Le présent chapitre concerne les états-limites de service courant : limitation des contraintes (voir 7.2
EC2-1); maîtrise de la fissuration (voir 7.3 EC2-1 ); limitation des flèches (voir 7.4 EC2-1).
Limitation des contraintes afin d'éviter :
les fissures longitudinales sous combinaison caractéristique,
les micro-fissures pouvant conduire à une réduction de la durabilité
ou encore des niveaux élevés de fluage, lorsque ceux-ci pourraient avoir des effets
inacceptables pour le fonctionnement de la structure.
Les sollicitations appliquées sur une section en béton précontraint peuvent répartir en
deux groupes :
Sollicitations développées par les actions extérieures (g et q) : M
Sollicitations développées par la précontrainte (P): NP et MP.
5-1-1 Sollicitations développées par les actions extérieures
Les actions extérieures, autre que la précontrainte, développent dans la section en béton un moment
fléchissant M, compté algébriquement positif s’il comprime la fibre supérieure de l’élément fléchi. Le
moment M est la somme du moment du au poids propre Mg, aux charges permanentes additionnelles
Mg’ (superstructure telle que le poids des équipements) et aux moments dus aux actions variables Mq
8
sous combinaison
fq ,sup M fq
fréquente I
'
fq ,inf M fq
I
2
M qp g g' 2 q
8
sous combinaison
qp ,sup M qp
quasi-permanente I
'
qp ,inf M qp
I
5-1-2 Sollicitations développées par la précontrainte
La précontrainte est exercée par le câble tendu à P et excentré de e0 par rapport à G. e0 est
compté algébriquement sur l’axe Gy.
o Il est donc positif (e0 ≥ 0 ) lorsque le câble est au-dessus du centre de gravité.
o Il est donc négatif (e0 ≤ 0 ) lorsque le câble est au-dessous du centre de gravité.
N p P cos P y
M P cos e P e e0
p 0 0
Rappelons que le moment est compté négativement lorsqu’il comprime la fibre inférieure.
Sollicitations développées par la précontrainte
N P P
Sollicitations:
M P P e 0 0 si e 0 est négatif
Np Contrainte de compression uniforme sur toute
p
A c
la section (fibre supérieure à fibre inférieure).
P MP
P M P ,sup 0
M car / fq / qp ,sup
M
0
I
Ac I
s
P e0 0 i
M P Mp
B bh car / fq / qp ,inf ' 0 P M P ,inf ' 0
I Ac I
2'
1
1 P M P ,sup M m ,sup ≥ 1
1
sous M m :
Sous Mm ' '
1 P M P ,inf M m ,inf 1
1'
'
1
Sollicitations développées par la précontrainte P et les actions extérieures (g et
q) aux ELS
sous combinaison
σ p σ M P ,sup σ car,sup σ 2
caractéristique
σ
p σ M P ,inf σ car,inf σ '
2
σ p σ M P ,sup σ fq,sup σ 2
sous combinaison
fréquente
σ
p σ M P ,inf σ fq,inf σ '
2
sous combinaison
σ p σ M P ,sup σ qp,sup σ 1
quasi-permanente
σ p σ M P ,inf σ qp,inf σ1
'
sous charge
σ p σ M P ,sup σ G,sup σ1
permanente
σ
p σ M P ,inf σ G,inf σ1
'
5-1-4 Respect des contraintes limites pour la durabilité
2 2 Limitation en compression
en fibre supérieure sous MM
Sous MM
'2 2' Limitation en traction en
fibre inférieure sous MM
Limitation en traction en
fibre supérieure sous Mm 0
Limitation en compression
en fibre supérieure sous MM
G
Limitation en compression
en fibre inférieure sous Mm
Limitation en traction en 0
fibre inférieure sous MM
5-2 valeurs des contraintes limites réglementaires selon EC2-1-1:
La contrainte de compression dans le béton doit être limitée afin d'éviter les fissures
longitudinales, les micro-fissures ou encore des niveaux élevés de fluage, lorsque
ceux-ci pourraient avoir des effets inacceptables pour le fonctionnement de la structure
(clause 7.2 EC2-1).
c(G+P+ᴪ2Q)≤0,45 fck pour éviter le fluage non-linéaire : clauses 5.10.2.2 (5) et 7.2 (3).
(4) Si la précontrainte est appliquée par étapes, armature par armature, la résistance
requise pour le béton peut être réduite.
Les sections sont considérées comme non fissurées si la contrainte de traction σ1 ou σ2' sur les fibres
extrêmes ne dépasse pas fct,eff.
f ctm
sous réserve d'utiliser la même valeur pour
1 ou '2 f ct, eff ou le calcul du ferraillage minimal de traction
f
ctm,fl
Pour le calcul des ouvertures de fissures et de la participation du béton tendu, il convient d'utiliser :
f 0,3 f 2 / 3 pour f 50 MPa f ctk, 0,05 0,7 f ctm
ctm ck ck
avec
f ctm 2,12 ln1 cm pour f ck 50 MPa
f f ctk, 0,95 1,3 f ctm
10
0,0 Si enrobage insuffisant
Sous combinaisons quasi-permanentes σ1 1,0 f ctm Si fils non-adhérents
1,5 f
1 ctm
Si fils adhérents
Sous combinaisons Caractéristiques σ 2 1,0 f ctm Si fils non-adhérents
'
1,5 f
ctm
Si fils adhérents
σ1 0,0 sous comb. qp.
Sous combinaisons quasi-permanentes
σ '1 0,45 f ck sous comb. qp
1 2
σ 0 MPa
'
2
Sous combinaisons Caractéristiques σ 2 1,0 f ctm Si fils non-adhérents
'
1,5 f
ctm
Si fils adhérents
5-2-3 Limitation de la contrainte de Traction des aciers :
L’Eurocode 2 ne donne pas explicitement les contraintes limites de traction à prendre en compte dans tous les cas.
On peut considérer qu'un niveau de fissuration ou de déformation inacceptable est évité si:
Armatures
actives σ pm 0,8 f pk Valeur probable de la contrainte des armatures de précontrainte
5-3 Maîtrise de la fissuration
(clause 7.3 EC2-1)
5-3-1 Considérations générales (clause 7.3.1 EC2-1)
La fissuration doit être limitée de telle sorte qu'elle ne porte pas préjudice au bon
fonctionnement ou à la durabilité de la structure ou encore qu'elle ne rende pas son
aspect inacceptable.
Les fissures (longitudinales) apparaissent lorsque le niveau de contrainte sous
combinaison caractéristique des charges excède une valeur critique (voir clause 7.2 EC2-1).
Bien que La fissuration soit normale dans les structures en béton armé soumises à
des sollicitations, il convient de définir une valeur limite de l'ouverture calculée des
fissures (wmax) en tenant compte de la nature et du fonctionnement envisagés de la
structure ainsi que du coût de la limitation de la fissuration.
Pourquoi maîtriser la fissuration ?
Quels sont les facteurs qui interviennent pour une bonne durabilité?
De manière générale, dès que le béton se décomprime, il est susceptible de fissurer. Il faut disposer une
section minimale d’armatures passives dans la zone tendue, pour répartir et maîtriser la fissuration.
Maîtrise de la fissuration: bâtiments
Limites d’ouvertures des fissures pour les éléments en BP avec armatures adhérentes
pour les classes X0 et XC1
sous combinaisons fréquentes: la maitrise de la fissuration est supposée assurée par les
dispositions constructives minimales. Le calcul de wmax n’est donc pas requis.
Les éléments en béton précontraint ne comportant que des armatures non adhérentes sont
traités comme des éléments BA : w < 0,3 à 0,4 mm sous combinaison quasi-permanente
Pour les
bâtiments:
Les fissures dans les
structures en béton
armé ou précontraint
soumises à des
sollicitations de
flexion, d'effort
tranchant, de torsion
ou de traction doivent
être limitées sans
dépasser des valeurs
du tableau ci-contre
Maîtrise de la fissuration: Ponts
Modifie très peu les règles générales (EN 1992-1-1) Limites d ’ouvertures des fissures pour les
éléments en BP avec armatures adhérentes :
Les éléments en BP sans armatures adhérentes sont traités comme des éléments en BA : w < 0,3
mm sous combinaison quasi permanente.
Pour les ponts:
Les fissures dans les
structures en béton
armé ou précontraint
soumises à des
sollicitations de
flexion, d'effort
tranchant, de torsion
ou de traction doivent
être limitées sans
dépasser des valeurs
du tableau ci-contre
5-3-2 Sections minimales d'armatures longitudinales (clause 7.3.2 EC2-1)
Si la maîtrise de la fissuration est requise, une quantité minimale d'armatures adhérentes (en armatures
passives) est nécessaire pour maîtriser la fissuration dans les zones où l'on prévoit l'existence de
contraintes de traction (zones tendues). Cette quantité peut être estimée à partir de:
f ct,eff
A s,min k c k A ct Voir également
f clause 9.2.1.1 EC2-1
yk
1,00 pour les âmes telles que h ≤ 300 mm ou les membrures d'une largeur inférieure à 300 mm
k
0,65 pour les âmes telles que h ≥ 800 mm ou les membrures d'une largeur supérieure à 800 mm
1,00
de façon générale
0,65
on peut récrire k k min
(voir ci-avant) max
1,21 0,7 h
En traction simple
k c 1,00
En flexion simple ou en flexion composée
N Ed,ELS
N Ed,Els 0 Effort de traction
k c 0,4 1 bh 1,0
k h f
ct,eff
1
h *
N Ed,Els 0 Effort de compression
h pour h 1,0 m 1,5 si N Ed, ELS 0 Effort de compression
h
*
k 1
1,0m pour h 1,0 m
2 h *
si N Ed, ELS 0 Effort de traction
3 h
Cas des sections rectangulaires en flexion simple
Cas des sections rectangulaires en traction simple
Cas des sections en Té
Âme tendue des sections en T (b, h, bw, hf) en FS
2
bw hf bw
1 - 1 - 1 - α
bh - b - b w h - h f 1 - 1 - α 1 - β
2 2
2
b h ν' b
' h
2 bh - b - b w h - h f bw hf h 2 1 - 1 - α 1 - β
2 1 - 1 - 1 - hf
b h β
h
1) Lorsque l’axe neutre se trouve dans l’âme :
1 - 1 - α 1 - β
2
b w ν' A ct A ct A ct ν' A ct
α
α
bw h bw bh α bh h bh 2 1 - 1 - α 1 - β
h b
b
A ct ν'
1 α 1 β
2) Lorsque l’axe neutre se trouve dans la membrure : bh h
' 1 - 1 - 1 -
2
1 1
h h 2 1 - 1 - 1 -
f ct,eff Δσ p '
A s,min k c k A ct,eff ξ1 Ap
f f
yk yk
2,5 h - d
h c,eff min h - x 3 (h-x)/3 n’est pas applicable pour les éléments précontraints
h 2
A ct,eff
Sections effectives
2,5 h - d
h c,eff min h - x 3
h 2
Dans le cas des poutres d'une hauteur totale h ≥ 1 000 mm, dont les armatures principales sont
concentrées sur une petite portion de la hauteur seulement
Il convient de répartir ces armatures régulièrement entre le niveau des armatures de traction
et l'axe neutre, à l'intérieur de cadres
f ct,eff
A s,min 0,5 k c A ct Section minimale d’armatures de peau supplémentaires
f
yk
L'espacement et le diamètre des barres peuvent se déduire du calcul de l’ouverture des fissures clause 7.3.4
Les armatures de peau sont également nécessaires pour assurer une résistance adaptée à éclatement
de l’enrobage.
essentiellement assurée par les armatures de précontrainte adhérentes, les Tableaux 7.2N et 7.3N
peuvent être utilisés en prenant la contrainte totale dans ces armatures diminuée de la pré-tension.
Dans le cas du béton précontraint par post-tension, lorsque la maîtrise de la fissuration est
essentiellement assurée par des armatures passives, les tableaux peuvent être utilisés en prenant la
contrainte dans ces armatures, calculée en incluant l'effet des forces de précontrainte.
Le diamètre maximal des barres (tableau 7.2N) peut être modifié comme suit :
f ct,eff k c h cr
s
k c 1,00
2 h d
s En traction simple
2,9
s : est le diamètre maximal de la barre donné dans le Tableau 7.2N ci-avant
h cr : est la hauteur de la zone tendue juste avant la fissuration, en considérant les valeurs caractéristiques de la
force de précontrainte et les forces axiales pour la combinaison quasi-permanente des actions
h d : Pour la section est entièrement tendue, est la distance minimale entre le centre de gravité des armatures
et le parement du béton (si les barres ne sont pas placées de manière symétrique, les deux parements
sont à considérer).
Pour les ponts
La maîtrise de la fissuration sans calcul direct peut être effectuée au moyen de
méthodes simplifiées.
5-3-4 Maîtrise de la fissuration avec calcul de l’ouverture des fissures (clause 7.3.4
EC2-1)
L'ouverture (calculée) des fissures, wk, peut être calculée au moyen de l'expression :
w k s r,max ε sm ε cm
k t f ct,eff Es σs σs
ε sm ε cm 1 1
ρ p,eff 0,6
σ ρ E
s p,eff E cm s Es
As ξ A p
2
0,6 Cas de chargement de courte durée
ρ p,eff
1
A c,eff kt
0,4
Cas de chargement de longue durée
est l'aire de la section effective de béton autour des armatures tendues (voir ci-avant)
Si s max 5 c s r,max k 3 c k1 k 2 k 4
2 ρ p,eff
n1 12 n 2 22
eq
n1 1 n 2 2
Diamètres équivalent de barres de
diamètres non identiques
c : est l'enrobage des armatures longitudinales
k1 :
est un coefficient qui tient compte des k1 pour les armatures ayant une surface effectivement
1,6
propriétés d'adhérence des armatures
adhérentes lisse (armatures de précontrainte, par exemple)
0,5 En flexion
ε1 ε 2
avec ε1 ε 2
k2 : est un coefficient qui tient compte de la
k2 k2
distribution des déformations
1,0 En traction 2 ε1
cas d'une traction excentrée ou
pour certaines zones localisées
3,4 pour c ≤ 25 mm
k3 : k3 23
25 pour c > 25 mm
3,4
c Sections minimales d'armatures
k 4 0,425
NB: Les valeurs d’ouverture de fissures fixées par l’EC2 sont des valeurs de calcul, qui peuvent être notablement
différente des valeurs observées.
Maîtrise de la fissuration BPEL 91/99:
Pour assurer l’intégrité du béton, on peut définir, par analogie au BPEL91_99, trois classes de vérification
pour les sections courantes sous les actions normalement prévisibles en service,.
Classe I : section non fissurée, on interdit toute traction dans le béton, en situation d’exploitation.
En construction les contraintes de traction sont limitées à fctm. Il y a peu ou pas d’armatures
passives (1950).
Classe II : section non fissurée, on admet les tractions mais pas la formation systématique de
fissures (1980)
Classe III : section fissurée, on admet des fissures d ’ouverture modérée sous charges extrêmes
mais pas de fissure ouvertes sous charges permanentes (2000).
Le principe de la précontrainte consiste à utiliser au mieux la résistance du béton en le comprimant à
l'avance par des forces internes permanentes.
- Précontrainte totale : pas de décompression du béton sous les charges extrêmes en service –
combinaisons rares au sens du BPEL, correspondant aux combinaisons caractéristiques au sens
de l'EC2. Si le béton ne se décomprime pas, il n'y a a priori pas de risque de fissures.
- Le béton résiste à la traction mais, du fait du retrait, de l'existence de reprises de bétonnage, il y a
possibilité de fissure dès qu'une traction existe.
- Cependant les fissures ne sont dangereuses en termes de corrosion que si elles restent ouvertes
pendant une durée importante. On peut donc admettre l'ouverture de fissures sous des actions de
courte durée, pourvu qu'elles se referment convenablement lorsque l'action cesse.
(1)P La déformation d'un élément ou d'une structure ne doit pas être préjudiciable à leur bon
fonctionnement ou à leur aspect.
(2) Il convient de fixer des valeurs limites appropriées des flèches, en tenant compte de la nature de
l’ouvrage, des finitions, des cloisons et accessoires, et de sa destination.
(3) Il convient de limiter les déformations aux valeurs compatibles avec les déformations des autres
éléments liés à la structure tels que cloisons, vitrages, bardages, réseaux ou finitions. Dans certains
cas, une limitation des déformations peut être nécessaire afin d'assurer le bon fonctionnement de
machines ou d'appareils supportés par la structure, ou pour éviter la formation de flaques sur les
toitures-terrasses.
5-4-2 Cas de dispense du calcul (clause 7.4.2 EC2-1)
Les limites de flèches données en (4) et (5) ci-dessous sont tirées de l'ISO 4356 et devraient
généralement assurer un comportement satisfaisant des constructions telles que logements, bureaux,
bâtiments publics ou usines.
l
Les flèches calculées sous comb. qp pour une poutre, une dalle ou une console : f comb. qp
250
Une contreflèche peut être prévue pour compenser en totalité ou en partie les déformations.
l
Les contre-flèches de compensation des déformations ne devraient pas dépassée :
250
Pour les cloisonnements et autres éléments en contact avec l’élément fléchi, il faut vérifier
ρ ρ
3/2
ρ A sc
K 11 1,5 0 f ck 3,2 f ck 0 1 si 0 1 (7.16a) ρ'
bw d
l ρ ρ ρ
d ρ0 1 ρ' ρ0 As
K 11 1,5 f ck f ck si 1 (7.16b) ρ
ρ - ρ' 12 ρ ρ bw d
Les Expressions (7.16a) et (7.16b) ont été établies sous les charges de calcul à l’ELS, pour une section
fissurée à mi-portée d'une poutre ou d'une dalle, ou sur appui dans le cas d'une console, :
pour la contrainte de l'acier s = 310 MPa (ce qui correspond à peu près à fyk = 500 MPa),
le béton est de la classe C30/37.
l l
Les correctifs sont à appliquer aux valeurs de l/d trouvées ci-dessus:
d corrigé d tableau 7.4NF
310 500 A s,prov
Poutres ou dalles dont s est différente de 310 MPa
s f yk A s,req et/ou fck est différent de 30 MPa.
b eff
0,8 Pour les sections en Té pour lesquelles le rapport 3
bw
7 / l (en m) Poutres et des dalles autres que les planchers-dalles, leff > 7m, supportant des
eff cloisons susceptibles d'être endommagées si les flèches sont excessives. Pour les
dalles leff est le plus petit coté de la dalle.
Dans le cas des planchers-dalles dont la plus grande portée est supérieure à 8,5
8 ,5 / l eff (en m)
m et qui supportent des cloisons susceptibles d'être endommagés si les flèches
sont excessives,
Aucune contre-flèche n'a
été prise en compte pour
l'établissement de ces
expressions.
As
ρ
bw d
NOTE 3
Lorsque leur rapport portée / hauteur utile n’est pas vérifie selon les équations 7.16a et 7.16b, c’est-à-
dire : ρ0 ρ0
3/2
ρ0
K 11 1,5 f ck 3,2 f ck 1 si 1
l ρ ρ ρ
d ρ0 1 ρ' ρ0
K 11 1,5 f ck f ck si 1
ρ - ρ' 12 ρ ρ
f 1 f I f II (7.18)
: Coefficient de distribution (qui tient compte de la participation du béton tendu dans la section), donné
par l'Expression (7.19)
2
sr
1 (7.19)
s
M cr dans le cas de la flexion M cr : Moment de fissuration
M
sr
s N
N dans le cas de la traction pure cr : L’effort de fissuration
cr N
f ctm I ser ,non fiss f ctm
M cr
d x f ctm max h
d x
M cr avec
f ctm f ctm I ser ,non fiss 1,6 1000 f ctm
I ser ,non fiss M cr
ν'
Les déformations dues au chargement peuvent être évaluées en utilisant la résistance en traction et le
module d'élasticité effectif du béton.
Dans le cas de charges d'une durée telle que le béton subit un fluage, la déformation totale, fluage
inclus, peut être calculée en utilisant le module d'élasticité effectif du béton donné par l'Expression
(7.20) : Ecm
Ec ,eff
1 , t0
(7.20)
b xn , f b h xn , f
3 3
3 3
b x3
I ser ,non fiss As d x Asc x d '
2 2
3
Es
e : Coefficient d’équivalence instantané
Ecm
e 1 , t0
Es
: Coefficient d’équivalence final
Ec ,eff
, t0 0 RH f cm t0 Voir annexe B pour les détails sur les paramètres
xn,f : est déterminé à partir de l’équation au moment statique, mais peut être déterminé en utilisant la formule du
centre de surface (centre de gravité).
La flèche de calcul inclut les flèches instantanées sous (G + 2Q) et sous différées (G + 2Q).
f totale 1 0 f inst G 2 Q
5-5 Calcul de la précontrainte Pmini et de son excentricité e0
(La section de béton étant supposée connue)
5-5-1 Sections de calcul
Tant que les contraintes de traction dans le béton restent modérées (ce que nous
supposons ici), le calcul s’effectue à partir des caractéristiques des sections non
fissurées :
sections nettes sont utilisées lorsque les contraintes sont développées par
les charges permanentes et par la précontrainte ;
sections homogénéisées pour les contraintes dues aux charges variables.
5-5-2 Expressions générales de la contrainte de béton dans la section
P M y P e y P e y
σy P e 0 M 1 e 0 1
P y
1
B I B P I B I B '
M I
P
σ y P e0 M
y-y G
avec e e 0 avec
et ρ Voir chapitre
B I P B ν' ν précédent
P e y
σ y 0 σ G
P Retenons l’expression σy 1
B B '
Le fait que tout diagramme de contraintes reliant les fibres extrêmes (sup. et inf.) passe par le point G
' '
σG
h
5-5-3 Centre et ligne de pression
Sous un cas de charge réel quelconque, une section est soumise aux sollicitations
suivantes :
un effort normal n = P dû à la seule précontrainte ;
un moment fléchissant m = Pe0 + M somme du moment de précontrainte Pe0 et
du moment fléchissant extérieur M.
m M
m = Pe0 + M e e0
n P
Le lieu de ces points lorsque la section décrit la poutre est la ligne de pression.
'
P
En fibre inférieure (y = -’): σ '2 σy '
e
1 σ '1
B
B B
- c' - '1 - 1 e ' 2 - 1 (1)
P P
B B
- ' - ' '1 -1 e 1 '2 c (2)
P P
Le segment [–c’, +c] de Gy (figure 40 ) est le noyau limite de traction T (car c’ et c
sont définis à partir des contraintes limites de traction ).
De même, le segment [–’, +] de Gy est le noyau limite de compression C.
Les doubles inégalités (1) et (2) expriment que le centre de pression doit appartenir à
l’intersection [–’, ] de ces deux segments appelée noyau limite au sens strict :
Ces différents noyaux limites engendrent, lorsque la section décrit la poutre, des
fuseaux limites de traction, de compression, au sens strict (intersection des deux
précédents). En tout cas de charge, la ligne de pression doit demeurer à l’intérieur du
m M
fuseau limite au sens strict : e
'
Avec : e e0
n P
' e Mm MM
e0
'
e e0
P P
Mm MM
'
e0 (3)
P P
' Mm MM
Le segment ;
P
de Gy est le noyau de passage au sens strict, intersection du :
P
' Mm MM
noyau de passage de traction : c ; c
P P
' M M
noyau de passage de compression : m ; M
P P
Ces différents noyaux de passage définissent, pour l’ensemble de la poutre, des fuseaux de passage de
traction, de compression, au sens strict.
L’équation (3) exprime que, pour que les contraintes limites soient respectées partout et sous tout cas de
charge, il faut que le câble soit à l’intérieur du fuseau de passage au sens strict.
Remarques : Dans la pratique, le concept de noyau (ou fuseau) au sens strict est lourd à manier.
Au niveau du prédimensionnement, seule est facilement exploitable la notion de noyau (ou fuseau) de
Le noyau (ou fuseau) de compression conditionne, pour sa part, les caractéristiques à donner aux
I I
sections droites , , mais pour effectuer leur dimensionnement, il est beaucoup plus simple
ν ν'
d’écrire directement, dans les zones déterminantes, le respect des contraintes limites de compression.
C’est pourquoi, dans ce qui suit, nous ne conserverons que les notions de noyaux (ou fuseaux)
de traction. Nous les désignons simplement par :
— noyau (ou fuseau) limite ;
— noyau (ou fuseau) de passage ;
sans préciser qu’ils sont de traction, puisqu’aucune ambiguïté n’est possible.
H. THONIER / BPEL
Cette double inégalité est possible ssi : e2 e1 autrement dit, que le fuseau de passage soit ouvert
M M M m ΔM ΔM
P P PI PI est la valeur minimale de la précontrainte
c c' c c' c c'
MM
ν'd' e 0 c' ν d
On vérifiera alors que l’excentricité (e1 ou Mm
c
e2) calculée est réalisable, c’est-à-dire: P P
C’est presque toujours le cas lorsque les M'Max x L-x
e max x - 4×
moments extrêmes sont de signes contraires: M M 0 et M m 0 P L2
M'min x L-x
e min x - '- 4×
P L2
Mm MM
e 0 c' c e max x e min x
P P e0 x
2
ν'd' c' e 0 c ν d e0 x =
M'Max +M'min
' - x L-x
4× L2
2 P
Car le plus souvent : ν'd' c' et c ν d
Section sous-critique
ΔM
P PI
c c'
Mm MM
ν'd' e 0 c'
c ν d
PI PI
Section sur-critique
Lorsque l’excentricité associée à PI ne respecte pas les conditions pratiques d’enrobage, la solution
P = PI est à rejeter, car elle conduirait à un câble mal enrobé.
ν'd'
Mm MM
e 0 - c'- avec PI
PI c ν'd' ν
Le fuseau de passage sort de la zone
autorisée vers le bas (figure 42).
ν'
Pour l’y faire remonter, il suffit d’augmenter P. Le
fuseau s’ouvre (e1 > e2 pour P > PI ) et la valeur PII
à retenir est celle qui amène la ligne e1 à tangenter
la ligne d’enrobage minimal.
ν'd'
MM MM
On obtient alors : e1 c - PII
PII c ν'd'
Si cette fois-ci les conditions (41) ne sont pas satisfaites, c’est que le câble associé à PI sort de la poutre
vers le haut (voir figure 43 ci-après). On a :
Mm Mm
e 0 c' νd PI
PI c' ν d
Mm
P'II
On démontre, comme précédemment, qu’il faut augmenter P jusqu’à la valeur P’II: c' ν d
On calcule PI (section sous-critique) et son excentricité associée. Si cette excentricité calculée est
réalisable, c’est que la section est sous-critique et l’on prend P = PI. Sinon, si l’excentricité calculée
avec PI n’est pas réalisable alors la section est sur-critique, et, selon le signe des moments, on
adopte soit P = PII, soit P = P’II, le câble correspondant étant excentré au maximum vers le bas ou
vers le haut.
1 2 3
ΔM Mm MM ν'd' e 0 ν d
PI e 0 c' ou e 0 c si
c c' PI PI
Alors la section est
sous-critique
Si l’excentricité e0 de la 2ème étape ne respecte pas les conditions de la 3ème étape alors la
section est sur-critique.
On calcule PI puis, soit PII soit P’II selon le signe des moments extérieurs appliqués.
Cas où MM ≥ 0 et Mm ≥ 0 Cas où MM ≤ 0 et Mm ≤ 0
Mm
MM MM Mm P'II
PI PII PI c' ν d
c ν'd' c ν'd' c' ν d
Expressions développées de P
Les formules donnant le expressions de PI, PII et P’II ne sont guère pratiques à utiliser du fait que leurs
seconds membres contiennent implicitement P par l’intermédiaire de c et c’ (voir plus haut).
Ac A
c 1 '2 c' '1 - c 1
P P
Expressions développées de P : cas d’une section sous-critique
ΔM ΔM ΔM
PI
c c' Ac A c ' A c ' '
'1 '2 '1 - 1 2 1
PI PI PI
Expressions développées de P : cas d’une section sur-critique
Ic
MM M M σ '2
PII ν'
c ν'd' PII
ρν ν'd'
Ic
Mm M m σ1
P'II P'II ν
c' ν d ν ρν'd'
Cas particulier important
Le noyau limite se réduit au noyau central (dit tiers central dans le cas d’une section rectangulaire
puisque vaut 1/3 pour une telle section).
ΔM MM Mm
PI PII P'II
h ρν ν'd' ν ρν'd'
La force de précontrainte devient plus grande, par conséquent la section d’aciers précontraints à mettre
en œuvre.
Tendance à la sur-criticité
I I I Ic Ic Ic
ΔM c σ '2 c σ1 M M c σ '2 M M σ '2 ΔM σ '2 σ1
PI ν' ν PII ν' PII PI ν' ν' ν
ρh ρν ν'd' ρν ν'd' ρh
Ic
Ic Ic Ic M'M M M σ'2
M M σ '2 M M M m σ '2 σ1 ν'
PII PI ν' ν' ν
I
ρν ν'd' ρh M'm M m c σ1
ν
Ic Ic Ic
M M σ '2 M M σ '2 M m σ1
ν' ν' ν
PII PI
ρν ν'd' ρh
M M c σ '2 ν'-ρν'd' M m c σ1 ν'ρν d'
I I
ν' ν
PII PI
ν'ρν d' ρ h
PII – PI apparaît comme une fonction linéaire de σ '2 et σ1 , les coefficients affectant
ces deux variables étant négatifs.
Autrement dit, PII – PI est une fonction décroissante de σ1 et σ '2 .
Plus ces contraintes limites sont négatives, plus il est probable que l’on ait PII – PI ≥ 0.
En d’autres termes, plus on admet des contraintes de traction importantes (en
valeur absolue), plus on risque d’avoir affaire à des sections déterminantes sur-
critiques.
Classe d’environnement XC
ν I c ΔM
MM σ 2 σ1 Δ σ ΔM
Ic ν Δσ
Mm
ν' I c ΔM
σ '1 σ '2 Δ σ ' ΔM
Ic ν' Δ σ '
5-6-2 Cas d’une section sur-critique soumise à des moments positifs
ν' I c ΔM
σ '1 σ '2 Δ σ ' ΔM
Ic ν' Δ σ '
P ν' 2 ν '2 Ic
pour A c
Ac h ρ ν ν'
Ic ρPh
P ν' 2 ν '2
' d' où ν σ ν σ'
Ic h 2 2
ν'
5-6-3 Cas d’une section sur-critique soumise à des moments négatifs
ν I c ΔM
σ1 σ 2 Δ σ ΔM
Ic ν Δσ
σ1 Mm
σ1 σ '1 σ G P Ac
P ν' 1 ν '1 Ic
pour A c
Ac h ρ ν ν'
Ic ρPh
P ν' 1 ν '1
' d' où ν' σ ' ν' σ
Ic h 1 1
ν
Remarque
D’après ce qui précède, on peut atteindre :
— les quatre contraintes limites dans une section sous-critique ;
— trois contraintes limites seulement dans une section sur-critique.
Mais l’atteinte des contraintes limites de compression n’est nullement obligatoire. En fait, il arrive très souvent, dans
la pratique, qu’une des membrures au moins de la poutre soit surabondante. C’est presque toujours le cas pour les
tabliers de ponts routiers : la membrure supérieure joue également le rôle de dalle et doit, à cet égard, résister aux
sollicitations locales transversales qu’y développent les charges roulantes. C’est cette fonction qui, la plupart du
temps, conditionne ses dimensions et la rend surabondante vis-à-vis de la flexion générale. L’essentiel, en fait, est
que les modules d’inertie (géométriques) soient supérieurs ou égaux aux valeurs minimales données par les
formules.
S’ils sont strictement supérieurs à ces valeurs minimales, on demeure au-dessous des contraintes limites de
compression, ce qui n’altère en rien le caractère sous-critique ou sur-critique des sections droites, ces qualificatifs
impliquant simplement l’atteinte des deux contraintes limites de traction dans le premier cas et d’une seule
contrainte limite de traction dans le second. On dira aussi que la section est surabondante,
5-7 Cas où plusieurs valeurs de P interviennent dans le dimensionnement
Figure 41 – Invariance des conditions de dimensionnement dans une multiplication scalaire
Applications aux ELS
Mm
Pm (x, t) 1 1'
rsup rsup rsup
Mm Pm (x, t) 2 2'
rinf rinf rinf
5-7 Récapitulation
Ic ' Ic Ic M
ΔM+ σ 2 + σ1 ... 79
P= ν' ν ... 77
ρh
I c M
... 80
A c 2‘ M M Ac 1 M m ' '
e0 1 ' 1 ... 78
P P P P
5-7-1 Hypothèse d’une section sous-critique (fictive)
M M M m IG σ 2' IG σ1 MM Mm
- + × + × -
rinf rsup ν' rinf ν rsup IG rinf rsup
PI = ν = en fibre supérieure
ρh
σ 2 σ1
-
r r
inf sup
MM
ρ×ν A σ inf
r
× 2
-1 -
MM Mm
I inf‘
P r PI
-
e0 = I r r
G =
Mm inf sup
en fibre inférieure
ν' σ'1 σ'2
A σ1 rsup
-ρ×ν' 1- × - -
rsup rinf
PI rsup PI
5-7-2 Hypothèse d’une section sur-critique
Section réelle section fictive
M M I G 2' M M I G 2'
Ic '
M M + σ2 PII rinf ' rinf rinf ' rinf
PII = ν' ... 81 ' d ' e 0
ρ + '-d'
e 0 'd '
e0 = ' d ' ... 82
IG ρ PII h
en fibre supérieure
Ic Ph ν σ 2 σ 2 ν
... 84
'
r
inf r ν'
2
' inf
'
2
MM Mm
I r
I c M r en fibre inférieure
... 83 G
inf sup
En multipliant par :
1/rinf et 1/rsup
On ramène l’étude
à une seule valeur
de précontrainte P
Le moment de construction Mc est en général toujours
inférieur au moment minimal en service, et la précontrainte
Pc toujours supérieure.
Par conséquent, la situation déterminante est le moment maximum avec les contraintes limites de
service et le moment de construction avec les contraintes limites de construction, ces deux
M c ; Pc M qp ; Pk,sup
On donne:
fck = 30 MPa; fctm = 2,896 MPa
rinf = 0,95 ; rsup = 1,0
Exercice 2: (page ½)
Soit la poutre en Té ci-contre de longueur Leff = 40,0m d’un
bâtiment à usage de bureau, sollicitée par les charges
suivantes:
qk = 8 kN/ml;
gs = 5 kN/ml (superstructures / poids propre non compris).
On donne:
• fck = 30 MPa; fctm = 2,896 MPa
• rinf = 0,95 ; rsup = 1,05
• XS2
On donne:
• fck = 30 MPa; fctm = 2,896 MPa
• rinf = 0,95 ; rsup = 1,05
• XS2
On dispose de Gaine de précontrainte : GNECO55 : d = 55mm et D = 65mm