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Cours de CSE (L3 ELT) MAC : Enroulements et circuits magnétiques

MACHINES A COURANT ALTERNATIF :


ENROULEMENTS ET CIRCUITS MAGNETIQUES

II.1 Introduction
Les machines à courant alternatif se classent en deux catégories :
 Machines asynchrones ;
 Machines synchrones.
Les deux types de machines sont réversibles. Elles peuvent être construites de la forme monophasée,
diphasée ou triphasée. Elles sont toutes constituées par une partie fixe appelée stator, qui renferme le
bobinage relié au réseau, et une partie mobile désignée par le nom de rotor. Du point de vue
construction ces machines ne différent que par le rotor, le stator étant réalisé sur les mêmes bases.
Dans toutes les machines électriques, les conducteurs qui sont le siège de la f.e.m (brins actifs) sont
logés dans les encoches. La façon dont ces conducteurs sont associés entre eux pour constituer les
circuits électriques de la machine, est définie par l'enroulement ou le bobinage. Nous nous intéressons,
dans cette partie, aux enroulements des machines à courant alternatif triphasés à savoir la machine
asynchrone et l’induit (stator) de la machine synchrone.

II.2 Répartition des conducteurs actifs dans les encoches


II.2.1 Barres et sections
Pour exécuter un enroulement, il faut déterminer le pas des sections ou des bobines. On appelle pas-
diamétrale, un pas d’enroulement égal à la longueur du pas polaire τp (Fig. II.1). Exprimé en nombre
d’encoches, il est défini par :
N
 p  e Encoches par pôle
2p
Ainsi, par la connexion frontale (Fig. II.2) de deux conducteurs distants d'un pas polaire on obtient une
spire à pas diamétrale dont la f.e.m est la somme de ceux des deux conducteurs.

Figure II.1 Conducteurs distant d’un pas polaire Figure II.2 Association de 2 conducteurs pour former une spire.

La force électromotrice désirée est obtenue en enroulant plusieurs spires en série dans les mêmes
encoches. On constituera ainsi une section de N spire (Fig. II.3). Dans le cas ou on utilise un seul
conducteur actif par côté de section, on le réalise par une barre, ce qui permettra d'obtenir directement
par jonction avec la seconde barre la connexion frontale (Fig. II.4).

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Fig. II.3 Section à deux spires Fig. II.4 Section en barre


Chaque côté de section logé dans une encoche (ou chaque barre) est généralement couvert d’un isolant
approprié. On lui donne aussi le nom de faisceau d'induit.

II.2.2 Enroulement en une couche et en deux couches


Dans chaque encoche nous pouvons placer :
- Soit un seul côté de section ou une seule barre (Fig. II.5), et nous disons qu'il s'agit d'un enroulement
à une seule couche.
- Soit deux côtés de sections (deux barres) superposées. Ils peuvent appartenir à deux phases différentes
(Fig.II.6), nous dirons alors qu’il s’agit d'un enroulement en deux couches.

Fig. II.5 Encoche à une couche Fig.II.6 Encoches à deux couches

Dans le dernier cas, une section a toujours un côté dans la couche supérieure et l'autre dans la couche
inférieure. On peut alors, d’ailleurs c'est le principal avantage, former des sections à pas raccourci (pas
inférieur au pas diamétral) ou des sections à pas allongé (pas supérieur au pas diamétral). Par exemple,
s'il y a 6 encoches par pôle, on pourra adopter comme pas (Fig. II.7) :
-Soit 0 à 6 (pas diamétral) et on définit le raccourcissement :

Arc embrassé par la spire


β
pas polaire
- Soit de 0 à 5 β = 5/6
- Soit de 0 à 7 β=7/6

Fig. II.7 Raccourcissement des sections

II.2.3 Nombre d'encoches par pole et par phase


Un enroulement à courant alternatif est essentiellement caractérisé par le nombre d'encoche qu'occupe
une phase sous chaque pole. Nous désignons toujours par :
Ne: le nombre total d'encoches équidistant.
2p: le nombre de pôles.
m : le nombre de phases.
N
Z: le nombre d'encoches par pole et par phase, donné par : Z  e
2 pm
Exemple : Ne = 24, 2p = 4, m=3 Z = 24/ (4x3) =2

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Si Z est un entier, le schéma de répartition des conducteurs dans les encoches est le même dans tous les
champs doubles et nous dirons que l’enroulement est régulier.
II.2.4 Répartition des conducteurs dans les encoches
Pour représenter les conducteurs dans les encoches, il faut noter que :
- dans une couche donnée, les conducteurs d'une phase occupent sous un pôle des encoches
consécutives.
- nous choisissons comme sens positif de déplacement dans l'entrefer le sens de rotation de la machine
alimentée par un système triphasé direct.
- le signe  (courant d'avant en arrière) et le signe Θ (courant d'arrière en avant) indiquent le sens
positif conventionnel adopté dans chaque phase de l'entrée à la sortie.

Exemples :
1/- Enroulement à une couche : m = 3, 2p = 4, Ne = 24, Z= Ne /2pm= 2

2/- Enroulement à une couche : m = 3, 2p =2, Ne = 24, Z= Ne /2pm= 2

3/- Enroulement à une couche : m = 3, 2p =4, Ne = 24, raccourcissement β = 5/6, Z= Ne /2pm= 2.


Le raccourcissement 5/6 montre que la connexion frontale relie le conducteur supérieur de rang k au
conducteur inférieur de rang :
N e
k  k 5
p
Puisque le pas polaire correspondant est de 6 pas dentaires, la couche inférieure est alors obtenue à
partir de la couche supérieure par une translation d’un pas dentaire vers la gauche.

II.2.5 Enroulement à trous partiels


Dans un enroulement dont le nombre d'encoches par pôle n’est pas multiple de trois, on trouve après
une rotation d’un tiers de tour (ou d'un angle mécanique 2π/3), une section appartenant à une autre
phase. Partant d'un enroulement régulier multipolaire, nous pouvons évidement ajouter ou retrancher
une section à chaque phase (l’opération étant faite en 3 points à 120° mec) sans altérer la symétrie
électrique. Le nombre d'encoches sera diminue ou augmenté de:
- 2m = 6 pour un enroulement triphasé à une couche, donc Z varie de :

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2m 1
Z  
2 pm p
- Et de m=3 pour un enroulement triphasé à deux couches, correspondant à une variation :
1
Z 
2p
Nous obtiendrons ainsi un enroulement à Z fractionnaire, qu'on désigne souvent sous le nom
d'enroulement à nombre de trous partiels par pôle et par phase.

Exemples :
1/- Enroulement en une couche : m = 3, 2p = 4, Ne =18, Z= Ne/2pm = 1.5
On obtient la répartition à partir de l'enroulement régulier à Z=2 (Ne'= 24) en retranchant 3 sections à
120° mec (une section de chaque phase).

2/- Enroulement en deux couches: m =3, 2p=4, Ne =21, raccourcissement β =16/21, Z = Ne/2pm =1.75
On obtient la couche supérieure, par exemple, en supprimant 3 faisceaux (sections) à 120° mec de la
couche supérieure de l’enroulement régulier à Z=2 (Ne' = 24).
Pour déterminer l'embrassement de chaque section, on calcul d'abord le nombre de pas dentaire par
pôle :
N 21
N ep  e   5.25 pas dentaires
2p 4
Une section peut embrasser :
- soit 5 pas dentaires, ce qui correspond à β = 5/5.25=20/21 (solution à éliminer)
- soit 4 pas dentaires, ce qui correspond à β = 4/5.25=16/21 (solution adoptée).
Couche supérieure

On complète ensuite la couche inférieure avec un embrassement de 4 pas dentaires, on obtient


finalement:

3/- Enroulement en deux couches: m =3, 2p = 4, Ne =27, raccourcissement β = 24/27, Z=Ne/2pm =2.25
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On obtient la couche supérieure en ajoutant 3 faisceaux à 120°mec (un dans chaque phase) à la couche
supérieure d'un enroulement régulier à Z = 2 (Ne'=24).

Le nombre de pas dentaire par pole :


N e 27
N ep    6.75 pas dentaires
2p 4
Pour obtenir la couche inférieure, on pourrait réaliser des raccourcissements des section de
- retour après 7 pas dentaire β = 7/6.75=28/27 (solution à éliminer)
- retour après 6 pas dentaire β = 6/6.75=24/27 (solution à adopter)
- retour après 5 pas dentaire β = 5/6.75=20/27 (solution à éliminer)
et on obtient finalement la répartition des faisceaux :

II.3 Connexion frontale


Les connexions frontales relient les conducteurs actifs aux extrémités de la machine. Si on fait
abstraction de différences secondaires de résistances ou de réactances, les enroulements qui associent
en série, par phase, les mêmes conducteurs actifs, seront électriquement équivalents (du point de vue
f.e.m) quelque soit l'ordre de succession de ces conducteurs dans la phase.

II.3.1. Définition d'une bobine


Une bobine est constituée d’une ou de plusieurs sections en série occupant des encoches consécutives.

Fig. II.8 Bobine à deux sections

II.3.2 Bobine en spirale et bobine à sections identiques


II.3.2.1 Bobine en spirale

Une bobine en spirale (ou bobine concentrique) et formée de sections de même plan de symétrie et de
différents embrassements. Les têtes de bobines sont disposées en deux rangs. Dans certains cas on peut
trouver une bobine d'une phase appartenant aux deux rangs, c'est une bobine coudée (Fig. II.9).

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Fig. II.9 Bobine en spirale ou concentrique

II.3.2.2 Bobine à sections identiques


Une bobine à sections identiques est formée de sections enchevêtrées de même taille (de plans de
symétrie différents). Dans ce type d'enroulements les têtes de bobines sont disposées en un seul rang.

Fig. II.10 Bobine à sections identiques


On peut rencontrer des enroulements à sections identiques mais enchevêtrées :

Fig. II.11 Bobine à sections identiques enchevêtrées

II.3.3 Nombre de bobines par pole et par phase


Selon le nombre de bobines d'une phase par champ double on distingue deux types d'enroulements :

II.3.3.1 Enroulement à pôles conséquents


Ce type d'enroulement ne possède qu’une bobine par phase et par champ double.
Exemple : Ne=24, 2p=4, Z=2

Fig. II.12 Enroulement en spirale à pôles conséquents


Afin de créer 4 pôles, nous avons utilisé deux bobines par phase, c.a.d une bobine par champ double
(une bobine pour créer deux pôles). Dans cet exemple les têtes de bobines sont disposées en deux
rangs.

II.3.3.2 Enroulement à une bobine par pôle et par phase


Dans ce type d'enroulement, on forme deux bobines par champ double et par phase (autrement dit, une
bobine par pôle et par phase).
Exemple : Ne=24, 2p=4, Z=2
Dans cet exemple les têtes de bobines sont disposées en trois rangs.

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Fig. II.13 Enroulement à une bobine par pôle et par phase.

II.3.4 Enroulement imbriqué et enroulement ondulé

II.3.4.1 Enroulement imbriqué


Si on parcourt une phase d'un enroulement imbriqué, on utilise successivement tous les faisceaux d'une
phase appartenant au même pas polaire avant de passer au pôle suivant.
Exemple : Ne = 48, 2p = 4, Z = 4
On représente ici seulement l’enroulement d'une phase.

Fig. II.14 Enroulement imbriqué.

II.3.4.2 Enroulement ondulé


Dans ce type d'enroulements, on passe successivement sous tous les pôles lorsqu'on suit les
conducteurs d'une phase dans l'ordre de mise en série des faisceaux.

Fig. II.15 Enroulement ondulé.

Dans les machines à courant alternatif, les enroulements ondulés sont souvent exécutés en barres, les
connexions frontales étant réalisées par brasures (jonctions ou soudures).

II.3.5 Enroulement en deux couches


Dans un enroulement en deux couches, il y’aura toujours une bobine par pôle et par phase, formées de
sections identiques.
Exemple : m= 3, Ne = 24, 2p = 2, β = 5/6, Z=2

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Fig. II.16 Enroulement en deux couches.

II.4 Groupement des bobines (Mise en série ou en parallèle)


Les bobines placées dans les encoches d'une phase peuvent être reliées soit en série, soit en parallèle,
quel que soit le nombre de pôle; Mais c’est, le procédé utilisé (pour relier les bobines entre elles) qui
détermine le nombre de pôles du bobinage. Cette identité suppose, ici, non seulement l'utilisation de
conducteurs actifs occupant la même position dans le champ, mais encore les mêmes connexions
frontales, ce qui doit entraîner du point de vue électrique :
-l’égalité (en grandeur et en phase) des f.e.m.
-l’égalité des impédances internes.
Bien entendu, dans un enroulement :
 à bobine par pôle : deux bobines successives doivent être prise en sens inverse (Figure II.17)
 à pôles conséquents: donc à une bobine par champ double, deux bobines consécutives doivent
être prise dans le même sens (Figure II.18).

(a) Série (b) Parallèle


Fig. II.17 Groupement des bobines pour un enroulement à bobine par pôle

(a) Série (b) Parallèle


Fig. II.18 Groupement des bobines pour un enroulement à pôles conséquents.

II.4.1 Entrée d'une phase


D’un point de vue purement électrique, n’importe quelle bobine d'une phase peut être prise comme
bobine d'entrée, mais d'autre condition viennent limiter cet arbitraire. Sur les stators on place
généralement les entrées de telle façon que les liaisons avec la plaque à bornes soient les plus simples.
Les trois entrées sont alors souvent décalées de l’angle mécanique 2 2π/3p (angle électrique de 2π/3).
Sur le rotor il faut, pour éviter les balourds, que l’enroulement soit mécaniquement aussi symétrique
que possible. Ceci conduit à placer les entrées des trois phases :
- à 120° mec dans les enroulements ou le nombre de pôles n'est pas multiple de trois.
- et à se rapprocher autant que possible de cette condition sur ceux ou 2p = 3k.
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II.5 Schéma de l'enroulement


Tous les renseignements précédents sont figurés sur le schéma développé de l’enroulement. A titre
d'exemple, on reconnaît :

Exemple 1 : m = 3, 2p = 4, une couche, Ne = 24, bobines en spirale, pô1e conséquent et montage des
bobines en série. Nous avons : Z = 2 encoches par pole et par phase.

Fig. II.19 Schéma de l’enroulement d'un bobinage à une seule couche.

Exemple 2 : m = 3, 2p = 4, 2 couche, Ne = 24, β = 5/6, bobines à sections identique, montage des


bobines en parallèle. Nous avons : Z =2 encoches par pôle et par phase. Nous représentons seulement1e
schéma de l'enroulement d'une phase.

Fig. II.20 Schéma de l’enroulement d'un bobinage à deux couches.

II.6 Facteurs de bobinage


On appelle facteur de bobinage d'un enroulement, le rapport de l'amplitude de la force électromotrice
d'une phase, par N fois l'amplitude de la f.e.m du conducteur occupant la position électrique résultante.
Le facteur de bobinage est composé de trois coefficients provoqués par :
- La distribution des conducteurs de la phase en Z encoches par pôle et par phase.
- Le raccourcissement du pas dans le cas d'un enroulement a deux couches.
- L’inclinaison des encoches (conducteurs) le long de l'armature.
On aura donc en général :
kb  k d k r ki
kb : f'acteur de bobinage
kd : facteur de distribution
kr : facteur de raccourcissement
ki : facteur d'inclinaison.
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II.6.1 Facteur de distribution


Dans un enroulement triphasé, chaque phase occupe des encoches distantes exactement d'un pas polaire
sous chaque pôle. Donc on n’a Z encoches consécutives par pole et par phase. Nous désignons par α
l'angle électrique entre deux encoches consécutives. Dans le cas d'un enroulement triphasé qui occupe
complètement les Ne encoches équidistantes d'une armature (stator ou rotor). Nous aurons :
2 p

Ne
avec:

N e  2 pmZ  
mZ
Le facteur de distribution d'un tel enroulement, pour le fondamental, est obtenu par (Fig. II.21):

Fig. II.21 Composition vectorielle


  
AB  2r sin sin Z
kd 
AP 2   k  2

Z AB  d ,1

AP  2r sin Z  Z sin
2  2


sin
k d ,1  2m

Z sin
2mZ
Le coefficient permet de tenir compte du décalage angulaire entre les f.e.m induites au niveau de
chaque encoche.
Pour l’harmonique de rang (2n+1), l’angle électrique entre deux encoches consécutives est : (2n  1)
et le même raisonnement effectué précédemment donne :

sin( 2n  1)
k d , 2 n1  2m

Z sin( 2n  1)
2mZ

Exemple : m=3, Ne=36, p=2, Z=3



sin 3
2p 4  2 x9  0.9598
    k d ,1 
Ne 36 9 
3 sin
18
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II.6.2 Facteur de raccourcissement


Si les sections (bobines} ne sont pas diamétrales, il en résulte une diminution du flux maximum
embrassé et par suite de la f.e.m obtenue. Le rapport de raccourcissement est désigné par:
Arc embrassé par la spire
β
pas polaire
Considérons d’abord l’influence de ce raccourcissement sur l’amplitude du fondamental. On voit sur la
figure que la force électromotrice de la spire au lieu d'être 2el est :
 
e  2e1 cos (1   )  2e1 sin 
2 2
Ce qui correspond à un nouveau facteur de réduction, le facteur de raccourcissement :

k r ,1  sin 
2
La valeur de β la plus employée dans les machines asynchrones est β = 5/6 qui
correspond à:
5
k r ,1  sin  0.966
62
Pour l’harmonique de rang (2n+1), les f.e.m des deux faisceaux composant la section sont maintenant
déphasés de : (2n  1)  et nous projetons la force électromotrice résultante sur l’axe électrique

résultant qui est déphasé de : (2n  1)(1   )
sur la force électromotrice du premier conducteur. Nous
2
obtenons donc pour facteur de raccourcissement :

k r  (1) n sin(2k  1) 
2
II.6.3 Facteur d'inclinaison
Pour réduire l’effet de la denture statorique dans les machines synchrone à pôles saillants, on exécute
par fois les épanouissements avec des bords inclinés sur l'axe de la machine. Dans les machines
asynchrones, dont le rotor est en cage d'écureuil, on incline souvent les barres du rotor par rapport aux
génératrices du cylindre rotorique. Dans tous ces cas, nous caractérisons cette inclinaison par l’angle
électrique αi entre les deux points extrêmes de la barre ou du côté (Fig.II.22).
Pour une barre inclinée du rotor, les f.e.m dans les différents éléments de la barre qui ont des positions
électriques variables dans le champ statorique sont décalées entre elle d'un angle électrique :

L
   i
L

Fig. II.22 Barre inclinée


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Ces f.e.m se composent géométriquement comme les forces électromotrices d’une couche continue de
conducteurs couvrant un angle électrique αi. Pour le fondamental, nous obtenant donc :
i
sin
k i ,1  2
i
2
Pour l’harmonique de rang (2n+1), on obtient :
i
sin( 2n  1)
k i , 2 n 1  2
i
(2n  1)
2
Dans le cas ou l’inclinaison est l’équivalent d’un pas dentaire statorique on a :
2 p
i 
N es
Les barres sont alors inclinées d’un pas dentaire statorique, c'est-à-dire que le commencement de la
barre rotorique est sous une encoche statorique et son extrémité se trouve sous l’encoche statorique
consécutive.

II.7 Force électromotrice


1°/- Pour l’onde sinusoïdale
Raisonnant d’abord sur l’onde fondamentale. Désignons par Φ1m le flux par pôle de l’onde
fondamentale, Alors :
1  Φ1m sin t
d1
 2fΦ1m sin t
dt
et la valeur efficace de la f.e.m correspondante dans les N conducteurs en série de la phase est :
E 
E1  1m  k b1 NfΦ1m
2 2
Pour l’harmonique de rang (2n+1), on aura de même :
 2 n1  Φ2 n1,m sin(2n  1)t
d 2 n 1
 (2n  1)Φ2 n 1,m sin(2n  1)t
dt


E 2 n 1  k b,2 n 1 N (2n  1) fΦ2 n1,m
2
2°/- Utilisation de la formule du flux coupé
L’induction dans l’entrefer de la machine peut s’écrire, au niveau d’un conducteur pris comme origine
des angles, par :
b(t )  B1m cos t  B3m cos 3t    B2 n 1,m cos(2n  1)t

Ainsi, en appliquant la formule du flux coupé ( e  blv ), on obtient pour la f.e.m dans ce conducteur :

e(t )  B1m lv cos t  B3m lv cos 3t    B2 n1,m lv cos(2n  1)t


Avec l représente la longueur utile de la machine, et v la vitesse périphérique.
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On calcule l’amplitude de chaque harmonique de la f.e.m de la phase en multipliant son amplitude dans
le conducteur :
 par le nombre de conducteurs en série N ;
 par le facteur de bobinage qui tient compte de la composition vectorielle des f.e.ms.
Ainsi, pour le fondamental :
E1m  B1,m lvk b1 N
f
Or : v  D
p
ou D désigne le diamètre d’alésage.
2 D
E1m  ( B1,m )( )lfk b1 N
 2p
2
Le terme ( B1,m ) représente la valeur moyenne de l’induction, d’amplitude B1,m et de répartition

sinusoïdale. Si on désigne par τp le pas polaire, donné par:
D
p 
2p
Le flux par pôle Φ1m sera :
2 D
Φ1m  ( B1,m )( )l
 2p
Ainsi on aura :
E 
E1  1m  k b1 NfΦ1m
2 2
Pour l’harmonique de rang (2n+1), on obtient :

E 2 n 1  k b,2 n 1 N (2n  1) fΦ2 n1,m
2
Le flux par pôle est :
2
Φ2 n 1,m  ( B2 n1,m ) 2n 1, p l

Et le pas polaire de l’harmonique sera:
D
 2 n 1, p 
2 p (2n  1)

II.8 Machine électriques polyphasées


Tout enroulement polyphasé parcouru par un système polyphasé équilibré de courants (de pulsation
électrique   2f ) crée un champ tournant à la vitesse angulaire :

s 
p
On entrevoit donc dés maintenant la distribution du fondamentale qui va être à la base de la
classification des machines polyphasées :

1/- Machine asynchrone


Dans une machine asynchrone, le rotor tourne à une vitesse différente de la vitesse du champ tournant,
alors le paramètre fondamental dont va dépendre le fonctionnement sera le glissement du rotor par
rapport à la vitesse du synchronisme qu’on désigne par la lettre g :
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s  
g
s
 Le glissement est nul au synchronisme ;
 Le glissement est égal à un à l’arrêt;
 Un glissement négatif signifie que le rotor tourne dans le même sens que le champ tournant,
mais à une vitesse supérieure à la vitesse synchrone.
 Un glissement supérieur à un signifie que le rotor tourne en sens inverse du champ tournant,
mais à une vitesse supérieure à la vitesse synchrone.

Fréquence des grandeurs rotoriques :


La vitesse relative du champ tournant par rapport au rotor est :
 e   s    g s
Il en résulte que le champ tournant qui induit dans le stator des f.e.ms de fréquence f induit dans le rotor
des f.e.ms à la fréquence gf.
Nous rappelons que dans un enroulement régulier triphasé la vitesse angulaire algébrique de
l’harmonique d’espace de rang (1±6k), ou k est un entier positif, est :
s
1 6 k ,s 
(1  6k )

Alors le glissement du rotor par rapport à cet harmonique est :

g16 k  1  (1  g )(1  6k )
2/- Machine synchrone
Dans une machine synchrone, ou le rotor tourne à la vitesse du champ tournant, les pôles inducteurs
portés par le rotor sont fixes par rapport au champ tournant statorique. A vide, un pôle nord du rotor est
dans l’axe d’un pôle sud du stator puisque le couple demandé est nul.
Sur le moteur, le rotor freiné par sa charge se décale en arrière jusqu’à ce que les forces d’attractions
magnétiques entre les pôles fournissent un couple d’entraînement égal au couple résistant.
Sur l’alternateur, le rotor entraîné par sa turbine se décale en avant jusqu’à ce que les forces d’attraction
magnétiques équilibrent le couple moteur.
C’est l’angle électrique de décalage angulaire entre les axes des pôles du champ tournant et les axes des
pôles inducteurs qui est le paramètre fondamental de fonctionnement de la machine synchrone
(Fig.II.23).
v v v
S1 S1 S1
α α
v v v
N2 N2 N2

à vide en moteur en alternateur


Fig. II.23 Décalage angulaire dans une machine synchrone.

II.8.1 Circuits magnétiques des machines électriques tournantes


Dans la disposition usuelle des machines polyphasées à courant alternatif, le stator est toujours
constitué par un empilage de tôles magnétiques isolées entre elles et dans lesquelles on a découpé les
encoches où viendront se loger les conducteurs.
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A/- Machines synchrones


Les alternateurs à deux pôles entraînés par des turbines à vapeur des centrales thermiques
(turboalternateurs) ont généralement un rotor en acier forgé dans lequel on a fraisé les encoches
contenant l’enroulement inducteur. Si on fait abstraction de l’ouverture des encoches, le stator et le
rotor forment de part et d’autre deux cylindres coaxiaux (Turbine à vapeur: la vitesse doit être aussi
élevée que possible 3000 tr/min, machine à pôles lisses).
Par opposition aux alternateurs plus lents entraînés par des turbines hydrauliques et dont le rotor porte
des pôles inducteurs saillants (Fig.II.24), la vitesse est fixée par la hauteur de chute d'eau:
 centrale de haute chute: usine de Villa Rodin, hauteur de chute 882m, vitesse de rotation des
turbines 375 tr/min, alternateur à pôles saillants 16 pôles.
 centrale de basse chute : usine de Rhinau, hauteur de chute 50m, vitesse de rotation des turbines
75 tr/min, alternateur à pôles saillants 80 pôles.
Une augmentation de la vitesse doit correspondre à une diminution du diamètre, sinon la vitesse
tangentielle atteint une valeur telle que le rotor ne résiste pas à l'action de la force centrifuge. Pour une
puissance comparable, on trouve des alternateurs de grand diamètre et de faible épaisseur (basse
vitesse), ou de faible diamètre et de grande longueur (vitesse élevée). Étant donné que le diamètre du
rotor et son nombre de pôles varient dans le même sens, le montage des pôles ne pose pas de problème
particulier au niveau de l'encombrement (Fig.II.24 à 27).

Fig.II.24 Rotor à 36 pôles prêt à être placé à l’intérieur du stator de ;


Masse : 600 t ; moment d’inertie : 4140 t.m2 ; entrefer 33mm.
L’excitation de 2400 A sous une tension continue de 330 V est assurée
Par un redresseur électronique.

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Sur chaque pôle (Fig.II.25), on reconnaît :


 Le noyau polaire;
 Et l’épanouissement polaire (l’arc polaire couvre en générale 70 % du pas polaire).

Epanouissement
polaire
Noyau polaire

Fig.II.25 Segment de lamination du stator et d’une lamination des pôles saillants du rotor.
Chaque segment de tôle du stator est recouvert d’un vernis isolant pour limiter les courants de Foucault. Les
encoches ont une largeur de 22.3 mm et une profondeur de 169 mm. Les plaques d’acier utilisées dans la
construction des pôles saillants sont beaucoup plus épaisses (2 mm vs 0.5 mm) et elles ne sont pas isolées car elles
sont traversées par un flux constant. La largeur maximale du pôle est de 600 mm et l’entrefer a une longueur de 33
mm. Les huits petits trous dans la face du pôle servent à loger les barres de cuivre formant la cage d’amortissement.
Les gros trous servent à boulonner les plaques ensemble.

Fig.II.26 Pôle saillant de l’alternateur de 250 MVA. Fig.II.27 Enroulement du rotor d’un alternateur de
Les conducteurs de la cage d’écureuil seront logés 250 MVA. Il est formé de 18 spires de cuivre nu
dans les 12 encoches taillées dans la surface du pôle. ayant une largeur de 89 mm et une épaisseur de 9mm.
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Dans les petites machines pour lesquelles on ne peut envisager de frais de construction particuliers,
l’entrefer est constant sous un pôle. Dans les grosses machines, au contraire on s’efforce d’obtenir à
vide une répartition aussi sinusoïdale que possible de l’induction dans l’entrefer, ce qui conduit à
augmenter progressivement l’entrefer depuis l’axe polaire jusqu’à l’extrémité de l’épanouissement
polaire.
Le constructeur peut prévoir ce type de machines avec un grand entrefer sans autre inconvénient que
l’augmentation des Ampères tours inducteurs nécessaires. Par rapport à cet entrefer, l’ouverture des
encoches n’a qu’une importance relative faible et on peut donc utiliser des encoches ouvertes à flancs
parallèles permettant une introduction aisée de l’enroulement.

Enroulement amortisseur (Fig.II.28):


Il intervient chaque fois que le champ tournant subit une variation (variation rapide de la charge,
pulsation dans le couple moteur). Des courants induits naissent dans l'amortisseur et produisent un
couple qui atténue les oscillations et maintient le synchronisme. Il est constitué de barres de cuivre,
logées dans les pôles, parallèlement à l'axe de rotation et réunies entre elles par deux anneaux (cage
d'écureuil). Cet enroulement est parfois utilisé pour démarrer un moteur synchrone en asynchrone.

Fig.II.28 Circuit amortisseur.

B/- Machines asynchrones


Les machines asynchrones sont à entrefer constant dans lesquelles les deux armatures possèdent (en
nombre toujours différent) des encoches équidistantes (Fig. II.28). Sur chacune de ces armatures, on
trouve un enroulement polyphasé dont le nombre de phase n’est pas nécessairement le même ; par
contre, ils fonctionnent avec le mêmes nombre de pôle.
Comme dans le transformateur :
- l’enroulement du stator est alimenté par le réseau « primaire », et celui du rotor est le siège
d’une f.e.m induite « secondaire » ;
- la puissance passe du stator vers le rotor par induction.
Nous donnons donc à ces machines le nom de machines à induction. Cette machine n’ayant pas de
force magnétomotrice propre doit emprunter au réseau sous forme de courant réactif les ampères-tours
nécessaires à l’aimantation de son circuit magnétique. Une partie importante de ceux-ci correspond à
l’entrefer. Pour réduire au maximum la consommation en puissance réactive à vide, le constructeur
devra toujours leurs donner un entrefer minimum qu’autorise la construction mécanique.
Pour fixer les idées, l’entrefer d’un alternateur varie, par exemple de 2 mm pour un petit de 10 kVA à 60 mm un gros
turboalternateur de 250 MVA, l’entrefer d’une machine d’induction varie de 0.3mm pour un petit moteur asynchrone à
2mm pour un gros moteur 1000 kW.

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Dans un entrefer aussi faible, l’ouverture des encoches à une valeur relative élevée. On ne pourra donc
pas les exécuter avec un isthme ouvert. Elles seront souvent du type semi fermé avec une ouverture de
l’ordre de 3 mm. Dans le cas d’un rotor à cage elles peuvent être fermées.

(1) (2) (3)

(5) (4)
Fig. II.29 Etapes de fabrication des laminations du stator et du rotor à cage d’écureuil.
(1)- la feuille d’acier est coupée en carré ;
(2)- les coins sont arrondis et le trou de l’arbre est percé ;
(3)- les encoches du stator sont perforées ;
(4)- le diamètre de l’intérieur est découpé, formant du même coup
les laminations du rotor et du stator ;
(5)- les encoches du rotor sont ensuite perforées.

II.8.2 Correction du circuit magnétique


Pour faciliter le refroidissement des tôles du stator d’un alternateur ou les tôles du stator et du rotor de
la machine à induction (échauffement dû aux pertes par hystérésis et par courant de Foucault) on
subdivise (dés que la longueur dépasse quelque 200mm) le circuit magnétique en paquets de tôles
séparées par des évents (Fig.II.30). On utilise aussi parfois des canaux axiaux de ventilation
(généralement parcourus par de l’air, mais qui peuvent l’être dans certains cas par de l’huile ou de
l’eau). Donc il faut corriger la longueur et la hauteur de l’entrefer pour tenir compte de l’existence des
encoches et des évents.
de tôles
Paquet
Event

Entrefer
Fig.II.30. Carcasse d’un stator muni d’évents de refroidissement.

II.8.2.1 Correction de l’entrefer


La présence des encoches dans l’entrefer diminue le flux, ou augmente la réluctance dans le rapport :

kc 
'
qu’on appelle facteur de Carter.
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φ c’est le flux dans le cas d’un entrefer lisse, et φ’ est celui d’un entrefer comportant une encoche de
profondeur infinie de largeur a.
Il est donné par :
t
kc 
t  e

t
Fig. II.32 Entrefer avec une encoche.

Sachant que, t et le pas dentaire donné par :


a
( )2
D
t et   e
Ne a
5( )
e
Si la seconde armature est également munie d’encoches, il en résultera une nouvelle diminution du flux
qu’on calculera de la même façon par une nouvelle majoration de l’entrefer. Nous écrivons ainsi pour
l’entrefer corrigé d’une machine d’induction :

ec  ek c1k c 2

II.8.2.1 Longueur idéale de la machine


Dans le sens axial, la présence des évents diminue aussi la perméance de la machine. La longueur
idéale (longueur corrigée du circuit magnétique) d’une machine munie d’évents seulement sur une
armature (généralement le stator) :

 a v2 
li  l  nv  e

 a v  5e 

L la longueur réelle du circuit magnétique, nv le nombre d’évents et av la largeur d’évents.


Si on ajoute une hauteur de l’entrefer e, c’est pour tenir compte des lignes de champ frontales qui
relient à chaque extrémité de la machine les tôles du stator et du rotor (Fig.II.32) et dont le flux
appartient au circuit principal.
Stator

Rotor
Fig. II.32 Lignes de champ frontales.

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