Vous êtes sur la page 1sur 9

Eléments de génie chimique

LES POMPES

I. Introduction
Lorsque nous considérons les pompes et leur histoire, nous pouvons nous rappeler que, depuis les
tous premiers temps, les hommes ont recherché des moyens techniques pour amener les fluides
(notamment l’eau) à un niveau plus élevé.
Cette opération était utilisée pour irriguer les champs et remplir les fossés qui entouraient les villes
et les châteaux fortifiés.
Cependant, nos ancêtres préhistoriques ont rapidement eu l’idée de transformer des cuves d’argile
en bols. Il s’agit de la première étape vers l’invention du seau. Plusieurs seaux étaient ensuite
suspendus sur une chaîne ou une roue.
Les hommes ou les animaux utilisaient leur énergie pour mettre ces bols à eau en mouvement et
soulever l’eau. Des fouilles archéologiques ont mis à découvert des transporteurs de seaux de ce
type en Égypte et en Chine vers 1000 avant JC.
L’illustration suivante est une reconstitution d’une roue à godets chinoise. Il s’agit d’une roue reliée
à des godets en argile qui versent l’eau lorsqu’ils atteignent le sommet.

II. Généralités
Les pompes sont des appareils qui génèrent une différence de pression entre les tubulures
d’entrée et de sortie. Suivant les conditions d’utilisation, ces machines communiquent au fluide,
de l’énergie potentielle (par accroissement de la pression en aval) soit de l’énergie cinétique par la
mise en mouvement du fluide.
L’énergie requise pour faire fonctionner ces machines dépend donc des nombreux facteurs
rencontrés dans l’étude des écoulements :
Les propriétés du fluide : masse volumique, viscosité, compressibilité.

32
Eléments de génie chimique

Les caractéristiques de l’installation : longueur, diamètre, rugosité, singularités …


Les caractéristiques de l’écoulement : vitesse, débit, hauteur d’élévation, pression
Ainsi, on peut vouloir augmenter le débit (accroissement d’énergie cinétique) ou/et augmenter la
pression (accroissement d’énergie potentielle) pour des fluides gazeux, liquides, visqueux, très
visqueux….C’est pourquoi la diversité des pompes est très grande.

1. Caractéristiques des pompes


Devant la grande diversité de situations possibles, on trouve un grand nombre de pompes que l’on
peut classer en deux grandes familles :
• Les pompes volumétriques :
Ce sont les pompes à piston, à diaphragme, à noyau plongeur…et les pompes rotatives telles les
pompes à vis, à engrenages, à palettes, péristaltiques….
Lorsque le fluide véhiculé est un gaz, ces pompes sont appelées « Compresseurs»

• Les pompes centrifuges :


Elles sont toutes rotatives. Ce sont des pompes centrifuge, à hélice, hélico-centrifuge. On les
appelle aussi « Les turbo-pompes »

L’utilisation d’un type de pompes ou d’un autre dépend des conditions d’écoulement du fluide. De
manière générale, si on veut augmenter la pression d’un fluide on utilisera plutôt les pompes
volumétriques, tandis que si on veut augmenter le débit on utilisera plutôt les pompes centrifuges.

REMARQUE :
On désigne par compresseurs les machines dont la pression de sortie (pression en aval) est
supérieure à la pression atmosphérique, et par pompes à vide les machines, dont la pression de

33
Eléments de génie chimique

sortie est égale à la pression atmosphérique. Mais la pression en aval, est dans tous les cas
supérieure à la pression en amont.

2. Principaux types de pompes volumétriques


Quel qu'en soit le type, une pompe volumétrique remplit essentiellement le même rôle, c'est celui
de faire circuler un liquide.
Il existe plusieurs types de pompes hydrauliques volumétriques. A chaque type de pompe
correspondent une nature et un agencement particulier des pièces mobiles internes.
Le principe de ces pompes est le suivant :
Deux rotors tournent en roulant l’un sur l’autre sans glisser pour éviter les frottements et déplacent
un volume de fluide.
Les pompes volumétriques comprenant les pompes alternatives (à piston, à diaphragme, …) et les
pompes rotatives (à vis, à engrenage, à palettes, hélicoïdales, péristaltiques …).

• Pompe à piston
Fonctionnement : son principe est d'utiliser les variations de volume occasionnées par le
déplacement d'un piston dans un cylindre. Ces déplacements, alternativement dans un sens ou
dans l'autre, produisent des phases d’aspiration et de refoulement.
Quand le piston se déplace dans un sens le liquide est comprimé : il y a fermeture du clapet
d'admission et ouverture du clapet de refoulement. Le fonctionnement est inverse lors de
l'aspiration du liquide dans la pompe

Aspiration Refoulement

34
Eléments de génie chimique

Le principal défaut de cette machine est de donner un débit pulsé et par suite des à-coups de
pression.
On peut aussi concevoir une machine mieux équilibrée par association de plusieurs pistons
travaillant avec un déphasage judicieux…
Caractéristiques et utilisation : elles ne conviennent que pour des débits de l’ordre de 80 m³/h. La
pression au refoulement peut aller jusqu'à 25 bars.

• Pompes à engrenage
Comme 1e nom l'indique, les pompes à engrenage renferment deux roues dentées qui
s'engrènent (s'engagent) l'une dans l'autre.
Les pompes à engrenage externe comportent une roue dentée menante et une roue dentée
menée. Ces roues tournent en sens opposé en s'engrenant l'une dans l'autre.
En face de l'orifice d'admission, les deux roues dentées se séparent en créant un vide partiel
comblé par l'huile provenant du réservoir. L'huile est ensuite transportée par les alvéoles formées
par le creux des dents elle corps de la pompe.

35
Eléments de génie chimique

• Pompes à diaphragme Dans les pompes à diaphragme, appelées aussi


pompes à membrane, le fluide n’entre pas en
contact avec les éléments mobiles de la
machine. Ces pompes sont donc bien adaptées
au pompage des liquides corrosifs ou/et chargés
de particules solides.

• Pompes à péristaltiques
Son principe de fonctionnement est plutôt simple : un tuyau souple est écrasé par des galets, le
fluide est alors repoussé sans turbulence, ni cisaillement. Il n’y a pas non plus de contact entre le
fluide et les pompes mécaniques. Son débit est limité à des valeurs de l’ordre de 60 à 80 m3/h.

3. Pompes centrifuges
• Généralités
La principale caractéristique de la pompe centrifuge consiste à convertir l'énergie d'une source de
mouvement (le moteur) d'abord en vitesse (ou énergie cinétique) puis en énergie de pression.

36
Eléments de génie chimique

Lorsque le liquide entre dans le corps de la pompe, la roue (alimenté par le moteur) projette le
fluide à la périphérie du corps de la pompe grâce à la force centrifuge produite par la vitesse de la
roue : le liquide emmagasine ainsi une énergie (potentielle) qui sera transformée en débit et en
hauteur d'élévation (ou énergie cinétique).
Ce mouvement centrifuge provoque au même moment une dépression capable d'aspirer le fluide
à pomper.
Une pompe permet de vaincre entre les deux extrémités d'un circuit:
• une différence de pression (remplir un réservoir sous une pression plus élevée que le réservoir
de départ)
• une différence d'altitude (remplir un réservoir à un niveau élevé au dessus du sol)
• une perte de charge due à la longueur de la canalisation mais aussi à la présence des coudes, des
vannes ...

Une pompe centrifuge est constituée principalement par une roue à ailettes ou aubes (rotor) qui
tourne à l’intérieur d’un carter étanche appelé corps de pompe. Une certaine vitesse est ainsi
communiquée au fluide.

• Hauteur manométrique d'une pompe: HMT


Les pompes sont des appareils qui génèrent une P entre les conduites d’entrée et de sortie. Une
pompe apporte de l'énergie (Ppompe ) qui permet de:
• vaincre les pertes de charge régulières et singulières
• augmenter la pression du fluide ;
• élever le fluide ;
• augmenter son énergie cinétique (sa vitesse ou son débit).
L'énergie requise pour faire fonctionner une pompe dépend:
Les propriétés du fluide : masse volumique, viscosité, compressibilité.

37
Eléments de génie chimique

Les caractéristiques de l’installation : longueur, diamètre, rugosité,


Les caractéristiques de l’écoulement : vitesse, débit, Perte de charge, H,…

Dans un circuit, l’équation de Bernoulli généralisée pour un écoulement d’un fluide de (1) à (2),
s’écrit :
𝒗𝟐𝟏 𝒗𝟐𝟐
𝝆. + 𝝆. 𝒈𝒁𝟏 . + 𝑷𝟏 + ∆𝑷𝒑𝒐𝒎𝒑𝒆 = 𝝆. + 𝝆. 𝒈𝒁𝟐 . + 𝑷𝟐 + ∆𝑷𝒇
𝟐 𝟐

P pompe = .g. HMT

HMT est la hauteur manométrique d’une pompe qui varie avec le débit et est représentée par la
courbe caractéristique HMT = f (Qv) de la pompe considérée. Cette courbe est généralement
donnée par le constructeur.

La courbe indique la relation suivante : l’énergie d’entrainement électrique (prenant en compte


l’efficacité totale) est convertie dans la pompe en énergie hydraulique qui forme l’augmentation
de pression et le mouvement. Si la pompe fonctionne avec un robinet ferme, on obtient la
pression maximale de la pompe. On l’appelle hauteur de refoulement lorsque Q = 0, ou H = 0, de
la pompe.
Si le robinet est ouvert lentement, le fluide commence à s’écouler. Cette opération convertit une
partie de l’énergie d’entrainement en énergie cinétique. La pression d’origine ne peut plus être
maintenue. La courbe de pompe commence à descendre.

38
Eléments de génie chimique

En théorie, la courbe de pompe croisera l’axe de débit au point auquel seule de l’énergie cinétique
est transmise a l’eau et auquel la pression n’augmente plus. Cependant, comme un réseau de
distribution présente toujours une résistance interne, les courbes de pompe réelles se terminent
avant d’atteindre l’axe de débit.

• Rendement :
Le rendement η d’une pompe est le rapport de la puissance utile Pu (puissance hydraulique)
communiquée au liquide pompé à la puissance absorbée Pa par la pompe.

Si Qv est le débit volume du fluide, ρ sa masse volumique et H la hauteur manométrique de la


pompe, la puissance P et le rendement η sont donnés par :

𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒇𝒐𝒖𝒓𝒏𝒊𝒆 𝒂𝒖 𝒇𝒍𝒖𝒊𝒅𝒆 𝑷𝒖 𝑸𝒗 . ∆𝑷𝒑𝒐𝒎𝒑𝒆


𝜼= = =
𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒐𝒎𝒎é𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒂 𝒑𝒐𝒎𝒑𝒆 𝑷𝒂 𝑷é𝒍𝒆𝒄𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆

𝑸𝒗. 𝝆. 𝒈. 𝑯
𝜼=
𝑷𝒂

Le rendement de la pompe varie avec le débit et passe par un maximum pour le débit nominal
autour duquel la pompe doit être utilisée.

• Courbe du réseau et point de fonctionnement


Pour déterminer le point de fonctionnement de la pompe d’une installation, il faut connaître les
besoins de cette installation. Ces besoins sont représentés par la courbe du réseau.

39
Eléments de génie chimique

La courbe du réseau (également appelée caractéristique du circuit) représente l'énergie (P ou H )


à fournir au fluide pour le faire circuler avec un débit Qv.

L'intersection de la courbe du réseau et de la caractéristique de la pompe définit le point de


fonctionnement et donc le débit nominal.

Le point de croisement indique le débit réel de la pompe.

40

Vous aimerez peut-être aussi