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Raffinage de huile 

brute
janvier 21, 2013

Introduction
 
Le raffinage est l’ensemble des opérations qui servent à
transformer l’huile brute en un produit comestible en éliminant les
impuretés qui le rendent impropres à la consommation en l’état.
En effet, les huiles contiennent de nombreux composés : certains
sont très utiles (vitamines, insaponifiables, …), d’autres sont
nuisibles à leur qualité (gommes, acides gras libres, pigments,
agents odorants, …). 
Le raffinage consiste donc à éliminer au mieux ces composés afin
d’obtenir une huile aux qualités organoleptiques et chimiques
satisfaisantes. Il comprend plusieurs opérations :
Démucilagination (ou dégommage) : elle permet de

débarrasser les huiles des gommes après leur
hydrolyse par un acide.
 Neutralisation : les acides gras libres sont les
impuretés les plus représentées  dans les huiles à
raffiner. L’étape de neutralisation sert à éliminer ces
composés susceptibles d’accélérer l’oxydation de
l’huile. Elle se fait à l’aide de soude caustique et est
suivie d’un lavage à l’eau et d’un séchage.
 Décoloration : elle sert à éliminer les pigments
contenus dans l’huile.
 Filtration : cette étape permet d’obtenir une huile
limpide après élimination de la terre décolorante.
 Désodorisation : cette étape permet de débarrasser,
l’huile de son odeur désagréable par distillation sous
vide poussé à température élevée (180°C-200°C).
On va traiter par la suite le raffinage de l’huile de deux graines
oléagineuses dont les huiles sont les plus consommées : l’huile
de tournesol et l’huile de soja.
 
Raffinage du Tournesol
 
Démucilagination et Neutralisation
Parmi les impuretés des huiles brutes se trouvent les mucilages,
lesquelles substances se partagent entre l’eau et l’huile.
Chimiquement, les mucilages sont des phospholipides, glycérides
liés à l’acide phosphorique et à une base azotée.
Ces mucilages sont floculés par addition d’eau chaude acidulée
par l’acide phosphorique. Il suffit de centrifuger pour éliminer les
produits d’hydratation des phospholipides.
La neutralisation est justifiée par le fait que l’acidité organique de
l’huile augmente son instabilité. Il convient donc de procéder à
une neutralisation par de la soude aqueuse  à chaud, et on
sépare les savons par centrifugation.
Pour finir, on lave l’huile à l’eau, et on la sèche sous vide ; les
produits éliminés ou pâtes de neutralisation, renferment les
savons de sodium et de l’huile entraînée.
 Conduite de l’opération :
Le diagramme de la figure 6 représente un exemple de procédé
démucilagination et neutralisation de l’huile de tournesol. Les
principales étapes sont décrites ci-après :
 
Stockage : l’huile brute est stockée dans des tanks de stockage,
l’huile est pompée à un débit situé généralement entre 8 et 10
tonnes par heure.
Chauffage : il s’effectue dans un échangeur thermique à plaque,
faisant chauffer l’huile brute par de la vapeur, l’huile quitte
l’échangeur à une température supérieure ou égale à 85°c, alors
que la vapeur perd sa chaleur latente et une partie de sa chaleur
sensible avant de sortir de l’échangeur sous forme de condensats
à 80°c.
Injection de l’acide : il s’agit de l’acide phosphorique qu’on
ajoute après dilution à des quantités estimées par le conducteur.
Le mélange sera homogénéisé dans un premier mélangeur avant
d’entrer dans une première cuve  puis dans une deuxième cuve.
Ces cuves dites de contact sont prévues pour augmenter le
temps de contact et parfaire ainsi l’opération de la
démucilagination.
Injection de la soude : l’injection se fait par le biais d’une pompe
doseuse, le mélange huile et soude sont homogénéisés dans le
mélangeur.
Séparation : le but de cette étape est de séparer la pâte de l’huile
pour donner une huile neutre exempt des mucilages et savons.
La séparation est réalisée par centrifugation.
Refroidissement : il a lieu dans un échangeur thermique à
plaque échangeant à contre courant l’huile contre l’huile entrante
puis contre l’eau froide dans les tanks de maturation grâce à des
serpentins existants dans les corps des maturateurs et dans
lesquels circule l’eau froide. Le rôle de ces maturateurs est de
cristalliser les cires pour faciliter leur  séparation dans la
centrifugeuse.
Décirage : après avoir été cristallisées, les cires sont séparées
par centrifugation, le but de cette opération est d’améliorer la
qualité du produit fini qui peut être affecté par l’aspect turbide que
donne la présence des cires à température ambiante. Cette
opération est aussi appelée « frigellisation » ou « winterisation ».
Chauffage : il se fait sur deux étapes, d’abord dans un échangeur
thermique faisant circuler l’huile contre l’eau relativement chaude,
puis dans un échangeur à vapeur. L’huile quitte le
2ème échangeur à une température de 70°C.
Lavage : il s’effectue dans un séparateur et consiste à éliminer
les substances alcalines telles que les savons et soudes en excès
ainsi que les traces de phospholipides, métaux et toutes autres
impuretés. L’huile de tournesol subit un seul lavage, la même
huile, une fois lavée, est envoyée vers le bac tampon d’où va
commencer la décoloration.
b) Spécifications du produit :
L’huile neutre doit avoir les caractéristiques suivantes, c’est à dire
qu’à la fin du Processus de neutralisation l’huile neutre doit
vérifier les conditions suivantes en termes d’acidité et savons :
Acidité (g/100g) : 0.02 – 0.06
 Savons (ppm) : 800 – 1400

Décoloration
 
A la sortie de la neutralisation, l’huile reste encore trop foncée
pour être commercialisée. Ainsi, les pigments responsables de la
coloration doivent être éliminés ; pour cela  l’huile est traitée par
une terre activée vers 90-100°C sous agitation, cette même terre
sera éliminée par filtration.
a) Conduite de l’opération de décoloration :
Le diagramme de la figure 7 représente un exemple de procédé
de la décoloration de l’huile de tournesol.
 
Les principales étapes sont décrites ci-après :
Réception de l’huile dégommée : Le commencement de la
décoloration a lieu dans un bac où tombe l’huile neutre à une
température entre 80 et 90°C. Cette huile sera pompée vers le
mélangeur.
Ajout de terre décolorante : Le mélangeur terre/huile a comme
rôle d’homogénéiser l’huile avec la terre décolorante venue du
doseur. Celui ci est le bac où s’ajoute la terre décolorante à une
partie de l’huile neutre, il est muni d’un moteur agitateur.
Décoloration : A la sortie  du mélangeur, l’huile est aspirée par le
vide, le débit d’aspiration est contrôlé par une vanne pneumatique
se trouvant sur la conduite liant le mélangeur au décolorateur,
celui ci est muni d’un moteur agitateur pour homogénéiser le
mélange.
La filtration : Cette opération a pour but d’éliminer la terre
décolorante et chasser ainsi les pigments colorants, cette
opération comporte les 7 phases suivantes :
 Remplissage du tank du filtre : mettre en route la
pompe juste après avoir ouvert les vannes à
l’aspiration et au refoulement, le remplissage dure
généralement 4 minutes.
 Recyclage : il a lieu lorsque la vanne arrive au trop
plein, l’huile est renvoyée vers le bac d’huile à filtrer,
l’opération dure 3 minutes.
 Filtration : après quelques minutes, on ouvre la vanne
permettant la récupération de l’huile filtrée dépourvue
de ces pigments, le cycle de filtration peut durer entre
2 et 12 heures.
 Vidange du filtre : juste avant d’arrêter la filtration, il
faut inverser les vannes sur l’huile filtrée pour
permettre son retour au bac à filtrer. On ferme  la
vanne au refoulement de la pompe et on arrête celle
ci.
 On ouvre après la vanne de vidange permettant le
recyclage de ce volume au bac à filtrer. La fin de la
filtration peut être estimée à l’aide d’un des critères
suivants :
 La pression maximale admissible dans le tank du
filtre a été atteinte.
 Le débit filtré n’est plus convenable ou très faible.
 Séchage du gâteau : pour éviter les pertes en huile
d’une part et permettre un débatissage facile des
gâteaux. On ferme la vanne de vidange et on envoie
de la vapeur vive sur les gâteaux.
 Débatissage des Niagaras : lorsque le gâteau est
séché, la vanne de trop plein est ouverte pour casser
la pression dans le filtre, ensuite on ouvre la porte de
fond puis on fait marcher le vibreur, après quelques
secondes le gâteau est entièrement éliminé. Le
débatissage dure entre 2 et 3 minutes.
A la sortie du filtre (Figure 8), l’huile se dirige vers le bac blanchi,
celui ci est muni d’un viseur informant sur le débit de l’huile, sa
couleur et sa clarté. Ensuite, l’huile se dirige vers les filtres de
polissage par le biais d’une pompe centrifuge.
 
b) spécifications de l’huile décolorée :
Après décoloration, l’huile de tournesol doit avoir les
caractéristiques suivantes exigées par la législation et par la
clientèle :
Acidité (en %) :                     0.05 – 0.08

 Savon (en ppm) :                  0 – 15

Désodorisation
 
La désodorisation est la dernière phase du raffinage des huiles.
Son but est d’éliminer les acides gras et les substances
odoriférantes (aldéhydes et cétones),  par entraînement à la
vapeur sous vide et à température élevée.
Voici par la suite les différents stades du procédé de
désodorisation :
Préchauffage (Désaération et chauffage de l’huile) : L’huile est
ainsi chauffée en 3 étapes :
 Dans l’échangeur thermique faisant circuler l’huile
désodorisée à 140°C.
 Dans les serpentins installés dans le réservoir de
préchauffage.
 Dans le réchauffeur par un serpentin faisant circuler
de l’huile minérale dont la température est réglée par
le thermostat de la chaudière.
Désodorisation de l’huile : Le désodoriseur est de forme
cylindrique verticale. Dans cette partie du Processus on élimine
l’ensemble des composés odoriférants par l’effet d’un vide poussé
auquel est soumise toute l’installation de désodorisation. Cette
opération consiste à injecter de la vapeur sèche dans l’huile
maintenue sous vide et soumise à une haute température variant
entre 220 et 260°C. L’huile est maintenue dans le  désodoriseur
en état d’agitation permanente pendant une durée de 2 heures
d’environ.
Refroidissement de l’huile : L’huile désodorisée coule
continuellement du dernier compartiment du désodoriseur vers le
réservoir de refroidissement. Ce réservoir est sous le même vide
que le désodoriseur et de la vapeur vive est injectée de façon à
éliminer les dernières traces d’acides gras et de substances
odoriférantes. Après refroidissement, l’huile sort à une
température de 65°C et elle est dirigée vers les filtres de
polissage.
Polissage de l’huile : Cette phase du processus est
indispensable pour donner une huile finie brillante. Ce filtrage
permet d’éliminer les dernières traces de terre décolorante ayant
échappé aux filtres Niagara. Pour ça, on utilise des filtres presses
constitués de plateaux empilés séparés par des papiers de
cellulose, et pressés les uns contre les autres (Figure 9).
 
Condensation des acides gras : Les vapeurs venant du
désodoriseur contiennent en plus de la vapeur d’eau, des acides
gras, des substances odoriférantes et des insaponifiables. Ces
gaz doivent être refroidies de façon à condenser les acides gras
et d’obtenir ainsi, à la sortie du condenseur barométrique, une
eau avec un taux de matière grasse considérable. Les acides
gras liquides sont récoltés au fond du séparateur pour être repris
par la pompe et refoulés.
 
Raffinage de l’huile de soja
 
Démucilagination et neutralisation
Cette opération comprend les étapes suivantes :
Stockage et alimentation : L’huile brute de soja est stockée
dans des cuves qui lui sont réservées. Avant de subir la
démucilagination, cette huile est filtrée par les filtres d’avant
pompe, puis pompée vers le circuit de neutralisation.
Préchauffage : Il a lieu sur deux étapes, d’abord dans
l’échangeur à huile raffinée, puis dans un 2ème échangeur à eau
adoucie. L’huile brute entre au 1er échangeur à 22°C et sort du
2ème à 95°C.
Injection de l’acide : La solution d’acide phosphorique, à 25-30
degré Baumé, est injectée. Le mélange passe dans un 1er et
2ème bac de contact tournant à une vitesse angulaire de 100
tours/min.
Injection de la soude : Elle se fait grâce à une pompe doseuse,
la soude est à 30 degrés Baumé.
Séparation : Elle a lieu dans une centrifugeuse, le but de cette
séparation est de donner une huile à 1200 ppm de savons.
Lavage : il se fait sur deux étapes :
 Le premier lavage se fait dans un séparateur et
donne une huile lavée à une teneur de 300 ppm de
savons.
 Le deuxième lavage a lieu dans un autre séparateur
donnant une huile à une teneur en savons de 50ppm.
Déshumidification : Un séchoir mis sous vide est prévu pour
éliminer le reste d’eau après les deux lavages
A la fin de la neutralisation, l’huile est envoyée vers un bac où va
commencer la décoloration.
b) Spécifications de l’huile neutre et lavée :            
 
                                    Acidité (en %)         Savons (en ppm)
 
Huile neutre               0.02 – 0.06                    800 – 1400
 
 
Huile lavée                  0.02 – 0.06                  Inférieur à 60
 
Décoloration
 
a) Conduite du processus :
Stockage : À la sortie de la neutralisation, l’huile est envoyée
vers le bac tampon avant d’être pompée vers le décolorateur;
Décoloration : Il a lieu au décolorateur où la terre décolorante a
le temps de contacter l’huile pendant une durée suffisamment
longue pour que l’huile cède ses pigments.
Filtration : L’huile après décoloration est envoyée vers les filtres
où il y aura une séparation liquide-solide pour récupérer à la fin
de l’opération une huile décolorée d’une part, et d’autre part une
terre usée.
La filtration se poursuit dans les filtres à poches. Chacun de ces
derniers filtres contient 4 poches.
Après la filtration, l’huile décolorée est envoyée vers un bac de
stockage qui servira comme alimentation de l’opération de la
désodorisation.
b) Spécifications de l’huile décolorée :
Acidité(en %) :     0.05 – 0.08

 Savon(en ppm) :   0 – 15

Désodorisation :
Cette étape a deux objectifs : elle débarrasse, tout d’abord,
comme son nom l’indique, l’huile de son odeur désagréable, mais
elle permet également d’éliminer les substances indésirables
comme les pigments par exemple. Cette désodorisation s’effectue
par entraînement sous vide et à  température élevée (180°C-
240°C) des composés dénaturés en l’occurrence les acides gras
volatils par de la vapeur surchauffée.
La conduite de l’opération est similaire à celle utilisée pour l’huile
de tournesol. Le diagramme de la figure 10 représente les
différentes étapes de la désodorisation de l’huile de soja.
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