TECHNIQUE DES
COMPAGNIES D’ASSURANCES
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On dit que les compagnies d'assurances pratiquent l’assurance directe, celle
qui met en relation une personne physique ou morale, l’assuré, et une
société qui se charge de garantir contre des risques, de l’indemniser en cas
de survenance d’un sinistre, l’assureur.
L’assureur acquiert ainsi les risques proposés par les assurés, on parle
d’assurance directe.
La comptabilité de la coassurance ;
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CHAPITRE 1 : LA COMPTABILITE DE L’ASSURANCE DIRECTE
Avant d’entrer dans le détail des écritures, il convient de faire une remarque
importante qui explique et justifie le plan adopté ici.
L’assureur qui ne connaît ses marges qu’à posteriori, doit donc faire en sorte
d’étaler dans le temps et de plafonner ses pertes éventuelles. C’est l’une des
raisons qui expliquent le jeu des provisions.
A. Les primes
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appelle « l’entrée en risque » de l’assureur. C’est évidemment un moment
très important de la vie du contrat.
Les assureurs présentent leur bordereau de prime sous des formes plus ou
moins « attrayantes », mais on peut les présenter par le modèle général
suivant :
Risques Primes
Taxes 12 000
Dans cet exemple deux risques de natures distinctes sont couverts. Pour
d’évidentes raisons (analyse, traitement statistique, placement en
réassurance, etc.), les primes correspondantes sont imputées à des comptes
différents et on aura le schéma d’écriture suivant :
Ainsi comptabilisées au fil des jours, les primes apparaissent comme les
produits techniques réels de l’exercice social. Des décalages entre ce dernier
et la période de couverture nécessitent d’ajuster les primes par un jeu de
provisions de primes- que l’on décrira ultérieurement pour ne conserver au
bilan annuel que les primes acquises à l’exercice.
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B. Les sinistres payés
Pour faire vite, on parle des sinistres, mais la dénomination exacte devrait
être : les indemnités versées en réparation des sinistres survenus. C’est un
peu long ! Dans le plan comptable des assurances, les comptes concernés
sont : les prestations et frais payés, les sinistres et capitaux échus et les
versements périodiques de rente. Ils sont d’ailleurs évidemment distingués,
dans la nomenclature comptable, en sinistres payés vie et non vie.
L’écriture qui mouvemente les « sinistres payés » n’est pas celle qui prend en
compte le sinistre au moment de sa déclaration, mais celle qui éteint ou
diminue la dette de l’assureur vis-à-vis de l’assuré. La pièce comptable qui la
justifie est le chèque de règlement.
Pour faire très simple, dans un cas où, par exemple, un sinistre serait payé
instantanément, on passerait :
Les choses ne sont pas simples, car il se peut qu’un sinistre déclaré par un
assuré soit indemnisé rapidement à tout le moins au cours du même
exercice (c’est le cas de beaucoup de petits sinistres concernant des
particuliers), il arrive aussi qu’un sinistre soit déclaré au cours d’une année
N et ne soit réglé qu’au cours d’un exercice N+1, N+2, N+3, etc.
Ce n’est pas le modèle d’écriture donné ici qui interviendra, car il faudra
constituer des provisions pour sinistres à payer et les mouvements tout
au long de la vie du sinistre.
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1. Les recours
Pour les assurés que nous sommes ceci est une bonne chose, mais cela a
comme conséquence de faire payer nos sinistres par notre assureur alors
que nous n’avons peut être aucune responsabilité dans l’affaire.
2. Les rachats
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E. Les provisions techniques de primes et de sinistres
Toute personne qui un jour a arrêté des comptes d’un bilan connaît le mode
de fonctionnement des provisions et leur raison d’être : la constatation de la
dépréciation d’un poste d’actif ou l’anticipation d’une perte probable, ou
encore le rattachement d’une charge ou d’un produit à l’exercice qui l’a vu
naître afin de respecter le principe fondamental de « spécificité de
l’exercice ».
On comprend bien leur utilité. Sans doute respecter d’une part la spécificité
de l’exercice, mais d’autre part, et ceci est propre à l’assurance et
essentiellement à l’assurance non vie, prendre en compte le principe même
de la gestion par répartition : le paiement des charges de sinistres avec les
encaissements de primes de la même période.
On notera que si, pour la plupart des branches, la période considérée est
l’année où se produit le sinistre, « l’exercice de survenance » ; c’est l’année
de création d’un contrat, « l’exercice de souscription » qui sera retenu pour
les branches transport-aviation, construction (dommage et responsabilité
civile) et crédit-caution.
Remarque :
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Note : A partir de maintenant, nous considérons que l’exercice social de
n’importe quelle société d’assurances se confond avec l’année civile.
Cette prime couvre deux mois de l’année N et dix mois de l’année N+1. On
applique donc un ratio prorata temporis de 2/12 à la prime et on dit que :
1 200 000 x 2/12 = 200 000 F CFA est une primes acquise à l’exercice
(comptabilisée au compte « primes » en année N) ;
1 200 000 x 10/12 = 1 000 000 F CFA est une provision de primes
non acquise destinée à couvrir le risque entre le 1er janvier N+1 et le
31 octobre N+1.
Ainsi, la société avait à son bilan de l’exercice (N-1) une provision pour
primes non-acquises de 100 000 F CFA et que le calcul montre qu’elle doit
être, au bilan de l’exercice (N), de 110 000 F CFA, elle passera au 31
décembre l’écriture d’inventaire:
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32000 prov pour prime non -acquise 100 000
Il peut arriver, que parce l’assuré souhaite être tout de suite protégé, l’entrée
en risque se fasse longtemps avant que ne soit créée la police et que ne soit
édité le « bordereau de prime », seule pièce comptable justifiant l’écriture. La
garantie de l’assureur s’exerce pourtant dés l’édition de la lettre de
couverture.
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L’écriture correspondante sera bien sûr, le symétrique de celle passée pour
les PNA :
Note :
On touche ici le cœur même du problème ce qui fait la plus grande difficulté
et peut être le charme de la comptabilité technique.
Elle inclut :
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Remarque :
L’évaluation doit intégrer en plus des frais externes à venir entraînés par le
sinistre (expertises, honoraires d’avocats, etc.), les chargements de gestion
d’un montant forfaitaire de 5% représentant les charges internes engagées
pour administrer les dossiers de sinistres.
Note :
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Il se peut que le montant de provision calculé comme on vient de le voir
puisse sembler insuffisant au regard du code des assurances qui exige que
les provisions constituées, aussi bien pour les primes que pour les sinistres,
soient suffisantes pour payer les indemnités dues aux assurés.
Puis :
Puis :
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L’autre difficulté, majeure tient au fait que l’évolution des sinistres, et donc
les provisions pour SAP, doivent être systématiquement rattachées aux
exercices de survenance.
Puis :
Bilan N
Branche B Résultat technique de l'exercice N
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Toutefois, certaines le font pour deux raisons :
La provision mathématique ;
La provision pour frais de gestion.
S’y ajoute naturellement les provisions pour REC et pour SAP que l’on a
vues plus haut, mais on a tenu d’en parler ici pour tenir des spécificités
propres à la matière.
1. La provision mathématique
On l’a dit, l’assurance vie est une assurance de capitalisation et son aspect
financier d’épargne la distingue nettement de l’assurance non-vie.
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La comptabilisation des provisions mathématiques suit le même modèle que
les autres provisions techniques, en faisant toutefois intervenir des comptes
particuliers :
Puis :
Cette provision est constituée pour faire face à une éventuelle augmentation
des frais de gestion pour les contrats futurs, pour lesquels les chargements
de gestion tarifés seraient insuffisants.
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Chapitre 2 : LA COMPTABILITE DE LA COASSURANCE
A. Description de la coassurance
Exemple :
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La société apéritrice instruit et administre le sinistre frappant la police
coassurée. Il verse la totalité de l’indemnité et les autres assureurs lui
remboursent leurs parts respectives.
On retrouve donc les mêmes écritures que celles qu’on a examinées plus
haut. En revanche la coassurance en compte courant mérite quelques
développements.
Les primes
La totalité des primes est émise par l’apériteur, qui règle à l'État l’intégralité
des impôts d’assurances qui les encaisse. Il y a deux façons de comptabiliser
les primes :
a) Au 100 %
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Puis, dans un second temps il répartira le produit entre les coassureurs
(avec, par exemple une répartition de 10% pour lui, 30% à la compagnie B,
40% à la compagnie C, et 20% à la comptabilité D ;
b) A la part
Note :
Les coassureurs enregistreront les primes qui leur reviennent par une
écriture de la forme suivante (pour B, par exemple) :
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40800 Coassurance cédée B 300
40801 Coassurance cédée C 400
40802 Coassurance cédée D 200
60200 Sinistres payés 100
Comme on l’a dit plus haut, l’information fournie par le groupement quant
aux provisions techniques suffit à justifier l’écriture chez les coassureurs.
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CHAPITRE 3 : AUDIT DES ETATS REGLEMENTAIRES C4 ET C5
COMPTABLES DES SOCIETES D’ASSURANCE
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On remplira le tableau ci-dessus :
Actifs 1
Actifs 2
Total
35-1-1°
35-1-2°
35-1-3°
35-1-4°
35-1-5°
35-1-6°
Total
N-2 N-1 N
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Dans un cas plus général, on examinera la couverture des engagements
réglementés, sans tenir compte des règles de dispersion et de nature, et dans
un second temps, on procédera à l’analyse en application des règles de
dispersion et de nature. Ces analyses se feront à travers les états
statistiques C4 et C5.
Leur intérêt n’est pas toujours bien perçu par les dirigeants des sociétés
d’assurance qui n’y voient qu’une exigence légale. Pourtant, il s’agit sans nul
doute d’un instrument de mesure de la couverture des engagements de la
société.
1.1.1 L’état C4
Pour une meilleure lisibilité, l’état C4 doit être complété par l’état C5.
1.1.2 L’état C5
Son intérêt réside dans le fait qu’il donne un inventaire exhaustif de tous les
actifs de l’entreprise et permet, par comparaison des trois valeurs prévues
pour chacun d’eux, d’évaluer les plus-values latentes de l’entreprise.
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de tout premier ordre car une marge déficitaire est souvent le signe d’une
insuffisance de fonds propres qui peut résulter soit d’une exploitation
déséquilibrée soit d’une faiblesse du capital social.
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