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Du sacré sexe !!??!...

au sexe sacré

Tome I :
l’Amour sans « 50 nuances de GRIS » pour y voir
clair,
ni pornographie pour le faire.
L’art sacré de faire l’amour du Guerrier intérieur

Pour la vérité et la réconciliation entre les sexes

« L’évolution de l’homme est l’évolution de sa conscience. Et la


« conscience » ne peut pas évoluer inconsciemment. L’évolution de
l’homme est l’évolution de sa volonté et la volonté ne peut pas
évoluer involontairement. L’évolution de l’homme est l’évolution de
son pouvoir de » faire » et « faire » [l’amour, NDA] ne peut pas être
le résultat de ce qui arrive. »
Ouspenski

© thierrypasquier@viiif.net 2 12-12-14
Dédicace

Aux femmes qui ont inspiré les pages de ce livre,


Caroline, Patricia, Anne-Marie, Sophie L., Dominique, Catherine,
Martine, Fabienne, Christelle, Élisabeth, Katia, Julie, Nathalie G.,
Nathalie B., Claudette, Catherine V., Line C., Isabelle M., Carlotta,
Marcelle, Lyne P., Sylvie, Johanne, Nancy, Nadine, Maryse, Isabelle
B., Josée, Nathalie G., Judith, Eimy, Geneviève…
À Raphaëlle, puisse ce livre être l'héritage qui t’inspirera ta vie
amoureuse.
Aux hommes, pour qu’ils deviennent ce qu’ils sont, chevalier de leur
déesse intérieure, au service et complice de leur reine.

Remerciement : Pour leur relecture et leurs précieux commentaires,


merci à Judith Itzikovitz, Martin Gendreau, Caroline Coeurjoly,
Daniel Sterl, Paule Desrochers, Marie-Luce De Courval, Christine
Koral.

© thierrypasquier@viiif.net 3 12-12-14
Mise en garde : cet ouvrage est uniquement pour des adultes et à
seules fins éducatives. Si vous êtes offensés par le matériel
sexuellement explicite, ne lisez pas la suite. De même, en lisant au-
delà de cette page, vous confirmez être majeur et pouvoir lire ce genre
de matériel selon les lois de votre pays de résidence.
L’être humain est porteur d’un extraordinaire pouvoir : celui de
choisir. Vous êtes donc responsables de vos propres actions. En outre,
si vous engagez dans l'une les activités présentées, c’est entièrement à
vos propres risques, comme adultes consentants, responsables et
dotés bons sens.
Si vous ne répondez pas à tous ces critères, veuillez, s'il vous plaît,
refermez ce livre maintenant.
Avertissement : dans cet ouvrage, le genre masculin inclut le
féminin… Vous connaissez ces expressions au début des livres ? Ici, il
n’y en aura pas. Aucun des deux genres n’inclut l’autre, c’est évident.
Je m'adresserai donc à vous au « nous ». Mais je souhaite aussi parler
à chacun de vous en même temps, femmes et hommes. Pour cela, il
m’arrivera de changer, à mi-phrase, le genre de la personne dont je
parle ! Parfois aussi le texte sera écrit comme si c’était les auteures
femmes (des ex ou des inspiratrices) qui parlaient, encourageant
d’autres femmes à reprendre leur pouvoir. D’autres fois, je
m’adresserai au Guerrier intérieur 1 présent en tout être humain.
Tout cela va vous obliger à quelques pirouettes cérébrales pour me
suivre, et c'est parfait. L’amour, comme le sexe, utilise ce qu’il y a
entre nos deux oreilles, n’en déplaise aux romantiques ! Une des
causes du chaos de la sexualité et des relations intimes est justement
le manque de vigilance à ce sujet, mélangeant allègrement amour et
émotion, union sexuelle et pornographie.
Un livre ne permet pas de discussions individuelles. Chaque lecteur
est particulier, chaque lectrice aussi. Et le sujet est… très intime. Je
vous invite donc à vous référer, sans complaisance, à votre propre
expérience pour savoir si ce que j’écris vous concerne.
Vouloir abandonner un comportement avant d'y être prêt, c'est
comme faire chauffer une cocotte-minute sans soupape de

1Un Guerrier intérieur est celui développe les qualités des grand guerrier (samouraïs, chevaliers,
guerriers amérindiens) pour faire face à ses monstres intérieurs et relever les défis qui se
présentent à lui, la joie au cœur et l’esprit en paix, quelles que soient les circonstances.

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surpression. Évitez de vouloir trop vite faire l’ange... La meilleure
vitesse de croisière, celle qui est naturelle, c’est celle de notre désir de
sortir de la souffrance. Un coeur prêt suit de lui-même le chemin sans
qu'il lui pèse.
Cet ouvrage comprend deux tomes. Le premier présente l’art sacré de
faire l’Amour, dimension verticale et sacrée de la sexualité. Le second
traite de l’utilisation constructive des fantasmes afin de parcourir le
chemin de notre sexualité conventionnelle vers une sexualité sacrée.
Sacré, signifie totale présence dans l’instant. Cela exclut le fantasme,
issu du passé et anticipant l’avenir. Si vous en avez encore, vous aurez
plaisir à lire le tome II pour les utiliser… vers une sexualité sacrée !

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AVANT-PROPOS
« La vanité d’une part, une peur ancestrale et obscure de la féminité
d’autre part, ont conduit l’homme à vouloir une femme faible et
insipide plutôt qu’égale et excitante, malgré les déprimants résultats
de ce genre d’alliance. » Benoîte Groult 2
Certains hommes sont en train de faire face à leur peur de la féminité.
Dans la brume des fantasmes, ils cherchent à encourager le pouvoir
érotique de la femme (diabolisé par les grandes religions) pour
qu’elles retrouvent leur autorité spirituelle naturelle – et rendent
caduque celle, artificielle, des églises. Inconsciemment ils veulent
faire éclore le féminin qui germe depuis trop longtemps en eux.
Cette évolution, sur le chemin du Guerrier intérieur a , ouvre la voie à
une nouvelle courtoisie chevaleresque où le chevalier trouve sa raison
d’être au service de sa reine. Le Graal n’est pas loin.
Des légendes nous parlent d’éternelle jeunesse par la seule autorité
que l’homme n’aurait jamais eu sur la femme, celle de la ravir
sexuellement, de manière sacrée, pour qu’elle délivre au monde
l’amour qu’elle porte. Et s’il y avait une piste à suivre ici…
Alors, la pornographie se dissoudrait d’elle-même et la guerre des
sexes finirait pour que règne la paix sur Terre, non pas dans une
égalité illusoire (nous sommes biologiquement, socialement,
culturellement, économiquement différents, et… spirituellement
équivalents), mais dans une société où chacun serait heureux
d’accomplir son rôle en offrant ses talents spécifiques.
Cela n’arrivera pas… à moins que vous vous inspiriez de ce livre pour
révolutionner votre relation amoureuse;
« Faire l’amour » contient le mot « amour » que j’écrirai souvent avec
un « A ». Ce terme indiquera le nouvel état que je souhaite vous
indiquer, en comparaison à « baiser », même avec romantisme, ou
tout autre type de rapport sexuel. Aimer inconditionnellement,
c'est permettre à l'objet aimé d'actualiser son plein
potentiel, quelles qu'en soient les conséquences pour celui
qui aime; c'est un état de service. Service du samouraï au
Daïmio, du chevalier à la dame de ses pensées, du guerrier intérieur a
l'Intention de l’Univers, de la mère à l'enfant, etc.

2 Benoîte Groult est une journaliste, écrivaine et militante féministe française.

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L'Amour-unité est une qualité d'attention, de vigilance totale orientée
vers un objet (choses, végétal, animal, humain). C'est un état d'être
qui se cultive petit à petit, d'abord avec nos proches, puis nos voisins,
pour s'étendre à l'humanité entière dans une expérience d'unité, à
l'opposé de l'indifférence. Alors, nous aimons d'une façon égale toute
chose, toute personne. Nous sommes non attachés et pourtant
attentionnés. Nous aimons véritablement : « …Et si tu peux aimer
tous tes amis en frère, sans qu’aucun d’eaux soit tout pour toi, »
écrivait Rudyard Kipling dans son célèbre poème « Si ».
Ce livre est là pour tenter de combler le manque cruel de
communication dans les couples quand il s’agit de sexualité. Il est un
appel à trouver collectivement les moyens de nous parler
franchement, par exemple en mettant sur pied une « Commission
Vérité et réconciliation » sur les abus et agressions sexuelles, où les
victimes pourront s’exprimer, les exacteurs, avouer et demander
pardon; où l’on cherchera les causes et les solutions réelles et non la
victimisation et la condamnation. Plus de 25 pays l’on fait – dont
l’Afrique du Sud sous Nelson Mandela - pour des viols, mutilations et
meurtres collectifs. Ne serions-nous pas capables de le faire pour des
agressions sexuelles ?
Pour vous, mesdames, ces pages vous permettent d’entrer dans le
monde intérieur et sexuel des hommes, d’aller à la source de leur
comportement. Eux y découvriront des pistes de réponses à deux
questions : « Qu’est-ce que c’est qu’être homme, aujourd’hui, quand
notre rôle naturel de géniteurs, pourvoyeurs et protecteurs, est
assumé par la société ? » et : « Que veulent les femmes ? »
La femme, avec une ovulation aux 28 jours, est moins tourmentée par
la pulsion sexuelle que l’homme, du moins si elle ne s’est pas laissé
contaminer. Elle peut être un soutien extraordinaire pour l’aider à
réguler la sienne. Comme physiquement il est plus fort, elle devra
utiliser un autre moyen d’influence pour l’y amener : utiliser son désir
qu’il a d’elle. Par son pouvoir érotique féminin mystérieux, elle peut
influencer, avec intégrité, sa volonté ou son manque de volonté vers
l’abstinence, ce qui ne signifie pas la fin des rapports sexuels, mais le
début d’une sexualité sacrée.
Si vous croyez en une égalité formelle des sexes, vous pouvez être
offensé par certains passages de ce livre. Si vous pensez que la
sexualité est sacrée, vous allez aimer. J’ai rencontré très peu de
femmes et d’hommes capables d’utiliser cette voie, même en montant

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sur la marche tantrique 3 pour s’élever. Avant de faire l’Amour avec
justesse, il est nécessaire de faire table rase des rêveries, des peurs et
des mécontentements qui se manifestent au féminin par le fantasme
romantique, et au masculin par le « porno », ou encore la D/s
(Domination-soumission) dans les couples.
Vous découvrirez les enseignements secrets d’Un Cours En Miracle
sur deux thèmes censurés de 48 000 mots dans la version publique.
Ces deux thèmes sont… la sexualité et la possession ! Est-ce
surprenant ?
Le but final n’est pas d’avoir du plaisir (c’est l’extase qui vous attend)
mais de guérir, de s’élever l’un l’autre et de faire la paix en se
célébrant. Ce livre porte le souhait d’ouvrir la communication du
couple sur l’intimité sexuelle pour une réconciliation au-delà du
fantasme romantique et sexuel exposé dans le best-seller « Cinquante
nuances de Grey » et dans le film « Don Jon ». C’est un espoir de paix
et d’épanouissement au sein du couple.
« Ça réveille les femmes, ça bouscule les hommes. »

***

3Le Tantra est une discipline orientale qui considère la sexualité comme un élément fondamental
du développement de l’individu. Son action se ferait sentir sur tous les plans : physique,
psychologique, émotif et spirituel. Dans ce contexte, la sexualité est considérée comme sacrée,
entrainant la fusion des polarités mâle et femelle qui permet d'atteindre l’extase et le « sacré ». Le
sacré dont il est question ici est le sentiment de participer à la grande danse de l'existence, d'être
en connexion intime et aimante avec tout ce qui vit.

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Je suis une partie de l’âme animale humaine qui exige de boire,
manger, dormir, respirer et dont la « mâlitude » sauvage a besoin de
baiser la femelle;
Je suis imprégné de cette masculinité tournée vers l'extérieur qui veut
modeler le monde, qui veut construire et conquérir en utilisant outils,
armes et sciences;
J'habite aussi cet homme qui a besoin de reconnaissance, d'aimer et
d'être aimé par une femme et par ses pairs, cet homme qui cache
l'enfant joueur et innocent, ignorant aussi, qui demande une mère
pour le guider;
Je sens aussi en moi ce chevalier qui veut nourrir une cause plus
grande que lui-même, en mettant sa force et son épée au service d'une
reine et de son idéal.
Voilà avec quoi l'âme que je suis doit composer pour apporter son
amour et sa lumière sur la Terre. Une âme qui a choisi pour cette vie
d'utiliser un corps masculin et qui jadis, et plus tard, utilisera un
corps féminin pour trouver l'équilibre, l'harmonie et l'unité entre
l'Esprit et la matière. Voilà le grand dessein caché dans la sexualité.

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Table des matières
Tome I
1 LA VISION ........................................................................................... 18
1.1 JE VEUX L’EXCLUSIVITÉ DE TON SEXE ! ............................................. 20
1.2 QUE DEMANDENT LES HOMMES ? ...................................................... 21
1.3 AVONS-NOUS ENCORE BESOIN DE L’AUTRE SEXE ?............................ 24
1.4 LA CROIX DE LA SEXUALITÉ .............................................................. 26
1.5 LE GRAND TABLEAU .......................................................................... 30
2 LES PRINCIPES .................................................................................. 33
2.1 LE DESSEIN DE L’AMOUR ................................................................... 33
2.2 PRÉMICES POUR UN NOUVEAU CONTRAT ........................................... 39
2.3 APPROCHE PRÉLIMINAIRE AU POUVOIR FÉMININ ................................ 43
2.4 À QUI LE POUVOIR ? .......................................................................... 45
2.5 DEVENIR REINE ET CHEVALIER .......................................................... 48
2.6 LA COURTOISIE .................................................................................. 61
3 HARMONISER NOS SEXUALITÉS ................................................ 64
3.1 RÉGULATION DU SEXE AU RYTHME DE LA VIE JOURNALIÈRE ............. 64
3.2 LUNE ET SOLEIL ................................................................................ 65
3.3 REMETTRE POUVOIR FÉMININ ET MASCULIN À LEUR PLACE ............... 73
3.4 LE FUTUR DES RELATIONS INTIMES ? ................................................. 77
3.5 UN OBJET DE CULTE........................................................................... 80
3.6 LE POUVOIR ÉROTIQUE FÉMININ ........................................................ 83
4 FAIRE L’AMOUR DE FAÇON SACRÉE ........................................ 88
4.1 HISTOIRE, QUE NOUS CACHES-TU ?.................................................... 90
4.2 SEXE ET SPIRITUALITÉ ? .................................................................... 92
4.3 DU SEXE AU QUOTIDIEN ?.................................................................. 97
4.4 SAVEZ-VOUS FAIRE L'AMOUR ?........................................................ 100
4.5 LA NAISSANCE DE LA DÉMONE ........................................................ 102
4.6 FINIR LA GUERRE DES SEXES ............................................................ 105
4.7 INTÉGRER LE MASCULIN SACRÉ ....................................................... 106
4.8 GUÉRIR EN FAISANT L’AMOUR ......................................................... 108
4.9 L’AMOUR BRETZEL À RÉPÉTITION ? ................................................. 109
4.10 S’ÉDUQUER SANS COMPLAISANCE ................................................... 111
4.11 PREMIÈRE LEÇON D’AMOUR ............................................................ 113
4.12 SORTIR DU CONNU ........................................................................... 121
4.13 AU LIT !........................................................................................... 127

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4.14 GUIDE DE DÉPANNAGE RAPIDE ........................................................ 142
5 LE FANTASME N’EST PAS LA RÉALITÉ .................................. 151
5.1 LA RECHERCHE DU DIVIN DANS L’AUTRE SEXE ................................ 151
5.2 FAUSSES ASSOCIATIONS ET IRRÉALITÉ DES FANTASMES .................. 152
5.3 CONFUSION DE NIVEAU ET UTILISATION VALIDE DU SEXE................ 153
5.4 ÉLIMINATION DES FANTASMES ........................................................ 154
5.5 ORIENTER LES FANTASMES VERS L’ÉLÉVATION ............................... 155
5.6 L’AMOUR DIVIN ............................................................................... 156
6 RÉCONCILIATION HOMME-FEMME?...................................... 158
6.1 AU CANADA..................................................................................... 158
6.2 AU QUÉBEC ..................................................................................... 160
7 ANNEXE: TRANSMUTATION SEXUELLE ................................ 166
8 ANNEXE : LE NOUVEAU CONTRAT .......................................... 168

Tome II
De l’homme et la femme ordinaire
au chevalier servant et à la reine.
Sadomasochisme, jeux de domination et soumission, excitation et
dénie… Un programme d’entrainement vers la sexualité sacrée.

9 UN RAPPEL : LE FANTASME N’EST PAS LA RÉALITÉ ............ 8


10 IMPLANTER LE POUVOIR FÉMININ ....................................... 12
10.1 LES CINQ MOTS DE POUVOIR .............................................................. 12
10.2 LES MOTS DE SÉCURITÉ ..................................................................... 15
10.3 CONNAÎTRE LE MONDE SECRET DU MÂLE........................................... 15
10.4 L’EXCITATION ................................................................................... 21
10.5 LE DÉNIE D’ÉJACULATION : UN CHEMIN VERS L’ABSTINENCE ............ 23
10.6 L’ENGAGEMENT À RÉALISER L’AGENDA ............................................ 39
10.7 LA CÉLÉBRATION............................................................................... 39
10.8 LA CORRECTION ................................................................................ 44
11 ABSTINENCE MASCULINE, PLAISIR ET DÉVOTION.......... 47
11.1 QU’EST-CE QUE L’ABSTINENCE MASCULINE ? ................................... 48
11.2 POURQUOI L’HOMME VOUDRAIT-IL ÊTRE ABSTINENT ?...................... 50

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11.3 MYTHES ET FANTASMES DE L’ABSTINENCE MASCULINE .................... 56
11.4 EFFET DE L’ABSTINENCE ................................................................... 58
11.5 LES INCONVÉNIENTS .......................................................................... 59
11.6 LA MISE EN PRATIQUE........................................................................ 60
11.7 DISPOSITIF D’ABSTINENCE ................................................................. 64
11.8 TEMPORAIRE OU PERMANENT ? ......................................................... 67
11.9 LES EFFETS CAGE DE CHASTETÉ ......................................................... 68
11.10 TÉMOIGNAGE ................................................................................. 69
11.11 LES PIÈGES ..................................................................................... 71
11.12 L’ABSTINENCE? OUI, MAIS PAS TROP VITE ! ................................... 72
12 LE NOUVEAU CONTRAT ............................................................. 75
12.1 INFIDÉLITÉ MASCULINE ..................................................................... 75
12.2 INFIDÉLITÉ FÉMININE ......................................................................... 76
12.3 LE NOUVEAU CONTRAT VERS L’AMOUR SACRÉ................................. 78
13 LA BOITE À IDÉES......................................................................... 82
13.1 LA « VRAIE VIE » PRATIQUE DU COUPLE. ........................................... 82
13.2 L’ATTACHER ?................................................................................... 83
13.3 ÉPILATION ......................................................................................... 84
13.4 VÉNÉRATION DU SEXE FÉMININ ......................................................... 84
13.5 FELLATION SACRÉE ........................................................................... 85
13.6 LA TRAITE ......................................................................................... 87
13.7 L’ANCRAGE MAJEUR.......................................................................... 91
13.8 COCUFIAGE VIRTUEL ......................................................................... 93
13.9 RABAISSEMENT DE L’ORGUEIL ET CORRECTION ................................. 95
14 CONCLUSION ................................................................................ 101
15 ANNEXE 1 : CONVERSATION POUR CONNAÎTRE SES
FANTASMES............................................................................................ 103
16 ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE DES FANTASMES D/S (À
RELIRE) .................................................................................................... 109
17 ANNEXE 3 : LA PSYCHOLOGIE SEXUELLE......................... 119
17.1 LE CONDITIONNEMENT COMPORTEMENTAL ..................................... 119
17.2 IL EST AU COURANT ......................................................................... 122
17.3 L’INSTINCT DE SOUMISSION OU COOPÉRATION ? ............................. 123
18 ANNEXE 4 : NEUROPHYSIOLOGIE DE L’ORGASME ........ 125
18.1 DOPAMINE; PROLACTINE; OCYTOCINE ............................................ 125
18.2 VARIATION CHEZ L’HOMME ET LA FEMME ....................................... 127

© thierrypasquier@viiif.net 12 12-12-14
18.3 LE QUATRIÈME FACTEUR ................................................................. 128
18.4 EN CONCLUSION .............................................................................. 128
19 ANNEXE 5 : LE NOUVEAU CONTRAT .................................... 130
20 ANNEXE 6 : HÉTÉRO, BI OU HOMO ? .................................... 142
20.1 LA SÉPARATION DES COUPLES DANS LES GUERRES LONGUES ........... 143
20.2 L’EMPRISONNEMENT À LONG TERME ............................................... 145
20.3 LES CERCLES SCIENTIFIQUES, PHILOSOPHIQUES, POLITIQUES ET
RELIGIEUX ................................................................................................. 145
20.4 LES SITUATIONS D’ABUS SEXUEL ET D’AGRESSIONS ........................ 145
20.5 LA BANALISATION DE LA SEXUALITÉ AVEC DE NOMBREUX
PARTENAIRES. ........................................................................................... 146
20.6 INCARNATION SUCCESSIVE DANS UN CORPS DE MÊME SEXE............. 147
20.7 LIBÉRATION DU PASSÉ ET HERMAPHRODISME .................................. 147
20.8 CE QUE DIT UCEM SUR CE SUJET .................................................... 149

© thierrypasquier@viiif.net 13 12-12-14
Introduction
Il en est de faire l'amour comme de faire sa vie. Il n'y a rien à faire.
Comme dans « faire un enfant. » Laissons faire la vie en suivant la
piste qu'elle nous présente, sans ajouter « d'egolivure », les
enjolivures de l'ego qui bavent sur le tableau de notre vie. La réussir,
c'est apprendre à « ne pas faire » pour être et laisser être.
Ainsi donc, nous allons regarder comment « ne pas faire » l'amour
pour aimer véritablement.
Pour les gars, l'épreuve la plus ardue est de désapprendre la
pornographie, si consommée et décriée a mots très couverts dans nos
sociétés. Pour les femmes, c'est de désapprendre le romantisme, ce
cancer qui métastase le coeur avec les affections du plexus solaire.
Nous irons un petit pas après l'autre. Désapprendre est plus délicat
qu'apprendre. J'ai trop souvent voulu faire l'ange rapidement, et
j'étais bête. Si vous remarquez une répétition dans le texte, je vous
invite à méditer dessus…
Nous irons avec ce que nous sommes, notre ego, main dans la main,
femmes et hommes. Voilà le pas de départ : être ensemble pour
illuminer le mystère de l'attirance sexuelle.
Il y a deux sortes de gens sur Terre : ceux pour qui le monde va de soi,
et ceux qui le trouvent profondément mystérieux, cachant une
connaissance indicible que la science cherche dans les lois de la
matière, les psychologues dans les lois de l'esprit, et les gens spirituels
dans l'extase mystique de la vie.
Faire l'amour, c'est vivre toutes ces lois dans l'extase orgasmique.
Pour détricoter nos mauvaises habitudes sexuelles, nous allons
utiliser les différentes aiguilles qui ont tissé l'être humain. Les voici, à
commencer par les deux premières qui ont tressé sa trame
biologique :
« Femelle et mâle » font référence aux rythmes biologiques, au
fonctionnement (assimilation, élimination, croissance, perception
sensorielle, reproduction, instinct) de l’animal humain, « géré » par
l’âme de l’espèce, cette intelligence qui lui donne sa forme. Cette
partie de nous pourrait aussi être appelée la femme sauvage et
l’homme sauvage, ou encore, de façon moins appropriée, la « putain »
et le « macho », termes porteurs de notions morales inconnues du
monde animal.

© thierrypasquier@viiif.net 14 12-12-14
« Féminin et masculin » est le deuxième jeu d’aiguilles qui sous-
entend féminin sacré et masculin sacré, soit les polarités yin et yang
présentent en chacun de nous avec leurs qualités respectives, en
proportions variées. C’est le féminin et le masculin en contact
conscient les los de la nature et du cosmos.
« Femme et homme » identifient le tricotage de l’Ego (avec un
grand E), le penseur, la partie mentale intendante des multiples egos
ou petits « moi » qui composent le corps physique, les émotions, et
les pensées. C'est l'Homo sapiens, l’être pensant, celui que nous
appelons « Moi » en nous pointant du doigt la poitrine.
« Reine et chevalier » symbolisent la trame en filigrane de l’être, la
présence silencieuse en nous qui observe à la fois les pensées et le
penseur, qui peut regarder avec hauteur les faits et gestes de la femme
et de l'homme. C'est l'âme humaine, caractéristique de l'Homo
sapiens sapiens, l’être qui pense qu'il pense, l’auto conscience née
de la friction entre la vie (l’esprit) et la matière. La reine n’est reine
que lorsqu’elle est mariée et dévouée à… son Roi intérieur, l’âme, la
petite voix. Le chevalier, lui, est inspiré par la déesse intérieure et lui
obéit avant tout, même au service de sa reine.
Avec ces huit aiguilles qui entrent dans la relation amoureuse, sans
que nous ayons appris à les distinguer, est-il étonnant qu'au lieu de
tricoter l'amour, nous nous retrouvions avec un énorme sac de
nœuds.
Le chaos mondial, ça sexplique
Voici ce que pensait un sage 4 concernant la sexualité sur notre
planète. Je vous le présente, car il a été écrit en… 1936 ! C’est avec le
recul du temps que l’on voit la vraie clairvoyance.
« Me croirez-vous si je vous dis que la situation mondiale en ce qui
concerne la question sexuelle est actuellement tellement critique et
tellement grave qu'il n'y a pas un penseur qui puisse en trouver la
solution? Quelle que soit la clarté de son esprit et son érudition,
aucun ne peut imaginer comment sortir de l'impasse actuelle.
Les traditions dans les coutumes et les pratiques ne servent qu'à
égarer les esprits les plus clairs. Les résultats physiques des rapports
sexuels ont engendré le type de vie courante actuel avec la plupart

4 Le Maître Tibétain, cité dans « Traité sur les 7 rayons, volume 1, page 275, texte écrit en 1936.

© thierrypasquier@viiif.net 15 12-12-14
des maladies, des formes d'aliénation mentale, des tendances
mauvaises, des impulsions perverties, et donnent des résultats tels,
qu'ils remplissent aujourd'hui nos hôpitaux, nos maisons de santé,
sanatoria, prisons et asiles.
Nos jeunes gens, principalement ceux de type idéaliste, les garçons et
filles qui pensent clairement, se trouvent devant un état de chose qui
défie leurs meilleurs efforts. Ils ne savent plus ce qu'il faut penser, ce
qu'il faut croire. S'ils regardent la famille dont ils font partie, ou
d'autres ménages sanctifiés par un mariage légal, ils ne voient, sur
une large échelle, que mécontentement, prostitution légalisée,
mauvaise santé, recherche de relations illicites au-dehors, des
enfants non souhaités et négligés, les frictions résultant d'un
mauvais compagnonnage, le divorce, et aucune réponse à leurs
nombreuses et intelligentes questions.
Ils regardent alors ailleurs, dans la vie de ceux qui ont évité la
responsabilité du mariage [entendre ici les religieux, qui tentent
d’éviter la question du besoin sexuel, NDA 5 ], et ne trouvent que du
mécontentement, fréquemment une vie sexuelle secrète et cachée,
une mauvaise santé résultant de la frustration des instincts naturels,
des conditions psychologiques de la pire espèce, parfois des enfants
illégitimes, des perversions sexuelles, et une tendance grandissante
vers ce qu'on nomme homosexualité. Ceux qui cherchent sont
accablés par l'impossibilité de recevoir une réponse à leurs
questions et sont complètement désorientés. »
La force de la pulsion sexuelle de l'homme ET la rêverie romantique
de la femme se heurtent dans l'agression sexuelle. Et les DEUX sont
responsables. L'intensité de notre croyance en l'injustice et la tragédie
est la mesure de notre ignorance.
La guerre des sexes se terminera dans l'amour, non dans la séparation
en étiquetant des victimes et des bourreaux. C'est la mère qui fait
l'enfant, mais c'est l'enfant aussi qui fait la mère. C'est le bourreau qui
fait la victime, mais c'est aussi la victime qui fait le bourreau. Cela dit,
L’AGRESSION EST INJUSTIFIABLE. Elle est soignable.
Tant qu'il y aura des attitudes de victimes sexuelles, il y aura des
bourreaux, car ce n'est pas ce qui arrive qui détermine notre vie, mais
comment nous réagissons à ce qui arrive. Nous avons toujours le

5 NDA : Note de l’auteur.

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choix de nous considérer « victime » ou comme étant à la source de
l'expérience que bous vivons. Ainsi, quand nous parlons de victimes
et de bourreaux, celui qui cherche la controverse la trouvera, celui qui
cherche l'unité la trouvera aussi…
La vie nous présente à tous des épreuves, mais par notre réaction
nous chutons ou nous nous élevons. Et nous avons toujours le choix
de cette réaction quelques soit la dureté des évènements. Si vous
trouvez un peu sec ce qui précède, je vous rassure, c’est tout à fait
normal si vous n’avez pas encore approché ce nouveau paradigme. Il
distille progressivement les grands changements dont nous sommes
témoins dans nos sociétés. C’est un « virus », mais tout le monde ne
l’a pas encore attrapé. Le triangle bourreau-victime-sauveur agonise,
même s’il a la vie dure. La victime est victime du bourreau, le
bourreau est victime du sauveur (notamment lois et gouvernement) et
le sauveur s’épuise, victime… des victimes. La « victimite » est en
régression, la page se tourne, une nouvelle ère de coopération
créatrice arrive. Pour nous, elle s’ouvre sur de nouvelles relations
intimes pour en finir avec la guerre des sexes.
Si vous vous sentez mal à l’aise avec ce qui précède, je vous invite à
arrêter votre lecture ici pour aller lire « Le pouvoir de choisir b ». Dans
votre élan, continuez avec « la liberté d'être c » puis « le maître dans le
coeur d ». Et revenez continuer ce livre dans un an. Je ne veux pas être
dur, mais être vrai. Il y a trop de souffrance dans le monde pour vous
écrire un Kama sutra sado maso. Nous sommes ici pour parler des
vraies affaires.
Si vous avez bien digéré ce qui précède, nous pouvons continuer.
J’écris ce livre, non comme un expert, mais comme un étudiant de la
vie renvoyé de nombreuses fois « faire ses devoirs relationnels ». « On
enseigne le mieux ce que l'on a le plus besoin d'apprendre. » Ainsi
parlait le Messie dans le petit guide que lisait Richard Bach. e
Lors d'un atelier sur mes « racines d'hommes », j'ai eu écrire la liste
des femmes significatives de ma vie. Pour cela, il m'a fallu les
compter. Toutes. Si je laisse de côté mère et grand-mères, amies et
femmes qui m’ont inspiré, pour ne conserver que les amoureuses,
sujet de ce livre, de mémoire il y en eut 32, dont 8 relations ayant
duré entre deux ans et sept ans. Un mariage, deux enfants, et un autre
enfant, sans mariage. Si j'avais à noter ces devoirs relationnels, la
note ne serait pas très bonne. Si je mesure le chemin de Guerrier

© thierrypasquier@viiif.net 17 12-12-14
intérieura parcouru et l'apprentissage, il est énorme et c'est lui que je
veux vous partager pour en finir avec la guerre des sexes. Le résultat
de ce combat intérieur ne dépend pas de moi, mais de nous tous, cela
vous inclut…

1 LA VISION
En arrivant au monde, j'étais une sorte d’invalide relationnel, élevé
dans une famille normalement infirme de ce côté-là, vivant dans une
société française un peu plus impotente des émotions que d'autres.
J'ai tenté un cours de rattrapage accéléré en émigrant à 28 ans au
Québec, terre propice à l'épanouissement du coeur. Il s'est mis à y
battre, mais j'avais beaucoup de retard. Au moins, je savais que j'en
avais un, ce dont je n'étais pas sûr jusqu'alors. J'avais bien déjà eu
plusieurs relations et un coup de foudre. Je n'y voyais cependant que
des vents émotionnels tourbillonnants, favorables ou contraires au
bonheur, soufflant toujours dans la même direction, celle d'un amour
inatteignable. » Amour » était pour moi, à cette époque, un mot tout
aussi mystérieux que « Dieu ».
Cette expérience accumulée a été enrichie par une réflexion
permanente (souvenez-vous, je suis français, au moins d'origines !) La
sagesse que je partage ici vient de l’expérience réelle de femmes dans
toute une variété de situations de couple. S’y ajoutent mes propres
expériences relationnelles évoluant de l’attitude patriarcale vers
l’homme rose, puis vers une égalité qui n’existe pas (j’insiste, nous
sommes biologiquement, socialement, financièrement, culturellement
inégaux, mais nous avons un potentiel divin équivalent). Et depuis
quelques années, j’ai ressenti le désir de me mettre au service du
féminin. Je le ressens comme une étape d’évolution vers le bonheur,
non comme soumission, mais comme promotion pour l’usage de mes
talents de guerrier.
Je parlerai ici de la sexualité dans le couple et non de la différence de
fonctionnement psychologique de l’homme et de la femme, très bien
traitée dans de nombreux ouvrages. Voici quand même un tableau
synthèse qui traduit les différences :

© thierrypasquier@viiif.net 18 12-12-14
Homme Femme
Ce qui est important : Ses compétences La relation
Mode de Séquentiel Multitâche
fonctionnement
Résolution de Être seul En parler
problèmes (laisse-moi seul dans ma (et je n’ai pas besoin que tu
grotte pour les régler et ne me trouves des solutions.
me demande pas de t’en Quand j’aurai fini de parler,
parler quand j’en sors !) je les aurai trouvées.)

Fonctionnement Rationnel Émotionnel


Ce que je recherche La confiance L’attention
(J’en veux en en
permanence. Je suis comme
un jardin à entretenir)

Je veux être… Apprécié Comprise


(Il aime sauter comme les (J’ai des hauts et des bas.
dauphins. Mais il veut son N’essaie pas de les atténuer)
poisson… chaque jour.)

Nous ne parlerons ici que de sexualité, et de tout ce qui y ait relié en


terme de comportement, pour lancer le défi d’un Nouveau contrat
d’artistes de l’amour en couple, tel que celui tacitement en vigueur
dans l'île des gauchers d'Alexandre Jardin f . Si le sexe et les relations
intimes sont des sujets vieux comme l’humanité, leur harmonie
devient de plus en plus insoluble ? Pourquoi ?
1. On ne veut pas regarder la question en face : nous jouons à
l’autruche. J’ai appris ce jeu des adultes qui m’ont précédé. Bien que
la sexualité soit naturelle, des plantes jusqu’à l’homo-sapiens sapiens,
notre tendance humaine est d’essayer de culpabiliser l’autre à ce
sujet, avec ricanement ou petit sourire en coin quand il en est
question, l’air entendu que je connais le sujet. Est-ce vrai? Non bien
sûr. Je n’en connais que ce que les autres m’ont dit, où ce que la
pornographie me montre.
2. On n’arrête pas d’en parler… superficiellement : malgré le
point un, le sexe est dans le « Top 3 » des sujets de conversation, avec
l’argent et le plaisir. Chacun essaie le plus possible de s’y livrer, corps
et âme, et plutôt corps que âme, de la pornographie masculine au
romantisme féminin (de façon marginale, vous pouvez inverser les
genres ici).

© thierrypasquier@viiif.net 19 12-12-14
3. La sexualité vanille 6 n’est pas un facteur d’illumination et
de bonheur. Pour vous en convaincre, regardez la tête des gens
autour de vous : soit ils ne baisent jamais, soit le sexe ne rend pas
heureux. Sinon leur visage devrait rayonner comme celui des
amoureux. Mais personne ne dit rien et chacun essaie que son
obsession (romantique ou pornographique) soit moins mauvaise que
celle des autres. Derrière les masques de fausse liberté sexuelle, les
femmes qui aiment le sexe passent encore pour des dépravées et
doivent jouer aux Saintes-Nitouches pour ne pas avoir cette étiquette
collée dans le dos. Quant aux hommes, tout le monde le sait, ce sont
des obsédés sexuels 7 , c’est marqué sur leur front !
4. Ça va de soit, c’est comme ça, ça ne changera pas. C’est
l’attitude des asséchés du cœur, avec l’âge, qui se font croire que ça ne
les intéresse plus. Parfois, ils arrosent cette pensée indigeste d’une
sauce spirituelle (« je suis au-dessus de ça ») pour se donner bonne
conscience quand leurs chromosomes marquent chacune de leurs
cellules du sceau masculin ou féminin !
5. Enfin, toutes nos expériences, y compris le sexe, sont
conscientisées entre nos deux oreilles, là où se mêlent libido,
morale, valeur, coutumes et traditions. Une belle salade !
La question reste donc : comment harmoniser le tout ? Commençons
par quelques malentendus… mal exprimés.
1.1 Je veux l’exclusivité de ton sexe !
Toutes les femmes que j'ai rencontrées, sans exception, qui
souhaitaient une relation de couple avec moi, ne voulaient pas de
relations ouvertes. Elles me voulaient exclusivement ! J’aurai dû voir
ma poitrine se gonfler d’importance. Hé bien non ! Je me sentais mis
en cage, sans certitude d’avoir de la nourriture. Je ne comprenais pas
bien ce sentiment quand, a priori, j’étais amoureux et que moi aussi je
souhaitais l’exclusivité de ma compagne comme partenaire sexuelle.
« Si tu as des montées de libido et que je n’ai pas le goût, ce n’est pas
mon problème. Je n’ai pas à me plier à tes désirs sexuels. Mais ne te

6 La sexualité vanille est la description de ce qu'une culture perçoit comme un comportement


sexuel conventionnel.
7Les hommes ne pensent qu'à ça! Faux. Un homme pense au sexe toutes les sept minutes, selon
quatre sources de statistiques compilées par Henri Michaud, rédacteur de Canal Vie. Voir
note « i ».

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masturbe pas, c’est dégueulasse. Et ne va pas voir ailleurs sinon je te
le ferai payer. »
STOP ! Si nous voulons que cesse la guerre des sexes, asseyons-nous
pour nous comprendre. Car lui pourrait dire un peu plus tard,
lorsqu’elle entre dans sa SPM 8 :
« Si tu as un mot plus haut que l’autre, le moindre « up and down »
émotionnel durant tes SPM, je te le ferai payer. J’inviterai mes
copains et tu vas passer une nuit complète à les assouvir tous. »
Horreur !
Pourtant, ce qu’elle pense semble normal, comme le fantasme
romantique féminin. Ce que lui exprime, en revanche, semble ignoble
comme le fantasme sexuel masculin.
J’ai été élevé et j’ai grandi sur fond sonore et télévisuel des
revendications féministes. Elles demandaient la compréhension des
hommes durant leur SPM, des horaires de travail aménagés pour les
enfants, le partage des tâches, l’égalité en tout, un homme « rose 9 »
durant la journée et un mâle amoureux à leur service la nuit.
Ainsi soit-il. Au moins, ces revendications tournées vers l’extérieure
étaient claires. Je suis devenu ado pour découvrir que,
paradoxalement, les femmes n’avaient pas la même facilité à
exprimer leurs besoins et limites dans l’intimité. Puis, je me suis
découvert adulte, masculin, sans m’être demandé si un homme devait
être rose ou non, et sans « mode d’emploi » de la femme intime.
1.2 Que demandent les hommes ?
…?
Soit leur vie est un paradis sans fin et ils coulent tous des jours
heureux, soit, s’ils sont comme moi, ils ne le savent pas eux-mêmes.
Sans réfléchir, l’homo sapiens mâle pourrait dire : « être libre d’aller
voir qui je veux, quand je veux, pour m’occuper de mon expression
sexuelle. » La petite voix du Sapiens sapiens murmurerait alors : « Ce
n’est pas vrai ! C’est l’animal en toi qui te souffle cela. »

8 SPM : Syndrome ou Semaine Pré-Menstruelle, caractérisée généralement par une météo


émotionnelle instable, imprévisible, aussi bien pour l’intéressée que pour son entourage.
9Hommes qui sont passés du modèle carrière/pourvoyeur/protecteur à un modèle de seconde mère
auprès des enfants.

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Un mâle, ça n’est pas une femelle 10 , M. De Lapalisse l’aurait dit. C’est
l’évidence même, mais l’entendons-nous ? Pour l’homme, pas de cycle
aux 28 jours avec une SPM et des menstruations. Il encaisse l’assaut
de montées libidinales constantes, qui l’assaille par vague de
fréquences variables et lui donne une furieuse envie de s’accoupler
tous les jours, aux deux jours, à la semaine, au mois selon son
tempérament et la gestion qu’il peut en faire.
Ces montées de libido, c’est comme une envie de pisser. Tu peux te
retenir un peu, beaucoup, passionnément, mais à un moment donné,
il faut que tu y ailles ! Cette charge sexuelle doit sortir d’une façon ou
d’une autre. Je ne parle pas des personnes qui n’en ont pas de façon
maladive ou qui l’ont réprimé jusqu’à avoir l’énergie du centre sacré 11
éteinte ou atrophiée. Ni des Maîtres qui la transmuent en créativité
pure. Je parle des gars ordinaires, particulièrement conscients du défi
pour y réfléchir. Les autres, ceux pour qui « le monde va de soi », que
« c’est comme ça » et « qui font avec », frustrés ou joyeux du résultat
de leur chasse du samedi soir, ne sont pas encore concernés par ces
réflexions. Certaines femmes aussi ont de telles montées… héritées
des hommes. Nous en parlerons un peu plus loin.
Personnellement j’ai prié de nombreuses années pour que ce calvaire
me soit enlevé par l’opération du Saint-Esprit. S’il a bien entendu ma
demande – il entend tout –, je n’ai ressenti sa réponse que par
davantage d’effets libidineuxxx ! Ces montées d’énergie sont des
tyrans qui ne me laissaient pas en paix. Et j’aime la paix. Seulement,
voilà, tout a sa raison d’être. J’ai certainement quelque chose à faire
avec ça pour vivre avec joie et harmonie cette sexualité entre homme
et femme. D’autant plus que ça n’est pas juste mon problème : la très
grande majorité des femmes que j’ai connues intimement se serait
bien abstenue d’avoir un cycle, une SPM et des menstruations.
Pour un Guerrier intérieur, cette énergie libidinale est mystérieuse.
Elle peut être transmuée du niveau sexe-procréation à celui de pure
création. Comment ? Les enseignements sur le sujet ne sont pas
toujours clairs pour moi. Au long des années, j’ai découvert, quand
même, quelques indices : si je suis très actif physiquement, je ressens
beaucoup moins les pulsions sexuelles. Si je suis intellectuellement et

10 Souvenez-vous de la note au début de l’ouvrage sur les termes.


11 Centre énergétique du plexus sacré, en lien avec l’énergie de création matérielle (des bébés aux

entreprises). Second chakras.

© thierrypasquier@viiif.net 22 12-12-14
émotionnellement créatif aussi. Si je m’ennuie, je les ressens
beaucoup plus.
À l'évidence, la femme, la féminité en général, peut être une
inspiration pour transmuer cette énergie, ou au contraire l’exacerber.
C’est un point essentiel. Mais voilà…
J’ai mis plus de 30 ans à comprendre ce qui n’allait pas dans
l’exclusivité en couple pour un homme : si moi je sais quoi faire avec
ma sexualité pour être satisfait, elle ne sait pas quoi faire avec moi
pour se satisfaire et par là même, me satisfaire. Elle l’a oublié à
travers des millénaires de sourde oreille de son compagnon à ses
demandes… souvent non exprimées ! Le souhait de ce livre est de
rouvrir la communication du couple sur l’intimité sexuelle.
J'ai de l’admiration pour ces femmes audacieuses qui, dans ce
contexte d’ignorance, déclarent leur volonté d'exclusivité sur ma
sexualité, sans savoir comment s’y prendre, comme si ça allait de soi !
Si l’une d’elles réussit à répondre à cette énergie mâle que je porte,
mieux que je ne peux le faire seul par la masturbation, elle peut avoir
la quasi-certitude que je lui serai dévoué. Mais est-ce possible ? J’en
doute. Alors, c’est être complètement irresponsable de sa part que de
demander l’exclusivité de ma sexualité et irresponsable de la mienne
de l’accepter. Attention : je ne demande pas à la femme de me
connaître mieux que moi-même, mais d’ouvrir les yeux, de voir la
« mâlitude » et d’y répondre habilement (response-habileté).
Force est donc de constater que ces femmes n'avaient pas la moindre
idée de comment utiliser leur énergie féminine pour gérer cette
énergie masculine. Certains couples doivent y arriver spontanément,
car je n'ai pas trouvé d’enseignement là-dessus. J’ai découvert moult
écrits sur le Tantra, ou des techniques sexuelles, mais pas sur la
gestion de cette énergie au quotidien entre homme et femme.
Lorsqu’une compagne potentielle demande cette exclusivité, celui qui
a appris à se connaître devrait prononcer sa parole d’homme :
« montre-moi que tu es capable de gérer seule cette puissance
masculine. Sinon, d'autres la géreront. Je suis prêt à te signer un
contrat d'essai de trois mois, renouvelable si satisfaction mutuelle.
Mieux, je suis prêt à communiquer ouvertement, à te dire comment
fonctionne mon corps d’homme, à t’écouter pour savoir comment
fonctionne le tien et voir ce que nous pouvons faire l’un avec l’autre. »
Vous pouvez adoucir la forme dans vos mots. Je l’exprime ici dans

© thierrypasquier@viiif.net 23 12-12-14
mon langage de guerrier, clair et précis. Sans cette mise au point
honnête et responsable sur la gestion sexuelle masculine, la porte est
grande ouverte pour une sortie rapide de la relation, avec infidélité
masculine (masturbation incluse si elle n’est pas au courant) et
frustration féminine. Devant ces contraintes supplémentaires, il
devient tentant de se passer de l’autre genre.
1.3 Avons-nous encore besoin de l’autre sexe ?
S’occuper de ce courant électrique dans la relation demande un peu
de temps et d’organisation. Or, les hommes, et maintenant les
femmes, sont devenus tellement occupés que beaucoup d'entre eux en
manquent pour créer l’harmonie avec le partenaire de leur vie. Une
relation est un engagement et une responsabilité de plus dans leur vie
quotidienne : travail, enfants, famille, activités sociales, etc. Nous
avons tellement compliqué nos vies…
Les femmes ont gagné (ou gagnent de plus en plus) leur égalité au
travail. Elles performent comme - ou mieux - que des hommes. Leur
volonté est tendue vers la conquête de domaines où seul l'homme
régnait jadis. Elles réussissent si bien, qu'entre le travail et la
protection sociale, elles n'ont plus besoin d'hommes dans leur vie.
Financièrement autonomes, elles n’ont plus la nécessité d’avoir un
pourvoyeur; elles ont la protection de la police, de l'armée, des lois.
L’homme protecteur est inutile 12 ; les banques de sperme et
l'adoption, leurs assurent des enfants, dehors les géniteurs ! Et qu’est-
ce qu’un homme si ce n’est plus un géniteur, un pourvoyeur et un
protecteur ? À moins qu’il ne se redéfinisse, c’est un joueur sur la
touche. Sur le terrain de jeu, il ne reste plus que des femmes... qui se
demandent où sont passés les hommes !
Car, excepté les épouses désabusées ou aigries qui ont un compagnon
depuis des années, les femmes seules que je rencontre sont encore à
la recherche de l’homme qui les aimera véritablement, créant un
espace de sécurité et de reconnaissance qui leur permettra d’exprimer
l’Amour qu’elles ne peuvent souvent que vivre avec leurs enfants.
Bien sûr, une partie d’entre elles a fui cette cacophonie charnelle pour
se réfugier dans les hauteurs spirituelles. Les hommes le font aussi,
dans une spiritualité aseptisée des exigences du corps. Or, si nous en

12 Il lui reste encore la possibilité de répondre au besoin de la femme de se sentir « en sécurité »

dans les bras de son homme. Pour combien de temps ?

© thierrypasquier@viiif.net 24 12-12-14
avons un, ne serait-ce pas justement pour rendre évident qu’esprit et
matière sont Un, que la sensation de séparation n’est qu’une illusion
d’optique de la conscience comme le disait Albert Einstein ?
Le processus d'émancipation féminine, nécessaire pour supprimer les
abus de pouvoir masculins, a dévié vers l'égalité des sexes. Or, cette
égalité est un mythe, une tromperie, qui n'existe pas et n'existera
jamais dans un monde de dualité. Nous sommes biologiquement,
socialement, économiquement, culturellement différents. Et nous
sommes aussi spirituellement équivalents.
Penser que la femme désire un homme dans sa vie parce qu’elle subit
une pulsion instinctive pour se reproduire, c'est la limiter, et l'homme
avec elle, à une bête. Si l'être humain est un animal, c’est un animal
pensant et spirituel.
Alors pourquoi une femme désirerait-elle un homme dans sa vie ? Ce
n’est pas que pour le sexe. En général, elle ne fantasme pas sur ce
sujet autant que l’homme, car le sexe n’est pas toujours aussi
gratifiant pour elle.
La femme veut l’homme. Elle sait inconsciemment qu’il détient la clé
pour la sortir de la frustration qui la ronge. Il a le passe-partout pour
qu’elle puisse enfin délivrer au monde l'amour qu'elle porte en elle.
Comment ? Elle n'en sait plus rien. Elle a oublié. Et lui aussi ! Elle
sent juste au fond de son coeur, au fond de ses tripes, même enfoui
derrière ses fantasmes romantiques, que ça lui prend un homme dans
sa vie. Elle sait que le sexe n’est pas l’amour et dans sa confusion
totale elle fantasme, depuis sa plus tendre enfance, sur des amours
romantiques et des fables amoureuses.
Mais voilà, pour délivrer à travers la chair cet amour véritable que
porte la femme, cela prend un homme conscient des dimensions
intérieures de l’être. Et l'homme a oublié comment lui faire l'amour...
Hommes et femmes sont maintenant devant un choix : voulons-nous
encore de l’intimité avec l’autre sexe ? Si la réponse est non, refermez
ce livre et allez prendre du plaisir avec la multitude d’occupations que
nous offre la société. Si vous êtes persévérant résilient, et visez encore
l’harmonie des genres, allons un peu plus loin, à la question suivante :
Quelle intimité sexuelle voulez-vous et êtes-vous prêt à en assumer les
conséquences ?

© thierrypasquier@viiif.net 25 12-12-14
1.4 La croix de la sexualité
Pour vous aider à répondre, revenons un peu en arrière. Jadis, à
l’origine de l’humanité, une vision du monde invitait à l’absence de
différence entre les hommes et les femmes.
Cette approche unisexiste a rapidement glissé puis cédé la place à une
vision polarisée des sexes cachant en son sein l’idée de la supériorité
de l’un sur l’autre. L’Histoire, écrite par les hommes, a défendu la
position surprenante que... le sexe masculin était supérieur ! Bien sûr,
il y a toujours eu des défenseurs du contraire, des Dames d’Avalon,
jusqu’aux groupes pour la suprématie féminine et la gynarchie
actuelle.
Aujourd’hui, côté sexe, c'est la pagaille. Nous allons commencer à
mettre un peu d’ordre dans ce chaos. Ho! rassurez-vous, cela ne sera
pas long, car nous allons simplifier pour mieux comprendre : en
regardant les différents sillages humains tracés dans cet océan sexuel,
il ressort deux axes de perception complémentaires (voir schéma page
suivante) :
L’axe horizontal ou fantasmagorique : « Je ne peux être heureux
sans toi, car j’ai des manques. J’ai besoin de toi pour combler mes
lacunes. » Il entraine la codépendance affective et toute sorte de
déviations, de fixations sexuelles et de fantasmes
L’axe vertical ou sacré : « Je suis une personne complète. J’ai tout
ce qu’il faut pour être heureux. Je te désire pour réaliser mon
potentiel créateur qui est un mystère. Je peux explorer ce potentiel à
travers mon centre procréateur et une sexualité sacrée. »
Nous avons dit que ce qui définit la relation biologique du couple c’est
la polarité sexuelle. Si je demande à mon partenaire une exclusivité,
ce qui n’est pas toujours le cas, c’est sur son sexe. C’est ce qui définit
l’amour physique humain. Mais, émotionnellement, les hommes
viennent de Mars, les femmes de Vénus, comme le suggère le livre à
gros tirage, du même nom, et ils se retrouvent à mi-distance sur une
petite planète bleue : la Terre.

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Les relations entre nos deux extraterrestres, jadis régies par des droits
et coutumes stricts, menés par les religions et la superstition, sont
maintenant libres de ces deux entraves. Dans cette liberté…, le chaos
fut ! Comment hommes et femmes peuvent-ils se retrouver et faire
fleurir entre eux l'Amour divin ? Est-il possible de faire l’amour de
manière sacrée, sans rien désirer, seulement admirer et rendre
hommage ?
Cette situation a mené la femme, dans son désarroi et sa quête
désespérée, jusqu'à créer, un mouvement gynarchique 13 qui prône la
suprématie féminine, sur l’axe horizontal, et l'asservissement de
l'homme aux tâches ménagères par une domination sexuelle
fantasmagorique. Je parle des femmes qui ont le courage de réagir et
non de la majorité silencieuse inerte qui subit sans rien faire parce
que « c’est comme ça ». Cette suprématie, selon moi, manque de
vision spirituelle, verticale, en voulant se débarrasser des tâches
ménagères. N’est-ce pas là une reproduction du comportement
dominateur masculin, un ridicule plagiat de la vieille recette de
résoudre « le mal par le mal » ? Cela ne rend pas honneur au féminin
sacré dont la mission est d’inspirer la vision du « royaume de Dieu 14 »
sur Terre au masculin sacré, représenté par son chevalier servant, afin
qu’il la concrétise dans la matière.
Sur le même axe, nous voyons aussi fleurir tous les intégrismes
machos, le plus souvent sous couvert religieux. Nous visons ici à
réajuster nos comportements sexuels pour cheminer ensemble vers
une sexualité sacrée, verticale, sans fantasmes ni interférences
émotionnelles. Une sexualité zen dans toute sa vitalité terrestre et sa
splendeur cosmique. Au-delà des fantasmes, cette nouvelle alliance
implique de s’engager à voir l'autre non pas comme un objet sexuel,
mais comme un être divin, un « fils de Dieu15 », un être infini utilisant
la matière intelligente, tout aussi divine, qui forme son corps. Faire
l’amour de manière sacrée, c’est permettre le mariage de l’Esprit et de
la Matière.

13 Le pouvoir aux femmes dans tous les domaines…


14 Entendez par là suffisance pour tous, paix, joie et libre choix d’évoluer en conscience.
15Entendez ici une « Monade », un Esprit (avec un grand E, ou âme de l’âme) et non esprit dans le
sens de « mental ». [Le français est une langue riche et précise utilisée trop souvent n’importe
comment quand il s’agit des mondes abstraits et invisibles. NDA frustré]

© thierrypasquier@viiif.net 28 12-12-14
« Hou là ! Est-ce que ça n’est pas un petit peu idéaliste ? » D’accord,
tout le monde n’est pas prêt à cette vision. Mais sans idéal, nous
n’irons nulle part. Et puis, si vous lisez ce texte, c’est que vous vous
posez des questions, chacun à son niveau. Selon le travail
d’exploration et de croissance intérieure personnelle que nous avons
déjà effectué, selon notre impeccabilité de Guerrier, nous pouvons
soit explorer directement cette dimension verticale, soit faire un
détour en passant par le monde fantasmagorique 16 de la sexualité
horizontale pour purger notre mémoire de toutes les scories du passé.
L’exploration de nos fantasmes est-elle nécessaire pour s’en
débarrasser ? Nous regarderons de près cette question. Faire
l’autruche en les niant est nuisible, c’est sûr. Une exploration
consciente serait-elle utile pour mieux se connaître et partager dans
l’ouverture, l’écoute, l’acceptation de soi et de l’autre ? Y-a-t-il un
risque de s’y enliser ? Et puis n’est-ce pas une prérogative de cerveau
masculin que de fantasmer sexuellement ? La femme ne fantasme
généralement pas sur le sexe autant que l’homme, bien que certaines
soient d’une créativité étonnante… Le plus souvent, elle se rattrape
sur le romantisme ! Ses fantaisies sexuelles ne surviennent que parce
qu’elles ont laissé la sexualité masculine les envahir inconsciemment
depuis leur petite enfance, et qu’elles baisent maintenant comme des
gars. Si vous ne me suivez pas, c’est normal, je viens d’aller
un peu trop vite… Sans doute un reste de la « petite vite » de
ma sexualité animale !
Pour clarifier l’axe horizontal et vertical en ce qui concerne la
sexualité, vous pouvez méditer (le regarder attentivement et y
réfléchir) quelques instants le schéma précédent. J’y ferai référence
au long de ce livre.
L’idéal est un moteur qui nous pousse en avant. Mais il y a un frein
aussi : pour faire l’Amour de manière sacrée ou non, il faut être deux.
« Et si l’autre ne veut pas la même chose que moi ? » Voilà une

16 Les fantasmes ont leurs sources dans les mémoires actives (non intégrées) de notre passé

individuel (lignées familiales ou réincarnation, comme vous préférez) et collectif, que ces
mémoires soient intensément agréables ou désagréables. Le fantasme est une tentative pour
modeler la réalité conformément à de faux besoins. Les fantasmes sont un moyen de faire de
fausses associations et de tenter d'en tirer du plaisir. Bien que nous puissions les faire, nous ne
pourrons jamais les rendre réelles [c.-à-d. universelle et éternelle], sauf pour soi. Tout ce que le
fantasme fait peut littéralement disparaître en un clin d'œil parce qu'il s'agit simplement d'une
malperception.

© thierrypasquier@viiif.net 29 12-12-14
excellente question et la réponse est différente selon que l’autre, c’est
lui ou elle.
1.5 Le grand tableau
Nous avons vu que nous sommes différents. Dit d’une autre façon que
précédemment, le féminin guide quand il s’agit de faire descendre la
vision de haut en bas et le masculin dirige dans l’autre sens, quand il
s’agir de bouger la matière du bas, pour réaliser la vision du haut. Et
dans la sexualité qui dirige ? Si vous me dites « personne », nous
retombons dans le chaos actuel ou « personne » ne sait plus où il en
est ! Si c’est l’homme, comme jadis, nous retournons en arrière, ce
que nous ne voulons pas. Que reste-t-il ?
-…
- Et si elle ne veut pas ?
- Et bien la société changera très, très lentement. Le premier pas
féministe, tourné vers l’extérieur, a été fait. Un deuxième s’impose
maintenant, tourné vers l’intérieur et centré sur la chambre à
coucher, là où la sexualité de l’homme se déroule… selon les
dispositions de la femme. Voici le grand tableau (page suivante) pour
nous situer, avec quelques remarques.
BDSM : signifie pratique de Bondage et Disciplines sadomasochistes
et englobe les multiples expériences faites sans conscience sacrée.
Vanille est le mot BDSM pour une sexualité conventionnelle, celle
dont parlent le plus souvent les magazines féminins, « politiquely » et
« sexually » correct.
Le tableau ne mentionne que l’infidélité masculine, parce que,
dans ce domaine là aussi, nous ne sommes pas égaux. L’infidélité de
la femme sauvage n’a pas la même source que celle de l’homme
sauvage. La sienne est biologique, pour répandre ses gènes, le plus
souvent possible, avec le plus de femelles possible (ne commencez pas
à penser que je le justifie).
Si la femme est infidèle, c’est qu’elle se fait baiser quand elle
devrait se faire faire l’amour de manière sacrée. Quand elle sort de
son mirage romantique du prince charmant et qu’elle découvre le
crapaud, elle devient très frustrée, contre lui de s’être fait « abuser »
et contre elle-même de s’être laissée prendre à son mirage
romantique : « Comment ais-je pu aimer un tel singe ! »

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Si son caractère est rebelle, la démone émotionnelle (voir Erreur !
Source du renvoi introuvable.) sera engendrée pour le
tyranniser. Si la femme est passive et soumise, elle se rendra de moins
en moins disponible pour lui, laissant en même temps s’éteindre petit
à petit son feu sexuel. Elle le remarquera quand les hommes dans la
rue… ne la remarqueront plus. Elle ne se sentira plus admirée et fuira
dans une hyperactivité professionnelle et parentale (ou
monoparentale).
Le tableau est donc fait du point de vue de la femme qui veut une
relation exclusive avec son homme. Cela ne veut pas dire qu’elle
pourra s’envoyer en l’air avec un autre, mais que si elle dirige et
inspire la relation, cette dernière à toutes les chances de la ravir.
Pourquoi irait-elle alors voir ailleurs ?
Le tableau montre aussi les voies de l’ancien contrat homme femme,
et ceux du Nouveau contrat qui sera proposé. Entre les deux, une
zone de transition qui sera explorée dans le tome II.
Nous pouvons continuer avec les principes à la base de ce Nouveau
contrat.

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2 LES PRINCIPES
En amour, j'ai été très égoïste, inconsciemment. Je n'avais pas
compris le privilège que représente une relation de couple dans
laquelle je peux être au service d'une femme, symbole vivant et
terrestre de la déesse mère. Je n'avais pas vu le cadeau de sa présence
pour façonner la force masculine en moi comme la mer façonne le
roc.
Les femmes que j'ai rencontrées, par la frustration accumulée
pendant des millénaires d'abus masculin, se sont transformées en des
monstres émotionnels effrayants et la peur qu'elles suscitaient en moi
dépassait l'admiration que j'avais d'elles. J'ai manqué de force pour
passer à travers le feu de mes peurs et les aimer véritablement.
« Et Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu; il les
créa mâle et femelle 17 . » Cette citation me dit que je ne nais pas
homme, je nais mâle. Homme, est un devenir qui se mérite. Un
devenir quoi ? D'une façon symbolique, nous pourrions parler de
l’état de conscience de chasseur (ou d’apprenti guerrier), puis de
guerrier intérieur et enfin de chevalier servant.
On ne nait pas femme, on naît femelle. Femme, il faut le devenir.
Dans cette métaphore chevaleresque, cela commence par être une
belle paysanne préoccupée de son foyer, puis une princesse, avant de
devenir une reine, comme nous le verrons.
2.1 Le dessein de l’amour
Qu’est-ce que l'Amour divin au-delà de tout l'aspect physique du
sexe ? Par delà l’étreinte qui engendre le corps, il y a l’étreinte qui
engendre l’âme, qui fait naître l’âme à l’Âme; grandiose
accouplement, surnaturel, sacré, divinement tendre… aussi pur
qu’une prière.
C'est seulement la conscience du corps qui fait que l'amour semble
limité. Car le corps est une limite à l'amour. Ce n’est pas une simple
allégorie. Dans la vision limitée par nos sens, nous divisons : il y a
l’extérieur, les autres, et il y a moi dans le corps. Dans ce royaume

17 Seule la Bible version Louis second et Jérusalem traduisent par « homme et femme ». Les
autres (Martin Bible, Darby Bible, Version Œcuménique TOB et en Anglais, King James Bible et
English Revised Version) traduisent par « mâle et femelle ».

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règne l'ego, et cruellement encore, me contraignant à me battre
contre l’univers entier, pour me protéger. Si nous pouvions voir la
globalité, nous verrions immédiatement « qu'il est comme le plus
petit rayon est au soleil, ou comme la plus petite ride à la surface de
l'océan. Dans sa stupéfiante arrogance, ce minuscule rayon de soleil
a décidé qu'il était le soleil; cette ride presque imperceptible se
proclame océan. Comme elle est seule et effrayée, cette petite pensée,
cette illusion infinitésimale, qui se tient à part contre l'univers. Le
soleil devient « l'ennemi » du rayon de soleil, qu'il voudrait dévorer,
et l'océan terrifie la petite ride et veut l'avaler. Or, ni le soleil ni
l'océan ne sont même conscients de toute cette étrange et in-
signifiante activité. Ils continuent simplement, inconscients qu'ils
sont craints et haïs par un minuscule segment d'eux-mêmes. Même
ce segment n'est pas perdu pour eux, car il ne pourrait pas survivre
à part d'eux. Et ce qu'il pense être ne change en aucune façon que
son être est totalement dépendant d'eux. Toute son existence
demeure encore en eux. Sans le soleil, le rayon disparaîtrait; la ride
sans l'océan est inconcevable. » 18
Telle est l'étrange position dans laquelle nous semblons être quand
nous nous voyons dans un corps qui semble héberger un esprit
séparé, autonome, ayant bizarrement besoin d'autrui pour certaines
choses, mais ne se voyant aucunement dépendant de sa Source !
Il règne autour de l’Amour une grande confusion. Quand vous
entendez : « Je t’aime de tout mon cœur », il ne s’agit pas du tout,
mais pas du tout (j’insiste, vous avez remarqué !) pas du tout
d’Amour. Ce qui est dit en réalité c’est : « Je t’affectionne de tout mon
plexus solaire. » C’est moins romantique, mais c’est plus clair. Toi, je
t’affectionne. Mon ex, non ! » Je sépare.
Le synonyme du mot « Amour », que vous ne trouverez pas dans le
dictionnaire comme équivalent, est « Unité ». Faire l’Amour, c’est
faire l’Unité et non s’envoyer en l’air, les yeux fermés, chacun dans
son monde. Ça, c’est utiliser l’autre pour remplir mon besoin
d’expression sexuelle. C’est un début. Nous sommes ensemble ici
pour aller plus loin. Si l'Unité est, elle est partout, toujours. Nous
passons simplement à côté sans la voir. C’est ce que j’ai fait pendant
longtemps ! La sexualité est une porte pour la retrouver.

18 UCEM 18-VIII.3:3 à 4:6, FIP

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Nous avons, comme être humain, trois grandes opportunités de
comprendre la signification de cette union pour passer de la dualité à
l'unité.
1. Notre première chance est celle de l'union sensuelle de l'homme et
de la femme à travers la sexualité sacrée. C'est notre sujet, étape
nécessaire vers deux autres unions que je ne fais que citer ici :
2. L’union des énergies localisées sous le diaphragme avec celles
localisées au-dessus du diaphragme qui transforme l'énergie de
reproduction physique (centre sacré) en activité créatrice artistique
(centre de la gorge) pour engendrer les enfants de notre mental et de
notre savoir. Alors apparaît la beauté dans la forme. Cette union
entraine le véritable travail créateur et aboutit à :
3. L'union, dans la tête, des énergies de la personnalité avec celle de
l'âme. Le résultat est la naissance de l’Amour christique en soi,
inconditionnel. C'est le but ultime de notre évolution humaine.
Le grand tableau est exposé. Que faire maintenant avec la sexualité au
quotidien ? Car, dans les sociétés occidentales actuelles, il se vie
chaque jour non pas dans une grotte de mystique, mais dans la
famille, la relation de couple et la sexualité. J’ai passé des années à
errer d’une « grotte » à l’autre, avant de me marier. Puis mes yeux se
sont ouverts. Je me trompais d’époque et de lieu.
Ressentir cette unité-amour est important. Pourquoi ?
Quand l’homme est déconnecté de l’abstrait, de l’intemporel, il crée la
disharmonie et le malheur. Retrouver cette sexualité sacrée avec la
femme crée cette connexion qui passe par le féminin en lui. Pour y
arriver, son guide est le féminin dans la femme. La féminité a le
pouvoir de ramener la liaison entre le Dessein, ou Plan divin, et sa
réalisation harmonieuse dans la matière.
Quand la femme est déconnectée de l’Amour vrai, elle tombe dans ses
émotions et utilise son pouvoir féminin pour manipuler afin de
prendre le pouvoir de l’homme et le mettre au service des désirs de
son ego. Reprendre sa place de Déesse ou de reine, c’est pour elle
retrouver l’estime et la plénitude de sa féminité. Qu’est-ce que cela
signifie concrètement ? Marier la femme sauvage avec son Roi
intérieur. Le couple est le terrain privilégié de cette éducation.
L'amour est avant tout une énergie magnétique. C'est-à-dire qu'il
influence le rapprochement ou la répulsion de deux systèmes comme

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les aimants ou les amants... Pour l'être humain, cette énergie
magnétique se situe en deux places : une dans la partie supérieure du
corps, au niveau de la poitrine, l'autre sous la ceinture.
Les énergies d'amour les plus subtiles vivent dans la poitrine de la
femme. Elles se ressentent comme une élévation, un élan vers
l'inaccessible, vers le beau, le grand, le cosmique, l’Un.
L’énergie qui se situe au niveau des organes génitaux est plus dense et
se perçoit physiquement à la base de la colonne vertébrale, dans les
cuisses et les jambes.
Lorsque nous sommes calmes, nous pouvons distinguer ces deux
types d'énergie. L'énergie inférieure n'est pas basse si nous la
percevons sans émotion de culpabilité et sans fantasmes. Elle est
simplement plus tangible, plus « granuleuse ». C'est la pure vitalité ou
force de vie de la Terre qui s'exprime en elle.
Le dessein de l’Amour, c’est d’unir ces deux énergies. Notre vrai
travail d’être humain ne se fait pas au boulot. Il est d'intégrer l'énergie
au-dessus de la taille à celle située en dessous.
Faire l’Amour de manière sacrée est un moyen de permettre au
principe masculin d'unifier ces deux polarités de l'amour dans le
principe féminin. Cette union peut bien sûr se passer dans un homme
sans la présence d'une femme et inversement. Mais dans l'acte de
faire l'amour entre la femme et l’homme, la force d’attraction est bien
plus puissante, le résultat bien plus probable. L’homme se concentre
alors uniquement à aimer et ravir activement sa partenaire réceptive.
Tout le reste découlera de cela y compris sa propre libération.
Par cette union entre le haut et le bas du corps, la femme voit son
mécontentement et son manque de gratification disparaître et devient
comblée d'amour divin. L'esprit et la matière se trouvent réunis. La
femme est réunifiée sur tous les plans de son être. Elle se sent
accomplie et n'a plus besoin de chercher de réalisations extérieures
dans une activité frénétique. Même si elle s'engage dans un travail ou
une activité, ce ne sera plus par besoin, mais pour manifester sa
plénitude intérieure. Même son désir d'avoir des enfants deviendra
secondaire.
Bien des sages ont lancé que « l’Amour est raison pure », ce qui
semble paradoxal, sauf si nous sortons l’Amour du plexus solaire, lieu
de la romance et des émotions. Nous arrivons alors au fait que

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l’amour est la force de l’unité. Comment atteindre cette unité ?
Retournons en cours de mathématique :
« Un est égal à un » tout le monde le sait et moi aussi je le sais,
jusqu'au moment où cet « un » là c'est moi. Car dès qu'entre en jeu
cette énorme unité, tous les calculs se brouillent. Même si je ne vois
pas mon unité supérieure à celle de ma voisine, quand je fais l’amour
dans un lit, il y a bien 1 + 1 = 2 personnes (je ne parle pas
d’échangisme, que je n’ai pas expérimenté ou de partie à trois,
d’accord ?) Bien sûr, je peux philosopher et, sur un air de violon
langoureux, vous dire qu’avec l’être aimé 1 + 1 = 1. Et je coule mon
examen de math. 1 + 1 = 2 et non 1.
Bon, nous pouvons recommencer le calcul en partant de ma douce
moitié. Étant égal à elle, je suis aussi une moitié et nous arrivons à
l’unité ainsi : ½ + ½ = 1. Nous ne coulons pas notre examen, mais
nous ne pouvons pas être heureux, car nous partons d’un point de vue
de manque. Je suis une moitié et je cherche ma deuxième moitié qui
est aussi incomplète, même si elle est douce. Comment arriver à
l’unité heureuse, extatique, pour elle comme pour moi ?
C’est simple : il suffit de dissoudre cette « unité » que je suis : alors,
1 -1 = 0. Lorsque j’accepte que « Moi » se soustraie à « Moi », c’est le
basculement dans l’unité, non comme individu, mais comme totalité,
infinie, intemporelle, immuable. Le sage avait raison : l’Amour est
raison pure. Et nous l’avons remplacé par la romance et le sexe ! Car
cette petite unité, quand il s’agit de « moi », est énorme. Elle prend la
place du Tout.
Les déviances romantiques
La femme est naturellement plus polarisée au-dessus de la taille qu'en
dessous. Malheureusement, cette polarisation a été déviée vers le
romantique et non le divin, depuis le moyen âge. Car la pensée
romantique, et les attitudes qu’elle engendre, n’a pas toujours existé.
L’amour humain évolue lui aussi : voici comment Jonathan Black 19
expose l’apparition de cet état de conscience dans l’humanité :
« À Florence, en 1274, le jeune Dante rencontra la belle Béatrice. Ce
fut le premier coup de foudre de l’histoire. » Vous pensiez peut-être
que les gens tombent amoureux depuis la nuit des temps ! Que cela

19 « L’histoire secrète du monde », Jonathan Black, Éd. Florent Massot, 2009

© thierrypasquier@viiif.net 37 12-12-14
fait partie de notre constitution biologique ! Faux. Nous faisons alors
une projection de notre conscience actuelle sur les évènements du
passé qui se déroulaient dans un autre état de conscience. Nous
regardons le passé en oubliant que la conscience évolue. Black
poursuit ainsi :
« Les odes de la Grèce antique expriment un désir exclusivement
sexuel. Elles ne décrivent pas la folle douleur de la séparation,
l’extase que provoque l’apparition de l’être aimé et ce regard
illuminé qui caractérise encore l’état amoureux de nos jours. »
Avant, nous recherchions l’autre pour la sexualité et fonder une
famille. À partir de l’époque romantique, nous l’utilisons pour vivre
intensément nos émotions. Et la confusion fût engendrée entre sexe
et amour ou affection. De même, l’amour christique
« inconditionnel » est la graine semée par le Christ dans la conscience
humaine il y a deux mille ans. Les textes de l’époque nous montrent
qu’un être humain en aimait un autre comme un ami, voir comme un
frère, et c’est tout. Il ne pouvait pas avoir l’idée d’aimer un étranger !
Difficile à imaginer et à croire ? Je vous invite à méditer sur ces
projections de notre conscience actuelle sur le passé, comme si la
conscience n’évoluait pas.
En prenant conscience de la déviation romantique, la femme se
rapproche du sacré. Car faire l'amour est une affaire de conscience,
dans l’absence de volonté et de projection d'ego. Dans l'absence, la
conscience subsiste. La conscience est le pouvoir d'enregistrer ce qui
se passe au travers des sens ou du corps sans utiliser l'expérience du
passé pour l'interpréter. Alors, l'amour s'efface comme sentiment et
se métamorphose en une vraie « connaissance » de la sensation
directe.
Pour la très grande majorité des gens, le plaisir des sens est interprété
à travers le voile du passé. Ils ne sont pas réellement conscients de ce
qui est leur expérience sensorielle présente. Dans la conscience, il n'y
a pas de personnalité. C'est vivre dans le saint instant présent. Il n'y a
pas de recherche de gratification personnelle.
Vivre une relation sexuelle sacrée, c'est convertir, par la conscience,
l'acte sexuel en une expérience profonde et spirituelle, réelle,
intangible. Notre rôle sur Terre est d'essayer de rendre manifeste le
Plan cosmique non manifesté.
Et le sexe, obsession masculine ?

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Faire des bébés est… enfantin. Baiser peut être confrontant. Faire
l'amour est transcendant. Cela implique tout notre être, physique,
émotionnel, mental et spirituel. Si vous passez par le même chemin
que moi, vous ressentirez parfois que la tâche est désespérée, surtout
si vous jetez un coup d’œil sur ce que nous présente la pornographie.
Nous aurons un chapitre sur ce sujet dans le tome II. Devant les
grands réajustements nécessaires, l’Amour serait désespéré s’il était
sans dessein ! Avec le dessein de l’unité et la fin de la guerre des sexes,
il est l’espoir du monde. Un espoir qui commence dans la chambre à
coucher.
2.2 Prémices pour un Nouveau contrat
Jadis, il y a fort longtemps (plus de 12 000 ans), l'acte amoureux de
l'homme était pur et c’était sa seule autorité sur la femme. C'était le
gardien de la femme. Pas comme geôlier, mais comme garde du
corps. Son amour maintenait la divine connexion entre eux. Il s'est
trompé de rôle et l'a emprisonnée.
La femme était le pôle serein et passif de l'amour-unité, l’amour pur
humain, du moins sur Terre. Oui, nous sommes bien au-delà des
revendications féministes qui manquent vraiment d’ambition !
Notre espoir aujourd’hui, c’est celui de mettre fin à la guerre des
sexes. Nourrir cette espérance demande de concrétiser deux prémices
pour que ce Nouveau contrat de couple puisse naître. À l’évidence, un
changement devra s’exprimer dans l'attitude des hommes vis-à-vis
des femmes et des femmes face à leur destinée pour qu’ait lieu cette
révolution. Ce soulèvement amoureux peut s’exprimer ainsi :
1. Élever le sexe (sans jeu de mots) de la pornographie et
de la performance (gros, dur, souvent et plus encore) à
un acte sacré, une méditation active. Cet acte d’adoration
commence par le respect total de l’autre. Ma vie relationnelle
abondante m’a montré qu’actuellement l'une ou l'autre partie
est habituellement sacrifiée, soit à une abstinence indue, soit à
un dévergondage inconvenant. Ni l’un ni l’autre ne font partie
du sacré.
2. Sortir la sexualité de la chambre à coucher pour
influencer toute la vie du couple, devenant une unité aimante et
harmonieuse au service de la communauté. Le pouvoir érotique
féminin électrise et inspire l’homme à créer du bon et du mieux-
être autour de lui.

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Cette nouvelle révolution sexuelle ne pourra se produire qu’avec une
grande bonne volonté des hommes et des femmes pour s'assister dans
leurs besoins et agir en complémentarité l'un de l'autre.
Je le répète, sans cette révolution, sans ce dessein, l'amour entre les
hommes et les femmes est, pour moi, désespéré. Car Adam et Ève en
nous ont oublié, depuis des millénaires, comment faire l'Amour
physiquement. Et le monde est devenu le chaos que nous
connaissons.
Lois et règlement ne peuvent régler cette question. Nous le voyons
bien avec la volonté de légiférer la prostitution au Canada. Et si le
chaos est bien global, il n’y a pas de solution légale applicable à la
masse des êtres humains. Seuls les individus, femmes et hommes,
peuvent commencer, dans chaque couple, à corriger la situation. Le
problème est trop personnel et trop profond. Chaque couple produit
une dynamique unique d'idéaux et de fantasmes, dont la réalisation
est à la fois désirée et crainte.
Quand nous entendons parler de sadomasochisme, c’est rarement
sous une forme emphatique ! Nous avons tort ! J’ai trouvé une étude
comportementale 20 qui montre l’importance de réaliser nos
fantasmes – tant qu’ils ne sont pas nuisibles à autrui. Ceux qui ne le
font pas, les couples « vanilles » ayant le pire score en termes de
bonheur, loin derrière les adeptes du sadomasochisme ! Au premier
abord, nous pouvons être choqués de parler de ce qui est considéré
péjorativement comme des « déviations sexuelles ». Je n’en fais pas la
promotion – je suis à la fois un peu trop sensible et pas assez
autoritaire. Je vous invite donc, comme je l’ai fait, à méditer avec
attention ce qui suit : respirez après chacune de ces propositions si
vous en avez besoin et réfléchissez-y !
1. L’érotisme est le mariage de la sensualité et du mystère. C'est
l'imagination qui fait l'amour avec le corps. Il influence les deux
sexes, mais particulièrement le sexe masculin, plus mental.
2. Le pouvoir érotique féminin de la femme est magnétisme
(attraction, inspiration) et agit sur le pouvoir viril électrique
(action) de son compagnon. Il s’épanouit dans un domaine
nommé courtoisie.

20Étude publiée dans The Journal of Sexual Medicine : Psychological Characteristics of BDSM
Practitioners. Voir le Tome II de ce livre.

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3. Le pouvoir viril masculin électrise l'homme qui a besoin de
sexe afin de dissiper les vagues de désir sexuel (libido) qui
l’assaille. Il peut y arriver sans sexe s'il arrive à transformer et
canaliser cette énergie par l’action et la création. En pratique
c’est très rare d’y arriver totalement. C’est là qu’intervient le
pouvoir érotique féminin.
4. Revivifier le pouvoir érotique de la femme sauvage, qui
a été réprimé par la morale et la religion, permet de réguler la
libido masculine et redonne confiance à la femme pour aller
vers une sexualité sacrée.
5. La maîtrise sexuelle masculine par l’abstinence
d'éjaculation, ou la diminution le plus possible de sa
fréquence. Cette rétention de l'orgasme masculin n'est pas
une chasteté qui opprime et tourmente. Elle est plaisante,
excitante même, rend l’homme alerte, vigilant et attentionné.
Limiter les décharges permet de maintenir le courant dans le
couple, car une fois « déchargé », la libido masculine retombe et
le mâle n'a plus de désir pour un temps variable suivant chacun.
Il devient très indépendant et perd sa ferveur de la femelle.
Soyez confiante ! Votre homme sera réjoui si la femme sauvage
est vivante en vous.
6. Exciter et dénier, est le moyen d’entrainer l’homme à
reporter l'orgasme tout en maintenant le courant électrique
dans le couple. C’est le rôle essentiel de la femme conservant
ainsi l’écoute et l’attention de son homme. Elle maintient ainsi
cette charge sexuelle à un niveau optimum durant tout son cycle
lunaire. Cela se fera différemment suivant les quatre phases :
lors de la semaine un, menstruelle, utilisation de l’excitation et
du déni; semaine deux, 3 et 4, pratiquer faire l’Amour de
manière sacrée. Ici, la femme peut avoir autant d'orgasmes
qu’elle le désire, tout en gardant la motivation de son homme,
sa dévotion et sa bonne humeur.
7. La régulation de cette libido masculine devient l’effort
de l’homme et le devoir conjugal de la femme. Elle leur
ouvre la porte pour la pratique de faire l'amour de manière
sacrée. L’abstinence est compensée au centuple par les vagues
subtiles d’énergie féminine qu’il récolte au fond du vagin et n'a
rien à voir avec la domination et la soumission. Elle se
développe naturellement, pour un homme prêt, dans la pratique

© thierrypasquier@viiif.net 41 12-12-14
de faire l'amour de manière sacrée ou peut être sujette à
entrainement.
8. Tirer profit du besoin quotidien. Pour satisfaire son désir
sexuel, l'homme développe une attention proportionnelle à sa
libido. Quand il est en demande, il ressent un intense intérêt,
une vraie dévotion pour la femme. Lorsque cette dernière
dépasse ses besoins égoïstes, elle devient la directrice de la
réalisation des objectifs de contribution du couple 21 à
leur communauté. Le besoin sexuel propulsé en dehors de la
chambre à coucher se transforme en courtoisie chevaleresque
dans la dynamique de « reine et chevalier ».
9. Pour affirmer son pouvoir érotique féminin, prendre
confiance en elle, et corriger d’éventuels débordements
libidinaux du mâle ordinaire, la reine dispose de diverses
techniques qui permettent l’évacuation du trop-plein du mâle
en évitant la perte de dévotion et de connexion, ainsi que sa
dépression post orgasmique. Cela supprime aussi la
dépendance au plaisir dû au « flash de Dopamine ».
10. La libido de l’homme régulée permet au couple de
commencer à faire l’Amour de manière sacrée, en
conscience, c’est-à-dire sans fantasme. S’ils sont présents
en eux, il est préférable de les vivre pour s’en libérer, plutôt que
de les refouler, ce qui les entretient sans fin. Les vivre ne veut
pas dire en faire une habitude.
11. Un contrat d’ententes clair rédigé ensemble, sur la base de
ces prémices, établira une bonne base de communication dans
lequel la femme voulant l'exclusivité sexuelle de son homme
s'engage à diriger sa sexualité. Diriger signifie entretenir le
courant électrique entre vous en gérant les « trop-pleins ».
Voilà donc résumés les différents éléments que nous allons cuisiner
quant à ce Nouveau contrat de couple. À vous d’y réfléchir et
d’expérimenter. Je souhaite que le tout soit goûteux et digeste. Des
surprises vous attendent. C’est un peu comme passer d’une nourriture
traditionnelle au végétarisme. Ça demande une adaptation… Tout a

21J’utiliserai parfois cette expression de « contribution à la communauté ». J’entends par là toute


activité, professionnelle, bénévole, ou même de loisir, qui apporte un mieux être à la planète, que
ce soit à l’humanité, locale ou éloignée, ou encore dans la vaste sphère de l’écologie. C’est peut-
être sa carrière à lui, à elle, au deux ou encore un projet commun en dehors de leur métier.

© thierrypasquier@viiif.net 42 12-12-14
un prix : « Si je veux changer quelque chose dans ma vie, je vais
devoir changer quelque chose dans ma vie ! » Jean-Paul Getty
2.3 Approche préliminaire au pouvoir féminin
La femme est rarement reconnue ouvertement comme objet de culte
au service de l’Amour sauf dans certaines cultures traditionnelles.
Bien que les vents célestes lui soient favorables et la poussent en
avant comme une marée montante, ce livre est une proposition pour
qu’elle s’aide elle-même afin d’asseoir son autorité féminine.
Bien que nous soyons tous à la fois yin et yang, nous n’en avons pas
moins des sexes qui portent davantage l’une ou l’autre de ces
polarités. La fonction du masculin, davantage porté par l’homme, est
de réaliser dans la forme l’intuition inspirante féminine que la femme
a normalement plus développée que lui et qu’elle lui transmet.
Attention, cette transmission ne signifie pas une
« domination féminine » prônée par les gynarchistes. Elle est facile à
faire, car la force de l’homme est de créer des « formes » dans le
monde qui l’entoure. Celle de la femme est de donner et protéger la
vie. Une vie qui évolue en nous dans la forme de nos corps (physique,
émotionnel et mental). Or, dans l’ordre naturel des choses, c’est la
forme (manifestation) qui obéit à la vie et non le contraire. De là à
dire que l’homme doit obéir à la femme, il n’y a qu’un pas à ne pas
faire… c’est là que la suprématie féminine trébuche !
C’est ce que traduit maladroitement, et avec beaucoup d’ego, la
pornographie où la « dominatrice » dure et exigeante occupe une
place de plus en plus fréquente. Comme tout ce qui est
pornographique, ce fantasme mental d’origine masculine est aussi
alimenté par le désir de la femme de se « faire obéir », déviation de
son désir d’être entendue. Et comment se faire mieux entendre qu’en
ayant la direction du couple ?
Cette attitude d’autorité féminine de la femme, quand elle est
affirmée avec justesse, provoque généralement une réaction
instinctive de subordination sexuelle chez l’homme. Deux raisons
peuvent y contribuer : sa culpabilité des abus passés qu’il a perpétués
sur la femme et la vulnérabilité à sa pression sexuelle. Sans cette
dernière, un mâle civilisé n’aurait probablement pas la réaction de
subordination, ni d’agression d’ailleurs. Il serait proche d’un bonheur
simple, dans un état équanimité face à ce qui est. Mais ce n’est pas le

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cas, tout au moins pour ce que je constate autour de moi. Voici
quelques remarques en lien avec cette réaction de subordination :
Premier point : votre mâle a besoin d’une dose de sexualité tous les
uns à trois ou quatre jours en moyenne. Une dose ne veut pas dire
forcément de coucher avec. Ça ne serait guère commode ! Car le mâle
biologique humain ordinaire est, en grande majorité, en demande de
sexe de façon permanente s’il ne se masturbe pas. En fait, le seul
instant où il ne l’est pas, c’est durant les quelques heures qui suivent
un orgasme. Ainsi, harnacher une telle puissance ne se fait pas tout
seul. Cela demande un peu de connaissance et une certaine discipline.
Mais, si c’est pour la fin de la guerre des sexes et la paix dans le
monde…
Deuxième point : au début de cette réorientation du couple, la
femme accepte de jouer avec son pouvoir féminin (même léger)
souvent juste pour faire plaisir à son compagnon. Car c’est
généralement l’homme qui propose le jeu. On pourrait le traiter de
« souminateur » pour « soumis dominateurs » qui cherche à réaliser
son fantasme de subordination, ce qui peut ne pas vous convenir.
Mais, en tant que femme, si vous étudiez la question, vous admettrez
rapidement qu’avec très peu d’efforts de votre part, vous allez en
profiter énormément. Alors, saisissez les rênes (ou d’autres parties…
ce n’est pas pour rien qu’existe l’expression « tenir par les couilles »)
de votre couple et lancez-vous dans l’aventure. Si votre homme n’est
pas prêt à s’abandonner au féminin en vous, vous avez le choix,
comme toujours : en trouver un qui est prêt; utiliser le tome II pour
transformer le vôtre; ou souffrir en silence et être frustrée.
Troisième point : hors la pratique de faire l’Amour de manière
sacrée, la plupart des femmes ne veulent pas s’adonner au
sexe aussi souvent que leur compagnon le voudrait. Il vous
faut alors influencer psychologiquement son rythme. Je vous
invite à faire juste un petit effort de jeu. Vous arriverez même à garder
vos vêtements si vous le voulez ! Et si vous jouez bien, ne serait-ce que
quelques minutes par jour, il recevra sa dose de sexe psychologique
qui représente 90 % du sexe chez l’homme. Il sera heureux, vous
aussi, et vous ne vous sentirez pas coupable de ne pas vous offrir à lui
tous les jours.
Lorsque vous maîtrisez sa pulsion, vous êtes prête à transformer votre
relation. Les femmes savent toutes que l'homme utilise deux « têtes »
pour penser. La grosse et la petite. Les humoristes l’exposent à grand

© thierrypasquier@viiif.net 44 12-12-14
renfort de rire. Si vous voulez vous faire entendre attentivement de
votre servant, enlevez-lui sa petite tête pour qu'il ne pense plus
qu'avec une seule tête, celle qui est créative. Je parle d'une ablation
psychologique, pas chirurgicale. En tant qu’homme, vous devez
certainement serrer les cuisses en ce moment… Si c’est le cas, c’est
que vous savez avec quelle tête vous pensez quand vous voyez une
jolie femme ! Ce livre est une invitation à la maîtrise, je ne le cache
pas. Alors, vous ne craindrez plus le pouvoir érotique de la femme. Il
deviendra votre carburant.
Dompter son sexe, comme un dresseur le ferait d’un lion, fait évoluer
naturellement l’acte sexuel au profit de vos orgasmes et de son
abstinence, vers l’art sacré de faire l’Amour. Votre mâle va s’en rendre
compte petit à petit, tout en y ayant beaucoup de plaisir. Vous verrez
qu’avec cette nouvelle donne il sera plus excité et satisfait que jamais.
Les hommes veulent plaire aux femmes au lit, et quand l’acte sexuel
se réalise pour votre satisfaction, votre compagnon est inévitablement
satisfait aussi.
Si le défi peut être grand pour lui, il le sera aussi pour vous, car vous
ne savez pas encore ce qu’est réellement votre « bénéfice » dans l’acte
sacré de faire l’Amour. L’autoroute de la sexualité féminine moderne
est une ridicule copie de la sexualité de performance des mâles. Et
une femme se sent « libérée » quand elle roule à fond sur cette voie de
la facilité… finalement insatisfaisante parce qu’elle n’a jamais été
aussi loin de la féminité. C’est un peu brusque comme affirmation,
mais vrai, sinon vous ne liriez pas ce livre.
L’équation de base du mâle est : abstinence sexuelle = désir libidinal
et propension à écouter ce qui pourrait le satisfaire : vous ! C’est un
point fondamental dans votre nouvelle relation avec votre
compagnon. L’entrainement devrait progressivement le mener à ne
plus avoir d’orgasme sans votre consentement afin de le maintenir
dans un état « d’appétit » sexuel. Et c’est seulement votre pouvoir
érotique féminin qui pourra lui faire accepter ce jeu. N’essayez pas de
le convaincre mentalement, le risque de perdre est grand. Le Yang est
bien plus fort que vous à ce jeu.
2.4 À qui le pouvoir ?
Une autre difficulté mine la relation traditionnelle : tout y est
considéré à 50/50, tout est discuté, négocié et renégocié et bien des
couples s’engagent dans des luttes de pouvoir sans fin, depuis que les

© thierrypasquier@viiif.net 45 12-12-14
femmes sont sorties de leur cuisine et que l'autorité parentale
conjointe a été instaurée dans les années 1970. Nous sommes passés
d'une société organisée autour du pouvoir des hommes, et des pères,
à une société mixte où les attentes deviennent contradictoires et les
mécontentements se multiplient.
« Les rôles sont à interpréter et à réinventer en permanence, analyse
le psychiatre Serge Hefez* 22 , et l'absence de règles définies laisse le
couple à la merci d'un rapport passionnel. »
L’homme est généralement plus mental. Les femmes sentent
davantage. Or, dans une discussion, c’est argument (mental) contre
argument (mental) et généralement la femme n’a pas le dessus, sauf
par la tyrannie émotionnelle. Il vous convaincra jusqu’à la nécessité
de faire l’amour avec lui (pour être un vrai couple, parce qu’il a mal
aux testicules, parce que c’est une preuve d’amour, etc.) C’est
l’ouverture vers toute sorte d’abus, particulièrement sexuel, si vous ne
vous faites pas respecter. Vivre sans cadre et sans limites est
insécurisant. L’homme teste les vôtres et il attend que vous lui disiez
fermement : « Non ! » Que vous posiez vos limites. S’il vous aime
vraiment, il veut vous respecter et donc respecter vos limites. Encore
faut-il qu’il les connaisse.
Dans ce conflit entre des volontés différentes au sein du couple, une
solution simple apparaît : l’une des parties se soumet à l’autre et les
conflits sont épargnés aux deux. La grande question est : qui ?
L’homme est le chef de famille depuis… le déluge. Peut-être est-ce le
plus judicieux dans un monde de survie matérielle, où il excelle pour
trouver des solutions. Mais ce temps d’hyper matérialisme touche à sa
fin. L’humanité se tourne progressivement vers le spirituel, domaine
yin annoncé par le féminisme (si vous en doutez, je vous laisse ouvrir
les yeux autour de vous). Cela devrait encore devenir plus marqué à
l’avenir. Mais quelle sorte de pouvoir va-t-il sortir d’un mouvement
qui essaye, avec succès, de conquérir le pouvoir masculin et qui rend
le monde veuf de femme ? Il n’y a plus que du masculin ! Réussiront-
elles à retrouver le pouvoir féminin qu’elles devraient exprimer pour
équilibrer le masculin asphyxiant ? Un premier pas salutaire de
reconnaissance est fait. Les voix féminines portent, et portent loin,
maintenant. Mais il y a plus.

22 Auteur de « Dans le cœur des hommes », éd. Hachette Littératures.

© thierrypasquier@viiif.net 46 12-12-14
La tendance naturelle de l’homme n’est-elle pas de se reproduire, de
pourvoir à sa famille et de la protéger ? Ces trois fonctions, qu’il
exerce aussi bien pour ses enfants que pour sa femme, n’impliquent
cependant pas que le mâle dirige quoi que ce soit hors de ces
domaines. Elles ne lui donnent aucune autorité pour diriger ou
inspirer la direction que le couple devrait prendre pour réaliser sa
contribution à la communauté. Car, au-delà de la survie, c’est la
fonction de tout organe que de servir un organisme plus grand, qui le
contient. Ici la communauté qui contient la famille.
D’autre part, le rôle de la femme biologique n’est-il pas de donner et
de protéger la vie, d’éduquer et de faire grandir, de ressentir et
répondre aux besoins ? Si c’est le cas, n’est-elle pas plus apte que
l’homme à prendre soin du royaume de la vie intérieure du couple ?
N’est-ce pas à elle, ou plus justement au pouvoir féminin, d’insuffler
la vision et l’alignement intérieur ? La femme ne devrait-elle pas faire
grandir et éduquer son compagnon avant même de le faire avec ses
enfants ? C’est une responsabilité importante certes, mais prioritaire
pour moi, avant de se battre pour prendre des responsabilités de chef
d’État, ce qu’elle à prouvé qu’elle était capable de faire.
Et lui ? Il demeure le pleinement responsable de réaliser la vision de
la famille. Reste à lui faire admettre ce point de vue ! 23
Le féminin intuitif n'ayant pas la même force physique et mentale
qu’utilise le masculin, quelles armes la femme peut-elle prendre pour
faire valoir sa vision à un homme trop borné pour l’écouter ? Car il est
facile à l'homme, même inconsciemment, d'abuser de sa logique
mentale – je sais de quoi je parle – et d'amener raisonnablement sa
compagne à faire des choix que sa propre intuition féminine
désapprouve. Cette influence mentale de l'homme, si elle ne prend
pas sa source dans la féminité en lui, a toutes les chances d'être
funeste aux desseins du couple d’abord, de la société ensuite.
Le moyen d'éviter cela est de donner à la femme le dernier mot dans
toute prise de décision. « Pas d’accord, dira l’homme. Et mon pouvoir
à moi ? » Il rayonne dans l’exécution de toutes ces décisions. Le
masculin est la force projetée à l’extérieur qui modèle le monde. « De
toute façon, si la chambre à coucher devient le lieu de prise de

23Pour plus d’information spécifique sur comment une femme peut diriger avec succès, plaisir et
profit la relation du couple, voir le site http://aboutflr.com/ (en Anglais, mais Google peut vous
donner son point de vu en Français).

© thierrypasquier@viiif.net 47 12-12-14
décision, comment arrivera-t-elle à avoir le dernier mot ? » En
utilisant le pouvoir érotique naturel que possède toute femme, même
sans être une jeune reine de beauté. « C’est injuste, et si elle se
trompe ? »
Voilà le nœud. Nous parlons ici « en général ». Mais, votre vie, ma
vie, c’est du particulier. Chacun de nous, homme ou femme, ne
somme pas dans la même classe à l’école de la vie et de la conscience.
Bien des femmes peuvent être égoïstes, sans intuition véritable, et
bien des hommes sont altruistes, bienveillants et intuitifs.
Je suis conscient que tous les hommes ne sont pas encore arrivés à ce
point de vue sur la femme et que toutes les femmes n’y sont pas
prêtes. Ce ne sont pas encore des « chevaliers » et des « reines ». Le
tome II leur est réservé. Mais le mouvement évolutif semble aller
dans ce sens pour la société de l’avenir. Après avoir rempli ses besoins
personnels, le plus grand plaisir de l’être humain est de servir une
cause plus grande que lui-même et la première « cause » à portée de
main d’homme, c’est une femme. À portée d’une femme, c’est… le
clan, la communauté, le plan d’évolution de l’humanité selon la
finesse de sa conscience. Alors que faire pour mettre tout cela en
application ?
La première chose à faire quand un marin veut savoir où aller avec
son navire, c’est de faire le point pour savoir où il est ! Dans la
symbolique chevaleresque qui suit, je vous invite à vous situer :
2.5 Devenir reine et chevalier
Il était une fois... une jeune fille paysanne qui aspirait à devenir
princesse, puis peut-être une reine au service du Roi intérieur, l'âme
qui l'habite. Elle se voit alors épanouie et entourée de loyaux
chevaliers, servants de son royaume.
Il était une fois… un jeune garçon, chasseur, qui rêvait de suivre le
sentier du Guerrier intérieur et qui sait, peut-être devenir chevalier.
Un chevalier errant en quête de la dame de ses pensées, de sa reine à
laquelle il offrirait sa valeur et qu’il servirait.
Chacun d’eux commence son cheminement évolutif comme paysanne
ou chasseur, découvrant le monde, sans autres buts que de pourvoir à
leurs besoins. Ils considèrent que l’existence va de soi, qu'elle est faite
de biens matériels et que les soucis de la vie sont le pain quotidien.

© thierrypasquier@viiif.net 48 12-12-14
Mais, petit à petit, ils deviennent insatisfaits et ils prennent
conscience que vivre est bien plus que survivre dans la matière. Elle
marche alors sur la voie des princesses et lui le sentier du guerrier.
La princesse et le guerrier savent que le monde est mystérieux, qu'il
est essentiellement invisible et créé par l’Esprit, et l'âme est son outil.
Mais ils ne font que de brèves apparitions dans cet espace furtif qui ne
devient réalité qu'à force de maîtrise de soi. Tous deux cherchent à
perfectionner leur caractère pour devenir impeccables.
Enfin, le Guerrier acquiert la maîtrise des monstres de ses
profondeurs secrètes. Survient alors la Déesse intérieure, son âme,
qui lui fait prêter serment et l’élève au rang de chevalier. Le chevalier
est un Guerrier impeccable, tempéré par la patience, la sensibilité du
cœur et l’éthique du moine. Dès lors, il va chercher à mettre sa force
et son talent au service d’une cause plus grande que lui-même. Il ira
par monts et par vaux, chevalier errant jusqu’à ce que…
Ses yeux pétillent en croisant ceux d’une femme, de LA femme. Alors,
il veut devenir chevalier servant, un amant de cœur et de corps, au
service de cette dame qui ne lâchera plus ses pensées. Après la
patience et la persévérance sur les chemins solitaires, il rencontre sa
première épreuve : ne pas baisser sa garde devant ce chef-d'œuvre de
beauté, mais observer : s’agit-il d’une paysanne aux charmes divins,
mais qui n’a d’intérêt que pour son foyer et ses envies personnelles ?
Ou bien a-t-il affaire à une princesse, tout aussi belle que spirituelle,
mais qui utilise cette délicatesse encore à des fins personnelles ? Mais
ce peut-être aussi la merveille des merveilles, le Saint-Graal, une
princesse mariée à son Roi intérieur (son Maître dans le cœur) qui,
par ce sacre, la fait reine, dont la beauté est tout en noblesse,
générosité, centrage et inspiration divine. Alors, dans ce dernier cas,
commencera pour lui la quête du Graal. Pour vaincre tous les dangers
en chemin, il aura besoin de toute sa force, canalisée dans Excalibur,
l’épée de l’unité, d’un roi et d’une terre… Ce sceptre masculin
légendaire, cette force qui repose sous sa ceinture est aussi la clé de la
réconciliation dans ce royaume féminin.
C'est lui qui est activement en quête, c'est elle cependant qui le
choisira, selon ses propres qualités et sa destinée à elle. Lui choisira
de se mettre au service de sa reine, fidèle jusqu'à la mort, pour
défendre sa cause et son royaume. C’est sa destinée à lui. Mais s'il est
un chevalier à l'écoute du Maître dans son coeur, il n'acceptera cette
dame que si elle-même est au service... de son Roi intérieur.

© thierrypasquier@viiif.net 49 12-12-14
Ainsi donc, tout homme qui « chasse » aura intérêt à choisir sa
« proie » avec attention; toute femme qui se fait courtiser veillera à
multiplier les épreuves de son galant pour tester ses qualités. Bref,
vous ne vous tromperez pas beaucoup en faisant l’inverse de ce qui se
passe dans les boites de nuit, les bars et autres lieux de drague. Car de
nos jours...
... reines et chevaliers sont profondément endormis, les belles dans
leur château ou les brumes d’Avalon; les braves un peu plus loin, dans
le bois, dormants au pied d'un arbre ! Les Dames se lamentent de ne
plus trouver de chevaliers, mais elles n'ont d'autre cause ou royaume
qu'elles-mêmes. Quel chevalier voudrait servir une femme
masculinisée, caricature du pouvoir des hommes dans tous les
royaumes de cette Terre ? Dévorées par l’ambition masculine, elles
ont atrophié leur pouvoir érotique féminin.
Elles n'obéissent plus à leur Roi, le Maître dans leur coeur, qui seul
connaît leur raison d'être : délivrer dans le monde l'Amour qu'elle
porte. Mais, ni l'homme, ni la femme ne savent plus faire l'Amour de
manière sacré pour accomplir ce dessein comme nous l’avons
tristement constaté par le chaos mondial où se trouve la sexualité.
Les chevaliers n'en sont plus. Fascinés par leur capacité de modeler le
monde, éblouis par les divertissements sociaux, égarés par cette
diversion, ils ne cherchent pas à parcourir le chemin du guerrier
intérieur et être sacrés chevaliers par la Déesse en eux. Ils rêvent
pourtant d'une maîtresse absolue, d'une reine à servir, mais n'ont pas
le courage de lui abandonner leur habileté et leur force virile.
S'il y a encore des chevaliers, ils ont le choix entre des femmes enfants
et des femmes dragon (démone). S'il y a encore des reines, elles ne
voient autour d'elles que de simples chasseurs.
Voilà le jeu que femmes et hommes jouent en quête de leur unité
intérieure masculine et féminine. Jeu romantique féminin; jeu sexuel
masculin; illusion de séparation qui voile notre unité.
Hommes, si vous n’êtes pas chevalier, vous ne rencontrerez pas de
reine. Si vous n’êtes pas guerrier, ne rêvez pas de princesse !
Femmes, si vous êtes peu ou pas une reine obéissante à ce maître
intérieur, qui vous parle par la petite voix de l’intuition, sans jamais
insister, vous commettrez des infidélités de princesse : vous suivrez
votre ego plutôt que votre Roi intérieur. Ça donnera des boutons à
votre chevalier qui vous admirera moins pour votre rayonnement

© thierrypasquier@viiif.net 50 12-12-14
intérieur. Heureusement, si vous êtes assez consciente et voulez le
garder à votre service, vous avez un second atout : cette perte
d’admiration (après tout, vous n’êtes pas parfaite !) peut être
compensée par son désir sexuel (lui non plus n’est pas parfait). Mais
avant tout, ce Nouveau contrat repose sur une élévation de notre
monde intérieur. Un chevalier aime se battre et il faut se battre pour
aimer. Cela ne va pas de soi contrairement à l’émotionnalité.
Dans la relation entre une reine et son chevalier, il n'y a ni compromis
ni sacrifice. Le Christ est venu nous dire : « aimez-vous les uns les
autres. » Eh non : « sacrifiez-vous les uns pour les autres. » Le
compromis c'est le langage duel de l'ego coupé de sa source.
L’harmonie ne se trouve pas à mi-distance de nos points de vue
différents, mais dans un troisième point de vue que seule la créativité
pure peut atteindre.
Bien que ce soit la reine qui dirige, elle le fait sous forme
d'inspiration. Un ordre est nécessaire seulement pour un guerrier
borné ou un chasseur ordinaire. Avec cette inspiration directrice, le
chevalier agit pour réaliser les missions de sa reine et changer ce qui
doit l'être, car l'énergie d'action est l'énergie masculine.
Dans cette opération pour sa reine, et conscient de la déesse dans son
coeur, le chevalier choisira ses combats. Il ne peut tout combattre en
même temps. Son choix est de livrer le combat que sa reine veut qu'il
livre, il se bat pour elle, mais à sa façon à lui sans qu'elle lui dise
comment faire. Le « comment » est son domaine. Et, en tant que
chevalier, il garde toujours un droit de véto sur la mission, en fonction
de sa conscience.
Il y a donc deux niveaux de lecture pour la suite de ce livre :
Celui de chevalier et de reine, pour ceux qui ont déjà développé de
façon visible les qualités opposées à leur sexe : pour les femmes, le
masculin (affirmation d’elle et de son pouvoir féminin et de son
autorité); pour les hommes, le féminin (sensibilité et expression des
émotions, intériorité).
Celui de chasseur et de paysanne, pour les hommes et femmes
normaux, ordinaires, parasités par des « vices d’homme »
(alcoolisme, jeux de hasard, luxure, jouets et véhicules pour adultes,
manipulation par la force, etc.) et des vices de femme (boulimie de

© thierrypasquier@viiif.net 51 12-12-14
vêtements et chaussures, romantisme, commérage, bitchage 24 ,
hystérie, manipulation émotionnelle, etc.)
La femme est l’éveilleuse du féminin dans l’homme. Ce féminin reste
de nombreuses vies en dormance, sans grande expression extérieure
jusqu’au jour où le regard de l’homme se tourne vers l’intérieur. Alors,
la femme le fascine plutôt que de l’exciter sexuellement.
L’homme est l’éveilleur du masculin dans la femme. De la même
façon, à un moment donné de son évolution l’amène à se tourner vers
l’intérieur et qu’elle découvre qu’elle ne sera complète qu’en
développant le masculin en elle.
La femme a peur, et en même temps elle désire la force de l’homme.
Elle la veut tournée vers l’extérieur du couple, pour modeler et
améliorer le monde; elle veut aussi cette force tournée vers l’intérieur
du couple, mariée à la douceur du féminin en lui, pour la sécuriser.
L’homme à peur du pouvoir obscur féminin, de l’hystérie
émotionnelle et il a besoin en même temps de la sensibilité
émotionnelle de la femme comme modèle pour développer en lui le
féminin.
Un chevalier n'essaie pas de se changer pour faire plaisir à une femme
(et réciproquement). Pour autant, il ne cède pas à la complaisance de
ce qu'il est. Il utilise la relation pour améliorer ce qu'il veut de lui-
même, pour s'accomplir totalement. La reine le mettra constamment
à l'épreuve, et le testera, le poussant à aller au bout de lui-même, ce
qui sera pour lui l'occasion de devenir son propre héros, victorieux de
ses ennemis. Mais quels sont-ils ? Vous le découvrirez après avoir
passé le test suivant.
2.5.1 LE TEST
Où vous situez-vous dans ces personnages chevaleresques ? Comme
mon défi d'écrivains est de vous parler, à vous en particulier, tout en
écrivant pour le plus large lectorat possible, je vais vous demander
maintenant un honnête travail d'introspection pour vous situer afin
de ne retenir pour vous que ce qui vous concerne.
Qu'est-ce donc pour vous que la sexualité ? Trouvez un crayon ! Allez.
Go ! C'est le temps de passer à l'action. Si vous n'avez pas de crayon

24 Attaquer verbalement quelqu’un en portant atteinte à sa réputation.

© thierrypasquier@viiif.net 52 12-12-14
sous la main, cochez les cases avec un coup d'ongle pour marquer ce
qui vous correspond.
La sexualité est un moyen de 25 :
□ perpétuer mes gènes et reproduire l'espèce;
□ exprimer mes fantasmes (domination et soumission);
□ une pure attraction animale pour l'autre en général;
□ soulager une tension, un stress;
□ libérer la libido accumulée;
□ ne pas me sentir seul;
□ atteindre quelque chose (promotion, popularité, statut social, gain
d’argent);
□ jouer au jeu de la séduction, du chasseur et de la proie;
□ avoir du plaisir avec ou sans gadget;
□ atteindre l'orgasme;
□ obéir au devoir conjugal par obligation;
□ me sécuriser;
□ garder la compagnie de l'autre au quotidien;
□ avoir de la tendresse, de l'intimité;
□ faire de l'exercice physique;
□ pouvoir me sentir désiré par l'autre;
□ exprimer et être reconnu dans ma force, dans ma beauté;
□ renforcer la relation ou la sensation « d'être un couple »;
□ lui faire plaisir;
□ satisfaire ma curiosité et ma recherche de nouvelles expériences;
□ exprimer mon affection;
□ lui prouver mon amour;
□ avoir son attention;
□ sentir la connexion, l'unité avec l'autre

Selon les rares études disponibles, dont celle de 2007 de David Buss et Cyndi M. Meston « Why
25

Human have sexe ».

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□ guérir mes blessures en lien avec l'autre sexe
□ toucher à des révélations intérieures;
□ recevoir l’inspiration spirituelle
□ faire un avec l'univers.

Résultats : plus vous avez coché des cases de 1 à 23, plus vous êtes
« normal ». C’est rassurant ! Vous êtes donc aussi tout à fait
ordinaire, ce qui est moins sympa dans une société où chacun cherche
à être « spécial ».
Plus vous avez coché de cases 24 à 28, plus vous êtes déjà prêt à
pratiquer une sexualité sacrée.
Pour nous amuser avec nos personnages, un chasseur cochera un
maximum de case entre 1 et 8, une paysanne entre 7 et 14. Les
princesses et les guerriers aimeront les cases 13 à 23. Reines et
chevaliers jouent au-dessus de 23.
Vous avez donc une idée où vous vous situez sexuellement. Le tome I
s'adresse aux chevaliers et aux reines prêts pour la sexualité divine (et
ces défis); le tome II s’adresse aux paysannes et aux chasseurs, avec
d’autres défis. Quant aux guerriers et aux princesses, ils se situent
entre les deux. Ils oscilleront certainement entre le tome I et II. Si
vous lisez ce livre, vous êtes dans une des deux dernières catégories.
Vous avez pris conscience de la force de la pulsion libidinale, et en
même temps, vous êtes conscients que vous n'êtes pas cette impulsion
animale. Vous tentez de l'utiliser, selon votre conscience, vers
plusieurs buts, de la simple reproduction jusqu'à la sexualité sacrée et
l'extase. Progressivement, l’équanimité vous fera marcher sur la voie
du milieu, entre les deux opposés, la voie qui mène au mariage du
masculin sacré et du féminin sacré en nous.
2.5.2 LES ENNEMIS DU CHEVALIER ET DE LA REINE
Lorsqu'un chevalier commence son service auprès de sa reine, sa
vision n'est pas claire, même si elle la lui écrit noir sur blanc. Sa
volonté n'est pas sûre. Il espère encore en tirer un bénéfice personnel.
C’est humain n’est-ce pas ? En effet, au début, les rôles de reine et de
chevalier ne sont qu’un jeu. Puis, petit à petit, ce chemin de respect et
de courtoisie commence à les surprendre et les difficultés qu’ils

© thierrypasquier@viiif.net 54 12-12-14
surmontent par amour transforment leur vie en champ de bataille.
L’harmonie passe souvent par le conflit intérieur où se cachent nos
vrais ennemis.
Chaque fois qu’un ennemi intérieur les atteints, ils ressentent deux
symptômes : la dépression et l’extrémisme : la dépression, c’est la joie
qui diminue puis disparaît. Leur vie s’enrobe de l’atmosphère du
drame, de la tristesse, de l’apathie et du découragement. Avec
l’extrémisme, l’ennemi les pousse à ressentir un sentiment d’urgence
pour prendre des décisions extrêmes ou irrévocables qui les enverront
aussi loin que possible de l’amour sacré.
En quelques instants ils redeviennent des êtres ordinaires ayant tout
oublié du dessein de l’amour. Tout semble dépourvu de sens. Ces
forces adverses sont très conscientes. Leur but, en cherchant à les
décourager, est de les tester sur le champ de bataille dès qu’ils ont
pris un peu d’assurance. Je vous invite à les regarder de près dans
votre vie.
Le premier ennemi est impitoyable :
La culpabilité : c'est la plaie majeure de l'humanité. En tant
qu'homme, si nous ne dissolvons pas la culpabilité, nous donnons
prise aux femmes qui savent très bien l’utiliser pour arriver à leurs
fins. En tant que femme, la culpabilité nous coupe de notre pouvoir
érotique et de sa capacité à réaliser notre inspiration dans la matière.
Pour l’un comme pour l’autre, la culpabilité d’avoir créé l’illusion de la
séparation est la source de toutes les peurs. Défaire la culpabilité se
fait à travers le lâcher-prise du pardon véritable.
La peur : ce deuxième ennemi est terrible, traître, difficile à
surmonter, toujours caché au détour du chemin. Elle fait d’eux des
lâches quand ils ne communiquent pas leurs besoins et leurs limites.
Si le chevalier se sauve et abandonne, l'ennemi aura réussi à mettre
un terme à son amour. Il restera un éternel adolescent pris dans le
syndrome de Peter Pan 26 fuyant l'engagement et les responsabilités
tout en revendiquant des privilèges de chevalier !

26Le syndrome de Peter Pan a été développé par le psychanalyste Dan Kiley en 1983. « Grandir
est contraire au règlement », énonce Peter Pan. Cette loi tient lieu de commandement pour les
personnes qui refusent de grandir, de prendre des responsabilités, de s'engager. Elles se
renferment alors dans une bulle.

© thierrypasquier@viiif.net 55 12-12-14
Quant à la reine, elle camoufle la peur derrière son apparente
« faiblesse » de femme et s’enferme dans une psychologie de victime
qui se venge par l’emportement émotionnel : « Je ne suis pas
coupable de ce qui se passe parce que je suis faible. Regarde comme je
suis fragile. Tu dois me donner tout ce que je veux et régler les
problèmes, tu es bon là-dedans. » Elle laisse croire que l’homme est
plus fort (facile, quand on en reste à l’apparence extérieure), pour
l’utiliser comme elle veut.
Alors, elle le quittera le jugeant incompétent ou inapproprié. À moins
que ce ne soit lui qui s’enfuit avant pour une autre, le cœur un peu
plus aigri.
Devant la peur la tactique est de ne pas se sauver et d’avoir le courage
de la défier, de passer à travers les flammes.
À force de faire face à la peur, il arrive un jour où elle est vaincue pour
le reste de la vie. Ils se rendent compte alors que ce qui leur faisait
peur n'était qu'illusion. La clarté remplace la peur et devient le
troisième ennemi.
La clarté rend aussi aveugle. Elle éblouit. En être victime, c'est
oublier que l'on a un côté sombre qui est nécessaire pour nous faire
grandir. La clarté leur donne l'assurance illusoire de pouvoir faire
tout ce qu'ils veulent. Rien ne les arrête, car ils pensent savoir. La
clarté leur donne une sensation de contrôle. Ils se sentent parfaits et
refusent de regarder leurs propres faiblesses. Cela engendre pour lui
L'orgueil. Il va alors se vanter du territoire qu’il protège. Le
territoire est quelque chose d'essentiel. Le perdre le diminuerait. Pour
elle, l’abus de clarté engendre la vanité. Elle se croit tout permis.
Lorsqu’ils laissent l'orgueil et la vanité les mener, ce qu’ils perdent,
c'est la face. C’est humiliant, mais perdre la face les fait grandir.
Pour vaincre ce troisième ennemi, ils doivent défier la clarté et ne
l'utiliser que pour voir la globalité du pas suivant de leur chemin. Ce
pas devra être préparé soigneusement et ils attendront patiemment
les signes nécessaires avant de faire un autre pas encore.
Alors, par cette avance claire et lente, ils parviennent à une place
intérieure où l'adversité semble les éviter. Ils la repèrent facilement,
car ils voient tout ce qui les entoure. Leurs désirs font loi. Cette fois,
ils détiennent la vraie puissance. Et ils en font ce qu'ils veulent, car
elle est à leurs ordres. C’est le moment que choisit le quatrième
ennemi pour se présenter.

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Le pouvoir est là qui les guette. C'est le plus puissant de tous.
Évidemment, le plus facile est d'y céder. Après tout, le couple est
vraiment invincible. Tout leur réussit. Ils ont travaillé fort sur eux-
mêmes, seuls et ensemble, pour en arriver là. Savourant cette
réussite, ils remarquent à peine le troisième ennemi qui s'approche.
Ils s'en croient maître comme du reste de leur vie et soudain, il est
trop tard, ils sont vaincus. Le pouvoir fait de lui un rebelle redevenu
macho, ambitionnant la puissance de sa reine. Elle se transforme en
tyran capricieux et cruel. Elle voudra, par exemple, utiliser ce pouvoir
à ses fins personnelles, comme avoir un enfant que la nature lui
refuse. Enfanter est une possibilité de l’âme animale, non un droit de
l’Ego. La procréation assistée et les mères porteuses sont
certainement un des cas les plus évidents de bras de fer que l’Ego veut
faire avec l’âme divine. La femme n’est pas une usine à bébé. Avoir un
enfant n’est pas un droit. C’est une possibilité consentie par la vie,
comme d’avoir les yeux bleus ou bruns.
S'ils ne sont que brièvement aveuglés par le pouvoir, le combat
continue. Ils ne seront vaincus que lorsqu'ils ne feront plus d'efforts
et abandonneront.
Ce quatrième adversaire doit aussi être défié volontairement pour
qu’ils comprennent que cette puissance passe par eux, mais ne leur
appartient pas. Ils doivent se dominer et l'utiliser avec précaution.
Clarté et puissance sans sagesse sont pires que l'erreur. S'ils
apprennent cette leçon, ils auront atteint le point de maîtrise du
monde physique. Ils sauront où et comment exercer ce pouvoir. Mais
en auront-ils le goût ? Au terme de ce chemin, sans prévenir, surgit un
cinquième et dernier combattant.
C'est le plus cruel de tous. Le seul qu'ils ne pourront sûrement pas
vaincre, mais seulement tenir en respect : la vieillesse. Ils sentent
un profond désir de se reposer. S'ils se couchent alors, la fatigue
devient comme un apaisement... et la bataille de l’amour est perdue.
La mort les abattra et toute leur conscience sera dévorée par l'Aigle 27 .
Mais s'ils surmontent leur fatigue et accomplissent leur rôle, ils
deviendront des êtres de Connaissance. Même si la mort vient les

27L’aigle est le nom donné par des guerriers et sorciers d’Amérique centrale à la grande
Conscience qui est à la source de l’univers. Dans cette tradition, à notre mort, l’Aigle dévore la
conscience et nous perdons le sens de continuité de la vie et de notre passé.

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chercher, l'Aigle les laissera passer avec leur conscience et ils
reviendront avec toute la connaissance acquise.
Un Guerrier n’arrête pas de jouer parce qu’il devient vieux, il devient
vieux parce qu’il arrête de jouer.
2.5.3 RÈGLES POUR REINES ET CHEVALIERS
Les hommes et les femmes ont des rythmes différents, dans des
dimensions différentes. L'homme est un élastique, la femme est une
vague. Voici les règles de base pour chacun afin de vivre
harmonieusement et amoureusement ensemble. Vous êtes normale,
même si vous n’aimez pas les règles qui ne correspondent pas à votre
sexe...
Pour le chevalier :
1. Protège ton territoire. Le territoire, c'est l'espace dont j'ai
besoin comme homme pour me retrouver. Le protéger, cela signifie
protéger mes valeurs essentielles, sans fléchir, sur ce que je suis et sur
ce à quoi je tiens fondamentalement. C'est aussi protéger l'espace
physique et des périodes de temps pour soi, protéger l'espace
intérieur qui nous est nécessaire pour garder contact avec l'essence de
notre vie. C'est la règle essentielle pour ne pas se perdre dans
l'intimité, ne pas rester collé comme l'enfant dans les jupes de sa
mère. Le masculin fonctionne comme un élastique en se rapprochant
de la femme, en passant du temps avec, puis en s'éloignant. Dans trop
d'intimité, il se perd et veut s'éloigner. Seul, il a faim d'intimité et se
rapproche.
2. Soit à son écoute. Une femme parle d'autant plus qu'on ne
l'écoute pas vraiment. Le mot d'ordre pour le chevalier est : « ferme ta
gueule. » Le féminin ne veut pas que le masculin règle son problème,
il veut juste être écouté. Le féminin parle, et quand il a fini de parler il
a compris ce qu'il avait à dire. Le masculin, lui, réfléchit et met ses
idées au clair. Il parle ensuite. Pour le chevalier, écouter force à
travailler la patience. Et si la reine lui demande : « que ferais-tu à ma
place ? » Le chevalier évite de piège en répondant quelques choses
comme : « Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses toi ? » La règle
est simple : ramener notre compagne à ce qu'elle sent à travers ce
qu'elle dit.

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Écouter ici se fait avec tout son corps. Il ne s’agit pas de la
comprendre. Ce qu'elle va dire n'est souvent pas compréhensible pour
le masculin.
Afin de respecter le point un, « protéger son territoire », le chevalier
peut mettre une limite à cette écoute : « tu as toute mon attention
pendant 20 minutes. Après, je perds ma concentration, car je n'ai pas
la capacité d'écoute d'une fille. »
3. Coopère et soit complice. Afin de réaliser les buts de sa reine
sans faire de compromis sur ses valeurs, il est nécessaire que le
chevalier reste à l'écoute de lui-même. Alors, il y a création du
« nous ». Autant dans les missions que dans les espaces de jeu, qu'ils
soient sexuels ou non. Dans la relation, la femme tient certaines
dimensions de la vie relationnelle mieux que l'homme. La sexualité, à
travers son pouvoir érotique, est une de ces dimensions.
4. Ravis-la sexuellement. C'est le sujet de ce livre et la clé de voûte
de la relation. Sans elle, vous êtes deux personnes en parfaite
cohabitation intime. Mais vous ne formez pas un couple d'amoureux.
La femme a besoin d'être désirée. Ce désir, c'est l'étincelle que
l'homme apporte et qui allume le pouvoir érotique de la femme. Par
exemple, pour attiser ce désir, un chevalier peut être excitant le matin
et partir il part travailler ensuite. Il lui envoie un texto érotique dans
la journée et lui fait l'amour le soir, sacré ou sauvage, selon son désir à
elle.
Le chevalier est avant tout un guerrier centré, clair, mais souple et
capable de plier comme le roseau. Il est capable de gérer les situations
difficiles que ce soit sur le plan physique, émotionnel ou mental.
Pour la reine :
Douce extérieurement, elle apporte sa force intérieure à l'homme,
plus faible dans cette intériorité, mais capable de prouesses
extérieures.
Sa force féminine est dans sa faculté intuitive très raffinée face à la
vie. Pour y avoir accès, elle doit s'abandonner et s'ouvrir. L'énergie
phallique de son chevalier facilite cette ouverture, car il est doux
intérieurement et dur extérieurement.
Il doit apprendre à développer sa force intérieure. Elle doit apprendre
à développer sa force extérieure.

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1. Vis au rythme de tes quatre lunes. Cela signifie comprendre le
cycle des émotions et en prendre responsabilité. Le rythme de la
femme est comme une vague. Elle monte et descend et son estime
d'elle-même suit le mouvement. En bas, elle a besoin d'être rassurée
pour se laisser descendre en elle en toute sécurité. Alors, elle
remontera bientôt. Si elle ne respecte pas ces rythmes, la frustration
et la démone feront leur apparition.
2. Définis tes besoins et communique-les. C'est la règle d’or
pour sortir du fantasme : « Je m'attends à ce que tu devines tous mes
besoins avant même que j'en prenne conscience, et que tu y répondes
toujours. » Le chevalier n’est pas armé pour deviner la subtilité que sa
reine capte dans les mondes subtils. C’est son rôle à elle. Si, par
instant, votre servant répond à une demande intérieure avant que
vous l’ayez sentie, remerciez-le et tirez-en la leçon. C’est comme s’il
vous surprenait à changer l’huile de l’auto parce qu’elle est due depuis
quelque temps. Il s’agit ici de principes, pas de sexisme, mais vous
l’aviez compris, à moins que…
3. Manifeste ton pouvoir érotique féminin. C'est la clé de toute
la dynamique de la reine avec son chevalier. Pour cela, la femme
devra passer à travers les flammes du jugement, insidieusement
planté par la religion et la morale qui refoulait ce pouvoir de
libération à travers la sexualité. Elle doit refaire naître la femme
sauvage, excitante, allumeuse, taquine, joueuse.
4. Laisse-toi ravir et sois souple. Facile ? Certainement pas
quand l'émancipation sexuelle a emmené la femme à développer une
sexualité masculine de performance, dans toutes sortes de position,
de toutes sortes de façon, avec toutes sortes d'objets. Pourtant, c'est
dans l’abandon qu'elle pourra rejoindre le ciel et en ramener la
volonté de Dieu. C'est seulement alors que cette phrase deviendra
véridique : « ce que femme veut, Dieu le veut. » Ce lâcher-prise lui
apporte aussi le pouvoir d’être souple avec son homme, et de ne pas
s’attarder sur ces petits travers, en le laissant réaliser à sa guise ce
qu’il fait pour le couple.
Ces règles de bases étant énoncées, il reste à… les méditer et les
mettre en action ! Ce n’est pas aisé, car lui et elle on bien des défauts
encore. Pour éviter les turbulences de nos vices relationnelles, il y a
un premier antidote…

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2.6 La courtoisie
Entre un homme et une femme, quel que soit leur niveau d’évolution,
le sens du sacré commence par la courtoisie, un mot défraichi qui
hume pourtant la douceur et la fragrance des fleurs, la noblesse et le
respect.
Il fut une époque où, nous les hommes, nous apportions des fleurs à
notre princesse (ou pour certains timides nous rêvions d’être capables
d’oser le faire !) Nous lui ouvrions les portes et nous lui offrions notre
cœur de façon transparente et sincère, je ne parle évidemment pas ici
des Don Juan d’un soir.
Et puis, passée la lune de miel, la relation devenait petit à petit
familière et routinière. L’amour est peut-être encore là, mais il est
moins passionné, plus platonique. Dans le pire des cas, il a mené au
divorce ou à l’infidélité, la plus sournoise étant la masturbation si
votre partenaire n’est pas au courant 28 . Dans le meilleur des cas, le
« courant électrique » dans la relation est bien en dessous de ce qu’il
pourrait être.
La plupart d’entre nous pensent que c’est le chemin naturel que
prennent les unions, usées comme un rocher par l’érosion d’une
rivière, ou qui s’estompent comme la lumière au coucher du soleil. Ce
n’est pas le cas, car nous avons le pouvoir de créer notre réalité et
nous pouvons faire de la sexualité du couple un symbole vivant de
l’union spirituelle entre l’âme et le corps. Alors, qu’est-ce qui ne
marche pas ?
Ce qui arrive, c’est que cette aventure amoureuse dans l’inconnu est
vite considérée comme du connu. Le spontané s’embourbe dans les
ornières des habitudes et les amants se prennent l’un l’autre pour
acquis. Ils laissent derrière eux un point fondamental : la courtoisie,
stimulée si besoin par le désir de l’homme sous la pression du pouvoir
érotique féminin.
La solution consiste donc à rétablir la courtoisie dans la
relation pour retrouver l’harmonie. C’est un jeu, comme tout ce
que fait un guerrier intérieur. Et rien n’est meilleur que de jouer pour
apprendre, surtout pour un sujet aussi sérieux que le sexe et la
relation de couple g . Nous pouvons alors découvrir un nouveau feu

28La masturbation nous donne bonne conscience et évite de communiquer nos besoins dans la
sexualité, par peur d’être rejeté.

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sacré en régénérant le type d’amour que nous avons connu lorsqu’il
s’épanouissait à ses débuts, avec plus de maturité maintenant.
Compagnes, envisagez sérieusement que votre compagnon vous fasse
la cour. Courtiser, c’est faire l’amour habillé hors de l’intimité. Et vous
aimez naturellement cela, le lit n’étant qu’un point final pour vous
quand pour lui c’est la majuscule du début de phrase.
Si nous avons un peu d’honnêteté et de conscience, la sexualité ne
s’arrête pas à la porte de la chambre à coucher. Les gars le savent, le
regard continuellement aimanté vers la silhouette féminine (pas les
yeux!) Quant aux filles de tout âge, il n’y a qu’elles pour se convaincre
que leur maquillage et leur vêtement sexy, c’est… pour elles-mêmes !
Nous ne sommes pas plus dupes qu’elles le sont de la cible de nos
regards.
La courtoisie n’est pas innée. Courtiser est un verbe direct pour un
homme : il courtise. Et indirect pour la femme : elle est courtisée.
Dans la « parade nuptiale » humaine, il apparaît normal que le mâle
besogne et se batte pour conquérir une dame. La suite de l’art
courtois est oubliée : une fois conquise, la belle doit œuvrer pour
entretenir la flamme et la dévotion du galant à son égard. C’est une
responsabilité oubliée qui découle naturellement (dans le sens
biologique) de l’union. Son chevalier servant mène alors sa vie sous
l’inspiration de la Dame de ses pensées. Dame est un mot issu du
latin domina, « maîtresse de maison, épouse » ou « amie,
maîtresse », et enfin « souveraine ». Domina est un dérivé de domus,
« maison ». La Dame est la souveraine de la maison, la reine du foyer,
lieu de la vie intime du couple et de la sexualité. L’époux chevalier est,
lui, maître de la réalisation des objectifs décidés au sein du foyer, dont
le cœur est la chambre à coucher.
Fondamentalement, courtiser une femme est un acte d’admiration. Je
me sens, en tant qu’homme, fait pour admirer quelques causes plus
grandes que ma personne. Et la première cause, la plus proche avant
tout autre, c’est la femme. Pour que je l’admire, elle doit avoir
suffisamment confiance en elle, ce qui n’est pas aussi difficile qu’il
peut paraître, si elle sait ce qu’elle est... un objet de culte comme le
Saint-Graal.
La seule difficulté provient de ce qu’elle y est trop habitué et n’y voit
rien d’extraordinaire, jusqu’au jour où, se cherchant elle-même, elle

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entrera intimement en relation avec le maître dans son cœur 29 , son
âme, son Roi son époux divin. Ce mariage intérieur, le seul véritable,
est celui que nous cherchons tous dans l’autre sexe.
Peu importe où vous vous situez spirituellement, vous êtes digne, à
votre niveau, de son admiration puisqu’il vous a reconnue comme
compagne. Vous n’avez pas besoin d’autre justification que celle-là.
Vous êtes sa compagne : il devrait avoir une admiration ouverte pour
vous. Ce sera d’autant plus facile s’il vous reconnaît non pour votre
cœur, mais pour le maître dans celui-ci, dont il sent le rayonnement.
Ne soyez pas inquiète si vous manquez de confiance au début. L’âge
n’est pas une excuse pour l’estime de soi. Le poids non plus. La beauté
non plus. L’attraction sexuelle est à 90 % mentale et à 10 % physique.
Vous serez surprise de voir que les critères de beauté conventionnels
sont peu importants pour un guerrier ou un chevalier. Ça ne l’est que
pour un chasseur (voir le point 2.5). Vous n’avez pas besoin d’être une
reine de beauté pour être une Déesse érotique. Tout dépend de la
façon dont vous agissez, et non de votre look. C’est l’attitude qui
compte. Cela fonctionne pour une raison très simple que j’ai mis
longtemps à découvrir. L’homme a besoin et désire admirer la
féminité en vous. Il peut ne pas en être conscient, mais la
psychologie masculine désire fondamentalement cela. Tout comme
vous-même désirez être courtisée, lui a besoin de courtiser. C’est
notre nature humaine, à quelques exceptions prêtes. Pourquoi ne pas
simplement jouer avec ce désir… ce qui ne sera pas un gros exploit,
car c’est naturel si vous enlevez les inhibitions.
La définition du couple biologique est sexuelle et destinée à perpétuer
l’espèce. Sur cette base animale, la nature du désir mâle est
fondamentalement sexuelle, celui de la femelle est de donner et
protéger la vie. Le sexe, pour un gars ordinaire, est son but premier en
couple. Mais cet animal-là a aussi des émotions et son désir sexuel
stimule sa passion romantique. Cela devient votre puissant moyen
d’influence…

29 Les plus récentes découvertes en neurologie mettent en évidence dans le cœur une densité
neuronale parfois supérieure à certaine partie du cerveau. Il y a véritablement une intelligence du
cœur. Reste encore à prouver que cette intelligence est celle de ce que les religions appellent
l’âme.

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3 HARMONISER NOS SEXUALITÉS
3.1 Régulation du sexe au rythme de la vie journalière
Si l’homme biologique est toujours prêt pour le sexe, ce n’est pas le
cas pour la femme. C’est évident me direz-vous. Alors pourquoi cette
source universelle de conflit est-elle, ignorée ?
Une régulation de la sexualité dans le couple est nécessaire, car
l'homme semble toujours vouloir plus de sexe que la femme, même si
cela est parfois inversé. Comment trouver l'équilibre ? Comment
amener la nature animale à une discipline rythmée, particulièrement
pour les hommes, et élever la nature émotionnelle vers
l'impersonnalité, particulièrement pour les femmes ? Le secret réside
dans le pouvoir érotique féminin et sa capacité à canaliser la force
virile masculine pour que l’instinct « testostérien » quotidien s’adapte
naturellement au cycle lunaire féminin plus long.
Le mâle, qui n’est gouverné par aucun cycle analogue, a empiété sur
les vagues cycliques qui portent irrésistiblement le corps féminin.
Bien compris, ce rythme déterminerait l'usage des rapports sexuels et
régulerait l'impulsion masculine par l’influence érotique de la femme.
La loi des cycles détermine les marées, modèle les événements du
monde et influence également les comportements individuels. Établir
des habitudes rythmiques de vie permet de subordonner les appétits à
un contrôle cyclique. C’est un des stimulants majeurs prédisposant à
la bonne santé.
Comment y arriver ? En observant, avec grande attention, la
manifestation cyclique de l'impulsion sexuelle dans mon corps. Une
neutralité mentale et émotionnelle, c'est-à-dire sans fantasme, est
nécessaire dans cette minutieuse vigilance. Chacun des partenaires
étant conscient de son rythme, la courtoisie intervient ici, non pas
pour que l'homme tienne la porte devant la femme, mais pour écouter
ses besoins. Et la femme doit comprendre la fonction sexuelle
masculine et réguler cette sexualité grâce à l’influence de son pouvoir
érotique. Pas facile ! Mais voulons-nous, oui ou non, mettre fin à la
guerre des sexes ?
L'être humain appartient à la nature (n’en déplaise à son orgueil) et
reçoit, que ça lui plaise ou non, la manifestation cyclique de
l'impulsion sexuelle. Elle lui demande de régler sa vie en conséquence
sur un rythme déterminé. Mais l'humanité ne fait actuellement rien

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de tel, sauf pour les cycles mensuels féminins, et encore y prête-t-on
le moins d'attention possible. Corrigeons un peu cette erreur.
3.2 Lune et Soleil
La Lune tourne autour de la terre en 28 jours. La terre tourne autour
d’elle-même en 24 h. Ainsi pourrait se résumer l’astronomie des
cycles féminin et masculin que nous allons observer maintenant, de
quelques orbites spatiales, dans le but de les harmoniser.
3.2.1 LES QUATRE LUNES DU CYCLE FÉMININ
Le cycle menstruel se trouve être un rythme à l’intérieur d’un autre,
plus grand, de la vie entière d’une femme, avec ses quatre saisons,
calquées sur celles de la terre :
 Le printemps pour la jeune fille vierge;
 L’été pour la mère;
 L’automne pour la grand-mère;
 L’hiver pour la vieille femme;
Petits et grands cycles sont semblables, seule leur durée change. Ils
suivent cette cadence : naissance, croissance, maturité, récolte,
détérioration, mort, renaissance. Le cycle menstruel n’y échappe pas
et se divise en quatre quartiers.
Si votre cycle tend à être plus court, ou plus long, que 28 ou 29 jours,
c’est la première moitié qui se trouve à être modifiée. Peu importe
quand survient votre ovulation, la partie qui la suit est fixe et se situe
toujours entre 13 et 15 jours. De semaine en semaine, le cycle fertile
diffère, comme les saisons de la Terre ne sont pas toutes les mêmes.
La première semaine du cycle, qui débute avec les menstruations, se
compare au printemps et à l’énergie qu’on y ressent; la deuxième
semaine, rappelle l’été; la troisième, l’automne; enfin, la quatrième se
trouve à être l’hiver.
Chaque semaine offre son niveau d’énergie et une tendance. Les
messages que le corps envoie changent, eux aussi, de semaine en
semaine. Ils vous parlent de votre état physique en lien avec le
moment dans le cycle sans oublier, bien sûr, les émotions rattachées.
Lorsque vous savez où vous en êtes dans votre cycle, il est plus facile
de lâcher-prise et de vous laisser-aller. Cela est aussi vrai pour votre
compagnon. Comprenant les phases de vos lunes, il vous comprendra

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mieux et vos réactions ne le surprendront plus. Pour vous, il sera
davantage un soutien qu’une cause d’irritation. Vous tirerez tous deux
profits à organiser votre vie autour de ce rythme. Entamez de
nouveaux projets dans les deux premières semaines en exprimant
votre côté créatif lorsqu’il surgit. Gardez vos activités sociales durant
votre ovulation, pour terminer en beauté votre troisième semaine.
Lorsque vous saignez, favorisez des moments de détente, de repos, de
méditation à la maison.
Voici un aperçu ce qui se passe durant ces quatre semaines, y compris
les aléas émotionnels et psychologiques que vous vivrez au cours d’un
mois type. Si vous portez attention au cycle de la Lune, vous serez en
mesure de voir les connexions directes.
Semaine 1 : Du jour 1 (premier jour des menstruations) au jour 7;
énergie printanière, la jeune fille vierge
Impressions et sentiments : Lorsque je saigne : « J’ai besoin
d’être seule »; « je ne veux pas être dérangée »; « je veux être en
retrait »; « j’aimerais qu’on me laisse tranquille ! »; phase de
mort et de renaissance; introspection; silence, tranquillité et
méditation : « J’ai besoin de sérénité »;
Métaphoriquement, c’est un temps pour se débarrasser
d’attitudes ou de croyances qui ne vous servent plus, comme le
sang qui s’écoule entrainant l’ovule non fécondé, devenu inutile.
Faites-le tant par la vraie prière (qui est louange à la Vie) que
par votre l’intention;
Lorsque les saignements se calment : « Je me sens un peu
vulnérable » puis c’est la renaissance : « Me revoici ! »
Avec votre chevalier : bilan, méditation silencieuse : réception
inconsciente du Plan. Sexualité : excitation du mâle par
conditionnement secondaire, lors des saignements, puis
excitation et déni ou pratiquer faire l’Amour de manière sacré.
Pour lui, c’est une semaine où il peut avancer les projets de
l’agenda du couple.
Semaine 2 : Du jour 8 au jour 14; énergie estivale, la mère
Impressions et sentiments : l’énergie physique, sexuelle et
créative augmente, atteignant son apogée lors de l’ovulation; les
inspirations créatives sont soudaines : ce qui a été reçu
silencieusement durant la méditation de la première semaine se

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manifeste à vous exactement au moment voulu, de façon
surprenante; la conscience de soi et des autres est plus aiguë;
l’attention à l’apparence physique (la vôtre surtout) est plus
marquée; « Je suis heureuse, excitée, pleine d’énergie et je peux
tout faire, même un bébé. »
Avec votre chevalier : créativité, besoin de parler (pour lui, c’est
le temps de l’écoute active) et coopération intense à deux; pour
vous, écoute du roi intérieur, mise en place des plans des trois
prochaines semaines. Sexualité : exciter – denier ou pratiquer
faire l’Amour.
Semaine 3 : Du jour 15 au jour 21; énergie automnale, la
grand-mère
Impressions et sentiments : C’est la phase post ovulation avec
une baisse d’énergie. Elle peut être positive ou négative et peut
procurer un sentiment de fierté et d’échec qui est souvent lié à
ce qui a été réalisé durant la phase créative. Elle survient
quelques jours après que l’ovule soit mort sans être fertilisé, ce
qui produit des sentiments comme : « J’ai raté ma chance » et
« Je me sens inutile » ou… « Je m’épate moi-même, regardez ce
que j’ai accompli ! » Les deux affirmations peuvent alterner.
Un sentiment de soulagement ou de regret (de ne pas être
enceinte, tant littéralement que symboliquement) peut se
présenter. Vous pouvez ressentir l’envie de vous défaire de
choses inutiles amassées (ou même de gens indésirables). C’est
le moment de faire du ménage;
Des changements quelconques sont souhaités, même sans
raison; des attitudes ou des situations non désirables qui ne
servent à rien surgissent et apportent avec elles un sentiment de
confrontation ou de soulagement ou les deux. Plus vous les
ignorez, plus les évènements reviennent à la charge et en force.
Ils sont là pour que vous appreniez à lâcher-prise, dans cette
phase et la suivante;
« Tout me paraît difficile », « Rien ne fonctionne comme ça
devrait » ou au contraire : « J’ai été tellement occupée, je suis
ravie de pouvoir enfin me reposer ».
Avec votre chevalier : Il prend le relais de votre énergie qui
baisse et redouble d’effort pour réaliser la vision du couple, vous
soutenir dans vos doutes, partager vos joies; sexualité câline et

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faire l’Amour sacré avec constance ce qui va soutenir votre
énergie. – bilan positivé des 4 semaines passées.
Semaine 4 : Du jour 22 au jour 28 (SPM); énergie hivernale, la
vieille femme
Impressions et sentiments : Les leçons apprises au cours des
dernières semaines s’intègrent, amenant un sentiment
d’accomplissement ou la sensation de fatigue (encore); elle a
moins d’intérêt envers autrui et moins de disponibilité pour les
autres : « Ne me demandez rien, laissez-moi tranquille. » Phase
d’introspection et préparation au lâcher-prise : « C’est bon, j’ai
compris, je lâche prise et ceci ne se reproduira pas au prochain
cycle ». Sinon, sentiment d’être agacée, mécontentement.
Avec votre chevalier : Semaine Pré Menstruelle (SPM) - le
chevalier porte sur lui l’avancement des tâches tout en cajolant
sa reine : bain, massage, etc.; sexualité : le maintien du courant
électrique se fait par conditionnement secondaire (tout ce qu’il
associe au sexe et qui n’est pas un rapport sexuel – vêtements,
mots, etc.) pour que la reine ait à produire un effort minimum.

Ces thèmes s’appliquent évidemment aux phases lunaires, mais aussi


au plus grand cycle des saisons associées. Durant l’année, ils peuvent
être explorés en observant les variations annuelles. Ainsi, les
impressions et les sentiments de la semaine 3 « automnale » seront
probablement accentués à l’automne; ceux de la semaine 1 seront
augmentés au printemps, etc.
Comprendre comment fonctionnent les cycles favorise une meilleure
conscience de la sagesse qui réside dans ce flot d’énergie et des
opportunités qui arrivent en synchronicité avec ces flux énergétiques.
Cette compréhension représente une clé pour harmoniser les deux
sexualités, lunaire et solaire. Les jeux et les pratiques sexuelles ne
peuvent échapper à l’influence de ces rythmes. Ils doivent s’y adapter.
C’est la responsabilité de chaque femme que d’honorer son cycle
fertile. En le sacralisant et en pratiquant l’art divin de faire l’amour
(voir chap. 4), vous participez à la guérison des « blessures infligées
au féminin sacré », blessures dont les symptômes ravagent notre
planète et ses habitants. En respectant son cycle menstruel, une
femme magnifie cette force sombre, mystérieuse, créative et sexuelle,
qui se manifeste dans son pouvoir érotique. C’est alors toute la

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puissance de notre Terre mère qui la traverse et l’amène à la
rencontre du masculin sacré pour une union harmonieuse. Masculin
qu’elle possède déjà en elle et qui peut créer bien des variations dans
le cycle lunaire qui vient d’être décrit.
C’est la responsabilité de chaque homme d’écouter activement le cycle
féminin de sa compagne, de s’y adapter en y apportant sa force, sa
stabilité pour adoucir les hauts et les bas émotionnels de sa reine. Il
détient aussi le rôle d’entreprendre et d’apporter une certaine
constance dans la réalisation des objectifs du couple. D’où tirera-t-il
son énergie ? De la Testostérone et de ses montées de libido
quotidienne, entretenues par le courant électrique qui passe (ou non)
dans le couple.
3.2.2 LA PULSION JOURNALIÈRE MASCULINE
Qu’en est-il du cycle de l’homme ? Si le féminin est Lune, le masculin
est Soleil. Alors que la Lune fait le tour de la Terre en 28 jours
environ, le Soleil lui, le fait en… un jour apparent. L’homme est aussi
influencé par son côté féminin, mais secondairement. Ainsi, plus un
homme sera « féminin », plus il sera influencé par le cycle lunaire :
une libido moins harcelante avec des poussées à la pleine lune. Un
gars très masculin, type « macho », devra composer avec une
véritable dictature libidinale et sera en « chasse » quotidiennement
pour avoir du sexe. Ces montées de désir sexuel sont consommées
dans l’action physique (sport, conditionnement, travail, etc.) et la
créativité. Si l’homme ne trouve pas son équilibre dans ces diverses
activités, l’utilisation de la libido peut devenir obscure.
Mes premières femmes dévêtues étaient en papier, dans le magazine
pour hommes « Lui ». Je garde le souvenir d'une pleine page, encore
affichée quelque part dans ma tête : une magnifique blonde aux lèvres
pulpeuses, nue, assise torse nonchalamment incliné en arrière et
soutenu par ses deux bras. Elle me regardait droit dans les yeux. Moi
je contemplais : en haut, sa magnifique poitrine, objet de toutes mes
convoitises; en bas, de longues jambes, « gantées » de collants noirs
translucides, grimpants sur ses cuisses grandes ouvertes, vers la
touffe d'or de son pubis blond. Dans l’angle inférieur droit de la page,
un sage m’avait laissé un message, dans une phrase de belles lettres
noires : « Il y a des bas qui valent des hauts » Confucius. Ce n'est que
de nombreuses années plus tard que j'ai compris son précieux conseil
qui n’avait pas pour but nos corps physiques, mais visait nos
émotions.

© thierrypasquier@viiif.net 69 12-12-14
Imaginez ma surprise excitée lorsque j’ai découvert la pornographie
sur Internet. Ce monde virtuel possède un attrait indéniable face au
pauvre magazine : l’exploration y est sans fin et facile à partir de mon
fauteuil ! C’est affolant et envahissant au début, car vous ne réussissez
plus à vous en débarrasser : vous ouvrez une fenêtre, et impossible de
vous en dépêtrer. Sans compter les fenêtres jaillissantes toutes seules.
Même si vous fermez, d’autres apparaissent. Heureusement, à tout
problème il y a des solutions, en persévérant un peu. La récompense,
lorsque vous trouvez le truc, c’est de vous rincer l’œil gratuitement. Le
« gratuitement » prouve que vous avez une certaine maîtrise sur vos
pulsions : vous avez contourné patiemment les multiples astuces
marketing mises en place pour vous faire payer, sans y céder. Car ces
feintes sollicitent toujours vivement votre libido !
Cela fait, j’ai pu consommer et j’ai constaté ceci. La porno c’est une
drogue à accoutumance : plus nous consommons, plus nous avons
besoin de consommer. C’est le prix à payer pour les sensations
cotonneuses et les flashs de dopamine qui envoient notre réalité
quotidienne dans les nuages. Arrive la dépendance… à une sexualité
déconnectée de vie.
L’horreur m’a saisi quand j’ai vraiment pris conscience que c’est
actuellement le seul système d’éducation sur la sexualité dans nos
sociétés, si je mets de côté les quelques heures au secondaire où l’on
étudie l’appareil de reproduction de l’humain. Quant à ma jeunesse, il
n’existait que les revues « pour homme » et les salles de cinéma xxx.
Je suis allé en voir, un avec un copain, à 19 ans. Le titre évocateur :
« Qui m’aime me suce » ! Je ne vous décrirai pas les images au
manque de variété hallucinant, sur musique de tangos bien rythmée.
Nous n’avons pas réussi à dépasser la moitié de film, écœurés. Nous
nous sommes consolés dehors, en silence, avec une glace. Quand j’ai
découvert la porno, j’avais donc du rattrapage à faire pour mon
éducation sexuelle. J’y ai eu un certain plaisir et beaucoup de
questionnement : suis-je normal ?
J’ai appris dans mon « surfage xxx » que toutes les femmes ont
pratiquement toujours des orgasmes lorsqu’elles font l’amour avec un
homme - je ne dois vraiment pas savoir m’y prendre.
J’ai découvert aussi qu’elles sourient béatement lorsqu’un homme
recouvre leur visage de sperme; il faudra que j’essaye, je n’ai encore
osé. La vitesse de mes compagnes vers la boite de mouchoir en
papier, lorsqu’elles en avaient un peu sur elles, m’a refroidi. Elles

© thierrypasquier@viiif.net 70 12-12-14
essuyaient même les draps avec une vigueur qui aurait laissé croire
qu’un serpent venimeux venait de baver !
Un cunnilingus de trente secondes suffit à les faire jouir – qu’est-ce
que je suis mauvais ! Où est-ce que l’on apprend ça ?
Toutes les femmes crient quand elles baisent - Je n’ai pourtant pas
des bouchons dans les oreilles. Je n’ai pas souvent entendu grand
bruit - et gémissent lorsqu’elle pratique une fellation – je ne dois pas
l’avoir savoureuse ??!
Les infirmières sucent les bites de leurs patients - j’ai peut-être tort
d’éviter les hôpitaux comme la peste !
Si une femme est surprise par un étranger pendant qu’elle se
masturbe, elle ne crie pas et n’est pas gênée, mais au contraire elle
invitera chaleureusement l’inconnu à baiser avec elle; tiens, je n’ai
encore jamais surpris de femme en train de se masturber dans un
coin. Je dois vraiment être dans la lune.
Les femmes blanches rêvent toutes de se faire prendre par les
hommes noirs; les femmes noires aussi; ça doit être vrai. Quand
j’accueillais des groupes sur mon voilier dans les Antilles, en
Martinique et en Guadeloupe, les Québécoises étaient connues pour
venir s’y faire baiser par un beau jeune noir viril. C’était tellement
habituel qu’il y avait un comité d’accueil de ces beaux mâles à
l’arrivée de tous les vols Air Canada en provenance de Montréal ! Et
pas pour les autres vols.
Quand votre copine vous surprend en train de vous faire sucer par sa
meilleure amie, elle sera dans un premier temps énervée, mais vous
laissera rapidement les baiser toutes les deux; C’est bien de le savoir.
Je vais regarder de plus près les copines de ma blonde.
Une femme est toujours agréablement surprise quand, en ouvrant le
pantalon d’un homme, elle découvre une bite; donc, les filles ne sont
pas si bonnes que ça à l’école, elles doivent toutes louper leur cours
d’anatomie humaine 101 ou elles n’ont pas de mémoire. Pour ma
part, les filles que j’ai connues, au sens biblique du terme, étaient
bien trop timides pour faire ça directement. On aurait dit que c’était
toujours leur premier gars ou qu’elles essayaient de me faire croire
qu’elles ne l’avaient jamais fait. À 20 ans, je veux bien, mais à 50, ma
naïveté à des limites… Toutes des vanilles.

© thierrypasquier@viiif.net 71 12-12-14
Toutes les femmes sont soient sans pilosités, soient parfaitement
épilées (les autres sont des fétichistes) - mes compagnes étaient
toutes fétichistes sauf trois. Je suis vraiment un mec bizarre de faire
de tel choix. Je vais changer, promis.
Côté homme, ils sont toujours en érection et prêt à en mettre un coup
- Je ne sais pas comment ils font. Je ne suis surement pas un vrai
mec.
Les hommes ont un pénis aussi long que celui de Roco Siffredi - C’est
sûr le mien est vraiment petit à côté.
Les hommes se retirent toujours pour éjaculer; oui, je ne sais pas
pourquoi, ils ont pourtant mis un condom.
Une pratique sexuelle courante et amusante pour un homme c’est de
frapper son sexe en demi-érection sur les fesses de sa partenaire - Il
me semble que ça fait un peu trop cow-boy pour mon style.
Si vous surprenez un homme et sa petite amie en train de faire
l’amour dans un buisson, le gars n’aura aucun souci à vous faire sucer
par sa copine - Dans quel parc dois-je aller pour trouver ça ?
Les hommes n’ont jamais besoin de demander – J’étais de toute
façon trop timide pour oser demander et… il ne se passait pas
grand-chose ! Dernièrement, suite à un désir commun de faire
l’amour de manière sacrée, j’ai osé rappeler un soir à ma compagne
notre engagement. J’avais l’impression de mendier du sexe ! Je suis
passé pour un agresseur sexuel et elle est partie??...
Les seins énormes sont naturels, c’est d’ailleurs la norme (une femme
avec des petits seins est une adolescente fraîchement majeure); je n’ai
connu que ça. C’est ce qui doit me garder jeune aussi. Une éjaculation
sur le corps de sa partenaire est une conclusion satisfaisante pour les
deux parties - si les kleenex sont à portée de mains.
Voilà l’éducation sexuelle que m’a fournie la pornographie. Suis-je le
seul? Est-ce étonnant que le monde soit dans un tel chaos sexuel,
caché sous la couverture silencieuse de la bonne morale qui s’indigne
des victimes d’abus et d’agression sexuelle, et qui lapide les bourreaux
aussi victime que leurs victimes, victimes de notre silence sexuel, de
nos cachotteries que nous croyons honteuses.
Le point commun de tout ce porno, c’est une ambiance dénuée de
sentiment, de tendresse et d’amour. Mais ces sites ne proposaient pas
ça non plus. On ne peut pas dire que c’est de la publicité mensongère.

© thierrypasquier@viiif.net 72 12-12-14
Soulagé après une « bonne » séance de porno, je pouvais aller me
coucher apaisé. Je fermais les yeux et… stupéfaction ! Je me
retrouvais devant les images pornos qui avaient le plus imprimé mon
mental et passaient en boucle dans ma tête. Pas juste le soir. Même à
différents moments de la journée le lendemain, surtout si je
m’ennuyais : pas besoin d’effort pour que les images reviennent à
l'avant-plan comme pour me dire « tu viens chéri, je vais être très
gentille avec toi »...
Alors, insidieusement, cette réalité virtuelle où des femmes heureuses
s'offrent de bon gré (ou de force, mais pour leur plaisir) au mâle le
plus membré, refaisait surface et se superposait à mon quotidien...
attisant une libido déjà obsédante. Le cercle vicieux était alors bouclé.
Dans cette dynamique, l’imagination et les propres fantasmes se
retrouvent littéralement piratés par la porno, remplacés par ces
images distordues de la sexualité. Le désir devient conditionné et
s'active de plus en plus devant ces scénarios irréels... que nous
cherchons plus ou moins discrètement (ça fait peur) à reproduire
dans la réalité. Il est facile d’anticiper le désarroi ou le mépris des
femmes à qui l'on demande de jouer dans ce genre de scénarios
dénués d'amour... alors que l'amour est au coeur de leur sexualité.
À ce point, nous sommes coincés dans ce cercle vicieux qui nous
éloigne de plus en plus de la réalité... et de notre compagne. Comment
en sortir ?
Comme toute drogue, nous pouvons quitter la porno comme une
maîtresse nymphomane. C’est une question de volonté, comme pour
arrêter de fumer… et quelle libération ! J’ai eu l’impression de sortir
de prison, même si je ne suis jamais allé en prison.
La porno n'altère en rien notre réelle nature. Elle ne peut que déposer
en surface une couche opaque et nous cacher la vérité un certain
temps... « Trois choses ne peuvent pas être cachées bien longtemps à
l’échelle cosmique : le Soleil, la Lune et la vérité ».
3.3 Remettre pouvoir féminin et masculin à leur place
Une reine est naturellement l’intermédiaire entre le non-manifeste et
le monde manifesté. L’homme aussi, mais il y est moins enclin,
perturbé biologiquement par son mental et son sexe (testostérone),
tourné vers l’extérieur, qui lui donnent, en revanche, une grande
habileté pour modeler le monde. Quand il n’est plus inspiré par le

© thierrypasquier@viiif.net 73 12-12-14
féminin, les femmes et le contact avec le non-manifeste, la création du
masculin ressemble à ce que nous avons sous les yeux. Disons, pour
rester positif que ça manque de douceur, de soin, de beau, de…
féminin.
Plus la femme et l’homme seront en contact avec leur Maître dans le
cœur, leur essence divine, leur « âme », leur intuition, appelez cela
comme vous voulez, moins ils auront besoins de purger leurs
fantasmes avec les outils et les jeux de rôle présentés dans le tome II.
Plus ils sont pris dans leur ego, plus cela ressemblera à un règlement
de compte des femmes envers des millénaires d’abus masculin. Car
dans cette vision étroite, aucun d’eux n’a conscience que la Vie se
manifeste à travers les formes, les corps, et que les âmes, pour une
richesse d’expérience maximum alternent irrégulièrement leur
manifestation dans des corps féminins et masculins. Que les
agresseurs dans une vie sont les agressés dans une autre, les violeurs
et les violés aussi, tout comme les dominants et les dominés. Si vous
ne croyez pas à la réincarnation, votre lignée génétique possède les
mêmes dominants et dominés. Depuis la nuit des temps, dans votre
famille, il y a eu des violeurs et des violés, des bourreaux et des
victimes.
La vie est une grande école avec plusieurs matières à apprendre : une
matière physique (P), une autre émotionnelle (E), une troisième
mentale (M) et encore une autre spirituelle (S). Chacun de nous,
hommes ou femmes, n'est pas au même niveau dans chacun de ces
cours. Si chacune était notée sur 10, l'illumination des êtres mystiques
et l'ascension demanderaient un pointage dans chaque matière de
10/10. Nous sommes tous, en quelque sorte, un cocktail unique de
l’évolution. Par exemple, nous pourrions dire que les hommes
« chasseurs » qui correspondent à des femmes « paysannes » et dont
le but essentiel est l'acquisition de biens matériels et la gratification
par des plaisirs auraient un pointage intérieur à 4 (P), 3 (E), 2 (M), 1,
ce dernier chiffre étant la « note » spirituelle…
La catégorie « guerrier intérieur » et « princesse » serait entre ce
premier pointage et un autre comme celui-ci de 8, 7, 6, 5. Enfin, les
chevaliers dignes de se mettre au service d'une reine elle-même digne
de ce nom aurait des notes entre les précédentes et 10,10, 10, 9.
Et après ? Sur l'échelle de l'évolution, le sexe n'a plus aucune
importance. Ne dit-on pas que les anges n'ont pas de sexe ?

© thierrypasquier@viiif.net 74 12-12-14
Ainsi, le terme « soumis » utilisé dans les principes D/s
(Domination/soumission) a différentes significations selon le niveau
de conscience de l’individu. Si être « soumis » implique une
dépossession de ses responsabilités entre les mains de quelqu’un
d’autre, cela va contre l’évolution de l’espèce humaine. Ça peut être
un fantasme, mais non un modèle pour l’avenir; un projet transitoire
inutile ou qui, au mieux, peut être un tremplin pour soutenir un
moment les hommes vers la maîtrise sexuelle et redonner confiance
aux femmes dans leur propre pouvoir.
Si être « soumis » signifie être un Chevalier-servant, responsable et
maître de « ses armes d’action » qu’il dépose aux pieds de la Dame de
ses pensées pour servir son royaume, alors il y a matière à réflexion.
Réfléchir à un Nouveau contrat « femme-homme » afin de créer des
couples qui rayonneront leur amour pour le mieux-être général de
l’humanité. Dans les deux cas, un grand pas en avant est possible
pour mettre fin à la guerre des sexes et voir fleurir la paix sur Terre.
Je sais que cela est un peu « remuant » comme réflexion.
Réfléchissez-y simplement. Vous pouvez lire la suite sans trop être en
accord au début. Vous pouvez même vous choquer parfois, ça fait du
bien. Ou vous pouvez penser que cela ne s’applique qu’à certaines
personnes, mais pas à vous, votre couple ou vos relations. Et je suis
d’accord avec vous. L’être humain est complexe et chacun fonctionne
avec un niveau de conscience différent. Du machisme au
gynarchisme, en passant par l’intégrisme religieux et l’homosexualité,
tout est possible et plus encore. Mais je crois sincèrement que, dans
une société moderne où un semblant d’égalité homme femme pointe
son nez, cette réflexion mérite d’être faite.
Si vous êtes sceptiques, je vous invite à mettre de côté votre
scepticisme le temps de la lecture, de la compréhension et d’essayer
certaines de ces idées, sinon toutes, selon le cas de votre relation.
Ces réflexions proposent que l’esprit et le non-manifeste, portés par
le féminin, dirigent l’action matérielle, portée par le masculin. Ce
changement plaisant va modifier la dynamique des couples. Élargir
les horizons de ma conscience peut maintenant se faire dans le plaisir,
sans souffrir. C’est ce que je veux. Et vous ?
Le plus fantastique c’est que chacun des partenaires trouve son
compte dans ce nouveau paradigme avec un sentiment de renouveau
et de justesse ou tout semble à la bonne place. Pourquoi ? Je ne sais

© thierrypasquier@viiif.net 75 12-12-14
pas. Du côté masculin, peut-être est-ce parce qu’il y a un sentiment
d’expiation des abus que les mâles ont faits aux femelles depuis des
millénaires. Côté féminin est-ce la sensation d’être enfin entendue ?
Seul importe ce qui est vécu et ressenti. Si c’est un mieux-être, bravo.
Le défi de cette montée féminine peut venir du fait que « les intérêts
du féminin » deviennent « les intérêts de la femme ». Tout ce que j’ai
vu comme écrit sous le titre de « suprématie féminine », en
commençant par le nom, est un fantasme érigé en système, autant par
les femmes (qui se vengent) que par les hommes (qui expient). S’il n’y
a pas égalité, il n’y a pas non plus de suprématie féminine qui
remplacerait la suprématie masculine. C’est remplacer un tyran par
un autre. Les vrais intérêts de la femme et du couple, pour le bien de
tous, sont que l’homme manifeste la vision du Roi intérieur de sa
reine. Cette vision est plus forte encore que celle que le féminin peut
manifester dans l’être masculin.
Si la vision de la femme a prépondérance sur celle de l’homme, ce
dernier garde la primauté d’action pour réaliser la vision. Si cette
inspiration intérieure se limite à faire exécuter les tâches ménagères,
que faisait la femme, par son chevalier, cela indique simplement la
« grandeur » de la reine (qui, n’étant pas mariée à son Roi intérieur,
n’est que Princesse, à la fois précieuse et ridicule).
Et pourtant, cette idée de servir une femme, en tant qu’homme, est à
réfléchir sérieusement. Allons-y progressivement. La réforme peut
aller loin et être vraiment profitable aux deux partenaires. Cette
mutation demande à tous les deux, temps, énergie, écoute et bon
vouloir, afin que la femme puisse dire : » mon homme est devenu le
parfait chevalier servant idéal. » Eh non : « C’est maintenant un
homme qui me met en valeur (ego de la femme) et répond à tous mes
caprices (encore ego) ». Alors, les disputes cessent et l’énergie
retrouvée les propulse vers la réalisation de la vision de la reine (qui
peut être enrichie par celle de son chevalier, sur acceptation de la
reine). Qui plus est, le couple se retrouvera très souvent excité à l’idée
d’être ensemble. Pimenter leur vie de ces jeux de rôles génère de
l’énergie, remet chacun à sa place. La reine inspire et dirige, son
chevalier obéit, non pas comme un « soumis » (fantasme), mais
comme un noble serviteur !
Je dormais et je rêvais que la vie était joie;
Je m’éveillais et je vis que la vie était service.
Je servis et je vis que le service était joie.

© thierrypasquier@viiif.net 76 12-12-14
Tagore
Une reine au service de son Roi intérieur; un chevalier au
service de sa reine.
Ce document s’adresse à des couples émotionnellement stables et
aimants. Si vous êtes trop choqué, utilisez cet extraordinaire pouvoir
que possède l’être humain : votre pouvoir de choisir. Jetez ce livre et
retournez à vos affaires.
Mais si vous êtes ouvertes, voici un chemin à explorer avec votre
Chevalier qui pourrait nous conduire à un futur relationnel
surprenant…
3.4 Le futur des relations intimes ?
Une curieuse aventure est arrivée à Edward Bulwer-Lytton, dans les
années 1830 environ. Il est tombé au centre de la Terre. Enfin
presque. Je vous passe les détails, et il est arrivé chez un peuple qui
vivrait là, depuis la fin de l’Atlantide, il y a 12000 ans, non pas dans
des grottes, mais dans des failles vastes comme des pays, avec des
voutes de plusieurs kilomètres de haut (un peu comme notre ciel à
10 km de hauteur).
Éclairée par une géoénergie nommée « vril », cette civilisation
représente une autre voie de développement de notre espèce. Une
évolution passée en développement du potentiel humain plutôt qu’en
guerre, compétition et performance matérielles. Fiction ? Peut-être 30 .
Le monsieur n’a parlé à personne de son aventure de jeunesse, et ce
n’est que sous le verdict final de son médecin, à la fin de sa vie, qu’il
c’est décidé à écrire un livre sur « la race à venir… celle qui nous
exterminera ! 31 » qui fut publié en 1870. Les coutumes de ce peuple
laissent à réfléchir. Je vous laisse méditer sur le sujet qui nous
intéresse, celui de leurs relations intimes dont voici le résumé :
Ici, il apparait que le sexe féminin est doux pris collectivement, mais
que chaque femme est dure quand on a affaire individuellement à
elle. Tiens, tiens !

30Hitler aurait été inspiré par ce livre qui aurait donné naissance à la Société du vril ou loge
lumineuse, communauté secrète d'occultistes du cercle intérieur de la société de l'ordre de Thulé,
dans le Berlin pré-nazi. On a également pensé que Société du Vril avait un contact étroit avec le
groupe anglais connu sous le nom d'ordre hermétique de l'Aube dorée. Mais comme dans le
domaine des sociétés secrètes tout est… secret, allez donc savoir la vérité.
31 « La race à venir… celle qui nous exterminera », Edward Bulwer-Lytton, Ed. Camion noir, 2008

© thierrypasquier@viiif.net 77 12-12-14
Les femmes jouissent d’une parfaite égalité de droit avec les
hommes. Féminisme abouti.
Pendant l’intervalle entre l’enfance et l’âge où l’on se marie, les
rapports familiers entre les deux sexes sont suspendus. Revenir aux
écoles secondaires non mixtes. On en parle.
Les femmes ont plus de facilité dans toutes les disciplines abstraites
et les raisonnements profonds. Les hommes ont l’intelligence plus
concrète, plus calme et sont excellents dans les réalisations
matérielles. Ça n’est pas toujours si clair chez nous.
Ainsi, les jeunes filles font autorité pour juger les questions les plus
délicates des doctrines théologiques. Elles ont aussi une tendance à
la dissimulation. Les hommes vivent dans une simplicité directe et
sont activement engagés dans les affaires du monde. Pour les
hommes, ça nous ressemble. La dissimulation aussi, pour les
femmes…
Les femmes ont un pouvoir plus prompt et plus énergique sur le vril,
cette géoénergie mystérieuse (que les nazis ont désespérément
cherché) provenant de la dynamo magnétique de la Terre.
Par ce pouvoir qu’elle maîtrise plus naturellement, elles peuvent non
seulement se défendre, mais être supérieures en force aux hommes et
détruire un époux sans qu’il ne soupçonnât le moindre danger. Aïe,
ce n’est pas bon pour les hommes de l’avenir.
Plus portées à protéger la vie, on ne trouve qu’un seul abus
d’utilisation de ce pouvoir par les femmes, dans les débuts il y a plus
de deux mille ans : l’une d’elles, dans un accès de jalousie, tua son
mari. Son acte ouvrit les yeux aux hommes et leur inspira une telle
peur qu’ils émigrèrent tous ensemble et laissèrent les femmes seules.
Devenues ainsi « veuves », elles plongèrent dans le désespoir. Elles
tuèrent la coupable alors qu’elle était désarmée dans son sommeil et
s’engagèrent solennellement entre elles à supprimer pour toujours
l’exercice de ce pouvoir conjugal si excessif et décidèrent d’élever
leurs filles dans cette résolution. L’abus de pouvoir n’est jamais
profitable à long terme.
Une députation fût envoyée aux hommes et réussit à persuader un
grand nombre des plus âgés à revenir. Les jeunes, soit par défiance
soit par méfiance, rejetèrent les propositions et restèrent dans
d’autres communautés.

© thierrypasquier@viiif.net 78 12-12-14
La perte d’une si grande quantité de jeunes gens envoya un message
salutaire aux femmes. Par manque d’exercice volontaire, elles
acceptèrent de perdre leur supériorité offensive et défensive sur les
hommes. La force est l’apanage des faibles.
De plus, certains changements eurent lieu dans les coutumes du
mariage afin de rétablir l’équilibre entre les sexes. Les couples ne
s’unissent plus que pour trois ans; à la fin de la troisième année,
l’homme et la femme sont également libres de se séparer et de se
remarier. Au bout de dix ans, l’homme a le privilège de prendre une
seconde femme et la première peut à son gré se retirer ou rester.
En réalité, ces règles sont devenues lettres mortes et la séparation ou
la polygamie sont extrêmement rares. Les ménages paraissent très
heureux et unis chez ce peuple.
Les femmes, suite à ce drame, se sont fort adoucies par la crainte de
la séparation ou d’une seconde femme. Comme les hommes sont très
attachés à leurs habitudes, ils n’aiment pas, à moins de
considérations graves, changer pour des nouveautés hasardeuses.
Les femmes conservent cependant un privilège, usurpé sur terre par
les hommes : proclamer leur amour et faire elle-même la cour. Ce
sont elles qui demandent au lieu d’être demandées. C’est déjà une
tendance dans la société québécoise.
Les vieilles filles sont un phénomène inconnu. Il est très rare que la
femme n’obtienne pas l’homme auquel elle a donné son cœur, à
moins que l’affection de celui-ci soit déjà engagée ailleurs. Quelques
froid, ou prude, ou de mauvaise volonté que se montre l’homme
qu’elle courtise, sa persévérance, son ardeur, sa puissance
persuasive et son mystérieux pouvoir sur le vril décident presque
sûrement l’homme à tendre le cou à ce que nous appelons le nœud
fatal.
Pourquoi cette inversion des rôles ? Les femmes de ce peuple disent
que des deux époux, c’est la femme qui est de nature plus aimante,
que l’amour occupe plus de place dans ses pensées, est plus essentiel
à son bonheur, et que, par conséquent, c’est elle qui doit prendre
responsabilité de son bien-être et faire sa cour. J’aime.
L’homme, plus timide et ayant acquis une maîtrise de sa sexualité
qui ne le harcèle plus, à souvent une prédilection pour le célibat, la
vie simple et le modelage du monde physique. Il ne comprend pas, ou

© thierrypasquier@viiif.net 79 12-12-14
ne veut pas comprendre, les insinuations délicates et tendres. Bref, il
doit littéralement être poursuivi des assiduités féminines et capturé.
Si la femme ne peut s’assurer l’homme de son choix et en épouse un
qu’elle n’aurait pas préféré au reste du monde, elle est non seulement
moins heureuse, mais moins bonne, parce que les qualités de son
cœur ne se développent pas assez.
Tandis que l’homme concentre moins son attention sur la relation
exclusive. S’il ne peut obtenir la femme qu’il préfère, il se console
aisément avec une autre qui l’aimera et le soignera bien. Il n’est pas
indispensable au bonheur de sa vie qu’il aime passionnément,
trouvant son bonheur dans les biens matériels et les nombreuses
occupations d’esprit qu’il se crée.
Ce système, qui peut sembler encore aujourd’hui d’avant-gardiste et
féministe est aussi favorable à l’homme.
Il est aimé avec ardeur et satisfaction sexuelle, sous risque d’y avoir
une autre femme sous le même toit. Il ne peut abuser de sa femme
sous risque pour lui d’une volée vrilique !
Il sait aussi que plus il montrera de froideur et de résistance, plus la
détermination de se l’attacher deviendra forte chez la femme qui le
courtise. Et il s’arrangera pour accorder son consentement qu’aux
conditions qu’il croit les meilleures pour s’assurer une vie tranquille,
voir heureuse. Tous les hommes ont leur dada, leurs habitudes, leurs
goûts, et ils exigent la promesse qu’ils soient respectés absolument,
promesse ici qui a force de loi.
Ainsi, en dépit de leur droit et de leur force, les femmes sont des plus
aimables des conjointes ayant l’homme qu’elles aiment. Elles sont
indulgentes pour les fautes de leur compagnon, complaisantes pour
ses goûts, et font tout ce qui dépend d’elles pour se l’attacher.
Ce peuple vie une vie douce. Sans motif d’activité de survie, ni de
cupidité ou d’ambition, il n’est pas étonnant de vivre tranquillement.
N’est-ce pas une direction que commencent à prendre nos sociétés les
plus avant-gardistes ?
3.5 Un objet de culte
La femme est adorable. Elle s’en doute un peu, sans plus, des fois
qu’elle se prendrait pour une autre ! Et c’est ce qu’elle fait, oubliant
qu’elle est sacrée. Elle redevient un objet de culte en même temps

© thierrypasquier@viiif.net 80 12-12-14
qu’elle reprend suffisamment confiance en elle. Plus facile à dire qu’à
faire n’est-ce pas ? Et bien pas tant que cela. La seule étape difficile en
vérité, me direz-vous, c’est de mériter ce culte. Et vous êtes admirable
de par votre constitution : le vagin, centre de votre intimité, est un
vide à combler et seul le pénis peut le faire. Mais pas n’importe quel
pénis ! En revanche, tous les pénis (et ce qui les entoure) voudront le
faire et vous adoreront pour cela. Là est la clé de votre pouvoir pour
les éduquer !
Le vide vaginal, porte de la matrice utérale, est le gouffre en vous qui
a créé le monde et à travers lequel il se perpétue. C'est le fossé entre le
un et le deux, entre l’unité et la dualité, entre les deux sexes. Lorsque
cette cavité mystérieuse peut retrouver avec conscience la « matière
manquante », l'unité est symboliquement retrouvée pour un temps.
Le vagabondage de l'homme et de la femme dans les trois mondes
vient d’aboutir. Il n'y a plus de désir d'exister. Nous sommes Un.
Mais la vie a besoin de forme pour s'exprimer. Ainsi, le pénis et le
vagin devront se séparer, vous et lui reprendrez vos chemins
d'expérience de la dualité, mais en conservant dans vos entrailles
cette expérience d'unité.
Ainsi, vous êtes admirables sans rien faire. Ce qui ternit votre charme
est cette non-reconnaissance et le désir perpétuel d’activités fébriles
pour être… ce que vous n’êtes pas !
Avoir confiance en vous demande de connaître vraiment votre vraie
nature féminine. Cela vous conduira inévitablement à entrer
intimement en lien avec le maître dans votre cœur, votre âme, votre
Roi, votre époux divin. Ce mariage intérieur est le seul véritable, celui
que nous cherchons tous dans l’autre sexe. C’est le but de toute vie
intelligente sur la Terre. Ce thème est abondement traité ailleurs, ce
qui ne veut pas dire qu’il est abondamment mis en pratique... Il sera
sujet d’un autre livre.
En fait, plus vous serez princesse et moins grand sera le chevalier qui
se présentera à votre porte. Tout au moins, veillez à ce que se soit un
bon guerrier. Il sera plus en contact avec son besoin sexuel qu’avec
son maître intérieur, mais ça tombe bien. Vous allez pouvoir
l’utiliser !
Conscient de ce point, il vous reste à décider, avec une résolution
absolue et une totale sincérité, que votre but est d’être admirée par
votre chevalier ou votre guerrier (en espérant pour vous que ce ne

© thierrypasquier@viiif.net 81 12-12-14
sera pas un simple chasseur !) Pour cette fin vous avez un moyen : son
désir à lui !
Le désir sexuel du mâle est stimulé par le défi. L’homme aime cela.
J’aime cela. Rien de mieux pour lancer un homme dans l’action que
de lui dire : « T’es pas capable! » Plus dur est le défi, plus grand sera
le désir sexuel. Si cela résonne en vous, il devient évident qu’un
couple sans courtoisie devient vide de sens pour vous. Quand le
chevalier servant n’a plus besoin de mériter le sexe de sa reine, il perd
la passion. Et la femme devient désappointée du manque d’attention
à son égard. Elle n’est plus qu’une poupée pour satisfaire son besoin à
lui. La colère refoulée et la démone ne sont pas loin !
Pour garder le courant, vous possédez, femmes, votre pouvoir
érotique qui ne se perd pas avec votre jeunesse. Il sommeille en vous
et attend d’être réveillé doucement pour que votre compagnon
servant vous admire. Prenez-en conscience. Souvenez-vous des
moments où vous vous êtes sentie « sexy » et apprenez à utiliser votre
pouvoir érotique. Ça se résume en une petite phrase humoristique :
« Pour le mener par le bout du nez, que penseriez-vous de le mener
d’abord par un autre appendice… » Toute femme le sait ! Toutes ont
observé que les hommes sont plus galants, attentionnés et gentils
lorsqu’ils espèrent du sexe en retour, comme des enfants qui se
mettent à être sages lorsqu’on leur promet des friandises. C’est une
réalité biologique qui pulse en arrière de nos comportements
« d’animal pensant civilisé ».
Pour l’avoir un peu vécu, je vous invite à utiliser consciemment cette
influence sur votre compagnon-servant par le jeu de la sexualité. Ce
que j’ai eu l’occasion d’expérimenter a créé en moi à la fois un désir de
servir la féminité, mais aussi un nouveau sens quant à ma capacité de
réalisation en temps qu’homme en lien avec une femme.
Cette dynamique sera d’autant plus facile, ludique et légère que la
reine obéit elle-même à son Roi intérieur. Lorsque vous n’êtes pas,
l’un ou l’autre, assez en connexion avec votre Maître dans le cœur et
qu’un désaccord pointe son nez, c’est la décision de la reine qui prime,
car elle devrait être plus facilement en contact avec l’inspiration
intérieure (évidemment, c’est une généralité utilisée comme règle du
jeu). Nous verrons plus loin que le chevalier peu avoir aussi un droit
de véto, avec des conséquences… Vous avez toujours le pouvoir de ne
pas lui donner ce qu’il veut, c.-à-d. du sexe à tout moment. Savoir

© thierrypasquier@viiif.net 82 12-12-14
comment doser vient avec la pratique. Essayez et partagez tout ce que
vous vivez avec ces situations. La communication est la clé.
Le premier pas est le plus difficile. Sauter dans l’inconnu est toujours
un peu effrayant. Souvent, il est utile de commencer à tout petits pas
pour prendre confiance et ressentir le pas suivant.
Ainsi donc, dans les idées et suggestions qui vont suivre,
prenez ce qui vous intéresse, modifiez à votre guise et
écartez le reste. Méditez.
Tout doit se faire dans la plus grande coopération. L’honnêteté est le
premier vrai ciment d’un couple. Ce sera un échange constant et
passionnant, une découverte de vos jardins secrets jusque-là ignorés.
Chacun des deux partenaires doit être ravi par une ligne de
communication ouverte sur le plan de la sexualité et des besoins
affectifs pour en arriver à harmoniser le cycle féminin avec les
variations masculines, le tout au quotidien.
Votre compagnon va être davantage à l’écoute de votre vision
féminine de la vie et enthousiaste à en réaliser les parties qui lui
semblaient rebutantes jadis. Encore vous faudra-t-il avoir une vision
dans la vie et non continuer une petite routine sans lendemain ! Vous
allez avoir une plus grande confiance en vous dans votre capacité
d’influencer les évènements de ce monde par la confiance que vous
aurez dans votre chevalier, tout en sentant le centre d’attention que
vous serez pour lui. Et cela, en jouant avec votre pouvoir érotique
féminin ! De son côté, votre chevalier va recevoir une attention
sexuelle suffisante pour être comblé et enthousiaste dans les missions
dont il sera responsable. Bref, c’est une pratique gagnant-gagnant
dont le parcours est une aventure de couple passionnante.
C’est dans les gestes des rôles sexuels que nous jouons que nous
pouvons faire s’épanouir l’amour. Bref, sans plus tarder, je vous
expose le tout et vous laisse expérimenter si cela vous sied de
l’appliquer dans votre couple, selon le niveau de conscience.
3.6 Le pouvoir érotique féminin
Ce n’est pas l’homme qui a exploité la femme, mais les forces en
arrière des religions qui ont dupé ces deux ignorants, homme et
femme, en culpabilisant la sexualité. Le féminin est l’intermédiaire
naturel entre le Plan d’évolution et le masculin. Pour qu’une religion

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prenne cette place et interprète pour nous « les desseins de Dieu », il
fallait décapiter le féminin.
La femme a donc été diabolisée et l’homme devait s’en protéger, voire
la corriger pour la maintenir dans le droit chemin. Et, pauvre lui, s’il
avait des désirs de fornication, c’était de sa faute à elle ! Dans ce
contexte, pas question d’amour sacré pour lui, ni d’exprimer son
pouvoir érotique pour elle. Des dizaines de siècles d’exploitation de la
femme par l’homme, et de l’homme par les religions, ont suivi et l’on
fait se replier sur elle-même, comme une fleur dans sa corolle. Ces
forces qui manipulent « les desseins de Dieu » savaient ce qu’elles
faisaient.
Et l’homme, l’homme sauvage ? Il a été domestiqué ou utilisé pour la
guerre. Mais il se réveille aujourd’hui, fidèle à ses convictions face à
injustice. Il refuse « l’anneau de pouvoir qui les gouverne tous 32 »
pour être puissant et valorisé et il risque sa vie pour le bien de sa
famille, de ses amis, de sa communauté et de la Terre mère.
L’homme sauvage » est indépendant. Il n’a pas besoin de gagner sa
vie, car la vie lui offre ce dont il a besoin à travers ce qu’il donne. S’il
grandit dans la solitude, il n’est pas solitaire. Il est fort, mais ne
connaît pas la compétition. Son défi : faire grandir chez ses frères
l’homme indompté qui y sommeille.
L’homme sauvage » a été banni de la société, féminisé, car il ne sert
pas le système qui veut des êtres dociles jusqu’à la servilité, exception
faite des forces de l’ordre.
L’homme sauvage » plonge dans les profondeurs masculines, là où se
dresse sa puissance de service au mieux-être de l’humanité. Ce n’est
pas l’homme émasculé brassant du vide qui modèlera un monde
meilleur, mais l’homme sauvage alimenté par les visions de sa déesse.
Par ses pensées et ses actes inspirés, il redécouvre qu’il peut faire une
grande différence dans le monde, à commencer par la chambre à
coucher.
Le pouvoir érotique féminin est le levier de la femme sauvage pour
exercer une ferme influence sur l’homme sauvage, à travers le désir
sexuel qu’il a d’elle. C’est l’énergie qui va enflammer le désir sexuel de
l’âme animale du mâle qui ne se maîtrise pas.

32 Voir le livre (ou le film) « Le seigneur des anneaux », de Tolkien.

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Ce pouvoir, ho ! Déesses amnésiques, c’est votre féminité
naturelle libérée du refoulement, de l’ennui et de la
familiarité qui usent la relation intime. C’est cette force qui prend
appui à la fois sur la libido naturelle et sur les fantasmes mentaux
sexuels des hommes ordinaires. Elle est le pilier de l’édifice de vos
rêves, qu’ils soient personnels (princesse) ou dédiés au mieux-être de
l’humanité (reine). Le pouvoir érotique est l’expression
désinhibée de votre féminité.
Le pouvoir érotique n’est pas un substitut au feu de l’amour. Il peut
cependant être l’étincelle d’allumage du feu sacré de votre relation
avec lui et apporter pour tous les deux une nouvelle et puissante
expression de l’amour l’un pour l’autre. Votre amour pour lui restera
certain et inconditionnel comme avant. Mais sa courtoisie, qui
pouvait avec le temps être incertaine et conditionnelle, va devenir
aussi ferme que son érection, jusqu’à ce qu’elle soit naturelle et
gratuite.
Le masculin aime chasser, même si la chasse est sous la maîtrise de
l’âme d’un chevalier. Il aime les défis. Plus la poursuite est un défi,
plus cela rend la chasse excitante et plus il est déterminé.
Que voudra chasser par-dessus tout un homme ordinaire ? Vous !
Nous verrons comment jouer avec son désir de traquer dans le tome
II.
Utiliser votre pouvoir érotique avec votre chevalier est simple et
révélé dans les contes pour enfants : placer des obstacles (forêt
impénétrable, dragons, etc.) devant votre homme de confiance pour
qu’il gagne le privilège de votre relation sexuelle. Bon d’accord, il n’y a
plus de dragon et les forêts sont déboisées. Ce n’est donc pas ces
« obstacles » là que vous choisirez. En fait, vous les déciderez
ensemble comme objectifs ou projet de votre couple pour contribuer
aux mieux-être de l’humanité.
Devant tout grand projet, nous avons tous des moments de doute, de
perte d’intérêt, de démotivation. En utilisant votre pouvoir érotique
Vous pouvez alors requérir de lui qu’il finisse l’étape suivante de votre
objectif de couple ce soir avant de faire l’amour. Plutôt que de se
trainer les pieds, il va être excité par ce nouveau défi qu’il va
accomplir avec brio. Vous en doutez ? Imaginez que vous êtes en
couple depuis cinq ans. Votre homme bidouille avec son ordinateur
ou sa tablette électronique. En passant vous lui dites : « Tu ne m’as

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toujours pas dressé la liste des ONG sur Internet, et où nous
pourrions faire du bénévolat pour la planète cet été. Ça serait
vraiment bien de faire ça ensemble et il faut s’y prendre d’avance » et
il répond : « Ok chérie, je vais le faire demain. Il annonce du mauvais
temps. »
Demain ne vient jamais.
Maintenant, voyons ce qu’il risque fort d’arriver si vous utilisez votre
pouvoir érotique. Vous vous approchez de lui en ondulant et en vous
penchant à son oreille, vous marquez une pause calculée, avant de lui
susurrer, tout en posant votre main haut sur sa cuisse : « Mon amour,
j’ai très envie de toi et j’aimerai aller au lit de bonne heure ce soir.
Mais avant, je veux que tu dresses la liste des ONG sur Internet, et les
lieux où nous pourrons faire du bénévolat pour la planète cet été. » Je
parie que son attitude sera très différente, pour le plus grand plaisir
des deux.
Le pouvoir érotique est puissant, car le couple utilise la pulsion mâle
comme excuse pour exécuter son plan sans que la reine soit
autoritaire ni que le chevalier perdre la face. Dans son inconscient, il
va faire la tâche pour réaliser l’action vitale que commande l’âme
animale en lui : reproduire l’espèce.
Ainsi, au lieu de créer une tension dans le couple, vous stimulez sa
soif de défis par son besoin d’expression sexuelle tout en avançant vos
projets de couple. Vous pouvez aussi utiliser cette énergie pour faire
travailler plus fort votre chevalier afin qu’il développe sa carrière si
elle est prometteuse, ou soutienne la vôtre de diverse manière.
Les limites de votre pouvoir érotique seront celles que vous vous
imposerez à vous-même. Pour de nombreuses femmes, la principale
difficulté consiste à s’habituer à l’usage de ce pouvoir et à vaincre les
préjugés judéo-chrétiens : « si je séduis et utilise mes charmes, c’est
que je suis une pute, une salope, une cochonne, une allumeuse… » La
peur que suscite, en général, le pouvoir en nous entraine des
réticences quand il est présent, de peur d’en abuser ou d’en être
abusé.
« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt,
Mais la peur de le perdre pour ceux qui le détiennent
Et la peur d’en être privé pour ceux qui le subissent. »
Aung San Suu Kyi,
Birmane, prix Nobel de la Paix

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Il est fort probable que certaines femmes ne se sentent pas à l’aise
avec leur pouvoir érotique. Ajoutons à cela les tabous sexuels de
domination-soumission et il est facile de comprendre pourquoi cette
énergie est sous-utilisée dans les relations intimes. Dans cette
conscience, explorons et jouons. Nous sommes sur Terre pour cela et
ce livre est une invitation.
Toute relation est une relation d’influence. C’est une invitation à être
assez sage, sous l’influence de vote âme, du Roi en vous, pour utiliser
votre pouvoir avec intégrité et conscience, pour le bien de l’ensemble
et non votre profit personnel. Sinon, cela tournera à la manipulation
égoïste, un semblant de revanche sur des milliers d’années de
domination masculine. Faites-vous confiance et faites aussi confiance
à votre chevalier si vous dépassez les bornes. Après tout, il est avant
tout, lui aussi, sous l’obéissance de son âme, la Déesse en lui ! En cas
de conflit sur une décision, faites intervenir vos âmes : tirez à pile ou
face ou utilisez l’Art 1-5 du Nouveau contrat. « Ben, voyons. Alors,
c’est le hasard qui va décider ? » « Le hasard est l’habit que Dieu
prend pour voyager incognito ». Albert Einstein. Dieu, c’est votre Roi
ou sa Déesse…
Revenons à notre but qui est de retrouver le chemin vers l’art sacré de
faire l’Amour. Nous allons regarder cela maintenant et revenir ensuite
sur l’extension de cet art hors de la chambre à coucher.

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4 FAIRE L’AMOUR DE FAÇON SACRÉE
« L’évolution de l’homme est l’évolution de son pouvoir de faire. Et
faire n’est pas le résultat de ce qui arrive. »
Faire l’amour comme de façon sacrée n’est pas une théorie, mais une
pratique à vivre. Je vous le partage parce que je l’ai vécu, ainsi que
quelques hommes proches de moi. C’est un sujet intime qui ne fait
pas encore la une des journaux, sinon par l’appel à l’aide que lancent
maladroitement toutes les femmes qui se sont senties abusées,
harcelées ou agressées sexuellement. Merci à toutes celles qui ont le
courage d’en parler. Peut-être arriverons-nous collectivement à créer
une Commission Vérité et Réconciliation sur cette question
douloureuse. Alors, la sexualité sacrée pourra se répandre dans les
couples.
La sexualité sacrée est une sexualité où l'orgasme n'est pas le but.
Lorsque nous n’avons d’autre objectif que d’aimer dans l’instant
présent, en totale présence avec l’autre, la vague d'énergie de
l’orgasme de la reine (ou de sa montée d'énergie féminine) remplit le
chevalier, sans qu'il ait nécessairement un orgasme. Il est comblé et
n'a pas éjaculé. Elle est ravie et ils peuvent recommencer autant de
fois que leur cœur peut contenir d'amour.
Cela peut sembler simple et trop beau. Ce n’est ni simple, ni trop
beau. C’est une mort toxique pour l’ego. Cela demande d’avoir une vie
intérieure stable, une ferme intention et une certaine dose d’amour au
départ. C’est demandant me direz-vous. Oui, mais qu’avons-nous
donc à faire de plus important ? Tout le reste n’est que survie et
divertissement. Alors, pourquoi nous dépenser pour moins que cette
tâche divine : faire l’Amour de manière sacrée.
La première grande nouvelle dans cette voie, c’est que votre chevalier
ne fera entrer son pénis en vous uniquement quand le vagin le
désirera. Oui, vous avez bien lu. Plus bizarre encore, le sexe de votre
servant ne sera dur que pour prendre les tensions de votre vagin, puis
deviendra juste assez ferme pour faire monter l’énergie en vous. C’est
le mythe pornographique à l’envers ! Et cela peut durer des heures.
S’il n’y a pas éjaculation, vous pouvez renouveler la pratique de faire
l’amour autant de fois que vous le voulez pour votre plus grand plaisir
et le sien.
Ça vous surprend ? Assoyez-vous bien pour la suite. Lorsque vous
vous mettez au lit avec votre partenaire, vous n’êtes pas deux, mais

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quatre, si je simplifie les aiguilles à tricoter dont nous avons parlé
dans l’introduction ! Une femme, un homme, un vagin et un pénis. Et
ce sont quatre entités qui ont leur volonté propre. Vous pouvez,
comme femme, désirer un homme parce qu’il est beau, séduisant,
riche sportif, artiste et un millier d’autres raisons, mais si votre vagin
n’est pas d’accord, ça ne marchera pas. De même, vous pouvez
ressentir un fort désir pour un homme que vous ne connaissez pas,
que vous croisez au travail ou lors d’une fin de semaine, mouiller vos
petites culottes et pourtant être mariée avec deux enfants et aimer
votre mari. Dans ce cas, soyez sûre que son antenne à lui, son pénis,
aura senti l’appel de votre vagin. C’est la chimie des corps, de l’animal
en nous.
J’ai vécu un certain nombre de fois ce phénomène qui devient évident
chez un homme quand il n’a ni fantasme, ni attente particulière. Cette
attirance chimique est dérangeante pour la concentration et j’ai dû
aller parler plusieurs fois à la personne quand les circonstances nous
contraignaient à nous côtoyer. Dans chaque cas, la réponse a été un
déni catégorique, presque outré (merci mesdames d’avoir essayé de
me faire croire que je suis – médicalement parlant - un débile sexuel).
Au bout d’un certain temps et après s’être mieux connus, la personne
m’a alors finalement partagé, dans chaque situation, sans exception,
et en substance : « tu sais l’autre jour quand tu m’as dit que tu sentais
mon désir pour toi, c’était vrai. Mais… je suis mariée, j’ai deux enfants
et j’aime mon mari. » Et alors ? Est-ce que cela justifie le mensonge et
la fausseté ? Se considère-t-elle uniquement comme une femelle et
moi comme une bête sauvage ? Je sais que j’ai plutôt une éducation
de pirate saltimbanque, mais quand même. Est-ce que cela veut dire
que nous allons nous allonger là, sur la moquette et baiser comme des
animaux ? Non. Nous sommes deux adultes responsables et toutes
sortes de circonstances peuvent faire que cela n’est pas approprié.
Mais un peu d’honnêteté ne ferait pas de mal. Ce serait déjà un pas
vers une sexualité plus spirituelle.
Ainsi donc, le vagin d'une femme peut désirer le pénis d'un homme
alors que dans sa tête, ou dans son coeur, elle ne l'aime pas ou plus
exactement elle n’a pas d’affection pour lui. De même, une fille peut
ressentir une tendre et grande affection pour un gars alors que son
vagin ne voudra rien savoir de ce pénis-là. Avons-nous toujours été
aussi mal faits ? Non. Il fut un temps où c’était différent.

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4.1 Histoire, que nous caches-tu ?
L'histoire officielle de l'humanité, telle qu’elle m’a été présentée à
l’école, est d’une incroyable platitude ponctuée de dates et de guerres.
Mais si vous faites vos recherches par vous-même, vous découvrirez,
la face cachée qui, elle, est d’une fantastique beauté. Je vous livre ici le
résultat des miennes en ne retenant ici que la trame de la sexualité h .
Environ 1000 ans avant que ne disparaisse la Lémurie, continent
scientifiquement hypothétique qui a précédé l'Atlantide, un couple
observa qu’en faisant l'amour avec une respiration spécifique, et
qu'un enfant était conçu, les trois êtres impliqués, la mère, le père et
l'enfant, devenaient immortels. Whaoua ! Autrement dit, en ayant un
bébé d'une certaine façon, l'expérience les transformait pour toujours.
L'école des mystères Naakal fut créée ainsi. C’était le début du
Tantra 33 .
Dans cette méthode, les couples étaient capables de faire l'amour sans
se toucher, ni même être dans la même pièce. Ils faisaient l'amour de
manière interdimensionnelle, ce qui leur permettait de se hisser
jusqu'à un nouvel état de conscience. Ça ne doit pas vous arriver
souvent, moi non plus.
Plus proche de nous, l’histoire nous présente une carotte spirituelle à
découvrir : le Saint-Graal. Et quelle meilleure cachette que de le
dissimuler en plein jour, partout où il y a des humains et même
d’attirer les regards dessus au point de ne plus le voir dans… la
femme ? Le Graal est la femme, une femme secrète comme Marie-
Madeleine et comme la mystique chrétienne occulte au cœur de
laquelle nous retrouvons l'acte d'union sacrée ou Hieros gamos, le
mariage sacré. Ce rite est encore pratiqué dans diverses sociétés
secrètes depuis la venue du Christ sur terre 34 .
Trop d’intérêt a été donné au mystère de la descendance que Jésus
aurait eu avec Marie-Madeleine (Da Vinci code). C’est sans
importance, sauf pour l’église qui perdrait son pouvoir en faveur du
rejeton actuel, mais surtout du féminin sacré qui retrouvait sa place

33 Tantra : désigne un ensemble de textes, de doctrines, de rituels et de méthodes initiatiques,


certaines utilisant les actes sexuels, qui ont pénétré de façon diffuse la plupart des branches de
l'hindouisme. Sa signification générale pourrait se traduire par « science de l'expansion de la
conscience et de la libération de l'énergie ».
34 Vous en aurez une vague approche dans le film avec Tom Cruise "Eyes Wide Shut" et une idée

plus précise dans le livre de Dan Brown, « Da Vinci code »

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naturelle d’intermédiaire entre le Plan d’évolution et l’homme. Dans
leur volonté d'usurpation du féminin, les religions s'en sont d'abord
prises à Marie-Madeleine, traitée de pute et objet de honte, humiliant
le féminin depuis bien plus de deux milles ans.
Les femmes détiennent un pouvoir, celui du Saint Graal, que la
prêtrise convoite pour elle-même. C’est l'acte lui-même, cette union
sacrée, cachée avec autant de virulence que possible par le dogme
catholique et le patriarcat matérialiste, qui contient un secret qu'il
appartient à chacun de retrouver. Une quête pour un, une quête pour
tous. Chevaliers, à vos chevaux ! J'ai dit « Chevaliers », car le Graal ne
court pas, il ne fait rien. Il attend. C'est le yin absolu. Et la femme
attend depuis des millénaires.
La quête des chevaliers de la Table ronde, celle du Graal, c’est celle de
la source de la vie éternelle, c’est la recherche de l’élixir de jouvence et
de l’immortalité. N’y a-t-il pas un lien entre sexualité sacrée, vie
éternelle et Graal ?
Suivons la piste. Immortalité… vie… naissance… procréation…
sexualité… Ne nous mènent-ils pas vers l’acte de faire l’Amour ?
Alors, le lien bien dissimulé entre la femme sacrée et le Graal
apparaît. Je vous invite à revoir sous cet angle le film Excalibur 35 .
La femme contiendrait les énergies régénératrices féminines les plus
fines, une fragrance divine distillée continuellement en chacune,
raison cachée du besoin que l’homme a d’elle. Sa quête à lui est alors
de découvrir à nouveau le sentier pour lui faire l’amour de façon juste
afin que ces énergies si subtiles et ressourçantes (l’élixir de longue vie
ou d’immortalité) soient profitables à elle, à lui et au monde.
Les légendes du Moyen âge nous montrent que boire à ce Graal
implique de grandes épreuves. C’est pour cela qu’un homme ordinaire
ne peut y arriver. Il n’a pas assez d’énergie en lui. Il est tellement pris
par son quotidien extérieur qu’il manque de pouvoir personnel et de
volonté pour maitriser sa libido. Acquérir cette énergie est la voie du
Guerrier intérieur (ou autre nom qu’on peut lui donner) pour devenir

35 Excalibur est un film américano-britannique, d'aventures fantastiques et de chevalerie, réalisé

par John Boorman et sorti sur les écrans en 1981.

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chevalier. Les préalables du sentier d’entrainement sont à la portée de
toute personne motivée 36 .
L'humanité, et particulièrement les personnes qui lisent cette page, en
est au commencement pour retrouver le chemin vers cette jeunesse
éternelle en faisant l'amour de manière divine. Il ne s'agit plus
d'érotisme, mais de méditation active, de spiritualité à travers
laquelle l'homme et la femme peuvent devenir complets par l'union
charnelle entre le féminin sacré et le masculin sacré. Un espace de
respect, de dévouement et d’attention aiguë où la femme peut
atteindre sa raison d'être par la clé magique que représente le pénis
utilisé consciemment : Elle peut alors délivrer au monde l'amour
qu'elle porte.
Avant d'arriver à cette union sans que les corps se touchent, ni même
sans être dans la même pièce, nous avons à réapprendre à faire
l'amour… l'un dans l'autre. C'est là que le message de Barry Longl
prend toute sa valeur. Le mettre en pratique ne sera pas sans défis,
mais les gars sont faits pour les défis ! Y en a-t-il un plus grand que
créer l’union entre matière et Esprit, sexe et spiritualité ?
4.2 Sexe et spiritualité ?
Aller vers une sexualité sacrée, c’est ressentir l’appel d’un
cheminement du coeur et de l'esprit qui s'élèvent au-dessus du mâle
ou de la femelle en nous. C'est une invitation pour un couple à se
vouer entièrement à la vérité. La paix profonde est alors inévitable.
L'absence de cette paix est un signe certain d'un manque de bonne
volonté et de courage à partager cette vérité. C'est un manque de
dévouement à notre maître dans le coeur, un manque de confiance.
C'est cette foi qui élève la sexualité de la tension à la paix. La paix,
sans la confiance, ne peut être atteinte.
La pratique de la sexualité sacrée vise à renforcer le corps éthérique
en y incorporant les champs magnétiques libérés par l'acte sexuel. Il
s'en suit une élévation de la conscience, un rapprochement de la
Source créatrice de l'espace et du temps. Le voyage sera probablement
long. Mais, s'il est agréable, rien ne presse, n'est-ce pas ?
Nous sommes énergie, C’est ce que nous dit la science. Faire l’amour
revient à nous transformer en centrale électromagnétique : pendant

36 Pour en savoir plus, lire le livre « Le Guerrier intérieur » et visiter


http://www.leguerrierinterieur.com/GI_vision_globale.html.

© thierrypasquier@viiif.net 92 12-12-14
les préliminaires, un tourbillon magnétique, ou vortex, naît induit par
le toucher et les autres stimulations sensorielles. L'intensité sexuelle
l’amplifie, jusqu’à un sommet au moment de l'orgasme. Lorsque l'acte
sexuel est destiné à la procréation, le tourbillon, en forme de spirale
descendante, engendre de nouveaux schémas magnétiques qui
« aspirent » le nouvel être en création. Dans la sexualité sacrée, le
processus est identique, mais l'énergie engendrée s'incorpore, plus ou
moins, au corps éthérique de chacun des deux partenaires. Nous
allons voir comment faire pour que ce soit plus, plutôt que moins.
Quand le désir d'unité et de fusion de l'un en l'autre augmente, des
médiateurs chimiques sont libérés dans le cerveau et le corps, telles la
dopamine et l'ocytocine 37 . Ces substances modifient notre état de
conscience et nous permettent de ressentir l'augmentation de
l'intensité magnétique.
Au moment de l'orgasme, l'homme peut éjaculer ou non. S'il
éjacule, il se produit alors une réaction dans la matrice féminine qui
se traduit par un rayonnement explosif d'énergie magnétique. Elle
peut le ressentir comme des tourbillons (certainement des tores 38 ) à
l'intérieur d'autres tourbillons (d’autres tores). Des tressaillements et
une ondulation de son bassin se produisent souvent à ce moment.
Un homme peut désirer conserver sa semence, car l'éjaculation
diminue son énergie. Selon sa vitalité, ce point est crucial. Plusieurs
techniques sont possibles : presser avec le doigt devant la prostate,
sous les testicules, à la racine du pénis, afin de maintenir le sperme à
l’intérieur; retenir sa respiration; ne plus bouger; se retirer, etc.
L'orgasme produit une décharge d'énergie considérable dans les
cellules et recharge le corps d'énergie (corps vital, corps éthérique,
corps pratique, Ka, Chi, etc.) d'une extraordinaire force magnétique si
cela se produit avec la conscience fixée sur le corps
éthérique. Voilà comment être rechargé plutôt plus que moins…
Être plein d’énergie est un début : le magnétisme accru du corps

37Voir le Tome II sur l’extraordinaire influence des hormones sur notre sexualité animale. Aussi
disponible sur la page www.leguerrierinterieur.com/QCS_complement.html.
38 Un tore est un solide géométrique représentant un tube courbé, refermé sur lui-même, en
forme de beigne. C’est la structure énergétique que semble prendre tout les éléments de l’univers,
de la plus petite particule jusqu’au champ magnétique d’une planète et au-delà. Je vous invite à
regarder le passionnant vidéo « Thrive », porteur de grands espoirs pour notre avenir, que vous
trouverez sur le site : www.leguerrierinterieur.com/faire_sur_terre.html

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d'éthérique aimante littéralement ce que son auteur désir.
C'est sur ce point que réside le processus créateur et le danger qui
l'accompagne, les désirs et la création dépendant du niveau de
conscience. C’est LE secret qui valide ou invalide les techniques
présentées dans le best-seller « Le secret », qui ne le dit pas.
Le carburant du voyage vers l’illumination 39 , c'est la haute énergie du
corps éthérique amplifié grâce aux états de conscience extatique. Je
parle bien d’extase sexuelle et non d'orgasme, qui peut y être ou non
associé.
Dans cette alchimie sexuelle, la femme est littéralement un diapason
émotionnel pour accorder l'énergie du couple. Sa réceptivité à
l'homme dépend de son état émotif. Elle a absolument besoin
d'éprouver un sentiment de sécurité et d'amour ou, pour le moins,
d'être appréciée à sa juste valeur. Alors, son être se détend et permet
l'alchimie qui nait de l'union (friction) entre les deux corps
éthériques.
Le défi est ici plus grand pour l'homme, de nature électrique, alors
que la femme est magnétique. L'électricité est mouvement et action,
le magnétisme est enlacement pelotonné.
Au moment de l'orgasme physique, l'irruption magnétique veut
s’échapper du corps et se dissiper. C’est là que la recharge énergétique
est plutôt moins ! Il est important de la contenir en dirigeant notre
attention vers les centres supérieurs du cerveau (sommet du crâne) ce
qui fera surgir l'orgasme dans la tête et diffusera l'énergie dans le
corps éthérique.
Immédiatement après l'orgasme, les champs magnétiques générés
commencent à ralentir. C'est l'occasion pour l’homme de se reposer,
en laissant ou non le pénis dans le vagin. Mais, dans tous les cas, c’est
en restant tout proche d'elle, par le toucher, les caresses et la
connexion, avec les sensations physiques et émotionnelles
consécutives à l'orgasme, qu’il pourra sentir cette énergie magnétique
s'élever alors en spirale dans son corps éthérique et physique. Il devra
être vigilant et lutter contre sa tendance soit à s'endormir, soit à se
lever pour agir, une envie d'autant plus forte qu'il se sentira déjà très

39 Bref instant, dans notre temps terrestre, ou l’être humain perçoit clairement la prochaine étape
du Sentier qui doit être franchie, et pendant laquelle il participe consciemment au grand Plan de
l'évolution.

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énergisé.
Autre différence entre l'homme et la femme : chez lui l'orgasme est
confiné à la zone pelvienne et ne se diffuse que par une
intention consciente. Chez la femme qui sait s'abandonner à
l'expérience, l'orgasme se propage dans le corps tout entier, pendant
plusieurs heures. La sexualité sacrée, c'est l'évidente raison à
l'orgasme féminin, inutile biologiquement pour la reproduction.
Après une telle expérience énergétique, il se produit un état
d'adoration de l'être aimé, pour l'un comme pour l'autre, une
adoration vraie, incommensurablement plus vaste que l'amour
romantique.
Nos problèmes psychologiques, attitudes, croyances, émotions,
fantasmes, sont les obstacles à l'élévation de la conscience. L'homme,
par nature, fait face ici à un défi particulier. Porté, puis protégé par sa
mère, il doit, à un moment donné, la repousser, couper le cordon pour
mener sa vie, seul. Ce moment peut être source d'une lutte de pouvoir
entre sa volonté et celle de sa mère. Si tel est le cas, il risque d'avoir de
la difficulté à s'abandonner dans les champs magnétiques de sa
femme, ce qui revient à se soumettre au féminin, comme lorsqu'il
était jeune enfant, ce qui n'est plus le cas.
L'alchimie, c'est la transformation d'une substance en une autre.
Avant même que commence cette métamorphose, il est nécessaire de
consumer les impuretés ou la négativité de la substance pour la
rendre pure. Dans cette alchimie sexuelle, la matière première c'est
nous-mêmes. Nous passons naturellement par une épuration
psychologique qui pourra se traduire même par des changements
physiques. Les impuretés vont remonter à la surface, devenant
évidentes, voire douloureuses. C’est simplement le corps éthérique
qui se purifie et expulse hors de lui tout ce qui fait obstacle à l'envol
de notre conscience, à un changement d’état vibratoire.
Réjouissez-vous si vous avez un partenaire qui sait aimer
véritablement : cette phase de purification sera allégée par rapport à
celui qui est seul. Le célibataire ne peut compter que sur sa propre
énergie sans profiter du reflet provenant du partenaire.
La purification émotionnelle est souvent plus intense pour la femme
qui doit se débarrasser de la honte sexuelle, éléments toxiques qui
atténuent sa vitalité et sa puissance. L’amour, se ressenti de l’Unité,
permet de nous soutenir l'un et l'autre pour aller dénicher la honte

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dans les replis les plus profonds de notre intimité. Faisons-la
disparaître.
Ainsi donc, faisons l'amour et non la guerre. Profitons de chaque
occasion amoureuse de faire naître l'extase, plutôt que de décharger
du stress.
Mise en garde : Attention de ne pas sexualiser la
spiritualité.
La sexualité est un autre miroir aux alouettes. Laissons un instant
flotter notre regard au-delà, dans la pensée du Maître tibétain. Il m’a
donné un nouvel éclairage sur les difficultés rencontrées dans la
maîtrise de l'énergie sexuelle :
« Le mystique devient douloureusement conscient d'une dualité entre
l'attraction du monde et de la vision mystique, les rapports divins au
lieu des relations humaines. Mais tout le sujet est encore interprété
en termes de dualité. Le sexe se trouve encore en imagination dans
sa conscience, et n'est pas relégué d'une façon équilibrée parmi les
autres instincts de la nature humaine; le résultat en est un intérêt
presque pathologique pour le symbolisme sexuel et ce qu'on pourrait
appeler une vie sexuelle spiritualisée. »
« Ce désir d’une sexualité élevée est mêlé à une aspiration véritable
et à un vrai besoin d'union avec le divin. Cela provient du fait que le
centre de la gorge n'est pas, à cette période, assez actif ou
suffisamment éveillé pour absorber et utiliser les énergies sacrées.
Dans certains cas, elles sont arrêtées dans leur passage vers le haut
et temporairement retenues dans le centre du coeur, produisant le
phénomène des impulsions sexuelles mystiques (« l'épouse du
Christ », « le mariage dans les Cieux », « l'époux céleste 40 », etc.)
accompagné parfois de réactions sexuelles physiques bien nettes. Et
dans le cas d'un mystique masculin, on trouve une expression
sexuelle surdéveloppée sur le plan physique, des perversions de
diverses sortes ou une homosexualité prononcée. »
« S'il s'agit de femmes, il peut y avoir de sérieux désordres du plexus
solaire (au lieu de désordres du centre sacré) des troubles gastriques
importants et une vie imaginative malsaine allant d'une lascivité

40 Ces expressions se retrouvent fréquemment dans les écrits des Saints et mystiques chrétiens et

proviennent d’une confusion de niveau d’expérience.

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modérée jusqu'aux formes bien nettes de démence sexuelle avec
(fréquemment) un solide penchant vers la religion. »
« Bien des difficultés inhérentes à l'usage et à l'abus des
besoins sexuels se rattachent à des manquements envers la
Loi de Périodicité. L'homme devrait se laisser gouverner
par la manifestation cyclique de l'impulsion sexuelle, et
régler sa vie en conséquence sur un rythme défini. Mais
l'humanité ne fait actuellement rien de tel, sauf pour les cycles
mensuels féminins, et encore n'y prête-t-on que peu d'attention. »
« Toutefois, le mâle n'est gouverné par aucun cycle analogue, et par
surcroît il a empiété sur le rythme auquel le corps féminin devrait
être subordonné. Si ce rythme était bien compris, il déterminerait
l'usage des rapports sexuels, y compris naturellement l'impulsion
masculine. » 41
Ainsi, sur le chemin du retour vers l’unité tout être spirituel devra
s’affranchir de cette dualité sexuelle. « Ho! Non. » Même Saint-
Augustin n’y a pas échappé et priait Dieu ainsi : « Seigneur, rends-
moi chaste, mais pas trop vite ». Rassurez-vous, Dieu ne fera rien à
votre place. Et puis, nous allons voir qu’il est possible de s’abstenir
d’éjaculer et de faire l’Amour de manière sacrée. Saint-Augustin
aurait aimé voir ce que vous allez découvrir…
4.3 Du sexe au quotidien ?
« La sexualité devrait être regardée comme un processus naturel
aussi instinctif et aussi nécessaire que le boire et le manger. C'est
cependant une fonction qui n'a pas été pliée au rythme dans la vie
journalière et qui est considérée comme devant être suivie et
satisfaite lorsque le besoin apparaît et que le droit le demande. C'est
là qu'est la distinction et que la solution s'offre au
problème. » 42
Voilà le défi. Ce besoin – car c’en est un, même s’il n’est pas aussi
urgent que respirer boire, manger ou dormir – n’est plus régulé.
Depuis quand ? Tout a dérapé lorsque l'espèce humaine est passée de
la conscience animale à l'auto conscience ou conscience de soi, le
fameux « Sapiens sapiens ». Trouvant sympathiques les périodes de

41 Traité sur les sept rayons, volume 2, Alice A. Bailey, Ed. Lucy Trust, p. 532
42 Traité sur les sept rayons, volume 1, Alice A. Bailey, Ed. Lucy Trust, p. 268

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reproduction, nous avons décidé de nous « payer la traite » le plus
possible. Nous nous sommes aperçus que nous pouvions faire un
doigt d’honneur à mère nature et « reproduire » le plaisir sexuel
comme bon nous semble. Nous avons abouti à une forme de
fornication sans queue ni tête, si vous me permettez l'image,
justement inappropriée ici. Nous avons volontairement violé la Loi de
la périodicité de la vie.
Plutôt que de réprimer la libido, ne serait-il pas préférable de la
réguler… chaque jour ? Non pas tout seul dans son coin en se
masturbant, comme le font les hommes 43 - i , mais dans une danse à
deux, entre homme et femme ? Cette régulation sexuelle au rythme de
la vie journalière ne peut se faire durablement que dans une
monogamie établie. Car, dans les relations libres et non durables, la
vie redevient pour l'homme une « chasse à la femme », poignante
certes, mais qui le fait osciller continuellement entre l'anxiété et
l'excitation. Quant à la polygamie, si jadis elle pouvait être
« naturelle » pour la survie de l’espèce, il est évident qu’avec plus de
sept milliards d’individus sur Terre, elle n’est plus qu’une prostitution
légalisée. Et la polyandrie ? Avant de s’occuper de plusieurs hommes
il faudrait déjà que la femme puisse en gérer un, ce qui « ne va pas de
soi ».
Reconnaissons cependant que la mono-gamie rime souvent avec
mono-tonie. Pour la rendre passionnante de façon durable, elle doit
devenir multiple. Pas à l'horizontale avec plusieurs partenaires, mais
à la verticale par l'union de deux moitiés séparées, féminin et
masculin sur les trois plans : physique, émotionnel et mental. Alors,
un homme et une femme seront durablement et agréablement mariés.
Je vous entends dire : « Tu rêves en couleur Thierry ! » Oui, et tout ce
qui existe aujourd’hui a commencé par un rêve. L’humanité s’est déjà
entrainée à cette « union » en solitaire, jadis par la voie des ascètes,
des mystiques et des Saints. C’était une voie réservée aux initiés. Nous
sommes à l’ère des sociétés égalitaires pour tous (un autre fantasme,
pas sexuel celui-là), et à l’éducation de masse. Finit les grottes et les
mortifications, les restrictions et l’austérité, sauf pour l’économie !

43Pratiquement tous les hommes, soit 99 %, se masturbent (voir note « i » de référence à la fin).
Vous me dites : « Le mien non. » Il y a donc 99 % de chance que vous soyez naïve. De plus, les
hommes ont quatre orgasmes par semaine en moyenne, dont un sur trois en solitaire… Cet « un
sur trois » se passe-t-il sous vos yeux?

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L’ascèse n’a plus sa place dans les sociétés du « toujours plus, c’est
mieux ». Oui, verticalement, sur l’échelle de l’être et non sur celle
horizontale de l’avoir. Dans cette évolution, le chemin de la croissance
personnelle et le prochain pas de l’humanité passent par les relations,
la catégorie olympique étant… la relation de couple.
Malheureusement, le « mariage » n'est aujourd’hui que celui de deux
corps physiques. Ça, les hommes aiment. Juste à voir la pornographie
se répandre sur Internet (oui, j’y vais juste avec mes statistiques
personnelles…) Parfois, c'est aussi le mariage des deux natures
émotionnelles des conjoints. Ce thème-là, c’est celui des « films pour
fille » tout aussi abondants. Très rarement il y a en même temps
mariage mental. Nous avons beau être « sapiens sapiens », le mental
et la conscience de soi sont les dernières qualités que l’être humain à
acquises, les plus « jeunes » et donc les moins développées. Nous ne
savons pas bien « penser ensemble », surtout s’il s’agit de penser
ensemble le sexe au quotidien.
Cette pensée commence par l’observation. Parfois, dans un couple, le
corps physique de l’un est intéressé par l’autre, tandis que pour
l'autre, le corps physique reste froid, indifférent, non participant,
tandis que son corps émotionnel est attiré. Parfois aussi le corps
mental est impliqué (avec de grandes effusions d’idées communes,
souvent idéalistes) en même temps que le corps physique, chaud dans
le lit, laisse la nature émotionnelle dehors, au froid.
Il est donc très rare de rencontrer des couples avec une fusion
coordonnée des trois parties de la personnalité. J’en ai un en tête.
Quand je le leur ai partagé ils m’ont regardé surpris : c’est tellement
naturel pour eux et inspirant pour moi. Donc ça existe, reste à
multiplier ce cas rare. C'est ce que nous devrions avoir en tête et en
cœur lorsque nous cherchons un conjoint.
Pour réaliser un tel idéal, notre premier souhait, suivi de
détermination et d’action est de… nous élever individuellement. Le
pouvoir érotique de la femme dont nous avons parlé est un ingrédient
puissant de la relation. Mais il ne suffit pas. Est-ce qu’un ingrédient
seul peut faire un bon gâteau ? Non. Cela prend un ensemble de
petites choses qui font une différence dans la recette de la vie du
couple au quotidien.

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4.4 Savez-vous faire l'amour ?
Moi non.
Personne ne m’a appris. Bon, je sais faire un enfant, ça oui, même
quand je ne le veux pas. Mais faire l’Amour, je ne sais pas, même
quand je le veux de tout mon cœur.
J’ai cru que les femmes savaient. J’ai voulu apprendre avec plusieurs
compagnes. Elles étaient peu loquaces sur le sujet et en guise d’amour
j’ai rencontré malentendus et souffrances. Oh ! Je n’étais pas le seul :
l'une ou l'autre des parties des couples que je connaissais, parfois les
deux, se sacrifiaient soit dans une abstinence généralement
masculine, soit dans une suractivité sexuelle non désirée, souvent
féminine. À se demander si « faire l’amour » n’était pas simplement
un terme romancé, inventé par les hommes pour séduire les femmes
et augmenter la fréquence des actes de « reproduction de l’espèce ».
Et puis j’ai trouvé une piste, perdue dans la gamelle tantrique, du
« Chemin de l’extase j » et de « La célébration sexuelle k », en passant
par « faire l’Amour de manière divinel ».
J’ai compris que les femmes que j’ai « compagnonnées » intimement
ont complètement perdu le sens de ce que c’est que faire l’Amour
depuis qu’elles ont « acheté » la sexualité masculine de performance
et la course à l’orgasme. Comme les hommes en général, et moi en
particulier, l’ignorons aussi, l’Amour est dans de beaux draps !
Dans la pratique à deux, j’allais d’échec réussi en échec réussi. J’ai
éteint petit à petit mes désirs, avec succès je dois dire. Ho! Je n’ai pas
beaucoup de mérites : l’un après l’autre, une fois accomplis, ils me
laissaient dans l’insatisfaction. Je suis ainsi arrivé à un point sans
désir… et sans aucune motivation !
J’ai alors aimé une femme… sans désir, durant 7 ans. Nous ne faisions
que rarement l’amour. Aucun attrait physique l’un pour l’autre. Pour
tout le reste, c’était l’accord parfait, émotionnel et mental. Une
merveille sauf pour les corps. Pur plaisir, pas une dispute, du rire et
une complicité à créer une fission nucléaire. Elle a fini par ouvrir les
yeux et voir qu’on ne faisait pas vraiment un couple et elle est partie.
J’étais d’accord avec elle, une dernière fois.

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Et la question est ressortie : qu’y a-t-il de si important dans la
sexualité pour que son absence puisse balayer tout le reste du
bonheur ? J’avais déjà eu cette interrogation il y a 20 ans, lorsque ma
femme, la vraie selon les registres, est partie après cinq ans et deux
enfants en disant : « Je n’ai plus de plaisir dans la relation. »
Je suis allé d’expérience en expérience, chacune de quelques années,
et cela n’a fait qu’éliminer les solutions que j’espérais. Je me dupais
moi-même. Je croyais chaque fois découvrir une piste et elle me
menait à me séparer de l’autre… d’une façon différente. Nos egos
tenaient à avoir raison, sans le dire ouvertement, cachés derrière une
apparente bonne volonté à changer.
À l’évidence, je ne savais pas aimer. Aimer ne s’apprend pas
contrairement à ce qu’il me semblait entendre des bouches féminines.
Le peu d’amour véritable que j’ai pu exprimer est survenu quand plus
rien ne s’est mis en travers de sa route. Quand il n'y a plus eu
d'activité de « moi qui désire parvenir à un résultat ». Cela non plus
ne s'apprend pas, mais ça se pratique comme un muscle. Petit à petit.
Et je comprends tellement lentement…
Ce n’est pas la question elle-même – sex or not sex – mais ma façon
d’aborder le problème qui est important. Lorsque je pensais « faire
l’Amour », tout était bon pour me fuir moi-même, avec ou sans
érection, orgasme ou non, dans un sens ou dans l’autre sur le ruban à
mesurer du plaisir et de la souffrance. Faire l'Amour ne s'apprend
pas. C'est comme aimer. Cela survient quand on arrête de faire et de
vouloir. Et c’est parfois long de vouloir arrêter de vouloir.
Faire l’Amour, pour la femme, est une délivrance. C’est lui permettre
de mettre au monde les énergies les plus subtiles qu’elle porte, et ces
énergies sont « Amour pur ». Mais elle n’y arrive plus, faute d’un
compagnon aimant, sinon à travers ces trésors d’amour que sont ses
enfants. Car ouvrir ce coffre au trésor nécessite une clé. Cette clé,
vous la connaissez maintenant.
Cette clé a été retrouvée. Avec le mode d’emploi. Malheureusement, il
n’est pas aussi clair que ceux des meubles IKÉA. Il y a tellement à
désapprendre, tellement de tension et de vouloir à dissoudre. Une
brève relation de trois mois en 2013 m’en a donné un aperçu
apocalyptique. Le chemin vers l'extase avait été ouvert, mais il fût de
courte durée : toucher à ces états d'être est consumant pour l'ego. Je
n’étais pas assez solide; elle était trop instable. Des erreurs que je n’ai

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vues qu’après coup. J’étais pareil à l’école : je comprenais la leçon
seulement lors de la correction de l’examen que je venais de rater.
Heureusement que nous ne sommes pas sur Terre pour avoir des
résultats, mais pour grandir en conscience !
4.5 La naissance de la démone
Si le vagin est le Graal de l'amour, il est réceptacle de pure innocence,
essentiellement passif et réceptif. Le pénis est son initiateur, son
enseignant, pour le meilleur ou pour le pire. Et depuis 12 000 ans, il
lui a enseigné de très mauvaises habitudes. Il lui a appris la dureté, la
méfiance et la domination. En perdant le sens du masculin sacré,
l'homme a projeté depuis des milliers d'années une sexualité de
performance, sans considération pour la femme, sinon pour la
séduire.
Le vagin, cette fleur toujours tournée vers le soleil masculin, est une
antenne parabolique qui capte et absorbe chaque empreinte d'amour
pur ou de désir sexuel de celui-ci. Je vous laisse deviner lequel des
deux sature les ondes. Le vagin reçoit donc ces vagues d’énergie mâle
d'abord par les hommes membres de sa famille proche, puis par ceux
qu'il croise durant son enfance et enfin par ses amoureux.
Ainsi, dans notre belle et grande famille humaine si chargée de
conflits, le vagin devient émotionnel dès l'enfance. Il absorbe
énergétiquement, petit à petit, le désir de domination et d’intrusion
de tous les mâles de son entourage, père, frères, cousins, oncles,
professeurs, petits amis, etc., incluant les projections provenant des
médias et de cette société essentiellement masculine.
La femme, dont le vagin se trouve dans un état d’excitation
chronique, appris depuis sa naissance par transfert énergétique de la
sexualité masculine, voit augmenter en elle une part importante de sa
composante masculine. C’est ce surplus de « mâlitudes » qu’elle
déteste dans sa sexualité et qui la pousse à la suractivité contre sa
propre volonté lorsque le féminin sacré en elle n’est pas comblé. Cela
me désole quand j’en suis témoin.
Lors de son premier contact sexuel, le vagin est déjà conditionné par
une excitation énergétique apprise de cette domination masculine.
Apparaissent alors les fantasmes émotionnels romantiques, encerclés
par la peur d'être abusé et violé, ce qui peut aussi devenir un
fantasme !

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Avant même de perdre sa virginité, le vagin est devenu dur, tendu,
musculeux par tous ces fantasmes et cette projection masculine,
renforcée encore par les premiers attouchements sexuels à
l'adolescence. Cela peut conduire au vaginisme 44 .
Les premières expériences sexuelles oscillent entre l'excitation de la
découverte et la désillusion constante provenant du comportement de
l'homme. Une désillusion qui est d’autant plus grande que cette part
de sa vie est essentielle. Et si la femme reste consciente et très
présente lors de la première pénétration, ce ne sera que grâce à
l’attention face à la nouveauté et souvent la douleur qu'elle ressentira.
Bienvenue dans la vie sexuelle !
Lui comme elle tentera bien de reproduire ce qu'ils ont trouvé
d'agréable dans leurs premiers échanges sexuels, comme la
jouissance. Ils voudront aussi éviter ce qui les a blessés,
physiquement ou émotionnellement. Ils deviendront alors de plus en
plus prudents et méfiants, ce qui n’est pas une atmosphère pour faire
l'amour.
Dans cette ambiance, même s'il y a une satisfaction temporaire, le
mécontentement gronde en profondeur chez la femme. Chez
l'homme, cela se manifestera par de la colère et un comportement
agressif qu'il libérera certainement dans des fantasmes en se
masturbant.
C'est parce que la conscience de la femme a quitté son vagin
qu'elle connaît de la difficulté à avoir des orgasmes
vaginaux et les ressent à peine. Le vagin, durci et insensibilisé
par les tensions et les émotions, a perdu sa sensibilité
particulièrement dans la région du haut, vers le col de l'utérus. Cet
état apparait parce que l'homme n'a plus assez de sensibilité pour
ressentir la subtilité des énergies au fond du vagin, là où se situe son
jardin spirituel et où réside la déesse de l'Amour.
Si la femme veut se libérer de cette emprise masculine, l’Amour
l’invite à la brûler en l’utilisant pour affirmer son profond besoin

44Le vaginisme est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher
pelvien qui entourent l'ouverture du vagin. Cette action réflexe, involontaire et incontrôlable,
empêche de façon persistante toute pénétration vaginale désirée, même par un doigt ou un
tampon hygiénique quand le vaginisme est total. Il peut être également partiel ou situationnel
lorsque la contraction ne se produit que dans certaines tentatives de pénétration (pénétration du
pénis notamment). Sa source est toujours psychologique.

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d’être aimé avec justesse. Tenir par les couilles un partenaire trop
inconscient ne serait alors que le geste symbolique pour remettre
cette énergie à sa place d’origine pour qu’il sente son besoin à elle. Car
l’homme, par le fort intérêt qu'il a mis sur son orgasme, a induit la
femme à concentrer sa propre attention à l'entrée du vagin et autour
du clitoris. Il a renforcé cette attitude en stimulant son clitoris pour
lui procurer un orgasme qu'il est incapable de lui procurer au niveau
des profondeurs de son vagin. En créant cette satisfaction
clitoridienne, la femme en est venue elle aussi à se masturber pour
s'auto satisfaire. Mais, nous sommes bien d'accord, il n'y a là aucun
amour. Par une prise de conscience, nous pouvons commencer à
« faire » autrement.
Ainsi donc, depuis le début du temps patriarcal où l’homme a oublié
comment faire l’Amour, la femme porte la responsabilité de s’être
laissée manipuler en acceptant que l'expression la plus noble de son
amour était… de satisfaire l'homme sexuellement ! Vu le résultat, la
vérité semble à l'opposé. L'expression la plus noble de l'amour est que
l'homme la ravisse sexuellement. Du moins, c’est ce que partage Barry
Long l . Il continue ainsi :
« Mal aimée, elle s'est transformée en tyran émotionnel et la
démone fût engendrée : elle le séduit, ils font l'amour. Elle le laisse
s’amuser avec elle le temps de la lune de miel, quelques jours ou
quelques mois, et quand il est affectivement attaché, elle le ravage
soudainement pour un rien et libère la démone en elle. Pour lui,
l'enfer sur Terre vient d'ouvrir ses portes. Aussi habile qu'il soit
mentalement, il ne pourra ni comprendre, ni maîtriser cette furie qui
va le tourmenter, l'abuser 45 , jusqu’à le mépriser. C'est pour lui
terrifiant, car incompréhensible. Et, « finalement, parce qu'il s'est
laissé vieillir au sein de cette relation et qu'il a abandonné la partie
pour avoir un peu de paix, la diablesse va le vaincre et le forcer à
déposer les derniers vestiges de sa virilité et de son autorité. Ils
vieilliront alors ensemble, dans un sentiment de sécurité, mais à demi
mort, car s'appuyant l'un sur l'autre dans le monde horrible du
compromis. »l

45 En France, un homme meurt tous les 10 jours de violence conjugale, physique ou


psychologique. [Je suppose que cette violence est essentiellement psychologique et les mène au
suicide.] Journal « Le Midi Libre » du 19 novembre 2012.

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La démone, c’est le dragon qui garde la forêt autour du château de la
princesse endormie. Les méandres complexes du féminin, la nature
compliquée de la femme, c’est l’inextricable forêt de ronces que
traverse le chevalier, sans s’y arrêter, en évitant tant se peut les
déchirures. Voilà pourquoi celui qui n’a jamais rencontré la démone
n’a jamais pu connaître l’amour.
LE défi pour l’homme est de tuer le dragon, et pour cela… d’aimer la
démone, car il est toujours facile d’aimer quelqu’un d’aimable. Or,
nous aimons ce que nous comprenons. Je hais les serpents, mais si je
fais un doctorat sur ces reptiles, je vais les aimer. Malheureusement,
la démone est incompréhensible pour l’homme. Tout n’est cependant
pas perdu, car il n’a besoin, en ce qui le concerne, que de comprendre
la cause de son état à elle. Et cette cause, c’est lui. Quant à elle, son
« devoir conjugal » est de sortir de la frustration pour sentir ses
besoins profonds. La solution est donc accessible et passe, pour lui,
par « comprends-toi toi-même ! » Et pour elle par : « Exprime tes
besoins et tes limites. » Alors, ils pourront se pardonner avant d’aller
célébrer au lit. Facile ? Autant que « d’aimer tout le monde ».
« Tout le monde », cela commence avec notre prochain et notre
prochaine. Si nous ne passons pas cet état, l'amour ne va nulle part. Il
ne peut être question non plus d'obliger les gens à aimer ou encore à
aimer par devoir. Il ne peut y avoir ni tâche, ni devoir, ni épreuves en
amour. C’est un acte de raison pure. Aimer n’est-il pas la seule action
que nous ayons à faire ? L’action pour laquelle nous faisons toutes les
autres ? Faire l’Amour de façon juste n’est pas un nouveau truc » in »,
c’est une nécessité qui va conduire l’humanité vers une grande
libération. Ce sera la fin de la guerre des sexes.
4.6 Finir la guerre des sexes
La paix sur Terre est-elle possible tant que durera la guerre des
sexes ? À l’évidence non. Pour guérir nos plaies, je nous propose de
réapprendre l’Amour et désapprendre l’orgasme, cette obsession
sociétale.
La déesse en chaque femme est devenue frustrée, de façon chronique,
avec excès émotionnels, tension prémenstruelle, problème utérin
jusqu'à l'hystérectomie et l'hystérie tout court. Inexploitées, ces
énergies dégénèrent en perturbations psychiques, émotionnelles, puis
physiques. La matrice donne naissance à toute chose…

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L'agitation perpétuelle de notre corps émotionnel est vivement
encouragée par la publicité pour attiser nos désirs. Les sports
extrêmes sont un exemple d’excitation ultime recherchée en tout.
Cette attitude nous empêche de nous connecter véritablement avec
notre corps physique. Or, l’art sacré de faire l’Amour utilise le corps
physique comme premier étage de la fusée qui nous propulse vers
l’expérience cosmique unitaire.
J’ai constaté, dans mes relations féminines que je ne savais pas quoi
faire avec une femme. Je ne parle pas de ce que nous trouvons sur
Internet. C’est justement l’inverse de ce qu’est l’Amour. Je parle d’un
senti dans lequel je me trouvais profondément incompétent, peu
importe les préparatifs, les fioritures, les positions, la durée,
l’orgasme, partagé ou non. Au mieux nous pouvions dire à la fin :
« C’était vraiment bon ». Et c’est tout. La relation se développait et je
sentais toujours une insatisfaction.
Je percevais aussi qu’elle m’en voulait, sans même avoir à ouvrir la
bouche, sans même en être consciente. Ce n’est qu’à ma 32e relation
que ma compagne a partagé sa frustration… et a déménagé. Les
femmes frustrées quittent d’un coup, sans appel, sans récupération
possible, en se disant intérieurement : « je lui ai donné assez de
chances. » Quelle chance ? La chance de ne pas dire ses besoins, et de
se laisser deviner. Cela doit cesser. La féminité doit s’affirmer plutôt
que de se cacher dans la peur de la perte… qui se réalise alors
inévitablement. Ce pouvoir d’affirmation, c’est celui du masculin
sacré qu’elle peut apprendre de son compagnon.
4.7 Intégrer le masculin sacré
Depuis l’innocence de ma tendre enfance, j’ai perdu le sens du sacré
qui rayonne de la femme et je me suis éloigné d’elle pour « faire ma
vie dans le monde », frénétiquement. Travail, enfants, maison… Je
suis devenu hyperactif, jusque dans mes rares loisirs, pour tenter de
retrouver l’autorité naturelle que je sentais avoir perdue devant ma
reine. Je ne voyais plus en elle qu’un autre être humain avec ses
problèmes, parfois cette démone émotionnelle, rarement une tendre
compagne compréhensive. Je voyais un reflet de moi-même.
Mais pour elle comme pour moi, le masculin en nous n’était que le
carburant pour la course à la réussite matérielle (toujours pour une
bonne raison, comme l’avenir des enfants !) Cette frénésie ne pouvait
compenser le fait d'être des amants incompétents. Nous cachions

© thierrypasquier@viiif.net 106 12-12-14


notre peur d'aimer derrière le rythme du quotidien. Et nous n’étions
pas les seuls. Cette utilisation erronée et frénétique du centre sacré a
propulsé l’humanité dans la procréation physique de plus de sept
milliards d’individus et la création d’encore plus de « choses »
matérielles, du vibromasseur à la bombe nucléaire. C’est effarant !
Dans cette course, je n’ai pas seulement perdu mon autorité sacrée
masculine sur la femme. J’ai aussi perdu le contrôle de moi-même.
Oh ! Bien inconsciemment et toujours sous le couvert de la normale
des hommes : j’étais obsédé mentalement par des fantasmes sexuels
compulsifs et la pratique chronique de la masturbation, même en
vivant avec une compagne. L’erreur ici n’est pas la masturbation,
mais l’imagination mal utilisée et le secret. C’est tristement banal,
même si je me consolais en étant sous la fréquence statistique
moyenne. J’ai laissé l’amour de côté. En fait, je ne savais pas même
comment définir ce mot !
Retrouver la route sacrée de l’Amour est un vrai voyage d’Ulysse sur
l’océan relationnel ! La mission d’Ulysse ? Intégrer le masculin sacré,
ce qui ne se produit que lorsqu’il assimile dans son corps les énergies
féminines divines que la femme peut lui délivrer seulement en faisant
l'amour physiquement de façon juste. Bref, le serpent se mord la
queue et moi je me ronge les ongles.
J’ai vaguement senti que les femmes qui m’ont aimé intensément
souhaitaient me donner leur Amour. Un Amour si grand qu’elles ne
pouvaient en parler. Peut-être parce qu’elles ne le voyaient pas elles-
mêmes : le sexe ou la romance le masquait à leurs propres yeux.
Même sans ces masques, elles ne pouvaient me donner plus de ces
énergies féminines subtiles que ce que mon intégration me permettait
de recevoir. C’était peu. C’était frustrant, pour elles comme pour moi.
De l’une à l’autre, j’ai fait des progrès. Aujourd’hui, je ne veux plus
rien savoir d’une sexualité « normale ». Mais au rythme où je vais, il
va me falloir dix vies pour arriver à l’intégration totale. Il doit y avoir
un autre chemin !
Pour moi, intégrer le principe masculin, c’est être en contact paisible
avec mon cœur, en maîtrise de mes émotions. J’ai dit maîtrise, et non
contrôle et refoulement. Là, j’ai déjà donné. Comme très peu
d'hommes ont cette sensibilité et cette expression responsable d’eux-
mêmes, moi inclus, le fossé du mécontentement entre l'homme et la
femme ne cesse de croître. Je commence juste à sentir mes émotions

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comme une boule dans l’estomac ! J’avais réappris à pleurer il y a plus
de 20 ans, mais je ne le sentais pas dans mon corps.
En revisitant mes relations passées, j’ai vu combien mes compagnes
ont dû être mécontentes. Inconscientes de la cause profonde, elles me
le manifestaient en me lançant à la figure de mauvaises raisons, ne
connaissant pas les bonnes qui m’auraient été si utiles.
4.8 Guérir en faisant l’amour
Un cours peut-il enseigner la signification de l’Amour ? C’est au-delà
du mental et de ce qui peut s’enseigner. Par contre, faire l’Amour de
manière sacrée peut faire sauter des résistances et guérir des
blessures qui m’empêchent de prendre conscience que l’amour et
l’unité sont toujours présents.
En faisant l’Amour vrai, sans mouvement ou presque, j’ai senti parfois
émerger de fortes tensions, des noirceurs venant de mon passé, mais
aussi du passé collectif des hommes : vouloir lui plaire, être un bon
amant (c.-à-d. avec une bonne érection) durer longtemps, etc. Chaque
fois que j’y ai fait face, ces tensions se sont dissoutes et ont libéré un
espace tout de suite empli par un amour paisible.
Souvent, cette même résistance, à peine dissoute, a créé un écho
miroir immédiat chez ma partenaire. Par exemple, l’une d’elles était
excitée lorsqu’elle me massait avant de faire l’amour. J’étais allumé
aussi, comme un homme, avec tension ! J’aimais le massage qui
faisait rayonner cette excitation dans tout mon corps, apportant une
grande et délicieuse détente. Ma charge sexuelle se diffusait, la
tension baissait et l’érection avec, au moment où ma compagne, toute
chaude aurait voulu un sceptre dressé de désir pour elle ! Je me suis
senti petit. Les émotions ont fait surface, uniquement retenues par
ma fierté. Le lendemain, j’ai appelé une amie et lui ai raconté la
situation. Sa question m’a surpris :
- Tu as fait de la croissance personnelle, tu connais le principe de
responsabilité ?
- Oui.
- Chacun est TOTALEMENT responsable et créateur des évènements
dans sa vie, même si c’est inconscient 98 % du temps.
- Oui, mais je ne vois pas le rapport.
- Est-ce que ce principe s’arrête à la porte de la chambre à coucher ?

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- Ben non.
- Avais-tu du plaisir, étais-tu heureux dans ce massage ?
- Oui, j’étais aux anges, j’étais comblé.
- Et bien où est le problème ?
- Mais elle était sexuellement chargée et voulait faire l’amour !
- Et bien, elle est aussi créatrice de cet évènement. Elle pouvait se
masturber, tu pouvais la masturber ou trouver tout autre moyen que
ton érection. Bref. Elle est responsable de prendre soin de son plaisir,
même si ce n’est pas sous la forme qu’elle avait projetée. Ce n’est pas
ta responsabilité.
Mon ballon de stress s’est dégonflé d’un coup. Comme quoi la
masturbation, comme béquille pendant le processus de guérison, peut
avoir du bon ! Le soir suivant, lorsque je me suis mis au lit avec ma
compagne, le même scénario s’est reproduit : massage… perte
d’érection. J’étais un peu déçu, mais sans tomber dans la culpabilité
cette fois. Je lui ai rappelé que chacun de nous est responsable de son
plaisir, ce qu’elle savait, et je lui ai demandé ce qu’elle désirait d’autre
que mon érection. Masturbation ?
Le processus s’est inversé. Elle s’est mise à pleurer. Je l’ai entourée.
« Je ne suis pas assez « bandante » pour toi. C’est ça ? » Le miroir
féminin de la perte d’érection masculine venait de montrer ses crocs.
J’ai accompagné la belle dans un processus de libération énergétique.
Cette mémoire « de l’âme animale » féminine qui doit exciter le mâle
est partie, et nous avons fait ensuite l’amour dans une douceur jamais
atteinte auparavant entre nous. Quel brassage émotionnel, quelle
libération et quel sommeil paisible ensuite. Il est épuisant de faire
l’amour consciemment !
4.9 L’amour bretzel à répétition ?
Je reconnais que j’ai approché assez timidement « faire l’Amour avec
justesse ». Cette approche fatigue mon ego. Pourtant, ma volonté est
ferme. Je veux. Mais qui veut ? Je le vois bien, il y a encore de l’ego.
Comment vouloir sans vouloir ? Simplicité, présence, petit à petit,
patiemment.
Je ne suis pas complètement intégré certes, mais suffisamment pour
atteindre un bon niveau de détachement et d’impersonnalité. Ces
conquêtes ont été assez laborieuses et je ne peux même pas en être

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fier sans que l’ego en tire profit. Le travail n’est d’ailleurs pas fini et la
vie se charge avec succès de me présenter les lames tranchantes du
détachement, avec souvent quelques entailles dans ma chair
émotionnelle. Je progresse en suivant mon chemin de guerrier
intérieur vers l’équanimité où tout ce qui arrive dans la vie est égal.
Au plus, je peux avoir une préférence pour telle ou telle chose, sans
attachement si cela ne se produit pas. Mais quand je sens une
« érection du cœur » pour une femme, ce non-attachement devient
« inhumain » pour elle encore plus que pour moi. Ce manque de
détachement nous ralentit pour canaliser la pulsion sexuelle et
romantique vers un « ne-pas-faire » 46 qui est l’acte de l’Amour
charnel sacré.
Quand un tel état de grâce me touche, je suis capable d’exprimer
suffisamment d'amour pur, désintéressé, avec mon propre corps,
pour atteindre cette énergie si fine qui émane des profondeurs de la
femme. J’ai senti ces vagues subtiles et profondes monter de son
centre à elle. Les ai-je recueillies ? Pas complètement. Je me suis senti
caressé par un bien-être intense, une paix sans nom, sans même avoir
éjaculé. Ce qui est sûr, c’est que ces moments ne font pas appel à une
technique. Il ne s'agit pas d'excitation et d'orgasme qui sont
gratifiants pour l’ego et me donnent une forme d'autorité si je la
réjouis ainsi. Je sens bien que ce n’est pas ce que le féminin sacré en
elle recherche vraiment. Si je n’avais pas ce sentiment, je baiserai
comme tout le monde et ne chercherais pas plus loin.
En pratiquant une sexualité orgasmique, j’ai pu satisfaire des femmes
(et moi avec) comme un bon repas le ferait. Mais je ressentais qu’elles
avaient encore la faim au ventre et la sourde sensation de ne pas avoir
été véritablement aimées. Projection de ma part ?
Je me souviens de l’une d’entre elles qui avait constamment envie de
faire l'amour, trois fois par jour et plus. Pour ma part, mon rythme
était plutôt d'une fois par semaine (comme quoi un homme n’a pas
tout le temps envie de baiser !). Nous ne réussissions pas à nous
accorder jusqu'à ce que je remarque que chaque fois que le plaisir
montait dans son corps, elle trouvait un prétexte pour s'en couper.
Généralement, je servais d'exutoire : je lui « faisais mal » en appuyant
trop d'un côté ou en lui coinçant des cheveux sur l’oreiller. Tous les

Voir ces notions dans le livre « le Guerrier intérieur » aux éditions Dauphin blanc ou sur la page
46

web : www.leguerrierinterieur.com/lexiqueGI.html

© thierrypasquier@viiif.net 110 12-12-14


prétextes étaient bons. J'avais l'impression d'être un chevalier en
armure en train de faire l'amour avec une libellule toute nue ! Dans de
telles conditions, c'est comme si elle mangeait quelques bretzels : une
heure après elle avait encore faim.
Une sexualité de tension ne produit chez moi rien de mieux qu’une
détente. J’ai soif de plus. D’un abandon sans fin, jusqu’à la mort si
nécessaire et c’est le cas : jouer avec ces énergies subtiles, c'est aller à
la rencontre de la mort de l'ego. « Mourir avant de mourir, pour se
rendre compte que la mort n’existe pas » disait Eckhart Tolle. Faire
l'Amour conduit-il vraiment à une mort avant d'exploser dans la
lumière ? Je l’ai vu dans les yeux de biche d’une femme merveilleuse
lors d’une extase. La mort fait souvent peur et son seul antidote
véritable c’est l’Amour. Peut-être approcherons-nous ainsi des
anciens mythes Atlantes, où les couples qui faisaient l’amour de
manière divine étaient immortels.
4.10 S’éduquer sans complaisance
Comme pour tout grand voyage, avançons un pas après l’autre. Le
premier, pour moi, a été la gratitude : ressentir comme un immense
privilège d’avoir mon corps d’homme contre un corps de femme
chaque fois que la vie me l’offre. Au-delà des peurs et des blocages,
faire l'amour est ce que les corps veulent le plus faire. Pour sortir des
ornières du sexe, j’ai utilisé le chemin du Guerrier intérieur, sans
complaisance avec moi-même, sans recherche de satisfaction et sans
autre but que vivre ce qui est là dans l’instant présent. Sans
apitoiement sur moi ou presque (quoi qu’en disent mes ex, je suis
encore un peu humain), et les occasions n’ont pas manqué.
Quelle horreur pour mon ego que ce champ de bataille ! Et parfois
pour celui de mes partenaires qui me disaient alors quelque chose
comme : « Je travaille toute la journée, le soir je m’occupe des
enfants. S’il faut encore travailler en conscience au lit, je donne ma
démission. » Nous arrêtions alors de faire l’amour de manière sacrée
et l’amour partait avec la relation. Avoir une grande capacité à
intégrer la souffrance est, parait-il, une qualité chez moi. À choisir,
j’en aurais surement pris une autre.
Comment sortir du cercle vicieux où chaque génération de femmes
apprend à faire l'amour par l'homme qui ne sait pas comment lui faire
l'amour ? Et inversement ! Une piste de solution apparaît dans
certaines cultures traditionnelles amérindiennes qui jadis avaient un

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« cycle d’éducation sexuelle » : les femmes ménopausées initiaient les
jeunes guerriers en leur faisant l’amour et en partageant toute
l’expérience de leur sexualité de femme mature. Elles enseignaient
aussi comment l’homme pouvait faire l’amour de façon juste. Ces
guerriers, ensuite mariés, apprenaient à leurs jeunes épouses vierges
à faire l’amour de façon juste. Plus tard, ces dernières, à leur tour
ménopausées, enseignaient à d’autres jeunes guerriers puceaux toutes
leurs connaissances. Voilà un cycle de transmission de l’amour qui
révolutionnerait nos relations !
Or, dans nos sociétés, pendant les milliers d'années passées, la femme
a appris à être excitante pour attiser le feu sexuel de l'homme.
Progressivement, par ce désir pulsionnel ani-mâle, elle a oublié qu’au
de là de la femme sauvage elle était Amour.
Le sexe est devenu progressivement une dépendance dénuée d'amour
et comme toute dépendance elle a entraîné la peur. Peur de perdre
l'homme et son attention. Peur aussi des autres femmes concurrentes.
Si elle ne le satisfaisait pas, une autre le ferait bientôt ! L’honnêteté,
dans toutes nos communications, permet de sortir de cette peur.
En revisitant mes relations passées, j’ai pris conscience avec un
certain désarroi de mon erreur : par l’imprégnation de mon
éducation, j’ai considéré que la femme existait pour satisfaire le
plaisir de l'homme. L’expérience, apprise douloureusement, m’a
montré qu’elle est faite pour être ravie sexuellement par l'homme.
Cette prise de conscience n’était pas une réflexion, mais une réalité
énergétique. C’est dans ce service au féminin (quand il en reste encore
assez dans la femme) que le masculin sacré de l’homme trouve son
autorité. Je me répète, mais je ne radote pas ! Cela est trop important
à mes yeux. C’est ce qui m’inspire à revenir vers la tradition
chevaleresque où un chevalier avait le cœur habité par une dame qui
inspirait ses actions et où son accomplissement arrivait quand il
pouvait se mettre au service d’une reine.
Lorsque la femme est comblée d'amour divin par cette union sacrée
entre le haut et le bas du corps, l'idéal et le terrestre, l'inaccessible et
l'accessible, il se crée en elle, nous l’avons vu, un courant unique
d’énergie magnétique, rayonnant d’amour, qu’elle peut délivrer dans
le monde et que reçoit son compagnon, s’il s’y abandonne
consciemment. Lorsque ce processus est achevé, la femme devient
totalement unifiée physiquement, psychologiquement et
spirituellement. Elle est la féminité incarnée.

© thierrypasquier@viiif.net 112 12-12-14


Sur ce chemin du retour à Soi, sur cette mer inconnue de l’amour
divin, ma seule boussole pour trouver ma route est le lâcher-prise.
Deux témoins intérieurs me permettent de savoir si je suis le bon cap
pour faire l'Amour de façon juste : la paix et la joie profonde que je
ressens. S’ils sont là, je sais alors que je vais dans la bonne direction
même si rien encore de l’extase immortelle n’apparaît à l’horizon.
Il y a un piège cependant : la distinction entre ces deux témoins et les
deux faussaires qui ont pour nom « détente » et « plaisir ». Ce n’est
pas facile. Il est aisé de s’abuser soi-même et confondre paix et
détente ainsi que joie et plaisir. Les premiers sont des qualités
éternelles, les seconds des sensations très éphémères. « Séparer les
désirs de l’ego de ceux de l’âme est aussi difficile que séparer l’eau du
lait », dit un proverbe indien. Cependant, en faisant l’amour en
conscience, la complaisance m’est beaucoup plus difficile. C’est
comme une bataille avec moi-même, de souffle en souffle, qui ne se
gagne que dans le lâcher-prise… sans combat. Pour l’homme sauvage
doublé des qualités du Guerrier intérieur, c’est un vrai champ
d’honneur !
4.11 Première leçon d’amour
Nous avons parlé à plusieurs reprises de Barry Long. Je vous propose
ici quelques repères pour faire route sur la carte de la sexualité sacrée
de ce « maître de l'amour » australien, mort en 2003. Je ne connais
pas le bonhomme ni ses performances, mais ses écrits m'ont inspiré
une pratique pas ordinaire, depuis le tout début du millénaire, et c'est
ce qui compte. Il ne présente pas de recette miracle (j’aime), mais un
processus pour désapprendre tous nos conditionnements concernant
la sexualité. Le but est de permettre à l'amour de travailler en nous.
Il y a quatre conditions à respecter : l'engagement, l'absence
d'émotion, la pratique et la persévérance. Voici le premier point :
4.11.1 LES DEUX PARTENAIRES S'ENGAGENT ENSEMBLE
Les groupes de Tantra travaillent l'impersonnalité en demandant de
changer constamment de partenaires afin d'éviter justement le
deuxième point, l'attachement émotionnel. Ici, nous parlons de
l’engagement des deux partenaires, d’un couple monogame, qui ont
déjà atteint un bon détachement émotionnel. Cela semble inhumain,
et ça l’est, tant que l’on n’y a pas gouté. Ensuite, ça devient
délicieusement supra humain. Premier point donc : ne pas être
attaché à notre conjoint ! L’intensité du lien que nous avons avec lui

© thierrypasquier@viiif.net 113 12-12-14


donne la mesure du travail à accomplir. Je l’ai déjà dit, faire l’Amour
de manière sacrée est toxique pour l’ego : impossible de faire l’amour
de façon juste si l’on est attaché. Il est facile d’être détaché quand
nous ne sommes pas en « lien ». Le travail à faire, à chaque occasion,
est d’être DÉTACHÉ quand nous sommes en LIEN affectif. C’est un
autre paradoxe du chemin du Guerrier intérieur. Je suis très bon pour
être détaché quand je n’ai pas « d’érection du cœur » et très mauvais
quand je « tombe amoureux ».
« Mais, s’il n’y a pas de liens affectifs, la froideur va s’installer ! »
Voilà le mythe à supprimer. En tant qu’humains, nous trouvons
inhumain de ne pas être attaché à quelqu’un. L’attachement est la
norme acceptée de la dépendance affective. Il ne peut y avoir Amour-
Unité et dépendance, qui est un manque, donc un sens de séparation,
ce qui est l’opposé de l’unité.
Dans ce sens, les leçons de Barry s'appliquent donc particulièrement
bien aux Long couples de longue date. Vous en tirerez aussi grand
profit si vous êtes seul (entrainez-vous !) et encore plus pour
commencer une relation du bon pied, celui qu’on prend en faisant
l’Amour de manière divine !
Si vous êtes deux, le mode d’emploi est simple : lisez ensemble, tout
au moins au début, dans le lit, tout ce chapitre 4 ou le livre « faire
l'amour de manière divine » de Barry Longl. Juste ce petit processus
va mettre la sexualité de votre couple sur un nouveau terrain de jeu.
Plus question de faire semblant de savoir faire l’amour, nous
apprenons à faire l’amour. Ça demande un peu d’humilité dans un
domaine où chacun, particulièrement un gars, place sa fierté. Cela dit,
de mon expérience, ce sont souvent les hommes qui proposent le livre
à leur partenaire. Je pense que ceci est en lien avec un désir
d’abstinence masculine que nous verrons plus loin (tome II).
Ces leçons d’Amour sont courtes, simples, mais pas faciles. Il ne
suffira pas de le lire une fois. Plus j'approfondis cette façon de faire
(depuis 2002), plus je découvre des subtilités qui me conduisent à
d’autres états ou prise de conscience. Il est rassurant de voir que, pour
réapprendre à faire l’Amour, il n’y a pas de « il faut que ». Chacun de
nous peut adapter les conseils à sa propre situation. Les adapter avec
sagesse, non pour éviter une blessure…
Cet exercice ne sera pas aisé tous les jours. Le but de l'engagement est
justement de soutenir les conditions trois et quatre : pratique et

© thierrypasquier@viiif.net 114 12-12-14


persévérance, même si des difficultés se présentent, ou que nous
avons souvent l'impression d'échouer tellement les pulsions sexuelles
sont fortes. L’engagement, c’est avoir le courage de ne pas renoncer,
ni l'un ni l'autre, à restaurer l'amour divin sur cette planète, quoi que
cela puisse signifier pour nous personnellement maintenant. Si vous
manquiez de but solide dans votre couple, vous en avez un ici !
Une première lecture vous permettra de voir les erreurs que nous
avons commises dans le passé. Ces erreurs sautent aux yeux à chaque
page. Malheureusement, comme dans les contes de fées, nous ne les
comprenons que lorsque nous sommes tombés dedans ! Par exemple,
en page deux du livre de Barry Long il est dit « qu'il est nécessaire de
commencer à mettre en ordre notre vie, car si nous sommes perturbés
nous serons incapables d'atteindre en nous le calme nécessaire à cette
juste pratique de faire l'Amour. » Je ne l'ai pas lu à ma dernière
partenaire de cette époque parce que c'était « l'introduction pour
cette édition. » Elle n’était définitivement pas dans cet état de
stabilité, stressée de retrouver un emploi, doublé de problème de
thyroïde. J’avais oublié la recommandation. La pratique fut aussi
intense intérieurement qu’elle fut « cool » extérieurement… jusqu’à
l’implosion. Deux mois après, cette déesse en devenir était partie.
Allez-y doucement ! C’est le cœur qui règle la vitesse, à condition de le
sentir…
4.11.2 L'ABSENCE D'ÉMOTION
« Laissons l'imagination au pied du lit. Si cela veut dire pratiquer une
sexualité sans fantasme, d’accord. Mais si cela signifie le faire sans
émotion, il n’en est pas question. L’amour est émotion ! »
Non, l’Amour n’est pas émotion. L’attachement affectif oui. L’Amour
est volonté, pure intelligence, sagesse, observation attentive. Faire
l’Amour a pour but de nous apprendre à nous en remettre à nos deux
corps, sans chercher à les contrôler ou les manipuler avec nos
émotions et nos fantasmes, pour les placer sous la direction de nos
âmes. Soyez rassurés : dans cette pratique, les émotions actives, non
intégrées du passé des deux partenaires, vont jaillir dès qu’elles en
auront l’occasion. Vous ne manquerez pas d’émotions, mais celles-ci
sont guérissantes, car les corps qui font l’Amour n’en veulent pas et
s’en débarrassent.
Au commencement, faire l'Amour de cette façon peut ressembler à un
acte gynécologique assez froid. Un froid particulièrement utile pour

© thierrypasquier@viiif.net 115 12-12-14


l’homme qui pourra ainsi mieux patienter pour que sa partenaire
s’échauffe…
L'émotion, aussi bien que les pensées, provient du passé. Si un détail
dans notre présent nous rappelle quelqu'un, ou quelque chose du
passé, qui nous a dérangés, l'émotion tapie là va resurgir. La réaction
de notre personnalité blessée va modifier notre attitude et nous allons
perdre notre présence dans l'instant. Nous ne sommes plus qui nous
sommes et nous ne pouvons plus faire l'amour avec justesse. L’avez-
vous remarqué ?
Ne nous laissons pas aller à « tomber amoureux ». C’est dur à
entendre, n’est-ce pas ? Tomber amoureux, c’est fermer les yeux de
notre plus haute conscience, partir dans le monde imaginaire,
fantasmagorique, romantique pour elle, sexuel pour lui. C’est éviter,
dans le rêve, la réalité de l’Amour. Aimer vraiment demande d’Aimer
avec intelligence, par un mental alerte et vigilant pour épier
attentivement le moment où l’émotionnalité survient et voir son
mécanisme d’apparition (doute, aversion, vouloir avoir raison, etc.).
C’est cette émotion qui empêche l’Amour vrai de s’épanouir.
Être présent, sans émotion, n’est pas chose aisée. De techniques de
méditation, comme Vipassana, nous y aide et permet de devenir
équanime face à ces pulsions sexuelles d'excitation ou de peine, que
nous avons eues dans le passé. Car elles se sont accumulées dans nos
organes génitaux et dans la partie du cerveau qui les contrôle… et qui
nous contrôle. Tout cela forme des agrégats de tension qui nous
poussent à répéter les expériences agréables et éviter les expériences
douloureuses. Sans une extrême vigilance, nous sommes perdus dans
les vagues émotionnelles et nous ne sommes plus neutres.
Chez la femme, cette tension émotionnelle se manifeste par un
durcissement et un rétrécissement du vagin qui peut être important.
Psychologiquement, la femme va voir apparaître en elle des fantasmes
qu’elle n’avait pas avant, associées aux plaisirs sexuels passés. Cela
peut la conduire à se masturber. C’est un plaisir certain, où cependant
il n'y a ni amour ni homme à aimer. C’est l’amour de soi ou plus
justement l’affectivité envers soi pour combler un vide. C’est un
plaisir égoïste.
Chez l'homme, toutes ces mémoires émotionnelles sexuelles non
intégrées, plaisantes ou douloureuses, vont s’exprimer par un
durcissement du pénis pendant l'acte d'amour. Le phallus en érection

© thierrypasquier@viiif.net 116 12-12-14


naturelle devrait être ferme, mais pas dur. Oui, pas dur. Un pénis dur
ne peut très certainement attirer à lui qu’un vagin de dureté
équivalente. Alors, ni lui ni elle ne seront capables de sentir
véritablement ce qui se passe. L'acte sera mécanique qu’un piston
dans un cylindre et le plaisir superficiel. Quant à un pénis dur dans un
vagin souple, ce serait très douloureux pour elle. D’un autre côté, si le
pénis est aimant et en contact avec un vagin émotionnel, il est
probable qu'il gardera la tête baissée pour le bouder et n’entrera pas
en érection ou refusera de rester à l'intérieur de la grotte féminine. À
l'inverse, une tension sexuelle chez l'homme s'exprimera parfois par
une érection involontaire.
Un vagin qui a subi l’assaut de beaucoup d'hommes émotionnels
commence à réagir comme un pénis émotionnel. En fait, même si la
femme n’a connu qu’un seul homme pris dans ses émotions, cela va se
produire. Ce nid féminin sera relativement dur, musculeux. Selon les
divers tempéraments il peut être méfiant, sur ses gardes et peu
réceptif ou bien au contraire avide comme un prédateur concentré sur
l'orgasme. Jusqu'à ce qu’un sexe mâle l’aime avec justesse, il ne
permettra pas à la femme de sentir l'amour véritable en elle, et le
partager. Car l’Amour est alors revêtu de l’excitation et se retrouve
emprisonné dans la recherche de l'orgasme.
Lorsqu’un pénis n'a pas cédé à la tendance égoïste du sexe, il devient
l’outil de purification du vagin. Affranchi de l'émotion, ce dernier
devient tendre, généreux, conciliant, apaisant et sans demandes.
Faire l'amour se transforme en une méditation active sans tension,
savoureuse et épanouissante. Le temps de cette guérison est différent
selon chaque femme, de quelques semaines à six mois selon mon
expérience. Mais quel plaisir de voir les progrès et l’expression de
surprise de mes compagnes qui sentent de nouvelles sensations dans
leur vagin qui s’éveille et s’adoucit ! Même si l’extase cosmique n’est
pas encore là, nous sommes loin de « la petite vite » ! Et l’homme n’a-
t-il rien à guérir ? Toute son obsession et ses fantasmes sexuels que
nous verrons dans le tome II. Pour faire l’amour avec justesse, il doit
déjà avoir fait en grande partie ce travail.
L’émotion c’est l’atout et aussi la faiblesse de la femme. C’est ce qui
peut lui faire perdre son équilibre, particulièrement dans sa SPM.
Durant cette période, elle peut facilement accuser l'autre et le
soupçonner de l’exploiter et d'abuser d'elle. Mais plus encore, sa
féminité qui est très aiguisée pendant cette période, se trouve à

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combattre l’émotionnalité masculine qui a été logée en elle et essaie
de la chasser à l’extérieur pour s’en libérer. Elle peut ressentir alors de
la confusion et de l’incertitude quant à sa place et son rôle. C'est là
que son compagnon joue un rôle de pilier en restant vigilant et en
vérifiant qu'elle reste bien présente dans l'instant.
4.11.3 VOULOIR PRATIQUER
C’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en faisant l’Amour
qu’on apprend à faire l’amour. Faire l’Amour fréquemment, ou tenter
de le faire, est une nécessité pour finir la guerre des sexes. Pas juste le
samedi soir, quand c’est la semaine « papillons au ventre », et qu’elle
n’a pas la migraine. Pas d’excuse : « qui veut faire quelque chose
trouve un moyen, qui ne veut rien faire trouve une excuse ».
Les corps ont toujours envie de faire l’amour. Ce sont les émotions et
les pensées qui y mettent des barrières. Vous l'avez certainement
remarqué, moins nous faisons l'amour, plus nous prenons de la
distance l'un par rapport à l'autre et tombons dans le fossé de la
platitude.
À moins d'être conscient de ce processus, le désir de l’autre va
progressivement diminuer jusqu’à disparaître quand la température
sexuelle sera tombée à zéro. Chaque couple aura pu l’expérimenter.
C’est le principe de la grenouille dans l’eau chaude en sens inverse : si
on la jette dans l’eau bouillante, elle ressort en un éclair. Mais si nous
la plaçons dans de l’eau à la température qu’elle aime et que nous
montons tout doucement la température, elle meurt cuite, comme les
couples ! Remarquez en passant qu’il faut quand même être sadique
pour faire ce genre d’expérience. Alors, par respect pour le sacrifice de
ces grenouilles, utilisons la leçon pour qu’elles ne soient pas mortes
pour rien ! Faisons l'amour aussi souvent que nous le pouvons.
D’autre part, si la relation est établie depuis longtemps et qu'elle est
usée et fatiguée, le problème ne sera pas l’excitation, mais le manque
d'excitation. La redécouverte de l’autre à travers ce Nouveau contrat
va stimuler l'intérêt des deux partenaires et secouer les vieilles
personnalités. Il nous montre comment être neuf et présent à chaque
instant dans cette nouvelle expérience, l'un en face de l'autre.
Les femmes et les hommes ont des rythmes différents. Dans la Loi de
périodicité, c’est le rythme le plus lent qui donne la fréquence. C'est
donc elle, ici aussi, qui dirigera sa sexualité à lui. C'est elle la reine, lui

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le chevalier. Cependant, attention de ne pas laisser passer plus de
trois ou quatre jours sans mettre vos corps ensemble.
« Mais je n'ai pas envie ! »
C'est ici que nous écouterons notre Maître intérieur sans nous soucier
de savoir si nous avons envie ou non de faire l'amour. Le Maître
intérieur était une abstraction pour moi jusqu’à ce que je comprenne
que c’est la voix de l’humanité. Que me chuchote-t-elle de faire pour
cesser la guerre des sexes et laisser l’Amour s’épanouir sur Terre ?
« Avoir envie ou non est une diversion émotionnelle. Le corps,
physique, biologique, hormonal, aime faire l'amour. C'est l'ego qui a
envie ou n'a pas envie. » Et vus sentirez souvent, comme moi, qu’il
nous barre la route avec d'autant plus d'intensité qu'il sait qu'il va y
laisser sa peau. Même si cette mort de l'ego est juste temporaire, il ne
la supporte pas !
4.11.4 J’AI UN RANCART 47
Bien que ce soit la reine qui dirige la fréquence des relations, il est
bon de prévoir ensemble le moment où nous allons faire l'Amour, afin
de rassurer le chevalier. Fixez-vous donc rendez-vous pour aller au
lit ! Nous le faisons pour faire une vidange d’huile sur notre auto et
nous ne le ferions pas pour ce qui est bien plus essentiel à notre
bonheur : faire l’Amour ! Là aussi, sortons du connu et donnons-nous
rendez-vous. Ce n’est pas une plaisanterie.
Il est important de se mettre d'accord sur le moment et le lieu où nous
voulons faire l'amour pour plusieurs raisons :
- Faire l'Amour de manière sacrée demande du temps et il est bien
d'en prévoir amplement, soit plus d'une heure. C’est un luxe quand le
monde court encore plus après le temps qu’après l’argent, ce qui
donne une idée de l’étendue des dégâts !
- Il est impératif que ma sirène s'en tienne à sa décision de faire
l'amour. Si par hasard, un événement temporaire l'en empêche, elle
doit me le partager et me rassurer : le moment venu, elle aura
toujours envie et elle ne sera pas trop fatiguée.
Être en couple est une responsabilité autant pour lui que pour elle. Et
la base du couple, c'est la sexualité. De son côté, le travail du chevalier
est de respirer calmement, afin d'éviter l'anxiété du mâle en lui qui a

47 Rencart : mot d’argot français pour « rendez-vous », souvent amoureux.

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peur, consciemment ou non, que sa proie lui échappe. Cette
anticipation d'avoir ou non un orgasme l'excite et le stresse en même
temps. Et plus le moment approchera, plus cette excitation-anxiété va
augmenter et il deviendra impatient. Je dois me souvenir qu'avoir un
orgasme ou faire l'amour n'est pas une fin en-soi, mais une
expérience à laquelle je ne dois pas plus m'attacher que n'importe
quelle autre.
Cette assurance certaine de la femme qu'elle va faire l'amour va
désamorcer la surexcitation de son mâle et le rassurer. Alors, il va
pouvoir l'aimer au lieu de vouloir la prendre, car au lit et hors du lit,
sa compagne a la volonté d’être disponible. Dans ces conditions, qui
n'est pas prêt pour l'amour ?
La reine doit donc consciemment désamorcer la surexcitation
croissante du chevalier en réaffirmant sa disponibilité. En revanche,
taquiner et faire patienter va augmenter le courant électrique dans le
couple, tant que la certitude de faire l’amour est là. Sinon nous
tombons dans le sadomasochisme. Tout est une question de dosage et
se traduit dans l’érection de l’homme au moment de la pénétration :
ferme, sans être dur.
Il est bon de prévoir assez de temps, c'est-à-dire entre une et deux
heures minimum. Il ne s'agit plus de course à l'orgasme, donc pas de
précipitation.
4.11.5 LA PERSÉVÉRANCE.
Trouver l'île de l'extase sacrée n'est pas une mince affaire. Vous partez
pour une longue croisière. En route, le mauvais temps émotionnel,
celui qui vous fait perdre le contrôle du navire et vous repousse loin
de votre but, avec des avaries, peut surgir. C'est là que la persévérance
devient une clé pour continuer d'aimer.
Si la tempête est trop forte chez l'un ou l'autre, ou chez les deux, il est
bon, comme en mer, de ne pas s'acharner, de réduire la voilure, et de
nous séparer avant de nous remettre ensemble le lendemain.
Le désir reviendra, car encore une fois, les corps aiment cela. Puis il
disparaîtra peut-être à nouveau. J'aime suivre les vagues, en amour
comme en mer.
Selon les mémoires émotionnelles du passé qui pourraient surgir et
vouloir se libérer, il est possible que cette période de mauvais temps
dure plusieurs jours. Nous pouvons même ressentir du dégoût pour

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l'autre. Dans cette aversion, faire l'amour peut sembler impossible.
C'est à chaque guerrier de tenter l'impossible dans ce combat avec lui-
même pour recommencer dès que possible.
Il serait utopique de penser que nous pouvons nous libérer de notre
passé en un jour. Nous le savons à l'évidence, lorsque nous avons
commencé un cheminement intérieur sérieux. En fait, nous devrons y
travailler toute notre vie. Faire l'Amour jusqu'à la fin de nos jours est
plutôt réjouissant, non ?
À chaque passe amoureuse, à chaque contact des corps dans l'étreinte
sexuelle, nous devenons un peu plus des amants conscients. La
sexualité et la spiritualité peuvent-elles alors se rejoindre ?
4.12 Sortir du connu
Puis-je concilier un amour particulier avec une vraie spiritualité ? Si
j’aime « particulièrement » une personne, je crée une séparation
entre elle et les autres. Je divise. Et c’est le contraire de l'unité que je
recherche dans la spiritualité. Le mot « Religion » ne signifie-t-il pas
« réunir » ?
Parler de sexualité sacrée semble paradoxal. Ne suis-je pas en train de
me leurrer, de m’abuser moi-même, en voulant arriver à l'Unité avec
une personne particulière ?
Dans ce monde physique, il semble impossible de concilier la dualité
masculin-féminin. Cette union serait-elle possible par l’esprit ? Si je
suis capable de vivre cette relation particulière sans que ma
personnalité y soit identifiée, sans que j’y sois attaché, ni
« imprégné » d'elle jusqu’à la moelle, alors je peux l’approcher à
partir d’un espace de paix intérieure, sans avidité et aimer
véritablement. Juste avec un petit désir, un appel paisible ressenti au
fond de la poitrine, sans vouloir de résultat. Cette attitude serait alors
bien loin de la passion que l’on associe au sexe et de l’erreur d’identité
que j’ai faite si souvent en me prenant pour ma personne. J’ai un
corps, des émotions et des pensées, mais je SUIS autre chose, Esprit,
conscience. Comme le disait John F. Kennedy, « il n’y a erreur que
lorsqu’elle n’est pas corrigée ». Corrigeons donc. Un seul partenaire
me permet d’approfondir et l’équanimité m’élève. Voilà les deux côtés
de l’axe vertical de la croix sexuelle.
Puis-je aimer ma partenaire, sans qu’elle soit plus importante que
n'importe qui d’autre ? Si être le compagnon à ses côtés m'est aussi

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égal qu’être le compagnon d'une autre femme et qu’en même temps je
la choisis, elle, parce que physiquement, je ne peux pas aimer trois ou
quatre milliards de déesses, alors peut-être que je me présente devant
le féminin sacré d’un pas assez léger pour conjuguer souplesse et
vivacité, respect et spontanéité. Ce détachement est une plénitude à
l’opposé de l’indifférence. Voilà une autre mesure du défi que j’ai à
relever pour ne pas me leurrer lorsque nous parlons ensemble de
sexualité sacrée. Je n’y suis pas encore, mais j’y vais, et je vous invite
sur le chemin.
C'est par l'observation de moi-même, de mes pensées, mouvements et
paroles avec ma bien-aimée, que j’ai réussi à atteindre le plus
intensément un état de conscience à la fois totalement présent et
détaché de ce qui se passe quand je fais l'amour.
J’ai mis beaucoup de temps à me rendre compte que mon plus grand
défi n'est pas d'être dans mon cœur et d’agir à partir de cet espace,
mais de comprendre le processus du fonctionnement du mental qui
masque mon cœur. Comprendre, sans chercher à m’opposer à son
fonctionnement. Juste l’observer sans but. Je touche alors aux
frontières du connu… là où le nectar intelligent du coeur peut se faire
sentir, où fusionnent le penseur et la pensée.
Alors, le détachement est véritable, sans l’indifférence. Et le miracle
de la sexualité sacrée se produit.
Cette observation pratique de soi peut se faire à chaque instant de la
journée, sans pour autant faire l'Amour. C’est un entrainement à
quitter le connu et la routine pour devenir plus sensitif, plus
spontané. Un mental qui fonctionne dans le sillon d’une habitude
sexuelle est rigide et borné. L’inconnu ne peut surgir. Le sexe n’est
que tension et décharge.
L’extase que nous recherchons à travers une sexualité
divine appartient à l'inconnu. Et le connu, incluant les fantasmes, ne
peut jamais mener à l'inconnu. Faire l'amour en suivant les conseils
de quelqu'un ne peut donc mener à l'unité. C’est encore suivre le
connu. Le chemin ne peut être qu'individuel. Inspirez-vous de ce
livre. Ne suivez pas ce qui y est écrit. Il est une invitation à
désapprendre ce que nous savons plutôt qu'à proposer des solutions
qui appartiendront encore au connu. À chacun d'expérimenter puis,
en toute fraternité et sororité, de partager cette expérience.
Passons en revue la liste des principaux éléments à désapprendre.

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4.12.1 DÉSAPPRENDRE LA DÉPENDANCE ET L’INDÉPENDANCE
C’est un jeu qui se joue à deux. Il n’y a pas de dépendant affectif sans
un autre qui joue à l’indépendant affectif. J’écris « joue », car ce n’est
pas du détachement vrai, mais de l’indifférence simulée par peur de
l’engagement, peur de perdre sa liberté.
Désapprendre l’indépendance affective en faisant l’Amour, c’est
oublier cet isolement, yeux fermés, dans un silence ponctué de
gémissements plus ou moins authentiques, émis ou entendus. J’ai
déjà eu des relations sexuelles sur ce modèle. Pas vous ? Certains,
parait-il, font même cela dans le noir ! 48
Pourquoi faisons-nous cela ?
La dépendance amoureuse (et l’indépendance, son autre face) prend
sa source dans le manque d’estime de soi et la dépression que cela
entraine. Sur le plan strictement sexuel, cette dynamique se
transforme en désir de soumission ou de domination, en frustration
ou gratification sexuelle. Comment en sortir ?
L’ennui, et un cran plus loin la dépression, est causé par l’idée que ma
valeur est basse ou nulle. Cela se produit quand je m’identifie à l’ego,
c'est-à-dire à mon corps, mes émotions et mes pensées. C’est ici que la
psychologie donne la main à la métaphysique, c’est-à-dire à ce qui est
au-delà du physique. Sinon, lorsque nous atteignons un état de
conscience plus vaste que le monde matériel (émotionnel et mental),
la vie est sans dessein et sans espoir. Regardons cela de plus près.
Si je n’évalue pas, alors ce qui est, EST. Le processus d’évaluation
vient de ma pensée qu’une personne est dotée de valeurs
personnelles, pouvant augmenter ou diminuer. Si l’évaluation est
négative, je déprime (ou je méprise l’autre); si elle est positive, je suis
fier de moi (ou j’admire l’autre). L’évaluation positive n’est que l’autre
face de l’évaluation négative. Notre objectif « inhumain » est d’arriver
à l’équanimité, l’égalité d’humeur devant les évènements, les
circonstances, les sensations.
La valeur que je m’attribue (ou que j’attribue) ne représente que ce
qui correspond à mes goûts et besoins, ce qui me donne du plaisir.
Par exemple : Qu’est-ce qui a le plus de valeur à vos yeux : cinq litres

48 Au Québec, 57 % des femmes préfèrent faire l'amour la lumière fermée et 51 % des couples
préfèrent avoir une relation sexuelle en soirée ou se faire réveiller en pleine nuit pour la
« bagatelle ». Voir référence « i » en fin de volume.

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d’eau ou un verre rempli de diamants ? Si vous êtes un voyageur
mourant de soif dans le désert, vous donnerez plus de valeur au cinq
litres d’eau. Si vous avez toute l’eau désirée, vous donnerez plus de
valeur aux diamants. L’eau, ou les diamants valent-ils quelques
choses par eux-mêmes sans personnes pour les désirer ? Non ! La
valeur est une opinion qui ne transforme pas la chose elle-même. Une
personne n’a pas de valeur. Elle est humaine, simplement. « Je » ne
vaux rien en lui-même. C’est un simple habit que revêt notre étincelle
de vie intérieure.
J’ai conscience que cela n’est pas forcement facile à accepter. Mais
c’est la simple et évidente vérité. Prenez le temps de vous y faire. Le
reste n’est que fantasmes, agréables parfois, mais qui ne nous
mèneront jamais à une joie et une paix réelle.
L’affection, l’attachement (la dépendance socialement acceptable !)
surgissent quand je ressens du bien-être (ce qui est correct) ET que
j’identifie une personne ou une chose comme source de cette joie.
Affectionner et être affectionné n’est pas un besoin vital. Aimer, c'est-
à-dire sentir l’unité avec le tout, oui. C’est ce qui arrive quand je suis
totalement présent à l’autre.
En faisant l’Amour, j’ai découvert qu’échanger constamment sur ce
que j’observe comme sensation dans mon corps me maintient alerte
et attentif au moment présent, avec elle. Communiquer
inlassablement sur ce qui se passe dans nos corps physiques, pas sur
nos émotions ou nos pensées, yeux dans yeux. Cette attitude me garde
alerte : « J’ai du plaisir à caresser ton épaule »; « Je sens une tension
dans mon dos »; « Je ressens une chaleur qui grandit dans mon
ventre »; « Je ressens un pétillement dans mon sexe », etc.
Par ce contact avec ce que nous ressentons à l’intérieur de nos corps
et non dans notre tête, nous nous rapprochons de l’autre dans l’acte
d’Amour. C’est un acte de pure honnêteté, ce que déteste l’ego.
4.12.2 DÉLAISSER L’EXCITATION
Sortir de la dépendance affective sera d’autant plus facile que nous
délaissons aussi le désir d’exciter l’autre. C’est le désir de le perdre qui
nous maintient dans cette dynamique. De plus, cette recherche des
femmes à exciter les hommes à tout prix est parfaitement
contreproductive pour leur plaisir à elles ! Je m’explique :

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Les femmes se plaignent souvent que les hommes viennent trop vite,
mais font tout pour les allumer. Ils embarquent alors ensemble sur le
vélo tandem de l’amour; lui, devant, sûr de son affaire tellement il est
excité. Il se met à pédaler comme un fou; elle, à l’écoute de son
équilibre, cherche à poser ses pieds sur le pédalier qui tournent déjà
trop vite. Même si elle y parvient, elle sent soudain un brusque coup
de frein :
- Ça y est, nous sommes arrivés.
- Mais… je n’ai même pas commencé à pédaler !
L’excitation est importante, mais elle doit être dosée et lui doit garder
la maîtrise de son vélo, sans pédaler comme un fou. Car, ce n’est rien
de le dire, la femme est moins rapidement excitable que l’homme ! Et
c’est un atout (oui, c’est un atout) qui va être d’un grand secours pour
l’aider, lui, à garder basse sa température sexuelle. Encore faut-il que
la femelle en elle ose, mais dose, sa séduction pour l’exciter :
vêtements, poses, attouchements, caresses, etc., doivent être pensés,
particulièrement si son compagnon est harcelé par une forte libido
telle qu’une barre de dynamite entre les jambes. Il ne pourra pas
rester intègre et conscient et partira dans l’imaginaire.
J’étais convaincu que je ne fantasmais pas lorsque j’étais avec une
partenaire. J’ai découvert qu’un fantasme n’est pas forcément une
fantaisie bizarre. Ça peut-être aussi simple que d’imaginer que la belle
va se déshabiller devant moi, que je vais voir ses seins, son sexe, la
pénétrer et jouir alors qu’elle est encore assise en face de moi devant
un bon repas… mais que je sens son pied sous la table entre mes
cuisses.
Voilà ce qu’est l’imagination et comment elle naît. Si nous choisissons
ce chemin de l’amour sacré, cette volonté d’excitation est un véritable
sabotage à l’effort masculin de savourer l’instant présent. Ici, c’est le
repas et la beauté de la femme en face de moi. Compagnes, apprenez à
maintenir la température basse de votre partenaire et taquinez-le
juste suffisamment pour qu’il ait le goût de vous s’il est trop… froid ou
« indépendant ». Il y a un subtil dosage à faire, mais vous êtes
subtiles…
Le pénis en érection a sa raison d'être uniquement lorsqu'il est dans
les profondeurs vaginales de la femme. Lorsqu’il est dur et tendu de
façon arrogante hors de ce gousset de velours, il est le pur symbole de
la revendication sexuelle agressive de l’animal en moi. L’érection ne

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peut se produire qu’à partir des fantasmes, dans mon cerveau.
Comme je ne pourrai « capturer » et « tirer » autant de femelles que
ma libido le voudrait, dans une société qui les protège de plus en plus,
je devrais alors me masturber pour relâcher la pression. Plus je me
masturbe, plus j’ai envie. Je suis entrainé dans un cercle vicieux.
Comment pouvons-nous sortir de cette impasse ? En faisant l'amour
sans émotion, sans fantasmes, sans excitation ni expectative. En
vivant intensément l'instant présent (qui peut être très excitant), en
se regardant, en communiquant tout ce que nous ressentons dans
notre corps. Alors, si une érection survient, elle ne sera pas créée par
le fantasme, mais par l’appel magnétique du vagin, et elle ne sera pas
dure.
4.12.3 DÉSAPPRENDRE L’INVULNÉRABILITÉ
Les blessures que nous avons ressenties en exprimant notre amour
dans le passé nous ont invitées à la fermeture et nous les avons
suivies. C’est normal et humain de vouloir éviter la souffrance. Mais
cela nous fait tourner en rond dans notre douleur, que notre
inconscient nous cache pour nous protéger. La souffrance ressort
cependant sans cesse dès que l’autre, cet ingrat, la provoque.
Cette douleur est particulièrement active dans les corps féminins,
abusés depuis si longtemps. Nous avons besoin du courage du
chevalier, ou de reine, pour faire face à nos peurs et oser la
vulnérabilité d’un cœur tendre. C’est l’amour qui donne le courage de
guérir ces manques d’amour. Le passé est passé.
4.12.4 OUBLIONS LES ACCUSATIONS
Lorsque j’accuse l’autre avec un « tu as fait… tu es comme… tu m’as
fait… », qu’est-ce que je génère ? Plus d'émotion. Si l'un de nous
suspecte l'autre de manquer d'intégrité, de « tomber » dans ses
émotions et d’accuser, mon silence actif est de mise. Il peut ensuite, et
encore pas toujours, tenter de ramener l’autre dans l’instant présent
en lui demandant ce qu'il ressent dans son corps. La clé, toujours si
peu pratiquée, est de revenir aux sensations du corps et de les
observer avec équanimité, sans chercher à reproduire ou à faire durer
celles qui sont plaisantes, sans chercher à éviter celles qui sont
douloureuses. Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est ce que le Bouddha
Gautama est venu offrir au monde il y a 25 siècles, qui s’applique
aussi au désir sexuel.

© thierrypasquier@viiif.net 126 12-12-14


Dans ce Nouveau contrat d’artistes de l’amour en couple, chacun
s'engage à être honnête. Je réponds donc honnêtement aux questions
de mon conjoint et si je suis sous influence d'une mémoire
émotionnelle passée, je le reconnais sans chercher à en discuter ou à
me justifier. C’est ce qui est là ! Si je ne refoule pas ni ne dissèque pas
cette émotion, si je l'observe simplement avec équanimité, elle perd
de sa force petit à petit et se dissipe tout simplement pour faire place
à l'Amour. Et si elle revient le lendemain, ce sera toujours avec moins
de force, jusqu’à disparaître. Voilà de la spiritualité utile au
quotidien !
Lors de ces moments de tension, je maintiens le contact par la parole,
et plus encore par l’écoute, avec comme sujet ce que chacun d'entre
nous ressent ou fait dans l’instant. Un Guerrier utilise son énergie
non pas pour une surenchère émotionnelle, mais pour faire confiance
au processus, à lui-même et à l'amour.
Passé et futur ne sont que rêveries et fantasmes. La seule réalité est
mon partenaire, ici et maintenant, qui me dit que je ne suis pas
présent. Et toute mon énergie va être tendue vers ce petit effort : ne
pas être fâché. Non pas contre l’autre, ce qui est la première tentation,
mais contre moi. Je vais devoir résister à l'envie de répliquer, de me
justifier et de me culpabiliser. Car je n'ai rien à défendre puisque c'est
ma volonté d'être honnête et intègre. Et petit à petit, cette attitude va
devenir naturelle. Les mots miraculeux sont ici « persévérance » et
« invocation » de nos forces intérieures.
Nous nous efforçons ainsi de défaire les conditionnements de notre
histoire humaine, vieux de dizaines de milliers d’années. Ce n’est pas
rien ! Et les temps sont merveilleusement propices à ce grand
nettoyage émotionnel. Alors, allons-y dans le plaisir ! Il est
maintenant temps de passer dans la chambre à coucher.
4.13 Au lit !
Enfin ! Nous avons tous les deux convenu du moment, et il est arrivé.
Au début, cela peut être intimidant. Restons simples et observons
avec douceur ce que nous ressentons sans le juger. Nous nous
déshabillons dans la même pièce et, évidemment, le décor de nos
ébats reste éclairé, lumière tamisée si vous voulez, mais pas trop.
Nous nous sommes engagés à l'honnêteté, n'est-ce pas ? Et elle ne
peut pas avoir lieu en se cachant.

© thierrypasquier@viiif.net 127 12-12-14


L’attitude juste se trouve à peu près… entre un sérieux angoissant et
une rigolade d'évitement. Peut-être que la meilleure façon de la
décrire serait celle d'un jeu que nous abordons à la fois de façon
concentrée et détendue. C’est l’attitude pour faire l’Amour : une
méditation active dont le signe extérieur serait la commissure de nos
lèvres qui se relèvent en un léger sourire. La vie est un jeu.
Nous ne sommes plus ici dans la course à l’orgasme. Alors, il n'y a pas
à se presser; juste à être présent ensemble, dans cette pièce, nus et
séparés, en nous regardant mutuellement l'un l'autre. Pas juste dans
les yeux, mais en regardant aussi nos corps, sans jugement et sans
pensées.
Sans penser non plus à ce qui va arriver dans quelques instants. Le
premier pas d'amour, c'est de nous accepter tel que nous sommes, à
commencer par ce bel amas de cellules qui n'est qu'un « habit nu »
que nous utilisons pour expérimenter le monde matériel.
Si l'un de nous remarque que l'autre est gêné devant autant de
cellules, la consigne est de l'aider en relevant chez lui quelque chose
que nous aimons et en le lui disant. Quel que soit le corps, quel que
soit l’âge, la beauté de l'être intérieur est toujours là, qui émane du
corps. Si je n'arrive pas à voir cette beauté, c'est que je ne suis pas
prêt à faire l'amour maintenant. J'ai certainement besoin de me
donner un peu d'empathie avant de revenir vers l'autre et le voir tel
qu’il est : lumineux.
Il est facile dans une telle situation de comprendre ce que veut dire le
mot vulnérabilité. L’utilité du silence mental devient plus évidente; la
projection par l’imagination dans un futur, même très proche, me
sépare de l'autre. Je suis alors avec mon fantasme quant à ce qui va
arriver : faire l'Amour. Mais je n’en suis pas encore là.
À cet instant, il ne devrait donc pas y avoir d'excitation sexuelle et je
ne devrais pas avoir d'érection. Dans ce climat de découverte
intimidant, c'est rassurant, non ?
Alors, nous pouvons nous étreindre et nous coucher ensemble, les
yeux ouverts, dans une observation alerte et vigilante de toutes les
sensations de notre corps. Là, maintenant, je peux me saouler
consciemment de la sensation de douceur de sa peau, sur mes bras,
sur mes jambes, sur mon corps… avec vigilance pour ne pas fermer
les yeux et partir dans l'irréel.

© thierrypasquier@viiif.net 128 12-12-14


4.13.1 LA RAVIR
Les préliminaires (du diner avec chandelles aux caresses), c'est la
parade prénuptiale d’avant faire l'Amour. Et bien sûr, nous le faisons
pour nous exciter mutuellement, ce qui ne fait qu'agiter les fantasmes
mentaux sexuels chez l'homme et romantiques ou émotionnels chez la
femme. C'est se réjouir en anticipant ce qui n'est pas encore là. Nous
en revenons toujours à cette difficulté à vivre l'instant présent,
détaché du passé et du futur. Il ne devrait donc pas y avoir de pensées
lorsque l'on fait l'amour. Sinon il s'agit de sexe. Nous n’en voulons pas
ici.
Nous sommes tellement préoccupés par notre survie, notre
surconsommation et nos plaisirs faciles qu’il nous est totalement
farfelu d’envisager que la seule tâche véritable de l’homme sur la
Terre soit de grandir en conscience et de prendre tout son temps pour
ravir la femme. Ne serait-ce pas merveilleux ? C’est ce que font ces
êtres d’une intelligence supérieure que sont les dauphins 49 . Si, comme
eux, nous n’avions pas de mains, nous n’aurions pas pu faire tout ce
monde matériel artificiel… Qu’aurions-nous fait de notre
intelligence ? Ne serions nous serions pas tout de suite allé à
l’essentiel : l’amour. Rattrapons-nous ! Peut-être me direz-vous que
c’est justement parce que nous avons des mains que notre cerveau
s’est développé. C’est un bon point. Mais comment se fait-il alors que
nous n’en utilisons que 10 %, et encore un seul hémisphère à la fois ?
Et que font les dauphins en utilisant, en même temps, 100 % de leurs
deux cerveaux alors qu’à nos yeux, ils « ne font rien » ? Je vous laisse
méditer.
Cet acte sacré d’amour offre un espace pour la dorloter, la caresser et
la câliner sans s’exciter soi-même. C’est à l’opposé de l’acte égoïste du
mâle qui recherche sa propre satisfaction en marchandant ce qu’il
donne. Ici, l’homme se concentre de tout son être pour lui donner du
plaisir. Donner, donner encore, encore et encore. N’est-ce pas un
verbe présent dans tout écrit spirituel ?
La vie est partage : ce don me revient. Comment ? La qualité de mon
don développe ma capacité à recevoir... les énergies féminines

49 Chez le chimpanzé, le bonobo, l'orang-outan et le dauphin, le comportement sexuel n'est plus


un comportement de reproduction, mais devient un « comportement érotique », comme chez
l'être humain. Cette expression a été proposée par les auteurs Martin Johnson et Barry Everitt
dans leur ouvrage « Reproduction » (De Boeck Université 2001).

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magnétiques. J'ai réellement besoin, à ce moment, d'une ouverture
maximum. Sans don de moi, je ne peux lui offrir le privilège de
donner ses énergies féminines les plus fines…
La plupart d'entre nous ne font pas la distinction entre sensualité et
sexualité. Caresser le corps de l'autre avant la pénétration n’est pas un
empêchement à faire l'amour de manière sacrée. Mais il n'y a plus de
volonté d'excitation. Je célèbre simplement le sacré de la vie qui
s'exprime à travers ELLE. Il n'y a pas d'anticipation non plus. Si je
cherche à l’exciter dans les préliminaires, je ranime ses expériences
émotionnelles passées et suscite des attentes de sa part.
À la place des « préliminaires » je me dépose dans le vide du don de
soi, dans un service total ou tout le reste disparaît. Cette vraie
méditation active me procure un doux et subtil plaisir qui ne devient
pas émotif pour autant. Là est le miracle. Ce présent, qu’un homme
fait de sa personne à sa compagne, est la seule chose dont il devrait se
soucier, en veillant à ne rien prendre pour lui-même. Je le ressens de
plus en plus. C’est son seul véritable pouvoir en regard à la femme.
Ce don sensuel est sublime et peut se réaliser avec une grande
créativité sur tout son corps à elle. L’homme peut embrasser les seins
de sa compagne, la caresser des pieds à la pointe des cheveux. Il peut
même, dans cette pratique consciente, caresser ses organes génitaux,
sans cependant la pénétrer avec ses doigts. Le vagin n’est fait que
pour le pénis. Ainsi, il peut laisser courir ses mains sur son corps et
démontrer ainsi son amour qui va tranquillement réveiller sa passion
à elle.
De son côté, elle est présente à lui avec amour et le caresse aussi, sans
intention d'excitation non plus, et sans toucher aux organes génitaux
de son compagnon. Elle reste activement passive, c'est-à-dire sans
démonstration, mais avec du répondant. Un équilibre pas facile où le
baiser peut jouer un rôle… déstabilisant si nous n’y prenons pas
garde.
Embrasser les seins et les mamelons de la femme est extrêmement
important pour attiser cet amour supérieur situé dans sa poitrine.
Cela réclame de la douceur et une présence aimante, sans brusquerie,
ce qui détruit la sensibilité des seins et empêche la femme de sentir
l'amour qu'ils contiennent.
Lorsque j'embrasse les lèvres et l’ensemble du corps de ma partenaire
avec amour, attention et légèreté, je ressens la chaleur de l’amour.

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Mais, si je vais chercher le renfort de ma langue sur sa bouche ou
d’autres parties érotiques du corps, j'entre presque instantanément
dans un tout autre espace énergétique. Je rejoins mes pulsions
animales et je chavire dans un état passionnel. La langue est un
véritable pénis émotionnel.
Or, l'amour sacré est une action consciente qui se fait uniquement
dans le vagin. À cette étape préliminaire, nous n'en sommes pas
encore là.
Le premier indice qui m’indique que nous prenons le chemin de
l'amour et non pas celui de l’émotionnalité se situe dans notre plexus
solaire. C'est à ce niveau que les énergies doivent commencer à
circuler plus intensément avant de descendre dans les organes
génitaux. La femme sentira probablement son plexus solaire s'éveiller
avant l'homme qui risque de sentir l'émotion dans son pénis avant de
la ressentir dans son plexus.
Ainsi, il est possible de prendre du plaisir ensemble pendant de long
et délicieux moments avant que le pénis entre dans le vagin. Ce
moment venu, il est bien plus aisé de contenir consciemment notre
excitation. Le plaisir est dans la retenue !
En résumé, nous tenons notre imagination à distance, sans partir
dans nos pensées, avec comme objectif d'être conscient du plaisir,
seconde après seconde. Et pour cela, nous communiquons
verbalement, ce que nous allons voir maintenant. Alors, le chevalier
ravit sa reine et se ravit en elle plutôt que de l’exciter et de s’exciter
lui-même.
4.13.2 COMMENT RESTER PRÉSENT ?
Nous ne sommes pas parfaits, mais être conscient de nos
imperfections développe la complicité et permet de prendre
ensemble les décisions de ce que nous allons faire dans le
lit, sans intention séparée. Rester conscient, c’est faire, si l’on
peut dire, une « observation clinique » de l’acte d’amour. Pour vérifier
notre qualité de présence de notre observation active, nous ferons en
même temps un partage instantané du vécu. Enfin, nos ébats seront
suivis d’un « débriefing », après l’expérience. Cette pratique permet la
présence nécessaire, car on ne devient pas conscient inconsciemment.
Nous pénétrons alors dans un domaine tellement vibrant que nous
jetons avec soulagement le romantisme et le porno comme les simples
cartons d’emballage du trésor que nous venons de découvrir.

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Maintenir la conscience présente ici et maintenant, d’instant en
instant, n’est pas… de tout repos. C’est un des buts de la méditation,
au long d’années de pratique ! Faire l’Amour de manière sacrée est
une méditation active. Pour rester présents, nous exprimons donc à
haute voix, les yeux ouverts, ce que nous ressentons. Si c'est de la
douceur, nous la partageons. Si c'est une bouffée d'amour aussi. De
même, si c'est de l'excitation ou de l'effervescence qui montent, nous
le disons, yeux dans yeux, là où les âmes se rencontrent et où le subtil
est visible.
La reine peut manifester sa présence en montrant qu'elle apprécie les
caresses. Elle le dit à son chevalier. Elle peut lui rappeler aussi de
contenir son excitation, quitte à arrêter les câlineries un instant pour
briser la volonté de l'âme animale en lui.
Faire l'amour est une communication constante, non seulement des
corps, mais aussi par la parole. Des mots qui vont toujours dans le
sens de ce que chacun ressent dans l'instant présent. Un long silence
doit faire retentir en nous un signal d'alarme. Sommes-nous encore
présents à ce qui se passe dans nos corps ? Car il y a toujours des
sensations dans le corps, à chaque instant : seule notre infirmité de
conscience nous les masque. Elles peuvent être douces, subtiles,
agréables et bonnes. Ou bien il se manifeste des sensations plus
grossières de tensions, de douleur, de démangeaison, de pressions,
etc. Tout cela, nous l'exprimons sans cesse à l’autre.
C’est aussi un moment pour elle, qui reçoit ses caresses et ses baisers,
de partager davantage sa reconnaissance pour l'amour qu’il lui donne,
lui avouer le pouvoir qu’il a de lui donner du plaisir. Cette attention
évite que son attitude réceptive l’amène à s'oublier et devenir moins
présente que lui qui s'active consciemment à la ravir.
Cette présence n'est pas une observation de nos sentiments ou
émotions. Son but est d'être la sensation du corps, quelle qu'elle soit,
avec équanimité, sans chercher à la prolonger ni à l'éviter. Nous
plaçons notre conscience là où il y a une sensation que nous
partageons brièvement.
La communication verbale permet aussi de contenir l'excitation et de
faire l'amour… sans intention. Encore une idée bizarre pour notre
vision « moderne » !

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4.13.3 ENTRER EN ELLE
C’est évident, rien ne devrait être forcé, ni psychologiquement ni
physiquement. Le pénis entre dans le vagin, résultat de la complicité
et du plaisir partagé. J’entre en elle avec la tendre fermeté d'un amour
sans attente, dans un vagin humide et accueillant. Si ce n’est pas le
cas, lors de cette période d’apprentissage, un lubrifiant 50 peut être
utilisé. Encore une fois, s’il y a de la résistance, qui veut forcer en
moi ?
Le chevalier servant, en pénétrant lentement, ne fait qu'un avec la
sensation de son pénis 51 . Dans une intense écoute de cette antenne
sensuelle, le masculin ne s'intéresse plus à la force de la volonté
animale. Certes, elle sera certainement encore là, attendant l'instant
où elle pourra surgir et dévorer sa proie, mais le servant est vigilant.
Peut-être que je n'aurai pas d'érection complète, ou même presque
pas d'érection, au moment d'entrer. Soit ! C’est ce qui est. Je ne
résiste pas. J'aide alors mon pénis en le plaçant à l'entrée, sans le
stimuler ni permettre à ma partenaire de le faire. Même avec un
gonflement minimal, il est capable d'entrer, en souplesse, si je puis
dire, éventuellement aidé par ma main. Et s'il n'y a aucune érection,
c'est qu'il y a une perturbation émotionnelle de la part d’un de nous.
Si c’est présent, alors donnons-y notre attention. Nous nous
allongeons l'un contre l'autre, tendrement, pour sentir ce qui se passe
dans le respect et communiquer.
Le pénis ne peut être forcé, ni le vagin hâté. Notre paix intérieure ou
notre agitation à ce moment nous permet d’évaluer la force de notre
détachement et notre capacité à lâcher prise. Cela demande un peu de
foi, un peu d’amour pur. Dès que la communication circulera à
nouveau avec fluidité entre nous, le pénis se mettra soudain en
mouvement et allongera sa tête vers les profondeurs du vagin.

50 Pourquoi utiliser un lubrifiant ? Le vagin est naturellement lubrifié par les sécrétions vaginales

des glandes de Bartholin lors d’excitations sexuelles. Cependant, divers facteurs (ménopause,
nervosité, dysfonctionnement des muqueuses, absence d'excitation, dérèglement hormonal...)
peuvent empêcher une lubrification correcte, et provoquer une sécheresse vaginale. Il n’y a pas de
honte à en utiliser. Jouons, sans nous prendre au sérieux…
51 Le gland contient environ 6000 terminaisons nerveuses, ce qui en fait une des parties les plus

sensibles du corps. Quant au clitoris, il en contient deux fois 4000, soit 8000, et cela, sur une
surface encore plus petite. C’est le champion toute catégorie de la sensibilité de nos corps. Voilà
pourquoi bien des compagnes ne veulent pas qu’il soit touché directement… L’orgasme vaginal est
une stimulation interne de la structure même du clitoris, bien plus grande que le « bouton »
apparent.

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Même avec une érection minimale, une fois que le pénis est à
l'intérieur il se mettra à gonfler tranquillement jusqu'à une érection
complète… à la stupéfaction de ma partenaire lorsque c'est la
première fois. L’étonnement voile un instant ses yeux que les miens
ne quittent pas. Ce déploiement du pénis est un phénomène qui
étonne toujours et nous montre la merveilleuse intelligence de ces
deux vies que sont le vagin et le pénis.
Attention : si l'amour est intensément là, je dois être attentif au flot
d'énergie sexuelle féminine que je vais rencontrer. Il m'est arrivé que
ce tsunami de désir féminin soit insupportable et d'éjaculer
immédiatement avec un pénis en érection partielle. C'est très
déconcertant ! Cela arrive généralement au début d’une nouvelle
relation et ne se reproduit plus lorsque ma compagne apprend à
rester présente et consciente de son vagin.
Une fois le pénis entré, je me glisse aussi loin que possible dans cet
écrin de velours. Et là, je m’étends sans bouger. J’aime ce qui n’est
pas fatigant ! Encore faut-il trouver une position confortable.
4.13.4 TOUTE L'ATTENTION EST DANS LE PÉNIS ET LE VAGIN
Une fois le pénis à l'intérieur, l'attention totale et vigilante du
chevalier est concentrée dans cette antenne. Oui, dans son pénis ! Et
aussi loin que possible au fond du vagin. La conscience de ce
connecteur hautement sensitif n'est plus cérébrale 52 . Elle est là où se
fait l'amour. Cet organe extraordinaire n'a pas d'imagination, mais
possède la connaissance pour délivrer la femme des énergies
féminines les plus sublimes qu'elle porte.
Bien en place, le mâle se détend tranquillement. Le masculin sacré
l’adombre 53 et lui permet de sentir les besoins de la conscience
vaginale et l’énergie qui se dégage de la féminité profonde.
Derrière sa peur ou sa timidité, le vagin cache un avide besoin du
pénis pour être libéré des tensions. Redevenu paisible, il n’aura plus
que le doux désir du pénis pour délivrer l’Amour que porte la femme.

52 Il n’est plus question ici d’utiliser un préservatif (condom). C’est une autre raison en faveur de
la relation stable, monogame et aimante. Les femmes ayant un vagin sensible ne sentent plus, ou
très peu, l’énergie du pénis à travers le condom. Elles ne sentent que le mouvement et la dureté.
53Adombrer : inspirer et imprimer au mental des êtres humains éclairés du monde entier, des
idées spirituelles incarnant les nouvelles vérités, par la « descente » des nouveaux concepts qui
gouverneront la vie humaine.

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L’homme constatera avec étonnement que son sexe sait ce qu'il a à
faire. Cela se traduira par des impulsions fines. Pour les ressentir, il
maintiendra toutes ses pensées à l'écart. Alors, il pourra répondre à la
demande de son pénis et non à ses conditionnements passés. Là est
son défi de chevalier : oublier toutes les expériences passées et agir
comme s'il était innocent et neuf dans l’instant. Le pénis peut ainsi
faire son travail sacré : absorber les tensions du vagin, dans un
premier temps, puis recueillir les énergies magnétiques subtiles de la
femme. Pour quoi faire ? Pour amplifier son énergie et la transférer
dans la matière, comme maître-bâtisseur, par les réalisations et les
constructions où il est expert. Voilà comment la féminité va
s’imprégner profondément dans la matière et la société.
Dans le grand lit blanc, la scène est d’une grande immobilité
apparente. La femme ne cherche pas à faire de mouvements sensuels
avec son corps. L'homme n'entre pas dans une série de « push-up ».
Chacun de leurs mouvements prend sa source dans l'impulsion du
corps. Et, s'il n'y a pas cet élan des cellules, alors qu'il n'y ait pas de
mouvements du tout. Soyez rassuré, vous ne vous endormirez pas
dans l’effervescence qui pétille au cœur de chaque cellule, dans ce
moment sacré.
Dans l’amour vrai, l’image paisible du bien-aimé est suspendue dans
une conscience sans mouvements ni pensées. Juste dans la présence
énergétique de l’amour.
Ce peut être difficile pour une femme « libérée » de faire « l'étoile » et
de se laisser aimer sans chercher à contorsionner son corps. Le
conditionnement des hommes, absorbé en elle, la pousse à simuler le
plaisir mâle jusqu'à contracter volontairement son vagin pour tirer
l'énergie de son partenaire.
Chevaliers, tout mouvement un peu extrême de nos dames doit
décupler notre vigilance : ce mouvement qui semble étudié
ressemble-t-il à de l'assurance ou à de l'agressivité masculine ? Le
mouvement pourra revenir, après la période d’apprenti-sage, mais sa
source ne sera plus l’âme animale.
L'amour chez la femme n'est pas un projectile lancé pour atteindre
l'autre. C’est une ondulation douce, naturelle, tranquille et fluide qui
enveloppe l'autre. Il n'y a rien de mieux pour entretenir un pénis
émotionnel que les contractions volontaires des muscles du vagin. Ce
n'est pas de l'amour.

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Dans les mouvements subtils et le conciliabule amoureux du pénis et
du vagin, reine et chevaliers restent alertes et entretiennent encore
leur propre dialogue en exprimant chacun, l'un à l'autre, que ce qu'ils
vivent est beau et grand si c’est ce qu'ils ressentent réellement.
4.13.5 LE PLAISIR MONTE
Dès que le pénis a commencé son travail guérissant, les émotions
masculines logées dans le vagin sont extraites, depuis la région
proche de l'entrée jusqu'au fond. Il est possible alors que le pénis
devienne dur comme du bois, voire même douloureux, en absorbant
ces résistances. Et cela se répéter durant plusieurs « séances ».
Si le pénis ressent l'impulsion de bouger, ce mouvement devrait se
faire dans toute la longueur du vagin, avec quelques secondes ou plus
de pauses entre chaque déplacement.
Ce sont ces tensions accumulées dans le vagin qui pousse la femme
dans sa vie quotidienne à développer une multitude d'activités dans
une agitation anxieuse et une grande émotionnalité. Au fur et à
mesure du travail du pénis, jour après jour, elle va se sentir plus
posée, plus en paix et l'hyperactivité disparaîtra petit à petit.
Une des conséquences de l’art sacré de l'amour est la paix intérieure
qui réduit notre impulsivité à l'action. Nous cessons d'être
hyperactifs, car ce n’est pas notre état naturel, encore plus pour la
reine, au regard tourné en dedans. Comblés de l'intérieur, nous ne
sommes plus excitables par les sollicitations extérieures et nous
retrouvons une juste activité.
Lorsque la « récolte » des tensions vaginales touche à sa fin, le pénis
change : de dur comme un bâton, il redevient maintenant souple,
juste assez ferme pour surfer sur les différentes vagues d'énergie qui
naissent d'elles-mêmes et vont se succéder, lors de légers
mouvements ou sans mouvement. Si mon énergie monte trop ou trop
vite, je le partage à la reine. Pour que ce soit rapide, nous pouvons
convenir d’une échelle d’un à dix (voir plus loin).
Nous pouvons alors arrêter tout mouvement et nous regarder encore
plus intensément dans les yeux, en partageant un instant d'amour
éternel. Mon énergie va redescendre bien plus vite que la sienne. Je
peux alors reprendre quelques mouvements, ce qui remonte l’énergie
de ma compagne encore plus haut. Si l'énergie monte encore trop

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vite, je respire à nouveau profondément. Ici, pas besoin de long
partage, elle le voit dans mon regard…
Après une série de montées et de descentes d'énergie, il arrive
souvent qu'en collectant les énergies féminines les plus subtiles mon
érection à l'intérieur du vagin cesse, sans avoir eu d'orgasme. Et
pourtant, je me sens divinement comblé et rempli d'énergie. Le
décrire n'a pas beaucoup de sens, je vous souhaite juste de le vivre.
4.13.6 AU BORD DE L’ORGASME
Le bord de l’orgasme c’est le fil de funambule de l’artiste de l’amour !
L'entraînement développé dans le jeu de l'excitation et du déni que
nous verrons dans le tome II prend ici toute son importance. Je peux
partager qu'il est possible d'arrêter l'éjaculation au moment même où
je pensais avoir atteint le point de non-retour. Étant un homme qui
n'a rien d'exceptionnel, tout chevalier peut y arriver.
Pour les artistes rationnels, voici les faits. Que les poètes m’excusent
un instant : l’éjaculation s’accomplit en deux phases :
1. L’émission : dans un premier temps, les canaux déférents, les
vésicules séminales et la prostate se contractent en expulsant le
sperme vers la base de l’urètre, ce qui provoque une tension de
cette région. Cette étape est ressentie comme un point de non-
retour vers l’orgasme; C’est, en fait, un « point d’évitabilité ».
2. L’expulsion du sperme : un muscle situé autour de la base de la
verge et de l’anus, appelé muscle pubococcygien du périnée, se
contracte par saccades; le sperme est expulsé par le méat
urétral.
Cette première sensation d’éruption (l’émission) provient de l'âme
animale poussant à la reproduction. Mais, à ce moment-là encore,
l'éjaculation est évitable et j'ai appris à ne pas céder à cette impulsion
de la bête en moi qui veut procréer. C'est à chacun de renter dans la
cage au lion, de trouver ce point limite et de le dépasser. Ça ne veut
pas dire qu’il n’y aura jamais d’éjaculation, mais pas sous cette
impulsion-là.
Personnellement, c'est en arrêtant tout mouvement, incluant la
respiration, et en serrant les muscles du périnée que j'arrive à
surpasser cette pulsion qui revendique sa libération pour la
reproduction ou l’éjaculation lors de la masturbation.

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Dans ces moments intenses d'équilibre précaire, je ne cherche pas à
me retirer, car ce simple mouvement déclenche l’inévitable. Mais ce
peut être différent pour vous.
Cette fenêtre de décision ne dure que l'espace d'une fraction de
seconde. C'est le moment de pouvoir du masculin sacré pour
transformer la pulsion cellulaire en autorité spirituelle.
Entre en scène les conditionnements les plus profonds de l’humanité.
Plusieurs fois, nous pourrons croire que nous ne pouvons pas nous
arrêter. Puis un jour, avec exactement la même sensation, nous
verrons que nous le pouvons. C'est seulement dans l'instant qui suit
que l'éjaculation devient inévitable.
Dans la cage au lion, il m’est arrivé de vivre un instant de fusion
complice avec la bête et de vivre un orgasme d'une intensité
extraordinaire sans aucune éjaculation 54 . J’ai ressenti une trêve que le
Roi des animaux consent, de bon gré, comme une reconnaissance de
la maîtrise atteinte. Puis il se retire lentement avec un grognement
sourd. Il sait qu’il reviendra et je le sais aussi...
Cette abstinence d'éjaculation n'est pas le but en soi. L’objectif, c'est
l'amour véritable où se place toute notre conscience. Si une
éjaculation survient, alors je vous souhaite le même grand éclat de
rire qui explose dans mon corps quand une telle situation se produit.
Cela n'a pas vraiment d'importance surtout après plus de quarante
jours sans éruption, tout en faisant l'amour deux jours sur trois. Plus
que tout, faire l'amour est un jeu.
L'important n'est pas l'orgasme, mais la maîtrise afin d’exercer
l’autorité masculine sur les conditionnements biologiques pour laisser
éclore la présence à l'amour. L'éjaculation ne doit pas être un
problème ni pour l'un ni pour l'autre. C’est une étoile filante dans une
nuit étoilée.
L'amour n'a pas de finalité, donc l'orgasme n'en est pas une. Il peut
survenir après des heures de caresses ou bien ne pas se produire alors

54 L’éjaculation est généralement concomitante à l’orgasme. Cependant, les deux ne sont pas liés.

Il est courant d’éjaculer sans orgasme (c’est souvent le cas des éjaculations précoces ou du
drainage de la prostate par une « traite ») et il est aussi possible d’avoir des orgasmes sans
éjaculer en contractant fortement son muscle pubococcygien au moment où l’on sent venir le
point de non-retour. Réf : « Male Multiple Orgasms » [archive], sur un site web de l’Université de
Californie à Santa Barbara (UCSB). Lorsque l’éjaculation se produit hors de la pulsion animale,
elle peut entrainer une véritable jouissance spirituelle.

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que les amants s'éloignent. Il peut se passer ainsi plusieurs mois sans
que l'homme éjacule. Et si cela arrive, c'est sans importance.
L’orgasme survient de façon juste quand on fait l'amour avec justesse.
Le problème de l'orgasme ordinaire est l'avidité : comme le dit si bien
Barry Long, « pour l'homme, éjaculer avant d'avoir fait suffisamment
l'amour et recueilli les énergies divines de sa partenaire, s'appelle de
la gloutonnerie. »
Il en est de même pour la femme, lorsque cet orgasme est naturel,
c'est-à-dire qu'elle ne tire pas dessus et qu'elle reste concentrée sur
l'amour. Lorsqu'elle accepte un pénis aimant à l'intérieur d'elle et
qu'elle reste dans son innocence et sa pureté naturelle, alors
l'orgasme vrai peut advenir. L'homme n'a rien à faire de particulier
pour cela et s'il ne vient pas, c'est sans importance.
Lorsque l’orgasme survient, il n'est pas perché au sommet d'une
excitation, mais d'une intensité sensorielle pure, sans émotion
aucune. Trop souvent nous ne faisons pas la différence entre
sensation et émotion. Une émotion génère toujours une sensation
dans le corps. Souvent nous n’en sommes pas conscients. Par
exemple, la colère augmente notre température, nos battements
cardiaques, etc. Pour d’autres émotions, nous sommes plus
conscients : la vue d’une jolie femme qui se déshabille pourrait créer…
une érection. Bref, le corps réagit à toutes nos perceptions.
La sensation provient du corps physique. Comme nous l’avons vu, elle
peut être grossière (douleur, démangeaison, chatouillement, tension,
chaleur, etc.) ou subtile (pulsation, fourmillement, picotement,
vibration, etc.) L'écoute et l'observation de ce que nos sens nous
révèlent apportent une profondeur et une intensité à l'expérience que
ne peut procurer le mirage émotionnel.
4.13.7 L’ÉCHELLE DU PLAISIR
Pour maintenir notre présence entière à l’autre et apprendre à sentir
l’altitude extatique que chacun atteint, il est bon de se doter d’un
« altimètre ». Je ne parle pas d’un appareil, mais d’une échelle qui
nous permet de partager un chiffre qui indique à notre partenaire ce
que nous ressentons, où nous en sommes sur une échelle d’un à dix.
Par exemple :
0 pas d’excitation sexuelle
1-4, je sens que j’ai une érection, que je mouille;

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5-7, je sens le plaisir monter;
8, je suis très haut;
9, je suis au bord;
10, j’atteins le point de non-retour;
Ce simple chiffre, bref comme un coup d’œil sur un cadran d’auto, ne
nous déconcentre pas de l’amour avec l’autre. Il nous permet de
mieux sentir les vagues d’énergie entre nous et de surfer dessus…
main dans la main. En attendant la parfaite télépathie dans l’espèce
humaine, c'est un outil (ce qu’aiment bien les gars) de
communication. Indiquer notre niveau d'énergie sexuelle peut aussi
se faire par quelques pressions avec la main sur le bras de l'autre.
Trouvez votre moyen.
4.13.8 LE DÉTACHEMENT
« Détachement » ne veut pas dire indifférence, mais désidentification
et présence totale lorsque je fais l'amour. Je suis alors détaché du
souvenir que j'en ai, du passé, même celui qui est arrivé il y a
seulement une seconde. C'est une condition pour que l’écureuil de
notre mental cesse de tourner dans sa roue. Alors, il peut être alerte et
attentif et je peux être réellement avec ma bien-aimée. Je ne peux être
avec l'autre que dans l’ici et maintenant.
Pour aller dans cette présence, un premier pas à faire pour les deux
partenaires, mais surtout pour l’homme, c’est d’acquérir le
détachement de l’habitude masturbatoire. C’est simple, il suffit de
vouloir. Ce n’est pas forcement facile, le développement de la
pornographie en témoigne et la compulsion à l’auto plaisir est
presque universelle. Une étape consiste à arrêter de penser (au sexe)
et de revenir par nos sens à nos sensations corporelles ! Peu importe
ce que nous sommes en train de faire, nous pouvons toujours
reprendre conscience de notre corps, de chaque partie, en y posant
notre conscience cinq secondes. Cela suffit. Puis je passe à une autre
partie pour en sentir la vibration, la pulsation, le fourmillement ou la
démangeaison. Cette attention permet de se détacher des pensées, en
les laissant passer, sans les refouler, mais sans les nourrir, le mental
attentif. Alors, je suis dans l’instant présent par la simple observation
de la moindre sensation du corps.
La deuxième astuce est de nous maintenir occupés pour diriger la
libido vers un autre but. En fait, c’est ce que font la plupart des gens

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hyperactifs. Par exemple, pour ma part, le simulateur de vol d’avion
Flight simulator a été un précieux sauveur. Chaque fois que l’ennui et
la routine de travail me gagnaient et que ma main glissait vers mon
entrejambe, je m’autorisais à sombrer dans ce grand plaisir
d’apprendre à piloter avec ce simulateur de vol. En peu de temps j’ai
réussi à faire atterrir un Boeing 747, pleine charge, par gros mauvais
temps, avec deux moteurs en panne sur quatre ! Je ne me sentais pas
coupable, même en pleine heure de travail (dans mon cas, mon
patron me donnait facilement l’autorisation, car c’était moi). Trouvez
ce qui vous passionne et autorisez-vous à le faire… à la place de la
masturbation. Et vous allez être surpris du nombre de jours qui
passent sans avoir envie. Moins vous le faites, plus l’intensité de la
pulsion disparaît si vous la dépensez dans ce qui vous passionne.
Bien sûr, ne retombons pas dans le vieux piège de la culpabilité. Il est
important de ne pas nous sentir coupables même si nous nous
masturbons. Et surtout, laissons nos enfants loin de cette culpabilité
aussi. La culpabilité est le péché originel qui nous maintient dans la
peur de notre essence divine… Mais c’est un autre sujet 55 . L’erreur
n’est pas la masturbation, mais l’imagination mal utilisée.
J’ai aussi utilisé les promenades dans la nature proche de chez moi.
Le jogging et toutes les activités physiques qui détournent notre
attention sont excellents aussi. L’activité physique est encore mieux
que l’attention mentale sur le simulateur de vol. Mais que voulez-
vous, chacun a ses penchants. Un guerrier intérieur les utilise pour se
piéger lui-même, sans se juger.
4.13.9 APRÈS L’APPRENTISSAGE
Lorsqu'en faisant l'amour nous avons appris à être totalement
présents, que nous avons désappris tout ce que nous savions, alors il
est possible d'explorer plus largement et de faire tout ce que notre
passion mutuelle nous inspire. Nous devenons capables de rester
intensément avec le plaisir sans entrer dans l'excitation. Après avoir
pratiqué régulièrement faire l'amour de cette façon, vous le ferez de
plus en plus longtemps pour votre plus grand plaisir réciproque.
Nous avons dit que seul un pénis désintéressé, patient et aimant peut
faire l'amour au vagin et ravir une femme. Pas les doigts ou tout autre
artifice. Mais, un jour, après une purification du corps du chevalier

55 Je vous renvoie à « Un Cours En Miracles », Édition Octave

© thierrypasquier@viiif.net 141 12-12-14


par une longue pratique de faire l'amour de manière juste, les mains
de l’homme deviennent comme un pénis aimant. Tout son corps
devient Amour et il peut faire l'Amour avec tout son corps. Une
femme sait le reconnaitre quand elle sent un tel être. Cela se produit
quand le chevalier a développé ses sens subtils et qu’il décode le
monde au-delà du visible. Alors, quoi qu'il fasse, avec ses mains, ses
baisers, son corps, tout cela ouvre les portes d'une nouvelle
communication. Ses six sens fusionnent en un seul dans une unité
puissante et aimante.
Le chevalier découvrira avec plaisir l'émerveillement de sa reine à
sentir les parois souples de son vagin, sensible, réceptive. Les corps
bougeront alors sans que cela soit nécessairement très démonstratif,
mais avec une qualité d'amour en accord avec la conscience de
l'instant présent. Et elle en redemandera pour son plus grand plaisir à
lui. La femme devient alors véritablement heureuse de faire l'amour
et l'homme devient moins désireux d'être excité. Tous deux
grandissent en conscience. Dans son bonheur, elle souhaitera donner
tout son amour à son homme, mais elle ne pourra donner que ce qu'il
sera capable de recevoir. Qu’elle ne lui en veuille pas, qu'elle l’aime et
qu'elle apprenne à avoir de plus en plus de plaisir dans la façon dont il
lui fait l'amour.
4.14 Guide de dépannage rapide
« Whoua ! Faire l’amour ainsi c’est surement merveilleux, mais
qu’est-ce que je fais si j’ai des troubles sexuels ? » Vous lisez la suite !
« Et si je n’ai pas de trouble ? » Vous pouvez lire aussi, ou passer au
chapitre 5. C’est simple.
4.14.1 PERTE D’ÉRECTION ?
Quand l’érection devient dépendante de l’imagination mentale, elle
devient difficile, voire impossible, face à une vraie femme en chair
(pas trop) et en os (pas trop non plus)… sans avoir recours à
l’imagerie du fantasme en même temps. Ou bien, si j’ai une érection,
je la perdrai rapidement par manque de stimulus mental – j’ai
expérimenté cela. Et c'était très bien ! Enfin, sur le moment je ne
disais pas cela. Mais regardons le verre à moitié plein plutôt qu'à
moitié vide : dans une telle situation, j’étais moins enclin à éjaculer
précocement quand le pénis entrait dans le vagin.
Est-il possible de se masturber sans fantasme ? Oui, pour un singe
mâle en captivité, privé de femelle, et il le fait avec une désinvolture

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indécente. Pour vous et moi, ça n’est pas possible, à moins que vous
ayez un mental de singe ! Ce dernier ne peut que sentir. Il est dans
son corps. Et il ne pense pas qu’il sent. En tant qu’humain, si vous
pensez ne pas penser en vous masturbant, vous vous leurrez. En
arrière-plan, il y a toujours une idée, par exemple celle d’être victime
de votre pulsion qui va finir par vous faire éjaculer… contre votre
volonté ! Cette petite pensée (ou une autre), inconsciente si vous
n’êtes pas très vigilant, va susciter une émotion qui va vous pousser à
vous masturber. Alors, si vous êtes encore trop faible pour résister, au
moins n’ayez comme image que la corolle sacrée du temple de la
sexualité féminine…
Je vais démonter ici un grand mythe par une image de marin : un
pénis dur en érection, hors du vagin est aussi incongru qu'un voilier
qui serait gîté et fortement incliné sur une mer d'huile, sans un souffle
de vent. Cela n'a aucun sens. D'un point de vue sacré, une érection est
seulement nécessaire dans le vagin.
Un Chevalier n’a pas besoin d'érection pour se sentir aimant, tendre
et prévenant ni pour humer la fragrance spirituelle de la présence
féminine de sa Dame. Avoir une érection complète hors du vagin,
provient d’un mental fantasmagorique. C’est un signe d’émotionnalité
et une bonne indication pour que je choisisse de rester à distance de
mon imagination. C'est aussi un symptôme d’avertissement à la
vigilance lorsque j’entrerai en elle.
Un pénis en érection hors du vagin possède sa propre volonté
émotionnelle provenant de la volonté de l'âme animale en moi. À
l'intérieur du vagin il va vouloir éjaculer. C’est là que je peux utiliser
la force de ma volonté par la contraction de mon périnée pour
m'empêcher d'arriver au point de non-retour. À utiliser avec
modération, car le refoulement n'est pas une qualité de l'amour ni
une façon de faire qui sera satisfaisante. Il est de loin préférable que
cette maîtrise survienne par la vitesse de ma prise de conscience et de
ma qualité de présence, avant d'arriver trop près du bord du
précipice. Le non-attachement émotionnel est précieux à cet instant.
4.14.2 L’IMPUISSANCE PSYCHOLOGIQUE
Soyons clairs tout de suite. Si, en tant qu’homme, nous avons des
érections nocturnes, ou matinales, alors que notre conscient est au
repos, c’est que notre « plomberie » physique fonctionne très bien.

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Sinon, consultez votre médecin. C’est donc entre nos deux oreilles que
se situe la peur de l’impuissance.
D'une façon générale, l'impuissance c'est faire l'expérience de notre
absence de contrôle sur les évènements survenant dans notre
environnement (pour notre sujet, avoir une érection pour un rapport
sexuel). Cette expérience entraine l'adoption par le sujet, d'une
attitude résignée ou passive. Si c'est son tempérament général, cela
passe relativement inaperçu. Mais s'il s'agit d'un mâle agressif, viril et
Don Juan, l'effet produit sur son esprit peut être foudroyant : si son
sexe est pour lui son attribut le plus cher, la honte et l'accablement
peuvent le conduire au désespoir. Les reproches de la femme peuvent
littéralement le tuer ou le rendre tueur. La véritable cause de
l'impuissance est une peur d’être délivré de l’illusion produite par nos
sens et de nous éveiller au réel, au spirituel. Nous avons peur en tant
qu'homme d'aimer physiquement et véritablement la femme. Et à
travers cette union symbolique, nous avons peur de nous unir
intérieurement à notre nature divine. Nous tentons cette union
seulement pour d'autres raisons : soit pour en retirer un plaisir
personnel, soit pour satisfaire notre sens du devoir, soit pour en tirer
sa reconnaissance de l'avoir fait jouir, etc. En fait, il s'agit
essentiellement d'égoïsme, et non d'une peur réelle. La peur est un
effet de cet égoïsme.
Nous n'arrivons pas à aimer gratuitement, simplement pour la beauté
de la femme aimante, que nous en ayons ou non envie.
L'excuse d'être très affairés, l'âge plus avancé, les conditions de vie de
notre société stressante, etc., ne sont encore que des leurres. Le
véritable diagnostic, le manque d'amour, est toujours soigneusement
évité, ainsi que son remède qui est de prendre responsabilité de
l'amour.
Dur à entendre parfois, mais rassurant aussi : l'impuissance
psychologique n'est pas pathologique. Ce n'est pas la preuve
d'une santé déficiente, mais d'une erreur de niveau de perception.
C'est prendre le corps pour la réalité et l'amour pour une irréalité, un
rêve ou une émotion.
Ce manque d'amour se traduit souvent avec l'âge par une perte
d'émotionnalité. Blasés par la vie et une sexualité insatisfaisante en
profondeur, ces hommes d'après la cinquantaine font l'amour sans
émotion sexuelle, sans feu sacré. S'il n'y a plus ni « érection du

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cœur », ni amour, si l'acte est fait par devoir conjugal alors que l'un et
l'autre des époux s'ennuient dans la relation, l'homme risque fort de
ne plus avoir d'érection.
Cependant, l'érection hors du vagin n'est pas signe d'amour. Elle peut
être déclenchée par une pulsion sexuelle émotionnelle (imagerie), ce
qui n'est pas mieux. Dans ce cas, le pénis se met en érection pour se
satisfaire lui-même et n'a pas besoin d'amour, et c’est le cas dans la
quasi-majorité de nos relations. Si la femme a assez d'émotionnalité
masculine en elle, si elle est sexuellement exigeante ou part dans son
rêve romantique, le couple peut même arriver à se satisfaire
mutuellement dans un équilibre instable qui ne sera pas de l'amour.
Le pénis aimant n'entre en érection complète qu'à l'intérieur du vagin,
comme nous l'avons vu précédemment. Et un vagin aimant recevra
avec bienveillance un pénis en érection partielle.
L'homme capable de violer est à l'abri de ce genre d'ennuis. Exalté par
sa passion, il recherche les opportunités sexuelles et non le
consentement et l'amour d'une femme. L'impuissance ne
survient que chez des hommes plus sensibles qui admirent
leur compagne, qu'ils vénèrent et qu’ils craignent de ne pas
satisfaire. Ainsi, une compagne témoin de cette impuissance subite
devrait se rendre compte que c'est souvent la plus grande preuve
d’admiration et de profondeur de son amour qu'un homme puisse lui
donner.
L'Amour véritable se développe progressivement, pour devenir de
plus en plus englobant, de plus en plus large. Ainsi, des nouveaux
partenaires seront susceptibles de faire face davantage à ce
phénomène d'impuissance, puisqu'ils sont étrangers l'un à l'autre et
risquent de vouloir s'impressionner l'un l'autre. Cela est
particulièrement fréquent si la femme n'a pas eu de relations
sexuelles pendant plusieurs années, ou si sa sexualité a été refoulée.
Elle est tellement profondément déçue (sans le conscientiser
forcément) les quelques fois où elle fait l'amour, qu'elle se ferme et
sera traitée de « frigide ». D'autres fois, ce mécontentement renforce
fortement la tendance de l'homme à être impuissant. Tout est
vibratoire, et cette frigidité de la femme résonne avec la femme
intérieure de l'homme qui n'est plus « excitante » et ne suscite plus de
désir.

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4.14.3 POUVOIR ÉROTIQUE FÉMININ ET IMPUISSANCE MASCULINE
Si nous pouvions voir l'énergie, nous découvrions certainement les
liens invisibles entre la femme et l'homme. Je suis enclin à penser que
les humeurs féminines changeantes, ou la cruauté mentale réprimée
suite aux millénaires d’abus et de mécontentements suscitent chez
l'homme une peur inconsciente qui se mêle à son désir d'elle. Il
s'imagine, parfois avec raison, que s'il ne répond pas et ne satisfait
pas immédiatement le désir de la femme, la démone va s'emporter en
le couvrant de honte et de cruels reproches sur son incapacité virile. À
moins que ce ne soit par un silence glacial et méprisant.
« La vanité d’une part, une peur ancestrale et obscure de la féminité
d’autre part, ont conduit l’homme à vouloir une femme faible et
insipide plutôt qu’égale et excitante, malgré les déprimants résultats
de ce genre d’alliance. » 56
Toutes ces guerres cessent dans l'amour. Pour l’homme, comprendre
le cycle de sa compagne et savoir ou elle en est, la rend plus prévisible
dans ses émotions. Il peut alors prendre du recul et ne pas recevoir
ses sautes d’humeur de façon personnelle.
Cependant, faire disparaître l’impuissance dépend en grande partie
de la femme qui le soutien. Si elle est patiente, affectueuse et
prévenante, qu'elle démontre son bonheur d'être avec lui et que
l'union sexuelle n'est qu'un aspect secondaire, l'impuissance
masculine n'a aucune raison de pointer son nez. Si, en plus, elle sait
être taquine et cultiver avec finesse son pouvoir érotique dans une
touche de coquetterie, de sensualité et de volupté alors elle se
retrouvera avec un chevalier tout à son service.
En finalité, le pouvoir érotique féminin gère toujours le courant
électrique d'un homme qui n’est plus alimenté par des fantasmes. Son
pouvoir érotique imprègne l'aura de l'homme d'une puissante et
constante invitation qu'elle aura soin de contrôler par la tendresse,
l'amour, l'admiration pour son chevalier et en même temps une
fermeté sensuelle et coquine.
À l'inverse, la démone nerveuse, hystérique et changeante aura
exactement l'effet inverse, le terrorisera et l’amènera « à déposer les
derniers vestiges de sa virilité et de son autorité ». L'homme, le
chevalier servant, quoi qu'il advienne, devra conserver son courage,

56 « Ainsi soit-elle » Benoîte Groult, Ed. Grasset

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son respect de lui-même et la foi en sa propre virilité en continuant à
prendre soin de lui et d'aimer sa compagne… quoiqu'il arrive.
4.14.4 ENTRER DU BON PIED DANS UNE NOUVELLE RELATION
Il est étonnant pour moi de voir que pour un logement, nous signons
des ententes que l’on appelle un bail et que pour une relation intime,
qui est autrement plus importante, chacun s’y lance en supposant que
l’autre va répondre à ses attentes, sans oser en parler ou lui demander
clairement les siennes. J’insiste sur « clairement ».
Vous trouverez un modèle de ce contrat (chapitre 8) qui consigne les
ententes de base pour une relation épanouissante. Un contrat plus
« musclé » est présenté dans le tome II, pour les couples qui ne sont
pas encore prêts à faire l’Amour de manière sacrée.
Être en couple n’est pas toujours facile et ces ententes amèneront une
base pour plus d’authenticité et de vérité. Un Guerrier intérieur
cherche la vérité. Vous pouvez bien entendu désirer faire l’autruche et
ne pas regarder les choses en face de peur que le statu quo change. Ne
vous plaignez pas alors du résultat. Chacun de nous a ce magnifique
privilège : le pouvoir de choisir…
Un guerrier intérieur observe et apprend qu’il est souvent préférable
de ne pas forcer les choses. Au contraire, plus il met de retenue dans
une nouvelle relation, plus cela est bénéfique. Lorsque je me
retrouvais avec une amie que je sentais vouloir aller plus loin que le
platonique, je lui proposais, ou je répondais à sa proposition de la
façon suivante :
- Je veux bien que nous passions la nuit ensemble, mais c'est
vraiment pour dormir ensemble, avoir de la tendresse, mais pas de
sexualité.
Généralement, ma partenaire était non seulement surprise, mais
souvent enjouée de me mettre au défi, absolument certaine que c'était
une ruse et que je ne serai pas capable de tenir le coup. J'affirme cela,
car une fois sur deux, nos corps étant nus dans le lit, la petite coquine
faisait tout ce qu'elle pouvait pour se frotter contre moi et me cajoler.
Une fois ce test passé, le plaisir est encore dans la retenue. Si elle
revenait avec son désir de faire l'amour, je lui disais que j'étais
d'accords à une condition : elle était encore généralement surprise et
me demandait laquelle :
- Nous faisons l'amour, mais aucun de nous ne va jusqu'à l'orgasme.

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Encore une fois, je me retrouvais devant une face incrédule et c'est
ainsi que je pouvais commencer à parler de faire l'amour de manière
sacrée.
Cette approche a l'énorme avantage, pour l'un comme pour l'autre, de
ne pas nous mettre de pression de performance sexuelle, et d’éviter
pour elle la peur de ne pas être à la hauteur et pour moi le risque
d'une panne d'érection. Car, à chaque fois, c'était des femmes que
j'admirais et avec qui je souhaitais faire un bon bout de chemin. Vous
pouvez faire durer ce jeu d’approche tant que vous ne vous sentez pas
à l’aise, l’un et l’autre. L’humour et les jeux aident aussi à détendre ces
moments intenses.
Si vous êtes une reine, mettez votre futur chevalier à l’épreuve en lui
imposant les tests ci-dessus. Et ne cédez pas à la tentation d’avoir une
relation sexuelle tout de suite, ou bien vous n’êtes pas une reine et ne
méritez pas un chevalier !
4.14.5 L'ÉJACULATION PRÉCOCE
Nous avons vu la nécessité de maintenir la température sexuelle
basse. Les préliminaires que sont le flirt, les baisers, les caresses des
seins et des parties génitales élèvent la température sexuelle des deux
partenaires. L'état d'éjaculation précoce est évidemment un fort
incitatif à éliminer ces préliminaires. Évidemment, si l’homme est
devant une femme qu’il admire et qu’il est intimidé, il peut aussi
souffrir de perte d’érection. La stimulation des préliminaires peut
l’exciter, et à peine a-t-il pénétré le vagin il va éjaculer. Cela va
prendre tout l’amour vrai de sa femme pour dénouer ces tensions.
Chez l'homme fantasmagorique, il existe une excitation sexuelle quasi
permanente. Une plaisanterie, une conversation sur le sexe, une
lecture sur le sujet ou la simple vue d'une femme en public
maintiennent cette excitation, disons à 3/10e de son thermomètre
sexuel avant l'orgasme. De son côté, une femme aura, en
comparaison, 1/10e d’excitation sexuelle sur notre échelle du plaisir.
L'éjaculation précoce est le résultat de l'excitation anticipée tant par
l'homme que par la femme. Même si l'apparence en fait un problème
masculin, la femme, sans s'en douter, y contribue. La stimulation
commence dès les premiers regards, bien avant le début de l'acte
physique. Elle est à l'opposé de la tendance que nous souhaitons :
aller vers la retenue.

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Je suis enclin à penser qu'un vagin émotionnel, même jeune,
insuffisamment aimé répond à la pénétration du pénis par une vague
d'énergie « amoureuse » dans la poitrine. Pour la femme, cela peut lui
faire rechercher cette expérience. Mais le côté incomplet lui fera
ressentir ce qui est retenu, réprimé en elle, comme un « spasme
d'amour », un pincement au cœur, et la frustrera.
En réponse à ce flot d'amour incomplet, le pénis se trouve aspiré vers
le haut du vagin. Même avec beaucoup d'expérience, l'homme va
ressentir avec intensité cette inspiration qui tire sa pulsion sexuelle
vers l'extérieur et le fait éjaculer.
Heureusement, juste en dessous de ses émotions, la femme est
amour. Petit à petit, lorsqu’elle apprend à libérer cet amour
doucement dans son vagin la pression sur son compagnon s'allège,
d'autant plus que lui maintiendra aussi sa température basse. Le
problème de l'éjaculation précoce diminue, puis disparaît alors.
L'homme qui éjacule prématurément se perd lui-même. En ne
permettant pas à la femme de lui offrir son amour, il se retrouve sans
autorité réelle. Il le sait et en a honte. Retrouver cette autorité, c'est
manifester assez d'amour pour permettre à sa compagne de
s'abandonner complètement. La femme ne peut se donner totalement
et ne peut atteindre sa plénitude sans lui. Voilà, encore une fois, sa
seule autorité à lui.
Elle ne peut donner que ce qu'il peut recevoir…
Un homme qui éjacule prématurément n'est juste pas assez mature
pour offrir à la femme tout ce qu'il peut lui donner. Il n'en a pas le
temps. Et de son côté, la femme ne peut pas lui donner tout l'amour
qu'elle veut donner. C'est son accomplissement à elle que de prendre
l'homme tel qu'il est, de recevoir tout ce qu'il peut donner en lui
offrant en retour la douceur et l'abandon total à l'amour. Si elle ne le
fait pas, la frustration causée par l'éjaculation précoce nourrira la
démone qui crucifiera l'homme dans un futur très proche.
4.14.6 CIRCONCISION
Il y a toujours en moi une petite voix fatigante qui questionne toute
affirmation que je reçois. Ainsi en a-t-il été lorsque j'ai entendu parler
de la circoncision. Vous devinez ainsi que je ne suis pas circoncis. La
question est : pourquoi la circoncision ? La réponse qui m'a été faite

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parle d'hygiène, de mieux nettoyer le gland, de tradition, et de
religion. La petite voix fatigante me disait :
- La religion juive ne dit pas pourquoi, la tradition n'est pas une
réponse, quant au nettoyage du gland, c'est à pisser de rire dans ses
culottes. Et la petite voix riait : as-tu déjà vu un pénis tomber par
terre parce qu'il était putréfié ? Ou même entendu dire qu'il pouvait y
avoir une « pénissite », comme il y a des vaginites ? 57 Et puis regarde
ton propre pénis, après plusieurs dizaines d’années de vie, il est
toujours aussi propre que lorsque tu étais bébé. Tu le laves à chaque
douche sans même y penser. Alors s'il te plaît, cherche un peu plus
loin la raison de la circoncision.
Un peu plus loin, j’ai trouvé une autre raison : prévenir la
masturbation, particulièrement aux États-Unis. C’est certainement
pour rassurer les femmes que si leur compagnon est circoncis, il ne se
masturbe pas ! C’est malheureusement faux. S.V.P., écrivez-moi si
vous êtes circoncis et que vous ne vous masturbez pas !
La plus grande force de l'ignorance c'est le manque de curiosité et de
réflexion. Et la réponse est venue d'elle-même : le prépuce est cette
peau qui recouvre le gland. Il est relié au pénis par un autre morceau
de peau qui s'appelle le « frein ». Tiens tiens, quel drôle de nom !
Dans mes nombreuses expériences, il m'est arrivé de pénétrer une
compagne qui n'était pas vraiment bien lubrifiée. Mon pénis dur,
émotionnel évidemment puisque vous êtes au courant maintenant, a
voulu rentrer dans ce vagin et il y est parvenu. Le prépuce s'est
retrouvé collé à l'entrée, sur les parois sèches du vagin, mes reins ont
poussé en avant, le gland a glissé à l'intérieur du prépuce et a réussi à
pénétrer de deux ou 3 cm avant d'être douloureusement « freiné »
par… le frein. Ce petit morceau de peau se trouvait alors tendu à
l'extrême et si je poussais plus avant je risquais la déchirure. CQFD
La circoncision a pour but de permettre à un mâle de fourrer
n'importe quelle femelle, par l'anus ou par un vagin non lubrifié, sans
rien sentir qui puisse l’en empêcher ! Si vous voyez une autre
explication, merci de me l’envoyer. Sinon, partagez cette information
pour que ces mutilations génitales cessent, que ce soit l'excision (pour

57 Il existe de rares indications médicales pour procéder à une circoncision chez un enfant.
Lorsque le rétrécissement du prépuce, cette peau qui adhère au gland à la naissance et qu’on
appelle le phimosis, ne se résout pas par lui-même entre deux ans et l’âge scolaire. Il peut alors
provoquer divers problèmes nécessitant un traitement médical ou une intervention chirurgicale.

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empêcher son plaisir à elle) ou la circoncision (pour permettre le sien
sans rien respecter).
Pour finir, voici quelques remarques de femmes sur l’influence de la circoncision sur
la sexualité : la peau qui durcit au bout du gland manque de sensibilité 58 et induit
chez l’homme une volonté d’y aller plus fort; perte de la possibilité du glissement, du
« gliding » : quand le pénis glisse dans sa peau, la femme semble en retirer un
plaisir accru... Les sondages des magazines féminins montrent aussi que la
satisfaction serait moindre pour la femme. Je ne pense pas cependant que ce soit
un facteur déterminant, heureusement pour les hommes circoncis.

5 LE FANTASME N’EST PAS LA RÉALITÉ


Ce chapitre est un résumé des 48 000 mots censurés dans la version
officielle d’Un Cours En Miracle. Les amateurs de ce livre sur
l’enseignement de Jésus trouveront la synthèse intégrale sur notre
site web 59 .
5.1 La recherche du divin dans l’autre sexe
La séparation d’avec la mère, c’est la fin de l’unité que nous allons
rechercher, comme un mystère, toute la vie. C’est ce sens de
proximité à « Dieu » que nous essayons de trouver dans les relations
sexuelles. Cette confusion entraîne de l’insatisfaction, voir de la
frustration allant jusqu’à la dépression. Le besoin de sexualité, en
dehors de la procréation, provient du sentiment de séparation que
nous avons.
Cela n’est pas un interdit pour la sexualité. Tout dépend du motif :
pourquoi désirons-nous, avant tout, entrer en relation avec
quelqu'un ? La réponse ne devrait pas être égoïste et inconsciemment
elle ne l’ait pas : quand une impulsion nous pousse vers une autre
personne, ce n’est pas pour une expérience de sexe, mais pour
corriger votre vision déformée du monde et voir l’unité où nous
voyons de la séparation. Qu’il est donc facile de prendre des vessies
pour des lanternes quand il s’agit des impulsions qui nous poussent
vers l’autre sexe !

58 Certainement par épaississement de la peau et diminution de la sensibilité des 6000

terminaisons nerveuses qui s’y trouve.


59 Voir la page www.leguerrierinterieur.com/QCS_UCEM.html

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5.2 Fausses associations et irréalité des fantasmes
« Les fantasmes sont un moyen de faire de fausses associations et de
tenter d'en tirer du plaisir. » Par exemple, associer douleur et plaisir
pour le sadomasochisme; objets vestimentaires et objet sexuel pour
les fétichismes, etc. Bien que chacun puisse s’y adonner, il ne peut pas
rendre réel ce qui est illusion ou rêverie, sauf dans sa tête où il pourra
alors entretenir compulsivement cette « idole sexuelle ». Ce n’est pas
très bon quand notre but est d’élever notre conscience.
Soyons concrets avec un exemple général : un petit garçon peut
facilement voir dans l'image de ses parents une représentation de
Dieu. Une partie du corps de sa mère, qui est son idole, peut prendre
une importance particulière pour lui, comme ses cheveux lorsqu'il
joue sur son épaule et dont il hume la fragrance, ses seins qu'il tète,
ses pieds auprès desquels il joue, etc. Il est fort probable qu’à la
puberté, les pieds, les cheveux et les seins des femmes l’excitent
sexuellement. Sa mère symbolisait Dieu et maintenant les parties de
son corps qui l'ont marqué symbolisent sa mère, et donc Dieu. Le
processus psychologique est simple.
Ces transpositions de niveau sont souvent très simples, mais elles
sont niées et entraînent de la confusion. Il ne s'agit pas de nous en
culpabiliser, mais de les corriger et sortir de cette confusion entre
l'impulsion de « guérir » du sentiment de séparation et l'impulsion
sexuelle. Ce corps physique est à la fois une merveille biologique et un
affreux canular. Chercher l’unité dans le corps et l’action physique
sexuelle, c’est vouloir faire fleurir un désert. Un désert est un désert.
Je peux faire tout ce que je veux dans un désert, mais je ne peux pas
changer sa nature. Il manquera toujours d'eau, c’est pourquoi c’est un
désert. La chose à faire avec un désert c’est d’en sortir. L’Unité ne
peut s’y trouver.
Et toutes les racines peu profondes (amour romantique ou réalisation
des fantasmes sexuels) ne peuvent pas s’enfoncer davantage pour
soutenir notre élévation. La seule chose à faire est de les déraciner, ce
qui signifie abandonner les fausses idées qui conduisent à cet
équilibre instable.
Il y a une autre raison de les enlever : quand nous partageons ces
fantasmes et romances avec d’autres personnes, nous les entrainons
dans l’illusion. Ce n’est guère bienveillant.

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Élever notre conscience, c’est alléger notre nourriture 60 , nos pensées
nos émotions afin de diminuer l’emprise du corps sur l’esprit, la
sexualité étant certainement la plus forte. Une véritable dépendance
naturelle ! Et la maîtrise de soi (abstinence) n’est pas la réponse
complète à ce problème qui provient, nous l’avons dit, de la peur et la
séparation que nous tentons de déraciner. Ici, homme et femme sont
sur un pied d’égalité.
5.3 Confusion de niveau et utilisation valide du sexe
Les impulsions de guérison, qui défont l’illusion, et la sexualité
viennent toutes deux du subconscient et résultent de la proximité
avec les autres. Mais les miracles de guérison sont impersonnels 61 , la
sexualité non !
Une sexualité inappropriée n’apporte rien de bon hors le plaisir
superficiel : elle entraîne de la culpabilité si elle est exprimée, et de la
dépression si elle est refoulée. Encore une fois, tout vrai plaisir vient
de faire la volonté de l’âme. Chaque fois que ce n'est pas le cas, il s’en
suit une expérience de manque, car ne pas faire la volonté de l’âme
est un manque… de Soi.
La sexualité a été prévue comme instrument de création physique
pour permettre à des âmes de faire de nouvelles expériences, dans la
matière, à travers la forme d’un corps, et ainsi accroître et améliorer
leur expérience. En créant de nouvelles habitations pour des Âmes et
en les guidant à travers la période de l’enfance, l’être humain apprend
le rôle du « Père » lui-même. Le processus est une expérience
d'apprentissage qui nous fait grandir en conscience.
La seule utilisation valide du sexe 62 est donc la procréation. Soyons
honnêtes, la reproduction n'est pas vraiment agréable en soi. C’est un
soulagement rapide pour le mâle et une intrusion étrangère tout aussi
rapide pour la femelle. En dehors de cet usage, le sexe conventionnel
est nuisible par les illusions qu’il entretien. La sexualité sacrée elle,
est optionnelle. Vous pouvez vous abstenir…
Même si elle est faite de façon respectueuse, la pénétration n'implique
pas de magie, pas plus que ne le fait une autre forme de

60 Je crée beaucoup plus facilement à jeun qu’après un bon et lourd repas.


61 Un « miracle » personnel n’en est pas un : ce n’est que de la magie, de l’illusionnisme.
62 Éjaculation-orgasme. En est-il de même pour les caresses ?

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comportement sexuel. Aucune activité en rapport avec l’image du
corps ne peut avoir un effet sur l’esprit. C’est l’Esprit qui induit la
forme et non le contraire. C’est notre présence, notre attention en
toute conscience qui mène à l’élévation.
Donc, le but de la sexualité, même sacrée, est d’établir une certaine
harmonie sexuelle, une paix réelle dans les ménages et non une
transcendance. Même l’abstinence ne conduit qu’à une transmutation
de l’énergie sexuelle (voir annexe).
5.4 Élimination des fantasmes
Aucun fantasme, sexuel ou autre n’est vrai. Masi, si la sexualité sert à
exprimer, domination, soumission, vengeance, humiliation et toutes
sortes d'expressions de manque d’amour-unité, c’est ce qui arrivera,
tel sera la fin. « La fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la
graine. »
Les fantasmes et les projections sont étroitement associés parce que
les deux tentent de modeler la réalité extérieure en fonction de faux
besoins internes [faux, car ce sont des besoins de la personnalité.
Cette dernière existe, mais n’est pas réelle – immuable, éternelle]. Le
fantasme est une forme de vision avilie qui nous a fait perdre la réalité
par usurpation. Ainsi, l’homme a usurpé le pouvoir de son pénis, ce
qui à son tour a produit la tyrannie de la démone.
Le « péché d'Onan », la masturbation, a été appelé « péché » car c’est
une sorte d'auto-illusion pour éviter la relation sexuelle. Un plaisir
profond, véritable, sans relation, ne peut exister. Il y a juste
soulagement de la douleur existentielle. Il est donc important
d’éliminer cette pratique (l’abstinence est le chemin) et nous tourner
vers l’autre. Malheureusement, nous choisissons souvent nos
partenaires précisément parce qu’ils ne sont pas faits pour satisfaire
nos fantasmes. Ce n'est pas parce que nous voulons abandonner ou
renoncer aux fantasmes, mais parce que nous en avons peur. Nous
voyons dans nos partenaires un rempart pour nous protéger contre la
peur, mais nous continuons « à regarder aux alentours » afin de
trouver des occasions d’entretenir les fantasmes.
L’impulsion sexuelle monte de nos profondeurs biologiques. Lorsque
notre mental est développé, il la transforme en idées sexuelles, sans
que nous le voulions. Ça pense en nous. Cette impulsion sexuelle,
hors la procréation, exprime avant tout la peur de l’isolement, de la
séparation et du manque de relation. Et elle nous donne, en plus, du

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plaisir ! L’attrait est fort. Nous avons un instant de pouvoir, de
décision, avant que ne survienne le fantasme. En nous tournant
immédiatement vers notre Maître dans le cœur, tout en niant le
pouvoir de la peur, et en demandant intérieurement l’aide pour
remplacer la peur par l’amour, l’impulsion sexuelle se transforme
immédiatement en une impulsion de guérison et de libération de
l’illusion.
Cela demande un simple petit désir, une intention. Il faut vouloir.
« L’évolution de l’homme est l’évolution de sa volonté, et la volonté
n’évolue pas involontairement. »
5.5 Orienter les fantasmes vers l’élévation
Le rêve « du parfait partenaire », de « l’âme sœur », est une tentative
de retrouver l’unité par l’extérieur tout en nous cramponnant à des
besoins conflictuels intérieurs.
Nous devrions choisir la relation particulière pour le plus grand
progrès de l’ensemble et non par manque d'unité. Malheureusement,
notre volonté n’est pas forte en ce sens quand nous sommes
vulnérables au plaisir des fantasmes. La meilleure mesure corrective
que nous puissions probablement mettre en œuvre à présent est de
faire du mieux que nous pouvons à l'intérieur de cette limite. Toute
relation entreprise pour quelque raison que ce soit porte cette
responsabilité.
Si nous élevons nos propres besoins vers ceux du Maître dans le cœur
vers l’Unité, il en résultera inévitablement une élévation des besoins
de l’autre personne, même si notre partenaire était attiré, à l’origine,
par nous à cause de notre désir fantasmatique irrespectueux.
Généralement, des changements trop radicaux ne font que nous
perturber. Dans notre perception d’une nouvelle sexualité, le
transfert se fera plus facilement par quelques modifications
acceptables et compréhensibles, depuis notre vision actuelle, tout en
étant commune avec la nouvelle vision plus sacrée.
Vouloir faire abandonner un comportement à quelqu'un avant qu'il
n'y soit prêt, c'est comme faire chauffer une cocotte-minute sans
soupape de surpression. Vous risquez l’explosion. Nous le voyons se
produire avec le célibat des prêtres qui a trouvé sa soupape dans la
pédophilie et autre déviation sexuelle. Évitons de vouloir trop vite
faire l’ange. Nous avançons naturellement à la vitesse de notre désir

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de sortir de la souffrance. Un coeur prêt suit de lui-même le chemin
sans qu'il lui pèse.
D’autre part, il est tout à fait normal, à un moment donné de notre
évolution, de ne plus désirer de sexualité. Attention, cependant, que
ce ne soit pas un prétexte, un désir prématuré, pour éviter la
puissance purificatrice du feu sacré sexuel. Celui qui est prêt se sent
inspiré par l’abstinence parce qu’il ressent de besoin d’exprimer une
dimension supérieure de sa nature.
5.6 L’amour divin
Nous ne sommes pas des Saints ! Tant que nous ne serons pas
totalement illuminés, « L'amour du divin doit être exprimé d’un corps
à un autre, parce que notre vision du réel est encore très faible. Nous
pouvons ce pendant utiliser notre corps au mieux pour élargir notre
perception humaine afin de voir ce qui est invisible à l'œil physique.
Le but ultime de l'organisme est de se rendre lui-même inutile.
Apprendre à faire cela est la seule véritable utilité du corps. » [T 1 B 40j]
Dans notre progression vers une sexualité de plus en plus consciente,
les étapes passent par :
1. Une sexualité valide, pour la reproduction de l’espèce;
2. Une sexualité « vanille », par ajout de la sensualité et le
romantisme, une relation au-delà de la reproduction, pour le
plaisir;
3. Une sexualité d’exploration : BDSM dans les fantasmes et la
pornographie; spirituelle dans les rituels, la respiration
contrôlée et la maîtrise sexuelle.
4. Une sexualité avec abstinence d’orgasme, étape plus essentielle
pour les hommes aux montées d’énergie plus fréquentes que
chez les femmes chez qui elle est « naturelle » 63 .
5. Une sexualité de transmutation de la « procréativité » en
créativité vraie, celle de l’Esprit-âme.

63L’animal humain femelle, dans la nature a-t-il des orgasmes ? Drôle de question que je me pose
quand je vois que la reproduction induit chez le mâle d’éjaculer le plus rapidement possible et que
la femme civilisée, même quand l’homme fait ce qu’il peut pour prendre son temps, n’a pas
d’orgasme à tout coup. L’orgasme féminin serait-il apparu avec le romantisme (XIIIe siècle) puis
répandu avec le féminisme ?

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La sexualité sacrée, c'est passer progressivement de petit orgasme
de décharge à l'orgasme permanent qui est la situation d'unité avec
le tout. Comme le disait un moine bouddhiste dans une conférence
« quand on est toujours en orgasme, le sexe ne vous manque guère. »
Au-delà de notre perception sensorielle, les fantasmes deviennent
totalement inutiles quand la réalité devient apparente et entièrement
satisfaisante. La pulsion de l’union sexuelle, quand elle a l’intention
correcte, est une pulsion de correction de l’irréel (séparation) vers le
réel (unité, ce qui est éternel et immuable).
Faire l'amour de manière sacrée, c'est laisser agir l'Intelligence
créative entre deux corps physiques de polarité complémentaire qui
sont attirés l’un vers l’autre.
Ainsi donc, comme le dit Garry Renard « il est possible d'avoir à la
fois une érection et une résurrection... Mais pas en même temps ! »
Arrive un moment de bifurcation où il faut choisir entre deux maîtres,
le corps et l'esprit.
Si vous ne vous êtes pas reconnu dans ce livre, rassurez-vous, vous
êtes normal. Dans le cas contraire, vous faites partie d’une espèce en
voie d’apparition, avant l’extinction de l’autre… à moins que nous
disparitions tous si nous ne réussissons pas à nous réconcilier.

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6 RÉCONCILIATION HOMME-FEMME?
Du harcèlement aux meurtres sexuels, en passant par les fausses
dénonciations et les accusations sur les réseaux sociaux ou dans nos
institutions, comment entendre toutes les victimes et trouver une
solution à la question sexuelle qui s’avère être une plaie pour
l’humanité, quand, réalistement peut-être, elle est recherchée par les
deux sexes ?
Pour quoi ne pas créer une commission de Vérité et Réconciliation du
Québec, sur cette délicate question?
Une Commission de vérité et de réconciliation (CVR) est
un organisme officiel, temporaire, non judiciaire d'établissement des
faits. Elle est chargée d'enquêter sur un ensemble d'atteintes
systématiques aux droits humains, et de mettre au jour la vérité. Elle
œuvre dans un esprit de réconciliation nationale.
Concrètement, les victimes sont invitées à s'exprimer devant un
forum afin de leur permettre de retrouver la dignité. Quant aux
auteurs d'exactions, ils sont appelés à avouer leurs forfaits et à se
repentir devant les victimes ou familles concernées, voir proposer de
réparer leur tord, quand c’est possible. Des Commissions de vérité et
de réconciliation ont été mises en place dans de nombreux pays (plus
de 25), notamment en Afrique du Sud, mais également dans plusieurs
pays d'Amérique latine et d'Amérique du Sud, et plus récemment au
Timor oriental et au Canada.
Entre 1974 et 2007, au moins 32 commissions-vérité ont été mises en
place dans 28 pays. Plus de la moitié de ces commissions ont été
établies au cours des dix dernières années. La création d'autres
commissions-vérité est envisagée.
6.1 Au canada
Pour sa part, la Commission de vérité et réconciliation du
Canada s'intéresse aux pensionnats autochtones. Depuis le début du
siècle dernier, environ 150 000 enfants autochtones, Inuits ou métis
ont été retirés de leur famille et forcés d'aller dans ces écoles
religieuses. Le dernier pensionnat autochtone, près de Regina, a
fermé en 1996.
En 2007, à la suite d'un recours collectif, Ottawa a présenté ses
excuses officielles et mis sur pied la Commission de vérité et
réconciliation, qui représente une dépense de 60 millions de dollars

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pour le gouvernement, afin d'établir le bilan historique de cette
tragédie et ses conséquences et d’établir une meilleure relation entre
les parties.
La Commission visait à sensibiliser la population aux sévices subis
pendant des années par les anciens élèves des pensionnats
autochtones et aux conséquences dévastatrices sur leurs
communautés. Dans le cadre de sa tournée partout au pays, elle a
tenu un événement national, ouvert au grand public, à Montréal du
24 au 27 avril 2013.
Au programme : témoignages, rassemblements cérémonies et
présentations culturelles, de même que des activités pour les groupes
scolaires.
Pas de plaidoyer, ni de défense, mais des larmes, de la colère, de
l’espoir et même des guérisons ont eu lieu devant la Commission de
vérité et réconciliation.
Des milliers de victimes ont partagé les souvenirs troublants des abus
subis dans ces écoles. Ces histoires forment dorénavant les archives
(filmées) d'un des chapitres les plus sombres de l'histoire canadienne.
La commission recense 4134 morts pour l’ensemble des pensionnats
autochtones au Canada. Le précédent bilan faisait état de 3000 décès.
Pour certains représentants des communautés autochtones
canadiennes, le fait de raconter ces histoires a permis de faire naître
une lueur d'espoir et a soulagé beaucoup de tensions. « À plusieurs
reprises, c'est ma propre histoire qui était racontée devant moi. »
Wilton Littlechild, commissaire et ancien pensionnaire
« C'est devenu très difficile émotionnellement parce que je dois aussi
gérer cela personnellement, a confié à La Presse Canadienne le
commissaire, avocat et chef Wilton Littlechild. En même temps, cela
m'a aidé dans mon propre processus de guérison. »
« Beaucoup ont guéri simplement en racontant leur histoire »,
considère Vicki Crowchild, 80 ans, membre de la nation Tsuu T'ina
située à l'extérieur de Calgary. Le fait de témoigner, alors que son
agresseur lui avait dit que personne ne la croirait, lui a été
extrêmement bénéfique.
Le 30 mars 2014, la Commission a enregistré son dernier témoignage,
après près de quatre ans d'audiences publiques.

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Il faudra maintenant plus de deux ans pour réécouter plus de 6500
témoignages durant de 10 minutes à cinq heures. La commission doit
livrer un rapport le 30 juin 2015.

6.2 Au Québec
Pas de guerre civile, ni de violence politique (autre que verbale !),
mais une guerre des sexes généralisée où les hommes sont perçus en
bourreau (s’ils ne le sont pas ils pourraient bien le devenir) et les
femmes en victime (si elles ne le sont pas, elles pourraient bien le
devenir). Si l’éducation est la clé de l’émancipation des femmes, c’est
aussi la clé de la compréhension des hommes, par eux-mêmes et par
les femmes.
Le gouvernement, qui ne peut guère légiférer dans chaque chambre à
coucher, a le pouvoir de créer une Commission Vérité et
Réconciliation des Genres (CVRG). Ces membres seront nommés en
raison de leur probité morale et ils seront issus de toutes les couches
socioprofessionnelles. Les travaux de la CVRG couvriront la période
de 1950 à 2014. La commission sera un organe indépendant afin
d’accomplir sa mission en toute autonomie.
Mission de la CVRG
Le premier point est de recevoir les témoignages des victimes.
Cependant, la spécificité d’une telle commission consiste à obtenir
une amnistie pleine et entière des crimes commis en échange de leur
confession publique. Ce mécanisme vise non seulement à faire la
lumière sur les actes de violence à caractère sexuel, mais aussi de
permettre de dévoiler la vérité sur des abus et agressions dont seuls
les auteurs ont connaissance quand les victimes n’osent parler; elle
permet aussi l’expression de tout le spectre de la violence, du
harcèlement léger au viol.
Afin de favoriser les confessions publiques, des menaces de
poursuites judiciaires sont instaurées en cas de refus d'aveu des
crimes commis, dénoncé par une victime. Si tel est le cas, il y a une
instruction instaurée afin de voir si la preuve est suffisante.
Les aveux des exacteurs peuvent s’accompagner de leur demande de
pardon aux victimes;
Autres missions : proposer des mesures de prévention au
gouvernement; son caractère public permet de sensibiliser la

© thierrypasquier@viiif.net 160 12-12-14


population aux conséquences dévastatrices des actes sexuels non
consentis.
Liste des commissaires de la CVRG
Composé de neuf à treize personnes, par exemple cinq femmes et
quatre hommes, de tout milieu socio-culturel.
Durée
3 ans, avec audiences dans toutes les régions du Québec
Rapport de la CVRG
La Commission fournira un rapport assorti de recommandations
remis au premier ministre.
***
Cette année (2014) a eu lieu la 25e commémoration de la tragédie de
l’école Polytechnique de Montréal où 14 jeunes femmes sont mortes.
25 ans plus tard, on reconnaît que ce n’est pas l’acte d’une personne
folle, mais un acte profondément, désespérément misogyne. Et je
n’entends parler que du « devoir de mémoire ». Nous ne devons pas
oublier ! Y aurait-il quelques parts un devoir de réflexion, un devoir
de compréhension ? Si ce n’est pas l’acte d’un dément, mais celui d’un
être maladivement misogyne, POURQUOI a-t-il agi ainsi ?
Après un siècle de montée féministe active, et des progrès « toujours
insuffisants » faits pour la cause des femmes, n’y aurait-il pas un
questionnement à se poser sur les progrès à faire pour la cause des
hommes ? Il semble acquis que ce genre-là vit heureux, aujourd’hui
comme il y a un siècle, n’a pas d’hormone, ou n’a pas « comme nous
pauvres femmes » à gérer un cycle menstruel. Il semble détenir tous
les pouvoirs de profiter sereinement de la vie, s’égarant parfois dans
quelques abus sexuels.
Serait-il possible d’aller voir un peu plus loin ? Vers une redéfinition
du masculin, de ses besoins, de sa biologie, de sa neurophysiologie en
ce qui concerne notre question de genre : la sexualité ? Et de voir ce
qui ne va pas et engendre tous ces troubles inter genre ? Les femmes
n’y gagneraient-elles pas tout en soutenant les hommes vers une
meilleure compréhension d’eux-mêmes et vers plus de bien-être avec
les femmes ?
Quant au registre pour inscrire toutes les armes à feu, qui a coûté
semble-t-il plus d’un milliard (un milliard ! Je n’arrive pas à y croire)

© thierrypasquier@viiif.net 161 12-12-14


pour finalement être abandonné par le fédéral, n’est pas une décision
intelligente ! Et le provincial, le Québec, s’apprête à montrer qu’il
n’est guère plus brillant en voulant se battre jusqu’en Cour suprême
pour récupérer la part des données qui le concernent ! Mais ça fait
bien, le peuple à l’impression que l’on s’occupe des « victimes ». Ça
calme les esprits, pour ne pas mettre en place les vraies solutions,
celles qui touchent à la cause du problème. Et les abus et crimes inter
genre continueront.
Y-a-t-il quelqu’un qui peut faire preuve, encore une fois, d’un peu
d’intelligence et de réflexion : les exacteurs de tels actes violents
agissent parce que ça va pas mal dans leur vie intérieure. Ça va même
tellement mal qu’il faut qu’ils fassent quelques choses de violent et de
terminal pour en finir. La « victime » passive du système va se
suicider (ou tenter de le faire). La « victime » active va passer à
l’action violente… pour se suicider comme Marc Lépine, le tueur; ou
se faire abattre en se vengeant du malheur de sa vie. Que son arme
soit ou non enregistrée ne fera aucune différence. Il est prêt à mourir.
Ça aidera les policiers à savoir où et quand il a acheté légalement son
arme (puisqu’elle est enregistrée). La belle affaire ! Nous voilà bien
avancés !
Denis Lortie, l’auteur de la tuerie du 8 mai 1984 à l'hôtel du
Parlement du Québec tue trois personnes, en blesse treize autres,
avant de se laisser capturer le jour même
Résultat après évaluation psychiatrique de schizophrénie paranoïde.
Il a donc organisé son crime suite à un délire psychotique, il est
reconnu coupable de meurtres au deuxième degré et condamné à la
prison à perpétuité. Il est libéré sous conditions en 1995, puis sans
aucune condition à compter du 24 mai 2007.
Qu’aurait fait le registre d’arme à feu ? Rien.
Et puis pas besoin d’arme pour tuer. Une voiture bien dirigée fait
l’affaire ! Un adepte de l'Islam radical tue un militaire et en blesse un
autre avec sa voiture à Saint-Jean-sur-Richelieu, avant d'être abattu
par la police.
Pouvons-nous nous intéressé aux exacteurs, prendre soin d’eux et de
leur trouble, au lieu de les condamner. Œil pour œil est un combat qui
finit avec des aveugles. La réconciliation, cœur à cœur, ne vaut-elle
pas mieux ?

© thierrypasquier@viiif.net 162 12-12-14


En guise de conclusion de ce premier tome, voici un partage d’un
instant d’éternité en faisant l’amour de manière sacrée… après
réconciliation, loin de tous les abus :
Extase
Elle - Assise dans le lit côte à côte, trois bougies allumées, nous avons
médité. Le regard tourné vers l’intérieur, j’ai ressenti plein d’amour
de la présence du Christ en moi. L’intensité était telle que j’en ai eu
des larmes aux yeux.
Lui - Dans ma méditation, après cette belle journée, j’ai senti
subtilement qu’il allait se passer quelque chose ce soir, en elle et en
moi. J’ai demandé intérieurement d’être guidé pour avoir l’attitude
juste, poser les gestes appropriés, sans prévision, sans retenue non
plus.
Elle - Nous nous sommes ensuite couchés nus, l’un contre l’autre et
nous avons commencé à nous caresser quelques instants. Il m’a
ensuite pénétré doucement, comme d’habitude, avec seulement de
très légers mouvements. Il m’a fait prendre conscience que mon corps
était un peu tendu.
Lui - J’avais le goût d’aimer, dans un élan du coeur au-delà de ce que
j’avais été capable jusqu’à maintenant. J’ai éprouvé ce sentiment
plusieurs fois déjà, avec elle, sans pouvoir me dépasser davantage.
Singulièrement, j’avais remarqué que je n’osais pas toujours poser
les gestes que je sentais quand ils étaient trop forts, intenses ou
rapides. Je me voyais retomber dans de la sexualité sans conscience.
Ce soir, je me sentais doux, pénis immobile, bien au chaud au fond de
son vagin. Puis, j’ai senti l’impulsion de faire des mouvements et je
me le suis permis. Je me sentais vraiment avec elle, en état d’amour,
sans émotion; juste un profond respect, peut-être même que je
pourrais dire de la dévotion. Une ferveur pour la féminité qu’elle
incarne. Pourtant, au bout de quelques mouvements, ça n’allait pas.
Sensation de ne pas être à l’aise physiquement. Il y avait de la
tension chez elle que je ressentais dans la force de ses mains qui
enserraient mes épaules. Je la sentais contractée. J’ai partagé mon
inconfort et l’ai invité à se détendre, ce qu’elle fît tout de suite – elle
est vraiment adorable et volontaire au point que si je voulais
résumer son attitude en un mot enjoué ce serait : « D’accord ! »

© thierrypasquier@viiif.net 163 12-12-14


Elle - Je me suis complètement abandonné à lui, et j’ai laissé mes bras
tomber de chaque côté de mon corps. Puis j’ai senti ses mains prendre
mon bassin, et me tenir fermement.
Lui - J’ai laissé son bassin reposer complètement dans mes mains et
pour l’aider, j’ai commencé un léger balancement de gauche à droite,
de plus en plus ample, jusqu’à ne plus sentir aucune résistance,
jusqu’à ce que je sente que ses fesses, son bassin et son vagin soient si
détendus qu’ils semblent détachés de son corps. Puis, j’ai commencé
un mouvement de pénétration circulaire, de bas en haut, comme si
j’étais une vague qui entrait puis se retirait d’elle après avoir glissé
jusqu’au fond de son vagin. Je sentais mon énergie sexuelle forte,
mais stable, sans expansion, malgré des mouvements de plus en plus
intenses. Cette fois-ci, toujours en contact d’Amour conscient avec
elle, je me permettais de me laisser aller.
Elle - Il faisait une sorte de vague en me pénétrant et j’avais
l’impression d’être une fleur bercée au soleil. Il m’a rappelé de garder
ma respiration souple et continue chaque fois que je la retenais un
instant. Je ressentais de plus en plus de plaisir, sans aucun fantasme
ni intention. Un plaisir bien différent de la sexualité animale que nous
avions vécue lorsque nous avions joué à la proie et au prédateur, il y a
deux semaines. J’étais tellement bien, en paix, en confiance.
Après quelque temps de délice, une grande émotion est montée. Il
m’est très difficile de l’expliquer ou de la décrire. Je peux juste dire
que c’est quelque chose que je n’avais jamais vécu, un Amour si
grand, si fort, si puissant que je me suis mise à pleurer avec des
soubresauts. Je me demandais ce qui se passait. Je ne comprenais
pas. Comme si je pleurais de joie avec le sentiment de retrouver
quelque chose ou quelqu’un que je n’avais pas vu depuis des années,
des siècles mêmes. J’ai vécu cette expérience comme une grande
extase d’Amour pur.
Lui - Tenant son bassin dans mes mains, la tête enfouie dans le creux
de son cou et l’oreiller, je n’avais plus le contact de ses yeux si doux,
si profonds. J’appliquais ma conscience à rester présent et je la
sentais toute là. Mon plaisir était constant, sans montée
incontrôlable. Je sentais le sien monter quand des soubresauts m’ont
fait me redresser légèrement. J’ai tout d’abord cru qu’elle avait eu un
orgasme et riait. Mais elle pleurait à chaude larme et j’ai voulu lui
transmettre tout l’amour dont j’étais capable en la serrant dans mes
bras. Quand les larmes finirent de couler, elle me regarda

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doucement et me chuchota : » Je dois le dire comme cela : « Nous
voulons te remercier avec ce geste ». Et en le disant, elle posa la
paume de sa main sur mon visage.

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7 ANNEXE: TRANSMUTATION SEXUELLE
La Sexualité sacrée permet de prendre conscience de l’importance de
l’énergie sexuelle. En apprenant à bien la canaliser dans le corps,
nous découvrons de nombreux bénéfices : une plus grande longévité,
une conscience plus aiguisée, des capacités sportives, artistiques,
humoristiques, mentales et créatives, amplifiées, et aussi un corps qui
restera plus jeune. C’est aussi un pré requis pour réactiver plus
facilement bien des facultés spirituelles (télépathie, clairvoyance,
claire audition, matérialisation et dématérialisation, voyages dans les
dimensions de l’au-delà, etc.)
La transmutation de l’énergie sexuelle, c’est d’apprendre à sublimer
l’énergie sexuelle brute dans les gonades (testicules ou ovaires) en
une « vapeur » interne qui nettoie nos canaux et prépare nos corps au
feu de la kundalini, ce puissant serpent énergétique qui, éveillé,
grimpe vertèbre par vertèbre, en illuminant notre canal central
passant par le coeur et le cerveau, jusqu’au lotus aux mille pétales au
sommet de la tête ! La transmutation sexuelle, c’est la fin du
gaspillage de l’énergie sexuelle, c’est l’entrée dans la Suprasexualité,
vers l’être humain supramental aux capacités divines extraordinaires.
Certains livres parlent d’avoir un orgasme interne, sans éjaculation
externe. Ce n’est pas de la transmutation. Cette pratique ne permet
pas à remplir les corps subtils d’énergie solaire, ni de se défaire de
l’égo de luxure. Nous restons alors enracinés sur le plan physique et la
véritable ascension dans les plans de lumière reste impossible.
Un célibataire peut transmuter son énergie sexuelle à un premier
niveau en cessant de se masturber, ou du moins, en se masturbant
parfois, mais sans arriver à l’orgasme qui libère son énergie sexuelle à
l’extérieur du corps. Un début d’accumulation de cette énergie dans
son vase sacré, son corps, commence après environ dix jours
d’abstinences. Les fluides séminaux remontent leur réserve au
maximum, puis le surplus d’énergie peut doucement être amené à
une plus autre fréquence vibratoire en l’utilisant dans de nouvelles
possibilités créatrices.
Après avoir fait l’amour de manière sacrée, il est bon de s’asseoir ou
s’étendre côte à côte, main dans la main de l’autre, ou sur sa cuisse
pour garder un contact physique. En faisant quelques minutes de
respiration longue et profonde (3 à 7) ou des respirations alternées –
narine gauche, narine droite), nous aidons l’énergie encore présente

© thierrypasquier@viiif.net 166 12-12-14


dans notre bassin à remonter dans le corps par le canal central,
jusqu’au cœur, ou plus encore dans les centres de la tête.
Chaque fois que nous ressentons le goût de nous masturber et
d’arriver à l’orgasme, nous pouvons aussi utiliser cette technique qui
déchargera en partie le bassin (sans expulser notre précieuse énergie
à l’extérieur du corps). Nous ressentons alors une baisse de pression
libidinale vers l’orgasme qui nous dévitalise. Ces 3 à 5 minutes de
respirations profondes suffisent souvent à briser l’élan vers l’orgasme,
nous libère de ce qui nous oppressait sexuellement, et nous pouvons
retourner joyeusement à nos activités de la journée, en étant bien
vitalisé.

© thierrypasquier@viiif.net 167 12-12-14


8 ANNEXE : LE NOUVEAU CONTRAT
Avec ententes de couple annotées 64 .
Voici la version pour reine et chevalier. Je vous propose d’utiliser ce
modèle pour toute nouvelle relation, ou à rediscuter avec votre
partenaire actuel en l’adaptant à la situation de votre couple. De telles
ententes vous donnent de bien meilleures chances de créer une
relation épanouissante pour les deux.
Pour signer la version que vous aurez mise au point ensemble,
préparez un rituel simple pour marquer le coup. Votre couple est, je
l’espère, plus important que votre bail ou le contrat de location de
votre auto. Mettez-y la forme…
Préparez le lieu. Je vous propose la chambre à coucher. Préparez
l’ambiance bougies – musique (douce), la lumière (tamisée) et tout ce
qui à vos yeux rend sacrée une cérémonie. Vous pouvez mettre votre
chevalier à contribution, s’il a quelques talents utiles ici.
Préparez deux copies du texte ci-dessous. Adaptez-le à vos besoins et
imprimez-le sur un beau papier pour le lire.

ENTRE
M. …
Adresse …
(Ci-après « la reine »)
ET
M. …
Adresse
(Ci-après « le chevalier »)
Attendu que nous nous aimons l’un l’autre pour cheminer ensemble;
Attendu que nous n’avons pas forcément le même vécu sexuel et qu’il
n’existe pas d’éducation éclairée facilement disponible sur la
sexualité;

64 Vous trouverez une copie à l’adresse (www.leguerrierinterieur.com/QCS_complement.html)

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Attendu qu’un homme a de fréquentes pulsions sexuelles pas toujours
maîtrisées;
Attendu que la femme veut l’exclusivité (fidélité) de sa sexualité;

LES PARTIES ONT CONVENU DE CE QUI SUIT :


1. MODALITÉS DE BASE :
1-1. L'objectif fondamental de ce contrat est l’épanouissement du
couple alimenté par le feu sacré de la sexualité. Nous nous engageons
à élever notre sexualité de sa dimension horizontale (biologique,
émotionnelle et mentale) à une sexualité sacrée nous reliant l’un et
l’autre au Ciel et à la Terre.
1-2. Nous nous donnons ici un cadre pour vivre notre relation en
respectant les besoins, limites et bien-être de chacun.
1-3. Pour atteindre une sexualité sacrée, la reine guidera le chevalier
vers l’abstinence d’éjaculation, tout en augmentant le courant
électrique entre eux.
1-4. En cas de conflit, la femme étant plus attentive et prévenante, elle
dirigera la relation et le chevalier se placera sous cette autorité.
1-5 En cas de doute entre la directive de la reine et une position
opposées qu’il croit entendre de sa Déesse intérieur, le chevalier peut
demander de faire lever le doute par le jugement divin dans un lancer
de deux dés. Chacun lance un dé. Si les deux dés sortent un chiffre
pair (2,4,6) son jugement à elle est le bon. Si les deux chiffres sont
impairs (1,3,5), c’est sa décision à lui qui s’applique. Si un des dés est
pair et l’autre impair, ils relancent les dés jusqu’à en avoir deux pairs
ou deux impairs, ou s’ils sont tous les deux d’accord, ils peuvent
négocier une proposition qui les satisfasse tous les deux et arrêter les
lancers.
1-6 Il n’y aura aucune limite de lieu, de temps, ou de situation dans
laquelle lui ou elle puissent refuser la décision du résultat du lancer,
sous réserve de la clause 3. Si le chevalier perd, il risque toute
sanction que la reine décidera bonne d’appliquer, sous réserve aussi
de la clause 3.
1-7. Nous convenons et reconnaissons que tout ce qui aura lieu dans
le cadre de ce contrat sera consensuel, confidentiel et sujet aux limites
et mesures de sécurité définies par ce contrat.

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1-8. Tout manquement aux articles, ententes et clauses de ce contrat
le rendra immédiatement caduc, et chaque partie acceptera la pleine
responsabilité des conséquences d'un tel manquement.
1-9. Tous les articles de ce contrat doivent être lus et interprétés au vu
de l'objectif fondamental et des modalités de base définis par les
articles 1-1 à 1-8.
2. ENTENTES DE COUPLE :
2-1. Je n’ai pas besoin de toi et tu n’as pas besoin de moi. Nous
choisissons simplement de faire un bout de chemin ensemble et nous
décidons librement de certaines ententes.
Le but de la vie à deux, c’est d’apprendre à vivre seul, de façon
totalement autonome et responsable, en maîtrise de notre propre
sexualité, confiant de notre propre capacité à réussir notre vie sans
dépendre de quelqu’un d’autre. 65
2-2. Je te reconnais pour tes qualités et je te soutiens dans ton
évolution et dans ta croissance, mais je ne fais pas miens tes peurs et
tes fantasmes.
Je veux t’encourager à transformer tes zones d’ombre en lumière. Je
te soutiens dans ton cheminement. Mais c’est à toi de faire le travail.
Je ne suis pas responsable de ton évolution. Je la soutiens. Vivre nos
fantasmes a pour but de les dissoudre, non d’en devenir dépendant.
2-3. Je te demande respect pour mon propre processus évolutif et je
respecte le tien. Je t’accepte totalement tel que tu es et tu m’acceptes
totalement tel que je suis.
Je te demande d’accepter mes faiblesses et de comprendre le rythme
qui m’est nécessaire pour les corriger. Je ne veux pas te changer, car
je suis conscient que personne n’a le pouvoir de changer qui que ce
soit.
2-4. Nous sommes alignés vers les mêmes buts fondamentaux, même
si les moyens et les styles d’action que nous choisissons pour les
atteindre sont différents.
Nous voulons tous deux atteindre nos buts et les buts que notre
couple se fixe. Chacun de nous est libre de proposer le chemin qui lui

65 Les commentaires ne sont pas à lire dans la cérémonie. Ils ne sont pas inscrits non plus dans le

contrat sur Internet.

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convient le mieux pour arriver au sommet, car nos forces et nos
qualités sont différentes.
2-5. Nous faisons de nos différences une force et une occasion de
grandir plutôt qu’une source de conflits. J’apprends de toi
spontanément et tu apprends de moi, mais aucun de nous n’éprouve
le besoin d’enseigner quoi que ce soit à l’autre.
Je ne cherche pas à te changer ou à te convaincre que j’ai raison. Je
veux apprendre de toi par ta simple présence.
2-6. J’apporte ma propre satisfaction de la vie dans notre relation et
je n’attends pas que notre relation m’apporte satisfaction. Je nourris
la relation, je ne me fais pas nourrir par elle et j’attends la même
chose de toi.
Je n’attends pas que tu me rendes heureux. Je bâtis mon bonheur et
je rayonne la joie qui m’habite.
2-7. Le but de notre relation n’est pas une satisfaction personnelle
mutuelle, mais bien d’augmenter notre capacité de manifester notre
Roi ou Déesse intérieure et notre efficacité de service et de
contribution au mieux-être de l’humanité et de notre planète, car le
dynamisme de toute relation vraie fait qu’un plus un est égal à plus
que deux.
Aimer, c’est permettre à l’être aimé d’actualiser son plein potentiel,
de grandir par la relation, quelles qu’en soient les conséquences pour
celui qui aime.
2-8. Quand je ne suis pas avec toi, j’agis de manière à être en
harmonie avec moi-même en respectant ma parole et mes
engagements, de façon à renforcer ma capacité de vivre à deux
lorsque je me retrouverai avec toi.
Je ne transpose pas dans la relation mes conflits personnels, mes
problèmes de travail, etc. Je les résous par moi-même, de façon
responsable. En outre, le chevalier ne tentera pas de se satisfaire
sexuellement dans le secret.
2-9. Nous communiquons honnêtement et sincèrement, sachant que
toute chose non communiquée nous maintient séparées.
Je suis honnête et sincère. Je ne cache pas mes sentiments par peur
de te blesser ou pour toute autre raison non valable. Tu es mon ou

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ma meilleure amie. Notre relation est bâtie sur la confiance et
l’ouverture.
2-10. Chacun de nous prend la responsabilité de ses propres émotions
et de son propre bonheur.
Je ne suis pas ton thérapeute et tu n’es pas le mien. Je ne suis pas un
de tes parents. Je t’aime tout simplement, pour ce que tu es. Si j’ai
des émotions négatives face à toi, je fais ce qu’il faut pour les
transformer (sport, thérapie, etc.). Ensuite, de façon responsable et
avec du recul, je communique ce qui ne fait pas mon affaire dans la
relation et j’apporte des propositions de solutions.
RÔLES SEXUELS :
3. LA REINE
3-1. La reine, mariée à son Roi intérieur, assume la responsabilité de
la guidance du couple et s’engage à s’intérioriser trois jours par cycle
lunaire afin d’accueillir l’inspiration en elle. Ces trois jours débuteront
le jour de ses règles ou un jour avant la pleine lune si elle n’a pas de
cycle menstruel actif ou régulier.
Voir à ce sujet la section 3.2.1 les quatre lunes du cycle féminin.
3-2. La reine accepte la gestion du sexe et de la sexualité du chevalier,
qu'elle peut utiliser et diriger pendant la durée du contrat. La reine
s'engage à rendre la vie sexuelle du chevalier intéressante. Elle peut
user du corps du chevalier à tout moment durant les périodes allouées
ou d'autres périodes convenues entre les parties, de quelque façon
qu'elle juge opportune.
3-3. La reine soutiendra l’épanouissement d’une sexualité sacrée dans
le couple. Elle décidera de la nature, du temps et du lieu où se
dérouleront les pratiques. Elles seront sujettes aux modalités, limites
et mesures de sécurité définies par ce contrat ou faisant l'objet d'un
de ses amendements.
3-4. La reine procurera un environnement stable et sécuritaire où le
chevalier pourra assurer le service sexuel de la reine.
4. LE CHEVALIER :
4-1. Le chevalier accepte la reine comme sa reine et lui remet la
gestion de ses orgasmes génitaux et de son sperme.
4-2. Le chevalier servira le couple royal (la reine mariée à son Roi
intérieur) de quelques manières que la reine estime opportunes,

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immédiatement et avec enthousiasme, et la satisfera à tout moment
au mieux de ses aptitudes. Il acceptera toute activité sexuelle
demandée par la reine, sans question ni hésitation sous réserve de
l’article 1-5, à l'exception des activités jugées dangereuses par l’une ou
l’autre des parties ou figurant dans la liste des limites à ne pas
franchir (clause 2 et 3).
4-3. Le chevalier obéira au code de conduite de la clause 1, tout
manquement pouvant être sujet à sanction.
4-4. Le chevalier ne se touchera ni ne se masturbera sans la
permission de la reine. Il se confessera à la reine s’il a eu un orgasme
spontané ou nocturne.
5. DÉBUT ET TERME DU CONTRAT :
5-1. Ce contrat restera en vigueur pendant une période de trois mois à
partir de la date de la signature. À l'expiration de ce terme, les parties
détermineront si ce contrat et les accords auxquels ils se sont engagés
leur agréent, et si les besoins des deux parties ont été satisfaits.
Chaque partie peut proposer la prorogation de ce contrat, sous
réserve de réajustement de ses modalités ou des accords conclus. En
l'absence de prorogation, ce contrat sera résilié et les deux parties
seront libres de reprendre leurs vies de façon autonome.
5-2. Après trois renouvellements (un an), le contrat sera établi pour
deux autres années, renouvelables.
6. DISPONIBILITÉ :
6-1. Le chevalier se mettra à la disposition de la reine au moins deux
jours par semaine ou fin de semaine, toutes les semaines du terme et
aux moments précisés par la reine (« périodes allouées »). Des
périodes supplémentaires peuvent être déterminées au gré des
circonstances.
6-2. La reine se réserve le droit de congédier le chevalier à tout
moment. Le chevalier peut demander son affranchissement à tout
moment aussi, cette requête devant être acceptée par la reine ou dans
le cadre des droits du chevalier déterminés par la clause 1-5.
7. CONFIDENTIALITÉ ET DISCRÉTION :
7-1. Toute preuve physique des jeux érotiques sexuels et des séances
devra être gardée sous secret total, sauf dans les circonstances où la
reine et le chevalier s’entendent sur le contraire. Toute violation de
cette clause sera suffisante pour justifier de terminer de façon

© thierrypasquier@viiif.net 173 12-12-14


permanente le présent contrat si la partie victime de la violation le
désire.
8. IMPÉVUS ET MOT D'ALERTE :
8-1. Les deux parties reconnaissent que certains problèmes peuvent
surgir qui ne sont pas prévus par les modalités de ce contrat ou que
certains termes sont susceptibles d'être renégociés. Dans de telles
circonstances, des amendements peuvent être proposés. Tout
amendement doit être convenu, documenté et signé par les deux
parties, sous réserve des modalités de base définies par les articles 1-1
à 1-8.
8-2. La reine et le chevalier reconnaissent que ces jeux sont
susceptibles d'exiger du chevalier des actes qui pourraient entraîner
des torts physiques, mentaux, affectifs ou spirituels. Dans ces
circonstances, le chevalier peut utiliser des mots d'alertes définis ci-
après.
8-3. Le mot d'alerte « Jaune » sera utilisé pour signaler que l’un des
partenaires approche la limite de sa tolérance.
8-4. Le mot d'alerte « Rouge » sera utilisé pour signaler que l’un des
partenaires ne veut plus tolérer d'exigences supplémentaires. Lorsque
ce mot est prononcé, l'action devra cesser immédiatement.
9. CONCLUSION :
9-1. Les soussignés ont lu et pleinement compris les modalités de ce
contrat. Les signataires en acceptent librement les termes.
Date : Fait ce ..../.... 20-- à
J’ai lu et compris le présent contrat dans son entier.
Comme chevalier, je promets de me consacrer à combler les désirs et
ordre du couple royal (la reine et son Roi intérieur) au meilleur de
mes habilités.
Comme reine, j’accepte le chevalier comme chevalier et je m’engage à
en prendre soin, particulièrement de sa sexualité, au meilleur de mes
habiletés. Je le dirigerai pour aller vers l’abstinence et une sexualité
sacrée. Je comprends la responsabilité implicite d’un tel engagement.

Signature du chevalier Signature de la reine

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CLAUSE 1
CODE DE CONDUITE D’UN CHEVALIER (APPLICABLE AU CHEVALIER)
ENVERS SA REINE

Réputation : le chevalier n'aura pas de relations sexuelles avec une


autre que la reine. Il se comportera avec respect et pudeur en tout
temps. Il doit reconnaître que son comportement a des conséquences
directes sur la réputation de la reine. Il sera tenu responsable de toute
faute, tout méfait, ou toute inconduite commis en l'absence de la
reine.
Sécurité personnelle : le chevalier n'abusera pas de l'alcool, ne
fumera pas, ne prendra pas de drogues et ne s'exposera pas à des
dangers inutiles ou ne jouera pas à des jeux de hasard.
Ponctualité : un chevalier doit d’arriver à l’heure à tout rendez-vous
fixé par la reine. Le maximum qui peut être toléré est cinq minutes de
retard.
Parole : le chevalier ne parle pas bruyamment à sa reine. Il la
vouvoiera, ou l’appellera Ma-dame, ou madame son nom de famille,
ou ma chérie, etc. ou tout autre titre souhaité par la reine. En public,
un titre alternatif peut être choisi pour être plus dans les conventions
sociales : par exemple, dire simplement son prénom et non utiliser le
« tu » ou le « elle » dans toutes ses interventions verbales.
Regard : le chevalier ne soutiendra pas le regard de la reine dans les
yeux sauf lorsqu'il en recevra l'ordre et observera une posture
respectueuse en présence de la reine.
Touché : le chevalier ne touchera pas la reine sans y être
expressément autorisé.
Vêtements : pour la durée du Contrat, le chevalier ne portera que
des vêtements approuvés par la reine, en sa présence ou à tout
moment jugé opportun par la reine. Si elle désire d’autres vêtements
que ceux possédés par le chevalier, la reine fournira un budget
vestimentaire au chevalier et l’accompagnera pour acheter des
vêtements lorsqu'elle le jugera opportun.
Accompagnement dans la rue : le Chevalier marche du côté
trottoir (le « haut du pavé »), afin de protéger la dame qui
l’accompagne des risques possibles pouvant venir du côté rue.

© thierrypasquier@viiif.net 175 12-12-14


Devant une porte, le chevalier l’ouvrira à toute dame pour la laisser
passer devant lui. Cependant, s’il s’agit d’un endroit public, comme
un bar ou un casino par exemple, il précédera la femme qui
l’accompagne pour s’assurer que l’endroit est sûr ou convenable.
En voyage, c’est lui qui se charge des bagages lourds, aidera à
monter les valises d’une femme, à les placer dans le compartiment de
rangement.
Dans un escalier, le chevalier précède une femme qui descend,
pour la retenir au cas où elle tomberait. Il doit aussi la précéder en
montant : il ne pourra pas lui venir en aide si elle trébuche, mais
voudra encore moins l’embarrasser en la suivant.
Repas en privé, un chevalier ne mange ou ne boit jamais en
présence de sa reine sans avoir au préalable demandé si elle désire
quelque chose. Pour un repas, le chevalier tirera légèrement le siège
pour inviter une femme à s’asseoir. Il attendra que les femmes soient
installées avant de s’asseoir à son tour. Le Chevalier sert à boire à la
dame qui l’accompagne et lui offre les plats en premier.
Au restaurant, il aidera une femme à enlever son manteau, où à le
remettre. Il la raccompagnera jusqu’à la porte, ou mieux, jusqu’à chez
elle. S’il la raccompagne en voiture, il lui ouvrira la portière avant de
monter lui-même. À l’arrivée, il descend de la voiture en premier pour
ouvrir la portière.
Compliment : un chevalier complimente sans affectation une
femme sur sa manière de s’habiller, sur son élégance, en privé comme
avec des amis : « Vous êtes ravissante ce soir », « Cette couleur vous
va parfaitement ». De même, il déclare ouvertement qu’il aime sa
reine, qu’il lui est très attaché ou à quel point elle est précieuse à ses
yeux.
Hygiène sexuelle : le chevalier sera propre, sexe rasé/épilé en tout
temps. Selon le désir de la reine, le chevalier se rendra dans l'institut
de beauté désigné par la reine, aux frais de la reine, et se soumettra à
tous les traitements qu'elle jugera opportuns.
Initiative sexuelle : La reine choisit de (rayer ou enlever la mention
inutile) :
1- laisser le chevalier proposer l’acte sexuel sans que ce dernier ne
s’attendre à ce qu’elle l’accepte.
2- se réserver l’initiative de la proposition.

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Perfectionnement : le chevalier à devoir de perfectionnement.
Selon le besoin commandé par les missions demandées, la reine
choisira les cours de perfectionnement nécessaires pour mettre à
niveau les compétences du chevalier ou fournira au chevalier un
entraineur personnel x fois par semaine pour des séances d'une
heure, aux moments qui conviendront au coach et au chevalier. Le
chevalier est redevable devant la reine de la réussite de ses cours ou
des progrès rapportés par l’entraîneur à la reine dans le domaine
désiré par la reine. Les coûts seront assumés par l’un, l’autre ou les
deux selon ententes et usage de l’article 1-5 si nécessaire.

CLAUSE 2
LIMITES À NE PAS FRANCHIR DANS L’EXPLORATION DES FANTASMES
SEXUELS, SI NÉCESSAIRE.
Aucun acte impliquant le feu.
Aucun acte impliquant la miction, la défécation ou les produits qui en
résultent.
Aucun acte impliquant les épingles, les couteaux, le perçage ou
l’apparition de sang, de brulure, de diminution importante ou d’arrêt
de la circulation sanguine, des saignements internes.
Aucun acte qui laisserait sur la peau des marques permanentes.
Aucun acte qui ferait des blessures nécessitant des soins médicaux
Aucun acte pouvant entrainer la suffocation, la perte de conscience.
Aucun acte pouvant entrainer la perte de cheveux.
Aucun acte impliquant des instruments médicaux.
Aucun acte impliquant des enfants ou des animaux.
Aucune activité impliquant un contact direct du corps avec un
courant électrique.
Si des dommages physiques devaient survenir, non seulement le
contrat sera rompu, mais la reine sera passible de poursuite devant
les tribunaux.

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CLAUSE 3
LIMITES À NE PAS FRANCHIR POUR LES ORDRES ET DIRECTIVES
Le chevalier à droit de véto :
- Sur tout ordre qui entre en conflit avec une ou des lois existantes et
peut mener à une amende, une arrestation ou une comparution du
chevalier devant les tribunaux.
- Quand l’ordre donné peut avoir comme conséquence de causer des
dommages graves au chevalier, tels que la perte d’un emploi, causer
un stress familial, etc.
- Quand l’ordre donné peut causer des dommages corporels
permanents au chevalier.
- Quand l’ordre donné peut causer des traumatismes psychologiques
au chevalier,
- Quand le chevalier prononce un mot de sécurité (section 10.2) ou
fait un signe de sécurité convenu, lors de séances de jeux érotiques ou
sexuels.
***

© thierrypasquier@viiif.net 178 12-12-14


BIBLIOGRAPHIE

a « Le Guerrier intérieur », Thierry Pasquier, le Dauphin blanc


b « Le pouvoir de choisir », Annie Marquier, Ed. Valinor
c « La liberté d’être », Annie Marquier, Ed. Valinor
d « Le Maître dans le cœur », Annie Marquier, Ed. Valinor
e « Illusion, le messie récalcitrant » de Richard Bach.
f « L’île des Gauchers », Alexandre Jardin, Gallimard, 1995.
gVoir la simulation financière « Riche et conscient » pour apprendre, en jouant, à
devenir libre financièrement. Un autre sujet très sérieux et tellement utile…
www.viiif.net.
h « La grande histoire cachée de l’humanité, ou la naissance du Guerrier
intérieur », Thierry Pasquier.
iSelon quatre sources de statistiques compilées par Henri Michaud, rédacteur de
Canal Vie. Source : sondages publiés dans les magazines Châtelaine, Coup de
pouce et Elle Québec. Quelques chiffres proviennent aussi d’un sondage effectué
par la firme Léger Marketing pour le compte de Canoe.ca et d'un texte signé par
la sexologue Julie Pelletier.
j « Le chemin de l’extase », Mitsou Naslednikov (Ma Anand Margo), 1981.
k « La célébration sexuelle », Ma premo, M. Geet Éthier, Le Jour Éditeur, 1990.
l « Faire l’amour de Manière Divine », Barry Long, Tantra édition, 1998.
m « Compilation sur la sexualité », Alice A. Bailey, selon les écrits du Maître
tibétain.

© thierrypasquier@viiif.net 1 12-12-14

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