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SEANCE N° 7
Notion du multiplicateur
Objectif :
définir l’offre globale et la demande globale ;
déterminer le revenu d’équilibre macroéconomique.
L'offre globale et la demande globale sont déterminées en fonction d'un volume d'emploi donné.
Selon la théorie keynésienne, l'équilibre global au niveau de l'ensemble de l'économie peut être
réalisé à un niveau de sous-emploi ou de plein emploi1.
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Les questions relatives aux mécanismes de fonctionnement du marché de travail selon l'optique keynésienne sont
abordées dans le cours de Modèles de base de macroéconomie au semestre prochain.
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L'offre globale désigne la production des biens et services réalisée dans une économie au cours
d'une période donnée. Cette production génère un revenu2 qui lui est égal (noté Y) et qui
correspond au revenu de l'ensemble de l'économie (ou revenu national). Ainsi :
Y = OG
Y = C + I = OG
L'offre globale étant égale au revenu, elle ne peut qu’exprimer l’identité produit/revenu. En
conséquence la représentation de l'offre globale en fonction du revenu, la droite O, est une droite
à 45° (ou première bissectrice) car c'est le lieu de tous les points tels que OG = Y
OG
O
OG =Y
YY
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Dans la suite du chapitre 3, le revenu désignera le revenu national.
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DG = C(Y) + I0
En définitive, eu égard aux hypothèses énoncées la demande globale est une fonction croissante
du revenu.
DG
DG =C(Y) + I0
YY
A priori, il n'y a aucune raison pour que l'offre globale soit égale à la demande globale. Elle peut
lui être égale, supérieure ou inférieure. La différence entre les deux grandeurs résulte de la
variation de stocks au niveau des biens de consommation et des biens d’investissement. L'écart
entre les variables d’offre et les variables de demande est exprimé par les relations suivantes :
C = C(Y) + cons ;
I = I + inv
avec cons et inv correspondant respectivement à la variation positive ou négative des stocks
des biens de consommation et des biens d’investissement.
Au vu de ce qui précède, il apparaît que l'offre globale diffère de la demande globale par la
variation positive ou négative des stocks.
O G, D G
O = OG =Y
D = DG
YY
Ye
A l’équilibre, OG DG Y Y cY C0 I0
C0 I 0
D’où l’on tire le revenu d’équilibre Ye1 .
1 c
Activités :
Soit une économie dont le fonctionnement est formalisé par les équations suivantes :
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Y = C+I+G
Y = S+C+T-F
Yd= Y-T+F
C = aYd+Co
I = Io
G = Go
F = Fo
T = tY
- où Y, C, I, S, G, T, F et Yd désignent respectivement, le revenu, la consommation, l'investissement,
l'épargne, les dépenses publiques, les impôts, les transferts et le revenu disponible.
- a et t sont des paramètres avec 0<a<1 et 0<t<1.
- Io, Co, Go et Fo sont des variables exogènes.
1. On suppose dans un premier temps que l'influence de l'Etat est négligeable:
-a) caractérisez et formalisez le modèle économique sous-jacent;
-b) illustrez graphiquement le revenu d’équilibre.
-c) par quels mécanismes s'opère la convergence vers l'équilibre.
2. Démontrez par voies graphique et algébrique, que l'introduction de l'Etat modifie le niveau du
revenu d'équilibre.
De façon générale, l'effet multiplicateur est le processus selon lequel l'augmentation initiale
d'une grandeur macroéconomique produit une augmentation plus importante de la variable
qu'elle détermine (cas du revenu national pour le multiplicateur d’investissement).
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l’investissement, elles augmentent directement le revenu d’un montant équivalent à la valeur des
investissements. Ce revenu supplémentaire est distribué dans l’économie, et va être en partie
consommé et en partie épargné. La partie consommée va augmenter la production de biens de
consommation et donc le revenu distribué d’un montant équivalent ; cette dernière distribution de
revenu va, à son tour, alimenter la consommation et donc la production, et ainsi de suite. L’effet
final d’une augmentation de l’investissement sur la production est donc bien plus important que
l’effet initial.
Illustrons ce phénomène par un exemple numérique. Pour simplifier, nous raisonnons en économie
fermée. La propension marginale à consommer est égale à 0,8 et l’investissement augmente de 100.
A chaque vague d’effet, la variation initiale de Y se répartit en épargne (Δs= 0,2 ΔY) et en
consommation (ΔC= 0,8ΔY) ; la variation de la consommation entraîne alors une variation
équivalente du revenu qui vient alimenter une nouvelle vague d’effets. A chaque vague, l’impact
sur la production est de plus en plus faible parce qu’une partie du revenu supplémentaire n’est pas
consommée. Dans cette analyse, l’épargne est une fuite, un revenu non dépensé.
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Remarque : le multiplicateur d’investissement est d’autant plus élevé que la propension
marginale à consommer est élevée. Il en est ainsi car lorsque la propension marginale à
consommer est élevée, la propension marginale à épargner est faible. Les fuites sont donc
faibles.
Illustration numérique
On voit bien qu’à mesure que la propension marginale à consommer diminue (passant de 0,9 à
0,2), le multiplicateur diminue à son tour (passant de 10 à seulement 1,25).
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ACTIVITES : 7