METHODOLOGIQUE
ANNEE UNIVERSITAIRE
2011-2012
A ma famille
A ma Fiancée
A mes amis
A tous ceux que j’aime
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS...................................................................................... 7
INTRODUCTION GENERALE.................................................................................... 8
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
3. Impacts opérationnels.............................................................................. 79
Section 2 : Implication transversale de l’application du référentiel IFRS ........... 82
1. IFRS et Bâle II ......................................................................................... 82
2. IFRS et Fiscalité ...................................................................................... 87
3. IFRS et Reporting réglementaires ........................................................... 88
4. IFRS et Consolidation.............................................................................. 89
Section 3 Les défis du passage aux normes IFRS............................................ 89
1. Les défis inhérents au pré-requis de transparence.................................. 89
2. Les défis inhérents à l’activité bancaire ................................................... 91
3. Les défis inhérents aux difficultés comptables......................................... 92
Chapitre 3 : Positionnement de l’Expert Comptable et cadre d’intervention ......... 95
Section 1 : Un avantage comparatif à consolider .............................................. 95
1. Positionnement de l’Expert Comptable et avantage concurrentiel........... 95
2. Besoin de mise à niveau.......................................................................... 96
Section 2 : Cadre de l’intervention de l’Expert Comptable ................................ 97
1. Mise à jour du plan de compte et des outils de reporting......................... 97
2. La formation............................................................................................. 97
3. Le coaching ............................................................................................. 98
4. Amélioration de l’information financière ................................................... 98
5. Adaptation du système d’information....................................................... 98
Conclusion ............................................................................................................ 99
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ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
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BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................... 141
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SI Système d’Information
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INTRODUCTION GENERALE
Dans la Tunisie post-révolution, le débat d’adoption des IFRS reste d’actualité. En effet, dans
le cadre d’une politique privilégiant la transparence et l’ouverture du marché tunisien aux
capitaux étrangers, il semble plus qu’évident que l’adoption des IFRS en Tunisie sera d’une
utilité accrue. D’autre part, les imperfections soulevées dans les NCT par les autorités de
contrôle et les professionnels ont inévitablement un impact défavorable sur le marché de
capitaux puisque la transparence des comptes constitue un ingrédient essentiel pour
encourager et sécuriser l’investissement dans les marchés boursiers. Alors, les IFRS sauront
pallier les insuffisances soulevées dans les NCT étant donné qu’elles sont reconnues pour être
des normes de qualité par excellence.
La réforme attendue constitue une opportunité réelle pour le management et les directeurs
financiers pour adapter et améliorer leurs organisations, les méthodes de travail, les processus
et outils de gestion et de diffuser plus largement la culture financière dans l’entreprise.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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En effet, prendre pleinement la mesure du rôle que peut jouer l’expert-comptable et dans le
processus de conversion est essentiel de part leur positionnement de médiateur technique de
premier plan concernant l’identification de pratiques comptables au cœur d’une réforme
caractérisée par une instabilité normative encore irrésolue et des enjeux humains non moins
importants.
Ainsi, ce travail s’attachera à présenter une démarche à adopter dans la conduite d’un projet
de passage au référentiel comptable international dans un établissement bancaire dans le cadre
du rôle que peut jouer l’expert-comptable dans ce type de projet.
Cette étude ne prétend pas traiter d’une manière approfondie les normes internationales
applicables aux opérations de crédits et aux activités de marché des établissements bancaire,
mais de proposer une méthodologie de gestion d’un projet de conversion comptable dans le
cadre de ces activités. La démarche sera exposée en trois parties.
La première partie sera consacrée à une présentation des principales activités de marché et
de crédit dans une banque commerciale ainsi qu’à une exposition des normes IFRS
significatives applicables à ces activités.
Pour une meilleure exploitation de ces normes, la deuxième partie sera consacrée donc à la
déclinaison pratique du dispositif aux activités de marché et de crédit d’une banque
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commerciale. Dans cette partie, une analyse normative approfondie des activités financières
de l’établissement de crédit accompagnée d’une mise en évidence des divergences entre les
normes IAS/IFRS et les NCT en vigueurs dans la banque seront faites. Ceci permettra une
identification des difficultés et des défis qui peuvent découler de ce passage mais également
son interaction avec d’autres projets dans la banque. Le positionnement et la valeur ajoutée de
l’expert-comptable seront également traités dans cette partie.
Le passage aux IAS/IFRS impose une véritable gestion de projet. La troisième partie visera
enfin à exposer le déploiement opérationnel et comptable du projet. Dans ce cadre une
méthodologie de conduite du projet sera proposée. Cette méthodologie sera axée autour de
trois phases essentielles. Une première phase de cadrage et de planification permettra de fixer
les pré-requis du changement ; une deuxième phase sera consacrée à l’identification des
modèles et la troisième phase sera axée aux impacts du changement sur les systèmes de
gestion et sur les bases comptables de la banque.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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L’activité bancaire en Tunisie est régie par la loi 2001-65 relative aux établissements de
crédit. Selon cette loi, entrent dans la définition des activités de banque les activités suivantes:
- l'octroi de crédits ;
La loi bancaire réserve l’exercice de ces activités aux personnes morales auxquelles la banque
Centrale a donné l’agrément d’établissement de crédit.
- effectuer les opérations liées à son activité telles que le conseil et l'assistance en
matière de gestion de patrimoine, d'ingénierie financière et d'une manière générale
tous les services destinés à faciliter la création, le développement et la restructuration
des entreprises ; et
Les activités de marché peuvent être exercées, selon leurs caractéristiques, soit sur un marché
organisé ou de gré à gré.
Le marché organisé est un marché où les règles de fonctionnement sont fixées par une autorité
(BCT, CMF) et où les transactions sont standardisées et ne génèrent pas de risque de contre
partie et où les positions des opérateurs font l’objet d’un ajustement quotidien via un
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mécanisme de compensation. Sur ces marchés, seuls les prix, les quantités et la période
d’exécution sont laissés à l’appréciation des parties.
Ce type de marché correspond dans la pratique au marché bousier (BVMT pour le cas de la
Tunisie) ou en encore le marché obligataire où sont confrontées l’offre et la demande de
certains instruments (actions, titres. droits…). Ces marchés obéissent à des règles de
fonctionnement précises fixés par la loi et sont surveillés par une autorité (le CMF en
Tunisie).
Il est à noter que les marchés dits réglementés sont des marchés organisés par excellence mais
les transactions ne se font pas directement entre les parties mais via une chambre de
compensation. Cette chambre de compensation joue un rôle de garant du bon dénouement des
opérations et limite ainsi le risque de contrepartie.
Contrairement au marché organisé, le marché de gré à gré est un marché non réglementés où
les transactions et les règles de fonctionnement sont librement fixées entre les opérateurs. Les
marchés de gré à gré les plus connus sont les marchés portant sur les instruments de change
tel que les marchés à terme, les SWAP et les options.
Ces marchés sont moins sécurisés que les marchés organisés et exposent les opérateurs à des
risques de contrepartie. Toutefois, le marché de gré à gré offre une meilleure flexibilité en
permettant de répondre exactement aux besoins spécifiques des investisseurs en termes de
conditions d’exécution des transactions.
En Tunisie, ces marchés restent toutefois réglementés et surveillé par la BCT en imposant
certaines conditions (couverture, adossement et limites) et ce dans un souci de limiter les
risques qui peuvent en découler pour les établissements de crédit.
Ces activités constituent l’essentiel des activités de marché des établissements de crédit en
Tunisie et consistent :
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En effet, les activités de marché nécessitent des besoins pour le financement des crédits aux
entreprises et aux particuliers ainsi que des positions de marché ouvertes de la salle des
marchés. Face à ces besoins et afin de mieux composer les écarts de liquidité que peut générer
les activités de la banque (entreprises et particuliers), les banques organisent une
centralisation de leur trésorière pour minimiser le recours aux marchés obligataires et
interbancaires.
Ces activités peuvent être exercées sur un marché organisé ou sur un marché de gré à gré et
sont générateur de risque pour la banque. Les activités les plus connues sont la prise de
position de change ou encore les opérations d’arbitrage.
La prise de position sur le marché de change s’intègre dans les activités de la salle de marché.
Cette activité est réglementée par la circulaire BCT 2001-11 traitant du marché de change.
Cette position peut être courte ou longue selon les anticipations de l’évolution des cours et
peut être tenue sur une durée variable allant d’une journée « intraday trading » à plusieurs
jours.
Cette activité consiste à tirer profit d’une divergence anormale de cours existant entre deux
marchés (comptant et à terme par exemple) ou entre deux échéances sur un même marché.
Ces opérations ne sont pas courantes sur le plan local puisque la banque centrale exige
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En général, les établissements de crédit n’interviennent sur le marché que pour structurer des
services ou produits à partir d’instruments de marché commercialisés avec une forte marge.
Pour pouvoir mettre à la disposition des clients ces services ou ces produits dans les
meilleures conditions de prix, les banques interviennent sur les marchés avec des volumes
significatifs pur pouvoir tirer vers le bas le prix de revient des produis vendus. A ce titre, les
banques tunisiennes offrent une panoplie de produits complexes et moins complexes qui
peuvent être regroupés en deux catégories à savoir les produits comptants et les dérivatifs.
Ce sont les produits qui sont livrées contre un règlement immédiat ou un règlement dans un
délai d’usance qui peut varier en fonction de la nature du produit traité. Ce délai est de 48
heures pour l’achat et la vente des devises, de 24 heures pour l’échange des actions sur la
BVMT.
- à des fins de spéculation sur la base d’anticipation de la hausse des cours d’une devise ou
d’un titre coté en bourse. Ces opérations restent bien entendue limitées et régulées par le
législateur tunisien ; ou
- à des fins de couverture de risque des instruments dérivés. Dans ce cas de figure les dites
opérations sont constatées dans le portefeuille de dérivées également.
Un contrat à terme est un engagement d’acheter ou de vendre une quantité fixée d’un actif
financier, à une date convenue et à un prix donné. En fonction du marché sur le quel il est
traité, le contrat à terme est soit un « forward » soit un « future ». Il existe aujourd’hui quatre
grandes catégories de contrats à terme.
Les opérations de change à terme sont des opérations d'achat et de vente de devises dont les
parties décident de différer le dénouement pour des motifs autres que les délais d'usance. Elles
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se traduisent ainsi par un engagement d'acheter ou de vendre une certaine quantité de devises,
à un cours déterminé, à une date future donnée.
Ces opérations peuvent être conclues à des fins de couverture ou à des fins spéculatives.
Opérations de couverture : Les opérations de change à terme à des fins de couverture ont
pour but et pour effet de compenser ou de réduire le risque de variation du cours de change
portant sur un élément monétaire ou un ensemble homogène d'éléments monétaires au regard
du risque de fluctuation du taux de change.
Opérations conclues à des fins spéculatives : Les opérations ne répondant pas à la définition
d’opérations de couverture sont traitées comme des opérations spéculatives. De même, les
opérations de change à terme conclues pour couvrir d'autres opérations de change à terme sont
traitées comme étant des opérations de change à terme conclues à des fins spéculatives. Ces
opérations ne sont pas permises par la réglementation de change en Tunisie.
La notion de report et déport est liée aux taux d'intérêts relatifs aux devises qui sont
échangées. Soient : I Emp x : taux d’emprunt de la monnaie x ; I Prêt x : taux de prêt de la
monnaie x ; n : nbre de mois entre la date de conclusion du contrat et la date de livraison
effective.
Report / Déport acheteur = cours acheteur au comptant * (I Emp D1 – I Prêt D2) * n/12
Report / Déport vendeur = cours vendeur au comptant * (I Prêt D1 – I Emp D2) * n/12
- des importateurs résidents : les importateurs résidents peuvent acheter à terme, auprès d'un
intermédiaire agréé, des devises contre dinars pour une durée maximale de 12 mois, en
vue du règlement correspondant à l'importation de produits et aux frais s'y rapportant. La
couverture de change à terme doit être effectuée dans la monnaie de facturation du contrat
et son terme doit correspondre à l'échéance prévue pour le règlement ;
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- les exportateurs résidents de produit peuvent vendre à terme aux intermédiaires agréés
pour une durée maximale de 9 mois les produits en devises de leurs exportations. La
couverture de change à terme doit être effectuée dans la monnaie de facturation du contrat.
L'échéance du contrat de couverture doit correspondre à celle prévue pour le règlement de
l'exportation ;
- Les déposants et prêteurs en devises résidents: pour se couvrir contre le risque de change
lié aux opérations de tirages sur des prêts extérieurs ou de placements en devises, les
entreprises résidentes peuvent vendre à terme aux intermédiaires agréés les devises
provenant des opérations sus-indiquées pour une période maximale de 12 mois. Le terme
de cette période doit coïncider avec l’échéance du tirage ou du dépôt à terme en devises;et
Ces contrats peuvent être soit des « Forward Rate agreement » (FRA) ou des achats/ventes à
terme de titres négociables porteurs d’intérêts à taux fixe. Un FRA est un contrat traité de gré
à gré en vertu duquel un opérateur s’engage envers un autre sur un niveau de taux d’intérêt
prêteur ou emprunteur (taux garanti), appliqué à un montant déterminé(le notionnel), pendant
une période prédéfinie dont le point de départ se situe dans le futur. Le FRA permet donc de
fixer aujourd’hui le taux d’intérêt d’une opération future sans qu’il n’y ait d’échange de
capital.
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Comme son nom l’indique, ce contrat future porte sur un indice boursier (comme actif sous
jacent) et vise à prendre livraison ou à livrer un montant en espèce qui est déterminé en
fonction de l'écart entre le niveau de l'indice boursier précis au moment de la signature du
contrat et le niveau de l'indice à l'échéance du contrat. Cette méthode de placement permet à
l'investisseur de tirer avantage des fluctuations de l'indice, sans réellement acheter chacun des
titres qui le compose.
Il est à noter que ces contrats ne sont pas autorisés sur le marché tunisien et que ceux-ci ont
été à l’origine de l’affaire Kerviel à la Société Général en 2008.
Conçus à l’origine pour les marchés agricoles, le rôle premier des contrats à terme est de
minimiser les risques de pertes liés aux fluctuations de cours de l’actif sur lequel ils portent
(rôle de « couverture »). C’est donc un contrat à travers duquel un producteur de matière
première (ou marchandise) anticipant une baisse des prix, peut vendre des contrats à terme sur
la matière première (ou marchandise) pour s’assurer à l’avance de son prix de vente.
Ce type de contrat a un rôle important pour le bon fonctionnement des marchés car il favorise
la liquidité et permet l’exécution d’ordres importants avec un minimum de fluctuations de
cours. A tout moment, les cotations à terme représentent donc un consensus d’opinions sur les
niveaux que les cours du produit sous-jacent atteindra à une certaine date.
b) Les SWAP
Le Swap est une transaction de gré à gré par laquelle deux contreparties conviennent
d’échanger des flux financiers selon des modalités prédéterminées, à savoir un notionnel, un
indice de référence, un échéancier et une échéance. Il existe de différentes catégories de Swap
dont la plus répandue sur le plan local est celle du Swap de change (ou Swap Cambiste).
i. Le Swap de change
Cette opération correspond à une double opération de change dont l’une est faite au comptant
et l’autre à terme. Le SWAP consiste en une vente et un achat simultané de devises avec une
seule contrepartie. Le swap de change peut s'analyser comme un emprunt dans une devise et
un prêt dans une autre devise.
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- avec les entreprises résidentes, les opérations de swap doivent être adossées à des
opérations commerciales ou financières réelles ; et
C’est un contrat à terme où les parties se mettent d’accord le jour de la signature du contrat
sur un taux préteur et un taux emprunteur ainsi que sur un notionnel de référence. A chaque
fin de période, les montants des intérêts à échanger sont calculés et le différentiel fait l’objet
d’un échange à l’échéance. Deux catégories de SWAP d’intérêt sont possibles : le swap
différé et la swaption.
Le SWAP différé
Le recours au SWAP se fait dans le cas où un emprunteur qui doit réaliser dans un an
l’investissement qui nécessite la mise en place d’un financement et veut se prémunir contre un
risque de hausse des taux. Dans ce cas, il peut effectuer au départ un swap avec fixation
anticipée du taux (forward interest rate swap), où il paiera le taux fixe et recevra le taux
variable.
La swaption
Une option d’échange ou swaption est une option sur swap de taux d’intérêt. A côté du swap
différé, s’est développé un produit optionnel conférant à son détenteur le droit d’entrée
ultérieurement dans un swap IRS (Interest Rate Swap) de spécifications convenues si les
conditions du marché le justifient, tout en lui ménageant la faculté de tirer parti de conditions
de swap plus favorables dans le marché : c’est la swaption.
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c) Les Options
Une option est un contrat qui donne à son acheteur le droit et non l’obligation, contre le
versement d’une prime, d’acheter ou de vendre une quantité fixée d’un actif. Les options
peuvent revêtir trois formes les options de change, les options de taux et les options sur
actions ou indices boursiers. Seul le premier est permis par la législation tunisienne.
i. L’option de change
L’option de change est le droit d’acheter (ou de vendre) une quantité définie de devises contre
une autre monnaie, à un taux de change déterminé à l’avance et pendant une période de temps
déterminée (ou à l’échéance). Il s’agit d’une faculté pour le détenteur de l’option (et non une
obligation) d’acheter ou de vendre moyennant le paiement d’une prime.
L’option de change est régie par l’avis de change du ministre des finances relatifs aux options
d’achat de devises (Publié au J.O.R.T. du 3 février 1989) et le circulaire aux intermédiaires
agréés n°89-08 du 6 mars 1989.
Il existe deux catégorie d’option de change : les options d’achat du sous-jacent « call » et les
options de vente du sous-jacent (put). L’option peut être vendue ou achetée en fonction des
anticipations sur l’évolution des cours :
Gain potentiel/Perte
Type d’option Sens de l’opération Anticipation
potentiel
Gain limité
Acheteur Haussière
Call Perte limité à la prime
Gan limité à la prime
(option d’achat) Vendeur Baissière
Perte illimité
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Gain potentiel/Perte
Type d’option Sens de l’opération Anticipation
potentiel
une banque: elle peut intervenir soit pour se couvrir elle-même contre les
opérations de remboursement d’emprunt en devise, soit pour jouer le rôle
d’intermédiaire entre son client voulant la couverture et la BCT en contre
partie d’une commission égale à la contre valeur en dinars de 1/16 % flat du
montant en devise sur lequel porte le contrat d'achat d'option ; et
- Durée des options : les contrats d'option peuvent avoir lieu pour une durée maximale
d'une année. Toutefois, la BCT peut accorder à titre particulier des délais de
couverture plus longs ou proroger ceux qui s'avèrent insuffisants.
Il s’agit d’une opération de couverture à terme au même titre que l’option de change.
Néanmoins, l’actif sous-jacent peut prendre la forme de prêt/emprunt, un contrat à terme ou la
mise en place d’un swap (on parle alors de swaption). Il existe trois catégories d’option de
change : les « cap » (droit d’emprunter à un taux plafond) et les floors (droit de prêté à un
taux plancher) et en fin les « collars » (combinaison d’un « cap » et d’un « floors »).
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Les activités de marchés sont génératrices de risques inhérents aux dites activités et de risques
opérationnels liés au traitement de ces opérations.
Il s’agit des risques de pertes potentielles associées à des évolutions défavorables des
marchés. Ils comprennent trois types de risque :
a) Le risque de taux
Il s’agit du risque de pertes liées à une évolution défavorable des taux. Ce risque résulte de la
position « préteur » ou emprunteur que peut prendre l’établissement sur le marché.
b) Le risque de change
Il s’agit du risque de pertes liées à une évolution défavorable des cours de change. Ce risque
résulte des positions « courtes » ou « longues » que peut prendre l’établissement (salle des
marchés) ainsi que des actifs et passifs libellés en devise.
c) Le risque de cours
Il s’agit du risque de pertes liées à une évolution défavorables des cours des actions.
C’est le risque de perte provenant d’un défaut de la contrepartie face à ses engagements ou la
dégradation de la situation financière de cette dernière.
Le risque de liquidité dans les activités de marché se traduit par une impossibilité de se
dessaisir d’un actif ou d’un passif financier sur le marché. Ce risque est plus important sur un
marché de gré à gré que sur un marché organisé. Ce risque peut avoir comme origine
l’absence d’une contrepartie intéressée par l’instrument financier ou son existence mais avec
un prix déraisonnable pour l’établissement de crédit. La situation de crise sur les marchés
internationaux et la crise du marché hypothécaire américain (subprime) depuis 2008 offre une
illustration du risque de liquidité.
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La montée en volume et en complexité des activités de marché est de nature à générer des
risques:
- réglementaires liés à la non observation des règles de bonne conduite des intervenants
sur le marché ;
1.Caractéristiques du crédit
« Faire crédit c’est donner librement la disposition effective et immédiate d’un bien réel ou
d’un pouvoir d’achat contre la promesse que le même bien, ou bien équivalent sera restitué
dans un certain délai le plus souvent avec la rémunération du service rendu et du danger
encouru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service. »1
C’est à la lumière de cette définition que l’on peut mettre en exergue les principaux éléments
constitutifs de la notion de crédit, à savoir la confiance, le temps, et la promesse de
remboursement.
Sur l’aspect économique, le crédit (le prêt) est défini par l’article 1055 du code des
obligations et des contrats comme « ... un contrat par lequel l'une des parties remet une chose
à l'autre partie pour s'en servir pendant un temps, ou pour un usage déterminé, à charge par
l'emprunteur de restituer la chose même… »
Les opérations de crédit ont pour objet selon l’article 705 du Code de Commerce « …de
mettre directement ou indirectement à la disposition du bénéficiaire des moyens de paiement
à concurrence d’une certaine somme d’argent. L’ouverture de crédit est consentie pour une
durée limitée ou illimitée; dans le second cas, elle est révocable à la volonté du banquier, à
charge de préavis de huit jours par lettre recommandée. Toute stipulation contraire est
réputée non écrite. »
1
PETIT, DUTALIS, Georges. Le risque du crédit bancaire.
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ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le crédit est également une expression de confiance qui vient du mot latin
« Credere ». Ainsi le mot crédit s’est constitué autour des facteurs confiance, temps, promesse
et risque. Partant de ce postulat, on peut affirmer que l’art du banquier consiste à acheter et
vendre la « confiance » à sa clientèle, autrement dit, à faire confiance à ses débiteurs et
inspirer confiance à ses déposants.
Le domaine du crédit est extrêmement vaste. Il s’étale dans le temps et l’espace, s’étend à
toutes sortes d’activités et répond à de multiples besoins économiques.
Il peut donc avoir pour objet aussi bien le financement des investissements des entreprises et
des particuliers que les besoins temporaires de trésorerie. Il permet de faire face à tous les
décalages, entre recettes et dépenses quelle que soit l’origine des unes et des autres.
« Faire crédit signifie croire. Croire en un projet, croire en une personne, croire en un avenir
économique qui permettra précisément la réalisation du projet envisagé. Mais croire, c’est
précisément risquer de se tromper sur un projet, une personne, une anticipation, voire les
trois à la fois »1.
Selon cet énoncé, le risque est indissociable du crédit. A cet effet, et à défaut donc d’un risque
nul, le banquier cherchera à le réduire au maximum. En effet, le risque relatif au demandeur
de crédit se présente sous plusieurs facettes que le banquier devra identifier, cerner, analyser
et gérer dans le but de s’en prémunir. Ainsi, nous allons exposer dans ce qui suit les divers
risques de crédits ainsi que les moyens de couverture.
Les menaces inhérentes à l’opération de crédit peuvent revêtir plusieurs formes: le risque
d’insolvabilité, le risque d’immobilisation, le risque de taux et le risque de change.
a) Le risque de crédit
1 MATHIEU, M..L’exploitant bancaire et le risque crédit. Mieux le cerner pour mieux le maîtriser.
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termes, c’est « le risque de pertes consécutives au défaut d’un emprunteur face à ses
obligations »1.
D’une façon plus large et plus nuancée, le risque de crédit désigne aussi celui de la
dégradation de la situation financière d’un emprunteur. Cette dégradation accroît la
probabilité de défaut.
i. Le risque de liquidité
Le risque abordé ici prend effet lorsque l’équilibre entre la liquidité des emplois et
l’exigibilité des ressources de la banque est rompu, c'est-à-dire quand le terme des ressources
d’une banque est plus court que celui de ses emplois. Ce risque peut avoir deux origines :
- le non remboursement des échéances, à bonnes dates par les clients de la banque. Les
fonds engagés deviennent ainsi immobilisés.
Le risque de liquidité peut englober aussi d’autres risques tel que le risque de solvabilité, qui
désigne le risque de ne pas disposer de fonds propres suffisants, appelés également fonds
propres « économiques » ou fonds « propres notionnels », pour absorber des pertes
éventuelles. Cette situation traduit au regard de la réglementation prudentielle sur les fonds
propres, une inadéquation entre ceux-ci et l'ensemble des risques pris par la banque.
La banque, comme tout autre organisme financier, peut arriver à la maîtrise de ce risque en
mettant en place une stratégie efficiente de collecte des ressources et d’une politique
cohérente de distribution des crédits.
C’est le risque de voir la rentabilité de la banque affectée défavorablement par les variations
des taux d’intérêt. Ce risque est omni présent dé lors que la quasi-totalité des encours du bilan
engendre des revenus et des charges qui sont, à plus ou moins long terme, indexés sur les taux
du marché.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce risque se matérialise, par exemple, si la banque prête à taux fixe et que les taux de marché
montent puisqu’elle perd l’opportunité d’appliquer la hausse des taux à l’emprunteur. Ainsi,
le banquier doit opter pour des taux d’intérêt variables sur les crédits octroyés pour, que d’une
part, minimiser ce risque et d’autre part, apporter les réajustements nécessaires en fonction
des variations du taux d’intérêt référentiel (taux de réescompte).
Sur le plan local, il existe une multitude de taux. On peut citer notamment les taux directeurs
de la banque centrale, les taux du marché monétaire pour les titres de créances négociables,
les taux du marché financier ou taux à long terme pour les obligations, les taux de placement à
court terme pour les comptes sur livrets, les taux débiteurs (créditeurs) payés par un
emprunteur (une banque) à son banquier (à ses déposants).
C'est le risque de subir des pertes à cause des évolutions défavorables des taux de change. Il
survient suite à une indexation de produits et charges sur des cours de change ou lorsque des
éléments d'actif et de passif sont libellés en devises. Il y a alors détérioration de la contre-
valeur en monnaie locale des flux de recettes/règlements libellés en devises étrangères.
Ce risque, plus complexe que les risque de liquidité et de taux d'intérêt, en est également plus
dangereux dans la mesure où il engendre des pertes de capital et non pas seulement des
intérêts comme pour le risque de taux et à cause de la volatilité des marchés de change.
c) Le risque opérationnel
Au sens du Comité de Bâle: «the Operational risk is defined as the risk of loss resulting from
inadequat or failed internal process, people and systems or from external events. This
definition includes legal risk, but excludes strategic and reputational risk ».
Ce risque dépend du contrôle interne de gestion (et non d’une approche financière) et relève
de la nature d'entreprise humaine que constitue la banque. On y regroupe les risques
organisationnels et les risques de stratégie. Les premiers sont propres au système
d'information, au contrôle interne, au management et au risque juridique avec les
contreparties ; bref, aux défaillances internes ou aux fraudes internes ou externes. Les risques
de stratégie par contre, portent sur les risques relatifs aux emplois/ressources (transformation,
concentration ou diversification) et aux risques sur les marchés (spéculations ou couverture).
Le risque opérationnel est en résumé le risque qui résulte d'une inadéquation ou d'un échec
des processus internes, hommes et systèmes ou de facteurs externes.
25
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
L’importance des risques encourus par les banques, en matière d’octroi de crédits bancaires, a
rendu impératif l’instauration d’un certain nombre de moyens de préventions.
Bien qu’une bonne analyse de l’entreprise reste la meilleure garantie de prévention des
risques, le banquier dispose de plusieurs autres moyens de limitation et de protection qui sont
pour certains obligatoires (les règles prudentielles), et pour d’autres facultatifs (la prise de
garantie).
- l’application et le respect des règles prudentielles (ratios Cooke, division des risques,
etc.) ;
2. Techniques de financement
Les financements accordés par un établissement de crédits peuvent revêtir quatre formes :
Le financement de l’exploitation
Il s’agit d’un prêt à court terme accordé aux entreprises pour équilibrer leur trésorerie
dont la fluctuation dépend des opérations d’exploitation. Ces prêts revêtent la forme de
crédits par caisse (découverts, avance sur facture, escompte, etc.) ou de crédits par
signature (cautions, crédits documentaires).
Le financement de l’investissement
Les crédits d’investissement peuvent être définis comme étant des crédits destinés à
financer la partie haute du bilan, c’est-à-dire les immobilisations. Ils sont remboursés
par les bénéfices générés par les éléments qu’ils financent.
26
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La durée de ce crédit peut aller jusqu’à 7 ans pour les CMT (crédits moyens termes) et
15 ans pour les crédits long termes et les intérêts sont décomptés à terme échu.
• le bénéficiaire (l’exportateur) ; et
Les opérations de crédit documentaire sont régies par les Règles et Usances
Universelles du Crédit Documentaire Brochure 500 (RUU 500).
- Les financements des exportations : ces crédits peuvent prendre la forme de crédits de
trésorerie (préfinancement export) ou de mobilisation des créances nées sur l’étranger.
Le montant du crédit est déterminé en fonction du chiffre d'affaires à l'exportation et
du délai de règlement consenti.
Les crédits aux particuliers sont des crédits affectés essentiellement à la l’acquisition
et la consommation de biens et services et octroyés à des personnes physiques en
dehors de leurs activités professionnelles. Les crédits aux particuliers peuvent prendre
trois formes : les crédits à la consommation, les crédits immobiliers et les prêts
universitaires.
- Les crédits à la consommation : ces crédits sont destinés à financer l’acquisition, par
les particuliers, de biens de consommation durable ainsi que leurs dépenses courantes.
27
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
- Les prêts universitaires : Ces prêts, plafonnés à 500 dinars par année universitaire,
sont destinés à financer les études universitaires des étudiants dont le revenu des
parents est supérieur à quatre fois et demie le salaire minimum interprofessionnel
garanti.
Dans le sillage d’un consensus global sur la poursuite de l’ouverture de l’économie tunisienne
et pour une plus grande transparence économique des entreprises, les pouvoir publics
tunisiens devraient maintenir le choix stratégique de migration aux IFRS. Ce choix devrait
vraisemblablement concerner la quasi-totalité des établissements de crédit tunisiens vue le
rôle pionnier que le secteur bancaire à toujours jouer dans la conduite des réformes
économiques et financières dans le pays.
Les normes IFRS sont à la fois source d’opportunités et de contraintes. Sources contraintes
dans la mesure où ces normes seront imposées aux établissements bancaires avec des délais
de mise en place. Mais elles présentent également une source d’opportunité pour
l’amélioration de la qualité de l’information financières et pour l’adaptation des organisations,
des méthodes de travail, des processus et des outils de gestion, pour une meilleure diffusion
de la culture financière.
Les normes IAS/IFRS constituent une réforme comptable complète ayant des impacts sur la
plupart des postes de bilan d’un établissement de crédit. L’objectif de ce chapitre est la mise
en évidence des enjeux comptables associés aux normes qui pourraient impacter sensiblement
les postes de bilan d’une banque commerciale.
28
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
En effet, la comptabilité traditionnelle se base sur le passé pour rendre compte d’une situation
présente. Cette relation présent/passé à permis de part le passé de masquer la réalité
économique des entreprises à travers plusieurs techniques telles que les « entités ad hoc », la
survalorisation, le gonflement du hors bilan, etc.
Pour atteindre ces objectifs, le nouveau référentiel devrait être international et devrait combler
les limites des référentiels traditionnels locaux.
C’est dans cet esprit que le référentiel IAS/IFRS a vu son apparition dans les années 1970, ce
référentiel peu connu du public à l’époque avait néanmoins l’avantage de comprendre, parmi
ses membres fondateurs, la France et le Royaume Uni. Ce projet d’harmonisation comptable a
connu son élan au début des années 2000 suite à la collaboration mise en place entre l’IASB
et la confédération internationale des régulateurs en valeurs mobilière (IOSCO : International
Organization of Securities Commission) et l’adoption par l’Union Européenne d’un plan
d’action pour le passage aux IFRS en 2005.
29
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.2 En Tunisie
Sur le plan local, le normalisateur tunisien (SCE de 1996) a été amené à adapter, au contexte
local, les IAS usitées en 1995. L’existence d’une multitude d’options dans les IAS a amené le
normalisateur à sélectionner les options les mieux adaptées aux spécificités du contexte local.
Néanmoins, le système comptable usuellement pratiqué en Tunisie n’a pas évolué dans la
pratique dans le sens d’une application stricte des règles de reconnaissance, de mesure et de
divulgation comptable énoncé dans son cadre conceptuel.
Force est de constater que la comptabilité générale était, dans plusieurs cas de figure,
conforme aux attentes de l’administration fiscale au détriment des besoins spécifiques des
bailleurs de fonds et des opérateurs économiques.
Au même titre que les NCT, les IFRS se basent sur des principes fondamentaux pour la
constitution des états financiers. Ces principes sont rappelés dans un cadre conceptuel appelé
également « framework ». Ce cadre sert de référence non seulement pour les normes qui ont
été élaborées à l’intérieur de ce cadre, mais également en cas d’insuffisance des normes
techniques.
- les producteurs des états financiers : Il s’agit des entreprises rentrant dans le périmètre
d’application des normes. En Europe, les premiers concernés étaient les sociétés cotées et leur
filiale.
- les utilisateurs des états financiers : Il s’agit des actionnaires, des investisseurs, des
créanciers, des partenaires sociaux et des autres partenaires économiques de l’entreprise.
30
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
L’utilisation accrue des instruments financiers au cours des dernières années a rapidement
nécessité la mise en œuvre de normes comptables appropriées. La tendance a été donnée par le
normalisateur américain puis a été suivie par les normes internationales avec l’IAS 32 relatif
aux informations à fournir en annexe sur les instruments, publiée en 1995.
Révisées en 2000 puis en décembre 2003 et en juin 2005, les IAS 32 et 39 sont globalement
stabilisées. Toutefois, la norme IAS 39 fait actuellement encore l’objet de modification
prenant la forme d’amendements et de changement à travers sa substitution par une nouvelle
norme IFRS 9. Les normes IAS 39 et IFRS 9 sont fondamentales pour les établissements de
crédit dans la mesure où le concept d’instrument financier recouvre la majeure partie de son
bilan (actif et passif).
L’IAS 39 a posé, lors de son application, des difficultés opérationnelles de mise en œuvre à de
nombreux établissements de crédit en Europe. Au delà des contraintes liées à la mise en place
d’outils permettant d’obtenir la juste valeur d’un nombre plus important d’instruments
financiers, la norme a des implications sur la stratégie des établissements provenant :
Il est à noter par ailleurs, qu’en Europe, la norme IAS 39 n’a été adoptée que partiellement à
l'exception – à titre temporaire – des parties concernant la comptabilité de couverture. En
l’état, la norme 39 aurait engendré une forte volatilité des capitaux propres et des résultats,
notamment pour les banques de détail. Suite aux critiques formulées par de nombreuses
parties prenantes à l'encontre de la norme IAS 39, l'IASB a décidé de substituer cette dernière
31
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
par une nouvelle norme : l’IFRS 9 "Instruments financiers"1 qui va petit à petit se substituer à
de nombreuses dispositions de la norme IAS 39.
Le premier volet l’IFRS 9 se fonde sur une nouvelle approche unique pour déterminer si un
actif financier doit être évalué au coût amorti où la juste valeur : une approche basée sur la
façon dont l’entité gère ses instruments financiers (son modèle économique) et les
caractéristiques contractuelles des flux de trésorerie rattachés aux actifs financiers.
Ce premier volet sera suivi ultérieurement par la production des deux autres volets relatifs à la
dépréciation (« impairment ») des actifs financiers et à la comptabilité de couverture.
L’IFRS 9 s’appliquera obligatoirement à tous les exercices débutant le 1er janvier 2013 ou
ultérieurement, une application anticipée étant toutefois permise. Cette nouvelle norme ne
reconnaît plus que deux catégories pour l’évaluation des actifs financiers: l’évaluation à la
juste valeur (fair value) et celle au coût amorti (amortised cost).
Le concept de juste valeur trouve son fondement théorique et empirique dans la recherche
scientifique comptable recueillies au cours des 20 dernières années. Ces recherches ont
conduit au constat que le cours d’action d’une firme est plus étroitement lié à la valeur
marchande de ses actifs financiers ou réelle sous jacents qu’à leur coût historique2.
1
IFRS 9 "Instruments financiers" publié le 12 novembre 2009 et devient applicable de manière anticipée dès
l'année 2009 et deviendra obligatoire au 1er janvier 2013
2
Barth, M.E , W.H, Beaver et W.R, Landsman, 2001, “The relevance of the value Relevance Literature for
Accounting Standard Setting: Another view”. Journal of Accounting and Economics 31, p.77-104; Landsman,
W.R, 2006, “Fair Value Accounting for Financial Instruments: Some Implications for Bank Regulation “.Bank
for International Settlements.
32
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
En effet, le concept de la juste valeur répond à deux exigences essentielles : une plus grande
fiabilité des données comptables et une meilleure valorisation des actifs et des passifs de
l’entité.
- une plus grande neutralité en limitant les estimations dépendant des intentions des
directions de l’entité concernée, notamment en matière d’appréciation d’actif. A cet effet,
la version actuelle de l’IAS 39 et l’IFRS 9 restreignent considérablement l’impact des
notions d’intention et de qualification dans la détermination des modalités de valorisation
des opérations ;
- une meilleure adéquation pour les activités de marché de la banque dans la mesure où
celles-ci résultent de transactions dont l’objectif est de réaliser des résultats sur le court
terme ; et
- une meilleure base pour l’établissement des prévisions dans la mesure où elle impose au
management de à calculer les cash flow futurs pour les besoins comptables alors que ces
derniers ne sont utilisés que pour les besoins de la gestion.
- une meilleure prise en compte de la gestion du risque dans la mesure où la gestion ALM et
particulièrement la partie relative au risque se base sur la valeur de marché alors
qu’actuellement la majeure partie du traitement comptable est assurée par référence aux
coûts historiques ; et
1
Développement des marchés financiers et évaluation des actifs bancaires (web site Edhec Business School)
33
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La juste valeur est définit par la norme IAS 39 come étant « le montant pour le quel un actif
pourrait être échangé, ou un passif réglé, entre des parties bien informée et consentante dans
le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de concurrence normale ». Cette
définition conduit à la distinction entre deux cas de figure qui peuvent se présenter :
- en cas d’existence d’un marché actif pour l’instrument financier considéré, il y a lieu
d’utiliser le prix de cotation (Marked to market). Ce prix est définit comme le prix
régulièrement et aisément accessible au public pour des transactions récentes qui sont
régulièrement effectuées et qui s’applique à des acheteurs et des vendeurs consentants ; et
- en cas d’absence d’un marché actif pour l’instrument considéré, il y a lieu de rechercher
une technique de valorisation. Cette technique peut prendre en compte des cours
d’instruments financiers ou faire appel à des modèles de valorisation (flux de trésorerie
actualisés ou autres modèles mathématiques). Il est à noter que l'IAS 39 n’est pas la seule
norme faisant référence à la juste valeur. Certaines normes IFRS utilisent ce concept pour
déterminer les dépréciations (IAS 2, IAS 36), pour effectuer des réévaluations (IAS 16,
IAS 38), ou certaines évaluations partielles (IFRS 2, IAS 19, IAS 40, IAS 41) et dans le
cadre des opérations de regroupements d’entreprises (IFRS 3).
Dans ce dernier cas, la banque devrait mettre en œuvre des tests spécifiques sur le modèle
appliqué permettant de retrouver le prix de transaction. En outre, les modèles appliqués
doivent reposer sur des paramètres observables, aisément accessibles et régulièrement
distribué par plusieurs sources indépendantes. L’évaluation de l’éligibilité d’un modèle
constitue à lui seule un chantier spécifique dont l’ampleur va dépendre du périmètre des
activités non cotés concernées par une comptabilisation à la juste valeur.
34
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
En effet, aussi importante que puissent être la référence à la valeur de marché, il ne faut pas
omettre qu’intrinsèquement les marchés portent en eux des imperfections dont les effets sont
démultipliés en temps de crise et rendent caduque le modèle « mark to market » à travers
notamment :
l’établissement des cotations par des courtiers qui n’assurent pas eux-mêmes les
contreparties des transactions ;
Ainsi, dans une conjoncture telle que celle que l’économie internationale a traversé, les
performances de la juste valeur a révélé son inadéquation dans la mesure où elle privilégie
une vision court-terme à des actifs moyens et longs termes et peu liquides.
Critiquée par l’ensemble des opérateurs économiques, la juste valeur a été la principale source
des reproches formulés à l’encontre du référentiel IFRS. Face à ces attaques, l’IASB a
procédé en octobre 2008 à l’amendement de la norme IAS 39 afin d’autoriser le reclassement
interne des instruments financiers pour permettre l’évaluation des titres au coût amorti au lieu
et place de la juste valeur. Cette autorisation de passage constitue une vraie mutation des
principes de valorisation des actifs financiers dont les prix observés sur les marchés
constituaient la pierre angulaire.
Face au problème de pro-cyclicité mis en évidence lors de la crise, le Conseil pour les
Affaires Economiques et Financières (ECOFIN) a préconisé suite à sa réunion du mois de
juillet 2009 d’introduire une nouvelle méthode de provisionnement dont le principe serait
fondé sur une dotation systématique lors des résultats bénéficiaires. A l’inverse en cas de
retournement de tendance, les pertes effectives seraient alors couvertes par la reprise de cette
réserve constituée au fil des années. L’application de ce principe impliquerait un changement
des modalités de constitution prévus par les IFRS qui ne permettent pas de procéder à des
dotations dans le cas des pertes attendues.
Entrent dans le champ d’application des normes IAS 32 et IAS 39, les instruments financiers
sauf exception indiquée par l’une ou l’autre des deux normes. Un instrument financier est tout
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
contrat qui, pour l’une des parties est l’origine d’un actif financier et, pour l’autre, à l’origine
soit d’un passif financier, soit d’un instrument de capitaux propres.
Actifs financiers
Passifs financiers
Instruments de capital
Il s’agit des contrats qui conférents un intérêt résiduel sur l’actif d’une entité une fois elle a
remboursée toutes ses dettes.
Instrument dérivés
leur valeur évolue en fonction de la variation d’un sous-jacent (taux d’intérêts, cours
d’une action ou d’une devise) ;
36
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
la mise de fond requise lors de la conclusion du contrat est négligeable par rapport à
celle que requerrait la conclusion d’un contrat sur l’instrument primaire basé sur le
même sous-jacent ; et
3.2.1. Classification
Les instruments financiers sont classés en quatre catégories d’actifs financiers et deux
catégories de passifs financiers. Le classement détermine les règles d’évaluation et de
constatation du résultat applicables à l’opération et notamment l’application ou non du
principe de juste valeur.
L’exposition de cette catégorie s’avère donc essentiel pour aborder l’impact d’un certains
nombre de problématiques clés (comptabilisation, évaluation, bilan d’ouverture..) dans la
deuxième partie de ce mémoire.
les actifs ou passifs détenus à des fins de transaction, c'est-à-dire ceux acquis en vue de
réaliser des plus-values en profitant des fluctuations à court terme des cours en vue de
dégager une marge d’intermédiation ; et
Il s’agit des placements ou des créances disposant d’un échéancier fixé et de flux de trésorerie
déterminés que la banque a l’intention et la capacité de conserver jusqu’à l’échéance.
Prêts et créances
Il s’agit des prêts et créances émis assortis d’échéancier déterminé ou déterminable, non coté
sur un marché actif et que la banque n’a pas l’intention de céder à court terme. Le classement
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
dans cette catégorie revêt un caractère volontaire et peut être modifié vers « transaction » ou
« disponible à la vente » en cas de changement d’intention.
Il s’agit d’une catégorie de classement par défaut dans laquelle sont classés les actifs ou
passifs ne relevant pas d’une autre catégorie.
Changement de classement:
Toute sortie, du fait de vente avant leur terme ou de reclassement en « disponible pour la
vente », d’actifs classés en « détenus jusqu’à l’échéance » entraine le reclassement en
« disponible à la vente » de la totalité des actifs « détenus jusqu’à l’échéance » qui resteraient
en portefeuille et l’interdiction pendant l’exercice en cours et les deux exercices suivants
d’utiliser cette catégorie pour de nouvelles opérations.
- la vente intervient à une date tel que l’essentiel du remboursement du principal a été
encaissé ;
- la vente est décidée à la suite d’un événement externe, adverse, qui ne pouvait être
anticipé, de manière à éviter des conséquences plus gravement défavorable.
Les actifs et passifs financiers sont comptabilisés dans le bilan de la banque que lorsque ceux
ci deviennent une partie aux dispositions contractuelle de l’instrument.
La comptabilisation initiale d’un actif ou d’un passif financier doit être évaluée à son coût qui
correspond à la juste valeur de la contrepartie donnée (dans le cas d’un actif) ou reçue (dans le
cas d’un passif) en échange y compris les coûts de transaction.
Tout décalage entre la date d’engagement et la date de règlement doit donner suite à la
comptabilisation d’un instrument dérivé évalué à la juste valeur pendant la période différé et
ce à l’exception des opérations traitées sur des marchés réglementés prévoyant des délais
normalisés de règlement.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
A chaque arrêté comptable, la banque doit évaluer les opérations suivantes à leurs justes
valeurs :
Instruments dérivés.
Par exception, les actifs financiers pour lequel il n’existe pas de cotation sur un marché actif
et dont la juste valeur ne peut être mesurée d’une manière fiable restent évalués à leur valeur
d’origine.
Les autres catégories d’actifs doivent être évaluées au coût amorti selon la méthode de taux
d’intérêt effectif à savoir :
les prêts et créances émis par l’entreprise et non détenus à des fins de transaction ;
tout actif financier qui n’a pas de prix coté sur un marché actif et dont la juste valeur
ne peut être évaluée de façon fiable.
Le coût amorti d’un actif ou d’un passif financier est défini comme le montant auquel l’actif
ou le passif financier a été évalué lors de sa comptabilisation initiale diminué des
remboursements en principal et majoré ou diminué de l’amortissement cumulé de toute
différence entre le montant initial et le montant à l’échéance.
Le taux d’intérêt effectif (TIE) est le taux qui égalise la valeur actualisée des flux futurs avec
la valeur initiale de l’actif ou du passif financier. L’estimation des remboursements anticipés
est prise en compte pour le calcul du TIE, par contre, les pertes attendues ne sont pas incluses
dans l’estimation des flux futurs. Les produits financiers pour la période sont enregistrés en
appliquant le taux d’intérêt effectif au coût amorti.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
A chaque arrêté comptable, la banque détermine si des indicateurs objectifs montrent une
dégradation de la situation financière des emprunteurs, qui mettrait en péril le recouvrement
de tout ou partie des créances.
Le montant de la provision est égal à la différence entre le coût amorti à la date d’arrêté et le
montant recouvrable de l’actif. Celui-ci correspond à la somme des flux futurs probables
actualisés au TIE initial de l’opération. La provision est constatée au compte de résultat et la
comptabilisation des produits financiers se poursuit au TIE d’origine de l’opération.
Cette nouvelle norme dont l’entrée en application est prévue pour 2013 a introduit de
nouvelles règles pour la classification et l’évaluation des actifs financiers. Ces règles peuvent
être résumées dans :
La simplification apportée par l’IFRS 9 se matérialise d’une part dans l’élimination des
classifications « actifs disponibles à la vente(AFS) », actifs détenus jusqu’à l’échéance
(HTM) » et « dérivées incorporées » en contre partie de l’instauration de deux mesures et
classes définies selon les caractéristiques de l’instrument et du business modèle :
« Coût amorti » si c’est un prêt classique et est géré sur la base d’un rendement
contractuel, sinon
40
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Les principaux changements apportés par l’IFRS 9 peuvent être résumé dans le tableau ci
après :
41
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La comptabilisation des couvertures pouvant exister entre les instruments constitue l’une des
principales nouveautés de la norme IAS 39. Procéder à une opération de couverture signifie
de désigner un ou plusieurs instruments de couverture de sorte que leur variation de juste
valeur compense intégralement ou partiellement la variation de juste valeur ou de flux de
trésorerie d’un élément couvert.
Un élément couvert est un actif, un passifs, un engagement ferme ou une transaction future
prévue qui expose la banque à un risque de variation de juste valeur ou de variation de flux de
trésorerie et qui est désigné, en comptabilité de couverture , comme étant couvert. Toutefois,
les titres classés en « détenus jusqu’à l’échéance » ne peuvent être couvert en taux, les seules
couvertures possibles pour ces opérations concernent donc le risque de change.
L’élément couvert peut être un élément isolé ou un ensemble d’éléments aux caractéristiques
homogènes. Lorsque l’élément couvert est un instrument financier, ile peut être couvert pour
une partie seulement de sont montant ou bien pour une partie de sa durée.
Seuls les instruments dérivés constituent des instruments de couverture selon les dispositions
de la norme IAS 39. Néanmoins, les actifs et passifs financiers autres que dérivés peuvent être
désignés comme instruments de couverture.
Toutefois, la comptabilité de couverture est soumise à des conditions strictes d’éligibilité. Elle
requiert en effet la mise en place de tests d’efficacité non seulement dès l’origine de
l’opération, de manière prospective, mais encore lors de chaque arrêté comptable,
rétrospectivement sur la période. Une couverture est considérée comme efficace si elle
neutralise au minimum 80% et au maximum 125% des variations de valeur de l’instrument
couvert.
La relation de couverture doit être liée à la politique de gestion des risques financiers ; elle
doit être explicite, préalable, et documenté. En conséquence, il faut :
que le management de la banque ait défini et formalisé une politique de gestion des
risques financiers ;
42
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Au même titre que les normes IAS 32, IAS 39 et IFRS 9, la norme IAS 18 joue un rôle
prépondérant pour la banque en tant que norme de référence pour la comptabilisation des
commissions rémunérant les services bancaires.
1. Champ d’application
La norme IAS 18 s’applique pour la comptabilisation des produits des activités ordinaires
provenant des transactions et des événements suivants :
vente de biens ;
prestation de services ;
utilisation par les tiers d’actifs de l’entreprise générant des intérêts, des redevances ou
des dividendes.
Les activités ordinaires sont celles pour lesquelles la banque est engagée, de manière
ponctuelle ou récurrente excluant ainsi tout revenu provenant des activités extraordinaires.
Dans le cas d’espèce, la norme IAS 18 trouve son application aux activités financières d’un
établissement de crédit en ce sens qu’elle régit la comptabilisation des rémunérations perçues
dans le cadre des prestations de services bancaires.
Pour les besoins de traitement des prestations de service rendues par un établissement de
crédit, il est important de procéder à :
déterminer pour chaque prestation la date de réalisation et s’il y a lieu son étalement à
travers le temps. Dans le cas de prestations étalées dans le temps, le revenu est
reconnu à l’avancement.
43
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Par référence aux dispositions de la norme IAS 18, nous pouvons distinguer trois types de
commissions qui peuvent exister au niveau d’un établissement de crédit :
les commissions perçues au fur et à mesure que les prestations sont fournies et dont la
comptabilisation est étalée sur la durée de la prestation (telles que les commissions de
garantie, commissions sur cartes, commissions location coffre, etc.) ; et
1.1. Objectifs :
L’objectif prioritaire de la norme IFRS 1 est d’assurer la comparabilité des états financiers,
pour une même entité, entre les exercices présentés et, pour le lecteur de comptes, entre les
différentes entreprises adoptant pour la première fois les IFRS.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La norme IFRS 1 s’applique à toutes les sociétés qui présentent leurs états financiers IFRS
pour la première fois c'est-à-dire toutes les sociétés qui incluent pour la première fois dans
leurs états financiers une déclaration explicite et sans réserve de conformité aux IFRS.
Cette norme s’applique tant aux états financiers intermédiaires du premier exercice présenté
en IFRS qu’aux états financiers annuels du dit exercice.
Au sens des dispositions de la norme IFRS 1 et dans le cas d’une adoption par hypothèse des
IFRS en 2015, les banques tunisiennes devraient publier leurs premiers états financiers IFRS
le 31 décembre 2015. Toutefois, en vue de satisfaire à l’obligation du référentiel IFRS de
présenter un exercice comparatif, les banques devraient en pratique passer aux IFRS le 1er
janvier 2014.
Cette date constituera donc la date de transition des banques au référentiel IFRS et
l’établissement du bilan d’ouverture ; lequel n’est pas soumis à l’obligation de publication.
Dans le cadre de l’élaboration de son bilan d’ouverture, la banque devra hormis les
exceptions :
décomptabiliser les actifs et passifs dont l’enregistrement n’est pas permis par le dit
référentiel ;
appliquer les IFRS pour évaluer tous les actifs et passifs comptabilisés ;
fournir les explications nécessaires sur les impacts de la transition sur la situation
financière, les performances et les flux de trésorerie de la banque.
45
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
les estimations ; et
La norme IFRS1 interdit de re-comptabiliser des actifs ou des passifs financiers qui auraient
été dé-comptabilsés antérieurement à la date d’établissement du bilan d’ouverture. Toutefois,
la prise en compte est permise dans le cas d’une consolidation d’une entreprise ad hoc auquel
la société mère a transféré l’actif ou le passif.
Du moment où une opération est qualifiée d’une couverture selon les conditions édictées par
la norme IAS 39, la norme IFRS 1 interdit à un nouvel adoptant de modifier la qualification
de cette opération. Les opérations qui sont déclarées comme opération de couverture dans le
système comptable tunisien et la réglementation en vigueurs (BCT) doivent conserver cette
qualification au bilan d’ouverture et l’inverse reste vrai.
Cette exception trouve son application aux instruments financiers de la banque pour des
opérations de couverture de juste valeur. A ce titre quatre cas de figure peuvent se présenter
lors de l’établissement du bilan d’ouverture:
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ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ainsi pour l’élaboration du bilan d’ouverture (au 1er janvier 2014), la banque devra identifier
les opérations de couverture qu’elle souhaite comptabiliser en tant que telle en IFRS afin
d’utiliser les options prévues par l’IAS 39 pour l’enregistrement de ces opérations. Ce ci
permettra entre autre une neutralisation des variations de juste valeur de la partie couverte par
la variation de la juste valeur de l’instrument de couverture.
A défaut, les instruments de couverture devraient être comptabilisés comme des dérivés
simples. Dans ce cas de figure, la banque subira une dissymétrie des variations entre l’élément
couvert et l’élément de couverture dont l’importance est plus significative en cas
comptabilisation du premier en option de juste valeur.
Les estimations
La norme IFRS 1 stipule que les données et hypothèses qui avaient été utilisées pour les
évaluations des actifs, passifs , produits et charges dans le précédent référentiel, doivent être
maintenu dès lors qu’elles sont cohérentes avec les méthodes édictées par le référentiel IFRS.
Néanmoins, cette cohérence peut ne pas se vérifier pour les instruments financiers de
l’établissement de crédit, en particulier pour ce qui concerne la réalisation des tests de
dépréciation.
La norme requière une application prospective des dispositions de l’IFRS 5 relatives aux
actifs non courants destinés à être cédés. Une application rétrospective est toutefois permise à
condition que les évaluations et autres informations nécessaires à l’application de l’IFRS 5
aient été disponibles à la date à laquelle les critères ont été remplis.
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Classement des actifs et passifs financiers en actifs et passifs évalués à la just valeur
par résultat ;
3. Informations à fournir
Outre les informations prévues par chacune des normes, la norme IFRS 1 requière des
informations spécifiques relatives au passage aux IFRS qui couvrent:
La norme IFRS 1 impose dans son § 38 de prévoir des informations détaillées sur les impacts
de la transition sur :
la situation financière ;
le résultat net ; et
48
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En outre, et pour les besoins de l’établissement des états financiers intermédiaires, la banque
devra inclure les informations ci-dessus indiquées.
Dans le cas où la banque présente des données historiques relatives à des périodes antérieurs
au premier exercice comparatif présenté selon les IFRS, celles-ci n’ont pas à être conformes
aux règles de comptabilisation et d’évaluation des IFRS.
1. Les apports
La norme IFRS 7 donne les principes de présentation à appliquer aux instruments financiers
dans les annexes aux comptes même si la norme laisse une certaine souplesse sur le format de
publication.
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La norme IFRS 7 est une norme importante pour les établissements de crédit puisqu’elle
couvre une part très significative de l’information financière que les établissements de crédit
vont devoir publier. Cette norme liste les éléments qui doivent être présentés au titre des
informations financières mais ne donne pas de cadre de présentation.
Le principal objectif de cette norme est de permettre aux utilisateurs des états financiers
d’évaluer :
la nature et l’ampleur des risques découlant des instruments financiers et la façon dont
la banque gère ces risques.
La deuxième nouveauté majeure d’IFRS 7 est l’information sur la gestion des risques, aussi
bien au niveau qualitatif qu’au niveau quantitatif.
Au niveau qualitatif :
sur les procédures de gestion et les méthodes d’évaluation de chaque type de risque
financier : procédures de gestion des risques et méthodes utilisées pour les mesurer,
ainsi que les changements intervenus entre deux périodes ; et
Sur ce thème, la norme IFRS 7 autorise le maintien de l’information sur les risques dans le
rapport de gestion, si l’annexe y renvoie, mais celle-ci devra être auditée par les commissaires
aux comptes au même titre que les informations quantitatives.
Au niveau quantitatif :
Il est nécessaire de fournir des informations plus précises sur tous les risques financiers dont
notamment:
le risque de crédit : qualité des actifs financiers sains, analyse des actifs financiers
dépréciés sur une base individuelle en précisant les facteurs pris en considération pour
déterminer leur dépréciation, collatéraux ou autres garanties exercées au cours de
l’exercice ;
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La deuxième catégorie d’information prévue par la norme IFRS 7 est la description des
objectifs, des politiques et du mode de gestion du capital de l’établissement. Elle inclue les
éléments suivants :
comment l’entité remplit les objectifs qu’elle a fixés en termes de gestion de son
capital.
Compte tenu de la diversité des modes de détermination de la juste valeur telle que stipulés
par la norme IAS 39, IFRS 7 demande que soit précisé, dans l’annexe, le mode détermination
de la juste valeur avec un niveau de détail plus fin, lorsqu’il est fait recours à des modèles de
valorisation. Il s’agit ici d’une information qualitative qui doit permettre au lecteur de
déterminer le degré de fiabilité de la dite juste valeur.
- la juste valeur des éléments qui ne sont pas comptabilisés au bilan en juste valeur,
mais au coût historique ou au coût amorti (amortissement actuariel) avec un
rapprochement entre les deux valeurs ;
51
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L’IFRS 7 demande également que pour chaque classe d’instrument pour laquelle un « Day
one profit » est comptabilisé, la précision de la méthode appliquée pour rapporter ce « Day
one profit » au résultat et le montant cumulé, non encore pris en compte, ainsi qu’un
rapprochement des variations de ce montant sur l’exercice.
L’IFRS 7 introduit enfin la nécessité de préciser dans l’information financière la juste valeur
des garanties détenues sur les actifs dépréciés ou arrivés à échéance.
**************
Conclusion
52
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Compte tenu de l’envergure du projet et le nombre de domaines impactés, une répartition par
domaine d’activité (crédit, activité interbancaire, titres, dérivés) est de nature à facilité la
délimitation du projet et à mieux aborder les interactions entre les différentes filières et leur
impacts sur le système d’information.
L’application de la juste valeur aux activités de la banque n’est pas neutre de point de vue
mise en œuvre et conséquences que peut avoir un tel déploiement sur la gestion opérationnel
et sur la lecture des états financiers. Le niveau de difficulté peut toutefois différer d’une
banque à une autre en fonction du périmètre des activités concernées par la juste valeur et
leurs poids dans le produit net bancaire notamment pour les opérations non cotées.
Cette possibilité de référence à la valeur de marché pour déterminer la juste valeur amène
nécessairement à distinguer, au niveau de la banque, les activités de marchés des activités
d’intermédiation. Pour la première catégorie, la mise au marché est déjà souvent la règle
indépendamment de la mise en place de l’IAS 39/IFRS 9.
En ce qui concerne l’activité d’intermédiation, la situation est plus compliquée dans la mesure
où il n’existe pas à l’heure actuelle un marché secondaire de crédits à la clientèle qui peut être
susceptible de servir de référence.
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Dans le cas des valeurs non liquides, la juste valeur est évaluée à l’aide de modèles de
valorisation reconnus par le marché. Ces modèles incorporent des corrections de valeur ainsi
que des paramètres représentatifs de risques de volatilité ou de modèle.
La difficulté par rapport à l’utilisation de ces modèles c’est que la fiabilité du modèle
dépendra largement de la pertinence de ces derniers et des paramètres de modélisation qui y
sont introduits.
Ceci va conduire les banques de la place à des investissements techniques important pour le
développement de ces modèles qui sont très peut utilisés à l’heure actuel en raison du stade
primaire des projets Bâle II et ALM au niveau du secteur. Ces investissements devront
permettre non seulement la conception et le développement du modèle mais également sa
maintenance afin de vérifier son niveau de fiabilité en continue.
Par ailleurs, l’utilisation de ces modèles ne sera pas sans conséquence sur la comparabilité
entre les banques de la place ce qui peut amener à des réflexions sur une standardisation
éventuelle pour certains instruments dans le contexte tunisien.
A chaque date d’arrêté, le référentiel IAS prévoit la réalisation de test de dépréciations des
crédits et des créances émis par la banque. Ces tests consistent dans la comparaison de la
valeur comptable de l’instrument avec la valeur actualisée des flux futurs attachés au concours
étudié sur la base du taux effectif d’origine pour les prêts à taux fixe et du dernier taux effectif
déterminé selon les clauses contractuelles pour les prêts à taux variable.
Si les échéanciers à écoulement contractuel ne posent pas de problèmes dans le cas d’un tirage
simple, la complexité se révèle par contre dans le traitement des dossiers incluant des options
implicites telle qu’un crédit par découvert où le tirage est à l’initiative du client ou encore un
dossier incluant la possibilité pour le client de faire un remboursement anticipé. Il convient
dans ce cas d’adopter des modèles se basant sur les probabilités de tirage ou encore les
probabilités de remboursements anticipés.
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d’autre part, relève d’une problématique complexe si on ajoute le fait que les informations
disponibles au niveau du secteur ne peuvent être directement observées.
Ainsi pour l’estimation du risque de crédit, les banques devront adopter un système fiable de
notation des crédits en fonction des risques et de mesure de risque de défaillance et du risque
de perte. Ce système peut dore est déjà être mise en place dans le cadre du projet Bâle II.
Les opérations de crédit constituent une part importante du bilan d’un établissement de crédit.
Le traitement comptable de ces opérations est principalement régie par la norme
IAS39/IFRS9. Le déploiement de ces normes impacte sensiblement le traitement des crédits
au cours des différentes phases de gestion et de comptabilisation.
1. Evaluation initiale
Selon les dispositions normatives de l’IAS 39, les crédits constituent des instruments et
peuvent être classés selon l’intention de gestion :
Les crédits servis à la clientèle par les banques commerciales font partie, sauf rares
exceptions, de la catégorie « prêts émis ». Selon les nouvelles dispositions de l’IFRS9 la
majorité des crédits seront postés parmi les instruments évalués au coût amorti.
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Lors de la comptabilisation initiale les crédits à la clientèle doivent être évalués à leur coût qui
est la juste valeur de la contrepartie donnée en échange (IAS39§43), y compris les coûts
marginaux directement qui y sont attribuables (primes versées au commercial, les taxes et
droits prélevés, commission d’apporteur..) exclusion faite des coûts financiers et des frais
généraux.
Etant non cotés sur un marché actif, la juste valeur de la contrepartie est considérée égale à la
somme de toutes les entrées et sortis futures de trésorerie, actualisées en utilisant les taux
d’intérêts prévalant sur le marché pour un crédit similaire.
L’actualisation est néanmoins non nécessaire pour les crédits de gestion et les crédits court
terme (inférieur à un an) si son incidence est non significative.
Le taux de marché n’a pas été défini par la norme. Par ailleurs, l’application pratique de cette
règle dans les établissements de crédits en France a pu être faite selon deux principales
modalités :
La première modalité a été présentée par le groupe de travail « FBF1 » sur les crédits qui
considère que le taux de marché est celui qui résulte d’une position concurrentielle et
correspond au taux pratiqué par la grande majorité des établissements de la place à un
moment donné, pour des crédits et des contreparties ayant des caractéristiques similaires.
La deuxième modalité, plus mécanique, consiste à comparer le taux d’émission d’un prêt à un
taux de bon de trésor ajusté d’un spread de risque.
Il s’agit des crédits qui sont émis à des taux d’intérêts inférieurs à ceux constatés sur le
marché (crédit de consolidation, crédits rééchelonnés..). Dans ce cas un écart est généré de la
différence entre la valeur nominale du crédit et sa valeur actuelle nette (VAN) au taux de
marché.
Cet écart, souvent reflétant une décote, est enregistré en résultat et fait l’objet d’un étalement
actuariel sur la durée estimé de du crédit.
Pour le cas des crédits à taux réglementés, ceux-ci peuvent être considéré comme des crédits
qui constituent un marché à part entière et ce par référence à la pratique retenue en France.
1
Fédération Bancaire Française, 2003.
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Cette approche a été également retenue en France et en Allemagne pour le traitement des prêts
au personnel qui sont accordés à des taux plus faibles que ceux pratiqués vis- à-vis du reste de
la clientèle.
Commissions payées
Le traitement de ces commissions en IFRS est similaire à celui préconisé par le SCE. Ces
commissions sont étalées sur la durée de vie de l’engagement de financement. La norme IAS
18 distingue toutefois deux traitements de ces commissions :
- s’il est probable que le prêt sera mis en place, la commission reçue est considérée
comme résultant de la volonté de mettre en place le crédit. Elle est donc différée et
comptabilisée comme un ajustement du rendement effectif du crédit. Si le crédit n’est
pas débloqué, la commission est comptabilisée en produits à la fin de l’engagement.
- S’il n’est pas probable que l’engagement de financement sera mis en place, la
commission est étalée sur la durée de vie de l’engagement.
Il s’agit des commissions perçues au moment de l’octroi du prêt. Ces commissions font partie
du rendement effectif du crédit selon les dispositions de la norme IAS 18 et ce au même titre
que les commissions sur engagements si et seulement si elles constituent une contrepartie de
l’implication nécessaire à la mise en place et le suivi du dossier.
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Toutefois, si ces frais sont perçus en contrepartie de l’exécution d’un acte important au
moment de la constitution du dossier, la constatation en résultat doit être faite en une seule
fois au moment de l’exécution.
Les coûts directement imputables à l’émission du crédit, en dehors des frais généraux, sont à
inclure pour leur intégralité dans la valeur initiale du crédit (commissions placeurs,
commissions apporteur d’affaires, etc.) et à étaler actuariellement sur la durée du prêt via le
TIE.
Si ces commissions sont payées en fonction d’un volume ou d’un encours et calculées sur une
base forfaitaire, elles doivent être réparties proportionnellement aux dits encours puis étalées
sur la base du TIE pour chaque crédit.
2. Evaluation ultérieure
Les crédits à la clientèle qui font partie de la rubrique « prêts émis » sont comptabilisés
ultérieurement au coût amorti en utilisant la méthode du taux d’intérêt effectif (TIE).
Le TIE correspond au taux d’actualisation qui permet d’obtenir l’égalité entre la valeur
comptable du crédit et la somme actualisée des encaissements futurs jusqu’à son échéance, ou
jusqu’à la date de la prochaine fixation du taux d’intérêt pour les crédits à taux variable. Le
TIE est calculé selon la formule suivante :
La comptabilisation des crédits en IFRS revient à constater les intérêts au TIE. Ceci revient à
intégrer, en plus de la marge dégagée au taux facial, un amortissement actuariel sur la durée
estimée des crédits des coûts de transaction engagés et de certaines commissions perçues.
Pour les crédits à taux révisables, le TIE est recalculé à chaque préfixation de taux. Cette
situation aboutit à des écarts par rapport à l’échéancier initial qui sont comptabilisés soit
immédiatement à la date de recalcule soit étalés sur la durée restante à courir.
58
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Par ailleurs, pour palier à cet inconvénient, il a été admis dans une réponse de la commission
d’étude comptable en France1 de calculer le tableau d’amortissement des instruments à taux
variable sur la base de la courbe des taux « forward ». Cette courbe reste inchangée sur la
durée de l’instrument.
La négociation commerciale des crédits est une pratique courante au niveau des banques de la
place et ce pour faire face à la concurrence par les marges ou pour assurer une réactivité
commerciale à la baisse des taux pour les crédits à taux fixe.
Par ailleurs, le traitement comptable de ces crédits différent selon que la négociation a été
faite dans les conditions de marché ou non.
Dans le cas d’une négociation à la baisse dans le marché, aucune perte n’est constatée et les
intérêts sont comptabilisés au nouveau TIE lors des arrêtés comptables suivants. Dans le
deuxième cas, la différence entre la juste valeur du crédit restructuré, calculée par référence
au taux de marché au moment de la renégociation et la valeur nette comptable à cette date, est
constatée en résultat sous forme de décote. Les intérêts sont enregistrés au nouveau TIE lors
des arrêtés comptables ultérieurs et la décote est reprise actuariellement en appliquant le taux
de marché.
Cas des abandons : Tout abandon de créance est constaté en résultat selon le
référentiel IFRS.
Crédit restructuré : Pour le nouveau crédit restructuré, une provision pour décote est
constatée en coût net du risque. Cette décote correspond à la différence entre la valeur
nette comptable du crédit et la VAN des cash flows attendus actualisés au TIE
d’origine.
1
Bulletin CNCC, n° 151, septembre 2008, p. 578, EC 2008-23.
59
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Lors des arrêtés ultérieurs, les intérêts sont enregistrés au nouveau TIE du crédit et la
décote constatée en résultat au moment de la restructuration est reprise actuariellement
sur la durée résiduelle du crédit en appliquant le TIE d’origine.
La principale nouveauté de l’IAS 39 c’est qu’il n’existe plus de distinction comptable entre
les encours sains, douteux et compromis et que la différence se limite uniquement dans leur
présentation au niveau des états financiers, sans impact sur le résultat.
En effet, un crédit est déprécié et la perte de valeur donne lieu à la constatation de provision si
et seulement si il existe un indice objectif d’une dépréciation due à un ou plusieurs éléments
qui se sont produits après la comptabilisation initiale du crédit et qui sont de nature à générer
des impacts négatifs sur les flux futurs de trésorerie.
A ce titre une liste non limitative d’indices objectifs est donnée par le §59 de la norme IAS 39
pour l’identification de la perte de valeur. Il en ressort de cette liste que :
Le principe de contagion ne trouve plus son application et se substitue par une étude
contrepartie par contrepartie ; et
Les testes de dépréciation doivent être individuel et couvrir l’ensemble de la population avec
la faculté de tester sur une base de portefeuille pour les crédits de faible montant (crédits
consommation aux particuliers par exemple).
En cas d’amélioration ultérieure, le surplus de provision est repris en résultat sans pour autant
que la valeur comptable du crédit ne dépasse le coût amorti théorique compte non tenu de la
provision pour dépréciation.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Selon le référentiel IFRS, les intérêts sur créances dépréciées continuent d’être comptabilisés
au TIE (calculé après dépréciation). La provision relative à ces intérêts s’apprécie dans les
mêmes conditions que celles appliquées au capital restant dû.
Les provisions doivent être déterminées sur une base individuelle dans un premier temps.
Sinon, la provision peut se calculer sur une base collective (ou de portefeuille) pour si
l’évaluation sur la base individuelle s’avère impossible ou s’il existe des facteurs
(économiques, secteur) qui pourraient conduire à une dépréciation au niveau du portefeuille
sans pourtant avoir d’impact au niveau individuel.
Les intérêts impayés : Il s’agit des intérêts dus par le client au moment du
passage en douteux. Ces intérêts viennent augmenter la base provisionnable
(engagement brut)
Intérêts courus non échus : Il s’agit des intérêts courus au moment du passage
en douteux. Ces intérêts viennent augmenter la base provisionnable (engagement
brut)
Intérêts futurs estimés recouvrables : c’est le montant des règlements que l’on
pense recouvrer du client au titre des intérêts. Ces montants sont à considérer
comme des flux de recouvrement
Intérêts contractuels réglés par le client : Ces montants sont considérés comme
des règlements de la créance en IAS (plus de distinction entre règlements
d’intérêts et règlements de capital).
61
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Pour la première catégorie, les engagements sont comptabilisés en juste valeur avec variation
en résultat et sont caractérisés lors de leur mise en place par une intention de dénouement en
trésorerie sans mise en pace du crédit ou de revente à court terme des crédits émis.
La deuxième catégorie est la plus répondue dans le secteur bancaire. Son traitement est
couvert par l’IAS 37 et elle est considérée comme un passif éventuel jusqu’à ce qu’une
provision soit constituée.
Par ailleurs la norme IAS 37 introduit deux nouveautés dans la comptabilisation initiale de ces
engagements. Il convient en effet de distinguer :
- les engagements avec dénouement par un crédit « dans le marché » qui ne donne pas
lieu à une comptabilisation ; et
- les engagements avec dénouement par un crédit « hors marché » qui donnent lieu à
une comptabilisation en charge d’une décote par la contre partie d’un compte de
régularisation. Cette décote sera ultérieurement intégrée à la valeur initial du crédit et
étaler sur sa durée de vie à l’aide du TIE.
62
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Les IFRS distinguent deux catégories de garantie : les garanties financières et les garanties
non financières.
Il s’agit des garanties dont la mise en jeux (pour défaut du débiteur) donne lieu à la livraison
d’un actif non financières (hypothèque)
Ces garanties donnent lieu à une information en annexe si leur mise en œuvre devient
probable c'est-à-dire si elles induisent une entrée probable de ressource.
Néanmoins, ces garanties doivent être évaluées d’une manière contenue pour déterminer si
une entrée de ressources non financières sans contrepartie économique (défaillance du
débiteur) est devenue probable. Auquel cas, la garantie doit être activée.
Garantie financière :
Une garantie financière est un contrat qui exige de l’émetteur d’indemniser la banque suite
aux pertes qu’elle a effectivement subie en cas de défaillance d’un débiteur donné. Le
référentiel IFRS distingue trois types de contrats de garanties financières :
Hormis les deux derniers types qui sont enregistrés à la juste valeur, les garanties liées à
l’entrée/sortie d’actifs donnent lieu à la constatation de l’actif à hauteur de l’engagement
résiduel et la comptabilisation d’un passif associé de manière à ce que le total de l’actif et du
passif corresponde à la juste valeur de l’obligation.
Il s’agit des opérations, de placement ou d’emprunt, effectuées auprès des banques de dépôt
sur le marché monétaire1. Ces opérations sont conclues pour une durée d’un jour ouvrable
(« au jour le jour ») ou pour une durée supérieure à un jour (« A terme »).
1
Annexe à la circulaire aux banques et établissements financiers N°93-08 du 30 Juillet 1993
63
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
En IAS1, les actifs et passifs financiers sont comptabilisés à l’entrée à la juste valeur de la
contrepartie. Pour les instruments financiers non cotés, la juste valeur peut être obtenue via
une actualisation des flux de trésorerie futurs. Dans le contexte du marché monétaire tunisien
où les taux sont fixes et dans le marché sur la période du prêt ou de l’emprunt et en absence
de commissions payées sur ces opérations, la juste valeur de l’instrument est égale à sa valeur
nominale.
En IFRS2, les instruments financiers sont évalués au coût amorti si les instruments sont gérés,
selon le business model, dans l'objectif de percevoir des flux de trésorerie contractuels et que
l'actif financier n'offre que des flux de trésorerie contractuels représentants le principal et les
intérêts calculés sur ce principal.
Compte tenue des spécificités des opérations interbancaires qui s’alignent avec la définition ci
haut indiquée, les prêts et emprunts interbancaires sont évalués au coût amortit. Dans ce cas,
les intérêts sont comptabilisés en appliquant le TIE qui diffère bien entendu du taux facial.
Par ailleurs, l’application du taux facial au même titre que la pratique actuelle peut se
substituer au TIE si et seulement si l’écart entre les deux taux est négligeable. Ce qui est le cas
des opérations au jour le jour et des opérations à terme sous réserve de la stabilité des taux sur
la durée du prêt ou de l’emprunt.
Dans le cas d’une variation des taux, la banque est dans l’obligation d’apprécier à chaque
clôture s’il existe une indication objective de dépréciation, d’estimer la valeur recouvrable de
l’actif et de comptabiliser les pertes de valeurs dans le résultat de l’exercice.
Le montant de la perte est égal à la différence entre la valeur comptable de l’actif et la valeur
actualisée des flux futurs déterminés selon le TIE d’origine à l’exception des flux de trésorerie
liés à la valeur recouvrable à court terme.
1
IAS 39 § 66
2
IFRS 9
64
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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1. Titres d’investissements
En IFRS, les titres d’investissement en tant qu’instruments financiers sont comptabilisés pour
leur coût constitué de la juste valeur, coûts de transaction inclus.
Contrairement aux dispositions de la NCT 5, les coûts de transaction suivant sont inclus dans
l’évaluation initiale:
Selon les nouvelles dispositions de l’IFRS 9, les titres sont constatés dans la catégorie titres
évalués au coût amorti si l'objectif est de recevoir des flux qui constituent uniquement le
remboursement du capital ou le paiement d'intérêts. Dans les autres cas, ils sont constatés
dans la catégorie des instruments « évalués à la juste valeur ».
Ainsi tous les investissements en actions sont classés en juste valeur. Cependant, il existe une
option irrévocable de présenter en capitaux propres non recyclables (et donc hors du compte
de résultat) les gains et pertes, qu’ils soient latents ou réalisés, sur les investissements en
actions qui ne sont pas réalisés dans une optique de trading; dans cette option, les dividendes
restent enregistrés au compte de résultat. L’exception permettant de conserver au coût amorti
les investissements en actions non cotées prévues par l’IAS 39 est supprimée. Selon les
nouvelles dispositions les instruments sont valorisés selon l’arbre décisionnel présenté dans la
figure 1 ci après.
65
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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1
Figure 1 : Arbre décisionnel
Oui
Oui
Oui
Non
Oui
Juste valeurOui
par Juste valeur par Ouiamortit
Coût
autres éléments du résultat **
résultat global
** Reclassement possible si et seulement si la banque change son business modèle pour la gestion de ses actifs financiers
2. Titres de transaction
La détermination du coût d’entrée des titres de transaction obéit aux mêmes règles applicables
pour les titres d’investissement.
Les reclassifications entre les deux catégories « en juste valeur » et « en coût amorti » sont
interdites sauf si le modèle d’activité change ; dans ce cas le reclassement est prospectif.
1
IAS plus update, IFRS 9 Financial Instruments, Deloitte,
66
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Les émissions sont enregistrées initialement à la juste valeur y compris les commissions
d’émissions s’y rattachant.
Les titres émis (emprunts obligataire, Certificats de dépôts.) sont enregistrés au coût amorti,
selon la méthode du TIE. Les charges financières, pour la période, sont comptabilisées en
appliquant le taux d’intérêt effectif au coût amorti de l’opération. Par conséquent les primes et
les frais d’émission sont systématiquement étalés sur la durée de vie de l’émission.
Il s’agit principalement des opérations de marché à terme et de swap. Ces opérations sont
généralement contractées avec le client pour se couvrir contre le risque de change. En
application de la réglementation de change en vigueurs, ces opérations doivent être couvertes
totalement et ne doivent pas donner lieu à des positions qui peuvent générer un risque de
change.
Un instrument dérivé peut être affecté à une couverture pour partie de son montant mais pas
pour une partie de sa durée.
La relation de couverture doit être liée à la politique de gestion des risques financiers ; elle
doit être explicite préalable et documentée. En conséquence, il faut :
que la gouvernance de la banque ait défini et formalisé une politique de gestion des
risques financiers ; et
que la position à couvrir soit justifié dans le cas de couverture d’opérations futurs liées
à des opérations de change.
La banque doit également pouvoir vérifier à tout moment que la couverture reste et restera
efficace.
67
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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2. Traitement d’inventaire
A chaque arrêté comptable, les instruments dérivés sont évalués en juste valeur. Toute
variation de valeur par rapport au précédent arrêté est inscrite en compte de résultat.
Pour les instruments couverts, la variation de juste valeur liée au risque couvert sont
enregistrés au bilan avec contrepartie au compte de résultat de telle sorte que les variations de
la juste valeur de l’élément couvert et de l’instrument de couverture se neutralisent.
L’analyse des écarts entre SCE et le référentiel IAS constitue l’étape la plus importante dans
la phase de diagnostics et ce pour la mesure des impacts et l’élaboration du plan de migration
de la banque. Les écarts entre les deux référentiels peuvent être regroupés en trois catégories:
Au vue des apports des principales normes IFRS affectant l’activité bancaire et présentées au
niveau de la première partie de ce mémoire, nous identifions trois sources de divergence
majeure par rapport au SCE.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Par ailleurs, même s’il est vrai que le référentiel IFRS se croise avec le SCE pour certaines
catégories en termes d’intention (notamment les titres d’investissement), le dit référentiel
prévoit des méthodes de comptabilisation qui lui sont propres à savoir la juste valeur et le coût
amorti.
Dans le référentiel international, la juste valeur s’est imposée comme modèle d’évaluation
voir une option que la banque peut exercer pour l’évaluation des instruments financiers sous
réserve d’un certains nombre de condition.
Ceci est en fait dû aux exigences de plus en plus accrues d'augmenter la transparence, la
fiabilité et la pertinence des informations financières dans un courant de globalisation et de
développement des innovations financières.
Quoi que cette notion ne soit en contradiction avec le cadre conceptuel du SCE qui prévaut la
réalité économique sur la forme juridique, elle reste parmi les principales divergences avec un
SCE qui avance le coût historique comme méthode de référence d’évaluation et de prise en
compte au niveau des états financiers.
Au même titre que la juste valeur, la comptabilisation au coût amorti de certains instruments
financiers, pour lesquels le taux d’amortissement ou de constatations des produits s y
rattachant n’est pas le taux facial du contrat, comme préconisé dans le SCE, mais un taux
d’intérêt effectif (TIE).
- des flux de trésorerie espérés sur la durée de vie de l’instrument financier (montants et
timing des résultats possibles pondérés d’une probabilité) ; et
- du taux d’actualisation.
Le TIE initial est le taux d’intérêt requis pour actualiser les flux futurs de trésorerie positifs
réels attendus (et non pas contractuels) sur la durée de vie de l’actif, de manière à les rendre
égaux à la valeur comptable initial du crédit. Le TIE incorpore également les couts et
commissions encourus pour la mise en place de l’actif.
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ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le traitement retenu par le SCE (NCT 24) pour l’évaluation des engagements et l'estimation
des provisions tient compte de plusieurs facteurs tels que la conjoncture économique générale
et spécifique au secteur d'activité, la situation financière du débiteur, les retards de payement
des échéances antérieures, les garanties reçues, etc. Ces règles sont toutefois chapotés par la
circulaire BCT n° 91-24 relative à la division, la couverture des risques et le suivi des
engagements que prévoit une méthodologie de provisionnement généralement acceptée pour
les besoins de la surveillance prudentielle du secteur bancaire. La Circulaire, requiert des
institutions de crédit le calcul des provisions de dépréciation au titre des crédits et des
créances dont le recouvrement n'est pas assuré, sur la base d'une matrice qui spécifie un
barème de taux de provision à appliquer en fonction de l'ancienneté des impayés.
La norme IAS 39 prend une toute autre mesure en préconisant le calcul de la perte par
différence entre la valeur comptable de l'actif et la valeur actualisée des flux de trésorerie
futurs attendus, déterminée au taux d'intérêt effectif de l'instrument financier à l'origine.
2. Informations publiables
Une autre source de divergence entre les deux référentiels concerne la nature des informations
publiables exigées par la norme IAS 32. Nous pouvons citer :
la juste valeur à fournir pour tous les instruments actifs et passifs de la banque, y
compris ceux valorisés au coût amorti ;
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les informations sur les procédures de gestion et méthodes d’évaluation de chaque type
de risques financiers : procédures de gestion des risques et méthodes utilisées pour les
mesurer, ainsi que les changements intervenus entre deux périodes.
Cette norme, qui a été publiée le 30 novembre 2006 par l'IASB, a apporté une nouvelle
exigence qui s’ajoute à l’arsenal d’informations publiables. En effet, l’IFRS 8 exige de fournir
des informations détaillées concernant les secteurs opérationnels composant l’activité de la
banque (activité crédit par marché, activité change, activité de gestion de trésorerie, etc.)
3. Options normatives
Les options offertes ainsi que les contraintes posées par le référentiel international notamment
en matière d’instruments financiers font partie également partie des divergences avec le SCE.
Les options offertes par les normes IFRS peuvent être classées en trois grandes catégories : les
options de valorisation qui concernent principalement l’utilisation ou non de la juste valeur,
les options de présentation et les options relatives à la première adoption.
La classification des instruments financiers s’effectue dés le bilan d’ouverture selon les
intentions des dirigeants. Cette classification conditionne le traitement comptable par la suite.
La possibilité de reclassement ultérieur entre les différentes catégories est très limitée et peut
entrainer des conséquences en termes de limitation normative de traitements des instruments
financiers d’où l’importance des premières options retenues.
Concernant la comptabilité de couverture, celle-ci est également une option prévue par les
normes IFRS. Elle impose toutefois le respect d’un certains nombre de conditions pour
pouvoir être appliquée.
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Les options prévues par la norme IFRS 1 visent dans la plus part à différer l’application du
nouveau référentiel ou de maintenir en l’état la pratique antérieure. Les principales options
concernant l’activité bancaire peuvent être résumées dans les thématiques ci après :
Thématiques
Normes Options
La réévaluation des IFRS 1 exemption Juste valeur comme coût présumé des
éléments d’actif à IAS 16 et 40 immobilisations
Ces options devront être détaillés et analysés dans le cadre des comités de projet pour décider
du ressort en fonction des choix stratégiques et des coûts qui peuvent en découler.
Les options de présentations prévues par le référentiel IFRS constituent également une
thématique du projet de transition. Afin de fixer les choix préalablement à la publication des
premiers états financiers intermédiaires, une revue des options de présentation prévues par le
référentiel s’avère indispensable.
L’identification des options de présentation est aussi importante que les options de
valorisations dans la mesure où elle peut contribuer non seulement à diminuer les coûts de la
transition mais également à assurer une meilleure lisibilité aux lecteurs des états financiers.
La revue des principales normes a permis l’identification des options résumées dans le tableau
ci après.
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Dividendes au titre des Présentation dans l’état des variations des capitaux
distributions aux propriétaires propres
IAS 1 IAS 1 §107
au cours de la période et Ou
dividendes par action Dans les notes
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De part les nouveautés apportées, les normes IFRS modifient fondamentalement les données
comptables en se fondant sur une approche économique des transactions, en instaurant la
primauté du fond sur la forme et en privilégiant la valeur de marché sur l’approche historique
avancée par les normes tunisiennes.
Cette notion de juste valeur avancée est de nature à militer pour un mode opératoire
transversal dans lequel les fonctions comptables collaborent d’avantage avec les fonctions
opérationnelles.
Ceci est de nature à influer sur la totalité des fonctions de l’organisation à inciter à
l’homogénéisation des concepts et indicateurs et à la refonte du système d’information en
conséquence.
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Sur la base des divergences majeures exposées dans le chapitre précédent, nous pouvons
dégager quatre domaines qui requièrent une évaluation des besoins de refonte du système
d’information (SI) :
l’activité de crédit ;
Dans le cadre du projet de conversion, les banques seront amenées à présenter et à procéder
au rapprochement des états financiers selon le SCE et les IFRS sur une période de temps
appelée également « le parallèle run » et ce afin de pouvoir mesurer et tester les impacts des
nouvelles normes.
stocker et restituer les données comptables et financières selon les deux référentiels ; et
Cette coexistence pourra être obtenue soit via des tables de passage à partir du référentiel
local ou par le développement d’un paramétrage spécifique. Cette dernière option aura
l’avantage de faciliter les traitements et la maintenance post bascule.
La clarification et la précision de la lecture des états financiers constituent l’un des principes
fondamentaux du référentiel IFRS. A ce titre, un nombre conséquent de données et d’annexes
complémentaires est requis par le référentiel international. Ce surcroît d’informations, qui
couvre la totalité des éléments financières, se traduira par un accroissement des états de saisie
et de restitution interfacés aux fonctions financières et non financières.
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Ces nouvelles exigences sont de nature à exiger, au niveau du système d’information, des
travaux:
La gestion des crédits dans le cadre du référentiel international aura deux principaux impacts
sur le système d’information à savoir le calcul du taux d’intérêt effectif (TIE) et le traitement
qui en résulte ainsi que la gestion prudentielle des crédits.
Concernant le premier volet, le système d’information (SI) devra être en mesure d’intégrer la
notion du TIE dans ses paramètres de calcul et de traitements des crédits et prévoir les
applications capable d’actualiser les cash flow futurs relatifs aux dossiers de crédit.
Par ailleurs, le choix du type et de l’ampleur des développements SI à faire devra se baser non
seulement sur le volume d’activité à la date de la conversion mais également les prévisions
d’évolution d’activité dans le futur.
Concernant la gestion du risque de crédit, l’analyse des impacts doit être réalisée en étroite
liaison avec le projet Bâle II. En effet les deux projets suivent des objectifs complémentaires à
savoir la sécurisation du système financier et améliorer la transparence de la communication
financière des entreprises. De plus, sur certaines thématiques les deux démarches s’appuient
sur les mêmes données voir les mêmes traitements notamment pour la notation des crédits, le
traitements des provisions, et calcul des exigences en fonds propres.
En termes de gestion de projet, cela se traduira par des instances de pilotage et des groupes de
travail transversaux aux deux projets impliquant les équipes Risques et les équipes financières
et comptables.
Dans ce contexte, la complémentarité des deux projets doit être mise en exergue en amont
pour s’assurer que les solutions à prévoir pour le traitement du risque de crédit sont
compatibles pour éviter d’avoir à gérer deux bases de données différentes et avec toutes les
conséquences qui peuvent en découler en termes de maintenance et de synchronisation.
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Afin de se conformer avec les dispositions de la norme IAS 39, les applications de gestion de
trésorerie devront intégrer un paramétrage structurant basé sur la nouvelle classification des
actifs et passifs basée sur la destination des instruments au lieu de leur liquidité.
A chaque catégorie de classification doit pouvoir être associé un schéma comptable distinct
ainsi que des états de suivi spécifiques.
Pour ce qui est de la comptabilité de couverture, une évolution est à prévoir au niveau du
système d’information en vue :
d’interfacer les activités de marché avec les bases de données pour la récupération des
courbes de taux ;
d’isoler aux périodes requises les instruments financiers devant faire l’objet de
réévaluation et de procéder au stockage des résultats ainsi obtenus ;
2. Impacts financiers
Compte tenu des enjeux du projet IFRS, l’évaluation des impacts financiers est une étape
incontournable du projet de conversions.
mesurer l’impact des retraitements IAS/IFRS sur les rubriques des états financiers
selon les divers scénarios de conversion envisageable ; et
identifier l’ensemble des informations requises par les normes IFR tant dans le cadre
de la première application (IFRS 1) que dans le cadre des exigences des autres
dispositions normatives.
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Cette phase va servir à l’orientation des choix sur les options normatives et à l’élaboration des
communications financière dans le cadre de l’exposition aux différents interlocuteurs
(analyste, actionnaire, BCT..) l’impact des IAS sur l’ensemble des comptes.
un arbitrage efficient entre les méthodes et les options normatives se basant sur les
impacts financiers ; et
une évaluation des impacts financiers à la date de conversion mais également dans le
temps ainsi que la sensibilité éventuelle aux changements normatifs attendus.
L’importance de cette phase se confirme à travers une étude menée sur 395 groupes cotés en
France1 qui fait ressortir que certains choix opérés par ces groupes on été fait dans un souci de
limiter les effets de la transition et ce à travers le non exercice de l’option de juste valeur
lorsque cela n’était pas obligatoire ou également l’utilisation de la faculté offerte par la norme
de transition (IFRS 1) de retraiter selon les règles IFRS une partie de leurs opérations
d’acquisition antérieures.
Ceci dit la complexité de cette phase dépendra vraisemblablement de l’étendue des options et
des dispositions qui vont être retenues par le normalisateur tunisien lors de l’adoption du
référentiel international.
1
MARCHAL, Sylvie, BOUKARI, Mariam, CAYSSIALS, Jean-Luc.: « L’impact des normes IFRS sur les données comptables
des groupes français cotés. Bulletin de la Banque de France , n° 163, 2007
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
3. Impacts opérationnels
Le projet IFRS doit être conçu comme un projet de toute la banque. Les IFRS doivent en effet
être assimilées à tous les niveaux lors de la prise de décision, des actions ciblées doivent être
effectuées afin que ce nouveau langage soit diffusé à l’ensemble des fonctions financières et
opérationnelles et que sa maitrise ne soit plus limitée aux seules fonctions comptables.
Pour faire face aux conséquences en termes de traitement comptable, le projet de conversion
aux normes IFRS nécessitera :
une revue de la nomenclature comptables et une mise à jour d’annotation des comptes
et des schémas comptables;
une revue du mode de production des comptes pour être à même de disposer de
l’information sous les deux référentiel en période de « parallèle run » et de mesurer en
temps utile l’incidence éventuelle sur la mesure de la performance ; et
une formalisation du nouveau schéma d’audit ainsi que des nouveaux contrôles
comptables mis en place.
Cet effort est capital pour garantir l’application satisfaisante et homogène des nouvelles
normes, mais également pour réduire le risque opérationnel associé aux traitements manuels,
à l’utilisation de paramètres parfois hétérogènes et à la coexistence des deux référentiels
comptables.
Bien qu’il n’est pas impacté directement par le projet de conversion, le dispositif de contrôle
devra être remis à jour voir renforcé et ce pour :
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
pour couvrir les nouveaux domaines introduits par le nouveau référentiel (opération de
couverture, adéquation des commissions avec les services vendus, contrôle des
valorisations de marché,..)
Parmi les nouveautés introduites par l’IAS 39, c’est la hiérarchisation dans les méthodes de
détermination de la juste valeur. D’un point de vue opérationnel, cette hiérarchie oblige les
établissements de crédit à revoir le mode de valorisation de l’ensemble des produits traités et à
classer ces produits dans l’une des trois catégories de valorisation prévue :
Pour les instruments non traités sur un marché actif, un travail de définition de familles de
produit dont la valorisation est homogène est nécessaire pour la facilitation des traitements.
Pour ce faire, une approche par métier (actions, crédits, changes..) est à privilégier avec
comme critère le caractère reconnu du modèle de valorisation et le caractère observable des
paramètres de valorisation alimentant ces modèles.
Par ailleurs, l’entrée en vigueurs de l’IFRS 9 prévue pour 2013 changera encore une fois la
gestion des instruments financiers notamment par l’introduction du business modèle comme
paramètre pour la classification et la valorisation des dits instruments. L’introduction de ce
paramètre requière une plus grande intégration entre les données décisionnelles et de gestion
d’une part et les données comptable d’autre part.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
portefeuille. Ces tests devront être conçus d’une manière indépendante de l’approche prévue
par la réglementation BCT dans le cas où ceux-ci ne seront pas maintenus pour les besoins
des reporting réglementaires.
Le processus de provisionnement notamment pour les prêts individuels devra être adapté pour
intégrer les nouvelles exigences du référentiel international. Les adaptations peuvent être
résumées dans la figure 21 ci-après.
Appréciation du Soldes
Le risque similaire : Nouvelle étape comptables traités
provisionnement Détermination de Taux de manière
spécifique couvre Pas de la perte du d’actualisation différente.
les prêts identifiés modification du montant à (base Taux Sur la durée de
en risques avérés fait générateur recouvrer d’intérêts Effectif vie d’un dossier le
(individuel ou d’origine du résultat est
groupe d’actifs Nécessité de contrat) équivalent
homogènes) déterminer Montant
l’ensemble des recouvrable à
flux recouvrables échéancer
quelles que soient
leurs natures
Ces commissions doivent être topées dans le plan de compte et rattachés aux dossiers au
niveau du système d’information pour pouvoir les positionner dans l’échéancier de
recouvrement des crédits auxquels elles sont rattachées
1
« Provisions pour risque de contrepartie : Règles de gestion IAS », Groupe Société Générale.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1. IFRS et Bâle II
Pour minimiser les coûts et mutualiser les développements informatiques dans les deux
projets, il y a lieu de prévoir au niveau de la phase de cadrage du projet IFRS une réflexion
sur les synergies qui peuvent exister à travers l’identification des sujets transversaux aux deux
chantiers. Cette réflexion peut être menée dans le cadre d’un comité regroupant les équipes
Risques et les équipes comptables et financières.
Dans ce cadre, un rappel des dispositions de Bâle II permettra de déceler les thématiques qui
peuvent susciter des actions communes à mettre en œuvre avec le projet IFRS.
Les accords de Bâle II sont intervenus pour réformer le ratio Cooke instauré par Bâle I et ce
afin d’avoir une meilleure adéquation plus juste des fonds propres avec le profil de risque de
l’établissement de crédit.
Ces accords donnent sur plus de 200 pages les principes et recommandations en matière de
gouvernance, d'organisation, de processus, d'analyse et de contrôle de la gestion des risques et
des fonds propres d'une banque. Les accords sont structurés en trois piliers, dont les objectifs
sont résumés comme suit.
C'est certainement le premier pilier, qui se situe au centre du débat, et qui aura les impacts les
plus marquants sur le système bancaire. En effet, les mécanismes du calcul des fonds propres
ont été largement revus, voire redéfinis. L’objectif étant de mieux tenir compte de l’ensemble
des risques bancaires et de leur réalité économique : risque de crédit, risque de marché et
risque opérationnel.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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En matière de risque de crédit, les banques pourront choisir entre différentes approches, une
approche standard et des approches fondées sur des modèles de notation interne (IRB, internal
rating based).
appréciation par les banques des fonds propres qui leur sont nécessaires (capital
économique) ;
possibilité pour les autorités de contrôle, d’imposer des fonds propres au dessus des
exigences minimales ; et
une plus grande transparence et une pression accrue du marché encourageront les
banques à mieux gérer leurs risques.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La mise en cohérence des deux projets est d’un enjeu important pour la banque sans quoi sa
crédibilité, tant vis-à-vis des marchés que du régulateurs bancaire, pourrait être remise en
cause.
Afin d’assurer cette mise en cohérence, la constitution d’un comité de pilotage commun
s’avère indispensable pour permettre l’instauration d’une communication entre les
intervenants IFRS et Bâle II sur les points d’adhérence entre les deux projets. Ce comité peut
être composé de représentants de la Direction des Risques et de la Direction Comptable
Financière.
L’étude des convergences et des divergences entre les deux textes peut être faite autour de
trois axes qui sont en rapport avec les trois piliers de Bâle II :
la communication financière.
En matière de fonds propres, les deux textes se concordent sur l’introduction de nouvelles
règles et paramètres pour la détermination de fonds propres de la banque mais divergent sur
l’objectif. En effet, Bâle II édicte de nouvelles règles de calcul du seuil minimal obligatoire en
fonction du niveau de risque alors que les IFRS modifient le niveau de capitaux propres
comptable en introduisant de nouveaux éléments qui ne sont pas prévus par le Système
Comptable des Entreprises
Coté Bâle II, les principales nouveautés sont issues du son premier pilier qui indexe les
exigences en fonds propres par rapport à l’ensemble des risques bancaires : risque de marché,
risque de crédit et risque opérationnel. Il implique également une évaluation plus fine du
risque de crédit (3 méthodes) par rapport au ratio Cooke.
Tandis que les IFRS introduisent des éléments volatiles dans les capitaux propres comptables.
On cite à titre d’exemple les variations de juste valeur des instruments financiers telles que
prévues par l’IAS 39 ou encore les ajustements prévues par l’IAS 19 « Avantages du
personnel » et l’IAS 36 « Dépréciation d’actifs ».
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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L’IASB et le Comité de Bâle n’appréhendent pas les provisions de la même manière du fait
de l’absence de prise en compte d’événements futurs par la comptabilité quelle que soit leur
probabilité. En effet, Bâle II s’inscrit dans une démarche prudentielle et ne se limite pas aux
événements passés pour que la banque puisse répondre à son objectif de viabilité à long
terme.
En effet, dans un communiqué publié en juillet 2002, le comité Bâle II a incité les
établissements de crédit à utiliser les mêmes données pour déterminer le niveau minimum des
fonds propres et le montant de leurs provisions. Ainsi, le chantier Bâle II étant aujourd’hui
bien avancé pour le cas de la Tunisie, la banque peut utiliser le système de notation interne
qu’elle a ou qu’elle va mettre en œuvre dans le cadre de Bâle II pour le calcul des provisions
adéquates sur ses contreparties et pour en justifier ce calcul. A cet effet, une base de donnée
commune pourrait être mise en place desservant l’ensemble des mécaniques calculatoires, tant
IAS que Bâle II.
L’exploitation pleine de cette synergie exige toutefois pour la banque de se doter d’outils de
calcul Bâle qui soit flexible pour pouvoir prendre en compte d’éventuels rapprochements de
données et de mettre en place des groupes de travail transversaux aux deux chantiers.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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En matière de communication, les deux référentiels s’appuient sur une diffusion élargie
d’informations quoique le destinataire privilégié diffère pour chacun. En effet, les normes
comptables internationales privilégient la satisfaction des besoins des investisseurs en matière
d’information financière (Cadre conceptuel de l’IASB, § 10) alors que les informations Bâle
s’adressent plutôt au marché.
Au-delà des principes qui, pour un bon nombre, sont communs aux deux textes, les IFRS et le
pilier 3 de Bâle II présentent des similitudes pour la plupart des informations à communiquer
même s’ils subsistent quelques divergences comme l’information relative au risque de
liquidité pour laquelle Bâle II prévoit un tableau réconciliable avec la comptabilité alors que
l’IFRS 7 demande une analyse des échéances contractuelles. Les points de concordance et de
divergence entre les deux référentiels peuvent être résumés autour de trois axes :
L’étude des deux référentiels démontre que pratiquement les mêmes informations sont
demandées par la réforme de Bâle et les IFRS.
La juste valeur est une préoccupation forte dans les deux référentiels
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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de base, il apparaît donc important qu’une information détaillée soit donnée quant à son
usage.
Le Comité de Bâle pour la détermination des ratios prudentiels demande, en plus du chiffrage
des risques de crédit et des risques de marché, une estimation du risque opérationnel. Le
risque opérationnel se définit comme le risque de pertes (directes) résultant de carences ou de
défaillances attribuables à des procédures, personnels et systèmes internes, ou à des
événements extérieurs
L’estimation de ces risques est indispensable dans la réforme de Bâle II alors qu’aucune
communication directe n’est demandée par l’IFRS 7. Néanmoins les obligations du comité de
Bâle conduisent à une réflexion sur l’organisation et les procédures internes, souci commun
avec l’IFRS 7 qui nécessite une information détaillée sur la gestion des risques et les
procédures mises en place.
En résumé, les travaux faits dans le cadre de Bâle II peuvent être utilisés pour la
communication financière dans le référentiel IFRS et peuvent, pour la plupart, servir pour la
préparation de l’annexe IFRS 7.
2. IFRS et Fiscalité
Sur le plan fiscal, on peut noter que les normes IFRS ne comportent qu’un seul référentiel à
appliquer à tous les comptes tandis que les normes tunisiennes comportent deux référentiels –
un pour les comptes individuels servant à déterminer l‘impôt sur les société et un pour les
comptes consolidés .
Nous pouvons être sur que le premier sera produit pendant quelques années encore dans la
mesure où sa modification n’est pas à l’ordre du jour pour le législateur en matière fiscale.
Toutefois la tenue de cette double comptabilité sera de lourde conséquence sur la gestion au
quotidien des déclarations fiscales, ce qui devra impliquer à terme une convergence ou du
moins une adaptation des règles fiscale au nouveau référentiel pour traiter notamment :
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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- l’aspect d’actualisation fréquent dans le référentiel IFRS et non prévu sur le plan
fiscal ;
- la comptabilisation des revenus des crédits sur la base du taux d’intérêt effectif au lieu
et place du taux d’intérêt nominal. Dans la grande majorité des cas, l’écart entre le
taux effectif d’imposition et le taux statutaire provient des différences permanentes ;
- la constatation des provisions pour risque de contrepartie qui change de règles par
rapport à celles considérés par la réglementation fiscale ;
- la contrepartie de l’actif ou du passif d’impôt différé qui doit être traitée en principe
comme l’opération qui en est à l’origine. Si l’opération impacte le résultat, la
contrepartie de l’actif d’impôt ou du passif d’impôt impacte le résultat, si l’opération
impacte les réserves, la contrepartie de l’actif d’impôt ou du passif d’impôt impacte
les réserves (par exemple : ID sur OCI) ;
- les impôts différés passifs qui sont enregistrés par défaut alors que les impôts différés
actifs doivent faire l’objet d’une justification lors de leur comptabilisation ;
- les actifs et passifs d’impôt différé qui sont calculés en utilisant la méthode du report
variable. Le taux d’impôt utilisé pour les impôts différés et les règles fiscales
applicables sont celles en vigueur à la clôture de l’exercice et qui le seront lorsque la
différence temporaire se résorbera.
La bascule aux IFRS peut conduire à une régression dans le dispositif de reporting concernant
les domaines réglementaires et peut dans certains cas impacter le système de contrôle interne
garantissant la fiabilité et l’exhaustivité des reporting générés par la banque.
Ainsi, des mesures doivent être prises pour atténuer ce risque à travers notamment :
88
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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4. IFRS et Consolidation
La conversion aux IFRS implique un accroissement du volume des données à traiter dont la
traçabilité et la qualité de la piste d’audit constituent des enjeux majeurs pour la fiabilité des
états consolidés.
La banque doit en effet être en mesure de dire comment les informations ont été consolidées,
de quelle filiale elles proviennent, quelles interdépendance existent entre les différentes
sociétés.
Enfin, la banque peut exploiter le projet de transition pour automatiser les opérations et les
retraitements de consolidation dans le cadre du développement ou l’implémentation des
nouvelles applications requis par la migration aux IFRS.
De part ce qui a été exposé dans les chapitres précédent, l’application des normes IFRS est de
nature à poser des défis découlant du pré-requis de transparence, du cadre spécifique
d’exercice de l’activité bancaire et des techniques comptables en relation avec l’activité.
Les normes IFRS font partie du référentiel international élaboré par l’IASB. Ce sont des
normes de haute qualité capables de mettre beaucoup de lumières sur l’activité des entreprises
qui ont accepté d’évoluer dans un cadre mondialisé. La Tunisie pourrait tirer profit de
l’utilisation de ces normes si elle arrive à favoriser l’existence d’un certains nombres de
préalables qui sont le propre des pays développés : un Etat de démocratie, un environnement
de transparence, et un cadre pour la bonne gouvernance.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
De part son poids dans l’économie tunisienne, un secteur bancaire transparent est d’un enjeu
de taille dans la réalisation de ce changement. En effet, la stabilité du secteur financier
conjuguée à la transparence du système financier, sont des éléments essentiels à la stabilité
macroéconomique du notre pays.
Appliquer les IFRS dans un environnement encore caractérisé par l’opacité, la corruption et le
favoritisme c’est tout simplement couper les ailes du l’oiseau avant son envole.
Ainsi le changement est un must qui nécessite néanmoins la contribution de tous les acteurs
du secteur à savoir l’Etat, les institutions de supervisons et les banques du secteur public et
privée.
Pour l’Etat :
Ces institutions de supervisons, dont notamment la BCT, devraient retrouver leur plein rôle
qui a été pendant des années séquestré pour servir les intérêts du pouvoir déchu. Ce rôle ne
peut être retrouvé que par la préservation de leur indépendance par rapport à l’Etat et par la
préservation de leur impartialité en évitant tout d’abord tout double jeux entres banques privée
et publique ou encore entres banques à participation tunisienne et étrangère.
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échanges avec les divers acteurs plutôt que sur des instructions informelles de types verticale
destinées dans la plus part des cas à influencer les décisions de gestion.
Sur un autre plan, ces institutions devront être à la tête du pluton pour promouvoir une
meilleure transparence et gouvernance dans le secteur chose qui couterait moins chère que de
recourir à des systèmes juridiques inefficaces. A cet effet, un des chantiers qui devra être
relancé à grande allure est celui de Bal II dont les synergies avec le chantier IFRS peuvent
être exploitées par les banques de la place.
Les banques comme acteur principal du secteur bancaire et financier devront être réactives
aux pré-requis de transparences à travers la conformité aux règles de bonnes gouvernance et
un engagement ferme dans le processus de réforme. Une revue en profondeur de la politique
de communication financière devra être également entamée le plutôt possible pour intégrer les
nouvelles transformations attendues.
Bien que certaines banques du secteur privé aient entamé certaines actions dans ce sens pour
des raisons de reporting groupe, le chemin reste encore long pour d’autres pour arriver à
changer la donne.
Mais ne perdons pas de vue que la transparence, comme la démocratie, est un état d’esprit
avant tout que tous les acteurs devront l’acquérir et que sans cela aucune loi ni réglementation
ne suffira pour l’imposer.
En plus des challenges liés à la transition au référentiel IFRS et valables pour toute entreprise
concernée par ce projet, les banques commerciales sont confrontées à des défis inhérents à
leur activité.
En effet, en plus de la gestion des écarts entre le référentiel tunisien et international, les
banques sont appelées à adhérer à des politiques et principes qui ne sont pas actuellement en
ligne avec la règlementation de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Comme évoqué
précédemment, le référentiel IFRS appel à une utilisation accrue du jugement et de l’intention.
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De même l’utilisation de la juste valeur est de nature à provoquer une plus grande volatilité
des capitaux propres de la banque. Tout cela ne va pas nécessairement de paire avec la
réglementation en vigueurs nécessitant une revue du processus de reporting réglementaire à
défaut d’un plan de convergence proposé par le régulateur.
En plus, l’application des normes IFRS sur des domaines comme le crédit ou encore les
provisions de contrepartie requière un recours important au jugement ce qui pourrait impacté
d’une manière profonde le processus de reporting financier.
En outre, la complexité des normes IAS39/IFRS9 qui couvrent la quasi majorité de l’activité
de la banque ne facilite pas l’opération de transition. Cette complexité est en plus couplée à la
volatilité qui peut résulter d’une application pleine de ces normes sur les résultats et les fonds
propres de la banque.
Enfin, l’application de certaines dispositions du référentiel (en dehors des options prévues par
l’IFRS1) implique la présentation de certaines informations comparatives. La possibilité de
présenter de telles informations reste tributaire de la capacité du système d’information de la
banque à générer de telles informations.
a) Les Problématiques
Comme exposé précédemment, les IFRS requièrent une évaluation individuelle des conditions
et circonstances de recouvrement du cash flow futur pour les expositions significatives. Pour
les crédits ayant les mêmes caractéristiques, l’évaluation peut être faite sur une base
collective. Les provisions à caractère générale sont admises seulement dans la mesure où elles
visent à couvrir un risque spécifique encourus et mesurable d’une manière fiable.
La problématique posée c’est que le test de dépréciation se base dans une large mesure sur la
considération des conditions et circonstances tributaires du jugement des dirigeants. Cet
aspect est d’autant plus important si l’on considère la règlementation bancaire qui préconise
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une utilisation limitée du jugement en faveur d’une méthode plus mécanique dans la
détermination du taux de provisionnement.
Pour faire face à la problématique des tests de dépréciation, la banque devrait penser lors de la
migration à :
a) Les Problématiques
L’utilisation de la juste valeur dans le Système comptable tunisien n’est pas fréquente et son
usage est l’imiter à l’évaluation des titres de transaction ou à l’identification de la moindre
valeur par rapport à la valeur comptable nette d’un actif.
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Pour relever le défis de la juste valeur, une attention particulière doit être accordée à :
a) Les Problématiques
Selon le référentiel IFRS, la partie dérivée est comptabilisée dans la catégorie de juste valeur
par résultat. Si la comptabilité de couverture est de nature à réduire la volatilité induite par
l’application de la juste valeur aux dérivatifs, elle exige un effort important pour la
documentation de la relation de couverture et la mise en œuvre de test d’efficacité que ce soit
lors de la mise en place de la relation de couverture ou à la date d’arrêté comptable. En plus,
les normes IFRS exigent pour les instruments avec dérivés incorporés (tel que l’exemple le
plus courant dans le contexte tunisien des obligations convertibles en action) la séparation des
deux composantes (composante obligataire et dérivée dans le cas précédent) sous certaines
conditions (si les obligations sont classés en AFS dans le cas qui précède).
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tolérée par la banque à la volatilité des résultats induite par l’application de la juste
valeur.
Le projet de mise en place des IFRS est à la fois vertical et transversal. Il impact un large
ensemble de départements ainsi que l’ensemble des filiales comprises dans le périmètre de
consolidation. Du fait de leur caractère structurant et de leur aspect novateur, la transition aux
normes IFRS constitue souvent un projet important qui nécessite des ressources humaines et
techniques suffisantes. Les banques ne disposant pas toujours de ces ressources, elles auront
donc besoin de recourir à un expert pour piloter le projet et les accompagner.
De l’établissement des comptes annuels au conseil en matière de gestion, de droit des affaires,
de droit fiscal, de droit social, ou encore de conseil à l'export, l'expert-comptable est le
conseiller permanent du chef d'entreprise. Il apporte une réponse ponctuelle et adaptée aux
différents évènements de la vie de l'entreprise.
Pour ce qui est des IFRS, l’expert-comptable, au travers de l’Ordre des Experts Comptables
de Tunisie, a été avant-gardiste dans la promotion de l’application du référentiel international
à travers les séminaires animés et les actions de sensibilisation menées auprès des entreprises
et des autorités publiques et se trouve le mieux outillé pour conseiller l’entreprise dans ce
projet.
Ceci dit, ce positionnement gagne à être renforcer via la mise en place d’un plan de mise à
niveau destiné à la maitrise technique des normes IFRS et la mise en place d’une organisation
adaptée.
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A mesure que l’échéance de transition aux IFRS s’approche, les questions des dirigeants et
des responsables financiers et comptables des banques vont s’intensifier et évoluer en
fonction des phases de cette transition.
Afin d’être en mesure de répondre aux besoins de ses clients, l’expert-comptable doit
s’investir sans tarder dans l’acquisition d’une expertise suffisante du référentiel international,
notamment la partie affectant l’activité bancaire, ainsi que des diverses orientations
normatives à la lumières des travaux en cours des instances nationales et internationales.
Afin d’être en mesure de faire face aux exigences de sa clientèle tout au long de la phase
d’implémentation des IFRS, l’expert-comptable doit dés à présent organiser, au sein de son
cabinet, une spécialisation axée sur le référentiel IFRS assurant une veille continue sur les
évolutions normatives et les pratiques adoptées tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle
internationale. Celle-ci aura également pour responsabilité d’identifier les clients potentiels
ainsi que leurs besoins en fonction des leurs structures et de la phase concernée.
Enfin l’expert-comptable doit mettre en place les outils de diagnostic et de mise en place des
normes IFRS afin d’assurer une homogénéité dans son approche au regard des dossiers qu’il
sera amené à traiter (lettre de mission, questionnaire, outils de calcul des retraitements).
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Compte tenu du caractère technique et évolutif des IFRS, il n’est pas rare que la banque
externalise certains volets de son projet de conversion auprès de l’expert-comptable. En effet,
les enjeux financiers de ce projet (fonds propres, résultats, évaluation boursière) sont telles,
qu’il n’y a pas de place à l’erreur et que l’intervention d’un spécialiste s’impose.
Le caractère central du cadre normatif international dans ce projet, fait que l’intervention de
l’expert-comptable peut prendre différentes formes et concerner plusieurs phases du projet de
transition.
Les nouveaux concepts introduits par le référentiel IFRS implique la modification du plan
comptable et une adaptation des outils de reporting de la banque afin d’avoir une meilleure
lisibilité des comptes et faciliter l’élaboration des notes et des annexes.
- la participation dans l’élaboration des cahiers de charges pour la mise en place des
nouveaux outils.
2. La formation
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La formation peut être dispensée dés à présent pour présenter aux banques une première
vision de ce que sera l’environnement comptable de demain. Elle peut également constituer la
première phase dans une mission d’assistance à la mise en place du référentiel IFRS lorsque
les interlocuteurs de la banque souhaitent être fortement impliqués dans le projet afin de
pouvoir, par la suite, gérer eux-mêmes les autres phases du projet de conversion.
La formation peut couvrir également la phase finale du projet pour former les utilisateurs
finaux aux nouvelles procédures et méthodes comptables et financières mise en place dans le
cadre de la transition.
3. Le coaching
L’expert-comptable peut être appelé à assister la banque dans l’élaboration des annexes
nécessaires à la communication financière et dans l’analyse de la situation financière post
conversion de la banque
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Un benchmark pourrait être conduit par l’expert-comptable pour identifier et analyser les
solutions adoptées par les banques au niveau national voir international en termes de SI afin
d’aider la direction du projet à faire les choix judicieux en la matière.
**************
Conclusion
Il ressort de ce qui précède que l’adoption des IFRS va induire des évolutions sur l’ensemble
de la banque et poser un certains nombre de défis techniques et opérationnels non
négligeables. Ces évolutions sont à la base de nature comptable mais sont génératrices
d’évolutions des systèmes d’information qui participent à la constitution de l’information
comptable et des processus de contrôle associés.
Devant l’impact attendu, la banque doit se doter de méthodologie globale pour la gestion du
changement pour appréhender ces évolutions et les gérer comme des projets d’entreprise avec
l’organisation et le dispositif de gestion de projet appropriés. Dans ce cadre, l’expert-
comptable peut jouer un rôle crucial en tant qu’accompagnateur privilégié de la banque à
travers notamment la proposition d’une démarche de passage tenant compte de la cartographie
des difficultés et des résultats de l’évaluation d’impacts du référentiel IFRS sur la banque.
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Pour tout projet stratégique, une véritable structure de gestion de projet devra être mise en
place dans le cadre du chantier de passage aux normes IFRS. Une fois le rôle et les
prérogatives de l’équipe centrale du projet ont été définis, celle-ci devra procéder ensuite à la
planification des étapes clés de la transition et au cadrage du projet qui constitue la première
étape opérationnelle de l’exercice.
La réussite de la gestion d’un projet repose en général sur les trois piliers essentiels suivants :
une maitrise des coûts, une gestion des délais et le contrôle de la qualité.
Pour la mise en œuvre de ces piliers, une structure dédiée à la gestion de projet doit être mise
en place. Cette structure est essentielle dans la mesure où, selon un dossier consacré à la mise
en place des normes IAS publié dans la Revue Banque1, les aspects organisationnels de la
gestion du projet sont à l’origine d’une part importante des difficultés rencontrés dans ce type
d’exercice :
La transition aux normes I.F.R.S aura un impact transversal sur la banque dans la mesure où
elle va impliquer des changements aussi bien sur son organisation, son système d’information
que sur ses comptes.
1
PAPAEVANGELOU, V. «Une véritable gestion du projet » -Banque Magazine, n°633,2000.
100
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A ce titre, l’équipe projet doit inclure toutes les fonctions de la banque à savoir le
management de la banque, les fonctions supports et les experts métiers. Cette équipe aura pur
mission de piloter la mise en œuvre du projet.
Compte tenu des aspects novateurs et complexes du projet, l’expert-comptable peut faire
partie de la structure de gestion du projet à coté de la direction comptable et financière.
Au sommet de cette structure se trouve le Comité de Direction dont le rôle est de veiller au
bon déroulement général du projet, de valider les options comptables et de faire les choix
stratégique quant à l’adaptation du système d’information.
Deux modes de gestion du projet peuvent être adoptées par le comité de pilotage : une gestion
centralisée et une gestion décentralisée.
Gestion centralisée
Cette gestion suppose une centralisation de tous les outputs, les décisions, les aspects
techniques et fonctionnels des métiers et le suivi du projet au niveau d’une structure unique de
pilotage du projet.
Ce mode de gestion présente l’avantage de réduire le coût du projet notamment pour la partie
relative au système d’information dans la mesure où il permet une meilleure optimisation et
uniformisation des développements informatiques mais risque de peser sur le budget temps
alloué au projet.
Gestion décentralisée
Dans ce mode de gestion suppose une décentralisation de la responsabilité sur les métiers de
la banque qui devront s’approprier le nouveau référentiel et tirer les conséquences sur leurs
activités et sur leur processus de gestion.
Bien que ce mode permet une implication plus forte des acteurs du projet et une meilleure
célérité dans l’avancement du projet, il peut être à l’origine d’une redondance au niveau des
interprétations des normes et d’une moindre uniformisation des développements systèmes.
101
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Quelque soit le mode choisi pour la gestion du projet, deux points essentiels sont à prendre en
compte afin de limiter les inconvénients de part et d’autre :
la mise en place dés le départ d’une équipe de pilotage ayant pour prérogative de
structurer les approches et identifier les interlocuteurs clés au sein des différents
métiers.
2. Gestion projet
Le projet de passage aux IFRS devrait être gérer en adéquation avec les exigences de tout
autre projet d’entreprise. Cette mise en adéquation passe notamment par :
- une délégation des pouvoirs au responsable du projet en cohérence avec les objectifs ;
et
La démarche projet est un processus présentant l’ensemble des activités à réaliser depuis
l’expression d’un besoin jusqu’à la mise en œuvre de tous les moyens concourant à sa
satisfaction.
Cette démarche se présente sous la forme d’une succession d’Etapes composées de phases et
regroupant chacune des activités opérationnelles à réaliser dans le cadre d’une démarche
organisée.
Ces étapes, présentées dans la figure 3 ci après, n’échappent pas aux méthodologies standards
de conduite des projets en général à savoir :
L’Opportunité projet
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Le Développement et la Conception
Le Pilotage du projet, qui a pour mission de suivre et d’arbitrer tout ce qui relève du
projet;
Pilotage du projet
Instances
Le projet étant un processus unique et complexe, sa maitrise suppose la mise en œuvre d’un
management de projet. « Le management de projet recouvre deux fonctions distinctes et
complémentaires : la direction du projet et la gestion du projet » 2
1
Société Générale-BHFM. Gestion d’un projet.57p.
2
Association Française de Normalisation. Management de projet : Recueil Normes. AFNOR, 2007. 593p.
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Une fois les personnes identifiées, une structure de pilotage dédiée devra être mise en place
qui peut se composer de 3 niveaux : un Comité Directeur, un Comité de Pilotage et d’un
Comité de Projet. Une illustration de cette structure est présentée dans la figure 4 ci après.
Figure 4 : Structure de pilotage du projet
Comité directeur
Oriente
Comité de
pilotage
Comité de projet
Rapporte
C’est l'instance de pilotage stratégique du projet. Il réunit à un rythme adapté les Responsable
bancaire, le Directeur de projet et toutes des Directions des entités de Support (comptable,
informatique).
C’est l'organe de suivi et de contrôle du projet. Il se réunit selon une fréquence mensuelle à
trimestrielle. Le Co-PIL contrôle le déroulement du projet et le suivi des objectifs dans le
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respect des orientations stratégiques émises par le Co-DIR (périmètre, budget, planning,
etc…) et valide la fin de chaque étape.
Le comité de pilotage se réuni mensuellement et établit, par l’ensemble des décisions qu’il
pend, un compromis acceptable par les parties prenantes en exploitant les informations issues
du comité de projet et en tenant compte des risques encourus.
Il se réunit le plus généralement à fréquence hebdomadaire, pour prendre toutes les décisions
opérationnelles et suivre en détail l'avancement du projet.
Le rôle de ce comité consiste à coordonner entre les métiers et les fonctions de support et à
valider les phases clé du projet. Compte tenu de sont rôle plus opérationnel que les deux
premier niveaux, ses réunions devront être tenues d’une manière plus fréquente.
Il fournit une aide à la décision pour le comité de pilotage à travers les indicateurs qu’il
implémente pour vérifier le respect des coûts, la tenue des délais, l’atteinte des performances,
la réalisation des actions décidées et la gestion conforme aux prévisions des ressources
humaines et matérielles.
Préalablement à tout projet, un responsable par métier doit être identifié, désigné et rattaché à
la direction du projet. L’expert métier agira en concertation avec ses équipes et avec la
direction du projet pour assurer le bon déroulement du projet au sein du métier.
1. Etude d’opportunité
Cette étape consiste à réunir l’ensemble des éléments nécessaires à une prise de décision en
évaluant, à l’issue d’un premier niveau d’analyse, les bénéfices attendus, les coûts et les
risques liés au besoin et au changement du référentiel.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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A l’issue de l’étape d’opportunité, les objectifs et les enjeux sont exprimés et argumentés.
Une préconisation est formalisée afin d'engager ou pas l’étape suivante.
Dans le cas du projet de conversion, l’étude d’opportunité sera dédiée à faire une première
analyse des besoins, des idées, des solutions envisageables, des coûts, des bénéfices, des
risques. Le projet n’est véritablement lancé qu’après la validation de cette étape.
Cette étape est sanctionnée par une note d’opportunité soumise à la structure de pilotage du
projet qui décidera de l’engagement ou pas de l’étape de cadrage. Une proposition de note
inspirée des normes AFNOR1 de management de projet à partir est présentée en annexe A.
2. Préparation du planning
La mise en place d’un planning est un processus itératif car plusieurs scenarios sont possibles
avant d’aboutir aux choix de la solution optimale, c'est-à-dire celle qui est le mieux adaptée à
la fois aux objectifs et aux contraintes.
- les dates clés imposées : les contraintes de temps à recenser sont de quatre types :
1
Association Française de Normalisation. Management de projet : Recueil Normes. AFNOR, 2007. 593p.
106
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1
Figure 5 : Calendrier d’adoption des I.F.R.S
- Premiers états
- Détermination financiers
du périmètre intermédiaires
d’application en normes
IFRS
Au vue de ces paramètres, un macro-planning peut être établi pour les principaux étapes et
livrables du projet de passage.
3. La conduite du changement
Parmi les obstacles qui peuvent agir sur le bon déroulement du projet c’est la résistance au
changement2.
En effet, dans ce projet où les implications dépassent les aspects comptables pour toucher des
aspects organisationnels et opérationnels, une conduite de changement doit être mise en
œuvre avec notamment :
1
“Full convergence with IFRS in 2012”. Accountants Today, Malaisie, 10/2008.
2
Enquête Barbier& Associé 1998
107
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une communication continue sur le projet basée sur le partage de l’information pour
permettre un véritable transfert vers les utilisateurs finaux des outils, des méthodes et
des principes.
Tout projet implique la détermination d’indicateurs de pilotage du projet qui seront les outils
de navigation et de décision. Compte tenu des enjeux financiers du projet, les outils de
pilotage doivent être mis en œuvre à tous les niveaux pour permettre le suivi précis de
l’avancement du projet, des coûts engagés ainsi que des ressources nécessaires jusqu'à
l’achèvement en intégrant les autres chantiers liés au système d’information.
Le choix des indicateurs dépend essentiellement des objectifs du projet. Ces indicateurs
peuvent être regroupés dans le cadre d’un tableau de bord, véritable outil de pilotage pour les
responsables du projet.
Ces outils devraient intégrer au minimum des données sur les aspects budgétaires tant en
terme de ressources nécessaires que de moyens et les impacts majeurs identifiés sur les
processus.
Le suivi des ressources passe par la révision éventuelle du plan de charge et du taux
d’affectation de celles-ci. Le plan de charge permet de présenter pour chaque phase du projet
le nombre de Jour/Homme consommé et d’apporter une visibilité à une date donnée ce qui
reste à faire et des révisions éventuelles à apporter.
108
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Le suivi du projet consiste également à s’assurer que les divergences ainsi que les évolutions
du système d’informations ont été bien identifiées, détaillées et relayées pour validation, prise
de décision et arbitrage.
Tous les livrables du projet ainsi que les décisions et arbitrages doivent être bien documentés
et formalisés dans des procès verbaux signés par les personnes dument habilitées dans le
cadre des comités émanant du projet.
Afin d’assurer le bon suivi du projet, un planning de réunion périodique par cascade des
divers comités (pilotage, projet, technique..) doit être établi par avance. Ceci dit, des réunions
peuvent se tenir en dehors de ce planning pour le traitement de tout point bloquant à
l’avancement du projet.
3. Le besoin d’assistance
Selon une enquête menée par le cabinet « PWC »1, le manque de personnel formé tant en
ressource qu’en formation constitue la première difficulté pour la conduite de projets.
Ainsi, la banque doit identifier les compétences et les expertises nécessaires au projet et
estimer son besoin en assistance externe. Cette assistance peut couvrir deux principaux
domaines : la gestion du projet et les aspects techniques et opérationnels liées au projet.
Pour le premier domaine, la direction de projet peut s’appuyer sur une expertise de
coordination, au sein du projet. Cette expertise porte sur les volets suivants :
Planification,
Suivi budgétaire,
Communication,
1
Enquête Price Waterhouse Coopers Pan-Européenne 2002
109
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Pour le deuxième volet, la direction du projet doit évaluer les besoins en assistance pour les
domaines impactés dans le cadre de la transition et identifiés dans préalablement dans la note
d’opportunité. Les besoins peuvent couvrir les domaines de la comptabilité, système
d’information, IFRS, etc.
1. La démarche de diagnostic
La phase de diagnostic constitue une étape cruciale pour la suite du projet d’implémentation
du référentiel IAS dans la mesure où elle va permettre d’évaluer le temps nécessaire à
l’aboutissement du projet, de déterminer les intervenants au projet et le besoin ou non de les
former. Cette phase permet également l’identification des impacts potentiels, de définir un
programme de travail par norme; d’identifier les informations qui seront nécessaires et
d’anticiper les difficultés par rapport à la capacité du système d’information de la banque à
répondre aux nouveaux besoins et de proposer les évolutions de ces systèmes.
Cette phase peut être assurée dans une première étape par l’expert-comptable à partir :
- d’une revue des derniers états financiers de la banque afin d’identifier les thèmes objet
de retraitements ; et
- d’entretiens avec les dirigeants, les commissaires aux comptes, les responsables
comptables et financiers ainsi que les responsables informatiques et métiers.
Afin d’avoir une démarche structurée et bien préparée la réunion préliminaire, l’expert-
comptable peut se faire aider par un questionnaire à adresser, préalablement aux entretiens,
aux principaux intervenants au projet. Ce questionnaire est destiné à identifier les divergences
entre les règles appliquées au niveau de la banque et les IFRS.
110
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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3. Planification du projet
- les grandes étapes de l’intervention avec les points réguliers à effectuer avec la
Direction, les commissaires aux comptes ainsi que les livrables intermédiaires;
- la liste des informations nécessaires au calcul des impacts qui sera adressée au
concernés au niveau de la banque ;
- le calcul, le type ainsi que les outils de suivi des retraitements dans le temps ;
La figure 6 suivante résume les étapes du projet ainsi que les principales actions qui peuvent
être programmées.
1
Association Nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion. Normes IAS/IFRS.
2éme Edition, 2005-.605 p
111
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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IFRS
NCT
Compte tenu de la complexité des structures des établissements bancaires, le projet de passage
aux IFRS peut s’étaler sur une période de 12 à 24 mois. Compte tenue de la portée de ce
projet et des coûts à engager par la banque, il est important de prendre en compte tous les
facteurs qui peuvent agir sur la durée du projet. Ainsi, l’expert-comptable doit prendre en
compte :
- la réactivité des dirigeants qui sont amenés à se prononcer sur les différentes options ;
112
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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En outre, la planification doit clairement situer les phases du projet dans le temps avec la
précision des objectifs est des outputs attendus de chaque phase comme le montre la figure 7
suivante.
Figure 7: Planning du passage aux IFRS
Publication des
Parallèle-run NCT et IFRS états financiers
IFRS avec
données
comparatives
Maitrise des IFRS Conception et implémentation des processus, pour 2014
contrôle et système
Cette phase consiste à identifier les dispositions normatives IFRS applicables à l’activité à la
banque ainsi que les processus et les activités qui seront impactés directement ou
indirectement par le référentiel IAS. Cette phase se traduit par une synthèse présentant d’une
part, les enjeux organisationnels anticipés de l’application des normes IAS/IFRS et, d’autre
part, la feuille de route pour conduire le projet de façon optimal dans le calendrier convenu.
Cette phase fait partie intégrante à la fois du cadrage normatif du projet et de la conduite du
changement au sein de la banque.
113
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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Pour mieux aborder cette phase, une équipe doit pouvoir être mise en place pour fixer le
périmètre des normes impactant l’activité de la banque et préparer les fiches récapitulatives
des divergences NCT/ IFRS.
Ces travaux peuvent être exploités pour l’identification des grands enjeux du projet pour la
banque (activité, produit, etc.), des changements des méthodes comptables appliquée par la
banque et de faire le croisement avec les processus impactés.
Compte tenu des dispositions de la norme IFRS qui impose de présenter un exercice
comparatif à l’exercice du passage au nouveau référentiel. La banque sera dans l’obligation de
présenter l’exercice 2014 aussi bien en normes locales qu’en normes IFRS. (Dans l’hypothèse
d’une application à partir de 2015). Par conséquence la banque devra gérer pour da période du
projet et au minimum jusqu’au 31 décembre 2014 les deux référentiels comptable.
Compte tenu de la spécificité du nouveau référentiel qui affecte les comptes de stock plutôt
que les comptes de flux (mode de valorisation, classement, informations financières), le plan
de compte de la banque doit être aménagé pour prendre en compte ces changements et pour
faciliter l’identification des opérations dans le bilan ainsi que le mode de leurs traitements.
Afin de garder la traçabilité des modifications, le nouveau plan de compte peut être établi sur
la base de l’ancien via des tableaux de passages gérés sur tableur Excel ou dans le système
d’information s’il le permet.
Ces tableaux de passage devront être documentés et placés sous la responsabilité d’un
gestionnaire qui assure les mises à jour et modifications apportées au cours du projet. Tout
changement doit faire référence aux divers comités (date, participants) ayant donné lieu à des
décisions ou des options retenue pour l’élaboration du nouveau plan.
Après avoir fixé le périmètre des normes applicables à l’activité bancaire, une correspondance
doit être effectuée avec les rubriques des états financiers qui seront potentiellement impactées
par le nouveau référentiel. Cette phase consiste en effet à identifier les rubriques d’actif et de
passif impactées par le nouveau référentiel et les décliner par thématique transversale en
rapport avec l’activité ou le produit concerné.
114
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
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La déclinaison par thématique transversale au lieu d’un découpage par norme présente
l’avantage de permettre, d’une part, un meilleur suivi des conséquences des traitements d’une
opération et surtout son processus comptable et opérationnel et, d’autre part, une meilleure
répartition des chantiers du projet sur une base métier.
Dans le cas d’une banque commerciale, les principales thématiques qui peuvent être
identifiées sont les suivantes :
- L’activité de collecte
Les autres thématiques plus généralistes (immobilisations, impôts, avantages aux personnels..)
peuvent être regroupées ensemble.
Une fois les thématiques identifiées, un classement par priorité et par importance est à faire.
Ce classement peut être fait selon une matrice à deux axes : impacts financiers et impacts
système d’information.
Engagements
de retraire
Impacts SI
Titres
Dérivés
Crédits
Refinancement
Interbancaire
Impacts financiers
115
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Une fois la matrice arrêtée, le comité de pilotage peut dresser un premier calendrier du projet
et à la désignation des responsables projets pour chacun des thèmes recensés eu sein des
métiers significatifs.
L’une des principales sources de complexité du passage au nouveau référentiel IAS est
certainement l’application la plus étendue de la juste valeur et la valeur de marché notamment
pour les instruments financiers.
116
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Cette étape consiste à identifier les processus opérationnels et organisationnels qui seront
impactés par le projet de conversion et qui seront la base des évolutions à apporter pour
intégrer les nouvelles dispositions normatives.
Cette phase permettra d’identifier les impacts potentiels et les croisements possibles entre le
système de gestion et le système comptable pour un meilleur chiffrage des enjeux budgétaires.
Ces travaux peuvent être menés par la Direction du projet avec l’aide des experts métiers et
des fonctions supports. L’étendue de ces travaux dépend du niveau de la mise à jour des
manuels de procédure au sein de la banque.
5. Mode de valorisation
6. Matrice de passage
Cette matrice permet d’identifier le chronogramme des actions à mettre en ouvre lors du
passage et d’éclairer sur la démarche adoptée. Les principales mesures identifiées à partir de
l’IFRS 1 sont résumés dans la matrice présentée en Annexe C.
117
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Suite à l’identification des processus et aux analyses des traitements et des impacts, un socle
fonctionnel et technique est à constituer pour la nouvelle plateforme comptable de la banque.
Le socle doit refléter les possibilités offertes et les contraintes posées par l’architecture du
système comptables et de gestion et ce à travers les postulas techniques et fonctionnels.
Sur la base d’une étude des capacités de traitements tolérées par le système d’information de
la banque plusieurs cas de figure peuvent se présenter :
En effet, le modèle d’architecture cible destiné à supporter les traitements IFRS gagne à être
conçu dans la continuité de l’organisation déjà en place de la production comptable de la
banque. Cela permet une optimisation des coûts du projet notamment pour la composante SI.
A ce titre deux scénarios sont possibles selon les choix retenus :
Cette migration suppose un cut-off entre les deux référentiels avec gestion d’un parallèle-run
pré-bascule sur un environnement test dédié. Ce choix permet d’éviter la lourdeur du
parallèle-run et peut s’avérer le moins complexe pour les banques dont le module comptable
est décentralisé (en agence).
Ce mode de migration reste néanmoins très couteux dans le cas ou l’adoption des IFRS ne
sera pas accompagnée par un plan de convergence au niveau nationale pours les aspects
réglementaires (BCT, fiscalité).
Ce choix suppose que la production de la banque est fondée sur l’interprétation des
événements. Dans ce cas de figure, les divergences entre les deux référentiels sont traités sur
deux niveaux.
118
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Le premier niveau de production, basé sur la règle appelée « règle mère », permettrait le
paramétrage des écritures de l’événement en référentiel IFRS. Le second niveau représente la
« règle fille » qui en charge le paramétrage des écritures de l’événement selon le référentiel
actuel. Le traitement IFRS gagne à être positionné au premier niveau compte tenu de son
caractère durable par rapport au référentiel actuel. En absence de divergence, la gestion des
événements serait effectuée selon le mode déjà appliqué par la banque.
Ces hypothèses doivent être fixées préalablement au déploiement et validées pas les experts
métiers concernées et approuvées par la Direction du projet. Les hypothèses à retenir dans ce
cadre dépendra en grande partie de l’architecture des applications de gestion en place. Elles
permettront l’optimisation des traitements et la réduction du risque de redondance de
l’information.
A la lumière des hypothèses techniques et fonctionnelles retenues, une étude des scénarios
possibles pourrait être faite pour définir l’approche finale à retenir compte tenu des différents
avantages et inconvénients de chacun des scénarios.
Le choix du scénario définitif doit néanmoins se baser sur les résultats de la phase de
recensement de l’information qui sera présentée dans le chapitre suivant. A l’issue de ce
choix, un cahier des charges fonctionnel complet visant à exprimer les besoins de l’ensemble
des systèmes et des bases périphériques de la plateforme comptable doit être établi. Ce cahier
des charges doit également identifier les solutions optimales pour cette migration (nouvelles
interfaces, nouveaux flux d’information, nouvelles procédures, nouveaux contrôles…) et
conduire à l’enclenchement du déploiement comptable du projet.
119
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
L’étude préliminaire est destinée à identifier les enjeux majeurs qui affectent les activités de
la banque selon le nouveau référentiel et à organiser les travaux d’identification et de mesure
des impacts.
Comme exposé précédemment, l’identification des thèmes doit prendre en considération les
produits ou les processus de traitement des opérations afin de pouvoir appréhender l’ensemble
des éléments affectant la comptabilisation de l’activité traitée.
Afin de faciliter le traitement de ces thèmes, une subdivision plus fine peut être faite en des
sous-thèmes. Ceci permettra l’appréhension ou le traitement des thématiques plus complexes
d’une manière séparée lorsqu’elles font appel à des paramètres ou à des modèles différents.
Une fois identifiés, le classement de ces thématiques par importance d’impact permet de
cerner les implications en termes d’affectation des ressources nécessaires à leur traitement.
Les 5 thématiques sont présentés brièvement ci après avec à chaque fois une appréciation sur
les impacts attendus sous l’angle des systèmes (S), sur les comptes (C ), sur les activités (A),
et sur les difficultés techniques (T) avec une échelle de notation de complexité « faible »,
« moyenne » ou « forte ».
Dans le cadre des activités de crédit, le traitement des commissions peut constituer une
problématique à traiter à part. En effet, les établissements de crédit reçoivent généralement
une commission au titre des engagements en fonction du tirage probable ou non des lignes par
120
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
client. Dans cet esprit, des études spécifiques doivent être menées pour pouvoir déterminer les
enjeux et les modifications nécessaires des processus.
Un sous chantier est également nécessaires pour le traitement de la partie risque notamment
pour l’étude du provisionnement des créances à titre individuel et collectif ainsi que des
mécanismes de détermination des flux attendus à actualiser.
Systèmes Comptes Activités Techniques
(S) (C) (A) (T)
Compte tenu de la faible volumétrie de cette activité dans les banques de la place, la
subdivision en sous chantier n’est pas nécessaire.
L’enjeu fort de cette activité se situe au niveau des fonds propres dans la mesure où
l’inscription de la juste valeur induit une forte volatilité de ceux-ci.
Dans le cadre des activités de marché, les conséquences du passage aux normes IFRS peuvent
avoir des conséquences majeures sur les systèmes et les organisations en place.
Les activités de marché ne demandent pas sur le principe de refonte des chaines comptables
dans la mesure où ces opérations sont généralement gérées en transaction dans le système.
Cependant pour les opérations complexes et structurées, des modifications importantes
peuvent s’avérer nécessaires sur la collecte des informations au niveau de système de back
office et de front office. Cette activité peut être subdivisée en deux sous chantiers :
« bid/desk » et « paramètres et modèles ».
121
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Il s’agit des dérivés contractés entre les différents départements de la banque et au sein des
activités de marché avec le portefeuille de gestion de ces dérivés. Pour être qualifié
d’instrument de couverture, le dérivé interne doit être retourné sur les marchés et identifié
dans les chaines. Ce principe n’est pas celui appliqué dans le processus actuel des banques et
nécessite donc une modification de traitement et de suivi des informations avec des impacts
forts sur les activités et sur les systèmes.
Systèmes Comptes Activités Techniques
(S) (C) (A) (T)
Chaque projet ou chaque sous-chantier doit pouvoir être clairement identifié à travers les
thématiques à traiter, ses utilisateurs, ses caractéristiques ainsi que les outils de sa mise en
œuvre dans une fiche d’identification. La fiche d’identification du projet doit indiquer
également le responsable du projet ainsi que l’équipe affectée. Une illustration de la fiche est
présentée en annexe F.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Afin de suivre les coûts du projet et permettre une appréciation correcte des avantages/coûts
des options retenues, une fiche de coût et de charges doit être établie afin d’informer sur le
respect du budget et des délais fixés le management de la banque. Une illustration de cette
fiche est présentée en annexe G.
Les coûts du projet peuvent inclure les investissements en SI, les charges de salaires du
personnel affecté totalement ou partiellement au projet ou encore les honoraires des
consultants et experts contractés pour les besoins du projet.
Afin d’assurer un suivi de chaque thématique ainsi que des sous-chantiers qui en découle, des
outils doivent être adoptées pour faire le point sur l’état des lieux, sur l’avancement général,
sur les impacts généraux ainsi que sur les problématiques pouvant être rencontrées. Cet outil
peut être constitué d’une fiche de suivi synthétique sous la forme d’un tableau de bord. Ce
tableau de bord peut être utilisé d’une manière individuelle pour chaque thématique ou d’une
manière consolidée pour une ligne de métier ou pour le projet.
Afin de pouvoir suivre et consolider les impacts financiers des différents chantiers sur les
rubriques des états financiers de la banque, une fiche de suivi (présentée en annexe ) devra
être établie. Cette fiche doit pouvoir informer sur la nature de la problématique, le poste des
états financiers impacté, le mode ou l’option retenue s’il ya lieu ainsi que la source de calcul
détaillé des impacts financiers.
Pour mieux juger l’impact financier, une appréciation dans le temps est recommandée. En
effet, il est important de spécifier si l’impact en question concernera uniquement le bilan
d’ouverture ou qu’il sera récurrent.
L’analyse détaillée des thèmes a pour objectif de traiter tous les aspects de la problématique
traitée ainsi que les impacts sur l’organisation, le système et les processus. Cette analyse se
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
fait avec l’implication de tous les intervenants intéressés et se fait sur la base d’une fiche
d’analyse des impacts.
Afin d’assurer une indentification et un classement adéquat de ces fiches, celles-ci doivent
contenir la référence à la problématique traitée, la priorité, le responsable ainsi que la date de
mise à jour. Un exemple de fiche d’analyse des impacts est présenté en annexe J.
Cette fiche doit revêtir un caractère dynamique au fur et à mesure de l’avancement du projet
en anticipant sur les évolutions attendues ainsi que les premières estimations des impacts sur
le système. Dans ce contexte des questionnaires peuvent être établis afin de servir de base
pour l’élaboration de la fiche d’impact. Ces questionnaires permettront d’identifier les
systèmes impactés, la nature des évolutions nécessaires, la volumétrie des opérations et par
suite la charge de travail à allouer en Jour/Homme. Une illustration de ce questionnaire es
présentée en annexe K.
Que ce soit dans un système globalisé ou non ou bien décentralisé ou centralisé, deux modèles
peuvent être implémentés.
Cette phase du projet consiste à comparer les deux modèles au regard des contraintes liées à
l’environnement technologique de la banque afin de procéder au choix définitif sur
l’architecture comptable cible.
124
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Cette phase est éminemment importante dans le projet dans la mesure où elle va conditionner
l’architecture future de la production comptable, l’étendue des travaux de paramétrage à faire
au niveau du système d’information ainsi que les contrôles à instaurer. Cette phase peut en
effet conduire à des changements de fonds au niveau du système de manière à impacter
sensiblement le planning du projet.
Le premier modèle suppose une comptabilisation distincte des opérations selon les deux
référentiels local et international à partir d’un flux ou un événement transactionnel unique.
Ce modèle suppose également que l’entité comptable IFRS ne gère que les écritures affectant
les comptes de stocks (classement, valorisation..) conformément aux règles édictées par les
normes IFRS. Les comptes de flux étant préalablement identifiés, restent identiques à ceux
existant en comptabilité locale.
Enfin, cette option suppose la mise en place d’un contrôle de cohérence compta-gestion dans
les deux modules comptables pour s’assurer de l’absence d’écarts entre les deux modules.
Modèle d’architecture 1
Evénement
Transactionnel
Bank SI
Fonctionnement actuel
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Les états financiers en normes IFRS seront générés à partir du module comptable
IFRS pour les comptes de stocks et du module local pour les soldes des comptes de
flux.
Le deuxième modèle repose sur une gestion différenciée que ce soit pour les comptes de flux
ou les comptes stocks. Les événements sont ainsi interprétés dès le départ selon des règles
comptables différentes selon le référentiel utilisé.
Ce modèle suppose par ailleurs un paramétrage conséquent puisqu’il suppose une émission
unique d’événement par le système de gestion suivi d’une double interprétation comptable. Le
déclenchement de cette double interprétation devrait être paramétré au niveau de l’événement
relatif aux intentions de gestion issues du système de gestion de la banque.
Ainsi dans le cas où il y a un croisement d’intention entre les deux référentiels, il n’y aurait
qu’une seule règle à paramétrée et à utiliser pour l’interprétation et la génération des écritures
comptable. Dans le cas où les intentions sont différentes, alors le paramétrage s’effectuerait en
trois phases :
- La dernière consiste à paramétrer une deuxième règle fille pour l’interprétation des
événements dont le traitement est commun entre les deux référentiels.
126
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Ce modèle suppose également l’existence d’un contrôle permettant de s’assurer que toutes les
opérations donnant lieu à une interprétation comptable distincte sont prise en charge dans les
deux modules IFRS et commun aux deux référeniels.
Modèle d’architecture 2
Evénement
Transactionnel
Delta Bank
Comptabilité Comptabilité
Locale IFRS
La production des états financiers de la banque se fera pour les comptes locaux à partir du
module comptable actuel (tunisien) et pour les comptes IAS se fera par agrégation des soldes
présents dans le module IFRS et le module mixte.
Ce modèle est le plus simple à mettre en place et constate uniquement les écarts de montant
entre les deux référentiels pour une même opération dans des comptes IFRS appelés
« comptes IFRS ». Ces comptes sont ouverts dans la même classe que les comptes principaux
d’enregistrement de l’opération en question. Il peut s’agir à titre d’exemple de l’écart entre
l’amortissement linéaire et l’amortissement au TIE.
Sur le plan contrôle, ce modèle implique la délocalisation d’une majeure partie des contrôles
au niveau des back offices pour être prises en charge par la Direction Comptable.
127
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Modèle d’architecture 3
Evénement
Transactionnel
Delta Bank
Traitement comptable
dans de toutes les
dans de toutes les
opérations dans les
opérations dans les
comptes locaux
comptes locaux
Calcul des
Traitement des écarts de écarts
référentiels dans des écarts
IAS/NCT
comptes IAS IAS/NCT
Traitement des écarts de
Cette phase est un préalable aux choix définitifs qui vont être opérés sur l’architecture cible
comptable et du système d’information. Elle consiste à comparer les modèles identifiés au
regard des contraintes liées à l’environnement technologique de la banque, de la stratégie de
la banque et des contraintes du calendrier de migration.
L’implémentation des IFRS peut constituer une réelle opportunité pour les banques de la
place pour envisager la mise à niveau de leur système d’information. En effet, les efforts à
fournir lors de la phase de diagnostic et d’études d’impacts des IFRS sur les systèmes
comptables, de gestion peuvent être exploités pour prendre des décisions stratégiques quant au
développement du système d’information.
128
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
IFRS détaillées en annexe D et dans la sollicitation d’une plus grande intégration entre gestion
et comptabilité.
La difficulté réside également dans la présence de spécifications métiers qui rendent la mise
en œuvre des normes IFRS très dépendante des activités de la banque. Ce ci est de nature à
interpeller sur la nécessité d’adaptation des états de pilotage avec une vision plus économique.
Les normes IFRS demandent également plus de traitements au niveau des opérations
élémentaires et un plus grand détail d’informations que les normes tunisiennes. Sur le plan de
l’organisation comptable, l’adoption des IFRS soulève également la problématique de
génération d’états dans plusieurs référentiels comptables.
Toutes ces contraintes conduisent à mener des réflexions sur l’architecture du système
d’information, les possibilités d’évolution ainsi que sur les stratégies de migration.
a) Stratégie de refonte du SI
Il s’agit de revoir tous les modules du SI que ce soit comptable ou de gestion afin d’intégrer
les nouveaux paramètres et fonctionnalités exigées par le nouveau référentiel. Bien que cette
stratégie exige un budget temps plus important, elle présente néanmoins l’avantage d’être la
plus structurante pour les SI traitant le cœur des métiers de la banque ou gérant une
volumétrie importante d’opération.
b) Stratégie de contournement
Cette stratégie consiste à identifier les points de divergence entre les deux référentiels et
implémenter des solutions de contournement à travers un traitement manuel ou le
développement d’application ou même l’externalisations d’un certains nombre de traitement
IFRS. Cette stratégie peut être appliquée aux opérations, ne constituant pas le cœur métier de
la banque, telles que les immobilisations corporelles ou les avantages aux personnels.
129
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
c) Stratégie mixte
Cette stratégie revêt toutefois un caractère temporaire dans l’attente de mise en place de
solutions plus complètes.
Les nouveautés et les écarts que présente le référentiel international par rapport au système
comptable tunisien sont de nature à créer des besoins d’évolution des principaux systèmes de
gestion : gestion des crédits, gestion des titres, gestion de la trésorerie, gestion des opérations
de commerces extérieurs.
Les paramètres de choix des modèles qui peuvent être retenues à ce niveau peuvent
concerner :
La volumétrie des règles à paramétrer dans le cadre de la migration aux IFRS se traduit
généralement par le nombre de règles de gestion à implémenter dans le module en question
ainsi que le nombre d’événements élémentaires possibles pour chacun de ses règles à générer
dans le système. Chaque événement élémentaire étant à l’origine de la génération des
écritures comptables dans le module comptable du système d’information.
L’aspect significatif ou non des nouveaux événements à créer et à paramétrer dans le cadre de
la conversion au référentiel international peut être retenu comme un critère de choix du
modèle par la banque.
Le mode de génération des événements est également un critère de choix important dans la
mesure où les choix à faire en la matière peuvent conditionner les outputs du système en
termes de production comptable, réglementaire et de gestion.
130
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
A cet effet, le choix du modèle de génération des Comptes Rendus d’Evénement ‘ CRE) doit
être inter lié avec les postulats fonctionnels arrêté préalablement. Ces postulats reposent bien
évidements sur les intentions dans les informations véhiculées par le CRE alimentant les
modules de comptabilisation.
Ainsi, le choix d’une « double interprétation » à partir d’un seul CRE ou le choix d’un double
CRE à partir d’un seul événement élémentaire pour la gestion parallèle du référentiel
international avec le référentiel local et/ou réglementaire constitue un élément de taille à
considérer dans le choix du modèle.
La génération des soldes au niveau des modules de gestion peut avoir deux utilités. La
première concerne le rapprochement compta-gestion et la deuxième concerne la génération
des états réglementaires. Ainsi, le mode de génération des soldes dans le modèle à retenir peut
conditionner les contrôles à instaurer en amont et en aval pour garantir la fiabilité des
données.
Le choix d’un modèle disposant d’un CRE distinct pour les NCT, les IFRS et pour les
enregistrements communs entre les deux référentiels diffère en termes de points et de risque
de contrôle d’un modèle présentant un interpréteur unique pour l’ensemble des référentiels.
Le premier peut présenter l’avantage d’une meilleure ségrégation des contrôles compte tenu
de la séparation plus franche entre CRE au niveau des systèmes.
1. Le paramétrage comptable
L’introduction des nouvelles règles, introduites par le nouveau référentiel, nécessite une revue
du paramétrage comptable dont l’ampleur dépendra du modèle choisi. Les modifications à
apporter concerne nécessairement :
131
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
pour les nouveaux besoins. La création d’une nouvelle table distincte des tables gérant
les opérations communes ou spécifiques aux normes comptables tunisienne permettra
un meilleur contrôle et une meilleure maintenance dans le temps; et
Sur un autre plan, la mise en œuvre de la fonctionnalité règle mère/fille pour l’interprétation
des événements faisant appel aux deux référentiels nécessite la mise en place de contrôles
croisés de manière à éviter qu’un événement de gestion ne soit interprété dans l’un des deux
référentiels, sans qu’il ne le soit dans l’autre.
1. Analyse de la base
Généralement, la base comptable est constituée de plusieurs structures dont les plus basiques
sont les comptes, chapitres, types, et devises.
Comptes: concerne les comptes de clientèle et les comptes internes. Tout compte
appartient à une "agence" (agence du réseau ou du siège). Toutes les écritures sont
imputées sur les comptes
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Types : Tout chapitre (donc tout compte) est rattaché à un type de compte Les types de
comptes interviennent principalement dans le traitement des arrêtés. Ils permettent
d’attribuer les mêmes conditions d’arrêtés pour un ensemble de comptes.
- intégrer les écritures spécifiques aux IFRS sans pour autant interférer avec la
production des comptes individuels ;
- restituer les bilans, comptes de résultat, grand livre et données annexes selon les deux
référentiels.
La gestion des deux référentiels par le plan de compte est une étape à considérer lors de
l’implémentation du référentiel IAS/IFRS. Plusieurs solutions peuvent permettre d’atteindre
cet objectif.
La première solution peut consister dans le paramétrage d’un nouveau plan de compte
spécifique supportant les opérations dont le traitement IFRS diffère du traitement en normes
locales. Les comptes ainsi créés ne seront mouvementé que dans le module (entité) IFRS.
La gestion du double référentiel peut également être envisagée en gardant le plan de compte
existant en ajoutant des agrégats permettant la séparation entre les intentions en normes
locales et IAS/IFRS. Ces agrégats qui sont alimentés à la saisie de l’opération permettront le
133
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
rattachement des dites opérations dans les divers reporting IFRS ou locales avec la précision
de la rubrique de rattachement.
La solution la plus simple consisterait à maintenir le plan de compte existant avec création de
comptes spécifiques pour les opérations dont le traitement en normes locales diffère du
traitement en normes IFRS.
De part les spécificités du référentiel IFRS, celui-ci permet de réels progrès dans
l’appréhension des réalités économiques, et surtout accroît très utilement l’information
financière disponible au profit des marchés et de toutes les parties intéressées. Néanmoins, les
IFRS conduisent à des ruptures profondes par rapport au SCE.
Certaines des évolutions apportées par les IFRS sont d’ordre technique, et concernent surtout
le domaine de la comptabilité, mais elles sont également de nature à affecter les aspects
managériaux de la banque dans la mesure où les IFRS présenteront des défis particuliers au
top management, aux ressources humaines, aux fonctions de trésorerie et de fiscalité. Les
IFRS pourraient avoir des répercussions sur les rapports de gestion utilisés, notamment en ce
qui concerne les business plan, l’évaluation du rendement et le régime de primes.
Afin d’appréhender ces volets, de nouvelles procédures devront être mises en place pour
s’assurer que les effets de la transition au IFRS sont prises en compte dans le cadre du
processus d’approbation des nouveaux investissements ou produits de la banque. Les mesures
à lancer dans ce cadre peuvent concerner notamment:
134
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Outre les états financiers, la banque dispose d’un ensemble de reporting et d’états de synthèse
qui sont généralement alimentés par les modules comptables et les modules de gestion pour
des besoins internes ou pour des besoins de reporting externe.
La maintenance doit passer en premier lieu par une revue et l’actualisation des cahiers des
charges de ces états afin d’intégrer les besoins spécifiques IFRS et en suite par l’adaptation de
l’environnement des requêtes en fonction des modifications opérées. Les états mis à jour ainsi
que les nouveaux états devraient être soumis à une phase de test pour s’assurer de la prise en
compte de tous les paramètres.
L’intégration de ce volet dans la gestion de la transition est de nature à faciliter l’audit post-
projet. Les risques et les contrôles à mettre en place, dont les plus notables sont détaillés dans
le tableau ci après, gagnent à être discuter avec les auditeurs internes et externes de la banque.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
En face de chaque risque, des contrôles appropriés sont à envisagé lors de l’établissement des
cahiers de charges des nouvelles applications ou lors de revue des procédures.
Suppression du chemin d’audit suite - Production d’une documentation compréhensible des nouveaux
à la manipulation des données et le modèles implémentés
changement de modèle - Mettre en place au niveau du système d’information la fonctionnalité
de traçage du chemin d’audit
- Implémentation d’une gestion rigoureuse du changement pour le
développement des nouveaux modèles, incluant un passage
obligatoire par les utilisateurs pour les tests de validation.
Cette étape constitue l’aboutissement des analyses d’impact des différents thèmes explicités
dans les sections précédentes. Elle permet de résumer les avantages, les inconvénients et le
choix de modèle à appliquer.
La synthèse des avantages et inconvénients des modèles présentés dans le chapitre précédent
peut, au vu des caractéristiques de chaque modèle, se résumer come suit :
136
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
Quelque soit le modèle envisagé, les impacts en matière de mangement, des états de
restitution et de gestion de risque reste la même bien que la gestion opérationnelle de ces
impacts peut différer pour chaque modèle. Ainsi la maitrise des risques inhérents à ces
impacts restent la clé du modèle choisi.
Après étude des scénarii et évaluation des impacts, les fiches d’impacts sont rédigées par le
Directeur de projet avec les experts métiers désigné comme membre de la direction des
projets.
Ces fiches devront faire l’objet de discussion dans le cadre du comité du projet pour relever
les remarques des métiers, des fonctions de supports. Les divergences relevées des points de
vue doivent être remontées au comité de pilotage pour arbitrage et au comité de direction pour
approbation. A ce stade, la collecte de l’avis des commissaires aux comptes sur les scenarii
proposés est nécessaire.
**************
Conclusion
A même titre que les livrables et les outils, la capacité de mettre en place une approche
flexible permettant d’anticiper les changements et réagir en temps opportun constitue une clé
essentielle pour la réussite de la mise en œuvre des IFRS. A cet effet, l’expert-comptable doit
être disponible tout au long du projet pour apporter un appui continu dans le cadre d’une
approche ouverte encouragent le travail d’équipe avec les ressources internes de la banque
pour la résolution des problématiques rencontrés. L’approche doit également permettre un
transfert de connaissances à la banque lui permettant de prendre les commandes aussitôt que
le projet est livré et les IFRS sont implémentées.
137
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
138
PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
CONCLUSION GENERALE
A travers les différentes parties de ce mémoire, nous avons essayé de rendre compte d’une
expérience vécue dans une banque de la place pour l’application du référentiel IFRS en vue de
la génération des reporting groupe afin de mettre la lumière sur l’ossature d’un projet de
passage aux normes IFRS : exposé du cadre et des enjeux, l’application concrète des normes
aux activités de la banque et ses impacts, ainsi que la gestion du projet, de ses postulats et de
ses modèles.
A travers ces questions et ces problématiques, nous espérons avoir atteint notre objectif de
mettre en avant l’aspect transversal de la transition aux IFRS que les banques devront
considérer dés maintenant dans leur décision stratégique notamment relative au système
d’information ainsi que les enjeux et problématiques comptables auxquels l’expert
comptables devra se préparer pour se positionner comme un acteur incontournable dans le
processus de convergence et d’adoption des normes internationales .
L’évolution attendue des principes comptables des banques tunisiennes vers un référentiel
international accepté et utilisé par un grand nombre de pays devrait permettre une meilleure
intégration de nos banques dans le paysage international. Cependant, ce nouveau référentiel et
bâti sur des principes fondamentaux différents de ceux utilisés actuellement dans le cade du
SCE en mettant en avant la juste valeur comme élément préférentiel d’appréciation et
d‘évaluation des opérations au bilan et en privilégiant l’aspect financier des transactions.
L’exposé des normes internationales conduit à la conclusion que celles-ci sont de nature à
impacter l’ensemble des activités de financement et d’investissement des établissements
bancaire. D’abords, dans le cadre des activités de crédits, même si la juste valeur n’est pas
requise, la reconnaissance des résultats s’attache plus au rendement moyen des actifs. Ensuite,
les dérivés doivent être valorisés en juste valeur avec une reconnaissance limitée de la
comptabilité de couverture. Enfin, dans le domaine de la juste valeur, les résultats ne peuvent
être reconnus que dans le cadre de marchés liquides. Tout cela va no seulement conduire au
changement des systèmes, mais également à la revue du mode de perception des produits et
des organisations dans les banques.
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PROJET DE PASSAGE AUX NORMES IFRS DANS UNE BANQUE COMMERCIALE:
ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
De toute évidence, les évolutions induites directement par ce projet sont par excellence
d’ordre normatif et comptable mais ces évolutions ne peuvent pas être étudiées sans
considérer les évolutions corrélatives des systèmes d’information produisant l’information
financière, des processus de contrôles associés et de la communication financière des résultats
de la transition.
La réforme attendue est d’une envergure encore bien plus considérable si l’on considère
l’instabilité normative du référentiel internationale ou encore certains de ses aspects qui
remontent jusqu’au processus métiers de la banque pour impacter les processus de gestion et
de suivi des risques voir même pour remettre en cause les options retenue jusque là par la
banque.
Face aux impacts attendus, le passage aux normes IFRS doit être perçu comme un véritable
projet d’entreprise qui requière des moyens humains, techniques et financiers. La réussite de
ce projet nécessite la mise en œuvre d’outils, d’une méthodologie globale de gestion du
changement et d’une organisation appropriée et de disposer d’une connaissance des normes
internationales régissant l’activité bancaire. Il convient également de prendre la mesure de
l’instabilité normative et appliquer une méthodologie adaptative capable d’intégrer les
interactions avec les autres projets d’évolution réglementaires.
Dans ce cadre, L’expert-comptable peut apporter ces éléments aux banques s’engageant dans
le processus de changement de référentiel. L’expert-comptable pourra apporter sa contribution
en assistant les dirigeants dans leurs choix et l’anticipation des besoins. Il pourra également
apporter sa valeur ajoutée dans la phase de mise de œuvre à travers l’identification des
options, l’élaboration du plan de compte ou encore l’assistance au paramétrage comptable du
système d’information. Pour se faire, l’expert-comptable doit continuellement se mettre à
niveau et disposer des outils et des qualités pour la maitrise du nouveau référentiel.
Pour réussir ce projet, l’expert-comptable doit adopter une approche pragmatique en recourant
à son jugement professionnel et à l’échange d’expérience aves ses confrères, les commissaires
aux compte de la banque et en s’inspirant des expériences à l’échelle internationale.
Enfin, pour garantir une participation active dans ce qu’on peut appeler « une révolution
comptable », il est aujourd’hui nécessaire pour la profession de jouer un rôle moteur pour
défendre et activer cette réforme auprès du législateur et des entreprises.
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BIBLIOGRAPHIE
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ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
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ETUDE DES IMPACTS ET PROPOSITION D’UNE DEMARCHE METHODOLOGIQUE
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Code de Commerce
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ANNEXES
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CONTEXTE ET ENJEUX
Contexte
Rappel du contexte
Origine de la demande
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Enjeux et objectifs
Exposer les enjeux en précisant les objectifs poursuivis (du principal aux secondaires) :
Répondre à l’évolution de la réglementation…
Objet de l’étude
Périmètre de l’étude
Marché
Structures et acteurs
Préciser :
Les acteurs externes concernés : BCT, Clients, investisseurs.,Marché financier…
Les acteurs internes concernés : Filiales, Directions du groupe, départements, …
Identifier les principaux processus métiers concernés, en s’appuyant s’il y a lieu sur le référentiel des processus
existants. (crédits,gestion de la trésorerie, Instrûments financiers, gestion du personel…)
Périmètre fonctionnel
Identifier les principaux S.I. impactés et préciser le périmètre de l’architecture fonctionnelle, en s’appuyant sur
les référentiels existants. (A ce stade, le périmètre fonctionnel est identifié de manière macroscopique ; il est
détaillé par la suite en étape de cadrage)
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Analyse du besoin
Risques
L’analyse générale des risques doit porter sur les aspects organisationnels, fonctionnels, techniques et humains.
Les risques liés à la mise en œuvre de la solution bancaire sont identifiés lors de l’étude de chacun des scénarios
envisagés.
Donner des d’éléments quantitatifs (pénalités, manque à gagner sur frais généraux, risque régglementaire, ..) en
cas non lancement ou de report du projet.
Contraintes et exigences
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Performances attendues,
Stratégiques,
Organisationnelles,
Réglementaires,
Sécurité,
Qualité,
Homologation bancaire,
Qualification applicative,
Autres (à préciser).
Qualifier les contraintes et exigences (forte/moyenne/faible), indiquer les éventuelles interactions entre elles et
les prioriser.
Décrire les principaux leviers identifiés pour atteindre les objectifs sur les aspects organisationnels, fonctionnels,
techniques et humains.
Décrire les principaux impacts organisationnels liés à la mise en œuvre de la solution énoncée.
En particulier, préciser les impacts sur les structures (Directions, départements), les hommes (savoir-faire,
ressources), les modes de pilotage, les circuits de décision.
Identifier les risques majeurs inhérents au déroulement du projet et décrire brièvement les moyens de s’en
prémunir.
Décrire les principaux impacts fonctionnels, applicatifs et techniques liés à la mise en œuvre de la solution
énoncée.
Identifier les risques majeurs inhérents au déroulement du projet et décrire brièvement les moyens de s’en
prémunir.
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Les estimations de coûts effectuées à ce stade (avant le choix d’une solution) sont
des ordres de grandeur donnés avec une marge d’erreur potentiellement
significative.
Pour chaque objectif mentionné, il s’agit de détailler les indicateurs quantitatifs et qualitatifs qui permettront de
mesurer les gains prévisibles, de les quantifier et de préciser les sources d'information.
Certains gains ne peuvent pas être exprimés en valeur. Il peut s'agir de gains fonctionnels, organisationnels ou
même techniques.
Exemples :
Regroupement de plusieurs tâches sur une même entité,
Réduction du nombre de tâches ou diminution de leur complexité,
Outil plus intuitif ne requièrant pas de qualifications techniques donc plus facilement appréhensible par
les utilisateurs.
Notoriété,
Evolutivité des matériels,
Outil clé en mains, etc …
Gains attendus
Quoique le projet de conversion ne permet pas en lui-même de générer des gains mais il peut l’être indirectment
à travers l’opportunité qu’il offre pour la revue et l’optimisation de l’existent ( procédures, processus, SI, etc)
Évaluer les gains à espérer selon les divers indicateurs.
Toutes les évaluations peuvent reposer sur des résultats d’études spécifiques (étude
de marché, étude économique, etc…).
Proposition de lancement
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Conditions de lancement
Evaluer les charges et les délais de l'étape de Cadrage, sur les deux composantes : organisation / processus métier
et S.I.
Estimer le coût complet de l'étape de Cadrage.
Risques
Présenter les principaux risques de l'étape de Cadrage et les moyens de s’en prémunir :
Difficultés à stabiliser le périmètre du Cadrage, les objectifs et besoins métiers,
Difficultés à mobiliser les ressources nécessaires en cas d’extension de périmètre ou de révision des
objectifs métiers nécessitant une réoriantation des travaux,
Difficultés à trouver un Directeur de projet, des acteurs métiers disponibles,
Organisation
Définir l'équipe nécessaire pour mener à bien l'étape de Cadrage. Préciser le plus possible les profils des
membres de l'équipe.
Identifier les structures de pilotage à monter (comité directeur, de pilotage, projet avec la périodicité et les
objectifs de chaque Comité), les intervenants et leurs responsabilités.
Identifier les acteurs et les directions concernées.
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Ce questionnaire a été élaboré à partir des normes significatives pour l’activité bancaire. Cet outil proposé a pour
objectif de faciliter le diagnostic et l’identification par norme, des axes qui méritent une étude approfondie ainsi
que les sujets problématiques dans le cadre de la transition. Par ailleurs, Ce questionnaire n’a pas pour vocation
de traiter des divergences entre le référentiel tunisien et le référentiel international. Ce questionnaire peut être
rempli dans sa majeure partie via des entretiens avec les divers intervenants de la banque.
Une partie traitant des informations générales ayant pour objectif de mieux cerner la mission dans sa globalité
Une partie traitant par norme une liste préliminaire (non exhaustive) des informations nécessaires au calcul des
retraitements. Cette liste est à étoffer dans une deuxième phase au fur et à masure de l’identification des
divergences.
Comité de pilotage :
Comité de projet :
Interlocuteurs aspects comptables
Interlocuteurs aspects Métiers
Salle de Marché :
Risque :
Social :
Juridique et fiscal :
Filiales :
Opérationnel et technique :
Commissaires aux comptes
Experts en évaluation d’actif
Planning
Date de réunion préliminaire
Date prévue de clôture du projet
Date de publication des premiers états financiers en IFRS
Contrainte de planning
Formations
Personnes concernés
Thèmes
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Normes IAS/IFRS
Incidences Comptable Incidences Système d’Information
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Résumé du projet :
Caractéristiques du projet :
Projet réalisé sur une durée de x mois, avec des comités de pilotages mensuels.
Equipe projet constituée de xx personnes des entités suivantes : …….
Autres contributeurs : ……..
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Rédaction du document
FM 1 :
FM 2 :
Commentaire
Définition des sous chantiers
Responsable
Sous Chantiers 1
projet :
Sous chantier n
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Captal
Réserves
Résultats
Autres
Résultats
Marge/Intérêts
Marge/ commissions
Produits Financiers
Charges de salaire
Frais généraux
Bilan
Crédits
Titres
Immobilisations
Dettes
Provisions
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Atelier :
Problématique /Processus traité :
Normes IAS : Responsable :
Date de création : Date de mise à jour :
Statut : : Priorité :
Type du livrable :
Date cible du livrable :
5 Impacts Systèmes
1 Description et analyse
6 Impacts Organisations
2 Pratique
7 Autres Impacts
3 Points de discussions
8 Recommandations
4 Impacts Financiers
9 Evolutions attendues
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Etapes Commentaires
Description succincte de l’activité concernée (du Exemple : Crédits, titres AFS
processus)
Description des conséquences de ou des normes Exemple : Calcul des TIE, enregistrement des
IFRS justes valeurs en capitaux propres
Comptes concernées Engagements, titres au bilan, PNB, Provisions
Volumétrie des opérations A exprimer en montant et en nombre
Impacts financiers sur le bilan d’ouverture A préciser le mode de calcul : individuelle,
Impacts financiers récurrents forfaitaire ou approximative
Préciser les hypothèses pour les deux derniers
Impacts sur les systèmes utilisés Différencier entre les systèmes back office, front
office, de gestion et comptable
Faisabilité Déterminée sur une échelle (p.exp):
Faisable sans changement
Faisable avec des évolutions mineures
Faisable avec des évolutions majeures
Faisable avec changement de l’existant
Impacts sur l’organisation Déterminée sur une échelle de 1 à 4
Impacts sur les contrôles Déterminée sur une échelle de 1 à 4
Autres impacts Exemple : Bâle II, fiscalité…
Budget temps A fixer En jours /Homme en distinguant le
système d’information des autres impacts
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