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Ondes acoustiques

Lavoisier - PC

2020-2021

Table des matières


1 Équations de propagation d’ondes acoustiques 2
1.1 Équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Approximation acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Linéarisation des équations du fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Équation de d’Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Solutions de l’équation de d’Alembert 5


2.1 Ondes planes et ondes sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Ondes planes progressives harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Aspect énergétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4 Source en mouvement : Effet Doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3 Réflexion et transmission des ondes acoustiques 16


3.1 Grandeurs continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 Coefficient de reflexion et de transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

4 Ondes stationnaires 20
4.1 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4.2 Cas d’un tuyau symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4.3 Cas d’un tuyau mixte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.4 Jouer une note . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

1
Ondes acoustiques

Comment fonctionnent les instruments à vent ?

1 Équations de propagation d’ondes acoustiques


Nous allons étudier la propagation des ondes sonores dans les fluides. Dans tout le chapitre
nous considérerons le fluide parfait et négligerons les effets de la pesanteur pour plus de
simplicité.

1.1 Équations du mouvement


Considérons une membrane se déplaçant rapidement devant la vitesse d’écoulement d’un fluide,
par exemple la membrane d’un haut-parleur.
Les fluides étant par nature compressible les particules de fluide au contact de la membrane
voient leur volume, donc leur masse volumique varier. Cette modification de volume entraîne
une modification de la pression qui permet la mise en mouvement des particules de fluides
adjacentes, cette mise en mouvement entraînant à son tour des variations de volume et donc de
pression dans les particules de fluide voisines et ainsi de suite générant ainsi une onde sonore.

Afin de décrire les modifications de la particule de fluide lors du passage de cette onde matérielle
nous avons besoin de connaître 5 paramètres régissant le comportement de la particule de fluide :


v , p et µ.
Nous avons a notre disposition deux équations :
— L’équation de conservation de la masse :

(M, t) + div(µ−

∂µ
v (M, t)) = 0 (1)
∂t
— L’équation d’Euler :
( )
∂−
→ ( −−→) −−→
(M, t) + −

v .grad −

v
µ(M, t) v (M, t) = −grad P (M, t) (2)
∂t

Ces deux équations sont équivalent à quatre équations scalaires, il faut une cinquième équa-
tion afin de déterminer complètement les 5 paramètres précédemment annoncés.

• Coefficient de compressibilité isentropique


Si l’onde sonore est suffisamment rapide devant les mouvements du fluide ont peut considérer les
transformations qu’elle engendre à son passage comme adiabatiques, la chaleur n’a pas le temps
de diffuser d’une particule de fluide à l’autre pendant le temps caractéristique de propagation
de l’onde. Comme nous avons négligé la viscosité, les transformations du fluides peuvent qui
plus est être considérées comme réversible. Par conséquent la propagation de l’onde acoustique
dans le fluide est avec une bonne approximation isentropique. On introduit donc le coefficient
de compressibilité isentropique :
( )
1 ∂µ 1 Dµ
χs = =
µ ∂p s µ Dp
On peut alors écrire :

1 Dt Dµ Dp
χs = Dp
d’où = µχs (3)
µ Dt
Dt Dt

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1.2 Approximation acoustique


Au repos la masse volumique µ0 et la pression P0 d’une particule de fluide sont constants,
le champ de vitesse quant à lui est nul. L’approximation acoustique est de considérer la
propagation de l’onde sonore à travers le fluide comme une perturbation de l’état de repos, les
champs de masse volumique, pression et vitesse s’écrivent alors :



v (M, t) = −

v1 (M, t) P (M, t) = P0 + p1 (M, t) µ(M, t) = µ0 + µ1 (M, t)
Les champs portant l’indice 1 sont des infiniment petits d’ordre 1 et ont en tout point du fluide
une valeur moyenne nulle.

1.3 Linéarisation des équations du fluide


Les équations régissant le comportement du fluide ne sont à priori pas linéaires donc il est
presque impossible de les résoudre telles quelles. Nous allons utiliser l’approximation acoustique
afin de les "linéariser" c’est à dire de conserver seulement les termes d’ordre 0 ou 1. Les termes
infiniment petit d’ordre 2 ou plus sont a priori négligeable, les équations obtenues devraient donc
décrire le fluide dans une bonne approximation.

• Equation de conservation de la masse

+ div ((µ0 + µ1 )−

∂(µ0 + µ1 )
v1 ) = 0
∂t
Le terme µ1 −

v1 est d’ordre 2, nous pouvons le négliger, de plus µ0 est uniforme. On obtient donc :

(M, t) + µ0 div −

∂µ1
v1 (M, t) = 0 (4)
∂t

• Equation d’Euler
( )
∂−
→v1 (− −−→) → −−→
(µ0 + µ1 ) + →
v1 .grad −
v1 = −grad (P0 + p1 )
∂t
∂−→ ( −−→)
et −

v1 .grad −→
v1
Les termes µ1 v1 sont tous deux d’ordre 2, nous pouvons les négliger. P0 est
∂t
−−→ −−→
uniforme donc grad (P0 + p1 ) = grad p1 . On obtient alors :

∂−
→v1 −−→
µ0 = −grad p1 (5)
∂t

• Coefficient de compressibilité isentropique


( )
Dµ0 Dµ1 DP0 Dp1
+ = (µ0 + µ1 )χs +
Dt Dt Dt Dt
Nous avons à faire à des dérivées particulaires :

Dµ0 ∂µ0 (− −−→)


= + →
v1 .grad (µ0 ) = 0
Dt ∂t
Dµ1 ∂µ1 (− −−→)
+ →
∂µ1
= v1 .grad (µ1 ) =
Dt ∂t ∂t

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On peut écrire la même chose pour le champ de pression par conséquent l’équation initiale peut
s’écrire :

∂µ1 ∂p1
= µ 0 χs (6)
∂t ∂t

1.4 Équation de d’Alembert

• Obtention des équations couplées


- Combiner les équations (4) et (6) afin d’obtenir une nouvelle équation reliant −

v1 et p1

Équations couplées

Les variations temporelles et spatiales de pression et de vitesse du fluide sont reliées par
des équations couplées, c’est l’origine de la propagation de l’onde sonore.

∂−
→v1 −−→
µ0 = − grad p1 (7)
∂t
= − div −

∂p1
χs v1 (8)
∂t

• Équation de propagation
- A l’aide des deux équations couplées, montrer que la surpression p1 vérifie une équation de
d’Alembert. (On pourra raisonner à 1D ou à 3D)

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- Quelle est la vitesse de propagation de l’onde sonore ?

- Montrer que dans le cas d’une propagation dans un gaz parfait la célérité peut s’écrire :

γRT0
c=
M

• Ordre de grandeur de célérité d’onde sonore

célérité (m.s−1 )
Gaz 340
Liquide 1500
Solide 5000

Attention : : La vitesse −

v1 est la vitesse de déplacement du fluide lors du passage de l’onde
à ne surtout pas confondre avec c la vitesse de l’onde dans le milieu, on a la plupart du temps
c ≫ v1 .

2 Solutions de l’équation de d’Alembert


2.1 Ondes planes et ondes sphériques
On a vu dans le cours sur les ondes mécaniques, catégorie à laquelle appartiennent les ondes
acoustiques, que les solutions de l’équation de d’Alembert sont des ondes progressives, c’est à
dire les ondes de la forme :

p1 (M, t) = f (r − ct) + g(r + ct)


L’équation de d’Alembert étant une équation linéaire, le théorème de superposition et la dé-
composition en série de Fourier peuvent être utilisées afin d’étudier seulement les solutions

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harmoniques 1 . On peut donc étudier les solutions de l’équation de d’Alembert de la forme



→→
p(M, t) = p0 (r) cos(ωt − k .−
r + φ)


où p0 (r) est l’amplitude de l’onde qui peut varier avec la propagation, k le vecteur d’onde qui
−−→
donne la direction de propagation de l’onde et − →r = OM le vecteur position dont l’expression
dépend du système de coordonnées choisies.
Il existe cependant plusieurs formes pour les ondes progressives harmoniques comme déjà vu en
optique :

• Ondes sphériques progressives harmoniques (OS)

Proche des sources la forte croissance des surfaces d’ondes dilue


l’énergie surfacique de l’onde et cela se traduit par une diminution
de l’amplitude de l’onde. De plus la propagation de l’onde proche

→→
des sources est nécessairement radiale donc k .− r = kr.

L’expression générale des ondes sphériques progressives harmoniques est :


p0
cos(ωt − kr + φ)
p(M, t) =
r
• Ondes planes progressives harmoniques (OPPH)
Loin des sources la diminution de l’amplitude avec la propagation
peut être négligée, les surfaces d’ondes sont des plans c’est à dire
qu’à un instant donné sur une plan perpendiculaire à la direction
de propagation de l’onde la valeur de la surpression p1 (M, t) (ou de
la vitesse −

v1 (M, t)) est constante.
L’expression générale des ondes planes progressives est :

→→
p(M, t) = p0 cos(ωt − k .−
r + φ)

Figure 1 : Loin des sources les surfaces d’ondes peuvent être approximées à des plans

Nous étudierons la plupart du temps les OPPH par conséquent nous allons nous attarder un
peu plus sur ces formes de solutions.
1. A partir des solutions harmoniques on peut recréer n’importe quel signal grâce à la décomposition en série
de Fourier, et cette somme de fonctions harmoniques est une solution de l’équation de d’Alembert si chacune est
individuellement solution d’après le théorème de superposition

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2.2 Ondes planes progressives harmoniques


2.2.1 Structure de l’onde
Afin de simplifier les calculs de dérivés nous allons utiliser la notation complexe. La surpression
et la vitesse s’écrivent alors :


→−→ −
→−→
p1 (M, t) = p10 ej(ωt− k . r +φ) = p10 ej(ωt− k . r )

→→ −
→→

→ j(ωt− k .− j(ωt− k .−
v1 (M, t) = −
v→
10 e
r +ϕ)
=−
v→
10 e
r)

où p10 et −
v→
10 sont les amplitudes complexes de la surpression et de la vitesse qui incluent une
éventuelle phase.
−−→
- Comment se simplifient les expressions de grad p1 et div − →
v1 avec la notation complexe ?

- Déduire des équations couplées (7) et (8) que l’onde de vitesse est longitudinale et que la
pression et la vitesse sont en phase.

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Structure de l’OPPH acoustique

Lors de la propagation d’une onde acoustique :


— L’onde de vitesse est longitudinale
— La pression et la vitesse sont en phase

2.2.2 Impédance acoustique


On définit l’impédance acoustique Zc comme étant le facteur de proportionnalité entre l’ampli-
p1
tude de l’onde de pression et celle de l’onde vitesse Zc = .
v1
L’impédance traduit la réponse à une excitation, c’est-à-dire ici l’amplitude de la pression dans
le fluide pour une vitesse donnée.

- Déterminer l’expression de l’impédance acoustique à l’aide des résultats précédents

L’impédance acoustique dépend seulement de la masse volumique et de la compressibilité d’un


milieu, plus un milieu est dense et faiblement compressible plus sa réponse à une excitation sera
grande, c’est à dire lors du passage de l’onde, plus la pression sera localement forte pour une
vitesse de déplacement des molécules donnée. On a donc pour une onde sonore :

Zc,solide > Zc,liquide ≫ Zc,gaz

- Quelle est l’impédance pour une onde se propageant selon les r décroissants ?

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Impédance acoustique

Lors du passage d’une onde acoustique dans un milieu le déplacement local des molécules
de fluides crée une surpression. Il existe entre l’amplitude de ces deux grandeurs une rela-
tion de proportionnalité qui ne dépend que des caractéristiques du milieu. Le coefficient
de proportionnalité est appelé impédance acoustique et :

p1 µ0
Zc = = (9)
v1 χs
Pour le cas d’une onde contrapropageante : Zc′ = −Zc .

Remarques :
— On a démontré l’expression de l’impédance à l’aide du formalisme des OPPH mais le
résultat ne dépendant pas de la fréquence, on obtient par le théorème de superposition
que ce résultat reste valable dans le cas plus général d’une onde plane progressive.
— La notion d’impédance est une notion générale, qui traduit la réponse d’un milieu à une
excitation, on peut entre autres définir l’impédance électrique dans un milieux conducteur
u
par Ze = (cf TD).
i

2.3 Aspect énergétique


2.3.1 Vecteur densité surfacique de puissance sonore

Considérons un volume V délimité par une surface fermée S et ex-


primons la force de pression du fluide situé à l’intérieur de V sur


l’extérieur à travers dS, surface élémentaire orientée vers l’exté-
rieur :
−→ −→ −→
dF = P (M, t) dS = (P0 + p1 (M, t)) dS


Au voisinage de dS les particules de fluide extérieures à V vont recevoir une puissance égale à :

→→
dP = (P0 + p1 (M, t)) dS.−
v1 (M, t)
où −

v1 (M, t) est la vitesse des particules de fluide.
La puissance moyenne totale transmise par le fluide à l’intérieur de V vers l’extérieur s’écrit
donc :
" " "

→ −
→ −
→ −

< P >= P0 . < −

v1 > .dS + < P1 .−

v1 > .dS = < Π > .dS

Le premier terme est nul par définition de la survitesse −



v1 , on définit donc un vecteur densité

→ −

surfacique de puissance sonore Π = P1 v1 aussi appelé vecteur de Poynting acoustique,
tel que la puissance moyenne transmise par les force de pression à travers une surface S est :
"

→ −→
< P >= < Π > .dS



Remarque : En toute rigueur le vecteur Π inclus le terme d’ordre 1 P0 v1 mais comme ce terme
est nul en moyenne et qu’on s’intéresse généralement aux puissances et énergies moyennes on
continuera de le négliger dans le reste du cours.

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2.3.2 Équation de conservation de l’énergie


- Effectuer un bilan d’énergie sur un volume V en considérant que les seules forces qui travaillent
sont les forces de pression. En déduire une équation globale de la conservation de l’énergie

- A l’aide du théorème de Green-Ostrogradski en déduire l’expression locale de l’équation de


conservation de la masse

- Retrouver à l’aide des équations couplées (7) et (8) l’expression locale du bilan énergétique.
En déduire l’expression de la densité volumique d’énergie transportée par une onde sonore.

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Énergie d’une onde sonore

La densité volumique d’énergie associée à une onde sonore s’écrit :


1 1
e = ec + ep = µ0 v12 + χ0 P12
2 2
où :
1
— ec = µ0 v12 est l’énergie cinétique volumique du fluide
2
1
— ep = χ0 p21 est l’énergie potentielle volumique du fluide
2
Cette densité volumique d’énergie du fluide peut varier si la puissance des forces de


pression est non nulle c’est à dire si le flux de son vecteur de Poynting acoustique Π
est non nul. On a :


→ −

Π = P1 −
→ ∂e
v1 et + div Π = 0
∂t
On appelle cette équation l’équation locale de conservation de l’énergie acous-
tique.

2.3.3 Intensité acoustique


On définit l’intensité acoustique comme la moyenne du vecteur de Poynting de l’onde acoustique :
⟨ −→ ⟩
I = || Π ||

L’intensité s’exprime en W.m−2 .


C’est une grandeur très importante car c’est à cette grandeur qu’est sensible l’oreille. L’oreille
humaine peut entendre des sons allant de 1 W.m−2 qui correspond au seuil de douleur à
10−12 W.m−2 qui correspond au seuil d’audibilité. Pour décrire l’intensité acoustique on uti-
lise donc la plupart du temps une échelle logarithmique et on définit le niveau sonore :

I
IdB = 10 log avec I0 = 10−12 W.m−2
I0
L’oreille n’étant pas un composant linéaire son seuil d’audibilité ainsi que son seuil de douleur
dépendent de la fréquence

Figure 2 : L’oreille n’est pas linéaire, sa sensibilité dépend de la fréquence

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Niveau sonore IdB


Pièce silencieuse 30 dB
Lave-vaisselle 50 dB
rue animée 75 dB
Scooter accélérant 90 dB
Avion qui décolle 120 dB
Marteau piqueur 130 dB

Figure 3 : Exemples de niveaux sonores

2.3.4 Cas d’une OPP


- Compte tenu de la relation entre surpression et vitesse pour une OPP démontrée au (9) et
l’expression de la densité volumique d’énergie démontrer l’équipartition de l’énergie entre énergie
cinétique et potentielle.

- Déterminer la relation entre le vecteur densité surfacique de puissance sonore et l’énergie


volumique de l’onde sonore.

- A l’aide d’un bilan d’énergie sur un cylindre de section S démontrer que la vitesse de l’énergie
est c la célérité de l’onde sonore.

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2.3.5 Cas des ondes sphériques


Considérons une onde de surpression sphérique de la forme :

A A j(ωt−kr)
p1 (r, t) = cos(ωt − kr) en complexe p1 (r, t) = e
r r
- A l’aide de la relation (7) montrer que le champ de vitesse s’écrit :
( )


v (r, t) =
A 1

i
ej(ωt−kr) −

ur
µ0 c r kr2



- En déduire l’expression de l’intensité sonore I =< Π > associée.

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- Montrer que la puissance rayonnée à travers une surface sphérique de rayon r est indépendante
du rayon de cette surface.

Onde sphérique et énergie

La décroissance de la surpression en 1r traduit simplement le fait que la même énergie


est répartie sur une surface plus grande quand on s’éloigne de la source, cela traduit la
conservation de l’énergie dans le cas de surfaces d’onde sphériques.

2.4 Source en mouvement : Effet Doppler


Lorsque l’émetteur de l’onde sonore se déplace par rapport au récepteur la fréquence reçue par
le récepteur diffère de celle émise. La fréquence reçue a pour expression :
( )
v
fr = f0 1+
c
où f0 est la fréquence d’émission, v la vitesse relative du récepteur par rapport à l’émetteur et
c la vitesse du son dans le milieu.

Ainsi pour v > 0, l’émetteur se rapproche du récepteur, la fréquence perçue est plus élevée tandis
que pour v < 0 c’est à dire l’émetteur s’éloigne du récepteur, la fréquence reçue est plus faible.

• Mur du son
Lorsqu’un avion vole à une vitesse inférieure à la vitesse du son dans l’air, les ondes de pression
émises à l’avant de l’avion ont une fréquence supérieure à celles émises à l’arrière de l’avion par
effet Doppler.

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Figure 4 : Ondes sonores émises par un avion en vol subsonique

Une fois que l’avion atteint la vitesse du son les ondes de surpression n’ont plus le temps de se
propager et se superposent au niveau du nez de l’avion. La surpression résultante est bien plus
grande que la surpression usuelle et peut endommager l’appareil, d’où l’appellation de mur du
son.

Figure 5 : Ondes sonores émises par un avion allant à la vitesse du son

Si l’avion fournit suffisamment de poussée il peut vaincre la force de surpression qui s’est créée au
niveau de son nez pour passer en vitesse supersonique. Il se forme à alors à l’arrière de l’avion un
cone de Mach, sur les bords du cône les ondes des surpression créées par l’avion son superposées,
c’est lorsque cette partie du cône atteint le sol qu’on entend localement le "bang" supersonique.

Figure 6 : Ondes sonores émises par un avion en vol supersonique

La forte augmentation de pression apparaissant lorsque l’avion dépasse de mur du son peut
entraîner le changement d’état de la vapeur d’eau présente dans l’air et l’apparition d’un cone
de rosée.

Figure 7 : Cône de rosée

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Remarques :
— Dans le cas ou l’émetteur ne se déplace pas dans la direction du récepteur, il faut remplacer
v par v cos θ où θ est l’angle entre la vitesse de l’émetteur et la direction du vecteur reliant
l’émetteur et le récepteur. (cf complément)
— L’effet Doppler existe pour tous les types d’onde, c’est notamment grâce à l’effet Doppler
électromagnétique que l’on peut déterminer l’éloignement des étoiles par rapport à notre
système solaire et donc l’expansion de l’univers.

3 Réflexion et transmission des ondes acoustiques


On s’intéresse à la réflexion et la transmission d’une OPPH à l’interface entre deux milieux. On
note les grandeurs relatives à l’espace 1 avec un indice 1 et celles relatives à l’espace 2 avec un
indice 2.

Figure 8 : L’onde sonore est en partie réfléchie et en partie transmise au changement de milieu

Nous considérerons pour plus de simplicité des ondes unidimensionnelles se propageant selon
l’axe Ox.

3.1 Grandeurs continues


• Continuité du débit volumique
A l’interface entre les deux fluides le débit volumique se conserve. On peut le montrer en consi-
dérant la conservation d’un volume élémentaire passant l’interface entre les deux fluides.

S1 v1 (0, t) = S2 v2 (0, t)

• Continuité de la surpression
On suppose que la pression au repos P0 est la même partout.

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Considérons un élément de surface fictif dS de masse dm appartenant à l’interface entre les deux
fluide. Le PFD appliqué à cet élément de surface s’écrit :

∂v
dm = (P0 + p1 (0, t))dS − (P0 + p2 (0, t))dS
∂t
Dans le cas d’une interface de masse nulle on obtient P1 (0, t) = P2 (0, t). La surpression est
continue lors du changement de milieu.

Grandeurs continues au changement de milieu

À l’interface entre deux fluides il y a continuité :


— Du débit volumique
— De la surpression

Remarque : Dans le cas où il existe réellement une interface physique, comme une membrane ou
une plaque, on note σ sa masse surfacique et le PFD s’écrit :

∂v
σ = p1 (0, t) − p2 (0, t)
∂t

3.2 Coefficient de reflexion et de transmission


Soit une onde incidente de surpression et de vitesse :

A
pi (x, t) = A cos(ωt − kx) et cos(ωt − kx)
vi =
Z1
- Déterminer les expressions des ondes transmises et réfléchies

- Écrire les deux relation vérifiées par les amplitudes des surpressions et vitesses en utilisant
les conditions de continuité à l’interface.

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On définit les coefficients de réflexion et de transmission en amplitude par :

pr (0, t) pt (0, t)
rp = et tp =
pi (0, t) pi (0, t)
vr (0, t) vt (0, t)
rv = et tv =
vi (0, t) vi (0, t)
- En déduire l’expression des coefficients de réflexion et de transmission en fonction des impé-
dances et des sections des deux milieux

On remarque que les coefficient tp et tv sont réels et positifs, les ondes incidentes et trans-
mises sont toujours en phase. En revanche les coefficients de réflexion peuvent être négatifs,
l’onde réfléchie peut être en phase ou en opposition de phase avec l’onde incidente.

On définit les coefficients de réflexion et de transmission en puissance par :


⟨ −
→ ⟩ ⟨ −
→ ⟩
||Πr || ||Πt ||
R= ⟨ −→ ⟩ et T = ⟨ −→ ⟩
||Πi || ||Πi ||

→ −
→ −

- Écrire les expressions de ||Πi ||, ||Πr || et ||Πt || en fonction des surpressions associées.

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- En déduire l’expression des coefficients de reflexion et de transmission en puissance en fonction


des impédances et des sections des deux milieux.

Réflexion et transmission d’une onde sonore


Lors du passage d’une onde sonore d’un milieu 1 vers un milieu 2 il peut exister une onde
réfléchie et une onde transmise.
Les coefficients de réflexion et de transmission en puissance s’écrivent :
( )2
Z1
S1 − Z2
S2 4 ZS11 ZS22
R= ( )2 et T =( )2
Z1 Z2 Z1 Z2
S1 + S2 S1 + S2

— Dans le cas de milieux proches Z1 ≃ Z2 et S1 ≃ S2 l’onde est majoritairement


transmise. Lorsque Z1 = Z2 on parle d’adaptation d’impédance, le coefficient
de transmission est maximal.
— Dans le cas de milieux très différents Z1 , Z2 et/ou S1 , S2 l’onde est majoritai-
rement réfléchie
Dans tous les cas on a conservation de l’énergie de l’onde incidente :

R+T =1

3.3 Applications
• Adaptation d’impédance
D’après les résultats précédents le coefficient de réflexion est minimal à surfaces fixe lorsque les
impédances des deux milieux sont égales, dans ce cas on parle d’adaptation d’impédance, la
plus grande partie de l’énergie de l’onde est transmise vers le milieux deux.
Afin d’augmenter la transmission d’une onde sonore vers une milieu il faut adapter l’impédance
c’est-à-dire faire en sorte que les impédances des deux milieux soient proches. C’est ce qu’on fait
naturellement en plaçant son oreille sur le verre d’une montre ou sur la poitrine pour entendre
les battements cardiaques. C’est pour adapter l’impédance que lors d’une échographie on ajoute
entre l’émetteur et le corps un gel.
Ces questions sont très importantes pour l’acoustique des salles de concert, on veut en fonction
d’où se réfléchit le son parfois que l’onde soit majoritairement réfléchie et parfois majoritairement
absorbée par le mur (c’est-à-dire transmise).

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Figure 9 : La réflexion et la transmission d’ondes sonores est un réel enjeu pour les salles de
spectacles

Pour que l’onde soit absorbée par un matériaux on tapisse le mur de matériaux mous tels que
la mousse ou le feutre de façon à adapter l’impédance et de permettre au maximum d’énergie
de l’onde sonore d’être absorbée par le mur.

• Différences de surface
Pour S1 et S2 très différents le coefficient de réflexion est proche de 1 donc une très grande
partie de l’onde est réfléchie. Afin de permettre à une onde d’être transmise vers un milieu de
section très différentes il faut que la surface de l’interface entre les deux milieux croit de façon
très lente. C’est le rôle du pavillon d’une trompette ou d’un haut parleur.

Figure 10 : Le pavillon de la trompette permet à l’onde sonore de passer du tuyau à l’air


extérieur

p
Remarque : En toute rigueur l’impédance se définit comme Z = ce qui simplifie l’écriture des
Sv
coefficients de réflexion et de transmission. Adapter lentement la surface de l’interface revient
donc encore une fois à adapter l’impédance.

4 Ondes stationnaires
Lorsque l’onde acoustique arrive sur un milieu d’impédance très différente de celle de son milieu
de propagation il apparaît une onde réfléchie, or on a montré dans le chapitre sur les ondes mé-
caniques que la superposition d’ondes progressives contraprogeantes crée une onde stationnaire.
Nous considérerons ici la propagation d’ondes sonores dans des tuyaux simulant les tuyaux
résonnant des instruments à vent et nous supposerons que toute l’onde incidente est réfléchie.

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Ondes acoustiques

4.1 Conditions aux limites


À une extrémité ouverte d’un tuyau la pression est égale à la pression atmosphérique. Ainsi
la surpression est nulle au niveau d’une extrémité ouverte. C’est un noeud de pression.
À une extrémité fermée d’un tuyau, le fluide ne peut pas se déplacer donc la vitesse est nulle
au niveau d’une extrémité fermé, c’est un noeud de vitesse.
L’existence de l’onde réfléchie de même amplitude que l’onde incidente implique que les ondes
de vitesse et de surpression sont des ondes stationnaire. On écrit la surpression sous la forme :

P1 (x, t) = P0 cos(ωt)(A cos(kx) + B sin(kx))


Pour déterminer l’expression de l’onde de vitesse on utilise l’équation d’Euler linéarisée et on
obtient :
1
v1 (x, t) = P0 sin(ωt)(A sin(kx) − B cos(kx))
µ0 c

Attention : On ne peut pas a priori utiliser l’impédance pour déterminer v1 , en effet l’impé-
dance est différente pour l’onde incidente et l’onde réfléchie.

4.2 Cas d’un tuyau symétrique


On trouve des tuyaux symétriques, la plupart du temps ouvert aux deux extrémités, dans les
instruments de type flûtes

Figure 11 : La flûte est un exemple de tuyau symétrique

On prend le cas d’un tuyau de longueur L ouvert aux deux extrémités et on raisonne avec la
surpression. On obtiendrait les mêmes résultats avec un tuyau fermé aux deux extrémités en
raisonnant sur la vitesse.

Figure 12 : Modèle d’un tuyau symétrique

Les conditions aux limites impliquent :

p1 (0, t) = 0 et p1 (L, t) = 0

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Ondes acoustiques

- En déduire les expressions complètes de p1 (x, t) et v1 (x, t). Quelles sont les fréquences pouvant
se propager dans le tuyau ?

- Dessiner les modes n = 1 et n = 2

Un tuyau symétrique peut émettre tous les harmoniques associés à une fréquence fondamentale

4.3 Cas d’un tuyau mixte


Les tuyaux mixtes se retrouvent dans les instruments à anches tels que la clarinette ou le
saxophone. La trompette est également un tuyau mixte, ce sont les lèvres du trompettiste qui
ferment l’instrument.

Figure 13 : La clarinette est un exemple de tuyau mixte

On prend le cas d’un tuyau de longueur L fermé en x = 0 et ouvert en x = L.

Figure 14 : Modèle d’un tuyau mixte

Les conditions aux limites impliquent :

v1 (0, t) = 0 et p1 (L, t) = 0

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Ondes acoustiques

- En déduire les expressions complètes de P1 (x, t) et v1 (x, t). Quelles sont les fréquences pouvant
se propager dans le tuyau ?

- Dessiner les modes n = 1 et n = 2

Un tuyau mixte n’émet que les harmoniques impairs associés à la fréquence fondamentale par
conséquent à longueur identique de deux tuyaux l’un symétrique et l’autre mixte le timbre sera
différent même si la note jouée (fondamental) est la même.

Ondes stationnaires dans un tuyau

• Pour une onde sonore stationnaire dans un tuyau, un noeud de pression correspond
à un ventre de vitesse et inversement un ventre de pression correspond à un noeud de
vitesse
• Un tuyau symétrique et un tuyau mixte n’auront pas les mêmes harmoniques dans
leur spectre (aussi appelés modes propres) même s’ils jouent la même note, c’est à dire la
même fréquence fondamentale.

4.4 Jouer une note


La fréquence d’une note jouée est la fréquence du fondamental associée à la longueur du tuyaux
résonnant. Afin de jouer une note plus aiguë ou plus grave il faut donc adapter la longueur du
tuyau. Sachant que la fréquence du fondamental est inversement proportionnelle à la longueur
du tuyau, il faudra en allongeant le tuyau on obtiendra une note plus grave.
Il existe plusieurs façons de procéder, la plupart du temps propre à chaque instrument. Le
trombone à coulisse utilise ... un tuyaux coulissant tandis que la trompette utilise des pistons.

Lavoisier - PC 23
Ondes acoustiques

Figure 15 : A gauche un trombone à coulisse, le tuyau change de longueur et donc le trombone


change de fréquence de résonance. A droite le fonctionnement d’un piston de trompette, une
fois le piston appuyé l’air passe dans un tuyau plus long donc la fréquence de résonance est plus
grave

La flûte quant à elle utilise des trous répartis sur la flûte. Sachant qu’un trou ouvert correspond
nécessairement à un point à l’intérieur de la flûte pour lequel la pression est égale à la pression
atmosphérique, la surpression y est nulle, c’est un noeud de pression.

Figure 16 : Un trou de la flûte correspond à un noeud de pression

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