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La technologie construction expliqué
simplement
au Sénégal
La technologie de construction expliqué
simplement
Ibrahima Seck
Copyright © 2022 by Ibrahima Seck All rights reserved, including the right to reproduce this
book or portions thereof in any form whatsoever
Ibrahima Seck : jointsaic@gmail.com
Ingénieur de conception en génie civil,
fondateur de la société africaine d’innovation
et de construction.
Depuis que j’ai créé mon entreprise la Société Africaine d’Innovation et de Construction
(SAIC), j’ai pu acquérir une expérience qui me permet d’apporter des réponses pratiques,
simples et adaptées à chaque situation. Je peux également témoigner de la pertinence du choix
des erreurs car étant moi-même un ingénieur de la Société Africaine d’Innovation et de
Construction sollicité pour des interventions par des particuliers subissant des dommages liés
à ces erreurs.
Les lecteurs de ce livre peuvent nous joindre sur l’adresse suivante : jointsaic@gmail.com pour
bénéficier de plus de détails, apporter leurs remarques et contributions, partager leurs
expériences.
Présentation du livre
Cet ouvrage est un retour d’expérience issu des années passé sur le chantier en tant que
technicien supérieur, ingénieur de conception et entrepreneur en bâtiment. Dans cette première
édition j’ai présenté quelques erreurs fréquentes que j’ai constaté sur chantier en tant que
contrôleur pour la plus part. Chaque erreur est présentée avec des images à l’appui. Ces
illustrations sont issues soit des interventions faites par des ingénieurs de la Société africaine
d’innovation et de construction (SAIC) ou sur le net. Pour chaque erreur j’ai essayé de
montrer les conséquences que cela peut avoir sur la structure mais aussi sur les usagers tout en
présentant une bonne façon de faire afin d’éviter cela. Cet ouvrage est dépourvu de détails trop
pousser ou trop technique pouvant nuire à sa compréhension car il est destiné à la fois aux
techniciens de bâtiments qui y trouverons certaines techniques et réponse à des difficultés
rencontrées sur chantier mais aussi aux particuliers qui veulent trouver un ouvrage pouvant leur
permettre de faire le bon choix pour mener à bien leur projet immobilier en évitant certaines
erreurs manifeste. Les 5 erreurs présentées sur cette édition sont loin d’être les seules mais sont
ceux que je juge les plus fréquentes et qui compromettent le plus la sécurité de l’ouvrage. On
peut être tenté de croire que ces erreurs sont observées uniquement dans les constructions
d’ouvrages de petits envergures situés dans des zones reculées ce qui est loin d’être le cas, c’est
même étonnant de voir le nombre de constructions souffrantes de ces pathologies au sein de la
capitale où il y’a sans doute le plus d’agglomération. Par exemple les désagréments liés à une
absence d’étanchéité sont très rependus. Confronté à ce problème et ne sachant quoi faire,
beaucoup optent pour des solutions inadaptées comme la mise en place de carrelage sur la
toiture terrasse pour empêcher l’infiltration d’eau. J’ai également évoqué certaines façons très
rependues d’exécuter les balcons qui présentent une incohérence entre la façon dont les
armatures sont disposées et la façon dont elles devraient être mise en œuvre pour renforcer le
béton. Tout au long de ce document j’ai évoqué rôle des armatures dans le béton armé et de
l’importance de les protéger. La protection des armatures passe par une bonne étanchéité mais
aussi par un enrobage suffisant. En effet plus le milieu dans lequel se situe l’ouvrage est
agressive, plus l’enrobage doit être important. La particularité avec l’enrobage c’est que une
fois le béton coulé, il devient difficile de le vérifier et on a souvent tendance à le négligé alors
que l’attaque des armatures peut induire la ruine de la structure. La mauvaise mise en œuvre
des remblais aussi sont dommageable à la structure. L’affaissement ou le gonflement du remblai
peut conduire à l’éclatement du béton de fondation ainsi qu’a des fissurations très importantes
au niveau du dallage au sol. Il sera présenté une façon d’exécuter les remblais afin d’éviter tous
ces désagréments. L’avant dernière partie de cet ouvrage est consacré à l’absence d’étude
sérieuse avant la phase exécution des projets et des conséquences que cela peut avoir. Des
conseils pour orienter le choix du maitre d’ouvrage sur le choix d’un cabinet d’architecture, du
bureau d’étude et de contrôle sont également donnés.
Un
Absence d’étanchéité
L’absence d’étanchéité est sans doute l’erreur la plus fréquente dans la construction au Sénégal.
Et cette erreur malheureusement ne se pardonne pas car elle peut induire à la perte de vie
humaine ou d’un bien immobilier coutant des millions. Sachant la difficulté du sénégalais
lambda à se procurer un logement de nos jours, il y’a urgence à se penser sur la question.
Le béton armé, ce mélange miraculeux qui a séduit le monde par les possibilités qu’il nous offre
est devenue ici comme ailleurs le matériau de base composant les constructions. Le principe de
fonctionnement du béton armé est tel que le béton et l’armature en son sein se complète l’un a
l’autre en jouant chacun le rôle qui lui incombe. Cette complémentarité est décrite dans la
définition donné par Wikipédia du béton armé ‘‘ Le béton armé est un matériau composite
constitué de béton et de barres d’acier alliant les propriétés mécaniques complémentaires de ces
matériaux (bonne résistance à la compression du béton et bonne résistance à la traction de
l’acier).’’.
Le béton travaille bien en compression mais très mal traction. L’acier pour sa part a une très
bonne résistance en traction. Outre cet aspect complémentaire en termes de propriété
mécanique, le béton s’adhère bien à l’acier et l’acier pour sa part trouve la protection nécessaire
contre toute attaque au sein du béton. Cet aspect protection est très important car maintenant
que le rôle primordial des armatures est mis en lumière, il est important de parler des éléments
qui peuvent nuire à ce matériau.
En effet l’acier en contact avec le dioxygène de l’air et/ou l’eau est soumise à un phénomène
d’oxydation entrainent la formation de rouille (substance de couleur brun-rouge composé
d'oxydes et d'hydroxydes de fer) qui conduit à une perte de résistance mécanique.
• la formation d'hydroxyde de fer II [Fe(OH)2] par action sur le fer des ions
hydroxydes conjointement formés par réaction du dioxygène de l'air avec
l'eau (réaction d'oxydoréduction) ;
• l'oxydation des ions fer II en hydroxyde de fer III sous l'action du dioxygène de
l'air ;
• finalement, la transformation spontanée de ce solide en oxyde de fer III hydraté.
Quand le fer (y compris celui constituant l'acier) entre en contact avec l'eau, un processus
électrochimique lent commence. Sur la surface du métal, du fer (état d'oxydation : 0) est
oxydé pour passer à l'état d'oxydation II :
Pendant que le dioxygène de l'air (degré d'oxydation 0) est réduit en ion hydroxyde :
Lors de la seconde étape (quasi instantanée) l'hydroxyde de fer II est rapidement oxydé en
hydroxyde de fer III selon cette réaction :
Finalement, cet hydroxyde de fer III se transforme spontanément en oxyde de fer III hydraté
selon l'équation-bilan suivante1 :
Par conséquent, la nécessité de la présence d’eau liquide, qui intervient à chaque étape de la
réaction chimique, est comprise. La corrosion tend à progresser plus rapidement dans l'eau de
mer que dans l'eau douce, cette dernière étant bien moins conductrice. En effet, l'eau de mer
(solution saline) permettant la conduction électrique, favorise les déplacements ioniques et les
réactions d'oxydoréduction y ont un meilleur rendement. La formation de la rouille est
également accélérée en présence d'acides (pour la même raison). La rouille possède l'extrême
inconvénient de fragiliser les structures qu'elle attaque.
L’oxydation de l’acier entrainé par le contact avec le dioxygène de l’air est largement atténuée
par la présence du béton. Ainsi la protection à l’eau apparait comme le défi à relever. Il est
important à ce stade de rappeler que le béton n’est pas un matériau étanche à l’eau par nature.
La définition même du béton nous en dit long en effet le béton est un mélange composé de
granulats, de sable, d’eau, d’adjuvants(éventuel), mais aussi de vide. Donc une fois durcie, l’eau
peut circuler à travers les vides présents dans le béton pour attaquer les armatures d’où la
nécessité de rendre étanche le béton.
Figure 1 : Illustration des conséquences de l’infiltration d’eau sur une dalle. Prise lors de l’intervention
d’un ingénieur de la SAIC sur chantier sis à DAKAR.
Maintenant qu’on a démontré que l’absence d’étanchéité a des conséquences désastreuses sur
le béton armé et donc sur les structures qu’il compose, laisser-moi vous présenter les différents
types d’étanchéité qui existe ainsi que les conditions d’une bonne mise en œuvre de ces
étanchéités.
Il existe généralement trois types d’étanchéité qui diffèrent dans leur principe d’application
mais aussi des matériaux utilisés.
2) Les Badigeons
Ils se présentent sous forme de peinture ou de flinkote ou le Cut-back. Dans le cas des peintures,
elles sont conditionnées sous formes de produits concentrés par le fabricant de peinture avec
des notices techniques définissant les modes d’emploi ainsi que les domaines d’application. Ces
peintures étanches vont être appliquées sur des murs soient en maçonnerie ou en béton ou bien
sur des ouvrages de menuiserie métallique et/ou bois. Pour le flinkote : elle est considérée
comme une peinture à base de bitumes (Peinture bitumineuse) et s’applique sur des supports
que sont des murs des fondations, des planchers de dalle etc.
Figure 3 : présentation du FLINTKOTE et de son application sur des ouvrages enterrés et de rétentions.
Très souvent la mauvaise mise en œuvre des balcons est dû à trois facteurs principaux :
✓ Une ignorance ou une négligence des dangers liés à une rupture des balcons,
✓ Un désir d’économiser de l’argent de la part du maitre d’ouvrage ou du maitre
d’œuvre,
✓ Une incompréhension totale des principes de base régissant le béton armé
Ces facteurs font émergés au Sénégal plusieurs façons de faire concernant l’exécution des
balcons. Certaines de ces méthodes sont contraire au mode de fonctionnement des balcons.
Parmi ceux que je juge dangereuses, il y’a les balcons en hourdi exécuter en prolongeant les
poutrelles de l’intérieur vers l’extérieur comme illustré sur la figure 9.
Figure 9 : Mauvaise mise en œuvre de balcon
Ce qui est dangereux sur cette façon de faire est que les armature sur les poutrelles sont situées
sur la partie basse ce qui fait que c’est la partie comprimée qui est renforcé au lieu de la partie
tendue ce qui n’est pas nécessaire car le béton travail bien en compression. Disposé ainsi les
armatures réduit considérablement la durée de vie de la structure avec un risque considérable
d’effondrement. Je pense qu’il est important de signaler que la sécurité est un facteur essentiel
dans la conception des structures et que ceci prime sur tous les autres aspects.
Figure 10 : rupture des balcons d'un immeuble
La disposition des armatures en porte à faux doit être tel que montré sur la figure 8.
Figure 12: fissures sur le dallage au sol dû à une mauvaise mise en œuvre du remblai sous dallage
Figure 13: affaissement du dallage au sol du a un retrait du remblai
Les remblais doivent être constitués de sable d’apport de bonne qualité (dune ou carrière ou
sable de qualité provenant des fouilles) et exécutés par couches successives de 10 à 20 cm
épaisseur soigneusement arrosées et compactées (compactage hydraulique et mécanique).
Dans tous les cas le Descriptif Général ou le CCTP précisera la prescription concernant ces
remblais.
Figure 14 : compactage hydraulique et mécanique des Figure 15:engins de compactage des remblais
remblais
L’Eurocode fixe une méthode de calcul de l’enrobage des armatures basé sur la classe
d’exposition et la classe structural.
Enrobage minimal vis-à-vis des conditions d’environnement (cmin,dur) :
Tableau 1:Tableau des correspondances pour les classes d’exposition XF1, XF2, XF3 et XF4
Tableau 2 : Tableau des valeurs cmin,dur (en mm) en fonction de la classe d’exposition
Une fois la valeur de l’enrobage Cnom déterminer on procède à la confection des cales ou
distancier. Ces cales existent sur plusieurs formes et de matériaux différents : en béton
généralement confection sur chantier ou en caoutchoucs livré sur commande.
Figure 17 : cales en béton de plusieurs formes
Les cales à béton confectionnés sur chantier présent un avantage économique sur les autres. Par
contre, il est toujours important de vérifier s’ils sont à la bonne hauteur. Pour les chantiers de
très grandes envergures, ou si le temps ne permet pas la confection des cales sur site il est
recommandé de se tourner vers les fabricants spécialisés dans la confection des distancier.
Cinq
Absence d’études sérieuses
C’est le dernier point qui sera traiter dans cet ouvrage mais il n’est pas des moins importants.
Mon expérience sur chantier m’a permis de constater que les études nécessaires à tout projet de
construction sont presque tout le temps négligées par la grande majorité sous prétexte de leur
coût exorbitant ce qui n’est pas généralement prouvé. En effet le génie civil au Sénégal a connu
des avancées considérables. Le nombre d’écoles spécialisés dans la formation d’ingénieurs et
techniciens compétant ne sèche d’augmenter de sorte qu’aujourd’hui, trouver un spécialiste
capable de vous conseiller ou de suivre votre projet n’est plus un luxe que seul une minorité
peut se permettre. Le secteur du bâtiment et des travaux publics connait des progrès tel
qu’aujourd’hui les entreprises du domaine se comptent par centaines même si beaucoup d’entre
elles ne disposent pas des ressources humaines qualifiés et du matériel nécessaire pour fournir
des prestations de qualité. Toutefois, il incombe toujours au client de vérifier les antécédents et
les références des entreprises qu’il engage. Très souvent ce qui est observé c’est que lorsqu’un
client engage une entreprise pour la réalisation de son projet, cette celle-ci est chanceuse si un
plan architectural lui est proposée tout au plus. Pour le sénégalais lambda, les études précédant
la réalisation d’un bâtiment se limite à trouver un plan archi ce qui bien mais loin d’être
suffisant. Dans la suite nous verrons les études qui sont généralement négligées et les
conséquences que cela peut induire sur la structure et ces occupants.
L’étude de sol garantit la faisabilité et la sécurité d’un projet de construction, elle se situe à
l’amont du projet. En réalité il devrait être impossible de réaliser un ouvrage sans études
géotechnique car dans le cas des bâtiments par exemple c’est l’étude de sol qui permet de
déterminer la portance du sol qui est prise en compte dans le dimensionnement des fondations,
c’est elle aussi qui détermine la profondeur d’encrage des fondations et dans une large mesure
elle peut imposer le type de fondation à exécuter en fonction de la qualité du sol en face. Pour
déterminer la portance du sol généralement trois essais sont utilisés :
Dans le cas d’une petite construction le Maître d‘Œuvre ou l’Entrepreneur peut procéder à
l’étude relativement simple dont les résultats donnent une approximation suffisante. Sur le fond
de fouille destiné à recevoir les fondations, on installe un dispositif permettant de charger
progressivement le terrain à l’aide de charges de poids connus (sacs de ciment). La surface de
contact de l’appareil avec le sol étant également connue ; il est facile de mesure l’enfoncement
successif grâce à la règle graduée et le niveau topographique.
Tant que les enfoncements sont proportionnels aux charges et tant que ces enfoncements sont
faibles les sols sont alors susceptibles de supporter ces charges. Dès que l’enfoncement croît
brusquement pour une petite charge apportée ; et dès qu’il est plus important que la progression
linéaire constatée au début de l’essai, dans ce cas on a dépassé la charge maximale que peut
supporter ce terrain. Ces charges sont les charges de rupture. On adopte dans la pratique un
coefficient de sécurité de 10%. Cet important coefficient de sécurité est dû aux incertitudes
d’homogénéité de l’ensemble du sol, aux modifications de résistance pouvant provenir des
éventuelles infiltrations d’eau. Ainsi, la force portante ou contrainte admissible d’un sol est
généralement fixée au dixième de la résistance à la rupture ou contrainte à la rupture.
Nota Béné : Avant de fixer définitivement les contraintes admissibles, il faut toujours
procéder à plusieurs essais à des endroits différents.
Le principe est le suivant : une tige métallique de section circulaire, polygonale ou carrée est
enfoncée dans le sol par une masse lourde appelée Mouton dont le poids est normalisé (32kg,
64kg, 95kg, 128kg) de façon à ce que les essais restent comparables.
L’enfoncement est obtenu par percutions de la masse sur le plateau inférieur (grâce à la
pesanteur). Pour une énergie de battage constante, on compte le nombre de coup de mouton
correspondant à un enfoncement donné (10 cm pour le pénétromètre léger et 20 cm pour le
pénétromètre lourd).
Cette méthode donne uniquement des indications mécaniques et les résultats sont
approximatifs ; par compte elle est rapide et peu coûteuse.
Il est conseillé de mailler ou de tramer le terrain et d’effectuer plusieurs essais à des endroits
différents afin d’éviter des surprises d’hétérogénéité du sol.
Pour les ouvrages importants dans des sols à couches variées ou de résistance douteuse, on
procède à des sondages ou à des prélèvements d’échantillon. On introduit dans le sol par
rotation et à l’aide d’un engin mécanique, un tube métallique appelé le carottier. L’échantillon
ainsi prélevé (la carotte) est envoyé au laboratoire qui, par des analyses et des expériences,
détermine les caractéristiques du terrain rencontré c’est à dire sa composition, sa densité, sa
cohésion, son taux de compressibilité, sa teneur en eau… Cette méthode permet d’obtenir des
résultats indiscutables mais cependant elle reste coûteuse comparé au deux précédentes.
Figure 21 : Prélèvement de carotte
Ces trois méthodes nous permettent d’apprécier les qualités du sol qui sont classées en trois
catégories selon la portance :
Ainsi on admet :
✓ Comme terrain de mauvaise qualité, les sols dont la contrainte admissible est comprise entre
0 et 1,5 kg/cm2. Cela concerne la terre végétale, la tourbe, la craie ainsi que les remblayages
non compactés.
✓ Comme terrain de qualité moyenne, les sols dont les contraintes admissibles varient entre
1,5 à 3 kg/cm2. On a principalement le sable fin ou moyen, humide et de faible cohésion ;
les argiles et glaises ainsi que les marnes humides et de faible cohésion.
✓ Comme terrain de bonne qualité, les sols dont les contraintes admissibles varient de 3 à 20
kg/cm2.On peut citer le sable gros grain, les graviers, la roche, la glaise, l’argile et la marne
non humide.
Une fois la qualité du sol déterminé par une de ces trois méthodes c’est ce qui vas dicter le type
de fondation à mettre en place. D’une façon générale il existe deux types de fondation à savoir :
- Les fondations superficielles : la qualité du sol pouvant supporter l’ouvrage est peu
profond. Dans ce cas on adopte le système de fondation en semelles filantes, ou isolées
ou le radier général.
- Fondations profondes : on descend la fondation pour atteindre un sol meilleur et que
l’on traverse le sol impropre par des pieux qui viendront prendre appui sur des couches
solides situées à des profondeurs importantes.
Quel que soit le types les fondations ont simplement pour rôle de transmettre tout en répartissant
les poids de l’ouvrage sur le bon sol porteur. Ainsi pour dimensionner une fondation, il faut
nécessairement connaître d’une part le poids total de l’ouvrage (poids propre, poids morts et
surcharges) et d’autre part la force portante du sol. On a l’expression suivante :
Poids de l’ouvrage (kg) / Surface d’appui au sol (cm2) ≤ Force portante du sol (kg/cm2)
A ce stade il est claire qu’une étude sol est indispensable pour une structure vue que la portance
du sol est au centre de calcul des fondations. Le rôle des concepteurs et des constructeurs doit
être de livrer des ouvrages de bonnes qualités, sécuritaires et économiques. Pour réussir cette
mission il est indispensable de passer par certaines étapes comme une étude de sol car sous-
estimer la portance du sol c’est augmenter sans raison le coût de l’ouvrage et sur estimer cette
dernière revient à faire courir aux occupant des risques sur leurs sécurités. Les figures 23 et 24
illustrent des cas ou des erreurs sur l’étude de sol ont entrainées la ruine de la structure.
Figure 22 : Rupture d’un bâtiment sous pieux lié à une mauvaise compacité du remblai.
Une mauvaise conception architecturale est très préjudiciable, il n’est pas rare de voir un
travailleur investir tout son capital sur une maison qu’il jugera inconfortable avec beaucoup de
regret. Ceci entraine le plus souvent des modifications après construction qui ne respecterons
pas les conditions de sécurité. Donc il est important de disposer d’un plan architectural réalisé
par un architecte avant d’entamer tout projet de construction.
Si on peut parfois voir des futures propriétaires s’adresse à des cabinets d’architecture pour la
conception de leurs maisons ; il est plutôt rare de les voir s’adresser à des bureaux d’études pour
disposer de plan de structure à moins qu’il ne s’agisse de grand projet. Disposer de plans béton
comme on dit est indispensable car présentant plusieurs avantages :
Il n’est pas rare de voir au Sénégal un ouvrage s’effondré à cause d’une mauvaise conception
de la structure porteuse s’agissant d’une mauvaise compréhension du fonctionnement des
éléments structuraux ou du sous dimensionnement de ces derniers. Ainsi il est fortement
conseiller à tout maitre d’ouvrage de disposer de plan structuraux et architecturaux avant
d’entamer son projet de construction. Il est parfois tentant de se dire quand faisant phy de tous
ces études préalables, son projet immobilier reviendra moins cher et donc sera plus rentable,
c’est une erreur à ne surtout pas commettre au risque de mettre en péril la sécurité, la durabilité,
le conforte et la rentabilité de son projet immobilier.
Conseil pour le choix d’un cabinet d’architecture, d’un bureau
d’étude et d’une entreprise d’exécution.
Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, trouver des cabinets d’architecture est assez simple. En
effet sur des plateformes comme LinkedIn, Facebook, Pinterest ; beaucoup de ces cabinets
publient des modèles de villa très accessibles qu’ils réalisent pour des particuliers. Un bon plan
architectural présente une bonne occupation de l’espace, une ventilation et éclairage adéquat ce
qui est facile à voir pour le client même s’il est novice. Sans aussi oublier l’aspect esthétique
des façades qui joue un rôle très important dans l’appréciation d’un bien immobilier.
Tout comme il est assez simplement de trouver des cabinets d’architectures, il l’est aussi pour
des bureaux d’études dans ces mêmes plateformes. En dehors de l’aspect respect de la
réglementation et des normes de calcul, un bon plan de structure s’apprécie par la possibilité
qu’il offre à l’architecte de bien exprimer sa créativité. Ainsi moins le plan structural est visible,
tout en étant plus économique mieux c’est. Par contre l’appréciation d’un plan de structure est
plus difficile pour le maitre d’ouvrage s’il n’est pas du domaine, c’est pourquoi cette tache doit
être confier au cabinet d’architecture et/ou au bureau de contrôle si l’envergure de l’ouvrage
l’oblige.
Le choix de l’entreprise d’exécution est sans doute la partie la plus importante et la plus délicate
car même si leur nombre ne cessent d’augmenter, celles qui sont fiables sont difficiles à
identifier. Les difficultés que l’on rencontre souvent avec les entreprises d’exécution sont :
• Des retards dans les délais de livraison : ceci s’expliques souvent par deux raisons a
savoir un manque notoire de matériels et de mains d’œuvres ;
• Une non-conformité entre les plans et l’ouvrage réalisé : Parfois, voulant faire plus de
marges, certaines entreprises se mettent à réduire les sections ou éliminer certaines
parties de l’ouvrage à réaliser surtout lorsque la contrôle en face n’est pas rigoureuse.
• La qualité des matériaux utilisés : en effet il n’est pas rare de voir un propriétaire
effectuer plusieurs réparation ou changement après une durée d’existence assez brève
que ce soit sur le second œuvre (mauvais choix du carrelage, matériels de plomberie et
d’électricité de mauvaise qualité ou mal mise en œuvre, non-respect des exigences sur
la peinture, absence d’un complexe d’étanchéité etc.) ou sur le gros œuvre (apparition
de fissuration, des tassements …).
Le choix de la bonne entreprise est primordial. Si pour les grands projets le choix de cette
dernière se fait par appel d’offre ce qui permet de disposer de garanti sur les délais et la qualité
du service rendue ; pour les particuliers par contre c’est souvent une relation de confiance qui
régit les contrats. Ce qui fait qu’il est important qu’ils disposent d’un minimum d’information
sur les antécédents de l’entreprise avant de faire un choix final. Des entreprises comme la
société africaine d’innovation et de construction (SAIC) font un travail remarquable.
La confiance n’exclut pas la vérification. Il est donc conseillé de toujours prendre une mission
de contrôle. Il peut s’agir d’un bureau de contrôle si les moyens sont disponibles ou simplement
d’un technicien de bâtiment que l’on engage à temps partiel pour le contrôle. A rappeler que
SAIC propose également ce genre de service.