Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1- Présentation – Définition:
La machine à courant continu est une machine électrique, qui utilise comme source d’énergie
une source continue. Les moteurs à courant continu sont des machines qui transforment
l'énergie électrique qu'ils reçoivent en énergie mécanique. Le moteur à courant continu est
un convertisseur d’énergie, il est réversible. Beaucoup d'applications nécessitent un couple
de démarrage élevé. L'usage des moteurs à courant continu est plutôt restreint, car la
distribution se fait à courant alternatif. Cependant, pour certaines applications il est parfois
avantageux d'utiliser des moteurs à courant continu alimentés par des convertisseurs qui
transforment le courant alternatif en courant continu. La supériorité de ces moteurs réside
dans le fait qu'ils se prêtent facilement à un contrôle souple, continu et presque instantané
de leur vitesse. Le Moteur à Courant Continu (MCC) possède une caractéristique
couple/vitesse de pente importante, ce qui permet de vaincre un couple résistant élevé et
d'absorber les à-coups de charge : la vitesse du moteur s'adapte à sa charge. D'autre part, la
miniaturisation recherchée par les concepteurs trouve dans le moteur à courant continu une
solution idéale, car il présente un encombrement réduit grâce à un bon rendement.
2-Principe de fonctionnement
Où :
F : Force en Newtons
B : Induction magnétique en teslas
I : Intensité dans le conducteur en ampères
L : Longueur du conducteur en mètres
Lorsque l’inducteur est alimenté, il crée un champ magnétique radial B dans l’entrefer. D’après
la loi de Laplace, tous les conducteurs de l’induit sont soumis à une force : Compte tenu de la
disposition des conducteurs, les résultantes de toutes les forces appliquées se traduisent ainsi
par un couple, qui fait tourner l’induit de la machine.
Pr. OUARI 1
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
En moteur : Les conducteurs de l’induit plongés dans le champ radial créé par l’inducteur et
parcourus par le courant d’induit sont soumis à des forces de Laplace (tangentielles). Deux
conducteurs diamétralement opposés créent un couple électromagnétique dont le moment
tend à faire tourner le rotor :
Le couple électromagnétique moyen créé par Nc conducteurs
d’une machine bipolaire est donné par :
d Nc
Tem =Nc I Bd =Nc I = I
2 2 2 r 2 2
Pour une machine comportant p paires de pôles et 2a voies
d’enroulements en parallèle, on montre que
p N
Tem = c I=KI
a 2
Le sens du courant dans un conducteur doit cependant s’inverser à chaque passage de la ligne
neutre ; l’alimentation de l’induit du moteur étant de nature continue, c’est le système balais
–collecteur qui permet de réaliser cette commutation :
En Génératrice : Les conducteurs de l’induit coupent les lignes du champ inducteur lors de
leur rotation et sont donc le siège de f.é.m. alternatives.
Le système balais-collecteur joue le rôle de redresseur et permet ainsi d’obtenir une f.é.m.
faiblement ondulée vue des bornes extérieures de l’induit. Le redressement mécanique
Pr. OUARI 2
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
s’effectue ainsi : La spire est reliée aux lames tournantes qui frottent sur deux balais fixes
diamétralement opposés. Pendant la rotation de la spire, le balai bas est relié à (A’) (polarité
+) et le balai haut (A) (polarité -). Une fois (A’) franchit la ligne neutre, sa lame entre en contact
avec le balai haut en même temps que sa polarité s’inverse. En définitif les balais gardent
leurs polarités en bas (+) et en haut (-) et à la sortie la tension sera redressée.
+EM u(t)
Pour une machine bipolaire tournant à la vitesse (rad/s) avec un circuit d’induit constitué
de Nc conducteurs, on obtient une f.é.m. dont la valeur moyenne E vaut :
N N 2 N
E = c = c = c
2 t 2 2 2
où représente le flux créé par un pôle inducteur.
Pour une machine comportant p paires de pôles et 2a voies d’enroulements en parallèle, on
p N
E= c =K
montre que a 2
Pr. OUARI 3
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
P
E= .N .n.
a
1 P
E= . .N ..
2 a
Où :
2p : le nombre de pôles
2a : le nombre de voies d’enroulement
Ф : le flux moyen sous un pôle
N : le nombre de conducteur de l’induit
n : la fréquence de rotation de l’induit (tours/s)
Ω : la vitesse angulaire de l’induit en rad/s
On en déduit les expressions du couple électromagnétique et de la fém.
Pr. OUARI 4
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
commutation une f.é.m. de renversement croissante avec la charge et qui s’oppose à la f.é.m.
d’auto-induction et aide à la commutation du courant sans la production d’arcs électriques.
2- Constitution:
Pr. OUARI 5
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
Pour augmenter le courant débité par une génératrice, on augmente le nombre de voies
d’enroulement, dans ce cas on utilise un enroulement imbriqué et le nombre de voies
d’enroulement est égale au nombre de pôles 2a = 2p
Pour avoir la f.é.m. plus grande, on diminue le nombre de voies d’enroulements, en utilisant un
enroulement ondulé dont le nombre de voies d’enroulements et toujours égale à 2 : 2a=2.
- Les organes magnétiques pour canaliser le flux magnétique : - le stator avec ses pôles
inducteurs, - l'induit, constitué de tôles empilées.
3- Modélisation, Symbole
Le modèle électrique du moteur à courant continu est constitué d’une fem E d’une résistance
en série r (résistance de l’induit) et d’une inductance L qui sera négligée pour les calculs.
4- Relations électromagnétiques
A partir du schéma équivalent, on établit l’équation électrique : U = Ea + RaI
Avec :
U : Tension aux bornes du moteur en V
Ea : Force électromotrice d’induit en V
Ra : Résistance d’induit en W
I : Courant d’induit en A
Pour un moteur à aimant permanent
*Vitesse : Elle s'exprime soit en tours par minute (N en tr/min) soit en radians par seconde (
en rd/s) = n. (2 / 60)
Pr. OUARI 6
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
*Force électromotrice (Fem) : Dans chaque spire alimentée, il se crée une force électromotrice.
On définit E la somme de toutes les forces électromotrices des spires. Cette f.é.m. est
proportionnelle à la vitesse de rotation : Ea = k
Avec :
Ea : force électromotrice en V
k : constante de couple en N.m/A ou en V/rd/s.
: vitesse angulaire en rd/s
k est une constante qui dépend du nombre de spires et du nombre de pôles de l'inducteur : K =
(p/a) N
p : nombre de pairs de pôles
a : nombre de branches parallèles
N : Nombre totale de conducteurs
Cas particulier, au moment du démarrage : Ea = 0 =0
*Couples :
La puissance électromagnétique Pem donne naissance au couple électromagnétique Cem Soit
Pem = Ea.Ia = Cem .Ω
Le couple utile Cu : En réalité, le couple utile CU (ou couple moteur Cm) dont on dispose sur l’arbre du
moteur est très légèrement inférieur au couple électromagnétique Cem. : CU = Cem. – CP
Le couple CP est dû aux pertes ferromagnétiques dans le rotor (hystérésis et courant de Foucault) et aux
pertes mécaniques : frottements aux paliers et aux contacts balais-collecteur, ventilation. Il est déterminé
par l’essai à vide et le courant à vide : Cp = K Φ I0
Sa valeur étant très faible devant Cem on peut souvent le négliger et on utilise :
Pour un flux Ф constant, le courant appelé par le moteur est proportionnel au couple mécanique demandé
par la charge.
*Expression de la vitesse :
U = Ea + Ra.I
U − R.I RI
= = 0 −
E=KΦ. Ω K K
U
0 =
K est pratiquement la vitesse du moteur à vide.
Pr. OUARI 7
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
5- Plaque signalétique d’une MCC : Cette plaque fixée sur tous les moteurs spécifie les valeurs
Rinduit = 0.4440/0.4 Ohm
du point de fonctionnement nominal
Tension nominale
Puissance de l’inducteur
nominale
courant nominal de
l’inducteur
Vitesse
nominale
courant nominal de
Tension nominale l’induit
de l’induit
.
Pr. OUARI 8
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
Pr. OUARI 9
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
Schéma de branchement d’un rhéostat de démarrage dans le circuit d’un moteur à excitation en
dérivation
On a d d’ou
Pr. OUARI 10
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
1 : Dérivation
2 : Série
3a : Composé flux
additif
3b : Composé flux
soustractif
Caractéristique de couple : C= f (I) avec une vitesse constante Le couple est proportionnel au
flux et au courant absorbé. Si on considère le flux sous un pôle constant, le couple est
directement proportionnel à l’intensité.
I0: Courant à vide
Pr. OUARI 11
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
Pour un moteur E = U − RI − U
• La distribution du courant d’induit par les balais et le collecteur provoque également une
légère chute de tension (souvent négligée).
dC dCr
dn dn
Supposons maintenant que la relation Cr =f (n) à la forme de la courbe 3 de la figure sous
dessous dans ce cas la diminution de la vitesse provoque l’apparition sur l’arbre d’un couple
dynamique négatif Cj=df sous l’action duquel la vitesse du moteur diminuera encore plus, ce
qui fera apparaître un autre accroissement du couple négatif Cj etc. aussi dans ce cas la
fonctionnement d’un groupe est instable lorsque
dC dCr
dn dn
Pr. OUARI 12
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
- 13 -
On a représenté, en pointillés, les sur couples résistants opposés par bon nombre de machines
au début du démarrage (on dit au “décollage”). Ce sur couple peut, pour une même machine,
être très variable. Mal quantifié lors de l’étude du mouvement, il peut, s’il est important,
empêcher le démarrage ou rendre la mise en vitesse très longue.
Caractéristiques de réglage :
En posant E = K. Ф. Ω et Cm = K. Ф.
I, on démontre que :
Pr. OUARI 13
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
Dans ces conditions, on constate qu’il y a 3 paramètres sur lesquels on peut agir :
Pr. OUARI 14
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
cette excitation. Le freinage par récupération des moteurs série est largement utilisé dans les
tramways et les chemins de fer électriques.
Pr. OUARI 15
Electrotechnique fondamentale2 M.C.C
Un autre cas de freinage par contre-courant a lieu lorsqu’on veut arrêter rapidement, par
exemple, le chariot d’un pont roulant. A cette fin on change la polarité des bornes de l’induit et
par conséquent le sens du courant Ia. On admet toujours que Cr et iexc sont constants. Tout de
suite après la commutation, l’induit continuera à tourner dans le même sens qu’avant la
commutation des pôles grâce à l’énergie cinétique des parties mobiles du dispositif commandé.
Dans ces conditions le signe de la force électromotrice Ea reste inchangé et le signe de la tension
du réseau U change par rapport à Ea. On a donc Ia=-U- Ea/(Ra+ Rrég), ou Rrég est la résistance
additionnelle introduite dans le circuit de l’induit pour limiter le courant Ia. De cette façon, le
courant Ia change de signe et sur l’arbre du moteur apparaît un couple de freinage -C = CM (-
la) Φ. Tout de suite après la commutation, le travail du moteur est déterminé par le point F (fig-
) correspondant au couple - C et à la vitesse n que le moteur développait avant la commutation.
Sous l’action du couple résistant - C le moteur commence à ralentir et la F.E.M. Ea, le courant
Ia et le couple C diminueront proportionnellement. Le moteur commence à fonctionner suivant
la caractéristique 3 et pour une résistance Rrég convenablement choisie il peut s’arrêter (point
G de la caractéristique 3 sur la figure) et ensuite commencer à tourner dans le sens du couple -
C, c’est -à- dire en sens inverse par rapport à son sens précédent. Si cela est indésirable on peut
débrancher le moteur du réseau à l’instant où n = 0.
Un processus analogue a lieu lors du freinage d’un moteur série.
Freinage dynamique :
Pour effectuer le freinage dynamique d’un moteur à excitation en dérivation, on débranche
l’induit du moteur du réseau et on le ferme sur une résistance de charge Rch sans changer le
courant du circuit d’excitation. La machine commence à fonctionner en génératrice à excitation
indépendante en utilisant la réserve d’énergie cinétique du groupe. Etant donné que dans le cas
considéré U= 0, l’équation de la caractéristique mécanique de la machine a la forme suivante:
n= - C (Ra + Rch)/-CeCM
2
Cette équation correspond à une droite qui passe par l’origine du système des coordonnées du
deuxième quadrant dans le quatrième. Le processus de freinage a lieu de façon suivante.
Supposons que la machine ait travaillé en régime moteur déterminé par le point D sur la
caractéristique 1 (figure). Tout de suite après le passage en régime de freinage dynamique, la
vitesse de rotation de la machine reste pratiquement la même et la F.E.M. Ea = CenΦ ne change
pas également. Mais le courant Ia change de sens car en moteur Ia = U-Ea/Ra et en génératrice
Ia =-Ea/ (Ra+Rch) ; sur l’arbre de la machine apparaît donc un couple résistant –C et le
fonctionnement de la machine est déterminé par le point H (figure) qui correspond à ce couple
et à la vitesse initiale n.
Par la suite la vitesse de rotation diminue suivant la caractéristique 4, devient nulle et ensuite la
machine commence à tourner dans le sens inverse (-n) sous l’action, par exemple, d’une charge
qui descend. La vitesse établie de la descente de la charge est déterminée par le point K où la
caractéristique 4 coupe la droite du couple Cch créé par la charge (ce couple étant constant).
Le freinage dynamique d’un moteur série peut être réalisé comme pour un moteur en dérivation,
c’est-à-dire à excitation indépendante. Mais ce régime n’est pas économique car l’excitation
nécessite une grande dépense d’énergie.
Le freinage à auto-excitation d’une machine série a le défaut suivant. Pour de faibles vitesses,
la machine ne s’excite pas et après une certaine vitesse le phénomène d’auto-excitation se
produit de façon très rapide et est accompagné de grands couples de freinage sur l’arbre pouvant
détériorer le groupe en fonctionnement.
Pr. OUARI 16