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Institut Supérieur D’ingénierie

&
Des Affaires
MINI PROJET

Filière : MANAGEMENT

Option : 4ème GF/ACG

Thème :

PLAN

INTRODUCTION
DIAGNOSTIC FINACIER ET PERFORMANCE
PARTIE 1 : DES ENTREPRISES COTEES

CHAPITRE 1: Diagnostic de l'équilibre financier d'une entreprise

Réalisé par : Encadré par :

KEITA Aminata M. KHAROUAA ACHRAF

COULIBALY Fatoumata

KONE MARIAM WOUDANGA

Année universitaire : 2021-2022


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REMERCIEMENTS

En premier lieu, nous souhaitons remercier vivement toutes


les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet
ainsi que celles qui nous ont encouragés.
Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements et
témoigner de notre grande reconnaissance à M.
KHAROUAA ACHRAF qui a accepté d'encadrer ce travail.
Nous exprimons aussi notre gratitude et tout notre respect à
nos parents, qui nous ont toujours encouragés dans la
poursuite de nos études, pour leur aide et leur soutien moral
qui nous ont été très précieux.
Enfin, nos remerciements vont également à toute l'équipe
enseignante de L’ISGA et à tous ceux qui ont contribué à leur
façon à ce travail.

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SOMMAIRE
SECTION 1: Diagnostic à partir des états financiers

1. Démarche et méthode de l’analyse financière


2. Analyse et diagnostic à partir du bilan, compte de résultat, tableau financier des
ressources et des emplois

SECTION 2 : Diagnostic d'une entreprise à travers les ratios

1. Au niveau de la structure financière


2. Ratios d’appréciation de la gestion

CHAPITRE 2 : Notions de performances et instruments d'évaluation


SECTION 1 : Concept de la performance
1.Contenu et définition de la performance
2.Les dimensions internes de la performance
SECTION 2 : Les déterminants de la performance financière et du Diagnostic financier

1. Les déterminants de la performance financière

2. Les déterminants du diagnostic financière


PARTIE 2 :
CHAPITRE 1: Diagnostic critique de l'équilibre financier et les diverses formes de
performances associées
SECTION 1: Diagnostic environnemental des entreprises
SECTION 2: Méthodologie de la recherche

CONCLUSION GENERALE

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INTRODUCTION GENERALE

En ce 21ème siècle, nous vivons dans un monde en continuel évolution, caractérisé par un
environnement complexe, instable et fortement concurrentiel. C’est que toute entreprise ou
chef d’entreprise, quel que soit son secteur d’activité, est confronté à des problèmes de
gestion auxquelles il faut trouver au temps opportun des solutions rapides et efficaces avec
une rigueur de gestion toujours plus intensive et prendre des décisions qui s’imposent. Cela
nécessite des recherches dans tous les domaines de la vie de l’entreprise.

En effet, les entreprises sont contraintes de répondre aux critères de la performance


(efficacité, efficience et pertinence) une démarche d’analyse financière conduite à constituer
un diagnostic. Les dirigeants font appel à l’analyse financière, cette dernière vise à formuler
un diagnostic sur l’entreprise : mesurer sa rentabilité, son niveau d’endettement, sa solvabilité
et apprécier l’équilibre des masses pesantes dans le bilan ainsi que toute évaluation nécessaire
à la survie de l’entreprise.

Le diagnostic financier est un ensemble de méthode, démarche et d’outil qui permet d’étudier
et de mesurer la performance de l’entreprise et de juger sa situation et les résultats financiers.
Il permet aussi de faire les points sur l’entreprise d’analyser ses forces, ses faiblesses, repérer
et d’identifier des symptômes en prenant compte des performances passées et d’agir sur les
causes des dysfonctionnements pour un éventuel redressement et de formuler des
recommandations en vue d’un traitement dans le but d’assurer sa viabilité et optimiser son
avenir.

Le diagnostic financier permet d’apprêter un bilan approfondi de la situation d’une entreprise


puis de la situer dans son secteur d’activité, de déterminer les domaines d’amélioration
possibles et les perspectives d’évolution. Le diagnostic s’adresse à tous les acteurs de
l’entreprise managers, actionnaires, salariés, préteurs, etc.

Ce dernier occupe une place primordiale au sein de l’entreprise, car l’entreprise est soumise à
un univers concurrentiel et précaire.

La performance d’une entreprise mis en avant un concept multidimensionnel. Toutefois, elle


est la plus souvent révélée et appréhendée par des indicateurs financiers. Ces derniers ont pour
objet de mesurer la performance financière et économique de l’entreprise.

L’analyse financière, ou le diagnostic financier, consiste à étudier l’entreprise sur le plan


financier en s’appuyant sur :

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- Des documents comptables, financier et les comptes résultats comme étant matériau de base
de l’analyse financière ;

- Des informations économiques et financières relatives à l’entreprise ou à son marché ;

- Les indicateurs financiers en vue de mesure ses différents dimensions, comme la liquidité, la
rentabilité, la croissance et la productivité.

Enfin, tout cela va nous permettre de porter un jugement d’ensemble sur la santé financière de
l’entreprise et, par la suite, de prendre des décisions. De plus disposer d’une information
financière préventive peut contribuer à améliorer les performances d’une entreprise.

Position du problème et hypothèses de la recherche

Problématique

L’objectif de notre travail est de mettre en lumière la relation entre le diagnostic financier et la
mesure de la performance financière des entreprises à travers le cas de 10 entreprises cotées à
la bourse de Casablanca.

A ce titre notre question principale se pose comme suite :

Le diagnostic financier permet-il d’évaluer la performance financière des


entreprises ?

Objectif de la recherche

Notre travail de recherche consiste à faire une étude théorique et empirique du diagnostic
financier et de la performance de 10 entreprises en s’interrogeant sur leurs rentabilités,
croissances et performances.

Méthodologie de recherche

La première s’appuie sur une recherche documentaire approfondie qui nous permettra de
cerner et de comprendre les différents aspects théoriques liés à notre étude à travers la
consultation des ouvrages, publications intérêt, articles scientifiques.

En deuxième temps, nous avons effectué une recherche empirique au cours de laquelle nous
avons pu avoir accès aux documents internes de nos 10 entreprises, particulièrement les états
financiers (rapports annuels), afin de recueillir les données nécessaires à l’achèvement de
notre travail de recherche pour analyser et interpréter les résultats.

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Justifications du choix du thème

Le choix du sujet n’est pas fait d’une manière hasardeuse, c’est pour nous un privilège de
traiter un sujet de notre domaine, car nous pensons utiliser le bagage intellectuel acquis au
cours du cursus académique dans le cadre de notre mini-projet.

Plan de travail

Pour l’élaboration de notre manuscrit nous avons partagé notre travail en trois chapitres.

Le premier chapitre englobe les aspects théoriques sur le diagnostic financier et les états
financiers qui permettent de déterminer la santé financière de l’entreprise.

Dans le second chapitre nous allons définir la notion de la performance et ses différents types
tout en se focalisant sur la notion de la performance financière.

Le troisième et le dernier chapitre, sera consacré à une étude empirique de 10 entreprises


cotées.

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CHAPITRE 1: DIAGNOSTIC DE L'EQUILIBRE FINANCIER D'UNE
ENTREPRISE

Introduction :

Le diagnostic financier aborde l’ensemble des techniques utilisées en finance pour porter un
jugement sur la santé financière de l’entreprise à partir de ses états financiers et de son
environnement externe. Il consiste à examiner l’équilibre financier de l’entreprise, sa
liquidité, sa solvabilité ainsi que sa rentabilité. Ces analyses répondent aux préoccupations des
divers partenaires de la société.

En effet, les décisions importantes notamment d'investissement et de financement sont prises


par les investisseurs et les bailleurs de fonds principalement sur la base de l'information
comptable et financière produite à l'intérieur de l'entreprise ainsi que dans son environnement
externe. C’est pourquoi il est primordial que ces utilisateurs demandent que cette information
soit certifiée sincère et régulière pour qu’ils puissent prendre des décisions

SECTION 1: DIAGNOSTIC A PARTIR DES ETATS FINANCIERS

I. DEMARCHE ET METHODE DE L’ANALYSE FINANCIERE


1. Démarche de l’analyse financière :

L’analyse Financière s’allie à une recherche sur la situation financière actuelle et


prévisionnelle de l'entreprise. L’analyse de cette situation nécessite un cheminement logique.

Dans cette optique, la conduite de l'analyse financière, entre autre, requière :

 La lecture attentive et l'analyse critique des rapports des commissaires aux comptes ou
(si disponible) des auditeurs ainsi que l'examen des règles et des principes comptables
suivis par l'entreprise ;
 L’analyse économique et stratégique pour déterminer les forces et les faiblesses de
l'entreprise sur son marché ;
 L’analyse des états financiers afin de retrouver, au-delà des chiffres, la réalité
économique et financière de l'entreprise.

L'objectif de l'entreprise est de créer de la valeur et celle-ci engage que :

 L’entreprise soit viable en trouvant durablement des clients ;

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 Les investisseurs nécessaires préalable (en besoin de fonds de roulement et en actif
immobilisé) soient réalisés en marge projeté (politique d'investissement) ou vue du
résultat ;
 Le financement des investissements soit assuré (politique de financement :
endettement et/ou capitaux propres).

Les documents financiers et non financiers ainsi collectés vont ensuite être analysés selon
plusieurs méthodes complémentaires, chacune apportant un éclairage différent sur un aspect
de la situation de l’entreprise, en particulier sur sa performance et sur sa solidité.

La démarche du diagnostic peut être menée à travers les étapes suivantes :

Collecte de données sur le


secteur d’activité et sur la
concurrence

Collecte de données
financières (comptes de
l’année écoulée et des

Retraitement des comptes

Etude de l’activité et de la Etude de l’équilibre financier :


rentabilité :
- bilan
- compte de résultat
- FR, BFR et trésorerie
- SIG et CAF
- Ratios et scores
- Ratios de rentabilité

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2. Méthode de l’analyse financière :

Il existe plusieurs approches financière de l’entreprise.

Cependant, nous allons présenter cinq des méthodes les plus utilisés :

a. Analyse en tendance d’une entreprise sur plusieurs exercices :

Son objectif est de mettre en exergue de clignotants révélant les difficultés importantes
auxquelles l'entreprise fait face.

Pour pouvoir étudier le passé, diagnostiquer le présent et prévoir l'avenir, seul une analyse sur
plusieurs exercices permet de dégager des tendances et des évolutions.  Cette étude peut être
appliquée sur des états prévisionnels élaborés par l'entreprise.

b. Comparaison par secteur ou analyse comparative :

Son objectif est de juger l'entreprise par rapport à la moyenne des entreprises de son secteur.

La comparaison des performances financières (SIG et ratios) d'une entreprise à celle dites
caractéristiques des entreprises du même secteur permet de s'assurer du caractère anormal ou
normal des principaux éléments analysés (ex. délai clients, rotation des stocks, structure
financière, etc.).C'est le domaine du BENCHMARKING1.

Le prolongement de cette analyse est celle de l'analyse normative ou les règles dites
d'orthodoxie. La comparaison est faite avec des normes propres à certaines professions
(Chiffres d'affaire au m2 pour les supermarchés, ratio des accords de classement, prix de la
nuitée dans l'hôtellerie, etc.).

c. Méthode des scores ou crédit SCORING 2:

Son objectif est diagnostiquer de manière préventive les difficultés des entreprises.

Cette méthode consiste à déterminer des ratios qui soient des indicateurs avancés des
difficultés des entreprises.

1
BENCHMARKING : méthode d'amélioration des organisations qui permet d'identifier les meilleures pratiques

2
Méthode des scores : extrait de Cohen(E) : Analyse financière, éd. Economica, Paris

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d. Notation financière :

Son objectif est d’évaluer  la solvabilité d'un emprunteur.

Ce sont les agences spécialisées qui font cette évaluation ou les banques pour leurs besoins
internes de respect des ratios prudentiels ou les assureurs de crédit.

Cette évaluation s'effectue par attribution d'une note qui reflète une opinion sur le risque d'un
emprunt : risque financier et autres formes de risques liés aux caractéristiques de l'emprunt.

e. Systèmes d’experts :

Son objectif est d’développer les méthodes de raisonnement proche du cerveau humain
(Intelligence artificielle).

Ces systèmes experts sont des logiciels développés pour conduire des analyses financières
fondées sur une base de connaissance enrichie au fur et à mesure des analyses réalisées.

II. ANALYSE ET DIAGNOSTIC A PARTIR DU BILAN, COMPTE DE RESULTAT,


TABLEAU FINANCIER DES RESSOURCES ET DES EMPLOIS
1. Analyse et diagnostic à partir du bilan

Le bilan Le bilan établi par une entreprise se définit comme étant « un compte de capital
destiné à mesurer à un moment donné l’état du patrimoine d’une entité ».

Il fournit les informations correspondantes à la situation financière, il regroupe :

Les actifs : sont des ressources contrôlées par l’entreprise du fait d’événements passés et dont
elle attend des avantages économiques futurs.

Les passifs : sont les obligations actuelles de l’entreprise résultantes d’événements passés et
dont l’extinction devait s’expliquer par une sortie de ressources représentatives d’avantages
économiques.

Tableau 1 : La représentation générale du bilan

Bilan au 31 décembre N
Actif Passif
=utilisation des ressources contrôlées =obligations actuelles-origine des ressources

ACTIFS NON COURANTS Capital social


Immobilisations incorporelles Réserves

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Immobilisations corporelles Résultats de l’exercice
Immobilisations financières CAPITAUX PROPRES
ACTIFS COURANTS DETTES NON COURANTES
Stocks Provisions pour risque et charges
Créances (clients et autres débiteurs) Dettes financières
DETTES COURANTES
Trésorerie et équivalents Fournisseurs et autres créditeurs
Dettes fiscales et sociales
Total ACTIF Total PASSIF

SOURCE : HOARAU C., (2008), Analyse et évaluation financières des entreprises, Vuibert, Paris, p.55

a. Le bilan fonctionnel

Le bilan fonctionnel n’est autre que le bilan préconisé par le plan comptable. Il est dit
fonctionnel parce que les postes y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent.
Les fonctions en cause sont les suivantes :

 La fonction financement

Elle regroupe les postes de capitaux propres, de dettes financières ainsi que les
amortissements et provisions.

 La fonction investissement

Elle concerne les immobilisations incorporelles, corporelles et financières, ainsi que les
charges à répartir sur plusieurs exercices et les primes de remboursement des obligations.

 La fonction exploitation

Entendue au sens large, elle reçoit tous les autres postes, c'est-à-dire :

 A l’actif :

Les postes directement liés aux opérations du cycle d’exploitation, stricto sensu, lesquels
constituent l’actif circulant d’exploitation (ACE)

Les postes liés aux opérations diverses = actif circulant hors exploitation

Les postes de disponibilités = actif de trésorerie

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 Au passif :

Les postes liés directement aux opérations du cycle d’exploitation = dettes d’exploitation

Les postes liés aux opérations diverses = dettes hors exploitation

Les concours bancaires courants et les soldes créditeurs de banques qui constituent le passif
de trésorerie.

Tableau 2 : Tableau du bilan fonctionnel

Actif Passif
Emplois stables Ressources durables
 Actif immobilisé brut  Capitaux propres
 IMMO. Incorporelles  Provisions pour R et C
 IMMO. Corporelles  Amortissements et provisions de
 IMMO. Financières l'actif
 Charges à reparti  Dettes financières
Actif circulant d'exploitation brut Dettes d'exploitation
 Stocks  Avances et acomptes reçus
 avances et acomptes versés  dettes fournisseurs
 créances clients  dettes fiscales
 créances fiscales  produits constatés
 d'avance
 Actif circulant hors exploitation brut  Dettes hors exploitation
 créances diverses  dettes diverses
 intérêts courus  intérêts courus
 créances d'IS  dettes d'IS
 créances sur immobilisations  dettes sur immobilisations
Trésorerie Actif Trésorerie passif

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b. Le passage du bilan fonctionnel au bilan financier

Si le plan comptable marocain a consacré la présentation fonctionnelle du bilan, le bilan


financier ou bilan liquidité classique conserve et conservera sans doute pendant un certain
temps la préférence des investisseurs et des banquiers. Aussi, avant de présenter tous les
retraitements et reclassements nécessaires pour passer d’un bilan comptable résolument
fonctionnel à un bilan liquidité, nous nous proposons dans un premier temps d’exposer
les fondements de la conception financière de l’entreprise.

 La conception financière de l’entreprise


 Le classement par liquidité et exigibilité croissante

Dans sa conception financière, le bilan liquidité vise essentiellement à établir l’inventaire


de l’actif et du passif de l’entreprise en vue de dégager la valeur du patrimoine de
l’entreprise et de porter un jugement sur sa solvabilité.

Dans la présentation du plan comptable, les postes de l’actif et du passif étaient classés
respectivement par ordre de liquidité et d’exigibilité croissante. Il convient de noter que la
liquidité mesure la vitesse de transformation d’un bien en monnaie. Ainsi, un stock de
marchandises sera plus liquide qu’une construction, mais moins liquide que de la
monnaie disponible en caisse, qui elle est d’une liquidité totale. Le degré d’exigibilité
d’une dette traduit le délai plus ou moins long durant lequel les ressources demeurent à la
disposition de l’entreprise.

La mesure exacte de la liquidité et de l’exigibilité n’étant pas aisée, le critère de sélection


retenu est l’année. C’est ainsi que l’on considère comme emplois fixes et ressources
longues les actifs et les dettes à plus d’un plus an, et comme actif circulant et passif
circulant les emplois et ressources à moins d’un an.

Même si le P.C.M. n’adopte pas cette présentation, la reformulation du bilan en fonction


de critères d’exigibilité et de liquidité est possible, en utilisant les indications relatives
aux échéances des postes de l’actif et du passif qui figurent dans l’ETIC : tableau des
créances et tableau des dettes.

 Les grandes masses du bilan

Les masses de l’actif

 L’actif immobilisé englobe tous les actifs à plus d’un an ;

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 L’actif circulant comprend : les stocks, les créances à moins d’un an, la trésorerie-
actif.

Les masses du passif

 Le financement permanent englobe toutes les ressources à plus d’un an ;


 Le passif circulant comprend toutes les ressources financières de l’entreprise à moins
d’un an.

Tableau 3 : Le tableau de synthèse des masses du bilan

SYNTHESE DES MASSES DU EXERCICE Tableau de variations


BILAN Variation a-b
N N-1 Emplois Ressources
c d
MASSES
1 Financement permanent
2 Moins Actif immobilisé
3 = Fonds de roulement
fonctionnel (1-2) (A)
4 Actif circulant
5 Passif circulant
6 = Besoin de financement
Global (4-5) (B)
7 Trésorerie nette (Actif-Passif)
=A-B
Variation Emplois = Variation
Ressources
Source : plan comptable général marocaine

 Les principaux reclassements et retraitements à effectuer


 Position du problème

L’analyse financière à partir des documents comptables est rendue parfois difficile, du
fait de la divergence entre la logique comptable ou fiscale et la logique financière. La
présentation comptable dépend à la fois des principes comptables fondamentaux (principe
du cout historique, principe de prudence, etc.) et des options prises par les chefs

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d’entreprises, par exemple en matière d’amortissement ou d’appréciation des risques
(provisions).

Aussi, convient-il pour l’analyste financier de procéder à certains retraitements et / ou


reclassements de créances et de dettes, pour améliorer la qualité de l’information
bilancielle et l’adapter aux impératifs de l’analyse et du diagnostic financier.

Mentionnons au passage que les retraitements et reclassements examinés ci-après


découlent plus de l’application de principes de bon sens, que du respect de normes bien
établies ou d’une doctrine.

 Les corrections de l’actif


- Les reclassements de l’actif
 Le stock outil

Le stock outil correspond au stock minimum nécessaire que l’entreprise constitue pour faire
face à ses besoins d’exploitation, et éviter ainsi le risque de rupture de stocks. Dans le secteur
pétrolier par exemple, les pouvoirs publics imposent aux entreprises de distribution de
constituer des stocks stratégiques. Le stock outil étant destiné à rester en permanence dans
l’entreprise, il perd son caractère de liquidité. Aussi, certains auteurs préconisent d’en
retrancher le montant de l’actif circulant et de le rajouter à l’actif immobilisé.

 Les actifs à plus ou moins un an

Les actifs seront reclassés en fonction de leur échéance réelle. Pour les créances,
l’analyste se reportera aux informations contenues dans l’ETIC, afin de procéder aux
reclassements nécessaires. Les actifs à moins d’un an seront donc éliminés de l’actif
immobilisé, et intégrés à l’actif circulant. C’est le cas par exemple des prêts immobilisés
pour la partie à échéance à moins d’un an. On procédera de la même façon pour les actifs
à plus d’un an, qui viendront en diminution de l’actif circulant et en augmentation de
l’actif immobilisé. Ce peut être le cas des charges constatées d’avance par exemple, dont
l’échéance peut être supérieure à un an, ou des créances commerciales immobilisées.

 Les titres et valeurs de placement

Si les titres inscrits dans cette rubrique sont aisément négociables et donc totalement
liquides, il convient de les assimiler à la trésorerie-actif. Notons que certains analystes

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opèrent le même redressement pour les effets bancables, c’est-à-dire escomptables et non
escomptés, et pour le crédit fournisseur inutilisé, qui tous deux constituent une trésorerie
virtuelle. De la même façon, les placements spéculatifs dans les actifs d’exploitation
(stocks, titres, etc.), ou encore les acquisitions hors exploitation, représentent un potentiel
de liquidité qui vient accroitre la trésorerie virtuelle de l’entreprise.

- Les retraitements des actifs fictifs


 Les immobilisations en non-valeurs

Comme nous l’avons vu, les immobilisations en non-valeurs regroupent : les frais
préliminaires, les charges à répartir sur plusieurs exercices et les primes de
remboursement des obligations. S’agissant d’actifs fictifs, leur montant sera retranché de
l’actif et les capitaux propres seront diminués à due concurrence.

 Les écarts de conversion active

Les écarts de conversion active correspondent à des pertes de change latent (dépréciation
d’une créance ou appréciation d’une dette). Les écarts de conversion portent soit sur des
créances immobilisées ou des dettes de financement, soit sur des créances de l’actif
circulant ou des dettes du passif circulant. En principe, la perte de change latente doit
donner lieu à la constitution d’une provision pour risque de change.

 Les plus ou moins-values latentes

Si l’application des principes des couts historiques et de prudence garantissent que les
actifs ont été comptabilisés dans le respect des règles comptables, puisqu’ils ont fait
l’objet d’amortissements ou de prévisions suivant ces mêmes règles, ces principes sont de
peu d’utilité pour l’analyse patrimoniale, car on observe très souvent des distorsions
importantes entre la valeur comptables et la valeur économique des éléments de l’actif .

 Les corrections du passif

Le bilan financier ou bilan liquidité est toujours établi après répartition du résultat. La
première étape de l’analyse financière consiste à répartir le résultat.

- La répartition du résultat

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Dans les sociétés par actions, le bénéfice à répartir est constitué par le bénéfice de
l’exercice corrigé du report à nouveau, des résultats nets en instance d’affectation et des
prélèvements sur les réserves.

Le bénéfice à répartir n’est pas totalement disponible pour les actionnaires, car la
distribution de dividendes obéit à des contraintes :

 Légales : affectation de 5% du bénéfice à la réserve légale dans la limite de 10%


du capital ;
 Statuaires : dotation le cas échéant à des réserves statutaires, versement d’un
intérêt statutaire ou premier dividende.

Après avoir satisfait à ces deux contraintes, l’assemblée générale des actionnaires
décidera de l’affectation du bénéfice résiduel en réserves facultatives, superdividende ou
second dividende et report à nouveau.

- Les reclassements des dettes


 Les dettes à plus ou moins un an

A l’instar des créances, les dettes seront reclassées en fonction des informations dont
dispose l’analyste en dettes à plus d’un an (financement permanent) ou dettes à moins
d’un an (passif circulant hors trésorerie).

Ces reclassements portent par exemple sur les dettes de financement, dont la partie à
moins d’un an d’échéance viendra augmenter le passif circulant hors trésorerie, ou sur les
produits constatés d’avance à plus d’un an, qui viendront en accroissement du
financement permanent.

- Les comptes d’associés créditeurs

Les comptes d’associés créditeurs font normalement partie du passif circulant hors
trésorerie. Lorsqu’il existe une convention matérialisant un engagement de longue durée
de la part des actionnaires, le montant correspondant est assimilé sur un plan financier à
des ressources stables.

- Les écarts de conversion passive

L’écart de conversion passif représente un gain de change latent. La loi fiscale oblige les
entreprises à l’intégrer dans le bénéfice imposable. D’un point de vue financier, le principe de
prudence s’oppose à ce type de redressement.

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2. Analyse et diagnostic à partir du compte de résultat :
2.1. Le compte de produits et charges

Le compte de produits et charges du P.C.M est représenté en liste, et permet de dégager divers
niveaux de résultats, qui traduisent les conséquences des opérations d’exploitation de
l’entreprise, de sa politique de financement, de ses opérations non courantes et de l’impôt sur
les sociétés.

Ainsi, le compte de produits et charges fait apparaître les résultats intermédiaires suivants :

 Résultat d’exploitation = Produits d’exploitation + Charges d’exploitation


 Résultat financier = Produits financiers + Charges financiers
 Résultat courant = Résultat d’exploitation + Résultat financier
 Résultat non courant = Résultant non courant – Charges non courantes
 Résultat avant impôts = Résultat courant + Résultat non courant
 Résultat net = Résultat avant impôt – impôts sur les résultats

Par ailleurs, la somme du résultat d’exploitation et du résultat financier permet de dégager un


résultat courant avant impôts, qui constitue en fait la marge issue de l’activité normale de
l’entreprise. À l’instar du bilan, le compte de produits et charges mentionne les totaux de
l’exercice précédent.

Nous allons procéder à l’étude des différents niveaux de résultats.

Le résultat d’exploitation :

Le résultat d’exploitation s’obtient par la différence entre les produits d’exploitation et les
charges d’exploitation.

a. Les produits d’exploitation comportent :


 Les ventes de marchandises ;
 Les ventes de biens et services produits ou production vendue ;
 Les variations de stocks de produits ou production stockée ;
 Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ou production
immobilisée ;
 Les subventions d’exploitation qui permettent de faire face à une insuffisance du prix
de vente ou à des charges d’exploitation ;
 Les autres produits d’exploitation : jetons de présence reçus, revenus des immeubles
non affectés à l’exploitation, profits sur opérations faites en commun, transferts de
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pertes sur opérations faites en commun, autres produits d’exploitation des exercices
antérieurs ;
 Les reprises d’exploitation ; transferts de charges.
b. Les charges d’exploitation comprennent :
 Les achats revendus de marchandises, qui correspondent aux achats de l’exercice,
corrigés par la variation des stocks ;
 Les achats consommés de matières et fournitures ;
 Les autres charges externes : locations et charges locatives, redevances de crédit-bail,
entretien et réparations, primes d’assurance, rémunération du personnel extérieur à
l’entreprise, rémunération d’intermédiaires et honoraires, redevances pour brevets,
marques, droits et valeurs similaires, études, recherches et documentation, transports,
déplacements, missions et réceptions, publicité, publications et relations publiques,
frais postaux et frais de télécommunications, cotisations et dons, services bancaires,
autres charges externes des exercices antérieurs, rabais, remises et ristournes obtenus
sur autres charges externes ;
 Impôts et taxes : impôts et taxes directs (taxe urbaine, taxe d’édilité, patente, etc.),
impôts et taxes indirects, impôts, taxes et droits assimilés (droit d’enregistrement et de
timbre, taxes sur les véhicules, etc.), impôts et taxes des exercices antérieurs ;
 Charges de personnel : rémunération du personnel, charges sociales, etc. ;
 Dotations d’exploitation : dotations d’exploitation aux amortissements des
immobilisations en non-valeurs, incorporelles, corporelles, dotations aux provisions
pour dépréciation des immobilisations et de l’actif circulant et pour risques et charges,
etc.

Le résultat d’exploitation correspond donc au surplus dégagé par les opérations liées à
l’activité ordinaire de l’entreprise (achat, production, vente), et constitue un indicateur de
mesure des performances industrielles et/ ou commerciales de l’entreprise. Il traduit un «
résultat opérationnel » avant incidence des opérations financières, des éléments non
courants et de l’impôt sur les résultats.

2.2. Le résultat financier

Le résultat financier est calculé par la différence entre les produits financiers et les charges
financières, et permet d’apprécier la qualité de l’ingénierie financière de l’entreprise
(politique d’endettement, cout des crédits, utilisation des modes de financement adéquats et
les moins onéreux, etc.).
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a. Les produits financiers incluent :
 Les produits des titres de participation et autres titres immobilisés ;
 Les gains de change ;
 Les intérêts et autres produits financiers : intérêts des prêts, produits nets sur cessions
de titres et valeurs de placement, escomptes obtenus, etc. ;
 Les reprises financières, transferts de charges.
b. Les charges financières regroupent :
 Les charges d’intérêt ;
 Les pertes de change ;
 Les autres charges financières : pertes sur créances liées à des participations, charges
nettes sur cessions de titres et valeurs de placement, escomptes accordés, etc. ;
 Les dotations financières : amortissements des primes de remboursement des
obligations, provisions pour dépréciation des immobilisations financières et des titres,
et valeurs de placement, pour risques et charges financières, etc.
2.3. Le résultat courant

Le résultat courant est égal à la somme du résultat d’exploitation et du résultat financier.

Il traduit donc le niveau des performances tant commerciales qu’industrielles et financières de


l’entreprise. Comme il intègre les résultats des opérations de financement et de placement de
l’entreprise, le résultat courant sera tributaire de l’évolution des taux d’intérêt, des
performances des marchés financiers et du risque financier que présente l’entreprise.

Si le résultat financier est lié à des décisions de gestion financière concernant le cycle
d’exploitation, d’investissement et de financement de l’entreprise, il n’en demeure pas moins
que son niveau dépendra aussi des stratégies de croissance externe poursuivies par l’entreprise
et des facteurs d’évolution de l’environnement monétaire.

II.4 Le résultat non courant

Le résultat non courant procède de la différence entre les produits non courants et les charges
non courantes.

a. Les produits non courants comprennent :


 Les produits de cessions d’immobilisations ;
 Les subventions d’équilibre qui permettent de compenser totalement ou partiellement
les pertes qui auraient été subies par l’entreprise en l’absence de subventions ;

21
 Les reprises sur subventions d’investissement ;
 Les autres produits non courants : pénalités reçues, dégrèvements d’impôts autres que
l’impôt sur les résultats, dons, libéralités et lots reçus, etc. ;
 Les reprises non courantes ; transferts de charges.
 Le résultat non courant résulte donc des opérations qui ne relèvent pas de l’activité
ordinaire de l’entreprise (libéralités accordées ou reçues par exemple) ou qui altèrent
sa structure (cessions d’éléments de l’actif immobilisé par exemple).
2.5. Le résultat net de l’exercice

Le résultat net de l’exercice est le solde final du compte de produits et charges qui intègrent
tous les aspects de l’entreprise.

Il est déterminé par la différence entre les produits et les charges de l’exercice.

Si les produits excèdent les charges, l’entreprise aura dégagé un bénéfice. Dans le cas inverse,
il s’agira d’une perte.

a. L’état des soldes de gestion (E .S.G.)

Si le compte de produits et charges permet de déterminer les différents niveaux de


rentabilité (exploitation, financier, courant, non courant), l’état des soldes de gestion
(E.S.G.) permet de visualiser à travers les soldes de gestion comment l’entreprise a généré
son bénéfice et sa capacité d’autofinancement.

Les Soldes Intermédiaires de Gestion représentent une série aidant à expliquer la


formation de résultat en analysant les différentes étapes de création de valeur dans
l’entreprise. C’est un découpage de compte de résultat permettant de calculer des agrégats
significatifs aidant à l’interprétation et à la compréhension financière.

Le calcul des soldes intermédiaires de gestion permet 3 :

– de comprendre la formation du résultat net en le décomposant ;

– d’apprécier la création de richesse générée par l’activité de l’entreprise ;

– de décrire la répartition de la richesse créée par l’entreprise entre les salariés et les
organismes sociaux, l’état, les apporteurs de capitaux et l’entreprise elle-même ;

3
MEMENTOS LMD, Béatrice et Francis GRANDGUILLOT « Analyse financière » 7e édition 2010/2011, P.41
22
– de suivre dans l’espace et dans le temps l’évolution de la performance et de la
rentabilité de l’activité de l’entreprise à l’aide de ratios d’activité, de profitabilité et de
rentabilité.

Pour analyser les soldes intermédiaires de gestion, on calcule généralement les indicateurs
suivants : la valeur ajoutée (VA), l’excédent brut d’exploitation (EBE), résultat
d’exploitation, résultat financier, résultat net.

Les soldes de gestion constituent un moyen pour analyser l’activité et la rentabilité de


l’entreprise.

Les Soldes intermédiaires de gestion comprennent deux éléments :

1. Le tableau de formation des résultats


2. Le tableau de la CAF
1. Le tableau de formation des résultats.
 La marge brute sur ventes en l’état

L’activité de l’entreprise est séparée en activité de négoce (achat et vente en l’état) et en


activité de production. La marge brute issue de l’activité de négoce est calculée par la
différence entre les ventes de marchandises (en l’état) et les achats revendus de marchandises:

Marge brute=Vente de marchandises en l’état – Achats revendus de marchandises

Les achats revendus sont égaux aux achats diminués de la variation de stocks de marchandises
(stock final –stock initial).

Notons au passage une distorsion dans l’évaluation de la composante « achats », valorisée au


prix d’achat, et de la composante « variation de stocks » qui, elle, est valorisée au cout
d’achat, c’est-à-dire au prix d’achat majoré des frais accessoires d’achat.

Pour les entreprises commerciales, le taux de marge, c’est-à-dire le rapport de la marge brute
au chiffre d’affaires hors taxe, constitue un indicateur fondamental pour l’analyse du seuil de
rentabilité en l’absence de comptabilité analytique, et pour l’analyse de la politique
commerciale de l’entreprise dans le temps et par rapport à la concurrence.

 Production de l’exercice

23
Si le chiffre d’affaires traduit le dynamisme commercial de l’entreprise, il n’est pas toujours
significatif de l’activité réelle de celle-ci. C’est pourquoi on a recours pour les entreprises
industrielles ou de services au concept de production qui englobe :

La production vendue, c’est-à-dire le chiffre d’affaires ;

La production stockée, à savoir les variations de stocks de produits ;

La production immobilisée, c’est –à-dire les immobilisations produites par, l’entreprise pour
elle-même.

Production de l’exercice = Production vendue +ou – Production stockée + Production immobilisée

Il convient de noter que les reprises d’exploitation et les transferts de charges ne sont pas pris
en compte, car ils sont sans impact sur la production de l’exercice. Par contre, l’exclusion du
calcul de la production des subventions d’exploitation semble injustifiée quand celles-ci
constituent des compléments de prix comme dans le secteur agroalimentaire par exemple.

L’intérêt du concept du concept de production est tout d’abord de fonder une opinion valable
sur le niveau d’activité de l’entreprise, en particulier quand les en-cours de fabrication sont
importants et / ou que l’entreprise réalise des travaux pour elle-même. Ensuite, il permet de
rapprocher la production de l’exercice des consommations correspondantes.

On note enfin certaines limites de ce concept qui agrège des éléments calculés sur des bases
hétérogènes. Alors que la production vendue est évaluée en prix de vente, la production
stockée et la production immobilisée sont évaluées au cout de production.

 La valeur ajoutée

La valeur ajoutée s’évalue par la différence entre la marge brute et la production d’une part, et
les consommations en provenance de tiers d’autre part.

VA = Marge brute + Production – Consommations de l’exercice

Les consommations en provenance de tiers englobent :

Les autres consommations de biens ou services pour les entreprises commerciales ;

Les achats consommés de matières et fournitures et les autres charges externes réellement
consommées pour les entreprises industrielles ;

24
Le concept de valeur ajoutée est fondamental car il permet de relier l’analyse macro-
économique et l’analyse micro-économique. La valeur ajoutée mesure en effet l’apport réel de
l’entreprise à l’économie, la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises permettant
de dégager le P.I.B (produit intérieur brut) en comptabilité nationale. Le concept de valeur
ajoutée sera donc préféré au chiffre d’affaires pour apprécier la taille et la contribution de
l’entreprise et de son personnel à la richesse nationale.

Pour l’entreprise, la valeur ajoutée constitue un indicateur pertinent de son poids économique
et de sa taille. Ainsi, une entreprise de distribution qui achète et revend des équipements par
exemple aura une valeur ajoutée faible, alors qu’une société industrielle dont les activités sont
intégrées aura une valeur ajoutée plus forte. La valeur ajoutée est un indicateur qui permet de
mesurer le degré d’intégration des activités de l’entreprise et la richesse créée. Contrairement
à une idée répandue, la valeur ajoutée ne constitue aucunement un indicateur de rentabilité, et
l’objectif de maximisation de la valeur ajoutée est tout à fait déraisonnablement effet, des
raisons de flexibilité stratégique et d’efficacité peuvent conduire une entreprise à recourir à la
sous-traitance plutôt qu’à intégrer certaines activités. Si sa valeur ajoutée est plus faible que
celle d’une entreprise similaire à activités intégrées, elle aura l’avantage d’être plus flexible et
sans doute plus efficace. Notons que le recours à la sous-traitance se fait au profit de la valeur
ajoutée des sous-traitants et n’affecte en aucun cas la valeur ajoutée du pays.

Mentionnons enfin que le concept de la valeur ajoutée présente un intérêt particulier pour
l’analyse de la répartition des revenus au sein de l’entreprise entre le personnel, l’Etat, les
apporteurs de capitaux de l’entreprise pour elle-même.

 L’excédent brut d’exploitation L’E.B. E

L’E.B.E représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitue à ce titre le


premier solde significatif en termes de rentabilité. Il se détermine à partir de la valeur ajoutée,
en y ajoutant les subventions d’exploitation et en y retranchant les imports, taxes et
versements assimilés, de même que les charges de personnel :

E.B.E = Valeur ajoutée + Subventions d’exploitation - Impôt et taxes – Charges de personnel

Si le solde est négatif, il s’agira d’une insuffisance brute d’exploitation (I.B.E.). Il s’agit d’un
résultat d’exploitation indépendant de la politique de financement de l’entreprise (charges et
produits financiers), de la politique d’investissement et de renouvellement des
immobilisations (amortissement), de la politique fiscale (impôt sur le résultat) et des éléments

25
non courants. L’E.B.E constitue donc une bonne mesure des performances industrielle et
commerciale de l’entreprise. Notons que l’E.B.E., dernier solde avant amortissements, est
encore appelé cash-flow brut d’exploitation, parce que qu’il représente un surplus monétaire
ou flux de trésorerie potentiel généré par l’exploitation. Sur un plan financier, l’intérêt de ce
concept est double. Il y a lieu de relever que le calcul de l’E.B.E peut être sous – évalué si par
exemple l’entreprise a transféré des charges d’exploitation au bilan. C’est pourquoi certains
analystes suggèrent de calculer un E.B.E. corrigé dans ce sens pour le calcul de la capacité
d’autofinancement (méthode soustractive).

Tableaun°4 : le tableau de formation des résultats.

I. TABLEAU DE FORMATION DES RESULTEAT Exercice


(T.F.R) N N+1
1 Ventes des marchandises (en l’état)
2 – Achats revendus de marchandises
I. =Marge brute sur ventes en l’état
II. + production de l’exercice :( 3+4+5)
3 ventes de biens et services produits
4 variations stocks de produits (+ou-)
5 immobilisations produites par l’entreprise pour elle-
même
III. - Consommation de l’exercice : (6+7)
6 achats consommés de matières et fournitures
7 autres charges externes
IV. = valeur ajoute (I + II + III)
8 + Subvention d’exploitation
9 – Impôts et taxes
10 Charges de personne
V. = Excédent brut d’exploitation (EBE) ou
Insuffisance brute d’exploitation (IBE)
11 + Autre produits d’exploitation
12 – Autres charges d’exploitation
13 + Reprise d’exploitation ; transferts de charges
14 – Dotation d’exploitation
VI. = Résultat d’exploitation (+ ou -)
VII. +/- Résultat financier
VIII. Résultat courant (+ ou -)
IX. + résultat non courant
15 +/- Impôt sur les résultats

26
X = Résultat net de l’exercice (+ ou -)
Source plan comptable général marocain

Capacité d’autofinancement

La CAF représente le surplus monétaire dégagé par l’entreprise pendant une période (flux de
trésorerie), il indique la capacité de l’entreprise à renouveler ses investissements, à financer sa
croissance (à financer le BRR), et à énumérer les propriétaires de l’entreprise.

La CAF permet à l’entreprise de se développer selon ses moyens et de disposer des capitaux
supplémentaires par appel à l’emprunt.

Elle constitue « une source de financement que l’entreprise génère par son activité propre au
quotidien, en excluant les opérations en capital, donc par son activité courante»

Elle se calcule de deux manières : soit à partir de l’EBE (la méthode soustractive), ou du
résultat net (la méthode additive).

Tableau 6 : Tableau de calcul de la CAF par la méthode additive

Résultat net de l’exercice


+Dotation aux amortissements
+dotation aux provisions (d’exploitation, financières,
exceptionnelles)
-Reprises (idem)
+ Valeurs comptables nette comptable des actifs cédés
-Produits de cession d’actifs
- Quote-part des subventions d’investissement virées au résultat
de l’exercice
= CAF
Source : BRUSLERIE Hubert « analyse financière : Information financière, diagnostic et
évaluation » 4e édition DUNOD, Paris, 2010.P177)

27
Tableaun°7 : présentation de la CAF par la méthode soustractive

Excèdent Brut d’exploitation


+ Transferts de charges d’exploitation
+ Autres produits d’exploitation
- Autres charges d’exploitation
+/- Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun
+ Produits financiers (sauf reprises sur provisions)
- Charges financières (sauf dotations aux amortissements et à provisions financières)
+ Produits exceptionnels (sauf produits des cessions d’immobilisations, quote-part des
subventions d’investissement virée au résultat de l’exercice, reprises sur provisions
exceptionnelles)
- Charges exceptionnelles (sauf valeur comptable des immobilisations cédées, dotations
aux amortissements et provisions exceptionnels) - Participation des salariés aux
résultats - Imputes sur les bénéfices
– participation des salariés
– impôt sur les bénéfices
= Capacité d’autofinancement (CAF)
Source : BRUSLERIE Hubert « analyse financière : Information financière, diagnostic et évaluation » 4e
édition DUNOD, Paris, 2010.P177)

3. tableau financier des ressources et des emplois

Tableau 8 : tableau des emplois et ressources (TER)

28
EXERCICE EXER.PREC

1 EMPLOIS ET RESSOURCES Emplois Ressources Emplois Ressources

I. RESSOURCES STABLES DE L’EXERICE (FLUX)

Autofinancement(A)………………………………………….
Capacité d’autofinancement………………………….
-Distribution de bénéfices………………………………….
Cession et réduction d'immobilisations (B)……………………
Cession d’immobilisations incorporelles……………….
Cession d’immobilisations corporelles………………….
Cession d'immobilisations financières…………………….
Récupération sur créances immobilisation………………
Augmentation des capitaux propres et assimilés (C)………….
Augmentation de capital, apports………………………….
Subventions d'investissement……………………….
Augmentation des dettes de financement (D)
(Nette de prime de remboursement)

TOTAL - RESSOURCES STABLE (A+B+C+D)

II. EMPLOIS STABLES DE L'EXERCICE (FLUX)

Acquisitions et augmentations d’immobilisation (E)


Acquisitions d'immobilisations incorporelles
Acquisitions d'immobilisations corporelles
Acquisition d’immobilisations financières
Augmentation des créances immobilisées
Remboursement des capitaux propres (F)
Remboursement des dettes de financement (G)
EMPLOIS en non- valeurs (H)
TOTAL – EMPLOIS STABLES (E+F+G+H)

II. VARIATION DU BESOIN DE FINANCEMENT


GLOBAL (B.F.G)

IV. VARIATION DE LA TRESORERIE

TOTAL GENERAL

Source plan comptable Général Marocain

29
L’expert-comptable tire généralement le plan de financement prévisionnel de l’entreprise à
partir de ce tableau emploi/ressource. Il explique, interprète les variations des ressources et
des emplois stables trouvées dans le tableau de synthèse. Les flux de ressources et d’emplois
stables permettent de comprendre et d’analyser les politiques d’investissement, de
désinvestissement, de remboursement et de financement de l’entreprise au cours d’un exercice
donné.

Il est constitué de quatre masses fondamentales :

a. Les ressources stables de l’exercice


b. Les emplois stables de l’exercice
c. La variation du BFG
d. La variation de la TN

Le TER obéit à un certain nombre de règles de présentation dont notamment :

 Règle1 : Les virements de compte à compte ne doivent pas être retenus.


 Règle2 : Les flux ne doivent pas être compensés, les augmentations et les réductions
doivent être analysées séparément

30
SECTION 2 : Diagnostic d'une entreprise à travers les ratios

Les ratios financiers sont des indicateurs utiles pour l’analyse financière, l’étude des ratios
permet de suivre et de mesurer l’évolution des performances économiques et financières de
l’entreprise.

Par définition un ratio est un rapport significatif entre deux grandeurs exprimé sous forme
d’un quotient ou d’un pourcentage.

L’objectif fondamental de la méthode des ratios consiste à mieux connaitre l’entreprise et à


évaluer précisément l’importance de ses qualités et de son défaut

Un ratio présente plusieurs intérêts :

 Permet de passer des valeurs brutes aux valeurs relatives


 Permet une comparaison financière aussi bien interne qu'externe

Il existe plusieurs typologies de ratios d'analyse financière. Nous distinguons entre autre 6
classes de ratios :

1. Les ratios de structure


2. Les ratios de gestion ou d'activité
3. Les ratios d'endettement ou de structure financière
4. Les ratios de liquidité
5. Les ratios de rendement
6. Les ratios de rentabilité
1. Les ratios de structure

Ils ont pour but de mesurer la part relative de chaque poste du bilan pour connaître la
composition des emplois et des ressources de l'entreprise.

L'intérêt des ratios de structure apparaît au niveau de la comparaison soit par rapport à ceux
d'un concurrent, soit à ceux antérieurs.

Il existe plusieurs ratios de structures, entre autre nous pouvons cités

a. Le ratio d'Autonomie Financière

Le ratio d'Autonomie Financière = Capitaux propres/Capitaux permanents

Ce ratio exprime le degré d'indépendance financière de l'entreprise et il doit être inférieur à 1

31
b. Le ratio de Financement des Immobilisations 

Le ratio de Financement des Immobilisations  = Capitaux Permanents/Actif Immobilisé


Ce ratio doit être supérieur à 1 parce qu'il traduit tout simplement le fond de roulement

c. Le ratio d'indépendance globale de financement

Ratio d'indépendance globale de financement = Total capitaux propres/Total Passif

Ce ratio indique la part des capitaux propres dans le total des ressources de l'entreprise et
constitue un élément d'appréciation du risque de faillite c’est-à-dire il précise le degré
d'autonomie financière de l'entreprise.

d. Part des banques dans l'endettement financier

Ce ratio exprime le poids de l'engagement des banquiers dans l'endettement total de


l'entreprise, il se calcule comme suit :

Part des banques dans l'endettement financier= (Emprunts + Dettes de crédit-bail +


Trésorerie Passif) /Endettements financiers

e. Part de la trésorerie passive dans l'endettement financier

Il fournit des informations sur l'importance des concours utilisés par l'entreprise et met en
évidence les arbitrages auxquels elle procède entre le financement par des emprunts et les
recours à des crédits d'escompte, de trésorerie et de découverts. A priori, une forte proportion
de crédit bancaire dans l'endettement peut signifier une situation de vulnérabilité qui tient apte
à la précarité du principe, de type de ressources et à son coût.

Part de la trésorerie passive dans l'endettement financier = Trésorerie passif /Endettement


financier

f. Ratio de financement du besoin de financement global

Il mesure la part de la trésorerie que l'entreprise réserve au financement de l'ensemble de son


besoin de financement global, qu'il soit lié ou non à son cycle d'exploitation. Une dégradation
de la trésorerie dans le temps remettra en cause l'équilibre financier de l'entreprise.

32
Ratio de financement du besoin de financement global = Trésorerie passif moyenne/ Besoin de
financement global moyen

Avec

Trésorerie passif moyenne = Trésorerie passif (N) + Trésorerie passif (N-1)

Besoin de financement global (BFG) moyen = BFG exercice (N) + BFG (N-1)

g. Ratio de couverture stable de capitaux engagés

Il permet de déterminer l'équilibre du financement de l'entreprise. Ce ratio exprime un


principe classique dans l'analyse financière : les capitaux engagés doivent être couverts par
des ressources stables pour limiter tous risque de perturbation financière.

Un ratio inférieur à 100% implique le recours à un financement de capitaux engagés par des
concours à court terme ; ce qui, par le biais de frais que ces derniers occasionnent, affecte la
rentabilité financière de l'entreprise.

Cependant, lors de l'interprétation de ce ratio, certains éléments doivent être pris en compte
c’est le cas des entreprises ayant des activités cycliques et du décalage pouvant exister entre la
réalisation des investissements et la mise en place des financements correspondants.

Ratio de couverture stable de capitaux engagés = Total financement stable/Capitaux


engagés
Capitaux engagées : Actif immobilisé brut + Besoin de Financement Global

2. Les ratios de gestion ou d'activité

Ces ratios permettent d’éclairer la réalité économique de l’entreprise. Ils sont indépendants
des problèmes de lancement et n’abordent pas les problèmes de rentabilité.

Donc ces ratios permettent d’analyser l’évolution de la performance d’une entreprise et de sa


situation concurrentielle, (ils mettent en rapport des postes du bilan et des postes du compte
de résultat pour analyser l’évolution de l’activité de l’entreprise)

Ratio de structures productives

Ratio de la force de travail = Frais du personnel/VA

33
Ce ratio traduit le degré de main d'œuvre ou le taux de rémunération élevé (masse salariale
élevée)

Ratio du facteur capital = Frais financiers/VA

Ce ratio traduit le volume des dettes financières ou le taux d'intérêt.

Ratio de l'outil de travail =Dotations aux amortissements/VA

Ce ratio permet de deviner la pertinence du matériel utilisé et de savoir l'activité de


l'entreprise (entreprise industrielle 0,40)

Ratio institutionnel = Impôts et Taxes/VA


Ce ratio traduit la pression fiscale

Ratio du risque encouru = Risque/VA


Ce ratio traduit l'environnement de l'entreprise (environnement à risque ou pas) Les Dotations
aux Provisions montrent l'environnement incertain, la non stabilité politique.

3. Les ratios d'endettement ou de structure financière

Il existe deux types de ratios d’endettement à savoir le ratio d’endettement financier et le ratio
d’endettement général (global)

a. Endettement à terme ou financier

Le ratio d’endettement financier est le rapport entre les financières et les Capitaux Propres

Ce ratio doit être  inferieur 1 ;

Si ce ratio est égal à 0,5 alors on peut conclure que la société n'est pas endettée

b. Endettement global

Ce ratio donne une information sur l'endettement global de l'entreprise

Endettement Global = Total des Dettes/ Capitaux Propres


Total des dettes : Dettes financières + Passif circulant + Trésorerie Passif

Si ce ratio tend vers 1 alors l'entreprise est très endettée.

4. Les ratios de liquidité

34
Ces ratios ont pour but d'évaluer l'équilibre financier à court terme de l'entreprise, donc de
faire face dans le court terme à ses engagements.

Il existe trois ratios de liquidité : Ratio de liquidité générale ; Ratio de liquidité relative ;
Ratio de liquidité immédiate.

Ces ratios expriment la couverture des dettes de court terme par les disponibilités.

Ratio de liquidité générale = Actif circulant /D.C.T.


Ratio de liquidité relative = (Créance de l'actif circulant + trésorerie)/ D.C.T
Ratio de liquidité immédiate = trésorerie / D.C.T

5. Les ratios de rendement

Ce ratio concerne exclusivement les entreprises ayant une activité de transformation ; il


mesure la capacité de l’entreprise à générer de la richesse à partir des biens ou services
achetés à des tiers

Le taux de marge commerciale = marge commerciale /CA


Taux de valeur ajoutée = valeur ajoutée/CA

6. Les ratios de rentabilité

Les ratios de rentabilité contribuent à Evaluer les résultats de l’entreprise en rapprochant sa


capacité bénéficiaire ‡ des grandeurs significatives provenant notamment du bilan, de compte
de résultat et du tableau des SIG

On distingue 3 catégories de rentabilité :

a. La rentabilité commerciale

Elle met en évidence le résultat réalisé par l'activité commerciale déduction faite de toutes les
charges supportées par l'entreprise.

Elle est égale au résultat net de l'exercice/ CA ou Excédent brut d'exploitation/ CA

Ce ratio met en relief le premier niveau de la rentabilité commerciale puisqu'il n'intègre ni les
charges liées à l'investissement, ni au financement ainsi que les opérations ayant un caractère
non courant

35
b. La rentabilité financière

On distingue deux catégories de rentabilité financière

 Au regard de l'entreprise

Rentabilité financière= Résultat Net/ Capitaux propres


 Du point de vue des actionnaires

Rentabilité financière =Dividendes distribués/Capital social ou personnel

c. La rentabilité économique

La rentabilité économique est une mesure de la performance économique de l’entreprise dans


l’utilisation de son capital économique, c’est-à-dire des immobilisations, du besoin en fond de
roulement et de la trésorerie nette.

La rentabilité économique= résultat d’exploitation-impôts/ CPNE

Avec CPNE = CP+DF

Ou

La rentabilité économique = EBE/ Capitaux investis

Donc on peut dire que ce ratio correspond à la rentabilité des capitaux investis

CONCLUSION

En conclusion, ce premier chapitre nous a permis d’avoir une bonne connaissance des
concepts fondamentaux spécifiques au diagnostic financier où nous avons donné sa définition,
son objectif , son rôle , ses différents outils d’analyse et de diagnostic à partir des états
financiers grâce à l’analyse des bilans et compte de résultat qui permettent d’apporter des
informations pertinentes sur l’état de la structure patrimoniale de l’entreprise et d’apprécier
son activité.

Enfin, nous avons achevé notre chapitre par une étude des principaux indicateurs d’équilibre
et les ratios qui sont appelés à étudier et analyser différents aspects de la structure et d’activité
de l’entreprise.

36
CHAPITRE 2 : Notions de performances et instruments d'évaluation

INTRODUCTION :

Les succès d’aujourd’hui créent les attentes de demain. L’entreprise est dans L'objet ultime de
la réalisation du profit. Pour atteindre cet objectif, l'entreprise ne doit pas seulement disposer
des ressources humaines qualifiées mais aussi les moyens financiers suffisant pour assurer sa
performance ainsi que pour ses parties prenantes : actionnaires, salariés, client, tout en prenant
en compte tous les paramètres susceptibles d'agir sur son fonctionnement afin de garantir son
efficacité, efficience et sa pertinence.

Cette dernière révèle que la performance est un concept multidimensionnel qui ne se


comprend que dans le contexte où il est utilisé : performance financière, économique,
organisationnelle, sociétale…, ces notions sont utilisées dans une logique d’amélioration de
performance pour garantir un meilleur positionnement sur le marché et aussi pour mieux
cerner et comprendre ce concept.

Dans ce second chapitre nous allons déterminer le concept de la performance d’une manière
générale et la notion de la performance financière d’une manière particulière. Pour ce fait, on
a subdivisé le chapitre en deux sections à savoir Concept de la performance et les déterminants
de la performance financière.

SECTION 1 : Concept de la performance.

I. Continu et définition de la performance :

Comme le remarque Bourguignon4, le terme de performance est largement utilisé sans que sa
définition fasse le consensus. Ce fait reflète l’ambigu du mot. En revenant aux origines
étymologiques, nous constatons que le terme français et le terme anglais sont proches et
signifient l'achement pour aborder par la suite l'exploit et le succès.

Le mot performance puise ses origines dans le latin « performare » et a été emprunté à
l'anglais au XVème siècle et signifiait accomplissement, réalisation et résultats réels. En effet
« to perform « signifie accomplir une tache avec régularité, méthode et application, l'exécuter
et la mener à son accomplissement d'une manière convenable. Le mot a été introduit en

4
BOURGUIGNON, « Peut-on définir la performance ? », Revue Française de Comptabilité, n° 269, juillet août
1995

37
français dans le domaine des courses de chevaux à propos des résultats d'un cheval. Il s'est
étendu au sens d'exploit, puis de capacité et enfin d'action.

Dans le langage courant, la performance renvoie à quatre significations majeures:

 Les résultats de l'action : la performance correspond alors à un résultat mesuré par


des indicateurs et se situant par rapport à un référant qui peut être endogène ou
exogène.
 Le succès : la performance renvoie à un résultat positif, et par la même aux
représentations de la réussite propres à chaque individu et à chaque établissement.
 L'action : la performance désigne simultanément les résultats et les actions mises en
œuvre pour les atteindre, c'est à dire un processus.

 La capacité : la performance renvoie alors au potentiel.

Nous allons vous présenter les principales définitions de ce mot dans la littérature :

 Albanes5 (1978) : la performance est la raison des postes de gestion, elle implique


l'efficience et l'efficacité.
 Miles (1986) : la performance est la capacité de l'organisation à réaliser une
satisfaction minimale des attentes de sa clientèle stratégique.
 Chandler6 (1992) : la performance est une association entre l'efficacité fonctionnelle
et l'efficacité stratégique.

L'efficacité fonctionnelle consiste à améliorer les produits, les achats, les processus de
production, la fonction marketing et les relations humaines au sein de l'entreprise.

L'efficacité stratégique consiste à devancer les concurrents en se positionnant sur un


marché en croissance ou en se retirant d'un marché en phase de déclin.

 Machesnay7 (1991) : la performance de l'entreprise peut se définir comme le degré de


réalisation du but recherché.

5
A. PAYETTE, « Efficacité des gestionnaires et des organisations »
6
CHANDLER, « Organisation et performance des entreprises », T1, Editions de l'organisation, 1992
7
MACHESNAY, « Economie d'entreprise », Eyrolles, 1991

38
L'analyse des buts fait apparaître trois mesures de la performance : l’efficience ; l’efficacité ;
et l’effectivité.

 L'efficience : est le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en œuvre.
 L'efficacité : est le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché.
 L'effectivité : est le niveau de satisfaction obtenu par rapport au résultat obtenu.

  Lorino8 (1997) : est performant dans l'entreprise tout ce qui, et seulement ce qui,


contribue à améliorer le couple valeur coût (à contrario, n'est pas forcément
performance ce qui contribue à diminuer le coût ou à augmenter la valeur isolément).

1. Les principaux critères de la performance

Les définitions citées, montrent que la performance est adhérée à l'efficacité et à l'efficience :

 L'efficacité est le rapport entre les résultats obtenus et les objectifs fixés.
 L'efficience est le rapport entre les moyens et les efforts totaux déployés ainsi que les
résultats obtenus.
 M. Frioui 9associe à ces deux axes de la performance, un troisième axe à savoir, la
pertinence, qui est le rapport entre les moyens détenus et les objectifs fixés et
poursuivis.

Certaines définitions intègrent d'autres variables : les résultats, l'effort et le comportement. En


ce sens la performance est définie comme l'aptitude à obtenir de meilleurs résultats, en
fournissant un minimum d'effort et en se comportant pertinemment afin d'atteindre les
objectifs escomptés.

2. Les objectifs de la mesure de la performance10

Aujourd’hui la mesure de la performance constitue une aide ou bien un guide pour la


planification d’une activité au sein d’une entreprise, ainsi qu’elle porte un jugement objectif
sur l’efficience et l’efficacité avec lesquelles elle accomplit ses taches.

La mesure de la performance a pour but :

8
P. LORINO, « Méthodes et pratiques de la performance, le guide du pilotage », Editions de l'organisation, 1997
9
Mohamed FRIOUI, «Cours de 1ère année DEA Management de Politique générale et stratégie de l'entreprise
», FSEG Tunis, 2001
10
KAANIT, Abdelghafour. Elaboration d’un tableau de bord prospectif. Mémoire Magister de Batna, F.S.E.C.S.G,
Université Hadj Lakhdar, 2002, p56

39
De piloter : c’est un instrument d’aide à la réflexion qui permet d’avoir une vision globale
d’un système, dans la mesure où il en est une représentation réduite.

D’animer : c’est une bonne occasion pour développer une réflexion collective.

D’organiser : c’est un support d’information qui permet d’orienter l’action. Elle ne dit pas
comment agir mais incite à se poser les bonnes questions

Aide à la réflexion : par son effet miroir, c’est un reflet du niveau de performance d’un
service. Les indicateurs alertent sur les domaines problématiques.

D’avoir une visibilité : par son effet miroir, c’est un reflet du niveau de performance d’un
service. Les indicateurs alertent sur les domaines problématiques. Ajoutant que l’objectif
principal de la mesure est d’aider les dirigeants à la prise de décision et l’établissement des
plans d’actions correctives. Ils doivent être construits à l’aide d’outils rationnels et en
s’appuyant sur des données fiables, non pas sur des opinions ou intuitions.

Enfin, l'objectif de la mesure de la performance est de clarifier les responsabilités de chacun


au sein de l'entreprise et entre l'entreprise et ses partenaires d’une part, et de s'assurer que
chacun a la motivation pour atteindre les objectifs de l'entreprise d’autre part.

II. LES TYSPES ET DIMENSIONS DE LA PERFORMANCE


A. LES TYPES DE LA PERFORNANCE
1. La performance économique

La performance économique correspond aux résultats présentés par la comptabilité. Il s'agit


principalement des soldes intermédiaires de gestion.

a. Production et marge commerciale :

*Pour les entreprises exerçant une mesure commerciale, le flux global de l'activité est mesuré
par la marge commerciale :

Marge commerciale = Ventes des marchandises - Coût d'achat des marchandises vendues.

*Pour les entreprises exerçant une activité de production, ce flux correspond à la production :

Production de l'exercice = Production vendue + Production stockée + Production immobilisée

40
b. La valeur ajoutée : ce solde représente la contribution productive ou la valeur
économique créée par l'entreprise.

Valeur ajoutée = Production - Achats réalisés auprès des tiers.

c. L'excédent brut d'exploitation : il correspond au résultat économique brut lié à


l'activité opérationnelle de l'entreprise. L'E.B.E désigne la véritable rentabilité de
l'exploitation.

E.B.E = V.A + subventions d'exploitation impôts, taxes et versements assimilés charges du personnel.
d. Le résultat brut d'exploitation : ce solde correspond aux ressources additionnelles
permettant le financement des investissements futurs et l'efficacité de l'exploitation
après la soustraction des charges financières.

R.B.E = E.B.E + Résultat financier


e. Le résultat net : ce solde permet aux actionnaires et aux analystes financiers
d'apprécier la performance et la rentabilité de l'entreprise.

R.N = R.B.E Dotations + Résultat exceptionnel Impôts.

2. La performance financière

La performance financière est étroitement liée à la performance économique, elle est mesurée
par plusieurs ratios :

a. La rentabilité (ROE): ce ratio rapporte des indicateurs de résultats à des indicateurs


relatifs au montant des ressources mises en œuvre. Le ratio le plus souvent utilisé est
le ROE (RETURN ON EQUITY).

ROE = EBE/ Capitaux propres

b. Le ratio Q

Le ratio Q proposé par Tobin, constitue dans son principe une mesure de l'ensemble des rentes
anticipées, sur un horizon infini. Cette mesure se fait en rapportant la somme des valeurs des
titres détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et créanciers) au montant des
capitaux qu'ils ont investis.

La valeur des capitaux investis est mesurée par le coût de remplacement des actifs financés, le
plus souvent évalué à partir des immobilisations.

41
Q de Tobin14 = Valeur de marché (capitaux propres + dettes financières) Coût de
remplacement des actifs

c. Le ratio de Marris

Le ratio de Marris repose sur la même logique que le Q de Tobin, mais ne retient en compte
que des capitaux directement investis par les actionnaires.

Il s'évalue en rapportant la capitalisation boursière à la valeur comptable des capitaux propres.

Ratio de Marris = Capitalisation boursière / Valeur comptable des capitaux propres

Différentes mesures recommandées par un certain nombre de cabinets conseils ANGLO-


SAXONS, sont représentées notamment par la MARKET VALUE ADDED (MVA) et
L'ECONOMIC VALUE ADDED (EVA).

Elles s'appuient sur le même référentiel théorique que les mesures présentées précédemment.

d. L'EVA

L'ECONOMIC VALUE ADDED est une mesure de performance interne. C'est une estimation
du résultat économique de l'entreprise qui intègre des postes du compte de résultat mais aussi
du bilan. Autant la MVA est une mesure de performance externe sur laquelle les managers
n'ont pas de prise, autant l'EVA mesure directement leur performance.

Lorsqu'elle est positive, c'est que la rentabilité est supérieure à la rémunération que les
actionnaires attendent. Plus elle est bonne, plus la MVA de l'entreprise sera importante dans
les années suivantes et inversement.

Le calcul de l'EVA est complexe. Elle est égale à la différence entre le résultat économique
(ou opérationnel) et le coût d'utilisation du capital. Ou encore, à l'écart entre le rendement des
capitaux employés (R) et le coût de ces capitaux (C), multiplié par le montant moyen des
capitaux employés (entre le début et la fin de l'exercice social).

Plus simplement, l'EVA est la valeur ajoutée, chaque année, aux capitaux employés. Une
entreprise ne créera pas de richesses si son EVA est nulle, ou si le rendement des capitaux
employés est égal à leur coût. Pourtant la sanction ne tombe pas immédiatement car il y a un
effet de stock qui joue. Une entreprise peut avoir une MVA positive, et parallèlement avoir
une EVA négative. Ce n'est que progressivement que son MVA diminuera, et son rang aussi.

Son calcul :

42
EVA = Ka*. VC - CMP.VC = (Ka - CMP). VC

Ou

EVA = (RE - k) * CI avec CI= Immobilisation nette + ? BFE

Avec k = RF * CP + i * D

CP + D

RE = Résultat exercice

CI

CP : Coût des Capitaux propres

D : Coût de la dette

i : Taux d'intérêt versé sur la dette

Notons que depuis les dix dernières années, les écrits sur les mesures de la performance
remettent en cause l'utilisation de mesures financières comme seul système permettant
d'apprécier l'atteinte des objectifs et la réussite des entreprises. La plupart de ces indicateurs
demeurent axés sur le passé et n'indiquent pas aux gestionnaires comment améliorer leur
performance. Ils n'indiquent pas davantage si cette performance est en cohérence avec les
objectifs et les stratégies de l'entreprise.

3. La performance sociale

Au niveau de l'organisation, la performance sociale est souvent définie comme le rapport


entre son effort social et l'attitude de ses salariés. Cependant cette dimension de la
performance est difficile à mesurer quantitativement.

La performance sociale est aussi définie comme le niveau de satisfaction atteint par l'individu
participant à la vie de l'organisation. Ou encore l'intensité avec laquelle chaque individu
adhère et collabore aux propos et aux moyens de l'organisation.

Certains critères présentent le climat social et la satisfaction du personnel comme principaux


indicateurs de la performance sociale. Afin d'évaluer cette performance, les critères suivants
peuvent être utilisés :

La nature des relations sociales et la qualité des prises de décisions collectives. Le niveau de
satisfaction des salariés mesurés par les sondages et les enquêtes d’opinion.

43
Le degré d'importance des conflits et des crises sociales (grèves, absentéisme, accidents de
travail...).

Le taux de turnover, la participation aux manifestations et aux réunions d'entreprise, ainsi que
le dialogue avec les membres du comité d'entreprise.

4. La performance humaine

La question de la performance humaine est une préoccupation fondamentale de tous les


acteurs de l'entreprise aujourd'hui. Elle est perçue, aussi bien du côté des dirigeants
d'entreprises que du côté des salariés, comme le facteur essentiel contribuant à la performance
économique de l'entreprise.

Alors qu'à l'ère de l'organisation Taylorienne, on n'exigeait du salarié que sa force de travail,
on exige de lui aujourd'hui une implication directe, intellectuelle et psychologique dans son
travail. Ceci se traduit au niveau des ressources humaines par des interrogations autour des
notions de motivation, d'autonomie et de responsabilisation. La performance humaine passe
alors par une redéfinition individuelle et collective des règles régulant les rapports entre les
salariés et l'entreprise.

Pour M. Lebas15, La clé de la performance humaine se trouve non seulement dans les
résultats passés, mais plus en amont, dans les capacités d'action des salariés, c'est à- dire, dans
leur capacité à mettre en œuvre leur sens de l'initiative pour faire face aux aléas du travail. La
performance humaine est alors définie comme une question de potentiel de réalisation. Par
conséquent, la performance est un concept qui a trait au futur et non au passé.

Deux paradigmes traitent la question de la performance humaine. Le premier paradigme est


celui proposé par ZARIFIAN qui considère le travail en termes d'événements. La performance
se situerait au niveau de la gestion d'événements.

15 M.LEBAS, «Performance : Mesure et management. Faire face à un paradoxe», Groupe


HEC, Paris, 1998

L'autre paradigme est celui proposé par la vision ergonomique qui présente une vision du
travail et de la performance humaine comme activité et élaboration de compromis entre travail
prescrit et travail réel. Plusieurs auteurs associent la notion de performance humaine à la
compétence.

5. La performance managériale

44
La performance managériale est définie comme la capacité du manager et de l'équipe
dirigeante à atteindre les objectifs fixés. Un certain nombre de critères peuvent être utilisés
pour évaluer la performance managériale :

 L'entrepreneurship : efficacité, efficience, proactivité, utilisation diagnostique des


concepts.
 Le leadership : confiance en soi, communication, logique de raisonnement, capacité
de conceptualisation.
 Gestion des ressources humaines : utilisation sociale du pouvoir, gestion des
processus et des groupes.
 Direction des subordonnés : développement, aide, support des autres, autorité,
spontanéité.
 Autres compétences : contrôle de soi, objectivité relative, énergie et capacité
d'adaptation...

La performance managériale peut aussi être appréhendée à travers la capacité du manager à


répartir son temps et à coordonner les trois éléments suivants :

1. L'esprit de conception : orientation et ouverture d'horizon.


2. L'habilité d'exécution : application pure et simple.
3. Le doigté d'arrangement : conciliation et gestion des contradictions.

6. Performance organisationnelle

La performance organisationnelle est définie par Kalika16 comme « les mesures portant
directement sur la structure organisationnelle et non pas sur ses conséquences éventuelles de
nature sociale ou économique. Ces indicateurs sont intéressants dans la mesure où ils
permettent de discerner les difficultés organisationnelles au travers de leurs premières
manifestations, avant que les effets induits par celles-ci ne soient ressentis d'un point de vue
économique ».

KALIKA avance quatre facteurs de l'efficacité organisationnelle :

 Le respect de la structure formelle : le non-respect de la structure annoncée par la


direction, peut traduire un dysfonctionnement au sein de l'organisation.
 Les relations entre les services : la recherche de la minimisation des conflits reflète
un besoin de coordination nécessaire à l'efficacité.
45
 La qualité de la circulation de l'information : l'organisation doit développer des
systèmes d'information permettant l'obtention d'informations fiables et exhaustives,
indispensables au bon fonctionnement de l'organisation.
 La flexibilité de la structure : l'aptitude de celle-ci à changer est un facteur
déterminant d'adaptation aux contraintes de l'environnement

7. La performance technologique

La performance technologique peut être définie comme l'utilisation efficace des ressources de
l'entreprise, le degré d'innovation dans le système de gestion, le processus de production ainsi
que les biens et services produits par l'entreprise. Elle peut être mesurée par un certain nombre
de critères :

 Veille technologique et bilans périodiques des innovations introduites dans les projets,
les stages d'information et de formation sur les innovations
 Bilans d'activité des équipes traitant les innovations et la mise à disposition de «
briques de logiciels » produits pour les autres
 16 Michel KALIKA, « Structures d'entreprises, Réalités, déterminants et performances
», Editions ECONOMICA, Paris, 1988
 Ajustements périodiques de l'organisation, des procédures en fonction du
développement des projets et de l'entreprise
 Utilisation des modules e-learning et des résultats des tests d'acquisition de
compétences.
8. La performance commerciale

La performance commerciale peut être définie comme la capacité de l'entreprise à satisfaire sa


clientèle en offrant des produits et des services de qualité répondant aux attentes des
consommateurs.

Les entreprises visant la performance commerciale doivent se soucier des besoins de leurs
clients, prendre en compte les stratégies de leurs concurrents afin de conserver, voire de
développer leurs parts de marché. Plusieurs indicateurs permettent de mesurer la performance
commerciale, parmi lesquels nous pouvons citer :

 La part de marche ;
 La fidélisation de la clientèle ;

46
 L'attrait de nouveaux clients ;
 La satisfaction des clients ;
 La rentabilité par segment, par client, par produit, par marché...

9. La performance stratégique

Pour assurer sa pérennité, une organisation doit se démarquer de ses concurrents et doit, pour
ce faire, se fixer des objectifs stratégiques appropriés, tels que l'amélioration de la qualité de
ses produits, l'adoption d'un marketing original ou l'adoption d'une technologie de fabrication
plus performante. Pour la haute direction, le souci majeur à cette étape est de communiquer
ses objectifs stratégiques au personnel et d'assurer leur transformation en objectifs
opérationnels afin d'atteindre la performance à long terme ou performance stratégique.

La performance stratégique peut être aussi définie comme le maintien d'une distance avec les
concurrents, entretenue par une forte motivation (système d'incitation et de récompense) de
tous les membres de l'organisation et une focalisation sur le développement durable.

La performance à long terme est associée à :

 La capacité à remettre en cause les avantages stratégiques acquis ; - La définition d'un


système de volontés visant le long terme ;
 La capacité de l'entreprise à développer un avantage compétitif durable ;
 La capacité de l'entreprise à trouver des sources de valeur créatrices de marge ;
 L'excellence à tous les niveaux de l'entreprise.
B. LES DIMENSION DE LA PERFORMANCE : PERFORMANCE INTERNE ET
LA PERFORMANCE EXTERNE

Tableau n°9 : comparaison entre performance interne et performance externe

47
performance interne performance externe
 Est tournée principalement vers les  Est tournée vers les managers.
actionnaires et les organismes  Porte sur le processus de
financiers. construction de résultat à partir des
 Porte sur le résultat présent ou futur. ressources de l’organisation.
 Nécessité de produire et de  Nécessité de fournir des
communiquer les informations informations nécessaire à la prise de
financière. décision.
 Génère l’analyse financière des  Aboutit à la définition des variables
grands équilibres. actions.
 Donne lieu à un débat entre les  Requiert une vision unique de la
parties prenantes. performance afin de coordonner les
actions de chacun vers les mêmes
buts.
Source : DORIATH B et GOUJET C, « comptabilité de gestion », édition Dunod, 2001, p 173

48
SECTION 2 : LES DETERMINANTS DE LA PERFORMANCE FINANCIERE ET DU
DIAGNOSTIC FINANCIER

I. Les déterminants de la performance financière

Il existe plusieurs déterminants de la performance financière parmi lesquels :

La politique financière, création de valeur et la compétitivité :

1. La politique financière :

La politique financière est la conduite des affaires de l’entreprise pour ce qui concerne ses
aspects financiers structurels. Elle consiste à réparer et à prendre les décisions utiles en vue
d’atteindre l’objectif de maximisation de la richesse énoncée. Cela suppose la définition et la
mise en place d’instrument de mesure et d’évaluations adaptées11.

Ainsi, les principales composantes de la politique financière sont :

- L’identification des besoins de financement et leur minimisation.

- La recherche des ressources financières au moindre cout et à risque supportable.

- La décision d’investissement et la recherche des gains maximaux.

- La décision de distribuer des revenus aux associés.

- La gestion des risques d’investissement et de financement.

- La prévision et la planification financière.

- L’optimisation de la valeur de la firme.

En effet, la politique financière est l’ensemble des pratiques mises en œuvre par les dirigeants
d’une firme pour appréhender les flux financiers qui la traversent et influer sur eux dans le
sens voulu. Elle est une pratique orientée vers l’accomplissement d’un but ou, plus
exactement, vers l’atteinte d’un ensemble d’objectifs.

2. La création de valeur

La création de valeur consiste, d’une part, à accroitre la productivité de l’entreprise et, d’autre
part, à rechercher une croissance durable et rentable. La création de valeur peut s’apprécier à

11
KABY Jérôme & Gérard : « La création de valeur de l’entreprise » 2éme Edition, économica, 2001 page 197

49
travers la capacité de l’entreprise à effectuer des investissements, plus au moins risqués, avec
une rentabilité qui est supérieur au cout moyen pondéré du capital12.

En effet la création de valeur est la finalité de toute entreprise, entraine une forte cohésion de
tous les partenaires de l’entreprise : clients, fournisseurs, investisseurs, dirigeants et salariés,
autour d’un intérêt commun. Elle assure le succès de la communication financière vis-à-vis
des analystes et celui de la recherche de nouveaux fonds auprès des investisseurs. Elle est
alors employée au niveau de toute prise de décision pour orienter le personnel vers la
maximisation de la performance.

3. La compétitivité :

La compétitivité traduit l’aptitude pour une entreprise, un secteur d’activité ou l’ensemble des
acteurs économique à maintenir ou à se développer dans le temps par rapport à la
concurrence, qu’elle soit effective ou potentielle.

Selon SAUVIN, « être compétitif, c’est être capable d’affronter la concurrence tout en se
protégeant13. Sur un marché donné, la compétitivité d’une entreprise est sa capacité à dominer.
Sa compétitivité s’apprécie par l’évolution de sa part de marché. La compétitivité contribue à
la détermination de la performance financière de l’entreprise, car elle permet de générer des
ressources financières. Selon l’origine des facteurs de compétitivité d’une entreprise, d’un
secteur économique ou d’une économie nationale, on distingue la compétitivité :

 La compétitivité-prix :

C’est la compétition que se livrent les entreprises sur les prix. A produit ou service
équivalent, la plus compétitive est celle qui propose les prix les plus bas. La compétitivité-
prix résulte en générale de gains de productivité (économie d’échelle, progrès technique, etc.).

 La compétitivité-cout :

La compétitivité-cout est liée à l’évolution des couts de production, relativement à ceux des
concurrents, sans qu’il y ait nécessairement des gains de productivité.

 La compétitivité hors prix ou hors-couts :

Désigne les facteurs autres que les prix et les couts qui contribuent à la compétitivité : la
qualité, l’innovation, l’image de marque, les services associés, les délais de livraison, le
12
Mataf .net. Glossaire : création de la valeur.
13
SAUVAIN, Thierry. La compétitivité de l’entreprise, l’obsession de la firme allégée. Edition : Ellipses, Paris 25-
11-2005, p18

50
processus de vente, le design, etc. Ils sont considérés comme les leviers d’action des pays
développés pour améliorer leur compétitivité face aux pays en développement dont les couts
de main d’œuvre sont très faibles.

II. Les déterminants du diagnostic financier

Les déterminants de la structure financière sélectionnés dans le cadre de notre recherche sont :

OPPORTUNITE DE CROISSANCE, RETURN ON EQUITY (ROE) ; RETURN ON


ASSETS (ROA) ; RATIO D’ENDETTEMENT ; RENTABILITE COMMERCIALE.

1. OPPORTUNITE DE CROISSANCE :

Dans le cadre des opportunités de croissance, plusieurs études empiriques sur les déterminants
de la structure financière ont montré une relation negative entre les opportunités de croissance
et la performance.

2. RETURN ON EQUITY (ROE) :

Ce ratio rapporte des indicateurs de résultats à des indicateurs relatifs au montant des
ressources mises en œuvre. Elle indique en % la profitabilité de la société et sa capacité à
générer du bénéfice avec l’argent investit. Donc c’est une relation positive avec la
performance.

3. RETURN ON ASSETS (ROA) :

Permet de mesurer le rapport entre le résultat net et le total des actifs d’une entreprise. C’est
un indicateur clé car il exprime la capacité à générer de revenu à partir de ressource. Donc
c’est une relation positive avec la performance

4. RATIO D’ENDETTEMENT :

C’est un indicateur financier analysant l’endettement d’une entreprise. Il exprime en % et


compare les capitaux propres de l’entreprise à ses dettes.

Ce ratio sert à mesurer le niveau de dette d’une entreprise par rapport à ses actifs, et donc à
mesurer le niveau de dépendance financière d’une entreprise vis-à-vis des tiers. C’est donc un
indicateur pris en compte pour mesurer la solvabilité d’une entreprise.

Donc c’est une relation positive avec la performance

5. RENTABILITE COMMERCIALE :

51
Elle met en évidence le résultat réalisé par l'activité commerciale déduction faite de toutes
les charges supportées par l'entreprise.

Conclusion :

En bref, la performance est un concept ambigu et multidimensionnel qui intègre différentes


dimensions pour la définir et différents indicateurs de mesure car elle reste une affaire de
perception et tous les acteurs n’ont pas la même perception de la performance. Elle est, par
ailleurs, relative à la vision de l’entreprise, sa stratégie et ses objectifs. C’est dans ce sens que
la performance d’une entreprise peut se mesurer sous différents angles et ne se limite pas
uniquement à sa dimension financière. Ainsi pour l’évaluer, il est nécessaire d’effectuer des
mesures au niveau de toutes ses dimensions et s’appuyer sur ses facteurs déterminants pour
l’améliore.

52
PARTIE2:
CHAPITRE 1: Diagnostic critique de l'équilibre financier et les diverses formes de
performances associées

SECTION1:Diagnostic environnemental des entreprises

1. Environnement financier de l’entreprise marocaine :

Les décisions de financement sont largement influencées par l’environnement financier de la


firme, car matérialisé, d’un côté, par le système financier et les modalités de financement que
ce système offre aux entreprises, et de l’autre côté, par les mesures fiscales applicables aux
différentes modalités de financement. Au Maroc, cet environnement a connu des mutations
profondes suite aux réformes du secteur financier qui avaient pour objectif sa modernisation,
la promotion de nouveaux instruments financiers et l’allégement de la charge fiscale des
entreprises.

2. Le système financier :

Une analyse approfondie des décisions de financement nécessite une présentation préalable du
système financier qui sous-tend les relations de financement entre les entreprises et leurs
partenaires financiers. Ce système assure le transfert des ressources entre les agents ayant un
excédent de financement et ceux manifestant un besoin de financement. Il est structuré en
deux pôles, le pôle des établissements de crédit et celui du marché de capitaux.

3. Le marché boursier :

Le marché boursier marocain se caractérisait par une taille marginale et un faible degré de
diversification des instruments financiers. De ce fait, il ne pouvait assurer un financement
adéquat des activités économiques. Conscientes de ces insuffisances, les autorités publiques
ont engagé, à partir de 1993, une série de réformes institutionnelles pour doter le Maroc d’un
marché boursier moderne à même d’assurer une mobilisation efficace de l’épargne et son
allocation efficiente dans le circuit économique. Dans ce sens, l’objectif était de créer une
nouvelle dynamique financière à travers l’accroissement du nombre d’entreprises faisant
appel public à l’épargne et l’augmentation du volume de transactions sur tous les
compartiments de la place Casablancaise. Dans ce qui suit, nous présentons une synthèse des

53
réformes qui ont touché le marché boursier, avant d’introduire l’évolution des principaux
indicateurs boursiers affectés par ces réformes.

SECTION 2: Méthodologie de la recherche

I. Hypothèses de la recherche et variables retenues :

Nous exposons, dans un premier temps, les hypothèses de la recherche avant de présenter,
dans un deuxième temps, les variables retenues.

1. Hypothèses de la recherche :

Il s’agit de :

HYPOTHESE 1 relative aux opportunités de croissances : les opportunités de croissances


ont un lien positif à la performance financière.

HYPOTHESE 2 relative au Return on EQUITY : RETURN ON EQUITY a un lien positif


à la performance financière.

HYPOTHESE 3 relative RETURN ON ASSETS : RETURN ON ASSETS  a un lien positif


à la performance financière.

HYPOTHESE 4 relative RATIO D’ENDETTEMENT: RATIO D’ENDETTEMENT a


aussi un lien positif à la performance financière.

2. Mesures et code des variables explicatives :

Variable explicative OPPORTUNITE DE CA(n)-CA(n-1)/ CCA


CROISSANCE CA(n-1)
RETURN ON EBE/CP ROE
EQUITY
RETURN ON EBE/TOTAL ACTIF ROA
ASSETS
RATIO DETTE RE
D’ENDETTEMENT FINANCIERE/CP
RENTABILITE EBE/CA RC
COMMERCIALE

54
Source : par nous-meme a partir des données des 10 entreprises

3. Présentation du modèle :

Pour tester la validité des hypothèses formulées, nous estimons un modèle économétrique qui
comprend 5 variables explicatives :

ROAit = α+β1CCA+β2ROE+β3RE+β4RC

Avec i = 1………… 10 (entreprises) et t = 2006………..2016 (année)

4. Estimation des résultats

Pour tenir compte de l’hétérogénéité des comportements, nous estimons des modèles à effets
fixes et à effets aléatoires. Le modèle à effets fixes suppose que l’influence des variables
explicatives sur la variable endogène est identique pour tous les individus et ce, quelle que
soit la période considérée. On considère qu’il existe une constante déterministe qui caractérise
chaque individu. Dans ce cas, les constantes individuelles diffèrent d’un individu à l’autre
mais identiques d’une période à l’autre. Ainsi, l’estimation des paramètres se fait par les
moindres carrés ordinaires. Le modèle à effets aléatoires, en revanche, suppose que les effets
spécifiques sont aléatoires. L’estimation est réalisée dans ce cas par la méthode des moindres
carrés généralisés.

Nous appliquons un test de spécification de Fisher qui nous renseigne sur l’existence de
l’hétérogénéité interindividuelle des comportements290. Si la statistique calculée du test est
supérieure à la valeur lue sur la table de Fisher, nous estimerons les modèles avec effets
individuels fixes et aléatoires.

Ensuite, nous appliquons un autre test de spécification (test d’Hausman) pour sélectionner le
modèle qui explique le mieux l’hétérogénéité interindividuelle. Il s’agit de choisir entre le
modèle à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. Enfin, nous appliquons un dernier test
pour voir si les résidus du modèle sélectionné suivent une loi normale.

II. LES DIFFERENTS TESTS


1. Test de spécification de Fisher

55
Tableau n 10 : Estimation sur données de panel de 10 entreprises marocaines cotées de
2006 à 2016 par les moindres carrés ordinaires avec effets fixes

Variable dépendante : RETURN ON ASSETS, Méthode : Within* (effets fixes)


Nombre total d’observation : 110 (panel cylindré)
Variable Coefficient t-statistique Probabilité
CCA 0.002002 1.003425 0.3182
ROE 0.034179 0.251762 0.8018
RE 0.553372 1.804546 0.0743
RC 1.456376 67.90801 0.0000
R-squared 0.985634
F-statistic 506.6452
Prob(F-statistic) 0.000000

L’estimation par le Within fait apparaitre une seule variable significative. Il s’agit de la
RENTABILITE COMMERCIAL avec une probabilité presque nulle soit 0.0000

Le coefficient de détermination du Within est de 98,56%

LE F-STATISTIC est de 506.6452 avec une Probabilité égale à 0.000000

56
2. LE TEST DE SPÉCIFICATION DE HAUSSMAN

Tableau Les resultats du test de HAUSS 2006 a 2016

Test summary Chi-Sq Statistic Chi-Sq df Probabilité


Cross-section 5.009076 4 0.2864
random

Cross-section RANDOM a une STATISTIC DE CHI2 de 5.009076 et une probabilité de


0.2864 supérieur au seuil de significativité de 5%

Nous rappelons que H0 est que le modèle a effet aléatoire RANDOM EFFECTS –
HAUSSMAN est le modèle consistant donc on accepte H0 le modèle effet fixe n’est pas le
modèle approprié.

3. Le test de normalité des résidus : test de significativité

La probabilité du test est égale à 0.000000 inferieur 0.05, on accepte l’hypothèse nulle de
normalité des Résidus.

57
4. Test de l’auto corrélation des résidus

TEST STATISTICS PROBABILITE


BREUSCH-PAGAN LM 44.14425 0.5081
PESARAN SCALED LM -0.090204 0.9281
BIAS- CORRECTED -0.590204 0.5551
SCLED LM
PESARAN CD 0.900304 0.3680

On accepte l’hypothèse nulle d’absence d’autocorrélation car le test PESARAN CD a une


probabilité de 36.80%.

Tableau 11 : Estimation sur données de panel de 10 entreprises marocaines cotées de


2006 à 2008 par les moindres carrés ordinaires avec effets fixes.

Variable dépendante : RETURN ON ASSETS, Méthode : Within* (effets fixes)


Nombre total d’observation : 30 (panel cylindré)
Variable Coefficient t-statistique Probabilité
CCA -0.000308 -0.007326 0.9942
ROE 0.725598 0.453039 0.6566
RE 0.154693 0.150503 0.8822
RC 0.819765 18.50095 0.0000
R-squared 0.999648
F-statistic 3493.650
Prob(F-statistic) 0.000000

De 2006 à 2008 c est aussi la rentabilité commerciale qui est significative, tous les autres sont non
significatives. Ce qui veut dire que la crise n’a pas d’incidence sur la performance financière des
entreprises.

58
5. Le test de normalité des résidus : test de significativité

La probabilité du test est égale à 0.000000 inferieur 0.05, on n’accepte pas l’hypothèse nulle
de normalité des Résidus.

Tableau 12 : Estimation sur données de panel de 10 entreprises marocaines cotées de


2008 à 2016 par les moindres carrés ordinaires avec effets fixes

Variable dépendante : RETURN ON ASSETS, Méthode : Within* (effets fixes)


Nombre total d’observation : 90 (panel cylindré)
Variable Coefficient t-statistique Probabilité
CCA 0.002541 1.370015 0.0309
ROE 0.021493 0.904371 0.8666
RE 0.587883 0.568272 0.0480
RC 1.481320 0.0000
R-squared 0.972783
F-statistic 208.9498
Prob(F-statistic) 0.000000

Ces résultats montrent que trois sur quatre variables sont significatives à savoir la rentabilité
commerciale, le ratio d’endettement et la croissance du chiffre d’affaire.

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6. Le test de normalité des résidus : test de significativité

La probabilité du test est égale à 0.000000 inferieur 0.05, on accepte l’hypothèse nulle de
normalité des Résidus.

TABLEAU13 : SYNTHESE DES RESULTATS OBTENUS

Hypothèses Relation Résultats


théorique 2006-2016 2006-2008 2008-2016

H1 CCA POSITIVE NS NS +
H2 ROE POSITIVE NS NS NS
H3 RE POSITIVE NS NS +
H4 RC POSITIVE + + +

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Conclusion générale
Pour conclure, nous pouvons dire que l’analyse financière à partir d’un diagnostic établi est
plus qu’indispensable dans chaque entreprise. Il recense à détecter ses forces et ses faiblesses
afin de porter un jugement sur sa situation financière et sa performance et permet de la
comparer avec d’autres entreprises du même secteur.

Le diagnostic financier apporte un éclairage particulièrement précieux, permet aux dirigeants


de prendre des décisions rationnelles afin de leur donner la chance pour mieux gérer
l’équilibre financier et d’assurer la performance et la rentabilité de l’entreprise, ainsi qu’elle
permet de faire face aux multiples risques qui peuvent secouer l’entreprise.

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BIBLIOGAPHIE
https://www.ummto.dz/dspace/bitstream/handle/ummto/4583/Diagnostic%20financier%20d
%27une%20entreprise-%20Cas%20ENIEM.pdf?sequence=1&isAllowed=y

http://www.alliance-tunisie.com/wp-content/uploads/2019/04/Diagnostic-financier.pdf

https://www.memoireonline.com/10/10/3964/m_Diagnostic-financier-et-performance-dune-
entreprise-en-Cote-dIvoire.html

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00866866/document

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