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Frémont Armand. Dans la région du Djebel Serdj (Dorsale Tunisienne) . In: Méditerranée, 10ᵉ année, n°1, 1969. pp. 3-46;
doi : https://doi.org/10.3406/medit.1969.1299
https://www.persee.fr/doc/medit_0025-8296_1969_num_10_1_1299
(DORSALE TUNISIENNE)
NOTES DE GÉOGRAPHIE HUMAINE
50 km
Fig. 1. — Croquis de localisation
(4) Etude du climat local plus développée dans Fremont, ouvr. cité, chap. I.
(5) Montchicourt, ouvr. cité.
DANS LA REGION DU DJEBEL SERDJ
(8) Pourquoi une installation romaine aussi importante auprès d'une source
dont le débit est limité trois années sur quatre ? Le régime de la source aurait-il
changé, et pourquoi ? (d'après Société Centrale pour l'équipement du territoire,
rapport sur la région de Siliana, 1964). '
12 A. FREMONT
Relief
Golea \ Plus de 1000m
D ' OLJSSELTI A
F71 De 600m a 1000 m
^" Escarpement principal
y (arand djebel)
Y tscarpement secondaire
— — — — — ggOusseltia
CARTO — Inst de
Géographie Caen
Fig. 3. — Habitat et équipement
DANS LA RÉGION DU DJEBEL SERDJ 15
1. — La colonisation (1881-1956).
111) Les gens de la Kessera furent parmi les premiers à se rallier à la France
dans la région. Au contraire, l'hostilité initiale des habitants du Bargou fut
probablement renforcée par le captage des eaux.
(12) Poncet (J.) : La colonisation et l'agriculture européennes en Tunisie,
Paris, 19S1.
Poncet (J.) : Paysages et problèmes ruraux en Tunisie. Paris, 1962.
18 A. FREMONT
2. — L'indépendance et la décolonisation.
(13) Fremont (A.) : La région d'Ain Mlila dans les Hautes Plaines
Constantinoises, Méditerranée, 1962, n° 2.
(14) Selon la célèbre formule de Mao Tsé Toung. Ici, la géographie rejoint
l'histoire. L'attitude très différente à l'égard de la colonisation des deux
communautés montagnardes de la Kessera et du Bargou manifeste leur particularisme
profond. Les hommes du Bargou, hostiles dès l'origine, sous l'influence notamment
de Si Kaddour, chef de la confrérie religieuse des Quadria, puis exaspérés par
les problèmes locaux de l'utilisation de l'eau et des forêts. Les gens de la Kessera,
ralliés de la première heure, pépinière de tirailleurs pour l'armée française.
20 A. FREMONT
Tableau I
Population des cheikhats
(source : statistiques officielles)
Population Densité
Délégation Cheikhat
1956 1961 1966
Tableau II
U.R.D.
(Unité Régionale de Siliana Robâa
Ouled Yahia Ousseltia
développement)
Evaluations 1962
Population active 11700 6000
dont Professions libérales 24 15
Commerçants 520 190
Artisans 37 25
Fonctionnaires 107 25
Agriculteurs (environ) 11000 5700 5000
Source = Enquête de la SEDES, 1963.
Tableau III
Ecole du Djebel Ousselat. Effectifs : 25 enfants
Pâtes 2kgs
Lait en poudre (aide U.S.) 0,750 0,750 kgs
Viande (2 fois par mois) 0,900
Oeufs (2 fois par mois)
Pois chiche 0,300 0,250
Févettes 0,300 0,400
Huile 0,500 0,500
Pain 3,125 3,125
Oignons 0,500 0,500
Pommes de terre 0,500 1,500
Confiture 0,400 0,400
Tomates 0,250 0,250
Piment 0,500 0,500
Sucre 0,400 0,400
Pétrole 1,500 1,5001.
Sel 0,200 0,200
Savon 0,050 0,050
26 A. FREMONT
les domaines par le nom des colons : ferme Gaston Raffin, ferme
Georges Paul, ferme Gasq... Mantenant, coopérative ou terre
domaniale, le patron est un organisme anonyme et on attend que ses
représentants fassent leurs preuves pour leur accorder confiance.
La très grande majorité des fellahs n'ont pas compris qu'au sein des
coppératives ils pouvaient devenir eux-mêmes leurs propres maîtres.
Mais, sans être jamais clairement formulée, leur analyse ne manque
pas d'intérêt. Certains ouvriers agricoles s'inquiètent de l'afflux au
sein des nouvelles coopératives de la plèbe des paysans sans ressource.
Comment pourront-ils être intégrés sans dommage pour l'efficacité
économique ? D'autres ouvriers jugent avec méfiance l'arrivée dans
les coopératives de riches exploitants tunisiens, beaucoup membres
du Destour. L'intégration de ceux-ci ne sera-t-elle pas trop aisée
aux postes de responsabilités ? De lourdes ambiguïtés demeurent.
Ne crée-t-on pas des coopératives en l'absence de tout esprit
coopératif ?
En attendant, la situation matérielle des ouvriers permanents
se dégrade. Un ouvrier moyen gagne 442 millis par jour, un
occasionnel 385 m, un chauffeur de tracteur 680 m, un gérant 24 à 31 D par
mois. Les bergers passent un contrat pour la garde de 250 têtes.
Ils reçoivent 6 agnelles et 16 qx d'orge par an en plus de 4,442 D
par mois, soit au total un revenu d'environ 300 D par an. Ces salaires
sont théoriquement comparables à ceux de la période coloniale. En
fait, surtout depuis 3 ans, ils représentent une dégradation du niveau
de vie, puisqu'ils restent pratiquement constants alors que les prix
des articles courants augmentent de façon sensible. Enfin, à tort ou
à raison, beaucoup d'ouvriers se sentent menacés dans la sécurité
de leur emploi par la pression des paysans sans terre et par l'arrivée
à l'âge du travail des jeunes gens auxquels l'effort récent de
scolarisation a donné une qualification professionnelle. Certains constatent
qu'ils deviennent des sortes de sous-prolétaires.
Ainsi, ce vieil ouvrier d'une coopérative d'Ousseltia, ancien
tirailleur, ancien mineur de fer (en Lorraine), revenu au pays pour
être conducteur de tracteur : « J'ai gagné jusqu'à 80 000 F par mois;
là-bas, j'avais deux chemises... Maintenant, j'ai la même chemise
depuis trois ans, et il faut compter milli par milli pour acheter
l'huile... ».
Ou cet autre, plus jeune (27 ans), qui se dit mécanicien qualifié :
« On m'a répondu, des mécaniciens comme toi, il y en a beaucoup
et on n'a pas de travail pour tous. Tu garderas et répareras la pompe
30 A. FREMONT
qui tire l'eau de l'oued... ». Et ainsi passe-t-il ses jours et ses nuits
dans une petite cabane près de l'Oued el Graoua où les troupeaux
viennent boire.
Tableau IV
Esquisse de comptabilité agricole
d'une exploitation de 40 ha dans la Plaine d'Ousseltia
Surfaces Totale 40 ha Cheptel
Parcours 15 Brebis adultes 30
Cultures 25 Autres moutons 20
Blé dur 12 Vache 1
Orge 4 Cheval 1
Blé tendre 4 Bourricots 2
Jachère 5 Poules 10
Oliviers 20 pieds
Produit brut Total Par ha
Blé dur ( 1 2 ha, 9 qx par ha, 5 D. le q.) 540 D.
Blé tendre (4 ha, 9 qx par ha, 4,5 D. le q.) 162
Orge (4 ha, 10 qx par ha, 4 D. le q.) 160
Olives (environ 1 00 1. d'huile à 0,3 D.) 30
Agneaux (10 gardés, 20 vendus à 8 D.) 160
Brebis de réforme (4 vendues à 8 D.) 32
Veau (1 vendu à 10 mois) 25
Poules (environ) 4
1113 27,82
Charges réelles
Semences Blé dur (1,2 q. par ha) 72 D
B. tendre (1 q. par ha) 18
Orge (0,8 q. par ha) 13
TÔT 103
Matériel (25 Journées de tracteur à 3 D.) 75
Main d'oeuvre (1 ouvrier permanent) 108
Divers 20
3ÔT 7,65
Charges calculées
Travail familial 300
Intérêts du capital d'exploitation évalué à
Terres (40 ha à 50 D.) 2000 D
Matériel 16
Cheptel 604
2610
soit, à 6 % 137
437 10,92
Revenu agricole 807 20,17
Revenu net 370 9,25
N. B. — Ce calcul est donné à titre indicatif. En fait, les rendements varient
dans des proportions considérables, parfois inférieurs à 5 quint, par ha (les
revenus deviennent alors très faibles ou nuls), le plus souvent voisins de 10 quint,
(cas ci-dessus), exceptionnellement de l'ordre de 20 quint. (1962). La possibilité
de constituer des réserves joue donc un rôle très important, ce qui est encore
favorable aux grands exploitants.
32 A. FREMONT
Tableau V
Recensement des arbres fruitiers de la Coopérative du Bargou
(exercice 1965-1966)
Tableau VI
Economie du romarin
1 Tonne de romarin
• Prix de vente par le distillateur
(4,5 kg d'huile à 0,6 D.) 2,7 D.
• Prix de revient
— Cueillette (10 à 12 cueilleurs) 2
— Ouvriers de distillerie 0,45
— Amortissement (pour mémoire) 0,05
• Bénéfice du distillateur 0,2
Conclusion
A. FREMONT.
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