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Electrotechnique fondamentale2 M.C.

MACHINE A COURANT CONTINU (MCC)

1- Présentation – Définition:

La machine à courant continu est une machine électrique, qui utilise comme source d’énergie
une source continue. Les moteurs à courant continu sont des machines qui transforment
l'énergie électrique qu'ils reçoivent en énergie mécanique. Le moteur à courant continu est
un convertisseur d’énergie, il est réversible. Beaucoup d'applications nécessitent un couple
de démarrage élevé. L'usage des moteurs à courant continu est plutôt restreint, car la
distribution se fait à courant alternatif. Cependant, pour certaines applications il est parfois
avantageux d'utiliser des moteurs à courant continu alimentés par des convertisseurs qui
transforment le courant alternatif en courant continu. La supériorité de ces moteurs réside
dans le fait qu'ils se prêtent facilement à un contrôle souple, continu et presque instantané
de leur vitesse. Le Moteur à Courant Continu (MCC) possède une caractéristique
couple/vitesse de pente importante, ce qui permet de vaincre un couple résistant élevé et
d'absorber les à-coups de charge : la vitesse du moteur s'adapte à sa charge. D'autre part, la
miniaturisation recherchée par les concepteurs trouve dans le moteur à courant continu une
solution idéale, car il présente un encombrement réduit grâce à un bon rendement.
2-Principe de fonctionnement

Le principe de fonctionnement du moteur est basé sur La loi de Laplace : Un conducteur


traversé par un courant et placé dans un champ magnétique est soumis à une force dont le
sens est déterminé par la règle des trois doigts de la main droite : F = B. I. L

Où :
F : Force en Newtons
B : Induction magnétique en teslas
I : Intensité dans le conducteur en ampères
L : Longueur du conducteur en mètres

Lorsque l’inducteur est alimenté, il crée un champ magnétique radial B dans l’entrefer. D’après
la loi de Laplace, tous les conducteurs de l’induit sont soumis à une force : Compte tenu de la
disposition des conducteurs, les résultantes de toutes les forces appliquées se traduisent ainsi
par un couple, qui fait tourner l’induit de la machine.

Pr. OUARI 1
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En moteur : Les conducteurs de l’induit plongés dans le champ radial créé par l’inducteur et
parcourus par le courant d’induit sont soumis à des forces de Laplace (tangentielles). Deux
conducteurs diamétralement opposés créent un couple électromagnétique dont le moment
tend à faire tourner le rotor :
Le couple électromagnétique moyen créé par Nc conducteurs
d’une machine bipolaire est donné par :

 d Nc
Tem =Nc I Bd =Nc I   = I
2 2 2 r 2 2
Pour une machine comportant p paires de pôles et 2a voies
d’enroulements en parallèle, on montre que
p N
Tem =  c I=KI
a 2
Le sens du courant dans un conducteur doit cependant s’inverser à chaque passage de la ligne
neutre ; l’alimentation de l’induit du moteur étant de nature continue, c’est le système balais
–collecteur qui permet de réaliser cette commutation :

En Génératrice : Les conducteurs de l’induit coupent les lignes du champ inducteur lors de
leur rotation et sont donc le siège de f.é.m. alternatives.

Le système balais-collecteur joue le rôle de redresseur et permet ainsi d’obtenir une f.é.m.
faiblement ondulée vue des bornes extérieures de l’induit. Le redressement mécanique

Pr. OUARI 2
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s’effectue ainsi : La spire est reliée aux lames tournantes qui frottent sur deux balais fixes
diamétralement opposés. Pendant la rotation de la spire, le balai bas est relié à (A’) (polarité
+) et le balai haut (A) (polarité -). Une fois (A’) franchit la ligne neutre, sa lame entre en contact
avec le balai haut en même temps que sa polarité s’inverse. En définitif les balais gardent
leurs polarités en bas (+) et en haut (-) et à la sortie la tension sera redressée.

Pour augmenter la f.e.m, on augmente le nombre de conducteurs actifs, et par une


disposition régulière des conducteurs sur le périphérique de l’induit on diminue l’ondulation
de la tension entre balais.

+EM u(t)

Allure de la f.é.m. entre balais

Pour une machine bipolaire tournant à la vitesse  (rad/s) avec un circuit d’induit constitué
de Nc conducteurs, on obtient une f.é.m. dont la valeur moyenne E vaut :
N  N 2 N
E = c  = c  = c 
2 t 2 2 2
 où  représente le flux créé par un pôle inducteur.
Pour une machine comportant p paires de pôles et 2a voies d’enroulements en parallèle, on
p N
E=  c =K
montre que a 2

Remarques : Cette f.é.m. apparaît aussi lors du fonctionnement en moteur et s’oppose à la


tension d’alimentation pour le moteur. Pour la génératrice, il existe un couple

Pr. OUARI 3
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électromagnétique mais s’oppose à la rotation : c’est un couple résistant. La constante de


f.é.m. K est identique à celle obtenue pour la formule du moment du couple.
En conclusion :

P
E= .N .n.
a
1 P
E= . .N ..
2 a
Où :
2p : le nombre de pôles
2a : le nombre de voies d’enroulement
Ф : le flux moyen sous un pôle
N : le nombre de conducteur de l’induit
n : la fréquence de rotation de l’induit (tours/s)
Ω : la vitesse angulaire de l’induit en rad/s
On en déduit les expressions du couple électromagnétique et de la fém.

Lors du fonctionnement en charge, on observe deux phénomènes :


-La réaction magnétique d'induit : Le courant qui circule dans l'induit participe à la
magnétisation de la machine a pour conséquence d'augmenter le courant d'induit I et par
conséquence, de créer un échauffement supplémentaire de la machine.
La réaction magnétique de l’induit distorde les lignes de champ de telle sorte que la ligne neutre
magnétique sera décalée : - dans le sens de rotation pour une génératrice ; - dans le sens
contraire pour un moteur.
Ce décalage est d’autant plus important que la charge est plus intense. Il en résulte que les balais
placés sur l’axe interpolaire ne collectent plus une f.é.m. maximale car une partie des
conducteurs auront des f.é.m. opposées au reste de conducteurs. Pour remédier aux problèmes
causés : - en génératrice, la diminution du flux provoque une chute de tension et en moteur, la
diminution du flux pouvant entrainer l’emballement de vitesse. On préconise : - soit décaler les
balais et augmenter l’entrefer à la corne de la sortie. Cette solution est valable pour les machines
de faible puissance et ayant un seul sens de rotation. Soit utiliser un enroulement de
compensation, placés dans des encoches pratiquées sur les pièces polaires, qui traversé par le
courant induit produira une force magnétomotrice qui s’oppose aux ampères-tours de l’induit.
En pour y remédier, on utilise des enroulements de compensation. On dit alors que la machine
est compensée.
-La commutation : entre deux lames consécutives du collecteur, il existe toujours une section
de l’enroulement en cours circuit. La commutation est l’inversion du courant dans cette section,
lorsque la génératrice tourne et les lames. Cette inversion du courant se fait au niveau de la
ligne neutre avec un courant différent de 0 car on affaire à une inductance ce qui entraine la
présence d’étincelles (petits arcs électriques) qui peuvent détériorer les lames et les balais.
Pour remédier contre cet inconvénient, on utilise des pôles auxiliaires de commutation, placés
sur les lignes neutres théoriques (axes interpolaires), ayant des noyaux de faible largeur, leurs
enroulements sont traversés par le courant induit et produisant des pôles ayant le même nom
que pole principal suivant dans le sens de rotation. Ces pôles engendrent dans la section en

Pr. OUARI 4
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commutation une f.é.m. de renversement croissante avec la charge et qui s’oppose à la f.é.m.
d’auto-induction et aide à la commutation du courant sans la production d’arcs électriques.

2- Constitution:

Le moteur est constitué d’un rotor et d’un stator :


- Le stator, appelé aussi inducteur, produit le champ magnétique, on parle de flux
d'excitation, ce champ est créé soit à partir d'un bobinage soit à l'aide d'aimants
permanents collés à l'intérieur du stator si le moteur est de petite taille de quelques
Watts à une centaine.
- Le rotor solidaire de l'arbre appelé aussi induit reçoit le courant de puissance par
l'intermédiaire du collecteur assurant avec les balais un contact glissant.
- D'une manière très concise on classe les constituants d'un moteur à courant continu en
trois groupes :
- - Les organes mécaniques : - deux flasques aux extrémités du stator portant l'arbre
moteur sur deux roulements, - une turbine de ventilation, - un carter enveloppe du
stator.
- Les organes électriques : - le bobinage d'induit constitué de conducteurs logés dans des
encoches, - le collecteur à lames et les balais alimentant ce bobinage, - un bobinage inducteur
pour créer le flux (électro-aimant) parfois remplacé par des aimants permanents.
- L’enroulement induit réalise le couplage des conducteurs actifs en un circuit fermé. Il est logé
dans les encoches. Deux encoches séparées d’une distance polaire reçoivent les Conducteurs
actifs reliés par deux conducteurs inactifs pour former une spire. En répétant plusieurs fois ce
circuit dans les deux mêmes encoches on réalise une section, les côtés de la section sont appelés
faisceaux de conducteurs. On utilise deux d’enroulements : Imbriqués et ondulés simples ou
multiples.
- Le collecteur appartient au rotor, il est tournant et frotte des balais qui sont fixes. Il est placé
en bout d’arbre, il est constitué de lames de cuivre isolées électriquement entre elles et isolées
par rapport à l’arbre. Sur chacune des lames se trouve la soudure entre deux faisceaux de
conducteurs d’induit. Il y’a autant de lames que de sections. Chaque paire de balais sépare
l’induit en deux voies d’enroulement. Chaque voie d’enroulement Comporte donc N / 2a
conducteurs actifs. Les voies d’enroulement sont à considérer comme deux générateurs
identiques montés en parallèle.
- Remarque :

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Pour augmenter le courant débité par une génératrice, on augmente le nombre de voies
d’enroulement, dans ce cas on utilise un enroulement imbriqué et le nombre de voies
d’enroulement est égale au nombre de pôles 2a = 2p
Pour avoir la f.é.m. plus grande, on diminue le nombre de voies d’enroulements, en utilisant un
enroulement ondulé dont le nombre de voies d’enroulements et toujours égale à 2 : 2a=2.

- Les organes magnétiques pour canaliser le flux magnétique : - le stator avec ses pôles
inducteurs, - l'induit, constitué de tôles empilées.

3- Modélisation, Symbole
Le modèle électrique du moteur à courant continu est constitué d’une fem E d’une résistance
en série r (résistance de l’induit) et d’une inductance L qui sera négligée pour les calculs.

4- Relations électromagnétiques
A partir du schéma équivalent, on établit l’équation électrique : U = Ea + RaI
Avec :
U : Tension aux bornes du moteur en V
Ea : Force électromotrice d’induit en V
Ra : Résistance d’induit en W
I : Courant d’induit en A
Pour un moteur à aimant permanent
*Vitesse : Elle s'exprime soit en tours par minute (N en tr/min) soit en radians par seconde (
en rd/s)  = n. (2 / 60)

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*Force électromotrice (Fem) : Dans chaque spire alimentée, il se crée une force électromotrice.
On définit E la somme de toutes les forces électromotrices des spires. Cette f.é.m. est
proportionnelle à la vitesse de rotation : Ea = k 
Avec :
Ea : force électromotrice en V
k : constante de couple en N.m/A ou en V/rd/s.
 : vitesse angulaire en rd/s
k est une constante qui dépend du nombre de spires et du nombre de pôles de l'inducteur : K =
(p/a) N
p : nombre de pairs de pôles
a : nombre de branches parallèles
N : Nombre totale de conducteurs
Cas particulier, au moment du démarrage : Ea = 0 =0

*Couples :
La puissance électromagnétique Pem donne naissance au couple électromagnétique Cem Soit
Pem = Ea.Ia = Cem .Ω

Cem = ( . .N )..I = K ..I


1 P
2 a

Le couple utile Cu : En réalité, le couple utile CU (ou couple moteur Cm) dont on dispose sur l’arbre du
moteur est très légèrement inférieur au couple électromagnétique Cem. : CU = Cem. – CP
Le couple CP est dû aux pertes ferromagnétiques dans le rotor (hystérésis et courant de Foucault) et aux
pertes mécaniques : frottements aux paliers et aux contacts balais-collecteur, ventilation. Il est déterminé
par l’essai à vide et le courant à vide : Cp = K Φ I0

Sa valeur étant très faible devant Cem on peut souvent le négliger et on utilise :

CU = Φ(  − ) = Φ

Pour un flux Ф constant, le courant appelé par le moteur est proportionnel au couple mécanique demandé
par la charge.
*Expression de la vitesse :
U = Ea + Ra.I

U − R.I RI
= = 0 −
E=KΦ. Ω K K

U
0 =
K est pratiquement la vitesse du moteur à vide.

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*Bilan des Puissances/Rendement


Les pertes électriques : - La puissance fournie à l’inducteur, dans le cas de l’électroaimant est
une perte. - L’énergie dissipée par les conducteurs du rotor (l’induit) représente une perte : RI²
Les pertes mécaniques : Elles sont fonctions des frottements, de la vitesse.
Les pertes magnétiques : Ce sont des pertes qui se produisent lors du transfert d’énergie entre
la partie tournante et la partie fixe de la machine
Puissance utile (Pu, P2) : C'est la puissance mécanique produite par le moteur pour entraîner la
charge :
Pu = Cu.  = Tu. 
Avec :
Pu : puissance utile en W
Cu : couple utile en N.m
 : vitesse angulaire en rd/s
Puissance absorbée par le moteur (Pa, P1) : Pa = U.I
Avec :
Pa : puissance absorbée en W
U : tension aux bornes de l'induit en V
I : courant dans l'induit en A
Pertes joules DPj, puissance dissipée par effet joule : Pj = Ra. I2
Pertes constantes Pc : ces pertes sont la somme des pertes mécaniques (puissance perdue par
frottement) et magnétiques (saturation magnétique et courant de Foucault). Ces pertes peuvent
se déterminer à vide.
Rendement :  = Pu/Pa = P2/P1

5- Plaque signalétique d’une MCC : Cette plaque fixée sur tous les moteurs spécifie les valeurs
Rinduit = 0.4440/0.4 Ohm
du point de fonctionnement nominal
Tension nominale
Puissance de l’inducteur
nominale
courant nominal de
l’inducteur

Vitesse
nominale
courant nominal de
Tension nominale l’induit
de l’induit
.

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6-Réversibilité et quadrants de fonctionnement


Sens de rotation : Pour changer le sens de rotation il suffit d’inverser le sens du courant dans
l’induit.
Réversibilité : Comme toutes les machines tournantes, le moteur à courant continu est
réversible : de moteur il peut devenir génératrice. Cette possibilité offre au moteur un moyen
de freinage très efficace.
Le repère vitesse couple délimite 4 quadrants de fonctionnement. La vitesse et le couple sont
l’image de la tension et du courant. Chaque quadrant définit un fonctionnement moteur ou
génératrice suivant le signe de la puissance.

7- Modes de démarrage des moteurs à courant continu :


On utilise trois modes de démarrage :
- Branchement direct du moteur sur le réseau (démarrage sans rhéostat).
- Démarrage du moteur à l’aide d’un rhéostat inséré dans le circuit de l’induit.
- Démarrage du moteur à l’aide d’un convertisseur statique.
*Démarrage des moteurs sans rhéostat : ce type démarrage d’un moteur sans rhéostat est le plus
simple au point de vue appareillage. Mais dans ce cas apparaît un fort appel de courant durant
la période initiale du démarrage. Les étincelles plus ou moins fortes peuvent apparaître au
collecteur qui peuvent dans certains cas dégénérer en flash. Le fonctionnement du système de
protection et de mesure dans le circuit d’induit devient plus compliqué. Le réseau alimentant le
moteur doit être convenablement calculé car autrement apparaît une forte chute de tension. Sur
l’arbre du moteur apparaît un grand couple dynamique que doit supporter le mécanisme
d’accouplement de la machine entraînée, car autrement celui-ci peut être endommagé.
*Démarrage avec rhéostat : Pour réduire l’appel de courant on insère dans le circuit de l’induit
du moteur un rhéostat de démarrage. Suivant la destination et les conditions de fonctionnement,
les rhéostats sont de constructions différentes et sont fabriqués en divers matériaux. Pour le
démarrage des moteurs à courant continu on utilise des rhéostats métalliques à refroidissement
par air ou par huile, à deux ou trois bornes, simples ou combinés, à commande manuelle,
automatique ou semi-automatique, etc. Il est rarement utilisé.

Pr. OUARI 9
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Schéma de branchement d’un rhéostat de démarrage dans le circuit d’un moteur à excitation en
dérivation

*Démarrage du moteur à l’aide d’un convertisseur statique :

Le développement de l’électronique de puissance a permis la réalisation de sources de tension


continue de valeur réglable (redresseurs commandés, hacheurs), permettent de commander les
moteurs à courant continu dans une large gamme de vitesses.

On a d d’ou

Les caractéristiques mécaniques, pour différentes valeurs de U, sont


des droites parallèles et sensiblement verticales (R négligeable)
dans le plan (C, Ω). Par conséquent, la charge n’a qu’une très petite
influence sur cette vitesse.
En agissant sur la tension d’alimentation U, on peut
donc régler la vitesse Ω de la machine entraînée.

8 – Les Courbes caractéristiques


Les grandeurs : vitesse de rotation, rendement, puissance électrique et puissance mécanique
sont données en fonction du couple résistant sur l'arbre moteur pour une tension d'alimentation
constante. On utilise un MCC avec une vitesse élevée pour un bon rendement. Les
caractéristiques sont des courbes qui traduisent graphiquement les relations entre les variables
courant absorbé, vitesse et couple moteur. Elles varient selon le type du moteur.

Caractéristique de vitesse : n=f(I) avec un couple constant.


n=U- RI /k  K =p/a N = cte

Pr. OUARI 10
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1 : Dérivation
2 : Série
3a : Composé flux
additif
3b : Composé flux
soustractif

Caractéristique de couple : C= f (I) avec une vitesse constante Le couple est proportionnel au
flux et au courant absorbé. Si on considère le flux sous un pôle constant, le couple est
directement proportionnel à l’intensité.
I0: Courant à vide

Caractéristique en charge U=f (I):


• La résistance du bobinage provoque une légère chute de tension ohmique dans l’induit : R.I
• Le courant qui circule dans l’induit créé un flux indésirable de sorte que le flux total en
charge Charge (Ie, I) < Vide (Ie). Cela se traduit par une chute de tension supplémentaire :
c’est la réaction magnétique d’induit. Pour l'annuler, la machine possède sur le stator des
enroulements de compensation parcourus par le courant d’induit : on dit que la machine est
compensée. C'est souvent le cas.

Pr. OUARI 11
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Pour un moteur E = U − RI − U
• La distribution du courant d’induit par les balais et le collecteur provoque également une
légère chute de tension (souvent négligée).

Caractéristique mécanique C= f (n) avec I constant :


Conditions nécessaires à la stabilité de fonctionnement d’un moteur : Les éléments principaux
d’un groupe électrifié sont la machine et le moteur électrique. Pour qu’ils travaillent
correctement une certaine dépendance est nécessaire entre les caractéristiques mécaniques du
moteur et les caractéristiques mécaniques de la machine entraînée aussi bien en régime
permanant qu’en régimes transitoires. La stabilité de fonctionnement du groupe dépend de la
relation entre ces caractéristiques
Conditions de stabilité de fonctionnement d’un groupe électrifié :
Admettons que le couple C du moteur et le couple résistant Cr créé par la machine entraînée
sur l’arbre du moteur soient donnés par les courbes 1 et 2 de la figure sous dessous et se coupent
au point A. Pour plus de facilité nous construisons dans ce cas les caractéristiques mécaniques
sous la forme C=f (n) et non pas n=f (C) généralement. Si la vitesse de rotation n change, par
exemple si elle diminue en passant de la valeur n1 = 0a à la valeur n2 =0b il apparaît sur l’arbre
du moteur couple dynamique positif Cj =C–Cr =bd –bc =cd sous l’effet duquel la vitesse du
moteur commencera à croître pour atteindre sa valeur précédente n1. Dans le cas contraire, si la
vitesse augmente jusqu’à la valeur de n3 pour Cr>C un couple dynamique négatif prendra
naissance et la vitesse commencera à diminuer pour atteindre la valeur n1. Il en résulte que le
point A est le point de fonctionnement stable du groupe.
Dans le cas général son fonctionnement stable est assuré lorsque

dC dCr

dn dn
Supposons maintenant que la relation Cr =f (n) à la forme de la courbe 3 de la figure sous
dessous dans ce cas la diminution de la vitesse provoque l’apparition sur l’arbre d’un couple
dynamique négatif Cj=df sous l’action duquel la vitesse du moteur diminuera encore plus, ce
qui fera apparaître un autre accroissement du couple négatif Cj etc. aussi dans ce cas la
fonctionnement d’un groupe est instable lorsque
dC dCr

dn dn

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Caractéristiques mécaniques des machines entraînées:


Le couple résistant, noté Cr, est le couple s’opposant au mouvement d’entraînement de la
machine. La caractéristique mécanique Cr = g (Ω), où Ω est la vitesse angulaire du moteur en
radis, définit les besoins de la machine entraînée, Il existe essentiellement trois familles de
caractéristiques:(figure-I.08)

- 13 -
On a représenté, en pointillés, les sur couples résistants opposés par bon nombre de machines
au début du démarrage (on dit au “décollage”). Ce sur couple peut, pour une même machine,
être très variable. Mal quantifié lors de l’étude du mouvement, il peut, s’il est important,
empêcher le démarrage ou rendre la mise en vitesse très longue.

Caractéristiques de réglage :
En posant E = K. Ф. Ω et Cm = K. Ф.
I, on démontre que :

Pour une machine à courant continu à excitation indépendante

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Dans ces conditions, on constate qu’il y a 3 paramètres sur lesquels on peut agir :

Caractéristiques de freinage des moteurs à courant continu :


Dans de nombreuses installations les régimes de freinage des moteurs ont une grande
importance. On distingue :
1) le freinage avec récupération d’énergie ;
2) le freinage par contre-courant ;
3) le freinage dynamique.
Freinage par récupérationd’énergie :
Dans le cas d’un moteur en dérivation ce freinage a lieu lorsque la machine fonctionnant en
régime moteur est entraînée par la machine commandée avec une vitesse dépassant la vitesse à
vide n0.
Dans ce cas la F.E.M. Ea = kΦn devient supérieure à la tension du réseau et, par conséquent, le
courant Ia=U- Ea/Ra change de signe ; le signe du couple C développé par la machine change
également, c’est-à-dire que la machine commence à fonctionner en génératrice en parallèle avec
le réseau. Les parties des caractéristiques mécaniques 1 et 2 qui se rapportent au régime de
freinage par récupération forment les prolongements des caractéristiques correspondantes du
moteur et sont disposées dans le deuxième quadrant.
Lorsqu’il s’agit d’un moteur série les choses sont un peu plus compliquées car le moteur ne
peut pas passer de lui-même du régime moteur au régime de freinage par récupération par un
simple accroissement de la vitesse ; lors de l’accroissement de cette dernière le flux Φ diminue
et la force contre-électromotrice Ea peut se rapprocher de la tension du réseau U mais ne petit
pas lui être supérieure. Pour cette raison le freinage par récupération d’une machine à excitation
série est réalisé par sa mise en excitation en dérivation et en fonctionnement correspondant à

Pr. OUARI 14
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cette excitation. Le freinage par récupération des moteurs série est largement utilisé dans les
tramways et les chemins de fer électriques.

Caractéristiques mécaniques d’un moteur à excitation en dérivation en régime de freinage

Freinage par contre-courant :


Un tel régime peut être réalisé de deux manières :
a) lorsque le mécanisme commandé fait tourner la machine électrique dans le sens opposé à
celui dans lequel agit le couple développé par cette machine.
b) lors de la commutation du sens de rotation par variation du sens de courant dans l’induit du
moteur.
Le premier cas a lieu, par exemple, lors du branchement d’une résistance Rrég suffisamment
grande dans le circuit de l’induit du moteur qui soulève une charge. Examinons d’abord le
processus de freinage dans un moteur à excitation en dérivation, en admettant que le couple Cr
= const. Lors du branchement de la résistance Rrég le moteur passé de la caractéristique
mécanique naturelle 1 (figure) à la caractéristique mécanique 2 qui correspond à la résistance
Rrég. Si à l’instant du branchement de cette résistance le courant Ia est limité tellement que le
couple C = CmIaΦ du moteur devient inférieur au couple statique Cr, sur l’arbre du moteur
apparaît un couple dynamique négatif Cj, et la vitesse de rotation du moteur commence à
diminuer. La F.É.M Ea diminuera et le courant Ia=U- Ea/Ra augmentera et le couple C
augmentera en proportion. Un tel phénomène de la diminution de la vitesse n et de
l’accroissement simultané du couple C a lieu jusqu’au moment où C devient égal à Cr dans ce
cas Cj = O et la variation de la vitesse cesse. Pour des valeurs suffisamment grandes de Rrég et
Cr le moteur en ralentissant peut s’arrêter (point B de la caractéristique 2 sur la fig) et ensuite
peut commencer à tourner dans le sens inverse. La vitesse établie de la descente de la charge
est déterminée par le point C où la caractéristique 2 coupe la droite
Cr = const. Dans le régime considéré, le moteur reçoit une puissance provenant du réseau Pél
= UIa et une puissance mécanique provenant de l’arbre du mécanisme Pméc=EIa et la somme
Pél+Pméc = Ula + EaIa= Ia (Ra + Rrég) c’est-à-dire est complètement dépensée dans les
résistances du circuit de l’induit.
Un processus analogue a lieu lors du freinage d’un moteur série. Lors du changement du sens
de rotation de l’induit, la machine peut passer en régime générateur avec auto-excitation. Mais
avec les résistances Rrég qui sont insérées dans circuit de l’induit pour limiter l’intensité du
courant a possibilité d’auto-excitation de la machine est pratiquement exclue.

Pr. OUARI 15
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Un autre cas de freinage par contre-courant a lieu lorsqu’on veut arrêter rapidement, par
exemple, le chariot d’un pont roulant. A cette fin on change la polarité des bornes de l’induit et
par conséquent le sens du courant Ia. On admet toujours que Cr et iexc sont constants. Tout de
suite après la commutation, l’induit continuera à tourner dans le même sens qu’avant la
commutation des pôles grâce à l’énergie cinétique des parties mobiles du dispositif commandé.
Dans ces conditions le signe de la force électromotrice Ea reste inchangé et le signe de la tension
du réseau U change par rapport à Ea. On a donc Ia=-U- Ea/(Ra+ Rrég), ou Rrég est la résistance
additionnelle introduite dans le circuit de l’induit pour limiter le courant Ia. De cette façon, le
courant Ia change de signe et sur l’arbre du moteur apparaît un couple de freinage -C = CM (-
la) Φ. Tout de suite après la commutation, le travail du moteur est déterminé par le point F (fig-
) correspondant au couple - C et à la vitesse n que le moteur développait avant la commutation.
Sous l’action du couple résistant - C le moteur commence à ralentir et la F.E.M. Ea, le courant
Ia et le couple C diminueront proportionnellement. Le moteur commence à fonctionner suivant
la caractéristique 3 et pour une résistance Rrég convenablement choisie il peut s’arrêter (point
G de la caractéristique 3 sur la figure) et ensuite commencer à tourner dans le sens du couple -
C, c’est -à- dire en sens inverse par rapport à son sens précédent. Si cela est indésirable on peut
débrancher le moteur du réseau à l’instant où n = 0.
Un processus analogue a lieu lors du freinage d’un moteur série.
Freinage dynamique :
Pour effectuer le freinage dynamique d’un moteur à excitation en dérivation, on débranche
l’induit du moteur du réseau et on le ferme sur une résistance de charge Rch sans changer le
courant du circuit d’excitation. La machine commence à fonctionner en génératrice à excitation
indépendante en utilisant la réserve d’énergie cinétique du groupe. Etant donné que dans le cas
considéré U= 0, l’équation de la caractéristique mécanique de la machine a la forme suivante:
n= - C (Ra + Rch)/-CeCM 
2

Cette équation correspond à une droite qui passe par l’origine du système des coordonnées du
deuxième quadrant dans le quatrième. Le processus de freinage a lieu de façon suivante.
Supposons que la machine ait travaillé en régime moteur déterminé par le point D sur la
caractéristique 1 (figure). Tout de suite après le passage en régime de freinage dynamique, la
vitesse de rotation de la machine reste pratiquement la même et la F.E.M. Ea = CenΦ ne change
pas également. Mais le courant Ia change de sens car en moteur Ia = U-Ea/Ra et en génératrice
Ia =-Ea/ (Ra+Rch) ; sur l’arbre de la machine apparaît donc un couple résistant –C et le
fonctionnement de la machine est déterminé par le point H (figure) qui correspond à ce couple
et à la vitesse initiale n.
Par la suite la vitesse de rotation diminue suivant la caractéristique 4, devient nulle et ensuite la
machine commence à tourner dans le sens inverse (-n) sous l’action, par exemple, d’une charge
qui descend. La vitesse établie de la descente de la charge est déterminée par le point K où la
caractéristique 4 coupe la droite du couple Cch créé par la charge (ce couple étant constant).
Le freinage dynamique d’un moteur série peut être réalisé comme pour un moteur en dérivation,
c’est-à-dire à excitation indépendante. Mais ce régime n’est pas économique car l’excitation
nécessite une grande dépense d’énergie.
Le freinage à auto-excitation d’une machine série a le défaut suivant. Pour de faibles vitesses,
la machine ne s’excite pas et après une certaine vitesse le phénomène d’auto-excitation se
produit de façon très rapide et est accompagné de grands couples de freinage sur l’arbre pouvant
détériorer le groupe en fonctionnement.

Pr. OUARI 16

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