Vous êtes sur la page 1sur 9

UNIVERSITE D’ETAT HAITI

INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION DE GESTION ET DES


HAUTES ETUDES INTERNATIONALES
INAGHEI

OPTION : SCES POLITIQUES


Promotion : 2019-2023

Sujet : Enumérez, en les expliquant les grandes caractéristiques des droits de


l’homme.

Préparé par : Kervens JOSEPH

Cours  : Droits Humains

Professeur  : Frantz DOR

04-03-2022
Sommaire
I. Introduction ……………………………………………………………..3

II. Concept ‘’droit de l’homme’’.....………………………………………...4-5

III. Développement des caractéristiques des droits de l’homme……………..5-6-7

3.1 Les différentes catégories des droits humains…………………………..7-8

IV. Conclusion………………………………………………………………...9

V. Références Bibliographiques…………………...........................................10
I.

Les droits de l'homme sont des droits innés de l'individu, qu’il possède indépendamment de toute
reconnaissance par une autorité politique. La reconnaissance de droits innés, inhérents à
l'individu, est déjà présente dans l'Antiquité, notamment chez Platon. Un des textes les plus
anciens affirmant les droits de l'individu est le cylindre de Cyrus, du nom du roi de Perse Cyrus
II : il a été rédige au 6e siècle avant Jésus-Christ. Sur le cylindre, on peut lire notamment que le
roi abolit l'esclavage, instaure la liberté déchois de la profession et la tolérance religieuse.
Cependant, les sociétés antiques, parmi lesquelles la Grèce, qui ont approfondi les rapports entre
l'autorité, le droit et l'éthique, n'ont pas reconnu l'existence de droits de l'homme au sens moderne
du terme : elles demeurent des sociétés hiérarchisées et inégalitaires; il faut être au moins citoyen
pour bénéficier de droits étendus. Le monothéisme, en plaçant l'homme face à son créateur,
va conférer à l'être humain une dignité supplémentaire, qui le sépare radicalement du règne
animal. Par ailleurs, la loi, telle qu'elle apparaît dans l'Ancien testament, confère à l'homme des
droits inaliénables : dans les dix commandements, l'interdiction de l'homicide, par exemple,
constitue une reconnaissance du droit à la vie. Cependant, la jouissance de ces droits est
conditionnée par l'obéissance à la loi divine et aux prescriptions du corps social auquel on
appartient : elle ne concerne que les Juifs. Le christianisme, à vocation universaliste, apporte un
élément d'égalité en proclamant la nature divine de tout homme, fils de Dieu. Cependant, l'Église
aura le souci d'asseoir son autorité absolue sur chaque individu et perpétuera l'existence d'une
société hiérarchisée où des droits égaux ne sont reconnus qu'au sein d'un même groupe social.
La Réforme remettra l'individu au centre de la conception de la société et de la religion, faisant
de lui un sujet autonome pratiquant seul la lecture de l'écriture sainte, sans cependant l'émanciper
de la soumission à Dieu. Ce n'est que dans un cadre où la notion de l'individu, sujet de droit, se
dégage de toute référence à la foi et à la religion que le concept pur de droits de l'homme pourra
véritablement émergé .Par ailleurs, l'expansion européenne à partir du 15e siècle et la
colonisation en Afrique, en Asie, mais surtout en Amérique, confrontera « l'homme blanc » à
l'existence de peuples présentant des caractéristiques physiques et des pratiques culturelles
Sensiblement différentes des siennes. La question de savoir scies nouveaux hommes sont des
hommes à part entière s'ils ont une âme, selon l'Église sera posée. La Controverse de Valladolid,
en 1550, oppose le père dominicain Bartholomé de las Casas, défenseur des indiens, dont il avait
obtenu la fin de l'esclavage de l'empereur Charles Quint en 1542, au théologien Juan Ginés de
Sepúlveda. Autour de las Casas, l'École de Salamanque proclame la liberté de tous les hommes
et l'absence d'autorité naturelle des uns sur les autres, ouvrant la voie à une philosophie
humaniste universelle. L'un des premiers à s'en réclamer est Thomas Hobbes (1588-1679),
auteur des Éléments de la loi naturelle et politique (1640), du De Cive (Du Citoyen, 1641) et du
Léviathan (1651). Bien que défenseur du roi d'Angleterre durant la guerre civile, il est l'un des
premiers philosophes à estimer que la légitimité du pouvoir repose sur le consentement des
dirigés : c'est l'idée de contrat social. Ce faisant, il reconnaît l'existence de droits naturels de
l'homme. Cependant, pour Hobbes, le libre exercice de ces droits est dangereux (« l'homme est
un loup pour l'homme») et il convient d'en confier la gestion à l'État-souverain, garant de la
sûreté publique. Par ailleurs, Hobbes ne préconise pas la séparation de l'Église et de l'État mais
bien la soumission du pouvoir spirituel au pouvoir temporel. Son contemporain et compatriote
John Locke (1632-1704),l'un des précurseurs de la philosophie politique et l'un des fondateurs
du libéralisme, énonce trois droits fondamentaux : le droit à la vie et à fonder une famille ; le
droit à la liberté ; le droit à la propriété. Il estime, lui aussi, que le pouvoir politique ne peut avoir
d'autre origine que dans le consentement de ceux sur lesquels il exerce son autorité (contrat
social) ; il doit garantir le respect des droits naturels de tout homme, et ne peut s'occuper du salut
des hommes : il ne peut pas intervenir dans les affaires religieuses. Cette séparation de l'Église et
de l'État est l'argument central de sa Lettre sur la tolérance (1689) : pour Locke, seul le magistrat
a la charge du pouvoir temporel, qui consiste à maintenir l'ordre public. Les religions n'ont pas le
droit d'influencer ses décisions. Réciproquement, l'État n'a aucune autorité en matière spirituelle,
et chacun est libre d'adhérer à la religion de son choix. La tolérance de Locke ne s'étend toutefois
pas aux athées, dont il craint que l'irréligiosité nuise au nécessaire respect des autorités
temporelles. Un siècle plus tard, le philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) va
développer l'idée de contrat social (Du Contrat social, 1762) : selon lui, seul le contrat social
permet de donner sa pleine humanité à chaque homme, qui jouit de droits en tous points égaux à
ceux des autres citoyens. La loi devient le produit de la volonté générale, et ne s'oppose donc
plus à la pleine jouissance de la liberté. La France du 18e siècle est véritablement le berceau de
la conception moderne des droits de l'homme. Montesquieu (1689-1755), dans De l'Esprit des
lois (1748), condamne le despotisme et exalte la liberté, dont le meilleur des garants selon lui
réside dans la séparation des pouvoirs. Voltaire (1694-1778), davantage préoccupé des libertés
individuelles que de l'organisation de la société, est un des plus grands défenseurs de la liberté de
conscience et d'expression. Dans son Dictionnaire philosophique, il donne des droits de l'homme
la définition suivante : « Les droits de l'homme sont : liberté entière de sa personne, de ses biens,
de parler à la nation par l'organe de sa plume. De ne pouvoir être jugé en matière criminelle que
par d'hommes indépendants ; de ne pouvoir être jugé en aucun cas que suivant les termes précis
de la loi, de professer en paix quelque religion qu'on veuille » Les rédacteurs de la Déclaration
des droits de l'homme et du citoyen de 1789 s'inspireront de l’œuvre de ces philosophes.
Cependant, ils ne feront pas œuvre inédite ; des déclarations antérieures existent.
III. Développement des caractéristiques des droits de l’homme

Peu importe la nationalité, le sexe, le lieu de résidence, l’origine, la religion, la couleur, la langue
ou autre critère, les droits de l’homme s’exercent sur un pied d’égalité.

Universels et inaliénables
La législation internationale des droits de l’homme repose sur le principe de l’universalité des
droits de l’homme. Quel que soit le système politique, économique ou culturel, les États ont pour
devoir de promouvoir et protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales
suivant la Conférence mondiale de Vienne sur les droits de l’homme de 1993. 80% des États ont
ratifié quatre ou davantage traités fondamentaux sur les droits de l’homme et tous les États en ont
ratifié au moins un. Les États acceptent des textes qui leur imposent ainsi des obligations légales
et donnent une forme concrète au principe d’universalité. Quelques normes fondamentales des
droits de l’homme profitent de la protection universelle du droit coutumier international, qui ne
connaît ni barrières de civilisations ni frontières. Ils sont aussi inaliénables et ne peuvent être
abrogés qu’uniquement dans des circonstances particulières et dans le respect d’une procédure
spécifique. Quand un tribunal reconnaît qu’une personne est coupable d’un crime, cela signifie
que le droit à la liberté peut ainsi être limité.

Interdépendants et indivisibles

Civils ou politiques, tous les droits de l’homme sont indivisibles, liés et surtout interdépendants.
On parle notamment:

 Des droits économiques, sociaux et culturels, comme le droit au travail, à la sécurité


sociale et à l’éducation.
 Du droit à la vie, l’égalité devant la loi et la liberté d’expression.
 Des droits collectifs, comme le droit au développement et à l’autodétermination.

Notons également que la privation d’un droit a bien un effet négatif sur les autres. Ils sont
indissociables, interdépendants et intimement liés : cela signifie que des droits différents sont
intrinsèquement liés et qu’ils ne peuvent par conséquent pas être considérés indépendamment les
uns des autres. La jouissance d’un droit donné dépend de la jouissance de nombreux autres
droits; aucun droit ne prévaut sur un autre.

Egaux et non discriminatoires

Dans la législation internationale des droits de l’homme, la non-discrimination est un principe


universel. Dans tous les grands traités sur les droits de l’homme, le principe existe et il sert
d’ailleurs de thème central pour des conventions internationales comme la Convention sur
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention
internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale par exemple. En
matière de droits de l’homme et de libertés, le principe de la non-discrimination s’applique à
toutes les personnes et interdit ainsi toute discrimination basée sur une liste non exhaustive et
comprenant la race, le sexe, la couleur et autres. Avec ce principe intervient aussi le principe de
l’égalité. Il figure même dans l’article premier de la Déclaration universelle des droits de
l’homme et souligne que tout humain naît libre et égaux en droits et en dignité.

Des droits et des obligations à la fois

Les droits de l’homme impliquent aussi bien des droits que des obligations. Le droit international
impose ainsi aux États l’obligation et le devoir de protéger, respecter et instaurer les droits de
l’homme. Le respect des droits de l’homme signifie que les États évitent d’intervenir ou
d’entraver l’exercice des droits de l’homme. La protection implique que les États doivent
protéger les individus ainsi que les groupes contre les violations des droits de l’homme.
L’instauration quant à elle signifie qu’ils doivent mettre en place des mesures positives qui vont
permettre de faciliter l’exercice des droits fondamentaux de l’homme. Au niveau individuel,
nous avons le droit d’exercer nos droits de l’homme, mais nous devons également respecter les
droits des autres.

3.1-Les différentes catégories des droits humains

En règle générale, les droits humains sont répartis dans différentes catégories qui relèvent de
contextes historiques distincts. On admet habituellement trois catégories principales : 1) les
droits civils et politiques (également appelés libertés et droits fondamentaux), 2) les droits
économiques, sociaux et culturels (également appelés droits sociaux) et 3) les droits collectifs.

Les libertés et droits fondamentaux

La première catégorie de ces droits comprend le droit de se défendre contre l’ingérence de l’Etat
et elle vise à sauvegarder le droit d’engager une procédure et à garantir la liberté d’action de
l’individu. Les origines des libertés et droits fondamentaux remontent à l’Europe du 13e siècle :
pour la première fois, la bourgeoisie montante réussit, par la charte Libérateur de Magna
anglaise de 1215, à arracher certains droits à la monarchie absolutiste. La Pétition de droit de
1628 garantit aux sujets anglais pour la première fois la sécurité de la personne et de la propriété.
L’Acte de l’Habeas Corpus de 1679 protège des arrestations arbitraires.Au niveau international,
les libertés et droits fondamentaux ont un caractère juridique obligatoire depuis la Déclaration
universelle des droits de l’homme de 1948. Ils sont définis au niveau européen depuis 1951 par
la Convention européenne des droits de l’homme et, plus largement, depuis le Pacte international
sur les droits civils et politiques de 1966. Pour l’essentiel, ils comprennent les droits suivants :
l’interdiction de la discrimination, le droit à la vie, l’interdiction de la torture et de traitements
inhumains, l’interdiction de l’esclavage, la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de pensée,
de conscience et de religion, la liberté d’association et de réunion, la protection de la sphère
privée et de la vie de famille, et le droit à une procédure judiciaire équitable.

Les droits sociaux

Les droits humains sociaux visent à protéger l’individu contre l’exploitation et à lui donner le
droit de participer à la richesse sociale. Ils ont été revendiqués pour la première fois en réponse à
l’industrialisation déséquilibrée de la seconde moitié du 19e siècle. Ils ont été définis au niveau
international par la Charte sociale européenne de 1960 et par le Pacte international sur les droits
économiques, sociaux et culturels de 1966. Les droits suivants sont inscrits dans le Pacte de 1966
: le droit au travail, le droit à des conditions de travail correctes et acceptables, le droit de
s’associer au sein de syndicats, le droit à la sécurité sociale, à la protection de la famille, de la
maternité et des enfants, le droit à un niveau de vie convenable (alimentation, habillement,
logement), ainsi qu’à une constante amélioration des conditions de vie, le droit à la santé, le droit
à l’éducation, le droit de participer à la vie culturelle, aux progrès scientifiques et à leurs
applications ainsi que le droit à la protection de la propriété intellectuelle.

Indivisibilité des libertés et droits fondamentaux et des droits sociaux

La séparation des libertés et droits fondamentaux ainsi que des droits sociaux en deux catégories
s’explique par des raisons historiques et repose sur les débats idéologiques durant la guerre
froide : l’Occident capitaliste orienté vers le marché favorisait les libertés et droits
fondamentaux, alors que les pays communistes étaient d’avis qu’il fallait donner la priorité à la
garantie des droits humains sociaux. Il serait cependant faux d’établir une hiérarchie entre les
droits humains : en dehors des droits collectifs, il est en effet aujourd’hui reconnu que tous les
droits humains sont égaux, liés entre eux et complémentaires. Ceci a été explicitement reconnu
par la communauté internationale lors de la Conférence des droits humains de Vienne en 1993.

Les droits collectifs

Les droits collectifs représentent les droits humains dits de la « troisième génération ». Ils sont
représentés par le « droit à l’autodétermination des peuples » dans l’article premier des deux
pactes internationaux. Ce sont principalement les défenseurs des droits humains du Sud qui, dans
les années septante du 20e siècle, ont demandé un élargissement des droits humains collectifs. Ils
ont été introduits dans la Convention africaine des droits de l’homme (Charte de Banjul des
droits de l’homme et des peuples du 27.06.1981, art. 20-24), en tant que droit des peuples à
disposer de leurs richesses naturelles, droit au développement, à la paix et à la sécurité, ainsi que
droit à un environnement satisfaisant. Cependant, la conception juridique de ces dispositions n’a
pas encore été clarifiée à ce jour ; les questions liées à l’engagement des parties, les Etats n’ont
pas trouvé de réponses faisant l’unanimité et n’ont pas été définies. De plus, la manière dont ces
droits sont applicables n’a pas été clarifiée. Seul le droit au développement jouit aujourd’hui
d’une certaine reconnaissance puisqu’il est régulièrement à l’ordre du jour de l’agenda des
Nations unies.
IV. Conclusion

Conceptualisés par les philosophes du 18e siècle, les droits de l'homme n'ont commencé à
acquérir un véritable droit de cité qu'après la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale et du
génocide des Juifs. En 1948,38 États adoptaient la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Au 31 décembre 2009, 192 pays ont signé la Déclaration. Cette progression suffit à illustrer le
fait que durant la seconde moitié du 20e siècle, les droits de l'homme ont acquis ce caractère de
quasi-universalité qui leur faisait défaut auparavant. Ils sont devenus l'aune à laquelle se mesure
la respectabilité des régimes et des doctrines politiques. Même ceux qui, invoquant les
spécificités de leur culture ou de leur religion, dénient à la Déclaration des Nations unies sa
vocation universelle se réfèrent à l'existence de droits de l'homme pour asseoir leurs
revendications. Parallèlement, le concept de droits de l'homme s'est élargi, englobant désormais
des droits comme le droit à l'éducation, à la sécurité sociale ou à un environnement sain. Si le
niveau de protection proposé à l'individu s'est ainsi considérablement élevé, ce nouvel ensemble
de droits s'avère plus difficile à mettre en oeuvre. À la remise en cause de l'universalité des droits
au nom du relativisme culturel vient s'ajouter une remise en cause au nom du relativisme
économique : bien des pays ne peuvent garantir à leurs citoyens l'ensemble de ces nouveaux
droits parce qu'ils sont tout simplement trop coûteux. L'élargissement du champ d'application des
droits de l'homme se traduit ainsi par un affaiblissement de leur effectivité. Le concept de droits
de l'homme est également affaibli par son instrumentalisation à des fins politiques. Le recours
aux droits de l'homme pour justifier des actions militaires, comme la guerre en Irak, et la défense
peu vigoureuse de ces mêmes droits de l'homme lorsque des impératifs commerciaux l'exigent,
comme dans les relations avec des pays tels que l'Arabie saoudite ou la Chine, permettent de
conclure que la volonté de respecter les droits de l'homme est à géométrie variable. Si le concept
de droits de l'homme demeure au 21e siècle au moins aussi pertinent qu'au siècle précédent, et
s'il constitue le meilleur des instruments pour réunir l'humanité entière autour de quelques règles
fondamentales de droit et de morale, il mérite d'être utilisé à meilleur escient.
Références Bibliographiques
www.un/org.fr

www.echr.coe.int

www.aidh.org

www.amnesty.org

www.liguedh.be

www.cairn.info
©

Vous aimerez peut-être aussi