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Mémoire :
Thème :
Présenté par :
TAMANI Fadhila
Devant le jury d’examen composé de :
2
Dédicaces
mes parents ;
mes frères et sœurs ;
mes enseignants.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE............................................................................... 02
Annexes........................................................................................................................ 268
Bibliographie............................................................................................................... 279
Liste des illustrations.................................................................................................. 286
Liste des abréviations et des acronymes................................................................... 289
Table des matières....................................................................................................... 290
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LISTE DES ABREVIATIONS ET DES ACRONYMES
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Introduction générale
L’intégration régionale a connu une progression dans ses deux dimensions : dans sa
dimension institutionnelle par la multiplication des accords commerciaux régionaux : à ce
jour nous enregistrons plus de 200 accords régionaux notifiés à l’OMC, et dans sa
dimension économique, avec l’émergence de structures d’interdépendance plus étroite à
l’échelon de certaines régions. Aujourd’hui, un tiers du commerce mondial s’inscrit dans des
aires d’intégration régionale.
La prise de conscience des mutations dans l’économie mondiale qui ont affecté les
structures de production ainsi que les échanges, a poussé vers une appréhension plus réaliste
des bases nouvelles d’équilibre géopolitique et économique mondial, une meilleure
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intelligence de coopération et d’intégration économique régionale et une reconnaissance du
fait de la portée de la région dans une perspective d’intégration à l’économie mondiale. En
effet, la constitution des espaces économiques intégrés présente une voie, voir une étape pour
l’intégration à l’économie mondiale et donc un relais entre un monde vaste et complexe et des
Etats-nations plus petits.
La seconde vague d’intégration s’amorce au tournant des années 1990 avec l’apparition
du Marché Commun du Sud signé en 1991, la signature d’un accord de libre échange entre
les pays de l’Asie du sud est (ASEAN) en 1991, la signature d’un accord de libre échange nord
américain (ALENA) en 1994 …etc. Le regain d’intérêt pour les accords régionaux est
expliqué essentiellement par deux éléments:
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la fin de la guerre froide et du bipolarisme avec l’éclatement du bloc communiste, qui
ont contribué à l’apparition de nouvelles sources d’alliances régionales avec le retour
de la dimension naturelle des échanges ainsi, l’ancienne intégration politique est
remplacée par des accords commerciaux ;
l’ordre économique mis en place le lendemain de la seconde guerre mondiale ne
répond plus aux exigences de la communauté internationale, les accords régionaux
seraient donc une réponse à cette carence.
Se sont autant d’éléments qui ont contribué soit directement ou indirectement à la
résurgence des accords régionaux et que nous aurons à étudier en détail.
L’intégration économique régionale peut être interprétée comme une volonté politique
de certains Etats de favoriser le développement de liens économiques avec des pays
généralement proches géographiquement, par la création de zones de libre échange, d’unions
douanières ou de tout autre accord de commerce préférentiel. Ce mouvement ne traduit pas un
repli à plusieurs dans une structure protégée du reste du monde, mais plutôt, une ouverture
plus approfondie au sein d’un groupe de pays afin d’affronter, dans de meilleures conditions,
l’intégration à l’économie mondiale.
Le regain d’intérêt que suscite l’intégration régionale depuis quelques années est un
phénomène constaté à l’échelle mondiale, inspiré par le succès de l’expérience européenne.
Les pays sont de plus en plus poussés - par l’étroitesse des marchés intérieurs ainsi que par les
limites naturelles des économies nationales - à conjuguer leurs efforts et rassembler leurs
potentialités afin de pouvoir surmonter les différentes contraintes économiques et sociales
auxquelles ils doivent faire face. Ils sont également encouragés par les retombées positives de
l’union et de la coopération régionales pour mieux affronter les défis du marché mondial.
Dans le cadre des accords régionaux, l’harmonisation des législations concernant les
investissements et les opérations financières, la libre circulation des biens, des services, des
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capitaux et des personnes et la coordination des efforts de recherche donnent aux entreprises
des pays membres, des marges de manœuvre plus grandes, la possibilité de tester leurs
produits et leurs méthodes sur un marché plus vaste que le marché national et de bénéficier
d’une base élargie pour engager leurs opérations internationales. Selon B. BEKOLO-EBE :
« les unions économiques sont devenues ces lieux où s’élaborent les nouvelles stratégies
concurrentielles, en donnant aux économies une capacité de négociation et d’imposition de
nouvelles règles et normes de concurrence et des bases de départ, ... pour conquérir des parts
de marché sur les marchés mondiaux ». (1)
(1)
B. BECOLO-EBE, l’intégration régionale en Afrique : caractéristiques, contraintes et perspectives, revue
monde en développent, N° 115/116, 2001, p.86.
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travailleurs, la mise en place d’un environnement institutionnel commun ou la coordination
des politiques permettant des convergences des économies et un ancrage des politiques
économiques. Ainsi, plusieurs conceptions ont émergé, il s’agit de l’intégration planifiée par
les Etats (conception volontariste), l’intégration par le marché (conception libérale),
l’intégration liée aux règles (conception institutionnelle), l’intégration suscitée par les acteurs
en position asymétrique et liée à des dynamiques territoriales (conception territoriale) et la
conception politique ou diplomatique.
En effet, leur coexistence fait objet de débat entre ceux qui pensent que les accords
régionaux représentent un fer de lance de la libéralisation et un signe encourageant de la
volonté des Etats à étendre et approfondir leurs relations avec leurs voisins, sans pour autant
renoncer à l’objectif du multilatéralisme qui est la libéralisation au niveau mondial, et ceux
qui tirent la sonnette d’alarme du fait que ces regroupements risquent d’évoluer vers un
monde dominé par des blocs commerciaux rigides en Europe, en Amérique et en Asie de
l’est, et qui ne feront qu’entraver le programme d’action multilatérale. Nous apporterons notre
contribution à ce débat, en cherchant à comprendre les mécanismes, les effets et la réalité des
regroupements régionaux à travers leurs échanges commerciaux et leurs investissements
directs étrangers.
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Les accords régionaux se sont multipliés aussi bien entre pays développés qu’entre
pays en développement. Désormais, ces accords accaparent une part importante du commerce
mondial et menacent, de ce fait, les nations qui en sont exclues. L’intégration régionale
présente de multiples avantages pour les pays en développement, celle-ci peut aider bon
nombre de pays à surmonter les difficultés relatives à l’étroitesse de leurs marchés nationaux,
en permettant à leurs producteurs de réaliser de plus grandes économies d’échelle et de
bénéficier de la mise en place d’infrastructures au niveau régional. Par ailleurs, la mise en
place d’accords régionaux implique l’adoption d’une approche régionale dans certains
domaines clés comme l’harmonisation des tarifs douaniers, la réforme du cadre légal et
réglementaire, la restructuration du secteur financier, l’harmonisation des incitations à
l’investissement…etc. Ce qui permettra aux pays membres de se doter de moyens
institutionnels et humains permettant d’être plus compétent qu’en agissant seul, et par la
même, d’être mieux préparé pour relever les défis de la mondialisation. Ainsi, en Amérique
Latine, certains accords régionaux, tel que le Marché Commun du Sud (MERCOSUR),
répondent au souci d’asseoir la crédibilité des réformes engagées et d’en maintenir la
dynamique.
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Devant les unions qui se font un peu partout dans le monde, l’union économique du
Maghreb est devenue impérative, elle permettra de :
conforter l’insertion du Maghreb dans le commerce mondial : l’intégration maghrébine
pourra susciter une nouvelle dynamique des échanges et accroître l’attractivité de la
région pour les investissements directs étrangers, ce qui favoriserait l’apparition de
nouvelles formes de spécialisation dans la région et induire une allocation optimale
des facteurs de production et de dynamiser la croissance dans les pays de la région ;
crédibiliser le partenariat avec l’Union Européenne : les accords d’associations signés
avec l’UE seraient plus avantageux s’ils sont accompagnés d’une intégration du
Maghreb notamment de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie ;
atténuer les effets de l’élargissement de l’UE tel que le détournement des flux
d’échanges et d’investissements au profit des nouveaux pays membres, mais
également diminuer la concentration des échanges commerciaux du Maghreb vers et
en provenance de l’UE.
A la lumière des mutations rapides que connaît le monde et des crises dont l’impact
sur les économies maghrébines est certain, le choix du thème semble opportun pour tenter
d’identifier des solutions permettant de consolider les efforts vers une intégration de ces
économies. L’isolement actuel des pays du Maghreb ne peut être interprété que comme un
signe de faiblesse et de déclin.
Après leurs indépendances, les Etats maghrébins ont opté pour des régimes
économiques centralisés et dirigistes. Mais l’évolution économique des trois principaux pays
du Maghreb a connu différentes trajectoires en fonction des modèles de développement
adoptés et qui comportent de vastes programmes d’investissement. Ce choix était motivé par
une conjoncture internationale favorable. L’Algérie a opté pour une politique
d’industrialisation en jetant les bases d’une industrie lourde. Les modèles marocain et tunisien
s’insèrent dans le cadre de la division internationale du travail, il s’agit de l’industrialisation
par substitution aux importations pour le Maroc et d’une politique de spécialisation à
l’exportation pour la Tunisie.
La réalisation des programmes de développement a nécessité beaucoup de capitaux et
le recours massif à l’endettement extérieur. Les pays Maghrébins se sont vite retrouvés dans
des difficultés de remboursement de leurs dettes. Les changements survenus dans
l’environnement économique international, notamment, la hausse des taux d’intérêt,
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l’effondrement des cours de pétrole et du dollar ont eu des conséquences graves sur les
économies maghrébines.
Cette situation a obligé les économies des trois pays à se soumettre aux programmes
d’ajustement structurel (PAS) imposé par le FMI en vue de restaurer les grands équilibres
macro-économiques et financiers et le retour à la croissance. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie
ont respectivement signé leurs premiers PAS avec le FMI en 1980, 1986 et 1989.
C’est dans ce contexte de crise économique et d’isolement politique, que les Etats
maghrébins vont tenter de relancer la construction maghrébine en signant le traité de
Marrakech en février 1989 et la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
A ce titre, l’intégration économique régionale entre pays du Maghreb est-elle
possible ?
Malgré le rétablissement de la solvabilité externe, jusqu’à l’heure, le processus de
stabilité macro-économique n’a pas eu d’effets escomptés en matière de croissance, cette
dernière reste toujours fragile, d’un caractère cyclique et insuffisante pour faire face aux défis
(1)
A. El-KENZ, Le Maghreb, d’un mythe à l’autre, in S. AMIN (sous la dir.), Le Maghreb : enlisement ou
nouveau départ?, éd. L’Harmattan, Paris,1996, p.
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qui se présentent. Les pays Maghrébins éprouvent beaucoup de difficultés à relancer
l’investissement productif et représentent une attractivité encore insuffisante pour les IDE.
Cette situation nous amène à poser une question qui constitue le centre de gravité du présent
travail :
La construction d’une entité régionale et maghrébine constitue-t-elle une réponse à la
crise des économies maghrébines ? Quelles seront les opportunités que pourrait apporter une
alliance régionale au plan économique, politique et social ?
La charte de Marrakech de 1989 a jeté les bases de la création d’une entité régionale
regroupant l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, selon une séquence qui
avait été définie dans le traité de Rome de 1957, elle prévoyait une progression allant de la
formation d’une zone de libre échange à celle d’une union économique.
A ce jour, aucune de ces étapes n’a été franchie dans la réalité. Un vide demeure au
niveau des réalisations concrètes, et les nombreux travaux préparatoires effectués par les
responsables maghrébins se sont révélés des démarches sans issue. Quels sont les blocages à
la réalisation d’une intégration économique entre les pays maghrébins, alors que les
observateurs et les opérateurs sont unanimes à penser que la mise en place d’un vaste marché
intégré donnerait à l’attractivité de la région une très forte impulsion ?
L’objectif du présent travail est de montrer que la mise en place d’une dynamique
d’intégration régionale pourra contribuer à la sortie de crise de ces économies, car en plus des
avantages qu’elle présente, elle devrait conférer plus de crédibilité à la stratégie d’ouverture
entamée par ces pays, notamment dans le cadre du partenariat euro méditerranéen.
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la constitution d’une Grande Zone Arabe de Libre Echange (ZALE), mais aussi dans une
intégration de type Nord-Sud représentée par la zone euro-méditerranéenne.
Les trois pays du Maghreb central : la Tunisie, le Maroc et l’Algérie se sont engagés
dans un processus d’intégration économique régionale à travers des accords d’association
signés avec l’Union Européenne respectivement en Mars 1998, Mars 2000 et Septembre
2005. Ces accords organisent sur une base contractuelle, les relations entre l’Union et chacun
des pays de la rive sud de la Méditerranée, et étendent le champ de la coopération non
seulement aux échanges commerciaux et à l’assistance financière, mais aussi, à la coopération
institutionnelle, au dialogue politique et aux politiques migratoires, sociales et culturelles.
Ainsi, ces accords prévoient la mise en place d’une zone de libre échange sur une période de
transition de douze ans, la mise en place d’un cadre de dialogue politique ainsi qu’une clause
protégeant les droits de l’homme, imposent à terme la libre circulation des capitaux, la
convertibilité des monnaies, l’application des règles de la concurrence et établissent le cadre
d’une coopération renforcée dans les domaines économique, social et culturel financée par des
fonds communautaires.
Telles sont les questions qui guideront notre recherche et auxquelles nous tenterons
d’apporter quelques éléments de réponses. A cette fin, nous avons utilisé une liste
bibliographique constituée d’un ensemble d’ouvrages et notamment d’articles de différentes
revues et de documents divers concernant des forums, des rapports, des séminaires et des
études réalisées pour le compte de la commission économique pour l’Afrique, de la
commission européenne, du FEMISE, de la commission économique de la Ligue Arabe, des
publications de certains groupes de recherche comme le Groupe de Recherche sur
l’Intégration Commerciale (GRIC), le Groupe de Recherche sur l’Intégration (GDRI). Nous
avons également exploité un ensemble d’informations et des documents présentés par le
ministère des affaires étrangères. Quant aux statistiques, nous avons procuré quelques unes
auprès de l’Office National des Statistiques et d’autres en utilisant les sites internet des
organismes de statistiques de chacun des pays du Maghreb.
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Notre travail est divisé en deux parties. Dans la première, il sera question d’un essai de
clarification du concept, définir ses objectifs et les différentes formes de l’intégration
économique régionale dans le premier chapitre. Nous analyserons ensuite les théories de
l’intégration régionale à travers l’étude des effets des accords régionaux, et comme dernier
point du chapitre, le lien qu’entretiennent les deux mouvements de mondialisation et
régionalisation.
Dans le deuxième chapitre, nous aurons à étudier les engagements de la région dans
des processus d’intégration régionale, en commençant par étudier l’intégration au sein même
de la région et dans une première section réservée aux expériences d’intégration régionale au
Maghreb à travers le Comité permanent consultatif maghrébin (CPCM) et l’Union du
Maghreb Arabe (UMA). Dans la deuxième section, il sera question du bilan de l’intégration
maghrébine et les raisons du blocage du processus de construction de l’espace maghrébin et
qui sont d’ordre économiques, politiques et institutionnelles. Dans un dernier point de la
section, nous présenterons quelques tentatives pour redonner un nouveau souffle à la
construction.
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Dans la dernière section du chapitre, nous verrons les autres tentatives d’intégration
transrégionales, il s’agit d’une intégration nord-sud, dans le cadre du partenariat euro-
méditerranéen et les accords d’association signés entre l’Union européenne et chaque pays de
la rive sud de la méditerranée, le contenu de ces accords, le bilan du processus et les
retombées de la future zone de libre-échange sur les économies du Maghreb (risques et
bienfaits), et dans un deuxième point, nous présenterons une autre expérience d’intégration
sud-sud et à laquelle les pays du Maghreb ont adhéré, il s’agit de la Grande Zone Arabe de
Libre Echange, les potentialités physiques et humaines de la zone, le contenu de l’accord de
libre-échange, le degré d’impact de la zone sur le développement de la région. Le dernier
point de la section concerne les perspectives et quelques recommandations pour sortir du
blocage actuel et relancer l’intégration maghrébine.
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Première partie : Intégration
économique régionale : de la théorie à la
mise en pratique
Introduction à la première partie :
Dès le début des années 1960, on assiste à une vague d’accords régionaux
notamment en Europe, en Afrique et en Amérique Latine, mais la plupart de ces accords
ont échoué, c’est le cas de l’Association Latino-Américaine de Libre Echange créée en
1960 et du Marché Commun Centre-Américain. L’échec des regroupements des années
1960 et 1970 est expliqué par la conjugaison de trois facteurs :
Dans les années 1980, le phénomène prend de l’ampleur. On assiste à une vague
d’accords régionaux un peu partout dans le monde, notamment avec la participation des
Etats-Unis à des accords d’intégration régionale, en signant un accord de libre-échange
avec Israël et un autre accord de libre-échange avec le Canada en 1985, étendu par la suite
au Mexique pour créer un Accord de Libre Echange Nord Américain (ALENA) en 1994.
La prolifération des accords régionaux peut être expliquée, en partie, par une
certaine désillusion vis-à-vis des négociations multilatérales de plus en plus longues et
complexes. Elle est aussi expliquée par la progressive reconnaissance des « biens-faits » du
régionalisme après avoir constaté le rôle qu’a joué ce dernier dans l’accélération des
échanges et des investissements au sein de la communauté européenne.
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l’intégration par le marché : qui peut être une zone de libre échange, une union
douanière, un marché commun et une union économique et totale ;
l’intégration par la production : qui peut prendre deux formes, soit par la
spécialisation, soit par la coproduction.
Cette première partie sera donc scindée en deux chapitres, dans le premier, il sera
question d’un essai de clarification du concept d’intégration, de la présentation des théories
de l’intégration régionale et de la tentative de compréhension de la coexistence des deux
phénomènes de mondialisation et de régionalisation. Dans le deuxième chapitre, nous
présenterons trois expériences d’intégration régionale, il s’agit de l’Union Européenne, de
l’Accord de Libre Echange Nord Américain et de l’Association des Nations de l’Asie du
Sud-Est.
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Chapitre I : Intégration économique
régionale : essai de clarification du
concept
Introduction :
L’intégration est un processus qui a toujours existé, étant donné que les peuples se
sont rapprochés sous différentes formes. Celles-ci sont allées, des formes brutales de
guerre, aux formes douces d’échanges commerciaux. Les Etats se sont toujours efforcés
de réduire ou d’éliminer, sur une base mutuelle, les obstacles à leurs échanges. Cependant,
l’intégration régionale sous sa forme actuelle est une révolution post industrielle. Elle est
caractérisée par la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux, des
personnes, des idées, du savoir, des valeurs et de la culture, à travers la suppression
progressive des frontières identifiables des Etats nations.
L’intégration économique régionale se présente sous des formes variées, mais qui
ont toujours pour finalité, de lever les obstacles aux échanges à l’intérieur d’une zone
donnée.
(1)
La clause d’habilitation est une décision adoptée par le conseil général du GATT en 1979, et qui autorise
ses membres à accorder un traitement différencié et plus favorable aux pays en développement en dérogeant
à la clause de la nation la plus favorisée
22
Le chapitre comporte aussi une approche théorique de l’intégration régionale
laquelle est basée sur l’étude des effets de l’intégration sur les courants d’échanges, sur la
consommation, sur les termes de l’échange, sur les investissements, la performance et la
compétitivité de la zone.
Ainsi, le chapitre est scindé en trois sections. Dans la première section nous
présenterons une définition claire du phénomène, les différentes conceptions, les
caractéristiques et les objectifs de l’intégration économique régionale. La deuxième section
constitue l’approche théorique de l’intégration régionale, à travers l’étude de son impact
sur le bien-être. Ses effets sont présentés sous deux aspects, le premier est statique et le
second est dynamique. La troisième section se portera sur le lien qu’entretiennent la
mondialisation et la régionalisation pour comprendre la réalité des deux mouvements, une
réflexion qui sera précédée par la présentation des caractéristiques de la deuxième vague
d’intégration qui a été déterminante dans l’évolution de l’intégration régionale et les
raisons de cet engouement pour les accords à cette période (1980-1990).
, cohabitent- ils
Section 1 : Genèse et évolution de l’intégration économique régionale
La première trace d’un accord commercial régional remonte au 16ème siècle. Des
négociations eurent lieu entre l’Angleterre et l’Ecosse et aboutirent à la signature d’un acte
établissant une union économique et politique entre ces pays. En France, suite à la
révolution, toutes les provinces formèrent une union douanière. En Allemagne, 18 petits
Etats formèrent le Zollverein entre 1818 et 1834, une union douanière qui a précédé
l’unification allemande. La Confédération suisse fut fondée comme une union économique
en 1848. Les Etats italiens formèrent une union douanière entre 1860-1866. La Norvège et
la Suède formèrent une union douanière en 1874-1875.
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C’est ainsi que le phénomène a connu une évolution dans sa conception, dans son
contenu et parfois même dans ses objectifs. Nous tenterons de présenter, dans cette section,
une définition claire du phénomène pour lever la confusion qui existe dans l’utilisation des
termes tels que le régionalise, la régionalisation et l’intégration régionale. Une typologie
conceptuelle est nécessaire, étant donné l’évolution qu’à connu l’intégration dans le
contexte de mondialisation. Il existe une conception libérale, une conception volontariste,
une conception industrielle et territoriale, une conception institutionnelle et une conception
diplomatique et politique. Nous présenterons ensuite les différentes formes d’intégration
régionale selon K.S.OUALI, celles-ci sont divisées en deux principales formes, il s’agit de
l’intégration par les marchés et l’intégration par la production.
Dans tous les cas, une confusion est constatée quant à l’utilisation de ces termes, ce
qui laisse penser qu’ils sont équivalents et ne qualifient pas une réalité spécifique. Une
typologie permet d’atteindre une convention, Celle - ci revient sur la définition de deux
grands piliers constitutifs du processus régional, il s’agit du pilier économique et du pilier
institutionnel, ces deux derniers se combinent ou non selon le lieu et le moment (1)
24
FRANKEL et ALII en 1995, SOLOAGA et WINTERS en 2001, considèrent que « la
régionalisation est le produit d’un phénomène structurel lié à un ensemble de facteurs de
proximité : l’importance des coûts de transport, la similitude des goûts, des modes de
consommation, les liens culturels, historiques et linguistiques, la similarité des systèmes
politiques, des structures économiques, des niveaux de vie et des politiques
(1)
commerciales… » .
(1)
FRUDENBERG et ALII, cité par L.GUILHOT, op.cit, p.36.
(2)
NICOLAS, cité par L.GUILHOT, op.cit, p.36.
25
compte de constructions régionales sans pour autant que les relations économiques
s’intensifient. » (1).
L’OMC définit l’intégration régionale comme « les mesures prises par les
gouvernements pour libéraliser et faciliter le commerce à l’échelle régionale, parfois au
moyen de zones de libre-échange ou d’unions douanières » (2)
L’intégration économique régionale est donc volontaire, construite sur une base
collective, recouvrant la mise en œuvre d’un processus de construction communautaire.
Elle est généralement fondée sur un espace de proximité géographique.
(1)
L. GUILHOT, op.cit, p.41
(2)
Site de l’OMC sur http// www.wto.org
26
dans l’émergence du sentiment d’appartenance culturelle et politique à un ensemble
déterminé et d’une vision partagée de l’avenir.
L’intégration régionale, à partir des années 1990, concerne des domaines nouveaux
comme l’investissement, la concurrence, les normes techniques, les normes de travail ou
les règles en matière d’environnement.
D’après certains auteurs, les motivations économiques ne sont pas suffisantes pour
s’engager dans un processus d’intégration, la dimension politique constitue toujours une
base et un mobile de regroupement, ce que nous aurons à démontrer à travers l’étude des
expériences d’intégration régionale.
les accords régionaux rassemblent, pour la plupart, des pays voisins, d’où le terme
régional. Plusieurs raisons expliquent ce choix, nous citons principalement (1) :
l’intégration entre pays voisins est considérée comme un moyen de
réduire les risques de conflits, elle permet de remplacer d’anciennes
tensions par un cadre institutionnel qui favorise la coopération, c’est
le cas de certains pays d’Europe ;
l’intégration entre pays voisins, permet de réduire les coûts de
transaction résultant des formalités aux frontières et constituant un
véritable obstacle au commerce ;
l’intégration permet de constituer un marché régional pour certains
produits qui ne sont pas échangés avec le reste du monde pour des
raisons de goûts ou de coûts de transport excessifs ;
l’intégration permet d’intensifier la coopération car il y a une
meilleure connaissance du marché des pays voisins.
les accords d’intégration régionale se chevauchent le plus souvent, car de nombreux
pays dans le monde appartiennent à plusieurs accords régionaux. Cette situation permet
aux Etats concernés, de combiner l’accès à de multiples marchés et d’effectuer leurs
approvisionnements sans droits, auprès de multiples sources. La combinaison d’un certain
(1)
M. schiff x A. winters, intégration régionale et développement, éd. Economica, 2003, pp. 81-82
27
nombre d’accords, selon WINTERS, remplacerait efficacement le libre-échange. (1) Si nous
prenons le CHILI, il est membre du Forum de Coopération Economique Asie Pacifique
(APEC), de l’Association Latino-Américaine d’Intégration (ALADI), comme il a signé
plusieurs accords bilatéraux avec l’Argentine, la Bolivie, le Canada, la Colombie,
l’Equateur, le MERCOSUR, le Mexique, le Pérou, l’union Européenne et le Venezuela. Au
total, le Chili fait partie de douze accords commerciaux. L’Union Européenne a conclu un
grand nombre d’accords avec des pays européens et méditerranéens en plus des tarifs
préférentiels accordés à tous ses partenaires commerciaux. Le chevauchement des accords
en Afrique est encore plus apparent (voir annexe 1)
les accords régionaux sont discriminatoires car des facilités sont accordées aux
pays associés à l’accord sans les pays tiers, par exemple l’accès au marché intérieur.
L’objectif des pays ayant opté pour la signature d’accords régionaux, dans le
domaine économique, est l’organisation de la production et le développement des échanges
intra-régionaux par l’intégration des économies. La recherche d’économies d’échelle
constitue un argument appréciable, notamment pour les pays à marchés étroits. Certains
investissements ont besoins d’un grand marché pour être rentable : l’élargissement de
marché implique une forte demande, les firmes vont pouvoir augmenter leur production et
étaler leurs coûts fixes sur un grand nombre d’unités produites.
accroître la taille de leurs marchés et renforcer leur sécurité d’accès aux marchés de
leurs principaux partenaires commerciaux, pour bénéficier des avantages découlant
des échanges comme suite à la rationalisation et à la spécialisation de la production
au niveau régional, ce qui permet l’amélioration du bien être national.
atteindre d’autres objectifs dans le domaine des politiques commerciales et
économiques. Les arrangements régionaux ont été considérés comme un moyen
d’atteindre des objectifs en matière de politiques commerciales et économiques
(1)
Cité par schiff x A. winters, op. cit, pp. 84-85
28
comme l’équilibre des balances commerciales et courantes, faire face aux chocs
extérieurs, et de façon générale, réaliser une croissance économique durable
renforcer la cohésion politique entre les pays membres. Les pays en
développement, considèrent l’intégration comme un moyen de promouvoir une
collaboration politique étroite, de parvenir à un consensus sur les questions
d’intérêt commun et surmonter les difficultés extrarégionales en se dotant d’un
pouvoir collectif de négociation.
1
Cité par M. BOUSSETTA, Intégration régionale Sud-Sud, libéralisation commerciale et Zone de Libre-
Echange Quadripartite : Fondements et enjeux, CNRS, sur http://www.gave.cnrs.fr
29
régionales, à la mise en œuvre de projets ayant des effets de polarisation. Le
COMECON représentait l’exemple d’un régionalisme fermé, qui concrétisait un
volontarisme politique, utilisant des instruments tels que les prix administrés, le
choix des industries lourdes, la non convertibilité des monnaies,...etc. Ce
regroupement a disparu avec la chute du mur de Berlin et la désintégration de
l’URSS. La fin de ce regroupement est interprétée comme un échec de ce type de
régionalisme.
30
judiciaire des lobbies nationaux) et à la création institutionnelle (DE MELO,
1993). (1)
1
P.HUGON (S.D.), Analyse comparative des processus d’intégration économique régionale, le
Cered/FORUM et le Cernea, 2001, Université Paris X-Nanterre.
(2)
K.S. OUALI, L’intégration et développement, éd. Economica, Paris, 1990, p. 171
31
a) La Zone d’échange préférentiel : (1)
L’élément préférentiel dans cette zone, consiste à réduire les droits pratiqués sur les
importations de biens produits par les autres membres, qui deviennent ainsi moins élevés
par rapport aux droits qui s’appliquent sur les importations de biens produits par des pays
non membres.
b) La zone de libre-échange :
Elle consiste essentiellement à supprimer des obstacles tarifaires (droits de douane)
aux échanges de biens et services entre pays partenaires.
Les pays membres d’une zone de libre-échange peuvent opter pour ce niveau
d’intégration comme structure définitive, comme elle peut constituer une première étape
du processus d’intégration pour passer à des degrés plus élevés dans l’intégration des
marchés.
c) L’union douanière :
Les pays membres retrouvent la même liberté de circulation des produits que dans
la zone de libre-échange, mais ils procèdent également à une harmonisation de leur
politique en matière de taxation extérieur, nous parlons ainsi d’un tarif extérieur commun.
1
La zone d’échange préférentiel ne figure pas parmi les étapes d’intégration prévues par B.Balassa, c’est une
classification de l’OMC.
32
d) Le marché commun :
Le marché commun a la même portée qu’une union douanière, sauf que le degré de
libéralisation dans ce cas s’élargit à la circulation des capitaux et des personnes et le libre
établissement pour les citoyens. Des efforts sont déployés en vue de poursuivre
l’élimination des pratiques restrictives de commerce en dehors des tarifs, il s’agit
d’harmoniser des politiques dans certains domaines tels que, les domaines fiscal et
monétaire dans le but d’éviter des distorsions économiques, qui pourraient perturber la
concurrence.
f) L’union politique :
C’est le degré le plus élevé d’intégration où les pays membres deviennent une seule
nation. Les différents gouvernements cèdent une partie de leur souveraineté en matière de
politiques une partie de leurs économiques et sociales à une autorité supranationale, et
mettent en place des processus judiciaires et législatifs communs. L’exemple de l’UE se
rapproche de cette forme d’intégration avec la mise en œuvre d’une politique économique
commune au plus haut niveau de la hiérarchie.
L’intégration économique prend donc forme par un processus qui conduit les pays
membres au plus grand degré d’intégration. Mais il faut souligner que la réalisation de
l’union économique n’est pas toujours l’objectif poursuivi par tous les groupements
régionaux. Ainsi, l’objectif de certains pays peut s’arrêter à la simple constitution d’une
zone de libre-échange ou bien d’une union douanière.
33
d’intégration, nécessite un engagement politique important avec l’implication des
considérations d’ordre culturel et idéologique dans le processus de l’intégration (1).
Dans cette première forme d’intégration, c’est le libre jeu des forces du marché qui
permet l’égalisation des prix des marchandises, des facteurs de production et la division du
travail. Ainsi, chaque facteur s’oriente automatiquement là où il pourra réaliser le
maximum de rendement. La concurrence constitue le noyau dur dans l’intégration par le
marché.
spécialisation verticale : elle est caractérisée par un mécanisme basé sur des
transferts intersectoriels, on peut citer l’exemple de K.S OUALI pour expliquer cette
spécialisation : deux pays (1 et 2) représentent une économie à deux secteurs, le
secteur A consiste en la production des biens primaires, le secteur B en la
transformation. Si le pays 1 se spécialise dans A et que le pays 2 dans B ou
(2)
l’inverse, en parle d’une spécialisation verticale . Ce type de spécialisation
caractérise les relations entre le Nord et le Sud.
spécialisation horizontale : elle consiste en l’unification totale des potentiels
productifs de certains secteurs. Par rapport à l’exemple cité, chacun des deux pays
se spécialise à la fois dans une ou plusieurs branches de A et de B, soit en fonction
de la dotation naturelle en facteur de production ou d’après une division de travail
décidée par les gouvernements des pays membres.
(1)
B. BALASSA, cité par K. S OUALI, op.cit, p. 175.
(2)
K. S OUALI ,op.cit, p. 177
34
b) l’intégration par la coproduction :
Il y’a coproduction lorsqu’une branche d’activité est exploitée de manière conjointe
par deux ou plusieurs pays. Il s’agit donc d’un certain nombre de pays qui unissent leurs
efforts et leurs ressources pour mettre en œuvre certains projets.
Dans cette forme d’intégration, l’Etats est le maître d’œuvre de toute activité
économique de base, c’est pour cette raison que cette forme d’intégration est adoptée
notamment dans les pays à économie socialiste. La production dans les pays concernés
trouve comme débouchés les marchés de ces mêmes pays, ce qui nécessite une libre
circulation des marchandises au sein de ces pays.
35
des services, des marchés publics et la réglementation sur les IDE sont aussi concernés, une
harmonisation des normes notamment sur la base de la nation la plus favorisée et du
traitement national est aussi adoptée.
(1)
KEBABDJIAN, cité par L.GUILHOT, op.cit.p.42
36
Section 2 : Les effets de l’intégration économique régionale : approche théorique
L’analyse théorique présentée par VINER (1950) est la plus importante sur cette
question. Dans son livre « the customs union issue », VINER introduit deux concepts
(1)
J-L. MUCCHIELLI, Relations économiques internationales, éd. Hachette, Paris, 1994, P 408
37
essentiels dans l’analyse, il s’agit de l’effet de création de commerce et l’effet de
détournement de commerce.
38
tiers avant l’instauration de l’union. L’autre partie provient des échanges crées suite à la
levée des barrières tarifaires. La figure N° 01 illustre les deux effets dans une même zone :
trois pays représentés par les symboles H (pays domestiques), P (le pays partenaire)
et w (le reste du monde)
un seul bien présenté au prix p
la courbe (s) représente l’offre domestique
la courbe (d) représente la demande domestique
P P
S
S
Pa
Pn Pn
Pw A C A C
B D B D
p Pp Pp
D G D
Pw
0 Q1 Q0 C0 C1 CQ 0 Q1 Q0 C0 C1 CQ
Dans le premiers cas, p est supposé le partenaire le moins coûteux Pp < Pw. Le prix
domestique avant l’union est Pn =Pp (1+t) sachant que t est le droit de douane appliqué aux
importations.
39
respectivement la baisse du surplus de producteurs et la baisse des recettes tarifaires. Il y a
un gain net en terme de bien être qui est représenté par :
l’aire B qui représente un gain d’efficience dû à l’abandon des producteurs à coûts
élevés (en H) pour des producteurs présentant des coûts bas (P) ;
l’aire D qui représente la réduction de la perte sèche due à la suppression de la
distorsion de prix.
Dans ce cas, l’intégration est limitée en termes d’efficacité régionale, étant donné
qu’elle favorise un détournement de commerce en passant du producteur plus efficace à un
producteur moins efficace. C’est ainsi que l’union douanière est considérée comme
optimum de second rang.
40
Figure N° 2 : « Création et détournement de commerce – coûts croissants »
P P
Pays H Pays P
Sh
Pa
Dp SP
Ph
A C S h+Sp
B D
Pu
G Dh E F I J
Pw
0 Q1 Q0 C0 C1
0
CQ C1 C0=Q 0 Q1 CQ
La formation de l’union douanière entre les deux pays (H) et (P), bénéficie aux
producteurs de (P) ainsi qu’aux consommateurs de (H) : les premiers écoulent leurs
produits sur le marché de (H) à un prix supérieur au prix domestique, les deuxièmes
achètent les produits de (P) à bas prix, ce mouvement de flux se poursuit jusqu’à atteindre
un prix d’équilibre (Pu).
41
tarif extérieur commun qui soit inférieur au tarif pratiqué avant l’union, la figure N°3
illustre ce cas.
Sh Pays H
Ph Sh+Sp
Pu
Pt’
Pw
Dh
0 Qn Q2 C0 C1
Q0 CQ
Dans ce cas, les pays tiers exportateurs continuent à exporter leurs produits vers (H)
avec les mêmes quantités et les mêmes prix qu’auparavant. La production domestique est
réduite de Q0 à Qn. Q2 – Qn est la quantité importée de (P), une partie de cette production
remplace la production domestique inefficace (Q0 – Qn), l’autre partie Q2 – Q0 représente
une création pure de commerce. La perte de producteurs est plus que compensée par le
gain des consommateurs.
Les aires grisées représentent le gain total de bien être. Les recettes tarifaires ont
diminuées vue que le tarif extérieur commun est inférieur au précédent, cette baisse est
compensée par la réduction du prix de Pn à Pt’ sur les importations (C0 – Q0). Selon
JULIUS : « … des indicateurs tels que la création de courants d’échanges ou le
42
détournement de courants d’échanges peuvent perdre une grande partie de leur
signification dans le contexte de globalisation » (1)
(1)
Cité par P.J. LLYOD, l’impact des accords commerciaux régionaux sur les échanges mondiaux, revue
problèmes économiques, N0 2415- 2416, 1995, P. 68
43
utilisons les dénominations suivantes : considérons trois pays (A, B, C) et que A est, par
définition, un petit pays à cause de sa taille économique, les hypothèses posées sont :
le pays A forme une union douanière avec B et ne peut influencer les termes de
l’échange à cause de son faible poids économique ;
A est spécialisé pour le bien y et importe le bien x ;
les agents économiques ont des coûts identiques et constants. Dans le cas où un
tarif est appliqué sur les importations de x, le revenu du tarif est perçu par le
consommateur.
Y
T
A
W’
Y1
w
Y2
W’’
S’
X
0 X1 X2 B C
Source : L. OPARA OPIMBA, l’impact de la dynamique de l’intégration régionale sur les pays de
la SADC : une analyse théorique et empirique, Thèse de doctorat en sciences économiques,
Université Montesquieu, Bordeaux,2009, p.103.
En situation, de libre-échange, le rapport des prix pour le pays A est représenté par
la droite AC.W={S, (AC)} est le point de tangente entre la courbe d’indifférence (S) et la
droite des termes de l’échange (AC). Le point W représente l’optimum de premier rang en
cas de libre-échange avec le reste du monde, c’est le niveau d’utilité qui procure la
meilleure satisfaction au pays A (y2 pour x2). Si le pays applique un tarif non prohibitif si
bien que le bien x est toujours importé à un niveau inférieur que le niveau initial.
44
La hausse des prix du bien x contraint les consommateurs de A à accroître leur
préférence pour le bien y, ainsi, une nouvelle situation d’équilibre apparaît dans le pays A.
une situation qui modifie les rapports des termes de l’échange représenté par la droite T, et
donne un nouveau point de tangente W’ = (T, S’). Le bien-être des consommateurs de A se
trouve ainsi détérioré, puisque la nouvelle courbe d’indifférence (S’) est inférieure à la
première (S).
Dans le cas où le pays A décide de former une union douanière avec le pays B, il y
aura détournement de commerce si le pays A cesse d’importer totalement du pays C. La
droite (AB) dans ce cas, représente les termes de l’échange, c’est le taux marginal de
substitution du bien x avec le pays C. Ainsi, la variation des rapports de prix ramène
l’utilité du pays A au point (W’’) qui est égale à l’utilité précédente (W’), la consommation
du bien x importé s’accroit et le pays se trouve avec un rapport d’échange intérieur
équivalent au rapport d’échange communautaire. Celui-ci est supérieur au rapport
d’échange mondial. Les consommateurs d’une union douanière substituent un rapport de
prix relatifs à deux rapports de prix relatifs intérieur et mondial. Cette situation se traduit
par une amélioration du bien-être intérieur.
D’après l’analyse, le détournement de trafic ne conduit pas forcément à la perte de
bien-être, cela dépend des variations de termes de l’échange enregistrées entre les pays.
(1)
Cité par L. OPARA OPIMBA, op.cit, p.107
45
2-2-1 Les effets de concurrence et d’économies d’échelle
La théorie économique montre que, la demande pour un produit canalise les
ressources productives vers la production de ce produit et ce dans une économie
compétitive. La demande est donc considérée comme un important signal entre
consommateurs et producteurs, et l’existence de barrières tarifaires et non tarifaires
brouillent le signale. La constitution d’une intégration régionale, permet la levée de ces
obstacles au commerce et donc une allocation des ressources plus efficiente.
Selon Baldwin, l’effet d’allocation a pour conséquence évidente les effets d’échelle
et de variété (2). L’ouverture de marché au sein d’un groupement régional, réduit et élimine
la protection qui permet aux entreprises inefficientes de se maintenir sur le marché, elle
remet en cause les rentes économiques des firmes en position dominante avant le libre
échange, selon J.M. SIROËN « elle réduit la perte sociale relative à des structures de
marché non concurrentielles, où les prix, comme les coûts, sont trop élevés » (3). La sortie
des firmes inefficientes, pratiquant des prix élevés sur le marché permet la baisse des prix
pour les consommateurs, rendue possible grâce à la baisse de coûts moyens pour les
producteurs. En effet, au fur et à mesure que les barrières baissent, les importations tirent
vers le bas les prix intérieurs des produits concernés. Face à la concurrence, les firmes
réagissent pour préserver leurs parts de marché en réduisant leurs coûts par la suppression
des inefficiences internes. La baisse des prix permet l’augmentation de la demande, ce qui
(1)
Les économies d’échelle sont définies comme étant la baisse des coûts moyens au fur à mesure que le
volume de la production augmente.
(2)
Cité par la CNUCED, Développement économique en Afrique 2009 : Renforcer l’intégration économique
régionale pour le développement de l’Afrique, publication des Nations Unis, Newyork et Genève, 2009, p.
(3)
Cité par L. OPARA OPIMBA, p.110.
46
déclenche des investissements et de nouvelles capacités de production, ces dernières
entraînent à leur tour de nouvelles économies d’échelle et de nouvelles baisses des prix.
Ainsi, l’environnement concurrentiel du marché conduit les entreprises à reconsidérer leur
stratégie commerciale, ce qui implique un processus de restructuration qui peut s’étaler sur
plusieurs années. La mise en œuvre du marché unique en Europe a donné lieu à une
restructuration importante des firmes européennes, la part de l’Union Européenne dans les
ventes d’entreprise par fusion, acquisition était de 65 % du total des ventes par fusion et
(1)
acquisition des pays développés en 1992 . Cette situation génère un ajustement coûteux
notamment pendant la période de réallocation des facteurs à de nouvelles utilisations.
Quant à l’effet de variété, il est induit par un marché plus vaste, celui-ci permet aux
consommateurs un choix de produits variés, qui devrait contribuer à leur bien-être par suite
de la baisse des prix à la consommation et l’amélioration de la qualité. Cependant,
l’ajustement effectué par les firmes nationales pour faire face à la concurrence peut être
couteux sur le plan social pour l’économie, car la rationalisation de la production interne
pourrait nécessiter la suppression d’emplois. Les ajustements peuvent créer de graves
distorsions sociales si l’économie est peu diversifiée
(1)
CNUCED, cité par MUCCHIELLI, OP.cit. p. 415
(2)
Cité par L. OPARA OPIMBA, op.cit, p.111
(3)
Les modèles sont impulsés par P. Krugman, M.Fujita A. Venables et autres.
47
(1)
création et de détournement de commerce. Ainsi, les IDE horizontaux correspondent à
des stratégies de conquête de marchés locaux, les IDE verticaux permettent aux firmes de
s’intégrer dans une perspective de division internationale de la production et qui se
matérialisent en fonction des économies de taille et de dotations factorielle.
Les régions intégrées exercent une certaine influence sur le choix de localisation
des investissements étrangers grâce à l’accroissement de la taille du marché régional ainsi
qu’aux effets de polarisation et à la libre circulation des biens et des personnes à l’intérieur
de la zone. D’autres facteurs sont également pris en compte, il s’agit de la sécurité de
l’environnement, des coûts des facteurs et de l’impact social sur la production comme les
fréquences des grèves et la durée légale du travail, de la pression fiscale, de la disponibilité
et de la qualité des infrastructures dans la région et de la compétence locale. Cette dernière
joue un rôle important dans le transfert de la technologie et de sa reproduction dans le
temps. Les pays asiatiques constituent un exemple vivant dans ce domaine, ils sont passés
(4)
de statut d’imitateur à celui de concepteurs originaux . La levée des barrières à
l’intérieur de la zone intégrée permet aux firmes de répartir de façon efficace leurs
opérations dans les pays membres.
(1)
Cité par L.OPARA OPIMBA, op.cit, p.112.
(2)
Ibidem.
(3)
SCHIFF et WINTERS, OP.cit, P. 137.
(4)
Cité par L.OPARA OPIMBA, op.cit, p.112
48
Les investissements entrants en Europe progressent plus vite que les
investissements sortants suite à la création du marché commun. Certains investissements
européens aux USA ont été détournés de ces derniers vers l’Europe. La formation, de la
Communauté Européenne a attiré d’avantage de firmes américaines et asiatiques,
notamment les firmes Japonaises et Coréennes, ainsi le montant des IDE en 1984 est évalué
à 10 milliards d’écus, il est passé à 63 milliards d’écus en 1998 (1)
Une analyse célèbre concernant les effets dynamiques développés dans le rapport
CECCHINI en 1988, en perspective de l’achèvement du grand marché unique européen où
il présente une synthèse des mécanismes mis en jeu par le renforcement de l’intégration
économique. La figure ci-dessous est une représentation simplifiée de la synthèse.
Concurrence Dimension
Production
accrue
Economie d’échelle
Développement des Et
échanges D’apprentissage
Demande accrue Investissement
favorisé
Innovation et progrès
technique favorisés
Productivité Compétitivité
accrue accrue
49
L’Union Européenne qui a atteint le stade le plus avancé dans la réalisation de
l’intégration régionale, bénéficie de tous les effets dynamiques d’un marché commun.
L’instauration de la monnaie unique, a permis de supprimer certains coûts de transaction.
Les effets dynamiques ont une plus grande importance à long terme que les effets
statiques, ils sont à l’origine d’un développement durable, ils bénéficient au pays membres
mais aussi aux autres partenaires commerciaux par effet d’entraînement.
Les théories récentes de l’intégration s’interrogent sur les effets des accords
régionaux sur l’avancée du multilatéralisme, ceci constitue l’objet de la section3.
En 1995, presque tous les pays membres fondateurs de l’OMC déclaraient adhérer
au moins à un accord régional. Il s’agissait en fait d’une deuxième vague de régionalisation
après celle datant des années soixante. La première vague de régionalisation, appelée aussi
le régionalisme de première génération « s’inscrivait dans une logique de développement
autocentré dont l’objectif était de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur »(1),
notamment dans le cas de pays en développement, qui reproduisaient la stratégie
d’industrialisation par substitution aux importations au niveau régional, pour pouvoir
protéger leurs industries naissantes. Une stratégie qui a vite échoué car les pays membres
enregistraient un taux de croissance faible.
(1)
F. NICOLAS, Mondialisation et intégration régionale, des dynamiques complémentaires, cahiers français
N° 317, 2004, P. 61
50
qui a entamé des réformes économiques avec son adhésion au GATT en 1986 pour signer
un accord de libre-échange en 1994.
Dans ce contexte, une question s’impose : l’intégration économique régionale peut-
elle être compatible avec le mouvement d’intégration globale qu’implique la
mondialisation ?
Avant de répondre à cette question, nous présenterons d’abord les principaux
éléments caractérisant la deuxième vague d’intégration, les raisons jugées importantes de
foisonnement des accords régionaux à la fin de la décennie 1980 et le début de la décennie
1990.
Le grand mouvement de la deuxième vague est surtout marqué par les éléments
suivants:
le ralliement des Etats-Unis aux thèses régionalistes, un ralliement qui est imputé à
(1)
deux principales raisons : le pays ne comptait plus sur le GATT pour améliorer
l’accès aux marchés par voie des négociations multilatérales. L’accord de libre-
échange signé avec le Canada est expliqué par les difficultés de lancement des
négociations de l’Uruguay, mais aussi, la crainte de la concurrence et la nécessité
de créer une force économique capable de rivaliser avec les autres groupes
régionaux notamment celui de l’Europe ;
(1)
D’après Y.LIYOD, op.cit, P. 72
51
nombreux, à l’exemple de l’Union Européenne (UE) qui a négocié avec le
Mexique un accord sur les services, la propriété intellectuelle et les marchés
publics. Les Etats-Unis ont conclu, dans le cadre de l’Accord de libre-échange
nord américain, un accord incluant les services, les marchés publics et
l’investissement. L’Accord entre l’UE et le CHILI comprend les services, les
marchés publics, l’investissement et la propriété intellectuelle.
la prolifération des accords nord-sud : depuis la fin des années 1980, les accords
d’intégration économique régionale se sont multipliés dans différentes régions du
monde par l’émergence de nouveaux regroupements de pays, mais aussi par la
réactivation d’anciens accords à l’exemple du Pacte Andin. Ces initiatives
52
régionales se caractérisent par l’association, de plus en plus, de pays du Nord avec
les pays du Sud. Les accords régionaux sont considérés comme facteurs
d’insertion des pays du Sud dans l’économie mondiale. On peut citer dans se sens
les accords euro-méditerranéens en vue d’instaurer le libre-échange régional et
l’Accord de libre-échange nord américain en 1994.
UD : union douanière
AIE : accord d’intégration économique
ALE : accord de libre échange
ACP : accord commercial préférentiel
Source : OMC (2010)
53
Si l’on compte les accords de commerce régional qui sont en vigueur mais qui n’ont
pas été notifiés, ceux qui ont été signés mais ne sont pas encore entrés en vigueur, ceux qui
sont en cours de négociation et ceux qui sont au stade d’intention, le nombre serai encore
plus important.
Les différentes négociations dans le cadre du GATT ont abouti à la réduction des
droits de douane et la création d’un environnement favorable à l’ouverture des économies
nationales. Le nombre de pays participant aux cycles de négociations multilatérales a
augmenté de 25 pays à 120 pays entre 1947 et 1993. Le GATT et ensuite l’OMC ont réussi
à faire baisser les droits de douane et la suppression de certaines formes d’entraves. Mais
face à l’ouverture croissante des économies, ces organisations n’ont pas pu être à la
hauteur des besoins et attentes des acteurs économiques et des populations, plusieurs
raisons expliquent cette incapacité, entre autres :
(1)
Le multilatéralisme est une forme coopérative d’organisation des échanges internationaux qui suppose
que les pays participant s’astreignent à des règles communes, dont au moins la non discrimination (BOUËT,
1998)
(2)
J.M SIROËN, la régionalisation de l’économie mondiale, éd. La découverte, PARIS, 2001, P. 73
54
(1)
les effets pervers de la clause de la nation la plus favorisée : une des raisons qui
ont encouragé certains pays à signer des accords régionaux est d’échapper aux
contraintes du traitement de la nation la plus favorisée. Cette dernière, devient contre
productive, surtout lorsque le nombre de pays bénéficiaires augmente. Le problème
des bénéficiaires sans contre partie implicite dans le cadre du GATT se trouve éliminé
dans les accords préférentiels. J.M SIRËON pense que la vision du libre-échange a
changé, le monde est passé : « …d’une logique d’équilibre relatif des concessions à
une logique d’équilibre absolu » (2). Les concessions doivent être les mêmes partout et
en même temps. Selon Y.ECHINARD, ces regroupements représentent un cadre de
coopération économique et sociale très ambitieux, car le nombre de pays serait réduit,
le contrôle serait facile, des relations basées sur la confiance s’installent plus
facilement au sein d’un groupe de pays, généralement voisins (3) ;
les textes de l’OMC atteignent peu les pratiques déloyales, contrairement aux
accords régionaux où les règles de loyauté sont renforcées et précisées. Par exemple,
au sein de l’Union Européenne, les pratiques contraires à la saine concurrence sont
définies avec précision ainsi que les contrôles et sanctions de chaque pratique
(dumping, ententes, abus de position dominante…). Les aides financières des Etats
membres sont réglementées, la politique de protection du consommateur est
(1)
Le traitement de la nation la plus favorisée : est l’une des clauses du principe de non discrimination, elle
stipule qu’un pays qui accorde des avantages commerciaux à un autre, doit les étendre à l’ensemble des
nations membres du GATT.
(2)
SIROËN, cité par F.BENAROYA, que penser des accords de commerce régionaux ? Revue économie
internationale, N°63, 1995, P.120.
(3)
Y. ECHINARD, Dossier sur, le renouveau des ensembles économiques régionaux, Centre universitaire de
recherche européenne et internationale, 2002.
55
renforcée …etc. La régionalisation apparaît ainsi, comme la conséquence de
l’absence de consensus au sein de l’OMC pour mettre à jour ses règles de loyauté.
(1)
Les paragraphes 4 et 10 de l’article XXIX traitent de l’établissement et de fonctionnement des unions
douanières et des zones de libre-échange. L’article de l’Accord Général sur le Commerce et les Services,
régit la conclusion des accords régionaux dans le domaine des services.
(2)
J.M. SIROËN, op. cit, P.70.
56
Les regroupements constituent donc une réponse aux carences du multilatéralisme,
ils produisent des règles d’équité et de loyauté entre pays membres, les concessions sont
exigées pour l’ensemble des pays et en même temps.
(1)
Cité par M.BOUKELLA, mondialisation au-delà des mythes, les cahiers du CREAD N° 44, 1998, P. 71-80
57
internationaux. En tant que telle, la mondialisation a constitué une incitation à la
régionalisation par les acteurs privés comme publics. Elle a conduit les Etats à introduire
des politiques d’intégration pour accroître la crédibilité des membres d’une région vis à vis
d’acteurs externes, en particulier des investisseurs potentiels » (1).
Les fondateurs du GATT ont admis que les accords régionaux soient une exception
à l’un des plus importants principes du GATT, selon l’idée que le développement de ces
accords contribuerait à la naissance d’un « multilatéralisme régionale » ne pouvant que
s’intégrer, par la suite, au processus globale mis en œuvre par le GATT. « ..., les initiatives
régionales et multilatérales d’intégration se complétant plutôt quelles ne s’opposent dans la
recherche d’une plus grande ouverture du commerce » (2), c’est la conclusion d’une étude
du secrétariat de l’OMC en 1995.
ALENA
(1)
HIGGOTT, la régionalisation : une réponse a la mondialisation ? Revue problèmes économiques N°2111-
2612, 1999, P.21
(2)
Cité par J.F MITTAINE /F.PEQUERUL, es unions économiques régionales éd. Armand Colin, 1999, p.12
58
Expo. totales 1225 1148 1106 1163 1320 1476 1664 1840 2036
-Expo. intra 680 633 621 650 739 824 901 950 1013
-Expo. extra 544 515 486 513 581 651 763 890 1022
Imp. totales 1687 1583 1604 1727 2012 2287 2545 2706 2911
-Imp. intra 671 629 620 642 718 793 867 918 968
-Imp. extra 1016 954 984 1085 1294 1494 1678 1788 1943
ASEAN
Expo. totales a 432 388 407 475 569 656 770 864 990
-Expo. intra a 99 87 92 117 142 165 192 218 252
-Expo. extra 333 301 315 358 427 491 578 645 738
Imp. totales a 381 347 367 412 514 603 688 775 937
-Imp. intra a 86 77 84 101 125 151 174 194 229
-Imp. extra 294 270 282 310 387 452 514 582 708
MERCOSUR
Expo. totales 85 88 89 106 136 164 190 224 278
-Expo. intra 18 15 10 13 17 21 26 32 42
-Expo. extra 67 73 79 93 119 143 164 191 237
Imp. totales 90 84 62 69 95 114 141 184 259
-Imp. intra 18 16 11 13 18 22 26 34 45
-Imp. extra 72 68 52 56 77 91 114 150 214
GroupeAndin
Expo. totales 26 25 26 30 39 51 65 77 94
-Expo. intra 2 2 3 3 3 5 5 6 7
-Expo. extra 24 23 23 27 36 47 60 71 87
Imp. totales 25 27 28 31 37 46 56 71 93
-Imp. intra 2 3 3 3 4 5 6 7 9
-Imp. extra 22 25 25 27 33 41 50 64 85
59
du nord ont représenté 49,8% de ses exportations totales Grâce à la signature de l’Accord
de libre échange nord américain en 1992. Les importations intra- régionales ont atteint
33,2% de ses importations totales. Les exportations régionales au sein de l’Association des
nations de l’Asie du Sud-Est ont été de 22,9% en 2000 et sont passé à 25,45% en 2008,
quant aux importations, elles ont représenté 22,6% en 2000 puis 24,4% des importations
totales en 2008. En Amérique du Sud, 15% des exportations et 17% des importations
totales du Marché commun du sud se font à l’intérieur même de cet espace.
Graphique N°1 : « Part des principaux accords commerciaux régionaux dans le commerce
Mondial »
50% -
45% - 44%
41%
40% - 39%
36%
35% -
30% -
25% -
20% - 19% 19%
15% 16%
15% -
10% - 6%
4%
5 %- 3%
2% 2% 2%
1% 1%
0%
1970
1980
1990
2000
1970
1980
1990
2000
1970
1980
1990
2000
1970
1980
1990
2000
Il importe de signaler que la mise en place des accords commerciaux régionaux n’a
pas conduit à un repli des zones d’intégration sur elle-même, celles-ci demeurent ouvertes
à l’égard des partenaires extérieurs, notamment, les grandes zones comme l’UE et
l’ALENA. L’UE réalisait environ 33% de ses exportations totales avec l’extérieur comme
elle importait 36,5% de ses importations totales en dehors de son espace, elle contribuait à
hauteur de 36% dans le commerce mondial en 2000. Les exportations extrarégionales de
60
l’ALENA représentaient 50 % de l’ensemble de ses exportations, quant aux importations
extrarégionales elles constituaient 66,74% du totales, la région contribuait à hauteur de
19% dans le commerce mondial en 2000.
Nous pourrons dire la même chose concernant les investissements directs étrangers
- un des mouvements les plus importants dans la dynamique de mondialisation - ceux-ci
ont connu une croissance rapide grâce aux accords régionaux. Ces derniers ont crée des
marchés très attractifs pour les entreprises, ils ont contribué à la croissance
d’investissements intra-zone mais aussi les investissements interzones.
Source : Tableau reconstitué à partir des données du manuel statistique de la CNUCED - 2009
61
à l’ouverture sur l’extérieur et la recherche de compétitivité sur les marchés mondiaux. Les
zones qui ne s’insèrent pas dans l’économie mondiale sont généralement celles qui ne sont
pas intégrées au niveau régional.
De plus, la géographie joue toujours un rôle important dans l’intensité des échanges
entre les pays proches, et ce quelque soit l’évolution des moyens de transport. Des études
montrent que les échanges sont plus intenses entre deux pays lorsque la distance qui les
sépare est faible.
Les deux dynamiques constitueraient deux étapes d’une même séquence logique.
La régionalisation, représentant la deuxième vague d’intégration, ne comporte pas de blocs
régionaux qui se replient sur eux même, ils restent ouverts aux partenaires commerciaux.
Ils sont déterminés par « la recherche de la croissance économiques à travers la
participation à des activités créant de la richesse au niveau global » (3). Le resserrement des
liens économiques entre pays membres faciliterait leur insertion dans l’économie mondiale
notamment pour les pays en développement.
(1)
Effets d’agglomération : Il s’agit de la tendance au regroupement d’activité productives dans un même
lieu afin de bénéficier de certains avantages (infrastructures, échanges technologiques, etc.)
(2)
F.NICOLAS OP.cit P.61.
(3)
R.HIGGOTT, op.cit, p.22
62
L’intégration régionale peut aider bon nombre de pays à surmonter le problème
d’exiguïté de leurs marchés nationaux, en permettant aux producteurs de bénéficier des
avantages offerts par un grand marché, (les économies d’échelle, les infrastructures
régionaux,…etc.) et pouvoir affronter la mondialisation.
Les accords régionaux ont, pour la plupart, pour objectif d’attirer les
investissements étrangers, R. HIGGOTT écrit : « …, il est nécessaire de stimuler
l’intégration régionale pour persuader les entreprises mondiales des mérites de la région X
par rapport à ceux de la région Y en tant que site d’investissement » (3).
Ces dernières années, les accords préférentiels sont de moins en mois régionaux.
F.SACHWALD parle d’une multiplication des structures intercontinentales, des accords
entre groupes de payés appartenant à des régions différentes ayant pour but la coopération
au sens large(4). Ce genre de structures a pour fonction explicite de favoriser la mise en
(1)
R.HIGGOTT, op.cit, P.22
(2)
P.LIYOD, op.cit, P.70.
(3)
R.HIGGOTT, op.cit, P.22
(4)
Cité par M. BOUKELLA, op.cit, P. 78.
63
œuvre des règles multilatérales. Plusieurs accords vont dans ce sens : L’APEC (Asia
Pacific Economique Coopération), un accord qui regroupes les pays de l’ALENA, le Chili,
les payés de l’ASEAN, la Chine, Taïwan, la Corée, le Japon, la Nouvelle Zélande,
l’Australie et la Papouasie. C’est une structure qui vise la libéralisation des échanges et des
investissements par l’élimination des barrières douanières ainsi que les barrières non
douanières ; la libéralisation des mouvements de capitaux ; la coordination monétaire et la
mise en œuvre de mécanismes de règlement des différends.
Il faut noter que la multiplication des accords régionaux depuis plus d’une
décennie, s’accompagne d’une augmentation du nombre des membres du système
commercial multilatéral, sachant que l’OMC compte 153 membres au 23 juillet 2010 contre
90 membres en 1990, les chiffres rappellent donc que régionalisme et multilatéralisme
progressent ensemble.
Conclusion :
Les regroupements régionaux présentent aussi bien des effets positifs, que des
effets néfastes : les règles d’origine, qui constituent une composante fondamentale des
accords d’intégration amplifient l’effet de détournement de commerce. De plus, il a été
constaté que la règle d’origine décourage le développement technologique, les réseaux et la
fabrication conjointe et restreint l’approvisionnement dans les pays tiers. Dans un marché
64
mondial où les entreprises dépendent de la livraison rapide de produits et de composants
multiples, la règle d’origine ne peut être qu’un obstacle à la fabrication de produits en
augmentant la complexité administrative des douanes et des coûts commerciaux. De plus
un accord d’intégration est susceptible de conduire à la perte d’une partie de recettes
douanières des pays importateurs.
Il faut dire que les liens entre les deux dynamiques d’intégration régionale et
mondiale sont complexes. Néanmoins, leur coexistence suggère qu’ils se renforcent
mutuellement. La mise en place des accords préférentiels régionaux n’a pas conduit les
zones intégrées à se replier sur elles-mêmes, celles-ci sont restées ouvertes sur l’extérieur
même si les échanges interrégionaux ont tendance à gagner en importance. La tendance à
la formation de zones régionales de libre-échange ne peut pas être séparée du mouvement
général de mondialisation et de l’approfondissement de la division internationale de
travail. Les zones intégrées ne peuvent pas se constituer autour d’un bloc fermé, mais
plutôt en termes d’ouverture plus approfondie entre partenaires pour se mettre en
meilleure position et pouvoir affronter l’ouverture au reste du monde.
Toute cette littérature sur l’intégration régionale nous amène à étudier quelques
accords régionaux pour connaître leur procédé, leur contenu et apporter réponse aux
questions suivantes dans le deuxièmes chapitre :
65
Chapitre II : Quelques expériences
d’intégration économique régionale dans
le monde
Introduction :
Il est vrai que l’Europe communautaire a joué un rôle important dans la relance du
débat sur le régionalisme économique. Néanmoins, s’il y’a impulsion d’un nouveau
régionalisme dans les années 1980, d’après quelques auteurs, elle n’est pas venue de
l’Europe communautaire, mais plutôt des Amériques, il s’agit des initiatives pour le bassin
des Caraïbes lancées en Mai 1982. Rompant avec la tradition, les Etats-Unis ont négocié
des accords de libre-échange avec Israël et le Canada, avant d’ouvrir la voie à l’Accord de
libre-échange nord américain signé en 1994.
On s’intéressera aussi dans ce chapitre, à une autre forme d’intégration entre pays
en développement, cette fois dans le continent asiatique, il s’agit de l’Association des
Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Le chapitre est donc présenté en trois sections, chacune d’elles porte sur une
expérience d’intégration, à savoir l’Union Européenne, l’Accord de Libre Echange Nord
Américain et l’Association des Nations de l’Asie de Sud Est. Nous allons essayer de mettre
en évidence les spécificités de chaque ensemble régional en étudiant les différentes étapes
historiques de la construction de chaque ensemble, les facteurs essentiels qui sont à
l’origine de leurs apparitions, leurs objectifs, leurs contenus et leur contribution au
développement de chacune des régions.
Bâtie sur les ruines de la seconde guerre mondiale, l’Union Européenne (UE) a eu
pour premier objectif, de renforcer la coopération économique, afin de créer une
interdépendance entre les pays qui écarte les risques de conflits. L’Union européenne a
67
ensuite évoluer vers un immense marché unique, avec l’euro comme monnaie commune et
un partenariat portant sur tous les domaines.
68
En juin 1950, l’Union Européenne des paiements est créée, son objectif est
d’assurer un système de compensation pour les paiements multilatéraux où les pays sont
débiteurs ou créanciers de l’union, elle comptait un mécanisme de ligne de crédit
automatique pour les membres ayant des déficits de paiements. Les Etats membres
s’engagent à poursuivre une politique étrangère commune et étendre la coopération au
domaine de la sécurité.
En Mai 1949, un Conseil de l’Europe a été crée pour la réalisation d’une union
plus étroite entre les pays membres, la défense des droits de l’homme et la
démocratie,…etc.
(1)
BENELUX : Regroupement créé en 1944 autours de trois pays : La Belgique, les pays –Bas et
Luxembourg.
(2)
CARTOU, CLERGERIE, GRUBER et RAMBAUD « l’Union Européenne », éd. Dalloz, Paris, 2000,
P45.
69
l’établissement d’un marché commun pour une libre circulation des marchandises,
libre circulation des travailleurs, des capitaux, et une liberté d’établissement et de
prestation des services ;
la promotion d’un développement harmonieux des activités économiques avec un
financement assuré par les Etats membres ;
la coordination des politiques économiques nationales ;
l’encouragement des relations entre les pays membres et le relèvement du niveau de
vie.
70
1-2 L’Union européenne, économique et monétaire
L’Union européenne s’appuie sur des fondements solides et contraignants dans son
processus d’intégration où elle avance à grand pas avec l’institution d’une monnaie unique.
71
la reforme des fonds structurels, qui appuient financièrement le développement des
régions et des actions en faveurs des publics en difficulté, pour répondre à
l’objectif de cohésion économique et sociale (il s’agit du Fonds d’Orientation et de
Garantie Agricole, du Fonds Européen de Développement Régional et du Fonds
Social Européen).
L’acte unique est donc considéré comme un prolongement du traité de 1957, il
permet la transformation du marché issu du traité de Rome en un marché unique, sans
frontières intérieures.
72
1-2-1-3 Le traité d’Amsterdam
Signé le 17 juin 1997 par les quinze de l’Union européenne, le traité d’Amsterdam
s’inscrit dans la continuité du traité de Maastricht et consolide les trois piliers sur lesquels
est fondée l’action de l’Union. Le traité a abordé les questions suivantes :
(1)
AKACEM et KEDDI, l’euro : la monnaie européenne unique, les cahiers du CREAD, N°55, 2001, p.105.
73
1-2-2-1 L’Avènement de l’Euro
L’idée d’une monnaie unique est apparue comme un complément nécessaire du
marché, elle permet de faire disparaître les opérations et les commissions de change, elle
fournit un environnement économique stable aux échanges et elle favorise la comparaison
des prix pour le consommateur. En 1995, les Etats membres de l’union se mettent d’accord
sur son nom « Euro », ils fixent les conditions, le calendrier et les modalités de passage à la
monnaie unique. Pour assurer la stabilité de l’Euro et garantir la réussite de l’U.E.M, il
fallait s’assurer que les disparités entre les économies des pays membres ne seraient pas
importantes, des critères de convergence sont exigées pour cela, elles sont au nombre de
cinq :
le taux d’inflation ne doit pas dépasser plus de 1.5% de la moyenne des trois pays
ayant le taux d’inflation le plus bas.
le taux d’intérêt à long terme ne doit pas dépasser plus de 2% la moyenne des taux
d’intérêt des trois pays ayant les taux d’inflation les plus bas.
le taux de change doit rester à l’intérieur des marges étroites de fluctuation du
M.C.E sans tension grave ni dévaluation des critères pour le passage à la monnaie
unique.
les critères budgétaires :
Les déficits publics ne peuvent pas dépasser 3% du P.I.B.
La dette publique ne peut excéder 60% du P.I .B
En Mai 1998, onze pays souhaitant participer à la zone euro sont retenus : la
France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, l’Autriche, Luxembourg, l’Irlande, le Portugal,
les Pays-Bas et la Finlande. La Grèce n’ayant pas respecté les critères de convergences, ne
rejoindra la zone qu’en 2001. Le Danemark, la Grande Bretagne et la Suède ont pour
l’instant décidé de rester en dehors de la zone euro.
74
Peseta espagnole 166.386 Escudo portugais 200.482
Florin néerlandais 2.20371 Livre irlandaise 0.787504
La mise en place de l’euro s’est faite de manière graduelle ; il est utilisé de manière
exclusive sur les marchés financiers et peu à peu dans les paiements scripturaux (chèque ;
carte bancaires…etc.), les pièces et billets sont introduits le 1er Janvier 2002 avec une
période de double circulation euro / monnaie nationales.
Pour ce qui est des conséquences, d’après AKACEM et KEDDI, rien que par la
soumission des candidats à la monnaie unique à des critères de convergence, ils se sont
astreints à une discipline monétaire et fiscale et dont le résultat est la maîtrise de l’inflation
et les déficits budgétaires, la baisse du taux d’intérêt à 1.9% en 1997 alors qu’il était de
(1)
5.4% en 1990 . L’euro a permis une plus grande fluidité des capitaux, une plus grande
attraction des investissements vers la zone euro. Les consommateurs et les entreprises
peuvent bénéficier d’une plus grande transparence des prix, rendant plus facile les
comparaisons de prix et des salaires, ce qui renforcera la compétitivité et entraînera une
baisse de prix ; la réduction voire la disparition de l’incertitude liée au risque de change et
aux dévaluations qui ne sont plus possibles dans la zone euro.
L’union européenne peut être définie, aujourd’hui, comme une famille de pays
démocratiques européens, décidés à œuvrer ensemble à la paix et au développement. Les
Etats qui adhérent à cette union ont mis en place des institutions communes auxquelles ils
délèguent une partie de leur pouvoir de décision, de leur souveraineté, afin que les
décisions concernant l’avenir de l’union soient prises de façon démocratique, juste et servir
l’intérêt commun. L’objectif étant d’établir les fondements d’une union sans cesse plus
étroite, de sauvegarder la paix et de rechercher l’union politique, d’assurer le progrès
économique et social.
(1)
AKACEM et KEDDI, op.cit, p.110
75
1-3-1 L’union européenne et ses institutions
Les institutions de l’UE sont représentées dans la figure N°6, à côté de ces
institutions, on retrouve cinq organes importants :
le comité économique et social : exprime les opinions de la société civile, organisé
dans les domaines économique et social.
Le comité des régions : exprime les opinions des collectivités locales et régionales.
la banque centrale européenne : responsable de la politique monétaire et de la
gestion de l’euro.
le médiateur européen : traite les plaintes des citoyens européens sur la mauvaise
administration de la part des institutions ou organe de l’union.
la banque européenne d’investissement : contribue à la réalisation des objectifs de
l’union en finançant des projets d’investissements.
76
le conseil de l’UE, qui représente les gouvernements des Etats membres. La
présidence est assurée alternativement par chaque Etat membre, selon un
système de rotation ;
la commission européenne, qui représente les intérêts de l’Union dans son
ensemble.
Les compétences et les responsabilités de ces institutions sont définies par les
traités, qui constituent le fondement de toutes les activités de l’Union. Les traités
définissent également les règles et les procédures que les institutions de l’UE doivent
observer. Ils sont adoptés par les présidents et/ou les premiers ministres des Etats
membres, et sont ratifiés par les parlements nationaux.
77
Figure N° 6 : « Les institutions de l’Union Européenne »
Constitution Fonctionnement Rôle
Conseil de Chefs d’Etats de gouvernement des EM*. Réunion au moins deux Déterminer les grandes lignes de
l’Union Ministres des affaires étrangères des EM*. fois par an à Bruxelles ou à l’intégration Européenne.
I Européenne
Président + 1 membre de la commission. Luxembourg.
N
S 626 députés - Sessions plénières - Consulter les propositions de la
T Parlement
Européen Election directe mensuelles (Strasbourg) commission avant décision du conseil.
I
T Mandat de 5 ans. - Sessions extraordinaires - Contrôler les institutions et l’EM.
U
(Bruxelles) - Approuver le budget communautaire.
T
*
I Représentant des EM compétents pour le Siège à Bruxelles - Moteur de la politique communautaire
O
thème prévu : Agriculture, économie,…. Implore 15 000 personnes - Gardien des traités.
N
S Conseil Comité des représentations permanentes. en permanence - Représentant des intérêts de l’UE
- Organe exécutif (concurrence)
C
O 15 juges et 9 avocats généraux nommés par Siège à Luxembourg - Veiller à la bonne application du droit
M *
M les gouvernements des EM Séance plénière sur communautaire.
Commission
U mandat 6 ans. demande. - Juridiction constitutionnelle civile,
Européenne
N
A Chambre de 3 à 5 juges. administrative, social et pénal.
U - Examiner la légalité et la régularité
T
A Les membres nommés par le conseil après des recettes et des dépenses de l’UE.
Cour des Siège à Luxembourg.
I comptes consultation du parlement. - Assurer une bonne gestion financière.
R Européenne.
E Mandat de 6 ans. - Présenter un rapport annuel.
S
* EM : Etats membres. Source : J.M. SIROËN, op. cit, P.32
78
1-3-2- L’élargissement de l’union européenne
Sachant que l’union est ouverte à toutes les démocraties européennes, qui s’engagent à
respecter les traités fondateurs, elle s’élargit à trois autres pays en 1995, il s’agit de l’Autriche,
la Finlande et la Suède. C’est ainsi que les pays de l’Europe centrale et orientale ont déposé
leurs candidatures à l’adhésion. Le 31 Mars 1998, les négociations d’adhésion ont débuté avec
les pays candidats : la Hongrie, la Pologne, l’Estonie, la République Tchèque, la Slovénie et
Chypre. Le 13 Octobre 1999, la commission européenne recommande aux Etats membres
d’ouvrir les négociations avec la Roumanie, la République Slovaque, la Lettonie, la Lituanie, la
Bulgarie et Malte.
L’élargissement de l’UE, le premier de cette ampleur, est entré dans sa phase finale avec
l’adhésion officielle de dix nouveaux pays le 01 Mai 2004, il s’agit de Malte, Chypre, la
République Tchèque, l’Estonie, la Hongrie, Lettonie, Lituanie, la Pologne, la Slovaquie et la
Slovénie. La Bulgarie et la Roumanie devaient compléter l’élargissement par la suite. Ces pays
appartenaient pour la plus part, au bloc soviétique, leurs économies étaient régies par un
système de planification centralisée, leurs niveaux de développement et de revenu par tête très
en deçà des pays membres de l’UE.
79
L’adhésion à l’union européenne est soumise à des conditions que nous pourrons
résumer comme suit :
être un Etat européen selon l’article 49 du traité de l’union, respecter les principes de
l’article 6 du traité : liberté, démocratie et respect des droits de l’homme et des libertés
fondamentales ainsi que l’Etat de droit.
satisfaire aux critères de Copenhague : maintenir les institutions stables ; avoir une
économie de marché ouverte et concurrentielle et souscrire aux objectifs de l’union
politique, économique et monétaire.
intégrer l’acquis juridique communautaire, c'est-à-dire l’ensemble des principes, des
règles et des objectifs qui fondent l’union.
Les pays d’Europe centrale et orientale ont fourni beaucoup d’efforts pour restructurer
leurs économies : diminution du poids de l’agriculture dans l’économie, développement du
secteur des services, du secteur industriel pour passer aux activités à forte contenance en
technologie et en capital.
Les différentes mesures entreprises par ces pays ont favorisé les échanges commerciaux
avec l’union des quinze : plus de 50% des échanges des PECO ont pour origine et destination
les pays de l’UE.
80
Tableau N°06 : « Les dépenses liées à la pré- adhésion et à l’adhésion »
Millions d’euros 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Total
crédit d’engagement
Rubrique 1 : instrument 520 520 520 520 520 520 520 3640
de pré –adhésion
agricole
Rubrique 2 : 1040 1040 1040 1040 1040 1040 1040 7280
instruments structurel
de pré –adhésion
Rubrique 3 : phare 1560 1560 1560 1560 1560 1560 1560 10920
Total pour la pré – 3120 3120 3120 3120 3120 3120 3120 21840
adhésion
Rubrique 1 : agriculture 1600 2030 2450 2930 3400 12410
Rubrique 2 : Actions 3750 5830 7920 10000 12080 39580
structurelles
Rubrique 3 : Politique 730 760 790 820 850 3950
internes
Rubrique 5: 370 410 450 450 450 2130
Administration
Total pour adhésion 6450 9030 11610 14200 16780 58070
Total pour adhésion et 3120 3 120 9570 12150 12730 17320 19900 79910
pré –adhésion
Total exprimé en point 0.04 0.04 0.12 0.15 0.18 0.22 0.25
de PIB des quinze.
Source : Données de la Commission européenne reprises par CH. DE BOISSIEU, OP.cit, p.324
Deux ans après, l’élargissement constitue une réussite sur le plan économique malgré
toutes craintes avancées. Les économies des nouveaux Etats membres enregistrent une
croissance rapide qui leur permet de restreindre l’écart de développement qui les sépare de
leurs voisins. L’accession à l’UE a permis d’accélérer la croissance économique dans ces pays
avec une moyenne de 3.75% l’an entre l997 et 2005. La part de l’UE des quinze dans le total
des échanges des nouveaux membres est passée d’environ 56% en 1993 à 62% en 2005. Ces
81
derniers ont enregistré des déficits commerciaux significatifs mais décroissants (environ 3% du
(1)
PIB en 2005)
Les nouveaux membres ont, par ailleurs, attiré un volume important d’investissements
directs étrangers, qui ont atteint un total de 191 milliards d’euros en 2004, soit 40% du PIB
total alors qu’ils étaient pratiquement inexistant une dizaine d’années plutôt.
Tableau N°07 : « Les flux sortants d’IDE de l’UE 15 à destination des nouveaux Etats
membres »
En millions d’euro
2003 2004 2005
Extra UE-15 137 949 149 884 194 820
NEM* 5 147 18 324 32 426
Classement
Part extra-UE-15 4% 12% 17% 2005
Bulgarie 340 146 1 961 8
République Tchèque -2 377 -2 080 4 597 2
Estonie 102 115 2 092 7
Chypre -469 694 2 550 5
Lettonie -177 216 -33 11
Lituanie 207 156 -141 12
Hongrie 4 212 7 568 11 025 1
Malte 688 1 479 2 167 6
Pologne 1 663 6 081 2 639 4
Roumanie 815 2 968 3 877 3
Slovénie 646 189 507 10
Slovaquie -503 792 1 185 9
*
NEM : nouveaux Etats membres
Les flux d’investissement sont passés de 5.1 milliards en 2003 à 18.3 milliards d’euros
en 2004 pour atteindre un niveau record de 32.4 milliards d’euros en 2005. Les flux d’IDE
sortant de l’union des quinze à destination des nouveaux membres ont progressé plus
rapidement que le total des flux sortant extra-union des quinze. La part des nouveaux Etats
(1)
Site officiel de l’Union Européenne sur http://www.europa.eu.int.
82
membres dans les flux d’IDE sortant de l’UE des quinze a sensiblement augmenté : 17% de
l’ensemble des flux d’investissement extra-union des quinze sont destinés aux nouveaux
membres alors qu’ils ne représentaient que 4% en 2003. La Hongrie constitue la principale
destination des flux sortants d’IDE de l’union des quinze dans les nouveaux Etats membres. Ce
pays a attiré 11 milliards d’euros en 2005, ce qui représente un tiers du total des flux sortant à
destination des nouveaux membres.
Il faut souligner que les pays de l’union des quinze ont, eux aussi, bénéficié des
retombées positives dans la mesure où le marché unique compte désormais plus de 450 millions
de consommateurs. Il offre une multitude d’opportunités de commerce et d’investissement pour
les entreprises de l’union dans la mesure où, les économies des nouveaux membres sont très
ouvertes.
En cinquante ans, d’énormes efforts ont été consacrés au démantèlement des barrières
entre les économies des Etats membres, à la mise en place d’un marché unique permettant une
libre circulation des biens, des personnes, des capitaux et des services et à l’harmonisation puis
l’unification des politiques économiques et la mise en place de la monnaie unique.
Source : Indicateurs de développement dans le monde 2009 - Banque mondiale, Eurostat, FMI
L’UE constitue un pôle économique de toute première importance avec un PIB supérieur
à celui des USA, estimé à 12506 milliards d’euros en 2008 - il était de 9657 milliards d’euros
pour les USA dans la même période - soit 30,4% du PIB mondial.
83
Tableau N°09 : « Le commerce intra-Union Européenne de biens-en pourcentage du
Commerce extérieur total »
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
UE (27pays) 68 66 66 67 67 67 66 66 66 65 65
Belgique 76 74 75 74 75 75 74 74 73 73 74
Bulgarie 56 54 59 60 60 59 61 61 59 58 62
R.tchèque 82 80 80 79 79 84 83 83 83 81 81
Danemark 72 71 71 72 72 71 71 72 71 71 69
Allemagne 66 64 64 64 65 65 64 64 65 63 64
Estonie 78 78 73 74 72 76 77 71 75 75 75
Irlande 66 64 65 66 63 64 65 65 66 66 63
Grèce 69 64 64 57 60 61 59 59 60 57 64
Espagne 72 70 71 72 72 71 67 65 66 63 65
France 67 66 66 67 68 68 66 67 67 66 66
Italie 65 61 61 62 63 62 60 59 59 57 57
Chypre 59 59 58 57 60 69 70 69 69 68 71
Lettonie 76 77 77 78 77 76 76 75 76 73 72
Lituanie 65 63 62 62 59 65 62 63 67 59 61
Luxembourg 85 85 84 86 83 82 81 79 80 81 79
Hongrie 78 74 74 74 74 75 75 75 74 73 74
Malte 59 49 60 59 60 63 66 63 64 63 59
Pays-Bas 70 68 68 68 68 67 65 65 65 64 64
Autriche 79 78 78 78 79 78 76 76 76 75 75
Pologne 76 74 74 75 75 78 77 76 76 75 76
Portugal 81 78 78 80 80 78 78 76 76 74 77
Roumanie 71 68 71 71 71 70 66 66 72 70 74
Slovénie 76 75 74 73 73 75 74 73 72 70 70
Slovaquie 82 80 81 81 80 83 82 81 81 79 80
Finlande 67 65 64 65 64 62 61 60 60 59 60
Suède 66 64 64 64 65 65 64 65 66 64 63
Royaume-Uni 58 55 56 59 58 57 57 60 56 55 54
84
Les nouveaux Etats membres tirent vers le haut la croissance moyenne de l’UE. La
croissance de leur PIB est supérieure à la moyenne de l’Union, en raison de l’effet bénéfique de
l’adhésion sur leurs économies. Le taux de croissance dépasse, pour la plus part d’entre-eux,
les 5% en 2006 (11,9 % pour Lettonie, 10,9 % pour l’Estonie, 8,3% pour Slovaquie, 7,2% pour
la Roumanie, 5,5% pour la Finlande).
Depuis l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, l’UE compte environ un peu plus d’un
demi-milliard d’habitants, d’après le tableau N°08, la population de l’Union aurait atteint les
501,06 millions d’habitants en 2010. Elle a ainsi une position dominante démographiquement
mais également économiquement. L’union a réussi en grande partie l’un de ses principaux
objectifs qui est le progrès économique, selon une publication de la commission et d’après les
tableaux présentés ci-dessus, L’UE est (1 ) :
(1)
Publication de la commission européenne en 2008 sur http://ec . europa.eu.
85
Tableau N°10 : « Le stock d’investissements directs étrangers »
En millions d’euros
Partenaires Stock d’IDE sortant Stock d’IDE entrant
L’UE est également le premier foyer d’accueil des investissements directs étrangers au
monde, son stock d’IDE entrants a atteint 2421,43 Mds d’euro, ce qui représente presque 32%
du stock d’IDE au niveau mondial. Loin derrière, les USA avec 13,8% du total mondial. Il
s’agit d’un espace attractif pour les multinationales grâce à son important marché de
consommation avec un niveau de vie élevé et un pouvoir d’achat le plus important, une main
d’œuvre qualifiée et un excellant réseau de transport et de communication. La France prend la
86
première place en Europe en accueillant 20,5% du montant global à destination de l’Union en
2008.
L’intégration a constitué une source majeure de croissance en Europe, la mise en place
du marché unique est derrière l’accélération du commerce et de la croissance dans la région.
L’élargissement a donné plus de poids à la région et a permis d’étendre la zone de stabilité et de
paix à tout le continent européen.
Nous présenterons l’accord, dans cette section, à travers la genèse de celui-ci, ses
objectifs et les motivations qui ont poussé chacun des membres à signer cet accord, le contenu
de l’accord à travers les mesures de libéralisation prévues dans le commerce de marchandises,
les mesures de libéralisation dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage, les mesures de
libéralisation dans le secteur de l’automobile, dans le secteur de textile, dans le secteur
énergétique, dans le secteur des services et les mesures pour encourager et faciliter les
investissements. Nous verrons le degré d’impact de l’accord en termes de développement des
échanges commerciaux entre les pays membres et en termes de développement des flux
d’investissements directs étrangers à destination de cet espace.
Les Etats-Unis et le Canada rentrent dans une logique d’intégration régionaliste dès
1965, avec la conclusion d’un pacte d’automobile qui prévoit le libre-échange des véhicules et
pièces détachées entre les deux pays. Les deux pays signent, par la suite, un accord plus élargi,
c’est l’Accord de Libre Echange (ALE) qui rentre en vigueur le 1er janvier 1989. L’Accord
établit des liens commerciaux privilégiés entre les deux pays par l’élimination graduelle des
tarifs douaniers, le traitement national des investissements de l’autre partie, autorisation de
87
déplacement ponctuel des hommes d’affaires, de nouveaux mécanismes ont été crées pour
régler rapidement et équitablement des différends et l’harmonisation des normes sanitaires
agroalimentaires.
Les principales dispositions de l’ALE sont reprises par les Etats-Unis, le Canada et le
Mexique dans le cadre de l’Accord de Libre Echange Nord Américain.
En 1989, le président SALINAS DE GORTARI proposa un accord de libre échange au
cours d’une rencontre informelle avec le président BUSH. Des discutions bilatérales ont été
entamées en 1990. Le 05 février 1991, les présidents BUSH, S. De GORTARI et le premier
ministre canadien MULRONEY annonçaient officiellement le début des négociations de
l’ALENA. L’Accord de Libre Echange Nord Américain (appelé NAFTA : North Américain Free
Trade Agreement pour les nord-américain, TLC : Tratado de Libre Commercio pour les
mexicains) est signé en 1992 entre les Etats-Unis le Canada et le Mexique. Il est complété et
ratifié en 1993 et entré en vigueur le 1er janvier 1994.
Les trois pays s’engagent à éliminer les barrières commerciales qui existent entre eux, il
s’agit des barrières tarifaires et barrières non tarifaires ainsi que le règlement, au niveau
régional, des questions qui n’ont pas trouvé de solutions au niveau de l’OMC au début des
années 1990, tels que les investissements et les services. L’objectif essentiel de l’accord est le
développement des échanges commerciaux entre pays membres.
Les Etats signataires n’ont jamais eu comme objectif, à travers cet accord, de réaliser
une intégration proprement dite. Chaque pays tient à conserver sa souveraineté, son identité
culturelle et sa propre politique économique. La conception des accords régionaux pour les
américains est dite «minimaliste », elle reproduit les modalités de fonctionnement de l’OMC au
niveau régional. D’ailleurs, les structures, les textes et procédures de l’ALENA reproduisent
ceux de l’OMC.
88
augmenter et améliorer les possibilités d’investissement sur le territoire des parties
concernées ;
assurer de façon efficace la protection et le respect des droits de propriété
intellectuelle dans chaque pays. Des engagements ont été pris dans ce sens.
établir des procédures efficaces pour la mise en œuvre et l’application de l’accord,
pour son administration conjointe et pour le règlement des différends : l’ALENA
propose un ensemble de procédures pour résoudre les différends ainsi que pour
contrer le dumping (1) et les pratiques protectionnistes.
créer un cadre de coopération régionale et multilatérale plus poussé afin d’accroître
et d’élargir les avantages découlant de l’accord.
Il existe des principes directeurs pour chacun des pays, il s’agit de la diversité des
motifs qui ont poussé les trois pays à signer cet accord, une diversité qu’on peut qualifier
d’évidente vues les différences économiques, politiques, culturelles et sociales qui existent
entre les trois pays.
Pour les Etats-Unis, l’ALENA est un moyen de s’imposer comme troisième pôle plus
performant que l’Europe et le Japon. Ils visent le renforcement de son économie par la création
d’un marché intérieur plus vaste, ouvrir le marché mexicain aux produits américains en
(2)
étendant le régime des « Maquiladoras » à l’ensemble du territoire. L’Accord présente un
moyen de lutte contre l’isolationnisme et contre le protectionnisme à l’intérieur et à l’extérieur
du pays, et ceci, grâce au projet de l’extension future de l’accord à d’autres pays de l’Amérique
Latine. L’accord constitue donc, un terrain d’essai ou une expérience pour les Etats-Unis qui lui
permettra de réaliser une grande zone de libre échange allant de l’Alaska à la terre de feu.
L’accord est aussi présenté comme un moyen politique pour porter aide au Mexique, un moyen
de promouvoir la stabilité économique et politique du pays, par l’augmentation des échanges et
des investissements ce qui permettra une utilisation optimale de la main d’œuvre, des capitaux
et des richesses naturelles de l’Amérique .Si les taux d’emploi et de revenu augmentent au
Mexique, les Etats-Unis pourront orienter plus d’exportations vers ce dernier pour satisfaire la
demande et espérer contrer de cette manière la migration mexicaine.
(1)
Dumping : pratique commerciale qui consiste à vendre un produit en dessous de son coût de production.
Pratique condamnée par l’OMC.
2
Est l’équivalent latino-américain des zones de traitement pour l’exportation. Ce terme désigne une usine qui
bénéficie d’une exonération des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des marchandises ou
produits à partir de composants importés, ces derniers sont généralement exportés. Les zones attirent des
investisseurs pour leur main d’œuvre bon marché, le peu de régulation du travail, les normes environnementales
peu exigeantes et bien sûr la faible taxation dont- elles bénéficient.
89
Le Canada a rejoint les négociations américano-mexicaines pour des raisons
défensives : le souci de préserver les gains acquis grâce à l’A.L.E et éviter que les échanges et
les investissements ne se détournent du Canada pour se réorienter vers les Etats-Unis et le
Mexique. Au début des années 1990, le Canada était très dépendant des Etats-Unis sachant que
ses exportations vers ces derniers représentaient 20 % de son produit national, d’où
l’importance de préserver ses acquis. Il vise aussi l’accès plus librement au marché des services
et la protection des investissements étrangers.
Mais malgré les intérêts particuliers de chaque pays, leurs dirigeants partagent la même
conviction s’agissant d’installer une solidarité pour la croissance, ils ont ainsi accepté de faire
des concessions importantes lors de l’accord.
L’accord comporte vingt deux chapitres. Dans le préambule de l’accord il est précisé
qu’il s’agit d’un accord qui permet de créer une zone de libre échange, il ne s’agit ni d’une
union monétaire, ni d’une union douanière, ni d’un marché commun ou d’une union politique.
L’ALENA ainsi, s’insère totalement dans la logique imposée par l’organisation mondiale de
commerce, il intègre un nombre de principes inspirés des règles multilatérales : traitement
national où les produits étrangers ne doivent pas faire l’objet d’un traitement discriminatoire,
garantie de la propriété intellectuelle, un groupe d’experts pour traiter les différends…etc.
L’accord prévoit l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires sur une période de dix à
quinze ans selon les produits. Un programmes et un calendrier ont été établis par les trois pays
1
Cité par GEMDEV, l’intégration régionale dans le monde, éd, KARTHALA, Paris, 1994, P.99.
90
portant sur la libéralisation des échanges et sur l’accès aux différents marchés et secteurs, tels
que le secteur de l’automobile, l’agriculture, les services,…etc.
91
Tableau N°12 : « Les mesures de libéralisation dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage »
c. Le secteur automobile :
Le tableau N° 14 présente les mesures de libéralisation du secteur automobile à l’entrée
en vigueur de l’Accord, puis au bout de 4 à 5 ans, au bout de six à dix ans et à très long terme.
92
Tableau N° 13 : « Les mesures de libéralisation dans le secteur automobile »
Calendrier
Les principales mesures
Dates limites
A l’entrée en Les Etats-Unis élimineront totalement les droits sur les automobiles de
vigueur de tourisme, réduiront ceux sur les camions légers ; des dégrèvements sur les
l’accord pièces autos exportées vers les Etats-Unis seront appliquées.
Les règles d’origine fixent le coût net régional à 50% du coût net de
fabrication.
La compensation de devises par les entreprises demeure au Mexique, fixée à
80% de leurs exportations de pièces et véhicules.
L’industrie « maquiladora » d’exportations pourra être intégrée à l’industrie
automobile mexicaine en tant qu’industrie de production nationale.
La participation des investisseurs de l’ALENA au Mexique dans l’industrie
automobile pourra passer de 40% à 49% pour les entreprises autres que
les « fournisseurs nationaux » de pièces où la participation est ouverte à
100%.
Pendant dix ans l’industrie de pièces automobiles installées au Mexique
disposera d’une part garantie de la valeur ajoutée de la production finale, qui
sera de 34% durant les cinq premières années.
Au bout de 4 à 5 Les règles d’origine fixent le coût net régional à 56% au bout de quatre ans.
ans Au bout de cinq ans, 70% des exportations américaines de pièces autos
seront exonérées de droits par le Mexique.
Le Mexique lèvera ses restrictions sur les importations d’automobiles de
tourisme au bout de cinq ans.
Au bout de 6 à 10 Au bout de six ans, la limite de participation étrangère est supprimée
ans Les règles d’origine fixent le coût net régional à 62,5% au bout de huit ans.
Au bout de dix ans, nouveaux dégrèvements et exonération sur
l’automobile, camions et pièces.
Au bout de dix ans la condition de compensation de devises est fixée à 55%
A très long terme Le Mexique lèvera ses restrictions sur les importations de véhicules usagés
dans une période de 18 à 25 ans.
d. Le secteur textile :
Les mesures de libéralisation dans ce domaine sont :
93
l’abrogation du traité contenant restrictions au commerce de textile entre les Etats-Unis
et le Mexique ;
l’élimination des quotas pour les exportations mexicaines de textiles et vêtements ;
la baisse du tarif douanier sur les exportations du Mexique au Etats-Unis jusqu’à
20%,45% de la valeur des exportations du Mexique aux USA et 20% des exportations
américaines au Mexique sont libérés de droits ;
la suppression progressive des quotas et des droits de douanes à moyen et long terme.
e. Les investissements :
Les mesures prises dans ce domaine se résument en :
application du traitement national de la nation la plus favorisée, sauf dans le cas de
secteurs réservés par la constitution mexicaine ;
élimination des restrictions à l’exportation ;
conversion au taux du marché la monnaie issue des gains des investisseurs, des
revenus d’une vente, d’un paiement de prêt ou d’autres transactions liées à
l’investissement ;
arrêt de l’imposition de la réexportation de la production des unités délocalisées ;
prohibition de réduction des normes sur la protection de l’environnement afin
d’attirer les investissements ;
garantie des compensations financières aux investisseurs de la part des Etats
membres (chapitre 11) en cas d’expropriation directe ou de toute autre action du
même genre. Le chapitre institue également un mécanisme de règlement des
différends qui permet à un investisseur privé de poursuivre un Etat devant un arbitre
international.
f. Le secteur énergétique :
Le traitement de ce secteur est essentiellement une extension des règles du GATT :
l’accord réserve à l’Etat mexicain l’exploration, l’exploitation, le raffinement, la
transmission du pétrole, du gaz naturel et des produits pétrochimiques de base, ainsi que
le commerce international des produits.
l’accord permet aux entreprises utilisatrices des produits pétrochimiques et à celles qui
en font la vente au détail de conclure des ententes d’offres de gaz naturel et de produits
pétrochimiques de base. Les contrats pouvant être établis entre les entreprises d’Etats et
les autres pays.
94
g. Les services :
Parmi les mesures prévues :
l’extension du traitement national et du traitement de la nation la plus favorisée au
commerce transfrontalier de ces services ;
l’élimination des exigences de nationalité et de résidence pour le prestataire de service
et la reconnaissance mutuelle des certifications et licences professionnelles.
Les activités concernées sont : la construction, les services professionnels, les services
informatiques, le transport terrestre, les télécommunications, les services portuaires, les
services aériens spécialisés, les services de réparation et maintenance, commerce de gros et de
détail et les services touristiques.
Quant aux services financiers, l’ouverture vers un système financier régional se fera
graduellement, le tableau N°14 énonce les mesures prises dans ce domaine.
Des dispositions sont prévues concernant les déplacements des personnes pour faciliter
les déplacements professionnels des prospecteurs de marchés, de certains commerçants, de
certains personnels mutés au sein d’une même entreprise multinationale, de personnel
95
spécialisé. Des mesures ont été également prévues contre des pratiques déloyales et des actions
arbitraires, une instance d’experts de la région a été prévue pour examiner les litiges.
Malgré toutes les critiques et les projections négatives affichées par quelques analystes,
les progrès réalisés depuis l’entrée en vigueur de l’accord, en font de lui un exemple
d’intégration économique Nord-Sud pour les autres pays.
2009 2000 2009 2008 2009 2009 2000 2009 2008 2009
-Etats-Unis 237 87,3 74,7 7 - 33 Etats-Unis 169 64,4 51,2 4 - 23
-UE (27) 26 4,7 8,3 5 - 24 UE(27) 41 10,6 12,4 11 - 22
-Chine 10 0,9 3,1 11 -1 Chine 36 3,2 10,9 12 -13
-Japon 7 2,2 2,3 22 -30 Mexique 15 3,4 4,5 5 -14
-Mexique 4 0,5 1,3 19 -23 Japon 11 4,7 3,4 0 -24
-Autres 33 4,4 10,3 - - Autres 58 13,8 17,7 - -
a : importations f.o.b.
Source : OMC (2010)
96
Selon une étude réalisée par la DREE et qui a abouti aux conclusions suivantes :
le commerce régional a plus que doublé depuis la mise en œuvre de l’accord, il a atteint
650 milliards de dollars en 2001 ce qui représente plus de 10% du commerce mondial.
La croissance des échanges a été en moyenne de 12% par an, les principaux flux
concernent les relations Etats-Unis / Canada avec un montant de 385 milliards de
dollars en 2000, viennent en deuxième lieu les relations Etats Unis/ Mexique avec 265
milliards de dollars, en troisième position les relations Canada / Mexique avec un
montant de 12,2 milliards de dollars ;
le commerce entre les Etats-Unis et le Mexique progresse en moyenne de 17 % par an
et de 13% par an entre le Canada et le Mexique ;
le Mexique apparaît comme le grand bénéficiaire de l’accord, depuis 1994, ses
exportations vers les Etats-Unis ont augmenté de prés de 25% et plus de 114% vers le
Canada, ce qu’il lui a permis de se placer en huitième position dans les exportations
mondiales, le deuxième fournisseur des Etats-Unis et le quatrième du Canada ;
l’ALENA représente 23% de la production mondiale et le plus grand pôle régional
d’échanges commerciaux au monde.
Tableau N°17 : « Etats-Unis -commerce des marchandises par origine et destination, 2009 »
2009 2000 2009 2008 2009 2009 2000 2009 2008 2009
UE (27) 221 21,6 20,9 11 -19 Chine 310 8,5 19,3 5 -13
Canada 205 22,6 19,4 5 -22 UE (27) 288 18,7 17,9 4 -24
Mexique 129 14,3 12,2 11 -15 Canada 228 18,5 14,2 7 -33
Chine 69 2,1 6,6 11 0 Mexique 179 10,9 11,1 3 -18
Japon 51 8,4 4,8 7 -22 Japon 99 12,0 6,1 -4 -31
Autres 381 31,1 36,1 - - Autres 503 31,4 31,3 - -
Les Etats-Unis et le Canada sont étroitement liés au plan économique grâce à leur
situation géographique ainsi qu’à la signature de l’ALENA qui a permis l’ouverture des
marchés entre les deux pays, un plus grand marché aux entreprises de la région avec plus
d’opportunités et de meilleures conditions et plus de facilités accordées aux investisseurs. Les
échanges entre les deux pays sont très intenses, ainsi au regard du commerce extérieur et
97
d’après le tableau N°17, le Canada constitue la deuxième destination des exportations des
Etats-Unis avec 19,4 % des exportations totales, soit 205 mds de dollars, et son troisième
fournisseur avec 14,2% de ses importations totales. De son coté, le Canada exporte 74,7% de
ses exportations à destination des Etats-Unis, représentant un montant de 237 milliards de
dollars, elles n’étaient que de 95 milliards de dollars en 1990 soit une augmentation d’environ
149 %, environ 51 % des importations canadiennes ont pour origine les Etats-Unis, ainsi le
Canada est l’un des premiers partenaires commerciaux des USA.
Tableau N°18 : « Les échanges commerciaux entre le Mexique et les autres pays de
L’ALENA en 2009»
Exportations Importations
Destination Valeur Part (%) Origine Valeur Part (%)
USA 185,212 80,5 USA 112,4 48,0
Canada 8,302 3,7 Canada 7,3 3,1
Autres 36,286 15,8 Autres 114,7 48,9
Total 229,8 100,0 Total 234,4 100,0
Notons que les échanges commerciaux de produits intermédiaires ont augmenté entre
les industries des trois pays notamment les pièces automobiles (plus de 34 % des échanges
entre le Canada et les Etats-Unis s’effectuent entre des organes d’une même société qui mène
des activités des deux cotés de la frontière).
98
transparent pour l’investissement. Ainsi la région a attiré des IDE à des niveaux jamais atteints :
en 2000 le montant de ces derniers a atteint 299,2 milliards de dollars, alors qu’ils ne
représentaient que 136,9 milliards de dollars en 1993, soit une augmentation de 118,5%. En
2002, l’Amérique du Nord compte 23,9% des entrants et 25% des IDE sortants à l’échelle
mondiale (1).
L’ALENA a permis de créer une plus grande synergie dans les processus de production
permettant à des entreprises nord-américaines de profiter pleinement des tendances en
constante évolution des chaînes de valeurs mondiales.
L’ALENA a stimulé le flux de capitaux, favorisé la diffusion de la technologie et
contribué à une augmentation de la productivité.
Tableau N°19 : « Evolution des IDE vers l’Amérique du Nord entre 2000-2008
En millions de dollars
En % du
2000 2005 2006 2007 2008
total mondial
L’Amérique
398 821 152 423 316 214 406 868 382 774 22,5
du Nord
USA 313 997 104 809 237 136 271 176 316 112 18,6
Canada 66 795 25 692 59 761 108 414 44 712 2,63
Mexique 18 028 21 922 19 316 27 278 21 950 1,29
L’Amérique du nord reçoit plus de 314 milliards de dollars en moyenne chaque annèe
sur la période 2005- 2008, ce qui représente 20,6% du total mondial. Les Etats-Unis confirment
leur rôle de plus grande puissance économique en attirant à eux seuls plus de 316 milliards de
dollars d’IDE en 2008, vient ensuite loin derrière, le Canada avec le montant de 44,712
milliards de dollars soit 2,63% du total mondial, le Mexique reçoit 21,950 milliards de dollars
représentant 1,29% du total mondial.
(1)
http:// www dfait-maeci.ge.ca/nafta
99
émergentes. L’adhésion du Mexique au GATT en 1986 et l’entrée en vigueur du traité de libre-
échange nord américain sont les deux facteurs qui ont permis l’essor des flux d’IDE qui entre
2005 et 2008, se sont situés en moyenne à 22,6 milliards de dollars.
Les USA demeurent, et de loin, la première source et la première destination des IDE
pour le Canada. Ils occupent la première position en termes de stock d’investissements détenu
au Canada avec 293,6 Md USD en 2008. La part des investissements canadiens destinés aux
USA représente 49% du total des investissements directs à l’étranger à la fin 2008.
Nous procéderons, pour étudier ce groupe, par sa genèse pour comprendre les facteurs à
l’origine de la formation d’un tel regroupement et les motivations de ses membres. Nous
présenterons ses objectifs et ses structures, la constitution de la zone de libre échange au sein
du regroupement à travers la mise en œuvre de l’AFTA, la situation économique et social de la
région à travers quelques indicateurs de base concernant la superficie des pays membres, la
population, le PIB et son taux de croissance ainsi que le revenu par habitant, le commerce intra
et extra-ANASE, les investissements extra et intra-ANASE et leurs parts dans l’ investissement
total de la région. Notre intérêt se portera aussi sur l’ASEAN+3 et la naissance d’un régime
régional monétaire et financier en réponse à la crise qui a frappé la région.
100
3-1 Genèse de regroupement
Il faut souligner, au départ, que l’Asie du sud-est est cette partie de l’Asie qui a été
profondément marquée par les conquêtes européennes, l’influence occidentale était donc
prépondérante. Pendant les années 1960 et 1970, la région était le théâtre de plusieurs conflits :
la première guerre d’Indochine avait mené à la création de deux Vietnam, le Nord était
communiste, le Sud était plutôt proche des occidentaux. Le pays a connu une seconde guerre
«la guerre du Vietnam » qui était mi-guerre civile et mi-règlement de comptes entre Moscou et
Washington par Vietnamiens interposés. Le pays voisin qui est le Laos était aussi
communiste. La crainte de coups d’Etats communistes était grande dans les autres pays de la
région comme la Malaisie, les Philippines et surtout l’Indonésie qui était le théâtre de massacre
de sympathisants communistes.
En 1961, est née une association de l’Asie du Sud- Est entre la Thaïlande, la Malaisie et
les Philippines, mais des conflits au sein des pays membres ont empêché l’association de se
développer. Une autre association créée en 1963 entre la Malaisie, les Philippines et
l’Indonésie, il s’agit de MAPHILINDO, une association dissoute en 1965 pour plusieurs
problèmes, essentiellement, des mauvaises intensions de l’Indonésie accusée de vouloir
dominer la région.
La création de l’association des Nations de l’Asie du Sud- Est (ANASE) remonte donc,
jusqu’au 08 Août 1967 à Bang Kola en Thaïlande après quelques tentatives de regroupement
soldées par un échec. Les cinq Etats membres fondateurs sont : l’Indonésie, la Malaisie, les
Philippines, le Singapour et la Thaïlande. Elle a depuis accueilli le Brunei (1984), le Vietnam
(1995), le Laos, le Myanmar (1997) et le Cambodge (1999). L’Association couvre ainsi toute
l’Asie du Sud- Est.
L’ANASE s’inscrit dans une perspective de sécurité régionale. Lors de sa fondation, les
Etats signataires avaient comme premier objectif l’instauration de la paix dans la région. Le
concept de sécurité tel qu’il est défini par l’ANASE contient des aspects idéologiques,
politiques, économiques, socioculturels et militaires, on parle d’une sécurité globale.
101
3-2 Les objectifs et structures de l’ASEAN
Les principes auxquels se soumettront les membres dans leurs relations sont définis dans
le traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud- Est - signé dans le cadre du premier
sommet de l’ANASE en 1976 - et se présentent comme suit :
L’ASEAN est restée longtemps le seul processus institutionnel dans la région, lors de sa
création, deux objectifs lui sont assignés : l’un est d’ordre politique, il s’agit d’instaurer la
stabilité et la paix régionale, l’autre, d’ordre économique, il concerne la promotion de la
croissance et le développement économique par la coopération. Le premier des deux objectifs
étant atteint avec succès puisque l’association a réussi à éviter la propagation du communisme
et de la guerre sur son territoire. Pour le second, il a fallu attendre 1992, pour qu’un accord de
libre-échange soit signé lors du sommet de Singapour. L’accord permet à l’ANASE de
s’affirmer en Asie car, désormais, la priorité est accordée aux questions économiques.
102
3-3 La zone de libre échange de l’ASEAN (AFTA)
L’AFTA a été lancé au travers de l’accord sur le CEPT (Commun Effective Preferencial
Tariff) qui est l’instrument principal pour la réalisation de l’AFTA. Le CEPT comprend deux
programmes de réduction de tarifs : un programme rapide (Accelerated Tariff Reduction) et un
programme normal. Chaque programme touche des produits bien définis par le CEPT ainsi que
l’ampleur de la diminution tarifaire.
Concernant les produits couverts par l’accord CEPT, en principe la zone de libre
échange couvre tous les produits manufacturés et agricoles, bien que les calendriers de
réduction des tarifs et suppression des restrictions quantitatives et autres barrières non tarifaires
diffèrent, quatre liste établies sont présentée comme suit :
la liste d’inclusion : les produits figurant dans cette liste subiront une libéralisation
immédiate ;
la liste d’exclusion temporaire : se sont des produits qui peuvent être protégés de la
libéralisation commerciale pour une période déterminée, ces produits devraient être
transférés par la suit dans la liste d’inclusion et d’entamer un processus de réduction
tarifaire ;
la liste des produits sensibles : elle contient des produits agricoles non transformés
pour qui le délai d’intégration de la zone de libre échange est plus long ;
103
la liste d’exception générale : ces produits sont définitivement exclus de la zone de
libre échange pour des raisons de protection de la sécurité nationale, de la moralité
publiques, la protection des personnes et des animaux ou des végétaux, la santé, la
protection des objets de valeur artistique, historique et archéologique. Cette liste
représente 1,61% du total des lignes tarifaires de l’ASEAN.
L’accord CEPT pour l’AFTA a prévu également l’élimination immédiate des restrictions
quantitatives pour les produits inclus dans le régime de la CEPT ainsi que l’élimination des
autres obstacles non tarifaires dans un délai de cinq ans. Plusieurs mesures ont été prises au
sein de l’ASEAN pour éliminer les obstacles inutiles aux échanges par l’harmonisation des
normes de produits et la reconnaissance mutuelle des exigences d’évaluation de la conformité,
la simplification des procédures de dédouanement et l’harmonisation des normes sanitaires et
phytosanitaires. Concernant la règle d’origine, un produit est considéré originaire de l’un des
pays de l’ANASE si 40% de son contenu provient d’un des pays membres.
En Juillet 1997, les pays leader de l’ASEAN ont adopté l’ASEAN vision 2020 en réponse
à la crise économique et pour stimuler leur croissance. Cette étape comprend la réalisation
complète de la zone de libre échange. Les six pays fondateurs vont avancer la mise en place de
la zone d’un an : 2002 à la place de 2003, comme ils sont arrivés à définir un tarif minimum
pour l’année 2000 à 5%.
Une série de plans élaborés pour concrétiser cette vision, ils visent non seulement la
libéralisation du commerce et des investissements mais encore, poursuivre des efforts dans le
sens d’une plus grande intégration physique pour un système trans-ANASE de transport qui
consiste en des autoroutes, des réseaux de chemins de fer, une collaboration entre les ports, des
liens de navigation sur les rivières et des liens aériens plus poussés, la construction du réseau
énergétique trans- ANASE….etc.
2015 est aussi la date butoir, fixée pour l’entrée en vigueur d’une « communauté
économique de l’ASEAN » se caractérisant par la libre circulation des biens, des services et des
capitaux entre dix pays membres.
104
3-4 Situation économique et sociale des pays membres
Le tableau N°20 présente les indicateurs de base des pays de l’ASEAN : la superficie de
chacun des pays membres, la population totale, le PIB, le PIB par habitant et la croissance du
PIB en 2000, 2006, 2008.
Tableau N°20 : « les indicateurs de base des pays de l’ANASE - 2008 »
Croissance de PIB %(prix
Population PIB à Prix
Pays Superficie PIB/ constant)
totale (en Courant en
membres en Km² Habitant
milliers) million $ 2000 2006 2008
Source : ASEAN statistics sur le site officiel de l’Association : http:// www .aseansec.org.
105
Commerce Valeur (Mn$) 592,255 617,807 1 052,034 1 208,867 1 252,308
Extra - Croissance (%) 20.7 11.5 11.4 14.9 3.6
106
Thaïlande 585.8 5 371.1 5 956.9 9.8 90.2 100.0
Vietnam 428.7 7 171.3 7 600.0 5.6 94.4 100.0
ANASE 4 428.9 35 194.1 39 623.0 11.2 88.8 100.0
Toutefois, les progrès dans l’intégration économique régionale ne sont pas aussi
marqués, la proportion de commerce intra-régional est restée stable depuis plusieurs années.
Les pays de la région sont, aujourd’hui, confrontés à des questions de plus en plus
complexes dans le domaine de sécurité régionale (terrorisme international, différends
territoriaux en mer de Chine…), de la coopération économique (compétitivité de la Chine et de
l’Inde, négociation interminables sur les accords de libre-échange) de la santé (grippe aviaire,
SRAS), de l’environnement (pollution transnationale) d’où la nécessité de donner une nouvelle
dynamique à l’ASEAN pour faire face à la situation complexe.
L’Asie a eu à subir la crise de 1997-1998, parmi les pays les plus touchés, deux sont
membres de l’ANASE : la Thaïlande et l’Indonésie. L’association ne disposait pas de
compétences ni d’instruments pour intervenir, contraindre et préconiser des solutions, elle n’a
aucune influence ni aucun moyen d’influence sur les évolutions politiques internes. L’ANASE
n’était plus d’aucune utilité dans la gestion de la crise, chaque pays a opté pour une politique
économique sans concertation avec les autres membres.
107
sauvegarde, ce qui est considéré comme une volonté de satisfaire à un intérêt commun par la
production d’un bien public régional qui est la stabilité monétaire et financière.
Le processus régional dans cette partie du monde a connu une évolution depuis la crise
financière, avec la mise en place d’une coopération interétatique dans le domaine monétaire et
financier au sein du périmètre ASEAN+3.
108
entre les pays. La coordination du processus est assurée par un bureau du secrétariat de
l’ASEAN, le processus couvre cinq fonctions principales :
évaluer les conditions économiques nationales, régionales et globales ;
contrôler les flux régionaux de capitaux ;
identifier les risques financiers et macroéconomiques ;
renforcer les structures des systèmes financiers et bancaires ;
fournir une voix asiatiques dans la réforme du système financier international.
3-5-2 Le volet financier du régime : l’initiative pour les marchés obligataires Asiatiques
(ABMI)
L’ABMI (Asian Bond Markets Initiative), une initiative proposée par le gouvernement
japonais en 2002, instaurée en Août 2003, elle vise à rendre les marchés des obligations des
pays membres plus efficaces et plus liquides et réduire les disparités entre devises. Son objectif
consiste à renforcer la stabilité financière de la région en cherchant à améliorer certains points
négatifs à l’origine de la crise de 1997. Ses activités consistent donc à développer les marchés
primaires et secondaires, en favorisant une large variété d’émetteurs et de produits et
d’améliorer les structures de ces marchés. Quatre groupes de travail sont mobilisés à cet effet :
109
le premier coordonné par la Thaïlande s’intéresse à la création de nouveaux instruments
de dette sécurisée ;
le deuxième coordonné par la Corée du Sud et la Chine ayant pour tâche l’instauration
des garanties de crédit et de mécanismes d’investissement ;
le troisième coordonné par la Malaisie et s’intéresse aux transactions de change et de
règlement ;
le quatrième est coordonné par le Singapour et le Japon ayant pour tâche l’élaboration
d’un système de notification et de diffusion de l’information.
Notons que sur le plan des échanges commerciaux, la région constitue la zone de
référence pour la chine, le Japon et la Corée du Sud : la concentration des échanges des flux
commerciaux au sein de l’ASEAN+3 est plus importante que celle de l’ASEAN et représentent
(1)
L.GUILHOT, op.cit, p.107.
(2)
L.GUILHOT, op.cit, p.108
110
en moyenne 45%. Le Japon et la Chine font généralement partie des trois premiers partenaires
des pays de l’Asie de l’est. Celle-ci constitue également la principale destination des firmes
nippones : 40 à 80% des nouvelles firmes japonaises sont implantées en Asie. Ces firmes sont
ainsi à l’origine de près de 46% des échanges commerciaux au sein de la région dont une
grande majorité sont des produits manufacturés (1).
Conclusion :
Le chapitre nous a permis d’avoir une idée assez précise des différents regroupements
régionaux des trois continents : l’ALENA en Amérique, l’UE en Europe et l’ASEAN en Asie.
En résumé, l’Union Européenne reste une intégration régionale exemplaire, l’Europe
s’est construite sur des bases solides et communes. Ce qu’il faut noter c’est que cela ne s’est
pas réalisé sans difficultés et sans hésitations, mais grâce à la forte volonté des gouvernements,
l’Europe a pu dépasser ses difficultés et avancer de plus en plus dans le processus d’intégration
économique.
Quant à l’Association des Nations de l’Asie du sud- est, elle a était fondée pour des
raisons liées avant tout à la sécurité politique de la région. Mais au fil du temps les accords
économiques de l’ASEAN sont devenus plus importants que les objectifs politiques qu’elle
s’était assignés au départ, comme l’affirme Jean COUSSY : « l’histoire récente montre que les
intégrations régionales sont, quant elles n’échouent pas, des processus si longs qu’elles peuvent
changer de contenu et même de sens au cours de leur mise en œuvre. Ce changement peut
résulter de faits historiques non prévus lors de lancement des intégrations. Ils peuvent aussi
résulter de la capacité des acteurs économiques et politiques à changer les contenus et le sens
des intégrations régionales dont il n’ont pas été les auteurs »2. La mise en œuvre de l’AFTA est
très importante pour les pays de l’ASEAN, elle permettra à cette dernière de faire face à la
concurrence des autres regroupements régionaux européens et américains.
(1)
BOULANGER cité par L.GUILHOT, op.cit, p.204
(2)
J. COUSSY, économie politique des intégrations régionales : une approche historique, revue monde en
développement, Paris, 2001, Tome 29, 115/116, P.25
111
Conclusion de la première partie :
La formation de blocs régionaux semble donc constituer une étape vers la réalisation du
libre échange mondial - même si le débat reste ouvert sur cette question - à condition qu’ils ne
se traduisent pas par un relèvement des droits de douanes vis-à-vis des pays tiers.
Les accords régionaux constituent des facteurs d’insertion des pays du sud dans
l’économie mondiale par le resserrement des liens commerciaux entre les pays membres, ce qui
renforcerait leur capacité à participer au commerce mondial. Ils permettent également de
résoudre le problème d’étroitesse de leurs marchés et de bénéficier des avantages que peut
présenter un grand marché comme la réalisation des économies d’échelle, bénéficier de la mise
en place d’infrastructures au niveau régional, bénéficier de la baisse et de la levée des barrières
tarifaires et non tarifaires, l’harmonisation des incitations à l’investissement...etc. Ces mêmes
accords représentent un cadre favorable pour l’aboutissement des réformes institutionnelles et
structurelles déjà entamées dans certains pays en développement et favorisent la mobilisation
des investisseurs étrangers, c’est le cas de l’ALENA et ses effets positifs sur l’aboutissement
des réformes entamées par le Mexique.
112
Maastricht. La dimension culturelle est intégrée souvent dans les accords d’intégration Nord-
Sud sous forme de conditionnalité, telle que la clause démocratique : la démocratie constitue
une condition nécessaire pour adhérer à un ensemble comme l’UE. Concernant la dimension
sociale, l’intégration économique, contribue au progrès social par l’amélioration des conditions
de vie des populations. Ainsi, des règles sociales sont mises en œuvre dans des cadres
régionaux ou des mécanismes redistributifs tels que les fonds structurels de l’UE. Les
mécanismes de compensation et de redistribution sont nécessaires vis-à-vis des groupes sociaux
perdants du fait des politiques de convergence adoptées dans le cadre des accords régionaux.
L’Union Européenne est devenue une puissance de fait, en raison de son importance
démographique et économique et de l’institution de la monnaie unique. L’Europe des six s’est
affirmée peu à peu comme un attracteur pour les pays européens. Aujourd’hui, la dimension
européenne procure une force vis-à-vis de l’extérieur. Les différents pays européens ne
représentent que des puissances moyennes pour les plus développés parmi-eux, alors que l’UE
est une puissance mondiale bien plus qu’une simple addition des pays membres.
Aujourd’hui, les Etats aspirent de plus en plus à participer au modèle de réussite que
présente l’UE avec ses valeurs, la démocratie, l’Etat de droit, la protection des droits de
l’Homme et des minorités. La réussite de l’intégration européenne s’explique, en premier lieu,
par la volonté des pays membres à s’engager dans ce processus d’intégration, une volonté qui
n’a pas été affaiblie ni par le temps ni par les grandes difficultés rencontrées au cours de la
construction du processus. Sa réussite s’explique aussi par la volonté de chacun des pays
membres de l’UE de transférer une partie de leur pouvoir de décision à des institutions
supranationales qui grâce à leur objectivité et la priorité accordée aux intérêts de la région avant
ceux des pays la composant, ont contribué au succès réalisé.
113
Certaines conditions sont nécessaires pour le succès de l’intégration comme
l’implication de l’ensemble des participants dans le processus de consultation préalable, la
transparence du processus de prise de décision supranationale et la responsabilité des
institutions régionales. De plus, ces dernières devraient être fortes, crédibles et surtout
indépendantes pour exercer leur influence sur les pays membres.
Toutefois, à travers les expériences d’intégration étudiées, on a constaté que les accords
régionaux ont toujours répondu à des préoccupations qui se situent en dehors du cadre
économique et ce, quelles que soit les motivations qui animent les acteurs étatiques sur le plan
économique, surtout lorsqu’il s’agit de créer de grands ensembles économiques. En d’autres
termes, aucun accord économique régional n’a jamais répondu à des préoccupations
exclusivement d’ordre économique.
Les unions régionales entres pays en développement, si elles n’échouent pas, elles ne
contribuent guère à l’accélération de la croissance que leurs membres en attendaient. Nous
allons essayer de comprendre les raisons de cet échec dans la deuxième partie de ce travail à
travers l’étude de l’intégration régionale au Maghreb.
114
Deuxième partie : Intégration
économique régionale au Maghreb
Introduction à la deuxième partie :
Face à ces défis que sont la montée du régionalisme dans le monde et la libéralisation de
l’économie mondiale, l’intégration économique régionale au Maghreb devient impérative, sans
laquelle ces pays risquent une marginalisation et un sous-développement économique. La
dynamique de globalisation, mondialisation de l’économie peut conduire à un processus
d’exclusion des pays à dotation naturelle avec l’érosion de leurs avantages comparatifs et de
leurs avantages naturels. Les pays du Maghreb font partie de ce groupe de pays puisque leurs
économies sont basées sur la mise en œuvre d’avantages comparatifs pour les activités de main-
d’œuvre ou d’avantages absolus pour les ressources naturelles énergétiques et à un degré
moindre, agricoles.
Depuis leur indépendance, les pays du Maghreb ont cherché à mettre en valeur leurs
avantages comparatifs, afin d’améliorer la position occupée dans la division internationale du
travail. Les modèles de développement adoptés dans les années 1970-1980 n’ont pas créé des
conditions d’un développement durable. Ces pays ont connu de graves déséquilibres macro-
économiques et sectoriels qui ont mis en relief des contradictions d’un projet global de
développement, caractérisé par une dépendance croissante à l’égard des variables économiques
et financières internationales. Les pays du Maghreb ont ainsi entrepris des réformes, en
réduisant l’emprise de l’Etat sur l’économie, par la soumission au programme d’ajustement
structurel en contrepartie de programmes de rééchelonnement de la dette extérieure.
La création d’un environnement propice qui pourra donner un nouveau souffle aux
économies maghrébines est nécessaire, nous pensons que la création d’une zone économique
116
intégrée dans la région pourrait être une composante fondamentale de cet environnement. La
mise en place d’un espace économique intégré pourrait contribuer au désenclavement de ces
pays et leur insertion dans l’économie mondiale.
A partir des années 1980, un ensemble de conditions réunies donne un certain souffle à
la coopération et à la relance du processus de construction maghrébine. La normalisation des
relations entre l’Algérie et le Maroc d’un coté, entre la Tunisie et la Libye de l’autre, a ouvert la
voie pour des initiatives de nature multilatérale. Plusieurs rencontres se sont succédé à la fin de
la décennie 1980. Le parcours préparatoire s’acheva avec la signature du traité constitutif de
l’UMA le 17 février 1989 lors du sommet de Marrakech.
Par ailleurs, les pays du Maghreb central se sont engagés dans la construction d’un
espace économique euro-méditerranéen étant donné que l’Europe constitue le principal
partenaire politique et économique du Maghreb. La Tunisie, le Maroc et l’Algérie ont signé des
accords d’association avec l’Union européenne, ces accords comportent des dispositions
quasiment similaires et communes et visent à donner une nouvelle impulsion au processus de
rapprochement et d’intégration des partenaires. Les trois pays s’engagent à créer une zone de
libre-échange avec l’UE sur un horizon temporel de douze ans. En même temps, les cinq pays
du Maghreb font partie d’une zone de libre-échange qui implique la plupart des pays arabes,
c’est la Grande Zone Arabe de Libre Echange.
Ainsi, cette partie sera composée de deux grands chapitres, nous présenterons dans le
premier chapitre, les principales caractéristiques économiques du Maghreb. Dans le deuxième
chapitre, il sera question des expériences d’intégration dans cette partie du monde.
117
C
h
a
p
i
Introduction :
Ces différents choix qui ont nécessité beaucoup de capitaux étaient motivés par une
conjoncture internationale favorable : la hausse des prix du pétrole et du phosphate, le
recours à l’endettement extérieur encouragé par le niveau relativement bas des taux d’intérêt
en vigueur.
119
spirale d’endettement notamment à partir des années quatre-vingt. Le Maroc, la Tunisie puis
l’Algérie se sont trouvés dans l’incapacité de poursuivre les processus de développement
entamés, ils ont été contraints d’entrer en négociation avec leurs créanciers et se sont engagés
pour l’adoption du programme d’ajustement structurel (PAS).
Les pays du Maghreb sont dotés d’une superficie totale de plus de six millions de
kilomètres carrés avec de fortes disparités d’un pays à l’autre. La région est bordée au nord
par la mer méditerranée, à l’ouest par l’océan atlantique et au sud par le désert du Sahara. Elle
subit un fort déséquilibre démographique et économique entre le littoral et l’intérieur des
pays. La section se portera sur la présentation des principales caractéristiques géographiques
pour chacun des pays, du potentiel physique en termes de superficie, des terres arables et de
l’agriculture pratiquée ainsi que les ressources que recèle leur sol. Nous aurons également à
étudier Le potentiel humain de la région, à travers des statistiques de différents organismes de
statistiques de chacun des pays et du rapport économique arabe unifié, présenté par la
structure économique de la Ligue arabe.
1-1 L’Algérie
Dans ce pays, une distinction peut être établie entre deux grands ensembles opposés :
l’Algérie du nord : qui est celle du tell, elle s’étend entre la méditerranée et le Sahara
sur une bande large en moyenne de 350 Km, cette partie est composée de deux zones :
la zone tellienne, elle borde le littoral méditerranéen et représente la partie
agricole du pays.
120
la zone steppique s’étend au sud du tell jusqu’aux piémonts Sud de l’Atlas
Saharien. Les immenses plateaux steppiques ont constitué des lieux de
transhumance saharienne.
l’Algérie du sud : représente le Sahara avec deux millions de Km², il est l’un des plus
grands déserts au monde, il comprend de grands ergs, de plaines arides, des dunes de
sable et de montagne dont le massif du Hoggar. L’activité agricole se trouve dispersée
dans quelques vallées et oasis. Le sous-sol y est riche : pétrole, gaz naturel mais aussi
des métaux précieux.
La zone littorale jouit d’un climat méditerranéen, c’est la partie la plus arrosée
(400mm à 1000mm de pluies par an). Les précipitations diminuent sur les hauts plateaux et
dans l’atlas Saharien (200 mm à 400 mm par an). Au sud, le climat est désertique.
1
http://www.géographic.org
121
atouts dans ce domaine, elle bénéficie d’un avantage comparatif par rapport à beaucoup
d’autres pays pétroliers : le prix de l’extraction est relativement faible (environ 4 dollars le
baril), ainsi que la proximité du principal client qui est l’Europe.
* données 2008
** données 2002
Source : Tableau reconstitué à partir des données de l’ONS
(1)
Rapport économique arabe unifié - 2010
122
La population algérienne est dans sa majorité jeune : en 2009, la tranche d’âge de
moins de 15 ans représentait 28,2 % de la population totale, 64,4 % avaient l’âge compris
entre 15 et 64 ans, 7,4 % avaient plus de 65 ans. (1)
En 1970, les algériens étaient prés de 60 % à vivre hors des villes, le rapport s’est
inversé ces vingt dernières années, car, le pays connaît un mouvement d’urbanisation
important : la population urbaine est passée de 30,4 % en 1960 à 66,5% en 2010. 96 % de la
population occupe seulement 17 % du territoire, essentiellement le nord du pays en raison de
la concentration des infrastructures économiques, sociales, des terres agricoles et
l’implantation de la majorité d’unités industrielles.
En 2010, la population active est estimée à 10 812 000 personnes, soit un taux global
(2)
d’activité de 30,37%. La population active occupée a atteint, pour sa part, 9 735 000
personnes. La population active en chômage est de 1 076 000, soit un taux de chômage de
10,2%. Celui-ci était de 25,2% en 2002, puis de 17,7% en 2004 et de 12,3% en 2006.
1-2 La Tunisie
Se situant à l’extrémité nord de l’Afrique, la Tunisie est baignée au nord et à l’est par
la Méditerranée sur 1 250 km. Le pays peut être partagé en trois grandes régions :
(1)
Données de l’ONS
(2)
Le taux global d’activité = ( population active/population totale )100
(3)
Données de l’ONS et du Rapport économique arabe unifié
123
au sud, la grande dépression de chotte Djérid, plus à l’est, les montagnes de Matmata.
Le désert représente prés de 40% de la superficie de la Tunisie.
La Tunisie est un pays de climat semi-aride, caractérisé par la rareté des ressources en
eau et par une forte variabilité du climat dans l’espace et dans le temps. Les précipitations
sont très variables d’une région à une autre : au nord, représentant la région la plus fertile, le
climat est de type méditerranéen, les précipitations varient entre 400 et 1000 mm par an. Au
sud, le climat est désertique, les précipitations n’atteignent pas 200 mm par an.
(1)
http://www.Géographie.Org.
(2)
Données de la FAO, sur http:// fao.org.
124
La Tunisie possède, en outre, des gisements de phosphates parmi les plus importants
au monde, dans la région de Gafsa, dans le sud ouest du pays. La Tunisie produit environ 8
millions de tonnes en 1999, ce qui représente 5,5% de la production mondial.
(1)
Institut national des statistiques - Tunisie
125
Le pays a connu une urbanisation rapide : 65,9% de population urbaine en 2009 alors
qu’elle était de 49,8% dans les années soixante-dix.
La population active totale est estimée à 3 769 200 de personnes en 2010, soit un taux
global d’activité de 36,9%. La population active occupée était de 3 277 400. Le taux de
chômage représentait 13,0%, il était de 15,2% dans les années soixante.
1-3 Le Maroc
Situé à l’extrême Nord Ouest du continent africain, le Maroc est largement tourné vers
la mer méditerranée et d’avantage vers l’océan atlantique.
Le relief du pays est caractérisé par les plaines les plus vastes et les montagnes les plus
hautes de l’Afrique du nord. Il est marqué par quatre grands systèmes : le rif, le Moyen-Atlas,
le Haut-Atlas et l’Anti-Atlas. Ces montagnes constituent une importante composante du
relief, elles couvrent 15% du territoire national et abritent 35% de la population rurale (2):
les rivages méditerranéens sont dominés par le Rif dont les sommets culminent à prés
de 2440 m;
le territoire comprend également des chaînes de montagnes atlasiques, qui séparent la
partie orientale aride de celle atlantique humide et constituée de plaines fertiles,
largement ouvertes sur l’Atlantique, et de plateaux, il s’agit du Haut-Atlas au centre
qui culmine à 4165 m dans le Djebel Toubkal. Il succède au Moyen-Atlas au nord,
selon un alignement Nord Est, Sud Ouest et se prolonge jusqu’à l’Atlantique, et se
raccorde à l’Anti-Atlas au sud par le massif d’origine volcanique du Sirwa. Le sud du
pays s’ouvre sur le Sahara ;
les terres désertiques à l’est et au sud du pays contiennent des Oasis et des palmerais,
c’est le domaine des ergs, regs et autres plaines désertes.
(1)
Institut National des Statistiques-Tunisie
(2 )
Rapport de la direction des ressources naturelles sur l’état de l’environnement au Maroc sur
http://www.matee.gov.ma.
126
Le climat du Maroc varie selon la latitude, l’altitude et la proximité de la mer. Au nord
le climat est de type méditerranéen, tempéré par l’influence de la mer avec des hivers frais en
altitude et les précipitations voisines de 800mm annuelles sur le versant atlantique
septentrional. Les monts Atlas arrêtent les vents humides en provenance de l’Atlantique, d’où
le climat désertique des régions du sud, les précipitations y sont de moins de 150mm. Les
plaines côtières riches et fertiles dans le nord, subissent l’influence du désert dans leur partie
méridionale.
Les précipitations annuelles moyennes varient de 860mm à Tanger à 430mm à
Casablanca, à 280mm à Essaouira et à 130mm dans le Sahara.
Les oasis s’étendent dans les grandes vallées présahariennes du sud, notamment dans
les provinces d’Ouarzazate et d’Er-Rachidia et occupent une surface d’environ 44000
hectares.
(1 )
http://www.Geographie .org.
127
exportateur de primeurs et d’agrumes. On y trouve aussi des cultures orientées vers la
consommation locale comme les céréales, les oléagineux...etc. Les cultures spéculatives sont
les plus souvent privilégiées.
En matière de ressources minières, le sous sol marocain recèle pas moins de douze
substances minières qui font l’objet d’une production régulière (phosphate, zinc, fer, plomb,
manganèse, cuivre, argent, barytine,…etc.). Concernant les phosphates, le Maroc en possède
les plus importants gisements dans le monde, avec trois quarts des réserves mondiales.
Découverts en 1921, ils sont exploités depuis par l’Office Chérifien des Phosphates (OCP). La
situation géographique des gisements, ainsi que leur qualité marchande et leur diversité
confèrent au Maroc un avantage dans le commerce international.
(1)
Données de l’office chérifien de phosphates sur http : //www.opc group .ma
128
Tableau N°25 : « Evolution de la population au Maroc »
Années Population croissance Taux de Population
totale annuelle (%) fécondité urbaine (%)
1960 11 626 000 2,747 7,162 29,22
1965 13 323 000 2,878 7,114 31,85
1970 15 310 000 2,661 6,97 34,61
1975 17 305 000 2,356 6,296 37,19
1980 19 382 000 2,238 5,42 41,28
1985 21 648 000 2,186 4,68 44,81
1990 24 043 000 2,042 4,01 48,39
1995 26 386 000 1,759 3,42 52
2000 28 705 000 1,64 2,89 55,46
2010 31 851 000 1,3 2,2 58,3
La population active, âgée de 15 ans et plus, a atteint 11 442 000 en 2010, soit un taux
global d’activité de 35,92%. La population active occupée s’est élevée à 10.405.000 à fin
2010. Le taux de chômage était de 12,1% en 2001, puis de 11,5% en 2005 et de 9,1% en
2010.
Selon les branches d’activité, le secteur agricole, forêts et pêche représentent 45,8%
de la population active occupée. 12,7% travaillent dans le secteur industriel, 6,7% dans les
bâtiments et travaux publics et 12,7% dans le commerce. (1)
Le Maroc connaît une forte urbanisation, environ 58,3 % de la population vit en milieu
urbain en 2010 contre 29% seulement en 1960. La population urbaine a ainsi été multipliée
(1)
Ministère de l’économie et des finances, Direction des études et prévisions financières sur
http/www.finances.gov.ma
129
par 5 en 50 ans. Cette urbanisation se caractérise par un déséquilibre entre les régions et les
provinces, car plus de 50% de la population est concentrée dans les régions côtières.
1-4 La Libye
Le long du rivage, s’étire une étroite plaine littorale désertique au centre. Au sud de la
région côtière de la cyrénaïque s’étale le Sari, une immense dépression sableuse et pierreuse.
Au sud ouest de la capitale, culmine à 850m le Djebel Nefousa, en cyrénaïque, le Djebel El-
Akhdar à 950m d’altitude. Les hauts plateaux de la Hamada El Hamra et de Mourzouk
s’élèvent entre 600 et 800m. Au centre du pays, le Djebel El-Haroudj El Aswad (1200m) et à
la frontière Tchadienne se trouve le Tibesti, qui culmine à 3376 m.
La majorité du territoire libyen est caractérisé par une aridité avec une variation
considérable de la température. Les régions du grand désert au sud, et le littorale
méditerranéen au nord, sont les facteurs principaux qui déterminent la nature du climat. Sur
90% du territoire, les précipitations annuelles sont inférieures à 25mm. La côte aride du Golfe
de syrte reçoit à peine 100mm. Seule la frange méditerranéenne et le Djebel El Akhdar
reçoivent plus de 400 mm d’eau.
Les rivières sont à sec sur une plus grande partie de l’année, seules sont utilisables les
nappes phréatiques qui alimentent les puits et la grande rivière artificielle qui est en cours de
réalisation.
130
du pays, principalement à l’est, dans l’arrière pays de Tripoli et sur le rebord de Djebel
Nefousa ainsi qu’à l’ouest dans le Djebel el Akhdar.
Les zones de pâturage sont très peu nombreuses, cela est dû aux conditions
climatiques prévalant dans le pays. Elles se concentrent essentiellement sur le littoral nord
ouest et en cyrénaïque dans le Djebel el Akhdar, on y pratique l’élevage ovin, l’élevage de
dromadaires dans la région de Syrte, l’élevage bovin est surtout un élevage laitier.
Sur le plan des ressources énergétiques, la Libye dispose d’un important potentiel en
hydrocarbure. Le premier gisement a été découvert en 1956 par la « Libyan American oil »
prés du gisement algérien d’Edjeleh. Avec une production de 161 millions de tonnes par an, la
Libye devient quatrième producteur mondial en 1970. Cette rapide progression de la
production est expliquée par :
Tous ces facteurs font de la Libye un des pays les plus attractifs dans le domaine des
hydrocarbures. Le pays produit environ 1,7 millions de baril/jour, il est ainsi le deuxième
producteur de brut en Afrique après le Nigeria. Ses réserves sont estimées à 39,1 milliards de
barils en 2005, il représente 40% de celles du continent africain. Ces chiffres sont
certainement loin de la réalité, car un tiers du pays est actuellement couvert par des accords de
prospection et de production. Les principaux gisements se localisent dans le bassin de Syrte,
131
bassin de Murzuk, Ghadamès, Koufra et cyrénaïque. La Libye dispose environ 1,2 millions de
baril/jour de pétrole à l’exportation, ayant pour principale destination les pays européens.
* Statistiques de 2008
Source : Tableau reconstitué à partir des données du Rapport économique arabe unifié et l’annuaire
Statistique pour l’Afrique – 2010.
Notons que l’indice de développement humain du pays est le plus élevé au Maghreb, il
est estimé à 0.818, ainsi la Libye est classée au 56éme rang mondial. (1)
(1)
Rapport 2007-2008 du PNUD
132
La structure de la pyramide des âges montre que 30.2% de la population totale a moins
de 15 ans en 2009, 65.8% de la population totale ont l’âge compris entre 15 et 64 ans, cette
tranche d’âge a connu une augmentation puisqu’elle était de 52,7% en 1960. La population
âgée de plus de 65 ans, représente 4,25% de la population totale. (1)
La Libye connaît une forte urbanisation, environ 78% de la population vit au milieu
urbain, alors que ce taux n’était que de 22,73% en 1960. La population rurale a connu une
forte chute en passant de 55% en 1970 à 22% en 2010. Prés de deux tiers de la population vit
en tripolitaine, un tiers en cyrénaïque et une infime fraction dans le Fezzan, où les habitants
vivent en petits groupes nomades.
La Libye contient une vaste proportion d’étrangers européens et arabes qui travaillent
dans l’industrie pétrolière du pays. Selon les estimations, la main d’œuvre étrangère
représente la moitié de la population active. En 2009, celle-ci représentait 37% de la
population totale. 5,3 % de la population occupée travaillait dans l’agriculture, 21,7% dans le
secteur industriel et 73 % dans les services. (2) Le taux de chômage a été estimé à 18,2% en
2007.
1-5 La Mauritanie
La Mauritanie fait la jonction entre le Maghreb arabe et l’Afrique noire. Elle s’ouvre
sur l’Océan Atlantique à l’ouest. Elle s’étend sur les deux tiers de sa superficie dans le Sahara,
c’est donc le désert de sable et de pierre qui domine.
La partie nord et est du pays est formée de regs immenses. Au sud se trouve le sahel
où se pratique l’élevage, la frontière politique au sud coïncide avec le fleuve de Sénégal, la
vallée du fleuve connaît un climat humide, c’est une région agricole.
(1)
Annuaire statistiques pour l’Afrique - 2010
(2)
Rapport économique arabe unifié - 2010
133
Le climat est marqué par l’aridité, il est désertique sur la quasi-totalité du territoire.
Les précipitations sont rares et très irrégulières dans le temps et dans l’espace : la
pluviométrie annuelle dans la zone saharienne est inférieure à 100 mm, entre 100 et 400mm
dans la zone sahélienne, plus de 500 mm dans la zone soudano-saharienne en bordure du
fleuve de Sénégal.
L’élevage est considéré comme la principale activité du secteur rural. Il constitue une
(2)
part importante du PIB, comme il représente une source de revenu pour la population
rurale, sachant que plus d’un tiers de la population appartient à des familles d’éleveurs.
La pêche est aussi une activité importante pour la croissance économique puisqu’elle
constitue la deuxième activité exportatrice. Les ressources halieutiques sont très importantes :
les côtes du pays se classent parmi les plus poissonneuses au monde. La pêche se concentre
surtout à Nouadhibou.
(1)
http://www.Geographie .org.
(2)
La contribution de l’élevage au PIB est supérieure aux contributions de l’agriculture et de l’industrie
manufacturière.
134
l’allongement de l’espérance de vie à la naissance qui était de 49.1 ans en 1990 à 60.3 ans en
2008. (1) Cependant, le taux de fécondité connaît une légère régression à partir de 1995, il était
de 6.5 enfants par femme en 1960, il passe à 4.4 enfants par femme en 2009.
Il y a 50 ans, plus de 90% de la population était encore nomade, cette situation a très
rapidement changé puisque 41% de la population vit en milieu urbain en 2009. Les
sécheresses successives et l’attraction des grandes villes ont poussé les populations rurales à
quitter leur vie nomade, ainsi la population rurale est passée de 86% en 1970 à 59% en 2009.
En 2008, environ 52% de la population active occupée travaillait dans le secteur
agricole, 5.2% dans le secteur industriel et 42.8% dans les services. Le taux de chômage
avoisinait les 30% de la population. (2)
(1)
Statistiques relevées du rapport économique arabe unifié - 2009
(2)
Données de l’Annuaire statistique pour l’Afrique du nord - 2010.
(2)
Rapport économique arabe unifié
135
En conclusion, la région présente des potentialités importantes en termes de
population, la tranche de la population jeune est la plus importante dans tous les pays,
l’allongement de l’espérance de vie à la naissance et une évolution remarquable dans le taux
d’urbanisation. La région présente également un potentiel important en ressources naturelles,
des ressources énergétiques importantes pour l’Algérie et la Libye en hydrocarbures,
d’importants gisements de minerai de fer et de phosphate au Maroc et en Mauritanie. Les
économies de ces pays présentent des caractéristiques similaires, notamment pour les trois
économies du Maghreb central, ainsi, La situation économique de ces pays fait l’objet de la
deuxième section.
136
caractéristiques de la croissance des économies maghrébines, l’état des investissements
directs étrangers dans la région en se référant aux données de la CNUCED sur l’évolution des
flux d’investissements, du stock d’investissements directs étrangers et la part de ces derniers
dans la formation brute du capital fixe pour chacun des pays de la région. Nous analyserons
ensuite, l’état des échanges commerciaux par type de spécialisation, à travers des tableaux
statistiques représentant la répartition sectorielle du commerce extérieur et en conclure sur les
spécialisations et la structure du commerce extérieur. Nous verrons également, les principaux
partenaires commerciaux des pays de la région, à travers des tableaux statistiques classant les
pays partenaires par ordre d’importance de leurs échanges avec les pays du Maghreb.
137
Tableau N° 28 : « Les principaux indicateurs de l’économie algérienne (prix courant) »
Taux de croissance 2,6 6,9 5.2 5,1 2,0 4,6 2,4 2,1
du PIB réel (%)
Inflation en 4,2 2,6 3.6 1,6 2,3 3,5 4,8 5,7
moyenne annuelle
(%)
Solde de la balance
commerciale
-en Mds $. 9,6 11,2 14.2 26,5 33,75 34,51 40,76 7,44
-% du PIB 17,5 17,2 16.7 26,1 28,9 25,7 23,8 5.4
Solde de la balance
des paiements
6,1 7,16 14,50 16,93 17,05 29,2 37,0 3,86
-en Mds $
-en % du PIB 11,1 11,0 17,1 16,7 14,6 21,8 21,6 2,8
Solde budgétaire
- en Mds $ -0,98 -3,52 -4.25 12,06 15,9 6,31 13,2 - 9,23
- % du PIB 1,78 -5,4 -5 11,9 13,6 4,7 7,7 - 6,7
Solde courant
-Mds $ 7,1 8,46 11,1 21,2 29,0 30,6 34,7 0,42
-%du PIB 12,9 13 13,1 20,9 24,8 22,8 20,24 0.31
Réserves de change:
-Mds $ 18 32,9 43,1 56,18 77,8 110,2 143,10 149,34
- moisd’importation 18,1 24,3 23,7 27,36 36,6 39,7 34,9 36,41
Encours dette
-Mds $ 22,6 23,4 21,8 17,19 5,612 5,123 4,363 3,674
-% du PIB 41,1 34,4 25,7 16,95 4,8 3,81 2,55 2,66
Service de la dette
-Mds $ 4,6 4,7 6 5,2 2,67 1,68 1,34 1,000
-% Exportations 22,8 17,9 17,6 11,7 4,6 2,8 1,7 1,8
138
Tableau N°29 : « l’évolution des principaux indicateurs de l’économie tunisienne au prix
courant du marché »
En millions dollars
Désignation 2003 2005 2006 2007 2008 2009
PIB (en MDT) 32,202 41,871 45,756 49,874 55,297 58,768
PIB (en Mds dollars) 26,214 28 675,0 30 962,2 35 226,7 40 937,3 40 924,8
Source : BCT, institut national des statistiques, FMI et Rapport économique arabe unifié (2010)
139
Tableau N°30 : « L’évolution des principaux indicateurs économiques du Maroc
Au prix courant du marché »
En millions de dollars
Désignation 2001 2005 2006 2007 2008 2009
PIB en Ms $ (prix 37,724 59,524 65,637 75,227 89,072 90,515
courant)
croissance du PIB 6,3 3,0 7,8 2,7 5,6 4,9
en (%)
Taux d’inflation 0,6 1,0 3,3 2,0 3,7 1,0
déficit commercial
- en millions $ 3,017.1 8,214.3 9,714.2 14,067.4 19,506.7 16,111.6
- % du PIB -8,0 -13.8 -14.8 -18.7 -21.9 - 17.8
Solde du compte
courant
- en millions de $ 1,627.2 1,071.4 1,444.0 2,557.7 -4,827.7 -4,552.9
- en % du PIB 4,3 1,8 2,2 3,4 - 5,42 - 5,03
Solde budgétaire
- en millions de $ 1,898.4 3,452.3 1,378.3 225.6 1,336.1 - 1,991.3
- en % du PIB -5,0 -5,8 -2,1 0,3 1,50 - 2,2
Encours de la dette
Extérieure
- en millions de $ 14,448 12,527 13,709 14,894 17,280 19,372
- en % du PIB 38,3 21,04 20,8 19,8 19,4 20,7
Source : FMI, Banque mondiale, Haut Commissariat au Plan, Office national des changes et Rapport
économique arabe unifié.
140
Tableau N°31 : « L’évolution des principaux indicateurs économiques de la Libye
Au prix courant du marché »
En millions dollars
Désignation 2003 2005 2006 2007 2008 2009
PIB en Ms $ 26,236 45,452 55,077 69,747 85,253 62,360
Solde commercial
- en millions USD 5,779.7 20,180.7 27,318.2 29,223.9 40,836.2 10,738.4
- en % du PIB 24,02 44,4 49,6 41,9 47,9 17,22
Encours de la dette
en % du PIB - 12,3 10,1 8,0 6,5 7,2
Source : FMI, Banque Centrale, Banque Mondiale et Rapport économique arabe unifié.
141
Tableau N°32 : « L’évolution des principaux indicateurs économiques de la Mauritanie
au prix courant du marché »
En millions dollars
Encours de la dette
Solde budgétaire
- en millions dollars - - 128.25 963.25 - 48 - 230 - 154,48
- en % du PIB - 6,88 35,7 - 1,7 - 6,50 - 5,10
Solde de balance globale - 3,6 - 3,9 + 10,4 - 0,6 - 1,3 - 0,32
En % du PIB
Service de la dette
Réserves officielles
brutes
- en millions de dollars 38.6 70.2 194.0 209.0 195.0 238.3
- en mois d’importations 0,8 1,1 2,6 1,9 1,7 2,5
*
chiffre 2000
Source : Banque centrale, Office national de la statistique de Mauritanie, Rapport économique arabe
unifié
142
a) Les soldes courants
Les soldes courants se sont améliorés dans l’ensemble : en Algérie, le solde du compte
était de 7,1 milliards de dollars en 2001, il passe à 21,2 milliards de dollars en 2005 et à 34,7
milliards de dollars en 2008, ce qui représente 20,24% du PIB. Le solde courant a pu
enregistrer un surplus en 2009 (0,42 milliards de dollars), malgré l’ampleur du choc externe
inhérent à la grave crise économique qui a eu un impact direct sur la balance commerciale du
pays, celle-ci est passée de 40,6 milliards en 2008 à 7,5 milliards de dollars en 2009,
consécutive à la chute des recettes d’hydrocarbures. Le solde courant devrait atteindre un
montant de 5,4 milliards en 2010, soit 3,4% du PIB. Ce solde est resté, pendant plusieurs
années, positif au Maroc. Mais en 2008, il avait fait apparaître un déficit significatif de 5,42%
du PIB. Ce déficit se répétait en 2009 à hauteur de 5,04% du PIB, ceci est dû à la lourdeur du
déficit commercial et le recul des postes comme les recettes touristiques et les transferts
financiers des marocains résidants à l’étrangers qui, traditionnellement, compensent le déficit
de la balance courante. Le solde courant en Tunisie était déficitaire, mais à un niveau
soutenable grâce aux recettes touristiques et aux revenus des travailleurs, il était de -2,9%
en 2003, de -2,4% en 2007 et -3,8% en 2008 puis à -2,7% en 2009. En Libye, l’augmentation
des recettes pétrolières a mis fin à la tendance déficitaire des budgets des années 1990, le
solde du compte courant représentait 21,5% du PIB en 2003 il passe à 38,4% en 2005 et à
40,7% en 2008, mais l’excédant avait régressé en 2009 pour passer à 15,6% du PIB suite à
la chute du cours de pétrole.
b) La dette extérieure
L’amélioration des soldes courants dans l’ensemble a permis de réduire le poids de la
dette extérieure, notamment pour le Maroc et l’Algérie. Le premier a procédé au
remboursement d’une partie de sa dette extérieure, il a engagé un programme de reconversion
de l’autre partie en investissements, ainsi le montant de la dette extérieure représentait 20,7%
du PIB en 2009 contre 38,3% en 2001. Le service de la dette sur les exportations est en
baisse : il représentait 20,1% des recettes d’exportation en 2000, 12,3% en 2005, 7,0% en
2008 puis 6,6% en 2009. La dette extérieure de l’Algérie a atteint des proportions effarantes
dans les années 1990, elle a été rééchelonnée suite à la signature d’un accord avec le FMI en
1994. Début 2000, des accords ont été conclus avec la France, l’Italie et l’Espagne en vue de
convertir une partie de la dette en titres d’investissements. En 2005, les premières
négociations concernant la nouvelle formule de gestion de la dette commençaient, il
s’agissait de paiement par anticipation, ainsi plusieurs accords ont été signé avec des pays
143
membres du club de paris. L’Algérie a procédé au remboursement anticipé de sa dette
bilatérale à l’égard de la Russie en échange des contrats commerciaux et la reconversion
d’une partie de la dette en investissements, ainsi le montant de la dette est ramené à 17,1
milliards de dollars en 2005, ce qui représente 16,9% du PIB contre 41,1% en 2001, le
montant ne représentait plus que 4,363 milliards de dollars en 2008 soit 2,55% du PIB puis de
2,66% en 2009. Le pays a ainsi accompli des progrès en termes de solvabilité en ramenant le
ratio du service de la dette sur les exportations à 1,8% en 2009. L’Etat tunisien a poursuivi un
effort important de désendettement, la grande partie des recettes issues de la privatisation de
Tunisie Télécom entre 2006 et 2007 a été affectée au désendettement de l’Etat. Le taux
d’endettement extérieur représente toutefois 48,15% en 2009 contre 61,59% en 2005. Le
service de la dette extérieure reste relativement important, mais en baisse, avec 10,6% des
recettes courantes de l’Etat en 2009 contre 13,3% en 2003 et 16,7% en 2006. La Libye n’a pas
connu de situation de surendettement comme il est le cas de ses voisins maghrébins :
l’importance de ses revenus pétroliers, l’importance de ses réserves monétaires ainsi que la
lenteur de son développement économique ont fait que le pays n’a eu que peu recours aux
emprunts extérieurs. Le montant de la dette extérieure était de 7,2 milliards de dollars en
2009 contre 6,07 milliards en 2008. La Mauritanie a été déclarée éligible à l’initiative sur la
dette des pays pauvres très endettés en 2000 par le FMI et la Banque Mondiale. Ainsi, le taux
d’annulation de la dette a été porté à 90%, le pays a conservé ensuite un risque de
surendettement modéré, en d’autres termes, une capacité de remboursement relativement
solide et ce malgré les chocs extérieurs, notamment le ralentissement de l’activité économique
mondiale : l’encours de la dette représentait 59,5% du PIB en 2009. Le service de la dette a
été réduit à un montant limité et représentait 3,5% des recettes d’exportations en 2009 contre
8,8% en 2008.
144
d’importations en 2009 soit un montant de 149,34 milliards de dollars grâce à la
hausse des recettes des hydrocarbures avec l’envolée du cours de pétrole ;
les réserves de change au Maroc ont poursuivi leur hausse atteignant 22,8 milliards de
dollars en 2009, soit 9,3 mois d’importations, contre 20,2 milliards en 2006 et 8,669
milliards en 2001.
le niveau des réserves en Libye ne cesse d’augmenter, le montant a atteint un niveau
record de 103,75 milliards de dollars en 2009, soit 52,5 mois d’importations contre
96,33 milliards de dollars en 2008, soit 48,2 mois d’importations, ce qui devrait lui
permettre de surmonter à cour terme un repli dans le marché pétrolier.
les avoirs nets en devise pour la Tunisie se sont consolidés pour s’élever à 10,642
milliards de dollars en 2009 représentant 7,1 mois d’importations, contre 8,957
milliards en 2008 soit 4,6 mois d’importations.
d) L’inflation
L’inflation est partout en baisse. Grâce à une politique monétaire prudente axée sur
la maîtrise de crédit intérieur et la libéralisation des taux d’intérêt au Maroc, elle passe de
20% au début de la décennie 1990 à 0,6% en 2001 et à 1,0% en 2005, mais qui a connu une
hausse en 2006 à 3,3% pour s’incliner en 2007 à 2,0%. En 2008, les pressions inflationnistes
se sont intensifiées au premier semestre en raison du renchérissement des produits
alimentaires et de l’énergie au niveau mondial, au second semestre, la baisse sensible des
prix des matières premières et le ralentissement économique international ont réduit le taux
d’inflation pour s’établir à 3,7% en moyenne annuelle puis à 1,0% en 2009 et 2010.
L’inflation en Algérie a été maitrisée au cours de ces dix dernières années avec un taux
moyen annuel de 3%. Cependant, en 2009, le taux d’inflation est passé à 5,7% reflétant
essentiellement, la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché mondial ainsi que
les produits agricoles frais, produits localement (+20%), ce taux a connu une baisse en 2010
pour s’établir à 3.9%. La même situation est observée en Tunisie. En effet, l’inflation était
relativement modérée avec 2% en 2005, mais elle a connu une hausse en 2006 pour atteindre
4,5% puis 3,1% en 2007 et 5% en 2008, ceci malgré la politique de compensation qui
permet de ne répercuter que partiellement les hausses des prix de certains produits de base
importés, le taux s’est incliné par la suite en 2009 pour se limiter à 3,5% grâce, notamment,
aux politiques monétaires adoptées ainsi qu’à la baisse des prix des produits alimentaires et
énergétiques. Les prix à la consommation en Mauritanie ont connu une baisse même s’ils
demeurent relativement élevés, le taux d’inflation passe de 12,1% en 2005 à 6,2% en 2006,
145
puis à 7,3% en 2007 et en 2008. Mais en 2009, un effort de stabilisation des prix a donné ses
fruits puisque grâce à une politique monétaire prudente, menée par la banque centrale, une
disponibilité permanente des produits de première nécessité, à cela s’ajoute également un
soutien ciblé des prix de certains produits pour atténuer l’effet des chocs économiques sur
les couches les plus vulnérables de la population. Au terme de l’année, le taux d’inflation a
baissé à 2,2%. Mais ceci n’est pas le cas de la Libye, en effet, après une période de déflation
qui s’est prolongée de 1999 à 2005, l’inflation a connu une vive poussée pour atteindre
10,4% en moyenne en 2008, du fait de l’unification du taux de change et des efforts
consentis pour libéraliser le commerce, cette poussée s’est encore accélérée avec l’envolée
des prix des produits alimentaires ; la forte hausse des dépenses publiques et de la masse
salariale ; la réduction du montant des subventions aux carburants et aux produits
alimentaires. Ce taux s’est ensuite fléchi à 2,5% en 2009.
Les pays du Maghreb ont accompli des progrès importants au cours de ces dix
dernières années, la stabilité économique et financière a été établie grâce à des réformes
appuyées par le FMI. Mais en dépit de cette stabilité, les ajustements macro-économiques ne
sont pas accompagnés d’un développement du bien-être social, l’indice de développement
humain en 2010 était compris entre 0,433 et 0,755 pour les pays maghrébins contre 0,9 pour
les pays européens. En termes d’indicateurs de pauvreté humaine, les pays maghrébins
demeurent classés dans les tranches inférieures au niveau du développement moyen.
146
dépendant des aléas climatiques : l’agriculture constitue un élément moteur dans l’économie
marocaine, la croissance de celle-ci est corrélée aux résultats du secteur agricole, qui
contribue pour 11 à 18% dans la formation du PIB selon les années. Si les bonnes conditions
climatiques de 2006 ont fait progresser la valeur ajoutée du secteur primaire d’environ 20%,
l’année 2007 était une année de sécheresse qui a causée la régression de la valeur ajoutée du
secteur de 19%. Résultat pour l’ensemble de l’année 2007, la croissance a chuté à 2,2% alors
qu’elle était de 7,8% en 2006. Hors agriculture, la croissance du PIB est moins volatile et plus
soutenue, tirée par la bonne performance du BTP, du secteur industriel et du secteur tertiaire
avec les télécommunications et le tourisme. Toutefois, le niveau de croissance reste
insuffisant pour faire face au déficit sociodémographique du pays, en termes d’indice de
développement humain le Maroc est classé au 126ème rang mondial sur 177 pays et le PIB par
habitant est l’un des plus bas de la méditerranée avec 2363 USD.
2. Les chocs externes : ils sont multiples et ils affectent différemment les économies
maghrébines en fonction de leur degré de dépendance, les plus importants sont : les cours des
hydrocarbures ; la fin de l’accord multifibre ; la faiblesse de la croissance en Europe ; le
niveau insuffisant des investissements.
147
balance des capitaux et un niveau record des réserves de change. En 2009, le solde a chuté
jusqu’à 10,74 milliards.
(1)
Données de la mission économique au Maroc.
(2)
Les taux d’investissement se sont établis à environ 3 % du PIB, un niveau insuffisant comparé au taux
d’investissement dans les pays du sud-est asiatique qui dépassait les 30% lors de la phase de forte croissance.
L’investissement public a été fortement contracté pour rétablir les équilibres macro économiques, alors que
l’investissement privé est resté faible.
148
principalement des produits énergétiques et miniers, du textile, de l’habillement et de
quelques produits agricoles.
Pour pouvoir résorber le chômage et augmenter le revenu par tête, les pays du
Maghreb devraient atteindre un rythme de croissance suffisant estimé à 7% par an ;
augmenter le rythme d’accumulation du capital et l’affecter à des emplois plus productifs ;
modifier le régime de croissance en utilisant le progrès technique et en diffusant une
économie fondée sur la connaissance...etc.
Les flux d’investissement directs étrangers vers les pays du Maghreb central ont connu
ces dernières années une certaine progression passant de 717 millions de dollars en 1990 à 4,8
milliards de dollars en 2005 puis à 5,8 milliards en 2007. La part du Maghreb dans les IDE
destinés aux pays du sud de la méditerranée est passée de 15% en 1990 à 47% en 2001.(1)
Cependant, cette région n’attire annuellement qu’une petite part de flux d’investissements
étrangers, elle ne représentait que 0,6% des flux d’investissements au niveau mondial en
2000.
Tableau N°33 : « Evolution des IDE entrant dans les pays maghrébins (au prix courant
et au taux de change courant) »
En millions de dollars
Investissements
1995 - 2005 2005 2006 2007 2008 2009
directs étrangers
L’année 2005 a connu une forte hausse des IDE à destination de la région, une hausse
qui s’explique par un pic d’investissements étrangers reçus par le Maroc et la hausse de ces
derniers à destination de l’Algérie et de la Tunisie.
(1)
CNUCED
149
Tableau N°34 : « L’évolution du stock d’IDE »
En millions dollars
Stock d’IDE 1995 2000 2007 2008 2009
Algérie 1 671 3 537 11 852 14 498 17 344
Maroc 5 126 8 842 38 613 39 388 40 719
Tunisie 10 967 11 545 26 193 29 083 31 857
Libye 766 451 8 723 12 834 15 508
Mauritanie 95 146 1 842 2 180 2 142
Moyenne annuelle
Pays 2007 2008 2009
1995-2005
150
valeur de 2,4 Mds de dollars, le montant a atteint 2,8 Mds de dollars en 2007, soit une
augmentation d’environ 14%, 2,48 Mds de dollars en 2008 et 1,33 Mds en 2009.
Toutefois, le niveau des IDE reste modeste, il représente en moyenne 4,2% du PIB sur
la période 2000-2006 et 2,44% sur la période 2007-2008, 4,5% de la FBCF, le stock d’IDE
s’élève à 40,7 milliards de dollars en 2009.
La ventilation sectorielle du stock des IDE, s’est caractérisée par la prééminence de sept
secteurs à savoir : les télécommunications ; l’industrie ; les banques ; le tourisme ;
l’immobilier ; les cimenteries et l’énergie et mines. Leurs parts représentent 84,7% de
l’ensemble des IDE en 2007. Au terme de l’année 2009, la structure de la répartition
géographique des IDE continue à suivre la même tendance des années antérieures. En effet, le
stock des IDE d’origine française et espagnole représente une part importante, soit 67,9% du
stock global des investissements au Maroc. La France détient plus de la moitié du stock global
des IDE (53,5%) à fin 2009, l’Espagne détient 14,4% du total, les Emirats arabes unis (4,2%),
les USA (3,6%), la Grande Bretagne (2,8%), le Koweït (2,6%), l’Allemagne (2,4%) et
l’Arabie Saoudite (2,0%). (1)
La Tunisie enregistre un record en terme d’attraction des IDE en 2006 avec une hausse
de 323% par rapport à 2005 - le montant des IDE est estimé à 3,3 Mds de dollars - celle-ci est
due essentiellement à la privatisation partielle de Tunisie Télécom. Le pays s’est ainsi classé
au premier rang des pays maghrébins pour les flux entrant et au troisième rang des pays
d’Afrique du nord. Le montant des IDE a accusé une baisse de plus de 50% en 2007 pour
reprendre ensuite en 2008 et atteindre le montant de 2,7 Mds de dollars. Le résultat est
l’œuvre de certaines opérations : privatisation et augmentation du capital dans le secteur
financier, réalisation de projet GPL par British Gaz ; concession de l’aéroport d’Enfidha ;
mouvement de cession dans l’industrie et le tourisme. Le flux a reculé d’environ 39% en 2009
puisqu’il n’a représenté que 1,688 milliards de dollars.
L’énergie concentre prés de 57% du total des IDE, il demeure donc le premier secteur
d’accueil des investissements étrangers, de nombreux permis de prospection d’hydrocarbures
ont été délivrés ces dernières années avec la hausse du cours mondial. Le secteur des
industries manufacturières a lui aussi connu une augmentation de plus de 30% grâce à la
dynamique des secteurs mécaniques, électriques et électroniques, de la chimie et du
(1)
Données de l’Office des changes sur http://www.oc.gov.ma
151
caoutchouc, du textile et habillement. Le secteur accapare 18,9% des IDE entrant, il occupe
donc la deuxième place. Par ailleurs, l’importance des opérations observées dans le secteur
financier, place les services en troisième position avec 17,8% du total des IDE, d’après
l’Agence tunisienne de promotion de l’investissement extérieur, le secteur a attiré quelque
308,518 millions de dollars contre 123,481 millions de dollars en 2007. 5,8% des IDE
concernent le tourisme et 0,6% concernent le secteur agricole. (1)
En moyenne, les IDE assurent 28% des financements extérieurs de la Tunisie entre
1992 et 2004. En 2009, les IDE à destination du pays se sont établis à 1,688 milliards de
dollars et représentent environ 4% du PIB contre 6,73% en 2008, et 15,6% de la FBCF. Le
stock d’IDE est estimé à 31,857 Mds de dollars.
En 2000 -2001, les flux d’IDE destinés à l’Algérie ont presque triplés, passant de 438 à
1196 millions de dollars et passent de 882 millions de dollars en 2004 à 1.081 milliards de
dollars en 2005, 1.795 Mds de dollars en 2006, 1.662 Mds en 2007, 2.646 Mds en 2008 et
2.847 Mds en 2009. Le stock des IDE est évalué à 17,3 Mds de dollars et représentent 5,9%
de la FBCF en 2009.
(1)
Chiffres de l’Agence tunisienne de promotion de l’investissement extérieur sur http://www.investintunisia.tn
(2)
Rapport annuel qui établi un classement où la politique des affaires est plus facile, il est cofinancé par la
banque mondiale et la société financière internationale.
152
documents pour importer un produit en Algérie, plus de 22 jours et 9 documents à
l’exportation.
La part de la région dans le stock total d’IDE destiné aux pays en développement (hors
Chine et Hongkong) ne cesse de baisser depuis 15 ans, au profit de certains pays comme les
153
nouveaux Etats membre de l’Union Européenne. Les causes de la faiblesse des
investissements dans cette partie du monde sont multiples, nous les résumons en quatre
points :
Ainsi, l’attraction des IDE dépasse, aujourd’hui, le cadre nationale. La tâche est plus
difficile pour un pays à lui seul lorsqu’il ne peut pas justifier d’un bonus que lui offrirait la
région qui constitue sa profondeur naturelle et stratégique. Les pays du Maghreb font partie de
cette catégorie de pays qui sont restés en marge du mouvement d’intégration et qui ne
bénéficient pas des avantages qu’offrirai la région en la matière, ils partent ainsi à la quête du
développement avec l’handicap du marché.
154
2-4 L’état des échanges commerciaux
1) La Tunisie
Le tableau ci-après représente la situation du commerce extérieur de la Tunisie en 2008
et 2009.
155
comme les produits phosphatés, le recule des ventes du secteur énergétique d’environ 35% et
qui a touché essentiellement le pétrole brut en raison de la baisse des prix, la diminution des
quantités des exportations des produits du secteur de textile, habillement, cuirs et chaussures.
156
construction, céramique et 279,6 27,9 0,9 313,6 12,2 1,2
verre
*Produits chimiques 2.519,8 10,6 8,3 2.595,6 3,0 10,0
Plus de 25% des exportations tunisiennes sont composés de textile, habillement et cuir
(tableau N° 37), viennent les produits de l’industrie mécanique et électrique en deuxième
position avec un taux de 26,3%, les énergies et lubrifiants en troisième position en contribuant
à hauteur de 17,3% des exportations globales. Les produits agricoles et agroalimentaires
présentent une évolution relativement cyclique étant donné la dépendance du secteur des
conditions climatiques, les exportations du secteur en 2004 ont augmenté de 72% par rapport
à l’année qui précède avec une récolte qui avait atteint son record. Le secteur a connu une
baisse de 14,2% en 2009 par rapport à l’année précédente. Le secteur agricole et pêche ne
représentait que 3% des exportations globales en 2009.
2) Le Maroc
Le tableau ci-après représente l’évolution du solde commercial du Maroc de 2008 à
2009.
157
Au cours de l’année 2009, les transactions sur marchandises réalisées avec l’extérieur
se sont établies à 377.001,7 MDH contre 481.782,1 MDH en 2008, enregistrant ainsi une
baisse de 21,7% soit 104.780,4 MDH. Cette baisse est imputable aux importations et aux
exportations, ces dernières se sont inscrites en baisse de 27,4% en passant de 155 739,9 MDH
(1)
en 2008 à 113 020,0 MDH en 2009. Ainsi l’effort d’exportation s’est établi à 15,4% en
2009 contre 22,6% en 2008. Quant aux importations, elles ont enregistré un recul de 19% en
passant de 326 042,2 MDH en 2008 à 263 981,7 MDH en 2009.
(1)
L’effort d’exportation est mesuré par le rapport entre les exportations et le PIB
158
La structure des importations reste prédominée par quatre groupes de produits qui
représentent 82% de la valeur totale des importations : les produits énergétiques (20,5%) ; les
biens d’équipement (25,1%) ; les demi-produits (20%) ; les produits finis de consommation
(20%).
En 2009, les importations par groupe d’utilisation se sont établies comme suit :
les produits alimentaires dont la part dans le total des importations s’est établie à
9,2%, ce groupe est constitué essentiellement de céréales (36,2%), de sucre (14,1%) et
de produits laitiers (6,4%) ;
l’énergie et lubrifiant s’est établie à 20,5%, le groupe est constitué principalement de
pétrole brut à 31,7%, de gas oïl et fuel oïl à 28,5%, de gaz de pétrole et autres
hydrocarbures à 18,8% ;
les produits bruts représentent 5,2%, ils sont composés de souffres bruts non raffinés à
41,6%, des fibres textiles synthétiques à 17,4% ;
les demi-produits représentent 20% des importations totales. Trois produits
représentent, à eux seuls, 38,5% des importations du groupe, il s’agit des matières
plastiques artificielles (13,4%), des produits chimiques (13%), du fer et acier (10,1%) ;
les biens d’équipement occupent la première position parmi les groupes de produits à
l’importation avec 25,1%, ils sont composés principalement de machines et appareils
divers (16,2%), de voitures industrielles (9,1%), de matériel à broyer et à agglomérer
(6,2%), intrants de fils et câbles pour l’électricité (4,7%);
les produits finis de consommation représentent 20% des importations totales, ils sont
constitués essentiellement de voitures de tourisme (15,7%), appareils récepteurs radio
et télévision (8,8%), médicaments (7,7%), tissus de fibres synthétiques et artificielles
(6,6%), tissus de coton (5,7%).
159
avec 29,1%, suivis des demi-produits (23%) et des produits alimentaires (22,3%). Les trois
groupes de produits interviennent pour 74,4% dans le total.
160
les demi-produits constituent le deuxième groupe à l’exportation avec 23%, le groupe
est constitué essentiellement d’acide phosphorique (31%), d’engrais naturels et
chimiques (21,6%) et de composants électroniques (14,9%)
les biens d’équipement représentent 14,4% des exportations totales, le groupe est
constitué de fils et câbles pour l’électricité à 55,6% ;
les produits finis de consommation se présentent au premier rang des groupes à
l’exportation avec 29,1%, le groupe demeure dominé à concurrence de 81% par trois
produits : les vêtements confectionnés (54,2%), les articles de bonneterie (19,7%) et
les chaussures (7,1%).
3) L’Algérie
161
Taux de 201 112 139,6
couverture (%)
Le tableau N°42 fait ressortir une baisse des importations pour la plupart des groupes
de produits et une hausse pour d’autres : les importations concernant les biens d’équipements
industriels sont passées de 15,044 Mds de dollars à 12,725 Mds, soit un recul de 15,41%.
Les importations du groupe alimentation ont baissé de 15,8%, les produits bruts de 4,29%, les
demi-produits de 19,27%, les biens de consommation de 20,27% ; les autres groupes
d’utilisation ont connu une hausse d’environ 37% pour le groupe énergie-lubrifiants et de
17% pour les biens d’équipements agricoles.
Tableau N°42 : « Les échanges extérieurs de l’Algérie par groupe d’utilisation (en
millions USD) »
A l’importation Année 2009 Année 2010 Evolution
en %
Valeur Structure Valeur Structures
% %
Alimentation 5 810 14,86 4 890 14,90 - 15,83
Energie- lubrifiant 488 1,25 667 2,03 + 36,68
Produits bruts 1 188 3,04 1 137 3,46 - 4,29
Demi-produits 10 248 26,21 8 273 25,21 - 19,27
Biens d’équipement 229 0,59 268 0,82 + 17,03
162
agricole
Biens d’équipement 15 044 38,47 12 725 38,77 - 15,41
industriel
Biens de consommation 6 096 15,59 4 860 14,81 - 20,27
TOTAL 39 103 100,0 32 820 100,0 - 16,07
La structure des importations est dominée par les biens d’équipements industriels
représentant 38,77% de la valeur totale des importations, ils sont constitués essentiellement
des équipements nécessaires au transport de personnes et de marchandises ; des industries de
turbines et de turboréacteurs ; des pompes et des articles de robinetterie, des appareils et
dispositifs de liquéfaction de l’air.
Le troisième groupe c’est celui des produits alimentaires et qui est constitué
essentiellement des céréales, de lait en poudre, sucre et sucreries, café et thé, légumes secs et
viandes.
Le groupe des biens de consommation non alimentaire est constitué principalement de
médicaments et produits pharmaceutiques, antennes et leurs similaires, accessoires
automobiles, matériel pour la production du froid.
163
agricoles
Biens d’équipements 47 0,11 20 0,04 - 57,44
industriels
Biens de consommation 49 0,11 28 0,06 - 42,85
TOTAL 43 689 100,00 45 818 100,0 + 3,87
Le tableau N°43 concerne les exportations par groupe d’utilisation, les hydrocarbures
continuent à représenter l’essentiel des ventes à l’étranger en 2010 avec une part de 96,9% du
volume global des exportations. Toutefois, ce groupe a connu une augmentation de la valeur
de 46,47% par rapport à l’année précédente, ceci est dû essentiellement à la hausse du cours
des hydrocarbures sur le marché mondial. Les exportations hors hydrocarbures demeurent
toujours marginales, avec seulement 3,06% de la valeur globale des exportations, soit
l’équivalent de 1,401 Mds de dollars. Elles sont composées des demi-produits (2,1%), des
biens alimentaires (0,55%), des produits bruts (0,3%) suivis de quelques biens d’équipements
industriels et des biens de consommation non alimentaires avec 0,1% l’ensemble.
4) La Libye
Le commerce extérieur libyen est structurellement excédentaire. Le solde commercial
enregistre un excédent de 19,26 milliards de dollars en 2009 contre 44,49 milliards de dollars
en 2008, soit un recul de plus de 56%, celui-ci est le fait de la chute des prix du pétrole. Le
taux de couverture était de 345,8% en 2008, puis de 201% en 2009.
(1)
Données de la Direction Générales des Douanes
164
Tableau N°44: « Balance commerciale en milliers USD »
Libellé 2008 2009 Evolution (%)
Exportations 62 592 128 38 299 920 - 38,8%
Importations 18 101 356 19 033 078 + 5,14%
Solde 44 490 772 19 266 842 - 56,7%
Taux de couverture 345,8% 201%
Tableau N° 45: « liste des principaux produits importés par la Libye - en milliers
dollars américains »
Ouvrages en fonte, fer ou acier 929 539 5,13 1 221 869 6,42
165
Céréales 511 392 2,82 486 807 2,56
Quant aux exportations libyennes, le tableau N°46 indique qu’elles sont composées,
essentiellement, des hydrocarbures qui représentaient plus de 60,4 milliards de dollars en
2008, soit un taux de 96,5% du volume total des exportations. Ce poste a reculé de 39,25% en
valeur en 2009, pour atteindre la valeur de 36,698 milliards, ce qui représente 95,82% du
volume total des exportations. Les produits chimiques organiques constituent, généralement,
le deuxième poste d’exportation pour la Libye avec une valeur de 721,686 millions de dollars
en 2008, celui-ci a régressé de 55,9% en 2009. Le troisième poste est la fonte, le fer et l’acier
qui représente 0,70% des exportations totales, soit une valeur de 439,5 millions de dollars en
2009.
Tableau N°46 : « Liste des principaux produits exportés par la Libye – en milliers USD »
Exportations - 2008 Exportations - 2009
Libellé produit
Valeurs % Valeurs %
Combustibles minéraux, huiles 60 405 676 96,50 36 698 672 95,82
minérales, produit de leur
distillation
Perles fines ou de culture, pierres 267 857 0,43 753 072 1,97
gemmes ou similaires
Produits chimiques organiques 721 686 1,15 317 975 0,83
Engrais 200 847 0,32 150 900 0,39
166
Fonte, fer et acier 439 511 0,70 109 815 0,29
Matières plastiques et ouvrages en 145 561 0,23 89 662 0,23
ces matières
Produits chimiques inorganiques 69 436 0,11 61 065 0,16
Transaction spéciale commerciale 88 599 0,14 47 941 0,12
Réacteurs nucléaires, chaudières, 12 301 0,02 14 042 0,04
machines, appareils et engins
Instruments, appareils d’optiques, 5 328 0,01 9 823 0,02
de photographie…etc.
Autres 235 326 0,37 46 953 0,039
Total 62 592 128 100,00 38 299 920 100,00
La présentation des exportations par groupe d’utilité montre que les produits agricoles
représentent 0,1% de l’ensemble, fuel et produits miniers (90,3%), les produits manufacturiers
(2,3%).
5) La Mauritanie
La structure des exportations reste stable. Elle demeure toujours peu diversifiée,
dominée par le minerai de fer qui représente 61,6% des exportations mauritaniennes en 2002,
59,8% en 2004. La part est en baisse en 2009 (38,5%) suite à la baisse du cours du fer. La
Mauritanie n’exporte que du fer brut à haute teneur en minerai (65%) mais sans valeur
ajoutée. La pêche est la deuxième activité exportatrice avec 37,7% du total des exportations
167
mauritaniennes en 2002 et environ 25% en 2009, suivie par les produits pétroliers en
troisième position avec environ 15% des exportations totales.
Pour ce qui est des importations que la Mauritanie, achète à ses partenaires
commerciaux, les produits alimentaires, composés essentiellement de sucre, de produits
laitiers, de farine et de l’huile, représentent 28,33% du volume totale des importations des
trois trimestres. Il est suivi du groupe d’équipements avec 22,05% et des produits pétroliers,
avec 17,33% des importations totales de la période.
Autres biens de
et
consommation
Equipements
Cosmétiques
construction
alimentaires
chimiques
détachées
pétroliers
Voitures
Produits
Produits
Autres
pièces
Total
T1-09 91,00 22,82 1,83 24,17 5,86 6,92 20,01 2,97 6,41
T2-09 90,51 29,15 3,08 14,94 7,86 6,00 18,37 3,07 8,04
T3-09 67,38 18,55 1,87 4,04 6,45 4,92 16,52 2,47 12,56
168
D’après l’analyse ci-dessus, nous pourrons en conclure que la structure des
exportations des pays maghrébins reflète une spécialisation spécifique aux pays en
développement. Il faut dire que ces structures ne s’adaptent pas aux conditions nouvelles de la
compétitivité. Selon TAHI et TELMCANI, la mondialisation et la diffusion de l’économie
fondée sur la connaissance font que les firmes multinationales modifient leurs critères de
localisation, qui désormais, accordent une grande importance à la concentration des activités
intensives en connaissance. Aujourd’hui, le facteur coût passe en seconde position, les
entreprises recherchent un environnement lui permettant de stimuler leurs capacités
d’apprentissage par la disponibilité de main d’œuvre qualifiée, la présence d’instituts de
recherches spécialisées, …etc. (1) Les pays restant en marge de cette nouvelle évolution seront
marginalisés de l’économie mondiale.
Les échanges commerciaux des pays maghrébins se caractérisent par une forte
concentration géographique des échanges vers un seul partenaire qui est l’Union Européenne
1- La Tunisie
Les échanges commerciaux de la Tunisie sont présentés dans le tableau N°50 par
principales régions.
(1)
TAHI B .TELEMCANI, nouvelles dynamiques territoriales et intégration des pays du Maghreb à l’union
européenne, pp13.14, sur http://www.ryerson.ca.
169
Tableau N°50 : « La structure géographique du commerce extérieur de la Tunisie »
Unité : en millions de dinars
Importations Exportations
Parmi les pays de l’UE, la France et l’Italie sont leaders puisqu’elles détiennent
respectivement 38,9% et 27,6% des exportations totales de l’Europe, 28,5% et 22,4% des
importations totales de la Tunisie auprès de l’Europe, l’Allemagne vient en troisième position
en absorbant environ 11,55% des exportations et en fournissant 12% des importations
170
L’Afrique vient en deuxième position après l’Europe, elle représente environ 10% des
échanges de la Tunisie. L’Algérie, la Libye et le Maroc sont les principaux fournisseurs dans
ce continent avec des parts respectives de 36,4%, 40,7%, 4,8%. Ils constituent également les
principaux clients avec des respectives de 23,8%, 44% et 11,5% des ventes globales.
L’Asie intervient pour 13,29% des importations totales de la Tunisie et pour 5% des
ventes globales.
Les transactions avec l’Amérique sont faibles et n’absorbent que 2,6% des exportations
tunisiennes et ne fournissent que 7,2% des achats globaux, le principal partenaire de la
Tunisie dans cette région sont les Etats-Unis.
2- Le Maroc
Les échanges commerciaux du Maroc sont présentés dans le tableau N°51 par
principales régions.
Total 377 001,7 100,0 263 981,7 100,0 133 020,0 100,0
171
Les échanges commerciaux du Maroc avec l’extérieur se caractérisent par la
prédominance du continent européen. Celui-ci représente près de deux tiers des transactions
commerciales globales. L’examen de la répartition géographique des échanges marocains fait
ressortir la place prépondérante qu’occupe l’Europe dans le commerce extérieur marocain.
L’UE représente 63,3% des transactions commerciales extérieures, soit 60,1% à l’importation
et 70,9% à l’exportation. L’Asie, quant à elle, arrive à la deuxième position avec 19,4%, soit
21,8% à l’importation et 13,6 à l’exportation, suivie de l’Amérique et de l’Afrique avec
respectivement 10,8% et 5,8%. La part de l’Océanie ne dépasse pas 1%. (1)
La France occupe le premier rang parmi les pays partenaires avec 18,4% du total des
échanges ce qui représente 69 201,8 MDH, elle occupe le premier rang en tant que fournisseur
avec une part de 15,6% et en tant que client avec 24,9%. L’Espagne et l’Italie occupent
respectivement le deuxième et troisième rang avec 14,8% et 6% du total des transactions.
Toutefois, le déficit commercial du Maroc à l’égard de l’Europe représente 52% du déficit
commercial global, le taux de couverture s’est situé à 50,1%.
L’Arabie Saoudite, La Chine et l’Inde sont les principaux partenaires du Maroc dans le
continent asiatique avec respectivement 3,1%, 5,8% et 2,4% du total des échanges.
Les Etats-Unis représentent environ 5,8% des transactions commerciales marocaines,
ils fournissent 6,9% des importations marocaines et absorbent 3,1% des exportations.
Les transactions avec l’Afrique demeurent faibles, l’Algérie qui vient au premier rang
au niveau du continent ne représente que 1,8% des transactions totales du Maroc.
3- L’Algérie
(1)
Publication de l’Office des changes - 2009
172
Tableau N°52 : « Le Commerce extérieur de l’Algérie par régions
économiques au premier semestre 2009 »
Parmi les pays de l’UE, nous pouvons relever que le principal client de l’Algérie est
l’Italie, celle-ci absorbe près de 40%% des ventes à l’étranger, suivie par l’Espagne avec
12,20% et la France avec 10,61%. Quant aux principaux fournisseurs, la France occupe le
premier rang avec plus de 15,71%, suivie par l’Italie et l’Espagne avec des proportions
respectives de 9,42% et 7,52% des importations de l’Algérie au courant du premier semestre
2009.
173
Turquie 1.743 4,46 28,35
Japon 1.191 3,05 - 16,36
Corée du sud 1.118 2,86 14,78
Brésil 884 2,26 18,66
Argentine 807 2,06 - 36,10
Inde 805 2,06 6,48
Belgique 774 1,98 - 11,03
Grande-Bretagne 720 1,84 11,28
Egypte 570 1,46 190,82
Suisse 502 1,28 41,41
Canada 419 1,07 - 57,33
Sous total 31 743 81,18
Total général 39 103 100,00
Par rapport à l’année 2008, les importations en provenance de l’UE ont enregistré une
baisse de l’ordre de 1,62%, passant de 20,98 milliards de dollars en 2008 à 20,64 milliards de
dollars. De même pour les exportations de l’Algérie vers ces pays qui ont baissé de 17,93
milliards de dollars, soit 43,46% (1).
Les pays de l’O.C.D.E (hors UE) viennent en deuxième position. L’essentiel des
échanges commerciaux avec cette région est réalisé avec les USA, suivis de la Turquie avec
des taux respectifs de 21,2% et 4,73% pour les exportations vers ces pays et de 5,11% et
4,46% pour les importations en provenance de ces pays.
Les échanges commerciaux avec l’Asie représentent 8,99% du total. L’essentiel des
échanges est réalisé avec la Chine en tant que fournisseur avec 12,01%, le Japon avec 3,05%,
suivis par la Corée du Sud et l’Inde à des taux faibles.
(1)
Données du Centre National de l’Informatique et des Statistiques
174
Tableau N°54 : « Les principaux clients de l’Algérie en 2009 »
Unité : en millions USD
Pays de destination Valeurs Structures Evolution (%)
08/09
Etats-Unis d’Amérique 9.261 21,20 -51,26
Italie 6.292 14,40 -49,59
Espagne 5.329 12,20 -41,72
France 4.637 10,61 -26,96
Pays-bas 2.628 6,02 -57,50
Turquie 2.066 4,73 -30,20
Canada 2.011 4,60 -62,77
R. de Corée 1.388 3,18 -5,96
Brésil 1.340 3,07 - 48,54
Grande Bretagne 1.181 2,70 - 46,71
Belgique 1.130 2,59 - 44,96
Portugal 1.016 2,33 - 50,66
Chine 666 1,52 32,67
Egypte 525 1,20 -14,36
Maroc 374 0,86 -47,47
Tunisie 362 0,83 -57,71
Inde 265 0,61 -77,27
Sous total 40.471 92,63
Total général 43.689 100,00
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les autres régions restent toujours
marqués par de faibles proportions :
le volume global des échanges avec les autres pays d’Europe (hors UE et OCDE)
ne représente que 0,56% du total ;
le volume des échanges avec les pays du Maghreb représente 1,69% de la valeur
totale des échanges ;
175
le volume global des échanges avec des pays arabes (hors UMA) est évalué à
1498 millions de dollars, soit 1,26% de la valeur totale des échanges.
4- La Libye
L’Italie est de loin le premier partenaire commercial de la Libye, elle reste le premier
fournisseur avec près de 3,586 Mrds de dollars, ce qui représente environ 21% du volume
total des importations en 2009. Mais les échanges ont connu une diminution en valeur par
rapport à 2008 (3,87 milliards de dollars). Elle est également le principal client de la Libye
avec 15,72 milliards sur 44,99 milliards de dollars d’exportations réalisées en 2009, soit
34,94% des exportations totales libyennes.
176
La France est le deuxième partenaire de la Libye avec une valeur totale des échanges
de 7,548 Mds de dollars. Elle constitue le deuxième client après l’Italie avec une valeur de
6,27 Mds USD soit 13,95% des exportations totales, elle représente le sixième fournisseur
avec une valeur de 1,272 milliards, soit 7,55% de la valeur des importations.
La Chine vient en troisième position avec 6,573 milliards de dollars d’échanges. Elle
conserve sa place de deuxième fournisseur avec 12,23% des importations libyennes. Elle se
positionne à la troisième place concernant les clients de la Libye avec 4,512 milliards
représentant 10,03% des exportations.
5- La Mauritanie
177
Tableau N° 56 : « Les principaux partenaires commerciaux de la Mauritanie en 2009 »
Unité : milliers de dollars
(1)
D’après la publication de la Direction Générale des Douanes/ SYDONIA-2008
178
qu’une infime partie des échanges de l’Union Européenne, ces derniers ont même reculé avec
la puissante montée des pays de l’Asie. Le deuxième déséquilibre, concerne le volume de plus
en plus important des exportations de l’Europe à destination du Maghreb, alors que les
exportations de ce dernier sont très limitées. Plus de 50% des importations du Maghreb, ont
pour origine le marché européen, alors que les importations de ce dernier ayant pour origine le
Maghreb ne représentent que 2% du total. Cette situation fait que l’Europe enregistre un
excédent commercial croissant dans ses échanges avec les pays maghrébins alors que les
échanges de ces derniers avec la zone euro constituent leur premier déficit. (1)
Conclusion :
Cependant, des difficultés persistent toujours dans ces économies, celles-ci peuvent
être résumées en cinq éléments :
le processus de stabilisation macro-économique ne s’est pas traduit par une
amélioration de la croissance. Cette dernière reste fragile, d’un caractère
cyclique, insuffisante pour faire face au défi démographique, aux problèmes de
pauvreté et de sous emploi ;
L’attractivité, encore insuffisante des IDE : malgré certains atouts comme la
disponibilité et le coût bas de la main d’œuvre, l’engagement dans des
reformes structurelles comme la réduction des barrières douanières, la
libéralisation des prix, la réforme fiscale, la libéralisation du commerce
extérieur, la proximité des marchés européens…etc., ces pays éprouvent
encore, beaucoup de difficultés à relancer l’investissement productif. Les
mesures prises par les pouvoirs publics sont toujours jugées peu incitatives et
(1)
M.B. TLEMCANI et S. TAHI, op.cit. p
179
le climat peu attractif pour les firmes étrangères, étant donné que ces pays
représentent un caractère volatile et insuffisant de la croissance, une
productivité faible du travail, des marchés intérieurs étroits, des insuffisances
au sein même du régime d’acquisition du foncier, des insuffisances relatives
aux rapports avec les administrations et le système judiciaire, une insuffisance
des infrastructures de télécommunication, un faible effort de recherche et de
développement…etc. ;
la forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur : la situation économique et
financière de l’Algérie et de la Libye évolue en fonction de la conjoncture
pétrolière, l’essentiel de leurs revenus est assuré par les exportations de gaz
naturel et de pétrole (représentant en moyenne 90٪ de recettes en devises).
Quant au Maroc et la Tunisie, ils dépendent des exploitations agricoles et de la
conjoncture touristique ;
le profil de spécialisation internationale reste basé sur les dotations naturelles
des facteurs de production (hydrocarbures, produits miniers, produits
agricoles) ;
les pays du Maghreb présentent des marchés exigus et fragmentés, ce qui
pousse les investisseurs à opérer en Europe pour bénéficier des économies
d’échelle et exporter vers les pays du Maghreb en profitant des accords signés
par chacun des trois pays du Maghreb central séparément avec l’Europe.
1
Etude du FMI, de la Banque Mondiale, de l’Union maghrébine des employeurs et de la chambre de commerce
du Maroc.
180
contexte actuel d’interdépendance complexe et de régionalisation des économies et où les
gains d’intégration sont plus importants que jamais et les coûts liés à son absence sont patents.
181
Chapitre II : Le Maghreb
entre intégration régionale sud-sud
et intégration régionale nord-sud
Introduction :
La colonisation du Maghreb a unifié les peuples de la région dans la résistance armée et
a rapproché les mouvements nationalistes dans un combat politique et un objectif commun.
Ainsi, L’identité maghrébine s’est consolidée en réaction à la colonisation française.
L’idée de l’union maghrébine s’est donc appuyée sur des bases historiques, mais aussi
civilisationnelles, culturelles, linguistiques et religieuses communes.
L’indépendance des pays de la région a suscité beaucoup d’espoir pour une unification,
cette fois, pour le développement et la construction d’une région économiquement prospère.
Mais une fois l’objectif commun fut atteint, des divergences et des conflits, jusque-là mis en
écart, ont été remis sur le tapis, bien que les dirigeants maghrébins n’aient pas cessé leurs
appels à l’union à travers leurs discours politiques. La création du Comité permanent
consultatif maghrébin en 1964 n’a pas pu concrétiser le projet d’unité et cela principalement à
cause des conflits territoriaux.
A la fin des années 1980, une prise de conscience des dirigeants maghrébins que l’union
pouvait être une solution à la récession économique et aux problèmes socio-politiques que
vivaient la région, et que l’intégration régionale était un moyen pour faire face aux pressions
externes, s’est traduit par la création de l’Union du Maghreb Arabe en 1989. Parallèlement à ce
processus, tous les pays du Maghreb sont actuellement membres de la Grande Zone Arabe de
Libre Echange mise en place en 2005 et dont l’Algérie est le dernier pays qui a rejoint le
groupe en 2009.
Avec l’autre côté de la rive méditerranéenne, trois pays du Maghreb central se sont
engagés dans la construction d’un espace économique euro-méditerranéen en participant au
processus de Barcelone et la signature d’accords d’association avec les pays de la rive nord de
la méditerranée.
Nous tenterons, dans ce chapitre, d’apporter des éléments de réponses concernant les
apports de l’intégration régionale aux économies maghrébines en analysant les bienfaits et les
risques de l’intégration euro-maghrébine et la nécessité de l’intégration Sud-Sud. Nous
apporterons également une réponse à la question concernant le blocage du processus
d’intégration maghrébine, des facteurs de blocage qui font du projet maghrébin une équation
difficile à résoudre.
183
Le chapitre sera scindé en trois sections. Nous présenterons, dans la première section,
l’intégration économique régionale au Maghreb, la genèse de regroupement et les opportunités
à l’intégration maghrébine. Dans un deuxième point, nous présenterons l’Union du Maghreb
arabe, le Traité de Marrakech, les objectifs définis dans le trait, les institutions de l’UMA et les
conventions signées.
184
Traité de Marrakech, les objectifs définis dans le traité et les institutions de l’UMA. Dans un
troisième point, nous aborderons, les principales conventions qui ont été signées dans le cadre
de cette union.
En plus de ces facteurs, le destin de ces pays est le même car leurs systèmes socio-
économiques et politiques doivent affronter les mêmes défis et contraintes (défis
démographique, défis écologique et défis sécuritaire).
185
Au plan économique, il est vrai que les économies de ces pays sont concurrentes sur les
marchés internationaux, mais cela n’exclue pas une certaine complémentarité qu’il faudrait
exploiter. Une étude menée par le bureau de l’Afrique du nord de la Commission Economique
pour l’Afrique (CEA) a démontré, par la simulation du commerce bilatéral potentiel pour les
(1)
pays de l’Afrique du nord et sur la base d’un modèle de gravité , que les exportations
simulées seraient dix fois plus élevées par rapport à leur niveau actuel. L’indice de performance
du commerce (2) - qui évalue la performance des exportations des pays arabes vers les marchés
mondiaux - classe le Maroc comme deuxième Etat arabe exportateur de produits agricoles et le
42ème au niveau mondial. La Tunisie est le troisième exportateur de produits agroalimentaires
parmi les pays arabes et vient en 58ème position au niveau mondial. Dans le secteur du textile, la
Tunisie et le Maroc sont respectivement à la troisième et cinquième place des Etats arabes, et
respectivement à la 69ème et 77ème place au monde. Pour les produits en cuir, l’industrie de
l’électronique ainsi que l’habillement, la Tunisie est en tête des pays arabes exportateurs de ces
produits et occupe respectivement la 24ème, la 29ème et la 13ème place dans le classement
mondial de l’indice de performance commercial. Le Maroc vient en deuxième place pour les
produits électroniques et l’habillement, à la troisième place pour les produits en cuir parmi les
pays arabe, il est respectivement à la 47ème, 18ème et 36ème position au niveau mondial.
(1)
Le model de gravité : est une relation empirique reliant le volume du commerce entre deux pays à la taille des
deux pays et à la distance les séparant. Cette relation permet d’expliquer le volume de commerce international
entre deux pays à partir de variables facilement disponibles.
(2)
L’indice de performance du commerce selon la base de données de la carte du commerce international, du
centre du commerce international et l’UNCTAD repris dans le Rapport économique arabe unifié. L’indice est
constitué d’un classement des pays arabes exportateurs parmi les 184 Etats exportateurs des plus importants
produits échangés au niveau mondial (les produits agricoles, le textile, l’habillement, les produits minéraux, les
produits électroniques et les produits en cuir).
186
de la pêche sont destinées aux marchés européens, alors que la Tunisie importe l’essentiel de
ses besoins en ces mêmes produits d’Italie. L’essentiel des achats algériens de textile s’effectue
auprès de la Chine et de la Turquie, alors que le Maroc et la Tunisie ne sont que faiblement
présents sur le marché algérien, leurs parts de marché ne représentent qu’environ 1% des
importations de textile de l’Algérie, soit 0,1% à 0,3% des exportations totales marocaines et
tunisiennes de textile. En dépit de l’importance des exportations marocaines en produits
chimiques vers l’Algérie, celles-ci ne représentent que 0,8% des ventes globales marocaines et
2,8% des importations de l’Algérie en produits chimiques.
De plus, l’importance du commerce informel entre les Etats de la région prouve qu’il
existe des opportunités d’échanges régionales réelles à promouvoir. Notons que ce type de
commerce était très important notamment à la frontière algéro-marocaine avant sa fermeture.
Le 27 Avril 1958, s’est tenu la conférence de Tanger qui a réuni les représentants des
trois pays : le Néo-Déstour Tunisien, L’Istiqlal marocain et le FLN algérien et jettent les bases
de la nécessaire unité. La conférence a mis au point une assemblée consultative qui n’a pas
vraiment fonctionné, elle était loin d’atteindre ses objectifs mais elle envoyait un message en
faveur d’un processus d’union entre les trois pays du Maghreb central, de son contenu est née
« l’esprit de Tanger » (1)
(1)
A. MAHIOU, l’union du Maghreb arabe : Des Etats en quête de coopération, Revue IDARA, N° 1, 1999. P.3
187
nouvel essor en mettant l’idée de l’unité maghrébine au service du développement économique
des quatre pays.
Lors des réunions des ministres de l’économie qui se sont tenues à Tunis puis à Tanger,
respectivement, le 29 Septembre au 1er Octobre 1964, le 26 et le 27 Novembre 1964, la
conférence a arrêté un certain nombre de décisions dont, la création du Comité Permanent
Consultatif Maghrébin (CPCM), celui-ci est chargé d’étudier les problèmes concernant la
coopération économique au Maghreb et d’apporter des solutions et mesures appropriées. Le
siège du Comité est fixé à Tunis.
Le comité n’avait ni charte, ni règlement intérieur, son rôle étant purement consultatif,
ses recommandations n’étaient pas contraignantes. Il était composé d’un président, de quatre
délégués permanents représentant chacun des quatre pays, d’un secrétaire chargé de la fonction
administrative et financière du CPCM et la présidence revenait à chacun des pays pendant une
année.
Le CPCM avait opté pour une solution dans la perspective d’intégration qui était fondée
sur l’interaction entre la libéralisation commerciale et l’harmonisation industrielle. Un accord
quinquennal a été annoncé, au cours duquel les pays maghrébins s’engageraient à des
réductions linéaires des droits de douane et des restrictions quantitatives, frappant les produits
étrangers, à l’établissement d’une liste d’industries à agréer et dont les produits seraient assurés
de la libre-circulation et de la franchise sur le marché maghrébin, à la création d’une banque
maghrébine d’intégration pour financer les projets d’intérêts communs, à l’institution
éventuelle d’une union des paiements et enfin à l’harmonisation de leurs politiques
commerciales à l’égard des pays tiers.
Cependant, cet accord ne connaîtra pas de concrétisations, les seuls accords signés
étaient des accords bilatéraux. Quelques accords multilatéraux ont été signés mais ils
concernent seulement les domaines de transport, postes et télécommunications. Les autres
domaines n’ont pas connu de progrès notamment l’industrie et le commerce : les échanges
intermaghrébins sont restés faibles (environ 2%), l’harmonisation des politiques n’a pas connu
d’application sur le terrain. Sur le plan de la politique extérieure, le comité n’avait pas pu
coordonner les positions des différents pays à l’égard de la communauté européenne puisqu’à
partir de 1973, les trois pays du Maghreb central avaient négocié séparément les accords avec
188
la CEE. Les principales raisons de l’échec du Comité, peuvent être résumées en quatre
éléments :
Au début des années 1980, un certain dégel des relations entre l’Algérie et le Maroc a
été constaté après une rencontre des chefs des deux pays en Février 1983. A l’issue d’une
(1)
J-C. SANTUCCI, op. Cit, p. 149
189
rencontre entre les parties politiques de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie en Avril 1986 pour
commémorer la conférence de Tanger, une commission consultative permanente a été créée,
elle était chargée des relations maghrébines. (1)
Cette situation a lourdement pesé sur les dynamiques productives. La baisse des
capacités d’importation a entraîné l’essoufflement de ces dynamiques, qui dépendaient des
importations des biens d’équipement et des biens intermédiaires pour maintenir un certain
(1)
A. MAHIOU, op. Cit. p. 14
190
niveau de croissance et de productivité. Ceci a poussé les dirigeants à revoir et parfois même à
l’abondant des projets d’investissement, le recul de la production, la montée du chômage…etc.
La soumission aux thérapies d’ajustement structurel a accentué le malaise social, la
situation a éclaté avec « des révoltes du pain » en Tunisie, « des émeutes contre la vie chère »
au Maroc et les événements d’Octobre 1988 en Algérie (1).
C’est dans ce conteste de grave crise économique et sociale que les pays maghrébins ont
cherché à réactiver l’idée maghrébine pour trouver une solution dans un cadre régional. De
plus, « l’environnement international caractérisé par la mondialisation de l’économie et la
libéralisation des échanges, obligeant les pays à trouver la voie qui leur permettrait de s’insérer
dans l’économie mondiale dont l’intégration régionale constituerait peut-être la passerelle.»(2)
L’intégration maghrébine pourrait donc constituer une voie pour l’insertion dans l’économie
mondiale.
b) L’accélération de la construction européenne :
La construction européenne a constitué un facteur déterminant notamment après
l’adhésion de l’Espagne et du Portugal à la CEE en janvier 1986. Ces deux pays sont
concurrents des principaux produits maghrébins exportés vers l’Europe. Ainsi, l’élargissement
de l’Europe a entraîné le rétrécissement du marché européen pour les produits maghrébins,
notamment pour les produits agricoles. La crainte des pays maghrébins s’est accrue avec la
signature de l’Acte unique pour constituer un marché unique intérieur à partir de 1993. Les
dirigeants maghrébins réalisent ainsi que s’ils poursuivent leur développement en solitaire, ils
risquent d’être marginalisés.
(1)
P.BALTA, le grand Maghreb : des indépendances à l’an 2000, éd. Laphonic, Alger, 1990, p. 238.
(2)
D.E. GUECHI, mondialisation, ajustement structurel et intégration régionale au Maghreb, les cahiers du
CREAD, N°50, 1999 ? P150
191
remettre en question « le développement solitaire » (1) et à chercher des solutions pour sortir de
la crise dans un cadre communautaire. De plus, les trois pays enregistraient une croissance
accélérée de la population avec un des plus élevé taux de natalité au monde (5% dans les
années soixante-dix), un taux d’accroissement démographique de 3,5% et plus de 70% de la
population âgée de moins de 30 ans. Ainsi, confrontés aux mêmes difficultés et défis, les
dirigeants maghrébins se sont rendus compte de la nécessité de dépasser leurs différends afin
d’unir leurs ressources et faire face aux contraintes internes et externes dans un cadre régionale.
(1)
P.BALTA, op.cit, p.239.
192
unitaire réunie le 13 Juillet à Alger, constitua cinq commissions spécialisées et chacune d’elle a
siégé dans une capital différente : la commission financière et douanière, la commission
économique, la commission des questions organiques et structurelles, la commission de la
culture, de l’éducation, de l’enseignement et de l’information ainsi que la commission des
affaires sociale, humaine et de sécurité.
Les travaux des cinq commissions sont présentés à la commission unitaire, ces travaux
ont servi comme point de repère aux chefs d’Etat. C’est dans une réunion de la commission
unitaire, le 24 Janvier 1989, et c’est après un début subtil qu’une appellation a été retenue et
c’est celle de «l’Union du Maghreb Arabe ». C’est ainsi que les cinq chefs d’Etats : le roi
HASSAN II, le président ZINE EL ABIDINE BEN ALI ; le président CHADLI BEN JEDID, le
colonel MOUAMAR EL KADHAFI et le colonel MOUAOUIA OULD SIDI AHMED TAYA se
sont réunis à Marrakech le 16 et 17 Février 1989 pour proclamer la naissance de l’Union du
Maghreb Arabe, une déclaration commune proclamant la naissance de l’union est adoptée. La
déclaration marque la volonté des chefs d’Etats de réaliser le rêve maghrébin et de constituer
une union viable.
Les rédacteurs du traité ont souligné les liens solidaires qui unissent les peuples
maghrébins, des liens fondés sur la communauté de l’histoire, de la religion et de la langue. En
plus du renforcement des liens entre les Etats membres, ils ont tracé la marche à suivre pour
réaliser une intégration complète qui permettra à l’UMA de s’imposer au niveau mondial.
Le traité comporte 19 articles : les trois premiers articles du traité constitutif définissent
les objectifs économiques, socio-politiques et culturels de l’Union, les articles 9 à 13
concernent les institutions maghrébines, les articles 14 à 19 se portent sur les obligations des
pays membres.
193
dynamique de l’unité mais aussi pour les mettre au service d’une opération de construction de
l’ensemble maghrébin »(1) le traité constitutif de l’UMA, dans ses articles 2, 3 et 4, définit les
objectifs de l’UMA comme suit :
l’adoption d’une politique commune dans tous les domaines (art.2), pour assurer le
développement industriel, agricole, commercial et social des Etats par la mise en œuvre
des projets régionaux et des programmes importants et spécifiques (art.3).
la préservation de l’indépendance et de la sécurité de chacun des pays sur le plan de la
défense, toute agression contre l’un des Etats est considérée comme agression contre
les autres (art.14). L’article oblige les pays de l’UMA à être solidaire avec le pays
agressé. Il est aussi interdit aux membres d’autoriser des activités portant atteinte à la
sécurité, à l’intégration ou au système politique de l’un d’entre eux sur leurs territoires
(art.15).
la réalisation progressive de la libre-circulation des personnes, des services, des
marchandises et des capitaux entre les Etats membres.
Dans la perspective d’instituer à terme une union économique entre les cinq membres, les
étapes suivantes ont été fixées :
l’institution d’une zone de libre-échange avec la levée de tous les obstacles tarifaires et
non tarifaires au commerce entre pays membres ;
l’institution d’un espace douanier unifié en fixant un tarif extérieur commun ;
la mise en place d’un marché commun qui permet l’intégration des économies
maghrébines avec la levée des restrictions à la circulation des facteurs de production
entre pays membres.
H. MAHIOU souligne l’aspect vague des objectifs présentés dans le traité, notamment au
plan économique où les objectifs sont présentés de façon sommaire sans déterminer la méthode.
(1)
A. MAHIOU, op. cit, P.17
194
1-3-3-2 Les organes de l’Union du Maghreb Arabe
Pour mener à bien la mission et assurer l’aboutissement des objectifs assignés à l’union,
les signataires du traité ont pris une série de décisions en tenant compte du rapport élaboré par
la commission chargée des questions organiques et structurelles. Ainsi, un ensemble
d’institutions et organes structurels communs ont été prévus par le traité, ces institutions ont été
mises en place en espace de trois années consécutives de1989 à 1991 (figure N° 7).
195
Figure N° 7 : L’organigramme de l’union du Maghreb Arabe
Conseil de la présidence
Commissions
ministérielles spécialisées.
Secrétariat général Comité de suivi
-C.M des ministres del’intérieur -CM chargée du -CM chargée des affaires -Instance maghrébine
-C.M chargé des affaires transport. financières et monétaires. des céréales et des
Juridiques et judiciaires -CM chargée de -CM chargée du légumineuses
-C.M de la jeunesse et du sport l’équipement et des commerce. -Instance maghrébine de
-C.M chargée de la culture et de travaux publics - CM chargée de la recherche, de la
l’information. -CM chargée de l’habitat L’industrie. formation et de la
-C.M chargé de l’emploi, de la et de l’aménagement -CM chargée de l’énergie vulgarisation agricole
formation et des affaires urbain. et des mines. -Comité vétérinaire
sociales. -CM chargée des postes -CM chargée du tourisme maghrébin permanent
-C.M chargée de l’éducation et des communications. et de l’artisanat -Comité maghrébin
de l’enseignement supérieur et -CM chargée de l’eau et -CM des gouverneurs des permanent de lutte contre
de la recherche scientifique. de l’irrigation banques centrales la désertification et de
-CM chargée de la santé. l’environnement et de
développement durable
196
A. MAHIOU présente les organes de l’UMA en fonction des attributions reconnues à
chaque organe, il distingue les organes de décision, les organes de préparation, les organes
ayant un service consultatif et le secrétariat général.
Chaque Etat dispose d’un pouvoir de veto pour s’opposer à toutes mesures au sein du
conseil. Selon H. MAHIOU, « A ce premier stade de construction Maghrébine, chaque Etat tient
au respect stricte de sa souveraineté, il est donc prématuré d’introduire une procédure de
décision majoritaire tant que les Etats du Maghreb n’auront pas progressé suffisamment dans
la voie de l’intégration …certes, la règle de l’unanimité rend plus difficile l’accord sur une
décision, ce qui est un inconvénient incontestable ; mais une fois celle-ci acquise elle peut
(1)
A. MAHIOU, op.cit, p.21
197
s’appliquer effectivement et sans réticence, ce qui est un avantage pour conforter l’action
commune et asseoir les fondations de l’union à un moment où ils sont fragiles » (1)
Six sessions ont été tenues respectivement à : Tunis (21-23 Janvier 1990) ; Alger (21-23
Juillet 1990) ; Ras Lanouf (10-11 Mars 1991) ; Casablanca (15-16 Septembre 1991) ;
Nouakchott (10-11 Novembre 1992) ; Tunis (2-3 Avril 1994).
b- l’organe judiciaire :
L’organe est composé de deux magistrats par pays membres, ces derniers sont nommés
pour une durée de six ans renouvelables par moitié tous les trois ans. L’organe est chargé de
mettre en place une juridiction commune et compléter les vides juridiques intra-membres. Son
siège se trouve à Nouakchott.
Il est compétent pour statuer sur les différends relatifs à l’interprétation et l’application
du traité ainsi que les conventions conclues dans le cadre de l’Union. L’instance judiciaire est
donc considérée comme un tribunal international classique, chargé de régler des différends
interétatiques. Les décisions rendues sont des arrêts obligatoires qui s’imposent aux organes de
l’union et aux Etats, ils sont définitifs et ne peuvent donc être l’objet d’aucun recours. (2)
(1)
A MAHIOU, op.cit, p.22
(2)
A. MAHIOU. OP. Cit. P.23
198
élaborer une position commune vis-à-vis des questions internes et externes.
Sa dernière session (27ème) a été tenue à Rabat le 30-11-2007
b- Le comité de suivi :
Organe strictement intergouvernemental aussi bien organiquement (mode de
désignation) que fonctionnellement (chaque membre représente son Etat dont il reçoit les
directives pour agir). Le traité de Marrakech était très bref dans ses dispositions, laissant ainsi
tout le travail aux organes chargés de l’élaboration des décisions nécessaires. Le comité est
donc composé d’un membre de chaque gouvernement, il se réuni cinq fois par an, il a tenu sa
44ème session le 29-11-2007. Il est chargé de :
suivi des affaires de l’Union avec les autres institutions et la soumission de ses
conclusions au conseil des ministres.
suivi de l’application des décisions de l’Union ;
présentation régulière de son travail devant le conseil des ministres des affaires
étrangères, et s’intéresse plus aux affaires internes de l’Union et au bon
fonctionnement des institutions.
199
3) Les organes consultatifs
Les organes consultatifs sont le conseil consultatif, l’organe judiciaire et le secrétariat
général.
a- Le conseil consultatif :
Le siège du conseil a été fixé à Alger par une décision du conseil présidentiel de
septembre 1991. Composé initialement de 50 représentants, ce chiffre a été élevé à 100
parlementaires lors de la rencontre de Tunis du 21 Juillet 1990, puis à 150 à raison de 30
représentants par pays, suite à la décision du conseil de la présidence réuni dans sa sixième
session ordinaire à Tunis. Le traité, dans son article 12, laisse aux Etats le soin de fixer le mode
de désignation de ses représentants. Le conseil n’a pas d’autonomie de fonctionnement, son
règlement intérieur est soumis à l’approbation du conseil présidentiel.
Le conseil tient une cession ordinaire annuelle, mais se réuni en cession extraordinaire
à la demande du conseil de la présidence. Etant un organe consultatif, son rôle consiste à
émettre des avis sur tout projet de décision à la demande du conseil présidentiel, ou à faire
parvenir des recommandations à celui-ci en vue de renforcer l’action de l’Union et à réaliser
ses objectifs.
b- l’organe judiciaire :
Organe jugé utile car la construction de l’Union implique beaucoup de problèmes
juridiques. En plus du pouvoir de statuer sur les litiges concernant l’interprétation et
l’application du traité, cet organe détient un pouvoir consultatif : il émet des avis consultatifs
sur les questions judiciaires qui lui sont soumises par le conseil de la présidence ; une
procédure jugée nécessaire car « …la construction de l’union est une tâche complexe qui
soulève beaucoup de problèmes juridiques pour la solution desquels un avis sérieux et autorisé
serait utile en vue d’éclairer les chefs d’Etats préalablement à la décision » (1)
c- le secrétariat général :
Le traité, dans son article 11, a prévu la création d’un secrétariat général, son siège n’a
pas été fixé. Il dispose d’un statut itinérant, il suit la présidence de l’UMA et chaque Etat sera
ainsi le siège provisoire du secrétariat et assume aussi les dépenses du fonctionnement. Mais,
dès 1990, l’article 11 a été révisé pour adopter une organisation plus classique du secrétariat. A
partir de là, l’Union est dotée d’un secrétariat général permanent, composé d’un secrétaire
(1)
A. MAHIOU, op. cit. p. 27
200
général nommé par le conseil de la présidence pour une durée de trois ans renouvelables une
fois, de 25 membres à raison de cinq par pays. Son siège est fixé à Casablanca. Il est chargé
de :
L’UMA a procédé à la signature d’un certain nombre de conventions ayant pour but, la
facilitation des échanges, l’organisation et le développement de la coopération entre les pays du
Maghreb.
201
Tableau N°57 : « Les conventions signées par l’UMA »
Conventions Date de
signature
Convention de coopération inter administrative pour lutter contre les 04-02-1994
contraventions douanières et de sa répression entre les pays de l’UMA
Protocole relatif aux règles d’origine entre les pays de l’UMA 04-02-1994
202
Accord de piles postales entre les pays de l’UMA 03-10-1991
Convention de coopération juridique et de justice entre les pays de l’UMA 03-10-1991
les produits fabriqués entièrement dans chacun des pays membres, y compris les
produits d’origine agricole, animale, de pêche, animaux vivants et les ressources
naturelles qui n’ont subi aucune transformation industrielle.
le produit industriel dont le pourcentage de la valeur ajoutée, dans le pays exportateur,
n’est pas inférieur à 40% de sa valeur globale ou le produit dont la valeur des matières
premières locales n’est pas inférieur à 60% de la valeur globale des matières premières.
203
les autres produits industriels seront inclus dans des listes qui fixent les critères de
transformation imposés sur chaque produit à condition que cette transformation soit
suffisante, les listes seront arrêtées d’un commun accord entre les Etats membres.
2. les produits d’origine locale exportés vers l’un des pays membres seront
accompagnés d’un certificat d’origine délivré par le pays exportateur.
3. il est permis de réexporter les produits d’origine locale échangés entre les Etats
membres vers un autre pays qui ne fait pas partie de l’Union sous réserve d’avoir un
accord écrit préalable de la part du pays exportateur.
4. les produits d’origine et de provenance maghrébine destinés à l’un des marchés des
parties contractantes et pour lesquels sont utilisés dans leur production, des matières
premières ou semi-finies importées en dehors de la région dans le cadre des régimes
économiques douaniers, seront soumis à une taxe compensatoire de 17,5% qui sera
prélevée dans le dernier pays importateur sur la base de la valeur de la marchandise,
plus les frais de transport et d’assurance (C.I.F). Cette taxe s’applique dans le cas où
la même production existe dans le pays importateur.
204
d- Les mesures de protection :
Il est permis à chaque pays membre, dans le cas où ils rencontrent des difficultés dans
l’un des secteurs économiques avec l’application de l’accord ou dans le but de protéger une
industrie naissante, de prendre des mesures de protection nécessaires afin de protéger son
économie, en informant préalablement la commission ministérielle spécialisée et en présentant
un rapport contenant l’ensemble des justificatifs sur les mesures en question.
Les pays membres s’engagent à interdire toutes les pratiques de dumping et de s’abstenir
de soutenir les marchandises exportées ainsi que les activités qui faussent les règles de
concurrence loyale. Dans le cas contraire, il est permis au pays ayant subi de préjudices de
soumettre le différend à la commission de suivi, si le différend n’est toujours pas solutionné, le
pays concerné pourrait imposer provisoirement des taxes exceptionnelles contre le dumping ou
des taxes compensatoires au soutien des marchandises.
Il est permis à chaque Etat membre qui subit des dommages résultant des exonérations
prévues, de remettre l’application totale ou partielle des droits de douane à une date ultérieure,
en fonction des conditions prévues dans la présente convention, ceci en attendant des mesures
compensatoires.
Le manque substantiel dans les recettes financières provenant des droits de douane,
impôts et taxes d’effet équivalent, sera évalué par la commission de suivi sur la base des
recettes d’une période de référence constituée des trois années qui précèdent l’année durant
laquelle le préjudice a été causé, et ce à la lumière d’un rapport qui sera présenté par le pays qui
a subi préjudice. La commission de suivi soumet un rapport à la commission ministérielle
spécialisée pour prendre la décision adéquate.
Une commission de suivi, composée de deux représentants permanents pour chacun des
Etats, a été créée. Elle est chargée de superviser la bonne exécution des dispositions de la
convention, notamment l’établissement des listes de produits à exonérer ; de présenter des
propositions et recommandations sur l’ensemble des domaines relatifs aux échanges
commerciaux entre les Etats de l’Union ; d’étudier les différends susceptibles de naître de
l’application de la convention. La commission présentera ses rapports à la commission
ministérielle spécialisée pour la prise de décision, dans le cas où celle-ci ne trouve pas de
solution, les différends seront soumis à l’instance judiciaire.
La présente convention a été signée par les cinq pays à Ras lanouf le 09 et 10 mars 1991.
205
1-3-4-2 La convention relative à l’échange des produits agricoles
Les pays membres s’engagent à édifier progressivement entre eux une union douanière
en vue de réaliser un marché agricole maghrébin commun, c’est ainsi que :
(1)
les parties contractantes s’engagent à exonérer les produits agricoles d’origine et de
provenance locales (2) des droits de douane à l’importation, à l’exception des impôts et
taxes qui frappent la production locale dans chacun des pays de l’Union ;
les pays de la région s’engagent également à exonérer les produits agricoles, d’origine et
de provenance locales échangés entre eux et définis dans des listes, de toutes mesures
non tarifaires. La commission de la sécurité alimentaire est chargée d’élaborer ces
listes ;
les pays membres œuvrent pour la réalisation d’un système commun pour la protection
des produits agricoles du Maghreb contre la concurrence des produits importés de
l’extérieur à des prix subventionnés, et contre les perturbations du marché, comme ils
s’engagent à œuvrer progressivement pour l’unification des législations du contrôle
sanitaire, des normes et des politiques des prix
La convention est approuvée par tous les Etats membres, et signé par les cinq pays le 23
Juillet 1990 à Alger.
(3)
les conducteurs des véhicules doivent être munis des documents nécessaires
lors de la conduite de ces véhicules dans un pays autre que celui dans lequel ils
sont immatriculés ;
les véhicules doivent être conformes, pour ce qui est du poids et des mesures,
aux normes d’usage du pays dans lequel ils entrent, dans le cas contraires ils
doivent être munis d’une autorisation spéciale ;
(1)
Les produits agricoles comprennent les produits végétaux, la production animale y compris les produits
halieutiques
(2)
Les produits d’origine locale : concernent les produits agricoles entièrement produits dans l’un des pays de
l’Union
(3)
Tout véhicule routier automobile y compris les remorques et les semi-remorques conçus spécialement pour
transporter :
- des voyageurs dont le nombre dépasse huit individus, chauffeur exclu ;
- des marchandises dont le poids net dépasse 2,5 tonnes.
206
chaque pays membre accorde à un autre le droit de transférer les recettes
provenant du transport public des voyageurs ou des marchandises, en
conformité avec les législations du transfert de devise en vigueur dans chaque
pays ;
les véhicules concernés sont exonérés de tout impôt et taxe ;
les autocars de transport provenant d’un pays maghrébin et transitant par un
autre pays de la région à destination d’un tiers pays de l’Union, sont exonérés
des taxes et impôts ;
les camions de marchandises provenant d’un pays membre et transitant par un
autre pays maghrébin à destination d’un pays tiers de l’Union, sont assujettis
aux taxes en vigueur dans le pays de transit ;
les quantités de carburants et huiles qui se trouvent dans les réservoirs
ordinaires des véhicules entrant ou transitant, sont exonérées des impôts et taxes
douanières, il en est de même pour les bagages de l’équipage des véhicules.
La convention a été approuvée par tous les pays membres, le cadre juridique est
effectivement en application sur le terrain mais étant donnée la fermeture de la frontière algéro-
marocaine seuls l’Algérie, la Tunisie et la Libye bénéficient de ces dispositions.
207
La création de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur
(BMICE) est de nature à contribuer au développement de la coopération entre les pays de la
région. L’objectif étant de contribuer à l’édification d’une économie maghrébine compétitive et
intégrée, à réaliser des projets mixtes, à promouvoir les échanges commerciaux
intermaghrébins et à renforcer les investissements et la circulation des biens et des capitaux
entre ces pays. Elle oriente par conséquent ses opérations, essentiellement, au profit des projets
productifs des Etats de l’Union et qui ont pour but la complémentarité économique maghrébine.
208
c) Les relations avec les Etats de l’Union
Les Etats de l’Union coopèrent pour aider la Banque à se procurer des ressources
financières, à des conditions avantageuses, auprès des organismes et Etats étrangers.
La Banque est exonérée d’impôts et taxes douanières sur ses actifs, ses biens, ses revenus,
la répartition des bénéfices, ses opérations et ses activités. Sont également exonérés d’impôts et
charges, les dépôts et intérêts y afférents effectués auprès de la banque en monnaies librement
convertibles.
La Banque est aussi exonérée de toute charge sur les documents relatifs à sa constitution,
sur les augmentations dans son capital et les amendements relatifs aux statuts, aux
incorporations et aux parts versées. Elle est également exonérée de toute charge sur les
documents relatifs à la réalisation de ses opérations, l’émission des actions exonérées d’impôts
et taxes.
Les Etats membres garantissent le libre transfert et sans délai de tout ce qui a trait aux
opérations relatives à ses activités et les opérations relatives à la participation à son capital.
Après plus de vingt ans de son existence, l’UMA est aujourd’hui un échec, aucune des
étapes prévues n’a été franchie. Nous nous interrogerons sur les blocages à la concrétisation de
cette Union dans la deuxième section du chapitre.
209
Section 2 : L’intégration de l’espace maghrébin : Un bilan mitigé, pourquoi ?
Il faut dire que les résultats, après plusieurs années d’existence, sont loin des objectifs
fixés dans le traité. Plusieurs réunions sont tenues par les commissions, les comités et les
groupes de travail, des projets sont prévus et plusieurs conventions sont signées et ratifiées
mais sans qu’elles soient mises en application pour la plupart. Selon H. MAHIOU : « aucune
décision substantielle de nature économique n’est venue concrétiser la construction maghrébine
pour lui donner un aspect irréversible ». (1)
Dans cette section, il sera question du bilan de l’intégration magrébine et les raisons du
blocage de l’Union, qui n’a pas pu franchir la première étape du processus d’intégration depuis
sa fondation. Les causes de cet échec sont nombreuses, elles sont d’ordre économique,
politique et institutionnel. Nous présenterons aussi les différentes tentatives ayant pour but de
redonner un nouveau souffle à la construction à travers des accords bilatéraux et la création de
structures ayant pour but le développement de la coopération et du commerce dans la région.
Plusieurs accords ont été signés, mais ils sont pour la plupart, soit de nature technique
soit de portée limitée, c’est le cas de la convention relative au transport routier, la convention
de coopération dans le domaine maritime, la convention relative à l’échange de produits
agricoles, la convention commerciale et tarifaire, la convention relative à la promotion et la
garantie des investissements, la convention concernant la protection phytosanitaire, la médecine
vétérinaire, la sécurité sociale, la coopération juridique et les doubles impositions,...etc.
Lors du sommet d’Alger en Juillet 1990, le conseil présidentiel avait proposé l’idée d’un
marché commun agricole et la définition d’une politique de sécurité alimentaire. Cinq groupes
de travail ont été crées, ils ont été chargés du développement agricole, les eaux, le marché
commun maghrébin, la richesse piscicole et les industries alimentaires. Mais les choses se sont
arrêtées là, car l’idée n’a pas été suivie par des initiatives concrètes.
Le même constat d’échec peut être fait au niveau du secteur industriel et ce malgré
l’annonce de plusieurs projets et la création de commissions, notamment dans le domaine des
ressources pétrolières et gazières où les complémentarités sont réelles.
(1)
A. MAHIOU, op. Cit, P.29
210
Les accords signés, comme le note H.MAHIOU, ne correspondent pas au calendrier
normal d’un processus d’intégration progressive. Seules les conventions concernant la levée
des obstacles tarifaires et non tarifaires pour libérer les échanges commerciaux sont les plus
importantes, car elles ouvrent la voie vers une zone de libre-échange. De plus, le traité est
présenté comme accord cadre, il présente les lignes générales et le cadre institutionnel de
l’union, il reste donc vague par rapport à l’importance de l’engagement. (1)
Il importe de mentionner certains projets à caractère régional qui ont vu des débuts de
réalisation, pour certains, et qui sont en phase de parachèvement, pour d’autres. On en citera le
cas de l’autoroute maghrébine, l’extension des réseaux de télécommunication en fibre optiques,
l’interconnexion électrique, l’amélioration de liaisons ferroviaires, les programmes de lutte
contre la désertification, la coopération ininterrompue en matière de santé et d’achats groupés
de médicaments.
Le démantèlement tarifaire n’a toujours pas eu lieu et les échanges sont davantage régis
par des accords commerciaux bilatéraux entre les pays membres ou entre ces derniers et l’UE.
De plus, l’absence de complémentarités des structures productives et exportatrices a contribué à
limiter les échanges commerciaux intra-maghrébins à environ 2,7% du volume global des
échanges extérieurs des pays. Ceux-ci appliquent des taux de protection assez élevés entre eux
notamment dans les industries textiles vêtements, les industries de technologie et dans une
moindre mesure l’agro-industrie. Ces questions interpellent régulièrement les opérateurs
économiques.
L’UMA a donc signé plusieurs conventions et a tenu six sommets. Mais ses activités
seront totalement gelées en 1995, après une nouvelle crise entre l’Algérie et le Maroc, et depuis
elle n’a pu réunir son conseil.
La création de l’UMA a été porteuse d’espoir pour les peuples de la région. A partir de
1989, une certaine dynamique caractérisait la scène maghrébine avec la mise en place des
commissions autour des principales questions, la priorité était accordée aux dossiers
économiques. Mais rapidement, les travaux de l’UMA sont suspendus, des clivages
idéologiques se manifestent, ainsi la coopération économique intra-maghrébine n’a jamais
décollée.
(1)
A. MAHIOU, op. Cit, PP.15.16
211
Plus de vingt ans après la signature du traité de Marrakech, la construction maghrébine
est toujours dans l’impasse, aucun progrès significatif n’a été accompli dans la mise en œuvre
des objectifs de l’UMA. Plusieurs explications ont été avancées pour comprendre les raisons du
blocage du processus d’intégration du Maghreb, ces raisons sont attribuées à des facteurs tant
économiques que politiques.
Il convient de rappeler que la structure des échanges des pays du Maghreb, en général,
ne s’adapte pas aux conditions nouvelles de la compétitivité, une structure qui correspond à
celle des pays sous-développés : produits énergétiques et miniers, textile habillement et
produits agricoles. L’Algérie et la Libye exportent essentiellement des hydrocarbures, la
Mauritanie exporte des produits miniers et produits de mer, la Tunisie et le Maroc exportent des
produits primaires et quelques biens manufacturés.
212
réalise plus de la moitié de ses importations sur le marché européen, alors que ses exportations
ne représentent que 2% des importations de l’union, à l’inverse celle-ci enregistre un excédent
croissant dans ses échanges avec le Maghreb, mais ils ne représentent qu’une faible part dans le
commerce de la zone, même si une certaine progression est constatée à partir de 1998.
Note : ce tableau décrit les flux entre les pays de la sous- région, où le pays en ligne représente le pays
d’origine du flux et le pays en colonne représente celui de destination du flux.
* statistiques de 2009
Source : Institut national des statistiques (Tunisie), Office national des statistiques (Algérie),
Direction générale des douanes (Mauritanie), Office des changes (Maroc).
La matrice des échanges entre les pays du Maghreb, présentée au Tableau N°58 montre
clairement le rôle marginal dans le quel le commerce intra-régional se trouve confiné : les
exportations algériennes vers les autres pays du Maghreb ne représentent que 1.33 milliards de
dollars en 2008 et environ 392.75 millions de dollars d’importations, ce qui correspond à un
taux respectivement de 1,69% et de 1,23% des exportations et des importations totales.
Au vue de la répartition des flux commerciaux régionaux, nous retrouvons une plus
forte intensité des échanges entre l’Algérie et la Tunisie, entre l’Algérie et le Maroc ainsi
qu’entre la Tunisie et la Libye. Les échanges commerciaux les plus importants dans la région
sont ceux qui s’opèrent entre la Libye et la Tunisie avec un montant de 1835.98 millions de
dollars en 2008. Ils sont constitués essentiellement de biens alimentaires et produits
213
manufacturés tunisiens et de combustible libyen. La Mauritanie effectue l’essentiel de ses
échanges avec l’Algérie puis avec le Maroc. Ses échanges sont très faibles avec les autres pays
de la région. La Libye est, quant à elle, le principal partenaire commercial de la Tunisie et du
Maroc.
Exportation (%)
67,6
70
60
55,9
50
40 31
30 23,1 20 18,4
20
9,5
10 2,7
0
EU25 SADC CEDEAO COMESA
De cette façon, les Etats maghrébins constituent un cas des plus extrêmes sur le plan de
la faiblesse du commerce intra-zone. Ils réalisent un niveau d’intégration commercial très en
deçà des performances réalisées par les autres communautés régionales, y compris sur le
continent africain. En effet, le graphique N°2 montre que la communauté de développement de
l’Afrique australe (SADC) réalise un taux de 31 % des exportations destinées au marché
communautaire, une forte performance compte tenu de la mise en œuvre récente du protocole
relatif aux échanges (septembre 2000). Alors que les échanges intra-communautaires ne
représentaient que 10,7 % des échanges totaux en 2001, la communauté économique des Etats
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réalise un taux de 20 % des exportations intra
communautaires en 2004, un niveau d’intégration comparable à celui de l’association des
214
Nations d’Asie du Sud-Est ou encore du marché commun d’Amérique du Sud. Les exportations
intra-régionales en Afrique du nord ne représentent que 2,7% des exportations totales en 2004.
La faiblesse du commerce de la communauté est imputée essentiellement au caractère similaire
des économies maghrébines ainsi que la persistance des barrières tarifaires et non tarifaires.
Ce handicap pourrait être contrecarré par des spécialisations plus fines permettant des
rendements croissants et le développement d’échanges de produits différenciés.
(1)
Calcul de la DPEG (direction de la politique Economique Générale) relevant du ministère des finances au
Maroc, en utilisant l’indice Finger- Kreinin qui reflète le degré de similitude des exportations de deux pays sur le
marché d’un même partenaire.
215
(1)
Une étude réalisée par YEATS, en utilisant un teste de complémentarité, consistant à
savoir si le type de produits exportés par certains pays du Maghreb, coïncide avec les
importations des autres. Lorsque la structure des exportations correspond à celle des
importations, le commerce régional sera alors favorisé, auquel cas la structure du commerce ira
à l’encontre des échanges intra-régionaux et limitera les perspectives pour une intégration
commerciale régionale. Les indices de complémentarité pour les pays du Maghreb sont faibles,
ce qui indique qu’il y a peu de correspondance entre les exportations de certains et les
importations des autres contrairement aux autres regroupements tels que l’ALENA, l’UE et le
MERCOSUR qui avaient déjà des indices de complémentarité élevés au moment de leur entrée
en vigueur.
1
Yeats cité par le GDES, une nouvelle vision pour l’intégration économique du Maghreb, volume1, document de
la Banque mondiale, novembre 2006, P.26
216
Ce facteur qui est un moyen de développement des échanges ailleurs, est considéré
comme une barrière non tarifaire dans les pays du Maghreb. Ainsi les coûts de transport sont
plus élevés dans les pays d’Afrique comparés à ceux des pays développés, ils représentent 14%
de la valeur exportée dans le premier groupe de pays contre 8,6% dans le second. (1) Le coût du
fret, en pourcentage de la valeur importée, était de 11% pour les pays de l’Afrique du nord, soit
111% de plus que dans les pays industrialisés et 25% de plus par rapport à la moyenne des pays
en développement. (2)
Tableau N°59 : Les principaux produits du commerce informel entre l’Algérie et les
autres pays de l’UMA
(1)
Selon une étude réalisée par la CEA. AN (2004) relative à l’état de l’intégration régionale en Afrique.
(2)
Selon un rapport de la CNUCED publié en 2002
217
- or et bijoux
- drogues et armes
Algérie -textiles Tunisie
- fruits et légumes
- produits ménagers
Tunisie - biens de consommation Algérie
(1)
Yeats cité par le GDES, op.cit, p.19
218
plus de 220 articles dans l’UE-15 et dans l’ALENA (1). La concentration pourrait être aussi
(2)
calculée par un indice de concentration des produits qui représentait 0,35% en 2004
contre 0,1% pour les pays de l’UE-15. Les exportations de la Tunisie, le Maroc et l’Algérie
se concentrent principalement sur les textiles et l’habillement pour les deux premiers, les
combustibles pour le troisième. Ainsi, la forte concentration pourrait être «…une source de
vulnérabilité pour les exportations du Maghreb et elle va à l’encontre des perspectives
futures d’intégration régionale du commerce de marchandises » (3)
(1)
L’indice de variété des produits représente le calcul du nombre de produits exportés de la CTCI (Classification
type pour le commerce international) à trois chiffres. Plus la valeur est grande, plus les produits exportés sont
diversifiés.
(2)
L’indice est calculé sur la base des parts de tous les produits à trois chiffres dans les exportations d’un pays, les
valeurs les plus élevées indiquent une forte concentration.
(3)
GDES, op.cit. p.28
(4)
Dénommé aussi l’indice de Grubel et Lloyd, il mesure l’ampleur des flux intra-branche dans les échanges
totaux de produits manufacturés, il varie de 0 (absence de commerce intra-branche) à 100 (les échanges
manufacturés totalement intégrés)
219
secteurs productifs. Selon D-E. GUECHI : « La logique des conférences et des réunions ainsi
que la pratique des Etats en matière d’accords soulignent en effet, la prédominance de
(1)
l’approche bilatérale ». Ainsi, et d’après toujours le même auteur, le choix du bilatéralisme
caractérise les relations entre pays de la région, mais cette dernière n’a pas eu d’effets
escomptés sur la coopération bilatérale et n’a pas servi de support pour asseoir la coopération
multilatérale.
a) Le conflit territorial :
Le Sahara occidental est un territoire de 267 000 Km2, dénommé la république Arabe
sahraouie démocratique (RASD) par le front pour la libération et l’indépendance de Saguiet El
Hamra et du Rio de Oro (POLISARIO). Le Sahara occidental dispose d’un potentiel important
en phosphate, son exploitation a démarré en 1972. Les réserves de phosphate sont estimées à 10
milliards de tonnes, on y trouve également des réserves en minerai de fer. L’autre ressource
principale du Sahara est la pêche, les eaux bordant le Sahara sont parmi les plus poissonneuses
au monde.
Le 06 Novembre 1975, le Maroc organise la Marche verte au cours de laquelle 350 000
marocains envahissent pacifiquement le Sahara pour marquer la volonté d’une souveraineté
marocaine sur ce territoire. Le 27 Février 1976, le Front Polisario s’est proclamé officiellement
gouvernement en exil de la république Arabe démocratique sahraoui (RASD), notamment en
réaction à l’accord de Madrid entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie pour le partage du
Sahara entre ces derniers.
(1)
D-D GUECHI, L’union du Maghreb arabe : intégration régionale et développement économique, éd., Casbah,
2002, p.52.
220
En 1979, le Maroc annexa le reste du territoire avec l’abondons de la Mauritanie de sa
portion et une confrontation armée entre le Front Polisario et les forces marocaines a eu lieu,
elle a pris fin en 1991 suite à un cessez-le-feu par intervention de l’ONU.
Une mission des Nation unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) a
été instituée par la résolution 690 du conseil de sécurité en 1991. Un référendum devait
permettre à la population du Sahara occidental de choisir entre l’indépendance et l’intégration
du Maroc. Le référendum est prévu selon le plan de la mission, en Janvier 1992, mais il est
reporté sans cesse à cause des divergences entre les deux parties sur les modalités
d’organisation pratique du référendum, notamment sur la question qui concerne l’identification
(1)
du corps électoral. Le royaume a bâti, en grande partie, son identité sur l’intégrité de son
territoire, la cause est donc trop sacrée pour que le pays prend le risque de s’engager dans un
référendum d’auto détermination sans être sûr de l’emporter.
Les premiers indices du conflit qui oppose le Maroc à l’Algérie autour du Sahara
occidental apparaissent au milieu des années soixante-dix. L’Algérie soutient le Front Polisario
au nom du droit des peuples à l’auto détermination, elle est le refuge de plusieurs milliers de
sahraouis à Tindouf. Le Maroc pense que cet argument cache des ambitions et des enjeux
géoéconomique : avoir un Etat sahraoui indépendant lui permettrait un accès facile vers les
ports de l’Atlantique et exporter les richesses de son sous-sol à moindre coûts. Certains
analystes pensent que le différend au sujet du Sahara est la conséquence et non la cause d’une
rivalité de deux nationalismes hégémoniques au Maghreb, chacun perçoit l’autre comme une
menace. Cette situation a provoqué le refroidissement des rapports algéro-marocains.
En 1989, le conflit du Sahara n’a pas constitué un obstacle pour la création de l’UMA
car les dirigeants, à ce moment là, pensaient pouvoir résoudre le conflit au sein de cette Union.
Mais au vue de la réalité, le contraire s’est produit malgré la réconciliation qui avait permis la
création de l’UMA. La tension s’est de nouveau accrue entre les deux pays dans la première
(1)
Le Front Polisario estime que le corps électoral devrait être basé sur le référendum effectué par les autorités
espagnoles en 1974, les autorités marocaines voudraient l’élargir pour intégrer des personnes vivant au Maroc et
qu’elles considèrent originaires du Sahara.
221
moitié des années 1990 et qui a conduit l’Algérie à fermer ses frontières avec le Maroc en
1994, le conflit a totalement bloqué la construction maghrébine à son stade initial. Aujourd’hui
on pense que la résolution du conflit d’abord aurait facilité la construction.
(1)
Quant à la Libye et suite à l’affaire Lockerbie elle a été suspectée d’être le
commanditaire de l’attentat aérien, elle s’est vue imposée des sanctions et l’isolement
international. Cette affaire a perturbé l’UMA, car les sanctions imposées par le conseil devaient
être respectées par les pays de l’UMA. Dans ce contexte, l’article1 du traité qui considère toute
agression contre l’un des Etats comme agression contre les autres a crée un embarras pour les
Etats de l’UMA, notamment dans le cas de la Libye qui a reproché aux autres membres de
n’avoir pas fait preuve de solidarité face aux agressions américaines et aux sanctions imposées
par le conseil de sécurité.
1
Il s’agit de la compagnie « PAN. AM » qui a explosé en plein vol entraînant la mort de plusieurs civils
222
ensemble communautaire avec des institutions communes et un droit commun, car
l’harmonisation de leurs droits est comme un impératif contrairement à la mise en place d’une
coopération. Le problème posé dans ce cas est de trouver une solution d’équilibre qui pourrait
être acceptée par les Etats jaloux de leur souveraineté et qui garanti l’efficacité des institutions
communautaires.
(1)
Article paru dans la Tribune, sous le titre « offensive diplomatique a l’algérienne pour relancer l’UMA par
Aomar BAGHZOUZ, le 04 Janvier 2002.
(2)
D.E GHECHI. OP. Cit, p.144.
223
2-3 Les tentatives de Redynamisation du processus maghrébin
Le commerce entre les deux pays est le plus important dans la région. Pour rappel, les
deux pays ont signés en Janvier 2008 un accord sur l’approvisionnement du marché tunisien en
gaz liquéfié algérien. L’accord constitue un pas supplémentaire dans la consécration du
224
partenariat bilatéral et permet d’élever le volume des échanges commerciaux entre les deux
pays.
La Tunisie exporte actuellement vers l’Algérie essentiellement des phosphates, du ciment et
des matériaux de construction. L’Algérie exporte, quant à elle, des carburants, du cuir et des
produits sidérurgiques vers la Tunisie.
Bien que le commerce entre les deux pays ait connu une forte augmentation en 2008,
(augmentation de 50% par rapport à l’année précédente), les deux pays pourraient enregistrer
de meilleurs résultats.
A côté de cet accord, les deux pays ont signé sept autres accords, mémorandums
d’entente et programmes exécutifs. Un programme exécutif et un mémorandum d’entente de
coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, un
accord dans le domaine des travaux publics, un protocole d’accord de coopération dans le
domaine des affaires religieuses, une convention, un protocole et un programme exécutif dans
le domaine de l’emploi, le travail et la sécurité sociale.
les produits agricoles, animaux et les animaux vivants, les matières premières ;
les produits industriels fabriqués dans l’un des deux pays, dont la valeur ajoutée
représente au moins 40% de la valeur globale du produit.
En plus des exonérations totales des droits de douanes et taxes à effet équivalent, les
produits entièrement obtenus dans l’un des deux pays sont exonérés des restrictions non
douanières notamment celles concernant les licences d’importation et les restrictions
quantitatives, monétaires et administratives lors d’importation.
225
Tous les produits échangés entre les deux pays seront soumis aux législations nationales
en matière de contrôle sanitaire et vétérinaire, de sécurité et de santé, de respect de la bonne vie
et mœurs, de sauvegarde du patrimoine nationale et archéologique et de sauvegarde de
l’environnement.
Les produits échangés doivent être accompagnés d’un certificat d’origine et qui est
contrôlé par les autorités douanières de chacune des deux pays. Nous notons dans ce cadre, que
la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité aux normes techniques des
marchandises échangés entre la Libye et la Tunisie est entrée en vigueur le 01/01/2008. La
procédure vise à faciliter les opérations commerciales entre les deux pays dans le cadre d’une
zone de libre-échange tuniso-libyenne et à renforcer la croissance des échanges commerciaux
entre les deux pays. La reconnaissance mutuelle des certificats de conformité aux normes
techniques concerne tous les produits industriels agroalimentaires, les produits artisanals et
l’industrie de ciment, l’industrie de cuir, les industries chimiques et pétrolières, les industries de
textiles et d’habillement, les industries mécaniques et électriques, le packaging et les industries
d’ameublement.
Les échanges commerciaux entre les deux pays limitrophes, ont connu une croissance
considérable ces dernières années, notamment après l’entrée en vigueur de l’accord de libre
échange en 2002. Le volume des échanges entre les deux pays est passé de 960 millions de
dollars en 2004 à 1270 millions en 2005, 1790 millions de dollars en 2006 et plus de deux
milliards de dollars en 2007. La Libye est ainsi le premier partenaire arabe pour la Tunisie et la
cinquième au niveau mondiale après la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. La Libye
absorbe 7% des exportations tunisiennes et exporte environ 7% du total de ses exportations
vers la Tunisie.
Pour booster les échanges, les deux pays ont signé un accord financier important. Celui-
ci énonce l’échange des deux monnaies locales auprès des banques accréditées par les deux
pays conformément au taux de change annoncé quotidiennement. L’accord est entré en vigueur
le 20 Mars 2007.
226
Les investissements tunisiens en Libye dépassent les 2 milliards de Dinars tunisiens,
notamment dans les secteurs de l’industrie et des services. De l’autre côté, 39 entreprises
libyennes ont investi en Tunisie dont 31 dans le secteur industriel, 05 dans le tourisme et 03
dans le domaine des services. Elles permettent de créer environ 3060 postes d’emploi, faisant
de la Libye le quatrième investisseur parmi les payes arabes.
Plusieurs autres conventions et accords de coopération ont été signés entre la Tunisie et
Libye, parmi lesquels nous citons :
227
une convention relative à l’encouragement et à la protection de l’investissement
signé le 19 Février 2005, entée en vigueur le 22 Mai 2006 ;
un accord de coopération dans le domaine de la recherche scientifique et de la
technologie, signé le 14 Juillet 2006, entré en vigueur le 30 Avril 2007 ;
un accord de coopération industrielle, signé en Février 2007, entré en vigueur le
30 Mai 2007 ;
un accord entre les deux banques centrales des deux pays le 18 Février 2007,
entré en vigueur le 30 Mai 2007 ;
une convention de transport aérien signée le 26 Avril 2008, par l’ouverture de
l’espace aérien entre les deux pays et qui s’est traduite par la levée des
restrictions sur des vols en partance et en provenance des deux pays de manière
à renforcer la liaison aérienne.
Enfin, les relations entre les deux pays sont appelées à se développer dans l’avenir, les
deux pays veillent à concrétiser un certain nombre de projets dont notamment la création d’une
station de transformation de l’électricité et à mettre en place un gazoduc, un projet de zone
touristique frontalière et des zones industrielles communes, outre la construction d’une
autoroute Sfax-Tripoli et faire profiter la Tunisie de la manne pétrolière libyenne.
Au cours de la même session, les deux pays se sont engagés à mettre en place les
conditions nécessaires à la mise en place d’investissements libyens en Mauritanie à hauteur de
500 millions de dollars dans les domaines de la production animale (transformation et
exportation des viandes rouges, des produits laitiers, peaux…etc.), du tourisme, des banques ,
de la pêche, de l’électricité, de l’agriculture, des mines et du pétrole (prospection et production)
ainsi que dans la commercialisation et le stockage des hydrocarbures.
228
La Mauritanie s’engage à identifier des projets prioritaires pour le pays et à accorder les
facilités nécessaires pour leur réussite. De son côté, la Libye a décidé d’annuler les intérêts de
la dette de la Mauritanie et reconvertir les fonds initiaux de celle-ci pour financer des projets de
développement.
Un comité de suivi a été crée, il doit se réunir tous les six mois par alternance dans l’une
ou l’autre des deux capitales, il a pour mission de concevoir et suivre les différents aspects et
domaines de coopération entre les deux pays.
Les participants ont convenu de mettre en place, sous la tutelle de l’Union, une
commission de suivi chargée d’assurer la coordination entre les organisations agricoles des
pays maghrébins dans l’exécution du plan d’action de l’Union, ainsi que l’élaboration d’un
budget pour le financement de ce plan.
229
Les membres de l’Union maghrébine des agriculteurs se sont mis d’accord pour lancer
des programmes de coopération efficients basés sur l’échange d’expériences, d’études et de
travaux de recherches revêtant un intérêt commun (la maîtrise des ressources hydriques,
l’assurance de la sécurité alimentaire, la lutte contre la désertification, l’adaptation aux
changements climatiques, et la lutte contre les maladies animales et végétales).
Le siège de l’Union maghrébine des agriculteurs a été inauguré en Mai 2008 à Tunis.
L’inauguration d’un nouveau siège, constitue un pas pour la consolidation du rôle de cette
structure dans la réalisation de la complémentarité entre les professionnels du secteur agricole
des cinq pays. Les efforts de cette structure seront axés sur la consolidation de l’encadrement
des agriculteurs dans les pays maghrébins et la promotion de la recherche scientifique, l’ultime
objectif étant de renforcer la productivité du secteur et de réaliser la sécurité alimentaire dans la
région.
Une étude détaillée a été réalisée en vue de dégager un programme d’action lors de la
conférence organisée par le FMI à Tunis du 26 au 29 Novembre 2007, avec la présence des
ministres des finances, les gouverneurs des cinq banques centrales, le secrétaire général de
l’UMA et les présidents des cinq confédérations patronales. Les points contenus dans le plan
d’action sont :
230
l’interconnexion des sites web existant au niveau de chaque pays, relatifs aux
procédures administratives et aux documents demandés pour la création d’entreprises.
Il est question d’encourager l’utilisation des TIC pour toutes les formalités
administratives dans tous les domaines qui concernent l’entreprise ;
la promotion et facilitation de la création de projets communs en commençant par
identifier et étudier des projets maghrébins fédérateurs dans des filières porteuses et
ambitieuses et qui peuvent être confiées à des consortiums de sociétés privées, c’est à
l’UME qu’échoit la responsabilité de réaliser les études de faisabilité ;
l’accélération de la réalisation de l’autoroute maghrébine pour faciliter les échanges et
la circulation des biens et des personnes en s’appuyant sur le partenariat public/privé ;
le développement du transport maritime et aérien, l’augmentation des fréquences des
vols intermaghrébins et l’extension des open sky à toutes les compagnies maghrébines.
231
l’organisation des forums d’échange d’idées et d’expériences.
Ainsi, toutes ces actions et ces accords témoignent de la volonté des pays du Maghreb à
redynamiser l’UMA, mais elles restent insuffisantes tant que le véritable problème n’est pas
résolu. En revanche, ces pays se sont engagés dans d’autres accords régionaux que sont les
accords d’association avec l’Union Européenne et la Grande Zone Arabe de Libre Echange,
mais pourrons t-ils avoir des effets attendus sans l’intégration de la sous- région ? Ces deux
accords font l’objet de la troisième section.
Section3 : Les accords d’association avec l’UE et la fondation de la Grande Zone Arabe
De Libre Echange
Le Maghreb fait partie de grands groupes régionaux que sont la zone euro-
méditerranéenne - étant donné que les trois pays du Maghreb central ont signé des accords
d’association avec l’Union européenne - et la Grande Zone Arabe de Libre Echange (GZALE).
Nous présenterons le contenu des accords d’association avec l’UE, en étudiant son cadre
juridico-politique, son cadre économique à travers les mesures de libéralisation prévues pour la
circulation des marchandises, des capitaux et le droit d’établissement et des services, le cadre
232
financier et le cadre socioculturel. Nous analyserons les réalisations de ces accords depuis leur
mise en œuvre. Notre intérêt se portera ensuite sur les risques et biens faits de la zone euro-
maghrébine. Comme nous l’avons signalé auparavant, Les pays du Maghreb se sont engagés
dans une autre expérience d’intégration qui est celle de la constitution d’une Grande Zone
Arabe de Libre Echange (ZALE), nous verrons ses principales dispositions en matière de
libéralisation des échanges et son impact sur le développement des échanges et des
investissements depuis son entrée en vigueur.
L’Europe a cherché un rôle plus dynamique dans le développement des pays du Sud et
de l’Est de la méditerranée, car le bassin méditerranéen constitue un espace stratégique pour
cette dernière. L’année 1995 a été marquée par un véritable engagement de la communauté
dans cette région avec l’élaboration d’un projet ambitieux lors de la conférence de Barcelone.
(1)
R.LEVEAU, le partenariat euro-méditerranéen : la dynamique de l’intégration régionale, La documentation
française, 2000, p.34.
233
La conférence a posé les fondements d’un processus devant conduire à l’édification
d’un cadre multilatéral de dialogue et de coopération entre l’UE et les pays tiers
Méditerranéens. Au plan des relations commerciales, l’objectif du processus de Barcelone est
d’établir une zone de libre-échange en 2010 en s’appuyant sur une libéralisation du commerce
entre l’UE et les pays de la rive sud, d’une part, et entre les pays du Sud de la Méditerranée,
d’autre part. La première étape vers la création de la zone a été la conclusion d’un ensemble
d’accords d’association euro-méditerranéens entre l’UE et ses partenaires.
1- la Tunisie : l’accord est signé en Juillet 1995, il est entré en vigueur en Mars 1998.
2- le Maroc : accord signé en Février 1996, il est entré en vigueur en Mars 2000.
3- l’Algérie : l’accord a été signé en Avril 2002, il est entré en vigueur le 01 septembre
2005.
Les accords d’association signés entre la communauté et chacun des pays du Maghreb
fixent les objectifs suivants :
fournir le cadre approprié au dialogue politique entre les deux parties afin de permettre
le renforcement de leurs relations de coopération ;
développer les échanges de biens et services ;
favoriser les échanges humains, notamment dans le cadre de procédures
administratives ;
encourager l’intégration maghrébine en favorisant les échanges et la coopération dans
les différents secteurs d’activité.
La réalisation de ces objectifs, rentre dans le cadre de la mise en œuvre d’un ensemble
de dispositions qui devront permettre de se rapprocher du niveau de développement
économique et social de la communauté. Les dispositions relèvent du cadre juridico-politique,
économique, financier et socioculturel.
234
3-1-1-1 Le cadre juridico-politique
La coopération dans ce domaine vise à établir des liens durables de solidarité entre les
partenaires, qui contribueront à la prospérité, à la stabilité et à la sécurité de la région
méditerranéenne à travers un dialogue politique régulier.
Le dialogue et la coopération politique ont pour objectifs de :
Le programme tracé dans le cadre de l’Accord, prévoit des réunions périodiques des
hauts fonctionnaires, pour susciter un dialogue permanent entre la communauté et chacune des
parties en vue de contribuer à l’instauration progressive d’une zone de paix, de stabilité et de
sécurité dans le bassin méditerranéen.
235
A. Les produits industriels :
Les accords d’association entre la communauté d’une part, et chacun des pays du
Maghreb central d’autre part, sont basés sur le principe général de l’admission pour chacune
des deux parties des exportations de l’autre en exemption des droits de douane et taxes ayant un
effet équivalent. Ainsi, les exportations industrielles du Maghreb vers l’UE bénéficient du
même traitement que celui appliqué aux échanges intra-européens, de l’autre côté les produits
industriels exportés par l’UE vers le Maghreb seront exonérés de droit et taxes à effet
équivalent.
L’UE et les trois pays du Maghreb établissent une zone de libre-échange et prévoient
une libéralisation totale pendant une période de transition de douze années au maximum. Celle-
ci permettra aux entreprises des pays du Maghreb de se restructurer et de se mettre à niveau
pour faire face aux défis d’une zone de libre-échange.
236
Notons que les accords prévoient des mesures protectionnistes de sauvegarde, sous
certaines conditions, pour protéger des industries naissantes ou celles qui sont confrontées à des
difficultés sociales.
Les accords d’association devraient faire passer les industries maghrébines, d’industries
protégées à des industries totalement ouvertes à la concurrence européenne et internationale.
237
les pays de la rive Sud de la Méditerranée ont accordé des concessions tarifaires, celles-ci
ne sont pas figées puisqu’il est convenu que dans un délai de cinq ans, les parties
examineraient la situation en vue de fixer de nouvelles mesures de libéralisation. De
nouvelles mesures ont été négociées avec la Tunisie et le Maroc.
238
l’information, dans le domaine de transport, de l’agriculture et de pêche, des services
financiers, d’énergie, de tourisme, d’éducation et de la formation…etc.
a) Des dispositions relatives aux travailleurs : chacune des parties accorde aux travailleurs
de l’autre partie, et qui se trouvent sur son territoire, un régime caractérisé par l’absence
de toute discrimination en ce qui concerne la rémunération. Ils bénéficient, avec leurs
239
familles, d’une sécurité sociale, de prestations sociales et d’un libre transfert pécuniaire
vers leurs pays d’origine.
b) Un dialogue dans le domaine social : il est instauré entre les parties, un dialogue
régulier portant sur tout sujet relevant du domaine social qui présente un intérêt pour
elles. Il est l’instrument de la recherche des voies et conditions de progrès à réaliser pour
la circulation des personnes. Le dialogue porte sur les conditions de vie et de travail des
communautés, sur l’intégration aux actions et programmes favorisant l’égalité entre
citoyens de chacune des parties, sur l’immigration clandestine...etc.
c) Des actions de coopération en matière sociale : les parties reconnaissent l’importance
du développement social, qui doit aller de paire avec le développement économique.
Chacune des parties accordent une priorité au respect des droits sociaux fondamentaux.
Afin de consolider la coopération dans ce domaine, des actions et programmes seront mis
en place pour :
Un comité de travail est créé par le conseil d’association, il est chargé de l’évaluation
permanente et régulière de la mise en œuvre des dispositions prévues.
240
sites et monuments historiques et culturels ; l’organisation de manifestations
culturelles ; l’encouragement de la coopération dans le domaine audiovisuel par la
formation et la coproduction ; la diffusion de produits culturels ; l’établissement de
liens durables entre les organismes spécialisés des parties destinés à la mise en
commun et à l’échange d’expériences et de moyens.
Un conseil d’association est institué, il examine les problèmes importants se posant dans
le cadre de l’Accord ainsi que toutes autres questions bilatérales ou internationales d’intérêt
commun. Le conseil se réuni au niveau ministériel autant que possible. Il se réuni une fois par
an à l’initiative de son président, dans les conditions prévues par le règlement. Il est composé
d’une part, de membres du conseil de l’UE et d’autre part, de membres du gouvernement de
l’autre partie. Sa présidence est exercée à tour de rôle, selon les modalités prévues dans le
règlement intérieur. Pour réaliser les objectifs qui leur sont assignés, le conseil d’association
dispose d’un pouvoir de décision. Les décisions prises seront obligatoires pour les parties.
Un comité d’association est également institué, il est chargé de la gestion de l’Accord, il
se réuni au niveau des fonctionnaires.
Au niveau du volet politique et institutionnel, un certain progrès est accompli ; tous les
accords d’association ont été négociés et la plupart d’entre-eux sont entrés en vigueur. Les
conseils et les comités d’association se réunissent régulièrement et une série de sous-comités
techniques assure la mise en œuvre. Sur le plan multilatéral, les ministres, les hauts
fonctionnaires et les experts se réunissent régulièrement pour se mettre d’accord sur les
principaux domaines de coopération.
241
L’assemblée permet de décentraliser les débats euro-méditerranéens et une proximité avec tous
les acteurs du partenariat.
Sur le plan économique et financier, la première évaluation des accords signés par la
Tunisie et le Maroc, fait ressortir que l’effort financier de l’UE n’est pas en mesure de répondre
aux attentes de l’économie, en plus du retard dans le processus de déboursement des fonds. Il a
été constaté que l’effort de l’UE reste faible comparé à celui fourni aux pays de l’Europe
orientale : l’Europe a consentis de lourds investissements à ces pays, évalués à 40 milliards
d’écus contre seulement 4,6 milliards d’écus pour les douze pays au Sud. Ainsi, les faibles
engagements financiers de l’UE n’ont pas suffisamment contribué à relancer la croissance
économique de ces pays.
L’expérience montre que les accords de l’UE n’ont pas augmenté les parts de commerce
des pays Sud méditerranéens dans les échanges européens. Les parts de commerce des pays du
Maghreb dans les marchés de l’UE sont nettement plus petites et stagnantes que celles des pays
de l’Europe centrale et de l’Est, ce qui traduit le peu d’efficacité des accords d’association avec
l’UE. Celle-ci continue de prendre des mesures protectionnistes concernant l’accès des produits
industriels maghrébins au marché communautaire (les accords d’autolimitation pour les
produits textiles). De plus, les dossiers des produits agricoles et de la pêche n’ont pas fait
l’objet d’une véritable négociation en vue de la libéralisation des échanges les concernant.
242
Selon un rapport réalisé par la Banque mondiale, le peu d’impact de ces accords est
imputé aux faiblesses au niveau de leur conception et de leur mise en œuvre. Les accords sont
limités au niveau de leur couverture, car ils ne couvrent pas la main-d’œuvre et l’agriculture,
quant aux services, ils sont reportés à d’autres négociations. De plus, la plupart des produits
agricoles en provenance de la zone méditerranéenne, lorsqu’ils sont moins chers que les
produits de l’Union européenne, sont sujets aux restrictions de la PAC, les barrières tarifaires
varient selon les produits et les saisons, avec un prix plus élevé imposé durant les périodes où
les importations communautaires sont susceptibles d’entrer en compétition avec les produits
locaux.
(1)
Les accords comportent des règles d’origine restrictives pour certains biens
manufacturés notamment pour les vêtements et textiles, les partenaires sud-méditerranéen se
plaignent de la complexité des règles d’origine et des coûts de leur mise en œuvre.
Peu de progrès ont été réalisés pour harmoniser les normes entre partenaires. Les
normes appliquées aux importations sont justifiées en raison de préoccupations de santé, de
sécurité et d’environnement, mais ces dernières s’avèrent discriminatoires et deviennent des
barrières non tarifaires et réduisent ainsi les perspectives de commerce, alors que les accords
d’accession à l’UE avec les pays d’’Europe centrale et de l’Est ont inclus une assistance
technique et financière afin d’adopter progressivement les règlementations techniques de l’UE.
Les accords d’association ont été moins ambitieux et n’ont pas spécifié comment harmoniser
les normes.
243
de la rive sud, la libre circulation des personnes…..etc. La persistance des conflits au sud de la
Méditerranée ainsi que le manque de coopération entre les Etats partenaires ont eu un impact
négatif sur l’avancée du processus.
Les trois pays du Maghreb central s’engagent donc à créer une zone de libre-échange
avec l’UE sur une période de transition de 12 ans. Parmi les divers avantages que cette
association offre pour les trois pays maghrébins, nous pouvons citer entre autres :
244
marché national, mais aussi sur le marché européen. Ainsi une mise à niveau des entreprises
industrielles de la région s’impose afin d’affronter leur concurrentes européennes plus
structurées et mieux organisées.
Aujourd’hui, les effets de dimension militent, plus qu’hier, en faveur d’une union
(1)
régionale . Les dirigeants des pays du Maghreb doivent prendre conscience qu’un marché
intégré de plus de 70 millions de consommateurs offre plus de débouchés qu’un marché isolé et
présente une forte capacité d’attirer les investissements étrangers.
(1)
La taille du marché vient en tête d’un ensemble de critères d’un pays attractif selon une enquête réalisée par le
FIAS, viennent ensuite les autres critères : la stabilité politique et économique, une main d’œuvre disponible et
qualifiée, la présence de firmes performantes, la nature et l’efficacité des infrastructures en place localement et
régionalement de télécommunication et transport et en dernier les incitations fiscales, tarifaires et financières
245
La perspective de constitution d’une zone de libre-échange euromaghrébine, devrait
représenter un fort argument pour les pays du sud afin de promouvoir une intégration Sud- Sud.
Plusieurs spécialistes de la question ont souligné la nécessité du libre-échange Nord-Sud
accompagné par la réalisation du libre-échange Sud-Sud. Un tel espace économique aura pour
effet d’attirer les investisseurs dans le territoire de la rive sud, car un marché sans barrières
douanières, d’une plus grande taille permet d’obtenir des coûts de production plus bas, ce qui
favorise une localisation des entreprises au Sud. En revanche, si les pays du Sud maintiennent
des barrières aux échanges entre eux et instaurent le libre-échange avec l’UE, les entreprises
choisiront certainement de s’établir sur le territoire européen, car elles disposeraient alors d’un
accès sans tarifs tant sur le marché européen que sur celui de tous les pays maghrébins. D’autre
part, le développement du libre-échange maghrébin contribuerait à éviter la fragmentation du
marché et faciliterait la spécialisation et la diversification économique de ces pays. (1)
Une intégration Sud-Sud pourrait atténuer les effets négatifs d’une intégration à
l’Europe : les accords de libre-échange passés avec l’Europe peuvent avoir comme effet la
prospérité de quelques branches d’activités dans lesquelles les économies maghrébines
devraient se spécialiser. Ceci implique un fort déséquilibre de leur système productif au
détriment des industries manufacturières qui s’inclinent devant la forte concurrence des
produits européens. Dans ce cas, l’attractivité des investissements étrangers pour produire sur
leurs territoires permet d’alimenter le marché régional de l’intérieur et par la même développer
le potentiel productif de la région ainsi que le niveau de l’emploi et les revenus. L’arrivée des
investissements permet de créer des conditions favorables à la mise en place d’un système
productif intégré par la mise en valeur des complémentarités régionales.
Le processus de Barcelone, qui a inclut trois pays de l’UMA, était censé avoir des
répercussions sur le projet d’intégration maghrébine car le rapprochement entre les deux rives
de la méditerranée reposait tout d’abord sur une intégration de type sud-sud. Les cinq pays du
Maghreb ce sont également engagés dans un autre regroupement, cette-fois, Sud-Sud, il s’agit
de la Grande Zone Arabe de Libre-Echange.
(1)
C.BERTHOMIEN, la prospérité des pays du Maghreb passe-t-elle par l’intégration économique régionale ?
Revue algérienne, N° 4, 2000, pp. 179-206.
246
3-2 La Grande Zone Arabe de Libre Echange
La GZALE est opérationnelle depuis le 01 Janvier 2005 avec la suppression totale des
droits de douane. La zone est constituée de 17 membres qui concentrent 94% du commerce
arabe, il s’agit du Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Liban, Syrie, Palestine, Jordanie, Irak,
Koweït, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Oman, Qatar, Bahreïn et Yémen. La mise en
place de cet espace, vise à dynamiser les échanges commerciaux interarabes et au renforcement
du pouvoir de négociation des pays membres avec des blocs puissants comme l’UE ou
l’ALENA.
La superficie du monde arabe est de 14,2 millions de kilomètres carrés, soit 10,2% de la
superficie mondiale. Le monde arabe se divise en pays du Macherek et pays du Maghreb.
L’ensemble constitue un point de croisement dans les communications internationales et jouit
ainsi d’une importante position stratégique, il possède de grandes potentialités humaines,
économiques et surtout énergétiques.
Le monde arabe recèle des ressources énergétiques énormes : les estimations des
réserves prouvées de pétrole ont atteint 672,1 Mds de barils en 2008, l’ensemble des réserves
prouvées arabes représentent 57,7% des réserves mondiales. Tandis que les réserves prouvées
de gaz naturel sont estimées à 53,716 Mds de mètres cubes à la fin de l’année 2008, ce qui
représente 30,3% du total mondial.
La production des pays arabes en pétrole brute a atteint environ 23,7 millions de
barils/jours en 2008 et contribuent donc à 27,5% de la production mondiale. Quant aux
quantités de gaz naturel exportés, elles représentent 13,4% du total des Quantités
commercialisées au niveau mondial, celles-ci ont atteint environ 392,6 Mds de mètres cubes en
2007.
Les pays arabes disposent aussi d’autres ressources naturelles importantes comme le fer
brut avec des réserves estimées à 12,4 Mds de tonne en 2008, le phosphate…etc.
La population totale du monde arabe en 2009 est estimée à 340 millions d’habitants,
soit une augmentation d’environ 8 millions d’habitants par rapport à l’année précédente avec
un taux de croissance de 2,4%. La hausse des taux de croissance démographiques dans les pays
247
arabes est due essentiellement à la hausse du taux de fertilité dans certains Etats - bien qu’il soit
en baisse dans d’autres comme en Algérie (1,59%), en Tunisie ( 1,0%), en Liban (0,64%), au
Maroc (1,59%) - en plus du progrès réalisé dans les services de santé et l’évolution du niveau
de vie.
Le monde arabe est caractérisé par de grandes disparités, tant au niveau des structures
démographiques que dans la répartition géographique des populations. La densité
démographique, tout comme les superficies des pays arabes sont fortement contrastées. Elle
tombe à moins de cinq habitants par kilomètres carrés en Libye et en Mauritanie, mais elle atteint
1589 habitants par kilomètres carrés au Bahreïn en 2008. Les déséquilibres s’agissant de la
population sont frappant : alors que les pays pétroliers, financièrement riches, sont peu peuplés,
c’est le cas du Qatar qui compte 1,448 millions d’habitants en 2008 avec un revenu moyen de
70 651 dollars, d’autres sont financièrement pauvres et relativement peuplés, c’est le cas du
Soudan avec 38,193 millions d’habitants et un revenu moyen de 1,599 dollars.
Le choix du libre-échange a été fait par le monde arabe dès le début des années 1950
avec la signature de l’Accord interarabe sur le commerce et le transit le 07 Septembre 1953.
D’autres accords d’intégration régionale avaient suivi et répondaient à la nécessité, de plus en
plus, partagée des pays arabes, de se constituer autour d’un ensemble régional de taille critique
pour mieux s’insérer dans l’économie mondiale, c’est le cas du Marché Commun Arabe crée en
1964, celui-ci a prévu un programme de libéralisation commerciale en diminuant
progressivement les droits de douane et taxes équivalents.
248
2- le programme exécutif de l’Accord de facilitation et de développement des échanges
commerciaux pour l’instauration de la GZALE.
l’instauration de la GZALE sur une période de deux années à partir du 01 Janvier 1998 ;
l’approbation du programme exécutif institué en vue de la mise en œuvre de la GZALE ;
la création au sein du Conseil Economique et Social de la Ligue Arabe des commissions
spécialisées chargées de suivi de l’exécution du calendrier prévu à cet effet ;
la promotion des relations économiques et commerciales entre les pays arabes.
1- La libéralisation des échanges commerciaux entre les Etats membres, des différentes
taxes et restrictions qui leur sont imposées selon les critères suivants :
249
La convention de facilitation et de développement des échanges commerciaux entre les
Etats arabes établi trois annexes :
- annexe 1 : liste des sous positions tarifaires des produits exclus du bénéfice des préférences
Tarifaires accordées dans le cadre de la zone arabe de libre échange ;
- annexe 2 : les dispositions générales et les règles d’origine détaillées applicables dans
Le cadre de la zone arabe de libre échange ;
- annexe 3 : modèle du certificat d’origine
Selon l’article 6 du chapitre 2 relatif aux dispositions spécifiques, seront exonérés des
droits de douane, des taxes à effets similaires et des restrictions non douanières imposées à
l’importation, les produits arabes suivants :
1) les produits agricoles et animaliers à l’état brut, ou transformés dans le but d’en
faire des produits consommables ;
2) les produits bruts miniers ou non miniers sous leur forme primaire ou sous une
forme adéquate pour leur industrialisation ;
3) les produits semi-finis figurant dans les listes adoptées par le conseil, et qui
interviennent dans la production des produits industriels ;
4) les produits issus des projets arabes communs crées dans la ligue des Etats arabes ou
dans le cadre des organisations arabes œuvrant sous son égide ;
5) les produits industriels retenus d’un commun accord conformément aux listes
adoptées par le conseil.
250
Ainsi, tous produits non exclus de la Zone arabe de libre échange, originaire des Etats
arabes membres bénéficient, à leur échange entre ces Etats, de l’exonération totale des droits de
douanes et de droits et taxes d’effet équivalent à partir de la date de la signature de la
convention.
Les préférences tarifaires et commerciales accordées entre les Etats arabes, dans le cadre
de la Zone de libre échange, se limitent aux seules marchandises originaires de ces mêmes
Etats. Ainsi, et afin d’éviter les pratiques frauduleuses et préserver les intérêts du trésor public,
la détermination et les contrôles de l’origine sont indispensables.
a. les produits minéraux extraits de leurs sols ou de leur fonds de mers ou d’océans
(pétrole, gaz, produits miniers…)
b. les produits du règne végétal qui y sont récoltés (fruits et légumes…) ;
c. les animaux vivants qui y sont nés ou élevés ;
d. les produits provenant d’animaux vivants qui y font l’objet d’un élevage (les œufs,
laits…) ;
e. les produits de la chasse et de la pêche qui y sont pratiquées ;
f. les produits de la pêche maritime et autres produits tirés de la mer en dehors des eaux
territoriales des Etats de la Zone par leurs navires ;
g. les produits fabriqués à bord de leurs navires usines, à partir de produits visés au point
f;
h. les articles usagés ne pouvant servir qu’à la récupération des matières premières ;
251
i. les déchets provenant d’opérations manufacturières qui y sont effectuées ;
j. les produits extraits du sol ou du sous-sol marin situé hors de leurs eaux territoriales
pour autant qu’elles aient des droits exclusifs d’exploitation sur ce sol ou sous-sol ;
k. les marchandises qui y sont fabriquées exclusivement à partir de produits visées aux
points a à j.
252
établies par la convention et son programme exécutif pour pouvoir être considérés
originaires d’un des Etats de la Zone ;
g. la simple réunion de parties en vue de constituer un produit complet ;
h. le cumul de deux ou plusieurs opérations visées sous a à g ;
i. l’abattage des animaux.
Pour déterminer si une ouvraison ou une transformation est insuffisante, il est tenu
compte de l’ensemble des opérations effectuées sur le produit dans un Etat de la Zone ou dans
l’ensemble des Etats de la Zone.
D. Le transport direct :
Le régime préférentiel prévu par la convention et son programme exécutif, est
applicable uniquement aux produits qui sont transportés directement entre les Etats de la zone.
Toutefois, le transport de produit constituant un seul envoi, peut s’effectuer en empruntant
d’autres territoires, le cas échéant, transbordement ou entreposage temporaire à condition que
ces produits restent sous la surveillance des autorités douanières du pays de transit ou
d’entreposage et sans subir d’autres opérations hormis le déchargement et le rechargement ou
toute autre opération destinée à assurer leur conservation en l’état.
E. l’interdiction des ristournes ou exonération des droits de douane :
Les matières non originaires rentrant dans la fabrication d’un produit originaire d’un
des Etats membres ne bénéficient pas de ristourne ou d’une exonération des droits de douane.
L’interdiction s’applique à tout arrangement en vue du remboursement, de la remise ou du non
253
paiement partiel ou total des droits de douanes applicables dans un Etats membres aux matières
mises en œuvre dans la fabrication si ce remboursement, cette remise ou ce non paiement
s’applique expressément ou en fait, lorsque les produits obtenus à partir de ces matières sont
exportés et non destinés à la consommation nationale.
La libéralisation des produits agricoles est limitée par l’adoption d’un régime de
calendrier.
254
L’Algérie a adhéré à la ZALE en Janvier 2009, mais il subsiste des problèmes relatifs
aux règles d’origine des produits échangés dans le cadre de la ZALE. La définition des règles
d’origine bute notamment sur certains groupes de produits tels que les textiles, les produits de
la minoterie, les préparations de viandes, les combustibles minéraux, les produits
pharmaceutiques, les huiles essentielles, les détergents et les matières plastiques. L’Algérie
revendique pour ces catégories de produits un critère de transformation substantiel se
rapprochant au minimum de 70% de la valeur ajoutée, afin de protéger certaines industries
nationales susceptibles d’être menacées par cet accord, ce taux est également défendu par les
autres pays du Maghreb comme l’Egypte et le Soudan, alors que les pays du Golfe militent
pour le maintient du taux à 40%.
Le Conseil sera assisté dans l’exercice de ses fonctions par les instances et les comités
suivants :
2) Le comité d’exécution et de suivi : le comité aura à étudier les rapports trimestriels
sur l’état d’avancement du programme, les difficultés et les litiges entravant
l’application, et les solutions proposées ; convoquer quatre réunions annuelles pour
étudier les rapports ; présenter des rapports périodiques sur l’état d’avancement dans
255
l’application du programme ; trancher les différends surgissant de l’application du
programme.
3) Le comité des négociations commerciales : chargé d’éradiquer les restrictions non
douanières imposées aux marchandises arabes.
4) Le comité des règles d’origine : chargé de définir les règles d’origine des
marchandises arabes inhérentes à l’application de l’Accord de facilitation et de
développement du commerce et à l’application de son programme exécutif.
5) Le secrétariat technique : il est assuré par la Direction générale des affaires
économiques dont le rôle serait de : établir les projets d’ordre du jour des réunions des
comités ; élaborer un rapport annuel sur les répercutions du programme ; coopérer
avec les institutions et les organismes financiers arabes ; œuvrer pour optimiser les
échanges de données et d’informations entre les Etats arabes.
Nous nous intéresserons, dans ce point, à l’impact de la zone arabe sur l’évolution des
échanges commerciaux et les flux d’investissement depuis son entrée en vigueur.
256
Tableau N°60 : Les échanges extérieurs des pays arabes 2004-2008
-Exportations 48.1 58.6 70.9 92.9 74.7 8.5 8.5 8.8 8.7 10.3
intra-arabes-FOB
-importations 44.0 53.6 64.2 83.8 67.4 12.6 13.4 12.0 11.9 11.2
intra-arabes-CIF
(1)
exportations + importations / 2
Source : Tableau reconstitué à partir des données du Rapport Economique Arabe Unifié (2009)
257
La valeur du commerce extérieur de la zone en 2008 a augmenté. Les exportations
ont connu une hausse de 32,5% pour atteindre 1,050 milliards de dollars contre environ 792
milliards de dollars en 2007. Le taux des exportations arabes sur les exportations mondiales
a connu une évolution passant de 5,7% en 2007 à 6,7% en 2008. De l’autre côté, les
importations du groupes ont enregistré une hausse de 32,2% en 2008, la valeur de celles-ci
était de 702 milliards de dollars contre 531 milliards en 2007. Ainsi, le poids des
importations arabes dans les importations mondiales a augmenté pour atteindre 4,3% contre
3,8% en 2007.
258
La part des exportations intra-arabes dans les exportations totales représente un taux
de 8,3% en 2008 contre 8,9% en 2007. Quant à la part des importations intra-arabes dans les
importations totales de la région elle représente 11,1% contre 12,1% en 2007. Le recul de
ces taux est expliqué par le fait que le taux de hausse dans la valeur des exportations et
importations totales dépasse le taux de hausse de la valeur des exportations et importations
intra-arabes.
Notons que la contribution des exportations intra-arabes dans les exportations totales
de certains pays est plus importante que le taux moyen de contribution qui était de 8,3% en
2008. Le taux varie de 9,7% en Tunisie jusqu’à 75% en Somalie. Le marché arabe
représente une grande importance pour les exportations du Liban et de la Jordanie, la part de
leurs exportations vers les pays arabes est respectivement de 47% et 41,7%. La part des
exportations de la Syrie vers les pays arabes a augmenté sur la période 2005-2008 pour
atteindre 40,1% de ses exportations totales en 2008. Les exportations de la Mauritanie, de la
Libye, de l’Algérie et du Maroc vers les pays arabes contribuent à des taux modestes allant
de 2,1% pour la Libye et la Mauritanie à 3,7% pour le Maroc.
Quant aux importations intra-arabes, elles contribuent à des taux allant de 40,8% à
46,9% des importations totales de la Somalie, de Bahreïn et du Yémen. Les importations
intra-arabes de neuf pays arabes contribuent à des parts allant de 12,8% (Maroc) à 33,8%
(Jordanie). Ainsi, l’Algérie, le Liban et les Emirats sont considérés comme les pays
comptant le moins sur les importations d’origine arabes puisque leurs parts sont
respectivement de 3,2%, 4,2%, et de 4,9% de leurs importations totales en 2008.
La faiblesse des échanges est expliquée par le fait que les échanges des pays arabes
sont fortement concentrés dans certains produits de base qui ne sont écoulés que dans de
faibles quantités au niveau de la région. L’essentiel des exportations des pays comme
l’Algérie, la Libye, les pays du Golfe ne sont rien d’autres que les hydrocarbures qui sont
destinés principalement à des pays industrialisés, c’est le cas des autres produits comme le
phosphate, les engrais chimiques du Maroc et de la Tunisie. Le tableau N° 62 montre
l’importance du poste fuels minéral et matières brutes, celui-ci représente une part de 58,9%
259
des exportations totales en 2007 et 59,6% en 2008, il est suivi par le poste alimentations et
boissons à 13,3%. En troisième position, viennent les industries du papier, du bois…avec
12,5%.
Certains produits agro-alimentaires, comme les produits maraîchères et fruitiers
(tomates, agrumes, huiles d’olives…) sont exportés vers les marchés extérieurs, notamment
les marchés européens.
Tableau N°63 : Les investissements directs interarabes selon le pays d’accueil (2008-
2009)
En millions de dollars
Etats/années 2008 2009
Valeurs Taux Valeurs Taux
A. Saoudite 12,758.0 35.5 11,623.0 60.4
EAU 3,559.7 9.9 3,651.6 19.0
Egypte 2,422.0 6.7 1,711.7 8.9
Jordanie 473.2 1.3 756.3 3.9
Yémen 492.8 1.1 652.2 3.4
Maroc 841.1 2.3 641.6 3.3
Tunisie 213.2 0.6 163.7 0.9
Libye 31.6 0.1 47.5 0.2
∑ des Etats dont 20,691.6 57.6 19,247.6 100.0
les statistiques
2009 sont
disponibles
Djibouti 5.1 0.0 _ _
Syrie 1,539.7 4.3 _ _
Liban 2,661.1 7.4 _ _
Soudan 4,806.5 13.4 _ _
Algérie 6,236.3 17.4 _ _
260
Depuis 2007, le Maghreb bénéficie à nouveau d’un essor des investissements
provenant du Golfe : un important projet d’aménagement du lac de Tunis a été mis en
chantier. Les fonds mis à disposition, par les pays du Golfe, ont permis la modernisation de
la pêche marocaine et l’impulsion de quelques projets de développement en Libye et en
Mauritanie.
Le rapport économique arabe unifié a montré que les flux de capitaux entrant dans la
région en 2008 ont augmenté de prés de 64%, ce qui ramène la part des pays arabes dans
l’IDE total de la région de 0,4% en 2000, à 3,9% en 2007 et à 5,3% en 2008. La hausse des
investissements interarabes a constitué le principal facteur de la croissance des IDE dans la
région, évalués à 34 milliards en 2008 contre 21 milliards en 2007. Les pays du golf
constituent la principale source d’investissements interarabes, mais de nouveaux pays ont
fait leur apparition ces dernières années, il s’agit notamment de l’Egypte et du Liban.
261
Pour pouvoir aller de l’avant et constituer un espace économique intégré, les pays de
la ZALE devraient procéder :
En Europe, mais aussi partout ailleurs dans le monde, des processus d’intégration ont
facilité les relations et stimulé un environnement plus favorable pour le développement ainsi
qu’un retour de la confiance entre les pays membres.
262
L’idée est de repenser l’intégration maghrébine à trouver le codéveloppement. Les
entreprises et les organisations patronales sont en première ligne : L’union maghrébine des
employeurs (UME), créée en février 2007 à Marrakech, s’inscrit dans cette direction , le
secteur privé pourrait contribuer à la création des liens développant des intérêts communs ;
La création d’une banque maghrébine pour l’investissement et le commerce extérieur est
considérée comme un instrument financier, qui pourrait assurer la promotion et la facilité du
financement du commerce extérieur et des projets productifs d’intérêts commun. D’autres
domaines devraient être exploités en commun en vue de renforcer l’idée d’intégration dans
la région.
Les Etats maghrébins devraient aller de l’avant, plus résolument dans la voie de
l’intégration régionale et mettre en place toutes les conditions nécessaires à sa réussite. Le
décloisonnement des marchés sud/sud, doit constituer une priorité pour renforcer
l’attractivité de leurs marchés et harmoniser des processus d’ouverture peu cohérents entre
eux.
La constitution d’un grand marché maghrébin donnerait un arrimage plus solide aux
marchés les plus proches, que ce soit le marché européen, arabe ou africain. Il est évident
qu’un marché de plus de 80 millions de personnes, offre plus de possibilités qu’un marché
national pris individuellement. Un tel espace ouvert géographiquement, serait un facteur
important de drainage des investissements directs étrangers.
Le succès du processus d’intégration dépend d’un certains nombres de mesures
essentielles, qui engagent les pays membres de l’UMA et l’UE, entre autres :
les Etats de la région devraient s’engager plus fermement dans les réformes
internes, dont la crédibilité est essentielle pour les investisseurs. Ils
devraient améliorer l’efficacité de leur gestion économique, laisser émerger
un secteur privé concurrentiel et procéder au lancement de la banque
maghrébine pour les investissements et le commerce, qui pourra contribuer
au développement de la coopération entre les pays de la région ;
les pays membres de l’UMA devraient entreprendre des réformes
institutionnelles au sein de celle-ci. Elles consistent à décentraliser le pouvoir
de décision qui est jusqu’ici du ressort exclusif du conseil de la présidence ;
à l’élargissement des compétences du conseil des ministres des affaires
étrangères et des commissions ministérielles spécialisées ; à l’élection au
263
suffrage universel direct des membres du conseil consultatif, avec
l’élargissement de ses prérogatives en matière de législation maghrébine et
de ratification des conventions de l’UMA ;
l’UE devrait assumer un rôle plus décisif dans la promotion de la
coopération maghrébine, en fournissant son assistance technique dans
différents domaines, en promouvant des projets de nature transnationale,
telle que la constitution du gaz trans-maghrébin qui peut jouer un rôle
important dans la création d’interconnexion et dans l’organisation des
rapports économiques ; encourager des activités et favoriser des projets
permettant de créer des occasions de débat et de concertation ; l’appui à des
projets de coopération dans le domaine civil qui pourraient développer des
pratiques de coopération dans d’autres domaines comme la création de
prévention et de gestion de catastrophes d’origines naturelle et humaine ;
l’UE devrait s’impliquer activement dans la controverse du Sahara
occidental. Le rapprochement régional au Maghreb passe par le règlement de
la controverse du Sahara occidental, une question très sensible qui nécessite
à notre avis, l’implication des Etats membres de l’UE qui devraient
commencer par élaborer une position commune fondée sur des principes
(1)
consensuels. Il est clair que les deux solutions extrêmes doivent être
écartée car elles ne feront que persister le conflit. Une solution intermédiaire,
dans ce cas, s’impose, en prenant en compte des paramètres essentiels
comme une solution pacifique du conflit.
Cependant, la formation d’un espace économique maghrébin, à lui seul, ne suffit pas
pour son insertion dans l’économie mondiale. A ce jour, le mode d’insertion internationale
des économies maghrébines est largement traditionnel. De plus, le développement de
l’économie de la connaissance et le nouveau model cognitif accentue les écarts de
développement et les déficits des économies maghrébines par rapport à ses voisins
immédiats ainsi qu’à tous les pays industrialisées.
C’est ainsi que nous pensons que le projet d’intégration du Maghreb à l’UE, en
adoptant les réformes nécessaires, pourraient être une voie d’insertion internationale à
(1)
Soit accepter la stabilité du Maroc, donc la possession du territoire comme la seule priorité, soit, insister
sur la libre détermination du peuple sahraoui comme uniques formules possible.
264
l’économie mondiale étant donné que les relations entre les deux rives sont déjà importantes.
Selon B. Tlemçani et Tahi, la conjonction d’un certain nombre de facteurs est nécessaire
pour créer un environnement propice qui permettrait la réussite de l’intégration. Il s’agit de
facteurs économiques (l’ouverture et la compétitivité des économies), sociaux
(l’accumulation du capital humain ou le niveau d’éducation et de la formation) et
institutionnels (les législations sur la propriété technologique et les politiques en matière de
recherche et développement) (1)
(1)
B.TLEMCANI et TAHI, Nouvelles dynamiques territoriales et intégration des pays du Maghreb à l’UE,
GRECOS, Université de Perpignan, 2002 sur www.univ-perp.fr
265
que les cadres formés sont incapables de nourrir le processus d’innovation et de progrès
technique permettant un changement structurel. Les pays du Maghreb devraient procéder à
une meilleure articulation entre la sphère de formation scientifique et technique, la sphère
productive et industrielle, la sphère de recherche et développement avec une valorisation de
différentes interdépendances entre les trois sphères.
Dans ce domaine, l’accord d’association avec l’UE peut apporter un plus pour cette
région, par le transfert de connaissances et d’expériences permettant au Maghreb d’aller
plus vite et l’établissement des liens indispensables entre les trois pôles. Les carences dans
la formation ne favorisent pas les productions à forte valeur ajoutée, qui utilisent des
technologies complexes et condamnent le pays à se cantonner dans des produits bas de
gamme. Il faut que les firmes trouvent un environnement susceptible de favoriser le
développement d’activités plus intenses en valeur ajoutée. Cet environnement doit leur
permettre de trouver le travail qualifié dont elles ont besoin et aussi des entreprises locales
performantes, capables de répondre à des spécifications techniques et de livrer des produits
(1)
dans des délais stricts et à des prix compétitifs
(1)
C.A. MICHALET, la séduction des nations ou comment attirer les investissements, éd. Economica, 1999,
p. 98.
266
L’UE devrait axer son aide financière sur la coopération institutionnelle, l’éducation,
les infrastructures régionales Nord/Sud et Sud/ Sud et la promotion d’instruments de
financements privés.
Conclusion :
267
Polisario soutenues par l’Algérie et l’armée marocaine, à côté d’autres difficultés qui ont
entravé l’avancée du processus tels que le désaccord sur les textes que comptent l’accord
maghrébin de coopération économique établi par le CPCM et l’importance accordée aux
intérêts immédiats pour chacun des pays.
La deuxième tentative d’intégration a connu le même sort que la première malgré les
espérances suscitées. Plusieurs entraves sont venues perturber et interrompre le processus
d’intégration : la crise économique et l’application du PAS, la faiblesse des échanges intra-
maghrébins et la persistance de pratiques administratives très lourdes. Ces entraves ont
entraîné des difficultés pour mettre en application les décisions de l’union. Mais se sont
surtout les entraves de nature politique, qui sont directement responsables du blocage du
processus d’intégration maghrébine, notamment les tensions entre l’Algérie et le Maroc à
propos de la question du Sahara occidental, et ce malgré la réconciliation qui avait permis la
création de l’UMA. Ces deux pays ont connu de fortes tensions au début des années 90 et
l’Algérie a procédé à la fermeture de ses frontières avec le Maroc en 1994. Suite à ces
événements, la réalisation des objectifs annoncés dans le traité de Marrakech est encore loin,
malgré les atouts dont dispose la région en matière d’intégration, comme le partage d’une
même langue, d’une religion, d’épisodes historiques et d’un même environnement
géographique.
A la fin de la décennie 1990, et suite à une série d’événements qui ont changé la
donne, des espoirs nouveaux ont apparu, il s’agissait de la levée des sanctions imposées à la
Libye suite à la résolution de l’affaire Lockerbie, l’adoption de la loi sur la concorde
national en Algérie en vu de rétablir la sécurité et la fin du conflit intérieur, l’arrivée d’un
nouveau roi au Maroc et l’arrivée d’un nouveau président en Algérie qui ont déclaré leur
volonté d’améliorer les relations entre les deux pays. Mais, la situation reste inchangée car
les conditions politiques de certains pays de la région ne se sont pas améliorées.
Soulignons tout de même, que les différents Etats maghrébins continuent d’afficher
leur volonté de promouvoir la dynamique de construction maghrébine, et ce en dépit des
entraves signalées précédemment.
268
ensemble maghrébin cohérent, il apparaît ainsi que l’avenir de l’intégration maghrébine
dépend de la résolution du conflit du Sahara et le rapprochement algéro-marocain.
269
Conclusion de la deuxième partie :
Depuis le début des années 1980, chacun des pays du Maghreb central a été soumis
tour à tour, au programme d’ajustement structurel du FMI et de la Banque Mondiale.
L’ampleur de la crise économique (baisse des recettes d’exportation suite à la baisse des
cours mondiaux des matières premières, endettement extérieur important, déséquilibre de la
balance des paiements, inflation, chômage…etc.) a obligé les pays à opter pour une telle
solution.
270
l’UE. En effet, le gel du Maghreb économique a laissé place à un espace de dépendance
multiforme avec le renforcement de la verticalité, celle-ci a aggravé le degré de vulnérabilité
des économies qui reste commandée par la dynamique externe. La situation est d’autant plus
critique quant on sait que le Maghreb subit des formes de spécialisation régressive, car il
occupe les créneaux les moins créateurs de valeurs ajoutées (la pétrochimie, la chimie des
plastiques, le textile et l’habillement).
Plus de vingt ans après Marrakech, aucun progrès significatif n’a été accompli dans
la mise en œuvre des objectifs de l’UMA qui est bel et bien dans l’impasse. En effet, les
relations entre les Etats maghrébins ne progressent guère et les échanges économiques et
politiques sont figés à leur niveau le plus bas : à peine 3% du volume total du commerce
extérieur contre plus de 60% avec l’UE, un taux insignifiant comparé avec les autres
groupements régionaux comme l’ASEAN (21,6%) et le MECOSUR (14,8%). La faiblesse des
échanges dans la région est attribuée à des facteurs allant de la faible complémentarité des
structures de production, du manque de spécialisation des produits, de l’insuffisance
d’infrastructures, de la faiblesse de la circulation des informations économiques, des
barrières tarifaires élevées jusqu’à la sous-exploitation des échanges potentiels
(l’agroalimentaire, l’énergie, les produits de la mer, l’industrie pharmaceutique…etc.).
271
Malgré le juste fondement de ses objectifs, l’UMA aujourd’hui, n’est guère plus
qu’un sigle après plusieurs années d’existence en raison de sa structure institutionnelle
rigide, de sa soumission à la volonté politique, à l’humeur des dirigeants et à la
prédisposition à la coopération des Etats membres.
272
Conclusion générale
La régionalisation est multiforme, elle est généralement portée par des institutions et
par des accords commerciaux régionaux, il s’agit dans ce cas, de régionalisme de jure. Elle
peut résulter, au contraire, de pratiques d’acteurs constituant des réseaux commerciaux,
financiers, culturels et technologiques dans des espaces régionaux, il s’agit dans ce cas, de
régionalisme de facto. Elle peut également résulter d’une fragmentation de l’espace mondial
tenant à des stratégies de segmentation de la part des acteurs transnationaux.
273
La mesure statique de l’effet des accords régionaux sur les mouvements de biens est
basée traditionnellement, sur les concepts de création et de détournement des flux
d’échanges. Elle aboutit généralement à un bilan négatif en termes d’efficacité globale et de
bien-être des pays tiers. La mesure dynamique de l’effet de ces accords infléchit
favorablement la croissance et conduit dans la plupart des cas, à un résultat net positif.
Celui-ci n’est visible qu’à moyen ou à long terme. La primauté accordée aux effets
dynamiques est justifiée par le fait que les ensembles régionaux cherchent désormais à
améliorer la compétitivité relative de leurs entreprises en mettant à leur disposition, les
conditions d’une plus grande efficacité et en dressant des barrières à l’encontre des firmes
des pays tiers.
Une intégration réussie ouvre la porte à des marchés plus vastes, elle permet une
répartition plus efficace des ressources disponibles, elle accroît la concurrence et assainit le
climat des investissements. Elle constitue également un cadre propice à la consolidation de
politiques économiques viables du seul fait de la pression et du contrôle exercés par les
partenaires. L’élargissement du marché permet aux entreprises de la région de se libérer, des
entraves qui pourraient limiter son expansion, car une entreprise ayant des ambitions
légitimes d’expansion, ne peut le faire dans le cadre d’une aire géographique rétrécie, toute
possibilité d’innovation technologique, d’élargissement de la gamme de production,
d’élévation de la productivité se trouvent freinées. Un marché étroit ne peut donc servir ses
objectifs.
274
certains accords régionaux de la première vague d’intégration, fait place à des accords de
libre-échange.
(1)
A.MAHIOU, le Maghreb, l’Europe et la France. P37
275
d’échanges commerciaux, seulement 2% de ce montant est échangé entre les pays du
Maghreb, alors que les échanges avec l’Union Européenne représentent plus de la moitié du
commerce extérieur de chaque pays du Maghreb. Cette situation est d’autant plus
préoccupante qu’elle est à sens unique, car le Maghreb ne représente que 3% des échanges
extérieurs de l’Union Européenne. Celle-ci pourrait se passer de ce marché sans que cela
puisse avoir d’effets sensibles. De plus, La dimension du marché constitue un facteur
important dans le choix de l’implantation des investissements étrangers. Le volume de ces
investissements dans la région reste limité, celle-ci ne reçoit qu’une infirme partie des
investissements mondiaux.
276
L’intégration régionale pourrait contribuer à la croissance du PIB de la région pour
deux raisons : premièrement, il y a des impacts en termes d’économie d’échelle. La levée
des barrières au commerce implique un élargissement du marché, ce qui permet aux
entreprises de bénéficier d’une plus grande échelle de production et de stimuler les
investissements qui ont besoin d’un grand marché pour être rentables ; deuxièmement, La
suppression des barrières implique une forte concurrence entre les entreprises de la région,
ce qui permet d’améliorer leur compétitivité.
En plus des effets en matière de dynamisation des relations économiques entre pays
maghrébins, la constitution d’un espace économique intégré et le renforcement des relations
économiques devraient conférer plus de crédibilité au choix de l’ouverture adopté par ces
pays, présentant un niveau de développement quasi similaire. La formation d’un espace
économique commun permettrait une réallocation plus efficiente des facteurs de production
à l’intérieur de l’espace maghrébin, un élargissement des débouchés, un renforcement de la
spécialisation, et une augmentation de la production réelle par suite d’une meilleure
exploitation des économies d’échelle et d’une amélioration de la productivité des facteurs.
277
Jusqu’à l’heure actuelle, tous les chefs d’Etats maghrébins affirment que l’UMA
demeure un objectif stratégique pour les pays et pour la région, mais plus de vingt ans après
Marrakech, le projet n’a toujours pas vu le jour. Outre le problème du Sahara occidental qui
constitue un facteur de blocage, il y a d’autres difficultés qui entravent la construction
maghrébine. Dés le départ, l’UMA a souffert d’un déficit démocratique et le fonctionnement
de ses institutions est bloqué par les souverainetés étatiques. En clair, et jusqu’à présent, les
décisions ne peuvent être prises qu’à l’unanimité du conseil de la présidence de l’UMA.
Il ne fait pas de doute que si l’UMA avait pu réaliser ses propres objectifs en
constituant un ensemble intégré et plus efficient, le partenariat euro-méditerranéen aurait
enregistré de meilleurs résultats. Cependant, plusieurs pas ont été franchis dans ce cadre et
qui concernent les trois chapitres du partenariat euro-méditerranéen :(1) le politique et le
sécuritaire ; (2) l’économique et le financier et (3) le social, le culturel et l’humain,
notamment la coopération étroite entre l’union Européenne et les pays du Maghreb en
matière de lutte contre le terrorisme et en matière de flux migratoires concernant le premier
chapitre ; l’instauration d’une zone de libre échange et le développement de flux financiers
à travers le programme MEDA et les prêts de la BEI sous le deuxième chapitre ; la fondation
pour le dialogue des cultures concernant le troisième chapitre. On peut également citer
d’autres activités comme le développement du marché de l’énergie, la connexion des
réseaux électriques, l’inauguration des activités de la nouvelle assemblée parlementaire
méditerranéenne, la coopération en matière de l’environnement, la conclusion d’une charte
de l’eau…etc.
278
du Maghreb dans l’économie mondiale pour éviter qu’ils ne restent en marge d’une nouvelle
économie fondée sur la connaissance et d’un nouveau système d’échanges multilatéraux.
En terme de perspectives et tenant en compte le coût du non Maghreb qui reste très
élevé en matière d’échanges commerciaux et d’investissements, nous ne pouvons que
souscrire aux thèses affirmant que l’intégration maghrébine donnerait naissance à un marché
régional qui pourrait atteindre 100 millions de consommateurs d’ici peu, suffisamment vaste
pour créer des économies d’échelle, un marché qui ne pourrait que permettre aux entreprises
maghrébines d’être plus compétitives dans un environnement globalisé, de réaliser leur plein
potentiel, de favoriser l’émergence de producteurs puissants, de rendre la région plus
attrayante aux investissements intermaghrébins et étrangers et l’augmentation des flux
commerciaux intermaghrébins. La création d’un espace économique aussi large, caractérisé
par une libre circulation des biens, des services et des capitaux ne pourrait qu’accélérer le
développement socio-économique et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des
populations maghrébines. La création d’un espace économique en mesure de se positionner
dans le sillage d’un cadre international en mutation, en commençant d’abord par renforcer
les relations sud-sud et créer une zone de libre échange maghrébine, qui rejoindra l’espace
euro- méditerranéen dans de meilleures conditions.
279
développement des échanges commerciaux en adoptant les mesures concernant
l’harmonisation des réglementations régissant ces derniers, ainsi que les investissements,
permettra de dépasser les lenteurs et les distorsions de part et d’autre. La complémentarité
économique potentielle des économies magrébines que se soit, dans les hydrocarbures, les
phosphates, le fer, les produits agricoles et agroalimentaires, l’industrie lourde, la main
d’œuvre qualifiée et non qualifiée est appelée à jouer un rôle moteur dans le projet
d’édification de l’ensemble régional intégré, et dans cette optique, les véritables questions
qui pourraient contribuer à l’édification maghrébine seraient pour chacun des pays de la
région les suivantes :
- qu’est-ce qui serait préférable de produire pour soi-même ?
- que pourrions-nous produire avec notre ou nos voisins ? Et comment le faire ?
- que serait-il possible d’acheter chez notre ou nos voisins ?
280
Annexes
Annexe 1 : Groupement d’intégration régionale en Afrique et appartenance à
des entités multiples
Note : les Comores sont également membre de la zone franc de la Communauté Financière Africaine (CFA) ; la CAE est
l’organisation intergouvernementale régionale réunissant le Burundi, Le Kenya, l’Ouganda, la République Unie de
Tanzanie et le Rwanda. Le Burundi et le Rwanda ont adhéré au Traité de la CAE le 18 Juin 2007 et sont devenus membres
à part entière de la CAE le 01 Juillet 2007.
282
Annexe 2 : Déclaration de la Grande Zone Arabe de Libre Echange
Le CES, réuni pour sa 59ème session, au siège du SG de la LEA au Caire, a adopté la Décision 1317
qui stipule la Déclaration d’une Grande Zone Arabe de Libre Echange, et l’approbation de son
Programme Exécutif ; Le texte de la Décision étant comme suit :
L’objet de l’ordre du jour de la session :
« Le Programme Exécutif de l’Accord de Facilitation et de Développement des Echanges
Commerciaux entre les Etats Arabes en vue de l’Instauration de la Grande Arabe de Libre Echange »;
Ayant pris connaissance du rapport de la Commission ministérielle des Six, chargée de
l’étude du Programme Exécutif pour l’instauration de la GZALE, le Conseil a exprimé son
appréciation pour les efforts fournis par la Commission lors de l’exécution de la mission de rédaction
d’un Programme Exécutif concrétisant l’AFDEC / EA et aboutissant à l’instauration d’une GZALE,
adaptée à la situation et aux besoins de tous les EA, conforme aux dispositions de l’OMC, préservant
les intérêts économiques des EA, développant les relations économiques et commerciales interarabes
ainsi qu’avec le monde extérieur, et représentant le premier pas – concret - vers la construction d’un
bloc économique arabe qui devrait avoir son poids sur la place économique mondiale ;
Et après discussions,
Le Conseil décide
1- La Déclaration de l’Instauration de la GZALE sur une période de dix années à dater du 1-01-1998 ;
2- L’Approbation du Programme Exécutif institué pour l’instauration de la GZALE sous sa forme ci-
jointe ;
3- De charger le SG de prendre les mesures adéquates et de développer la mission et les activités de la
DGAE, conformément à la concrétisation de la GZALE ;
4- D’inviter les Comités constitués par le Programme à prendre fonction et à établir leurs programmes
exécutifs et leurs calendriers de travail, en vue de l’instauration de la GZALE dans les délais fixés ;
5- De charger les Organismes Arabes spécialisés, les Institutions Monétaires Communes Arabes et
les Unions Arabes, chacun dans le cadre de sa spécialité, de superviser l’application de cette
Décision, et d’œuvrer pour adapter leurs règlements et leurs activités conformément à la
concrétisation de l’instauration de la GZALE ;
6- De charger le SG d’élaborer une étude détaillée sur les zones « hors taxes » établies dans les EA, et
de la présenter au CES avant la fin de l’année 1998, afin de lui permettre de prendre une décision
quant au traitement des marchandises produites par ces zones dans le cadre du Programme Exécutif ;
7- D’inviter la Commission ministérielle à poursuivre sa mission durant les premières étapes de la
réalisation du Programme Exécutif afin de pallier à toute difficulté pouvant l’entraver ; Sachant que
la République Tunisienne se rallie à la Commission ;
8- La mise en vigueur de la GZALE constituera , dorénavant, le point essentiel de l’ordre du
jour des prochaines sessions du Conseil et ce jusqu’à l’achèvement de son instauration ;
D 1317 – SO .59 – 27ME S2ANCE DU 19-2-1997.
283
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université de printemps des économies méditerranéennes et du monde arabe, Tanger,
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doctorat d’Etat, université M.MAMMERI de T.O, 2004.
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1997 à l’origine d’un régime régional », thèse de doctorat en sciences économiques,
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http://www.unctad.org
http://www.ryerson.ca
http://www.trademap.org
http://www.maghrebarabe.org
http://www.mincommerce.gov.dz
http://www.dree.org
http://www.hcp.ma
http://www.ins.ant.tn
http://www.ons.mr
http://www.hcp.ma
http://www.oc.gov.ma
290
Liste des tableaux
Tableau 1 Le contenu préférentiel de certains accords de libre- échange............... 47
Tableau 2 Les accords notifiés au GATT//OMC et en vigueur en Octobre 2010.... 48
Tableau 3 Le commerce des marchandises dans le cadre de divers accords 53
régionaux 2000-2008...............................................................................
Tableau 4 Les investissements étrangers directs : flux entrants et sortants des 55
groupes commerciaux..............................................................................
Tableau 5 Evolution de l’Europe des 15 à 25.......................................................... 73
Tableau 6 Les dépenses liées à la pré-adhésion et à l’adhésion............................... 75
Tableau 7 Les flux sortant d’IDE de l’UE-15 à destination des nouveaux Etats 76
membres ..................................................................................................
Tableau 8 Les indicateurs de base par régions.......................................................... 77
Tableau 9 Le commerce intra-UE de biens en %...................................................... 78
Tableau10 Le stock d’investissements directs étrangers dans l’UE.......................... 80
Tableau11 Le programme de libéralisation du commerce de marchandises ALENA 85
Tableau12 Les mesures de libéralisation dans le secteur de l’agriculture et l’élevage 86
dans l’ALENA..........................................................................
Tableau13 Les mesures de libéralisation dans le secteur automobile-ALENA........... 87
Tableau14 Les mesures au Mexique pour une ouverture graduelle vers un système 89
financier régional.....................................................................................
Tableau15 Canada- commerce des marchandises, par origine et destination............ 90
Tableau16 Etats-Unis-commerce des marchandises par origine et destination......... 91
Tableau17 Les échanges commerciaux entre le Mexique et les autres pays de 92
l’ALENA..................................................................................................
Tableau18 Evolution des IDE en Amérique du Nord entre 2000-2008................... 93
Tableau19 Les indicateurs de base des pays de l’ANASE........................................ 99
Tableau20 Le commerce intra et extra-ASEAN........................................................ 99
Tableau21 Les investissements directs étrangers en Asie du sud-est........................ 100
Tableau22 L’évolution de la population en Algérie.................................................. 116
Tableau23 Evolution de la population en Tunisie..................................................... 119
Tableau24 Evolution de la population au Maroc 122
Tableau25 Evolution de la population en Libye........................................................ 126
Tableau26 Evolution de la population en Mauritanie................................................ 129
Tableau27 Les principaux indicateurs de l’économie algérienne.............................. 132
Tableau28 L’évolution des principaux indicateurs de l’économie tunisienne........... 133
Tableau29 L’évolution des principaux indicateurs économique du Maroc............... 134
291
Tableau30 L’évolution des principaux indicateurs économiques de la Libye........... 135
Tableau31 L’évolution des principaux indicateurs économiques de la Mauritanie... 136
Tableau32 Evolution des IDE entrant dans les pays maghrébins.............................. 143
Tableau33 Evolution du stock d’IDE........................................................................ 144
Tableau34 Les investissements étrangers/formation brute du capital fixe ............... 144
Tableau35 Balance commerciale de la Tunisie.......................................................... 149
Tableau36 Evolution du commerce extérieur par secteur d’activité.......................... 150
Tableau37 Balance commerciale du Maroc............................................................... 151
Tableau38 Les importations marocaines par groupes d’utilisation........................... 152
Tableau39 Les exportations du Maroc par groupe d’utilisation................................ 154
Tableau40 Balance commerciale de l’Algérie........................................................... 156
Tableau41 Les échanges extérieurs de l’Algérie par groupement d’utilisation......... 156
Tableau42 Les échanges extérieurs de l’Algérie par groupement d’utilisation......... 157
Tableau43 Balance commerciale de la Libye............................................................ 159
Tableau44 Liste des principaux produits importés par la Libye................................ 159
Tableau45 Liste des principaux produits exportés par la Libye................................ 160
Tableau46 Balance commerciale de la Mauritanie.................................................... 161
Tableau47 Exportations de la Mauritanie par produits.............................................. 162
Tableau48 Importations de la Mauritanie par produits.............................................. 162
Tableau49 La structure géographique du commerce extérieur de la Tunisie............ 164
Tableau50 Les principaux partenaires commerciaux du Maroc................................ 165
Tableau51 Le commerce extérieur de l’Algérie par régions économiques............... 167
Tableau52 Les principaux fournisseurs de l’Algérie................................................. 167
Tableau53 Les principaux clients de l’Algérie.......................................................... 169
Tableau54 Les principaux partenaires commerciaux de la Libye.............................. 170
Tableau55 Les principaux partenaires commerciaux de la Mauritanie..................... 171
Tableau56 Les conventions signées par l’UMA........................................................ 193
Tableau57 Les échanges commerciaux intra-maghrébins......................................... 204
Tableau58 Les principaux produits du commerce informel entre l’Algérie et les 208
pays de l’UMA.........................................................................................
Tableau60 Les échanges extérieurs des pays arabes 2004-2008............................... 246
Tableau61 Evolution du commerce interarabe.......................................................... 246
Tableau62 La structure des exportations et des importations intra-arabes................ 247
292
Tableau63 Les investissements directs interarabes selon le pays d’accueil.............. 249
293
TABLE DES MATIERES
Sommaire........................................................................................................................... 1
Liste des abréviations et des acronymes 2
Introduction générale……………………………………………………………………. 3
294
1-3 L’Union Européenne et l’élargissement vers l’Est………………………. 72
1-3-1 L’Union Européenne et ses institutions……………………………….... 73
1-3-2 Elargissement de l’Union Européenne………………………………... 76
1-4 Les effets de l’intégration sur le développement de la région…………… 80
Section 2 : Intégration régionale en Amérique : Accord de libre échange nord…………... 84
américain
2-1 Genèse de l’Accord……………………………………………………......... 84
2-2 Les objectifs de l’Accord…………………………………………………… 85
2-3 Les termes de l’Accord……………………………………………………... 87
2-4 Les effets de l’Accord sur le développement de la région………………….. 93
2-4-1 Au niveau des échanges commerciaux…………………………………… 93
2-4-2 Au niveau des investissements…………………………………………… 95
Section3 : Intégration régionale en Asie : Association des Nations de l’Asie du Sud Es... 97
3-1 Genèse du regroupement……………………………………………………. 98
3-2 Objectifs et structures de l’ASEAN………………………………………… 99
3-3 La zone de libre échange de l’ASEAN(AFTA).......………………………... 100
3-4 Situation économique et sociale des pays membre…………………………. 102
3-5 ASEAN+3 : la crise à l’origine d’un régime monétaire et financier……….. 105
3-5-1 Le volet monétaire du régime : l’initiative Chiang Mai………………….. 105
3-5-2 Le volet financier du régime : l’initiative pour les marchés obligataires… 106
Conclusion ……………………………………………………………………… 108
Conclusion de la première partie………………………………………………………… 109
295
2-4 L’Etat des échanges extérieurs……………………………………………..... 152
2-4-1 Type de spécialisation des pays maghrébins…………………………….... 152
2-4-2 Les principaux partenaires commerciaux : forte concentration………….... 166
Géographique des échanges
Conclusion………………………………………………………………………………… 176
296
Annexes…………………………………………………………………………………….. 278
Bibliographie………………………………………………………………………………. 281
Liste des tableaux................................................................................................................. 288
Liste des figures.................................................................................................................... 290
Liste des graphiques............................................................................................................ 290
Table des matières................................................................................................................ 291
297