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Exercices corrigés

Laurent Charles

5 Fibrés et champs de vecteurs


Exercice 5.1 (Différentielles).
1) Rappeler pourquoi la différentielle d’une fonction est une section du
fibré cotangent.
2) Soient une application ϕ : M → R` , un ouvert U de R` qui contient
l’image de ϕ et g ∈ C ∞ (U ). Montrer que
`
X
d(g ◦ ϕ) = (∂i g ◦ ϕ)dϕi
i=1

où ϕ1 , . . . , ϕ` sont les fonctions coordonnées de ϕ et ∂1 g, . . . , ∂` g sont les


dérivées partielles de g. En application, calculer la différentielle de la fonction

f (x) = cos(ϕ1 (x)ϕ2 (x)) + ϕ1 (x)ϕ3 (x)

où ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 ∈ C ∞ (M ).
Corrigé 5.1 (Différentielles).
2) La différentielle en a ∈ M étant l’application linéaire tangente en a,
l’on a par la règle de composition que

da (g ◦ ϕ) = dϕ(a) g ◦ Ta ϕ.

Les ϕi sont les fonctions coordonnées de ϕ donc

(Ta ϕ(X)) = (Ta ϕ1 (X), . . . , Ta ϕn (X)) = (da ϕ1 (X), . . . , da ϕn (X))

Enfin

dϕ(a) g(ẋ1 , . . . , ẋn ) = (∂1 g)(ϕ(a))ẋ1 + . . . + (∂n g)(ϕ(a))ẋn .

D’où

da (g ◦ ϕ)(X) = (∂1 g)(ϕ(a))da ϕ1 (X) + . . . + (∂n g)(ϕ(a))da ϕn (X).

1
Exercice 5.2 (Changement de coordonnées dans le plan).
1) Rappeler comment on associe à un système de coordonnées (U, x1 ,
. . . , xn ) d’une variété M un repère (dx1 , . . . , dxn ) du cotangent de M au
dessus de U et un repère (∂x1 , . . . , ∂xn ) du tangent de M au dessus de U .
2) On note x et y les coordonnées linéaires de R2 et x0 = x + y, y 0 = y.
Calculer dx0 et dy 0 en fonction de dx et dy, puis ∂x0 et ∂y0 en fonction de ∂x
et ∂y . Qu’observez-vous ?
3) Soit U = R2 \ {(x, 0)/x 6 0} et r, θ ∈ C ∞ (U ) les coordonnées polaires
sur U à valeurs dans R+ ×] − π, π[. Calculer les champs de vecteurs

x∂x + y∂y (Euler), x∂y − y∂x (oscilateur harmonique)

en fonction de ∂r et ∂θ .

Corrigé 5.2 (Changement de coordonnées dans le plan).


1) Les différentielles (dx1 , . . . , dxn ) forment en chaque point p une base
de Tp M ∗ . Les champs de vecteurs ∂xi sont définies de sorte que en tout point
p l’on ait
hdp xi , ∂xj |p i = δij .
2) On vérifie que x0 et y 0 forment un système de coordonnées. Tout
∂ ∂
champ X du plan est alors combinaison linéaire de ∂x 0 et ∂y 0 à coefficient

des fonctions C ∞ . Pour calculer ces fonctions on utilise la dualité entre


(dx0 , dy 0 ) et ( ∂x
∂ ∂
0 , ∂y 0 ) de sorte que

∂ ∂
X = dx0 (X) + dy 0 (X) 0
∂x0 ∂y

Comme dx0 = dx + dy et dy 0 = dy, on obtient avec X = ∂


∂x et X = ∂
∂y que

∂ ∂ ∂ ∂ ∂
= et = + 0
∂x ∂x0 ∂y ∂x 0 ∂y

On remarque que y = y 0 n’entraine pas ∂y


∂ ∂
= ∂y 0.

3) On applique la même méthode que précédemment. x = r cos θ et


y = r sin θ entrainent que

dx = cos(θ)dr − r sin(θ)dθ, dy = sin(θ)dr + r cos(θ)dθ

Donc
∂ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂
= cos(θ) + sin(θ) , = −r sin(θ) + r cos(θ)
∂r ∂x ∂y ∂θ ∂x ∂y

2
D’où l’on tire que
∂ ∂ 1 ∂ ∂ ∂ 1 ∂
= cos(θ) − sin(θ) , = sin(θ) + cos(θ)
∂x ∂r r ∂θ ∂y ∂r r ∂θ
puis
∂ x ∂ y ∂ ∂ y ∂ x ∂
= − , = +
∂x r ∂r r2 ∂θ ∂y r ∂r r2 ∂θ
Remarquez que l’on peut aussi faire ces calculs en partant de r2 = x2 + y 2
et tan(θ) = y/x, la deuxième égalité étant valable là où x ne s’annule pas.
En différentiant, on obtient que

2rdr = 2xdx + 2ydy

et
1 1 y
2
dθ = dx − 2 dx
cos (θ) y x
donc
x y xdy − ydx
dr = dx + dy, dθ =
r r r2
Le résultat est valable sur tout U même si une partie des calcul ne valent
que en dehors de l’axe Oy. En effet il suffit de prolonger par continuité pour
obtenir les égalités là où x s’annule.
∂ ∂
On retrouve les formules précédentes exprimant ∂x et ∂y dans le repère
∂ ∂
( ∂r , ∂θ ) en utilisant que

∂ ∂
X = dr(X) + dθ(X)
∂r ∂θ
∂ ∂
pour X = ∂r et ∂θ .
Un simple calcul montre enfin que le champ d’Euler vaut en coordonnées
polaires
∂ ∂ ∂
x +y =r
∂x ∂y ∂r
et l’oscillateur harmonique
∂ ∂ ∂
x −y = .
∂y ∂x ∂θ

Exercice 5.3 (Champs de vecteur n ).


Pn de Ri n
On dit d’un champ X = i=1 f ∂xi de R qu’il est constant (resp.
linéaire) si les f i sont constantes (resp. linéaires).

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a) Soient deux champs de Rn donnés par X =
P P
fi ∂xi et Y = gi ∂xi .
Montrer que le crochet vaut
n
X
[X, Y ] = (LX gi − LY fi )∂xi
i=1

b) Montrer que l’ensemble des champs constants de Rn forment un sous-


algèbre de Lie.
c) Montrer que l’ensemble gl(n) des matrices de taille n × n à coefficients
réels est une algèbre de Lie, où le produit est donné par le commutateur.
Montrer que les matrices antisymétriques forment une sous-algèbre de Lie
o(n) de gl(n).
d) Montrer que les champs de vecteurs linéaires de Rn forment une sous-
algèbre de Lie isomorphe à gl(n).
e) Montrer que le produit vectoriel × munit R3 d’une structure d’algèbre
de Lie. Montrer que cet algèbre de Lie est isomorphe à o(3). En déduire que
pour tout vecteurs u et v de R3 ,

[Lv , Lu ] = Lv×u

où Lv est le champ de vecteurs de R3 défini par Lv (x) = (x, x × v)

Corrigé 5.3 (Rotations infinitésimales).


b) D’après le a), le crochet de deux champs constants est le champ nul,
qui est bien un champ constant.
d) Pour toute matrice M , on note XM le champ XM = ni,j=1 xi Mij ∂xj .
P
Calculons le crochet de XM et XN . L’on a
n n
xi Mij L∂xj (xk )Nk` ∂x`
X X
LXM (xk Nk` )∂x` =
k,`=1 i,j,k,`=1
n
xi Mij Nj` ∂x`
X
=
i,j,`=1
X n
= xi (M N )`i ∂x`
i,`=1

=XM N

Donc d’après la question a),

[XM , XN ] = XM N −N M

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ce qui montre que l’aplication de gl(n) dans Γ(Rn , T Rn ) qui envoie M sur
XM est un morphisme d’algèbre de Lie. Cette application est de plus injec-
tive et son image est l’ensemble des champs linéaires.
e) Le produit vectoriel est bilinéaire, antisymétrique. L’identité de Jacobi
découle de la formule du double produit

u × (v × w) = hu, wiv − hu, viw.

Pour tout vecteur u = (x, y, z), l’on note Mu la matrice


 
0 −z y
Mu =  z 0 −x 
−y x 0

Un simple calcul montre que [Mu , Mv ] = Mu×v . L’on en déduit que l’appli-
cation qui envoie u sur Mu est un isomorphisme d’algèbre de Lie entre R3
et o(3). Pour montrer le dernier point, on remarque que Mu v = u × v. L’on
en déduit XMu = Lu .
Exercice 5.4 (Champs de vecteurs sur la sphère).
On considère la sphère comme la compactification du plan j : R2 → S2
où le plongement j est l’inverse d’une projection stéréographique. Montrer
que tout champ de vecteurs constant du plan se prolonge à la sphère. Même
question avec le champ d’Euler.
On rappelle que si (xn , yn ) et (xs , ys ) sont les coordonnées obtenues par
projection stéréographique par rapport aux pôles nord et sud respective-
ment, on a au dessus de S2 \ {N, S}
xs ys
xn = , yn =
x2s + ys2 x2s + ys2
Corrigé 5.4 (Champs de vecteurs sur la sphère).
Dans un espace vectoriel E, l’espace tangent en tout point s’identifie
naturellement à E. Ainsi le fibré tangent de E est naturellement isomorphe
au fibré trivial E × E. On appelle champ constant de E une section X de
E × E de la forme
X(x) = (x, u)
avec u ∈ E. La notion de champ constant d’une variété quelconque n’a pas
de sens, car il n’y a pas d’identification naturelle entre les différents espaces
tangents.
On note x et y les coordonnées linéaires de R2 et ∂x , ∂y les deux champs
de vecteurs associés. Un champ de vecteurs constant de R2 est alors un

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champ de la forme a∂x + b∂y avec a et b deux réels. On identifie R2 à
la sphère privée du pôle nord par projection stéréographique. Le champ
constant a∂x + b∂y devient alors le champ X = a∂xn + b∂yn . On se demande
s’il est possible de définir X au pole nord de sorte que X soit lisse. Pour cela
on exprime X sur S2 \ {N, S} dans le repère ∂xs , ∂ys .
On a au dessus de S2 \ {N, S}
 1 2 2
(ys − x2s )dxs − 2xs ys dys

dxn = 2 2
xs + ys
=(yn2 − x2n )dxs − 2xn yn dys

et de même
dyn = (x2n − yn2 )dys − 2xn yn dxs
Par conséquent,

∂xs = (yn2 − x2n )∂xn − 2xn yn ∂yn , ∂ys = (x2n − yn2 )∂yn − 2xn yn ∂xn

et donc

X = a(yn2 − x2n ) − 2bxn yn ∂xn + −2axn yn + b(x2n − yn2 ) ∂yn


 

Du fait que les fonctions a(yn2 − x2n ) − 2bxn yn et −2axn yn + b(x2n − yn2 ) sont
de classe C ∞ sur la sphère privée du pôle sud et s’annulent au pôle nord,
on prolongeant le champ par X(N ) = 0, on obtient un champ de classe C ∞
sur la sphère.
De même le champ Y qui sur la sphère privée du pôle nord vaut xs ∂xs +
ys ∂ys et s’annule au pôle nord est de classe C ∞ . En effet un calcul similaire
au précédent montre que l’on sur la sphère privée du pôle sud

Y = −xn ∂xn − yn ∂yn .

Exercice 5.5 (Fibré tangent du tore).


Montrer qu’un fibré muni d’un atlas tel que toutes ses fonctions de tran-
sition soient constantes égales à l’identité, est trivial. En déduire que les
tores sont parallélisables.

Corrigé 5.5. Soit un fibré p : F → B. Supposons que B admette un


recouvrement ouvert (Ui ) tel que l’on ait pour chaque i une trivialisation
ϕi : p−1 (Ui ) → Ui × E et que pour tout i et j,

ϕi ◦ ϕ−1
j = Id : (Ui ∩ Uj ) × E → (Ui ∩ Uj ) × E

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On définit alors une application ϕ : F → B × E par

ϕ(ξ) := ϕi (ξ)

si ξ ∈ p−1 (Ui ). La définition de ϕ(ξ) ne dépend pas du choix de i grace à


l’hypothèse. Clairement, ϕ est une bijection qui se se restreint en un iso-
morphisme linéaire de Fx sur {x} × E pour tout x ∈ B. Enfin c’est un
difféomorphisme car pour tout i sa restriction à p−1 (Ui ) coincide avec ϕi qui
est un difféomorphisme sur son image par hypothèse.
Ceci s’applique au fibré tangent d’un tore Rn /Zn . En effet, pour un fibré
tangent T B, à chaque carte c = (U, ϕ, Rn ) de B est associée une trivialisation
de T B au dessus de U
[
p−1 (U ) = {x} × Tx B → U × Rn , (x, ξ) → ξc
x∈U

Etant donné deux cartes c = (U, ϕ, Rn ) et c0 = (U 0 , ϕ0 , Rn ) le changement de


trivialisation est l’application de (U ∩U 0 )×Rn dans lui même qui envoie (x, η)
sur (x, Tx (ϕ0 ◦ϕ−1 )(η)). Dans le cas du tore, la structure de variété nous vient
par quotient et les applications de changements de cartes se restreignent au
voisinage de chaque point en des translations. Leurs application linéaires
tangentes sont donc les applications identité.

Exercice 5.6 (Sphères de dimension impaire.).


a) Montrer que l’on a un isomorphisme de C ∞ (Sn )-module entre l’espace
des champs de vecteurs de la sphère Sn et

{f ∈ C ∞ (Sn , Rn+1 )/ ∀x ∈ Sn , x ⊥ f (x)}

b) Montrer qu’une sphère de dimension impaire admet un champ de


vecteurs qui ne s’annule nulle-part.
c) Montrer que S3 est parallélisable.
d) Montrer que les sphères dont la dimension est congrue à 3 modulo 4
admettent 3 champs de vecteurs qui forment une famille libre en tout point.

Exercice 5.7 (Sous-fibrés).


Soit p : E → M un fibré vectoriel de rang n. Soit k un entier plus petit
que n et F une partie de E telle que pour tout x de M , Ex ∩ F est un sous-
espace vectoriel de F de dimension k. L’on suppose de plus que tout point de
M admet un voisinage U et k sections s1 , . . . , sk ∈ Γ(U, E) telles que pour
tout x ∈ U , s1 (x), . . . , sk (x) forment une base de F ∩ Ex . Montrer alors que
F est un fibré de base M , la projection sur la base étant la restriction de p.

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Corrigé 5.6 (Sous-fibrés).
Montrons que F est une sous-variété de E et construisons des trivialisa-
tions locales. Pour tout p ∈ M , l’hypothèse nous fournit k sections définies
sur un voisinage U de p. Quitte à restreindre U , on peut compléter cette
famille par n − k sections de sorte que pour tout x de U , s1 (x), . . . , sn (x)
forment une base de Ex . Pour ce faire il suffit de compléter s1 (p), . . . , sk (p)
en une base de Ep , d’étendre ces nouveaux vecteurs en des sections et de
restreindre U à l’ouvert où ces sections forment une famille libre. Alors l’ap-
plication
n
X
p−1 (U ) → U × Rn , λi si (x) → (x, λ1 , . . . , λn )
i=1

est une trivialisation de E, elle envoie p−1 (U ) ∩ F sur U × Rk × {0Rn−k }.


Ceci montre que F est une sous-variété de E et fournit des trivialisations de
F.
Exercice 5.8 (Un fibré sur le cercle qui n’est pas trivial).
Soit p la projection de R sur R/Z = T1 . Pour tout x ∈ R, on note Dp(x)
la droite vectorielle de R2 qui fait un angle de πx avec l’axe des abscisses.
Considérons
[
γ := {(ξ, u) ∈ T1 × R2 / u ∈ Dξ } = {ξ} × Dξ
ξ∈T1

a) Montrer que γ est un sous-fibré de T × R2 → T. Pour cela, considérer


les deux sections locales

s1 : p(]0, 1[) → T × R2 , s1 (p(x)) = (p(x), cos(πx), sin(πx)) si x ∈]0, 1[


s2 : p(] 12 , 23 [) → T × R2 , s2 (p(x)) = (p(x), cos(πx), sin(πx)) si x ∈] 21 , 32 [

et constater que pout tout ξ ∈ T, Dξ est engendré par s1 (ξ) ou s2 (ξ). Vérifier
ensuite que s1 = −s2 sur p(]0, 12 [) et s1 = s2 sur p(] 21 , 1[).
b) Montrer que γ privé de la section nulle est connexe. En déduire que
γ n’est pas isomorphe au fibré trivial sur le cercle.
c) Montrons que γ est difféomorphe au ruban de Moebius M . On rappelle
que M est le quotient de R2 par Z, l’action étant n.(x, y) = (x + n, (−1)n y).
Montrer alors que l’application

ϕ : R2 → T × R2 , (x, y) → (p(x), y cos(πx), y sin(πx))

se factorise en un plongement j : M → T × R2 d’image γ.

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Corrigé 5.7.
a) p est un difféomorphisme local de R sur T. Comme la restriction de
p à ]0, 1[ (resp. ]1/2, 3/2[) est injective, elle admet un inverse C ∞ que l’on
note ϕ1 : p(]0, 1[) →]0, 1[ (resp. ϕ2 : p(]1/2, 3/2[) →]1/2, 3/2[). Les sections
s1 et s2 de l’énoncé sont lisses car données par

si (ξ) = (ξ, cos(πϕi (ξ)), sin(πϕi (ξ)))

D’après l’exercice précédent, γ est un sous-fibré de T × R2


Si ξ ∈ p(]0, 1/2[), alors ϕ2 (ξ) = ϕ1 (ξ) + 1 et donc s2 (ξ) = −s1 (ξ). Si
ξ ∈ p(]1/2, 1[), alors ϕ2 (ξ) = ϕ1 (ξ) et donc s2 (ξ) = s1 (ξ).
b) L’application de [0, 2] × R∗+ dans γ

(x, y) → (p(x), y cos(πx), y sin(πx))

admet pour image γ privée de la section nulle. Cette partie est donc connexe
car image d’un connexe par une application continue.
Ceci montre que γ n’est pas trivialisable. En effet, si l’on avait un iso-
morphisme de fibré ψ : γ → T × R, alors ψ(γ \ 0γ ) = T × R∗ qui n’est pas
connexe.

Exercice 5.9 (Fibré tautologique de l’espace projectif ).


Montrer que
E = {(x, u) ∈ Pn × Rn+1 /u ∈ x}
est un sous-fibré du fibré trivial Pn ×Rn+1 . On l’appelle fibré tautologique. En
donner des trivialisations sur les ouverts Ok = {[x0 : . . . : xn ] ∈ Pn / xk 6= 0}
telles que les fonctions de transition soient

Ok ∩ Oj → R∗ , [x0 : . . . : xn ] → xk /xj .

Montrer que le fibré tautologique n’est pas isomorphe au fibré trivial.

Corrigé 5.8.
La fibre de E au dessus de x

Ex = ({x} × Rn+1 ) ∩ E = {x} × x

est un sous-expace vectoriel de {x} × Rn+1 de dimension 1. Pour montrer


que E est un fibré, il suffit d’après l’exercice sur les sous-fibrés de montrer
l’existence d’un recouvrement ouvert (Ok ) de Pn et d’une famille (sk : Ok →
Pn × Rn+1 ) de sections telles que pour tout point x ∈ Ok , sk (x) engendre
Ex .

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Les ouverts Ok donnés dans l’énoncé et les sections sk définies par
1 
sk ([x0 : . . . : xn ]) = [x0 : . . . : xn ], (x0 , . . . , xn )
xk
conviennent.
Chacune des sections sk induit une trivialisation Ok × R → E|OK qui
envoie (x, y) sur ysk (x). La fonction de transition entre les trivialisations
sur Ok et O` respectivement est la fonction f : Oj ∩ Ok → R∗ telle que
sj (x) = f (x)sk (x). On a immédiatement que f (x) = xk /xj .
Enfin les Ok sont connexes, ces fonctions de transitions prennent toutes
des valeurs positives et négatives. On en déduit que le fibré tautologique
n’est pas trivialisable. Si c’était le cas, il existerait une section globale s qui
ne s’annulerait en aucun point. Donc sur chaque Ok , sk = gk s avec gk une
fonction ne s’annulant pas. Par connexité de Ok , gk a un signe constant et
donc les fonctions de transitions gk /g` aussi, une contradiction.

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