Vous êtes sur la page 1sur 2

Texte 5 Les Bonnes EXPLICATION LINEAIRE

PB : Comment la mise en scène de l’affrontement des personnes est-il révélateur ?

l.1 à5 : une brutalité déconcertante

Didascalie « marche sur elle » : sens figuré et/ou sens propre ?

Ton agressif, autoritaire de Solange, « ma belle madame » : ton ironique. Rapport de pouvoir mis en
place « tout vous sera permis jusqu’au bout ? Anaphore « vous croyez » : faire sortir de l’illusion les
idées de Mme. Accusation « dérober la beauté du ciel », association étrange : Solange serait-elle
privée de liberté ? Condamnée à vivre dans le malheur et la laideur ? Action néfaste : « m’en
priver » : Mme serait responsable. Phrase non verbale crée un effet brutal, spontané : énumération
de produits féminins, sensuels « parfums, poudres, rouges à lèvres, la soie, le velours, la dentelle et
m’en priver ». Jalousie de Solange contre une forme d’inégalité sociale, de position et de
possession. Epiphore « m’en priver » : accentuer le manque ressenti. « Et me prendre le laitier ! »
omniprésence de la jalousie : verbe à l’infinitif, le pronom personnel « me » est tjs posé en situation
de CO. Injonctions « avouez ». Atmosphère sensuelle et érotique « sa jeunesse, sa fraicheur vous
troublent ». Puis vérité crue, grossière, vulgaire : franchise exacerbée « Car Solange vous emmerde ».

l.6 à 32 un jeu malsain

Réplique étrange pour le spectateur : 1er indice d’une confusion des personnages la didascalie
« affolée » montre l’angoisse de l’erreur de Solange qui rappelle le rôle qu’elle doit jouer : non pas le
sien mais celui de « Claire ». Trouble de la double énonciation. Les spectateurs et les personnages
sont perdus.

L’interjection « hein ? » prosaïque coupe Solange dans son élan.

Répétition « dans un murmure » comme si Claire ne voulait pas trop perturber le jeu de sa sœur.

Solange réalise son erreur « Ah oui et se corrige « Claire vous emmerde ». Répète le prénom
triomphalement. Joue même avec le sens du mot, synonymie « lumineuse ».

Violence par la didascalie « elle gifle ».

Les interjections et les points de suspension signalent la surprise du personnage joué par Claire.

Parodie tragique : « protégée », « exceptionnel destin », « sacrifice » : ridiculise Mme. « la révolte
des bonnes ». Réflexion sur la condition sociale, sur les rapports entre classes. Les bonnes sont là
pour faire éclater au jour la réalité, l’aventure crève et se dégonfle. Mélange de termes nobles à des
termes triviaux, prosaïques. Choc de cultures. Tonalité théâtrale : « la voici qui monte ! » : crée une
atmosphère oppressante, angoissante, source de terreur. Tournure restrictive « n’était qu’un triste
voleur » rabaisse aussi son mari, Mr.

Tentative de Claire de retrouver le contrôle, d’asseoir son autorité « je t’interdis ! ». Reprise mot
pour mot : refus de Solange.
Poursuite du vocabulaire tragique voire religieux : « m’auréole, ténèbres ». Lutte entre le Bien et le
Mal ? La didascalie « se mirant avec complaisance » montre la vanité du personnage.

« j’irai jusqu’au bout » : prolepse fatale qui annonce le futur dénouement ? Métalangage théâtrale :
« je lis », « ce qu’il faut vous répondre », « tirade » : Solange rappelle-t-elle à Claire qu’elle connait
son rôle ? Affranchissement des bonnes « nous ne vous craignons plus ». Transformation physique et
psychologique des bonnes « nous prenons forme ». Refus du rire : jeu sérieux ? Solange incarne un
fantasme de pouvoir « ma grandiloquence »

Ton cynique, sarcastique « pour vous servir encore » montre l’aliénation de la servitude. Vocabulaire
de la domesticité : « cuisine, gants, le rot silencieux de l’évier » : Parallélisme accentue le schisme
entre les 2 mondes « vous avez vos fleurs, j’ai mon évier ». Expression du « haine » exacerbée.
Contraste, contradiction car lui demande maintenant de rire. « priez », «elle tape sur les mains de
Claire qui protège sa gorge », « j’opère en silence », « je termine ma besogne » : métaphores
macabres qui recentre l’intrigue sur un meurtre possible. « elle semble sur le point d’étrangler
Claire ». Menace de la mort.

l.33 à fin : retour à la réalité

Coup de théâtre : sonnerie du réveil, arrêt des « actrices ». Changement de costumes. Surprise du
spectateur qui comprend qu’il a été dupé : que la vrai Mme va « rentrer ». Regret de Claire qui
reproche à sa sœur de n’être pas aller jusqu’au bout. Reprend le tutoiement. On comprend qu’il
s’agissait d’un jeu de rôle, d’une « cérémonie » comme elles la nommeront plus tard.

CCL : Double lecture de la scène en fonction qu’on soir lecteur ou spectateur. A travers un scène
violente, haineuse et malsaine, le dramaturge laisse des indices pour voire la théâtre dans le théâtre,
la mise en abyme opérée dans ce jeu de rôle qui interroge la question des rapports de classes
sociales.

Vous aimerez peut-être aussi