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directe/climatisation-a-debit-de-refrigerant-variable/
Sommaire
Principe de fonctionnement
Détails technologiques
Régulation
Récupération d’énergie sur boucle d’eau
Performance attendue
Principe de fonctionnement
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l’échangeur du local qui sert d’évaporateur ou de condenseur ! Ce n’est ni l’air ni l’eau qui
circule dans les conduits, mais bien du fluide réfrigérant.
À partir d’une unité extérieure, on peut alimenter jusqu’à 64 unités intérieures. Les
groupes extérieurs disponibles sur le marché aujourd’hui ont des puissances de froid
allant de 12 à 150 kW en version monobloc ou multiblocs pour le raccordement d’un
circuit frigorifique indépendant. Ceux-ci peuvent être multipliés, pour autant que la place
disponible pour les groupes extérieurs soit suffisante. Mais ce sont des installations qui
fonctionneront alors en parallèle (pas d’échange entre circuits raccordés à des unités
extérieures différentes). Il est recommandé d’éviter de connecter un nombre très
important d’unités intérieures sur un même circuit frigorifique. La norme européenne
EN378 impose une limite pratique de 0.44 kg/m³ de quantité de gaz réfrigérant contenue
dans le plus petit volume fermé contenant une unité intérieure. Un calcul devra être
réalisé par l’installateur ou le bureau d’études pour valider le respect de la norme. De
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plus, il est préférable de réaliser plusieurs circuits dans un même bâtiment pour limiter les
quantités de gaz réfrigérant dans un même circuit et pour limiter les longueurs de
tuyauteries et donc les pertes de charge.
Ce type de DRV sera choisi lorsque l’installation vient en complément d’une installation
de chauffage existante (rénovation d’un ancien bâtiment). A éviter sous peine de risque
de destruction d’énergie.
Si certains systèmes sont limités au mode “froid”, d’autres sont réversibles : le même
échangeur intérieur peut alors servir de condenseur, lorsque le local est en demande de
chaleur ! Une telle souplesse est issue d’une régulation électronique sophistiquée,
notamment basée sur l’emploi de détendeurs électroniques et d’un bus de
communication entre tous les équipements. Mais c’est l’ensemble des échangeurs qui
fournissent du froid ou qui fournissent de la chaleur. La permutation du rôle des
échangeurs est réalisée dans l’unité extérieure par une vanne d’inversion de cycle à 4
voies.
Les unités intérieures produisent alors toutes en même temps, soit du froid, soit du
chaud. Ce système demande que les besoins du bâtiment soient assez homogènes et
qu’une plage neutre (plage où la température fluctue sans intervention) de 21 à 25°C par
exemple, soit acceptée par chacun. Ce ne sera donc pas un système adéquat pour un
immeuble comportant des zones intérieures (à refroidir toute l’année) ou des façades
fortement vitrées, orientées est-ouest. Sauf si la zone intérieure du bâtiment est
importante, au point qu’un circuit indépendant (avec sa propre unité extérieure) se justifie
rien que pour cette zone centrale.
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Encore mieux : certains systèmes assurent simultanément le chaud et le froid dans les
locaux. Par exemple, un local de réunion peut être demandeur de froid (la cassette
intégrée dans le faux plafond travaille en évaporateur) tandis que le bureau voisin est
demandeur de chaleur (la console en allège travaillera en condenseur). Le système va
assurer simultanément les deux demandes, avec une consommation énergétique
minimale puisque la chaleur extraite d’un côté est valorisée de l’autre côté, avec un COP
défiant toute concurrence !
La solution idéale pour satisfaire les besoins en entre-saisons et donc le confort est
d’opter pour les systèmes chaud et froid simultané. Le coût est plus important dû aux
boitiers de répartition et à la conception des groupes extérieurs, mais c’est LA solution
pour éviter les conflits entre demande de chaud et froid et donc les problèmes éventuels
de régulation. N’oublions pas qu’en Belgique l’entre-saison représente une période
importante.
Modulation de puissance
Suivant les constructeurs, les groupes extérieurs sont munis d’un, deux ou trois
compresseurs. La plage de puissance thermique disponible sera fonction de la
technologie et du nombre des compresseurs.
Suivant les constructeurs la modulation pourra être totale sur le ou les compresseur(s),
ou partielle, dans ce cas un seul compresseur travaille à vitesse variable et le ou les
autres est (sont) régulé(s) en “tout ou rien”. À noter qu’au démarrage, seul le
compresseur INVERTER travaille et dès que la charge dépasse la limite de puissance de
celui-ci, le 2ème (ou 3ème) compresseur “on-off” est enclenché pour reprendre la charge
et le compresseur INVERTER recommence à moduler à partir de 0 %. Avec ce type de
cascade, le seul compresseur “INVERTER” fonctionne sans arrêt et s’use plus vite que le
ou les autre(s).
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Les groupes extérieurs munis de plusieurs compresseurs modulants “INVERTER”
permutent les démarrages entre eux pour équilibrer les temps de fonctionnement et offre
l’avantage d’une plus grande plage de modulation de puissance.
Détails technologiques
Fluide réfrigérant
Ces systèmes sont aujourd’hui disponibles avec le gaz réfrigérant de type R410A. Les
différents composants ont alors été dimensionnés pour l’utilisation de ce gaz.
À partir du premier janvier 2022, ce gaz sera interdit dans les équipements de centrales
de réfrigération neufs dont la puissance est supérieure ou égale à 40 kW à cause de son
potentiel de réchauffement global 2 084,5 fois plus élevé que le CO2. Il pourrait alors être
remplacé par le R32 (constituant actuel du R410A) qui est actuellement à l’étude au
Japon. Ce gaz est cependant remis en question en raison de son inflammabilité.
Le cœur du système reste une machine frigorifique et les critères applicables à ce type
d’installation restent d’actualité. Par exemple, le carter doit être chauffé durant 48 heures
avant le démarrage pour la mise en condition de l’huile.
Unité extérieure
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phonique et thermique du local technique
sont donc à prévoir et l’évacuation des
condensats doit également être bien
maîtrisée.
Les dérivations frigorifiques seront exclusivement réalisées avec des raccords de type “Y”
fournis par les fabricants qui permettront une parfaite distribution et répartition du fluide
réfrigérant dans toutes les unités intérieures. Il y a des conditions de montage à respecter
pour garantir la bonne fluidité du réfrigérant et éviter des nuisances sonores en cas de
mauvaise alimentation en réfrigérant liquide dans les détendeurs.
Certains fabricants proposent des détendeurs déportés qui évitent toutes nuisances
sonores dans les unités intérieures.
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Certains fabricants permettent des répartiteurs
frigorifiques placés en série ou en parallèle ou en
étoile pour réduire les quantités de conduites
frigorifiques. Les logiciels de design permettent
de vérifier les différentes configurations possibles
et les répercussions sur les puissances
disponibles en tenant compte des pertes de
charge.
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Une dénivellation max de 15 m en moyenne entre
unités intérieures, certains fabricants permettent 40
m.
Unités intérieures
L’unité intérieure est parcourue par le fluide frigorigène. Un ventilateur centrifuge ou
tangentiel force l’air du local au travers de l’échangeur. Elle peut fonctionner soit en
rafraîchissement, soit en chauffage, soit en brassage d’air, soit en déshumidification. Un
détendeur électronique règle en permanence le débit de réfrigérant en fonction de la
charge intérieure.
Certains constructeurs proposent des mini centrales de traitement d’air double flux de
maximum 1500 m³/h connectables sur un DRV. Ces mini centrales sont pour la plupart du
temps équipées d’un système d’échangeur à plaques, batterie chaude ou froide et d’un
humidificateur.
Autres applications
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Outre le chauffage et le refroidissement direct à l’intérieur du bâtiment, le système DRV
peut être équipé de module de production d’eau froide, d’eau chaude haute ou basse
température, avec ou sans possibilité de connexion de collecteurs solaires thermiques,
avec comme application :
Notons que cette dernière application peut également être obtenue par condensation/
évaporation directe dans les batteries.
Certains fabricants de DRV proposent des unités de traitement d’air double flux avec une
batterie à détente directe. Dans ce cas tous les composants HVAC sont compatibles
entre eux via le bus de communication, et la totalité du système peut être régulé au
départ de la même gestion centralisée.
Boitier de sélection
Pour les DRV trois tubes, les boîtiers de sélection sont connectés en amont par 3 tubes
par le groupe extérieur et en aval par 2 tubes à chaque unité intérieure, suivant la
demande du local en chaud ou en froid la circulation sera dans un sens ou dans l’autre
suivant l’ouverture des vannes de passage.
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Régulation
Il n’est pas étonnant que les Japonais aient été les premiers à mettre ce type de système
sur le marché. Chaque composant dispose de son “adresse” spécifique sur le bus de
communication et une régulation “intelligente” permet au groupe extérieur d’adapter le
mode de fonctionnement et la puissance nécessaire pour satisfaire précisément les
demandes ponctuelles de chaque unité intérieure. Le calcul vectoriel est extrêmement
rapide et la modulation du compresseur est très précise, certains fabricants réussissent à
moduler au 1/10 H
Au niveau de l’utilisateur, une action par télécommande est possible pour régler le confort
souhaité. Chaque unité intérieure peut être commandée séparément ou par groupe
depuis une télécommande infrarouge ou depuis un écran mural. Laisser à chaque
occupant la possibilité d’intervenir sur la température peut devenir problématique, surtout
dans des bureaux paysagers. Le confort de l’un n’est pas celui de l’autre. De plus, laisser
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trop de liberté peut engendrer des abus (température trop élevée en hivers et trop basse
en été). Pour ces raisons, la marge de manœuvre de l’occupant est souvent bridée en ne
lui offrant la possibilité de choisir la température du local uniquement dans une gamme de
quelques degrés ou en limitant le nombre de commandes murales. Celles-ci sont
généralement préférées aux télécommandes sans fil pour des raisons de perte ou de
changement de piles.
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Dans l’unité extérieure se trouve un ou plusieurs compresseur(s) hermétique(s) à vitesse
variable (compresseur scroll ou compresseur rotatif), avec une régulation” INVERTER”,
c.-à-d. à vitesse variable par réglage de la fréquence d’alimentation.
En pratique, une sonde est placée sur la pression d’aspiration du compresseur. Cette
pression est maintenue constante par action sur la vitesse du compresseur.
Automatiquement, la température d’évaporation est maintenue constante. Ainsi, si la
charge thermique du bâtiment augmente, la surchauffe augmente, le détendeur s’ouvre
davantage, le débit de fluide réfrigérant augmente et la vitesse du compresseur
augmente pour maintenir la pression.
Si la puissance frigorifique est importante, une cascade de deux (ou trois) compresseurs
est réalisée. Mais un seul travaille à vitesse variable. Le deuxième est régulé en “tout ou
rien”. Au démarrage, seul le compresseur INVERTER travaille. Dès que la charge
dépasse la limite de puissance de ce compresseur, le 2ème compresseur est enclenché
pour reprendre la charge et le compresseur INVERTER recommence à moduler à partir
de 0 %.
Avec ce type de cascade, le compresseur INVERTER fonctionne sans arrêt et s’use plus
vite que les autres. Pour éviter cela certaine unités extérieures sont équipés de plusieurs
compresseurs INVERTER permanents ainsi un fonctionnement à tour de rôle.
Dans ce cas, c’est tout le réseau qui travaille soit en froid, soit en chaud. Cette
réversibilité est réalisée via une vanne d’inversion de cycle, dans l’unité extérieure. En
passant d’un mode à l’autre, on inverse le sens de circulation du fluide dans les
conduites. L’échangeur dans le local passe d’évaporateur à condenseur, et vice versa.
Bien sûr, une fois le mode général décidé, chaque local garde sa propre régulation
interne : un détendeur électronique compare la température de l’air de reprise par rapport
à la la température de consigne et adapte le débit de fluide frigorigène en conséquence.
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En mode froid, la température d’entrée de l’évaporateur est égale à la température
d’évaporation du fluide; la température de sortie est cette même température augmentée
de la surchauffe. Celle-ci est classiquement réglée sur 6…7°. La vanne du détendeur
sera donc réglée pour maintenir ces 7 degrés : si la charge thermique augmente, la
surchauffe augmente, le détendeur s’ouvre davantage et le débit de fluide augmentera
dans l’évaporateur en fonction de la charge.
En mode chaud, le fluide circule en sens inverse. Cette fois, la différence de température
mesurée par le régulateur du détendeur électronique va correspondre au sous-
refroidissement du condenseur.
En mode chauffage, quand les unités intérieures sont à l’arrêt, un système de contrôle
assure qu’il n’y ait pas de condensation de réfrigérant dans les U.I., si cela est la cas, le
détenteur s’ouvrira légèrement pour permettre la circulation du fluide.
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“Froid et chaud” : les unités intérieures travaillent à la demande, avec
récupération d’énergie
Ici, le système permet une production simultanée de froid dans un local et de chaud dans
le local voisin. Avec transfert de la chaleur d’un local vers l’autre !
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Fonctionnement en “équilibré”.
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Notons également que la plupart des fabricants offrent une maintenance par
télésurveillance qui leur permettent de détecter à distance les anomalies d’une
installation.
Chez certains fabricants, il y a une version de groupe extérieur prévue pour des climats
rudes qui stocke de la chaleur dans un matériau à changement de phase, durant la
relance hivernale, c’est cette chaleur qui sera utilisée pour le dégivrage évitant ainsi le
refroidissement du bâtiment.
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Récupération d’énergie sur boucle d’eau
Un constructeur propose un système avec récupération d’énergie sur boucle d’eau : les
condenseurs à air des unités “extérieures” sont remplacés par des condenseurs à eau (à
l’intérieur des équipements dénommés PAC sur le schéma parce que ce sont des
machines frigorifiques réversibles en pompe à chaleur). Ces unités peuvent alors être
installées dans le bâtiment.
récupérer la chaleur entre les unités intérieures d’un même groupe frigorifique,
comme une installation “froid et chaud” ci-dessus.
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Le principe est similaire à celui d’un réseau de pompes à chaleur sur boucle d’eau. La
partie frigorifique de ce système reste identique. Les différences se situent au niveau des
groupes de condensation, placés à l’intérieur du bâtiment. Ces groupes sont raccordés
sur la même boucle d’eau. En cas de déséquilibre entre besoins de chaud et besoin de
froid, la température de la boucle d’eau est maintenue constante grâce des équipements
traditionnels (réfrigérant atmosphérique, chiller, chaudière, …) ou via une source
géothermique. Notons que dans ce dernier, si les besoins en chaud et en froid ne
s’équilibrent pas annuellement, il peut être nécessaire d’avoir recours à d’autres
technologies pour éviter le dépassement de la capacité thermique du sol ce qui aura pour
conséquence l’alourdissement du nombre d’équipements.
Les avantages de ce système à double récupération de chaleur (air/air et air/eau) sont :
C’est un système également à envisager lorsqu’un ancien circuit à eau glacée existe
dans le bâtiment et qu’il pourrait être récupéré.
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l’électronique propre du système qui gère l’ensemble.
Si cette technique est théoriquement réalisable, le volume du réservoir peut vite devenir
un obstacle.
Exemple :
Soit un bâtiment de bâtiment de 3 000m². Une relance de 11 W/m² est programmée
durant 3 h. Cela représente un besoin de 99 kWh. Supposons une température de
stockage d’eau de maximum 40 °C et une température d’extraction minimale de 10 °C.
Le volume de réservoir serait alors de 28,4 m³.
Performance attendue
Comme toujours avec le fonctionnement “pompe à chaleur”, le rendement en mode
“chauffage” se dégrade lorsque la température extérieure décroît. Mais le nombre
d’heures en régime “hivernal” étant réduit par rapport au régime “entre saisons” durant
lequel les performances sont excellentes, le système permet d’atteindre des rendements
saisonniers très intéressants.
Les constructeurs annoncent à charge nominale des EER entre 3,1 à 4,3 et des COP de
3,5 à 4,5. Ces valeurs restent dans la moyenne des machines à
refroidissement/réchauffement par air, à près tout c’en est une. Mais où est le bénéfice
énergétique alors ? Il se trouve dans le fonctionnement à charge partielle. Certains
constructeurs annoncent des performances très attrayantes, par exemple à charge
partielle 50% de la puissance nominale un EER de 7.36 (pour 25°c ext) et un COP de
5.52 (pour 9°c ext).
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