Vous êtes sur la page 1sur 4

-3-

DETERM!NI§ME OU LIBRE ARBITRE ?


Charles SCEMAMA
Avant d'aborder une pareille étude, il faut rendre grâce aux Hiérarchies créatrices qui,
æuvrant avec une patience et un amour inimaginables, nous permettent de mieux
comprendre comment est tissée la trame merveilleuse et complexe de notre destinée.
Déterminisme ou libre-arbitre ? Cette question peut sembler un dilemme insoluble car, si
nous admettons que nous sommes déterminés, notre développement se ferait suivant le
déroulement d'une sorte de scénario minutieusement réglé à I'avance et l'homme serait
comme un exécutant, entièrement sous le contrôle et la conduite du chef d'orchestre. Par
contre, si I'existence dépendait de notre libre-arbitre, nos erreurs risqueraient de provoquer
des discordances dans la symphonie grandiose de la vie humaine et universelle.
« N'étant qu'une partie infime de l'humanité, elle-même infime partie de I'univers, notre
volonté personnelle a une incidence insignifiante ou nulle. Nous sommes donc sous la lsi du
déterminisme puisque nous ne pCIuvons rien changer à notre destin d'homme ? »
Heureusement, mais l'homme dispose, à I'intérieur même du déterminisme, d'un certain
libre-arbitre sans quoi il ne pourrait y avoir de développement de la conscience.
« Comment concilier libre-arbitre et déterminisme ? ll y a une telle contradiction entre ces
deux lois ? »
Cette contradiction n'est qu'apparente. Si l'on veut aller au fond des choses, il faut une
souplesse, une élasticité d'esprit qui étende notre compréhension au delà des trois.o.
dimensions de notre monde. C'est une aBproche du divin, sù l'on avance avec une
déférence, une joie sereine, à la rencontre de I'Ego qui prend alors le relais de notre quête.
Le déterminisme et le libre-arhitre ssnt deux aspects de la vie en mouvement, de
I'inconscience à la soi-conscience. Pour bien saisir cela, rappelons-nous qu'il est écrit dans la
Bible que Dieu créa I'homme à son image et à sa ressemblance. Cela signifie que, par cette
création, aussitôt achevée que conçue, Dieu nousfit aussi parfaits que Lui-même.
« Nous sommes pourtant bien loin d'être comparables à Dieux ! »
Même les meilleurs parmi les hommes sont encore très, très loin de ressembler à Dieu.
Cependant, créés ainsi, dans une instantanéité telle que la plus in{initésimale portion de
temps ne saurait la mesurer, nous avons acquis immédiatement la perfection absolue. En
cela, nous sommes déterminés ; mais au sein rnême de cette instantanéité, il nous a fallu des
millénaires de millénaires avant d'atteindre notre état actuel, et il nous reste encore des
millénaires et des millénaires avant de revenir à ce que nous sommes, depuis toute origine.
« Comment concevoir que tout ce qui est la Vie en manifestation, depuis toujours et à
jamais, soit enclos dans l'instant du Fiat créateur; l'infiniment petit ne peut eontenir
l'infiniment grand ?
ll en est pourtant ainsi, mais cela n'est pas appréhendable par la slmple logique ; il faut la
dépasser en s'ouvrant le plus possible à l'intuition, à l'inspiration qui ne manquent jamais de
visiter le chercheur sincère qui tend toutes ses facultés vers ce qu'il y a de plus élevé en lui,
Cette csnfiance en notre divine étincelle, dans l'attente dynamique que donne la vraie foi,
est la manière « la plus courte, la plus sûre et la plus joyeuse » d'agrandir le champ de notre
conscience et d'être à même d'étendre et de mieux utiliser la part de libre-arbitre dont nous
pouvons disposer, part toujours proportionnelle au développement de notre état de
conscience. Alors, nos déclenchons, par la loi des conséquences, des déterminismes plus
positifs.
-4-

« Le déterminisme peut donc être négatif ? »


Hélas, oui, et bien trop souvent lCe que les ûrientaux nomment karma correspond à peu
près au déterminisme. Nous pensons en général, que le karma eoncernc les épreuves
pénibles découlant d'un nrauvais usage du libre-arbitre. Ces épreuves sont l'aspect négatif
du déterminisme et tout ce qui nous arrive d'heureux cn eSt l'aspect positif'
r< Mais si, par le jeu du libre-arbitre, chacun de nsus modifie son déterminisme, que devient
l'action de Dieu et des Aides spirituelies qui veillent sur nous ? »
L'aide reçue des Hiérarehies - ces différenciations s'échelonnant de Dieu à nous, était totale
à l'origine, mais elle diminue à nresr-rre que notre conscience augmente et, comme il est dit
dans notre Service du Temple, les Anges de Justice, qui sont au-dessus de l'erreur, « donnent
à fous et ù chocur'r exü€tement ce dont ils ont besoin pour leur développement »'
Dans son vaste panorama du pèlerinage de notre va gue de vie, la Cosmogonie nous apprend
quand, comment et de qui nous recevons l'aide spirituelle, et quand et comment l'homme
peut intervenir dans le déterminisnie'
Nous savons que lorsque Dieu nous créa, comme sa propre réflexion, nous étions
complètement fondus, pour ainsi dire, en Lui dans le plr;s spiritualisé des Sept Mondes de la
Manifestation. Notre pèlerinage commença lorsque nous fûmes émanés hors du Monde de
Dieu, en tant qu'Esprits Vierges encore absolument inconscients. Ce fut le début de
i'involution, cette descente progressive dans des Mondes de plus en plus denses pour en
arriver au nadir de la matérialité sur notre terre actuelle. Le libre-arbitre nous fut donné à
partir de l'éveil de la conscience individLrelle, dans le Monde Physique où nous sommes à
l'aube de l'évolution, Cette lente remontée vers le Monde de Dieu'
« Nous étions, auparavant, sous la seule loi du déterminisme ? »
Oui, Toutefois, ii n'y aurait pas eu de possibilite d'éveil de la conscience sans une
sorte
d'embryon de libre-arbitre sous forme d'adaptabilité'
Dàs que nous avûns conrmencé à nous différencier, au sein même de la Vie
divine, dès la
prenrière des sept révolutions de notre vague de vie, dans le Monde des esprits Vierges, il a
fallu que nous nous adaptions à ce nouvel état, puissamment assistés, en cela, par les
régions de plus en
Grands Etres qui nous prenarent en charge. Ensuite, et à chacune des sept
plus denses du Moncle de l'Esprit Divin, du Monde de l'Esprit Vital, du Monde de la Pensée,
du Monde du Désir et enfin du Monde Physique, notre vague de vie a dû s'efforcer de
palier, dans
s,adapter sans cesse aux noLrvelles conditions qui se sünt succédées' Chaque
cette descente vers le plan physique, a été un champ d'expérience pour l'Esprit Vierge, afin
qu'il s'y adapte et devienne apte à passer au stade suivant'
Durant toute l'involution, le principal facteur de notre développenrent, indépendamnrent
des Aides supérieures, a été l'adaptabilité. ehacun des êtres de notre vôguc
de vie a plus ou
moins progressé, suivant ses capacités d'adaptation'
« C'eSt donc parce que ceitains êtres se sont plus ou moins adaptés aux nombreux
ehangements de eonditions, depuis la Période de Saturne
jusqu'à celle de la Terre, qu'il
existe tous ces pionniers et retardataires dont il est fait mention dans notre
enseignement ? »
En effet, les diverses capacités d'adaptation sont la cause principale de cette
séparation en
ciasses et sous-classes dans une même vâgue de vie. Mais depr'ris
que notre Ego peut
eontrôler de l,intérieur l'ensemble de ses vÉhier:les, depr-iis que nous avôns atteint
l'état de
-5-

cûnscience de veille qui caractérise l'homme, le libre-arbitre s'est ajouté à l'adaptâbilité


comme moteur de notre évolution.
Les ârts divinatoires qui permettent d'avoir des aperçus sur notre passé, notre avenir et
notre présent, pourraient laisser croire que nous sommes prédestinés. Mais en Astrologie,
par exemple, dans toute étude sérieuse, il est souligné que « les astres incitent mais ne
contraignent pas », indiquant par là qu'il existe un certain libre-arbitre pouvant modifier ce
qui est écrit dans un thème natal,
Nous avons vu que l'adaptabilité est le moyen d'avancer pas à pas en s'efforçant de
s'harmoniser avec les conditions déterminées particulières à chaque étape à franchir et que
le libre-arbitre est l'intervention de la conscience pour exercer un choix entre deux ou
plusieurs possibilités qui se présentent, donnant, par la loi des conséquences, telle ou telle
orientation au déterminisme.
« Mais que deviennent les autres possibilités qui n'ont pas été choisies ? »
Rien ne se perd dans ce qu'on pourait appeler l'économie divine. Lorsque nôus âvons
l'opportunité d'user de notre libre-arbitre, au cours de I'existence, les options déterminées
possibles, sont considérées d'un plan supérieur au nôtre; mais à notre niveau de conscience,
nous avons la liberté de choisir et notre choix, lui, n'est pas déterminé, bien qu'il soit
conditlonné par tout ce qui, de près ou de loin, fait partie de notre être.
Chaque voie suivle permet des expériences bien définies. Les autres voies délaissées sont,
tôt ou tard, utilisées d'une manière parfois différente, souvent ntême, par d'autres individus.
Toutes les possibilités proposées à la conscience humaine servcnt à l'ensemble de notre ''
vague de vie et I'humanité entière s'enrichit ainsi des expériences vécues par chacun de
nous.
Voici que notre pèlerinage va se poursuivre en abordant la remontée à travers les Mondes
de plus en plus subtils, vers la spiritualisation totale, pour réaliser ce quifut créé par Dieu,
Nous arrlvons maintenant aux temps où, après I'adaptabilité, après le libre-arbitre, nous
pouvons disposer d'une faculté nouvelle qui préfigure déjà le Dieu créateur que nous
sommes en devenir. Cette faculté, précieuse entre toutes, c'est l'épigénèse.
Contrairement à l'adaptabilité devant l'inéluctable déterminé et au libre-arbitre qui ne peut
jouer que dans les limites d'un déterminisme plus ou moins élargi, l'épigénèse permet de
générer quelque chose d'original, quelque chose qui, sans notre volonté consciente, n'aurait
pas existé, quelque chose qui, cependant, s'intègre toujours parfaitement dans le plan
d'évolution conçu par la Sagesse Sublime.
« En somme, le déterminisme est cCImme un vaste et puissant cours d'eau aux remous
innombrables, emportant l'ensemble d'une vague de vie où chaque goutte représente un
individu, et le libre-arbitre la possibilité, pour chacun, de choisir, devant tclle ou telle
opportunité, d'aller à droite, à gauche, au-dessus ou au-dessous, avec les conséquences qui
en découlent. Mais le choix de chaque gouttelette, en modifiant son rythme, ne change
absolument rien au courant du fleuve qui continue à I'emporter vers l'océan. Lorsque, par sa
volonté consciente, I'individu crée une sorte de contre*courant qul, sans cela, n'aurait pas
existé, c'est l'épigénèse ».
L'épigénèse, qui ouvre la voie ascendante vers I'accomplissement du pouvoir divin en nous,
est étroitement liée au développement des qualités supérieures de l'âme.
« Ces qualités de l'âme que notre philosophie appelle la robe d'or, laborieusement tissée par
les bonnes actions, les bons sentiments et les bonnes pensées... »
Oui, c'est par unc vie de service et d'amour - à l'imitation de Jésus-Christ - que nous pouvons
revêtir notre âme d'une lumière sonore qui attirera vers nous I Epoux céleste,
Pour être dignes de ce don inestimable qu'est l'épigénèse, noLrs devons continuer, sans
relâche, à mieux nous adapter a toutes les circonstances, à toutes les conditions de
i'existence. Nous devons exercer notre libre-arbitre en agissant âvec un discernement
attentif, afin d'être plus aptes à générer une destinée meilleure pour nos frères défavorisés.
« Et pour créer, à notre tour, comme Dier,; nous créa »,
La moitié du chemin vers la Vérité, la Vie, est parcouru. Le temps immensément lointain
approche où nous rejoindrons, hors des temps et en toute conscience, notre Père, notre
Père qui est aux cieux,

##+#s+*+#s+##

Vous aimerez peut-être aussi