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LES MOTS COMPOSÉS

Les mots composés font partie du vocabulaire et des dictionaires, mais ils passent souvent
inaperçus, car ils ne sont pas toujours indiqués dans la liste aphabétique.

1. la locution prépositive À LA FAVEUR DE se trouve dans l'article du mot FAVEUR.


2. Il faut chercher dans l'article du nom DESSOUS pour trouver la locution adverbiale AU-
DESSOUS.
3. La locution adverbiale À LA VA-VITE se trouve sous le mot VITE, commençant par une
des dernières lettres de l'ordre alphabétique, et non sous la lettre A.
4. Le mot CAFÉ-FILTRE se trouve sous le mot FILTRE, alors que le mot CAFÉ-
RESTAURANT se trouve sous le mot CAFÉ, ainsi que sous le mot RESTAURANT, et
ainsi de suite...

Un mot composé est un mot qui est formé à partir d'autres mots qui existent déjà, ce qui
représente une belle économie de mots. C'est , en quelque sorte, faire du neuf avec du vieux...
Par exemple, BOUCHON, CHEMIN, CIEL, TIRE, FER et ARC sont des noms ordinaires, alors
que TIRE-BOUCHON, CHEMIN DE FER, ARC-EN-CIEL sont des noms composés formés à
partir de ces noms ordinaires, sans que l'on n'ait eu à créer de mots nouveaux. Il fallait
simplement réutiliser ceux qui existaient déjà. Pas mal, non?

Selon Henri Mitterand, Les mots français, Que sais-je?, 1986, p. 26 « On constate en tout cas
que, pour un mot simple, on compte en moyenne, dans le lexique complet, trois mots dérivés
ou composés.»

Cela signifie que les mots composés seraient trois fois plus nombreux que les mots simples...pas
étonnant que les auteurs de dictionnaire les dissimulent dans les notices de mots simples...Et
cela signifie aussi qu'un dictionnaire Petit Robert de mots composés serait constitué d'environ
150 000 mots, trois fois plus de mots que les 50 000 mots du Petit Robert ordinaire. Ce chiffre
effraie évidemment les éditeurs de dictionnaires...

On trouvera des renseignements complémentaires sur les mots composés dans l'ouvrage très
fouillé de Nina Catach, Orthographe et lexicographie: les mots composés, Paris, Nathan, 1981.

Les mots composés apparaissent dans toutes les catégories grammaticales:

 dans les noms: pomme de terre, arc-en-ciel, garde-chasse, qu'en dira-t-on, etc.
 dans les déterminants: beaucoup de, énormément de, Dieu sait combien de, etc.
 dans les adjectifs qualificatifs: d'âge avancé (= âgé), entre deux vins (=ivre), dans le plus
simple appareil (= tout nu), à l'abandon (= abandonné), etc.
 dans les pronoms: à laquelle, ni l'un ni l'autre, quelque chose, le même, n'importe lequel,
etc.
 dans les verbes: avoir faim, appuyer sur le champignon (=accélérer), filer à l'anglaise (=
s'esquiver), faire une croix sur (= renoncer), commencer à, finir de, etc.
 dans les adverbes: tout à coup (=brusquement), à bride abattue (= rapidement), en toute
franchise (= franchement), en toute amitié (= amicalement), etc.
 dans les préposition: à la faveur de (=pendant), aux environs de, en faveur de (= pour),
etc.
 dans les conjonctions: bien que, au fur et à mesure que, jusqu'à ce que, d'autant plus
que, etc.

Les textes qui suivent présentent les diverses catégories grammaticales sous forme de mots
composés :

DANSER COMME DES SANS-PAPIERS


(Cliquez sur les noms composés)

par
Alexandra Cournoyer

En écoutant des mange-disques, Je remet en place les sous-verres ainsi que le garde-
nappe. Je m'assieds entre mon abat-jour et des appuis-livres pour regarder par l'œil-de-
bœuf situé à côté de mon garde-manger. Il vient de pleuvoir et un arc-en-ciel se dessine
derrière les gratte-ciel.
J'attends ma demi-sœur. C'est un vrai boute-en-train, surtout pas sans-cœur, elle est
toujours attentionnée avec les autres, que ce soit des béni-oui-oui, des tire-au-flanc ou
encore des pleure-misères. Elle vient me voir cet après-midi, car nous avons obtenu
des laissez-passer pour assister à un spectacle-bénéfice. Elle arrive enfin au rez-de-
chaussée, elle sent l' après-rasage mélangé avec de l' après-soleil.
Nous décidons d'aller faire du lèche-vitrine. Nous achetons un casse-tête et un chauffe-
pieds. De retour chez moi, nous nous préparons pour la soirée-bénéfice qui a lieu
bientôt. Je m'habille sur-le-champ avec ce qu'il y a dans ma garde-robe, mets
les boucles d'oreilles de ma grand-mère ainsi que le porte-bonheur qu'elle m'a donné.
Prêtes, nous entrons dans mon véhicule tout-terrain, munis de pare-boues, nous nous
appuyons confortablement sur l' appuie-tête, ma demi-sœur utilise l' allume-cigarette et
nous partons. Nous passons devant un garde-port, alors je prends mon garde-vue pour
bien le voir. Nous nous sommes perdues, avons croisé un auto-stoppeur, un sans-
abri, un vide-tourie et nous sommes retrouvées dans un cul-de-sac. Nous étions
des traine-malheurs. Nous avons donc fait demi-tour et sommes enfin arrivées
au centre-ville.
C'est la fin de semaine, il y a beaucoup de trouble-fêtes qui veulent assister au souper-
bénéfice. Je prends l' avant-bras de ma demi-sœur, et nous entrons. On nous remet un
petit emballage-cadeau avec un casse-noisettes et un porte-clés à l'intérieur. C'est
décoré avec des bat-flancs et des coupe-choux.
Il y a des appareils-photos partout et un auteur-compositeur-interprète, portant un drôle
de couvre-chef à motif de pied-de-poule, anime l' après-souper. Nous admirons
les chefs-d'œuvre de l'artiste qui expose tout en dégustant des amuse-gueule faits
de pommes de terre et de choux-fleurs qui ont un très bon arrière-goût.
Nous mangeons aussi des pot-au-feu qui sont sur des chauffe-assiettes. Les tourne-
disques résonnent dans les haut-parleurs et tous semblent s'amuser. Nous profitons
donc du music-hall, il n'y a pas de couvre-feu et demain, il n'y aura surtout pas
de réveille-matin!
Nous rencontrons des garde-chiourmes qui agissent comme des lèche-
bottes, des gastroentérologues qui se promènent partout avec leur abaisse-
langues, des gâte-papiers et des gratte-papiers qui mangent des passe-crassanes et
des cuisses-madame, dans des pince-fesses tout en buvant des pousse-cafés.
Tous veulent jouer à saute-mouton, ou au trou-madame, alors ma demi-sœur et moi
enfilons nos serre-têtes et cache-cœurs et nous nous amusons tout en écoutant de
la ruine-babines. Bien sûr, il y a des sans-façons qui boivent, seuls, des tord-boyaux et
des pisse-vinaigres qui ne sont là que pour le casse-dalle. Ils ont alors sûrement bien
apprécié les porte-épée servis en hors-d'œuvre. Nous, nous sommes des sans-soucis et
nous dansons comme des sans-gênes

UNE VIE A NEUF


(Cliquez sur les adjectifs composés)

par
Alexandra Cournoyer

(Le lien pourpre.com/chroma vous mènera au site ultime


sur les noms de couleurs en français...)

Il aurait bien aimé s'affirmer riche comme Crésus, mais au lieu de cela, il se
trouvait pauvre comme Job. Sa vie lui apparaissait sens dessus dessous. Il
s'avérait non-violent, mais également pas bien malin. Il vivait une vie sur la paille, il se
plaignait à dire qu'il n'était pas né sous une bonne étoile.
Côté travail, il restait gonflé à bloc, mais rien à faire, il ne se trouvait pas couronné de
succès. Il vivait ses journées à cran, sa carrière, en chute libre. Il n'aimait pas
être fauché comme les blés. Alors il devenait soupe-au-lait lors des entrevues. Et de
plus, il portait une cravate aile de corbeau, ce qui aggravait sérieusement son cas.
Ses amours ne se montraient pas non plus à la hauteur. Il avait beau se trouver à
l'écoute des femmes et s'affirmer tout sourire avec elles, il avait l'air gêné aux
entournures. Il n'attirait donc pas les femmes, surtout pas avec ses cheveux poivre et
sel. Ce qu'il aurait donné pour être réputé beau comme un camion et tout sucre tout
miel!...
Malgré le fait qu'il apparaissait comme quelqu'un de franc du collier, il enchaînait le refus
des femmes. Il a donc commencé à se montrer sur la défensive. Il paraissait tout en
nerfs lorsqu'il parlait à une conquête. Il se sentait bête comme chou. Il avait tellement
l'air sur ses gardes qu'il ne reçut plus aucune invitation. Il se sentait blême de colère, car
il savait qu'au fond de lui, il se trouvait digne d'estime.
Il se changea donc en quelqu'un d' amer comme chicotin et de rabat-joie concernant
l'amour. Il ne portait plus que des vêtements brou de noix et caca d'oie. Son apparence
n'avait plus d'importance. Également, il passait pour un homme avec une famille pas du
tonnerre.
Bien sûr, il avait des parents qui l'aimaient, mais ses parents paraissaient en
admiration devant son frère aîné, qui semblait vraiment culcul la praline, et qui ne jurait
que par ses bas cuisse de nymphe émue. N'ayant jamais apprécié être considéré
comme quelqu'un au second plan, la relation à couteaux tirés avec son frère s'établissait
mal.
Il avait aussi un jeune frère porté disparu, depuis quelques années, alors qu'on
l'imaginait dans l'âge ingrat. On pouvait le présumer entre la vie et la mort, en bon
état ou encore, en liberté surveillée, mais personne n'en parlait jamais. Et encore, sa
mère avait accouché d'un enfant mort-né il y a plusieurs années.
Par chance, il ne demeurait pas sans domicile fixe. D'accord, sa maison avait l'air cra-
cra, tous les murs étaient passe-velours et sa chambre queue de vache, mais au moins,
il ne dormait pas dans la rue. Il se sentait au plus mal quand tout à coup il reçu un coup
de téléphone. On le supposait bien à l'écoute de l'homme d' âge avancé qui l'appelait
pour lui annoncer qu'il avait maintenant du travail dans son entreprise. Il se proclamerait
bientôt plein aux as, il se disait sur la bonne voie, on le jugeait sûr et certain!
Dès le lendemain, bon chic bon genre, il se rendit à son travail. Il rencontra une femme,
et comme il se sentait tout-puissant, il alla lui parler. Elle s'avéra sous le charme de cet
homme flambant neuf. Comme c'était un homme entre deux âges, il savait qu'il
apparaissait en bonne posture pour avoir la vie qu'il voulait. On le savait près du but, on
le croyait à son aise dans son travail, on l'estimait au mieux avec sa femme et enfin, on
le déclarait maintenant bien avec lui-même. Sa vie ayant l'air maintenant bien
balancée, il pouvait vivre un destin sans peur et sans reproche.

ÊTRE À MÊME DE METTRE DANS LE MÊME SAC DEUX POLICIERS


(les verbes, et toute leur complexité !!)

par
Alexandra Cournoyer

Le même verbe peut se présenter sous une forme très simple 'ils mangeaient ' (un mot
pour le verbe), ou très complexe ' il doit pouvoir finir par avoir l'estomac dans les talons'
(10 mots pour faire un seul verbe!).
Les degrés de complexités sont créés par l'emploi de forme composées à la voix active
(j'avais mangé), ou passive ( il avait été élu), ou pronominale ( elles se seraient inscrites)
et par l'addition de semi-auxiliaires de modalité comme devoir , vouloir ou pouvoir ( ils
avaient pu ouvrir la porte).
Par-dessus ceux-ci on peut ajouter également des semi-auxiliaires d'aspect indiquant le
déroulement de l'action (Ils avaient pu finir par ouvrir la porte) , pour terminer par des
locutions verbales toutes faites (Ils avaient pu finir par prendre la poudre d'escampette).
Ici, c'est l'expression 'prendre la poudre d'escampette' = s'enfuir, à laquelle l'on a ajouté
une modalité et un aspect.
Résultat : un verbe peut se présenter sous une combinaison ultra-complexe, mais
toujours clairement décodable.
Lisez le texte qui suit et tentez de reconnaître ces divers degrés de complexité verbale.

Ils ont commencé à avoir du pain sur la planche toute la journée, mais les deux
hommes ont malgré tout fini par accepter de devoir finir par se mettre à lécher les
bottes de leur patron et de devoir commencer à faire face aux heures supplémentaires
que leur supérieur venait de leur demander.
Après tout, les deux collègues de travail ne doivent pas avoir d'autres chats à
fouetter. Ils auraient dû avoir à cœur leur métier de policier, car en aucun cas ils ne sont
sur le point de faire semblant. Les agents avaient l'air en train de patrouiller lorsque
Martin a commencé à poser une colle à son coéquipier Pierre qui, comme d'habitude, ne
cessait de chanter comme une casserole.
Martin a fini par lui poser une question concernant le quartier dans lequel les deux
amis auraient dû être en train de prendre garde, une question qui avait paru lui donner
du fil à retordre. Aucun risque que Pierre continue à se tirer d'affaire avec cette question.
Les gens semblaient faire confiance à celui-ci, mais il ne cessait d'être loin de faire
l'affaire côté géographie.
Quant à Martin, il avait toujours connu la ville comme sa poche, mais il n'allait pas lui
vendre la mèche pour autant. Pierre se trouvait toujours à parler à tort et à travers, le
policier aurait été sur le point donner sa langue au chat. Alors, Martin se mit à
commencer à couper les cheveux en quatre pour que Pierre finisse par être sur le point
de reprendre du poil de la bête. Après avoir cessé de lier conversation, leur ventre s'est
mis à crier famine, les deux hommes se sont mis à sentir qu'ils étaient sur le point d'avoir
l'estomac dans les talons.
Sur un coup de tête, Martin a décidé qu'il pouvait se mettre à appuyer sur le
champignon pour commencer à filer à l'anglaise à une commande à l'auto. Il n'y a jamais
eu de problème entre les deux, Martin ne cesse de manger comme quatre alors que
Pierre ne fait que manger comme un moineau. Ils ont tous les deux commandé un
beignet comme à leur habitude, mais cette fois-ci, les agents ont été à même de
réaliser que le restaurant n'en possédait qu'un seul.
Martin paraissait sur le point de proposer de tirer à la courte paille, mais Pierre est vite
monté sur ses grands chevaux, car il n'était pas question de commencer à tirer au
sort. Pierre avait paru être sur le point d'avoir les dents qui rayaient le parquet, Martin a
donc semblé avoir décidé que le jeu n'en valait pas la chandelle et a fini par tirer sa
révérence. Il a donc été à même de réaliser qu'il devrait laisser pisser le mérinos.
Pierre, fier d'avoir pu remporter le dernier beignet, a fini par commencer à le déguster en
rappelant à Martin qu'on ne devait cesser de devoir rendre à César ce qui est à
César. Après avoir été à même de finir de manger, les policiers ont dû passer pour avoir
mis les choses au clair, ils ont semblé avoir vidé leur sac et ont paru convenir que les
deux devront toujours être à même d'avoir voix au chapitre à l'avenir. Les amis ont passé
pour avoir l'air de se réconcilier contre vents et marées et tout s'est mis à baigner dans
l'huile.
Les deux collègues ont su qu'ils devaient mettre la main à la pâte, leur dernière
obligation avait semblé être de continuer à faire la tournée des grands-ducs pour se
mettre à commencer à remettre les pendules à l'heure. Quatre heures du matin ont paru
être sur le point de sonner quand les policiers ont vu un couple qui ne cessait de
s'embrasser à bouche que veux-tu.
Sans leur prêter attention, les agents se sont mis à commencer à se retrousser les
manches. Ils ont failli ne pas apercevoir deux petits hommes qui devaient paraître avoir
un verre dans le nez et qui paraissaient avoir eu l'air d'être sur le point de se crêper le
chignon. Martin et Pierre ont commencé à penser que les deux ensemble sembleraient
pouvoir y mettre la pédale douce. Les deux hommes des forces de l'ordre n'ont cessé de
croire qu'ils marchaient sur des œufs quand les deux hommes ivres ont fini par se mettre
à se frapper de plein fouet.
Les deux policiers se sont trouvés à se faire un sang d'encre, mais ils ont vite été à
même de constater qu'ils réussiraient les doigts dans le nez contre ces deux
personnes. Leur journée de travail terminée, Martin et Pierre vont maintenant pouvoir
dormir sur leurs deux oreilles, eux qui semblent être au bout du rouleau. Pouvoir être un
bourreau de travail n'est pas de tout repos!
CITER DES ADVERBES ... À TOUT PROPOS!!
(Les adverbes et les locutions adverbiales, ils sont là !)

par
Alexandra Cournoyer

Il me dit, en toute amitié et ad nutum, que nous allons nous revoir tout à l'heure. De toute
façon, mon collègue vient, pour ainsi dire, me voir quaque hora dans mon bureau pour
me parler en bajoire. Nous travaillons dans un immeuble, in loco d'une garderie. Les
enfants arrivent à tout moment et ils nous dérangent à tout bout de champ. Ces petits
garnements ont des nerfs à toute épreuve lorsqu'ils foncent à toutes jambes en tous
sens. On dirait qu'ils sont venus du diable Vauvert. Je travaille avec Thomas depuis
plusieurs années. Il a été disponible pour travailler à toute heure du jour ou de la nuit à
peu près sept jours par semaine de toute éternité. En clair, c'est un excellent collègue de
travail. Mais quelquefois, il agit à bride abattue.
Thomas veut à ce point faire le plus vite possible, qu'il travaille à toute allure et ad
pedem litter. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui fonctionne en toute simplicité. C'est l'heure
de ma pause qui a lieu ante meridiem. À tout hasard, je ferme ma porte à clef pour ne
pas être dérangée. J'entends les enfants courir tous azimuts et selon toute apparence, je
vais les entendre pas mal toute la journée.
On dirait qu'il se passe beaucoup de choses là-haut. Je suis caput inter
nubila quand tout d'un coup, j'entends Thomas frapper à ma porte. J'aurais aimé de tout
cœur me reposer seule. En vain, il entre dans mon bureau et m'annonce qu' après-
demain il sera absent et son retour est sine die. En toute franchise, je suis on ne peut
plus heureuse. J'ai toujours aimé travailler avec lui, mais il est si à l'excès dans tout, que
travailler en toute liberté ne me fera pas de tort. Je devrai pouvoir terminer une fois pour
toutes le dossier sur lequel je travaille à tous coups.
Thomas, à reculons, retourne à son bureau. À mi-chemin, il me regarde et me dit mezza
voce qu'il m'a toujours appréciée comme amie, comme collègue et tout le toutim et
qu' au besoin, il serait là-bas. Il se sauve alors à la va-vite. Je me lance la tête la
première, je me dis dilige et quod vis fac et l'invite à sortir. Il me dit oui ad libitum. Tout
compte fait, je vais m'ennuyer in absentia Thomas.
Les enfants crient maintenant à tue-tête, ils s'en donnent à cœur joie. A priori, c'est
l'heure de leur promenade lorsqu'il ne pleut pas à verse. Les enfants devraient bientôt
sortir à la queue leu leu. Une fois à l'extérieur, un des enfants essaie de partir en
loucédé, la gardienne, ab irato, le somme de revenir tout de suite . Une autre petite fille
s'amuse à marcher à cloche-pied en voulant s'éclipser en catimini tandis qu'un petit
groupe d'enfants s'assied à croupetons.
Tour à tour, ils semblent embêter la pauvre femme. On dirait qu'elle ne contrôle plus la
situation, agissant à hue et à dia. À bâtons rompus, Elle demande aux enfants de rester
calmes. Je reporte mon attention sur mon travail hic et nunc. Tout compte fait, je me
sens de plus en plus à la valdrague. À pas de tortue, je reporte mon attention d'une
manière bredi-breda. Thomas me demande de l'aider, j'agis rubis sur l'ongle. Après tout,
nous sommes dans une condition sine qua non. Je le regarde a pedibus usque ad
caput et d'un commun accord, nous nous mettons au travail.
À LA MERCI DE MA FILLE
(Beaucoup de locutions prépositives !)

par
Alexandra Cournoyer

Je suis assise sur une chaise près de Sophie, ma fille. En dépit de tous les obstacles
que nous avons traversés, je me sens encore plus proche d'elle. Comme c'est une brave
enfant, au lieu de s'apitoyer sur son sort, elle va au-devant de ses peurs pour les
confronter.
Sophie est beaucoup plus réservée par comparaison aux autres enfants. Elle a toujours
été timide par crainte du rejet des autres. Au milieu de ces épreuves, moi, j'essaie de la
guider du mieux que je peux. En deça de son incertitude, nous avons affronté la maladie
et la souffrance, et grâce à sa force, nous les avons surmontées. Elle n'a jamais été à
bout de courage.
Quant à moi, j'étais là. Il y a eu des jours où, sans l'ombre d'un doute, je savais qu'elle
irait bien, mais il y avait d'autres jours où j'étais tout simplement hors de moi. Je n'ai pas
accepté le fait que ma fille doive passer au travers de tout cela. À défaut de mon
impuissance, j'étais une mère qui essayait de faire du mieux qu'elle pouvait. Je me
sentais mal vis-à-vis de mon enfant et je vivais ma vie dans la crainte de peut-être la
perdre.
Mais maintenant, tout est terminé. Ma petite fille étant à l'abri de la maladie, nous
pouvons, à l'exception de quelques malheureux souvenirs, avancer dans la vie sans
pour autant avoir peur de revivre toute cette expérience. Une famille ne devrait pas avoir
à passer par-dessus toutes ces épreuves et nous sommes heureuses d'être loin de cette
peine une bonne fois pour toutes. Nous sommes soulagées d'être aux portes de la vie.
Conformément aux règlements, nous pourrions quitter l'hôpital aujourd'hui aux environs
de midi d'après le médecin. L'hôpital est situé près de notre maison. Nous avons toutes
les deux vécu à fleur de peau depuis plusieurs mois, mais Sophie est à l'épreuve de tout.
Nous sommes bien loin de ce que nous étions il y a quelques mois compte tenu de ce
que nous avons vécu. Mais en dépit de tout ça et en sus de toute cette négativité, nous
allons bien.
Pour ce qui est de Sophie, elle pourra vivre sa vie loin des soucis de l'hôpital. C'est une
jeune fille sur le point de recommencer sa vie à zéro. Grâce au chemin qu'elle a
parcouru, je ne peux être plus fière d'elle que je ne le suis actuellement. Nous recevons
l'autorisation de quitter l'établissement de la part du médecin.
À la sortie de l'hôpital, les spécialistes de Sophie attendent celle-ci avant de partir. Ces
gens lui ont prodigué des soins de manière à améliorer sa santé. Ils ont donné de leur
temps et c'est non sans leur aide que nous avons passé au travers de ces soucis. Les
actions à grand renfort de ces médecins ont sauvé la vie de Sophie et conséquemment
à cela, nous les en remercions.
À l'extérieur du bâtiment et à la vue du ciel bleu, ma fille m'annonce que son plus grand
désir est de manger un gâteau en forme de cœur de préférence à la saveur de chocolat.
Quand elle était malade, Sophie ne pouvait pas en manger. À la suite de cette demande
et en raison de ce qu'elle a traversé, nous roulons jusqu'à l'adresse de son restaurant
préféré. À compter d'aujourd'hui et à la lumière de toutes ces expériences, nous
profiterons de chaque instant à la mémoire de tous ceux qui n'ont pas survécu. Et je sais
qu' en ce qui concerne notre famille, tout ira bien maintenant.
AU FUR ET A MESURE QUE LE TEMPS AVANCE
( des locutions conjonctives de subordination!)

par
Alexandra Cournoyer

Mis à part le fait que je ne suis pas quelqu'un de très sociable, j'aimerais beaucoup
travailler dans le domaine public. J'ai vu cette offre d'emploi la semaine dernière. Si ce
n'était que de moi, jamais je ne me serais présentée. Sauf que depuis quelque temps,
j'essaie de sortir de ma zone de confort, tellement que j'ai décidé de poser ma
candidature pour travailler dans cette entreprise.
Depuis que j'attends dans la salle d'attente, je suis fébrile. Je suis ici afin que j'aie une
entrevue avec le patron. Je me sens de plus en plus nerveuse à mesure que le temps
avance, si bien que j'ai peur de ne pas réussir cet entretien d'embauche. Avant que je ne
les contacte pour montrer mon intérêt, je travaillais dans un restaurant jusqu'à ce que je
quitte mon emploi pour rechercher de nouveaux défis.
J'étais bien dans le monde culinaire, un monde agréable moyennant qu'on aime
l'intensité et la vie sous pression. Je travaillais là à seule fin que je gagne un salaire à la
fin de la semaine. J'ai alors compris que je n'étais plus aussi heureuse. Quand bien
même que j'avais un emploi stable, et bien que j'aie adoré mon expérience, j'espère
que dans la mesure où je réussirai cet entretien, je me plairai dans ce nouvel
environnement. D'autant plus que j'aime me dépasser, j'ai l'impression que cet emploi
est parfait pour moi étant donné que j'ai un fort désir d'essayer de nouvelles choses.
Alors que j'attends toujours dans la salle d'attente, on appelle la seule autre personne
qui se trouve avec moi. Je suis donc la prochaine. Outre que cette dame a le physique
de l'emploi, je ne connais rien d'elle, excepté qu'elle a probablement les qualités
requises vu qu'elle se présente à cet entretien. De crainte qu'ils n'aient déjà trouvé la
personne qu'ils recherchaient, je pense à partir parce que je ne suis sûrement pas assez
qualifiée.
Aussitôt que je me lève pour prendre congé, je me ressaisis. Tandis que la secrétaire me
regarde, je reprends ma place. À moins qu'il y ait une urgence, je ne bougerai
pas. Même si ma confiance n'est pas totalement revenue, je me sens de plus en plus
gonflée à bloc. En attendant que mon tour arrive, je me remémore pourquoi je suis
ici. Maintenant que j'ai atteint un nouveau sommet dans ma carrière, j'ai besoin de
quelque chose de nouveau. Je serai heureuse où que j'aille, sauf que je sais que ce défi
est fait pour moi. De façon à ce que je sois embauchée, je me suis préparée du mieux
que j'ai pu. C'est pourquoi je suis joyeuse et anxieuse à la fois.
À seule fin que je sois prête, je regarde une dernière fois mon curriculum vitae. Durant
que l'autre personne fait son entrevue, je me remets en question. Suis-je faite pour cet
emploi? Est-ce que j'ai les compétences nécessaires? Pourvu que je me débrouille
bien.
Dès lors que la dame avant moi sort du bureau, tous mes doutes se dissipent, de même
que mes peurs. Tandis qu'elle quitte l'édifice, je l'observe au cas où je pourrais déceler
un quelconque sentiment sur son visage. Je me sens non moins prête qu'elle.
Pendant que je la regarde attentivement, j'entends qu'on m'appelle. Une fois que la
secrétaire prononce mon nom, je me sens préparée et avance vers la nouvelle étape de
ma vie.
LE TROMPE-LA-MORT, LE TIRE-LAINE ET LE FORT EN THÈME
Une histoire à dormir debout!
(Toutes les catégories sont là...)

par
Alexandra Cournoyer

Un fort en thème fils à papa, très gratte-papier, semblant tenir un porte-cigarettes caca
d'oie dans sa main-bote, étant sur le point de s'asseoir à la bonne franquette par-
dessus son bonheur-du-jour et commençant à boire un café filtre aile de corbeau, était
sur le point de regarder à la dérobée un bouquet de ne m'oubliez pas passe-velours et
de monnaie-du-pape posé près d'un couvre-chef ventre de biche qui avait fini par être
orné d'un suivez-moi-jeune-homme queue de vache non loin de là.
Alors qu'il était aux portes de la vie, il ne devait pas avoir d'autres chats à fouetter, s'est
mis à se trouver dans l'âge ingrat. À défaut de n'avoir jamais eu des doigts de fée, il avait
toujours semblé être rusé comme un renard, étant donné qu'il savait qu'il était à même
de se retrouver sous les feux de la rampe non loin de tout ce qu'il avait toujours rêvé. Il
se sentait en bonne posture de manière à être au mieux.
Il se retrouvait à faire des pieds et des mains pour pouvoir réussir à mettre la puce à
l'oreille vis-à-vis de tous ceux qui pourront sembler lire son chef-d'œuvre. Il semblait à
l'épreuve de tout. Il a donc fini par commencer à mettre la main à la pâte dans la crainte
d'un bide. Quant à son projet, il semblait commencer à écrire à la six-quatre-
deux un roman-fleuve, tragi-comique plein de sous-entendus sur deux anti-héros à l'abri
de tout danger.
L'un, beau comme un camion, d'après les femmes, bien qu'il était à même de se
retrouver sans-travail.
L'autre, gêné aux entournures, ne cessait d'être laissé-pour-compte en dépit de sa
bonne volonté.
Ils étaient deux béni-oui-oui digne d'estime dans la mesure où ils voyaient la vie sous un
nouveau jour. Ils se sont mis à sentir qu'ils étaient sur le point d'avoir l'estomac dans les
talons. Ils ont donc commencé à déguster à la croque au sel des porte-épées cra-cra en
dépit de l'odeur.
Le premier semblait être un Franco-Ontarien franc du collier, qui finissait par se
retrouver à la va comme je te pousse trompe-la-mort fil-de-fériste à ses heures, ne
cessant de faire l' homme-grenouille bête comme chou grâce à son passe-temps Il avait
toujours chanté comme une casserole en raison de sa voix aiguë. Son arrière-grand-
père rabat-joie, pour sa part, se retrouvait à être un Terre-Neuvien pète-sec, avec
un bec-de-lièvre tape-à-l'œil. Il avait été à même de tenir une auto-école près d'un rond-
point aux environs d'une ville-dortoir. Il parlait à tort et à travers si bien qu'il finissait
toujours par monter sur ses grands chevaux.
Le second d'entre eux semblait être sur le point de devenir un disc-jockey tire-laine, pas
du tout un fesse-mathieu sur la défensive ni un tire-au-flanc blême de colère, qui avait
fini par se trouver très friand au sujet des pets-de-nonne café au lait, des cuisses-
madame bouton d'or des passe-crassanes bouton d'or et fleur de soufre et des reines-
claudes menthe à l'eau, qu'il finissait par engloutir à tire-larigot non sans envie. Il ne
cessait d'aimer tenir à la belle étoile des discours-fleuve non-violents en arrière
d'un ciné-club bien loin de sa maison. Il ne semblait pas être riche comme Crésus parce
que son gagne-pain avait fini par être la vente d'eau-de-vie aux bien-pensants pseudo-
intellectuels qui ne finissaient pas de se moquer tout à fait des sans-abri sur la paille.
Il avait fini par être sur le point de reprendre du poil de la bête, c'est pourquoi il ne
cessait de répéter qu'on devait rendre à César ce qui était à César. Pendant une pause-
café, notre fort en thème non-conformiste à la lumière de son histoire, se mit à
imaginer, en un clin d'œil, qu'il était à même d'ajouter au roman-feuilleton cucul la
praline de ces gagne-petit tout-puissants un chassé-croisé du tonnerre, qui n'avait jamais
été outre qu'une volte-face, au sein de leurs histoires à dormir debout.
Au vu et au su de cela, il a su qu'il devait avoir du pain sur la planche avant de se
retrouver sans domicile fixe. Il a donc commencé à se retrousser les manches à la
valdrague de façon à ce qu'il commence à penser qu'il était un bourreau de travail en ce
qui concerne son roman. Il se mit à dire qu'il était sur la bonne voie en deçà de ses
craintes.
Après s'être retrouvé à se faire du sang d'encre, il a commencé à remettre les pendules
à l'heure de manière à être sûr et certain et tout s'est mis à baigner dans l'huile. C'est
ainsi que, durant une fin de semaine tout sucre tout miel, nos deux sans-souci boute-en-
train étaient à même de se rencontrer à la bourre sur un plan d'eau aigue-marine non
loin d'une station-service flambant neuve.
Quelques cumulo-nimbus brou de noix avaient semblé créer un va-et-vient tragi-
comique dans l'azur. Sans faux-fuyants, nos deux libres penseurs tout sourire vêtus
de blue-jeans pas fameux et de passe-montagnes gris de maure, et non de cache-
sexe cuisse de nymphe émue, car il finissait toujours par faire froid vu qu'ils étaient à
même de se trouver au Canada, se mirent à discuter de chefs-d'œuvre faits mains qui
avaient été à même d'être composés à la va-vite par des auteurs-compositeurs-
interprètes bon chic bon genre, pendant une demi-journée avec un à-propos surprenant,
mais sans à-peu-près, tout en se mettant à penser au café-restaurant sur la corde
raide où des croque-monsieur aigre-doux et des croque-madame doux-amer étaient sur
le point de les attendre.
Aussitôt qu'ils avaient paru être sur le point d' avoir les dents qui rayaient le parquet, ils
ne se sentaient pas à leur aise. Ils ne cessaient de manger comme quatre. Ils étaient à
même de tirer leur révérence, de crainte que le jeu n'en vaille pas la chandelle. C'est que
pour leur pique-nique mal léché, ils n'avaient cessé d'oublier de devoir emmener ouvre-
boîtes, ouvre-bouteilles, casse-noisettes, et presse-fruits. Ce n'était pas de tout repos. Ils
étaient à même de réaliser qu'ils ne pouvaient pas facilement manger en plein air. Cela
leur avait donné du fil à retordre.
Ils durent se contenter des deux sot-l'y-laisse poil de chameau qu'ils semblaient avoir
pris de leur poulet rôti frais émoulu, mais cela ne cessait d'être loin de faire l'affaire, au
point qu'ils étaient sous le choc. Ils ont donc pris la poudre d'escampette à la
dérobée et ont commencé à filer à l'anglaise avant de commencer à revenir à la
maison poivre et sel et sens dessus dessous pour vivre une vie sans peur et sans
reproche, comme le chevalier Bayard...

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