, Martinique
c
Service de dermatologie, CHU de Martinique, CS 90632, 97261 Fort-de-France, Martinique
d
Service de maladies infectieuses et tropicales, CHU de Martinique, CS 90632, 97261 Fort-de-France,
Martinique
e
Service de médecine interne, CHU de Martinique, CS 90632, 97261 Fort-de-France, Martinique
f
Service de parasitologie-mycologie, centre hospitalier de Cayenne, avenue des Flamboyants, BP 6006, 97306
Cayenne, Guyane française
Reçu le 18 mai 2016 ; reçu sous la forme révisée le 11 septembre 2016; accepté le 11 septembre 2016
MOTS CLÉS Résumé Du 24 juin au 6 juillet 2005, neuf hommes se sont présentés successivement aux
Histoplasmose ; urgences de l’hôpital de Fort-de-France (Martinique, Antilles française) avec une symptoma-
Martinique (Antilles tologie pulmonaire plus ou moins marquée associée dans deux cas à la présence de lésions
françaises) ; cutanées. Ces neuf hommes avaient tous réalisé des travaux dans une maison abandonnée trois
Enquête semaines auparavant. Le diagnostic d’histoplasmose a pu être établi grâce aux examens
environnementale mycologiques réalisés sur les prélèvements pulmonaires (l’examen direct et la culture), la
biologie moléculaire et les sérologies. L’interrogatoire et l’enquête environnementale sur la
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : nicole.desbois972@gmail.com (N. Desbois).
http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2016.09.001
1156-5233/# 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Pour citer cet article : Minoza A, et al. Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum à la Martinique :
descriptionQ1 des cas et enquête environnementale. Journal De Mycologie Médicale (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.myc-
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2 A. Minoza et al.
zone présumée de l’exposition aux spores d’H. capsulatum var. capsulatum a permis de
confirmer les lieux et les modalités de contamination.
# 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Summary Between the 24th of June and the 6th of July 2005, nine men came to Fort-de-
KEYWORDS France emergency department (Martinique, French West Indies) with more or less pronounced
Histoplasmosis; pulmonary symptoms associated in two cases with skin lesions. Three weeks before these nine
Martinique (French West men performed work in a deserted house. The diagnosis of histoplasmosis was based on
Indies); pulmonary sample mycological analysis (direct examination and culture), molecular biology
Environmental and serological tests. Interrogatory and environmental investigations on the presumed place of
investigation exposition to H. capsulatum var. capsulatum spores allowed confirming how and where con-
tamination took place.
# 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Pour citer cet article : Minoza A, et al. Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum à la Martinique :
descriptionQ1 des cas et enquête environnementale. Journal De Mycologie Médicale (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.myc-
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Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum
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descriptionQ1 des cas et enquête environnementale. Journal De Mycologie Médicale (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.myc-
Pour citer cet article : Minoza A, et al. Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum à la Martinique :
Patients Date Symptômes Fièvre Imagerie LBA/biopsie 1re sérologie Neested PCR Biopsie Hémoculture Traitement Evolution
d’entrée (AEG, sym. (8C) pulmonaire pulmonaire positive sur LBA cutanée antifongique
pulmonaire)
ED Culture
1 27/06/05 Oui 38 Miliaire INa b
— + Nég Nég Sporanox Favorable
2 28/06/05 Oui 39 Infiltrat diffus — + + : 28/06/05 NR Nég Nég Sporanox Favorable
3 29/06/05 Oui 38 Miliaire + + + : 21/10/05 + Ø Nég Sporanox ; Favorable
amph.
B + corticoïde ;
sporanox
4 29/06/05 Oui Non Miliaire — + +c : 29/06/05 + Ø NR Sporanox Favorable
5 01/07/05 Oui 39,7 Infiltrat nodulaire + + + : 27/09/07 + Ø Nég Sporanox Favorable
6 01/07/05 Oui 38 Miliaire INa + + : 01/07/05 + Ø NR Sporanox Favorable
b
7 01/07/05 Oui 37,7 Miliaire + + : 01/07/05 + Ø Nég Sporanox Favorable
8 06/07/05 Non Non NR NR NR + : 09/07/05 NR Ø NR Aucun Favorable
b
9 09/07/05 Oui 38 Infiltrat nodulaire — + : 11/07/05 + Ø NR Aucun Favorable
Nég : négative ; Ø : absence de lésions cutanées ; AEG : altération de l’état général ; sym : symptomatologie ; LBA : lavage broncho-alvéolaire ; NR : non réalisé ; amph. B : amphotéricine B
liposomal ; ED : examen direct.
a
Ininterprétable car pauci-cellulaire.
b
Après 6 mois d’incubation.
c
Arcs non spécifiques.
3
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4 A. Minoza et al.
Pour citer cet article : Minoza A, et al. Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum à la Martinique :
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Figure 4 Spores d’Histoplasma capsulatum var capsulatum à Figure 5 Culture du guanos : une colonie d’Histoplasma cap-
l’examen microscopique du guanos de chauve-souris. sulatum var capsulatum.
Spores of Histoplasma capsulatum var capsulatum in the micro- Culture of manure: a colony of Histoplasma capsulatum var
scopic examination of manure of bat. capsulatum.
géloses SC et SCA) au-dessus et à distance du tas de guano, Martinique, a été faite par Samuel Darling dans la région du
puis sur la véranda. canal de Panama [3]. Le premier cas clinique a été diag-
Le guano provenant de chaque échantillon prélevé a été nostiqué en 1952 [23] et confirmé en 1958 par la réalisation
mis en suspension avec de l’eau physiologique, agité au de l’I.D.R à l’histoplasmine [24]. Ce n’est que dans les années
vortex pendant 2 à 5 min puis incubé à température ambiante 1990, avec le développement de la mycologie médicale lié à
(23 8C) pendant 18 h 00. Chaque suspension a été ense- la pathologie VIH, que les premiers isolements de souches
mencée en double sur les milieux SC et SCA en tubes, soit chez des patients ont été réalisés dans notre laboratoire. Il
4 ensemencements par échantillon. Parallèlement, l’équi- s’agissait toujours de cas sporadiques, essentiellement chez
valent d’une anse de guano de 10 mL, additionnée à 1 goutte des patients séropositifs pour le VIH (VIH +) [12].
de tween à 0,02 %, a été ensemencé directement sur SC et Jusqu’en 2005, 20 cas d’histoplasmose ont été diagnosti-
SCA en boîte. Tous les milieux ont été incubés à 30 8C qués dans cette population sur 45 cas au total. Il s’agissait,
pendant 8 jours. Les milieux issus des prélèvements d’air entre autres, d’histoplasmoses disséminées avec atteintes
ont été incubés à 30 8C pendant 8 jours. cutanées ou cutanéo-muqueuses, testiculaires, médullaires
L’examen direct du guano a permis de mettre en évidence [29] ou méningées. Dans la même période, 3 cas ont été
de nombreuses spores échinulées de 10 à 15 mm de diamè- diagnostiqués chez des patients séropositifs pour le virus
tre, typiques des spores de la forme filamenteuse HTLV1. À partir de 2005, après notre épidémie, 11 cas
d’H. capsulatum var. capsulatum (Fig. 4), au milieu de d’histoplasmose à H. capsulatum var. capsulatum supplé-
nombreuses spores diverses (ascospores, basidiospores, spo- mentaires ont été diagnostiqués. Le profil des patients a
res d’aspergillaceae. . .), de pollens, de débris d’insectes, de changé avec des cas sporadiques chez des patients immu-
protozoaires et autres. nocompétents pour la plupart des cas mais aussi chez des
La culture a permis d’isoler, après 7 jours d’incubation, patients lupiques (2 cas) ayant des traitements immunosup-
sur un des milieux SCA en boîte, une colonie d’H. capsulatum presseurs lourds, et chez un patient atteint de sarcoïdose
var. capsulatum, parmi de nombreuses colonies de moisis- (données non publiées).
sures (Fig. 5). La culture des prélèvements d’air s’est révélée Ce changement général de l’épidémiologie de l’histoplas-
négative. mose est lié à l’utilisation et à l’efficacité de la trithérapie
Une analyse morphologique du cadavre de la chauve- qui a diminué l’incidence de la pathologie chez les patients
souris présente sur les lieux a été réalisée pour permettre VIH [25]. A contrario, l’apparition de thérapies immunosup-
l’identification de l’espèce. Il s’agit d’un spécimen de Bra- pressives lourdes dans le contexte de greffe d’organe [15,26]
chyphylla cavernarum (Fig. 3), de l’ordre des chiroptères, du ou de pathologies inflammatoires [21,11] et de pathologies
sous-ordre des microchiroptères, de la famille des Phyllos- auto-immunes [10,13] a créé de nouveaux terrains propices à
tomatidès. Des enquêtes environnementales, à visée épidé- la maladie.
miologique, avaient déjà mis en évidence l’implication de Sur l’ensemble des 56 cas d’histoplasmose, nous avons
cette espèce de chauve-souris dans des cas d’histoplasmose diagnostiqué 19 primo-infections chez des patients immuno-
en Martinique [19,18]. compétents. Ces 19 cas comprennent entre autres les 9 cas
de l’épidémie décrite ici mais également : une primo-infec-
Discussion tion pulmonaire chez un homme ayant traversé un tunnel
rempli de chauves-souris à Rivière-Pilote, dans le sud de
La Martinique est une zone d’endémie d’histoplasmose à l’île ; une autre primo-infection pulmonaire chez un homme
H. capsulatum var. capsulatum. En 1906, la première des- utilisant du guano de chauve-souris comme engrais pour ses
cription de la maladie chez 3 patients, dont 2 originaires de la cultures et une primo-infection cutanée chez un chasseur de
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6 A. Minoza et al.
chauves-souris ayant l’habitude de ranger ses proies dans une dissémination. La sérologie a mis en évidence des arcs
gibecière attachée à sa taille (données non publiées). Des cas spécifiques (M) dans 5 cas dès la première sérologie et
similaires de primo-infection cutanée chez des patients dans 1 cas, un arc non spécifique pour lequel aucune
immunocompétents sont décrits dans la littérature [30]. sérologie de contrôle n’a été effectuée. Dans les techni-
Concernant l’épidémie rapportée ici, l’arrivée successive ques de précipitation, la positivité est déterminée par
des patients aux urgences sur une période de 12 jours, et le l’apparition de bandes ou d’arcs M (porteurs d’une activité
contexte de manipulation de guano de chauves-souris ont catalase) témoins d’un contact, ou d’arcs H (porteurs d’une
très rapidement orienté les médecins vers le diagnostic activité glucuronidase) témoins d’une histoplasmose
d’histoplasmose. L’incubation d’environ 3 semaines, le syn- active. La bande M n’apparaît que dans 50 à 75 % des
drome pseudo-grippal associant toux et fièvre, ainsi que cas, jusqu’à 6 mois après l’infection, et persiste plusieurs
l’image de la radiographie thoracique, étaient autant d’argu- années après la guérison alors que la bande H n’apparaît
ments supplémentaires en faveur d’une forme pulmonaire que dans 10 à 20 % des cas et disparaîtrait dans les 6 mois
aiguë primitive d’histoplasmose. suivant l’infection [9,27]. La sérologie a été négative pour
Dans notre série, nous notons une période d’incubation un patient mais n’a été, dans ce cas, réalisée qu’une seule
relativement courte, l’histoplasmose étant une maladie fois. Pour un patient, la sérologie s’est positivée unique-
pouvant se manifester plusieurs années après la contamina- ment après le 3e prélèvement, au bout de 4 mois. Dans un
tion [6]. Cette courte incubation et la forme aiguë de la autre cas, 2 sérologies réalisées à 1 mois d’intervalle lors de
maladie sont certainement liées à une inhalation massive de l’épidémie étaient négatives, alors qu’elle était positive
spores fongiques lors de la manipulation du guano. lors d’une ré-hospitalisation 2 ans plus tard. Une seule
L’examen direct des LBA a permis de faire le diagnostic sérologie ne semble donc pas suffisante comme l’illustrent
dans 3 cas et leur mise en culture, dans 5 cas. L’avantage de nos cas et il paraît nécessaire de réaliser plusieurs sérolo-
l’examen direct est sa rapidité d’exécution, mais sa sensi- gies face à une suspicion clinique forte d’histoplasmose,
bilité est faible (moins de 50 %). La culture reste négative même plusieurs mois après les premiers symptômes, du fait
dans 20 % des cas d’histoplasmose disséminée, dans 50 % des de la cinétique d’apparition des anticorps qui peut être
cas d’histoplasmose pulmonaire chronique et chez la plupart tardive.
des patients avec une infection non sévère [16]. Le statut Malgré le contexte en faveur d’une primo-infection
immunologique, notamment VIH+ ou non, influe sur la sen- asymptomatique dans un cas (patient 8), le diagnostic bio-
sibilité de la culture dans le diagnostic de l’histoplasmose, logique ayant été établi uniquement par la sérologie, on ne
avec une sensibilité plus élevée chez le patient VIH+ [1]. peut exclure une cicatrice sérologique. La PCR, réalisée sur
L’examen mycologique des biopsies cutanées réalisées chez 7 LBA, s’est révélée positive pour tous les prélèvements,
les 2 patients ayant des lésions, s’est révélé négatif. Les permettant notamment de confirmer le diagnostic pour un
lésions cutanées observées dans un contexte d’histoplas- patient symptomatique pour lequel les autres techniques
mose peuvent prendre des aspects différents et ne sont s’étaient révélées négatives. On peut discuter de cette
pas toujours évocatrices d’une histoplasmose disséminée positivité à 100 %, connaissant le risque de faux positifs
[8]. En effet, les lésions cutanées peuvent être dues à une lié à la technique de nested PCR qui, depuis, à été remplacée
réaction immuno-allergique accompagnant parfois la primo- par une technique de PCR en temps réel au laboratoire de
infection sans dissémination associée, ce qui pourrait expli- parasitologie du centre hospitalier de Cayenne [34].
quer la négativité des biopsies dans notre cas [20,14]. L’association de la recherche mycologique, de la sérolo-
Compte tenu de la dangerosité de ce champignon (agent gie et de la PCR nous a permis de diagnostiquer tous les cas,
biologique de groupe 3), il doit être manipulé dans un d’où une sensibilité de 100 % de notre démarche.
laboratoire NSB3 [17]. La prise en charge thérapeutique par itraconazole est en
La pousse d’H. capsulatum var. capsulatum dans les accord avec les recommandations de l’IDSA (Infectious
flacons d’hémocultures (bactériologiques et mycologiques) Diseases Society of America) pour les formes pulmonaires
n’est, la plupart du temps, pas détectée par l’automate. aigues modérées [36]. Pour le patient avec une forme
Selon notre expérience et les données de la littérature, les modérément sévère, l’utilisation d’amphotéricine B plus
hémocultures ne sont pas positives lors des primo-infec- ou moins associée à des corticoïdes, était recommandée.
tions, en particulier chez les non-immunodéprimés. Dans la Cette combinaison n’a pas été bénéfique pour ce patient
littérature, les cas d’histoplasmose disséminée ne sont pas (fièvre persistante), justifiant un retour au traitement par
toujours corrélés à des hémocultures positives, peut-être itraconazole en raison du risque de survenue d’effets indé-
en lien avec le long délai de pousse de ce champignon. sirables.
Cependant, il a déjà été décrit une détection de positivité Des cas groupés d’histoplasmose à H. capsulatum var.
par l’automate BD BACTECTM 9240 (Becton Dickinson) à capsulatum ont déjà été signalés à la Martinique mais diag-
5 jours d’incubation [31]. Il est également montré que nostiqués en France métropolitaine. En 1958, lors d’une
l’association à une technique de leucoconcentration per- excursion dans une grotte à Tartane par un groupe culturel
met une meilleure sensibilité et un diagnostic plus précoce de 31 participants, 30 furent atteints d’une histoplasmose
des infections à champignons intracellulaire [5,33]. Cette pulmonaire, dont 1 nécessitant une hospitalisation. En 1974,
technique n’étant pas réalisée au laboratoire et étant c’est lors d’une enquête environnementale dans cette même
donnée les délais de pousse, nos bouillons d’hémocultures grotte qu’un des investigateurs fut contaminé par l’histo-
ont été mis en culture après les 15 jours classiques d’incu- plasmose et développa une symptomatologie pulmonaire
bation dans l’automate et incubés 3 mois à 30 8C. À l’issue [35]. Plus récemment, un groupe de 25 voyageurs a été divisé
de ce protocole, propre au laboratoire, les cultures sont en 2 pour réalisation d’activités différentes. Le premier
restées négatives, probablement en raison de l’absence de groupe (13 personnes) a fait un trek qui passait dans un
Pour citer cet article : Minoza A, et al. Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum à la Martinique :
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tunnel très colonisé par des chauves-souris, le second (12 per- [6] Bourgeois N, Douard-Enault C, Reynes J, Lechiche C, Basset D,
sonnes), du canyoning. Les voyageurs du premier groupe, Rispail P, et al. Seven imported histoplasmosis cases due to
contrairement à ceux du second, ont présenté des signes Histoplasma capsulatum var. capsulatum: from few weeks to
cliniques d’histoplasmose et/ou une sérologie positive à leur more than three decades asymptomatic period. J Mycol Med
2011;21:19—23.
retour en métropole [32].
[7] Cabié A. [Histoplasmosis caused by Histoplasma capsulatum: an
À notre connaissance, il s’agit de la première enquête endemic infection in the French Antilles]. Ann Dermatol Vene-
environnementale réalisée à la Martinique ayant permis reol 1999;126:401—3.
d’isoler la souche de H. capsulatum var. capsulatum du [8] Chang P, Rodas C. Skin lesions in histoplasmosis. Clin Dermatol
guano de chauves-souris à l’origine de la contamination, 2012;30:592—8.
dans un contexte de cas groupés. [9] el Guedj M, Couppié P, Pradinaud R, Aznar C, Carme B, Clity E,
Les enquêtes environnementales permettent, non seule- et al. [Histoplasmosis due to Histoplasma capsulatum var cap-
ment de faire le lien avec des cas d’histoplasmose, mais sulatum and HIV infection]. Rev Med Interne 2000;21:408—15.
également de déterminer les zones à risques. Bien qu’étant [10] França CMP, Cavalcante EG, Ribeiro ASM, Oliveira GT, Litvinov
N, Silva CA. Disseminated histoplasmosis in a juvenile lupus
une zone d’endémie, cette pathologie est peu connue à la
erythematosus patient. Acta Reumatol Port 2012;37:276—9.
Martinique qui est une zone touristique. Une cartographie
[11] Galandiuk S, Davis BR. Infliximab-induced disseminated histo-
des lieux à risques pourrait être bénéfique pour une sensi- plasmosis in a patient with Crohn’s disease. Nat Clin Pract
bilisation de la population et un tourisme plus sûr des per- Gastroenterol Hepatol 2008;5:283—7.
sonnes potentiellement vulnérables. Cette pathologie ne [12] Garsaud P, Boisseau-Garsaud AM, Desbois N, Verneuil L, Calès-
fait, d’autre part, pas partie de la liste des maladies pro- Quist D, Hélénon R, et al. Epidemiology of histoplasmosis in the
fessionnelles alors qu’elle peut toucher plusieurs métiers French West Indies (Martinique). Trans R Soc Trop Med Hyg
tels que les couvreurs ou autres professionnels de l’île 1999;93:264—7.
amenés à travailler au contact du guano de chauves-souris. [13] Hansen KE, St Clair EW. Disseminated histoplasmosis in syste-
Il est à noter qu’une maîtrise du nombre de chauves-souris mic lupus erythematosus: case report and review of the lite-
rature. Semin Arthritis Rheum 1998;28:193—9.
n’est pas envisageable, car elles font parties des espèces
[14] Heilbrunn BR, Weinstein E, Walthall JDH. Images in emergency
protégées selon le décret du 17 février 1989 [2]. De plus, il
medicine. Erythema nodosum associated with pulmonary histo-
est également fort probable que, la primo-infection étant la plasmosis. Ann Emerg Med 2008;52:606—15.
plupart du temps asymptomatique ou pauci-symptomatique [15] Johnston RB, Thareja S, Shenefelt PD. Disseminated histoplas-
(syndrome pseudo-grippal sans gravité), ce diagnostic soit mosis in a renal transplant patient. Cutis 2013;91:295—9.
sous-estimé sur l’île. [16] Joseph Wheat L. Current diagnosis of histoplasmosis. Trends
Microbiol 2003;11:488—94.
Éthique [17] Kauffmann-Lacroix C, et al. La sécurité au laboratoire de
mycologie clinique. ESKA 2013 [Section 12; Chapitre 15].
[18] Lin L. L’histoplasmose américaine en Martinique. Réflexions
Cette étude a fait l’objet d’une déclaration (numéro de épidémiologiques sur l’isolement d’Histoplasma capsulatum à
déclaration 1682714v0 du 26/06/2013) auprès de la Commis- partir des poumons de chiroptères.[Thèse pour le doctorat
sion nationale informatique et liberté. Les prélèvements d’état
. en médecine] Toulouse: Université Paul Sabatier; 1980
réalisés au cours de ce travail entraient dans le cadre de [19] Magnaval J, Blanc C, Therizol M. Histoplasmosis and bats in
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Pour citer cet article : Minoza A, et al. Cas groupés d’histoplasmoses à Histoplasma capsulatum var. capsulatum à la Martinique :
descriptionQ1 des cas et enquête environnementale. Journal De Mycologie Médicale (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.myc-
med.2016.09.001